La tête dans ses cours, un bol de céréales à moitié entamé sur un coin de la table, Hannah s’efforçait d’abattre une quantité astronomique de travail en un record de temps ; une façon de faire qu’elle commençait à plutôt bien maîtriser avec les années. Après tout, il n’y avait que lorsqu’on manquait de temps que l’on parvenait à l’utiliser à bon escient. La brune avait appris à rentabiliser la moindre minute et gérait son emploi du temps comme si elle était dotée d’un métronome interne. Aujourd’hui était le premier samedi libre que la jeune femme avait depuis des semaines, même si elle devait se rendre à l’hôpital pour un service de nuit. La brunette espérait donc profiter un minimum de sa journée – même si elle ignorait absolument ce qu’elle allait bien pouvoir faire, hésitant entre chiller devant Netflix pour rattraper tous les épisodes qu’elle avait de retard, ou alors sortir et se changer les idées en allant faire quelques magasins. Les possibilités étaient nombreuses et son esprit s’échauffait face à tout ce temps libre dont elle n’avait presque plus l’habitude. C’était donc pour cette raison qu’elle s’était levée relativement tôt afin d’attaquer le plus urgent à faire dans ses cours, histoire d’avoir la conscience tranquille avant de s’octroyer quelques heures de liberté. Le médecin s’empara de sa tasse de café – un mug en forme de Yoda, obviously – et la vida d’un trait, grimaçant en sentant le liquide froid descendre le long de sa gorge. Son attention fut retenue par l’écran de son téléphone qui venait de s’allumer, indiquant par la même qu’elle avait reçu un message. Hésitant à le regarder – car une fois qu’elle l’aurait lu, elle ne pourrait plus ignorer son contenu et s’il s’agissait de l’hôpital, elle était foutue – elle soupira en levant les yeux au ciel, pesant le pour et le contre dans l’échelle de la conscience professionnelle avant de s’emparer dudit téléphone et de jeter un coup d’œil blasé sur le message affiché à l’écran. « Hannah, rejoins-moi à 13h au Burrows. Il faut qu’on parle. Papa. » Alors ça c’était inattendu. La brune se souvint avoir brièvement avoué à sa mère que son samedi serait potentiellement libre – laissant volontairement un flou planer sur cette information au cas où elle décide de lui monopoliser son après-midi – et avait été ravie de constater que Maman Whitemore n’avait pas sauté sur l’occasion pour lui demander de passer. Au-delà du fait qu’elle continuait obstinément à ignorer l’existence de sa sœur cadette – et ce même si le destin les avait poussées à se retrouver dans des circonstances malencontreuses – elle n’avait tout simplement pas envie de donner ses précieuses heures de liberté à sa mère. Hannah savait qu’elle avait largement dépassé le stade de l’égoïsme car il s’agissait là du plus rudimentaire des instincts de survie. Cependant, le fait que ce message vienne de son père et non pas de sa mère l’interpellait au plus haut point, car il n’était pas du genre à faire dans la dentelle et savait très bien qu’elle était débordée de tous les côtés. Cela voulait donc dire qu’il avait vraiment besoin de lui parler et que c’était peut-être grave. Sans trop d’hésitation, l’esprit de la brune abdiqua et elle décida de donner satisfaction à son père, observant mentalement ses projets de la journée partir en fumée. « Ok. » Ecrit-elle pour simple réponse, se levant de sa chaise en abandonnant ainsi sa lecture sur « l’identification des signatures biologiques prédictives de dimensions cognitives et sociales des troubles psychiatriques » avec un plaisir inavoué ; elle s’y remettrait plus tard. Il était un peu plus de neuf heures, ce qui lui laissait environ deux heures et demie de marathon netflix avant de devoir se préparer et de prendre la route jusqu’à Fortitude Valley. Et c’est donc précisément ce que fit Hannah qui termina son bol de céréales en enchaînant les épisodes sans plus penser à sa thèse pendant quelques heures – et ça faisait du bien. Son esprit restait toutefois en alerte à cause de ce message que son père lui avait envoyé et qui avait tout de même piqué sa curiosité, et c’est ce qui la poussa à sortir de sa léthargie un peu plus tôt que prévu pour sauter dans une tenue confortable mais suffisamment élégante pour ne pas faire tâche dans le restaurant que son père avait choisi. La brune se maquilla légèrement et prit enfin la route jusqu’au Burrows, intriguée en son for intérieur par ce qui l’attendait – il était assez rare pour elle et son père de prendre le déjeuner sans être entourés d’autres membres de la famille. Hannah fit son entrée peu avant treize heures et un serveur l’amena à une table située à l’extérieure lorsqu’elle donna son nom pour la réservation. Elle prit place, constatant sans surprise que son père n’était pas encore arrivé et laissa son regard se perdre sur la vue qu’offrait le restaurant. Après quelques minutes, un mouvement attira son attention et la jeune femme releva le menton en direction du serveur qui l’avait accompagnée quelques minutes plus tôt et de… Lucia. Fronçant les sourcils, la brune se leva d’un bond et secoua la tête en attrapant son sac et sa veste ; pas question de jouer un remake de la scène de l’hôpital aujourd’hui, elle avait mieux à faire. « Je ne sais pas si t’étais dans le coup, mais tu peux dire à papa que c’est pas comme ça qu’il va arranger la situation. » Lâcha-t-elle platement avant de passer devant sa sœur sans même lui jeter un regard et en se dirigeant droit vers le serveur qui lui n’avait pas bougé d’un pouce. « Excusez-moi. » Hannah essaya de passer mais l’espèce de tige qu’était cet homme ne se décala pas pour lui laisser l’opportunité de se diriger vers la sortie et elle releva un regard interrogateur dans sa direction. « Vous devez lire ceci. » Le brun lui tendit une enveloppe avant de serrer ses mains devant lui, comme dans l’expectative d’une quelconque réaction de sa part. Hannah se décida à jeter un œil en direction de sa sœur qui n’avait toujours pas prononcé un traître mot et face à son mutisme, elle s’empara de l’enveloppe et la décacheta en se demandant ce que son père avait encore bien pu inventer – car papa Whitemore brillait souvent par son imagination débordante. « Hannah, vois cette occasion comme un moyen de briser la glace avec ta sœur et essaie vraiment, pour moi et ta mère. Ps : Le menu est déjà sélectionné et payé, si tu pars tout ira à la poubelle. Tu ne ferais pas ça quand même ? Je vous aime, bisous. Papa. » N’en croyant pas ses yeux, Hannah resta interdite en déchiffrant le contenu de la lettre. S’il ne s’agissait pas là de l’écriture de son paternel, elle aurait remis toute cette histoire en cause tout en criant à la caméra cachée. Soupirant, elle fit demi-tour et plaqua la lettre contre la poitrine de Lucia qui l’attrapa de justesse. « Si je reste, c’est pour pas gaspiller. Et parce que j’ai faim. » Précisa-t-elle en reprenant place sur sa chaise tout en regardant fixement devant elle.
ÂGE : 25 ans (28.03.99) - bélier ascendant taureau SURNOM : Meg généralement, "Barbie les emmerdes" pour Joséphine. STATUT : Elle a dit oui à Damon une première fois en novembre 2021, et à nouveau en novembre 2022. La seconde fois, plus personne n'avait de doigts croisés dans le dos. MÉTIER : Modèle photo, wannabe influenceuse et rôle principal du film "Nine" - adapté de la biographie à succès du même nom - sorti en salles en février 2024. En parallèle, en janvier 2024, elle a repris ses études après six ans d'interruption : cette fois, elle se dirige vers un bachelor en "Social Work" avec l’espoir d’un jour aider des gamins qui traversent les épreuves qu’elle a traversées enfant et adolescente. LOGEMENT : Megan, Damon et Bowie, le chien qui ne garde pas grand chose, ont d'emménagé en janvier au #283 Dornoch Terrace, à West End, dans une petite maison à la façade typiquement australienne. POSTS : 5711 POINTS : 410
TW IN RP : Négligence et retrait de l'enfant par les services sociaux / enfance dans le système, objectification de la femme, dépendance affective, fausse couche, infertilité et procréation médicalement assistée. ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : véritablement obsédée par l'idée de s'élever dans l'échelle sociale, elle s'y emploie sans penser aux dommages collatéraux › forte, passionnée, impatiente et déterminée, Megan est courageuse et têtue jusqu'à l'épuisement › balottée entre une mère toxicomane et alcoolique et plus de familles d'accueil qu'elle ne veut les compter, elle ne parle de son enfance à personne › spécialiste des fausses bonnes idées, Megan agit avant et réfléchit après › elle a un grand coeur, pourtant elle n'hésite pas à laisser derrière elle ceux qui deviennent pour elle des "poids morts" DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : darkgoldenrod. RPs EN COURS :
cosigan #41 ☆ you made me cry, i won't deny that. yes, we lied and told our friends that we were fine and played pretend but i'm so scared of being alone and you're the only one that feels like home. i'm just a mess, now I'm just a mess, and you're just the person that changed my life. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41
melly #5 ☆ are you a stranger ? but you seem so familiar, it's hard to explain. and maybe i'm broken, but my arms are wide open for you. and you'll never know it, but you're just like me. now you can't deny the times you lied and cried, you missed your mother. and I know, the story goes, you say you really tried, you didn't try at all. so now you hate the world, it hates you back is your excuse to fall.
joseegan #14 ☆ sometimes, baby, i'm so carefree, with a joy that's hard to hide. and then, sometimes, again it seems that all i have is worry, and then, you're bound to see my other side. but i'm just a soul whose intentions are good. oh lord, please don't let me be misunderstood.
meloh #14 ☆ you have my heart, and we'll never be worlds apart. when the sun shines, we'll shine together. told you i'll be here forever, said i'll always be your friend, took an oath, i'ma stick it out 'til the end. these fancy things will never come in between, you're part of my entity, here for infinity.
morigan #5 ☆ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
RPs EN ATTENTE :
milo (scénario libre) ☆ there's always a joker in the pack, there's always a lonely clown. the poor laughing fool falls on his back and everyone laughs when he's down. there's always a funny man in the game, but he's only funny by mistake. and everyone laughs at him just the same, they don't see his lonely heart break.
Si mon quotidien a toujours son lot d’ombres aux tableau, je commence à entrevoir quelques améliorations. J’ai dit quelques. Perde temporairement l’usage de mon bras gauche a eu comme conséquence directe de me faire perdre mon contrat temporaire au Pelican’s, mais j’ai rejoint il a quelques jours les équipes du Death Before Decath, filant plus un coup de main, de ma main valide, qu’autre chose. J’ai conscience de ne pas être parfaitement opérationnelle, et j’ai parfois l’impression de gêner plus que d’être d’une réelle utilité, mais m’éloigner de chez moi me fait du bien et surtout entre ça et mes heures de garde de la petite Morgane, je réussis de nouveau à gagner – pas des cents et des milles – mais une somme d’argent suffisante pour prendre un appartement en ville. A peine. Mais j’ai commencé en début de semaine à éplucher les petites annonces de colocation, et ai rencontré hier une jeune femme un peu surprenante mais avec qui le courant est plutôt bien passé. C’est officiel, mon appréhension de me jeter à nouveau dans le grand bain n’a pas su me retenir, dans quelques semaines j’emménagerai avec Eirlys Walsh dans un petit appartement du centre-ville. Tout juste à temps pour que les os de mon bras aient fini de se ressouder et que j’ai reçu ma première paie du DBD. Un peu rassurée par ces quelques changements, ces quelques pas que je fais à ses yeux, ma mère a gracieusement proposé de m’aider financièrement à meubler ma chambre, et aujourd’hui j’ai justement passé ma matinée chez IKEA à faire du repérage et des premiers achats. Sommier et bois, table de chevet, draps de lit, tapis, coiffeuse et guirlandes lumineuses en pagaille, c’est plus légère d’une jolie somme et la livraison de mes nouveaux meubles et éléments de décoration programmée que je sors du géant suède. Mon téléphone vibre dans ma poche et je manque de le faire tomber en essayant de l’attraper – j’ai eu la bonne idée de me fracturer mon bras d’écriture et le plus habile – mais décroche à temps pour entendre la voix de mon père résonner dans l’appareil. « Lucia, chérie ? Tu es sur le chemin du retour ? » Un peu surprise mais galvanisée par cette impression de renouveau, je réponds sans me poser la moindre question. « Je sors à peine du magasin. Mais ne m’attendez pas pour manger, j’en ai pour deux bonnes heures le temps de prendre le métro jusqu’au centre, puis le bus jusqu’à Wynnum. » Intérieurement, je prie pour qu’il me propose de venir me chercher, pas prête pour le périple qui m’attend. « Ta mère avait une course à faire au centre-ville, on termine à peine, rejoins nous pour manger. Au Burrows dans une heure ? » Mon ventre se manifeste, et la possibilité de finir le trajet en vingt minutes de voiture plutôt qu’en une heure de bus finit de me convaincre. J’accepte avec plaisir avec de raccrocher, et de me dépêcher pour attraper le métro.
Quand je pousse la porte du Burrows je balaye un instant la salle des yeux, avant que je le serveur ne vienne me trouver pour me proposer son aide. « Mon père a dû réserver. Whitemore ? » Le jeune homme consulte son agenda et finalement hoche la tête, avant de m’inviter à le suivre. Je balaye de façon un peu distraite la salle du regard, sans m’imaginer le piège grossier dans lequel je suis en train de tomber. De sauter à pied joint. Quand mes yeux se posent sur Hannah mes jambes s’arrêtent net, et je reste quelques secondes sans voix. Je n’ai pas le temps d’esquisser le moindre geste qu’elle est déjà sur ses pieds, son sac et sa veste à la main. De toute évidence, elle non plus n’était pas au courant. « Je ne sais pas si t’étais dans le coup, mais tu peux dire à papa que c’est pas comme ça qu’il va arranger la situation. » Je fronce à nouveau les sourcils. Elle pense que j’ai quelque chose à voir là-dedans ? C’est une blague ? Si elle me connait un tant soit peu elle devrait se douter que jamais je n’aurais eu le cran d’organiser ce type de rencontre, me doutant trop de la réaction qu’elle aurait. « Quoi ? Je… » Sans trop savoir quoi dire je l’observe me passer devant sans un regard ou la moindre considération pour ce que je suis en train de dire, avant de s’arrêter net devant le serveur, qui lui tend une enveloppe. Dans quel film on est au juste ? « Vous devez lire ceci. »Et toi tu ne devrais pas lui parler comme ça… Le pauvre, s’il avait la moindre idée du caractère de cochon auquel il a à faire. Dévorée par la curiosité je brûle d’envie de savoir ce que contient cette lettre qui semble réussir à faire taire Hannah, qui en me jetant un regard mauvais reviens vers moi et me plaque la missive contre la poitrine. La bouche légèrement entrouverte et les sourcils froncés je l’attrape, parcourant rapidement les quelques lignes écrites de la main de mon père du regard. Hannah, vois cette occasion comme un moyen de briser la glace avec ta sœur et essaie vraiment, pour moi et ta mère. Ps : Le menu est déjà sélectionné et payé, si tu pars tout ira à la poubelle. Tu ne ferais pas ça quand même ? Je vous aime, bisous. Papa. Déglutissant, je plie soigneusement la lettre en quatre pour la poser sur le coin de la table, droite comme un i et ne sachant comment réagir. Je ne sais pas s’il pense me rendre service en coinçant Hannah de la sorte, mais j’ai peu de doute quant à son humeur massacrante après ce type de piège. A ma surprise elle tire sa chaise, et se rassoie. « Si je reste, c’est pour pas gaspiller. Et parce que j’ai faim. » Je reste interdite quelques secondes, trop choquée par la scène qui vient de se dérouler sous mes yeux pour réagir tout de suite. Finalement à mon tour je pose doucement mes fesses sur la chaise, en un contraste parfait avec la nervosité de ma sœur. « Je… J’étais pas au courant. Il m’a dit que lui et maman mangeaient en ville, et m’a proposé de les rejoindre. » Je marque une pause, tentant tant bien que mal de soutenir son regard, sans arriver à la cheville du panache de la brune. « Je suis pas assez idiote pour penser que c’est une bonne idée, de t’imposer ça. »Je suis pas assez idiote pour penser que tu as envie de me voir… Au fond, même si la tension est palpable, je me surprends à espérer que mon père ait choisi un menu entrée, plat et dessert. Hannah me manque, si notre altercation d’il y a trois semaines m’a convaincue d’une chose, c’est bien de ça. J’installe mon bras en écharpe de la façon la moins inconfortable possible, avant de me caler contre le dossier de ma chaise. « Mais je suis contente de te voir malgré tout. » Et ce même si elle reste plus pour mes parents que pour moi, ou que parce qu’elle en a envie. « Ça fait longtemps qu’on a pas déjeuné ensemble. » Si je tente de faire de mon mieux pour briser la glace – l’iceberg – ma gêne et mon malaise sont clairement palpable dans ma voix. Quand sommes-nous devenues incapable de communiquer ?
