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 Don't drown your heart ¤ Lizzie

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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptyDim 27 Oct - 22:43

Le monde entier savait qui il était, ou tout du moins ce qu'il faisait et c'aurait dû être un soulagement profond pour Wren. Ce n'était pas franchement le cas, il se sentait plus emprisonné qu'auparavant, sûrement parce qu'il avait ce bracelet à la cheville qui le grattait terriblement dès qu'il y pensait. Il essayait de faire abstraction de tout cela, de prendre son mal en patience. Après tout, le jeune homme avait fait le premier pas, il s'était présenté de lui-même à la police, preuve incontestable de sa quête de rédemption. Doherty ne voulait pas blesser qui que ce fut, il voulait guérir, enfin être une personne saine au lieu de combattre ses vieux démons au quotidien. Certains jours, c'était bien plus ardu que d'autres parce qu'on ne pouvait pas radicalement changer du jour au lendemain, pas sans que les changements ne deviennent trop brutaux pour être réels. Pour changer, Wren avait envie de se mettre la tête à l'envers, de tout oublier une fois encore parce que la thérapie comportementale obligatoire jouait sur son moral. Il savait que c'était normal, c'était même le but de l'opération: changer ses réactions et l'empêcher de recommencer à brûler quelque chose mais c'était tout de même difficile de vivre avec ce reflet là dans le miroir chaque matin. Tous les jours, la même rengaine, plus de caserne, plus d'adrénaline, que le vide des murs blancs de l'hôpital où il devait traîner huit heures par jour puis, rentrer chez lui dans la morosité la plus complète. Pas ce soir. Il s'y refusait ou alors il ferait une pire connerie que toutes les autres et c'était hors de propos après tout le chemin qu'il avait parcouru. Alors, Wren avait contacté Lizzie, jouant de ruses pour la convaincre de venir la rejoindre à la plage. En un rien de temps, il était prêt, alcool sous le bras, bracelet électronique qui grattait au pied et il refermait la porte derrière lui. Il ne mit que peu de temps à atteindre la côte, cherchant du regard Lizzie. A cette heure là, il n'y aurait aucune autre âme humaine à l'horizon de toute manière. Enfin, il l'aperçut avec son appareil photo en main, se dirigeant vers elle d'un pas assuré, déposant à ses pieds l'alcool qu'il avait ramené, sourire aux lèvres. "Madame Potter, vous, ici? Mais quelle surprise!" Il lui fit un clin d'oeil avant de s'asseoir à ses côtés et lui présenter une bière, un mode de réconfort comme un autre. "J'ai ramené tes modèles photos, consciencieux que je suis... Ouais, j'en profite un peu avant que tu nous quittes pour l'Alaska ou je sais pas trop où." Loin d'ici. Loin de lui, encore et il en était très malheureux par avance. Pas le temps d'y penser à l'heure actuelle, profiter de l'instant, il savait faire normalement. "Le criminel que je suis vient te sauver de ton ennui, je veux dire, mate moi ce gadget dernier cri. Je peux être un danger pour personne avec la géolocalisation, ils savent même quand je vais aux chiottes, je suis sûr." Il essayait de dédramatiser mais au fond, Wren en avait déjà ras le bol de la sensation d'enfermement. Sa liberté, bordel, il était pressé de la retrouver. En attendant, il y avait ce moment qui y ressemblait aux côtés de Lizzie et il pouvait en sourire. Avec elle, il ne pouvait pas vraiment agir autrement, de toute manière.
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptyLun 28 Oct - 0:04

Elizabeth peut profiter d’un jour loin du théâtre pour respirer. Une journée à ne pas avoir à courir à droite et à gauche, où ses jambes peuvent profiter d’un peu de repos. Enfin, ça, c’est en théorie. Parce qu’en pratique, elle en a profité pour rejoindre un groupe de protection de l’environnement et les aider à nettoyer les rues de Brisbane. Parce que Lizzie doit toujours trouver de quoi occuper ses mains, concentrer son cerveau sur quelque chose, n’importe quoi tant que ça lui permet de ne pas penser à sa propre condition. On n’a l’impression qu’elle est la plus malheureuse du monde quand elle commence à penser comme ça, ce qui est faux. Elle a juste un petit poids dans son for intérieur qu’elle n’arrive qu’à ôter grâce à la médecine. C’est un petit poids tout minuscule mais qui prend quand même beaucoup de place. Suffisant pour que cette brunette d’un mètre soixante cinq regarde le groupe s’éparpillé dans les quatre coins de la ville, la tâche du jour terminée. Lizzie n’a pas vu le temps passé, elle ne le voit jamais vraiment de toute façon. L’heure, les minutes, la contrainte d’une aiguille sur une horloge, c’est quelque chose d’abstrait. Surtout quand on est en congés. Surtout quand ça ne dure qu’une seule journée. La jeune femme se demande pourquoi elle continue à aller au théâtre si ça l’afflige autant. Parce que, c’est comme ça. A défaut de mieux, elle se contente du pire. Toujours l’art de dramatiser.

Le printemps australien est déjà la prémisse d’un été qui s’annonce chaud. Comme toujours. La journée s’étire à ne plus en finir parce que le soleil reste brillant et coincé dans le ciel là-haut. La peau laiteuse de Lizzie apprécie la sensation alors qu’elle se dirige vers sa voiture. Elle n’a pas grand-chose à faire mais elle n’a pas envie de rentrer. Son appareil photo est planqué sous le siège passager et c’est alors qu’elle tapote les mains sur le volant d’un air pensif qu’elle sent son téléphone vibrer. Message de Wren. Son cœur crut manquer un battement – non, ce n’est qu’une expression stupide pour exprimer une surprise soudaine, c’est tout. Quand elle est retournée au théâtre pour la représentation du soir, on lui avait demandé pourquoi elle était partie précipitamment le jour d’avant. Elle avait raconté un mensonge, une histoire d’urgence avec sa mère qui était emmenée d’urgence à l’hôpital. Plus très présente sur les écrans mais les talents de menteuse de la jeune femme sont imparables, tout le monde l’a cru. Lizzie n’allait tout de même pas racontée que c’était son ex d’il y a douze ans et qu’il venait de lui annoncer à demi-mot qu’il était un pyromane. Le terme est un peu fort, Lizzie a encore du mal. Mais bizarrement, le jeune homme n’a pas l’air de vivre sa nouvelle condition si mal que ça. La jeune femme finit instinctivement par prendre la décision de se diriger vers la plage, où elle s’y arrête pour sortir son appareil photo qu’elle coince autour du cou. Le soleil commence à s’incliner gentiment, les vagues mouvants tranquillement et il y a une houle de nostalgie qui l’envahit alors que son téléphone ne cesse de vibrer.

Jusqu’à ce qu’elle lui dise où elle est, qu’il lui demande s’il peut la rejoindre et qu’elle lui répond que oui. Stupide, imbécile, inconsciente. Pourquoi elle a dit oui ? Et revoilà le petit poids qui revient, dans son ventre, qui tambourine de sa petite taille, de sa petite grosseur mais qui va jusqu’à créer de mini tremblements sur le haut de ses jambes. Alors Lizzie s’assoit, elle tripote son appareil, elle essaie de trouver le cadre parfait. Distraction, distraction, distraction. Puis elle entend sa voix, légère et percutante, comme au premier jour, aussi limpide et innocente que quand ils partageaient encore quelque chose tous les deux. Perturbation, nuage,… Deuxième soleil ? Non. Pas de deuxième soleil. Son sourire n’est pas un deuxième soleil, pas plus que son clin d’œil et pas plus que le fait qu’il a l’air en meilleure forme que la dernière fois qu’elle l’a vu. Lizzie baisse son appareil pour le regarder s’asseoir à côté d’elle et lui tendre une bouteille. « Des modèles photos de prestige à ce que je vois. Au moins, aucun risque d'avoir une photo floue. » Elle sourit légèrement avant d’arquer un sourcil et de pencher la tête sur le côté, une moue au visage signifiant qu’il est tout sauf drôle. « L’Alaska est hyper beau, comme endroit. Pour un suédois comme toi, t’y serais comme un poisson dans l’eau. » Lizzie passe son bras pour attraper une deuxième bouteille avant de rouler des yeux. « C’est marrant mais j’aurai vraiment pas pensé que tu prendrais les choses aussi légèrement. Enfin, tant mieux pour moi. Quel honneur d’avoir un tel criminel servant. » Elle lui sourit légèrement tout en approchant sa tête vers sa cheville, se permettant même de remonter son jean pour mieux le voir. « Mmh, question style, je crois qu’on repassera. Je suis sûre que tes voyages aux chiottes doivent les passionner. » Lizzie plante les deux bouteilles face à l’océan et se met à plat ventre pour tenter de prendre un cliché. C’est couillon mais il lui a dit qu’il lui a ramené des modèles, autant les mettre à contribution. Distraction, toujours. Parce que même s’il a l’air de prendre ça à la légère, est-ce que c’est juste sur la forme ? Est-ce que dans le fond, c’est la même chose ? Et comment on est censé réagir, qu’est-ce qu’on est censé dire ? Lizzie reste un moment le menton contre le sable avant de tourner la tête, tout en la posant sur son appareil qui trône devant elle. « Comment tu vas, Wren? » demande-t-elle d'une voix timide, presque hésitante, comme si elle a peur. De la réponse et d'un ton un peu trop dégagé pour être honnête. Parce que quand ça concerne les autres, elle ne peut s'empêcher de s'inquiéter. Et encore plus si ça concerne Wren Doherty.
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptyLun 28 Oct - 11:22

