| Don't let the stars get you down | tim #14 |
| | (#)Jeu 19 Déc 2019 - 21:15 | |
| Tim ne maîtrisait aucune de ses émotions mais dans un tel instant, pouvait-on le blâmer pour cela? On ne vivait pas ce genre de moments magiques des milliards de fois et Decastel était convaincu que ce serait la bonne nouvelle qu'il aurait jamais parce qu'on ne l'aimerait jamais assez pour vouloir réitérer l'expérience de la parentalité à ses côtés. Oui, clairement, sa vision de lui-même était erronée mais Timothy avait trop subi pour penser au bien que les gens pouvaient penser de lui, Charlie en tête de liste. Pourtant, elle lui répétait de mille manières qu'elle l'aimait depuis plusieurs mois mais le brun semblait faire la sourde oreille. Au fond, il avait peur de se confronter à cette réalité, peur de redescendre sur terre lorsqu'elle le jetterait une fois de plus pour quelqu'un d'autre de plus équilibré que lui. Le soldat n'était qu'une bombe à retardement après tout alors, ne pas le choisir semblait être la décision la plus sage qu'on puisse prendre. Si seulement il pouvait stopper cet exercice d'auto-flagellation constante, il verrait à quel point l'amour qu'on lui portait pouvait être beau et surtout réel. Il le sentait pourtant que l'ambiance était toujours aussi électrique alors qu'il se retrouvait à genoux face à Charlie, les deux âmes meurtries en pleurs parce qu'ils réalisaient enfin qu'ils allaient être parents. L'imminence de ce cadeau des cieux troublait l'âme de Timothy mais il restait campé sur ses deux genoux, sans se battre contre les larmes qui roulaient le long de ses joues: pour une fois qu'elles n'étaient pas de tristesse, il n'allait pas les faire disparaître aussi rapidement tout de même. "Je partagerai ce moment avec personne d'autre alors, peu importe la version officielle de mon côté." Seule Villanelle saurait qu'il avait pleuré en apprenant qu'un petit garçon allait faire son entrée officielle dans leur petite existence et c'était très bien ainsi. Tim désirait se protéger du monde extérieur, sans faire de mal à sa sirène car il savait qu'il en avait déjà trop fait vis-à-vis d'elle. Pourtant, la blonde restait en sa compagnie, accourant dès qu'il se trouvait en pleine crise et Tim se demandait ce qu'il avait bien faire pour mériter tant de considération et d'amour. Il supposait que c'était ainsi quand l'affection était immense, de même augure pour Decastel au moment où il la regarder parler à leur bébé, un sourire ému encore présent sur ses lippes. Elle était si belle quand elle assumait son rôle de mère, et rien qu'en une phrase prononcée, tout était remis en perspective. Il sentit ses mains autour de sa nuque, son coeur encore tout chamboulé par l'annonce et voilà qu'elle lui assénait cette nouvelle révélation et effectivement, il ne pouvait pas y répondre. Le brun resta silencieux à la regarder avec des yeux doux et loin d'être sans amour mais il était avec Freya et désirait aller au bout de cette aventure, sans abandonner cette famille qu'il aimait tant. Il avait peur pourtant, peur de la perdre, elle, d'arriver trop tard et de souffrir le martyr en conséquence. "Je dis rien mais tu sais que c'est pas la raison, ma sirène. Gabriel est notre petit ange, je suis content que ça te plaise. La prochaine étape, c'est les parrains, c'est ça? Et promis, j'essaierais de faire au mieux pour les équipements de notre fils, même si je dois me battre avec Ikea et finir à six pieds sous terre, il mérite le meilleur." Raison pour laquelle il souriait encore, pensant à ce petit être qui les empêcherait de dormir d'ici quelques semaines: à ce moment là, ils riraient beaucoup moins et seraient émus d'une manière tout à fait différente mais pour l'heure, Tim ne voyait que le positif, que cette beauté qu'ils avaient engendré. "Je t'ai même pas demandé comment ton entourage avait pris l'annonce, je suis vraiment déplorable... J'espère que tout va bien de ce côté, Charlie." Il était plus inquiet pour elle que pour le bordel que cela générerait dans sa propre vie. Elle d'abord, lui plus tard, toujours évidemment. |