Abandonner la perspective de passer un samedi à s’occuper d’elle-même au profit d’un déjeuner avec son père n’avait pas été une chose aisée pour une Hannah qui ne connaissait plus la notion de « temps libre » depuis qu’elle avait décidé de mettre les pieds dans un hôpital et d’y faire carrière. Mais ce message avait suscité à la fois curiosité et inquiétude dans la tête de la brunette dont le cerveau ne s’éteignait jamais – pas même la nuit. Son paternel n’avait jamais été du genre à demander des moments privilégiés seul avec ses filles, préférant partager son temps entre la pharmacie et le confort de la maison familiale qu’il ne quittait que rarement. Les dîners dominicaux étaient leur moyen à eux de conserver la bonne entente entre eux et à garder des liens forts sans avoir à se lancer des invitations à tout va et ce au grand dam de sa mère qui, si on la laissait faire, aurait probablement invité la fratrie Whitemore à manger tous les soirs de la semaine en plus du dimanche. Cette façon de fonctionner convenait parfaitement au médecin qui n’avait jamais été du genre à rester collée à ses proches, même si elle avait toujours eu une relation spéciale avec ses sœurs. Surtout avec Lucia. Mais Hannah était et resterait sans doute la plus indépendante des trois et c’était probablement ce qui l’aidait à ne pas faillir face à la situation qui régnait entre elle et sa cadette. Se plonger dans le travail l’aidait particulièrement à faire front et à s’éviter de trop penser aux griefs qu’elle tenait contre Lucia qui la rendaient plus triste qu’autre chose, finalement. Depuis leur rencontre fortuite à l’hôpital, la brune n’avait eu de cesse de se rejouer mentalement la scène, oscillant entre les remords quant à sa conduite envers Lucia et entre la colère qui grondait en elle lorsqu’elle revoyait le visage inexpressif de sa sœur face à ses accusations. Il était plus facile de s’en prendre à quelqu’un avec du répondant et la passivité de la jeune femme la rendait folle. Elle avait eu envie de la secouer, de lui hurler au visage la peine qu’elle lui avait causé en disparaissant et en agissant comme si elle n’avait jamais eu la moindre importance pour elle, comme si elle n’était qu’une gentille copine dont elle avait pu disposer dès qu’elle en avait eu envie. Hannah avait toujours eu la manie d’aimer se sentir indispensable, et même si elle avait été réellement blessée par le comportement de sa cadette, elle devait bien avouer que sa fierté en avait pris un sacré coup elle aussi. Mais autant dire que Lucia n’en saurait jamais rien. Le dialogue était rompu et le médecin ignorait si elles parviendraient un jour à retrouver la relation qu’elles partageaient avant tout ça, avant qu’elle ne s’entiche d’un musicien paumé et ne décide d’aller vivre à Sydney en tournant le dos à sa famille. Depuis le retour de sa sœur, Hannah avait savamment évité les repas de la famille Whitemore, faisant fi de la tradition dans le but d’éviter royalement Lucia tout en sachant très bien que son comportement ne blesserait pas que sa cadette. Mais dans la balance, la tristesse de ses parents et de son aînée ne faisait pas le poids contre la rancune tenace que la brunette avait à son égard. Mais elle restait consciente de la peine qu’elle leur infligeait, ce qui avait probablement aidé à ce qu’elle accepte sans trop broncher l’invitation de son père à le rejoindre au Burrows pour déjeuner. Ça et la curiosité, bien entendu. Et après avoir patienté de longues minutes en laissant son esprit vagabonder et son regard se perdre sur le paysage environnant – qui était très joli d’ailleurs – Hannah comprit enfin le véritable but de la manœuvre. A peine la silhouette de Lucia entra-t-elle dans son champ de vision que la brune sauta sur ses deux pieds en embarquant ses affaires, prête à quitter ce restaurant aussi vite qu’elle y était entrée. Les sourcils froncés, elle ignora volontairement l’air perdu et la bouche légèrement entrouverte de sa sœur ; deux signaux qui démontraient qu’elle non plus n’était pas au courant du stratagème mis en place par leur paternel mais qu’Hannah ne jugea pas utile de prendre en compte. Elle voulait arranger les choses, pas elle. Elle avait donc forcément quelque chose à voir dans toute cette histoire, même si une embuscade était pratiquement un synonyme de suicide au vu de l’énervement palpable qui se dégageait de la brunette. « Quoi ? Je… » Le médecin entendit à peine les quelques mots prononcés par Lucia et destinés à lui faire croire qu’elle ne savait pas ce qu’il se tramait, préférant se concentrer sur le serveur qui lui barrait le passage pour une raison qu’elle n’expliquait pas mais qui ne faisait qu’aggraver la situation, si on voulait son avis. L’air interrogateur, elle attrapa la missive qu’il venait de lui tendre en lui demandant – en lui ordonnant serait même plus juste – de la lire, dépliant le papier sans que son sourcil gauche ne soit retombé une seule fois. Il ne lui fallu que quelques secondes pour découvrir le message de son père, pour relever la tête vers Lucia en lui tendant le pli et pour revenir à sa place, l’air mauvais. Un tas de raisons la poussaient à accepter de déjeuner en sa compagnie, mais recoller les morceaux ne faisait pas partie de ses plans de la journée – comme elle fit savoir à sa sœur tout en redéposant ses affaires à l’endroit où elles étaient quelques instants plus tôt. « Je… J’étais pas au courant. Il m’a dit que lui et maman mangeaient en ville, et m’a proposé de les rejoindre. » A son tour, Lucia s’installa face à elle avec une lenteur exaspérante ; à croire qu’elle craignait que la chaise ne lui brûle les fesses. « Si tu le dis. » La brune s’empara du menu pour se donner contenance, ne pouvant cependant ignorer l’air perdu qu’arborait Lucia face à toute cette histoire. Une part d’elle savait pertinemment qu’elle n’avait rien à voir là-dedans car c’était bien la marque de fabrique de leur père que des les piéger de cette façon en espérant que les choses s’arrangent d’elles-mêmes. Un peu comme si on enfermait un tigre dans une arène et qu’on y balançait un gladiateur – régler des conflits façon Grèce Antique, par papa Whitemore. Une technique qui n’avait rien d’efficace mais qui traduisait la naïveté dont il faisait parfois preuve, un trait de personnalité dont Lucia avait d’ailleurs hérité. « Je suis pas assez idiote pour penser que c’est une bonne idée, de t’imposer ça. » La brune haussa un sourcil tout en analysant le terme utilisé par sa sœur, sachant très bien que sa cadette se voyait comme un poids pour sa famille. Il ne fallait pas être Einstein pour le deviner, et son premier réflexe fut de la rassurer mais elle se contenta d’hausser les épaules en fixant la jeune femme avec froideur – son arme naturelle pour masquer ses sentiments. « Je relativise en me disant qu’il fallait que je mange de toute façon. » Ce lien fraternel qui les unissait compliquait les choses dans l’esprit du médecin qui aurait préféré fermer une bonne fois pour toute la porte sur leur relation afin de s’éviter de souffrir davantage, mais elle en était bien incapable. Dès qu’elle voyait Lucia, les souvenirs de ces années passées ensemble lui revenaient à l’esprit et faisaient pratiquement disparaître les derniers évènements qui étaient venus nécroser ce qui les liait autrefois. Mais Hannah ne comptait pas passer l’éponge aussi facilement, même si elle aurait préféré en être capable. « Mais je suis contente de te voir malgré tout. Ça fait longtemps qu’on a pas déjeuné ensemble. » La voix de Lucia trahissait ce qu’Hannah ressentait elle aussi ; un malaise persistant et une tension palpable qu’elle ne parvenait pas à gérer. Mais la petite brune faisait un effort, elle pourrait au moins se montrer polie et s’empêcher de se montrer trop irritable – et peut-être éviter de lui envoyer des piques avant le plat principal. « Oui ça fait un bail. » On se demande pourquoi. Le médecin plissa ses lèvres pour tenir la réplique qui lui brûlait les lèvres et se contenta de reprendre la lecture de son menu tout en réalisant que cela ne servait à rien puisque leur paternel s’était déjà occupé de tout pour elles. Soit. « Ça va mieux ton bras ? » Demanda-t-elle en faisant ainsi référence à la raison qui les avait poussées à se retrouver, par la force des choses. Elle prenait de ses nouvelles, c’était déjà pas mal, non ?
ÂGE : 25 ans (28.03.99) - bélier ascendant taureau SURNOM : Meg généralement, "Barbie les emmerdes" pour Joséphine. STATUT : Elle a dit oui à Damon une première fois en novembre 2021, et à nouveau en novembre 2022. La seconde fois, plus personne n'avait de doigts croisés dans le dos. MÉTIER : Modèle photo, wannabe influenceuse et rôle principal du film "Nine" - adapté de la biographie à succès du même nom - sorti en salles en février 2024. En parallèle, en janvier 2024, elle a repris ses études après six ans d'interruption : cette fois, elle se dirige vers un bachelor en "Social Work" avec l’espoir d’un jour aider des gamins qui traversent les épreuves qu’elle a traversées enfant et adolescente. LOGEMENT : Megan, Damon et Bowie, le chien qui ne garde pas grand chose, ont d'emménagé en janvier au #283 Dornoch Terrace, à West End, dans une petite maison à la façade typiquement australienne. POSTS : 5711 POINTS : 410
TW IN RP : Négligence et retrait de l'enfant par les services sociaux / enfance dans le système, objectification de la femme, dépendance affective, fausse couche, infertilité et procréation médicalement assistée. ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : véritablement obsédée par l'idée de s'élever dans l'échelle sociale, elle s'y emploie sans penser aux dommages collatéraux › forte, passionnée, impatiente et déterminée, Megan est courageuse et têtue jusqu'à l'épuisement › balottée entre une mère toxicomane et alcoolique et plus de familles d'accueil qu'elle ne veut les compter, elle ne parle de son enfance à personne › spécialiste des fausses bonnes idées, Megan agit avant et réfléchit après › elle a un grand coeur, pourtant elle n'hésite pas à laisser derrière elle ceux qui deviennent pour elle des "poids morts" DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : darkgoldenrod. RPs EN COURS :
cosigan #41 ☆ you made me cry, i won't deny that. yes, we lied and told our friends that we were fine and played pretend but i'm so scared of being alone and you're the only one that feels like home. i'm just a mess, now I'm just a mess, and you're just the person that changed my life. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41
melly #5 ☆ are you a stranger ? but you seem so familiar, it's hard to explain. and maybe i'm broken, but my arms are wide open for you. and you'll never know it, but you're just like me. now you can't deny the times you lied and cried, you missed your mother. and I know, the story goes, you say you really tried, you didn't try at all. so now you hate the world, it hates you back is your excuse to fall.
joseegan #14 ☆ sometimes, baby, i'm so carefree, with a joy that's hard to hide. and then, sometimes, again it seems that all i have is worry, and then, you're bound to see my other side. but i'm just a soul whose intentions are good. oh lord, please don't let me be misunderstood.
meloh #14 ☆ you have my heart, and we'll never be worlds apart. when the sun shines, we'll shine together. told you i'll be here forever, said i'll always be your friend, took an oath, i'ma stick it out 'til the end. these fancy things will never come in between, you're part of my entity, here for infinity.
morigan #5 ☆ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
RPs EN ATTENTE :
milo (scénario libre) ☆ there's always a joker in the pack, there's always a lonely clown. the poor laughing fool falls on his back and everyone laughs when he's down. there's always a funny man in the game, but he's only funny by mistake. and everyone laughs at him just the same, they don't see his lonely heart break.
Je m’empêtre dans des explications, je sais que j’aurais mieux fait de me taire, et le regard que me lance Hannah me le confirme. Pense-t-elle réellement que je ne suis pas mal à l’aise non plus ? Elle me connait, elle sait que je n’ai pas le culot nécessaire pour lui tendre ce genre d’embuscade, l’a-t-elle oublié ? A-t-elle à ce point tout remis en question qu’elle doute à présent de ma sincérité, de mon honnêteté, qu’elle pense que ma nature profonde a changée ? Je n’ai pas changé, je suis toujours la même boule de nervosité et de sensibilité que j’étais autrefois, en plus à fleur de peau et plus en proie aux doutes. Je ne suis pas devenue cette ennemie qu’elle imagine peut-être, celle qui va lui rentrer dans le lard et répondre avec aplomb à ses accusations. Peut-être qu’elle préfèrerait, peut-être qu’ainsi il serait plus facile pour elle de me détester, mais je suis la même jeune fille qui l’a quittée il y a deux ans, et je ne compte pas l’affronter, je n’en ai ni la stature ni l’envie. Avec elle j’ai envie d’apaiser les tensions, de régler nos différends, plus qu’avec quiconque. Parce que Hannah m’est essentielle, parce qu’elle n’est pas la seule à avoir souffert de l’absence de l’autre ces deux dernières années, même si je suis consciente de ne pas avoir le droit de m’en plaindre de mon côté. Parce que c’est ma faute, aux yeux du monde et même aux miens je suis la seule fautive. Lawrence, notre histoire tout ça n’intéresse pas Hannah, tout ça n’a pas à l’intéresser, parce que pour elle j’aurais dû savoir m’affirmer, j’aurais dû savoir lui tenir tête. Mais je ne sais pas faire ça, je n’ai jamais su. « Si tu le dis. » Sa désinvolture envoie un message clair : elle n’a que faire de mes explications, elle s’en fiche. Mon père pensait bien faire, mais il ne m’a pas rendu service au fond, parce qu’en imposant ça à Hannah, il me jette dans la cage au lion après les avoir excités et privés de nourriture au préalable. Nos retrouvailles n’auraient pas pu être moins sereines, mais je reconnais pour paternel dans cet acte désespéré. J’ai toujours été une fille à papa, ma mère et moi avons toujours eu plus de mal à nous comprendre, malgré l’amour familial qui nous unit. Mon père me ressemble, c’est un homme doux qui a épousé une femme de caractère, qui préfère éviter les conflits et je me reconnais dans sa fâcheuse tendance à faire l’autruche, à espérer que les conflits se résolvent d’eux même. « Je relativise en me disant qu’il fallait que je mange de toute façon. » Elle ne pourrait être plus froide, que ce soit dans le regard qu’elle me jette ou le ton qu’elle emploie pour me répondre.
La plupart des gens se braqueraient, ils lui répondraient en se calquant sur l’attitude qu’elle adopte. Mais je suis bien plus douce et malléable que la plupart des gens. Je fuis le conflit comme la peste, et suis bien trop en recherche de l’amour de ma sœur pour l’imiter, pour me braquer à mon tour et lui parler aussi froidement qu’elle ne le fait. « Tu travailles toujours autant ? » J’ai connu une Hannah peu disponible, même si elle se rendait toujours aux déjeuners dominicaux, sachant pertinemment qu’elle s’attirerait les foudres maternelles si elle en loupait un seul. Une bourreau du travail ma sœur, elle est de loin la pire de la famille à ce niveau-là. Elle semble s’adoucir, ou en tout cas ravaler un peu de sa froideur. « Oui ça fait un bail. » Qu’elle répond sans que je n’arrive à savoir les émotions qui la traversent réellement. Je n’ai jamais su lire en Hannah comme elle lisait en moi, mais j’étais capable de la comprendre bien mieux avant tout ça. Là je ne sais pas si elle se contient de me sauter à la gorge, ou si elle se force simplement à me répondre. Mais j’essaye de briser la glace, de toutes mes forces. « Ça m’avait manqué. » Peut-être est-ce un peu audacieux. Peut-être que je n’aurais pas dû prendre sa réponse comme un encouragement à continuer à m’aventurer sur cette pente glissante, mais c’est le cas, elle m’a manqué et je ne peux le cacher. « Ça va mieux ton bras ? » Je jette un coup d’œil à mon bras retenu en écharpe. « Oui, on me l’enlève dans quelques jours. Je dois commencer la rééducation après ça, on verra bien. » J’hésite à continuer, ne sachant pas trop si sa phrase était une invitation à lui raconter ma vie. Mais je suis comme ça de toute façon, je parle trop lorsque je suis nerveuse. « Mais j’ai trouvé un boulot finalement, même avec ça. C’est qu’un job de serveuse, mais ça me permettra de payer un loyer. » Tout se bouscule dans ma tête, et je me rends finalement compte qu’Hannah ne sait rien de mon quotidien, rien de tout ça. « Oui, j’ai trouvé une colocation aussi, avec un fille que tu trouverais certainement étrange, mais l’appartement est vraiment joli, et dans mon budget. J’emménage dès que je suis moins handicapée par mon bras. » Je ne termine pas ma phrase, je ne vais pas au bout de mes pensées, mais je lui avait dit que je quitterai la maison, que je trouverais un endroit où habiter pour qu’elle puisse sereinement revenir chez nos parents. Ça me brise le cœur de me dire que je lui offre la possibilité de continuer à m’éviter, mais au moins j’ai tenu ma promesse. « Alors… Tu sais, tu pourras revenir. Tu n’aurais qu’à dire à maman de me dire quand tu es là. » Pour que je ne lui fasse pas l’affront de me montrer dans ces moment-là. Que je respecte l’injonction d’éloignement officieuse qu’elle a éditée.
