Quand son cerveau ressort du pays des songes, elle se demande pourquoi il y a des travaux aussi proches d'elle. Tam-tam, marteau piqueur, boumboum, ses oreilles sifflent et sa tête est en douleur intense face à tout ce carnage. Ils ne peuvent pas aller faire leur boucan ailleurs ? Quand elle finit enfin par ouvrir les yeux et se redresser pour aller leur demander gentiment de déguerpir de chez elle, Lizzie se rend compte de deux choses. Premièrement, qu'elle n'est pas chez elle. Ce n'est pas son lit, ce n'est pas sa décoration, c'est une chambre fermée et non comme la sienne, ouverte en mezzanine. La deuxième chose, c'est qu'il n'y a pas de travaux à côté d'elle. Que le bordel, c'est sa tête qui est en train de le foutre et Lizzie a assez de bouteille (sans jeu de mots, ou presque) pour ne pas savoir ce que ça signifie. Elle se laisse retomber en arrière contre l'oreiller dans un soupir foudroyant, la main sur les yeux pour les masser. Au moins, elle prend aussi note qu'elle est habillée. Rien de scandaleux n'est donc arrivé, son honneur est sauvé.
Enfin, ça, c'est ce qu'elle pense avant qu'elle ne tourne son attention sur la figure à côté d'elle. Lizzie aurait pu bondir hors du lit si elle en avait les capacités, mais elle est bien trop pleine pour ça. Un mouvement brusque et elle sent qu'elle a le cœur au bord des lèvres. Et son estomac. Bordel de merde. Qu'est ce qu'elle fout sans le lit d'Heather? Dormir, juste dormir, tout va bien. Elizabeth reprend sa respiration, tentant de remettre du contexte dans sa tête sans vraiment y parvenir. Parce que sa tête est vide de souvenirs, en tout cas de ceux de la veille, et ça ne lui plaît pas. Mais alors vraiment pas. Être dépossédé de quels heure de sa vie est plus que déstabilisant et c'est très rare que ça arrive. Elle a dû avoir bien forcé la nuit dernière pour en arriver à ce stade là. Et Heather a été témoin de ce moment d'une façon où d'une autre. Est-ce qu'elle a bu aussi ? Elle ne rappelle pas non plus que la blonde avait été avec elle en début de soirée, dans les derniers souvenirs qu'elle ait.
Bordel. Lizzie se tourne et se retourne, trop vivement pour son intérieur de le supporter. Elle a à peine le temps de se pencher qu’elle déballe ses boyaux sur la descente de lit. Elle va la tuer, Harris, elle va la massacrer mais pour l’instant, Elizabeth n’y pense pas alors que sa gorge brûle. Mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle finisse par croupir six pieds sous terre. Même si franchement, la blonde devrait s’estimer heureuse qu’elle ne se soit pas déversée dans son lit.
Dernière édition par Lizzie Potter le Sam 14 Déc - 4:02, édité 1 fois
hangover may prove to be proportional to the binge
Heather dormait paisiblement emmitouflée dans sa couette. Avoir son sommeil interrompu en plein milieu de la nuit par une chieuse et se retrouver à crapahuter dans Brisbane aurait pu lui tuer son sommeil. Finalement quand elle avait retrouvé son lit, elle était tombée comme une masse à cause de la fatigue et les nerfs que cette aventure nocturne lui avait infligés. Dès qu’elle s’était couchée, Heather avait presque instantanément oublié que Lizzie se trouvait sur son canapé. Vu son état elle s’était dit avant de dormir qu’il y’avait 0 moyen qu’elle arrive à bouger pour venir la déranger ou qu’elle arriverait seule à trouver le chemin des toilettes. Malheureusement la jeune femme finit par sortir à nouveau de son sommeil plus tôt que prévue. Même si elle était bien installée, elle eut l’impression de sentir quelque chose bouger à côté d’elle. Dans un premier temps elle tenta de se rendormir en se disant que c’était son imagination ou un reste du rêve qu’elle devait faire, comme la sensation de tomber dans le vide qui pouvait arriver. Cependant les mouvements recommencèrent de manière beaucoup plus brutale. Confuse l’actrice commence un peu plus à émerger en se demandant ce qu’il était entrain de se passer. Ses neurones se connectant petit à petit les uns avec les autres, Heather se demanda si Lizzie qui l’avait ennuyé cette nuit, ne revenait pas à la charge. Si c’était le cas c’était vraiment gonflé de sa part après la patience dont la blonde avait fait preuves avec elle et qu’elle l’avait recueilli comme un chat errant. Mais elle finit par ouvrir les yeux d’un coup lorsqu’elle entendit un bruit à côté d’elle car ce son ne lui disait rien qui vaille. En se retournant sur l’autre côté du lit, elle tomba nez à nez avec Lizzie et elle poussa un cri de surprise. C’est pas vrai qu’est-ce qu’elle foutait dans son lit, elle l’avait posé sur le canapé, ce n’était pas possible. La vile ! Heather n’avait rien entendu et rien senti. Lizzie avait dû se faufiler dans son lit après qu’elle se soit endormie car madame avait considéré que le canapé n’était pas assez prestigieux pour elle.
- Mon dieu Lizzie mais c’est pas possible ! Qu’est-ce que tu fous dans mon lit, dégage de là !