| | | | (#)Ven 20 Déc 2019 - 4:26 | |
| C’est la premier silence qu’elle avait anticipé, le premier auquel elle réussit à ne pas mal réagir. Sans doute qu’à force elle s’y est habituée, aussi. Ils jouent à ce jeu depuis plus de six mois maintenant, elle l’a gagné à de bien trop nombreuses reprises et doit encore accepter de nombreuses douloureuses défaites avant que les compteurs ne reviennent. Et c’est okay. Maintenant, c’est okay. Elle s’est blindée, elle s’est faite à l’idée, elle accepte (pas du tout, ça ne sera même jamais le cas) d’être cette bizarre roue de secours qui a pourtant été la première à un moment. Ca a dû se passer dans une vie antérieure, sans doute, ça expliquerait pourquoi Charlie a l’impression que tout remonte à une éternité, ça expliquerait pourquoi elle doit se faire à l’idée d’avoir les souvenirs qui se brouillent à propos de qui ils étaient, avant. Elle oublie comment ils étaient quand ils ne formaient qu’un et ça la consume à petit feu même si elle ne s’en rend pas compte. Quand il est à ses côtés, elle pourrait oublier tous les maux du monde et c’est d’ailleurs ce qu’elle fait avec une facilité déconcertante. Désormais seuls comptent Tim et Gabriel, les deux hommes de sa vie. ”Je sais, ne t’en fais pas.” Devenue conciliante, elle lâche l’affaire, comme prévu. C’est compliqué, elle sait. Elle a beaucoup donné de sa personne pour cet aspect là de leur relation.
”Tu peux te battre avec Ikea autant que tu veux mais on passe la partie où tu finis à six pieds sous terre, t’en dis quoi ?” Même si elle a le plus doux sourire qu’elle puisse créer, cela n’a rien de joyeux à ses yeux. Toutes ses paroles ont un arrière goût de réalisme qui lui fait toujours aussi peur. Elle croit le connaître mais si jamais elle apprend que ce n’est pas le cas, elle risque de l’apprendre trop tard. Ca serait inacceptable, ça serait totalement impossible à supporter. Inimaginable. ”On s’occupera de désigner les parrains plus tard. On a assez donné pour une seule journée, il ne va pas arriver demain. On a tout notre temps.” La blonde veut le ménager. Les images d’un Tim recroquevillé sur lui même et au bout du gouffre sont encore imprimées dans son esprit et pour cause : elles ne datent que de quelques heures à peine. Elle a fait tout ce qui était en son possible pour lui donner des raisons de sourire mais aborder le sujet d’une possible garde de leur enfant entre des mains autres que les leurs est un problème tout autre, surtout au vue des prénoms qu’elle compte déjà lui proposer. Il a besoin de sommeil, de repos, de forces. Il a besoin de voir Freya, sûrement, et même si elle a beaucoup de mal à l’accepter, elle comprend.
Charlie sourit tendrement en écoutant ses doutes et lui répond aussitôt, sûre d’elle. ”Certains ont eu du mal à comprendre mais ils sont parfaits. Tous. Je sais que je peux compter sur eux, ils ont bien pris la nouvelle.” Son oncle, ses amis, ses collègues (qui sont sûrement désormais plus proches d’elle que certains de ses amis) … tous l’ont accepté. Sauf sa mère, peut être, à qui elle n’a laissé aucune seconde de répit pour enregistrer l’information. Tant pis pour elle, c’est son problème, pas celui de la blonde. ”T’en as parlé, toi ? J’imagine que ça doit être compliqué aussi, de tout expliquer …” Oui je suis enceinte, non il n’est pas de Kane. Oui je suis enceinte, non il n’est pas de John. Oui je suis enceinte, non le père n’est pas là. Oui je vais être père, non je ne la vois que lorsque chacun tente de se faire du mal, où est le problème ? Leur monde à eux.