Hannah se sentait prise au piège dans une situation sur laquelle elle n’avait aucune emprise, comme la dernière fois où elle avait croisé Lucia à l’hôpital. Le fait que ses parents se mêlent sans cesse de cette histoire commençait à vraiment à l’irriter, car si elle comprenait la démarche, ça n’empêchait qu’on la forçait à agir d’une certaine manière. Et ça, ça ne lui plaisait pas du tout. La brune avait toujours eu tendance à faire l’exact opposé lorsqu’on lui forçait la main, son tempérament impulsif prenant parfois le dessus. Elle savait qu’il fallait qu’elle arrange les choses avec sa sœur, mais elle aurait aimé qu’on lui laisse l’opportunité de faire les choses à sa manière, et surtout, à son propre rythme. Ils avaient tous été blessés à leur façon par le comportement de la jeune femme, mais le médecin avait eu beaucoup de mal à accepter le fait que Lucia lui ait tourné le dos aussi facilement. Pour un pauvre type, de surcroît. Alors oui, blâmer la brunette sur ce guet-apens était la solution de facilité puisque leur père n’avait pas daigné faire une apparition pour tempérer la situation – et peut-être avait-il bien fait de rester en dehors de ça. Hannah n’appréciait pas de se sentir flouée, et si sa sœur n’avait apriori rien à voir dans cette histoire, il fallait bien qu’elle dirige son irritation sur quelqu’un. Ayant repris place là où elle était assise initialement, la brune s’obstina à conserver une attitude froide et distante, le temps pour elle de jauger la meilleure façon d’agir face à toute cette histoire. Cela faisait des mois qu’elle ignorait et évitait sa cadette, peut-être l’avait-elle suffisamment punie pour ça ? Mais Lucia n’avait pas encore formulé la moindre excuse, et les deux Whitemore n’avaient même pas effleuré l’essence même de leur conflit. Celui-ci était plus ou moins à sens unique – Hannah étant la seule à formuler des reproches – mais l’opportunité d’aller au fond du problème ne s’était pas encore présentée. Peut-être que ce dîner leur permettrait de le faire ? A condition que Lucia cesse de tourner autour du pot et de se poser en victime comme elle en avait l’habitude – une façon de faire qui irritait d’autant plus le médecin depuis que sa sœur était revenue comme une fleur après deux ans d’absence. « Tu travailles toujours autant ? » Une première tentative d’établir le dialogue, donc. Lucia était une fille intelligente, elle savait que parler boulot était une passion pour le médecin qui avait transformé son métier en une priorité absolue, mettant tout le reste entre parenthèse pour se concentrer sur ce qu’elle jugeait plus important. « Oui. Je bosse en plus à l’association Beauregard, depuis plus d’un an maintenant. » Répondit-elle sur un ton neutre tout en conservant l’impression que chaque réponse donnée sur sa vie ne faisait qu’enfoncer le clou quant à l’absence de Lucia de celle-ci. Elle avait déjà quitté Brisbane lorsque la brune était revenue de l’université son diplôme en poche et qu’elle avait commencé sa résidence, ratant ainsi les joies et la fierté du médecin sur les différentes étapes de son cursus. Il était sans doute égoïste de raisonner ainsi, mais Hannah s’en fichait bien ; sa sœur l’avait laissée pour un loser et n’avait jamais pris sur elle de retourner ses appels ou de donner la moindre nouvelle. Une raison suffisante pour blesser la jeune femme assez profondément que pour subir son courroux deux ans plus tard. « Ça m’avait manqué. » Lucia restait imperméable à la froideur du médecin, continuant à faire comme si de rien était tout en formulant à voix haute ce qu’elle ressentait, obligeant Hannah à se confronter elle-même à ses propres émotions. A elle aussi ça lui avait manqué, mais ça n’était pas sa faute si elles en étaient là aujourd’hui. « Moi aussi Lucia. Mais t’aurais peut-être dû y penser quand tu t’obstinais à faire la morte pendant que tu menais la grande vie à Sydney. » Voilà, c’était dit. La brune avait toujours été du genre directe, mais formuler ces paroles n’était pas aussi facile pour elle qu’on pouvait le croire. Défier des inconnus était bien plus simple que de s’en prendre à sa propre famille, et Lucia ne lui facilitait pas la tâche en l’observant avec ses grands yeux tristes. Cependant, il fallait crever l’abcès car sans ça, Hannah ne parviendrait pas à lui pardonner et à passer à autre chose. En attendant que le serveur ne vienne prendre leur commande pour les boissons, elle laissa son regard dévier sur le bras encore en écharpe de la jeune femme, s’autorisant à lui demander si ça allait mieux ; après tout elle s’était fait soigner sur son lieu de travail, ça l’intéressait. « Oui, on me l’enlève dans quelques jours. Je dois commencer la rééducation après ça, on verra bien. » Elle hocha la tête, contente de savoir que ça touchait à sa fin. Un bras plâtré était toujours handicapant. « Mais j’ai trouvé un boulot finalement, même avec ça. C’est qu’un job de serveuse, mais ça me permettra de payer un loyer. » Un loyer ? La brune ne put s’empêcher de relever un sourcil interrogateur, étonnée que ses parents ne réclament un loyer à la plus jeune de leur fille. Ça n’était pas le genre des Whitemore, c’était même l’inverse d’ailleurs. « Oui, j’ai trouvé une colocation aussi, avec une fille que tu trouverais certainement étrange, mais l’appartement est vraiment joli, et dans mon budget. J’emménage dès que je suis moins handicapée par mon bras. » Ah d’accord. Ceci expliquait cela. Hannah était contente de savoir que Lucia avançait de son côté et qu’elle ne se contentait pas de se laisser vivre chez leurs parents en attendant que tout lui tombe dessus. Cette nouvelle lui permis d’ailleurs de se détendre un peu, faisant l’impasse sur le détail qui concernait sa colocataire, « étrange » étant un qualificatif qu’elle n’aurait pas forcément aimé utiliser si elle avait dû partager sa maison avec quelqu’un. Mais Lucia et elle étaient radicalement différentes, alors bon. « Je suis contente pour toi. C’est où ? Et elle fait quoi dans la vie ta colocataire ? » Demanda-t-elle, ne pouvant s’empêcher de se rassurer sur les nouvelles fréquentations de sa sœur. Ça n’était pas parce que Lawrence avait disparu de la circulation qu’elle était sauvée pour autant ; Lucia était tellement naïve qu’elle risquerait tout au long de sa vie de se faire avoir par des gens malhonnêtes. « Alors… Tu sais, tu pourras revenir. Tu n’aurais qu’à dire à maman de me dire quand tu es là. » Un soupir s’échappa de ses lèvres et elle balaya l’air d’un geste, lassée du discours de sa cadette. « Arrête un peu, on ne va pas s’éviter toute notre vie. » Elle mettait ainsi fin à ce premier problème, se promettant de faire un effort pour réapparaître ponctuellement sous le toit des Whitemore. De temps en temps.
ÂGE : 25 ans (28.03.99) - bélier ascendant taureau SURNOM : Meg généralement, "Barbie les emmerdes" pour Joséphine. STATUT : Elle a dit oui à Damon une première fois en novembre 2021, et à nouveau en novembre 2022. La seconde fois, plus personne n'avait de doigts croisés dans le dos. MÉTIER : Modèle photo, wannabe influenceuse et rôle principal du film "Nine" - adapté de la biographie à succès du même nom - sorti en salles en février 2024. En parallèle, en janvier 2024, elle a repris ses études après six ans d'interruption : cette fois, elle se dirige vers un bachelor en "Social Work" avec l’espoir d’un jour aider des gamins qui traversent les épreuves qu’elle a traversées enfant et adolescente. LOGEMENT : Megan, Damon et Bowie, le chien qui ne garde pas grand chose, ont d'emménagé en janvier au #283 Dornoch Terrace, à West End, dans une petite maison à la façade typiquement australienne. POSTS : 5711 POINTS : 410
TW IN RP : Négligence et retrait de l'enfant par les services sociaux / enfance dans le système, objectification de la femme, dépendance affective, fausse couche, infertilité et procréation médicalement assistée. ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : véritablement obsédée par l'idée de s'élever dans l'échelle sociale, elle s'y emploie sans penser aux dommages collatéraux › forte, passionnée, impatiente et déterminée, Megan est courageuse et têtue jusqu'à l'épuisement › balottée entre une mère toxicomane et alcoolique et plus de familles d'accueil qu'elle ne veut les compter, elle ne parle de son enfance à personne › spécialiste des fausses bonnes idées, Megan agit avant et réfléchit après › elle a un grand coeur, pourtant elle n'hésite pas à laisser derrière elle ceux qui deviennent pour elle des "poids morts" DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : darkgoldenrod. RPs EN COURS :
cosigan #41 ☆ you made me cry, i won't deny that. yes, we lied and told our friends that we were fine and played pretend but i'm so scared of being alone and you're the only one that feels like home. i'm just a mess, now I'm just a mess, and you're just the person that changed my life. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41
melly #5 ☆ are you a stranger ? but you seem so familiar, it's hard to explain. and maybe i'm broken, but my arms are wide open for you. and you'll never know it, but you're just like me. now you can't deny the times you lied and cried, you missed your mother. and I know, the story goes, you say you really tried, you didn't try at all. so now you hate the world, it hates you back is your excuse to fall.
joseegan #14 ☆ sometimes, baby, i'm so carefree, with a joy that's hard to hide. and then, sometimes, again it seems that all i have is worry, and then, you're bound to see my other side. but i'm just a soul whose intentions are good. oh lord, please don't let me be misunderstood.
meloh #14 ☆ you have my heart, and we'll never be worlds apart. when the sun shines, we'll shine together. told you i'll be here forever, said i'll always be your friend, took an oath, i'ma stick it out 'til the end. these fancy things will never come in between, you're part of my entity, here for infinity.
morigan #5 ☆ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
RPs EN ATTENTE :
milo (scénario libre) ☆ there's always a joker in the pack, there's always a lonely clown. the poor laughing fool falls on his back and everyone laughs when he's down. there's always a funny man in the game, but he's only funny by mistake. and everyone laughs at him just the same, they don't see his lonely heart break.
Je ne suis pas douée pour mettre des mots sur ce que je ressens, pour briser la glace qui persiste entre ma sœur et moi. Pourtant je voudrais pouvoir tout lui dire, lui expliquer que aucune partie de moi n’a jamais eu envie de la blesser, de réellement me passer d’elle à mes côtés, lui expliquer l’emprise que mon petit ami avait sur moi et la façon dont la situation m’a échappée sans que je ne réalise ce qui était en train de se passer. Je suis sure qu’Hannah ne comprendrait pas de toute façon, parce qu’elle est une sorte de force de la nature que j’imagine mal tomber sous la coupe de qui que ce soit, que j’imagine mal se laisser dicter sa conduite. Elle ne sait pas ce que c’est que d’être comme moi, malléable, manipulable, elle ne s’est jamais laissée écraser par qui que ce soit et autant que j’aimerais avoir sa force de caractère, ce n’est pas le cas et ne le sera jamais. Je suis douce, je suis docile et je n’aime pas le conflit, je le fuis la plupart du temps. Sans mon père je n’aurais pas eu l’impression d’être née dans la bonne famille, mais plus d’avoir été échangée à l’hôpital. J’admire ma mère et ma sœur pour ce qu’elles sont, pour cette impression qu’elle donne que rien ne peut les ébranler ou faire fléchir leur volonté, mais j’’aimerais qu’elles comprennent un peu plus que je ne suis pas comme ça. Et je ne dis pas que cela me dédouane totalement de mon comportement de ces deux dernières années, je m’en veux beaucoup trop pour ça, mais cela me brise le cœur de penser qu’Hannah s’imagine que si je ne lui ai pas donné de nouvelle c’est simplement parce que j’étais occupée, parce que je ne pensais plus à elle ou parce que je menais la grande vie avec mon petit ami. Elle ne l’a jamais apprécié. Elle me connait assez pour ne jamais me l’avoir dit de façon aussi directe, aussi frontalement, mais je ne suis pas idiote, je savais avant que nous quittions Brisbane que Lawrence ne faisait pas l’unanimité dans la famille. Que si ma mère se laissait volontiers gagner par son charisme, Gabrielle et Hannah avaient plus de doutes à son sujet. Et la cérébrale et ambitieuse Hannah le voyait certainement comme un raté, je l’avais compris et ça m’avait fait mal à l’époque. Parce que si elle le voyait lui comme ça, elle ne devait pas avoir beaucoup plus de considération pour moi. Lawrence est beaucoup de choses, mais pas un raté. C’est un jeune homme ambitieux, son premier album s’est bien vendu et lui a permis d’acquérir une petite notoriété. La ratée de l’histoire, c’est plutôt sa serveuse de copine. « Oui. Je bosse en plus à l’association Beauregard, depuis plus d’un an maintenant. » Bien sûr qu’en plus d’une carrière déjà brillante elle travaille bénévolement dans une association. C’est tant parfait, c’est tant Hannah. « Je sais, Adèle me l’a dit. » Elle aussi nourri une rancœur importante envers moi, mais petit à petit les choses commencent à aller mieux. « Je suis tombée sur elle par hasard quelques semaines après mon arrivée. Et je l’ai accompagnée à sa seconde chimiothérapie le mois dernier, Cody lui a forcé la main après que la première se soit mal passée. » Et il nous a permis à toutes les deux de commencer à renouer contact, son grand frère qui a toujours été si protecteur.
« Moi aussi Lucia. Mais t’aurais peut-être dû y penser quand tu t’obstinais à faire la morte pendant que tu menais la grande vie à Sydney. » Je sais que je mérite ça, sa colère, sans peine et ses reproches. Mais les entendre reste difficile, et je baisse les yeux vers la table en déglutissant. Bien sûr qu’elle allait répondre que c’était ma faute et pas la sienne, pourquoi n’ai-je pas réfléchis un peu plus avant de l’ouvrir ? « Je suis désolée je… » Je relève péniblement mes yeux vers elle, puisque je sais à quel point elle déteste les regards fuyants et tons hésitants. « Je voulais pas que les choses se passent comme ça. Et pour ce que ça vaut j’ai pas vraiment mené la grande vie. » A quoi cela sert-il de préciser ça, alors que je ne suis pas prête à lui expliquer ce qu’il s’est vraiment passé à Sydney ? Prête à l’expliquer à personne, pour ce que ça vaut. « Je sais que m’excuser suffira pas à tout effacer. Mais je veux vraiment me rattraper. » J’avais préparé des discours bien plus éloquents, des discours que j’aurais de toute façon été incapable de retranscrire face à Hannah, mais là, alors que je ne m’attendais même pas à tomber sur elle, je me débats encore plus pour trouver quoi lui dire.