Son ton était au volume maximum qu’elle pouvait atteindre en étant si peu réveillé. Elle savait que son amie avait la gueule de bois, mais il fallait dire qu’actuellement, elle s’en foutait royalement. Heather se relève d’un coup de son lit, bien réveillée. Elle remercia le fait de ne pas être nue, il lui arrivait parfois de dormir à poil quand elle cherchait le maximum de confort. L’actrice avait eu la réflexion avant de se coucher que quelqu’un était dans son loft. Elle était juste en t-shirt culotte mais la brune ne pouvait pas voir le bas. Heather était à peine réveillée qu’elle voyait déjà rouge, le pire morpion du monde ! Il fallait qu’elle se mette une note mentale que la prochaine fois que Lizzie l’appelle, elle la laissera crever dehors. Alors qu’elle se retenait de pousser l’ex-actrice de son lit pour retrouver tout son espace vital, une odeur vint lui titiller les narines. D’abord un regard de panique s’afficha sur son visage et elle alterna entre regarder Lizzie à moitié avachi sur le rebord de son lit et le bas du lit. La reconnaissance du son arriva à son esprit et elle ouvrit la bouche choquée avant que son regard ne devienne noir et menaçant.
- Lizzie… Sa voix était très calme et menaçante, elle prit une grande respiration avant de continuer. Ne me dit pas que tu as fait ce que je pense que tu as fait…
Heather attendait la réponse à sachant pertinemment ce que ça allait être, elle ne voulait simplement pas y croire. L’envie de sauter à la gorge de Lizzie commençait à doucement la tenter, quelle merveilleuse manière de se réveiller. Comment regretter immédiatement ses bonnes actions précédentes.
« Mon dieu Lizzie mais c’est pas possible ! Qu’est-ce que tu fous dans mon lit, dégage de là ! » Et voilà, elle crie déjà. A peine Heather sortit de son état d’ensommeillement qu’elle commence déjà à hurler, les octaves assez hautes pour les percer les tympans. Lizzie la connait assez bien malgré elle pour savoir qu’elle en fait exprès, ne serait-ce que pour l’emmerder et la voir grimacer un peu plus. Ce qu’elle fait, Potter. Tordre son visage de grimace parce que “la ferme” frôle son esprit qui cogne et qui tape. Elizabeth a sa tête dans son bras, pour tenter de la protéger de tout le monde extérieur, la lumière, la furie qui vient de se réveiller, le bruit, la vie en général. Là, elle n’est clairement pas en état d’affronter tout ça, encore moins que d’habitude. « Ça va, ça va, c’est bon, c’est juste un lit et on a rien fait, ton honneur est sauvé, Disney. » Heather doit être à dix mille lieues d’avoir ce genre de pensées mais Lizzie s’en fiche, Lizzie veut du calme, Lizzie veut rester se terrer ici dans les draps et mourir en paix face à ce boucan monstre qui ne faiblit pas, bien au contraire.
« Lizzie… Ne me dit pas que tu as fait ce que je pense que tu as fait… » De quoi, qu’est-ce qu’elle aurait fait ? Le minois de Lizzie sort de son bras, l’air perdu avant de voir les dégâts à quelques pas d’elle, à moitié avachie sur le côté. Mais nope, la jeune femme préfère se retourner dans le lit, loin de ses méfaits, fourrant son nez au milieu des deux oreilles, à plat ventre et bien décidée à rester s’enterrer ici. De toute façon, Heather va sûrement l’achever mais elle va sûrement vouloir la torturer avant et Lizzie n’est pas sûre qu’elle soit prête pour ça. « J’ai rien fait. Y avait qu’à y avoir une bassine. » Oh, la mauvaise foi, c’est moche, Lizzie. Mais de ça aussi, elle s’en fiche pour le moment. Elle se prélasse dans le confort du lit, bien décidée à oublier l’odeur, les ondes négatives, la tempête qui ne fait sûrement que commencer. Et puis, d’abord, « Qu’est-ce que je fiche ici, moi ? » Parce qu’elle ne se rappelle pas d’être sortie avec Heather hier soir, ni même de l’avoir vu tout court. Voilà même un moment qu’elle ne l’avait pas vu et si les retrouvailles doivent se passer comme ça, Lizzie s’en serait fort bien passé. La jeune femme redresse un visage soucieux vers Heather, pas le moindre du monde désolée (pour l’instant ?) des dégâts qu’elle a pu provoquer, mais plutôt avec les sourcils froncés. « Tu m’as kidnappé ? Pourquoi t’es habillée qu’en teeshirt ? » Pas que les jambes d’Heather sont désagréables à regarder mais son caractère gâche toute la beauté du paysage de toute façon.
Il n’y a plus qu’à espérer qu’elle a une bonne raison d’être là, aussi tentée qu’il existe vraiment une raison pour que Lizzie Potter soit fourrée dans le lit d’Heather Harris. Oh, comme cela ferait le bonheur des tabloïds.
hangover may prove to be proportional to the binge
Heather n’en revenait définitivement pas de se réveiller avec Lizzie dans son lit. Comment diable avait-elle réussit à se faufiler sans qu’elle s’en rende compte ? La blonde savait que son sommeil n’était pas léger mais à ce point. Surtout que vu le litre d’alcool qu’elle avait dû avoir dans le sang, la discrétion n’avait pas dû être de mise. Mais la voilà dans son lit, Heather n’avait pas pu s’empêcher de pousser un cri de surprise. De plus la brune a le culot de lui répondre de manière isolante, elle lève les yeux en entendant ce stupide ce surnom dès le réveil. Elle la regarde affronter les conséquences de sa gueule de bois monumentale face à la dure réalité dans tous les cas elle va prendre un malin plaisir à ne pas la prendre avec des pincettes.