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| | | | (#)Dim 22 Déc 2019 - 0:03 | |
| Le temps passait si vite et Tim se sentait toujours aussi loin d'être à la hauteur de ce qui allait arriver. Il n'était qu'un gamin dans un corps d'adulte, une personne qui n'avait pas eu le temps de se construire une véritable identité mais qui avait tout de même engendré un petit être qui allait débarquer sur cette terre sans aucun repère. Decastel se devait d'être une boussole pour cet enfant et comment le faire s'il n'avait pas lui-même les idées en place? En conséquence, le brun ne pouvait qu'être stressé des perspectives d'avenir parce que tout allait si vite et rien n'avait été préparé, absolument rien. Charlie n'avait pas l'air plus assurée que lui, c'était en tout cas ce que les derniers mois avaient montré en vue des retournements de situation qui s'étaient enchaînés sans qu'aucun d'eux n'en ressorte indemne et pourtant, quelque part au milieu de ce bordel ambiant, ils arrivaient toujours à revenir l'un vers l'autre. Certes, Tim se demandait toujours comment car les déchirures avaient été d'une violence exceptionnelle à chaque fois mais rien ni personne n'arrivait à les garder séparés, chacun du côté de sa route. De toute évidence, Timothy n'était pas capable de continuer son parcours sans que Villanelle ne se retrouve quelque part dans son paysage, même si le tout semblait complètement dingue quand on voyait la situation actuelle. Ils avaient l'air fins, en tout cas, à genoux dans l'eau, à essayer de sécher des larmes de bonheur, les premières qu'ils aient pu verser depuis ce qui semblait être un siècle ou deux. Tim sentait l'appréhension au creux de ses entrailles mais cette fois, il ne l'écouta pas, se concentrant sur la respiration de Charlie, ses pensées focalisées uniquement sur le bien être de cette femme et de l'enfant qu'elle portait, le reste arriverait plus tard. Tim savait qu'il était sur la mauvaise pente néanmoins et qu'il ne pourrait pas toujours contenir les crises qu'il faisait, même si la présence de Charlie les apaiserait toujours un peu. A un moment donné, le traitement devrait être plus intense et Tim avait peur des conséquences. En attendant, il fallait tout oublier, se concentrer sur ce présent qui les rendait si joyeux car le futur arriverait sûrement trop tôt. Le brun sourit en acceptant qu'ils remettent à plus tard les parrains et l'idée que le soldat puise disparaître de la planète à cause de son inaptitude à être un père exemplaire. Ce n'était pas le moment, ils avaient autre chose à construire, ou à reconstruire en l'occurrence car leur relation méritait qu'ils s'en préoccupent comme ils avaient pu le faire vers les débuts, quand ils étaient deux personnes brisées par le temps et les événements. C'était à nouveau le cas mais avec de nouvelles circonstances, tout aussi tragiques en un sens mais cette fois, Decastel ne les laisserait pas gagner ou les séparer. Plus de cette façon. "On a trois mois, oui, c'est vrai." Du temps, c'était tout ce qui leur restait pour vaincre leurs démons respectifs et cette peur panique de devenir parents alors qu'ils n'avaient jamai eu affaire à des exemples probants. D'ailleurs, il fallait qu'ils parlent de leur famille respective, de tout ce qui s'était passé au moment où la vérité avait éclaté. Tim put respirer plus librement en apprenant que le tout avait été accepté du côté de Charlie, c'était le principal après tout, non? "Tu... Tu leur as parlé de moi ou... Ils savent pas trop la situation?" C'était difficile pour lui de la questionner là dessus parce qu'il ne savait pas trop où se placer, il n'était que le père d'un bébé à naître, rien d'important pour Charlie, si? "J'ai pas eu l'occasion, non. Mon frère est pas dans le coin ces derniers temps et ma mère et bien... Tu sais ce qu'il en est alors, je crois que je gère tout ça seul, plus ou moins. Mais t'en fais pas, c'est bien comme ça, c'est habituel." Âme solitaire à nouveau mais bon sang ce que Tim aurait aimé avoir son frère à portée de main pour lui narrer tout cela. Il allait devoir faire autrement, apparemment. "Ce qui est plus important pour moi, c'est que toi, tu sois soutenue. Que tu aies ta famille avec toi et que tu saches sur qui compter, c'est tout ce qui a de l'importance à mes yeux parce que je sais que j'ai loupé des trucs importants là... Je veux plus que ce soit le cas, j'aurais tellement voulu être là pour apprendre le sexe du bébé en même temps que toi." Il le regretterait certainement un long moment mais Decastel allait devoir vivre avec cela aussi. Il allait devoir se faire à cette nouvelle vie de manière générale, en espérant que Charlie accepte d'en faire encore partie, même si elle méritait bien mieux que lui dans le genre.
