@Lonnie Hartwell & Romy ⊹ And if I may just take your breath away I don't mind if there's not much to say Sometimes the silence guides our minds to So move to a place so far away the goosebumps start to raise The minute that my left hand meets your waist And then I watch your face Put my finger on your tongue 'Cause you love the taste
Cela faisait quelques jours que Romy ne passait plus par la case messages pour proposer à Lonnie de passer chez elle lorsqu'elle savait qu'il ne travaillait pas. D'une simplicité qui l'étonnait encore, les bases de leur relation s'établissaient doucement mais sûrement, et la petite blonde se contentait simplement de prévenir le Hartwell qu'elle quittait son appartement si elle désirait apprivoiser Jack dans son habitat naturel, ou lui dire qu'elle avait commandé chinois lorsqu'elle avait envie de le voir passer la soirée sur son canapé. Un début d'idylle naturel, sans ombre au tableau, et qui la rendait heureuse malgré tous les nuages qui s'efforçaient de noircir son quotidien depuis quelques jours. Entre le retour fracassant de Wylda et les dernières petites difficultés qui ponctuaient le dossier qu'elle montait pour la libération de Gail, Romy ne chômait pas, et ce soir, après une énième journée particulièrement épuisante, la petite blonde avait rêvé d'une soirée parfaite. Un moment en compagnie de Lonnie et de cuisine italienne pour remonter son moral quelques peu amoché. "Heeeey, Tad est pas là. Street Cats toute la soirée. Toi, moi, canapé, la commande arrive dans huit minutes." Avait-elle laissé au flic suffisamment de temps pour retirer ses chaussures et sa veste sitôt le pas de la porte franchi ? La réponse est non. Romy ne l'avait pas non plus laissé respirer qu'elle avait déjà noué ses bras autour de sa nuque pour l'étreindre, et ce n'est que lorsqu'elle avait déposé un baiser sur ses lèvres du bout des siennes que la petite blonde s'était décidée à le libérer afin qu'il puisse se mettre à l'aise, retournant dans le salon qu'elle venait tout juste de laisser dans un chantier de paperasse en tout genre. Des dossiers étalés sur la table basse, son PC portable trônant au milieu de tout ce désordre ; l'ambiance était assez studieuse ce soir, et même si l'énorme plaid qu'elle repositionnait sur ses épaules rendait l'atmosphère un peu plus cosy (ou moins sérieuse) l'administratif ramené à la maison expliquait les cernes et l'inquiétude qui se trahissaient dans les iris bleutés de la cadette Ashby. "Je veux une pause avant qu'on reprenne." avait elle soufflé en se rapprochant du canapé sur lequel elle se laissait retomber de tout son long, s'y étalant dans un geste qui traduisait sa lassitude d'une façon un brin trop théâtrale. Romy avait beau être une boule d'énergie positive en règle générale, ce soir elle n'arrivait à rien et cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Du moins, dans son cas, c'était à deviner puisqu'elle s'était complètement laissée recouvrir par le plaid, et ne sortait de sous ce dernier que son index qu'elle pointait en direction du flic pour lui faire signe de la rejoindre. "Je plaisantais pas Hartwell." et malgré l'usage du nom de famille, la jeune femme n'avait pas la moindre crédibilité ainsi couverte sous une montagne de pilou. Face à Lonnie elle n'avait pourtant pas à tenir le moindre rôle. Plus maintenant du moins. Il y a quelques semaines, la petite blonde n'aurait certainement pas tenu le même discours, se serait raccrochée à une barrière professionnelle alors même qu'elle avait son numéro de téléphone griffonné sur son paquet de cigarettes et l'envie de le revoir qui lui trottait dans un coin de la tête. Aujourd'hui c'était différent. Tout était absolument différent, et s'était mis en place en ce qui lui semblait être un quart de seconde ou presque. Le temps filait à une vitesse folle depuis la première fois que leurs mains s'étaient frôlées dans ce bar, et leur lien s'était considérablement renforcé depuis que Gail lui avait accordé suffisamment de confiance pour mettre en place sa libération conditionnelle. Romy y travaillait d'ailleurs d'arrache pied, et si elle essayait encore de ne pas partager tout de son travail avec Lonnie pour éviter de le noyer dans les incertitudes, la petite blonde y mettait toutefois une énergie considérable tant est si bien qu'elle n'avait pas suffisamment de temps dans sa journée pour traiter le restant de paperasse qui s'accumulait et qu'elle ramenait donc chez elle ... espérant ne pas sombrer de fatigue entre temps. Un échec sur toute la ligne, mais ce n'était l'affaire que de quelques semaines, et le sacrifice de quelques heures de sommeil en valait clairement la peine.
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Lentement, comme pour marquer ce moment dans les esprits et montrer qui était le grand gagnant dans cette histoire qui durait depuis des semaines, Lonnie avait refermé la couverture du dernier dossier de la dernière pile posée sur son bureau. Jamais auparavant il n’avait réussi à terminer autant de paperasse en si peu de temps, et même si certains murmuraient qu’il avait simplement bâclé les dossiers histoire de s’en tirer plus facilement le flic faisait taire les rumeurs en s’octroyant la réussite d’un travail rondement mené. Il s’était reculé dans son siège pour admirer les petites piles parfaitement rangées de papier cartonnés qui pouvaient maintenant prendre le chemin des archives en tout tranquillité, comme lui pouvait plier bagages pour se rendre chez Romy dont le message indiquait simplement ‘canapé + pizzas’ qui lui allait parfaitement après une journée passée la tête dans le bureau, coincé entre un viol et un kidnapping. Lonnie avait besoin d’air, avait besoin d’elle pour parfaire ce début de soirée, et se laisser couler dans un canapé en mangeant sa deuxième nourriture préférée après la bouffe chinoise était la meilleure façon de conclure ce grand moment. Bien assis sur son vélo le flic avait traversé le quartier d’une seule traite pour rejoindre l’appartement que partageait la blonde avec Tad, qui ne devait sans doute pas être là pour la soirée quand bien même Lonnie avait maintenant l’habitude de le croiser au réveil avec un bol de céréales dans une main et un café dans l’autre. On ne pouvait plus dire que la conseillère n’avait pas complètement mis les pieds dans sa vie rien qu’en observant son colocataire qui se trouvait être un ami du bleu en plus d’un collègue, et si ça l’avait pas mal bousculé quand il l’avait appris Lonnie n’en avait pas fait toute une histoire, conscient que la jeune femme n’avait pas exprès de choisir Tad pour partager son appartement. La chaîne du vélo bien attachée au premier lampadaire trouvé dans la rue le flic avait grimpé les marches quatre à quatre avant d’abattre son poing sur le bois de la porte pour signifier sa présence. « Heeeey, Tad est pas là. Street cats toute la soirée. Toi, moi, canapé, la commande arrive dans huit minutes. » Sans même avoir le temps de répondre ou de s’aventurer un peu plus dans la pièce Lonnie avait cependant apprécié le doux contact des lèvres de Romy sur les siennes alors qu’elle terminait sa phrase en vitesse pour nouer ses bras autours de la nuque du flic. Rompant le contact pour rejoindre le salon que l’on pouvait deviner dans un bordel monstre Romy avait laissé assez de temps au bleu pour se démunir de ses chaussures et de sa veste qu’il débarrassait aléatoirement sur une chaise. « Ça tombe bien j’ai les crocs, j’ai passé ma journée à trier des papiers et j’en suis arrivé à un stade où j’arrive plus à lire quoi que ce soit. » Lonnie avait rejoints la blonde dans le salon qui était, vraisemblablement, devenu un champ de bataille. Entre les dizaines feuilles volantes à même la table basse et l’ordinateur posé au milieu du bordel pour dire d’avoir un point de repère il semblait que la blonde avait décidé de ramener son bureau à la maison pour se faciliter la vie. Cette-dernière profitait quand même d’un moment de battement pour s’enrouler dans un plaid avant de s’approcher lentement du canapé, faisant naître dans l’esprit du flic la pensée qu’elle en avait par-dessus la tête et dans son estomac la mauvaise sensation qu’elle était peut-être en train de craquer. « Je veux juste une pause avant qu’on reprenne. » Oui, effectivement, elle en avait grandement besoin. Le flic se sentait un peu coupable de mettre autant de poids sur les épaules de Romy, conscient qu’elle s’impliquait plus que de raison dans le dossier de Gail et que toute cette histoire devait la travailler plus qu’elle ne voulait l’admettre. Les mains dans les poches le bleu l’avait regardé s’écrouler de tout son long dans le canapé, caché par le plaid qui la recouvrait de la tête aux pieds, et sans trop savoir comment faire pour lui remonter le moral il avait simplement haussé un sourire sur ses lèvres alors que le doigt de la blonde se dégageait de sous la montagne de pilou. « Je plaisantais pas Hartwell. » Sorti de ses pensées par les paroles de la conseillère Lonnie avait fait le tour de la pièce pour prendre place à ses côtés, s’allongeant également pour qu’elle puise reposer sa tête sur lui, l’enroulant d’un bras par la même occasion. Plongés sous le plaid, le corps chaud mais fatigué de Romy contre lui, le bleu avait déposé ses lèvres sur son front dans un geste doux et qu’il voulait réconfortant. « Tu devrais peut-être lâcher du lest, non ? » Parce qu’il ne supporterait jamais de la savoir au bord de la crise de nerf, trop touchée par cette histoire et par la montagne de boulot qu’elle ramenais chez elle dans l’espoir de pouvoir avancer, quitte à se priver de sommeil. Entremêlant ses doigts à ceux de la blonde pour faire retomber leurs mains sur son torse Lonnie avait soupiré lourdement, apeuré à l’idée de trop en lui demander. « Quelque chose que je peux faire pour t’aider ? » Du coin de l’œil il arrivait à distinguer les feuilles sur la table basse, certaines retraçant l’historique des rendez-vous entre Gail et Romy, d’autres établissant la liste des activités auxquelles la mère de famille avait participé durant son incarcération. Il ne voulait pas se tenir là, les bras ballants, à regarder la jeune femme sombrer dans une spirale infernale qu'il avait – sans le vouloir – accentuer.
Sitôt la silhouette de Lonnie matérialisée dans son appartement, Romy ne lui avait pas laissé le temps de dire ou de faire grand chose, et sans doute n'avait il lui même pas compris ce qu'il lui arrivait alors que cette tornade blonde avait fondu sur lui. Fatiguée, usée, les nerfs en pelote, la jeune femme avait attendu l'arrivée du flic avec impatience pour relever le nez des dossiers ramenés chez elle, histoire de compenser du travail qui s'accumulait un peu trop sur son bureau ces derniers temps. Elle travaillait dur, était plus méticuleuse que d'ordinaire, mais n'aurait ralenti la cadence pour rien au monde tant à ses yeux tout se devait d'être irréprochable ; ses affaires en cours, et puis celle de Gail dont le passage au tribunal se tiendrait d'ici quelques semaines à peine. Romy se persuadait que la situation finirait par revenir à la normale bientôt, et c'était sans doute ce qui l'aidait à garder le cap. Ça et Lonnie. Les passages du flic étaient de plus en plus fréquents, voire même réguliers, et la petite blonde commençait doucement à s'y faire, à se bercer dans cette relation nouvelle et pour le moment parfaite sur tous les points. Il n'y avait pas le moindre petit nuage si ce n'est des envies netflix qui divergeaient, et tous deux profitaient de cette douceur sans la moindre petite aspérité. « Ça tombe bien j’ai les crocs, j’ai passé ma journée à trier des papiers et j’en suis arrivé à un stade où j’arrive plus à lire quoi que ce soit. » Elle lui avait rendu sa liberté après un baiser, et alors que Lonnie se débarrassait de ses chaussures et de sa veste, il découvrait le champ de bataille qu'était devenu le salon, suivant une Romy qui lui confiait avoir besoin de se reposer avant de mettre le doigt sur la moindre nouvelle petite feuille volante du regard. "Au moins on est dans le même état d'esprit. La prochaine fois on se fera un feu de camp sur le balcon avec nos dossiers respectifs." avait elle soufflé avant de disparaître sous une montagne de pilou ; le plaid qu'elle avait sélectionné pour lui tenir lieu de réconfort étant suffisamment grand pour couvrir tout le quartier. Dans sa voix perçait une pointe de détresse, et bien qu'elle n'ait pas besoin de le formuler pour que l'on comprenne, Romy avait tout de même avancé qu'elle avait besoin d'une pause, et de la présence du Hartwell sur ce canapé en dégainant son index de sous sa cachette ; heureusement il ne s'était pas fait attendre. Elle l'avait senti se glisser près d'elle après quelques secondes à peine, un sentiment de réconfort accompagné de celui d'une bulle qui se scellait autour d'eux lui naissant dans la poitrine immédiatement. La petite blonde s'étonnait encore de ce la capacité de Lonnie à se rendre essentiel à son bien-être, mais c'était aussi qu'il en était à l'origine ces dernières semaines, et que Romy avait fait des moments qu'ils passaient ensemble ses seuls envies. Il avait passé son bras autour d'elle, avait déposé un baiser sur son front avec tendresse, et malgré leur différence de température (elle avait passé suffisament passé de temps sous ce plaid pour frôler les quarante degrés) la petite blonde se sentait comme prête à toucher le sommeil du bout des doigts. « Tu devrais peut-être lâcher du lest, non ? » Sans doute. Elle avait rouvert les yeux, puis relevé le menton, son visage passant sur la barbe naissance de Lonnie dans un demi sourire. "Je suis sûre que tu connais la réponse, alors pourquoi tu me poses la question ?" Ce n'était absolument pas une réponse acceptable, mais la blondinette était têtue, et il le savait. Entremêlant ses doigts aux siens, le flic avait toutefois soupiré longuement, intriguant une Romy qui se redressait à moitié pour frôler ses lèvres des siennes, comme pour l'apaiser d'une inquiétude qu'elle aurait provoqué malgré elle. « Quelque chose que je peux faire pour t’aider ? » Du peu de lumière qui percevait sous ce plaid, elle pouvait voir qu'il avait lorgné sur la table basse où étaient entreposés toutes ses feuilles volantes, et en fronçant les sourcils, elle avait remonté un peu plus cette couverture sur le dessus de leur tête. "Je te promets que tout va bien." Pas vraiment, et toute la pression qu'elle se mettait sur les épaules était visible comme le nez au milieu de la figure, mais peut être qu'en le disant elle réussirait à s'en convaincre. "Après si tu veux vraiment m'aider à faire quelque chose ..." Oui, elle avait une idée derrière la tête. Un air malicieux flottant dans ses grands yeux bleus, Romy s'était laissée glisser de l'autre côté du canapé, nouant ses bras autour de sa taille avant de se relever un peu pour attraper son regard, faisant revenir par la même la clarté avec ce mouvement. "Ma fesse droite vient de vibrer, ce qui doit sûrement signifier que le livreur est arrivé avec les pizzas. Et qu'il ne va pas tarder à frapper à cette porte. Et je n'ai aucune envie de me lever." A moins que ce ne soit une notification inutile, et elle en doutait. Romy avait le sentiment que dans les secondes à venir, le livreur ferait son apparition sur le palier, et prise par une flemme magistrale, elle n'avait pas la moindre petite envie de bouger. "S'il te plaît. Et après tu me parles de ta journée. Et j'espère sincèrement qu'elle était plus passionnante que ce que t'as sous entendu" avait elle ajouté dans un quasi souffle, profitant de ces quelques secondes de quiétude avant d'être dérangés par l'arrivée de la pizza ; quoiqu'il y avait bien plus dramatique que d'être interrompus par de la cuisine italienne.