- Vu ton état si on avait fait quelques choses cela aurait relevé du miracle ! Puis bonjour l’haleine, j’aurais pu allumer un barbecue avec.
Sans déconner elle pensait vraiment que c’était ce qui l’inquiétait mais la pire découverte resta à venir… Une odeur particulière se dégagea de sa chambre, une odeur qu’elle pouvait reconnaitre entre 1000. Elle allait définitivement la tuer, il lui suffisait de prendre un oreiller et vu sa capacité de réaction, Heather n’aurait pas de difficultés à en finir avec elle. La jeune femme ouvrit la bouche en grand face à la mauvaise foi de Lizzie de lui dire qu’elle n’avait rien fait. Elle allait lui mettre le nez dedans, elle allait voir si elle n’avait rien fait. La regardant choqué se mettre au milieu de lit et profiter du confort, la blonde décida que c’était trop.
- Excuse-moi tu n’as rien fait ?! Madame s’incruste dans un lit pendant que quelqu’un dort en plus il lui faudrait une bassine, tu vas sortir de là vite fait et nettoyer ça!
Sans attendre, la blonde commença à sortir de sa couverture et se mettre à genoux sur son lit oubliant qu’elle était en culotte avec l’intention de la faire tomber là où elle avait décidé de laisser sa trace. Mais elle s’arrêta juste avant en entendant la demande du morpion. Un sourire machiavélique apparut sur son visage avec un plan déjà dans sa tête. Elle en était sûre qu’elle avait oublié et l’envie de se venger se faisait de plus en plus présente. Sur son visage apparut une expression étonnée et elle posa la main sur sa poitrine.
- Mon dieu Lizzie tu ne t’en souviens pas ? Tu m’as appelé au beau milieu de la nuit pour que je vienne te chercher. Et quand je suis arrivée, tu as explosé en pleure en disant à quel point tu m’adorais et que tu avais toujours voulu tenter quelque chose avec moi et que tu rêvais de te serrer contre moi. Je veux dire l’intention était vraiment touchante Lizzie, si j’avais su que tu ressentais ça pour moi Potter… Je t’aurais dit il y’a des années que ce n’était malheureusement pas réciproque. Elle sortit son meilleur jeu d’actrice matinal et lui lança un regard désolé tout en ricanant intérieurement. C’était un peu gros pour passer mais il y’avait un mélange de mensonge et de vérité alors cela pouvait passer. Et puis si ce n’était pas le cas rien que voir Lizzie réfléchir à cette possibilité l’a fit sourire intérieurement. Elle faillit perdre son personnage lorsqu’elle lui demanda si elle l’avait kidnappé parce qu’évidemment elle rêvait de prendre en otage une chieuse pareille.
- Non je ne t’ai pas kidnappé, quand j’ai voulu te déposer chez toi, tu m’as supplié de te ramener chez moi pour dormir car tu ne voulais pas me quitter. Franchement je me répète mais je ne pensais pas que tu m’aimais à ce point. Et puis quand on est arrivées tu t’es étalée sur le canapé du coup je suis allée me coucher en n’imaginant pas que tu viendrais me coller pendant mon sommeil.
« Vu ton état si on avait fait quelques choses cela aurait relevé du miracle ! Puis bonjour l’haleine, j’aurais pu allumer un barbecue avec. » Elizabeth est tellement mal au point et subit les assauts de sa tête avec une telle mauvaise grâce qu’elle fait quelque chose que sa mère n’aurait pas manqué de la réprimander : un doigt d’honneur. Voilà ce qu’Heather lui fait faire parce qu’elle a décidé d’être chiante et en plus insolente. « Tu ne peux pas compatir un peu ? » Lizzie relève la tête des oreillers tout en levant le doigt. « Et je te signale que même enivrée je peux être sexuellement géniale. » Peut-être qu’elle serait quand même plus en forme si elle se fait juste un petit joint avant, ceci dit. Mais l’alcool ne l’assomme jamais autant et elle serait curieuse de savoir ce qu’elle a bien pu avoir bu pour avoir juste le néant en guise de souvenirs. C’est carrément flippant et elle préfère retourner sa tête au confort des oreillers plutôt que d’affronter cette réalité. Le trou noir. Plus jamais elle ne veut vivre ça. Si ça n’avait pas été Heather, qui ça aurait été ? Aevc qui elle était ? Lizzie se maudit de s’être laissée aller comme ça, qu’est-ce qu’il lui a pris ? Et avoir contacté Heather dans ce genre de situations, elle devait vraiment être au bord du gouffre à ce moment-là. « Excuse-moi tu n’as rien fait ?! Madame s’incruste dans un lit pendant que quelqu’un dort en plus il lui faudrait une bassine, tu vas sortir de là vite fait et nettoyer ça ! » Elle gigote, Harris, et sentir le matelas bouger, ça n’arrange pas les affaires de Lizzie. Et encore moins ses boyaux. Surtout ses pauvres intestins, en faites. « Arrêêête de bouger et de parler comme ça, tu vas trop vite, tu veux vraiment que je vomisse encore ou quoi ? » Heather n’a pas l’air de prendre en compte que l’état de survie de son lit dépendant d’elle, là.