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| | | | (#)Mar 24 Déc 2019 - 4:44 | |
| Le sujet de la discussion glisse et dérive, Charlie fait abstraction de tout ce qui les entoure pour seulement se concentrer sur ses paroles. Elle tente de ralentir le rythme et de le rassurer en le persuadant qu’il n’y a rien à presser, le bébé n’étant pas supposé naître avant trois longs mois ils auront bien le temps d’avoir ce genre de discussion. Avec un peu de chance ils sauront se retrouver autour d’un chocolat chaud brûlant, au coin d’un café, sans que personne n’ait eu à se sentir mal avant. Dans un avenir proche elle espère qu’ils seront capable de se retrouver sans n’avoir eu à émettre de signal d’alerte au préalable, simplement parce qu’ils en auront envie et qu’ils en auront la possibilités. Ces deux raisons n’ont jamais été accordées en même temps pour eux. Jamais.
"Tu... Tu leur as parlé de moi ou... Ils savent pas trop la situation?" La blonde qui doute, la blonde qui délie son regard du sien pour le poser n’importe où ailleurs et tenter l’espace d’un instant de cacher tous ses questionnements. Sa famille savait davantage qui il était il y a des mois de ça, maintenant c’est à peine si elle ose prononcer son prénom. Il est devenu un non-dit qui occupe le premier rôle de sa vie, il est une ombre qu’elle voudrait avoir comme seule source de lumière. Le contexte dans lequel ils évoluent est éreintant et même si elle a l’impression d’enfin être capable de tenir le cap aujourd’hui, ce n’est qu’une question de temps avant que ce ne soit déjà plus le cas. ”Ils savent que tu es le père mais …” Mais, mais, toujours des mais pour venir gâcher la conversation, toujours des mais pour que tout le monde vienne à nouveau reposer ses pieds sur la terre ferme alors que personne n’en a jamais envie. ”Je suis incapable d’expliquer une situation dans laquelle moi même je ne comprends pas tout.” Ses doigts s’entortillent, son sourire n’est plus le même. Elle n’a rien à cacher à propos de Tim, surtout pas l’homme en lui même, mais la situation est bien plus complexe que tout ce qu’elle n’expliquera jamais à ses proches. Ils la penseraient folle à plonger tête baissée dans de telles aventures, et sans doute qu’ils auraient raison.
”Je crois que je gère tout ça seul, plus ou moins. Mais t'en fais pas, c'est bien comme ça, c'est habituel.” Quand il s’agit de rassurer Tim, elle a beaucoup moins de mal à retrouver consistance et les mots allant avec. ”On va gérer ça ensemble Tim. Ca deviendra ça, notre habitude à nous.” Son ton est bien plus assuré désormais. Elle même est davantage rassurée lorsqu’il s’agit d’envisager la suite des événements avec Tim à ses côtés plutôt que toute seule, peu importe de quel côté on parle, peu importe de la manière dont il s’y tiendra. L’important est qu’il soit toujours là. ”J’aurais aimé que tu sois là aussi pour l’apprendre mais il nous reste tellement de choses à vivre, mon triton. Tu pourras être là pour sa naissance, son premier mot, son premier jour d’école, son dernier, … Ce n’est que le début, tout ça.” Au fur et à mesure de ses paroles elle se rend compte de l’enjeu de la situation qui ne l’avait encore jamais frappé jusque là. Cet enfant va les lier à jamais, pour toujours, jusqu’à leur dernier souffle. Il sera encore là quand eux ne seront plus, fera subsister le regard bleuté de Tim peut être même à travers ses enfants à son tour. Elle voit loin, déjà, la petite blonde, parce qu’elle espère passer rapidement ce moment aussi joyeux que difficile.