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Si elle lui avait à peine laissé le temps de respirer en entrant dans l’appartement Romy n’avait pourtant pas oubliée de déposer un baiser sur les lèvres du flic qui, bien content de passer la soirée en sa compagnie, s’inquiétait pourtant du visage fatigué et des cernes qu’affichaient la jeune femme. Elle avait trop de travail, en ramenait à la maison pour palier au fait qu’elle en avait trop au bureau, et ça engendrait un cercle vicieux dans lequel elle était coincée et que Lonnie avait bien connu durant ses premières heures entant que bleu. Se débarrassant de sa veste et de ses chaussures il avait fait le tour de la pièce pour jeter un coup d’œil au salon où un bordel monstre avait élu domicile, réveillant en lui une folle envie de trier tout ça pour y voir plus clair, ce petit côté maniaque du rangement qui lui venait de sa mère qui s’avérait être un bon allié dans son boulot. Le dossier de Gail prenait de l’ampleur, touchait bientôt à sa fin, et si Lonnie était plus que ravi de voir enfin la lumière du jour sur cette histoire il n’était pas de savoir que ça mettait une pression folle sur les épaules de la conseillère. Culpabilité visée à l’estomac il avait cependant haussé un sourire sur ses lèvres alors que Romy rejoignait le canapé d’un pas lent pour se laisser glisser dans ce qu’il appellerait maintenant ‘le plus grand plaid du monde’. « Au moins on est dans même état d’esprit. La prochaine fois on se fera un feu de camp sur le balcon avec nos dossiers respectifs. » Il y avait de l’idée, mais pas sûr que Bates accepte de voir des dizaines de dossier partir en fumée simplement parce que le bleu n’avait pas envie de les trier par ordre chronologique. La dernière fois qu’il avait ramené un peu de son bureau à la maison s’était soldée par une longue remontrance de la part d’Awnar qui avait pourtant pris des pincettes pour lui expliquer qu’il risquait gros si on le surprenait avec le dossier d’Adam sous le bras. « Chouette, on pourra faire griller des marshmallows. » Qu’il avait répondu dans un trait d’esprit avant de rejoindre la blonde qui lui quémandait de se rendre au plus vite à ses côtés pour se noyer sous ce plaid et ne plus jamais en ressortir. Se glissant à son tour sous la montagne qui les protégerait un court instant de la vie réelle Lonnie avait fait passer son bras autours de la blonde avant de déposer ses lèvres sur son front dans un geste délicat. Les moments passés avec Romy devenaient de plus en plus fréquents, au grand bonheur du bleu qui ne prenait même plus le temps de prévenir de son arrivée avant de frapper à la porte pour signifier sa présence, et si les instants partagés lui permettaient de reprendre des forces pour affronter le quotidien il semblait que la conseillère en avait – ce soir – plus besoin que lui. Surmenée par le boulot et les conséquences qu’elle apportait à ses dossiers, dont la plupart devaient prendre du retard vu l’attention qu’elle portait au cas de Gail, Romy apparaissait comme une boule de nerf et non plus d’énergie. Dans une vaine tentative de lui faire prendre conscience qu’elle tirait trop sur la corde Lonnie s’était vu répondre par un demi-sourire qu’il devinait sous la faible lumière passant à travers le plaid. « [color=mediumvioletred]Je suis sûre que tu connais la réponse, alors pourquoi tu me poses la question ?[ /color] » Haussant les épaules dans un mouvement lent Lonnie avait tout de même accueilli avec le plaisir les lèvres de la blonde contre les siennes. Il était incapable de définir l’inquiétude naissante dans le creux de son estomac, incapable aussi de comprendre pourquoi elle prenait autant de place dans son esprit, sans doute parce qu’il se sentait coupable d’être – un tant soit peu – la source de son inquiétude et de sa fatigue. « Pour parfaire mon rôle de petit-ami inquiet ? » Plus comme une question que comme une affirmation, sachant pertinemment la blonde bien trop têtue pour accepter de ralentir la cadence sur des sujets lui tenant au cœur. Du coin de l’œil il avait dressé la liste de toutes les feuilles volantes posées à même la table basse et qui pinçaient un peu plus sa crainte de la savoir au bord du gouffre, à deux doigts de jeter l’éponge de partir finir sa vie au Pérou pour élever des lamas. « Je te promets que tout va bien. » Ouais, il n’en était pas sûr à cent pour cent mais voulait à tout prix éviter la première dispute fatidique qui viendrait mettre un peu de plomb dans l’aile de cette histoire qui se révélait être un peu plus parfaite chaque jours. « Tes cernes ont des cernes qui disent le contraire. Mais je serais conciliant. » Parce qu’il n’avait pas envie de la brusquer là où elle cherchait un peu de réconfort et quelques instants de paix avant de replonger tête la première dans son boulot. Il était hors de question pour le flic de mettre à mal cette soirée dont ils avaient tous les deux besoin, et si cela voulait dire trier des papiers toute la nuit en la regardant dormir alors il était prêt à sacrifier son temps de sommeil pour épargner celui de la blonde. « Après si tu veux vraiment m’aider à faire quelque chose… » Tout. Il était même préparé à faire le ménage pour lui éviter d’avoir un peu plus de bordel à ranger. Sans savoir si c’était son cœur qui parlait ou son incroyable envie de mettre toutes les chances de son côté pour rester le petit-ami parfait Lonnie s’était redressé sur ses coudes pour en apprendre plus sur cette demande. Romy s’était glissé de l’autre côté du canapé, non sans attraper la taille du flic qui était maintenant parcouru de frissons, et avait plongé ses yeux dans ceux du bleu – attirant un peu de lumière par la même occasion. « [color:e53b=669933]Tu veux un happy-meal en plus de ta pizza ? » Courir jusqu’au premier McDo a porté de main il pouvait encore le faire, il aurait même arpenté les rues de la ville sans relâche pour trouver LE jouet qui manquait à sa collection, une dévotion dont il n’avait jamais preuve dans ses précédentes relations et qui confirmait son grand attachement à la jeune femme. « Ma fesse droite viens de vibrer, ce qui doit sûrement signifier que le livreur est arrivé avec les pizzas. Et qu’il ne va pas tarder à frapper à cette porte. Et je n’ai aucune envie de me lever. » Certes, il n’était pas difficile de comprendre que Romy avait trouvé un havre de paix sous ce plaid qu’elle l’aurait embarqué avec elle si un incendie se déclarait dans l’appartement. « N’en dit pas plus, j’y vais. » C’était peut-être l’appel de la bouffe qui le rendait aussi conciliant ou bien l’envie de se rendre un minimum utile pour éviter à Romy le supplice de marcher jusqu’à la porte. « S’il te plait. Et après tu me parles de ta journée. Et j’espère sincèrement qu’elle était plus passionnante que ce que t’as sous-entendu. » Elle ne l’avait pas été, mais autant faire les efforts jusqu’au bout pour se montrer un poil intéressant et ne pas devoir passer la soirée à se regarder dans le blanc des yeux en attendant que le temps passe. La main sur la poignée Lonnie n’avait pas attendu la fin du premier coup porté contre la porte pour l’ouvrir, accueillant avec le sourire les pizzas plus que le livreur à qui il glissa quand même un billet avant de refermer la porte. « Je me suis inscrit au tournoi de rugby contre les pompiers, ça fait deux ans qu’on perd et j’en ai marre de porter la marque de la défaite. » Une part de quatre fromages dans la bouche le flic avait rejoint le canapé en tenant en équilibre les boîtes dans sa main. « Sors de ta taverne petit ours brun et viens manger. » Il avait trouvé un coin assez propre de la table basse pour y déposer les cartons et avait repris sa place initiale sur le canapé non sans passer une main en-dessous du plaid pour attraper celle de la blonde et l’inviter à se redresser. « On mange, et après tu me donnes des ordres pour trier tout ça. Je suis très efficace sous la pression. » En témoignait la montagne de dossier qu’il avait réussi à vaincre au cours de sa journée et son incroyable talent pour faire des piles par ordre d’importance.
Romy plaisantait à peine en évoquant la possibilité de cramer l'intégralité des dossiers sitôt ces derniers archivés et bien qu'elle ait le dos tourné et que ses pieds ne se déjouaient pas de leur objectif premier, à savoir : s'enterrer sous une tonne de pilou, elle pouvait percevoir en tendant l'oreille que Lonnie ironisait, lui répondant : « Chouette, on pourra faire griller des marshmallows. » même si dans un sens, ça la faisait sourire. La paperasse était partie intégrante de leurs jobs respectifs, et ils devaient tous deux la maudire au moins autant qu'elle ne leur était utile. Ce soir il n'était toutefois pas question de céder à un coup de folie, et heureusement pour la petite blonde, le flic n'avait pas mis bien longtemps à la rejoindre. Il l'avait enveloppée de ses bras, avait déposé un baiser sur le sommet de son front dans un geste tendre qui suffisait à l'apaiser immédiatement ou presque. Elle n'avait pas besoin de mots pour décrire ce sentiment de chaleur qui la rendait légère chaque fois qu'il était là. Tout était simple, tout prenait beaucoup plus de sens, et ce soir particulièrement, Romy avait besoin de la présence de Lonnie pour se vider l'esprit convenablement. Le Hartwell avait pourtant tenté de la raisonner, mais peine perdue. Égoïstement, la jeune femme n'avait envie que de ses bras pour se donner du courage et poursuivre ses dernières avancées dans le dossier dont elle aimerait qu'il soit le plus irréprochable possible ; celui de Gail. « Pour parfaire mon rôle de petit-ami inquiet ? » Elle esquissait un demi sourire, ajustant la position de son visage pour se nicher dans le creux de son cou. "Tu l'es déjà." avait elle soufflé avant de promettre que tout allait bien, qu'elle se sentait bien, ce qui n'était pas totalement un mensonge. Fatiguée et un chouïa stressée peut être, mais rien de bien méchant. « Tes cernes ont des cernes qui disent le contraire. Mais je serais conciliant. » Et si pour l'instant Lonnie arrivait à y parvenir, Romy en était la plus heureuse. Bornée, et sûrement aussi un peu entêtée, la jeune femme n'aurait remis en question sa capacité à tout gérer pour rien au monde, mais blottie contre celui qu'elle avait attendu toute la journée, il était hors de question qu'elle laisse ce trait de caractère gâcher ce moment. A la place elle avait préféré demander au flic de l'aider différemment, et tandis qu'elle échangeait leurs places dans le canapé, Lonnie s'était redressé sur les coudes, répondant : « Tu veux un happy-meal en plus de ta pizza ? » avec une détermination qui dit sourire (et fondre) une Romy dont l'estomac criait famine. "Hors de question que tu quittes cet appartement Hartwell." Oh que non. Romy avait besoin de sa présence pour tenir. Et de celle de la commande passée chez l'italien du bout de la rue ; un charmant mélange qui lui réchaufferait le cœur à n'en pas douter, car s'il y avait bien une chose qui pouvait détrôner Lonnie dans l'ordre de ses remèdes anti déprimes, c'était bel et bien la Pizza. Ce n'était d'ailleurs pas l'envie qui lui manquait d'aller la réceptionner, mais l'idée de quitter la douceur de ce plaid et le moelleux de son canapé lui coûtait énormément, alors partant du postulat que le flic lui avait dit "tout ce que tu veux" ... Romy n'avait pas grandement hésité à lui demander d'aller ouvrir au livreur. « N’en dit pas plus, j’y vais. » Hey. Un large sourire au coin des lèvres, elle avait pu occuper tout l'espace de son couchage en attendant que le Saint Graal n'arrive, ce qui prit environ dix sept secondes. « Je me suis inscrit au tournoi de rugby contre les pompiers, ça fait deux ans qu’on perd et j’en ai marre de porter la marque de la défaite. » Confortablement logée sous le plaid, la blondinette s'était toutefois intéressée à la journée du flic, et visiblement, ce dernier s'était senti pousser des ailes avec cet événement sportif. "Je persiste et signe à croire qu'on apprécie bien mieux le rugby de loin. J'aime pas vraiment te savoir avec un potentiel oeil au beurre noir" pas à quelques semaines de l'étude du dossier Hartwell. Oh, elle aurait très clairement pu terminer sa phrase ainsi, mais la vérité étant que Romy s'en faisait simplement aussi à l'idée que son petit ami ne se retrouve dans une mêlée là où la boule de stress qu'elle était aimait le savoir en sécurité sur son canapé. « Sors de ta taverne petit ours brun et viens manger. » Appel de la pizza oblige (mais aussi parce que Lonnie l'y avait invité en glissant ses doigts sous son plaid) Romy avait fait dépasser une main de sous ce dernier, puis une seconde, et finalement, l'avait enroulé autour de ses épaules avant de s'asseoir en tailleur et de plonger sur le carton pour embarquer une part. « On mange, et après tu me donnes des ordres pour trier tout ça. Je suis très efficace sous la pression. » Pour la première partie, pas de soucis. La blondinette dévorait sa pizza comme si la fin du monde s'était abattue sur la ville ; elle mourrait de faim. En ce qui était question de la seconde en revanche ... elle demeurai un peu plus sur la réserve. "Je m'en occupe. En revanche il y a sûrement d'autres ordres que je risque de vouloir te donner." Si Lonnie était disposé à ne pas céder à la tachycardie face à tout ce foutoir, elle consentirait peut être à lâcher du lest et à abandonner l'idée de terminer tout ce soir. Voire cette nuit vu la montagne de paperasse qui s'entassait. "Du genre ... m'aider à sélectionner un film qu'on puisse regarder tout à l'heure." Parce qu'il restait dormir, et qu'elle avait déjà consenti à lui laisser un tiroir, ce qui chez Romy était un signe d'affection des plus concrets. Son dressing était une organisation quasi militaire et suffisamment conséquente pour que tout soit paramétré au millimètre. "Et me raconter ta journée un peu mieux que juste "j'ai été m'inscrire au rugby" parce que je n'ai pas relevé le nez de ces gribouillis en quasi vingt quatre heures. Aie pitié. Ou invente" Elle aurait été prête à entendre n'importe quoi, même la plus retentissante des affabulations tant qu'elle provenait du cadet Hartwell. Un constat des plus niais et que Romy se gardait bien de concrétiser dans son esprit, mais qui occupait l'espace vacant dans sa poitrine, le remplissait d'une chaleur douce devenue indispensable au fil des semaines.