Heather commence son récit de la soirée d’hier soir et Lizzie fronce des sourcils toujours un peu plus. Comment ça, elle a “explosé en pleurs”, dit “à quel point tu m’adorais”, de la serrer contre elle… De tenter quelque chose ? Non mais sérieusement, à quoi ça rime, ça ? Jamais elle n’a pensé de telles choses ! Peut-être au début, quand elles se sont rencontrées mais depuis qu’elle connait mieux Heather, jamais elle… Non mais ce n’est pas vrai. Elizabeth grogne alors qu’Heather finit en lui disant que ce n’est pas réciproque et elle aurait envie de lui dire où elle peut se la mettre, sa réciprocité. Mais il faut croire qu’elle a dépassé son quota d’insultes et de mauvaises filles pour la semaine à venir alors Lizzie se contente de geindre dans les oreillers, espérant un peu plus que le lit s’ouvrira pour l’engloutir entièrement. Il n’y que ça pour pouvoir la sortir de cette situation - et de ce lit, il faut croire. « Tu racontes des bêtises, j’en suis sûre. Je te supporte, je t’adore pas. Et le jour où je voudrai tenter quelque chose avec toi, c’est que vraiment je ne suis pas dans mon état normal. » Donc Heather ne dit que des bêtises. Voilà, problème réglé. N’est-ce pas ? Mais non, la fausse blonde en rajoute une couche et Lizzie finit par se mettre sur le dos pour la regarder - non, montrer les éclairs (inoffensifs) de ses yeux bruns sur le visage d’Heather. « Je ne te collais pas. Et je suis sûre que c’est toi qui m’as forcé à rester ici. Juste pour pouvoir bien m’engueuler le matin. Alors que j’ai une gueule de bois. C’est bien ton genre, HH, je le sais que tu prends ton petit plaisir matinal, là. » Et franchement, ça n’arrange pas du tout ses affaires, ces histoires. A commencer par ce fichu vomi qui traine par terre et dont Lizzie va superbement ignorer car Heather avait qu’à l’avoir déposé chez elle et puis voilà. Elizabeth passe la main sur son front et sur ses yeux. « Je me rappelle de tellement rien, c’est presque flippant. Je devrai m’estimer chanceuse de t’avoir appelé… Je suppose. » Même si là, elle ne se sent pas vraiment chanceuse mais avoir la malédiction au cul.
hangover may prove to be proportional to the binge
Franchement Heather était impressionnée vraiment, à chaque fois qu’elle rencontrait Lizzie pour x ou y raison, la jeune femme n’arrêtait pas de l’étonner. Là elle était vraiment épatée par la brune, c’était la première fois qu’elle était avec quelqu’un d’aussi casse pied et culoté de bon matin en ayant en plus une gueule de bois. Elle était sur le cul, elle osait le faire un doigt d’honneur, bordel que l’actrice avait déjà envie de tuer la squatteuse de lit. L’envie de la sortir elle-même du lit était de plus en plus prenant, surtout quand elle eut le culot de lui demander de compatir. Heather devait compatir à quoi ? Au fait que quelqu’un qu’elle a envie d’étrangler une fois sur trois quand elle la voit, la fasse chier à 3 heures du mat car elle a un peu trop picolé. Qu’elle se retrouve à venir la chercher au lieu de dormir, qu’elle lui casse les oreilles en lui demandant un toit par-dessus le marché. L’actrice avait déjà fait énormément preuve de gentillesse à acceptant tout ça et maintenant Lizzie lui demandé en plus d’accepter comme si de rien n’était qu’elle soit dans son lit et qu’elle est surement saccagé son beau tapis de chambre. La miss se foutait vraiment de la gueule du monde, elle allait rappliquer mais la brune lui parla de ses prouesses sexuelles, ce qui fit pouffer de rire Heather.
- J’aimerais bien voir ça tiens, tu vas vomir avec la personne avec qui tu couches au premier changement de position ? Je suis pas certaine que beaucoup de gens soient fan de ça.
Peut-être que si la demoiselle n’avait pas vomi Heather aurait laissé tomber en se couchant de nouveau de son côté prête à accepter sa défaite. Mais non il fallait qu’elle ait embaumé l’air de cette odeur horrible et qu’elle est en plus l’affront de lui dire qu’elle n’avait rien fait. Franchement depuis quelques mois, des filles étaient venues dans son appartement pour la nuit et toutes ne lui avait pas posé de soucis pareil. Des inconnues étaient beaucoup plus polies qu’une personne qu’elle connaissait depuis des années. L’idée de vraiment la faire tomber de son lit pour avoir un minimum de paix et faire partir l’odeur finir par paraitre la plus sensée et elle a entreprendre son idée mais elle s’arrêta sous la menace de Lizzie de rajouter une couche au pâté qu’elle venait de faire. Avec un soupir de frustration Heather s’arrêta et se mit sur ses genoux.
- Tu sais que tu es vraiment chiante Lizzie de bon matin.
Sa frustration fut cependant de courte durée, raconter les péripéties de hier soir à sa sauce, paraissait la meilleure vengeance possible. Alors elle raconta en quelques sortes ce qui c’était passé en extrapolant certain détails et en oubliant d’autres. Elle ricanait intérieurement, le regard perdu de Lizzie valait tout l’or du monde. Elle voyait qu’elle se doutait qu’elle lui racontait des conneries mais n’était pas certaine pour autant. Heather se dit qu’elle allait continuer à jouer un peu profiter tant que ça pouvait durer.
- Tu me supportes juste, ça me fend le cœur que tu n’acceptes pas la réalité après ce que tu as dit hier. Et vu ton état je ne pense pas que tu étais dans ton état normal… ou le fait que tu sois le cul par terre dans la rue, soit une activité que tu fais régulièrement ?
