Tout était si émouvant et Tim avait encore le coeur serré de voir Jillian au fond de ce lit parce qu'elle était censée être l'invincible, celle qui ne reculait devant rien, celle qui lui avait appris à vivre. Au final, elle était dans le même état qu'eux, perdue mais qui essayait de se soigner. Timothy tâchait d'être fort dans cette épreuve, se sentant pourtant nauséeux à l'idée de voir que Jill allait si mal et qu'il n'avait pas été suffisamment présent pour elle. La jeune femme les remerciait pourtant, d'être là, et Tim ne voulait pas gâcher la fête avec sa peur panique de tout ce qu'il ne pouvait pas contrôler. Alors, il tenta un sourire en hochant la tête, ses doigts s'entrelaçant avec ceux de Freya, rassuré qu'elle se retrouve à ses côtés après tout ce qui se tramait ces derniers temps. Tout allait s'arranger néanmoins, n'est ce pas? Le soldat avait besoin d'y croire parce qu'il n'avait plus que son espoir pour le faire tenir debout, plus ou moins sur ses deux jambes. Une soirée de retrouvailles? Pourquoi pas, après tout, Tim avait toujours de la place à lui faire dans sa vie et il semblait que tout le monde avait besoin de se détendre de toute manière. "On fera toutes les fêtes que tu voudras quand tu sortiras et compte sur nous pour te botter le cul si t'es pas à l'eau, va. Je te laisserai pas faire des conneries, McGrath. Freya m'a tout appris sur le bottage de cul donc c'est du sérieux, je te préviens." Il fit un clin d'oeil à sa petite amie avant de sourire à la brune, priant intérieurement que ce trio arriverait à s'élever. Plus jamais ils ne devaient sombrer, aucun d'eux, pas tant qu'ils seraient ensemble.

Que Jillian McGrath ait peur pour une fois de quelque chose, de la mort en l’occurrence, c’est rassurant dans un sens. Cela signifie qu’elle tient quand même trop à la vie pour qu’elle mène à bien son envie d’en finir au plus vite, faisant exploser son ‘je-m’en-foutiste’ de l’existence en mille morceaux. Si elle a eu peur, c’est qu’elle ne veut pas les quitter de suite, qu’elle a encore la volonté de respirer et surtout, qu’elle a peut-être eu l’élément déclencheur pour mettre de l’ordre dans sa vie et surtout dans sa tête. La suédoise n’ignore pas le parcours que c’est quand on a quelque chose dans le ciboulot. Il va vraiment falloir qu’elles aient une conversation en tête-à-tête à ce sujet un jour. Pour pouvoir aider son amie du mieux qu’elle peut, pour ne plus avoir à supporter les non-dits parce que l’une comme l’autre n’ose pas aborder le sujet. Ce n’est pas une tare, il n’y a pas à avoir de honte mais ce n’est pas un sujet de conversation qu’elles peuvent parler comme on parle de la pluie ou de la cuisine. « T’as eu peur ? Tant mieux. Nous aussi, putain. » Tout comme quand elle-même s’était faite peur il y a un an, atterrissant il y a plus d’un à l’hôpital pour une tentative foireuse mais presque réussie.

La jeune femme eut un léger sourire à l’évocation du fameux Bailey et elle fait un clin d’œil à Tim tout en le regardant presque avec fierté. « Exactement ce qu’il a dit. Bon, t’inquiètes pas, on sera gentils, il peut quand même y avoir du soda ou des conneries comme ça, hein. Même si le coca sans vodka, ça a tout de suite moins de saveurs. » Too soon for jokes ? Freya se pince la lèvre tout en se redressant et secouant la tête. « J’avoue que j’aimerai bien revoir ton Bailey. J’crois que j’lui ai pas donné une très bonne impression lors de notre première rencontre, hein. » Dans un commissariat, après avoir picolé, pris de la drogue, volé et bagarré, non, il n’y a pas à dire, Bailey ne doit pas la voir d’un bon œil pour le coup. Doherty rentre son épaule gentiment dans celui de Tim pour essayer de lui faire arracher un sourire. « Et crois-moi, B, il est sacrément doué en bottage de cul quand il le veut. » Elle sourit un peu plus avant de l’embrasser sur la joue. Elle n’aime vraiment pas le voir comme ça.