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Le flic se plaisait énormément dans cette relation nouvelle et la seule présence de Romy à ses côtés le débarrassait du poids d’une longue journée passée à trier des dossiers afin d’apercevoir le bois de son bureau qu’il n’avait pas vu depuis des années. Mais cette soirée n’était pas uniquement à propos de lui, et si Lonnie n’avait jamais eu de mal à se mettre en retrait pour laisser les autres l’exprimer il était d’autant plus près à s’effacer pour le bien de la blonde qui avait – ce soir – plus besoin de lui que de n’importe qui. Enfermée sous une montagne de pilou Romy avait ordonné au bleu de la rejoindre et il ne s’était pas fait prier pour s’écrouler aux côtés de la conseillère non sans l’entourer de ses bras dans un signe d’affection qui n’avait plus rien d’inhabituel. Elle avait le corps chaud, cette chaleur de fatigue qui l’enveloppait aussi après une journée compliquée et Lonnie savait bien qu’elle pourrait s’endormir en un claquement de doigt. Romy travaillait d’arrachepied pour parfaire le dossier de Gail avant l’audience finale qui se déroulerait dans quelques semaines, quitte à y laisser son sommeil et sa santé mentale par-dessus le marché. Le flic était soudainement pris d’une inquiétude nouvelle, poussée par le sentiment que Romy n’allait pas aussi bien qu’elle le laissait croire, et de savoir sa petite amie autant tourmentée par un dossier sur lequel il avait – lui aussi – une emprise lui rongeait l’estomac. Elle avait simplement besoin de lui, lui avait besoin d’être rassuré sur le fait qu’il ne s’inquiétait pas à outrance et qu’il ne risquait pas de faire fuir la conseillère à cause de ces petites peurs qu’il ne contrôlait pas forcément. « Tu l’es déjà. » Accueillant avec plaisir le visage de la blonde dans son cou Lonnie avait resserré son emprise autours d’elle pour lui signifier qu’il se contenterait de sa réponse sans pour autant s’en satisfaire complètement. « C’est normal, je veux que tu ailles bien c’est tout. » C’était, à cet instant, tout ce qu’il avait besoin de savoir. Qu’elle allait bien, que tout ce boulot n’était pas en train de la ronger. Bien heureux de pouvoir se rendre utile aux yeux de la jeune femme Lonnie s’était redressé pour plonger ses yeux dans les siens alors que, sourire malicieux sur les lèvres, Romy s’empressa de lui demander une faveur. Et il aurait très bien faire tout et n’importe quoi simplement pour la voir sourire, pour prendre un peu du poids qui tombant sur ses épaules pour les mettre sur les siennes, un sens du sacrifice qui l’aurait même poussé à traverser toute la ville pour un happy-meal et des baby carottes. « Hors de question que tu quittes cet appartement Hartwell. » Soit, en plus il n’avait pas du tout envie de rentrer chez lui et comptait bien sur le lit de la blonde pour l’accueillir pour la nuit, ainsi que sur ses bras. « Pour cette nuit ou pour toujours ? » Le flic avait haussé un sourire sur ses lèvres avant de les joindre à celle de Romy dans un moment de tendresse. « Parce que pour la nuit, c’est romantique. Pour toujours, c’est flippant. » Sans avoir à dire quoi que ce soit d’autres, et comprenant parfaitement qu’elle comptait sur lui pour ouvrir la porte au livreur et ainsi ne pas quitter le confort de son canapé, Lonnie s’était redressé pour endosser son rôle de chevalier servant. Après avoir glissé un pourboire au coursier le flic avait déversé sur la blonde son envie de ne pas être de nouveau catégorisé comme un perdant lors du tournoi de rugby entre pompiers et policiers qui se tenait tous les ans, et que les collègues de Lonnie perdaient à chaque fois. « Je persiste et signe à croire qu’on apprécie bien mieux le rugby de loin. J’aime pas vraiment te savoir avec un potentiel œil au beurre noir. » C’était touchant, et ça n’avait pas manqué à l’attention de Lonnie dont le sourire s’étirait maintenant jusqu’à ses oreilles. « Tu sous-entends que je me débrouille mal au rugby ? » Les cartons de pizza en équilibre sur une main, une part de quatre fromages dans l’autre, le bleu avait rejoint le canapé en évitant de trébucher sur une des feuilles volantes échappées de la table basse. « Je suis un très bon joueur malgré mon petit gabarit … même si je prends vite des coups parce que les pompiers sont supers grands… » Les yeux dans le vide l’esprit du bleu s’était absenté un instant pour visualiser les potentielles finalités de ce match, et si la dernière fois on lui avait sauvé les miches parce qu’il était le seul à se dévouer pour le café, cette fois-ci risquait d’être différente tant il avait maintenant trouvé sa place au sein de son unité. Lonnie avait invité la blonde à se joindre à lui alors qu’il entamait déjà sa deuxième part de pizza salvatrice, et si elle n’avait pas rechignée à sortir de sous son plaid il était quand même hors de question pour Romy d’abandonner la couverture complètement puisqu’elle la passait autours de ses épaules. Instinctivement la main du flic avait rejoint la cuisse de la conseillère alors qu’il se montrait plein de bonne volonté pour l’aider à tirer le foutoir présent sur la table basse, lui qui n’avait jamais dit non à un ordre direct. « Je m’en occupe. En revanche il y a sûrement d’autres ordres que je risque de vouloir te donner. » Elle était directive, il adorait ça, le mélange parfait. Frottant ses mains sur son jean pour se débarrasser du gras de la pizza Lonnie avait attendu un court instant avant de plonger son regard dans celui de Romy, prêt à tout entendre. « Sauf si tu me demandes de monter un meuble Ikea… » Parce qu’il était nul en bricolage et qu’il perdrait un temps fou à retrouver toutes les petites vises sur lesquelles il finissait toujours par marcher dans un moment de panique. « Du genre … m’aider à sélectionner un film qu’on puisse regarder tout à l’heure. » Pour s’endormir devant, qu’elle avait oublié de rajouter mais que le flic comprenait aisément dans sa phrase. Ok, pas la mission la plus compliquée à effectuer pour celui dont la seule occupation nocturne avait été Netflix avant l’arrivée de Romy sans sa vie. « Hum … Je présélectionne par genre ou tu m’accordes le western ce soir ? » Parce que ça pouvait venir compléter le tableau déjà parfait de cette soirée. Romy + Pizza + John Wayne, il ne fallait rien de plus au flic pour être l’homme le plus heureux du monde. Faisant craquer son dos pour atteindre la télécommande sans savoir à bouger son délicat postérieur Lonnie avait appuyé par habitude sur le bouton sans même avoir à chercher plus de dix secondes, preuve qu’il passait beaucoup de temps ici et qu’il commençait à prendre ses aises. « Et me raconter ta journée un peu mieux que juste ‘j’ai été m’inscrire au rugby’ parce que je n’ai pas relevé le nez de ces gribouillis en quasi vingt-quatre heures. Aie pitié. Ou invente. » Il n’avait pas d’histoire particulièrement drôle à raconter, rien qui se fasse par référence à l’un de ses dossiers en cours et qui n’était pas franchement le meilleur sujet de discussion pour cette soirée, mais – encore une fois – il se serait plié en quatre pour les beaux yeux de Romy. « Y’a un dossier en ce moment sur lequel j’interviens … il est compliqué. » Alors il optait pour un sujet démoralisant, mais au moins elle aurait quelque chose à se mettre sous la dent et ça la sortirai de son boulot, ou pas. « Une mère de famille qui aurait tué ses enfants avant de foutre le feu à la baraque. Du moins c’est ce qu’on en tire aujourd’hui mais on ne veut pas se précipiter. » La main toujours sur la télécommande Lonnie avait arrêté son choix sur un film au hasard avant de déposer son regard sur la blonde ainsi que sa main dans la sienne.
Son activité principale avait beau ne s’être limitée qu’à faire les cent pas au téléphone et à envoyer des mails à tout va, Romy se sentait pourtant usée, épuisée, et si elle avait attendu sa soirée avec Lonnie toute la journée, maintenant qu’il était là et que ses bras la berçaient, elle aurait volontiers été tentée de céder aux sirènes du sommeil ; l’idée de s’abandonner dans la douceur pour les vingt-sept prochaines heures lui semblant tout à fait alléchante. Ce ne serait pas la première fois que la blondinette s’endormirait de la sorte, et bien qu’elle n’avait pas la moindre envie d’inquiéter le Hartwell à ce sujet, ce dernier ne pouvait pas s’empêcher de le lui faire savoir. Romy l’avait rassuré du mieux qu’elle l’avait pu, profitant de ce moment de tendresse pour se nicher dans le creux de son cou et murmurer quelques mots. « C’est normal, je veux que tu ailles bien c’est tout. » Il avait resserré son étreinte autour d’elle, comme s’il lui laissait la victoire de la première manche, et elle, laissait ses inquiétudes s’évanouir par elles même ; mieux valait ne pas trop argumenter sous peine de potentiellement se louper et de faire pire que mieux. Romy lui avait plutôt demandé un service en sentant son téléphone vibrer dans sa poche, mais devancée par Lonnie elle n’avait pas eu le temps de demander quoique ce soit que ce dernier mettait en avant une possible envie de McNuggets. Sauf que non. S’il quittait cet appartement Romy ferait officiellement le premier craquage nerveux de la journée, et il en était tout bonnement hors de question. D’une voix ferme, les bras bien décidés à ne pas le laisser filer plus loin que le pas de la porte, elle avait laissé planer une menace pas le moins du monde prise au sérieux par le flic qui répliquait dans un sourire amusé : « Pour cette nuit ou pour toujours ? » Un peu des deux. Mais cette nuit était le minimum. Alors qu’elle fronçait les sourcils pour la forme, Lonnie avait glissé ses lèvres contre les siennes, lui précisant ensuite : « Parce que pour la nuit, c’est romantique. Pour toujours, c’est flippant. » La petite blonde haussait doucement les épaules, prenant un air faussement sérieux pour répondre "Tu dis ça pour le moment, puis à un moment, syndrome de Stockholm, tout ça tout ça ..." Et oui, elle s'estimait légitime à l'idée de pouvoir en rire parce que son boulot lui faisait voir des horreurs. Ou alors elle avait un humour douteux. Peut être un mélange des deux. Qu'importe. Lonnie revenait avec les pizzas, et tandis qu'il la faisait sortir de sous sa montagne de pilou, le flic lui annonçait participer à un tournoi de rugby en guise de nouvelle du jour. Bien. Réjouissant. Non. Les chances pour qu'il n'en revienne avec un oeil au beurre noir étaient hautement élevées, sans compter celles de se casser quelque chose. Romy avait beau bien aimer ce sport (ou du moins, faisait plaisir à son père en assistant à des matchs) elle ne pouvait s'empêcher de craindre pour la belle gueule de son cher et tendre, et si pour le moment elle usait de la moue boudeuse, elle risquait potentiellement de ne pas le ménager en épongeant ses égratignures d’antiseptique s'il venait à se blesser, l'air de dire "je t'avais prévenu". « Tu sous-entends que je me débrouille mal au rugby ? » Teuteuteu. Non, pas du tout. Et si elle n'avait pas eu une part de pizza dans la bouche elle aurait clairement répliqué. « Je suis un très bon joueur malgré mon petit gabarit … même si je prends vite des coups parce que les pompiers sont supers grands… » Le sourcil arqué, Romy jaugeait Lonnie du regard, penchant la tête sur le côté. Face à un pompier il ne devait sûrement pas faire le poids, et raison de plus pour laisser tomber les placages et barbaries venues de l'autre bout du continent à d'autres. "J'ai pas dit ça. Je dis juste que si jamais tu reviens tout cassé tu viendras pas te plaindre. Et je ne joue pas aux infirmières." Elle en aurait presque ajouté un "pas comme l'autre fois" mais peu désireuse de ramener de l'huile sur le feu alors que le moment était si parfait, elle se taisait. Emmitouflée dans son plaid, la petite blonde n'avait laissé dépasser que son visage pour se nourrir, et bien qu'elle soit consciente que le pauvre Lonnie devait se demander pourquoi il avait accepté de troquer une soirée tranquille pour une autre en compagnie d'une boule de pilou, ce dernier tenait le rôle de moitié parfaite en glissant sa main contre sa cuisse, comme pour lui insuffler un semblant de force morale. Il proposait d'ailleurs de l'aider à nouveau, à commencer par le tri de toute la paperasse qui s'entassait sur la table basse ... mais non. Romy avait d'autres projets. « Sauf si tu me demandes de monter un meuble Ikea… » Un demi sourire lui étirait le coin des lèvres alors qu'elle se laissait retomber contre lui, repue de la seule et unique part de pizza qu'elle avait prise ; estomac noué plus qu'appétit d'oiseau. "Je te demanderais jamais de faire ça, puisque c'est mon guilty pleasure. Les instructions approximatives et les huit modèles de vis, j'aime beaucoup." Un brin maso, Romy disait pourtant la vérité. Elle adorait passer ses après midi à monter des meubles à chaussures, mais peut être aussi qu'il avait jusqu'à maintenant toujours s'agit de mobilier pour 'extension de son dressing qu'elle se montrait si enthousiaste. Qu'importe. La conversation se recentrait rapidement sur la fameuse que la blondinette avait en tête, à savoir : trouver un film sympa pour passer la soirée (et certainement ne pas le regarder) mais si c'était elle qui s'y attelait il y avait des chances pour que le choix de la perle rare dure des heures. « Hum … Je présélectionne par genre ou tu m’accordes le western ce soir ? » Jusqu'à présent elle avait réussi à échapper aux Westerns, et bien que d'ordinaire Romy avait une confiance aveugle en Lonnie, sur ce coup elle était un peu dubitative et pas forcément certaine d'apprécier. "Si je m'endors devant tu m'en veux pas ?" demandait elle alors dans un oui tacite, ses paupières se fermant déjà d'elles même tandis qu'elle se laissait aller dans le moelleux des coussins. Elle n'était pas à grand chose de céder à l'appel des bras de Morphée, et tandis que raisonnait la berceuse de bonne nuit les petits dans son esprit, l'idée d'en savoir plus sur la journée du Hartwell (déjà pour la tenir éveillée et ensuite car elle s'y intéressait vraiment) passait la barrière de ses lèvres, l'idée de se contenter du tournoi de rugby ne lui convenant pas vraiment. « Y’a un dossier en ce moment sur lequel j’interviens … il est compliqué. » Ah ? Fronçant les sourcils, Romy se relevait d'un quart, entrouvrant son plaid pour l'inviter à délaisser la réalité et revenir dans une sorte de demi bulle. La pizza était de toute façon bien meilleure froide. A son sens du moins. « Une mère de famille qui aurait tué ses enfants avant de foutre le feu à la baraque. Du moins c’est ce qu’on en tire aujourd’hui mais on ne veut pas se précipiter. » Lonnie venait de choisir un film, et alors que sa main était glissée dans la sienne, la petite blonde y effectuait une douce pression avant d'entremêler leurs doigts dans un geste qu'elle voulait réconfortant. "Je suis désolée." soufflait elle doucement, sachant pertinemment qu'il s'agissait de son boulot, mais s'il lui en parlait c'est que tout ça devait le travailler. Et il y avait de quoi. "Qu'est ce qui peut vous faire penser qu'elle aurait fait quelque chose de ce genre ? C'est pas anodin.." Et carrément horrible, même. Romy n'osait pas imaginer le pourquoi du comment cette femme en était venue à commettre l'irréparable sur trois personnes, elle comrpise, et bien que Lonnie ne soit pas là pour parler boulot, si elle pouvait le décharger d'une partie du poids qui pesait sur ses épaules en lui permettant de se changer les idées elle le ferait. Et plutôt deux fois qu'une.