Pour preuve elle attrapa son téléphone et chercha la fameuse image qu’elle avait prise hier soir et qui était déjà devenu sa photo profil. Elle tourna le téléphone dans sa direction pour lui montrer, un sourire en coin plaqué sur le visage. Elle s’arrêta de sourire quand Lizzie lui dit qu’elle devait actuellement prendre son pied et que c’était surement pour ça qu’elle était dans son lit.
- Evidemment, que je prends mon pied. Dit-elle ironiquement. Quel plaisir de se faire réveiller à 3 heures du matin par une ivrogne qui a besoin qu’on vienne la chercher car elle est seule dans la rue et se retrouver à devoir crapahuter dans Brisbane au lieu de dormir confortablement. Et puis ensuite devoir la ramener chez moi car elle m’explique qu’elle ne veut pas rentrer chez elle. Pour me rendre compte que j’ai partagé mon lit avec elle car j’adooorreee dormir avec des gens bourrés et qui ronfle et qui en plus vomisse dans ma chambre au petit matin.
Son ton était plein de sarcasme mais elle n’en rajouta une couche car dans un certain sens Lizzie la caressa dans le sens tu poils en disant qu’elle avait eu de la chance que ce soit elle qui vienne la chercher. Un peu de reconnaissance enfin, il était temps parce qu’elle ne savait pas à quel point, la jeune femme avait abusé de sa gentillesse. Alors Heather se calma mais garda toujours une moue boudeuse sur le visage.
- Je sais pas quels mélanges tu as fait hier soir mais t’étais dans un sale état. Ça ne m’étonne pas que tu ne te souviennes de rien. T’as de la chance de m’avoir appelé et surtout que je sois venu parce que je n’avais pas envie qu’on m’accuse de t’avoir laissé mourir si jamais il t’était arrivé un truc.
« J’aimerais bien voir ça tiens, tu vas vomir avec la personne avec qui tu couches au premier changement de position ? Je suis pas certaine que beaucoup de gens soient fan de ça. » Elizabeth la regarde comme si une deuxième tête vient de lui pousser dans le dos. Une image qui aurait pu la faire écrouler de rire mais elle n’a pas les boyaux qui risquent de tenir le coup. Et pour être honnête, avoir Heather Harris qui peste dès le matin d’un réveil douloureux où on a l’impression que la terre tourne beaucoup trop vite, ce n’est franchement pas très drôle. Du coup. Alors elle la fusille du regard tout en se redressant légèrement, tremblotant un peu de froid alors qu’elle est encore sous couverture. « Tu sais que tu es vraiment chiante Lizzie de bon matin. » « Pas autant que toi, Heather, pas autant que toi. » Parce qu’Heather est une reine en la matière, son petit côté drama queen qui n’en finit jamais de lui faire rouler des yeux. Même là, même maintenant alors qu’elle est au bout de sa vie.
« Tu me supportes juste, ça me fend le cœur que tu n’acceptes pas la réalité après ce que tu as dit hier. Et vu ton état je ne pense pas que tu étais dans ton état normal… ou le fait que tu sois le cul par terre dans la rue, soit une activité que tu fais régulièrement ? » Lizzie grogne et Lizzie peste à mi-mots contre elle-même parce qu’évidemment qu’elle aura fait ça. Et en plus, elle aurait appelé Heather en renfort, franchement, c’est quoi ce délire ? Pourquoi est-ce qu’elle l’a appelé elle alors qu’elle sait qu’Harris va en profiter pour s’amuser, pour se moquer d’elle. C’est assez étrange de se dire que ces deux-là sont amies alors qu’elles passent leur temps à se chamailler sur des points totalement ridicules. Enfin, ridicules aux yeux du monde, importants pour elles. « Donc il y a prescription, je n’étais pas dans mon état normal. Ce dont je me rappelle pas n’est jamais arrivé. Et je suis non responsable de mes actes. Problème réglé. » N’est-ce pas une belle victoire que de trouver une réponse satisfaisante face à une question qui n’en est pas vraiment une ? Plutôt une interrogation, même, car elle doute qu’elle puisse avoir réellement dit et fait tout ça. Par contre, quand Lizzie lève les yeux et tombe sur la photo d’elle-même assise sur le bord de la route, elle a un grognement encore plus tout en essayant d’attraper le cellulaire offusquant. « Supprime ça tout de suite, Heather ! Je suis sérieuse, je te pourrirai en retour si tu la gardes ! » Parce que c’est l’essence même de leur espèce d’amitié respectueuse - ou pas. Mais bizarrement, ni l’une ni l’autre ne s’en complaigne, sûrement parce qu’avec le temps, elles ont l’habitude.
La blonde commence son discours sur la nuit dernière et Lizzie s’assoit parce que finalement, c’est plus agréable que la position allongée. Elle garde le drap sur ses épaules alors qu’elle grimace. « Tu veux peut-être que je t’embrasse les pieds pour te remercier ? » dit-elle avec dédain tout en se massant le front et les tempes. « J’en sais rien mais c’est clair que j’ai dû abuser. » Et plus jamais elle ne boira. C’est fini. « T’as pas un cachet pour la tête ? Et pour le ventre ? A part si tu veux que je te refasse ta décoration. » Non, Heather ne voudra pas ça même si ça ne manquerait pas d’intérêt. (Ou pas.)
