| FRELIAS • l'amour sait mieux offrir l'amitié sait mieux donner |
| | (#)Mer 30 Oct 2019 - 12:57 | |
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● l'amour sait mieux offrir l'amitié sait mieux donner feat @elias sanders & freya doherty
Freya s'est remise. Elle a passé un mois d'octobre chaotique, en dilemne et en bataille avec sa propre tête, ses propres démons. Elle a laissé les voix l'envahir, elle a ouvert la porte à des émotions trop fortes, trop puissantes, trop envahissantes. Elle s'est laissée submerger, elle s'est laissée prendre au piège. Comme toujours, elle n'a jamais eu aucun contrôle là dessus de toute façon. Sa tête est un tourment sans fin et même quand tout s'apaise, tout n'est jamais fini. La machine ne s'arrête jamais, elle continue à tourbillonner, à penser, à réfléchir. A se torturer aussi. Parce qu'en bonne Doherty qu'elle est, Freya ne peut pas laisser de bonnes ondes s'installer en elle. Sa famille n'est pas faite pour le repos, elle n'est pas créée pour connaître le bien-être. Parce que son frère ne va pas bien. Sa meilleure amie aussi. Et même son copain semble se cacher encore d'elle. Et ça la fout en l'air, la suédoise. Elle encaisse, elle ne dit rien, c'est à elle d'attendre cette fois-ci. Mais Jill a fait une overdose. Son amie a frôlé la mort et ça lui rappelle des images du passé qu'elle veut enterrer à tout jamais. Elle sait ce que c'est, une overdose. Elle n'en a jamais eu mais elle va finir par croire qu'elle porte malheur à ses proches. Des êtres fragiles, portés par des vices plus grands et plus forts qu'eux. Un mois ne se passe pas sans que quelqu'un frôle la mort. A force d'y jouer, d'y caresser, d'y frôler, ça va finir par tomber et ils n'auront plus que les larmes pour se réconforter.
En attendant, Freya fait ce qu'elle sait faire de mieux pour gérer une telle situation. Pour apaiser un peu son esprit et calmer ses tourments. Elle s'est traînée au bar, un appel séducteur dont elle ne peut jamais résister. Un shot, en l'honneur de Jillian qui s'en est quand même sortie. Un deuxième pour son frère, qui a sombré mais qui a pris la responsabilité de se faire soigner. Un troisième pour son copain, qui s'est montré valeureux et qui l'a supporté. Un quatrième pour son cousin qui va être de nouveau papa. Freya aurait presque une pique de regret parce que son cousin continue à réussir sa vie. Il a même réussi à arrêter la picole, enfin, c’est ce qu’elle pense alors qu’elle observe le fond vide son verre. Voilà qui finit par lui donner une mauvaise conscience, tout d’un coup. Lukà avait arrêté mais elle, elle ne voit pas qu’elle a le même problème. Plus fort qu’elle. Parce qu’elle aussi elle est humaine, qu’elle a ses failles et qu’au final, l’éthanol peut régler pas mal de problèmes. Ou au moins, les mettre dans un coin de sa tête et les oublier. C’est bien, ça.
Mais pour une fois, Freya se montrerait presque raisonnable. L’image de son cousin qui a réussi à s’en sortir mêlée à celle d’elle, à moitié soûl, au poste de police lui fait sagement refusé un autre verre. Elle a un vertige alors qu’elle sort du bar et elle ne croit pas que c’est l’alcool qui en est la cause. Parce qu’elle a l’habitude et qu’elle n’a pas abusé. Elle a été sage. Du coup, rien de surprenant à ce qu’elle se retrouve comme une âme en peine dans les rues de Brisbane, à marcher pendant un temps infini. Freya réfléchit, Freya ressasse et Freya énumère. Elle fait la liste de tout ce qui va bien et tout ce qui va mal. Force de constater qu’une liste est plus remplie que l’autre. Et ça lui brise le coeur, le moral, les nerfs aussi. Elle essuie rapidement ses joues alors que la gare au loin apparaît devant ses yeux. Partir, s’enfuir pour quelques heures, voilà qui pourrait faire du bien, non ? Non, ils ont besoin de toi. Wren, Tim, Jill, même Tobias, ils ont besoin de ton soutien. Elle soupire, lève les yeux au ciel et se rend compte qu’au bout de cinq minutes dans le quartier où elle se trouve. Et ça, ça l’envahit encore un peu plus. Elias n’est pas loin, il est dans un appartement tout proche d’elle et pourtant, Freya ne l’a jamais senti aussi éloigné. Elle a juste les sms qu’elle lui a envoyé alors qu’elle avait trop bu, qu’elle était au fond du trou. Plus vulnérable, toujours fragilisée, son meilleur ami lui manquait. Cruellement. Elle veut le retrouver, qu’elle décide. Oui, c’est elle qui lui a demandé à ce qu’ils ne voient plus donc c’est elle qui décidera qu’ils se retrouveront. La suédoise a besoin de son meilleur ami, elle a besoin de pouvoir se poser sur quelqu’un à son tour. Quelqu’un de détaché de tout ce cercle, quelqu’un qui n’a pas peur de ses états d’âme. Freya n’ignore pas que son meilleur ami va l’envoyer certainement voir ailleurs mais elle est déterminée alors qu’elle se dirige vers son appartement. Elle pourrait y aller les yeux fermés tellement qu’elle s’est retrouvée à s’y réfugier.
« Eliaaaaaaas! J’sais que j’ai pas l’droit d’être là, que j’ai aucun droit même de te parler mais… Te plait, ouvres-moi. » Freya passe ses bras autour d’elle-même après avoir tambouriné à la porte. Elle espère que ce n’est pas sa soeur qui va répondre. Et elle espère surtout qu’Elias est là et qu’il ne va pas faire le mort pour qu’elle déguerpisse. « Je resterai sur le palier jusqu’à ce qu’il y ait du mouvement, Elias. J’en suis capable, tu l’sais. » Parce qu’elle l’a déjà fait. Parce qu’elle peut être coriace et tenace et que ce n’est pas la tête de mule de son meilleur ami qui va lui résister. Il ne l’a jamais fait et ce n’est pas maintenant que ça va commencer.
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| | | | (#)Ven 1 Nov 2019 - 23:59 | |
| « l'amour sait mieux offrir l'amitié sait mieux donner » freya doherty & elias sanders
Ca n’était pas comme ça que ça devait se passer. Enfant, Elias avait rêvé à mainte reprise de la présence éternelle de son amie auprès de lui. De regarder dans la même direction, main dans la main parce que c’est tout ce qu’il pouvait lui offrir. Ce réconfort quotidien sous les disputes familiales, face à son père alcoolique, Elias avait appris à le détester, à la longue. Parce que tout ce qui touche de loin ou de prêt sa meilleure amie, le touchait lui aussi, même si il n’était pas du genre à l’avouer. Il a toujours tout gardé précieusement pour lui comme si il était un grand enfant, ayant peur du monde qui les entourait. Ayant peur qu’on vienne tout lui récupérer, sa putain de fierté avec ! C’était pas évident pour lui de lui ouvrir son cœur parce qu’Elias a toujours été un homme égoïste, qui ne pensait qu’à lui, à sa foutu réputation et à l’instar de Freya, à son côté bad boy. Plus jeune, ils étaient liés presque inséparables, ils se disputaient souvent et c’était violent. Pourtant, il était toujours présent pour elle et si on venait l’emmerder, même si au-delà de ça, il lui faisait la guerre et la gueule à cet instant, il prenait sa défense. Coûte que coûte. Elle et lui contre le monde entier, ça lui allait bien. Il travaillait beaucoup, beaucoup trop sa sœur le voyait si peu d’ailleurs. Mais il n’y pouvait rien, repenser à Freya lui faisait mal, à cette amitié détruite à cause de lui, et de cette fierté. Ou peut-être un peu à cause d’elle. Sanders a toujours appris à remettre la faute sur lui, ça le dérangeait pas lui. Qu’elle le blâme, qu’elle en fasse sa pire raison de se couper du monde extérieur. Alors le travail lui permettait de panser ses plaies, un peu. Juste ce qu’il fallait pour qu’il continue à survivre dans un monde où l’oxygène lui manque. Il n’y avait rien qui puisse arranger la situation. Rien qu’Elias pourrait faire pour se sentir vivant. C’est certain qu’il ne demeure pas moins un étranger dans sa vie de misère, à errer sans but maintenant qu’elle n’en fait plus partie. Il fait semblant que tout va bien, semblant que tout ira pour le mieux, mais cet impression de reproduire toujours les mêmes erreurs ne l’ont jamais vraiment quitté. Il aurait aimé qu’elle soit là, à ses côtés, ce soir plus qu’aucun autre soir. Il passe peu de temps chez lui, préférant toujours être hors de cet appartement. Il ne veut même pas en parler à sa sœur, ou à quelqu’un d’autre. C’est mieux ainsi non ? Il bosse beaucoup, beaucoup trop, et le reste du temps, c’est dans la salle de sport qu’il le passe, ou assis sur une chaise de bar, en tête à tête avec un verre d’alcool. Il a beau faire le dur, le fier, elle lui manque. Il crève d’envie de crever l’abcès avec elle, de ne pas l’écouter. De courir jusqu’à elle et d’arranger les choses. Ce qui pourrait encore être sauvé. Mais jamais il ne l’avouera c’est peine perdue. Cette situation c’est elle, qui l’a voulu et il n’a rien fait pour l’empêcher de partir. Quand elle a tourné les talons d’une voix suppliante, elle lui a échappé de ses mains. Lui laissant alors un trou dans son cœur. Un cœur inutilement éteint, qu’on n’arrive pas à faire rebattre. L’inverse aurait été impensable. Parce que Freya Doherty ne fait plus partie de sa vie. Elle n’en fera plus jamais partie, il se le refuse… Son cœur est à présent mort. Aucune lueur, aucune envie, juste crevé inutilement. Parce que c’est qui lui reste à faire. De mieux, semble-t-il. Il tourne comme un lion en cage dans son petit appartement, décidant alors de sortir, prendre l’air, il finit sa route à la douche pour se préparer. L’eau qui coule sur sa peau, il reste en dessous durant plusieurs minutes. Il ne saurait dire combien de temps, vraiment. Avant d’entendre tambouriner à sa porte, il appelle sa sœur pour qu’elle aille voir sans se douter une seconde de qui il s’agit. « Eliaaaaaaas! J’sais que j’ai pas l’droit d’être là, que j’ai aucun droit même de te parler mais… Te plait, ouvres-moi. » Il entend à peine des bribes de mots sans toutefois tout comprendre. Il fronce les sourcils, il ouvre la porte de la salle de bain, insistant auprès de sa sœur une énième fois, fais chier, il ne l’a même pas entendu claquer la porte. Mais il se rend bien vite compte qu’il est tout seul. « Je resterai sur le palier jusqu’à ce qu’il y ait du mouvement, Elias. J’en suis capable, tu l’sais. » Il s’avance légèrement après avoir récupérer une serviette qu’il met autour de sa taille, la voix de Freya ? Il soupire, bon sang il n’était pas en condition pour la recevoir. Pas après la scène au commissariat avec sa fameuse B&B comme il avait entendu à plusieurs reprises ce soir-là. C’est bien sa veine tiens ! Après plusieurs instants de silence, il ouvre enfin la porte, à peine. Fallait pas rêver ! « Qu’est-ce que tu fous la ? » Qu’il demande levant les yeux au ciel, bloquant la porte pour pas qu’elle ouvre en grand et qu’elle s’impose dans le peu d’oxygène qu’elle lui laisse, « Tu m’as vu, tu peux repartir et arrête de gueuler dans le bâtiment, on est plus censé être ensembles … » T’avais oublié ça Freya ? |
| | | | (#)Sam 2 Nov 2019 - 0:34 | |
| Elle attend, elle s’impatiente, elle songe même à s’asseoir par terre en attendant que quelqu’un lui réponde. Parce qu’elle est désespérée à ce point, qu’elle a la tête qui commence déjà à cogner et qu’elle veut juste parler à son meilleur ami. Freya veut retrouver Elias, elle veut l’inclure de nouveau dans sa vie, elle veut qu’il arrête de faire le con, le fier con. Elle, elle n’a aucune fierté, elle n’a pas d’égo, elle n’a aucun mal à revenir en rampant, même si elle a les dents cassées et son humilité à sec. Mais là, la suédoise n’est pas en condition de réfléchir raisonnablement. Elle se laisse porter par son instinct, par son cœur, par ses envies comme toujours. Faire fonctionner son cerveau ne lui a jamais réussi, ce n’est pas une option envisageable, encore moins quand il est englouti d’éthanol. Mais ça, ce n’est pas grave. Elle n’a pas besoin de sa tête pour faire les cent pas devant le palier, les mains jouant entre elles d’un signe impatient. Tant pis s’il n’y a personne, elle peut passer toute la nuit à attendre un retour, il n’y pas d’urgence.