Elle dépose un dernier baiser sur son front, sourire en coin et yeux fermés, avant de se relever pour retourner enfiler sa robe sur le sable brûlant de la plage. Son regard ne quitte jamais Tim des yeux, chaque seconde ne fait que lui rappeler à quel point elle est attachée à lui aujourd’hui. Il est devenu sa raison d’être et a su lui en offrir une autre ; jamais elle ne pourra oublier ça, quoi qu’il puisse se passer entre eux. ”Tu n’as plus à t’en faire pour moi aujourd’hui. C’est plus facile à dire qu’à faire, je sais, mais je sais aussi que tu seras là dès qu’on en aura besoin et pour ça je ne te remercierai jamais assez.” Elle n’a pas besoin du soutien de toute sa famille quand elle a celui de Tim, il rattrape très largement une mère absente ainsi que tout ce qui s’est prouvé être défaillant dans sa vie. Il rattrape tout et bien plus, c’est indéniable. ”Tout ce que je souhaite, moi, c’est que tu ailles bien. Tu ne peux pas sauver tout le monde et … si tu te perds, Tim, tu ne pourras plus sauver personne. Laisse moi t’aider quand je le peux.” Laisse moi reprendre la place que j’avais il y a de ça une éternité, avant que je ne fasse tout voler en éclats.
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| | | | (#)Mar 24 Déc 2019 - 14:20 | |
| La solitude de Timothy n'était plus à prouver et il essayait toujours de faire croire qu'elle ne le dérangeait pas, que c'était une façon de vivre qu'il avait choisi. Il mentait, évidemment, on ne lui avait jamais laissé le choix. Soit on se moquait de lui, soit on le trouvait incapable de répondre aux normes de la société et, dans tous les cas, le résultat était le même: on le retrouvait seul au fond d'un cimetière à détruire le flot de ses pensées en s'occupant de tombes que plus personne ne venait visiter depuis deux bonnes décennies. Le pauvre Decastel n'avait pas une vie enviable et ses plus grandes peurs se résumaient désormais à quelque chose d'infiniment simple: qu'on l'oublie, qu'on le remplace. Charlie y avait peut être déjà pensé et Tim ne savait pas vraiment ce qu'elle avait pu dire à sa famille les concernant. Sa réponse ne le soulageait pas vraiment mais il comprenait: effectivement, leur situation n'était pas des plus aisées à expliquer et lui-même n'avait pas réellement réussi à poser des mots sur ce qui les liait. Alors, il ne dit rien, hochant simplement la tête parce que, ce qui importait vraiment dans cette histoire, c'était que Charlie était soutenue par des personnes de confiance, peu importe ce qu'ils pouvaient tous penser du garçon qui l'avait mise enceinte. Tim avait l'habitude de la haine alors si d'autres le méprisaient d'avoir été à l'origine de tous ces changements pour la blonde, il accepterait les critiques sans ciller, juste en allant se cacher dans un placard après coup peut être. Sa meilleure arme face au monde, se cacher, mais là, il n'avait pas envie de le faire parce que sa sirène avait encore besoin de lui, qu'ils allaient être parents et qu'il n'allait plus pouvoir utiliser les stratagèmes passés pour se sortir d'une situation comme celle-ci. Au contraire, le jeune soldat allait devoir briller pour répondre à tous les besoins de cet enfant et cela commençait maintenant, dans le sourire qu'il offrit à la mère du bébé, espérant ainsi qu'il pourrait guérir tous les maux qu'il lui avait fait subir ces derniers temps et ses absences, surtout ses absences évidemment. "Je veux être là pour tout le reste maintenant, oui." Le premier mot, les premiers pas, même le premier vomi, tant pis pour le glamour. S'ils avaient gardé cet enfant, c'était autant pour le meilleur que pour le pire et ce lien le lierait toujours à sa belle Villanelle, elle qui avait l'air si forte et assurée en comparaison des dernières fois où il l'avait croisée. Elle avait grandi et elle lui montrait en paraissant sereine pour aller