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Dans cette relation nouvelle Romy tenait souvent le rôle de la petite boule d’énergie insufflant suffisamment de bonheur dans la tête du flic pour qu’il affronte de longues journées remplies de paperasse souvent inutile et de dossiers dont il ne voyait jamais le bout. Lui avait une position plus calme par rapport à la blonde, essayant de faire de son mieux pour calmer les nefs dans la conseillère quand celle-ci tirait trop sur la corde. Ce soir les rôles étaient inversés, et Lonnie n’avait pas eu de mal à se glisser aux côtés de la jeune femme pour tenter de calmer sa nervosité, réveillant tout de même ses propres angoisses de la savoir enfermée dans un cycle infernal de dossiers à remplir. Les bras encerclés autours de Romy et la certitude que cette dernière finirai par s’endormir à un moment ou à un autre, le flic avait resserré son étreinte pour lui faire comprendre qu’il ne comptait pas l’abandonner pour la nuit et encore moins lui remplir la tête avec des problèmes qui ne feraient qu’accentuer son sentiment de nervosité. Il se contenterait des mots rassurant de la blonde plutôt que de chercher la petite bête ce soir, conscient qu’il n’en fallait pas beaucoup pour que Romy explose et laisse tout tomber. Il aurait tout fait pour permettre à la blonde de ne pas quitter son cocon de confort, et aller chercher les pizzas sur le pas de la porte n’était pas une grande épreuve, à moins de les faire tomber à peine le livreur parti le flic ne se mettait pas franchement en danger. Déposant un léger baiser sur les lèvres de Romy en prétextant que de le tenir enfermé ici pour la nuit était bien vu, mais que quelqu’un finirai bien par donner l’alerte si il ne donnait plus de signe de vie. « Tu dis ça pour le moment, puis à un moment, syndrome de Stockholm tout ça tout ça… » Le livreur avait été fortement surpris de voir apparaître devant lui la silhouette souriante du flic qui n’avait pas eu le temps de répondre à la blague lancée par Romy avant d’enclencher la poignée pour accueillir les pizzas. A peine la porte refermée il avait enfourné dans sa bouche un part plus que généreuse sans pour autant arrêter de sourire comme un idiot, chose inévitable dès que la petite blonde entrait dans son champ de vision. « J’espère au moins que ta cave est confortable et que tu me laissera le droit à la lumière du jour. » Ils en riaient, peu soucieux des oreilles traînantes du livreur qui devait encore se trouver derrière la porte et qui ne devait rien comprendre de cette discussion. Orientant le sujet sur autre chose, sous peine de voir débarquer la police d’une minute à l’autre, Lonnie en avait profité pour glisser une information bénigne sur un prochain match de rugby opposant les pompiers aux policiers et qu’il comptait bien gagner cette année pour ne pas être de nouveau ridicule. Le bleu s’était laissé happé par une vision sordide de son corps coincé entre deux pompiers ne voulant absolument par perdre, et même si il se débrouillait assez bien pour passer entre les lignes et courir comme un dératé il n’en restait pas moins que Lonnie n’avait pas la carrure d’un grand athlète. Il avait posé les cartons de pizza en équilibre sur la table basse avant de glisser une main sous le plaid en faire sortir Romy dont l’estomac devait crier famine. « J’ai pas dit ça. Je dis juste que si jamais tu reviens tout cassé tu viendras pas te plaindre. Et je ne joue pas aux infirmières. » Il était vrai que la blonde était plutôt du genre à appuyer là où ça fait mal pour prouver qu’elle avait raison depuis le début plutôt que de chouchouter un Lonnie touché dans sa virilité par une nouvelle défaite. « Mince, je vais devoir changer de cadeau de noël alors… » Sourire taquin sur les lèvres le bleu avait avalé sa deuxième part de pizza alors que Romy dévorait à toute vitesse une grosse moitié de la sienne. Il souriait comme un idiot devant cette répartie pleine de sous-entendu mais qui évoquait, tout de même, la grande possibilité de passer noël avec la blonde plutôt que tout seul dans son bureau à ranger des papiers comme il l’avait été les fois précédentes, et il n’en fallait pas plus pour rendre Lonnie heureux. Assez heureux pour déposer sa main sur la cuisse de la jeune femme, avouant être un très mauvais bricoleur et ne pas savoir quoi faire des instructions suédoises présentes sur toutes les notices Ikea et qui représentaient toujours un seul bonhomme souriant alors que c’était clairement le rôle de toute une équipe que de monter une armoire. « Je te demanderai jamais de faire ça, puisque c’est mon guilty pleasure. Les instructions approximatives et les huit modèles de vis, j’aime beaucoup. » Elle s’était laissé retombée aux côtés du flic qui n’avait pas hésité à l’entourer encore une fois de ses bras tout en replaçant le plaid sur ses épaules pour ne rien laisser apparaître d’autre que leur visage. « T’as toujours été un brin masochiste alors, c’est bon à savoir. » Lonnie avait déposé un baiser sur le sommet de son crâne avant d’afficher un demi-sourire, ce genre de taquineries faisant uniquement parties de son plan pour que Romy tombe folle amoureuse de lui, un plan en construction donc mais qui impliquait de savoir choisir parfaitement les films à regarder – même si la blonde finirai sans doute par s’endormir. Pour parfaite cette soirée il ne manquait plus que des cowboys, deux trois braquages de banque sous fond de musique stressante, et un shérif qui passait plus de temps à fumer qu’à résoudre des crimes. La main sur la télécommande et l’autre entourant toujours la blonde Lonnie avait presque quémandé le droit de choisir un bon vieux John Wayne plutôt que de passer trois heures à faire défiler le catalogue devant ses yeux. « Si je m’endors devant tu m’en veux pas ? » Non. Il ne lui en voudrait jamais de privilégier un sommeil réparateur à une soirée netflix dont il ne connaissait pas encore tous les codes sociaux, mais au moins elle avait le mérite d’être honnête, et alors que le bleu haussait un sourire sur ses lèvres en faisant défiler la catégorie afin de trouver la perle rare, il balaya ses doigts contre la peau de Romy dans un geste tendre qui devenait de plus en plus habituel. « Je vais en choisir un moyen du coup… » Parce qu’il n’était pas sûr de rester éveillé lui-aussi, même si les westerns restaient toujours une valeur sûre Lonnie se sentait plus que confortable, assis là dans ce canapé avec Romy à ses côtés. Plus pour repousser le sommeil que pour faire la conversation, bien qu’il était toujours heureux de partager son quotidien avec la blonde, le flic avait balancé la bombe de ce dossier sur lequel Tad et lui bossaient en ce moment, préférant taire les détails de cette affaire pour ne pas que cette soirée ne tourne en ‘faites entrer l’accusé’. « Je suis désolée. » Il n’y avait pas de quoi l’être, et Romy n’était en rien responsable des faits et gestes des suspects dont l’histoire échappait encore à l’équipe des affaires familiales, mais au moins elle se montrait compatissante en exerçant une petite pression sur la main de Lonnie avant d’entremêler ses doigts aux siens. « Merci… c’est pas une affaire simple alors j’espère qu’on arrivera à dénouer le sac de nœuds avant de faire plus de mal que de bien. » Le générique se lançait et le flic avait fait retomber la télécommande à ses côtés alors qu’il s’enfonçait un peu plus dans le canapé, accueillant toujours le corps de Romy contre le sien. « Qu’est-ce qui peut vous faire penser qu’elle aurait fait quelque chose de ce genre ? C’est pas anodin. » Ça ne l’était clairement pas, mais le flic avait encore du mal à faire toute la lumière sur cette histoire malgré les paroles d’Anwar qui lui avait conseillé de prendre du recul pour ne pas juger trop vite une personne qui pourrait être innocente. « Les gamins sont pas morts dans l’incendie, ils l’étaient avant d’après le légiste. » Tad, donc. « La mère refuse de parler ne serait-ce qu’au psy et le père est aux abonnés absents. » Faisant toujours glisser le bout de ses doigts contre la peau de la jeune femme Lonnie s’était redressé un chouïa pour capter le regard de Romy. « T’en fais pas, ok ? Si tu me persuade que tu arrives à gérer tout ça – il désigna du menton les piles de papiers toujours posées sur la table basse – laisse-moi te convaincre que j’arriverai à régler cette histoire. » Parce que pour rien au monde il ne voulait inquiéter Romy avec de sordides dossiers encore bien trop frais et pour sur lesquels il n’avait encore aucune emprise. Dans un souci de bien faire Lonnie avait déposé ses lèvres sur le sommet du crâne de la conseillère dont les yeux fatigués étaient prêt à se fermer pour les prochaines quarante-huit heures. « Merci pour la pizza, et pour la soirée. J’avais besoin d’être avec toi. » Et il en avait de plus en plus besoin, Romy ayant créée chez lui une nouvelle sensation de manque qu’il ne voulait pas assouvir.
Romy plaisantait à peine en expliquant au Hartwell qu’elle refermerait le verrou de l’appartement si toutefois il voulait le quitter cette nuit, car non. Elle avait besoin de lui après s’être épuisée toute la journée sur une fourmilière de paperasse en retard qui accompagnait l’audience prochaine de Gail, et si ses yeux n’étaient ouverts que par miracle, elle laissait tomber l’idée de battre des cils pour le retenir au profit d’un espoir de le voir développer un syndrome de Stockholm une fois pris en otage. « J’espère au moins que ta cave est confortable et que tu me laissera le droit à la lumière du jour. » Elle esquissait un demi-sourire, son estomac se réveillant soudainement à la vue des pizzas ramenées par le flic ; un combo parfait. « Si je devais t’enfermer quelque part ce serait dans mon lit et oui, il est confortable. T’auras même droit aux rayons du soleil. » Si toutefois il arrivait à se batailler avec son armée de fringues pour espérer en capter quelques-uns. La partie dressing devenait de plus en plus imposante, et sûrement que rien n’irait en s’arrangeant tant l’idée de lui laisser un tiroir commençait à germer dans son esprit. Ils étaient ensembles depuis quelques semaines … c’était suffisant pour passer cette étape, non ? Puis un bout d’armoire n’engageait à rien, et serait bien plus pratique pour eux que de trimbaler leurs affaires respectives à chaque soirée ou presque. Romy était de toute façon bien trop usée pour tenir une réflexion dessus maintenant, et loin d’elle l’idée de ruiner l’arrivée des tant attendues pizza avec ce sujet. Elle avait agrippé une part sans trop se faire prier, même si Lonnie s’était risqué à une annonce qui n’enchantait pas des masses la gamine paniquée qu’elle était par nature. Du rugby. Avec les pompiers. Autant se contusionner dès le départ et s’épargner la boucherie. La petite blonde plaisantait à peine en expliquant qu’elle ne jouerait pas (encore) aux infirmières, car elle fronçait les sourcils plus par crainte que par mécontentement. Que le flic s’y habitue elle le mettrait potentiellement sous verre si elle pouvait. « Mince, je vais devoir changer de cadeau de noël alors… » Elle lui glissait un regard, les lèvres pincées. Oh non tu ne t’en tireras pas avec un sourire, Lonnie Hartwell. « Tu sais, toi, en état de marche et sans bleus sur le visage ça sera mon plus beau cadeau de Noël. » Autant annoncer la couleur : elle serait potentiellement pénible si jamais elle devait à nouveau le retrouver avec la lèvre fendue et les côtes fêlées. Sûrement même. « Mais je te fais confiance. » Oui, c’était un test. Et oui, si Lonnie lui répondait un simple « t’inquiète » il y avait des chances qu’elle lui colle son poing sur l’épaule. Non pas qu’elle ait besoin d’être rassurée mais presque. Lui qui avouait ensuite ne pas être bon bricoleur ne pouvait décemment pas miser uniquement sur le fait de courir vite pour échapper à une tonne de muscles de pompiers. Elle avait failli rétorquer que monter une commode Ikea était bien moins dangereux que d’aller se confondre dans une mêlée, mais se retint, préférant avouer qu’elle était familière avec les instructions en suédois (voire qu’elle les appréciait) et qu’il n’aurait jamais à s’y coller si elle était dans le coin. « T’as toujours été un brin masochiste alors, c’est bon à savoir. » Il lui déposait un baiser sur le sommet du crâne, dans un geste qui suffisait à faire redescendre un peu la boule de nerfs qu’elle était depuis ce matin. De son côté elle se blottissait, se roulait presque en boule alors que son bras glissait autour de lui. « Clairement. J’ai même installé le parquet ici. J’ai adoré me prendre des échardes. » Pas exactement, car en vérité elle avait commencé puis appelé Caleb à la rescousse dix minutes plus tard, mais l’intention était louable. Lonnie lui demandait ensuite si un programme Western ne la dérangeait pas, et la réponse était non. Elle voulait lui faire plaisir, et quand bien même vu son degré de fatigue il y avait de fortes chances pour que Morphée vienne la cueillir au premier gros plan sur un revolver agité à vive allure. « Je vais en choisir un moyen du coup… » Joignant le geste à la parole, il faisait défiler la sélection avant de trouver ce qu’il cherchait, laissant par la même sa main libre glisser sur la peau de la blondinette dans un geste empli de douceur et qui l’apaisait énormément. Exception faite du moment où il lui annonçait finir potentiellement en crêpe entre deux pompiers, la soirée était plus que parfaite, mais alors que Romy cherchait à en savoir plus sur la journée du Hartwell, ce dernier balançait une bombe sur un dossier plus que délicat. Il ne lui en avait pas fallu plus pour chasser le sommeil et lui rendre les idées claires, et sans trop savoir quoi faire pour le décharger à son tour, elle se désolait de le voir empêtré dans cette situation. C’était déjà un bon début. « Merci… c’est pas une affaire simple alors j’espère qu’on arrivera à dénouer le sac de nœuds avant de faire plus de mal que de bien. » pas simple était sans doute un euphémisme, et Lonnie devait avoir bien du mal à faire lumière sur ce comportement que l’être humain ne devrait pas avoir à intégrer. La jeune femme relevait le menton, déposant un baiser à la naissance de sa mâchoire avant de poursuivre avec prudence. Elle ne le forcerait pas à en parler, mais si il avait besoin elle était là. Et ne dormait plus. « Les gamins sont pas morts dans l’incendie, ils l’étaient avant d’après le légiste. » Romy fronçait les sourcils, se demandant s’il s’agissait de Tad avant de se dire qu’il existait une bonne dizaine de légistes en ville. Et là n’était pas le sujet. « La mère refuse de parler ne serait-ce qu’au psy et le père est aux abonnés absents. » Si elle est effectivement coupable elle doit se sentir rongée par une montagne d’émotions diverses, et expliquer son geste ne relève pas de l’évidence même. Du moins elle imaginait. « T’en fais pas, ok ? Si tu me persuade que tu arrives à gérer tout ça – et par tout ça il désignait du menton les piles de papiers posées sur la table basse – laisse-moi te convaincre que j’arriverai à régler cette histoire. » Oh la régler il la réglerait, mais au détriment de quoi ? Elle savait (tout comme lui, savait) qu’il y avait parfois des dossiers qui retenaient toute l’attention, qui réclamaient un investissement qu’ils ne pourraient jamais donner sans devoir y laisser des plumes, et alors qu’elle se redressait pour prendre son visage entre ses mains et capter toute son attention, Lonnie semblait se persuader que cette parenthèse suffirait à lui faire recharger les batteries. Elle l’espérait. « Merci pour la pizza, et pour la soirée. J’avais besoin d’être avec toi. » Romy s’approchait pour laisser brièvement ses lèvres frôler les siennes, ses doigts se glissant dans sa chevelure un instant. Elle s’inquiétait, et cela pouvait se voir comme le nez au milieu de la figure, et pourtant elle essayait de prétendre le contraire d’une voix douce. « Moi je ne bouge pas. Et je te fais confiance. » C’était la seconde fois qu’elle le disait ce soir, mais, parce qu’il y avait toujours un mais qu’elle avait tenté de retenir le plus possible ... « Je vais pas pouvoir m’empêcher de m’en faire. C’est un coup à te filer des cauchemars et j’ose pas imaginer ce que t’as vu. » Ce qu’il devait voir quotidiennement, d’ailleurs. Les rapports d’autopsie, les dépositions, les expertises techniques … l’horreur avait du défiler sous ses yeux et avec l’envie de secouer la mère pour lui arracher des aveux. « T’as beaucoup sur les épaules. Beaucoup trop. » Et si aucun moment n’aurait été parfait pour chambouler la vie du flic et vouloir faire libérer sa mère de prison, elle se doutait bien que ce dossier en particulier à cette période particulière … c’était sans doute too much. Cette situation leur avait toutefois permis de se rencontrer, et c’est sans doute ce qui poussait Romy à se montrer si prévenante et à l’écoute. Malgré la fatigue qui s’accumulait et l’envie de disparaître dans son lit pour ne jamais plus réapparaître, la petite blonde avait envie d’être présente, car Lonnie lui donnait le sentiment d’exister différemment depuis quelques semaines, et elle en était définitivement mordue.