Il était comme un lion en cage et Wren méprisait atrocement cette sensation. Il ne pouvait rien faire, aller nulle part, non, il ne pouvait plus fuir. Pourtant, c'était sa technique préférée quand les affaires se corsaient. Après tout, c'était ce qu'il avait utilisé avec Lizzie alors qu'elle avait été une des personnes essentielles à son existence mais avec du recul, bien des années plus tard, le suédois ne pouvait que réaliser que c'était la pire erreur qu'il n'ait jamais faite. Doherty ne pouvait plus revenir dessus, il pouvait juste tenter à tout prix de s'améliorer, même si pour cela, il était plus ou moins obligé de détruire sa vie. Maintenant, il n'y avait plus d'avenir qui semblait l'attendre plus loin, juste le vide d'avoir tout perdu. Il n'était plus pompier et avec un casier judiciaire, les opportunités allaient sévèrement diminuer. Qu'allait-il devenir? Tant qu'il avait ce bracelet électronique autour de la cheville, pas grand chose. Il ferait un passage miraculeux de l'hôpital à son appartement, en attendant que sa thérapie se termine. Et si cela ne fonctionnait pas? S'il recommençait à cramer des forêts deux jours plus tard? Wren avait envie de croire qu'il valait mieux que cela mais son expérience lui indiquait tout le contraire. Le jeune homme ne s'était jamais comporté correctement, il n'avait même jamais pris les bonnes décisions, préférant se complaire dans sa médiocrité plutôt que d'affronter ses sentiments. Vraiment, il devait aller de l'avant, trouver le moyen de devenir cet homme là, celui capable de tout vivre sans avoir peur et le tout démarrait maintenant. Avec Lizzie. C'était d'elle dont il avait eu le plus peur puisqu'elle était celle qui s'était approchée le plus ardemment de son coeur et il ne s'en était jamais réellement remis. Alors, ce soir là, il ferait en sorte de ne pas appréhender quelque chose qu'il ne pouvait pas contrôler. S'il était là, c'était pour une raison et si elle avait accepté de le revoir, même en connaissant la vérité, c'était que sa place à ses côtés avait une valeur, même si elle devait être moindre à ses yeux. Au moins, il avait pensé à l'alcool et elle avait un appareil photo alors, il ne pourrait rien se passer de très douloureux. "T'aimes pas le flou artistique, alors? J'en apprends tous les jours sur toi." Wren n'était pas un artiste, il était bien trop criminel pour s'intéresser à quelques tâches de peintures d'ici de là mais observer une jolie photographie ne le rendait jamais indifférent. Surtout pas quand Lizzie Potter y trônait en plein centre mais cela, il ne le dirait pas. "Un suédois comme moi? Un peu plus et j'interpréterai ça comme une invitation à t'accompagner en Alaska, tiens." C'était évident qu'il s'y plairait. Wren était aussi froid que cet endroit, sauf quand il se mettait à brûler des hectares de forêts, on s'entendait là dessus mais ce n'était pas le moment d'en reparler. "Un criminel servant... Ma réputation de gentleman en prend un sérieux coup. Je prends pas le truc à la légère, j'essaye de m'y faire mais comme tu le sens, je supporte pas ce machin qui bipe là." Il montra sur son visage son envie de le détruire, encore une once de folie qu'il gardait au fond de lui. Wren ne pourrait jamais se considérer comme totalement guéri de toute manière et il en avait mal au coeur. Il devait mettre cela de côté alors, il observa simplement Lizzie prendre un cliché de ses misérables bières sur une colline proche de la mer, de quoi le faire sourire. Bien plus que sa simple interrogation. "Et bien écoute, j'ai envie de cramer le bracelet, ce qui indique certainement l'efficacité de ma thérapie, tu vois. J'ai plus de boulot, plus de plan d'avenir, j'ai un casier judiciaire et je suis même plus libre de faire ce que je veux. J'ai choisi de plus être un connard certes mais on m'avait pas dit que c'était si dur d'être quelqu'un de bien alors... Franchement, je sais pas comment je vais. J'en suis à me demander si devenir un junkie serait pas une alternative plus sympa et me lance pas un regard noir, je le ferai pas. Je risque juste de me bourrer la gueule à la plus parce que c'est peut être le seul truc qui briserait pas mon deal avec le juge. Je me drogue, prison. Je laisse une cigarette allumée à côté d'une poubelle, prison. Alors, je sais pas, dis moi comment je vais, toi..." Ses yeux verts d'eau brillèrent de toute leur intensité en se tournant vers Lizzie alors qu'il attrapait de nouveau sa bière, avalant une large rasade. Il en avait besoin parce qu'il avait la sensation d'étouffer. Vraiment. "Et toi, alors, tu me quittes quand pour l'Alaska? Si tu veux partir, c'est que peut être, tu te sens pas bien ici..." Elle était libre de le faire, elle et putain, Wren ne voulait pas qu'elle agisse pourtant parce qu'il avait besoin d'elle maintenant. Et cela aussi, ça le butait pas mal.
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptyLun 28 Oct - 18:24

Elizabeth a les yeux rivés sur l'horizon en face d'eux, pensant mollement à la situation. Elle est revenue il y a déjà un an, douze mois consécutifs au même endroit, un exploit depuis dix ans. Est-ce que c'est pour célébrer ça qu'on lui a remis Wren sur son chemin ? Ou est-ce que c'est, au contraire, qu'une nouvelle façon de lui montrer qu'elle a besoin de partir, de voir ce monde dont elle n'a jamais assouvi sa curiosité. Elle enroulé un doigt autour d'une de ses mèches avant de la remonter derrière son oreille, les yeux déviant vers les pieds de la personne à ses côtés. Elizabeth ne peut pas s'empêcher de penser qu'il a inconsciemment trouvé un moyen de réintégrer sa vie. Pas de la plus délicate des façons, non, bien au contraire. Wren est passé par la grande porte, dans un grand fracas, avec tous ses maux, tous ses démons, tous ses doutes et elle, elle ne fait qu'essayer de le tenir tout entier parce que… Qu'est-ce qu'elle ferait autrement ? Un fond trop bon, un cœur trop tendre face à la souffrance d'autrui, une empathie qui l'envahit et la submerge. Et puis c'est Wren. Celui qu'elle aurait dû ne pas inciter à venir mais qu'en même temps, elle se rassure en ayant un œil sur lui. Veiller sur les autres, c'est ce qu'elle sait faire de mieux. Il n'y a rien de mal à ça. Même si c'est Wren Doherty. Lizzie offre son assistance parce que c’est dans sa nature et qu’elle culpabiliserait si elle le laissait affronter ça tout seul.

La ligne est bien définie.
Tout est limpide.
Aucun flou artistique n’est possible.

« J'aime bien quand les choses sont claires et précises dès le début. Ça évite les confusions et les interprétations hasardeuses. » dit-elle doucement mais avec un regard appuyé sur Wren. Parce qu'il n'y a rien de pire que deux points de vue différents sur un sujet. Lizzie dorlote son expression préférée - mieux vaut prévenir que guérir - et à ses yeux, elle convient à toute situation. Ses relations, elle n'a jamais laissé place aux doutes, à aucun moment elle permet aux faux espoirs de venir s'accrocher. Une fois, une unique fois où ça s’est produit et qui aurait pu mal se finir, l'avait réconfortée dans cette idée. Lizzie sourit légèrement. « Je pense qu'il y a pas mal de choses qu'on aurait à apprendre l'un sur l'autre. Je te le répète, douze ans, c'est long. » Plus d’une décennie les sépare de ce qu’ils ont connu l’un de l’autre. Même si Wren veut lui faire comprendre que ce n’est rien, aux yeux de Lizzie, c’est absolument tout. Elle n’a plus rien à voir avec l’adolescente qu’elle était.
Si ça avait été le cas, elle pourrait plaisanter en disant qu’il lui faut bien une bouillotte pour un pays aussi froid. Que ça l’éloignerait forcément de la chaleur de leur pays natal. Elle pourrait presque lui demander s’il aurait voulu venir. Mais Lizzie a bien trop peur de la réponse. Alors elle se contente de sourire avant de se redresser. « Je dis ça mais j’en sais rien. Je suis pas encore allée en Suède. » Elle aurait pu. Rien n’aurait pu l’en empêcher, dans le fond. A part elle-même parce qu’elle est douée pour ça. Se foutre des problèmes et des contraintes là où il n’y en a pas. Lizzie affirmera que sa peau d’australienne pure souche n’est pas faite pour les pays nordiques. En tout cas, ça la réconforte de penser ça.

Lizzie l’observe montrer l’étendue de son amertume face à son bracelet qui n’est pas un symbole de discrétion. Pour le peu qu’on le sache. Elizabeth se pince les lèvres tout s’asseyant convenablement à côté de lui, ramenant les bouteilles vers eux. Wren a toujours été doué pour camoufler ses véritables ressentis derrière ce qu'il veut. Elle l'a bien appris à ses dépens. Le long récit qui suit, Lizzie l’écoute tout en tripotant sa propre bouteille. Elle eut un léger vertige quand il évoque la simplicité de la drogue avant de se rattraper. Il avait intérêt parce qu'elle a du mal à ôter l'image de Wren gisant sa salle de bain inerte de sa tête. Flou artistique pour lui, une réalité bien nette pour elle. On revient à la différence de point de vue. Doherty n’a pas besoin d’occulter ce qu’il avait bien pu avoir dit ; Lizzie se bataille constamment depuis des jours pour ne pas y penser, ne pas s’y laisser appesantir. Elle lève la bière à ses lèvres, distraction, les oreilles qui se concentrent sur ce que lui raconte Wren. La jeune femme est surprise qu’il déballe autant, qu’il n’hésite pas à exprimer le fond de toutes ses pensées. C’est compliqué, il en a sûrement déjà marre, il a envie de replonger dans ce qu’il sait faire de mieux. Il finit par poser les yeux sur elle, la question retournée contre elle du bout des lèvres. Lizzie se pince la lèvre, une bouffée d’inquiétude l’envahissant. Et si elle ne trouve pas les mots ? Elle marche sur des œufs, c’est peut-être un terrain glissant, comme si elle avait bel et bien son destin entre ses mains. Il la regarde, il attend un retour, quelque chose, n’importe quoi.
« Je n'ai pas fait des études de psy mais si c'est dur, ça veut dire que tu essaies vraiment. Si c'était si facile, tout le monde le ferait. Il y a un grand sage qui a dit qu'on a le choix entre le bien et la facilité. T'as enfin choisi de faire ce qui est juste et bon pour toi, Wren. Ce n'est forcément un long chemin tranquille mais tu ne pouvais pas continuer à vivre comme ça. Te bourrer la tronche n’est pas non plus la solution et tu le sais très bien. Ça serait absolument con de remplacer une folie par une autre. » Parce que ce délire sur le feu, c’est une folie, n’est-ce pas ? Un attrait, une passion, une lubie qui dépasse la normalité. D’habitude, les gens sont accro à l’alcool, à la drogue, à l’adrénaline, au café, à des choses plus terre à terre et compréhensibles. Mais Wren ne fait jamais rien comme les autres. Alors elle essaie juste du mieux qu’elle peut à le diriger dans la bonne direction. « Et si tu crois que je viens de te citer du Harry Potter pour apaiser ton moral… Tu as tout à fait raison. » dit-elle en souriant avant de porter la bouteille à ses lèvres.

Quand il lui demande quand elle part en Alaska – non, quand elle le quitte pour l’Alaska – Lizzie emprisonne son autre main autour de la bouteille en verre, qui finit par pendouiller entre ses genoux repliés, tout en haussant les épaules. « J’ai tellement bougé ces dernières années que j’ai l’impression d’être enfermée à Brisbane. J’adore cette ville, vraiment mais… » Il y a toi, il y a ma mère, il y a la routine, il y a le travail. Elle soupire tout en passant la main sur son front. « J’aime pas les habitudes, j’aime pas le train train quotidien. Je bouge pas, je stagne, je découvre rien, je sers à rien. » Même si Lizzie fait partie de deux associations et qu’elle est toujours fidèle au poste pour une marche blanche ou de protestation. Elle affaisse les épaules tout en riant nerveusement. « Enfin, comparé à ce que tu subis, ça me semble complètement dérisoire, tout ça. » Parce que Wren est physiquement emprisonné. Certes, il n’est pas enfermé mais il reste surveillé, pisté et il ne peut pas aller où il veut. Lizzie, la seule chose qui l’enferme c’est elle-même.
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptyMar 29 Oct - 16:57