Mais la porte finit par grincer et le visage d’Elias se dévoile à elle, non sans un regard vers le ciel. Un accueil charmant mais elle n’en attend pas moins venant de lui. Ils marchent sur des œufs depuis le début de l’année, il y a quelque chose qui coince entre eux, une erreur commise par l’un que l’autre ne peut se résoudre à pardonner. Et pourtant, ils finissent toujours par se retrouver, plus pour le pire que le meilleur. Son regard est mélancolique quand elle repense à lui et si elle n’avait pas autant pleuré le mois dernier, elle pourrait le faire en contemplant à quel point il lui avait manqué. Même si son visage est dur, qu’il est fermé et qu’il est agacé au plus haut point. Ce n’est pas le genre de sensation que Freya aime voir lui être adressée, c’est même carrément désagréable. Mais elle est épuisée de tout ce manège, de ce jeu stupide, de cette bataille sans fin. Il faut quelqu’un baisse les armes une bonne fois pour toute et si c’est elle qui doit le faire, alors ainsi soit-elle. Elle n’a pas franchement grand-chose à perdre de toute façon. « Déjà, c’est faux. J’suis sûre qu’ils m’ont pas entendu trois étages au-dessus. Personne n’est sorti avec le balai pour me chasser, tu remarques. » Doherty se mord la lèvre mais une légère prémisse de sourire naquit au coin des lèvres. Elle se dandine d’un pied sur l’autre tout en penchant la tête sur le côté. Elle finit par poser son épaule contre la porte des Sanders, le minois tout penaud. « S’te plait, Elias… J’sais que j’ai dit mais t’es bien placé pour savoir qu’il faut pas forcément toujours m’écouter. » Parce qu’elle a l’art et la manière de dire ce qu’il ne faut pas quand il ne faut pas. Qu’elle fait souvent ce qu’il ne faut pas au moment le moins adéquate. Parce qu’elle est une Doherty, il ne faut pas l’écouter, il ne faut pas la prendre au mot. Le maillot faible de la fratrie, la plus sensible, celle qui se laisse beaucoup plus facilement guidé par ses émotions. Comprends ça, Elias, tu le sais. « J’ai besoin de parler à mon meilleur ami, Elias, ste plait. Ne me rejette pas. Fous ton égo de côté. C’est moi qui essaie de brandir le drapeau blanc, là. Tu m’manques. » Parce que j’ai toujours ce message où tu m’as écris d’effacer ton numéro et ça, ce n’est pas possible. Je ne pourrai jamais te rayer de ma vie, ni hier, ni aujourd’hui, ni demain. T’est trop précieux, bien trop important à mes yeux pour ça. Freya reste plantée là, les yeux suppliants, une simple requête pour qu’il cède. Elias est détaché de son monde décadent, il est le seul guide à l’extérieur de tout ça, il peut être son putain de phare au milieu de la tempête de sa vie. Elle a besoin de son épaule, de ses oreilles, de son attention, de ses rires. Est-ce que c’est mal de vouloir le reprendre après l’avoir rejeté ? « Tu peux m'laisser entrer ? » Sa voix est faible et brisée, exactement comme les battements de son cœur. Elle a peut-être les mains moites aussi. Et le ventre noué. C’est bizarre, ce n’est pas dans ses habitudes. Mais c’est Elias. Lui seul peut la rendre comme ça. Parce que même si c’est son ange gardien, c’est aussi son pire ennemi. Et Freya se mord les doigts depuis trois mois d’avoir condamné ce qu’il y avait entre eux. Même si rien ne sera jamais condamné entre eux parce qu’ils restent Elias et Freya. Que malgré les tempêtes, les tornades, les séparations et les problèmes, ils finissent toujours par retrouver le même chemin. C’est juste un fait indéniable. Accepte cette réalité, Elias. Jamais on ne pourra tenir loin l’un de l’autre aussi longtemps qu’on le veut.
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| | | | (#)Sam 2 Nov 2019 - 15:49 | |
| « l'amour sait mieux offrir l'amitié sait mieux donner » freya doherty & elias sanders
Ca lui fait mal à Elias de la voir en face de lui, une putain de douleur qui l’envahit de tout son corps, et qui l’empêche même d’avancer dans sa vie. De réfléchir avec aisance. Il aimerait tellement se dire qu’elle fait partie de son passé, il aimerait tout simplement se dire qu’entre elle et lui c’était bel et bien terminé, aujourd’hui. Un putain de mensonge mais qui lui ferait à présent le plus grand bien. Juste pour quelques heures, quelques jours. Mais ça ne le sera jamais vraiment totalement, et la pire des sentences qui s’abat sur lui : il le sait au plus profond de lui. Il n’y a qu’à l’observer un instant quand il se tient debout derrière cette porte, à la regarder comme il regarderait son plus doux rêve. Il l’aime à en mourir et ses trois derniers mois loin l’un de l’autre n’a rien changé. Putain c’est douloureux pour lui de prendre cette gifle en pleine figure, de se rendre compte de cette perte de temps, de ce déchirement entre eux inutile. Qu’au final elle se retrouve, tête baissée derrière sa porte. Juste parce qu’il a une fierté un peu trop installée. Parce qu’il ne rougit pas devant ses compliments. Juste parce qu’il est indéniablement fou d’elle mais que sans savoir pourquoi, il y a toujours eu ses obstacles, cette armure entre eux. Elias Sanders, n’a jamais voulu baissé ses barrières, face à elle, même si il en a toujours eu envie à en crever. Il la contemple avec ce sourire ironique au coin des lèvres, après l’humiliation dans la rue au mois d’août alors qu’elle s’était faite virée du casino par sa faute, il pouvait enfin prendre sa revanche et la voir suppliante à le regarder comme le Messie. Satisfaction personnelle qu’il ne parvient pas à passer outre. Satisfaction personne dont il n’a pourtant aucun mérite. Elle fait les quatre cent pas derrière la porte d’entrée et quand elle entend le grincement de la vieille porte, elle se tourne vivement sur la silhouette du flic. « Déjà, c’est faux. J’suis sûre qu’ils m’ont pas entendu trois étages au-dessus. Personne n’est sorti avec le balai pour me chasser, tu remarques. » Un soupire las sort des lèvres d’Elias, elle a toujours eu réponse à tout Freya, pour le provoquer, pour jouer avec lui sans doute. Si il fût un temps ça l’amuser, aujourd’hui ça l’agacerait presque, il n’est pourtant pas aussi fermé qu’elle aurait pu le penser, et c’est d’ailleurs ce sourire amusé qui dessine parfaitement ses lèvres qui le laisse entrevoir à la jeune Suédoise, « non mais j’peux sortir le miens si tu veux… » Qu’il lui fait la remarque, se permettant même de l’humour maintenant, de mieux en mieux. Alors qu’ils sont censé ne plus se parler, ne plus s’adresser ne serait-ce qu’un regard. Elle est censée être sa pire ennemie, et vice versa non ? Une haine qu’ils n’ont jamais su entretenir dans le passé, toujours l’un ou l’autre pour refaire un pas en avant vers l’autre, toujours les mêmes erreurs. Inlassablement. Jusqu’à l’épuisement de leurs corps. Mais il aime ça ce jeu du chat et de la souri, le flic et dire le contraire serait tout simplement mentir. « S’te plait, Elias… J’sais que j’ai dit mais t’es bien placé pour savoir qu’il faut pas forcément toujours m’écouter. » C’est nouveau ça aussi tiens, elle se dandine, joue de son regard naïf comme si Elias pensait qu’il y avait encore de la naïveté en Freya. Le petit Elias peut-être, mais plus celui qui est adulte, posant sa tête contre la porte jouant de son regard pour le faire craquer, il répond alors, « et moi qui pensait que justement je ne t’écoutais pas suffisamment, et qu’il fallait que je fasse un effort sur ça… » Sa voix est calme mais intransigeante, coupant net avec les désirs de la jeune femme. A y repenser c’était bien ce qu’elle lui avait demandé par le passé, pourtant, il sait très bien à quel jeu elle joue, et finalement, il ne trouve pas le prétexte de réagir différemment. Parce que de toute évidence, elle est celle qui est importante à son équilibre, quoi qu’il en dise. Quoi que les gens en pensent. Comme si Freya et Elias respectaient l’avis des autres… « J’ai besoin de parler à mon meilleur ami, Elias, ste plait. Ne me rejette pas. Fous ton égo de côté. C’est moi qui essaie de brandir le drapeau blanc, là. Tu m’manques, ça allait être compliqué tout ce qu’elle lui demande, mais ne dit-on pas que Freya Doherty est une éternelle gamine qui considère le monde comme elle le voit elle, et non dans sa réalité de ses actes. Tu peux m'laisser entrer ? » Elle bat des cils, de sa voix penaude, un soupire sort de sa bouche, il finira par le regretter mais à quoi sert de vouloir résister. Il n’a jamais su résister face à cette nana, elle est odieuse quand elle s’y met et pourtant il meurt d’envie de la prendre sous son aile et de combattre le monde juste pour ses beaux yeux. Et elle en joue en plus ! Il se décale légèrement, laissant la porte s’ouvrir sous la pression de la main de son amie avant qu’elle se fonde dans le décor et qu’il referme la porte derrière elle. « Tu as de la chance, je suis seul. » Il ne sait pas comment s’y prendre lui, il n’a jamais vraiment été en sa compagnie depuis trois longs mois et avait cette foutu impression de tout avoir perdu. « Tu veux boire un truc ? » Non alcoolique évidemment, même si il ne le dit pas à haute voix, ça en allait de soi, il n’aimait pas quand elle se saoulait la gueule. Elle n’avait pas l’air d’être très fraîche d’ailleurs, m’étonnerait qu’il la laisse repartir si elle n’était pas en état. Mais loin de lui de penser encore à cela, il lui met un coup de pression comme lui seul savait le faire « Qu’est-ce que tu voulais m’dire ? J’ai pas beaucoup de temps devant moi… » Piètre mensonge mais qu’importe. A présent dans la cuisine, il relève son visage pour attendre sa réponse.