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Lonnie ne voulait quitter ce cocon de réconfort pour rien au monde, et il avait retrouvé un goût au bien-être grâce à la présence de la blonde dans sa vie, un sentiment longtemps égaré et dressait toujours un sourire sur son visage dès qu'il pensait ne serait-ce qu'un instant à une potentielle soirée avec Romy. Tout était réunis pour que cette relation se déroule parfaitement bien et le flic avait cette tendance à vouloir mettre toutes les chances de son côtés pour ne pas perdre l'attention ou l'affection de la conseillère. Sans dire qu'il était déjà tombé amoureux d'elle le bleu ne pouvait cependant pas contredire les sentiments naissants dans sa poitrine qui le poussaient à donner toujours plus de lui-même pour entretenir cette flamme qui le tenait au chaud depuis des semaines. Pour le coup, passer toute une vie cloîtrée chez la jeune femme ne lui semblait même pas être une mauvaise idée tant qu'il pourrait se réfugier dans ses bras dès qu'il le voulait. «Si je devais t’enfermer quelque part ce serait dans mon lit et oui, il est confortable. T’auras même droit aux rayons du soleil. » Dans un pincement de lèvres amusé Lonnie avait fait taire une remarque non sans sentir le rouge lui monter aux joues alors qu'il rejoignait le salon pour déposer les victuailles sur un coin de table basse. « Seriez-vous en train de m'aguicher mademoiselle Ashby ? » Autant jouer les naïfs jusqu'au bout en laissant traîner un sourire taquin sur ses lèvres alors qu'il s'emparait d'un morceau de pizza pour l'enfourner dans sa bouche plus vite que le goûter d'un gamin affamé. La relation s'étirait déjà depuis quelques semaines et le flic s'imaginait très mal devoir tirer un trait sur cette sensation de bonheur nouvelle mais nécessaire, et si cela voulait dire faire tout son possible pour permettre à la blonde de récupérer un peu de sommeil salvateur alors il était prêt à tous les sacrifices. Harvey avait déjà eu un avant goût de ce dévouement qui attachait le flic à la conseillère, et si Romy n'y avait pas été de main morte pour lui faire comprendre qu'elle refusait de le retrouver une nouvelle fois dans ce genre de situation Lonnie ne pouvait pas s'empêcher de croire qu'elle était aussi attaché à lui qu'il ne l'était à elle. Rassurant, d'une certaine façon, même si elle n'avait pas lésiné sur l'antiseptique et les froncements de sourcils. Dériver la conversation sur le tournoi de rugby n'avait pas été la chose la plus intelligente à faire, la jeune femme s'inquiétait déjà de devoir rejouer les infirmières alors que Lonnie prenait place sur le canapé, une main sous le plaid pour tirer Romy de son cocon de douceur. « Tu sais, toi, en état de marche et sans bleus sur le visage ça sera mon plus beau cadeau de Noël. » Elle n'avait pas tord d'appuyer encore un peu sur cette histoire entre les frères Hartwell qui avait mis Lonnie dans l’embarras et forcer Romy à prendre conscience de l'attachement qu'elle éprouvait envers le flic d'une façon peu conventionnelle. Il aurait voulu répondre quelque chose pour lui montrer qu'il avait compris, que cette fois était la dernière, mais les mots ne voulaient pas franchir la barrière de ce lèvres au contraire d'un maigre sourire qu'il afficha, faute de mieux. « Mais je te fais confiance. » Le flic pouvait sentir la toute petite pointe de tension dans la voix de la blonde et il était hors de question de la mettre en colère ce soir. Revêtant son costume de petit ami parfait le bleu avait simplement répondu par un baiser volé et une main filtrant lentement avec la cou de la blonde. « Si je sens que les pompiers jouent comme si c'était la finale de la coupe du monde je prétexterais une crampe, promis. » Si l'humour avait toujours été un moyen pour le flic de se débarrasser d'une mauvaise situation il espérait cependant ne pas avoir mis de l'huile sur le feu en énervant encore plus une Romy déjà profondément inquiète de le voir revenir couvert de bleus et de coups. Laissant retomber son corps sur le canapé, totalement repu par les deux morceaux de quatre fromages avalés à la vas-vite, Lonnie avait accueillit avec tendresse le corps de la blonde contre le sien, l'entourant d'un bras alors qu'elle en faisait de même, créant ainsi un cocon de plénitude qu'il n'aurait échangé contre rien au monde. Tout en déposant ses lèvres sur le sommet du crâne de Romy, le flic avait complètement avoué son inhabilité à construire un meuble, et cela avait même été le critère principal de sa recherche d'appartement (à savoir 'meublé'), non sans relever le caractère masochiste de la conseillère qui devait prendre un plaisir certain à déchiffrer les instructions suédoises. « Clairement. J’ai même installé le parquet ici. J’ai adoré me prendre des échardes. » Sans quitter sa position Lonnie avait pourtant jeté un vif coup d'oeil à la boiserie de la pièce, homogène et sans défaut, renforçant l'idée que Romy serait donc en charge du montage des meubles si ils décidaient un jour de franchir un nouveau cap dans leur relation. « Je suis très impressionné, c'est un très beau parquet. » Elle avait plus d'une corde à son arc et Lonnie appréciait de savoir la blonde aussi indépendante, un trait de caractère qu'il partageait mais qui était mis à mal depuis sa relation avec Romy tant il avait besoin d'elle pour se sentir un minimum bien dans sa journée. Zappant de films en films jusqu'à trouver un western qui n'était pas le meilleur ni le moins bien le flic avait laissé glisser ses doigts contre la peau de la blonde pour parfaite cet instant, un geste devenu complètement habituel et qu'il ne contrôlait même plus. Mais si elle voulait l'entendre parler de son quotidien autrement que dans cette déclaration sur le tournoi du rugby, auquel il n'était même plus sur de participer, Lonnie avait déballé son dernier dossier récent qui n'avait rien d'agréable. Ses deux enfants n'étaient pas morts dans l'incendie de leur maison, et si la mère refusait toujours de parler Lonnie était pourtant sûr qu'elle n'était pas toute rose dans cette histoire, et c'est ce qui raccourcissait ses nuits dernièrement, Romy avait du le regarder lors de l'un de ses passages chez elle. La tête posée contre le canapé mais la main ne quittant pas la peau de la blonde, Lonnie avait évoqué les différentes parties de ce dossier comme pour se délester d'un poids, quand bien même il n'avait pas du tout envie de le reporter sur les épaules de sa bien aimée. Il se voulait rassurant, faisant comprendre à Romy qu'il arriverait à gérer tout ça et que la lumière serait enfin faite sur cette histoire, même si ça devait lui coûter des nuits sans sommeil et des heures en plus. Cependant il avait accueillit avec sérénité le baiser de la blonde, rassurant, nécessaire. Le regard maintenant plongé dans celui de la conseillère le flic se laissa guider par ses mains alors qu'elle prenait son visage entre ses mains, jouant à les mèches de ses cheveux dans un geste qui lui arracha quelques frissons de bien-être. De son côté, et pour prouver à Romy qu'il appréciait ce moment et l'attention qu'elle portait à son affaire, il avait fait glisser ses mains jusque dans le dos de la blonde, l'enserrant doucement. « Moi je ne bouge pas. Et je te fais confiance. » Encore heureux qu'elle n'avait pas l'intention de bouger, il aurait officiellement tout envoyé valser si ça avait été le cas. « De toute façon je ne te laisse plus partir. » Ce soir, demain, jamais. Sourire aux lèvres le bleu avait déposé son front contre celui de la blonde un court instant avant d'y déposer un baiser. « Je vais pas pouvoir m’empêcher de m’en faire. C’est un coup à te filer des cauchemars et j’ose pas imaginer ce que t’as vu. » Des tonnes de choses, bonnes comme moins bonnes, mais ça n'était ni le lieu ni le moment d'en parler. « Je sais, et je te demande pas d'effacer ton inquiétude … la mienne ne partira pas non plus. » Tout deux avaient beaucoup trop sur les épaules, et tout deux étaient bien trop têtus pour l'admettre, mais Lonnie avait ce sentiment que la blonde n'était pas en train de lui dire ça simplement pour se faire bien voir. Non, elle était sincère, et c'est ce qui rendait ce moment encore plus à important aux yeux du bleu. « T’as beaucoup sur les épaules. Beaucoup trop. » Oui, sûrement. Mais ne l'empêcherai jamais de faire son boulot jusqu'au bout, et Romy le savait aussi bien de lui. Lonnie s'était laissé glisser sur le canapé pour s'y allonger complètement en prenant soin d'entraîner doucement la conseillère avec lui, blottit tout contre lui elle n'aurait plus de raison de s'en faire, du moins pour ce soir. « Dit-elle... une tonne de papiers sur sa table basse et un manque de sommeil certain. » Le film continuait de tourner en arrière plan mais ni l'un ni l'autre n'avaient vraiment suivi l'histoire, le bruit de fond suffisant à cette soirée où le flic avait juste besoin d'être avec elle, rien de plus. « Arrêtons d'y penser pour ce soir. » Il ne voulait pas la lâcher, sa main n'ayant jamais quitté la peau de la blonde qui devenait comme contact vital pour le rouquin. « Raconte moi un détail de ton enfance, quelque chose de sympa. Je veux tout savoir de toi Romy Ashby, histoire de mettre toutes les chances de mon côté pour que tu tombes folle amoureuse de moi. » L'était-il déjà lui-même ? Peut-être, sans doute. Il était encore bien trop tôt pour le dire mais Lonnie ne pouvait pas faire taire la petite voix dans sa tête lui dictant que la blonde était la bonne et qu'il ne faudrait jamais la laisser partir.
Elle ne l'aurait pas vraiment enfermé si toutefois Lonnie préférait rentrer chez lui ce soir, mais la vérité était qu'elle en aurait été attristée. Romy s'était faite à l'idée de passer ses nuits en la compagnie du flic, et après une journée aussi compliquée que celle ci, la petite blonde usait de la menace sans le moindre scrupule pour le faire rester auprès d'elle. « Seriez-vous en train de m'aguicher mademoiselle Ashby ? » Oui. Un demi sourire lui naissait au coin des lèvres alors que de sous son plaid, elle voyait les boîtes en carton arriver sur la table basse. "Complètement." La jeune femme l'avouait sans détours, tout en sachant pertinemment qu'elle n'avait pas besoin de minauder pour le faire prolonger son séjour dans l’appartement, mais faire rosir les joues du Hartwell avait quelque chose de satisfaisant. Se saisissant d'une part de pizza après s'être fait tirer de sa tanière, la petite blonde profitait de ce moment de flottement pour reprendre des forces. Un repos de courte durée. Lonnie lui avouait prendre part à un tournoi de rugby qui opposerait sa brigade aux pompiers. Mouais. Loin d'elle l'envie de se la jouer rabat joie et petite amie un brin trop protectrice, mais Romy émettait toutefois de gros doutes sur la capacité du flic à s'en tirer indemne, et ... si ce n'était pas l'occasion pour elle de remettre sur le tapis la fois où il lui était revenue avec une lèvre fendue et une côte fêlée, elle avait pourtant eu le cerveau en vrac ce jour là et l'envie de le placer sous cloche. Pour Noël elle le voulait en un seul morceau, et malgré son maigre sourire et un baiser volé elle ne se laisserait pas avoir si facilement. « Si je sens que les pompiers jouent comme si c'était la finale de la coupe du monde je prétexterais une crampe, promis. » Elle fronçait les sourcils, l'air de dire "t'as intérêt" car c'était le cas. Il avait tout intérêt à lui revenir intact ou presque, mais pour l'heure ils n'en étaient pas là, et alors que Romy profitait de leur étreinte pour avouer qu’elle n’aurait jamais besoin de lui pour relever ses manches (bien qu’elle quémanderait une paire de bras supplémentaires en moins de temps qu’il ne le fallait pour le dire) la jeune femme découvrait par la même que Lonnie n’était pas bricoleur pour un sou, et sans qu’elle ne sache trop l’expliquer elle trouvait ce fait attendrissant ; et sûrement qu’elle en était dans cette phase de leur relation où tout ce qu’il pouvait dire où faire était incroyablement mignon. Guimauve. « Je suis très impressionné, c'est un très beau parquet. » Elle relevait le menton, sans trop savoir s’il se moquait où s’il était sérieux. Dans le doute elle préférait penser qu’il était vraiment soufflé par ses talents car elle-même ne s’était pas reconnue à passer son weekend en compagnie d’une scie et d’une masse sans même Netflix pour lui faire passer le temps ; il faut dire que de faire disparaître le linoléum laissé par Isla motivait pas mal. La blondinette n’avait de toute façon pas vraiment le temps ni l’envie de s’épancher sur la beauté du nouveau revêtement, puisque le flic venait de lancer le film … et un nouveau sujet de conversation. Le dossier sur lequel il travaillait semblait être plus que compliqué. L’un de ceux qui vous tenait éveillé pendant des jours et soulevait des dizaines et des dizaines de questions. Elle n’y était jamais confrontée directement, mais pouvait comprendre, alors du mieux qu’elle le pouvait elle lui manifesterait son soutien. Dans une étreinte, un baiser, un geste tendre, la petite blonde avançait qu’elle ne comptait pas le lâcher d’une semelle ; ce qui était déjà vrai avant mais qui l’était d’autant plus aujourd’hui. « De toute façon je ne te laisse plus partir. » Un sourire au coin des lèvres, Romy se confortait dans la douceur des bras du Hartwell, répondant toutefois : « On se kidnappera mutuellement alors, ça facilitera les choses pour le syndrome de Stockholm » pour dédramatiser un peu cette conversation déjà bien trop riche, mais son instinct reprenant le dessus, elle lui confiait s’inquiéter. « Je sais, et je te demande pas d'effacer ton inquiétude … la mienne ne partira pas non plus. » Romy fronçait les sourcils, sachant pertinemment où il voulait en venir. Pour toute réponse elle le serrait un peu plus contre elle, laissant son nez frôler le sien dans un geste qui compensait par sa douceur. Le flic aurait la tête qui exploserait sûrement avant la fin de l’année avec tout ce qu’il devait gérer. Entre la possible libération de Gail, Harvey qui n’en faisait qu’à sa tête et ce dossier … la pression devait être immense, et la petite blonde aurait vraiment aimé pouvoir le décharger. « Dit-elle... une tonne de papiers sur sa table basse et un manque de sommeil certain. » Il les avait fait basculer, prenant tout l’espace offert par le canapé pour créer leur bulle. Romy ne s’y était pas opposée bien au contraire. Ramenant le plaid sur eux elle se blottissait contre Lonnie, occultant complètement le fait que le film tournait dans le vide. Ni l’un ni l’autre ne regardait de toute façon. « Oui mais on ne parle pas de moi. » Et c’était facile, mais Romy avait tendance à se placer dans le retrait le plus total lorsqu’il s’agissait des personnes qui comptaient le plus pour elle, et ces derniers temps, le Hartwell figurait en tête ou presque. Il y aurait toujours sa famille dans un coin de son esprit, mais égoïstement depuis quelques semaines elle vivait pour elle et gardait son cocon de bonheur pour elle seule. « Arrêtons d'y penser pour ce soir. » Pour ce soir d’accord. Romy consentait dans un hochement de tête, gardant l’information de côté sans toutefois vouloir la remettre sur le tapis. Si le flic ne semblait pas être au bout du rouleau la prochaine fois … elle ferait taire ses inquiétudes. Difficilement. « Raconte-moi un détail de ton enfance, quelque chose de sympa. Je veux tout savoir de toi Romy Ashby, histoire de mettre toutes les chances de mon côté pour que tu tombes folle amoureuse de moi. » Elle souriait comme une idiote, laissant ses doigts se glisser sous son tshirt pour atteindre sa peau plutôt que le tissu. Ils n’en étaient pas encore au point des déclarations romantiques, et si elle ne prenait pas au premier degré les paroles du flic elle en comprenait toutefois qu’il souhaitait autant qu’elle que leur début d’idylle devienne une belle histoire. « T’es sur la bonne voie, Hartwell. » répliquait elle, laissant un sourire malicieux lui étirer le coin des lèvres. Il était évident qu’elle ressentait quelque chose, quelque chose qui s’était manifesté la première fois où elle l’avait poursuivie sur ce parking, mais si la blondinette était bien trop réfléchie pour oser parler d’un coup de foudre cucul digne d’un téléfilm de l’après-midi, Lonnie n’avait pas quitté ses pensées depuis leur premier rendez-vous, et ça elle n’avait aucun mal à l’admettre. « Quelque chose de sympa donc … » La petite blonde réfléchissait un instant, sans trop savoir sur quel terrain aller. Elle fourchait pas mal en laissant parfois sous-entendre que ses années passées dans la maison familiale n’étaient pas si roses qu’il n’y semblait, mais le flic avait été brisé par sa séparation avec sa mère, et à aucun moment elle ne voulait rouvrir de vieilles blessures. « Quand Simon était à l’hôpital mes parents avaient un peu de mal à se dégager du temps pour ma sœur et moi. On a pratiquement passé notre enfance chez la secrétaire de mon père, et ça a été une période un peu compliquée pour nous tous. J’avais sept ans mais je m’en souviens comme si c’était hier. » C’était à cette période précise que la relation des sœurs Ashby avec leur mère s’était arrêtée, et avec elle, la chance de nouer un lien aussi fort que les deux avaient avec leur paternel. « J’ai jamais été comme Wylda. Depuis toujours elle n’a peur de rien. D’absolument rien. Et moi j’ai peur de tout. Du coup quand notre père passait du temps avec nous il essayait d’individualiser, et on avait des moments tous les deux. » Ils en avaient d’ailleurs toujours, comme une sorte de tradition familiale qu’elle se serait bien gardée d’avoir si sa famille avait pu ne pas imploser. Romy idéalisait son père, et Lonnie devait sûrement l’avoir remarqué depuis le temps. En témoignait d’ailleurs le fait qu’ils travaillaient ensemble. « Le weekend il allait faire du surf avec ma sœur et moi j’avais les trucs chill quand ils rentraient. Ca le dérangeait même pas de m’accompagner au cinéma pour la première d’Hannah Montana. » Autant dire que de sa stature de directeur de prison, Ashby sénior s’était laissé avoir par les grands yeux bleus de sa fille et se pliait à chacune de ses envies ou presque. Un secret bien gardé qu’il espérait avoir enterré depuis ; espérait. « Un jour il a quand même décidé de m’emmener en forêt. Je devais avoir dix sept ans je crois. On a marché toute la journée et la météo est devenue pourrie. Il s’est mis à tomber des cordes, puis il y a eu une sorte de glissement de terrain on est restés bloqués dans la réserve. Heureusement il y avait une sorte de gite. Enfin, un petit gite. Tout le monde s’y est retrouvé coincés et on a dû passer la nuit là-bas entre deux couvertures récupérées in extremis et un tabouret. J’ai jamais aussi mal dormi de ma vie, mais on a passé une bonne partie de notre escale forcée à faire griller des chamallows et à jouer au tic tac toe et c’est le meilleur souvenir que j’ai avec lui. » Son plus beau souvenir d’enfance tout court, d’ailleurs.