Leur relation ne pourrait jamais être ambigu, c'était une évidence. Wren n'arriverait jamais à se détacher de tout ce qu'il avait partagé avec Lizzie, c'était tout bonnement impossible. Elle avait été le soleil de son existence, celle qui l'avait tenu à bout de bras à de maintes occasions et même s'il le voulait certainement, il ne pourrait jamais trouver de remerciements assez éloquents pour lui rendre la pareille. Le suédois pouvait simplement caresser l'idée qu'un jour, peut être, elle arrêterait de lui en vouloir pour des actes passés depuis douze bonnes années. Il avait fauté et il en avait eu conscience dès la minute où il avait quitté la pièce témoin de leur rupture mais pouvait-il transformer le passé? Non, le jeune homme ne pouvait qu'espérer qu'il ferait mieux à l'avenir, même si c'était cliché au possible de penser de la sorte. De toute manière, Doherty n'avait plus tellement le choix parce qu'il n'y avait plus que l'espoir auquel se raccrocher. Il avait vendu son âme au diable et en conséquence, perdu son métier et cette vie presque stable qu'il avait tâché de construire. Il n'y avait plus rien désormais, juste ce bracelet électronique qui martyrisait sa cheville et des douzaines de souvenirs qui se battaient au fond de son crâne en pleine thérapie. Wren avait la sensation de sombrer mais selon sa psychologue, c'était un passage obligatoire avant d'envisager d'aller mieux. Etait-ce possible d'espérer une amélioration? Il était probable qu'il craque à un moment donné, retrouve le chemin vers une aiguille et finisse dans un fossé. Mort. Tout était possible avec les Doherty et il n'était clairement pas le meilleur modèle de la famille. Il était peut être celui qui faisait le plus d'efforts dernièrement mais ce n'était de toute façon pas suffisant pour rêver de conquérir une femme comme Lizzie Potter. Elle était bien au delà de ces petits problèmes d'addiction, qu'ils fussent au feu ou aux substances illicites, sa vie était toujours à faire. Pas celle de Wren. C'était trop tard pour lui, alors autant s'armer d'une bière et essayer de passer un bon moment, à défaut d'avoir un futur brillant. "On va faire en sorte que t'interprètes rien de malencontreux, dans ce cas. Et bien, Lizzie Potter, dis moi tout dans ce cas, je t'écoute, je rattrape douze ans là." Il était effectivement prêt à l'écouter une nuit entière pour tout savoir de ce qui lui était arrivé mais il était peu probable que la belle brune s'épanche autant, pas auprès de lui en tout cas. Les événements n'étaient pas simples entre eux mais Wren avait tout de même cette sensation que rien n'avait changé entre eux. Pas autant qu'elle l'aurait voulu, elle, pour sûr. "Je t'y emmène quand tu veux. C'est merveilleux la Suède." Cela faisait un moment que Wren n'y était pas retourné mais il devait l'avouer, c'était un manque flagrant à son existence. Il aimait énormément le pays natal de sa mère et il s'y sentait à son aise dès qu'il y passait quelques jours ou quelques semaines. Un jour, peut être, il aurait l'occasion de présenter ce mode de vie si particulier à l'actrice. En attendant, il devait se contenter de ce partage d'une bière en la regardant faire des photos de canettes, la grande classe. Cela dit, Doherty osait lui parler de lui, de ce qu'il subissait ces derniers temps et qui le rendait complètement dingue. L'enfermement. Oui, il étouffait et il avait peur de ce qu'il était capable de produire dans ce genre de situations, justement. "Tu vois, ça a pas changé tant que ça, tu me parles toujours d'Harry Potter après douze ans. Si c'est un grand sage qui le dit, je peux que le croire... Oui, j'ai lu tous les tomes, madame. J'ai quand même peur de chuter à un moment donné et que ce soit pire après, je sais pas." Il exprimait tant de frustration et d'appréhension dans son regard si singulier mais Wren réussit à se reprendre pour se concentrer à nouveau sur Lizzie parce qu'elle aussi avait des choses à lui raconter. En tout cas, c'était ce que Doherty préférait entendre à l'heure actuelle. "Justement, Lizzie, t'es libre de faire et de devenir ce que tu veux. Deviens pas comme moi qui suis littéralement enfermé à Brisbane et bordel, c'est l'enfer. Je crois, moi, que t'as le potentiel pour tout réaliser? T'as toujours eu un talent dingue de toute manière mais t'as toujours eu très peur aussi. Et ça, tu peux pas me dire que ça a changé en douze ans, je le vois dans ton regard." Elle avait peur de lui, pas de ce qu'il était capable de faire mais ce qu'il était en mesure de lui faire ressentir. Wren soutenait ses yeux ébène avec tellement de facilité, magnétisme encore et toujours. "Alors, si tu veux voyager, voyage. Si tu veux vivre, vis. Si tu veux aimer, aime mais te restreins pas par peur, ce serait trop con. On crève tous un jour, certains plus vite que d'autre et ça, au moins, je le sais depuis l'autre soir." A défaut de savoir le reste, certainement mais Wren voulait réellement le meilleur pour elle et cela se lut dans le sourire qu'il lui tendit. Attrape le au vol Lizzie, parce qu'il est précieux. Il est pour toi. Il est à toi.
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptyMer 30 Oct - 7:55


Lizzie ignore comment prendre ses mots. C’est une promesse, une envie, une réalité ? Parce qu’elle veut vraiment que rien ne soit interpréter de façon malheureuse. Ni contradictoire. Wren a l’air plutôt sûr de lui. Il veut juste passer du temps avec elle. La jeune Potter ignore pourquoi, elle ne sait pas vraiment comment elle doit interpréter ça non plus. De façon normale, banale. Elle lui a demandé à ce qu’il lui envoie des nouvelles. Il l’a fait. Elle lui a simplement dit où elle est et il s’est invité. Lizzie aurait pu mentir, elle aurait pu dire non, elle aurait pu affirmer qu’elle allait rentrer. Mais c’est Wren. Et parce que c’est Wren, ça change tout. Il y a absolument tout qui change, que ce soit le goût des bières ou ce qu’elle ressent au fond d’elle-même. Alors Lizzie se maintient à l’idée qu’elle est là pour l’aider. Qu’il n’y a aucune ambiguïté à se retrouver à boire sur une plage. Parce que de l’eau à couler, du temps à passer et que tout s’est tassé. Alors pourquoi elle a l’impression d’être trop fébrile, de faire attention à chaque mot qu’elle prononce, d’être trop nerveuse, si ce n’est rien ? « Tu ne rattraperas pas douze ans en une soirée, Wren. Ça serait bien trop simple. » Elle peut être son épaule, elle peut lui tendre son oreille, il peut se reposer sur elle quand il le veut. Lizzie est douée pour être la béquille des autres. C’est ce qu’elle veut. S’assurer que ses proches se sentent bien, qu’ils se sentent aimés, qu’ils n’ont pas à partager leur fardeau tout seul. Et c’est exactement ce qu’elle fait avec Wren. Elle est en train de lui faire sous-entendre qu’ils peuvent se revoir, et c’est le cas. En toute amitié. Platoniquement. Il n’y a rien de mal à vouloir le bien-être du Doherty. Absolument aucun.

Lizzie porte le goulot à ses lèvres pour boire une rasade. « Tu pourras quand t’aurais plus ça. » Elle tapote le bracelet à sa cheville. Elle ne doute pas que la Suède est merveilleuse. Même si Wren n’est sûrement pas objectif. Et voilà qu’elle affirme qu’il va pouvoir l’emmener quelque part. Ailleurs, loin d’ici. C’est son pays d’origine, ses racines, et Lizzie est une curieuse du monde. Même si la Suède, ça avait été déjà une destination qu’ils avaient caressé des doigts quand ils étaient ensemble. Dans cette période lointaine où tout semblait bien plus simple. Parce que là, juste à boire à côté de lui, rien ne lui parait simple, à Lizzie. Chaque regard porté sur elle enflamme son système nerveux, chaque sourire n’a de cesse de faire faire un cours circuit dans sa tête. Finalement, l’adolescente qu’elle était n’est pas si loin qu’elle aurait pensé. Elle est même sûrement en train de se réveiller, là. Alors c’est à l’adulte qu’elle est maintenant de l’enfoncer d’un coup de talons pour la forcer à retourner dans son trou.
C’est platonique et amical.

Même si le lieu n’a rien de platonique et amical. Surtout concernant leur relation. Elizabeth ne peut s’empêcher de sourire, le genre qui provoque un rayonnement jusqu’à quinze mètres à la ronde, alors qu’il évoque sa saga préférée. « Mon amour pour Harry Potter est éternel. Mais attends… Wren Doherty s’est mis à la lecture ? Et t’as vraiment lu les sept tomes, sans sauter de paragraphe ni rien ? Okay, je l’avoue, je suis impressionnée. Je m’y attendais pas, à celle-là. » Et elle se permet même de taper sa bouteille contre celle du jeune homme pour prouver à quel point elle l’est. Finalement, tout n’avait pas été qu’une cause perdue. « Ne pense pas comme ça. Compte sur moi pour garder un œil sur toi. J’ai pas l’air comme ça mais je suis sûre que je peux te botter le cul si jamais tu dérives. » Elle lui rentre gentiment dans l’épaule pour essayer de le faire sourire et surtout, surtout enlever toutes les ondes négatives de son visage mûri mais toujours aussi magnifique. Visage dont ses doigts se rappellent encore du manque de chaleur, de l’absence de vie dans les veines, et qui aimeraient bien finalement savoir s’il a toujours la même texture qu’il y a douze ans. Bad idea, n’y pense même pas.
Platonique, on a dit.

« Je n’ai pas- » Lizzie s’interrompt. Elle n’a pas quoi ? Le potentiel, elle l’a sûrement. Le talent, il faudrait souffler dessus mais il doit être quelque chose. La peur ? Elle en est paralysée. L’échec et toutes ces conneries. Ne pas avoir les épaules assez larges, les reins assez solides. La pression est forte, elle peut être étouffante et Lizzie ne sait pas comment gérer ça. Elle donne l’impression que oui, mais sa nervosité se déclare toujours par surprise, sans crier garde, la coinçant littéralement sur place. « Evidemment que j’ai peur, Wren. On n’arrête pas de me faire croire que je ne suis pas assez. » Pas assez pour lui, pas assez pour sa mère, pas assez pour qu’on s’attarde sur elle. On pense à elle cinq minutes puis on passe à autre chose. Elle n’a juste qu’à récupérer son égo et ses dents au sol et tenter de se remettre sur pied. Mais tout ça, la plupart des gens ne le voient pas. Parce qu’elle a un sourire doux, qu’elle fait passer les autres avant elle, que ses problèmes ne sont rien comparés au reste du monde. Elle secoue la main, elle hausse les épaules et elle dira « Ce n’est rien de grave. Je m’en remettrai. » sur un ton léger. Parce que ça n’est pas grave, qu’elle s’y fera comme elle l’a toujours fait et que tout ira bien dans le meilleur des mondes. Ses yeux s’accrochent un moment au sourire de Wren avant de dériver vers le paysage de l’horizon. « Je n’ai pas à me plaindre, de toute façon. Il y a tellement pire à l’extérieur. Voyager aide à relativiser. » Et ça l’aide énormément.

Elle porte la bière de nouveau à ses lèvres avant de reposer son regard sur Wren. « Pourquoi moi, d’ailleurs ? Pourquoi j’ai été la première personne à qui t’as pensée ce soir-là ? » Lizzie a conscience qu’elle se risque à quelque chose en demandant à ça mais la question lui turlupine trop la tête pour ne pas qu’elle ne finisse pas la poser. « Et tu te rappelles… De rien ? » Parce que ça aussi, c’est important de le savoir. Ses yeux bruns scrutent les siens, comme si elle veut pouvoir y lire la moindre parcelle de mensonge. Wren peut lui mentir, il peut lui foutre de nouveau de la poudre dans les yeux et dévier son attention ailleurs.
Mais pourquoi il mentirait sur ça ?
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptyMer 30 Oct - 13:26