Il cherchait encore sa place au milieu de tout cela, complètement apeuré que Jillian ait failli disparaître de son petit univers. Enfin, Tim comprenait que la vie ne tenait qu'à un fil, qu'il suffisait d'une mauvaise décision pour ne plus être qu'un grain de sable. Un rien. Un vide. Il avait peur, il avait mal au ventre mais il n'en montrait rien, souriant aux deux femmes à ses côtés car il n'était clairement pas l'heure de montrer autant de doutes alors que Jillian reprenait à peine du poil de la bête. "Pas vraiment. T'es mon premier vrai cobaye, je dois dire." Comme s'il était capable de faire preuve d'une quelconque violence, Decastel n'était clairement pas crédible dans ce rôle, lui qui était empli de douceur et de délicatesse mais il tâchait de s'exprimer plus, ce qui n'était pas simple pour quelqu'un d'aussi intériorisé que lui. Il avait peur de tout, mais surtout qu'on l'abandonne et il tremblait quelque peu en resserrant son étreinte autour des doigts de Freya. "T'auras que de l'eau, tu l'as bien mérité, ma vieille et j'espère que Bailey sera d'accord avec moi." Il ne l'avait aperçu qu'une fois mais Timothy était persuadé que l'homme en question serait de son côté en la matière. Lui aussi avait eu peur pour Freya et rien que d'y penser, il eut un haut le coeur, sentant ses lèvres se poser sur sa joue et sa tête instantanément se perdre au creux de son épaule. Il avait failli la perdre elle aussi et c'était trop dur à gérer. "Tu veux vraiment connaître notre vie intime, ou je me trompe? Freya sera ravie de te répondre, j'en suis sûr." Il souriait contre le cou de Freya, fermant les yeux, essayant de retrouver une respiration plus apaisée. Pouvait-il se mentir encore longtemps ainsi?

Freya eut un léger rire en même temps que celui de Jillian parce qu’effectivement, l’idée que Tim puisse lever la main sur qui que ce soit parait totalement absurde. « J’suis une excellente coach de vie, c’est bien connu. » Evidemment, une exemplarité même, une droiture sans égale et un style de vie tout ce qu’il y a de plus sain. Tout ce qu’on ne trouvera pas en définition à côté de ‘Freya Doherty’ dans le dictionnaire. Elle eut un sourire un peu plus grand mais le regard un peu perdu sur le côté quand Jill évoque sa propre interdiction. Ce n’est pas quelque chose qu’elle peut promettre mais elle fera du mieux qu’elle peut pour ne pas atterrir dans un lit tout blanc elle aussi. Un an et demi qu’elle ne l’a pas fait et elle ne compte pas y retourner de sitôt. « T’inquiètes pas, darling. J’ai eu ma dose d’hosto pour un moment, là. » affirme-t-elle en souriant.

« My bad my bad, c’est toi qui fais l’overdose et c’moi qui m’goure dans les cocktails, quelle honte, sérieux. » Même si franchement, on peut lui mélanger n’importe quoi avec du coca qu’elle dira amen de toute façon. Le visage de Jill s’illumine en parlant de Bailey et Freya claque brièvement des mains. « Oooooh, a y est, c’est officieeeeeel ? Au moins une bonne nouvelle dans ce bas monde. » Et elle pince de nouveau le bras de Jill comme la gamine qu’elle est, le visage souriant à son tour. Et c’est avec le visage encore plus amusé qu’elle écoute la réponse de Tim qui s’est refugié dans son cou. Freya pose une main sur le côté de son visage tout en caressant doucement sa tempe du pouce. « Nan, même B s’invitera pas dans notre vie intime, mon ange. J’lui demande pas de quelle couleur est sa p’tite culotte après tout, hein. » C’est en riant légèrement qu’elle dépose un baiser sur le front de Tim, regardant avec insistance Jillian. Parce que le jeune homme a beau le contenir, son stress est encore palpable. « A part si l’assistance veut savoir. D’ailleurs, t’es plus boxer ou string ? J’me renseigne, c’est bientôt Noël. » Freya trouvera toutes les conversations les plus imbéciles pour essayer de détendre l’atmosphère. Et surtout l’homme à côté d’elle parce qu’il est son joyau le plus précieux ces derniers temps. Et aussi son amie parce qu’elle a frôlé la mort, qu’elle sait à quel point c’est angoissant et lui faire comprendre qu’elle sera là pour elle. Oui, même au milieu de conversations de sous vêtements.

