| (#)Jeu 16 Jan - 0:02 | |
| ≈ ≈ ≈ {even the nights are better} crédit/ (fairytalesoflie) ✰ w/ @Yasmine Khadji La soirée et même la nuit semblent s’étendre et cela te convient bien. Tu n’as pas vraiment le luxe de refuser la compagnie de qui que ce soit, pas en ce moment. Seul avec tes pensées, tu ne fais que tourner en rond. Coincé dans une spirale sans fin, pris au piège par ce que tu as été, ce que tu voudrais devenir et ce que tu es vraiment. Et perpétuellement incapable de réconcilier toutes ces notions, incapable de vraiment être l’homme que tu es déjà dans ta tête, incapable de laisser tomber le passé et les souvenirs qui s’y trouvent car ils font parti de toi, ils t’ont façonné, sculpté, forcé à devenir l’homme que tu es désormais … Donc comment faire la paix avec tout ça ? Tu n’as pas encore trouvé la réponse à cette question, tu es certain que si tu le faisais, tu pourrais respirer vraiment et ton cœur battrait à une autre cadence, probablement un peu plus douce. Alors non, te retrouver seul n’est pas vraiment une option, le silence ne sera pas une bonne chose dans l’immédiat. Surtout pas quand tu peux être en aussi bonne compagnie, surtout pas quand Yasmine semble être prise du même élan que toi et qu’elle ne souhaite pas regagner son propre appartement, et tu te fais une note mentale d’orienter votre prochaine discussion sur la brune. Tu ne sais pas comment vous en êtes arrivés là, à parler de toi et de tes problèmes et débats intérieurs. C’est libérateur dans un sens, de partager ce genre d’informations intimes et sensibles au possible avec quelqu’un d’autre, en sachant que la personne concernée ne va pas émettre de jugement, ou offrir de conseils foireux. Tu ne l’admettras pas à voix haute, cependant, tu te sens un peu plus léger tandis que Yasmine s’empare de ton poignet pour te guider, prêt à partager un secret comme le font souvent les enfants qui veulent montrer quelque chose d’une importance cruciale à quelqu’un qu’ils apprécient. "Je ne peux pas me balader torse nu dans les couloirs de l’hôpital Khadji, pas la peine de causer plus de morts…" Que tu ajoutes, sur ce ton léger qui caractérise toutes tes mauvaises blagues et un ton que Yasmine commence à connaitre plutôt bien, maintenant que tu y penses. Tout ça s’envole quand tu es confronté à la vue et à ce que la brune voulait te montrer. Oui, tu connais Brisbane par cœur, oui, tu y vis depuis des années, mais juste comme ça, c’est une autre ville qui semble se présenter là devant toi, pendant cette nuit qui s’étend et qui ne va pas finir de sitôt. Ici, juste là et tout près de la brune, il est tellement facile d’oublier toutes les déceptions, la peine ou même la colère qui t’ont habité dans ces rues, ces rues que tu parcours depuis bientôt près de seize ans. Tu ne penses pas au moment où tu as posé un pied sur le campus, ta valise à la main et t’efforçant de te fondre dans la masse d’étudiants et de ne pas paraitre perdu. Tu ne songes pas non plus à ton entrée officielle dans les rangs de la police de Brisbane, ni aux bières bues avec Ariel pour célébrer l’événement. Et hors de question de te rappeler tous les kilomètres parcourus, sous le coup de l’irritation et de la frustration après ta rupture avec Yasmine. Et c’est perdu dans les rues de Brisbane que le pire s’est produit, il y a seulement quelques semaines… Tout ça s’efface face à l’éclairage artificiel et la ville qui s’étend à des kilomètres à perte de vue. C’est reposant dans un sens, et tu as une pensée pour tous tes appareils photo, restés chez toi et bien loin en ce moment. Dommage, te dis-tu avant de suivre Yasmine du regard et de t’installer à la place qu’elle t’indique, juste à coté