On disait que le temps pouvait tout guérir mais c'était peut être ce qu'il y avait de plus faux dans leur cas. Aucun d'eux n'avait oublié: comment auraient-ils bien pu le faire? Leur histoire n'avait connu aucune véritable fin car, non, ils n'étaient jamais allés au bout de leurs sentiments l'un envers l'autre. Dans le cas de Wren, en tout cas, c'était ce qu'il y avait de plus flagrant puisqu'il n'avait jamais réussi à s'épancher avec quiconque d'autre. Il était passé dans des lits multiples, avait menti à intervalles régulières pour obtenir un moment de plaisir des plus éphémères mais aucune sensation n'avait jamais été à la hauteur de la tornade qu'avait été Lizzie pour son coeur et son existence dans sa globalité. Elle avait été tout, absolument tout à ses yeux, et il l'avait abandonnée pour une excuse qui semblait bien ridicule désormais. Il avait grandi en douze ans, définitivement sombré avant de se remettre plus ou moins sur pied, toujours un peu chancelant parce qu'un Doherty n'avait jamais réellement une parfaite maîtrise de ses actes mais il n'avait jamais pu retrouver ce qu'il portait dans le temps. Lizzie, ô sa Lizzie. Il en avait fait des rêves où elle était de nouveau présente, à lui sourire et l'enlacer, sentant sa chaleur contre la sienne, le jeune homme la serrant si étroitement contre lui parce qu'il ne désirait plus jamais qu'elle s'envole. Il était le fautif pourtant, c'était lui qui avait imploré son départ et c'était tout à fait normal qu'elle passe son temps à le mépriser, ou du moins, lui prouver qu'il n'avait plus la place qu'il avait pu avoir il y avait de cela une bonne décennie. Doherty savait à côté de quoi il était passé, à côté du bonheur à l'état pur, de cette frénésie d'amour qui l'aurait perdu définitivement mais qui l'aurait rendu infiniment meilleur. "C'est pour ça qu'on fera plusieurs soirs, Lizzie." Il avait cet air déterminé qui avait tant charmé la belle brune dans le temps parce que ce magnétisme particulier venait de cette assurance qu'il avait toujours mis en avant. Wren était souvent ainsi mais c'était sûrement avec Lizzie uniquement qu'il ne mentait pas en agissant de la sorte. Il le pensait vraiment, qu'il la reverrait, qu'il viendrait gratter à la surface de cette carapace qu'elle avait mis par dessus son coeur parce que c'était un défi à la hauteur du suédois. Elle ne pouvait pas avoir oublié ce qu'ils avaient vécu, pas les bons moments parce qu'ils avaient été si nombreux et qu'ils avaient en tout changé toute perspective de la vie pour le suédois. "Ok. Dès que je me débarrasse du bracelet, on va en Suède, deal?" Il fallait toujours qu'il aille droit au but, sans se retenir parce que Wren considérait que la vie était trop courte pour y passer son temps à attendre. Bordel, il avait patienté des années pour la retrouver, est-ce qu'il avait vraiment le luxe de la laisser lui échapper à nouveau? C'était clairement égoïste comme façon de penser mais le suédois avait failli mourir uniquement quelques jours auparavant et il comprenait désormais que le temps était des plus précieux. S'il voulait retrouver les sensations d'antan, ce privilège intense de vibrer à l'unisson avec cette femme magnifique qui avait bouleversé sa vie, il fallait clairement qu'il mette toutes les chances de son côté. "J'ai tout de chez tout lu, ma chère. Il fallait bien que je comprenne ton addiction. Bon, je suis désolé mais Harry aurait dû crever avec Voldy si tu veux mon avis mais bon, rien n'est parfait." Il était tout fier de lui dire qu'il n'avait pas eu besoin de quelqu'un pour lui faire lecture afin de terminer cette immense saga. Non, Wren avait juste pris son courage à deux mains, lui qui n'appréciait pas spécialement de perdre son temps devant un bouquin. Il préférait vivre à cent pour cent et se poser avec un bouquin dans les mains ne répondait pas tellement à cette prérogative essentielle à son mode de vie. Il avait longtemps préféré boire, se droguer et sauter dans les flammes mais tout cela devait changer donc autant, se mettre à trouver de nouveaux hobbies. "Me botter le cul? Tu me rends curieux, comment tu comptes t'y prendre, Potter?" Il lui faisait son plus beau sourire, posant ses coudes dans le sable, presque allongé mais le regard intensément concentré sur Lizzie. Il fallait forcément qu'il cherche à la faire vaciller parce que c'était sa spécialité. Elle était son talon d'Achille mais il était presque certain que c'en était de même pour elle. Potter ne lui montrait juste pas, préférant se concentrer sur le mauvais qu'il lui avait apporté et elle n'avait clairement pas tort d'agir ainsi. "Et tu crois les autres? C'est des conneries ça. T'es bien assez et au fond de toi, tu le sais bien. Et au contraire, c'est très grave, Lizzie, personne ne devrait changer ce que tu penses de toi, tu m'entends? Alors, on arrête les conneries et tu te rentres bien dans le crâne que t'es putain d'assez pour tout ce que tu veux réaliser. T'es la meilleure, bordel." Les doigts de Wren s'étaient portés contre la tempe de la brune pour qu'elle se rentre bien cela dans ses pensées négatives. Il était temps qu'elle ait suffisamment confiance en elle pour arrêter de croire le tissu de mensonges qu'on pouvait lui vendre. Cela avait commencé avec le suédois et il s'était déjà excusé pour cela mais celui-ci était convaincu que d'autres en avaient profité pour la descendre un peu plus et c'était désormais hors de question, parole de Doherty. Enfin, bien sûr, tout cela dépendait également des questions qu'elle se mettait à lui poser et celles de ce genre-là les faisait aller de nouveau vers un terrain glissant. Wren était parfaitement détaché cela dit, pas apeuré du peu de souvenirs qu'il avait de cette soirée. "Parce que t'as toujours été la seule à pouvoir me ramener vers l'essentiel, vers la vie. J'aurais sombré des années avant si je t'avais pas rencontré, Lizzie." Fait avéré. Il avait voulu être à la hauteur de la jeune femme, même si cette lutte était bien vaine quand on portait un tel nom de famille. "Oh si, je me rappelle que tu m'as serré fort contre toi et que je me suis senti envahi par une chaleur que j'avais oublié, c'était agréable. Bien sûr, je t'ai dit la connerie que j'ai faite et je crois que tu m'as pas jugé, tu m'as tenu en vie. Comme toujours. Lizzie Potter est et restera toujours cette femme d'exception dans ma misérable vie. Mais pourquoi tu me demandes ça tout d'un coup?" Il lui fit un clin d'oeil avant de terminer sa bière d'une seule traite et se remettre sur ses coudes, ses yeux verts d'eau dangereusement rivés vers la silhouette de Lizzie et il ne pouvait qu'y penser, oui, à tout ce qu'ils avaient vécu ici, autour d'un joint et de la manière dont il avait pu la serrer contre son corps. Il en rêvait encore mais c'était interdit et Wren Doherty en avait mal au coeur. Il la voulait tellement, encore.
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptyJeu 31 Oct - 20:24


« Tu comptes me supporter plusieurs soirs, en plus ? Deal. Et tu l'enlève en respectant les règles, pas en le cramant. Vois ça comme une récompense. » En espérant que la récompense lui donne la motivation nécessaire pour ne pas baisser les bras, pour ne rien lâcher et continuer à se battre contre ses démons. Lizzie pourrait poser sa main sur son épaule dans un signe réconfort mais elle n’en fit rien. Si ça avait été une autre personne, elle l’aurait fait parce qu’elle est plutôt tactile et le contact avec autrui ne lui a jamais vraiment fait peur. Mais c’est Wren Doherty. Ce n’est pas ‘‘un autre’’ et encore moins ‘‘autrui’’. Il symbolise tellement de choses alors qu’elle aurait aimé qu’il ne soit plus rien. Mais ça, c’est ce qu’elle pouvait se dire avant. Ultérieurement à cette fichue panne d’essence où sa route s’était interrompue pour mieux se mélanger dans celle de Wren. Maintenant que le jeune homme est de nouveau dans les environs, c’est beaucoup plus difficile de s’en convaincre. « On est d’accord. Une prophétie ne ment jamais, je resterai à jamais dans l’univers où Harry est mort. » Lizzie eut un léger sourire, finalement amusé de réussir à avoir une telle conversation avec Wren. Qui a quand même lu les sept bouquins. Est-ce que c’est en pensant à elle qu’il les a lus ? Qu’est-ce qu’il a pu ressentir en voyant son nom de famille un peu partout, se répétant sur les lèvres sans qu’on parle d’elle ? Elizabeth l’ignore mais savoir qu’il a quand même fini par les lire, pour elle, même en étant plus en contact, ce n’est pas rien mais à la fois, c’est beaucoup. « Tu vois ce pied ? Il finit dans son cul. C’est aussi simple que ça. Et non, la taille ne sera pas un problème. » Lizzie reste toujours aussi ridiculement petite à ses côtés. Minimoy. Elle porte la bouteille à ses lèvres tout en le regardant s’accouder dans le sable. Elle capte très bien ses mots, elle plisse les yeux alors qu’il lui tapote la tempe tout en lui affirmant qu’elle est la meilleure. « J’aurai aimé que tu me le fasses ressentir plus tôt, Wren. Bien plus tôt. » Parce qu’il est en partie fautif et qu’elle n’arrive pas encore à se détacher de ce goût sur le palais, un goût âcre mélangeant le regret et le ressentiment. Ce n’est pas forcément ce qu’elle veut, pas ici, pas maintenant alors que cette invitation était plus qu’innocente.
Mais il s’agit de Wren et Lizzie. Rien n’est innocent.

« Et comment tu aurais fait si nos routes ne s'étaient pas croisées ? T'as réussi à tenir toutes ces années, pourquoi tu as craqué à ce moment précis ? Et ne me dis pas que c'est à cause de ton nom de famille. Sinon, t'aurais succombé bien plus tôt. » Lizzie a dit des choses qu'elle n'aurait pas dû. Sous le coup de l'émotion, de la pression, des nerfs, parce qu'elle avait eu la sensation de le perdre définitivement. Quelle triste ironie si, à peine retrouvés, on le lui retire contre sa volonté. Et puis aussi parce que Wren a eu la langue qui s'est déliée, qu'il a été d'une honnêteté brutale et transparente, sans aucun filtre ni carapace. Que ses mots n'ont jamais quitté sa tête, qu'elles tournent dedans comme de vulgaires parasites sans qu'elle puisse savoir comment les prendre. Lizzie a juste une peur terrible de se confronter à la réalité, à cette vérité qu’il lui a cachée et qui se révèle bien plus tendre que ce qu’elle avait pu avoir compris pendant tout ce temps. Elle qui a dû recoller les morceaux elle-même, qui a cessé de se laisser porter par la douceur des sentiments, par la frénésie d’une tempête amoureuse. Tous ces moments qu’elle avait pu partager avec Wren, qui étaient à la fois des souvenirs tendres mais tellement douloureux, elle les a fichu dans un placard quelque part dans sa tête et elle a abandonné la clé. Sûrement jetée à la mer pour tomber à pic dans le fin fond, parfaite image de leur relation qui n’a été qu’un naufrage aussi vertigineux que le Titanic lui-même. Et tout ça, c’est foutu dans une houle, dans une tempête mêlée à un tsunami parce que Wren a réouvert la boite de Pandore, qu’il lui a balancé ce qu’il pense être la vérité en pleine figure et qu’il a dû se frotter les mains en pensant qu’elle en fera ce qu’elle veut. Lizzie veut ignorer les sentiments que Wren a pu avoir à son égard, elle veut oublier qu’il lui a dit qu’il l’aimerait toujours. Parce que ça complique tout, qu’ils viennent à peine de se retrouver, qu’ils ont bien plus important à penser. Lui, sa thérapie, elle, sa carrière. Ils ont d’autres priorités, et la jeune Potter n’a pas le temps ni l’énergie et encore moins la volonté de se laisser prendre dans cette spirale de nouveau. Parce que le vrai du faux, on finit par s’y perdre, s’y mélanger, par ne plus savoir. Mais le résultat est le même : la confiance qui vacille, qui tombe et qui finit en ruine. Est-ce qu’elle peut lui faire confiance d’être honnête maintenant ? D’avoir voulu son bien en lui mentant comme il a pu le faire ? Qu’est-ce qu’il aurait à gagner en lui révélant tout maintenant ?
Lizzie porte sa bière à ses lèvres pour en boire une gorgée, puis deux, puis trois pour finir sans qu’elle puisse compter. Elle sent le regard de Wren sur elle, même s’il est plus allongé qu’elle et qu’elle n’a pas encore des yeux derrière le dos. Mais l’australienne a toujours eu ce sens spécialement dohertyien ; pouvoir prévoir à l’ombre d’un sourcil relevé une tempête qui arrive, d’un doigt qui se crispe d’une tension à venir, d’un regard lancé promesse de moments intimes. Et son propre corps frissonne légèrement, les poils redressés ; parce que le sujet de conversation dérive sur un terrain glissant, qu’elle ne réalise pas encore qu’elle l’a vraiment retrouvé et qu’il commence à faire doucement frais. Lizzie attrape alors une deuxième bouteille et le décapsuleur à côté. Non seulement ça lui occupe ses mains guère rassurées mais en plus, ça lui permettra d’accélérer le processus de réalisation du moment. « Je t’ai pas jugé mais j’espère que tu referas plus cette connerie. Ce n’est pas possible de… Je ne pourrai pas être tranquille si tu refais ça. C’était n’importe quoi, c’était stupide, complètement con même. T’étais tellement froid et je- » Elle monte en intonation en même temps qu’en stress en repensant à cette soirée. Lizzie passe la main sur ses yeux en soupirant avant de secouer la tête et de porter la bouteille en verre à ses lèvres pour l’apaiser un peu. « Je ne suis pas faite pour ce genre de pression. J’ai eu peur, Wren, la frousse totale. » Elle ignore pourquoi elle lui dit ça. Elle veut sûrement qu’il comprenne l’étendu de sa connerie, que ce n’est pas un sujet qu’il peut prendre à la légère.