Use the sleeves of my sweater, let's have an adventure. Head in the clouds but my gravity's centered. Touch my neck and I'll touch yours, You in those little high waisted shorts, oh. She knows what I think about and what I think about, one love, two mouths, one love, one house
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Son appartement s’apparentait maintenant à une habitation de passager tant il passait du temps chez la jeune femme, et si Jack avait toujours une gamelle pleine et une canapé sur lequel poser ses fesses Lonnie passait de moins en moins de temps chez lui et ça n'était pas pour lui déplaire. Alors de se retrouver enfermer avec Romy pendant des semaines à ne se nourrir que de pizzas n'était pas la pire des éventualités, et si la conseillère souhaitait vraiment les enfermes dans un cocon réconfortant le flic n'aurait même pas eu le courage de dire quoi que se soit. Au diable le travail et les responsabilités, il ne voulait être qu'avec elle et cette soirée était l'occasion toute trouvée pour faire le plein d'énergie. Le rouge lui était monté aux joues alors que Romy évoquait la possibilité de le garder enfermé sous la couette, ce à quoi il avait répondu un par demi-sourire en sous-entendant qu'elle était en train de le draguer. "Complètement." Bien, au moins il lui plaisait toujours et ça le rassurait un peu de savoir qu'elle ne c'était pas lassé de puis au bout de ces quelques semaines. « Je vais laisser faire alors, c'est plaisant. » Porteur de bonnes nouvelles sous forme de boîtes carrés contenant les pizzas chaudes Lonnie avait évoqué son inscription au tournoi de rugby qui devenait de plus en plus compromis au fur et à mesure des minutes tant la blonde semblait s'inquiéter de le voir revenir avec des bleus. La dernière expérience du flic en terme de bagarre ne remontait pas à si loin et si Lonnie n'avait pas arrêté de se confondre en excuses il avait pourtant été très clair qu'elle ne se contenterait pas de lui appliquer de l'antiseptique la prochaine fois qu'il rentrerait couvert de marques. Dix pompiers musclés n'étaient rien comparé à un Harvey en colère, du moins il ne s'agissait pas du même genre de bagarre. Il avait beau courir vite, le flic n'était ni le plus musclé ni le plus grand de sa brigade, et même si tous les pompiers n'étaient pas des surhommes il fallait tout de même accepter le fait qu'ils étaient du genre à ne pas prendre les tournois à la légère. Romy n'aurait pas à s'inquiéter de le savoir roulé en boule sur un coin de la pelouse à attendre que le temps s'écoule et en se tenant les genoux pour éviter de se faire marcher dessus. Non, il irait entant que spectateur en se chargeant des bouteilles d'eau et des serviettes, rien qui pourrait faire enrager la conseillère. Pour le moment il avait juste besoin de l'avoir contre lui pour oublier un peu le poids du quotidien, la jeune femme ne se faisant pas prier pour déposer son corps contre celui du flic qui avait lentement fait glisser ses doigts sur la peau de la blonde. Tout ce dont il avait besoin, là, ce soir. Un rien pouvait faire changer son humeur tant les journées s'enchaînaient, les dossiers devenant de plus en plus importants et de plus en plus compliqués. Les yeux fixés dans le vide Lonnie avait pourtant relevé un peu le regard pour admirer le magnifique parquet que la blonde avait donc posé elle-même et qui confortait le bleu dans l'idée qu'elle était du genre à ne pas demander de l'aide, mais à l'accepter quand même. Ce côté indépendant mais pas trop qui le faisait craquer à chaque fois. Le flic n'avait jamais été le plus à l'aise avec le bricolage ou la mécanique, préférant confier sa vieille voiture au même garagiste depuis des années plutôt que de lui enlever la vie dans un geste maladroit. Pas le mâle alpha donc, mais il espérait au moins que ce côté de sa personnalité la faisait craquer elle-aussi. A force d'y penser Lonnie avait de plus en plus mal à refouler cette petite voix dans sa tête hurlant à la mort qu'il était déjà bien accroché à Romy. Sans doute pour ça qu'il n'avait pas hésité à lui parler de ce dossier brûlant sur lequel il bossait en ce moment et qui était la raison de plusieurs de ses insomnies, une chose que Romy avait forcément du remarquer vu le nombre de nuits qu'il passait ici, bien à l’abri dans les bras de la blonde. Accueillant avec tendresse les mains de la conseillère contre son visage Lonnie avait soupiré d'aise alors qu'elle accrochait son nez au sien un instant, et il n'en avait pas fallu plus pour lui faire échapper quelques mots sur le fait qu'il ne la laisserait pas partir. « On se kidnappera mutuellement alors, ça facilitera les choses pour le syndrome de Stockholm. » Et si cela voulait dire passer un maximum de temps avec elle Lonnie était prêt à tous les kidnapping du monde, l'idée d'un week-end complet avec elle lui effleura l'esprit alors qu'il faisait glisser ses mains dans le dos de Romy. « Moi ça me va, on disparaît sans rien dire à personne... » Il aurait très bien concrétiser ses paroles, mais même si Lonnie tenait énormément à la blonde il tenait aussi à son travail, quand bien même les dossiers étaient compliqués à gérer les suspects incapables de lâcher le moindre mot. Elle s'inquiétait pour lui, il s'inquiétait pour elle, un cercle vicieux dans lequel le flic ne voulait pas plonger ce soir. Tout ce qu'il voulait c'était passé la soirée avec elle sans penser au lendemain et à la reprise du travail, rien de mieux pour ça que de faire glisser la blonde contre lui alors qu'il prenait ses aises sur le canapé. Au loin s'élevait les dialogue du film que ni l'un ni l'autre n'avaient cherchés à comprendre, mais ça donnait une profondeur au bruit ambiant même si Lonnie voulait se concentrer sur Romy et non pas sur le shérif qui – comme il l'avait prévu – s'enfilait déjà son deuxième paquet de clope en quinze minutes. Romy s'inquiétait pour lui même si les cernes sur son visage lui hurlaient de prendre enfin un peu de repos et de temps pour elle. « Oui mais on ne parle pas de moi. » Évidemment. Lonnie avait soupiré dans un demi-sourire, continuant de frôler la peau de la conseillère du bout des doigts. Ça ne servait à rien de se battre ce soir, alors si Romy voulait le faire passer en premier pour quelques temps le flic ne pouvait que hocher la tête en silence en attendant que son tour vienne de s'inquiéter pour elle. « Ce soir.. on ne parle pas de toi ce soir. » Qu'il avait répondu sans s'arrêter de sourire, les lèvres posés contre le front de la blonde dans un geste sur lequel il n'avait plus aucune retenue. Il voulait arrêter d'y penser, au moins pour la soirée, et Romy semblait ne pas lui en tire compte car elle acquiesçait d'un hochement de tête tout en faisant passer ses doigts sous le tshirt du flic, un geste qui lui arracha une cascade de frissons non dissimulable. Il voulait en apprendre plus sur elle, sur son passé, sur cette famille qu'elle essayait de lui cacher, un sujet qu'il n'avait jamais creusé de peur de la faire fuir. Romy savait tout de lui, ou quasiment, et les cartes avaient besoin d'être redistribuées dans cette relation pour que Lonnie puisse enfin les avoir toutes en main. Le but étant qu'elle tombe amoureuse de lui et que cette relation s'étire dans le futur, une chose dont il avait envie plus que tout. « T’es sur la bonne voie, Hartwell. » Gonflant la poitrine comme un coq Lonnie avait formé un poing avec sa main libre avant de le lever en l'air dans un signe de victoire. « Yes ! » Comme un gamin, bien trop heureux de savoir qu'il avait attiré l'attention de la plus jolie fille de l'école. Mais derrière ce geste anodin se cachait un véritable soulagement, quand bien même la discussion restait très premier degrés pour le moment. « Quelque chose de sympa donc … » Quelque chose qui lui fasse plaisir du moins, un souvenir, un instant d'allégresse qu'elle avait vécu enfant, peu importe du moment que la voix de la blonde vienne bercer ses oreilles et son esprit. « Oui, un vrai bon souvenir. » Lonnie avait besoin de savoir que toutes les familles n'étaient pas dysfonctionnelle que la sienne, qu'il y avait des enfants pour quoi papa et maman resteraient toujours les premiers amours d'une vie. « Quand Simon était à l’hôpital mes parents avaient un peu de mal à se dégager du temps pour ma sœur et moi. On a pratiquement passé notre enfance chez la secrétaire de mon père, et ça a été une période un peu compliquée pour nous tous. J’avais sept ans mais je m’en souviens comme si c’était hier. » Le flic avait tourné la tête pour plonger ses yeux dans ceux de Romy, conscient qu'elle se livrait sur quelque chose d'important qui l'avait marqué enfant, et même si Lonnie n'avait pas encore eu la chance de rencontrer Simon il pouvait sentir que le gamin avait une place importante dans la vie de sa bien aimée. « J’ai jamais été comme Wylda. Depuis toujours elle n’a peur de rien. D’absolument rien. Et moi j’ai peur de tout. Du coup quand notre père passait du temps avec nous il essayait d’individualiser, et on avait des moments tous les deux. » Il avait préféré la laisser parler, notant quand même qu'elle évoquait une certaine jalouse envers sa sœur, un point que Lonnie n'avait jamais pu vivre tant Harvey avait été absent de sa vie. « Tu n'aurai pas monter ce parquet si tu avais peur de tout... » Ashby senior avait, lui aussi, une place de choix dans le quotidien de sa fille. Ça l'angoissait, un peu, d'avoir à un jour serrer la main du directeur de la prison et père de Romy, mais l'homme semblait être quelqu'un de rassurant qui donnerait tout pour ses enfants, pour elle, surtout. « Le weekend il allait faire du surf avec ma sœur et moi j’avais les trucs chill quand ils rentraient. Ça le dérangeait même pas de m’accompagner au cinéma pour la première d’Hannah Montana. » La poitrine du flic s'était soulevé d'un petit rire alors qu'il s'imaginait une petite blondinette assise dans un siège trop petit et un père agacé mais silencieusement heureux de voir sa fille avec tant de paillettes dans les yeux. « Un gars bien ton père. » Plaçant sa main libre sur la taille de Romy le flic s'était retourné complètement pour lui faire face sans arrêter de la regarder. L'écouter parler lui faisait un bien fou, faisant redescendre toute la pression accumulée sur des épaules devenant de plus en plus lâche alors qu'il se glissait tout prêt d'elle jusqu'à sentir son souffle sur son visage. « Un jour il a quand même décidé de m’emmener en forêt. Je devais avoir dix sept ans je crois. On a marché toute la journée et la météo est devenue pourrie. Il s’est mis à tomber des cordes, puis il y a eu une sorte de glissement de terrain on est restés bloqués dans la réserve. Heureusement il y avait une sorte de gite. Enfin, un petit gite. Tout le monde s’y est retrouvé coincés et on a dû passer la nuit là-bas entre deux couvertures récupérées in extremis et un tabouret. J’ai jamais aussi mal dormi de ma vie, mais on a passé une bonne partie de notre escale forcée à faire griller des chamallows et à jouer au tic tac toe et c’est le meilleur souvenir que j’ai avec lui. » Il n'y avait pas de sourire plus grand que celui présent sur les lèvres de Lonnie alors qu'il profitait d'un moment de battement pour coller son front à celui de la blonde. Romy vouait une très grande admiration à son père et ça il ne pourrait jamais lui enlever, il n'en avait même pas envie. Son père à lui n'avait été que colère et tristesse, là où papa Ashby semblait être le père de famille juste mais profondément dévoué à sa famille. « C'est une très bonne histoire. » Le bleu avait déposé un baiser sur les lèvres de Romy tout en fermant les yeux, apaisés par les mots de blonde, blottit dans ses bras, recouvert de ce plaid qui leur offrait un moyen de se couper du monde pendant un instant. Il ne restait plus qu'à prier pour que Tad ne choisisse pas ce moment pour faire irruption dans l'appartement. « Tu te souviens du nom de la réserve ? Ça serait sympa d'aller voir si ce gîte tient toujours debout. » Au cours d'un week-end entier, rien qu'elle et lui pour un instant suspendu. « J'ai jamais été très promenade mais je ferais un effort si jamais tu veux faire une randonné. » 'Pas très promenade' était un euphémisme pour celui qui crachait ses poumons à la première volet de marches. « Même si ça m'angoisse un peu … j'ai vraiment hâte de rencontrer ton père Romy. » Parce qu'il était ce genre de père que Lonnie aurait aimé avoir, le genre qui reste et qui ne frappe pas ses enfants avec un tournevis.