remettre sa robe, lui qui tenta de la suivre à une allure plus lente, bougeant la tête au maximum pour évacuer les gouttelettes d'eau dans ses boucles brunes. "Je crois que je m’inquiéterai toujours pour toi et la réciproque est vraie, non? Mais t'en fais pas, ça va aller et je suis rassuré pour toi. Vraiment. Tu veux rentrer maintenant?" Tim ne savait pas si c'était le cas de son côté alors qu'il essayait de se rhabiller, plus maladroitement que d'habitude mais il était fatigué, exténué même en terminant par s'allonger sur le sable fin, se fichant royalement que le soleil vienne le plomber. "Tu m'aides tout le temps, tu le sais bien. Depuis le début. Même quand t'avais l'impression de me détruire, je t'assure que tu m'aidais. Tu m'as fait grandir, sans arrêt." Il avait les yeux rivés vers le ciel en prononçant ces mots mais c'était une réalité: sans Charlie Villanelle, Timothy Decastel ne serait jamais devenu un adulte. Il n'aurait jamais appris à aimer, il n'aurait jamais vécu. |
| | | | (#)Mer 25 Déc 2019 - 0:26 | |
| Le reflet du soleil sur le sable brûle les yeux clairs de Charlie pourtant elle n’en détourne pas le regard pour autant, toujours préoccupée par chacun des gestes de Tim. Ses cheveux gouttent le long de sa robe déjà largement mouillée, elle en vient à la seule conclusion que cela l’aidera à combattre les températures caniculaires de l’Australie. ”On s’inquiète toujours pour les personnes qu’on aime, c’est humain.” La blonde note ses mots sans les juger, sans repasser au marqueur rouge le mot “aimer” un bon milliard de fois. Des définitions, il en a des dizaines, Tim n’aura qu’à jeter son dévolu sur celle qui lui correspondra le mieux et elle ne saura jamais rien de sa décision, ce qui ne lui convient pas mais ce qu’elle doit cependant accepter. Elle ne faisait que lui assurer que la réciproque est vraie, finalement, qu’elle continuera à s'inquiéter pour lui quoi qu’il puisse bien se passer entre eux à partir de maintenant. Qu’il soit présent à ses côtés ou à l’autre bout du monde, il aura toujours une place dans sa vie et dans son coeur, à jamais démontrée par l’existence de leur fils.
Il demande avec sa voix angélique si elle souhaite déjà rentrer et la réponse ne se fait pas attendre, la blonde hoche vigoureusement la tête pour marquer la négative. Absolument pas. Si elle pouvait payer un quelconque génie sorti d’une quelconque stupide lampe, elle lui demanderait de faire que cette journée ne se termine jamais parce qu’ils ont besoin d’une éternité encore pour panser les plaies de leur coeur. Ce jour ci semble propice à toutes les guérisons du monde et elle ne peut pas refuser la présence du brun à ses côtés pour quelques temps encore, même s’ils ne font rien de particulier, même s’ils n’ont peut être plus rien à se dire de peur de blesser l’autre une énième fois au moindre mot de travers.
Se moquant de ce que pourrait en penser le reste du monde, elle vient à son tour s’allonger dans le sable près de lui, leur bras collé, sa tête posée près de son cou. Elle a une respiration toujours plus calme que la sienne mais elle note quand même qu’il a largement calmé son souffle saccadé, désormais. Rassurée, elle s’autorisé à fermer les yeux et se laisser bercer par la seule mélodie des vagues et de sa voix. ”Tu aurais grandi plus vite et sans douleur si je m’étais contentée de t’aimer.” Elle n’aurait pas eu à souffrir non plus si elle ne s’était pas décidée à faire de sa vie un enfer avant de revenir sur ses idées noires. Ses erreurs personnelles sont devenues les leurs, celles d’un couple qui n’a jamais existé, celles d’un duo fait de noir et de blanc. ”On avance ensemble, maintenant. Je te le promets.”
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| | | | | | | | Don't let the stars get you down | tim #14 |
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