Mais pourquoi tu me demandes ça tout d'un coup ? Une sueur pourrait perler de son front à cette question. C’est quoi la bonne réponse à sortir ? ‘‘Par curiosité’’, ‘‘parce que je me suis laissée emporter’’, ‘‘pour m’assurer que tu n’as rien retenu’’ ou peut-être même ‘‘m’assurer que ce n’était pas vraiment réel’’ ? Aucune ne lui semble valide. Aucune ne lui semble coller à la situation. Et pourtant, Lizzie hausse les épaules, le dos raide et le regard toujours porté sur l’étendue d’eau devant eux. Ne pas avoir les yeux de Wren lui scrutant le visage aide tellement. « Parce que je me rappelle de tout, que c’est gravé à tout jamais là-haut et que c’est injuste. Injuste que je revoie la scène dès que je ferme les yeux, injuste que les sensations me remontent à la surface, injuste que je sois la seule à me rappeler de… De tout ça. Tu te rappelles juste de la chaleur mais moi, j’ai aussi l’impuissance, la tristesse, l’anxiété dont je me rappelle. J’ai rien d’exceptionnel en moi, Wren, j’ai juste fait du mieux que je pouvais pour te garder en vie. » Et tout ça, ça fait mal, ça s’empile et ça l’accable. La jeune femme tient fermement sa bouteille, toujours sans tourner son visage vers Wren. Un visage qui trahit quelque peu tout ce qu’elle vient de dire parce qu’il y a des moments où le masque finit toujours par se fissurer. Et imaginer – non, se remémorer – Wren à moitié inconscient, sur le bord du fil tellement fin et léger entre la vie et ailleurs… C’est suffisant pour que Lizzie puisse avoir cette inflexion de la mâchoire et ce regard qui se remplit d’amertume. C’est suffisant parce que c’est déjà trop.
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptyVen 1 Nov - 0:05

Le regard rivé vers elle, Wren se laissait happer par le moindre souvenir. Il en avait tant d'elle mais il les avait enfouis au plus profond de lui-même, par peur de sombrer à son tour avec eux. La quitter avait été la décision la plus difficile à prendre et même aujourd'hui, il en souffrait comme l'idiot qu'il avait été à cette époque. Doherty n'était pas un homme facile en amour, il était même le sale con le plus monumental de la ville dans ce domaine mais Lizzie avait réussi cet exploit là, de l'attacher à elle d'une manière unique et parfaitement magistrale parce qu'elle avait les clés pour résoudre le mystère. Elle était juste entrée dans son coeur et s'y était fait un petit cocon: même s'il l'avait voulu, Wren n'aurait jamais réussi à l'y déloger. C'était quelque part rassurant pour lui que la belle Potter s'y trouve depuis douze ans, cela voulait dire qu'il était encore capable d'avoir des sentiments, fait qu'il avait tendance à oublier depuis l'instant où il s'était mis à brûler des poubelles. Wren s'était quelque peu perdu en chemin mais la jolie australienne avait été sa boussole, à chaque carrefour. Dans le passé, elle l'avait tant de fois dissuadé sans avoir rien à dire de se tourner vers les drogues plus dures, de juste se jeter sous un train quand sa mère se refusait à l'aimer à nouveau, quand les jumeaux n'étaient pas prêts pour l'écouter. Il avait été si fragile mais cette petite brune lui avait apporté la force qui lui manquait pour affronter le monde et ce qui était le plus triste dans cette affaire, c'était bel et bien qu'elle n'en avait jamais rien su. Lizzie n'avait pas cette conscience de son importance dans la piètre existence du suédois, dans le coeur de cet homme si meurtri qu'il ne voyait même plus quelles étaient les bonnes raisons de vivre... Et là, quand il la regardait, quand il la voyait de nouveau pleinement, il savait pourquoi il était là. Il savait pourquoi il vivait. Il savait où était la flamme de la joie et du bonheur dans son regard vert d'eau. Il savait qu'il n'avait rien besoin de brûler quand elle était à ses côtés parce qu'elle créait un incendie bien  plus important que tout ceux qu'il pourrait jamais faire... Lizzie était tout. "Deal. Je vais faire des efforts, darling." Il se laissait aller aux vieilles habitudes, sans se rendre compte de rien parce qu'il buvait de la bière, qu'il se sentait heureux malgré le doute persistant dans ses entrailles. Tout allait s'effondrer, c'était inévitable parce qu'il était un Doherty et qu'il méritait de crever depuis un moment déjà mais peut être qu'il pouvait encore profiter un peu de cette douce trêve. "On vit dans le même monde, alors." Il aimait le dire, il voulait l'entendre parce que même si Harry Potter était un prétexte, c'était aussi ce qu'il avait réellement fait pour se sentir auprès d'elle quelques heures supplémentaires. IL avait avalé chaque chapitre de la saga sans demander son reste parce qu'elle lui manquait, que sa peau en brûlait et que son coeur menaçait de se consumer s'il ne comprenait pas pourquoi elle aimait tant tous ces sorciers fictifs. "Tu me connais, je suis toujours le connard en retard." C'était un fait, il n'arrivait jamais premier aux soirées, il n'allait jamais la chercher à l'heure dite, il se faisait toujours désirer et comme un petit con qu'il avait été, il était arrivé avec douze ans de retard cette fois-ci. Pouvait-il apparaître plus ridicule encore? Wren n'avait apparemment aucune limite en l'avouant parce qu'il en avait encore mal au coeur, que ses tripes lui imploraient de ne plus jamais la laisser partir. De ne plus jamais la fuir. "J'en sais rien, pour être honnête. Peut être parce que, inconsciemment, je savais que tu serais là et t'as toujours été celle dont j'avais besoin dans ces moments là. Je sais pas, Lizzie." Elle lui en bouchait un coin avec ses questions et Wren aurait aimé avoir la réponse idéale, celle digne des plus grands films jamais produits mais il n'était que le rand dadais sans but et sans avenir. Que pouvait-il lui dire? Doherty avait perdu le fil de cette nuit-là, les souvenirs aussi flous que ses veines au moment où l'héroïne avait attaqué son système nerveux et il n'avait aucune idée de tout ce que cela avait pu provoquer chez la jolie brune. Il attendait sûrement la réponse là, tout de suite, et il n'était franchement pas déçu du voyage puisqu'elle évitait soigneusement son regard en soignant son récit. Il ne l'interrompit pas, la laissa même reprendre son souffle parce qu'il sentait qu'elle n'en avait pas terminé. Elle avait eu peur certes, mais ce n'était pas la seule chose qu'elle avait envie de lui dire. Wren la connaissait suffisamment pour le savoir mieux que personne alors, il attendit patiemment, son regard vert d'eau ne la lâchant plus d'un cil. Elle allait plus loin, elle s'exprimait plus que jamais et le suédois ne pouvait qu'être ému. Une belle brune comme elle, sa petite australienne comme il l'appelait souvent par le passé, avait réellement souffert de sa perte hypothétique ce soir-là, des sensations qu'elle avait eues en le gardant près d'elle, sans savoir s'il reviendrait à lui à un moment donné. Cette fois, Wren ne pouvait pas la laisser seul dans ses souvenirs terribles alors il se porta de nouveau en position assise et d'une main douce, il fit tourner le regard ébène de Lizzie vers le sien, pénétrant. "Je m'en veux que t'aies vécu ça et ressenti tout ça, par ma faute encore une fois. Mais tu sais quoi? Je regrette pas une seule seconde que ce soit toi qui ait été là parce que t'as géré comme un chef et tu as tout à fait le droit d'effacer tous les souvenirs de ça... Je vais faire mieux, Lizzie, je vais pas te laisser toute seule comme ça, à tout maîtriser. Je te ferai plus peur et je donnerai ma vie entière pour te le prouver. T'es mon monde, je remets toujours les pieds sur terre quand t'es là et il est temps que je te rende la pareille. Je ferai tout pour, en tout cas. Sois pas triste, sois plus apeurée non plus. Montre moi ton joli sourire, plutôt." Il lui fit le sien en tout cas, en passant ses doigts sur sa joue l'espace de quelques secondes avant de relâcher sa main de son visage. Wren n'avait pas voulu la perturber autant et il sentait que cette flamme s'éveillait, encore et toujours. Tout ce qu'il était quand elle était là, c'était l'incandescence et la sensation était merveilleuse. Non, Lizzie était merveilleuse.
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptyVen 1 Nov - 17:43


On vit dans le même monde, alors.
S’ils avaient été dans le même monde, ils se seraient compris. S’ils avaient été dans le même monde, Lizzie aurait vu l’importance qu’elle avait pour lui. Elle aurait pu comprendre la largeur, le degré d’affection, d’attachement, d’amour que Wren avait pu lui porter. Elle aurait pu aussi lire entre les lignes de cette rupture, qu’il y avait quelque chose de plus profond dans cet acte, qu’au lieu d’avoir été un ‘‘connard’’ égoïste, il avait fait preuve du total opposé, d’un altruisme saisissant. Dans le même monde, Wren ne se serait pas caché d’elle, il n’aurait pas essayé d’être ce qu’il n’était pas, il se serait confié. Lui qui finissait toujours par la distraire de ses baisers quand elle abordait un sujet plus sensible que d’autres – même si elle n’en avait pas conscience. Lizzie n’a toujours voulu que son bien, qu’il puisse se reposer un peu sur elle, qu’il ne la voit pas seulement comme une partenaire de jeu mais aussi une confidente, une meilleure amie, quelqu’un qui aurait pu l’aider. Au final, c’est ce qu’elle avait été pour lui mais sans jamais le savoir. L’adolescente l’avait aimé tellement fort, de la sincérité la plus impeccable et limpide. Ce n’est pas étonnant qu’elle a eu cette douce odeur de fumée après la rupture ; comme des ailes qu’on a brûlé en plein vol.  S’ils avaient été dans le même monde, Wren n’aurait pas tout détruit dans un coup de savate bien placé. Il n’aurait pas essayé de se détruire sous ses yeux des années après. Elle aurait pu être là pour lui s’il n’avait pas choisi leur destinée à lui tout seul. S’ils avaient été dans le même monde, jamais elle ne lui aurait autorisé à s’éloigner d’elle, à quitter ses bras, à la priver de son être entier. Lizzie aurait pu tout mener de front, Wren, sa mère, sa carrière, tout aurait pu être différent. Elle ne serait jamais partie, elle n’aurait jamais partagé autant de draps différents, goûté de corps multiples. Surtout, Elizabeth n’aurait pas vissé son cœur et tassé sa capacité à aimer. Huit mois ont été suffisant pour qu’elle passe des années sans s’attacher. Huit mois où elle a cru s’être perdue en cours de route, où elle a tellement aimé qu’elle finissait même par compter les minutes qui la séparaient de le retrouver lui. Jusqu’à ce que Wren rompe et que les minutes se sont étirées en heure, puis en jours, en semaines, en mois puis en années. Une accumulation de minutes qui explose aujourd’hui et dont elle ne sait pas trop quoi faire, ni comment réagir.