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En y réfléchissant parler de vomi à Lizzie alors qu’elle avait l’air de ressembler clairement à un zombie prêt à vider ses tripes une seconde n’était peut-être pas la meilleure idée du siècle. Mais Heather était bien trop énervée pour laisser passer ça comme si de rien n’était. Elle pensait à son pauvre tapis qui s’était fait assassiné sans rien demander. Et puis prendre des pincettes dès le matin alors qu’elle venait de se réveiller et pas de la meilleure façon en découvrant un intrus dans son lit qui lui refait la décoration du sol, c’était impossible. De plus le fait de voir Lizzie la ramener alors qu’elle profite depuis cette année de sa gentillesse et de son hospitalité avait le don de l’irriter encore plus. Quand Lizzie lui répond qu’elle est aussi chiante qu’elle, Heather lâche un petit « umpfh » en se disant que de toute façon elle trouverait un moyen de se venger. Une vengeance qui arrive rapidement lorsque la brune lui explique qu’elle a un blackout de sa soirée. A ce moment-là l’actrice ne se gêne pas du tout pour lui donner une version partiellement erronée mais qui l’amuse énormément à raconter. Après tout le mystère était toujours de savoir pourquoi elle l’avait appelé elle et pas quelqu’un d’autre surtout qu’elle voyait bien que Potter regrettait déjà amèrement cette décision prise par sa version bourrée. Aucune des deux ne manquait jamais l’occasion possible pour titiller l’autre et Lizzie lui avait servi sur un plateau d’argent de quoi dire pendant un long moment. Même si elle avait été très agacé hier soir, comme elle le pensait, le plaisir de ce lendemain était déjà savoureux. La voir essayer de trouver des excuses pour hier soir la faisait beaucoup ricaner, ce qui était fait était fait et on disait souvent les choses que l’ont pensé réellement mais qu’on n’osait jamais dire sobre.
- Si tu es responsable de tes actes Potter, après tout c’est toi qui as pris la décision de boire comme un trou. Moi je m’en rappelle et j’ai des preuves, donc c’est arrivé. On notera juste qu’il faut que tu prennes du courage en bouteille pour m’avouer ce que tu ressens.
Heather s’amuse bien trop tout d’un coup et sort la preuve en question en lui montrant son téléphone. La réaction de Lizzie l’a fait exploser de rire et elle empêche la jeune femme d’attraper son téléphone en tendant les bras et en la repoussant un peu. La blonde y arrive sans trop de mal vu que son amie et plus petite et en mauvaise condition physique ce matin pour y arriver. Elle lui lance un regard plein de défis quand celle-ci lui dit qu’elle la pourrira en retour.
- Oh oh j’aimerais bien voir ça dis donc ! Il me tarde de voir ce que tu as sur moi ! Désolée Lizzie mais à partir d’aujourd’hui ça sera la photo quand tu m’appelleras pour que je me souvienne cette soirée où tu as demandé mon aide.
La blonde finit par lui expliquer qu’elle peut bien la remercier 5 minutes après tout ce qu’elle a fait pour elle. Heather ne ferait pas ça pour tout le monde, il faudrait qu’elle en prenne conscience 5 minutes. Ce genre de situation montre que malgré toutes les chamailleries qu’elles peuvent avoir dès qu’elles se voient, l’actrice tiens un minimum à l’autre pour ne pas vouloir qu’il lui arrive quoi que ce soit.
- Je suis pas vraiment fétichiste des pieds mais si tu veux m’embrasser la main pour me remercier fais toi plaisir.
Heather fait son petite air de princesse et lui tend presque la main mais se retient, surtout qu’elle ne veut pas qu’un de ses membres touche la bouche pleine de vomi de Lizzie.
- Tu avais prévue d’oublier quelque chose hier pour boire à ce point ? Sinon oui j’ai tout ce qu’il faut contre la gueule de bois mais évidemment je te les donnerais quand tu auras nettoyé le tapis que tu m’as souillé.
Mais qu’est-ce qu’elle lui raconte, Heather ? « J’ai le droit de boire comme un trou si j’ai envie. Et puis d’abord, si ça te soûlait autant, pourquoi t’es venue ? T’aurais pu juste m’ignorer et problème réglé. Mais non, je suis sûre que t’as vu là une bonne occasion de te foutre de ma pomme, comme toujours. » Parce que c’est un peu comme ça qu’elles fonctionnent toutes les deux. Un ‘je t’aime moi non plus’ incessant, des chamailles qui n’en finissent vraiment jamais et bizarrement, malgré les soupirs et les roulements d’yeux incessants face à la bêtise de l’autre, elles s’en accommodent plutôt bien. Leur espèce d’amitié est un cocon rassurant à bien des égards ; pour Lizzie, il lui permet de garder un pied dans cet univers qu’elle tente (en vrain) d’accéder de nouveau. Même si clairement Heather a eu plus de succès, la jeune Potter aime bien aussi se réconforter qu’elle aussi a fait une erreur et qu’elle a dû carrément s’exiler de son propre pays le temps que l’affaire se tasse. Ce qui est assez dingue comme façon de faire encore en 2019. Mais Lizzie, ça la réconforte quand même. Même si l’idée qu’Heather vienne chez elle, sur son terrain qu’elle n’a pas encore réussi à (re)conquérir, ça ne lui plait pas non plus des masses.