Il n'était pas forcément à l'aise dans ce genre de rôles, c'était le moins que l'on pouvait dire. Timothy était bien trop doué pour paraître devenir la figure d'autorité pour quelqu'un d'aussi sauvage que Jillian. De toute manière, il n'avait pas vraiment l'air d'avoir l'énergie nécessaire pour la suivre dans ses envolées lyriques du moment. Le pauvre Decastel ne savait plus vraiment où donner de la tête, il voulait juste faire taire le trouble panique au coeur de ses veines, un combat bien vain puisque la sensation ne le quitta pas outre mesure jusqu'à ce qu'il vienne dissimuler son visage dans le cou de sa compagne. Il avait besoin de ne pas se sentir seul pour une fois, d'oublier quelques instants que son mal le rongeait de l'intérieur jusqu'à sa future extinction plus que vraisemblable désormais. "Les deux, je dirais. C'est pas rien comme rôle." En vérité, Tim ne ferait sûrement rien pour remettre McGrath à sa place parce qu'il avait déjà bien trop à gérer dans sa propre existence, comme ses tremblements persistants. Il ferma les yeux, n'écouta plus le moindre mot durant une petite minute, le temps de retrouver une contenance parce qu'il était hors de question qu'il inquiète toute la population, là, tout de suite. Il tâcha de calmer son souffle erratique, aidé par l'odeur de Freya à ses côtés et put reprendre le fil de la conversation au moment où tout dérivait vers des sujets plus qu'intimes, forcément. "Merci de toutes ces précisions, Jill. Maintenant, est-ce qu'on peut revenir sur la partie où t'es en couple avec Bailey? Ça a l'air plus apaisant comme sujet de discussion." Plus d'alcool, encore moins de drogue ou de thèmes sensibles, juste penser au bonheur de son amie et essayer d'oublier tout le reste. Si c'était encore humainement possible dans son état de détresse.

Freya continue à caresser les mèches de Tim tout en souriant d’un œil amusé à Jillian. Tout est parfait comme ça, c’est comme ça que l’ordre des choses est supposé se passer. Même si Tim est plus tendu que jamais, que Freya ne dit rien mais qu’elle n’arrive pas encore à comprendre tout l’étendu du problème. Elle a l’impression d’avoir manqué quelque chose, qu’il y a un truc qui lui échappe et ça commence à la frustrer de ne pas savoir ce que c’est. Jillian frôlant la mort évidemment n’est pas une raison pour avoir la conscience tranquille. Chassez le naturel, il revient au galop, parait-il. Est-ce qu’elle allait avoir cette peur intérieure de savoir si Jill se tient à carreaux, si elle ne fait pas trop d’excès, si elle doit s’attendre à un coup de téléphone un jour lui affirmant que c’était fini ? Freya ne veut pas penser à tout ça, pas maintenant, parce que sa meilleure amie est vivante et que sa main est chaude sous la sienne et que c’est tout ce qui importe pour l’instant. Elle l’aidera du mieux qu’elle peut et Jill peut être fière d’avoir visiblement beaucoup de personnes qui tiennent assez à elle pour veiller au grain. Elle ne sera pas seule et c’est le plus important.

Freya eut un rire encore plus franc alors que Jillian lui affirme qu’elle préfère être sans rien. « J’le savais ! Tu vas pas me coûter cher pour les cadeaux alors, c’est cool ça. » Elle pourrait presque râler légèrement quand Tim leur demande de parler de Bailey et seulement de Bailey. « Oh, c’mon, Tim. On parle de sous-vêtements, pas de guerre ou de famine dans l’monde. » Elle fronce un sourcil à l’attention de Jillian, que Tim ne peut pas voir puisque toujours réfugié dans son cou. Doherty n’arrive pas à comprendre sa réaction. Elles ont une conversation des plus anodines et en plus, ça permet à Jillian de sourire et de rire. Pourquoi il se braque comme ça en voulant tuer la poule dans l’œuf ? « Mais il a pas totalement tort. J’veux en savoir plus, moi, parce que la dernière fois que je t’ai parlé, c’était pas la joie entre vous. » Sa main dans les cheveux de Tim retombe mollement sur le lit, son attention portée sur sa meilleure amie qui a bien failli y passer. Ça vaut bien toute l’attention du monde pour l’instant.