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| | | | (#)Mar 5 Nov 2019 - 20:17 | |
| Freya met de côté les ondes négatives qui peuvent ressortir en revoyant les iris bleus d’Elias. Elle pense un moment à Tim mais ceux de son meilleur ami sont d’un bleu plus sombre, plus foncé que ceux de son copain. A l’image de l’homme en face d’elle, un mur, un regard dur comme son caractère. Elias n’est pas du genre à se laisser impressionner, il n’est pas non plus de ceux qui viendra ramper le sol pour venir vous récupérer. Non, Elias fait parti de ces hommes fiers, parfois d’une arrogance sans faille et qui ne peuvent accepter ni l’échec ni la contradiction. Exactement ce que Freya représente pour lui à l’heure actuelle. Un échec cuisant d’une communication entre deux amis qui s’essouffle, qui se perd en haleine, qui tourne en rond et qui finit par se bouffer la queue tel un serpent qui s’empoisonne lui-même. La contradiction de le repousser de sa vie, de finir par mettre une croix sur sa tête dans leurs cahiers scolaires, une définition même d’un refus d’obtempérer à ses caprices mais juste à ce qu’il cède au sien. Celui de ne pas se revoir, de couper les ponts, de reprendre un souffle chacun de leur côté. Et la contradiction vient au point culminant parce qu’elle revient vers lui, qu’elle le supplie de la laisser entrer dans cet appartement qu’elle connait que trop bien. Freya dira alors en réponse qu’elle était énervée, qu’elle n’aurait jamais pensé qu’il aurait effectivement coupé les ponts, leur relation étant plus proche du bouton ‘stop’ que celui de ‘pause’. Parce que la tempête suédoise a soufflé, qu’elle n’a pas su se contrôler, qu’elle s’est laissée dominer par ses émotions, encore et toujours. Imparfaite jusqu’au bout des ongles, Doherty a toujours eu le chic d’avoir des réactions inattendues. Ce n’est pas la maladie, ce n’est pas ce poids dans la tête qui la plombe et qui pourrit ses veines un peu plus tous les jours. Non, parce que la maladie, c’est elle, un fier poison en provenance d’un pays nordique et aux racines à mi-parcours entre des flammes sauvages et une folie destructrice. Et c’est ce même poison qui finit par sourire faiblement, ses jolies lèvres formant un signe qu’elle n’a pas adressé à Elias depuis bien longtemps. Parce qu’il finit quand même par lui ouvrir la porte pour la laisser passer. Qu’il est physiquement vulnérable – ou alors c’est un cruel sens de l’humour du destin que de lui brandir sous le pif le torse nu de son meilleur ami. Et surtout parce qu’il vient de faire un brin d’humour. Et ça, ça fait tellement que ça n’est pas arrivé que la jeune femme retrouve une respiration jusqu’à ici contenue.
Freya se fraye un chemin vers le salon, jugeant rapidement que rien n’a vraiment bougé de place. Comme si rien n’a changé depuis la dernière fois qu’elle est venue. A quand cela remonte-t-il ? Elle l’ignore complètement. Elle a arrêté de compter le jour où elle a commencé à pleurer pour lui. Pour ce qu’il lui faisait subir, son absence, son silence, les mots vides qu’il pouvait lui prononcer. Mais eux, ils ont changé. Il y a cette atmosphère palpable, la sensation que ni l’un ni l’autre ne sait vraiment quoi dire ou quoi faire. La jeune femme se tient les mains et elle est presque soulagée d’apprendre qu’il est seul. Pourquoi l’est-elle ? Elias n’a jamais été capable de s’attacher à qui que ce soit de toute façon, c’est bien connu. Elle se mord la lèvre tout en se tournant vers lui alors qu’il propose de boire quelque chose. Maintenant qu’il le propose… « Un p’tit shot de tequila ? » demande-t-elle avant de sourire de nouveau tout en secouant la tête, ce qui ne lui fait pas vraiment plaisir en jugeant à quel point ça se met à tanguer légèrement. « Nan, j’suppose que tu dois pas avoir d’alcool. Parce que toi, t’es un type droit, hein, Elias ? T’es loin de tout ce… Bordel que j’ai. » Aucun reproche dans sa voix, pour une fois, mais une simple constatation qui l’abat de nouveau. Elle s’assoit mollement sur le canapé avant de hausser les épaules. « J’prendrai c’que tu prendras. J’ai déjà eu quelques coups d’avance au bar, t’façon. Pas la peine de m’juger, Elias. C’est juste un défouloir, okay, rien de plus. » De la poudre de perlinpin, voilà ce qu’elle se fourre dans les yeux en disant ça. Certes, elle ne passe pas son temps à boire mais elle n’est jamais très fraiche une journée d’affilée. Mais ce n’est pas quelque chose qui perturbe son esprit, surtout quand il lui demande de parler. Et qu’il n’a pas beaucoup de temps, évidemment. Doherty lève ses yeux chocolat vers lui, le visage tout d’un coup pris d’une certaine mélancolie. « J’veux juste parler à mon meilleur ami. J’ai… J’ai besoin d’évacuer. Y a tout qui part en vrille, Elias, y a mon frère, ma meilleur ami, mon copain, je… Je sais que j’ai un putain de culot de venir me pointer pour te parler d’mes problèmes mais t’as toujours été là pour moi et j’sais pas vers qui me tourner. » Freya finit par se mordre une nouvelle fois la lèvre avec plus de vigueur, ses mains se torturant entre elles, un signe extérieur de l’angoisse qu’elle peut ressentir vis-à-vis des jours passés. Et aussi face à la réaction d’Elias parce qu’au final, elle ne sait plus comment être avec lui sans avoir cette boule au ventre, sans avoir peur que leur conversation finisse sur une dispute et un claquement de porte. Elle finit par demander timidement. « T’aurais pas du café, sinon ? » Parce que le café, quand on est angoissée, c’est la solution idéale, n’est-ce pas ?
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| | | | (#)Mer 6 Nov 2019 - 18:16 | |
| « l'amour sait mieux offrir l'amitié sait mieux donner » freya doherty & elias sanders
Elias n’a jamais su pardonner avec faciliter, et ce ne sera pas simple pour Freya de se le remettre dans sa poche, c’est certain. Mais il sait aussi qu’elle est têtue, qu’elle ne lâche jamais prise. Avec son minois à faire craquer tout le monde, elle ne souhaite qu’une chose, le voir sombrer. Elle finit par rentrer dans l’appartement modeste du flic, et elle regarde de part et d’autre, il se rend rapidement dans la chambre du fond pour se changer et mettre quelques habits, se débarrassant de sa serviette. Avant de revenir, et qu’elle lui demande d’une voix penaude, comme si elle connaissait de toute façon la réponse. « Un p’tit shot de tequila ? » Il la regarde, sa réponse elle la connait déjà dans le fond, pas besoin de le dire. Parce qu’il y avait bien une bouteille ou deux qui traînait par là mais qu’il n’avait certainement pas l’intention de sortir. Pas en sa présence, ça semblait évident, alors qu’il a toujours été cet ange au-dessus de sa tête, voulant l’empêcher de commettre ce genre de connerie. Freya n’avait aucune limite, elle buvait à outrance et cela sans même s’en rendre compte. Et ça l’agaçait Elias. Il aurait eu besoin qu’elle soit un peu plus fiable, un peu moins du genre faible face à l’alcool. Mais avec les années, il savait que ça semblait compliquer tout ça. « Nan, j’suppose que tu dois pas avoir d’alcool. Parce que toi, t’es un type droit, hein, Elias ? T’es loin de tout ce… Bordel que j’ai. » Il est déjà rendu dans la cuisine, il relève son regard brutalement sur elle, lui offrant un regard noir alors, avant d’avouer pourtant dans un calme, « tu cherches à m’provoquer Freya ? » Il était fatigué Elias de se battre dans le vide, pour rien. Cette impression de faire un pas en avant, deux autres en arrière. Il la dévisageait, franchement, il n’avait pas besoin de ça, pas aujourd’hui. Pas après son silence radio, il lui en voulait. Beaucoup. « J’prendrai c’que tu prendras. J’ai déjà eu quelques coups d’avance au bar, t’façon. Pas la peine de m’juger, Elias. C’est juste un défouloir, okay, rien de plus. » Il lève les yeux au ciel, « j’te juge pas Freya, tu fais ce que tu veux maintenant qu’on est plus pote ! » Ouais ça fait mal hein Freya ? Il le dit avec un détachement certain alors que dans le fond il ne le pense pas, mais ça lui fait un bien fou sur le moment. Et après on fait quoi ? Elias n’en sait rien et aussi longtemps qu’il pourra rester dans sa cuisine, il y restera ! Franchement, il se demandait quel gars pouvait accepter tous les jours qu’elle boive comme ça, lui ne le supporterait pas, et même si Freya a toujours représenté un tout pour lui. Une sœur, une confidente, une meilleure amie, même certainement un amour. « J’veux juste parler à mon meilleur ami. J’ai… J’ai besoin d’évacuer. Y a tout qui part en vrille, Elias, y a mon frère, ma meilleur ami, mon copain, je… Je sais que j’ai un putain de culot de venir me pointer pour te parler d’mes problèmes mais t’as toujours été là pour moi et j’sais pas vers qui me tourner. » Assise comme une petite malheureuse sur le divan, à le regarder par moment. Il lui jette que de bref regard mais l’écoute avec attention. Et il est surpris, enfin peut-être pas tant que ça d’ailleurs, « tu plaisantes Freya ? » Il appuie son regard sur elle, avec insistance. Elle est anxieuse et joue avec ses doigts comme si elle manquait de confiance à cet instant. « T’aurais pas du café, sinon ! » Il reste silencieux, lui préparant une tasse de café, avant de revenir l’air soucieux, avec du sucre et sa tasse de café, il en prend une autre pour lui aussi. Mais fait un pas en avant, il la regarde avec dureté, il n’est plus ce type qui reviendra vers elle aussi facilement. Il n’a jamais été ce genre de mec toute façon. Il la regarde un instant, fronçant les sourcils, il ne comprend plus rien. Enfin il comprend juste qu’elle doit être sacrément dans la merde et seule pour avoir si peu de fierté, ce qui n’est pas son cas au flic, « t’as le culot de venir chez moi après trois mois où tu me calcules pas – si j’oublie ton cinéma l’autre fois au commissariat et tu voudrais que là, je joue les psychologues pour que tu retrouves un semblant de vie ? » Il était dur Elias, comme toujours mais c’était légitime non ? C’est elle qui n’a plus voulu de lui, de cette amitié. C’est elle qui lui a tourné le dos la première et là elle revient en rampant et en lui faisant les yeux doux. Et il se fait avoir en beauté ! « Sérieusement Freya, je peux plus rien pour toi, et au fond tu le sais tout autant que moi ! » La porte est close, la barrière aussi solide qu’un roc, Elias reste debout, à la fixer. Il ne sait même pas ce qui se passe à l’instant dans sa tronche, pour qu’elle soit venue en tant de guerre le voir. « T’es tombée si bas ?! » Il a la rancune tenace Elias surtout quand ça vient d’une personne aussi importante que Freya. Il aurait tout donné pour elle, mais c’est trop tard désormais. Il l'attaque, ouais il peut pas accepter ce qu'elle est devenue, trop douloureux pour lui. Elle était censé être sa protégée, et elle sait voler de ses propres ailes maintenant … |
| | | | (#)Ven 8 Nov 2019 - 23:24 | |
| « Tu cherches à m’provoquer Freya ? » Non, Elias, tu ne peux pas voir sur son visage qu’elle est complètement abattue et qu’elle ne cherche pas le conflit, là, présentement ? Au contraire, Freya est en réalisation du monde qui les séparent, du gouffre entre eux qui dépasse largement le simple conflit d’un mensonge qui au final parait presque dérisoire vu les proportions. Elias et Freya ont beau avoir grandi ensemble, ils n’ont jamais vraiment évolué dans le même univers. Même s’il frôle le danger, l’illégalité, la vitesse et la mort dans ses courses, Sanders reste un homme de l’ordre, une fierté qu’il a d’avoir un badge, d’avoir l’honneur de pouvoir faire régner le calme et la sûreté dans les rues de Brisbane. Il est exactement le type de personnes qui vient chercher les gens comme Freya. Les parias, les fouteurs de merde, les drogués, les tréfonds d’une société qui part en vrille et dont ils s’amusent à tirer toujours un peu plus vers le bas. Tobias s’est amusé tellement de fois à jeter des cailloux sur les voitures des flics et Freya les a tellement maudits d’avoir mis aussi longtemps à retrouver son père qu’elle ne nourrit à leur égard qu’une certaine méfiance mélangée à une détestation guère surprenante. Mais c’est différent avec Elias parce que c’est son meilleur ami, c’est celui qui a toujours été là pour elle. Même si aujourd’hui, comme certains jours d’avant, il n’arrive pas à lire ce qu’elle a sur le visage – ou alors, il s’en empêche. Il est peut-être trop aveuglé par la colère, par l’amertume, par cette fierté qu’il possède et qui le freine à se laisser aller. Freya ne veut pas croire qu’il a tiré définitivement un trait sur elle. Alors elle soupire mais elle ne dit rien. Au contraire, elle le laisse et elle l’écoute l’assaisonner de son ton cinglant, un regard jeté vers le plafond, un signe clair et simple qu’il la juge malgré ce qu’il peut dire. « ‘Maintenant qu’on est plus potes.’ On a plus cinq ans, Elias. » dit-elle d’une voix faible, lasse et fatiguée. Qu’il peut être idiot et con, un gamin buté quand il s’y met. Il ne lâchera sûrement pas l’affaire et tout d’un coup, Doherty se demande pourquoi elle est venue s’enfermer chez lui. Elle aurait dû aller voir Romy, finalement, elle aurait été accueillie avec du vin, des bougies et couvertes de plaids et chocolat.