Mais pour l’instant, loin sont ces préoccupations. C’est Lizzie qui est chez Heather, qui est en territoire ennemi de l’anglaise et en plus, cette dernière s’amuse déjà à jouer avec ses nerfs qui sont bien trop en feu et en musique pour qu’elle puisse la supporter. « Oh oh j’aimerais bien voir ça dis donc ! Il me tarde de voir ce que tu as sur moi ! Désolée Lizzie mais à partir d’aujourd’hui ça sera la photo quand tu m’appelleras pour que je me souvienne cette soirée où tu as demandé mon aide. » Lizzie grogne dans sa barbe, le visage caché dans l’oreiller. « J’ai rien pour l’instant mais ça ne saurait tarder. Ne crois pas que tu vas t’en tirer à si bons comptes, petite saloperie. » Surnom affectueux au final mais qui est dit quand même avec tout le venin du monde parce que Lizzie n’est pas patiente et donc encore moins tendre que d’habitude. « Qu’est-ce que ma inner bourrée est allée t’appeler, aussi ? Je devais être vraiment à la ramasse pour avoir cru que c’était une idée de génie. Parce qu’Heather Harris, faire un acte de bonté sans retour, je ne demande qu’à voir ça. » Ce n’est pas elle qui irait faire don de ses petites mains dans des œuvres caritatives sans rien demander en retour, n’est-ce pas.
« Je suis pas vraiment fétichiste des pieds mais si tu veux m’embrasser la main pour me remercier fais toi plaisir. » Lizzie lui jette un regard noir et tape la main qu’Heather commence à lui tendre d’un coup de pied tendu non loin d’elle. « Garde-la toi pour te gratter le fessier. » Il ne faut pas abuser non plus. « Tu avais prévue d’oublier quelque chose hier pour boire à ce point ? Sinon oui j’ai tout ce qu’il faut contre la gueule de bois mais évidemment je te les donnerais quand tu auras nettoyé le tapis que tu m’as souillé. » Elizabeth râle légèrement avant de finir par se relever et de sortir par le pied de lit. « Ma vie, certainement, qui sait, je sais plus. » Lizzie n’aimait pas rester à Brisbane et elle n’aimait encore moins de pas pouvoir en partir. Et de devoir confronter sa mère. Souvent et régulièrement. « Après, il n’y a pas besoin de raison pour sortir. » Parce que sinon, elle resterait longtemps à fixer le plafond de sa chambre mezzanine. Dans une grimace de dégoût, Lizzie attrape ledit tapis en le tenant à bout de bras. « T’en veux pas pour le petit-dej, vraiment ? J’ai eu un super repas, en plus, hier soir… Je crois. » Elle croit être sortie après manger. La brune se dirige vers la salle de bain pour foutre le tapis dans la machine à laver avant de revenir dans la chambre, la main sur le front. « C’est bon, ton tapis sera comme neuf quand t’auras lancé le programme. Je peux avoir quelque chose, maintenant ? »
hangover may prove to be proportional to the binge
Heather devenait de plus en plus agacée par les propos de la brune et commençait à sérieusement les prendre pour elle. Elle roula des yeux en se massant les tempes, comment arrivait-elle à être si ingrate et à autant lui taper sur le système en même temps ? L’actrice commence à se lasser du comportement de la brune et elle ne sait pas ce qui la retient de la foutre dehors un coup de pied au cul en lui jetant la tapis dans la figure. L’énervement commence à reprendre le dessus et elle a envie de l’envoyer chier, leur amitié est depuis toujours basé sur leur rivalité et leurs taquineries incessante. Mais son ego n’apprécie absolument pas le fait que Lizzie lui parle de cette manière. Est-ce qu’elle l’a voit à ce point comme une garce sans cœur pour lui balancer des propos pareil ou est ce qu’il s’agit juste de sa gueule de bois et l’énervement matinale qui en suit. Elle essaye de ne pas trop prendre la chose à cœur et se dire qu’il s’agit surement de la deuxième option. La blonde reprit la parole en grognant dans sa barbe.
- Je commence à me dire que oui j’aurais dû ignorer le fait que tu étais toute seule au milieu de la ville à 3 heures du matin et retourner me coucher tel la garce que je suis.
La dernière partie de sa phrase était dit avec un peu de rancœur, voilà qu’est-ce que ça donnait d’être plus aimable car la nuit elle devenait plus gentille avec la fatigue. La prochaine fois elle laisserait crever la jeune femme au lieu d’avoir une conscience amicale. Enfin elle essaye de ne pas se vexer complétement et de profiter de la situation pour lui montrer une photo qu’elle sortira de nouveau dès que l’occasion se présentera. C’était comme avoir gagné une bataille dans la guerre qu’étais leur rivalité stupide. Au fond aucune des deux n’avaient jamais réellement fait un sale coup à l’autre, c’était toujours avoir un moyen de pression sur l’autre pour montrer en quoi elle était meilleure. Lizzie lui avait gentiment donné un nouveau moyen de mener cette guerre sur un beau plateau en argent et Heather n’allait absolument pas s’en priver. Surtout quand l’autre jeune femme clamait qu’elle sortirait un dossier encore plus gros sur elle en vengeance alors qu’Heather savait pertinemment que c’était faux. Durant leurs longues années de connaissances maintenant, aucune des deux n’avait jamais réellement était bourrée devant l’autre. Il fallait dire que vivre sur deux continents différents rendaient la chose compliqué mais elles avaient jusqu’à présent toujours trouvé un moyen d’enquiquiner l’autre à distance. La blonde ricane diaboliquement en regardant de nouveau la photo, jamais elle ne se mettrait dans un état pareil devant Lizzie, elle pouvait toujours courir pour arriver à faire mieux.