Ils avaient dépassé le stade des toutes premières fois, et bien que Romy appréciait la nouveauté de leur histoire, elle aimait aussi se dire qu'ils pouvaient désormais plaisanter d'à peu près tout sans prendre le risque de froisser l'autre. La petite blonde était du genre à rire de beaucoup, à prendre les choses de façon légère lorsque la pression exercée sur ses épaules redescendait comme c'était le cas ce soir, alors oui, elle aimait jouer du fait que Lonnie finirait volontiers menotté au pied de son lit s'il désirait s'échapper et assumait par la même complètement le fait de le draguer ouvertement. « Je vais laisser faire alors, c'est plaisant. » Elle l'espérait, et alors qu'il ramenait les pizzas sur la table, Romy se décidait par la même à s'extirper de sous son plaid. C'avait été au prix d'un effort considérable qu'elle s'était soustraite à la douceur de son cocon de pilou, mais si sa nourriture préférée arrondissait les angles, la conversation qui suivait n'était pas pour la rassurer. Pour l’irriter peut être un peu, bien qu’elle sache que ce n’était pas la volonté du Hartwell. Un match opposant flics et pompiers donc. Pourquoi pas, mais l'idée de (re)trouver Lonnie potentiellement couvert de contusions (oui) ne lui plaisait pas des masses ... et c'était aussi et surtout qu'elle avait une certaine indisposition à jouer de nouveau aux infirmières après la dernière discussion du rouquin avec son frère. Elle vivait leur désaccord encore difficilement, et bien qu'il n'y ait rien à voir entre les deux événements Romy ne pouvait s'empêcher de faire le lien et de se montrer hésitante. Qu'importe. Le flic lui avait promis de faire attention et de ne pas se retrouver pris en pancake entre deux soldats du feu, et c’était déjà suffisant, en principe. Pour l’heure ils rattrapaient cette micro tension en se blottissant l’un contre l’autre, Lonnie sélectionnant un film qu’ils ne regardaient pas (pas beaucoup du moins) alors que Romy cherchait à en savoir un peu plus sur sa journée. Et quelle journée. Le dossier qu’il lui était affecté avait de quoi lui miner le moral pour des semaines entières, mais même si elle pouvait se mettre à sa place et comprendre ce qu’il traversait (elle aussi, en avait vu passer des dossiers compliqués, car à bien faire la boucle ces femmes se retrouvaient incarcérées ensuite et confrontées à des personnes exerçant le même job que la conseillère) elle savait aussi qu’il était compliqué de tout laisser au bureau en le quittant le soir venu. Essayant du mieux qu’elle le pouvait de redonner un peu de douceur à leur échange en contrebalançant des souvenirs douloureux par des gestes tendres, Romy suggérait qu’ils pouvaient abandonner tout contact social en se kidnappant l’un l’autre ; après tout pourquoi pas. « Moi ça me va, on disparaît sans rien dire à personne... » Un demi sourire lui naissait au coin des lèvres, son menton se relevant doucement pour déposer une lignée de baisers contre sa mâchoire. Sur le moment elle aurait été tentée de dire oui. Cent fois oui. « Ça t’as déjà effleuré ? De tout plaquer. T’en aller loin et recommencer ailleurs. » Recommencer ou commencer. Ils n’étaient pas à un âge où leur vie avait réellement pu être au stade du bilan, et dans le cas de la petite blonde, elle avait d’ailleurs l’impression de ne s’être contentée que de l’ombre depuis toujours ou presque. L’ombre de ses amies, de sa famille, de son ex copain, seul son travail lui apportait la satisfaction d’être utile, mais si là encore elle avait parfois l’impression d’œuvrer dans le sillage de son père, elle s’y raccrochait énormément. Ce soir pourtant, tout allait bien pour elle dans le meilleur des mondes (exception faites d’un manque de fatigue cuisant) et si elle se retenait de cuisiner le Hartwell pour s’assurer que tout allait bien pour lui, ce dernier ne se privait pas de lui rappeler qu’il s’inquiétait pour elle aussi. A ce stade l’option kidnapping devenait de plus en plus alléchante. «Ce soir... on ne parle pas de toi ce soir. » Mouais. Le sourire de Lonnie et ses doigts se baladant contre sa peau nue ne prenaient pas (ou alors si, peut-être un peu) mais Romy capitulait non sans se mordre la langue au passage. Il voulait rendre la discussion plus légère, et alors que la blondinette concédait qu’il était sur la bonne voie pour la rendre immensément guimauve et bien trop mordue, le flic se fendit d’un « Yes ! » avec un élan de satisfaction qui lui arrachait un léger rire. Pour la forme (et par esprit de contradiction) elle se relevait d’un coude, attrapant ses lèvres des siennes en rétorquant : « Sur la bonne voie … t’as encore à faire tes preuves Hartwell. » mais comme l’inverse était vrai lui aussi, elle se laissait retomber sur son torse, pas sérieuse le moins du monde sur le fait qu’elle puisse prétendre être une sorte de princesse inatteignable. Ravie que leur discussion devienne plus douce, Romy fut priée de rassembler ses souvenirs d’enfance, se devant d’en sélectionner un qui puisse laisser derrière eux le ressenti amer et encore chaud de leurs dossiers respectifs. « Oui, un vrai bon souvenir. » Elle hochait la tête, laissant de côté la banalité de sa première fois sur un vélo ou de la naissance de Simon pour lui faire part de la seule et unique randonnée qu’elle ait effectué avec son père, posant le cadre de leur relation en expliquant dans les grandes lignes comment avait fonctionné sa famille durant des années. Une enfance passée chez les Barnes qui ne l’avait pas traumatisée bien qu’elle aurait aimé faire autrement, et une grande sœur avec qui leurs différences creusaient l’écart de jour en jour. Romy avait été une gamine équilibrée ou presque. « Tu n'aurai pas monté ce parquet si tu avais peur de tout... » Elle esquissait un sourire sans joie, secouant le menton. « Ma sœur démine des sous-marins aux quatre coins du globe pour la Navy et moi je galère à monter un parquet sans me planter une écharde. J’apprécie, mais non. » Et pour clore ce sujet elle lui déposait un nouveau baiser sur les lèvres, reprenant sa place pour poursuivre son explication sur une note plus joyeuse. Son père avait toujours respecté les deux tempéraments bien distincts de ses filles, s’épuisant avec Wylda l’aventurière et s’écharpant les oreilles aux premières de Hannah Montana avec Romy la candide. Un équilibre qu’il devait avoir eu du mal à tenir mais qui faisait qu’aujourd’hui ses trois enfants l’idéalisaient comme étant LE parent. « Un gars bien ton père. » La petite blonde hochait la tête, approuvant tacitement alors qu’elle le sentait se tourner pour lui faire face. Sans doute avait-elle réussi à capter suffisamment son attention pour chasser de son esprit son dossier compliqué, elle l’espérait du moins, et terminait alors son récit en lui racontant cette randonnée à l’issue inattendue mais qui avait ravi une Romy qui peinait à trouver sa place à l’époque. « C'est une très bonne histoire. » Elle était plutôt d’accord, accordant son sourire au sien en approchant ses lèvres pour lui voler un baiser. « Tu te souviens du nom de la réserve ? Ça serait sympa d'aller voir si ce gîte tient toujours debout. » La petite blonde arquait le sourcil, fermant un instant les paupières pour tenter de faire fonctionner sa mémoire. « Un truc comme Banks Creek je crois » mais elle n’en était pas sûre du tout. « J'ai jamais été très promenade mais je ferais un effort si jamais tu veux faire une randonné. » Resserrant son étreinte, entremêlant ses jambes aux siennes, la blondinette esquissait un demi-sourire, l’idée de faire revivre ce souvenir commençant à germer doucement dans son esprit. « Tu ferais ça pour moi ? Je te préviens c’était la pampa. Et sevrage de cigarettes pendant tout le weekend. » Les incendies, tout ça tout ça. Certes, elle avait décidé de ne pas être la copine pénible (un peu) mais elle avait assez d’un Hartwell à faire sortir de prison, et si Lonnie n’avait pas une consommation excessive de nicotine elle aurait aimé qu’il s’en passe. A chacun ses plans. Lui voulait la faire tomber follement amoureuse, elle voulait le sauver d’un potentiel cancer. Chacun ses batailles. « Même si ça m'angoisse un peu … j'ai vraiment hâte de rencontrer ton père Romy. » Elle penchait la tête sur le côté, prenant quelques secondes pour répondre et trouver ainsi les mots justes. « Si ça t’angoisse parce qu’on est ensemble, garde en tête qu’il m’a accompagnée à toutes les premières de Twilight, ça devrait t’aider à relativiser. » Parce que Papa Ashby avait beau être l’archétype même du directeur de prison dans le cliché, il n’en restait pas moins un parent comme un autre pour ses filles. L’un de ceux qui faisaient des barbecues le dimanche et qui était appelé à la rescousse à chaque fois qu’il fallait monter une étagère. « Mais si ça t’angoisse parce que c’est toi... » Elle pinçait les lèvres, se demandant à son tour comment pouvait réagir son père et patron en lui annonçant sortir avec le fils d’une détenue dont le dossier de réinsertion était devenu son occupation principale. « Je pense que ça ira. De toute façon à un moment donné – et quel que soit l’issue de l’audience- tu ne seras plus le fils de Gail alors … il finira par s’y faire. Et je suis sûre que vous allez bien vous entendre. T’es dans la police, t’as déjà grimpé de mille points sur l’échelle sympathie. » Car si elle lui avait ramené un second consultant en marketing, il aurait certainement fait une nouvelle déprime passagère.
Use the sleeves of my sweater, let's have an adventure. Head in the clouds but my gravity's centered. Touch my neck and I'll touch yours, You in those little high waisted shorts, oh. She knows what I think about and what I think about, one love, two mouths, one love, one house
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Il n'y avait plus grand chose de tabou entre la jeune femme et lui, et bien que tous les sujets de discussion du monde n'avaient pas encore été abordés – du genre 'qui gagne entre l'ours et le requin dans un combat à mains nues?' - Lonnie savait qu'il pouvait plaisanter de tout avec la blonde. Pour autant il n'avait jamais été à l'aise avec le fait d'être ouvertement dragué de cette façon, et si Romy n'avait plus à essayer de gagner son attention il n'en restait pas moins que le rouge monta très vite aux joues du flic alors qu'il déposait les pizzas tant attendues sur un coin de la table basse. Il ne fallait pas se mentir, si le flic n'avait jamais vraiment eu l'habitude d'être le centre de l'attention tant il ne comptait pas sur son physique pour se faire apprécier, il était toujours plaisant de savoir que la blonde continuait de gagner son affection même en plaisantant. Sourire aux lèvres il avait tiré la conseillère de sous son plaid d'une main tout en évoquant la possibilité de finir le nez dans la boue après un plaquage un peu trop lourd d'un pompier qui prenait le tournoi pour la finale de la coupe du monde. Depuis sa mésaventure avec Harvey, sa côte douloureuse lui tirant encore une grimace dès qu'il faisait un geste vif, Lonnie n'avait que très peu envie de recroiser le regard noir de la jeune femme qui l'aurait tué sur place si elle n'avait pas eu aussi peur. Ça avait été idiot, irréfléchi, et si il tentait de se persuader qu'il l'avait fait pour la bonne cause le flic n'arrivait pas à s'enlever de la tête qu'il avait bien failli mettre le premier clou dans sa nouvelle relation. Hors de question de la perdre, ni maintenant, ni jamais. Promettant avec le sourire qu'il s'éloignerait de tous conflits à la première mêlée un peu trop prise au sérieux Lonnie avait préféré changer le sujet pour ne pas se retrouver à dormir sur le canapé là où il n'avait qu'une envie, passer le reste de sa soirée dans les bras de Romy à la voir sourire. Le corps de la blonde contre le sien, le film tournant dans le vide, le flic avait soulevé délicatement le sujet de sa dernière enquête qui traînait en longueur depuis quelques semaines, personnes n'arrivant à mettre le doigt sur une nouvelle piste qui pourraient enfin faire la lumière sur cette sombre histoire. Il n'avait pas envier de l'inquiéter, pas envie de voir naître dans les yeux de Romy un conflit intérieur qui la pousserait à se faire un nœud à l'estomac alors qu'elle avait – elle aussi – beaucoup à faire dans son propre boulot. Alors il avait accueilli avec assurance les mains de la jeune femme contre sa peau, profitant de ce contact pour fermer les yeux, le bleu avait haussé un sourire sur ses lèvres à l'idée de s'enfuir avec elle pour ne plus jamais se retourner (un week-end pour commencer). « Ça t’as déjà effleuré ? De tout plaquer. T’en aller loin et recommencer ailleurs. » Il lui fallait remonter loin dans ses souvenirs pour atteindre ce moment charnière de sa vie où il avait failli prendre la fuite, le cœur trop meurtri par la vie, un mental pas encore assez fort pour affronter tous les obstacles. Faisant glisser ses lèvres dans la paume de la blonde Lonnie avait relevé les yeux pour lui adresser un regard long de sincérité. « Une fois. Après que Harvey soit parti. » Le flic n'évoquait jamais le départ de son frère, encore trop touché par cette histoire pour ne pas la laisser l'envahir, mais il se voulait honnête avec celle qui partageait sa vie, sachant pertinemment qu'elle était la seule avec qui il voulait être. « J'ai pensé que ça serait plus simple de quitter la ville, le pays même. Je suis allé voir ma mère pour lui dire au revoir, et quand je l'ai vu sourire j'ai su que je pourrai jamais partir. » Il se livrait, le cœur complètement déballé devant Romy qui était la première à entendre cette histoire, la seule avec qui il voulait la partager comme cet instant volé dans le parc où il lui avait montré le meilleur souvenir de son enfance. Doucement il avait fait basculé leur corps sans pour autant quitter la peau de la blonde, incapable de se soustraire à sa présence et bien heureux de sentir à son tour les doigts de Romy contre son torse. Si ils s'inquiétaient tout deux du bien-être de l'autre en se jetant la balle sans cesse, c'était sûrement le signe que cette relation était vouée au succès, et le flic n'avait tout bonnement l'intention de ne pas la laisser glisser entre ses doigts. Pour ce soir il ferait l'impasse sur les yeux fatigués de la conseillère et sur le stress qu'elle devait accumuler au vue de la prochaine audition de Gail. Romy était parfaite en tous points, ne manquait plus au rouquin que la réussite de la faire tomber amoureuse de lui, et ça n'était qu'une question de temps avant que son cœur ne décide à sa place de ce qu'il ressentait. Amoureux ? Peut-être pas encore. Complètement sous le charme ? A n'en plus douter. Gonflant la poitrine avant de lever le bras en l'air en signe de victoire Lonnie avait pourtant étiré un sourire sur ses lèvres alors que Romy se relevait sur un coude pour déposer ses lèvres sur les siennes. « Sur la bonne voie … t’as encore à faire tes preuves Hartwell. » Oh il était prêt à faire tout son possible pour combler les dernières attentes de la jeune femme, fournissant des efforts à la pelle pour lui prouver qu'il était l'homme de sa vie, et inversement. De sa mère Lonnie avait tiré ce côté romantique qu'il n'avait pas pu cacher à Romy et qui le poussait à toujours se remettre en question pour ne jamais se laisser tomber dans une routine asphyxiante. « Oh mais j'espère bien … Compte sur moi pour te draguer tous les jours jusqu'à ce que tu n'en puisse plus ». Parce qu'il n'y avait rien de mieux que de la voir sourire après une phrase lancée de façon exagérée ou une simple attention comme rentrer chez elle avec un happy meal dans la main et une invitation à une après-midi shopping dans l'autre, alors même qu'il détestait ça. Romy s'étant laissé retombé sur son torse avec douceur le flic en avait profité pour faire glisser sa main sur la taille de la blonde en l'invitant à raconter un souvenir qu'elle aimait particulièrement et qui ne ferait qu'accroître les connaissances du flic, histoire de tout savoir d'elle si jamais il devait la cloner un jour (faux, il n'était pas assez calé un biologie). Là où lui n'avait jamais pu se comparer à un frère trop absent pour attiser la jalousie, Romy semblait livrer une bataille depuis plusieurs années avec cette sœur qui l'avait toujours impressionné. Le flic avait froncé les sourcils sans pour autant émettre le moindre commentaire si ce n'est préciser qu'elle avait réussi à monter ce parquet tout seul, ce qui était pour lui un exploit digne de ce nom. « Ma sœur démine des sous-marins aux quatre coins du globe pour la Navy et moi je galère à monter un parquet sans me planter une écharde. J’apprécie, mais non. » Il avait voulu répliquer mais Romy s'empressa de déposer un baiser contre ses lèvres