Mais non, avant Romy, il y a Elias et c’est vers lui qu’elle s’est automatiquement tournée. Même après trois mois de silence, de blocage et d’incertitude.
« Tu plaisantes Freya ? » Elle aimerait plaisanter, Freya. Elle aimerait que tout ceci ne soit qu’une farce, qu’ils finissent par rigoler de bon cœur de tout ce scénario et cette mise en scène absolument grotesques. Orchestrés par deux êtres qui n’arrivent pourtant pas à accorder leurs violons, où les conflits d’intérêt et l’improvisation s’entrechoquent. Cette pièce est foireuse depuis le début de toute façon et Freya aurait juste envie qu’il abandonne ce fichu mécanisme de défense qu’il est en train de lui foutre au nez. Juste pour une fois, Elias, baisse les armes. « T’as le culot de venir chez moi après trois mois où tu me calcules pas – si j’oublie ton cinéma l’autre fois au commissariat et tu voudrais que là, je joue les psychologues pour que tu retrouves un semblant de vie ? » Oui… Non, elle n’en sait rien. Elle passe sa main sur son front avant de cueillir la précieuse tasse fumante dans son autre main. Un brin de réconfort et la jeune femme se terre un peu plus dans le canapé, décidant qu’il va lui falloir de la volonté à la Hulk pour l’en déloger. Oui, même avec un meilleur ami qui lui parle mal et qui cherche visiblement à la secouer. Elle peut soupirer mais elle dirige son souffle vers sa tasse. C’est brûlant, comme les paroles d’Elias, comme l’électricité qui en découle. Elle veut être le froid, parce qu’elle n’aime pas la chaleur, elle n’aime pas le chaud, ni les flammes, et encore moins ce putain de feu. Et Elias semble en bouillonner. Au moins, ça veut dire qu’il ressent quelque chose encore. Elle ne le laisse pas indifférent, elle compte encore pour lui, elle en est persuadée. « T’es tombée si bas ?! »
Ses lèvres s’arrêtent à quelques millimètres de la tasse, les yeux plongés en face d’elle, méditant sur la question. Elle déglutit, elle réfléchit, elle cherche ses mots. Alors quand Freya pose son regard brun sur Elias, c’est transparent, c’est sincère, c’est limpide et c’est honnête. « J’ai vécu une sale période, Elias. Après un an et demi sans foutre littéralement ma vie en l’air, j’ai failli crever dans une putain de baignoire le mois dernier. J’te fais pas d’schéma, tu sais très bien d’quoi il en retourne. » Sa maladie, cette phase de dépression qui lui a fait risquer sa vie plus d’une fois durant son existence. Même si elle n’avait pas cherché à en finir, la dépression avait entraîné l’alcool qui avait entrainé l’assoupissement qui aurait pu entrainer dans une noyade non voulue. Mais le résultat est le même ; elle a failli crever, et en étant fâchée avec un être les plus importants de son existence. « J’veux pas qu’tu joues les psy. Tu sais que j’les ai jamais aimé de toute façon. J’veux juste pouvoir parler à mon ami. Tu penses pas qu’il serait tant qu’on en finisse avec tout ça ? Tu crois qu’on peut essayer de s’parler sans s’engueuler pour une fois ? Je suis fatiguée, Elias, j’veux juste te parler comme avant. » Avant que tu tires, avant que tu mentes, avant qu’elle ne s’emporte, avant que ça prenne des proportions indécentes. Doherty finit par boire quelques gorgées de café qui lui font du bien à la tête qui tournait légèrement. « Tu seras toujours une part importante de ma vie, Elias. On l’a prouvé mille et une fois dans l’passé, qu’importe le nombre de fois qu’on se chamaille, on finit toujours par se retrouver. » Et que la dernière fois, il l’a embrassé et que ça a chamboulé pas mal de choses. Même si son cœur est chéri par son copain, Freya y repense de temps en temps. En essayant d’éliminer la rage qu’il y avait autour de ce moment, la haine palpable qui en a découlé et cette rupture irrévocable. La suédoise le regarde par-dessus sa tasse. « Tu peux venir t’asseoir, Sanders, j’vais pas t’manger. » Elle se tiendra sage, promis.
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| | | | (#)Sam 9 Nov 2019 - 23:12 | |
| « l'amour sait mieux offrir l'amitié sait mieux donner » freya doherty & elias sanders
Il ne comprenait plus rien le flic, de ce qui se passait entre eux. Un jour elle lui hurle dessus, le rejette, lui crache son venin à la figure, le repousse. Le lendemain, elle paraît détachée de le revoir, joue de lui, quand elle est avec d’autres, cherche à le provoquer. Et puis là, elle semble être triste, presque regretter de ne plus l’avoir dans sa vie et fait un pas vers lui. Mais merde Freya, Elias n’est pas de ce genre-là lui, il déteste pas quelqu’un pour le reprendre quelques minutes après. Il sait pas faire lui. Quand il reprend sa confiance, il ne la redonne pas comme ça en claquant des doigts, même si on s’appelle Freya Doherty. Même si on a compté comme personne pour lui. Même si il n’a jamais réussi à la mettre de côté, à l’oublier. C’est sa fierté là, une fierté si forte et mal placée qu’elle ne voudra qu’une chose : renvoyer Freya d’où elle vient, à grand coup de pied ! Pourtant, il est calme le flic. Il est indifférent même à cette situation qui lui échappe. Parce qu’il était clair qu’elle n’avait pas remis les pieds depuis plus de trois mois dans son appart et que c’est la dernière chose qu’il souhaitait. La retrouvait assise sur sa banquette, en touillant un café, le regard perdu, embrumé par des sentiments effacé, éteint. « ‘Maintenant qu’on est plus potes.’ On a plus cinq ans, Elias. » Il lève les yeux au ciel, lui non mais elle ? Parfois il se le demandait, et d’ailleurs un truc n’était pas passé : son comportement au commissariat et tant qu’ils ne mettront pas les choses à plat, il lui en voudra. Certainement. « J’avais oublié que c’était très mature l’autre fois au commissariat… » Qu’il avoue, sans prendre la peine de réfléchir deux fois avant de l’ouvrir. « J’sais pas ce que t’attends de moi, mais je suis autant fatigué que toi de cette mascarade. » Ouais clairement c’était une mascarade, et ça lui plaisait pas tout ça. Mais visiblement ils ont voulu trop jouer et sont arriver à un point de non-retour. Une accalmie possible ? Elle le regarde puis baisse ses yeux, cherchant à fuir son regard. Il ne bouge pas Elias, il n’avance pas vers elle, il ne complète pas cette putain de distance entre eux, pourtant elle ne le repousserait pas. Pas cette fois il le voit, mais c’est encore trop dur pour l’Australien. Pas évident pour lui de se laissé aller, il n’y est jamais vraiment parvenu, alors pourquoi aujourd’hui il y arriverait ? « J’ai vécu une sale période, Elias. Après un an et demi sans foutre littéralement ma vie en l’air, j’ai failli crever dans une putain de baignoire le mois dernier. J’te fais pas d’schéma, tu sais très bien d’quoi il en retourne. » Il la regarde même plus, cherche à fuir son regard, parce qu’il comprend pas, parce qu’il a toujours été la pour elle, et qu’aujourd’hui, elle l’a empêché de l’être. Il lui en veut, autant qu’il s’en veut à lui-même. « C’était mon truc avant de te protéger Freya, mais tu as tout fait pour t’éloigner de moi. » Depuis qu’il avait tiré sur Cole, chose qu’il ne regrettait pas. Depuis qu’il avait osé posé ses lèvres sur les siennes, chose qu’il regrettait encore moins. Tout ça pourquoi ? Pour qu’elle ne fasse plus partie de sa vie, et qu’il soit seule capitaine de son navire qui tourne en rond sans elle. « J’veux pas qu’tu joues les psy. Tu sais que j’les ai jamais aimé de toute façon. J’veux juste pouvoir parler à mon ami. Tu penses pas qu’il serait tant qu’on en finisse avec tout ça ? Tu crois qu’on peut essayer de s’parler sans s’engueuler pour une fois ? Je suis fatiguée, Elias, j’veux juste te parler comme avant. » Il écoute son amie, et il comprend ce qu’elle veut dire, mais ça dépend aussi tellement d’elle. Ses colères, et ses envies de meurtres dépendent d’elle. Parce qu’elle a toujours su le calmer par temps de foudre. Elle est la seule à être cette personne qui puisse lui redonner le sourire, autant que l’envie de meurtre. « Tu seras toujours une part importante de ma vie, Elias. On l’a prouvé mille et une fois dans l’passé, qu’importe le nombre de fois qu’on se chamaille, on finit toujours par se retrouver.» Toujours, mais peut-être pas cette fois Freya. « C’est peut-être pas ce que je veux Freya, il avoue doucement, sans lui jeter la pierre avant de reprendre, être juste amis, tu vois… » Il la fuit, putain ça fait mal. C’est trop douloureux, et il fait un pas, un autre, puis encore. Il fait les quatre cent pas dans son appartement parce que dire les choses ouvertement, Elias n’y a jamais été habitué. « Tu peux venir t’asseoir, Sanders, j’vais pas t’manger. » Il hausse les épaules, et après une courte hésitation, s’assoit sur le canapé, à l’autre bout. « Tu devrais pas être ici… » Non, elle devrait être n’importe où sauf ici, car il n’a rien à lui apporter lui. « Je voudrais te dire que je pourrais être à nouveau cette personne qui étouffe ta douleur et ta peine Freya, mais je n’ai plus la force de me battre pour moi-même, alors pour deux… » Il a tellement envie de balancer sa tasse contre le mur, d’hurler. Mais il reste comme paralysé devant ses aveux, la fuyant. La vérité c’est qu’il a besoin d’elle, plus que de n’importe qui d’autre mais qu’il est encore incapable de lui pardonner. De la voir avec un autre, impossible. |
| | | | (#)Dim 10 Nov 2019 - 19:35 | |
| « J’avais oublié que c’était très mature l’autre fois au commissariat… » Freya roule des yeux. Evidemment qu’il faut qu’il en reparle, évidemment qu’il faut qu’il évoque cette soirée où pourtant il a dû prendre un plaisir certain de la voir derrière des barreaux. La jeune femme passe la main dans ses cheveux, les épaules abattus. « C’était l’affaire d’une seule fois, ou pas, et on a rien fait d’mal. » Non, elles se sont juste amusées parce qu’elles sont stupides et connes et qu’il n’y en a pas une pour rattraper l’autre. Elias la connait, pourtant, il sait que Doherty n’est jamais tenue en cage, qu’elle n’a jamais été la fille sage qu’elle aurait pu être quand elle était gamine. C’est juste quelque chose comme ça, qui la prend, qui l’atteint et qui lui fait faire des conneries. Et pourtant, elle s’était amusée, Freya, elle en avait tellement rigolé. Mais maintenant, elle ne rigole plus. La gamine en elle semble avoir pris une douche froide récemment et la réalité des choses lui revient en plein dans la figure alors qu’elle n’est plus centrée sur son nombril et son mal être, une période où elle se montre particulièrement égoïste lui empêchant de voir que le monde tourne encore. « J’sais pas ce que t’attends de moi, mais je suis autant fatigué que toi de cette mascarade. » Sanders est las et il l’est visiblement autant qu’elle. Alors Freya sourit timidement. « Alors, drapeau blanc ? » Parce qu’elle ose, parce qu’elle ne peut pas s’en empêcher quand même d’essayer de revenir vers lui. Ou de le faire revenir vers elle, elle ne sait pas trop.