Tu me connais, je suis toujours le connard en retard.
« Ce sont les autres qui sont en avance. » C’est ce qu’elle lui répétait sans cesse quand son air dandy s’affichait tout en s’excusant (à peine) de ne pas être un maitre du temps. A l’époque, elle s’en fichait bien qu’il soit en retard tant qu’il soit là. La seule chose qui importait, c’était sa présence et tant pis s’il a fallu plus d’une fois qu’elle s’impatiente de le voir arrivé. Les retrouvailles n’en étaient à chaque fois que plus délicieuses. Mais cette fois, on parle de douze ans de retard. Pas de cinq minutes, pas d’une heure, mais douze longues années où Lizzie a eu le temps de se protéger, de se camoufler, de penser qu’elle n’a jamais été assez bien pour lui. ‘‘Une gamine’’ à ses yeux. Elizabeth passe sa main sur son front. Il n’en sait rien mais il avait eu les pensées tournées vers elle. Ils se sont revus une fois et il a eu le réflexe de la contacter elle à un moment le plus critique de sa vie. Pas quelqu’un de plus proche, pas quelqu’un d’autre, non. Elle. Lizzie pourrait presque croire qu’il l’a fait exprès, qu’il a voulu capter son attention d’une façon ou d’une autre, trouver un moyen de revenir dans sa vie sans crier garde. Et elle, elle n’a rien d’autre à faire que de le laisser entrer parce qu’il a gagné le droit à ce qu’elle s’inquiète pour lui. Même après toutes ces années, Lizzie se soucie encore de lui, de son bien-être, de son état mental et physique. C’est inné et naturel, elle passe son temps à prendre soin de ses proches, c’est plus fort qu’elle.

Elizabeth le voit du coin de l’œil se redresser pour ensuite le voir pleinement après qu’il eut tourné ses yeux vers lui. Elle se voile la face à croire que tout est mort et enterré entre eux. La vérité est tellement incongrue, d’une folie douce et à peine croyable que Lizzie a dû mal à garder son attention sur lui. Qui devient la lâche, maintenant, hein ? Ses pupilles veulent regarder à côté, par-dessus son épaule, à côté de son oreille, derrière lui, mais pas lui. Il ne regrette pas, il veut faire mieux, ‘‘t’es mon monde’’, arrête de faire cette tête, souris. Lizzie a de nouveau la mâchoire qui se crispe, incapable de calquer le mouvement des lèvres du jeune homme. Elle n’arrive pas à décrocher un sourire, désolé Wren. Les doigts sur sa joue n’y restent que quelques secondes mais c’est bien suffisant pour l’électrifier et la sortir de sa contemplation de Doherty. « On efface pas les souvenirs comme ça. J’aimerai qu’il y ait un bouton off ou quelque chose, n’importe quoi pour faire une sélection dans ma tête. Mais c'est impossible. Cette soirée ne partira pas. Pas plus que les moments qu’on a passé ensemble, ni cette putain de rupture qui a tout foutu en l’air. » Lizzie finit par se lever tout en buvant quelques gorgées d’alcool avant de passer la main dans ses cheveux, frustrée. « Arrête de parler comme ça, de me faire croire qu’il y a encore quelque chose. Il n’y a plus rien, Wren, et depuis longtemps. » Parce que le contraire n’est pas envisageable, ce n’est pas possible, ce n’est pas ce qu’elle veut. Sa liberté avant tout, quitte à se faire passer pour une lâche. Les monts et les merveilles, ça fait longtemps que l’australienne n’y croit plus et n’y rêve plus. C’est fini, tout ça. Et pourtant, Wren continue à avoir des mots qui sonnent comme si elle est un tout, quelqu’un, quelque chose, à ses yeux. Elle n’en veut pas, elle le rejette. La jeune Potter se tourne vers lui en le pointant du doigt. « Je ne suis pas ton monde. Si j'avais eu autant d'importance, tu n'aurais pas rompu. Ou t'aurais essayé de revenir. Mais t'as jamais rien fait. Les efforts de demain ne suffiront pas à panser les blessures d'hier, Wren. Je n’ai pas eu besoin de toi jusqu’à aujourd’hui, ce n’est pas maintenant que ça va commencer. » Tes mensonges m’ont fait souffrir, même si c’est pardonné, ce n’est pas oublié. Je ne pourrai pas changer ce que je suis devenue juste parce que ta conscience a besoin d’être nettoyée. « Je peux être là pour toi pour te diriger vers la bonne direction. J’ai dit que je t’abandonnerai pas et je ne le ferai pas. Mais ne demande pas plus. Tu risquerais d’être déçu. » Du résultat, de la réponse, des conséquences. Et pourtant, Lizzie a le palpitant qui frétille bien trop rapidement. C’est l’alcool. Bien sûr que c’est l’alcool. Pour quelle autre raison son cœur pourrait s’emballer comme ça ?
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptyVen 1 Nov - 18:07

Il n'avait jamais désiré la faire couler mais c'était bel et bien ce qui était arrivé: Lizzie avait subi le poids des pires décisions de Wren, toujours. Certes, c'était ce que devait être une relation soudée et amoureuse mais l'adolescente n'aurait jamais dû être au centre des douleurs d'un homme qui traînait tellement de casseroles derrière lui qu'il avait peur de lui faire du mal, perpétuellement. Au bout du compte, Wren l'avait blessée, pas parce qu'il était totalement fou et inconscient, au contraire, parce qu'il savait que c'était inévitable, que Lizzie souffrirait de cette vie qu'il avait décidé de mener. Il n'avait rien vu venir, il n'avait pas pu anticipé la fin de leur histoire car une majeure partie de son  âme aurait voulu la faire durer pour toujours. Le jeune Doherty avait toujours eu besoin de la belle Potter, oui, le récit terrible de la Belle et la Bête. Lui était le monstre duquel elle était tombée amoureuse mais il n'aurait pas dû la laisser croire qu'il pouvait être son prince charmant, il n'en avait jamais eu la carrure. Encore aujourd'hui, le suédois était loin de cette image idéale: il était l'homme qui avait brûlé une forêt, ingéré de l'héroïne pour faire taire son subconscient, rien de tout ce qu'il traversait n'était sain. Rien n'était viable dans son existence mais il s'accrochait encore et toujours à sa jolie brune parce qu'elle était son rêve depuis des années, la seule qui ait eu la chance de compter ans toutes ces futilités dans lesquelles il s'était perdues. Il regrettait, bien évidemment, et il avait surtout conscience que Lizzie n'avait rien oublié, qu'elle ne pourrait pas passer un coup de balai sur les mots terribles qu'il avait osé prononcer, malgré ses protestations et l'amour qu'elle mettait en avant pour lui. Cela ne retirait rien au fait qu'il l'avait abandonnée au pire des moments, dans des circonstances éminemment douloureuses et qu'il ne s'était jamais retourné vers elle à nouveau. Ce soir-là, c'était le cas. Il la regardait. Il la voyait peut être pour la première fois depuis douze ans, retrouvant cette fragilité qui l'avait tant touchée par le passé. Elle était belle et vivante, toujours en proie à des démons intérieurs que Wren ne pouvait pas comprendre et il aurait désiré tous les étouffer sous ses bras musclés si la jeune femme lui en laissait la chance. Il savait qu'il écoperait un refus parce que ces démons existaient pour leur plus grande partie à cause de lui, de son incapacité à s'aimer et à se faire confiance pour prendre soin des autres. Wren avait changé pourtant, après avoir passé tant de temps à panser les plaies de sa famille toute entière, il se sentait prêt à assumer tous les fardeaux du monde, même si ceux qui l'avaient poussé à tout mettre à feu et à sang. Il avait mal d'y repenser d'ailleurs, mais ce n'était clairement pas la priorité alors qu'il forçait Lizzie à le regarder dans les yeux. Elle le fuyait, il en était témoin et il détestait ce fait. Il détestait lui avoir inculqué cette tactique pour s'éviter de souffrir parce qu'il l'avait tant fait face à elle dans le temps. Il continuait encore d'une certaine façon en allant se terrer dans la drogue pour ne pas se soumettre au feu, mais Lizzie, elle, n'avait pas été comme cela. Elle acceptait tout, de se jeter dans ses bras alors qu'il était dangereux, elle n'avait peur de rien et surtout pas d'aimer. Voilà que cette vérité avait changé et qu'il en était responsable en la voyant se relever, s'animer d'un mépris qu'elle n'avait jamais pu exprimer jusque là, même si elle l'avait plus ou moins incendié de bêtises la dernière fois dans sa voiture. C'était différent: là, elle était sur la défensive, là, elle avait quelque chose à cacher. Là, elle essayait de se convaincre d'un mensonge et Wren était suffisamment expert dans cette technique pour le réaliser, se levant à son tour pour la toiser de toute sa hauteur et toute sa détermination à faire taire son petit diable intérieur. "Et c'est parce qu'il y a plus rien que tu réagis comme ça, dans ce cas? Mais soit, Lizzie, il y a plus rien. Je te crois. Je te demande rien, de toute manière." Son flegme légendaire parlait pour lui parce qu'il la connaissait et qu'elle ne pourrait pas nier ses arguments, c'était certain. "Moi, je crois que t'as peur de nos souvenirs. Pire, t'as peur de moi. De ce que je suis capable de te faire ressentir... Regarde moi." Il cherchait du regard ses beaux yeux ébène, teintés de colère mais ce n'était pas ce qui le perturbait, c'était ce combat interne qu'elle menait pour lui donner tort. "Non, t'as pas besoin de moi, t'as jamais eu besoin de moi, ça a pas changé le moins du monde ça. L'univers entier sait que ça a toujours été l'inverse, que c'est moi qui ait toujours eu besoin de toi et ça s'est avéré vrai l'autre soir et certainement à l'avenir parce que sans toi, je serais mort peut être mille fois." Ses yeux verts étaient glaçants d'un amour qu'il ne contrôlait pas vraiment, qu'il ne cherchait pas pour autant à refréner. A un moment donner, la vérité devait être éclairée et tant pis pour le reste. "T'es totalement libre de faire ce que tu veux, si t'as envie de m'en vouloir jusqu'à la fin des temps, fais le. Mais nie pas qu'y a toujours quelque chose entre nous et qu'il y aura toujours quelque chose. Je le vois. Je le sens et c'est là, en toi aussi, cette putain d'attraction qui fait que tu m'as laissé venir ce soir, que t'es venue après mon message et que tu veuilles m'aider pour la suite. Déçois moi autant que tu veux mais je sais la vérité. Je te connais. Je sais ce que t'as là." Il pointa son coeur du bout du doigt, ce regard si électrique ne flanchant pas le moins du monde en face de Lizzie. Il allait la chercher, il fallait toujours qu'il le fasse parce que c'était elle et qu'il était lui. Qu'importe le temps, l'espace et les circonstances, Wren ne pouvait plus la laisser partir.
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptyVen 1 Nov - 23:56


Le retournement de situation est incroyable. Lizzie qui veut le tenir à bout de bras alors que c’est elle qui a essayé de le maintenir près d’elle des années plus tôt. Elle qui aurait remué le ciel, la terre et les océans pour qu’il lui revienne, entier ou même à moitié mais juste qu’il lui fasse ressentir de nouveau quelque chose. Le processus de réalisation avait été long et périlleux. Tous les jours, elle s’était attendue à ce qu’il comprenne son erreur, qu’ils n’étaient bons qu’en étant ensembles, qu’il n’avait pas à avoir peur d’elle et encore moins de son cœur. Mais maintenant, c’est lui qui endosse ce rôle et elle qui recule. Wren utilise sa taille pour la dominer certainement, pour lui faire comprendre qu’il est bien, en même temps qu’il est de retour dans sa vie. Comme si Lizzie peut ne pas le voir, comme si elle aurait pu mettre de côté le fait de l’avoir revu de la façon la plus improbable qui soit. Son visage est incrusté dans sa tête et ses yeux vert clair, jamais elle n’aurait pensé les revoir de sitôt. Elle n’aurait d’ailleurs jamais pensé les revoir tout court. Que le trait était bel et bien présent, que rien n’indiquait qu’ils étaient destinés à se retrouver. C’est toujours plus simple d’ignorer les sentiments et de penser qu’ils sont morts et enterrés quand la personne est absente de son entourage. Quand cette personne brille par son absence, il est beaucoup plus rapide de la mettre sur le banc de touche et de passer à autre chose. C’est ce que la jeune femme s’est entêtée à faire pendant des années. Wren était parti, il n’était pas revenu, elle l’a perdu dans les entrailles de son âme. Lizzie s’est adonnée à tellement de passion, à tellement d’expérience mais jamais elle ne donnait plus que ce qu’elle pouvait. Parce qu’il restait dans un coin de sa tête, même quand elle n’y pensait pas (elle y pensait toujours), même quand elle disait que l’amour n’était pas faite pour elle. La jeune femme est devenue alors l’accumulation du pire dans une relation : lâche, menteuse, fuyante. Elle ne s’attache pas, elle peut faire la différence claire entre le physique et les sentiments.
Mais Wren est en face d’elle et ça chamboule tout.