Lorsque je lui dit que j’ai trouvé une colocation et que je vais déménager, ce n’est pas innocent. Je veux autant qu’elle constate que je fais ce qu’il faut pour me mettre un coup de pied aux fesses que que je tiens parole. A l’hôpital je lui ai dit que je trouverai un appartement pour qu’elle puisse revenir à la maison quand elle en ressent l’envie, et je veux lui montrer que j’ai tenu parole. « Je suis contente pour toi. C’est où ? Et elle fait quoi dans la vie ta colocataire ? »Rien que ne lui offrira ton respect. Voilà ce que je pense tout bas, face à ma sœur et son élitisme familial. « A quelques pas d’ici en fait, sur Doggett Street, et elle s’appelle Eirlys. » Je le précise, puisqu’à mes yeux son prénom, son identité est bien plus important que la façon dont elle gagne sa vie. Pas à ceux de ma sœur, de toute évidence. « Elle est étudiante en naturopathie, et elle travaille pour WWF aussi, je crois. » Je me doute déjà de ce que la brune pensera de tout ça, alors je ne peux m’empêcher de préciser. « Maman et Gabrielle l’ont rencontrée. Je crois qu’elles l’ont trouvée sympathique. » Notre mère a bien fait remarquer que la couleur de ses cheveux devait l’empêcher d’être prise au sérieux, mais elle a tout de même rajouté que c’était une jeune femme qui avait l’air d’être passionnée mais avec la tête sur les épaules. Un compliment, venant d’Helen Whitemore. Et si je me sens obligée de préciser que ma colocataire a rencontré les deux autres femmes de la famille, c’est bien parce que je pense que cela rassurera la psychiatre. « Arrête un peu, on ne va pas s’éviter toute notre vie. » Je relève de grands yeux ronds vers elle, surprise qu’elle me cède du terrain aussi facilement, elle qui était prête à se lever et quitter le restaurant il y a à peine quelques minutes. « Ça veut dire que tu vas revenir aux déjeuners du dimanche ? » Ou bien compte-t-elle y aller doucement et se contenter d’un café ? J’ai du mal à dissimuler mes émotions et mon trouble, et mes yeux brillants n’aident pas. « Je pense que ça fera vraiment plaisir à papa et maman. » Et d’une voix plus faible, je me sens obligée de préciser. « Et ça me fera vraiment plaisir à moi aussi. » Même si je me doute que ce n’est pas le but de la manœuvre, j’ai le sentiment d’enfin regagner un peu ma place dans cette famille, qui n’en est pas une sans Hannah, dont j’ai toujours été aussi proche que si nous avions été jumelles.
Maintenant qu’elles étaient assises l’une en face de l’autre, Hannah se voyait mal éviter de faire la conversation à la brunette qui se liquéfiait pratiquement sous ses yeux. Elle ne pouvait pas le nier, sa sœur lui manquait horriblement et la rancune tenace qu’elle avait à son égard ne parvenait pas tout à fait à effacer ce qu’elle ressentait lorsqu’elle posait les yeux sur la jeune femme. Le médecin avait bien du mal à imaginer ce qui avait poussé sa cadette à agir de la sorte, mais plus le temps passait et plus elle se disait que Lucia avait forcément eu une raison, ça n’était pas possible autrement. Elle avait retourné cette histoire dans tous les sens, était retournée dans ses souvenirs pour tenter de trouver un détail qui aurait pu expliquer le comportement de la jeune femme et si elle n’avait rien trouvé de significatif, cela ne voulait pas dire que la brunette n’avait pas sa propre version à lui exposer. Pas sûr qu’elle la prenne en considération, mais elle commençait à ressentir le besoin d’entendre de sa bouche ce qui l’avait poussée à tourner le dos à sa propre famille. A elle. Prenant le pli de discuter sur un ton neutre, elle expliqua brièvement à Lucia son intégration dans l’association Beauregard, une activité complémentaire qui la faisait se sentir encore plus utile que lorsqu’elle était à l’hôpital, même si travailler avec des personnes atteintes du cancer n’était pas toujours facile. « Je sais, Adèle me l’a dit. » Hannah hocha la tête. Ça tombait sous le sens, Adèle et elle avaient toujours été très proches avant qu’elle ne décide de prendre la tangente et de laisser son amie en plan. Encore une qui avait fait les frais de l’égoïsme de sa sœur. Elle ignorait jusqu’à aujourd’hui comment se portait la relation entre les deux jeunes femmes, mais à entendre Lucia elles s’étaient au moins reparlé – ce qui était déjà pas mal compte tenu de la peine qu’elle avait fait à la jeune Shephard. « Je suis tombée sur elle par hasard quelques semaines après mon arrivée. Et je l’ai accompagnée à sa seconde chimiothérapie le mois dernier, Cody lui a forcé la main après que la première se soit mal passée. » Une moue déforma quelque peu le visage lisse d’Hannah, extrêmement touchée par ce qui arrivait à Adèle. Elle l’avait aiguillée vers l’association mais ne s’occupait pas personnellement de son cas car elle était beaucoup trop proche. La distance était primordiale dans le traitement d’un patient et elle aurait été bien incapable de se montrer professionnelle face à la jeune femme qui faisait totalement partie de la famille à ses yeux. « La deuxième s’est mieux passée ? J’essaie de ne pas mettre mon nez dans son dossier et je n’ai pas beaucoup de nouvelles en ce moment, j’espère qu’elle va bien. » C’était la première fois que la brune employait un ton plus détendu et moins sur la défensive, mais puisqu’il s’agissait d’un sujet qui la touchait tout particulièrement elle avait laissé tomber les barrières. L’espace d’un instant du moins. Le fait que Lucia lui dise que tout ça lui avait manqué avait immédiatement déclenché une vague d’irritation chez Hannah, un sentiment qu’elle ne contrôlait pas mais que sa sœur avait le don de déclenché à pratiquement chaque fois qu’elle ouvrait la bouche en ce moment. La maladresse faisait partie intégrante de la personnalité de la cadette Whitemore, mais celle-ci n’avait pas sa place dans le mea culpa que le médecin attendait de sa part. C’était au moins la moindre des choses après les dégâts qu’elle avait faits autour d’elle sans se retourner une seule fois. « Je suis désolée je… » Lucia avala difficilement sa salive avant de relever les yeux vers elle, croisant ainsi ses iris bleu glacé qui reflétaient exactement la statue qu’elle était en cet instant, en apparence du moins. Car à l’intérieur, la brunette bouillonnait et se retenait péniblement de lui hurler au visage tous les reproches qui lui venaient à l’esprit – et il y en avait une belle panoplie. « Je voulais pas que les choses se passent comme ça. Et pour ce que ça vaut j’ai pas vraiment mené la grande vie. » Comme si elle en avait quelque chose à faire de la vie qu’elle avait mené avec cet abruti. Évidemment que ça n’avait pas du être tout rose, elle serait au courant si ce Lawrence avait gagné un award depuis le temps. « Je sais que m’excuser suffira pas à tout effacer. Mais je veux vraiment me rattraper. » En effet, ses excuses étaient loin de suffire mais c’était déjà un début. « Et tu prévois de faire ça comment Lucia ? Est-ce que t’as la moindre idée du mal que tu as fais à Gabrielle en n’étant pas là pour elle lorsqu’elle a perdu David ? Ou la peine que tu as causé à maman en la laissant en plan à chaque invitation de sa part ? » Les dents serrées, Hannah éludait consciemment ses propres griefs en se protégeant derrière ceux de ses proches, ne pouvant cependant retenir son besoin d’ouvrir les yeux à Lucia sur l’égoïsme pur et simple dont elle avait fait preuve en décidant pratiquement d’ignorer le pan de sa vie que représentait Brisbane. « Est-ce que tu serais même revenue si ça n’avait pas été fini avec lui ? » Murmura-t-elle enfin, persuadée que ce retour n’était dû qu’à la fatalité et non à un besoin viscéral de renouer avec sa famille. Le retour au bercail était forcé, c’était évident. Si elle avait pu, Lucia aurait continué de faire sa vie de son côté avec ce type sans se soucier une seconde de ce qu’il se passait à Brisbane pour ses proches. C’était précisément sur ce point qu’Hannah avait du mal à lâcher prise, éprouvant beaucoup de difficulté à intégrer la soi-disant sincérité de la plus jeune des Whitemore. La brune lui annonça finalement avoir trouvé une colocation, ce qui était sans doute une façon déguisée de lui dire qu’elle ne vivait plus sous le toit de leurs parents, ce qui dégageait donc le passage au médecin qui avait évité cette maison comme la peste depuis le retour de sa sœur. Une bonne nouvelle dans l’ensemble même si Hannah savait qu’elle ne continuerait plus sur cette voie, sans quoi sa mère finirait par lui faire une véritable crise de nerfs. Curieuse de nature, la jeune femme l’interrogea sur cet appartement et surtout, sur cette fille étrange avec qui Lucia prévoyait de vivre désormais. « A quelques pas d’ici en fait, sur Doggett Street, et elle s’appelle Eirlys. Elle est étudiante en naturopathie, et elle travaille pour WWF aussi, je crois. » Il s’en fallu de peu pour qu’Hannah ne roule des yeux lorsque le mot « naturopathie » fit son apparition dans la réponse de Lucia et elle se retint tout juste de formuler à voix haute le premier commentaire qui lui vint à l’esprit. Pour quelqu’un de cartésien comme la brune, cette pratique douteuse de la médecine lui filait presque des angoisses. Sur le principe, les naturopathes traitaient la cause du problème et non le symptôme, ce qui revenait pratiquement à ce qu’elle cherchait elle-même à faire en tant que psychiatre. Mais la brunette jugeait leurs méthodes relativement hasardeuses et rien ne prouvait que cela fonctionnait réellement, ce qui la poussait à voir les naturopathes comme des charlatans qui s’improvisaient médecins tout en soutirant de l’argent aux esprits les plus manipulables. Mais ce n’était que son avis. « Maman et Gabrielle l’ont rencontrée. Je crois qu’elles l’ont trouvée sympathique. » Savoir que sa mère et sa sœur avaient déjà rencontré ledit spécimen la rassurait quelque peu, même si elle ne serait satisfaite que lorsqu’elle se serait fait sa propre idée sur la question. « Très bien. Il faudra que tu me la présente un jour. » C’était une demande et non une suggestion, mais ça Lucia devait s’en douter. Le médecin pouvait parfois manquer de souplesse en dépit de son ouverture d’esprit, et le fait que sa cadette soit facilement manipulable la poussait à vouloir connaître ses fréquentations les plus proches. Elle avait merdé au niveau de Lawrence, réagissant lorsqu’il était déjà bien trop tard pour ouvrir les yeux à Lucia. Elle ne referait plus la même erreur. « Ça veut dire que tu vas revenir aux déjeuners du dimanche ? » Lança-t-elle avec précipitation à peine Hannah eut-elle le temps de terminer sa phrase en lui annonçant qu’elles n’allaient pas passer leur vie à s’éviter. Loin d’elle l’idée de donner de faux espoirs à la petite brune, mais elle prévoyait de faire quelques efforts en apparaissant ici et là. Il ne fallait cependant pas que Lucia s’attende à ce que tout redevienne comme avant en un claquement de doigt, c’était mission impossible. Elle aurait besoin de temps. « Je pense que ça fera vraiment plaisir à papa et maman. Et ça me fera vraiment plaisir à moi aussi. » La fin de sa phrase s’était transformée en un quasi-chuchotement et la brune releva le menton en direction de sa sœur, s’efforçant de ne pas céder à l’envie de sourire qui la tenaillait de plus en plus. « On verra, je n’ai pas dit ça. J’ai énormément de travail et je ne peux plus me permettre de sacrifier tous mes dimanches pour faire plaisir à nos parents. » Ou à toi. « Mais je viendrai de temps en temps, quand j’en aurai l’occasion. » Elle haussa les épaules comme pour signifier que cette décision n’avait aucune importance et laissa son regard glisser en direction du serveur qui leur apportait les entrées ; elle mourrait de faim. La brunette était consciente que ses réponses étaient tranchantes, mais elle avait du mal à s’autoriser de lâcher du lest face à Lucia de peur de se laisser avoir et de souffrir à nouveau. Et préférait passer pour une garce pour le moment, c’était beaucoup plus facile.
ÂGE : 25 ans (28.03.99) - bélier ascendant taureau SURNOM : Meg généralement, "Barbie les emmerdes" pour Joséphine. STATUT : Elle a dit oui à Damon une première fois en novembre 2021, et à nouveau en novembre 2022. La seconde fois, plus personne n'avait de doigts croisés dans le dos. MÉTIER : Modèle photo, wannabe influenceuse et rôle principal du film "Nine" - adapté de la biographie à succès du même nom - sorti en salles en février 2024. En parallèle, en janvier 2024, elle a repris ses études après six ans d'interruption : cette fois, elle se dirige vers un bachelor en "Social Work" avec l’espoir d’un jour aider des gamins qui traversent les épreuves qu’elle a traversées enfant et adolescente. LOGEMENT : Megan, Damon et Bowie, le chien qui ne garde pas grand chose, ont d'emménagé en janvier au #283 Dornoch Terrace, à West End, dans une petite maison à la façade typiquement australienne. POSTS : 5711 POINTS : 410
TW IN RP : Négligence et retrait de l'enfant par les services sociaux / enfance dans le système, objectification de la femme, dépendance affective, fausse couche, infertilité et procréation médicalement assistée. ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : véritablement obsédée par l'idée de s'élever dans l'échelle sociale, elle s'y emploie sans penser aux dommages collatéraux › forte, passionnée, impatiente et déterminée, Megan est courageuse et têtue jusqu'à l'épuisement › balottée entre une mère toxicomane et alcoolique et plus de familles d'accueil qu'elle ne veut les compter, elle ne parle de son enfance à personne › spécialiste des fausses bonnes idées, Megan agit avant et réfléchit après › elle a un grand coeur, pourtant elle n'hésite pas à laisser derrière elle ceux qui deviennent pour elle des "poids morts" DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : darkgoldenrod. RPs EN COURS :
cosigan #41 ☆ you made me cry, i won't deny that. yes, we lied and told our friends that we were fine and played pretend but i'm so scared of being alone and you're the only one that feels like home. i'm just a mess, now I'm just a mess, and you're just the person that changed my life. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41
melly #5 ☆ are you a stranger ? but you seem so familiar, it's hard to explain. and maybe i'm broken, but my arms are wide open for you. and you'll never know it, but you're just like me. now you can't deny the times you lied and cried, you missed your mother. and I know, the story goes, you say you really tried, you didn't try at all. so now you hate the world, it hates you back is your excuse to fall.
joseegan #14 ☆ sometimes, baby, i'm so carefree, with a joy that's hard to hide. and then, sometimes, again it seems that all i have is worry, and then, you're bound to see my other side. but i'm just a soul whose intentions are good. oh lord, please don't let me be misunderstood.
meloh #14 ☆ you have my heart, and we'll never be worlds apart. when the sun shines, we'll shine together. told you i'll be here forever, said i'll always be your friend, took an oath, i'ma stick it out 'til the end. these fancy things will never come in between, you're part of my entity, here for infinity.
morigan #5 ☆ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
RPs EN ATTENTE :
milo (scénario libre) ☆ there's always a joker in the pack, there's always a lonely clown. the poor laughing fool falls on his back and everyone laughs when he's down. there's always a funny man in the game, but he's only funny by mistake. and everyone laughs at him just the same, they don't see his lonely heart break.
L’apparente froideur d’Hannah me désarçonne. Je suis souvent incapable de voir au-delà du masque que les gens affichent, incapable de cerner à coup sûr quand la colère peut masquer une profonde tristesse, et je suis quelqu’un de simple : quand on me dit "je ne veux plus te voir", je comprends que l’on ne veut plus me voir. Pas que l’on attend de moi que je m’excuse pour tenter de renverser la situation, je pars sans demander mon reste. Bien sûr que je peux éventuellement me poser la question, chercher à comprendre ce qui se cache derrière ce rejet, mais ma peur de gêner, ma crainte de m’imposer alors que l’on ne veut plus de moi prendre le dessus, toujours. Dans le doute je m’exécuterais, et il ne faut pas attendre de moi que je fasse l’inverse de ce que l’on me demande, j’ai trop facilement cette impression désagréable d’être de trop, alors je suis conciliante, et lorsqu’on me donne une consigne je l’exécute. L’âme en peine parfois, mais je m’exécute. Si Hannah m’avait chassée j’aurais peut-être timidement tenté de la persuader de me laisser rester, mais face à une personnalité comme celle de ma sœur je serais partie, la queue entre les jambes et les yeux rougis par les larmes.
Alors je suis heureuse qu’elle ne l’ait pas fait. Parce que j’ai conscience de tout ça, et parce que même si j’appréhende de partager ce déjeuner avec elle, même si j’ai senti une bouffée de stress monter en moi lorsque je suis entrée et que mes yeux se sont posés sur elle, j’ai ressenti un mélange d’émotions positives et négatives, et j’étais heureuse au fond de croiser le regard de ma sœur, même s’il me lançait des éclairs. Elle met du temps à entrer dans le vif du sujet, au contraire elle reste sur la défensive, je ne suis pas surprise, et elle aborde des sujets qui n’ont rien à voir avec notre relation, des sujets plus sûrs. Son travail, Adèle, ce sont des choses importantes, mais ce n’est pas comme ça que nous crèverons l’abcès. « La deuxième s’est mieux passée ? J’essaie de ne pas mettre mon nez dans son dossier et je n’ai pas beaucoup de nouvelles en ce moment, j’espère qu’elle va bien. » Je ne sais pas quoi répondre, je ne suis pas médecin et je ne suis plus non plus assez proche d’Adèle pour être capable de lire entre les lignes : quand je crois que j’y arrive je me trompe. « Elle a dit que oui. Mais je t’avoue que j’essaye encore de m’adapter à tout ça alors… » Parce que personne n’a jugé utile de me dire que ma meilleure amie avait été diagnostiqué d’un cancer à stade avancé. A ça, Helen Whitemore n’avait eu qu’à répondre "Lucia c’est toi qui est partie, et c’est toi qui a cessé de répondre aux messages que je t’envoyais, aux message que tout le monde t’envoyait ainsi qu’au téléphone. Je t’aime mais tu es injuste, c’est à toi qu’il faut que tu t’en prennes dans cette histoire." pour que ma culpabilité reprenne le dessus sur le sentiment de trahison.