Tim n'arrivait plus franchement à suivre la globalité de la conversation, il se sentait à bout de nerfs, complètement à la merci de ses émotions les plus infâmes. Lorsqu'il était ainsi, la seule solution qu'il avait trouvé, c'était de se renfermer dans ses pensées et d'attendre que la douleur passe. Ce n'était jamais une question de simples minutes alors il tâcha de continuer de sourire, malgré des évocations de moments sombres dans l'amitié de Jillian et Freya, leurs aventures à une soirée qui auraient sûrement effrayé Decastel mais que pouvait-il dire? Rien, il n'avait le droit de rien dire car ce n'était pas sa vie. Alors, non, cette fois et pour sûr, les fois suivantes, il se tairait et laisserait les jeunes femmes discuter sans qu'il n'ose les interrompre, même à propos de ces histoires de sous vêtements. Il était clair que son avis n'avait pas été demandé à ce sujet donc, il conserva les yeux fermés et se concentra sur son souffle presque haletant, hors de question de céder à la panique tout de suite. Timothy devait attendre qu'il ait retrouvé la chaleur ambiante d'un de ses placards de son appartement, sinon il risquerait de finir enfermé ici, dans un hôpital morne à mourir. Hors de question. Il se contenait, faisait du mieux qu'il pouvait et restait le bon petit soldat qu'on lui avait appris à être au campement. Il fallait dire que Tim excellait dans ce rôle d'acteur: tout allait bien, il était le plus heureux des hommes sur une planète dont il maîtrisait tous les tenants et les aboutissants. Au moins, Jillian avait retrové espoir de son côté, elle s'était mise en couple et cela n'étonnait pas tant que cela Decastel, pas après la conversation qu'ils avaient eue bien des semaines plus tôt. "Je suis content pour toi, Jill, tu le mérites. Sois heureuse, c'est important." Il ne pouvait pas dire grand chose d'autre, se contenter d'ouvrir les yeux et de lui sourire, ce qu'il savait faire de mieux. "Je devrais peut être vous laisser parler toutes les deux, vous avez l'air d'avoir tellement de choses à vous raconter." Lui ne pensait qu'à fuir, encore. Il osa regarder Freya avec son sourire enjôleur, se relevant du lit et essayant de contenir les tremblements de ses jambes, une lutte vaine, sûrement.

« Je vais t’les faire bouffer, les culottes de grand-mère, tu vas voir ! » Freya rétorque en pinçant une nouvelle fois le bras de Jillian tout en riant. Elle ne sait pas ce qui s’est tramé entre Jill et Tim, ignorant complètement comment ces deux-là en sont venus à se rencontrer. La suédoise n’a jamais vraiment posé la question, peut-être parce qu’elle n’avait pas été dans le meilleur état d’esprit pour faire preuve de curiosité. Nombriliste dans sa dépression, Freya n’a que de vagues souvenirs de la soirée au poste de police, cette soirée même où Jill lui avait confié avoir été la raison qui a poussé Tim à venir la chercher. Et la jeune femme n’avait pas cherché plus loin, juste rigoler que le monde est drôlement petit et foutrement bien foutu parfois.

« Aaaaw, t’as réussi à être un peu romantique, B ? J’aurai bien aimé voir ça, tiens. » Et elle le pense sincèrement. Elle qui ne connait que la fougueuse Jill, la tempête Jill, la délurée Jill, Freya serait bien curieuse de la voir avec Bailey pour observer un tout autre état de son amie. Doherty hoche la tête alors que Tim affirme qu’elle mérite amplement d’être heureuse. Elle serre la main de sa meilleure amie avec un sourire sincère. « C’est vrai que c’est vraiment cool. D’avoir réussi à agir en adulte pour une fois, d’avoir été honnête et tout ça. » Parce que l’honnêteté, c’est important aussi. Envers soi-même et envers les autres. Et quand Freya pose les yeux sur Tim, qui se relève et qui lui sourit, c’est un portrait qui lui crie un manque de sincérité flagrant. La suédoise se pince la lèvre, ne sachant pas vraiment quoi penser à ce moment précis. « On pourra parler plus tard, pas vrai, Jill ? » Parce que le comportement de Tim l’inquiète un peu trop pour le laisser tout seul. Elle s’extrait du lit à son tour, non sans prendre son amie une dernière fois dans les bras. « On va t’laisser te reposer. Dis-nous quand tu sors d’ici et on s’prévoit ce fameux plan à 4, okay ? » Freya lui sourit doucement avant de fourrer ses mains dans ses poches. « Prête quand tu l’es, angel. » dit-elle d’un ton léger à Tim en le regardant à son tour.