Et c'est parce qu'il y a plus rien que tu réagis comme ça, dans ce cas? Exactement.
Mais soit, Lizzie, il y a plus rien. Indéniablement.
Je te crois. Pourquoi tu n’as pas l’air convaincu alors ?

Il veut qu’elle le regarde. Non, pas ça, pas le miroir de l’âme, s’il te plait. Mais elle tourne la tête. Malgré tout, malgré rien, malgré que ce n’était pas ce qu’elle souhaitait. Wren s’exprime, Wren débite, Wren s’expose. Ses yeux disent quelque chose en même temps que ses lèvres. Les mots, la vision, Lizzie essaie de se concentrer, ne pas se distraire. Ne pas juste tourner les talons et abandonner toute cette conversation aussi. Parce que c’est trop d’un seul coup. Il met les doigts sur les boutons qui font mal, qu’elle a peur de ce qu’il peut lui faire ressentir, qu’il a besoin d’elle, qu’il y a quelque chose entre eux. Non non non. Lizzie secoue la tête. Il a tort, il a faux à tous les niveaux, elle refuse de l’écouter. Elle sent son rythme cardiaque s’emballer légèrement ; elle porte sa boisson à ses lèvres. Histoire d’avoir un minimum de contenance, de réussir à trouver les mots pour le contredire. Même si elle a les mains moites et que le stress commence à monter. Pourquoi elle a abordé le sujet, déjà ? « Et alors, Wren ? Même s’il y a toujours ‘cette putain d’attraction’, qu’est-ce que ça change ? Rien du tout. Je n’ai pas peur, je veux me protéger. J’ignore si ce que tu me dis est la vérité ou un nuage de fumée. Qu’est-ce qui me dit qu’aujourd’hui, tu me fais croire la lune et demain, t’auras oublié mon nom comme tu l’as si bien fait pendant des années ? » Lizzie recule d’un pas chancelant. « Ce qu’il y avait là, tu l’as détruit, Wren. Tu m’as condamné sans demander mon avis. Si je veux t’aider, c’est par amitié. Parce qu’on l’a été, ça aussi, pendant un moment, tu te rappelles ? » Avant qu’ils se mettent ensemble, avant qu’il détruise tout alors qu’elle lui disait les mots les plus tendres du monde. « Je tiens et tiendrai toujours à toi. Je veux seulement que tu t’en sortes et que tu ailles mieux. Mais ne garde pas tes espoirs juste sur moi. Tu n’as pas craqué pendant tout ce temps, c’est qu’il devait bien y avoir d’autres personnes pour toi. Ne me fais pas croire que je suis la seule, Wren, s’il te plait. » Même si c’est ce qu’il lui a murmuré dans son état à demi conscient, quand il lui a dit qu’il l’aimerait toujours et qu’elle est l’amour de sa vie. C’est une pente bien trop vertigineuse, un risque bien trop énorme qu’elle ne veut pas prendre.
Lizzie s’éloigne de quelques pas, plus proche de l’eau et plus loin de Wren, l’alcool porté à ses lèvres de nouveau. Quelle ironie que ce soit elle qui cherche à le fuir à présent. Même si son cœur se serre à l’idée. Comme s’il n’aurait pas pu rester tapie dans l’ombre. Pourquoi il faut que tout se complique ?
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptySam 2 Nov - 0:25

Il n'aimait pas quand elle s'éloignait, Wren avait toujours détesté cela. Oui, c'était déjà arrivé auparavant puisqu'il n'était pas simple à vivre au quotidien. Lui, l'homme solitaire, le garçon peu volubile qui n'avait pas envie de laisser ses émotions sur le tapis. Est-ce qu'il avait changé à ce propos? Il n'en savait rien, Doherty avait juste conscience que le flot de vie qu'il avait au fond de lui n'allait pas continué à s'étendre éternellement. Bientôt, comme tout le monde, il arriverait à son extinction et ce jour-là, Wren serait attristé de constater qu'il n'avait jamais été sincère avec qui que ce fut, pas même sa propre personne. C'était la plus grande désolation de son existence: il avait toujours réponse à tout, mais il était incapable de prendre soin de son coeur, il ne pouvait pas se résoudre à ressentir la moindre émotion parce qu'aucun Doherty n'en avait, c'était bien. Ou alors, quand c'était le cas, tout partait en fumée littéralement et Wren n'avait jamais désiré en arriver là avec la belle Potter. La voir reculer pourtant, c'était pire que n'importe quel incendie qu'il aurait pu commettre ou regarder se consumer, simple spectateur d'un décor qui n'avait que peu de valeur au bout du compte. Elle en avait, cette jolie brune aux yeux ébène, celle qui lui avait sauvé la vie tellement de fois que le suédois avait dû arrêter de compter au bout de quelques semaines simplement. Elle avait tout changé, son âme en premier lieu et il avait beau porter cette carapace d'homme invulnérable la majeure partie du temps, s'il y avait bien un individu sur cette planète méritait de savoir que tout ceci n'était qu'une mascarade, c'était bel et bien elle. Après tout ce temps, Lizzie méritait simplement la vérité, pas ce qu'il avait pu omettre ou faire semblant d'oublier, non, mettre sur le tapis tout ce qu'il avait pu ressentir et tout ce qu'il avait encore au fond de son organe cardiaque parce que, inconsciemment, c'était toujours vers elle qu'il se tournait. Wren était masochiste, c'était un fait avéré depuis déjà fort longtemps mais il n'était pas dupe pour autant, il savait très bien ce qu'il avait perdu en fuyant Lizzie, est-ce qu'elle savait ce qu'elle risquait en le faisant en retour douze années plus tard? Le jeune homme aimait pensé que oui, elle savait ce qu'elle faisait mais en posant son regard dans le sien, il était convaincu qu'elle se fourvoyait, comme lui avait pu le faire avant elle. Il avait douze ans de retard, bien sûr qu'il fallait qu'il continue à agir comme un moins que rien et il en était très certainement un, mais pouvait-il tout abandonner au nom d'un passé tortueux? Doherty ne voulait pas y penser. Il ne voulait pas se répéter, machinalement, qu'il était un monstre qui ne méritait rien d'autre que la mort. Lizzie était là et cela voulait dire quelque chose, c'était le message qu'il avait attendu toute sa vie pour se jeter à l'eau. "Tu peux jamais le savoir, ça. Je pourrais dire pareil, tu vois. Qu'est-ce qu'il me dit que tu as pas été avec moi par pitié? Que t'es là juste pour ça, d'ailleurs? On peut jamais définir ce qui est la vérité ou un mensonge, Lizzie. T'as qu'à regarder dans mes yeux et t'auras ta réponse, comme moi j'ai vu dans les tiens tes intentions. Tu te protèges de rien du tout, Potter, tu t'endors. Et un jour, il sera trop tard parce que le temps passe et on peut rien reprendre, pas un souvenir, pas un sentiment. Rien." A croire qu'il avait suffi qu'il échappe à la mort plutôt deux fois qu'une pour ouvrir les yeux à ce sujet. Wren ne pensait pas détenir la sagesse, loin de là même, mais il savait qu'il était plus clairvoyant que la jeune femme sur leur situation. Pour tout le reste, il était bien moins bon qu'elle. Il était l'enfer, elle était le paradis. "Je le sais parfaitement. On a été tout l'un pour l'autre, vraiment. J'avais pas d'amis à l'époque, pas de gens sur qui compter, juste des connaissances avec qui je faisais du business et toi, t'étais tout le reste. T'étais ma meilleure amie, mon amour et mon bonheur alors crois moi, j'ai conscience de ce qu'on partage. Et j'ai été le pire connard de la planète en ruinant tout ça mais est-ce que t'as été surprise, franchement? Dès le premier soir, je t'avais prévenu de qui j'étais, tu m'as pas écouté, Lizzie. Tu regrettes maintenant?" Lui, il regrettait ce moment. La manière dont il avait quitté sa vie et celle dont il y revenait, abruptement, sans douceur, sans considération aucune pour les sentiments de celle qui avait hanté son existence tout ce temps. "Qui veux-tu qu'il y ait eu d'autre, franchement? Je t'ai quitté en me disant, putain Wren, tu l'entraînes pas là dedans, tu ruines pas sa vie alors fais en sorte que ça compte, que ça ait de l'importance, tiens le coup, ne chute pas... J'ai tenu douze ans sur cette promesse et non, j'ai eu que ma soeur pour me soutenir. Et ce souvenir là, désolé de ruiner ta vision de moi, du mec sans coeur qui t'ait jamais aimé." Il termina sa bière en la regardant, haussant les épaules. Que pouvait-il lui dire d'autre? Il avait tout dit et cela l'étonnait lui-même. Il avait vraiment agi ainsi mais il n'aurait jamais pensé pouvoir l'exclamer de la sorte. Pas à elle, surtout. "Oublie ce que je viens de dire, Lizzie, ça vaut mieux, tu as raison. Je te fiche la paix, je te libère et je souhaite simplement que tu sois heureuse. Juste ça, ok?" Ses yeux verts d'eau brillaient dans l'obscurité de la lune qui flottait au dessus de leur tête et Wren reculait à son tour, sans pour autant la lâcher des yeux. Quoiqu'il en coûte, elle lui manquerait.
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptySam 2 Nov - 2:55


Elizabeth pourrait tempêter, rétorquer, s’indigner mais elle ne le fait pas. Ce n’est pas son tempérament de s’énerver, ni même celui de créer des conflits ou de les envenimer. Et elle se sent terriblement mal d’entendre Wren lui retourner ses mots contre elle. Qu’est-ce qu’elle peut dire face à ça ? « Je n’ai jamais été rien d’autre que moi-même. » dit-elle d’une toute petite voix, faiblement, peut-être plus pour elle que pour lui, ses bras autour d’elle, comme pour se trouver un certain réconfort. Elle aurait envie de pleurer soudainement. Ce n’est pas possible, elle ne peut pas faire ça. Alors Lizzie écoute Wren, elle encaisse ses mots qui font plus mal qu’elle ne l’aurait songé. Ou alors c'est le ton qu'il emploie, lui qui n'a jamais été aussi direct et brutal dans ses propos avec elle. Il essaie de la réveiller mais elle veut se tapir. Sûrement parce qu’elle le tient en haute estime malgré elle, qu’il a toujours cet impact dans sa vie, un tourbillon géant suédois qui fait tout vriller dans son existence toute entière. La jeune femme déglutit et finit le reste de sa bière avant de la planter dans le sable. Elle a l’impression de redevenir l’adolescente puérile et à fleur de peau qu’elle était – qu’elle a toujours été dans le fond. Maladroite et gauchère, qui ne savait pas comment faire ni quoi dire mais qui a fini par apprendre. Qui était plus douée à répondre à des interviews qu’à son propre petit-ami. Parce que Wren avait bien plus d’importance que l’Australie et le monde entier. Elle essaie de se donner de la prestance, pinçant ses lèvres entre elles pour éviter d’avoir la mâchoire qui tremble. Et parler, essayer de former des phrases cohérentes, même d’une voix douce, presque brisée. « Je regrette la fin, Wren. Je n’ai jamais regretté le reste. Je ne regrette pas d’être tombée amoureuse de toi. Je ne regrette pas d’avoir été plongée dans ton univers. Je ne regrette pas les commentaires de mes camarades ou même de ma mère. Je ne regrette pas parce que tu n’étais pas comme ça avec moi. Mais la fin, Wren, ce n’est pas tant un regret mais un déchirement. On était bien ensembles. On aurait pu continuer à l’être. Tu n’aurais pas été un frein. T’aurais été le moteur. » Un moteur qui l’aurait fait battre, qui aurait pu l’amener plus loin que là où elle a été. Peut-être pas physiquement, peut-être qu’elle n’aurait pas visité autant de pays s’il avait été à ses côtés. Mais ça ne lui aurait pas dérangé, à Lizzie. Tant qu’elle aurait pu profiter encore de ses baisers, de ses sourires, de sa présence réconfortante et de ce soutien qu’il lui livre encore aujourd’hui et qu'elle tente au final d'éloigner d'elle. Il est un allié précieux et pourtant, il pense avoir été plus proche du poison que de l’antidote. Ce qui est entièrement faux. Elle aurait continué à l’aimer sans retenu et maintenant, ça la brise un peu plus de savoir qu’il en aurait fait pareil. Que lui aussi aurait transpiré par elle, qu’il n’avait vu qu’elle et qu’elle avait été un tout bien plus fort qu’imaginer. Tout cet amour perdu des deux côtés pour au final un résultat pitoyable. Lizzie regarde l’horizon avec une mélancolie soudaine, une envie d’eau lui remontant le nez. Elle cligne des yeux, passe la main sur son visage et expire un souffle. Elle continue à trembloter mais rien d’insurmontable. Elle est juste prise de vertige d’un flux d’émotions soudain. Elle a l’habitude.