LE sujet est finalement amené sur le tapis. Mon pardon qu’elle attend depuis des mois, mon pardon auquel elle a droit et qui doit lui sembler un peu léger, un peu pauvre pour être accepté sans la moindre question. Je ne sais pas quoi dire d’autre que je suis désolée et que je vais tout faire pour arranger les choses, parce que je ne suis pas capable de parler du pourquoi, et la psychiatre en elle devrait le comprendre. Je sais qu’elle est ma mère échangent, je sais qu’elle lui a dit que je consultais, qui je consultais et certainement aussi que j’avalais, sur prescription médicale, des anxiolytiques quand mes peurs prenaient trop le dessus. « Et tu prévois de faire ça comment Lucia ? Est-ce que t’as la moindre idée du mal que tu as fait à Gabrielle en n’étant pas là pour elle lorsqu’elle a perdu David ? Ou la peine que tu as causé à maman en la laissant en plan à chaque invitation de sa part ? » La par exemple j’aurais besoin d’en prendre, de glisser ma main dans mon sac pour éviter de me laisser submerger par la crise d’angoisse, celle-là même dont je commence à sentir les premiers symptômes, ceux que la psychiatre m’a appris à reconnaître. Battements du cœur qui s’emballent, sensation d’avoir un poids qui compresse ma poitrine, une main resserrée autour de ma gorge qui m’empêche de respirer et des vertiges. J’enferme ma main gauche dans la droite pour éviter qu’elles ne tremblent trop. « Je… »« Est-ce que tu serais même revenue si ça n’avait pas été fini avec lui ? » Elle me coupe et pose la question à laquelle je n’ai pas envie de répondre, celle que personne avant elle n’a osé poser. J’ai envie de m’enterrer sous terre autant que je me sens prête à fondre en larmes, et je me mors l’intérieur de la joue pour tenter de réprimer l’angoisse et les larmes. Je sais que la réponse est non. Je sais que malgré mon début de prise de conscience, même si une part de moi commençait à réaliser que ma relation n’était ni saine ni normale je n’aurais jamais trouvé la force de le quitter, et je dois bien la vérité à Hannah, mais je suis incapable de la regarder dans les yeux lorsque je la lui donne, à voix basse et les yeux rivés sur la nappe blanche. « Non. » Ma gorge se noue encore plus, et cela s’entend dans ma voix, je crois. « Mais ça veut pas dire que j’en aurais pas eu envie. Ça veut pas dire que j’en ai pas eu envie. » Parce que dans mes moments de lucidité, ceux où j’arrivais à m’autoriser des pensées que je réprimais à cause de Lawrence, elle me manque cruellement. Ils me manquaient cruellement, et à ça s’ajoutait la douleur atroce d’avoir le sentiment d’être la pire personne du monde de les mettre de côté de la sorte. Mais j’avais besoin de Lawrence, et Lawrence m’aurait laissée si j’avais tenté d’argumenter en faveur des miens, j’en étais persuadée, il m’en avait persuadée. « Je sais pas comment je vais m’y prendre, j’ai jamais prétendu avoir toutes les réponses. » Mes yeux rougissent et j’ai du mal à contenir les larmes qui montent. « Je me suis excusée, auprès de Gabrielle, auprès de papa et maman, et je le fais maintenant auprès de toi. Je sais que c’est pas suffisant. Mais si tu ne me laisse pas la chance de te montrer que je veux me rattraper, vraiment, alors on avancera jamais. » En a-t-elle seulement envie, d’avancer ? Il n’y a aucun reproche dans ma voix, un simple constat, un constat empreint de tristesse.
J’essuie une larme qui a roulé sur mon joue avec ma serviette, et je ne tiens plus je glisse un bras à l’intérieur de mon sac pour attraper, sans me préoccuper du regard d’Hannah, une pilule que je glisse sous ma langue avant d’avaler une gorgée d’eau. J’ai honte, dieu que j’ai honte d’être trop faible pour gérer tout ça sans aide médicamenteuse mais je n’ai pas la force d’affronter cette situation sans, j’ai l’impression d’étouffer et j’ai l’impression de me noyer.
« Très bien. Il faudra que tu me la présente un jour. » Je hoche la tête, parce que j’ai conscience qu’il ne s’agit pas d’une suggestion, parce que je suis de toute façon prête à me soumette au moindre de ses caprices si cela peut me laisser une chance de revenir dans sa vie. « On verra, je n’ai pas dit ça. J’ai énormément de travail et je ne peux plus me permettre de sacrifier tous mes dimanches pour faire plaisir à nos parents. » Bien sûr qu’elle n’allait pas céder si facilement. Mais je marche à l’espoir, elle le sait, et si elle me donne une toute petite lueur d’espoir alors je la prends sans me poser la moindre question. « Mais je viendrai de temps en temps, quand j’en aurai l’occasion. » J’essaye de sourire malgré mes yeux rougis, malgré mes traits fatiguées et malgré la peine peinte sur toute la surface de mon visage. Parce que je suis vraiment heureuse d’entendre ça, j’imagine déjà que tout va redevenir comme avant, que tout va changer, je ne fais même pas attention à la réserver dans les paroles de ma sœur. « Je sais que tu le fais pas pour moi, mais merci. » Le serveur approche avec les entrées, m’évitant de fondre en larme et de répandre mon sentimentalisme. Je plante mollement ma fourchette dedans (et surtout maladroitement puisque je suis une droitière avec le bras droit en écharpe) sans faire attention à ce que j’ai sous les yeux, pour m’aider à retrouver une contenance. Le silence qui s’installer est pesant, et comme toujours je ne peux m’empêcher d’y remédier, parce que rien ne m’effraye plus dans une conversation que le silence. « Tu sais que le propriétaire de ce restaurant a ouvert le même à Sydney quelques année après celui-là ? J’y ai travaillé pendant quelques mois quand j’étais là-bas, c’est hallucinant l’intérieur est exactement le même. J’aimais bien d’ailleurs, j’y serais restée un peu plus si Lawrence détestait pas l’un de mes collègues. » Ca m’échappe, et comme toujours lorsque j’essaye de meubler je parle trop, je parle de sujet qui me blessent et qui peuvent blesser mon interlocuteur. Je rougis et baisse à nouveau mes yeux vers mon plat, comme s’il était d’un coup particulièrement passionnant. « Enfin ça a pas d’importance, mais je trouvais ça drôle. » Drôle, le mot est mal choisi. Non seulement je parle d’un sujet qui fâche, Lawrence et tout ce qui a rapport à lui, mais je laisse aussi entrevoir sans m’en rendre compte, parce que c’était devenu normal et naturel à mes yeux, l’emprise qu’il avait sur moi et mes décisions toutes ces années.
Hannah avait bien du mal à conserver cette apparente froideur qu’elle posait tel un masque lorsque la situation lui échappait et qu’elle ne parvenait pas à composer avec ses émotions. Elle voyait que ses réactions blessaient sa sœur, mais elle n’arrivait pas à s’en empêcher, à agir différemment. Elle était blessée, se sentait trahie et sa confiance en Lucia s’était totalement évaporée. Leur relation avait sombré dans le néant à l’instant même où la brunette avait sciemment pris la décision de lui tourner le dos pour un garçon, et le mot sœur n’avait plus aucun sens à ses yeux pour l’instant. Elles partageaient le même ADN mais apparemment pas les mêmes valeurs, et c’était sur ce postulat que le médecin s’était arrêté. Pourtant, ces convictions s’étiolaient lorsqu’elle croisait le regard larmoyant de sa cadette et elle ne savait plus comment réagir, faisant face au combat enragé entre sa raison et son cœur. Peu habituée à se laisser envahir par les sentiments, Hannah restait de marbre par mécanisme de défense et choisi de laisser la conversation glisser sur un sujet neutre mais qui les touchait toutes les deux. Adèle et son cancer. Autant dire que la nouvelle avait secoué toute la famille puisque la Shephard en faisait partie par extension et que la brunette avait immédiatement fait en sorte de la guider vers l’association où elle travaillait justement avec des patients souffrant de cette maladie. Lucia n’avait été mise que tardivement au courant, Hannah en était consciente, et elle savait aussi la réaction injustifiée que sa sœur avait eue à ce sujet. Sa mère la mettait régulièrement au courant des échanges qu’elle avait avec sa cadette, et autant dire que cette dernière avait fait preuve d’une mauvaise foi incroyable en osant faire des reproches sur cette histoire. Injoignable depuis plusieurs mois, elle se permettait de blâmer sa famille de ne pas lui avoir dit pour Adèle ? La bonne blague. Chassant ces pensées qui la plongeaient encore un peu plus dans une colère sourde, Hannah décida de l’interroger sur la chimiothérapie d’Adèle. Maintenant que la jeune femme était revenue en ville, les deux amies avaient repris contact et le médecin supposait que Lucia était présente pour elle, elle l’espérait en tout cas. « Elle a dit que oui. Mais je t’avoue que j’essaye encore de m’adapter à tout ça alors… » Elle essayait de s’adapter. Lucia pouvait parfois se montrer maladroite dans le choix de ses mots, et si d’habitude ce léger défaut faisait sourire Hannah, cette fois-ci il l’irritait plus que tout. « Oui, enfin je suppose que c’est surtout Adèle qui doit s’adapter à tout ça. » Lança-t-elle sèchement afin de reprendre l’égocentrisme apparent qui perçait dans les paroles de sa sœur. Avait-elle réellement changé ou bien s’agissait-il de cette maladresse qu’elle lui connaissait bien ? Difficile à dire. Le trou béant que ces deux années avaient creusé dans leur relation avait éloigné les deux jeunes femmes, à tel point que la brune avait l’impression de réapprendre à connaître sa cadette. Et pour l’instant, elle avait affaire à une inconnue. Le ton monta légèrement tandis que les reproches passaient la barrière de ses lèvres, dans un flot ininterrompu de mots qu’elle lâchait avec une lenteur calculée. « Je… » Sans lui laisser l’opportunité de se défendre, Hannah lui posa finalement la question qui lui brûlait les lèvres depuis que sa sœur avait fait son grand retour au bercail. Ce retour aurait-il eu lieu si Lawrence n’avait pas décidé de la jeter comme une vieille chaussette ? Le regard perçant, la brune fixait sa sœur dans l’attente d’une réponse de sa part, même si celle-ci était presque rhétorique. Les larmes aux yeux, Lucia ne put soutenir son regard et le baissa une nouvelle fois avant de formuler à voix haute ce qu’Hannah savait déjà. « Non. » Même si le médecin s’en doutait, la vérité brute la désarçonna et elle montra pour la première fois un signe d’émotion sur son visage qui en était dénué pour la plupart du temps. « Mais ça veut pas dire que j’en aurais pas eu envie. Ça veut pas dire que j’en ai pas eu envie. » Hannah conservait le silence, cherchant à comprendre ce que ce charabia voulait dire sans toutefois y parvenir. Ça voulait dire quoi ça, qu’elle en aurait peut-être eu envie si la situation avait été différente, s’il n’avait pas pris la décision à sa place ? Secouant la tête, le médecin détourna le regard ailleurs sans parvenir à laisser ses yeux s’accrocher au visage larmoyant de sa sœur. Elle avait été honnête et sur ce point, elle ne pouvait rien lui reprocher. Mais il n’empêchait qu’une infime part d’elle-même avait souhaité que la réponse soit différente, même si les chances que ça soit le cas étaient nulles. « Je ne te comprends pas Lucia. Quand on a envie de quelque chose, on le fait. On n’attend pas bêtement que ça nous tombe dessus. » Serrant le dents, elle reporta son attention sur sa cadette lorsqu’elle repris la parole. « Je sais pas comment je vais m’y prendre, j’ai jamais prétendu avoir toutes les réponses. Je me suis excusée, auprès de Gabrielle, auprès de papa et maman, et je le fais maintenant auprès de toi. Je sais que c’est pas suffisant. Mais si tu ne me laisse pas la chance de te montrer que je veux me rattraper, vraiment, alors on avancera jamais. » Et sans attendre de réponse, elle plongea une main fébrile dans son sac pour en sortir un cachet qu’Hannah reconnu directement pour en avoir prescrit à plusieurs reprises. Elle n’était pas sans savoir que Lucia était sous médication, mais le fait qu’elle se sente obligée d’en avaler un sous ses yeux la désarçonna. De part son métier, il aurait été malvenu de juger ce qu’elle venait de voir alors qu’elle-même conseillait ses patients de se laisser aider au début par ce genre d’anxiolytiques. Pour la première fois, la brunette resta quelques secondes sans trouver quoi dire ou quoi répondre à ce qu’elle venait d’entendre et de voir. Mais que t’est-il arrivé Lucia ? Elle se demanda ce que sa thérapie donnait et si la psy qu’elle lui avait conseillé était à la hauteur. Normalement oui, elle ne se serait jamais permise de lui conseiller quelqu’un en qui elle n’avait pas confiance. « D’accord. Je vais te laisser une chance Lucia. Mais dis-toi bien qu’après tout ce qu’il s’est passé, tu n’en auras pas d’autre. » Elle n’avait pas pour habitude de laisser des secondes chances à qui que ce soit et sa sœur en était forcément consciente. Il était impossible de revenir en arrière et Hannah savait qu’elle devait y donner du sien pour que ça fonctionne, si vraiment elle en avait envie. Elle s’interrogeait encore sur cette dernière partie, mais son instinct la poussait à apaiser Lucia afin qu’elle se calme et ne se mette pas dans un état pareil. Une fois la question de la rencontre de sa colocataire réglée, Hannah lui annonça qu’elle était prête à revenir le dimanche lorsque son emploi du temps le lui permettrait. Le regard de sa sœur s’illumina à la seconde où elle dévoila cette information et le médecin se sentit presque obligée de calmer sa joie en précisant que tout dépendrait de sa quantité de travail. « Je sais que tu le fais pas pour moi, mais merci. » Un sourire éclaira son visage et la brunette en fit de même, avec plus de réserve cependant. Elle préférait cent fois voir sa sœur ainsi qu’en larmes, mais elle ne pouvait se retenir de lui dire ce qu’elle pensait, sans quoi les non-dits grèveraient à la jamais leur relation jusqu’à ce qu’elle s’effrite et vole en éclats pour de bon. Le serveur interrompit leur discussion en apportant les entrées, offrant une pause salvatrice à l’une comme à l’autre le temps de découvrir la première phase du menu que leur père leur avait réservé. Hannah avala la première bouchée, constatant ainsi qu’elle avait vraiment très faim et que cette conversation désagréable n’avait pas le moins du monde aidé à faire perdre son appétit. « Tu sais que le propriétaire de ce restaurant a ouvert le même à Sydney quelques année après celui-là ? J’y ai travaillé pendant quelques mois quand j’étais là-bas, c’est hallucinant l’intérieur est exactement le même. J’aimais bien d’ailleurs, j’y serais restée un peu plus si Lawrence détestait pas l’un de mes collègues. Enfin ça a pas d’importance, mais je trouvais ça drôle. » Lucia repris la parole et cela fit sourire intérieurement la jeune femme qui savait à quel point sa sœur était mal à l’aise face au silence, alors qu’elle-même les appréciait à leur juste valeur la plupart du temps. Elle ne parlait jamais pour ne rien dire et ne cherchait pas à combler ce qu’elle considérait faire partie intégrante de toute conversation normale. Elle releva le menton vers la brunette, se demandant si elle réalisait ou non qu’elle mettait le sujet de Lawrence sur le tapis tout en donnant une munition de plus à Hannah qui le voyait déjà comme un enfoiré et un raté de la pire espèce. Le bon sens aurait voulu qu’elle rebondisse sur la première partie de l’anecdote, afin de rester sur un ton plus léger, mais c’était mal connaître la Whitemore. « Donc t’as quitté un boulot que t’aimais bien parce que ton copain était jaloux d’un type avec qui tu bossais ? » Elle avala une bouchée de son entrée avant de reprendre avec ironie. « Fascinant Lucia. » Disons que sa rancune était plutôt tenace et que la naïveté de sa sœur la faisait toujours autant halluciner. Elle était tout de même parvenue à qualifier cette histoire de drôle alors qu’elle venait de dépeindre l’emprise négative que ce mec avait eu sur elle tout ce temps, et le pire était qu’elle ne s’en rendait même pas compte. Seigneur.