Il aurait dû être là mais elle l’en a empêché. Il veut être plus qu’amis, mais ça aussi, c’est impossible. Son cerveau ne connecte pas cette idée, ça lui embrouille le système nerveux et toutes les particules sont en alerte. « C’est pas possible, Elias. On a toujours été amis, ça peut pas se changer, ça. Je… » La jeune femme regarde son café, la table basse, le sol, avant de reposer son attention sur Elias, ses lèvres incertaines jouant entre eux. « T’as provoqué, tu m’as faite virer, tu peux comprendre que j’étais en colère sur le moment. » Elle lève rapidement sa main libre. « Je remets pas en cause c’qui s’est passé. Ce qui est fait est fait. Mais tu peux pas dire que je suis ton ennemie numéro un et après que tu… Et puis de toute façon, la question se pose pas. Y a Tim. » Et ça, c’est la meilleure excuse, le meilleur bouclier, la meilleure raison qu’elle a pour contrer les propos d’Elias. Il y a Tim. Freya baisse de nouveau son regard dans sa tasse tout en se tassant un peu plus dans le canapé, comme si elle veut finir par ne faire qu’un avec.
Effectivement, elle se demande tout d’un coup si c’était une bonne idée d’être venue ici. Ce n’était pas une idée en soi, d’ailleurs. C’était spontané, plus proche du réflexe que de l’idée. Parce qu’une idée, ça aurait suggéré qu’elle avait prévu de venir, qu’elle aurait programmé son itinéraire et sa journée autour de cette visite impromptue. Mais ça n’avait pas été le cas. Ses pas l’ont amené ici, ses pensées aussi peut-être et Freya n’est que l’enveloppe corporelle qui s’est soumise à tout ça sans possibilité de faire marche arrière. Elle pourrait, là, tout de suite, s’enfuir. Elias ne l’en empêcherait pas. Mais quitte à être là, autant que ça soit pour quelque chose. Et si ça peut être quelque chose de positif, qui apaise la tension entre eux, alors ça mérite l’effort. Doherty observe du coin de l’œil le jeune homme s’asseoir à l’autre bout du canapé, comme si elle a la peste. Elle cache de nouveau son soupir dans le souffle qu’elle met pour refroidir un peu son café et boit quelques gorgées en l’écoutant. « T’as pas compris, Elias. Ma douleur, ma peine, toutes ces conneries, c’est à moi de les étouffer et de les gérer. J’veux juste pouvoir venir me réfugier ici quand ça va pas, essayer de faire des croquis ridicules de la voiture de tes rêves, de rire sur la dernière connerie sortie à la télé. J’ai jamais eu besoin d’ange gardien, Elias. J’ai juste besoin de mon meilleur ami. »
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| | | | (#)Dim 17 Nov 2019 - 21:44 | |
| « l'amour sait mieux offrir l'amitié sait mieux donner » freya doherty & elias sanders
Elias ne rendra jamais les armes et si c’était ce qu’elle souhaitait, ça lui serait impossible au flic. Parce qu’il est trop fier, trop arrogant pour ça. Il ne préfère même pas y songer le flic, même pas y penser à cette place qu’elle pourrait prendre dans sa vie si il lui laissait l’opportunité. S’ils se laissaient cette opportunité, elle a toujours été l’une des personnes les plus importantes pour lui, et il est évident que ça ne choquerait pas grand monde. Il fût une époque, où ils s’alliaient l’un avec l’autre, peu importe l’adversaire. Peu importe qui ils avaient en face d’eux, ils se sentaient au-dessus des lois, au-dessus de tout. C’était une évidence pour le flic qu’il avait besoin de repenser à cette soirée, d’en reparler avec elle. Car il n’en avait pas pu auparavant, elle ne lui en avait pas laissé le temps, et avait préféré partir bras dessous bras dessus avec son nouveau copain, dont il n’avait rien à dire sur lui. C’était peut-être ça le pire, elle avait l’air heureuse dans ses bras, mais Elias ignorait si c’était pour lui faire mal, ou si c’était vraiment une passion débordante entre eux. Si l’amour avait envahi une fois de plus sa meilleure amie, et cette faculté de tomber amoureuse des hommes avait une part effrayante pour ses yeux, il ne pigeait pas ce qui tourne pas rond chez Freya. Comment peut-elle tomber aussi facilement dans le piège de l’amour, ça reste un grand mystère pour lui. Qui lui fait peur. Qui le fait réagir. Il n’a jamais été habitué à ça avec elle, pas devant lui en tout cas. Pas sans réagir, et pourtant il ne pouvait rien faire au commissariat. « C’était l’affaire d’une seule fois, et on a rien fait d’mal. » Il soupire, d’un air las avant de relever son regard sur elle, est-ce que c’est le flic en lui qui parle, ou le meilleur ami fou d’inquiétude pour elle alors qu’elle lui donne si peu de nouvelle – et réciproquement. « C’est stupide Freya, d’agir comme ça… » Qu’il avoue sans une once d’hésitation en la fixant bien droit les yeux comme pour lui montrer qu’il n’est pas amical, qu’il n’est pas naïf, et qu’il a bien comprit son manège. Mais ça ne marchera pas avec lui. Pourtant, il lui avoue cette fatigue permanente et ce manque de cette meilleure amie qui se fait ressentir plus oppressant, même si il ne l’avouera jamais de la sorte à haute voix, fallait pas rêver ! « Alors, drapeau blanc ? » Elle n’est plus la gamine farouche qu’il a aperçu au commissariat l’autre fois, elle finit même par sourire avec timidité, il hausse alors les épaules comme si il en était pas encore convaincu à cent pour cent, « on va dire en tout cas qu’il n’est plus aussi noir que ça… » Il n’a jamais été réellement noir de toute façon, Freya est l’une des personnes les plus importantes de sa vie, et même si on met de côté sa famille, on peut largement dire la personne qu’il aime les plus choyer et protéger. Malgré ses dires, elle ne sera jamais vraiment son ennemie. « C’est pas possible, Elias. On a toujours été amis, ça peut pas se changer, ça. Je… » Elle cherche ses mots et perd son regard autour d’eux sans jamais les poser dans ceux du flic. Il ne cherche pas la confrontation il a bien compris qu’il n’y aura jamais de Freya et d’Elias. Il a bien compris qu’à présent elle en aimait un autre, parce que lui a joué au con. Parce qu’il l’a laissé s’échapper, mais putain que c’est douloureux ! Il serre ses poings, la rage est au bord du précipice et il a ce besoin de la laisser ressortir, mais il n’en fit rien. Il ne dit rien, comme toujours, gardant cette rage au fond de lui, parce que c’est ça d’être flic, c’est ça d’être un homme. Même si souvent, il s’est laissé emporter par cette frénésie. « T’as provoqué, tu m’as faite virer, tu peux comprendre que j’étais en colère sur le moment. » Il la regarde à peine, ce n’était pas voulu. Ce soir-là il était en colère, mais autant sur lui et sur le monde extérieur que sur elle. Que sur ce qu’ils sont devenus après des années de lutte. « J’aurai tant voulu que les choses se passent autrement Freya… » Il relève son regard sur elle, un sourire à peine visible alors qu’il est encore en face d’elle, se tient droit, immobile, le cœur en miette, noyé par toute ses incertitudes, ses questions. Il n’est même pas sûr qu’il souhaite vraiment avoir une réponse. « Mais je peux pas revenir en arrière Freya, pour tout… » Tout qui reste en suspens au bord de ses lèvres. Ce tout qui signifie tellement de choses et rien en même temps. Ses pleurs, ses cris, ses hurlements. Ce mensonge, cette vengeance envers Cole. Ce tout qui voudrait oublier mais qui font d’eux, cette histoire naissante et insaisissable. Ce tout qui lui barre la route et qui lui fait prendre conscience que rien est jamais acquis, que la vie n’est jamais drôle et que les décisions impacteront leur futur. « Je remets pas en cause c’qui s’est passé. Ce qui est fait est fait. Mais tu peux pas dire que je suis ton ennemie numéro un et après que tu… Et puis de toute façon, la question se pose pas. Y a Tim. » Tim. Elias baisse son regard alors que son ventre se noue et qu’un carambolage se créer dans sa gorge, le laissant un long moment silencieux, devant son aveu. Il aurait aimé que ce Tim n’existe jamais, qu’il ne soit pas ce pourquoi il est impossible pour Freya d’imaginer plus. Pourtant il la connaît, il sait combien elle est passionnée en amour, et qu’elle donne tout. A ceux qui veulent recevoir. « Tu n’as jamais été mon ennemie… » Il avance de quelques pas, se laissant tomber sur le canapé, à l’autre bout d’elle, comme si il ne voulait pas baisser les armes. Pourquoi le devrait-il ? Alors qu’elle a Tim désormais ? Des pensées d’une arrogance sans faille, d’une jalousie excessive. C’était tout ce qui lui restait à présent de sa relation avec sa meilleure amie. Et pourtant ses quelques mots sont sincères. Même si il ne veut pas croiser son regard. « T’as pas compris, Elias. Ma douleur, ma peine, toutes ces conneries, c’est à moi de les étouffer et de les gérer. J’veux juste pouvoir venir me réfugier ici quand ça va pas, essayer de faire des croquis ridicules de la voiture de tes rêves, de rire sur la dernière connerie sortie à la télé. J’ai jamais eu besoin d’ange gardien, Elias. J’ai juste besoin de mon meilleur ami. » Qu’est-ce qu’il pouvait faire lui à tout ça ? Il n’est pas vraiment prêt à renoncer à elle, mais la savoir près d’un autre, ce n’était pas quelque chose qu’il arrivait à assumer, « j’ai jamais eu autant besoin de toi Freya dans ma vie… Avoue t’il, à voix basse, comme si il avait peur que quelqu’un d’autre l’entende, pourtant sincère, mais je ne saurai pas être l’homme de l’ombre. » Et elle le savait autant que lui. |