Ce qu’elle retiendra, c’est qu’il n’y a eu personne. Personne pour l’accompagner, personne pour le soutenir, à part sa sœur. Le monde entier s’en fiche de Wren Doherty mais pas Lizzie Potter. Cette dernière a les yeux presque suppliants qui se forment, s’abattant un peu plus face à ce qu’elle perçoit être des reproches. « Tu as tenu douze ans sur une promesse que toi seul connaissait. Ça fait autant d’années pour moi à te maudire et te reprocher de m’avoir abandonné en m’humiliant. Je t'ai tellement aimé que j'ai été incapable de ressentir ça de nouveau pour qui que ce soit. Il n'y a que toi. Essaie de me comprendre, Wren, que ce n'est pas quelque chose que je vais pouvoir changer du jour au lendemain. » Revenir sur le passé est au final beaucoup plus facile. C’est le choix de continuer à mettre en lumière tout ce qui n’allait pas, des excuses à chercher hier pour justifier le comportement d’aujourd’hui et les actions de demain. Le passé, c’est aussi réconfortant parce que c’est déjà arrivé, il n’y a plus de changement possible, le mal comme le bien y sont plantés fièrement sans aucune possibilité de bouger. C’est rassurant de pouvoir se poser sur le passé, surtout pour Lizzie alors qu’elle a les yeux qui essaient de soutenir ceux de Wren. L’avenir est toujours incertain et pourtant, elle a l’impression que tout est déjà tracé d’avance. Parce qu’elle reconnait les signes malgré elle, ceux-là qu’elle veut étouffer au fond d’elle-même mais que Wren persiste à vouloir souligner. Lui démontrer par A plus B qu’elle tient toujours à lui et surtout, qu’elle puisse l’assumer. Regarde-le, lui qui s’est volontairement coupé de toi pour te laisser reprendre ta liberté. Vois comment tu le remercies. Mais Lizzie ne veut pas le remercier. Elle ne veut pas le remercier parce qu’elle aurait voulu ne jamais s’éloigner ses bras. Surtout que l’avoir éloigné n’a servi à rien au final. Sa carrière professionnelle n’est qu’un ramassis d’échecs, chose que sa mère prend plaisir à lui rabâcher sans cesse. Quitte à avoir ses ambitions piétinées et son égo abîmé, la jeune Potter aurait préféré que ce soit avec lui pour la soutenir, la supporter, la recueillir. Mais le passé est fait, les ‘si’ n’ont jamais rien résolu. Ils n’ont qu’un château de cartes qu’ils essaient de faire tenir tant bien que mal avant le prochain souffle.

Le couperet tombe et le jeune homme semble juste las. Fatigué, abattu ou juste exténué de se battre contre du vent. Lizzie a un pincement de culpabilité alors qu’il recule. Ce n’est pas possible. La scène ne va pas encore se répéter. Est-ce qu’elle est en train de le faire fuir ? Si c’est le cas, la jeune Potter en est tiraillée de culpabilité. Ce n’est pas ce qu’il a besoin en ce moment. Il a déjà assez à faire avec ses propres soucis, elle ne veut pas lui en rajouter plus sur les épaules. Elle décide de faire confiance à son instinct. De croire qu’il est honnête. Il faut qu’elle le digère, il faut qu’elle l’accepte et surtout, il faut qu’elle le maîtrise. Encore une fois, c’était plus simple de penser qu’il était indifférent à son égard pour pouvoir le détester de tout soûl. Mais maintenant, la perspective a changé et Lizzie ignore comment gérer tout ça. Elle a le ventre qui se tord à l'idée qu'il parte, une bouffée d'air chaud s’incrustant désagréablement dans ses pores alors qu'elle s'avance de quelques pas en a direction du jeune homme. « Dis-moi ce que tu attends de moi, Wren. Pose tes conditions sur la table. Je veux vraiment t’aider. Je ne pourrai pas être heureuse si je m’inquiète sans savoir comment tu vas. » Parce que malgré tout, elle ne peut s’empêcher de vouloir tenir sa promesse. De l’aider, d’être là pour lui. L’australienne peut faire un effort, elle peut lui offrir ça en échange de sa sincérité. Elle le fera pour lui, l’être qui a au final toujours le plus d’importance que n’importe qui. Elle ne veut pas qu’il soit tout seul à affronter cette épreuve. « J’arrête de remuer le passé. Je vais me remettre les idées au clair. On fait table rase de tout ça. On recommence à zéro. Mais s’il te plait, ne me tourne pas le dos, Wren. Pas encore une fois. »
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Message(#)Don't drown your heart ¤ Lizzie EmptySam 2 Nov - 12:31

La situation était déchirante et Wren se méprisait de ne pas avoir anticipé le mépris que Lizzie pouvait avoir de lui. Bien sûr qu'elle lui en voulait, bien évidemment qu'elle ne voulait plus rien avoir à faire avec lui parce qu'il l'avait brisée sans ménagement. Ce n'était pas ce qu'il avait désiré, non, il avait simplement pensé la préserver de son mode de vie si destructeur et au final, est-ce que cette séparation leur avait été profitable? En vue de l'état de leur existence respective, la réponse était forcément négative. Wren avait erré, longtemps, sans savoir où il allait se retrouver, jouant de son addiction pour les flammes jusqu'à ce qu'il se condamne dans ses propres tourments. Lizzie, elle, en avait oublié d'aimer à nouveau et leur relation d'antan était fautive de tout ce qu'ils pouvaient traverser aujourd'hui. Wren ne pouvait que rester là, sous les étoiles montantes, à espérer que les regrets cessent, qu'ils puissent à nouveau tous deux respirer paisiblement et se remettre en tête qu'ils s'étaient aimés avec la plus belle des intentions. "Et moi, je t'ai empêché de me voir réellement. Tout ce que je suis. Maintenant, tu sais. Tu as vu. Tu sais tout." Il ne se sentait pas mieux pour autant puisque Potter avait conscience désormais de ce qu'il traînait au fond de lui, de cette obscurité qui ne le lâchait jamais et qui le poussait jusqu'à ses retranchements. Elle l'avait vu sombrer, elle savait qu'il était amoureux de l'horreur, un envoyé du chaos et Wren se détestait d'être cet homme là. Tout ce qu'il avait toujours désiré, c'était être à la hauteur pour la jolie brune, être suffisamment bon pour la mériter plutôt que d'essayer à tout prix de la fuir pour la préserver de lui-même. Il avait même échoué à ce sujet. Wren n'était que déceptions enchaînées et il était probable qu'il ne se sorte jamais de cette spirale d'auto-destruction, perdu à jamais dans les tourments d'un nom de famille qui lui collait à la peau. Néanmoins, il avait encore ces sentiments au fond du coeur, ce regard brillant quand il toisait Lizzie Potter, cette envie quasi viscérale de la serrer dans ses bras et la voir sourire. Pouvait-il être un monstre s'il avait encore de tels souhaits? Doherty aurait aimé obtenir la réponse, cela l'aurait sauvé de multiples désillusions mais il ne savait plus grand chose, à part que Lizzie essayait de lui tourner le dos. De se séparer de leurs souvenirs pour aller de l'avant et est-ce qu'il pouvait lui reprocher de vouloir se sauver? Absolument pas. Une partie de lui espérait qu'elle agisse ainsi parce que, de son côté, le suédois n'était pas assez fort pour résister à cette attraction démente. Il tomberait toujours dans ses filets, ami du vice et de cette idée absurde qu'il pouvait vivre dans le même monde qu'elle. Ce n'était pas le cas puisqu'il l'avait quittée, qu'il l'avait tuée, en étant cruel et mauvais, sentant que c'était l'unique solution pour qu'elle n'essaye pas de lui faire changer d'avis. Il avait clairement réussi sa mission et maintenant, il avait l'âme en peine en l'entendant prononcer ces mots, lui suggérer ce que leur lien avait été pour elle. Essentiel et étouffant à la fois. "J'étais suffisamment stupide à cette époque pour penser l'inverse." Pour tout le reste, il l'avait toujours su. Lizzie l'avait soutenu constamment, contre les propos méprisants de sa propre mère ou les rumeurs colportées par leurs camarades de lycée. Elle avait toujours été là pour faire taire les voix dans sa tête et Doherty savait qu'elle l'avait aimé au delà de toute raison. Lui aussi, cela dit, lui aussi. C'était sûrement pour cette raison qu'il se reculait désormais parce que c'était douloureux de voir Lizzie le faire de son côté, lui rejeter la faute jusqu'à le marteler de coups parce qu'il ressentait tout cela. Cette mort dans l'âme de lui avoir fait tout subir. "Essaie de comprendre que je peux pas revenir en arrière pourtant, que je peux pas reprendre ça, peu importe à quel point je le veux." Ne plus trop en dire, se contenter de faire un pas vers l'arrière, puis un autre, sentant la détresse de Lizzie l'atteindre tout de même. Elle voulait le retenir, à nouveau parce que c'était ce qu'elle faisait de mieux et ce qu'il avait envie d'elle, également. Le suédois la voulait, elle, l'approcher, la sentir contre lui et arrêter de ressasser ce qui était ans fin. Il s'arrêta en l'entendant parler. Il ne bougea plus durant une bonne minute avant que ses pas ne fassent bouger le sable autour de lui, ceux-là les amenant à quelques centimètres de Lizzie à nouveau. Son visage ne laissait rien transparaître de prime abord mais ses yeux, eux, disaient tout. Elle pouvait entendre issu de leur vert d'eau les supplications d'un homme qui avait passé la majorité de sa vie à refaire l'histoire, à se retourner vers elle pour l'embrasser. La chérir. L'aimer. Elle pouvait lire tout cela et lui ne pouvait pas lui dire, juste espérer qu'elle le comprenne d'elle même. "Je veux juste que t'arrêtes de me fuir. Qu'on puisse juste profiter à nouveau d'être ensemble sans ressasser constamment un passé qu'on ne peut plus changer. On peut éventuellement faire en sorte de modifier l'avenir, tu crois pas? Et juste se laisser aller dans le présent. Sache que je méprise mon Wren adolescent autant que toi et que la Lizzie adolescente me hante à jamais. Je veux pas te tourner le dos, Lizzie. Plus jamais, alors laisse moi l'occasion de ne plus le faire, s'il te plaît." Est-ce qu'il s'agissait réellement de conditions? Doherty souhaitait juste se faire une place dans sa vie, sans qu'il n'y ait plus ce genre d'intermèdes douloureux. Juste être avec elle et ne pas se poser trop de questions, c'était déjà bien assez complexe ces temps-ci. Alors, il lui tendit la main, espérant qu'elle l'attraperait, même si le suédois avait juste envie de la prendre dans ses bras. De s'y enfouir et ne plus jamais en sortir.
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