« et le monde est fragile »     ginny mcgrath & adèle shephard

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Le jardin prend toute la place. Il est bordé de dizaines de fleurs, d'autant d'arbres, il sent bon au fil de la brise qui souffle et semble la rendre un peu plus heureuse, la brunette. Elle a besoin de peu pour sourire Addie, elle s'amuse de tout et se laisser guider, se laisser flotter aussi. Et le poids des derniers événements la garde à terre alors qu'elle ne rêve que de s'envoler, qu'elle ne rêve que d'air elle aussi. On en rêve tous.

« Merci Ginny… Merci d’être là…  » les mots sont chuchotés. Ils s'accompagnent d'un regard que j'aime bien plus qu'elle ne le réalisera ; un regard où elle est encore plus authentique qu'elle ne se l'est jamais autorisé avec moi. Elle brille de vrai, elle brille d'elle aussi. Elle a peur, elle a mal, elle y croit, elle hésite, elle espère. « Pour tes ateliers… » un fin sourire rassurant reste sur mes lèvres le plus possible, il se dédie à elle comme il se dédie à la suite, quand tout ce que j'espère est qu'elle comprenne que je suis là bien au-delà des ateliers, bien au-delà des classes et des cours et des guerres de peinture et des paumes tachées de gouache qui nous servent autant à égayer son visage qu'à en cacher les troubles, les démons à travers. « Je crois… » et c'est tout ce qui compte Addie, c'est tout ce qu'il faut. Tant que tu crois, on croira avec toi. « Alors j’ai pas le choix… » et c'est le meilleur des choix, celui de te battre. Ça le sera toujours, toujours, tout le temps, pour la vie.

« T'es pas seule Addie. » et elle ne le sera jamais. Elle ne sera jamais seule à se perdre, elle ne sera jamais seule à espérer, elle ne sera jamais seule à avancer. Je pense à Levi qui est là pour elle autant qu'elle l'est pour lui. Je pense à Lily, je pense à leur colocation au complet qui donnerait tout en un claquement de doigt, pour être présentes pour elle dès la seconde où elle le demanderait, même à demi-mot. Je pense à Nino avec qui elle échange des coups d'oeil que j'ai remarqués, bien sûr que je les ai remarqués, dans les couloirs de l'association. Je pense aux gamins qui l'aiment d'un amour infini et qui feraient tout pour la faire sourire autant qu'elle les fait sourire elle-même. « Tu ne le seras jamais. »

Et je pense à moi, je pense à Noah, je pense à notre duo atypique qui voudrait tant être à ses côtés à toutes les étapes, qui ne s'imposera jamais, mais qui fera tout pour qu'elle se sente soutenue, parce qu'elle mérite de l'être Adèle. Elle le mérite tellement que mon coeur se serre, ses doigts se perdant dans les fleurs à portée, mes lèvres trouvant son front avec tout l'amour maternel que j'ai en banque. « Je suis là, tu sais. Toujours. » j'inspire, me décale, mes prunelles croisant les siennes comme tant de secrets, comme autant de promesses. « Pour les ateliers, et pour tout le reste. » laisse-moi être là, laisse-moi l'être pour toi.

@adèle shephard

 « et le monde est fragile »     ginny mcgrath & adèle shephard

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Elle n’a pas peur Adèle, elle n’est pas effrayée par ce qui l’attend. Elle s’inquiète davantage pour ceux qui sont autour d’elle, qui l’entoure, d’une façon comme d’une autre et qu’elle a peur de décevoir. Mais elle n’a pas peur de mourir, de partir, de s’éteindre. Parce que c’est ce qui arrivera, tôt ou tard. Et elle le sait, mieux que personne, qu’on finit tous un jour par partir. Par s’envoler. Elle ira rejoindre ses parents, presque dix ans qu’elle ne les a pas vu. Mais pour autant, quand elle sent le regard de Ginny posait sur elle, ou qu’elle sent ses mains dans les siennes, elle le sent ce cœur qui s’accélère. Cette inquiétude qui disparaît. Cette joie qui s’accapare à elle sans qu’elle ne puisse y faire beaucoup. Ginny c’est un peu sa seconde mère, cette confidente à qui elle s’autorise de dire tout haut ce qu’elle pense tout bas. Ginny c’est cet ange gardien, qui veille sur elle, lui redonnant le peps dont elle a besoin pour les jours à venir. Un rayon de soleil qui la guide vers la lumière, à sens inverse de ce tunnel noir. Ginny c’est un peu tout ça réunis en une unique personne et qui sait la tirer vers le haut. Toujours. Indéniablement. Sans une once d’hésitation. « T'es pas seule Addie. » Qu’elle confesse comme si elle sentait qu’à présent, la jeune malade avait besoin d’entendre ses mots. Qu’elle a ce besoin de savoir qu’ils sont là, quelque part tapis dans l’ombre de son cœur, et qui peuvent surgir à n’importe quel moment. Ce moment c’est celui de Ginny McGrath, alors qu’Addie lui sourit. Apaisée, et calme elle profite de cette accalmie pour la retrouver, être près d’elle. « Je sais, et heureusement que vous êtes là… » Elle a toujours su être entourée Adèle. La jeune femme a toujours été ce genre à être présente pour les autres, et l’inverse est réciproque. Sa douceur y joue sans doute, ce côté enfantin aussi. On prend soin d’elle, on l’épargne. On s’inquiète pour elle. « Tu ne le seras jamais. » Elle lui sourit et ses mots la bercent, en douceur. Elle sait s’y prendre Ginny, comme toujours, elle sait qu’elle peut tout obtenir ainsi. « Parce que t’es là… Vous êtes là… » Elle, Levi, Freya, Nino, Ash, Cody, Zep, ses colocs … Ils sont tous là, et la soutiennent, plus qu’elle ne le mérite. Sans doute. « Je suis là, tu sais. Toujours. » Elle confirme, et le sourire de Addie qui s’amplifie alors. Ca lui fait du bien ses mots. « Pour les ateliers, et pour tout le reste. » Elle souffle, se relevant un peu, elle venait de déposer ses lèvres sur son front pour y déposer de la chaleur humaine : sa chaleur qui l’enveloppe soudainement.  « J’ai besoin de t’avoir près de moi… » Qu’elle avoue, confirmant ses dires, en détournant son regard, c’est trop dur, bien trop dur, mais pourtant ça lui échappe ce bonheur qui lui fait le plus grand bien. « De vous avoir, avec Noah. » Noah ce visage qui apparaît dans ses songes, qui étire ses lèvres, qui apaise ce cœur fragile et bien trop amoureux de la vie. Noah son petit prince, le seul qui possède cette place dans son cœur. Celui qui lui fait des tonnes de dessins pour lui dire combien il pense à elle. Tout le temps. Que l’espoir est là, et qui suffit juste qu’elle lève les bras très haut, qu’elle saute le plus loin possible pour qu’il soit à sa portée. Celui qui serait capable de sécher ses larmes, alors qu’à contrario, Adèle n’est que sourire, apeuré, mais sourire quand même.