pour faire une potentielle remarque qu'il gardait sous silence. Pour seule réponse Lonnie avait fait glisser sa main libre contre la joue de la conseillère pour replacer une mèche de cheveux derrière son oreille, un geste tiré des films qui l'avait toujours eu envie d'essayer. Si la relation entre Wylda et Romy avait toujours été un brin conflictuelle le flic pouvait sentir que la conseillère portait une très admiration pour son père, cet homme qui avait bravé une foule d'adolescentes pour donner à sa fille la meilleure place dans le cinéma. Le sourire ne le quittait plus alors que la jeune femme déballait se souvenir merveilleux à ses yeux, idyllique à ceux de Lonnie qui n'avait jamais connu rien d'autre que la peur et les murs de la prison comme repère familial. Pourtant il avait aujourd'hui une chance de se refaire des souvenirs, plus heureux, plus doux, le genre qui collent à la peau pour le reste de la vie et qu'on raconte à ses petits enfants au coin du feu. L'idée d'un week-end complet avec Romy dans cette réserve lui effleura l'esprit alors qu'elle s'approchait de lui pour un nouveau baiser, encore fallait-il qu'elle se souvienne de cet endroit. « Un truc comme Banks Creek je crois » Note mentale: trouver cet endroit à tout prix malgré le peu d'indices. « Ça me dit rien du tout mais heureusement qu'on a accès un cet outil formidable qu'es internet. On regarda, j'ai envie de découvrir cet endroit avec toi. » Et ne plus le quitter, du moins l'espace d'un week-end, quitte à dévoiler à Romy qu'il n'avait jamais été très à l'aise avec la nature autrement que dans un parc du centre ville. Elle avait resserrée son étreinte en entremêlant ses jambes à celle du flic qui n'avait pas hésité avant de faire glisser sa main sur la cuisse de la blonde pour ne plus la lâcher. « Tu ferais ça pour moi ? Je te préviens c’était la pampa. Et sevrage de cigarettes pendant tout le weekend. » Le flic avait froncé les sourcils un court instant, même si il n'avait jamais été un grand fumeur il n'en restait pas moins qu'il aimait s'en griller une après le boulot ou avec le café. Mais il était bientôt venu le temps des bonnes résolutions, celle-ci pourrait très bien en faire partie. « Bien sur que je ferais ça pour toi. » Le regard plongé dans celui de la blonde Lonnie avait fait glisser ses lèvres dans son cou, puis sur sa joue, puis sur ses lèvres. « Et je suis même prêt à arrêter de fumer. Pour pas brûler la forêt, premièrement, et pour éviter que tu aies à embrasser un cendrier. » Si elle n'avait rien dit jusqu'à maintenant le bleu savait pourtant qu'elle préférait le savoir non fumeur, et ça nourrissait son envie d'arrêter qui faisait surface tous les quatre matins depuis un an déjà. Au delà de l'arrêt total de la clope qui nourrissait déjà ses angoisses il y avait aussi cette peur maintenant bien ancrée d'avoir à rencontrer le père de la blonde qui, en plus d'être son père, était aussi le directeur de la prison dans laquelle était enfermée sa mère. Rien de bien compliqué, vraiment. Il pourrait juste le tuer et le faire disparaître sans laisser des traces. « Si ça t’angoisse parce qu’on est ensemble, garde en tête qu’il m’a accompagnée à toutes les premières de Twilight, ça devrait t’aider à relativiser. » La poitrine soulevé d'un rire Lonnie avait haussé les sourcils en s'imaginant la blonde hurlant comme une groupie devant l'écran de cinéma, le cœur balançant entre Jacob et Edward là où la vraie question était, 'pourquoi le bébé est si mal fait dans le dernier film ?'. « Twilight, Hannah Montana … Dis moi que tu avais des posters de Zac Efron... » Se moquer gentiment faisait aussi parti des avantages d'un couple, lui avait bien collectionné les figurines des Chevaliers du Zodiaque ainsi que les disques de Justin Timberlake, un détail que Romy finirait bien par apprendre d'une manière ou d'une autre. « Mais si ça t’angoisse parce que c’est toi... » Oui, c'était ça la partie angoissante de cette histoire. La blonde semblait chercher ses mots et le flic n'avait pas envie d'avoir à écouter autre chose que 'ça ira, ne t'en fais pas' sous peine de faire une crise d'angoisse en amont de sa potentielle rencontre avec papa Ashby. « Je pense que ça ira. De toute façon à un moment donné tu ne seras plus le fils de Gail alors … il finira par s’y faire. Et je suis sûre que vous allez bien vous entendre. T’es dans la police, t’as déjà grimpé de mille points sur l’échelle sympathie. » Le flic s'était pincé les lèvres pour ne pas laisser la peur le submerger, profitant des paroles réconfortantes de la blonde pour fermer les yeux un instant, combattant tout de même la pointe d'anxiété qui était apparue dans le creux de son estomac. « Pour être sûr je viendrai quand même en uniforme de cérémonie... » Autant dédramatiser sa peur le plus possible en passant par l'humour. « Non, je sais que ça ira très bien. J'ai juste envie qu'il me voit autrement que comme le fils d'une détenue … » Gail méritait mieux. Lonnie méritait mieux. Trop longtemps il était resté le fils d'une meurtrière, le temps était venu d'enterrer son passé aussi profond que son père. « Je veux plus avoir honte ce qu'elle a fait ou de qui elle est … Ceux qui pensent ça ne connaissaient pas mon père et toutes les horreurs qu'il nous a faites. » Si Romy savait sur le bout des doigts l'histoire de Gail, de Harvey et de Lonnie, ce-dernier n'avait jamais épilogué sur le démon de son passé, et pourtant changé de sujet de discussion afin de ne pas avoir à en parler plus que nécessaire il avait entraîner la jeune femme dans un long baiser bien plus appliqué que les précédents. « Quand même... Twilight. » Pour seule réponse alors qu'un sourire grand comme le monde s'affichait sur son visage.
Si l’on faisait abstraction de la micro tension née de ce tournoi de rugby, cette soirée était parfaite sur tous les points. La passer en compagnie de la personne qu’elle préférait ces derniers temps était sans le moindre doute la meilleure décision que Romy ait prise aujourd’hui, et la petite blonde se déchargeait enfin des tensions accumulées au fil des heures. Après la journée usante qu’elle venait de passer ça n’avait pas été si simple, mais Lonnie avait cette faculté déconcertante à l’apaiser en un clin d’œil ou presque, car si la jeune femme ne travaillait pas sur le dossier le plus important de sa carrière et qui concernait la sortie de prison la mère de celui avait qui elle avait décidé d’entamer une histoire, les choses auraient un tout petit peu moins sources de de remises en question et ç’aurait été nettement plus simple. Elle avait d’ailleurs proposé de kidnapper le flic, ce à quoi il avait rétorqué ne pas vouloir la laisser partir non plus, et l’idée de tout plaquer pour partir loin germait fugacement dans son esprit. L’aurait elle fait ? Non, ou peut-être pas tout de suite, mais il n’était pas interdit de se projeter et c’était pour cette raison qu’elle avait laissé sa curiosité parler à sa place en demandant au Hartwell s'il avait déjà eu cette envie un jour. Il avait déposé un baiser contre sa paume avec douceur, répondant : « Une fois. Après que Harvey soit parti. ». Lonnie parlait peu de son frère, et là où elle n’avait aucune retenue à parler de Wylda (bien que la brune soit une source de tensions et de déceptions) le flic était plus dans la retenue. Elle comprenait qu’il ait été blessé par le départ de son aîné, et ne cherchait pas à réveiller des fantômes douloureux en l’évoquant, ou du moins, pas de nouveaux. « J'ai pensé que ça serait plus simple de quitter la ville, le pays même. Je suis allé voir ma mère pour lui dire au revoir, et quand je l'ai vu sourire j'ai su que je pourrai jamais partir. » Ç’aurait été plus simple effectivement, mais elle connaissait suffisamment le Hartwell pour comprendre son point de vue, et traçant des arabesques aléatoires sur la peau de ses côtes, la petite blonde se mordait le bout de la langue pour faire taire son optimisme. Son dossier se construisait sur des bases solides, Gail commençait à s’investir, et si elle avait fait une demande d’audience dont la date devrait lui être confirmée dans les jours à venir, Romy se gardait bien d’en informer Lonnie pour le moment. Pas tant que tout ne serait pas au point. Elle n’avait pas la moindre envie de l’inquiéter, et surtout pas après qu’il ne lui ait raconté dans les grandes lignes qu’il travaillait sur un dossier des plus compliqués. Le flic avait pourtant rapidement éludé le sujet (et quoi de plus normal) avant de lui exposer qu’il avait un plan pour la faire tomber complètement sous son charme. Pour sûr elle n’avait pas envie de disparaître, mais bien décidée à ne pas l’avouer si facilement la petite blonde usait de son esprit de contradiction pour feindre de ramener le flic sur terre. « Oh mais j'espère bien … Compte sur moi pour te draguer tous les jours jusqu'à ce que tu n'en puisses plus » Un demi sourire lui naissait au coin des lèvres, et avec lui un air de défi. Elle aurait été tentée de lui dire qu’il n’avait plus besoin de faire ou de dire grand-chose pour la convaincre de rester à ses côtés, mais l’éternelle enfant qu’elle était avait une autre idée derrière la tête. « Je te suivrais au bout du monde tant que le Happy meal hebdomadaire fait toujours partie de tes projets. » Car c’était le cas, faible résistante aux douceurs qu’elle était. Romy était plus du genre petit chat qu’adulte réfléchie, et alors qu’il était désormais question de sa sœur, blondinette se sentait une nouvelle fois confrontée à ce constat. Wylda l’aventureuse, l’impétueuse, la solitaire, et elle la fille à papa, la craintive, la sociable. Elle avait appris à se détacher de cette image au fil des années, mais lorsque la brune était dans les parages tout remontait en flèche. Faisant taire une éventuelle remarque du Hartwell en lui volant un baiser, ce dernier lui avait replacé une mèche de cheveux derrière l’oreille, l’apaisant d’un cran, quand bien même l’évocation de son souvenir d’enfance fit taire toutes les pensées négatives qui flottaient autour de sa relation tendue avec son aînée. Un séjour improvisé dans les bois avec Papa Ahsby, et voilà que Lonnie suggérait l’idée de s’y rendre ensemble. Oui, cent fois oui. Randonner n’était pas son activité favorite (du moins, pas en dehors d’un centre commercial) mais à cet endroit précis elle voulait bien rechausser ses baskets. Du moins si elle se souvenait correctement du nom de l’endroit histoire de ne pas arriver dans un lieu qui n’avait rien à voir. « Ça me dit rien du tout mais heureusement qu'on a accès un cet outil formidable qu'es internet. On regarda, j'ai envie de découvrir cet endroit avec toi. » Romy hochait la tête, aussi bien pour internet que pour cette virée ensemble. Elle ne savait pas où ni comment, mais ils pouvaient bien se dégager un weekend. Elle l’espérait. « Je demanderais à mon père, peut-être qu’il s’en souvient. » Même si elle risquait de le faire en dernier recours uniquement, car loin d’elle l’envie d’éveiller les soupçons sur sa relation encore nouvelle en se grillant ; l’excuse du « j’y vais avec une copine » ne tenant pas. Elle ferait les choses dans l’ordre, mais pour l’heure la jeune femme annonçait au Hartwell que si weekend il y avait, ce dernier se déroulerait sans qu’il ne puisse s’en griller aucune, et loin d’elle l’envie de se retrouver cataloguée comme étant la rabat joie de service … mais une sortie de prison à la fois. « Bien sûr que je ferais ça pour toi. » Sa main avait glissée contre sa cuisse alors que ses lèvres exploraient la peau de son cou, de sa joue, puis de ses lèvres. Romy flottait littéralement sur un nuage, bien qu’elle ne perde pas le nord et que le regard brièvement fermé du rouquin avait attiré son attention. « Et je suis même prêt à arrêter de fumer. Pour pas brûler la forêt, premièrement, et pour éviter que tu aies à embrasser un cendrier. » Elle le jaugeait du regard un instant, sans trop savoir si d’être à l’origine d’une nouvelle résolution la desservait ou non. C’était une grande étape, et elle ne voulait pas vraiment le bousculer. « Je préfère quand tu fumes pas ouais, mais pour le moment ça me dérange pas tu sais. » ou alors pas totalement. Quand bien même il s’agissait de sa décision et elle respecterait tant qu’il ne compensait pas en étant d’une humeur massacrante. Dans la lignée des sujets compliqués venait ensuite celle d’une prochaine rencontre avec la famille de la blonde, et si son père l’inquiétait, il fallait aussi mais surtout prendre l’homme avant la fonction. Lonnie riait gentiment en l’écoutant lui raconter que son père l’avait accompagnée aux premières de tous les films cuculs qui étaient sortis lorsqu’elle était adolescente. « Twilight, Hannah Montana … Dis moi que tu avais des posters de Zac Efron... » Secouant la tête avec négation, Romy pinçait gentiment sa peau du bout des doigts, comme pour signifier qu’elle n’appréciait pas se faire moquer. « Hé, je suis sûre que t’avais tes faiblesses aussi. » et par faiblesse elle entendait les Power Rangers, entre autre. Il ne s’agissait toutefois pas de se décrédibiliser totalement pour occulter le sujet principal, alors Romy expliquait que son père ne jugerait pas le flic pour son ascendance, loin de là. « Pour être sûr je viendrai quand même en uniforme de cérémonie... » Ouh. Elle esquissait un demi-sourire, un air mutin au coin des lèvres. « Oui. Je veux. Mais que pour moi. » Hors de question qu’elle ne partage la vision de son petit ami en uniforme avec son père, quand bien même si Lonnie venait tiré à quatre épingles il y avait de fortes chances que Papa Ashby se retrouve à lui demander de se changer, car dans cette famille de casse-cous, la seule à ne pas être aventureuse se retrouvait être Romy, et même elle ne se pointait jamais un dimanche sans un jean confortable et une paire de baskets. « Non, je sais que ça ira très bien. J'ai juste envie qu'il me voit autrement que comme le fils d'une détenue … » Hey. Romy fronçait les sourcils, se relevant sur un coude. Elle n’était pas d’accord avec ces paroles, et même si elle ne se permettait pas de parler à la place de son père elle le connaissait suffisamment pour savoir que lui non plus ne le serait pas. « Je veux plus avoir honte ce qu'elle a fait ou de qui elle est … Ceux qui pensent ça ne connaissaient pas mon père et toutes les horreurs qu'il nous a faites. » Non c’était certain, mais si la petite blonde s’était empressée de vouloir répondre, elle fut pourtant rapidement empêchée par le Hartwell qui s’emparait de ses lèvres dans un baiser cette fois plus long, plus intense, l’un de ceux qui lui faisait brièvement perdre l’esprit. Il n’était toutefois pas question qu’elle en reste là, alors même si Lonnie rompait leur échange en poursuivant : « Quand même... Twilight. » Romy hochait la tête, un air bien trop sérieux pour cette remarque gentiment moqueuse. « Oui Monsieur. Team Edward si tu veux tout savoir. » et un crush bien éteint pour Robert Pattinson depuis. La petite blonde choisissait toutefois de repousser Lonnie sur le dos, venant se poster au-dessus de lui et planter son index sur son torse comme pour tenir un discours des plus importants. « Mais je ne suis pas d’accord avec ce que tu as dit avant et c’est pas juste de me faire tourner la tête avant que je puisse répondre. » Et si le flic avait oublié de ce qu'elle mentionnait, Romy se chargeait de lui rafraîchir la mémoire en se penchant pour attraper ses lèvres à nouveau, l’une de ses mains se glissant dans le creux de son cou alors qu’elle faisait perdurer ce nouveau baiser quelques secondes. A charge de revanche. « On a pas choisi de bosser dans le carcéral pour juger ce qui a déjà été jugé. Ni lui ni moi. Et la seule qui risque de se prendre des remarques sur notre histoire c’est moi. Parce que je sais plus rester objective dans ce dossier. Mais tu n’as rien à voir là-dedans. » Si elle pouvait se targuer de ne pas œuvrer uniquement pour son petit ami plus qu’elle ne l’aurait fait pour n’importe quel autre membre d’une famille des détenues dont le dossier de libération conditionnelle lui avait été confiée, Romy n’avait en revanche plus cherché à cacher son attachement pour Gail, cette femme qui s’ouvrait à elle de plus en plus depuis que Lonnie s’était mêlé à la procédure. « On te voit toi au delà de ton nom de famille. Et on la voit elle comme elle est sans lui coller ce qu’elle a fait sur le front. Ça a toujours été le cas. Laisse-moi gérer, et détends toi. » Romy occultait volontairement le passage où le flic évoquait son père, car si cette soirée Netflix & Chill subsistait encore par la douceur de leurs gestes, elle n’avait pas envie de la noircir en amenant la période la plus douloureuse de la vie des Hartwell sur le tapis.