ÂGE : 25 ans (28.03.99) - bélier ascendant taureau SURNOM : Meg généralement, "Barbie les emmerdes" pour Joséphine. STATUT : Elle a dit oui à Damon une première fois en novembre 2021, et à nouveau en novembre 2022. La seconde fois, plus personne n'avait de doigts croisés dans le dos. MÉTIER : Modèle photo, wannabe influenceuse et rôle principal du film "Nine" - adapté de la biographie à succès du même nom - sorti en salles en février 2024. En parallèle, en janvier 2024, elle a repris ses études après six ans d'interruption : cette fois, elle se dirige vers un bachelor en "Social Work" avec l’espoir d’un jour aider des gamins qui traversent les épreuves qu’elle a traversées enfant et adolescente. LOGEMENT : Megan, Damon et Bowie, le chien qui ne garde pas grand chose, ont d'emménagé en janvier au #283 Dornoch Terrace, à West End, dans une petite maison à la façade typiquement australienne. POSTS : 5711 POINTS : 410
TW IN RP : Négligence et retrait de l'enfant par les services sociaux / enfance dans le système, objectification de la femme, dépendance affective, fausse couche, infertilité et procréation médicalement assistée. ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : véritablement obsédée par l'idée de s'élever dans l'échelle sociale, elle s'y emploie sans penser aux dommages collatéraux › forte, passionnée, impatiente et déterminée, Megan est courageuse et têtue jusqu'à l'épuisement › balottée entre une mère toxicomane et alcoolique et plus de familles d'accueil qu'elle ne veut les compter, elle ne parle de son enfance à personne › spécialiste des fausses bonnes idées, Megan agit avant et réfléchit après › elle a un grand coeur, pourtant elle n'hésite pas à laisser derrière elle ceux qui deviennent pour elle des "poids morts" DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : darkgoldenrod. RPs EN COURS :
cosigan #41 ☆ you made me cry, i won't deny that. yes, we lied and told our friends that we were fine and played pretend but i'm so scared of being alone and you're the only one that feels like home. i'm just a mess, now I'm just a mess, and you're just the person that changed my life. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41
melly #5 ☆ are you a stranger ? but you seem so familiar, it's hard to explain. and maybe i'm broken, but my arms are wide open for you. and you'll never know it, but you're just like me. now you can't deny the times you lied and cried, you missed your mother. and I know, the story goes, you say you really tried, you didn't try at all. so now you hate the world, it hates you back is your excuse to fall.
joseegan #14 ☆ sometimes, baby, i'm so carefree, with a joy that's hard to hide. and then, sometimes, again it seems that all i have is worry, and then, you're bound to see my other side. but i'm just a soul whose intentions are good. oh lord, please don't let me be misunderstood.
meloh #14 ☆ you have my heart, and we'll never be worlds apart. when the sun shines, we'll shine together. told you i'll be here forever, said i'll always be your friend, took an oath, i'ma stick it out 'til the end. these fancy things will never come in between, you're part of my entity, here for infinity.
morigan #5 ☆ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
RPs EN ATTENTE :
milo (scénario libre) ☆ there's always a joker in the pack, there's always a lonely clown. the poor laughing fool falls on his back and everyone laughs when he's down. there's always a funny man in the game, but he's only funny by mistake. and everyone laughs at him just the same, they don't see his lonely heart break.
« Oui, enfin je suppose que c’est surtout Adèle qui doit s’adapter à tout ça. » Je ne m’attendais pas à cette réponse. A ce que chaque mot sorti de ma bouche soit déformé par celle dont j’étais si complice autrefois, à ce qu’elle se braque à chacune de mes paroles. J’essaye de comprendre, de deviner s’il s’agit là de sa solution à elle pour se protéger, ou si elle pense réellement ce qu’elle dit. Si elle croit que j’ai changé au point de me préoccuper plus de moi que d’Adèle dans toute cette histoire, si elle pense que je ramène ça à moi parce que je ne suis qu’une égoïste. C’est ça qu’elle pense, que je ne suis qu’une égoïste ? Que je suis devenue une petite écervelée dont le monde tourne autour de son propre nombre et qui reste aveugle à la peine, la douleur et la souffrance des autres ? Comment peut-elle tout avoir remis en question à ce point-là ? Depuis gamine je pleure pour la moindre bête écrasée que nous croisons sur la route, c’est même elle qui généralement attrapait ma tête dans ses petits bras quand j’étais inconsolable pour me chuchoter des mots rassurants d’une voix d’enfant. Elle connait ma maladresse, elle me sait parfois capricieuse mais malgré mon caractère de petite dernière, elle sait aussi que j’aime profondément les miens, et Adèle en fait partie, et que je suis profondément peinée, secouée, horrifiée par ce qui lui arrive. Pas pour moi, mais parce que j’ai peur pour elle, autant du dénouement possible de cette situation que de l’effet que ça a sur elle, qui est bien plus fragile que ce qu’elle veut bien l’admettre. « C’est pas ce que je voulais dire… » A quoi bon me justifier ? Elle trouvera un nouveau moyen de me faire passer pour une fille horrible. Peut-être que je le suis, peut-être qu’à ses yeux c’est ce que je suis devenue. « Laisse tomber. » Je n’ai pas la forcé de trouver les arguments qui feront mouche et de construire mon réquisitoire, alors que je sais déjà qu’elle l’enverra valser sans avoir à fournir d’effort particulier. C’est Hannah qui est douée avec les mots, surtout dans ce genre de situation, pas moi. Moi je n’ai qu’une seule envie, prendre ma tête dans mes mains et me rouler en boule dans un coin, pas affronter ma furie de sœur. Je capitule parce que j’ai l’impression que quoi que je dise rien ne changera de toute façon.
Elle rentre vite dans le vif du sujet la brune, celui-là même que j’aurais aimé pouvoir éviter, même si je suis consciente que c’est impossible. Et au-delà de ça, elle mérite des explications. Elle a beau être dure, braquée, elle a toutes les raisons du monde de me demander de me justifier. Parce qu’elle n’était pas n’importe qui, elle n’est pas n’importe qui et elle n’a jamais mérité que je la laisse tomber. J’aurais simplement aimé pouvoir retrouver notre complicité évidente d’antan sans avoir à arracher le pansement, mais c’est utopique, même moi qui me berce trop d’illusion j’en ai conscience. « Je ne te comprends pas Lucia. Quand on a envie de quelque chose, on le fait. On n’attend pas bêtement que ça nous tombe dessus. » Je mords ma joue à nouveau. Que répondre à ça ? Bien sûr que dit comme ça et aux yeux de ma sœur elle a raison. Quand elle a envie de quelque chose elle le fait. Parce qu’elle a toujours été une indéniable force de la nature. « C’est pas si simple que ça pour tout le monde. Et je suis pas toi. » Je compose avec ce que j’ai, avec un esprit bien plus faible que le sien, je le savais déjà avant tout ça, je nourrissais déjà ce complexe la concernant mais aujourd’hui elle me dévore, cette impression que je ne saurais jamais à la hauteur quoi que je fasse. Je ne suis pas née dans la bonne famille, dans celle-ci j’ai l’impression de n’être qu’un vilain petit canard. Je lui parle sans agressivité, sans rancœur, elle serait mal placée, mais simplement las, las de ne pas réussir à me faire comprendre.
Les entrées qui arrivent me procurent, j’en suis persuadée, une correcte source de distraction pour avaler un peu de bien-être en cachet. Je sens néanmoins son regard qui pèse sur mes épaules, qui me fait ployer et j’ai honte, terriblement honte d’être obligée d’être sous prescription pour arriver à supporter la réalité de ma situation. Je ne m’en sens pas légitime non plus. Je n’ai pas été battue après tout, je ne meurs pas de faim et j’ai un toit au-dessus de la tête. Alors j’enrage, de ne pas être plus forte et plus à même d’apprécier ce que la vie m’offre plutôt que de m’apitoyer sur mon sort. « D’accord. Je vais te laisser une chance Lucia. Mais dis-toi bien qu’après tout ce qu’il s’est passé, tu n’en auras pas d’autre. » Se radoucit-elle parce qu’elle me prend en pitié ? Est-ce ça l’impression que je lui fais aujourd’hui ? Je suis contente qu’elle le fasse, vraiment, un sourire triste vient illuminer mon visage et une petite lumière rallumer mes yeux de cocker. Mais je suis peinée, que ce soit parce qu’elle me voit m’effondrer plutôt que parce qu’elle en a vraiment envie. Ecrasée par le poids de l’émotion, je suis incapable de faire autre chose que de la remercier d’un regard silencieux. Je sais que si je reprenais la parole tout de suite, avant d’avoir eu le temps de me calmer et me recomposer, ma gorge serrait nouée, et ça l’agacerait, je sais que ça l’agacerait.
Alors je me concentre sur mon entrée que j’entame sagement, j’ai toujours eu un appétit d’oiseau, sur le décor autour de moi, sur ce que ce lieu me rappelle, et quand le silence se fait trop pesant, qu’il s’installe d’une façon qui me met mal à l’aise, je n’y tiens plus et le brise, je parle sans réfléchir, comme toujours en fait. J’oublie que notre relation n’est plus la même, que ma spontanéité est dangereuse pour l’instant, face à la brune. « Donc t’as quitté un boulot que t’aimais bien parce que ton copain était jaloux d’un type avec qui tu bossais ? » Et ça ne manque pas. D’une phrase courte et bien sentie elle m’assène une gifle, autant parce qu’elle me parle sans tendresse que parce qu’elle me pousse à l’introspection, celle qui est trop douloureuse pour moi pour l’instant. Ouvrir les yeux me fait pas, et je ne suis pas prête, pas encore assez solide. « Fascinant Lucia. » Je ferme les yeux un instant, avant de les baisser pour les vriller sur mon assiette, honteuse. Je plante ma fourchette dans une feuille de salade, joue avec quelques secondes sans l’avaler, et finalement de relever les yeux vers mon ainée. « Pourquoi t’es comme ça ? »Pourquoi tu te sens obligée d’être agressive ? Sur la défensive ? Elle sait qu’en adoptant cette attitude elle me blessera à coup sûr, alors pourquoi ? Est-ce que c’est son but, ou simplement l’expression de sa peine à elle ? Nous sommes bien différentes, je n’ai jamais exprimé la mienne en en faisant une arme contre mon interlocuteur. « J’essaye vraiment. » Ma main se resserre autour de ma fourchette, je tente de cacher mon mal être. « Je te jure que j’essaye vraiment. » D’autres rajouteraient « Mais tu ne m’aides pas » Pas moi. Parce que je n’attaque pas pour masquer mes failles.
Hannah pouvait voir ce que les poids de ses mots provoquaient chez Lucia, mais elle ne pouvait tout de même pas s’empêcher de les prononcer. Essayait-elle de la piquer pour qu’elle réagisse, ou simplement de la blesser pour qu’elle ressente une infime partie de ce qu’elle lui avait fait subir par son comportement ? Elle-même ignorait la réponse, mais les mots franchissaient quand même ses lèvres avec force et froideur, atteignant sa sœur à un point qu’elle estimait sensible. Adèle était sa meilleure amie et faisait pratiquement partie de la famille, évidemment qu’elle n’était pas égoïste au point de ramener la couverture à elle en cette période douloureuse pour la Shephard. « C’est pas ce que je voulais dire… » L’air choqué, Lucia secouait la tête face aux sous-entendus à peine voilé de la brune qui, même s’ils sonnaient faux, faisaient leur travail en secouant la jeune Whitemore qui ne savait même plus quoi dire pour se défendre face aux attaques impitoyables d’Hannah. C’était facile d’avoir le dernier mot avec elle, et c’était bien ce qui irritait le médecin qui aurait aimé qu’avec les années, sa cadette prenne confiance en elle et se décide enfin à se défendre avec un peu d’assurance. Mais malheureusement, elle était toujours la même gamine apeurée qui avait besoin de ses sœurs pour ne pas se faire rabaisser sans cesse à l’école. La même enfant naïve qui avait suivi aveuglément un beau parleur en abandonnant sa famille sans y réfléchir à deux fois. « Laisse tomber. » Oh elle laisserait tomber cet aspect-là de leur conversation, mais c’était bien parce qu’elle avait plus important à mettre sur le tapis. Comme par exemple cet exode vers Sydney que Lucia leur avait imposé sans se retourner ni donner de nouvelle. Le regard perçant, la jeune femme observait sa sœur sans ciller, cherchant à lui faire comprendre les choses et à la sortir de son déni. Car si elle avait effectivement voulu rentrer au bercail comme elle le prétendait, elle l’aurait fait, un point c’est tout. Mais non, dans le monde de Lucia Whitemore, les excuses étaient toutes trouvées pour chaque circonstance. « C’est pas si simple que ça pour tout le monde. Et je suis pas toi. » Et elle recommençait avec ça. Hannah n’était pas sans savoir que sa cadette avait nourrit un manque d’assurance vis-à-vis de ses deux grandes sœurs, se rabaissant à la moindre occasion en se cachant derrière le fait qu’elle n’avait pas leur force de caractère, ce qui était absolument faux. La petite brune n’avait tout simplement pas le courage de parler assez fort pour se faire entendre, et c’était ce que le médecin cherchait à lui faire comprendre en la poussant dans ses retranchements. « Après vingt-cinq ans Lucia tu pourrais te renouveler quand il s’agit de trouver des excuses. » Elle leva les yeux au ciel, dépitée. « Ça ne sert à rien de te comparer à moi ou à Gabrielle. Tu es parfaitement capable de mener ta barque comme une grande et d’assumer tes choix. La preuve, t’as parfaitement réussi à passer deux ans à tourner le dos à ta famille. » Elle lui sourit avec froideur, laissant son regard se perdre sur les traits lisses de sa sœur. Elle était encore si jeune dans sa tête, et pourtant elle était persuadée qu’elle avait bien plus à prouver que ça, cette relation misérable dans laquelle elle s’était enfermée pour se faire jeter ensuite. Elle était une Whitemore. Avalant quelques gorgées d’eau, elle observa sa sœur se jeter sur ses anxiolytiques d’un geste mal assuré et sentit son cœur se serrer face à ce spectacle qui la désolait plus qu’autre chose. Prenant une légère inspiration, elle ajouta finalement qu’elle était prête à lui laisser cette fameuse chance après laquelle elle courrait depuis son retour, même si elle la lui accordait davantage à cause de ce qu’elle venait de voir que parce qu’elle y était vraiment prête. Lucia ne devait pas être dupe, mais elle la remercia tout de même d’un petit sourire qui vint éclairer son regard embué par les larmes qu’elle peinait à retenir. Le silence s’installa brièvement entre elles, une courte pause engendrée par l’arrivée des entrées. Hannah mourrait de faim en dépit de la difficulté de cette conversation et elle se lança dans la dégustation de son plat, appréciant ces quelques secondes de quiétude que Lucia décida de rompre en lui balançant une anecdote qu’elle jugeait amusante, mais que la brune trouva désespérante. La brunette avait quitté un endroit où elle aimait travailler parce que Lawrence n’était pas foutu de rester deux minutes sans faire de crise de jalousie, c’était vraiment fabuleux. Hannah hallucinait de voir sa cadette lui lâcher cette histoire avec nonchalance, ne voyant pas un seul instant le problème dans ce qu’il s’était passé. Elle portait des putains d’œillères. Irritée, Hannah la poussa violemment à l’introspection en résumant les faits à sa façon ; d’une façon que Lucia ne pourrait ignorer. Un nouveau silence s’installa, plus pesant cette fois-ci. La psy observa sa sœur baisser les yeux sur sa feuille de salade, cherchant à percevoir la réaction de celle-ci face à ce qu’elle venait de lui dire. « Pourquoi t’es comme ça ? » Elle releva les yeux sur elle, les mains et les lèvres tremblantes, cherchant à soutenir son regard sans toutefois y parvenir totalement. « J’essaye vraiment. Je te jure que j’essaye vraiment. » La brune aurait menti s’il elle avait prétendu que voir Lucia dans cet état ne la blessait pas, mais elle se donnait beaucoup de mal pour ne pas montrer à quel point cela l’atteignait. Cette absence, ce déni dans lequel elle s’enfermait, ce refus d’accepter qu’elle avait été menée en bateau et qu’elle avait tourné le dos à ceux qu’elle aimait pour poursuivre une ombre qu’elle n’aurait jamais réussi à capturer complètement. Conservant son calme avec la plus grande des difficultés, Hannah délaissa à son tour son assiette pour poser les yeux sur sa cadette, l’œil vif. « Pourquoi je suis comment Lucia ? Tu ne supportes pas qu’on te mette la vérité sous le nez, ce n’est pas ma faute. » Elle haussa les épaules en se laissant retomber en arrière, jouant avec sa serviette avec distraction. « Et tu penses que c’est facile pour moi ? De faire l’impasse sur ton comportement et d’accepter que tout redevienne comme avant, juste parce que tu l’as décidé ? Moi aussi j’ai des sentiments, t’es pas la seule à souffrir de cette situation. » Serrant la serviette dans ses mains pour contenir sa colère, elle détourna finalement le regard en fronçant les sourcils, désabusée.