Il était hors de question que Tim vienne ruiner l'ambiance chaleureuse de cette chambre d'hôpital. Pourtant, au fond de lui, il y avait une tornade qu'il ne contrôlait qu'à moitié. Tim avait peur, tout cela le dépassait totalement et dire que Jillian avait bien failli disparaître le rendait plus nauséeux encore. Il fallait qu'il aille prendre l'air et s'ils pouvaient laisser sa petite amie et son amie discuter de petites culottes entre elles, c'était sûrement un plus. Alors, il indiquait qu'il allait prendre congé, ne se doutant pas une seule seconde que Freya le suivrait dans son entreprise. Elle avait l'air si à l'aise de retrouver McGrath mais elle désirait rentrer avec lui malgré tout et déjà, Decastel culpabilisait de l'empêcher d'avoir ce moment heureux avec sa bonne copine. Tout était de sa faute encore et encore. "Je suis toujours prêt, ma suédoise." Son sourire sonnait faux pourtant alors qu'il s'approchait de Jillian pour déposer un baiser sur sa tempe, se reculant de nouveau en posant ses yeux sur Freya. Pourquoi aimait-elle un gars comme lui? Pourquoi, grand dieu? "Faux, madame. Vous êtes mes girls mais je vais essayer... Tu nous reviens en forme dans quelques jours pour notre petite sortie, hein? Repose toi." Il lui fit un signe de la main avant de se diriger vers la sortie, ses yeux bleutés brillant d'affection pour la suédoise qui l'accompagnait. Timothy ne la méritait pas le moins du monde et cela le tuait à petit feu.

Freya eut un léger rire en entendant Jill se plaindre qu’elle tuerait quelqu’un si elle reste ici. « Ouais, j’peux comprendre, j’suis par là aussi. Evite de priver Brisbane de la fleur de son équipe médicale, quand même, darling, okay ? » demande-t-elle en souriant avant de regarder Tim qui lui sourit. Celui de la suédoise flétrit un peu parce qu’il est un putain de mauvais comédien quand il n’y met pas du sien. Mais elle ne dit rien, elle le suit du regard alors qu’il va embrasser Jill. Freya sert la main de son amie dans le lit pour lui apporter son propre soutien. « Profite bien de t’faire chouchouter quand même, ça va pas durer quand tout retombera. » Freya secoue la tête tout en rattrapant Tim et sa main, à laquelle elle s’accroche pour lui montrer qu’elle est bien là et qu’elle ne compte vraiment pas le laisser tout seul à mijoter ce qu’il se passe dans sa tête. « Force et courage, B ! » J’te veux de nouveau en pleine forme pour la suite de nos aventures, qu’elle aurait pu rajouter si Tim avait été dans un meilleur état. La suédoise le tire doucement hors de la pièce et elle enroule son bras autour du sien dans le couloir de l’hôpital, son autre main se tendant. « Passes-moi les clés, Tim. J’ai pas l’permis mais je sais conduire. » Ce n’est pas un petit papier ou une carte qui va stopper un Doherty après tout. « Et j’te laisse pas prendre le volant dans cet état. » Juste de quoi lui faire comprendre qu’elle le voit, ce qu’il essaie de lui cacher. Elle n’insistera pas, pas maintenant, pas ici, ni jamais à vrai dire. Tim viendra vers elle quand il se sentira prêt. Pour l’instant, Freya a la sensation que sa présence suffit et elle ressert un peu plus son bras autour du sien, son visage s’y collant doucement. « Elle s’en remettra, t’inquiètes pas. » Parce que McGrath est une force de la nature, c’est bien connu.