| | | | (#)Sam 23 Nov 2019 - 23:38 | |
| « C’est stupide Freya, d’agir comme ça… » La jeune femme roule des yeux, presque agacée pendant cinq secondes avant de secouer la tête. « Je sais, on sait, on a déconné grave. Mais tu m’connais, Elias, j’ai toujours été douée pour les conneries et les emmerdes. C’est pas demain que ça va changer. » A prendre ou à laisser. Elias devrait le savoir presque mieux que n’importe qui qu’elle reste une sauvageonne des tréfonds de la ville, une fille des ruelles qui cherchera toujours à se divertir avec ce qu’elle connait de mieux. Et souvent, ça ne sera pas légal. Et très régulièrement, ça remettra son insigne de flic en question. Freya n’ignore pas qu’Elias veut la protéger, qu’il veut la secouer certainement mais elle ne voit pas les choses de la même façon. Ils ont grandi ensemble mais leurs mondes n’ont jamais été le même. Elle l’a sûrement déçu plus de fois qu’elle ne le pense, à agir comme la première des imbéciles en se fourvoyant les ailes avec les mauvaises personnes, les mauvaises fréquentations. Elle blâmera sûrement son jumeau, parce que Tobias est toujours la source de tous ses maux, de toutes ses galères. Un coupable tout trouvé de l’existence même de sa vie. Et pourtant, c’est tellement hypocrite. Doherty n’a jamais vraiment assumé ses conneries, il y a toujours quelqu’un ou quelque chose à blâmer. Un évènement, un mot, une phrase, un état psychologique, toujours et encore une excuse. Pour ce soir-là, c’était Jill. Elles voulaient seulement s’amuser et ça a tourné court parce qu’elles n’ont pas fait attention, un excès de zèle incroyable des deux jeunes femmes. Pas le moment le plus glorieux de leurs existences mais Elias a presque plus de mal à l’accepter que son amie. « On va dire en tout cas qu’il n’est plus aussi noir que ça… » Au moins, ça, ça a le mérite de la faire sourire doucement. Au moins, il s’ouvre un peu plus, il émet un signal un peu plus positif. Voilà des mois que ce genre de choses n’est pas arrivé entre eux. Une simple conversation, la plus tranquille qui soit malgré l’état qui commence à devenir nauséeux pour Freya. Mais c’est une victoire en soi et Freya en est au point où elle prend les choses telles quelles. Parce que si les derniers évènements lui ont bien rappelé une ou deux bricoles sur le concept de la vie, c’est qu’elle peut s’arrêter rapidement. Et elle est lasse, Doherty, de ce silence sans fin qui l’obsède et qui la torture bien plus qu’elle ne le laisse croire.
« J’aurai tant voulu que les choses se passent autrement Freya… » Oui, moi aussi, Elias. Mais elle se contente de souffler sur son café tout en soutenant son regard alors qu’il continue. « Mais je peux pas revenir en arrière Freya, pour tout… » Freya plonge ses lèvres dans le café pour gagner du temps, pour réfléchir dans ce cerveau qui vogue au gré de l’alcool qu’elle a précédemment ingurgité. Elle essaie de se recomposer, de trouver les mots qui ne lèveront pas une nouvelle tempête parce qu’elle n’a pas le courage pour ça. Si jamais ils se disputent de nouveau, la suédoise n’est pas certaine de son état si ça vient à se reproduire. « Je sais, Elias. T’façon, je l’aimais pas, ce taf. » Comme tous les autres travails qu’elle a pu effectuer juste avant. Elle n’a jamais réussi à en garder un très longtemps, que ce soit à cause de sa maladie ou de divers facteurs extérieurs, indépendants plus ou moins de sa volonté. Elle ne comptait pas jouer des cartes et des roulottes toute sa vie. « Et puis, j’peux me consacrer à plein temps à mes morts, du coup. C’est pas plus mal. » Au moins, le cimetière est calme, silencieux et on vient à peine l’emmerder. Elle taira le fait que c’est Tim qui lui a passé les clés, le même qui déboule de temps en temps pour lui filer un coup de main. Mais elle peut quand même essayer de rassurer Elias, pour une raison aussi claire qu’elle veut se faire pardonner. D’être ce qu’elle est, de réagir comme elle le fait, d’être aussi dramatique pour presque peu. Elle n’a jamais vraiment aimé Cole, en plus.
« J’ai jamais eu autant besoin de toi Freya dans ma vie… Mais je ne saurai pas être l’homme de l’ombre. » Freya ne peut plus rester cacher derrière son café. Elle en boit de nouveau quelques gorgées, comme si la caféine peut lui donner le courage et les armes nécessaires. C’est sûrement le cas car juste après avoir posé la tasse sur la table basse, la suédoise tente de se rapprocher timidement de son ami, le regard suppliant accroché au visage. « Tu seras jamais l’homme de l’ombre, Elias. Tu l’as jamais été. C’est pas mon premier copain. Tu sais que jamais tu seras mis en arrière. Comment tu peux penser à un truc pareil ? » Doherty passe la main dans ses cheveux tout en regardant devant elle, pensive, avant de reposer son regard sombre sur Elias. « Tu t’rappelles de Jill ? La brune avec moi au commissariat ? Elle a fait une overdose, y a quelques jours. Le mois dernier, c’est moi qui a failli y passer. Et là, c’est Tim qui… » Non, mauvaise idée, pas Tim. Freya se mord la lèvre qui tremble légèrement tout en déviant son regard. « Tout ça pour dire qu’on a pas l’temps de ressasser ce qui est pas. On a un merdier à régler, Elias, on a un putain de puzzle à recoller un à un. Mais j’peux pas faire toute seule. Notre amitié, elle a toujours été à double sens. Ne m’repousse pas à cause de… De jalousie ou j’sais pas quoi. La vie est juste trop courte pour qu’on s’prenne la tête pour ces conneries. » Je veux faire partie de ta vie de nouveau, laisse-moi ce droit, s’il te plait.
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| | | | (#)Dim 24 Nov 2019 - 0:42 | |
| « l'amour sait mieux offrir l'amitié sait mieux donner » freya doherty & elias sanders
Le flic était paumé à présent, car jamais il n’avait eu envie, ou pu penser que Freya serait revenue vers lui. Jamais, il n’aurait pu mettre cette putain de fierté de côté, après tous les efforts qu’il a dû faire. Elle aussi, mais visiblement pas suffisant face à ce déchaînement, ce déferlement de haine et de mépris l’un pour l’autre. Il avait enfin décidé de tourner cette page douloureuse, qui le déchire de tout son entier. Il avait enfin pris conscience que plus rien à présent ne pourra raccrocher Freya à Elias. Ne pourra raccrocher Elias à Freya. Que c’était à présent qu’un vulgaire passé. Douloureux, atrocement douloureux, mais du passé avec qui il allait devoir vivre avec. Un passé dont il ne reviendra désormais plus dessus comme si la coupe était désormais pleine, comme si la goutte avait fait déborder le vase. Et puis elle a frappé à sa porte avant de s’identifier. Il voulait faire le mort, putain il n’y avait que ça à faire toute façon parce que si il lui ouvrait la porte, il le savait le piège se refermerait illico sur lui. Et il serait trop tard pour lui en vouloir encore et toujours. Il serait trop tard pour tout. Il était donc resté plusieurs longues minutes – sans qu’il ne puisse les compter dans un silence total, espérant que cela suffise, mais c’était sans compter sur l’acharnement de la jeune femme, qui ne céderait pas comme elle le disait bien derrière la porte. Il avait donc hésité, mais devant son insistance et ses cris avait fini par lui ouvrir un peu, la porte. Juste assez pour la calmer. Juste assez pour tomber lui-même dans ce piège. Et Freya n’avait pas demandé son reste pour pénétrer dans l’appartement du flic. Appartement qu’elle connaissait désormais par cœur, même si entre eux, l’amour s’est envolé depuis trop longtemps déjà. « Je sais, on sait, on a déconné grave. Mais tu m’connais, Elias, j’ai toujours été douée pour les conneries et les emmerdes. C’est pas demain que ça va changer. » Elle est à présent assise sur la banquette, lui de l’autre côté comme si à présent un tout les sépare. Comme si au jour d’aujourd’hui, il ne pouvait rien faire d’autre que se déchirer, se violenter, pour exister. Pour s’intéresser à l’autre. Elle secoue la tête, elle cherchait sans doute ses mots, des mots pour éviter d’envenimer plus les choses, « Tu sais que si il y a besoin, j’suis là… » Bien sûr qu’elle le sait, sinon elle serait pas là à cet instant. Si elle ne pouvait pas compter sur ce meilleur ami en toute circonstance. Même après leur guerre tueuse. « Je sais, Elias. T’façon, je l’aimais pas, ce taf. » Il hausse les épaules. « Comment tu vas faire maintenant ? » Maintenant qu’elle avait perdu le casino, est-ce que le cimetière était suffisant pour elle ? Est-ce qu’elle avait des soucis d’argent ? Parce que si Elias savait une chose, c’est qu’elle ne pouvait pas compter sur Tobias… « Et puis, j’peux me consacrer à plein temps à mes morts, du coup. C’est pas plus mal. » Il n’en sait rien lui, l’idée même qu’elle fréquente un cimetière ne lui plaisait pas vraiment, c’était glauque comme lieu non ? Mais il connaissait suffisamment Freya pour savoir qu’elle s’adapterait vite, qu’elle s’y était même peut-être déjà faite à cet univers. Lui avait déjà côtoyé la mort à quelques reprises, rien de bien réjouissant même pour un grand solitaire comme lui, alors elle, sa petite Freya, la même qui a illuminé son enfance, ses hurlements, ses joies… Celle-là même qui active son cœur en toute innocence, sans même réellement le savoir. Sans même qu’il ne veuille mettre véritablement de mot sur ça, des évènements qu’il s’interdit depuis toujours. Comme si on pourrait venir lui reprendre, ce bonheur qu’il s’interdit mais qu’il pourrait aisément s’octroyer. Comme si ça avait une importance pour elle. Et puis sans même comprendre comment sans aucun filtre, il parle à cœur ouvert. Comment il arrive à prononcer sans difficulté ses craintes. Ses peurs de la perdre, une énième fois. Mais c’est en fait bien plus profond qu’un simple manque, qu’une crainte pour le flic. Sentiment qu’il gardera enfouie en lui. « Tu seras jamais l’homme de l’ombre, Elias. Tu l’as jamais été. C’est pas mon premier copain. Tu sais que jamais tu seras mis en arrière. Comment tu peux penser à un truc pareil ? » Il ne la regarde même pas, il ne cherche pas à reculer quand elle s’avance vers lui et qu’elle s’installe juste à côté de lui, après avoir posée sa tasse sur la table basse. Il regarde silencieusement le vide en face de lui. A cet instant précis il aimerait se fondre dans les murs, dans les meubles, dans le canapé même, qu’importe. Il n’est pas très à l’aise le flic ! « Tu t’rappelles de Jill ? La brune avec moi au commissariat ? Elle a fait une overdose, y a quelques jours. Le mois dernier, c’est moi qui a failli y passer. Et là, c’est Tim qui… » Il n’comprend pas le brun ce qu’elle dit, et tout se mélange dans sa tête quand elle annonce qu’elle-même avait failli y passer. Il relève ses yeux vers elle, dans l’incompréhension la plus totale. « Tu as… QUOI ? Il n’a pas envie de plaisanter Elias, il poursuit, dans un souffle qui lui fait mal, comment ça ? Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? » Les autres n’avaient aucune importance pour lui, c’est même pas étonnant, seule Freya comptait. Seule Freya a cette putain de place pour lui, en lui. Dans ce cœur vide et mort. Dans ce cœur inexistant. Et il n’fait même pas attention quand elle prononce Tim, parce que lui est focalisé sur elle. Et ce qu’elle a endurée sans qu’il ne soit là, à la secourir, comme autrefois. Comme dans une autre époque… « Tout ça pour dire qu’on a pas l’temps de ressasser ce qui est pas. On a un merdier à régler, Elias, on a un putain de puzzle à recoller un à un. Mais j’peux pas faire toute seule. Notre amitié, elle a toujours été à double sens. Ne m’repousse pas à cause de… De jalousie ou j’sais pas quoi. La vie est juste trop courte pour qu’on s’prenne la tête pour ces conneries. » Il tourne son visage de l’autre côté, il ne sait pas où mettre ses mains, et Elias n’est pas le plus fier à cet instant. Le plus à l’aise non plus avec les sentiments. Celui qui s’ouvre le plus. « Tu attends quoi de moi Freya ? » Qu’il demande comme si il avait perdu le mode d’emploi, comme si il ne comprenait pas où elle voulait en venir. Est-ce que cela lui suffira à présent ? « Il n’y a pas de jalousie, tu as fait ton choix… » Bon ouais il y avait sûrement un peu de jalousie, mais il ne pouvait de toute évidence pas lutter, mais aujourd’hui, il n’était pas certain de pouvoir accepter tout ça… Toute cette douleur… |
| | | | (#)Dim 24 Nov 2019 - 9:02 | |
| « Tu sais que si il y a besoin, j’suis là… » Freya le regarde d’un air sous-entendu. « Pourquoi tu crois que j’suis là, bêta ? C’est tout c’que j’veux. Pouvoir venir geindre auprès d’toi, parce que je sais que t’adore ça. » Elle finit par sourire légèrement d’un ton amusé. Elias est toujours là pour lui rappeler qu’elle n’agit à chaque fois comme une gamine, pour le meilleur comme pour le pire. Et Freya pourrait assumer plus qu’elle ne le fait si elle ne considérait pas ses raisons de l’être comme légitime. Evidemment qu’elle est spontanée, impétueuse, volcanique, téméraire. Se foutre dans les problèmes est une spécialité dohertyienne, ils sont des aimants à ennuis, qu’ils le veuillent ou non. Elias n’a jamais réussi à très bien réagir face à tout ça, comme si avec le temps, il ne s’est pas habitué. Il doit avoir du mal à concevoir qu’il ne réussira pas toujours à la protéger, qu’elle finira toujours par n’en faire qu’à sa tête, qu’elle sera toujours victime d’éléments plus forts qu’elle. Et dans le fond, est-ce que Freya compte changer tout ça ? Pas vraiment. Si Elias en a peur, il n’empêche qu’il reste dans le coin, c’est qu’elle compte quand même pour lui. Même si ces derniers mois auraient pu remettre ça en cause, elle a juste à le regarder pour savoir qu’elle est aussi importante pour lui qu’il peut l’être pour elle.
« Comment tu vas faire maintenant ? » La jeune femme hausse les épaules tout en s’enfonçant dans le canapé. « Tu sais très bien que j’ai jamais réussi à garder un taf très longtemps. » A cause de son caractère mélangé à son train de vie et surtout, sa maladie qui reste un gros point noir dans son existence toute entière. Freya s’est renseignée, les gens bipolaires ont toujours du mal à garder un boulot sur la durée. Parce qu’ils peuvent être ingérables, sous le contrôle d’émotions diverses et variées, parfois trop fortes pour qu’on puisse les suivre. « J’ai toujours rebondi, j’me suis jamais laissée abattre. Le cimetière me convient très bien. Au moins, on vient pas m’emmerder là-bas. Mais si t’entends parler d’un meurtre à cet endroit, ça sera sûrement moi, avec une de ces fichues petites vieilles et avec une pelle. » La suédoise eut un léger rire. Les petites vieilles sont un vrai fléau, elle se décompose à chaque fois qu’elle en voit une passer les grilles du cimetière. Limite elle se terre dans le bureau et joue la morte. Quand elle n’est pas à l’opposé de l’endroit, ceci dit. « Et puis, j’ai pas un train de vie affolant, tant que j’ai d’quoi payer le loyer, et son alcool, tout va bien. » Freya ne se voit pas lui parler de l’entreprise dans laquelle elle s’est fourrée avec son jumeau et Lou. Les lignes sont encore un peu floues, même elle n’a aucune idée vraiment de comment la chose se déroule. Elle fait ce qu’on lui dit de faire et, malheureusement, elle est plutôt douée. A croire que ses frères ont été de bons profs, à la joie de Tobby mais sûrement au grand désarroi de Wren s’il venait à l’apprendre.
« Tu as… QUOI ? comment ça ? Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? » Freya pince les lèvres tout en regardant le plafond. Elle aurait préféré qu’il ne pose pas la question mais elle a un sac à vider et Elias est bien au courant des crises qui peuvent l’envahir quand elle ne va pas bien. « J’avais bu. J’étais pas bien. Genre… Vraiment pas bien. Il comprendra sûrement le message. J’ai voulu m’détendre dans un bain. Et j’me suis endormie. J’ai dû glisser ou une connerie comme ça. » La suédoise lève les yeux sur lui. « C’était un accident, Elias, j’te l'jures. J’ai pas essayé d’en finir de mon plein gré. » Voilà un an et demi qu’elle n’a pas consciemment attenté à sa propre vie. C’est un exploit en soi que de pouvoir résister à cette envie de tout interrompre, jusqu’à son existence même, quand elle est dans des périodes délicates. « Tu attends quoi de moi Freya ? » Cette dernière passe la main sur sa nuque pour s’y masser alors qu’elle a été à deux doigts de lui poser la même question. « Il n’y a pas de jalousie, tu as fait ton choix… » C’est incompréhensible. « Y a pas eu d’choix à faire, Elias. Il a été là quand tu l’étais pas. Mais toi, t’as été là tout le reste de mon existence. T’as tout surmonté et t’es toujours là. Auprès d’moi, à veiller sur moi, à m’prendre la tête parce que tu tiens à moi. Tu peux pas m’faire croire que c’est parti, tout ça. » Freya se mord brièvement la lèvre avant de prendre une main de son ami dans la sienne, doucement, comme si elle a peur de le brusquer. « T’es important pour moi, Elias. Tu le seras toujours. Franchement, le seul homme qui peut te dépasser, c’est Wren. Tu l’sais. » Parce que son grand frère reste l’homme ultime de sa vie et ça, ça ne changera jamais. La suédoise serre sa main autour de la sienne. « Allez, j’veux que le drapeau redevienne complètement blanc. J’te laisse même le droit de m’dire que j’suis qu’une gamine qui fait des caprices et qui sait pas ce qu’elle veut. J’encaisserai et je l’aurai mérité. » Elle tiendra bon, la gamine, cette fois..