ÂGE : 25 ans (28.03.99) - bélier ascendant taureau SURNOM : Meg généralement, "Barbie les emmerdes" pour Joséphine. STATUT : Elle a dit oui à Damon une première fois en novembre 2021, et à nouveau en novembre 2022. La seconde fois, plus personne n'avait de doigts croisés dans le dos. MÉTIER : Modèle photo, wannabe influenceuse et rôle principal du film "Nine" - adapté de la biographie à succès du même nom - sorti en salles en février 2024. En parallèle, en janvier 2024, elle a repris ses études après six ans d'interruption : cette fois, elle se dirige vers un bachelor en "Social Work" avec l’espoir d’un jour aider des gamins qui traversent les épreuves qu’elle a traversées enfant et adolescente. LOGEMENT : Megan, Damon et Bowie, le chien qui ne garde pas grand chose, ont d'emménagé en janvier au #283 Dornoch Terrace, à West End, dans une petite maison à la façade typiquement australienne. POSTS : 5711 POINTS : 410
TW IN RP : Négligence et retrait de l'enfant par les services sociaux / enfance dans le système, objectification de la femme, dépendance affective, fausse couche, infertilité et procréation médicalement assistée. ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : véritablement obsédée par l'idée de s'élever dans l'échelle sociale, elle s'y emploie sans penser aux dommages collatéraux › forte, passionnée, impatiente et déterminée, Megan est courageuse et têtue jusqu'à l'épuisement › balottée entre une mère toxicomane et alcoolique et plus de familles d'accueil qu'elle ne veut les compter, elle ne parle de son enfance à personne › spécialiste des fausses bonnes idées, Megan agit avant et réfléchit après › elle a un grand coeur, pourtant elle n'hésite pas à laisser derrière elle ceux qui deviennent pour elle des "poids morts" DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : darkgoldenrod. RPs EN COURS :
cosigan #41 ☆ you made me cry, i won't deny that. yes, we lied and told our friends that we were fine and played pretend but i'm so scared of being alone and you're the only one that feels like home. i'm just a mess, now I'm just a mess, and you're just the person that changed my life. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41
melly #5 ☆ are you a stranger ? but you seem so familiar, it's hard to explain. and maybe i'm broken, but my arms are wide open for you. and you'll never know it, but you're just like me. now you can't deny the times you lied and cried, you missed your mother. and I know, the story goes, you say you really tried, you didn't try at all. so now you hate the world, it hates you back is your excuse to fall.
joseegan #14 ☆ sometimes, baby, i'm so carefree, with a joy that's hard to hide. and then, sometimes, again it seems that all i have is worry, and then, you're bound to see my other side. but i'm just a soul whose intentions are good. oh lord, please don't let me be misunderstood.
meloh #14 ☆ you have my heart, and we'll never be worlds apart. when the sun shines, we'll shine together. told you i'll be here forever, said i'll always be your friend, took an oath, i'ma stick it out 'til the end. these fancy things will never come in between, you're part of my entity, here for infinity.
morigan #5 ☆ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
RPs EN ATTENTE :
milo (scénario libre) ☆ there's always a joker in the pack, there's always a lonely clown. the poor laughing fool falls on his back and everyone laughs when he's down. there's always a funny man in the game, but he's only funny by mistake. and everyone laughs at him just the same, they don't see his lonely heart break.
Hannah a toujours été une fille brillante. Petite elle était du genre à gagner tous les concours de sciences de notre école primaire et lorsqu’elle est passée au secondaire à gagner des prix d’excellence. Appliquée, scolaire, il n’y a pas de vraiment de matière dans laquelle elle ne brillait pas, aucune qui ne la mettait en échec. Elle aurait pu se diriger dans la voix de son choix, elle en avait choisi une brillante. Non, échouer, se ramasser, avoir la sensation de s’éclater les dents contre le bitume, c’était quelque chose qu’Hannah n’avait pas connu, et donc que je ne la pensais pas capable de comprendre. Puisqu’elle avait beau être d’une intelligence rare, Hannah était étroite d’esprit ou en tout cas bornée, et elle avait du mal à entendre que ce qui était facile pour elle ne le soit pas pour d’autre, et que certains individus ne fonctionnent simplement pas comme elle. Elle était pourtant ma sœur, et elle était psychiatre de surcroit, mais elle continuait parfois à penser que mon tempérament craintif, peu assuré et mon manque de confiance en moi n’étaient dû qu’au fait que je ne fasse pas d’effort. C’était plus compliqué que ça, et je n’avais simplement pas ce qu’elle elle avait, une personnalité fascinante et qui donnait envie de graviter autour d’elle. A partir de là comment avoir envie de me mettre en avant ? Elle méprise la faiblesse la brune, je le sais, mais je n’y peux rien. Je n’ai pas choisi de l’être, je n’ai pas choisi de fondre en larme dès que l’on me contrarie, je n’ai pas choisi d’être tétanisée à l’idée de devoir parler à un inconnu, je n’ai pas choisi ce complexe d’infériorité que j’ai développé à son égard, parce qu’elle a toujours pris plus de place que moi dans la famille. « Après vingt-cinq ans Lucia tu pourrais te renouveler quand il s’agit de trouver des excuses. » J’encaisse et je me tait : que répondre à ça ? Que ce ne sont pas des excuses ? Que j’essaye de toute mes forces de trouver les mots pour la calmer et lui offrir une fenêtre sur mon point de vue, mais que je n’y arrive pas ? Que je ne suis pas capable d’expliquer ma prise de distance, que je ne suis pas capable d’expliquer que je me suis oubliée moi-même ces deux dernières années ? « Ça ne sert à rien de te comparer à moi ou à Gabrielle. Tu es parfaitement capable de mener ta barque comme une grande et d’assumer tes choix. La preuve, t’as parfaitement réussi à passer deux ans à tourner le dos à ta famille. » J’encaisse, difficilement mais j’encaisse. Elle a le droit d’être en colère, je me le répète encore est encore, et je préfère ça que son ignorance. Je pensais que je préfèrerais ça serait plus juste. Mais maintenant que j’y suis confrontée, je n’ai qu’une envie : celle de partir en courant. Je me suis bercée d’illusions à l’instant où elle a choisi de rester. J’ai naïvement cru que les choses ne pouvaient que s’arranger à présent qu’elle avait accepté de s’asseoir avec moi et d’avoir une conversation, mais c’était sans compter la fierté de mon ainée et ses piques à peine dissimulées. « Qu’est-ce que tu veux entendre Hannah ? Dis-le moi, aide-moi et je te le dirai. Je t’ai dit que j’étais désolée, je regrette d’avoir agi comme je l’ai fait, mais je peux pas remonter le temps. » Mes yeux brillent de larmes, et je tente d’avoir l’air sure de moi, mais je ne le suis pas. Je suis, au contraire, sur le point de m’effondrer.
Bien sûr qu’une part de moi sait que c’est sa pitié qui la pousse à accepter de revenir à la maison, à faire un effort. Mais je prends, je prends parce que je n’ai pas l’intention de me draper dans ma fierté, parce que je me fiche bien qu’elle ait pitié de moi si cela me permet de passer du temps avec elle. Mais pourquoi si c’est pour être constamment sur la défensive, prête à me rentrer dedans à la première occasion ? Je suis, contrairement à elle, imparfaite. J’en ai conscience et je ne cherche pas à le nier. Mais si toutes mes tentatives de démarrer une conversation avec elle se soldent de la sorte, comment pouvons-nous avancer ?
Bien sûr nous ne sommes pas devenues des inconnues, parce que les liens du sang et ceux du souvenir seront toujours là, parce que je crois et j’espère qu’elle ne pourra jamais m’être totalement indifférence. Mais pourtant je ne sais plus quoi dire. Je ne sais plus vers quel sujet de conversation aller et j’ai l’impression que toutes les possibilités qui s’offrent à moi ne sont que pentes glissantes. Et je suis lasse de ce constat, il me rend triste, plus encore que ses reproches concernant mon absence qui eux sont parfaitement justifiés. « Pourquoi je suis comment Lucia ? Tu ne supportes pas qu’on te mette la vérité sous le nez, ce n’est pas ma faute. » Pourquoi tu as besoin de faire de chaque sujet un conflit ? De chaque phrase innocente une source de reproches ? Pourquoi tu as besoin de peindre ce tableau de moi, celui de l’ennemie ? Sans me laisser le temps de répondre, les phrases ne me viennent pas aussi facilement qu’à elle, elle enchaine. « Et tu penses que c’est facile pour moi ? De faire l’impasse sur ton comportement et d’accepter que tout redevienne comme avant, juste parce que tu l’as décidé ? Moi aussi j’ai des sentiments, t’es pas la seule à souffrir de cette situation. » L’entendre admettre que si elle est comme ça c’est parce qu’elle souffre devrait me soulager, parce que je tiens là une première confirmation qu’elle n’est pas juste insensible et indifférente, mais ça n’est pas le cas. Ça me renvoie au contraire à mon sentiment de culpabilité de l’avoir blessée. « J’ai jamais dit que c’était facile pour toi Hannah. J’ai jamais prétendu que tu souffrais pas. » D’autres lui seraient rentrés dedans, auraient répondu avec fougue et colère, moi je suis juste lasse et triste. La colère ne m’anime pas, j’ai juste de la peine, à l’idée que ce soit ça notre relation désormais. « Et j’ai jamais voulu te faire du mal volontairement, j’espère que tu le sais. » Pas plus à elle qu’à Gabrielle, mes parents ou mes proches. « Ce que je dis, c’est que si tu continues à chercher des prétextes pour me sauter à la gorge dans chacune de mes phrases, t’en trouveras. Mais tu sais très bien comment ça va se terminer. » Moi je me fermerais comme une huitre, parce que je produis tous les efforts du monde en cet instant pour tenter d’avoir une discussion mais qu’elle le sait aussi bien que moi : ce n’est pas dans mes habitudes. « Je m’excuserai tous les jours si c’est ce dont t’as besoin, mais s’il te plait laisse-moi une chance. » Parce que je ne suis pas dupe : accepter de me revoir et de revenir à la maison mais faire de chaque parole qui sort de ma bouche une occasion de m’attaquer, ce n’est pas me laisser une chance, même si j’aurais aimé pouvoir me bercer d’illusions.
La brune réalisait que chaque mot, chaque parole prononcée avait un impact significatif sur Lucia et que celle-ci se recroquevillait à vue d’œil dès qu’elle ouvrait la bouche. Elle était consciente du bon-vouloir de sa sœur, de son désir d’arranger les choses et de se faire pardonner les actes commis pendant ces deux dernières années. Elle savait aussi qu’elle avait un réel problème de méfiance et de confiance qu’elle n’expliquait pas totalement, ce qui la poussait à rejeter les personnes qui l’avaient trahie ou blessée comme l’avait fait sa cadette. Elle n’en comprenait pas encore tout à fait la source et elle-même se rendait en entretien psy pour explorer ses failles et apprendre à se connaître elle-même afin de ne pas se laisser submerger par une quelconque émotion incontrôlée face à un patient qui aurait malencontreusement fait allusion à quelque chose faisant écho à son propre passé. Elle avait déjà eu le cas et ne tenait pas à reproduire ce genre d’évènement qui l’exposait à une vulnérabilité que le médecin avait jugé de non-professionnelle et qu’elle n’acceptait tout simplement pas. Dans tous les cas, les barrières qu’elle érigeait entre elle et Lucia devaient tomber, mais chaque fois que sa sœur ouvrait la bouche, elle avait le don de l’exaspérer en se cachant derrière cette image de fille fragile incapable de se défendre seule. Évidemment que la personnalité de la petite brune allait dans ce sens, mais Hannah demeurait convaincue qu’elle se terrait volontairement dans cette façon d’être alors qu’elle pourrait très bien décider de prendre certaines choses en main. Elle l’avait déjà fait auparavant, ce qui poussait le médecin à juger son comportement actuel d’hypocrite même si elle n’employa pas ce terme à voix haute. Le but ici n’était pas de l’écraser, simplement de lui faire prendre conscience que ses agissements avaient eu des conséquences peut être irréparables sur leur relation. Il fallait qu’elle ouvre les yeux, qu’elle comprenne que ça n’était pas parce qu’elle était la dernière des sœurs Whitemore que son comportement serait à chaque fois excusé. Elle n’avait plus dix ans. « Qu’est-ce que tu veux entendre Hannah ? Dis-le moi, aide-moi et je te le dirai. Je t’ai dit que j’étais désolée, je regrette d’avoir agi comme je l’ai fait, mais je peux pas remonter le temps. » Le regard baigné de larmes, Lucia l’observait en déglutissant difficilement, ayant définitivement délaissé son assiette en portant désormais son attention sur son aînée. Elle ne pouvait rien faire d’autre, il faudrait laisser le temps apaiser les tensions et les difficultés qu’Hannah éprouvait à son égard. « Je veux simplement que tu arrêtes de te chercher des excuses et que tu assumes ce que tu as fait. Que tu cesses de te cacher derrière ton manque d’assurance, derrière tes difficultés à prendre des décisions alors que tu étais en pleine possession de tes moyens en quittant Brisbane volontairement. » Elle soupira, faisant jouer son verre d’eau entre ses mains. « Je sais que tu es désolée et je sais aussi que le passé ne peut pas être modifié. Mais comprends aussi qu’il me faille du temps à moi aussi pour digérer tout ça. » Elle haussa les épaules, ignorant les larmes qui coulaient le long des joues de sa sœur afin de ne pas se sentir faiblir face à cette scène qui lui déchirait pourtant le cœur. Malheureusement, Hannah n’en avait pas fini avec la pauvre Lucia qui n’en menait pas large, décidée à lui ouvrir les yeux sur cette relation dans laquelle elle s’était enfermée avec l’essence même du pauvre type raté. Elle lui cherchait des excuses, expliquait des comportements qui ne méritaient pourtant pas le moindre éclaircissement et allait même jusqu’à trouver drôle des moments de sa vie qui étaient pourtant criant de vérité. Le médecin ne pouvait tout simplement pas supporter cette naïveté dont Lucia faisait preuve, persuadée qu’elle pourrait retomber sur Mr. Connard numéro 2 en moins de temps qu’il ne fallait pour le prononcer, sauf si elle comprenait enfin dans quoi elle s’était enfermée pendant toutes ces années. Lucia se braqua, plongeant son regard triste dans le sien en lui demandant pourquoi elle était ainsi, ce à quoi la brune rétorqua par une nouvelle salve de reproches ; elle en avait à la pelle. « J’ai jamais dit que c’était facile pour toi Hannah. J’ai jamais prétendu que tu souffrais pas. » Là n’était pas la question, mais comme d’habitude Lucia se concentrait sur ce qu’elle voulait bien et éludait volontairement la question de son ex. Soit. « Et j’ai jamais voulu te faire du mal volontairement, j’espère que tu le sais. » Oui elle le savait, mais ça ne rendait pas la chose plus aisée à digérer après coup. Les faits étaient là, même si ses motivations n’avaient rien eu d’hostiles. « Ce que je dis, c’est que si tu continues à chercher des prétextes pour me sauter à la gorge dans chacune de mes phrases, t’en trouveras. Mais tu sais très bien comment ça va se terminer. » En effet, ça aussi elle le savait. Elle connaissait suffisamment sa sœur pour être capable d’anticiper la moindre de ses réactions, même si récemment elle avait eu l’impression d’avoir affaire à une étrangère ; le résultat de plusieurs mois de silence radio de sa part. « Je m’excuserai tous les jours si c’est ce dont t’as besoin, mais s’il te plait laisse-moi une chance. » Hannah la laissa s’exprimer, jouant distraitement avec une des feuilles de salade qui trônait dans son assiette, accusant le coup et cherchant au fond d’elle-même ce qu’elle pourrait bien dire ou faire pour mettre fin à cette situation qui leur faisait de la peine à toutes les deux, même si elle donnait bien mieux le change que Lucia. « Je sais que ça n’était pas volontaire, mais ça ne change rien au résultat. » Elle releva les yeux vers sa cadette, essayant de ne pas adopter le même ton empreint de reproches que quelques minutes auparavant. « J’ai pas besoin que tu continues de t’excuser, c’est juste que… » Un nouveau soupir interrompit cette phrase tandis que la brune cherchait la meilleure façon de formuler ses pensées à voix haute. « Ca me fait de la peine de te voir évoluer dans ce monde en étant encore si naïve, si vulnérable aux personnes malintentionnées. Je sais que tu ne le fais pas exprès, mais j’aimerais tellement que tu ouvres un peu les yeux parfois Lucia… » Elle avait retrouvé un peu de douceur dans sa voix, et posait maintenant un regard attendri sur la petite brune pour la première fois depuis qu’elle était revenue à Brisbane.