d’elle. Sa nouvelle question te surprend un peu ; elle veut savoir, elle en fait la demande explicite et tu pourrais lui dire que tes conversations avec toi-même sont rarement joyeuses, la brune en a eu un bref aperçu ce soir. Tu comprends cependant ce qu’elle cherche à faire, elle veut te rassurer à sa manière, t’empêcher de couler de nouveau, de sombrer et de faire quelque chose d’encore plus critique ou dramatique pour remonter à la surface. Parce que ta survie en dépend, pas vrai ? Tu chasses la sombre pensée bien loin et choisis de te concentrer sur les mots de Yasmine, qui n’a aucune raison de mentir, tu le sais, elle ne cherche pas à flatter ton ego là, elle est sincère et tu retiens l’envie soudaine de s’emparer de son visage avec tes deux mains et lui demander comment elle fait pour te voir de cette manière. Tu ne sauras sans doute jamais, il faut tout simplement que tu lui fasses confiance, et accepte qu’au moins une personne a des choses positives à dire sur Edgerton Price. Au moins une personne. Tu hoches enfin la tête, ravi de l’entendre dire que les choses ne prendront pas fin quand tu sortiras d’ici, tu ne sais pas vraiment ce qui t’attend au dehors, n’a pas vraiment envie de le savoir ou envie de le planifier. Tu comptes bien te laisser porter et faire tout ton possible pour ne pas utiliser les mêmes mécanismes destructeurs pour… pour faire passer le temps. "Je sais." Articules-tu enfin. Tu es de nouveau avare en mots, tu ne vois pas quoi ajouter d’autre, Yasmine semble avoir pris très à cœur la conversation que vous avez eu à ton réveil et te répète qu’elle est là pour rester. Et franchement … ? Ce n’est pas toi qui vas lui dire d’arrêter, car qu’on se le dise, tu ne penses pas que tu es le meilleur dans la vie de tous les jours, tu estimes même que dans une certaine mesure, la brune est en train de perdre son temps avec toi. Mais Yasmine vient de te le dire explicitement, elle a envie d’être là, si elle doit arrêter de s’excuser alors toi tu dois arrêter de laisser tes doutes prendre le pas sur tout et écouter la brune et accepter qu’il n’y ait pas de sens caché ou de malice derrière ses discours. Pas avec Yasmine et pas maintenant, vous n’avez plus besoin de jouer la comédie et prétendre qu’il existe des versions parfaites et sans aucun défaut de vous-mêmes. Elle t’a vu à terre, tu l’as vue pleurer. Elle n’a pas flanché face à ta colère et tu as essuyé des insultes de sa part par le passé. Aucune raison de fuir maintenant. "Encore une fois, je ne m’attends pas à ce que tu aies toutes les réponses mais…" But maybe we can figure it out together ? Tu ne le dis pas, mais le sous-entendu est là, tu le laisses trainer dans l’air, tandis que vos regards se croisent, et bientôt, ton rire se mêle à celui de Yasmine car vous êtes encore une fois beaucoup trop sérieux à ton gout. A croire que vous ne pouvez pas vraiment vous empêcher. Tu reportes ton attention sur la vue pendant quelques secondes, prenant une profonde inspiration. "Je suis convaincu Khadji… mais je regrette quand même de ne pas avoir mon appareil photo." Parce que tu ne serais pas vraiment toi si tu ne ramenais pas ce simple détail sur le tapis, vous aurez d’autres occasions, tu le sais, elle le sait également. "Pour une prochaine fois je suppose ?" Une question qui a déjà trouvé sa réponse, voilà ce que tu te dis en finissant par passer ton bras valide autour des épaules Yasmine, pour la rapprocher de toi, et également s’assurer qu’elle n’a pas froid, des raisons plus que censées et qui ne reflètent pas du tout le fait que tu veuilles la garder près de toi. Car si elle reste, alors toi aussi. |
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