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| | | | (#)Mar 3 Déc 2019 - 10:43 | |
| « l'amour sait mieux offrir l'amitié sait mieux donner » freya doherty & elias sanders
Elias Sanders ne faisait pas partie des gens qui doute, ou qui regrette son passé. Il a appris à vivre avec elle, auprès d’elle et cela même tout ce que ça pouvait lui coûter. Freya a toujours fait partie de sa vie, et bien qu’il cherche à contredire ce sentiment qui naît en lui, comme elle parvient à raviver cette douleur d’autrefois. La Suédoise fait partie de ses plus mauvaises intentions, autant qu’elle fait naître en lui ce pouvoir de survie, que sans elle, il ne parviendra à rien. Il aurait aimé être plus fort que ça, moins hésitant, moins instable, mais il n’y parvient pas. Parce qu’elle est en lui, et que chaque erreur lui permet de se sentir plus fort, plus consistant. Auprès d’elle, il est quelqu’un d’autre et cette image l’a toujours convaincu sans qu’il n’y est besoin davantage. Mais une part de lui, en voulait à cette amie et il n’était pas certain de retrouver toute sa tête. Parce que aujourd’hui, ils ne sont plus sur la même longueur d’onde, et que inconsciemment, il s’en rend compte. Envolé cette amitié. « Pourquoi tu crois que j’suis là, bêta ? C’est tout c’que j’veux. Pouvoir venir geindre auprès d’toi, parce que je sais que t’adore ça. » Elle est calme, un sourire apparaît sur ce visage blanchâtre alors qu’elle joue de ses mains, amusée. Pourtant tout ça n’aurait jamais dû se passer ainsi, et si elle ne s’appelait pas Freya Doherty. Si elle n’avait pas autant compté pour le flic, elle n’aurait jamais eu aucune chance de revenir vers lui. Pas après tout ça… Parce qu’il n’agit pas dans la demi-mesure, il ne connaît pas tout ça lui. « Ca a vraiment failli tout faire éclater Freya… Comme jamais… » Qu’il avoue parce qu’elle était là cette vérité, et que si elle voulait pas voir les choses en face, Elias qui est plus terre à terre, le lui prouvera par A + B. Dire qu’il a tout oublier serait mentir, pas après tout cette rancœur qui ne veut plus s’envoler de lui, qui ne souhaite pas le quitter. Pas, juste parce qu’elle revient vers lui, les yeux brillants, l’envie pétillante, pour tenter de lui faire les beaux yeux comme si ça suffirait à ce que tout s’efface. Une rancœur accumulée par l’un comme l’autre. Très certainement la goutte qui aurait pu faire déverser le vase. « Tu sais très bien que j’ai jamais réussi à garder un taf très longtemps. » Elle hausse les épaules tout en s’enfonçant sur le canapé comme si elle souhaitait à présent ne faire qu’un avec lui. « Tu m’en veux pas plus ?! » Et il lui jette un regard en coin, elle est quand même étrange comme nana, il le savait mais le réalise davantage à cet instant précis. « Une vraie tornade ! » Qu’il avoue, un sourire en coin, amusé et qui détend un peu l’atmosphère. Ils en ont sûrement bien besoin. « J’ai toujours rebondi, j’me suis jamais laissée abattre. Le cimetière me convient très bien. Au moins, on vient pas m’emmerder là-bas. Mais si t’entends parler d’un meurtre à cet endroit, ça sera sûrement moi, avec une de ces fichues petites vieilles et avec une pelle. » Il rigole à sa réplique, « ça m’donnera l’occasion d’enquêter sur toi alors… » Qu’il souffle lentement à la jeune femme, comme si désormais il avait besoin de ça pour passer du temps avec elle et pouvoir la comprendre. Qui pourrait réellement comprendre Freya Doherty ? Pas lui en tout cas… « Et puis, j’ai pas un train de vie affolant, tant que j’ai d’quoi payer le loyer, tout va bien. » Il hausse les épaules, pour lui l’argent est primordial, pour ses courses, pour entretenir sa voiture. Qui lui coûte une blinde et puis parce que sa mère a toujours été à mal d’argent, lâchement abandonné par son copain de l’époque, père des deux enfants, Elias a toujours vu sa mère se bagarrait pour obtenir quelques pièces de plus en faisant plus d’heures de ménage. Ce n’est pas une vie qu’il avait envisagé pour lui. Et quand elle vient à lui parler de ce désir d’en finir, il ne pose pas son regard dans le sien, probablement trop dur, mais reste un long moment silencieux, tentant d’analyser la scène. Il ne comprend pas Elias, il ne pourra jamais le tolérer ! « J’avais bu. J’étais pas bien. Genre… Vraiment pas bien. J’ai voulu m’détendre dans un bain. Et j’me suis endormie. J’ai dû glisser ou une connerie comme ça. Qu’elle avoue avant de reprendre, confirmant ce qu’il souhaitait entendre de sa bouche. C’était un accident, Elias, j’te l'jures. J’ai pas essayé d’en finir de mon plein gré. » Son cœur rate un battement, et ses mains deviennent moites. Que la vie essaye de lui ôter la sienne, ou celle de n’importe qui d’autre, il s’en fichait Elias. Mais pas celle-là, putain ! « Tu m’promets ? » Un chuchotement presque sourd, mais elle seule pouvait l’entendre, et il tourne le visage sur Freya, la dévisageant avant de reprendre à voix basse encore. « On a pas l’droit de m’arracher à toi… » Des mots qui ne signifient pas grand-chose pour le reste du monde, mais venant de Elias, c’est un miracle. Qu’il reconnaisse même un tout petit peu qu’il tient à elle. Même si ça ne changera rien dans leur vie. Un pas vers elle, tout petit soit-il, mais elle existe bien cette envie aussi faible et restreinte par ce désir de ne pas vouloir en faire davantage. « Y a pas eu d’choix à faire, Elias. Il a été là quand tu l’étais pas. Mais toi, t’as été là tout le reste de mon existence. T’as tout surmonté et t’es toujours là. Auprès d’moi, à veiller sur moi, à m’prendre la tête parce que tu tiens à moi. Tu peux pas m’faire croire que c’est parti, tout ça. » Il soupire avant de lui répondre sans chercher à la comprendre, buté par cette image qu’elle puisse être avec un autre homme que lui. « J’sais pas, mais peu importe, j’veux pas te voir avec lui ! » Non, pas que avec lui, avec n’importe qui d’autre… Mais ça ne sortira pas de sa bouche. Qu’importe que ce soit Timothé ou un autre. C’est déjà bien trop… « T’es important pour moi, Elias. Tu le seras toujours. Franchement, le seul homme qui peut te dépasser, c’est Wren. Tu l’sais. » Mais rien ne sera jamais suffisant, elle reprend alors, serrant entre les siennes les mains du jeune homme après s’être un peu avancé vers lui et qu’il ne cherche pas à fuir ce contact. « Allez, j’veux que le drapeau redevienne complètement blanc. J’te laisse même le droit de m’dire que j’suis qu’une gamine qui fait des caprices et qui sait pas ce qu’elle veut. J’encaisserai et je l’aurai mérité. » Freya elle-même ne saurait jamais trouver les bons mots adéquat pour le calmer. Pour l’apaiser, parce qu’il se laissera pas endormir. Aussi égoïste que cela puisse être. « Je t’en veux pas Freya. » Qu’il commence avant de finalement poursuivre sans savoir lui-même ce que cela pourrait signifier, et pas même elle ne saura trouver du réconfort dans ce besoin. « Mais rien ne sera plus comme avant et même si tu tentes de me faire les yeux doux, ou des yeux de biche… » Ca ne marchera pas, pas cette fois, surtout plus cette fois… |
| | | | (#)Ven 6 Déc 2019 - 22:36 | |
| « Ça a vraiment failli tout faire éclater Freya… Comme jamais… » Elle aurait pu être une gamine à ce moment précis. Une enfant qui se fait disputer par un être autoritaire, une figure paternelle qu’elle n’a connu qu’à travers son frère. Ses yeux bruns regardent avec un intérêt soudain ses chaussures - elle se rend compte qu’il faudrait qu’elle s’en rachète une paire éventuellement - préférant fuir le contact visuel plutôt que d’affronter le ton las et les reproches sans fin d’un Elias visiblement fatigué. Pourtant, il reste quand même là - d’accord, c’est chez lui, il n’a pas vraiment le choix - et il continue à lui parler. Il ne l’a pas foutu à la porte alors qu’elle sait que ça le démangeait. Et parce que le silence est parfois d’or, la jeune femme reste avec les lèvres closes, préférant ne pas relever cette remarque, foutre la tête dans le sable comme elle a l’habitude de faire. Les problèmes, elle les résolve de façon de superficiel mais jamais avec profondeur et jusqu’au bout. Elle veut juste que sa conscience soit un peu soulagée et c’est exactement ce qu’il se passe avec Elias. Voir qu’il commence un peu à baisser les armes, qu’il la laisse voguer de nouveau un peu près de lui, ça la rassure dans ce déferlement incertain qu’est sa vie. Après son aîné, Elias est un pilier certain, un atout sûr, un roc solide. « Tu m’en veux pas plus ?! » Freya hausse les épaules avant qu’il renchérît. « Une vraie tornade ! » Elle lève un regard timide vers lui et se permet de sourire doucement avec amusement quand elle le voit faire de même. Okay, bonne route, bonne trajectoire, bonne direction. Continuez tout droit sans passer par la case prison, s’il vous plait. « J’vais pas t’en vouloir éternellement pour ça. » Elle n’est pas puérile à ce point. La jeune femme ne s’excusera pas pour son comportement ni sa réaction et encore moins sa décision. « Une petite tornade malade, ça fait pas un beau mélange. » Ce qui est vrai. Les personnes atteintes de bipolarité gardent rarement un travail très longtemps. Fichue maladie, fichus neurones défaillants. Est-ce que Freya blâmerait sa condition mentale pour reprocher son manque total d’ambition professionnelle ? Totalement. Elle le fait tous les jours, au quotidien. Elle préfère se maudire avec ce qui est incontrôlable plutôt que de devoir assumer qu’elle a toujours été paumée, qu’elle n’a jamais su quoi faire de ses dix doigts et que rien ne l’intéresse plus que ça. Elle aurait pu faire quelque chose dans l’art mais ça, ça l’a toujours faite flipper. Elle considère que c’est son monde à elle et que seuls de rares privilégiés ont le droit d’avoir cet accès à son bout de monde.
« Ça m’donnera l’occasion d’enquêter sur toi alors… » Doherty lâche un léger rire. « Comme si t’as besoin d’ça. » Même si elle se doute qu’Elias n’est pas comme ça non plus, qu’il ne va venir l’espionner et surveiller le casier judiciaire de la moindre de ses fréquentations. Sinon, il aurait déjà tourné de l’œil ou péter un câble depuis bien longtemps si son meilleur ami avait connaissance d’un tiers de l’entourage néfaste de Freya. « Tu m’promets ? » Elle penche la tête tout en soupirant. « On a pas l’droit de m’arracher à toi… » La suédoise sent son cœur se briser un peu et pourtant, il sait que ce n’est pas toujours de son ressort à elle. « La seule personne qui le fera, ça sera moi. » Parce que je suis malade, que parfois j’ai juste envie de foutre ma vie en l’air et d’en finir pour des maux que moi-même je ne comprends pas. « Mais pour cette fois, j’te promets que c’était un accident. » Depuis avril 2018 qu’elle n’a pas refait de tentative de suicide grave qui l’avait fait atterrir à l’hôpital, Freya ne compte pas rechuter maintenant. Dépressive, oui, mais mourante, pas encore. « J’sais pas, mais peu importe, j’veux pas te voir avec lui ! » Ils ont cette conversation à chaque fois qu’elle sort avec quelqu’un. Ce n’est jamais Elias, pas lui, parce que lui, c’est son meilleur ami, c’est différent, il n’est pas dans la même catégorie que les autres. Il est plus précieux que les autres, il est plus important aussi. Pas étonnant que Freya s’emporte plus facilement avec lui, qu’elle est plus fougueuse et tempétueuse face à ses réactions et ses propos.
Mais une nouvelle fois, Doherty ne répond rien. Se murer dans le silence est la meilleure chose à faire, ne pas prendre le risque de se disputer de nouveau. Elle n’est pas là pour ça.
« Je t’en veux pas Freya. » Elle serre leurs mains liées avec un sourire rempli d’espoir. Une petite accalmie dans ce qu’est sa vie actuellement, une pause bien méritée, des retrouvailles même incertaines. « Mais rien ne sera plus comme avant et même si tu tentes de me faire les yeux doux, ou des yeux de biche… » Qui n’aura pas duré très longtemps. Doherty eut un léger soupir tout en baissant les yeux, mordant sa joue intérieure de ses dents. « Je tente rien du tout. Les choses sont très simples, Elias. Soit tu t’décides de foutre ton putain d’égo de côté pour faire un pas en avant avec moi, soit c’est vraiment fini et mort. J’peux pas être la seule à essayer d’faire quelque chose, là. » Freya n’est pas prête à entendre qu’il veut plus, qu’il souhaite qu’elle soit plus que ça. Son cœur appartient à Tim pour l’instant, elle ne peut pas remettre ça en doute. Pas maintenant, ni demain. Elle lâche sa main tout, l’excuse du café non fini reprenant sa place entre les siennes. Moins chaude la tasse que les doigts d’Elias.
Elle finit le tout cul sec - mauvais choix. Comme l’alcool, ça atteint directement le cœur et les palpitations avec. Freya se relève trop vite, elle chancèle légèrement sous le tournis qui lui prend et qui la fait valser deux secondes. Elle a aussi les émotions qui la cisaillent de toute part et qui n’arrangent en rien son état. Putain de sensibilité qu’elle ne veut pas entendre ni assumer. « J’vais te laisser réfléchir à tout ça, si tu veux. J’aurai pas dû débarquer comme ça. J’aurai dû prévenir ou j’sais pas trop… » Freya tourne sur elle-même, au milieu de la pièce, comme véritablement perdue. Elle est où, la porte de sortie, déjà ?
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| | | | | | | | FRELIAS • l'amour sait mieux offrir l'amitié sait mieux donner |
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