ÂGE : 25 ans (28.03.99) - bélier ascendant taureau SURNOM : Meg généralement, "Barbie les emmerdes" pour Joséphine. STATUT : Elle a dit oui à Damon une première fois en novembre 2021, et à nouveau en novembre 2022. La seconde fois, plus personne n'avait de doigts croisés dans le dos. MÉTIER : Modèle photo, wannabe influenceuse et rôle principal du film "Nine" - adapté de la biographie à succès du même nom - sorti en salles en février 2024. En parallèle, en janvier 2024, elle a repris ses études après six ans d'interruption : cette fois, elle se dirige vers un bachelor en "Social Work" avec l’espoir d’un jour aider des gamins qui traversent les épreuves qu’elle a traversées enfant et adolescente. LOGEMENT : Megan, Damon et Bowie, le chien qui ne garde pas grand chose, ont d'emménagé en janvier au #283 Dornoch Terrace, à West End, dans une petite maison à la façade typiquement australienne. POSTS : 5711 POINTS : 410
TW IN RP : Négligence et retrait de l'enfant par les services sociaux / enfance dans le système, objectification de la femme, dépendance affective, fausse couche, infertilité et procréation médicalement assistée. ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : véritablement obsédée par l'idée de s'élever dans l'échelle sociale, elle s'y emploie sans penser aux dommages collatéraux › forte, passionnée, impatiente et déterminée, Megan est courageuse et têtue jusqu'à l'épuisement › balottée entre une mère toxicomane et alcoolique et plus de familles d'accueil qu'elle ne veut les compter, elle ne parle de son enfance à personne › spécialiste des fausses bonnes idées, Megan agit avant et réfléchit après › elle a un grand coeur, pourtant elle n'hésite pas à laisser derrière elle ceux qui deviennent pour elle des "poids morts" DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : darkgoldenrod. RPs EN COURS :
cosigan #41 ☆ you made me cry, i won't deny that. yes, we lied and told our friends that we were fine and played pretend but i'm so scared of being alone and you're the only one that feels like home. i'm just a mess, now I'm just a mess, and you're just the person that changed my life. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41
melly #5 ☆ are you a stranger ? but you seem so familiar, it's hard to explain. and maybe i'm broken, but my arms are wide open for you. and you'll never know it, but you're just like me. now you can't deny the times you lied and cried, you missed your mother. and I know, the story goes, you say you really tried, you didn't try at all. so now you hate the world, it hates you back is your excuse to fall.
joseegan #14 ☆ sometimes, baby, i'm so carefree, with a joy that's hard to hide. and then, sometimes, again it seems that all i have is worry, and then, you're bound to see my other side. but i'm just a soul whose intentions are good. oh lord, please don't let me be misunderstood.
meloh #14 ☆ you have my heart, and we'll never be worlds apart. when the sun shines, we'll shine together. told you i'll be here forever, said i'll always be your friend, took an oath, i'ma stick it out 'til the end. these fancy things will never come in between, you're part of my entity, here for infinity.
morigan #5 ☆ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
RPs EN ATTENTE :
milo (scénario libre) ☆ there's always a joker in the pack, there's always a lonely clown. the poor laughing fool falls on his back and everyone laughs when he's down. there's always a funny man in the game, but he's only funny by mistake. and everyone laughs at him just the same, they don't see his lonely heart break.
Je ne cherche même plus à fermer les vannes, à chercher de retenir mes larmes pour conserver un semblant de fierté : cela ne sert à rien, je n’ai de toute façon plus vraiment d’allure depuis plusieurs minutes, en partant du principe qu’il y a un moment où j’en ai eu, et je suis de toute façon incapable de me contenir. Hannah me connait de toute façon, à quoi bon me dissimuler derrières des yeux brillants et larmoyants quand elle est capable de me percer à jour ? Pour lui faire plaisir ? Pour entretenir l’illusion que j’ai réussi à devenir plus forte ? Dans quel but, il lui suffirait de gratter sous la surface, de me pousser dans mes retranchements d’une ou deux phrases bien senties et je ne réussirais pas à résister bien longtemps. Je n’ai pas sa force de caractère et même si je déployais toute ma volonté elle viendrait s’écraser sur la sienne comme sur un immense mur dont on ne voit ni les côté ni le haut. Jamais nous n’avions vraiment été opposées. Jamais Hannah n’a cherché à me blesser, à me faire du mal ou en tout cas me faire violence, mais je réalise aujourd’hui à quel point elle en serait capable si elle décidait de s’y employer. Je ne fais pas le poids face à elle, autant l’accepter et faire avec le plus rapidement possible. « Je veux simplement que tu arrêtes de te chercher des excuses et que tu assumes ce que tu as fait. Que tu cesses de te cacher derrière ton manque d’assurance, derrière tes difficultés à prendre des décisions alors que tu étais en pleine possession de tes moyens en quittant Brisbane volontairement. » Qu’elle me reproche mon silence, qu’elle me reproche le fait d’avoir lentement mais surement rompu le contact avec eux je le comprends, mais peut-être vraiment m’en vouloir d’avoir déménagé pour suivre mon petit ami ? D’avoir quitté la ville dans laquelle nous sommes nées ? J’y suis attachée, et avant Lawrence jamais je n’aurais envisagé de partir, mais ne suis-je pas libre de le faire dans l’absolu ? C’est notre relation fusionnelle le problème. Elle s’est certainement sentie abandonnées dès le départ, avant même que je ne manque à mes devoirs en ne donnait d’abord peu, puis plus de nouvelle, comme je me suis sentie abandonnée lorsqu’elle est partie étudier à Gold Coast. Telles des jumelles, nous supportons mal la séparation, mais j’ai toujours pensé que cela me touchait plus que cela ne pouvait atteindre Hannah. « Hannah je… » Avant que je n’ai le temps de mettre des mots sur ce que ce constat me fait ressentir, elle continue. Qu’est-ce que j’aurais pu dire de toute façon ? Oui j’étais en pleine possession de mes moyens quand je suis partie, un peu moins plus tard malheureusement, mais j’ai du mal à comprendre pourquoi et comment je me suis laissée manipuler à ce point. « Je sais que tu es désolée et je sais aussi que le passé ne peut pas être modifié. Mais comprends aussi qu’il me faille du temps à moi aussi pour digérer tout ça. » Je hoche la tête, lentement. « Je sais qu’il te faut du temps. Et je suis prête à te le laisser, mais il faut qu’on se voit, il faut qu’on se parle pour que les choses finissent pas s’arranger. » Je baisse les yeux un instant. L’éloquence n’est pas ma plus grande qualité, l’assurance loin d’être une de mes qualités et je ne sais pas construire un argumentaire comme Hannah. Alors j’avance à tâtons, j’hésite, je bégaye, mais j’essaye vraiment. « Je sais que tu ne comprends pas, et je me doute que ça te frustre. C’est pas que je veux pas t’expliquer pourquoi j’ai agi comme je l’ai fait, c’est juste que j’ai besoin de temps pour le comprendre moi-même. » J’ignore d’où me vient cette verve, mais si je ne me bats pas pour exprimer mes pensées et émotions du mieux que je peux aujourd’hui, je ne le ferai jamais. Parce qu’aujourd’hui, ça compte, et c’est pour ça que, même si Hannah n’accepte de revenir que pour faire plaisir à mes parents et parce que je lui inspire de la pitié, j’arrive à en être satisfaite. J’avance, babysteps, mais j’avance tout de même. « Je sais que ça n’était pas volontaire, mais ça ne change rien au résultat. » Je le sais aussi, et encore une fois je n’ai pas cherché à prétendre que mon comportement était excusable. « J’ai pas besoin que tu continues de t’excuser, c’est juste que… » Démunie, j’ai abandonné mon entrée pour dévisager ma sœur, et je retiens ma respiration, comme accrochée à ses lèvres. Juste que quoi ? Qu’attend elle de moi pour pouvoir envisager à nouveau de me laisser entrer dans sa vie, même si ce n’est que par petites touches ? « Ça me fait de la peine de te voir évoluer dans ce monde en étant encore si naïve, si vulnérable aux personnes malintentionnées. Je sais que tu ne le fais pas exprès, mais j’aimerais tellement que tu ouvres un peu les yeux parfois Lucia… » Je fais la moue en la regardant en coin. Que répondre à ça ? Ce qu’elle critique, ce qu’elle pointe du doigt c’est ce qui fait ma nature profonde.
Méfiante, je ne le suis pas, effectivement. Je pars du principe que m’encombre d’a priori sur les individus qui croisent ma route est inutile, que si je le fais je prendrai le risque de passer à côté de belles personnes. Je prête les meilleures intentions du monde à quiconque se présente à moi avec un grand sourire, des manières polies et un peu d’attention. Lawrence faisait partie de ceux-là, lorsque nous nous sommes rencontrés il était charmant, attentionné, et compréhensif. Il est resté charmant, pour le reste, c’est un peu plus compliqué. Je suis consciente que certains tenteront de profiter de ma naïveté : je suis aveugle lorsqu’on me manipule pour arrive à ses fins. Mais je n’ai pas envie de devoir changer, pas envie de devoir commencer à prêter de mauvaise intentions à tout le monde, de devoir commencer à me méfier avant de m’ouvrir, je suis déjà assez timide comme ça. « Je fais ce que je peux pour m’entourer de gens bienveillants. Je te le jure. Seulement j’ai pas ta clairvoyance. Et pas ta façon de voir les choses en noir et blanc aussi… » Intransigeante elle l’est, je ne cherche pas à la blesser, mais je ne suis pas comme elle et je suis tout bonnement incapable de ne pas voir le meilleur en chacun, et aujourd’hui encore je suis persuadée que le Lawrence dont je suis tombée amoureuse existe encore.
Les minutes s’écoulaient, lentement, et Hannah commençaient à éprouver de plus en plus de difficultés à voir sa sœur s’effondrer sous ses yeux, en larmes. Ce sujet les touchait profondément toutes les deux et résultait d’un passage à vide de deux ans qui avait amené énormément de souffrance à l’une comme à l’autre. Bien entendu, la brune ignorait tout de ce qu’il s’était passé pour Lucia durant cette période, partant du principe qu’elle avait vécu sa vie sans se soucier un seul instant du mal qu’elle faisait à ses proches en leur infligeant ce traitement de silence forcé. Mais elle connaissait sa sœur, et quelque chose tout au fond d’elle lui avait indiqué que quelque chose dans son comportement était anormal, qu’il s’était forcément passé un évènement ou l’autre qui aurait pu expliquer ce revirement chez elle. Pourtant, la colère l’avait aveuglée et elle avait préféré faire l’impasse sur cette intuition en préférant ignorer son inquiétude et arrêter de trouver des excuses à l’impardonnable. On ne tournait pas le dos à sa famille pour un garçon, point. La discussion était désormais lancée et avec elle, les barrières invisibles d’Hannah se détruisaient une à une, consciente que cette guerre ne pourrait pas durer éternellement et qu’il fallait qu’elle prenne sur elle pour arranger les choses. Alors, elle expliqua à Lucia ce qu’elle attendait d’elle ; qu’elle arrête de se trouver des excuses et de se cacher derrière son éternel manque de confiance en elle. Ça ne prenait plus, pas pour tout ça en tout cas. « Hannah je… » Sa voix se brisa une nouvelle fois, probablement trop touchée par la situation et les mots durs qu’elle employait, et Hannah s’empressa de lui dire qu’elle aurait besoin de temps pour parvenir à tourner la page sur ce qu’elle considérait comme un acte de haute trahison. Oui, rien que ça. On ne faisait jamais les choses à moitié chez les Whitemore et si Hannah n’avait pas pour habitude de tout dramatiser, ici les blessures infligées par sa cadette justifiaient qu’elle se montre aussi revêche. « Je sais qu’il te faut du temps. Et je suis prête à te le laisser, mais il faut qu’on se voit, il faut qu’on se parle pour que les choses finissent pas s’arranger. » Là-dessus le médecin était d’accord ; le dialogue était primordial dans toute résolution de conflit et il fallait qu’elle mette de l’eau dans son vin. « C’est ce qu’on est déjà entrain de faire, pas vrai ? » Elle esquissa un sourire, cherchant à s’adoucir un peu et à lui montrer qu’elle faisait un effort pour ne pas lui fermer la porte en dépit du fait qu’elles n’arrivaient pas encore à se mettre sur la même longueur d’onde. « Je sais que tu ne comprends pas, et je me doute que ça te frustre. C’est pas que je veux pas t’expliquer pourquoi j’ai agi comme je l’ai fait, c’est juste que j’ai besoin de temps pour le comprendre moi-même. » Ce qu’elle disait n’était pas illogique et la brune imaginait déjà ce qui avait pu se passer avec ce Lawrence car après tout, le peu d’informations que Lucia lui avait livrés indiquaient qu’elle s’était faite manipulée par un enfoiré de première et Hannah ne pouvait pas régler ces choses-là à sa place. Elle devait ouvrir les yeux, comprendre et prendre conscience de tout ça. « Pourquoi tu n’essaies pas de faire ce processus avec la psy que tu vois ? Je ne peux pas t’aider Lucia, on est trop proches, mais tu pourrais tenter de décortiquer tout ça avec elle. Ça ne pourrait que t’être bénéfique. » Elle en était convaincue et ce parce qu’elle-même faisait ce travail et qu’elle avait déjà amené des patients à des révélations intérieures qu’eux-mêmes ne soupçonnaient pas. Hannah la comprenait, voyait où elle voulait en venir et ce même si elle n’avait aucun élément de réponse de sa part. Elle lui avoua qu’au-delà des excuses, elle aurait aimé que cette expérience lui serve de leçon d’une certaine manière, qu’elle fasse en sorte de ne plus se laisser berner aussi facilement dès que quelqu’un battait des cils vers elle et prétendait être gentil. Cette demande formulée à mi-mot tira une moue chez sa cadette qui ne sembla pas apprécier être considérée comme naïve, mais c’était bel et bien ce qu’elle était pourtant. « Je fais ce que je peux pour m’entourer de gens bienveillants. Je te le jure. Seulement j’ai pas ta clairvoyance. Et pas ta façon de voir les choses en noir et blanc aussi… » Aoutch. La brune accusa le coup en demeurant imperturbable, bien que touchée par la vision que sa sœur avait d’elle. Son avis était bien plus tranché que le sien la plupart du temps, mais cela ne voulait pas dire qu’elle était incapable de voir la nuance dans les actions de chacun. « Tu dis ça parce que je condamne le comportement de Lawrence alors que « je ne le connais pas » ou encore que « il a aussi des bons côtés ». Je m’arrête sur les faits Lucia, et je reste convaincue que tu ne me dis pas tout pour la simple et bonne raison que si tu le faisais, tu serais obligée de te rendre compte qu’il s’est foutu de toi et que tu as perdu deux ans de ta vie pour un abruti. » Elle releva le menton dans sa direction, les mains légèrement tremblantes par l’émotion qui s’emparait d’elle en réalisant qu’elle faisait face à un mur elle aussi, pour des raisons différentes. Il se mettait encore entre elles alors qu’il ne vivait même plus à Brisbane et elle, elle s’évertuait à se mettre des œillères à son sujet. « Moi non plus j’ai pas la science infuse et je fais également des erreurs Lucia, ce n’est pas ça que je te reproche. Simplement, tu aurais dû te rendre compte que de t’éloigner ainsi de ta famille n’était pas normal. » Elle serra les dents avant de détourner le regard et de boire une gorgée de vin pour tenter de se calmer.