- Bonne chance Liz’ pour avoir pire que ça, bonne chance… Heather hausse les épaules en poussant un soupire mélodramatique à la réflexion de Lizzie sur la raison de son épaule. C’est vrai que la raison pour laquelle, elle a été la personne que Potter contacte dans cette situation lui échappe car elle sait très bien que ça pouvait se retourner contre elle. Mais elle ne peut pas s’empêcher de rire quand elle lui dit qu’elle ne fait rien de bon cœur, effectivement il est rare qu’Heather aide les gens sans trouver une manière de le tourner à son avantage. Cependant il est beau de souligner qu’elle lui ait venu en aide d’abord par inquiétude même si elle ne le dira jamais clairement à haute voix.
- Je ne sais pas darling, mais oui c’était naïf de ta part de penser que je n’en conserverais pas un souvenir.
Pour appuyer le tout elle lui propose même de lui baiser la main après qu’elle lui ait proposé le baisage de pieds en récompense, tout à sachant pertinemment que cela allait énerver Lizzie. C’était un peu sa vengeance contre le fait que l’ex actrice ne lui fasse pas confiance pour apporter son aide car elle l’apprécie un minimum. Elle se contente de rire à la maigre réparti de son amie et lui rappelle que si elle veut un médicament pour lutter contre sa cuite de la veille, il allait falloir rattraper les conneries matinales. Elle la regarde enfin se bouger le cul pour nettoyer son vomi tout en regardant curieusement la jeune femme lui répondre vaguement sur la raison de son abus d’alcool.
- Effectivement il n’y a pas besoin de raisons pour faire la fête.
La blonde ne poussera pas à creuser plus la réponse car si la jeune femme ne veut pas lui en parler c’est son choix. Mais elle reconnait ce genre de comportement car elle a tendance à faire la même chose quand elle veut oublier à quel point elle a déconné ou autre sentiment agaçant. Elle grimace en regardant le massacre de son pauvre tapis et avec l’odeur qui vient lui titiller de nouveau les narines. Il n’y a aucune chance qu’il soit rattrapable, au pire elle lui enverra la facture pour lui en payer un nouveau.
- Non merci, dépêche-toi de le sortir avant d’en faire tomber ailleurs. D’ailleurs si toi tu as une petite faim, il a l’air de t’en rester un peu sur ton haut. Elle pointe la tâche de vomi sur le haut de son vêtement en continuant de grimacer, elle regarde Lizzie se diriger vers la salle de bain et se laisse tomber sur son matelas de nouveau en soupirant. La journée commençait déjà de manière grandiose, elle n’avait qu’une envie c’est de se rendormir ou boire un coup mais il était bien trop tôt. Elle se relève en entendant Lizzie revenir en parlant et se lève à son tour pour lancer la machine et lui attraper quelques médicaments.
- Oui oui je t’apporte ça princesse Elizabeth, va dans le salon j’arrive.
Elle se dirige à son tour vers la salle de bain et regarde un instant sa tête dans le miroir en remarquant les cernes dû au manque sommeil et lance la machine tout en sortant ce qu’il faut de sa pharmacie. Puis elle revient dans son salon et les pose sur son bar tout en attrapant deux verres.
Okay, Lizzie n’est pas vraiment très juste dans ses propos. Elle s’en renfrogne en plissant son nez, en fronçant des sourcils et baissant les épaules, ses lèvres restants clos afin de ne pas en rajouter plus que nécessaire. Heather est sûrement piquée à vif et à vrai dire, la brunette est de mauvaise foi juste parce qu’elle a un bourdonnement incessant dans les oreilles. Et aussi parce qu’elle se maudit d’avoir fait appel à l’actrice. Sobre, elle sait que cette dernière aurait profiter de la situation d’une quelconque façon, et c’est ce qu’elle a fait au final. Mais Lizzie lui fait assez confiance pour que son double alcoolisée trouve que c’est une raison suffisante pour l’appeler en plein milieu de la nuit. « Bonne chance Liz’ pour avoir pire que ça, bonne chance… » Elizabeth hausse les épaules. « Je n’ai pas besoin de chance. J’ai de la patience à revendre, je me tiendrai prête. » Elle est persuadée qu’en fouillant dans les affaires ou les archives de la blonde, elle pourrait trouver son bonheur. Mais ça serait quelque chose qu’elle n’aurait pu vu de ses yeux, ou alors que tout le monde peut voir et ça, ce n’est vraiment pas très drôle. « Je ne sais pas darling, mais oui c’était naïf de ta part de penser que je n’en conserverai pas un souvenir. » Naïf, évidemment. Peut-être qu'elle l'est, Lizzie, dans le fond. Elle pense naïvement que le monde tournera mieux avec des pensées positives. Elle croit naïvement que par amitié, Heather n'aurait pas agi en profiteuse. Par naïveté, elle se dit qu'elle n'a besoin de personne pour vivre heureuse. Plein de choses naïves et innocentes parce que ça la réconforte. Lizzie n'est pas en manque d'affection, elle s'en persuade tous les jours. Elle vit très bien comme ça. Alors la brunette se mord la langue et elle n'en rajoute pas non plus. « Effectivement il n’y a pas besoin de raisons pour faire la fête. » « On est d'accord sur un point. »
« Non merci, dépêche-toi de le sortir avant d’en faire tomber ailleurs. D’ailleurs si toi tu as une petite faim, il a l’air de t’en rester un peu sur ton haut. » « Tu veux me faire vomir de nouveau ? » Lizzie a un visage dégoûté alors qu'elle regarde son tee shirt et l’ôte sans réfléchir à deux fois pour qu'il rejoint lui aussi le tambour de la machine. « Tu me le rendras, n'oublie pas. » La connaissant, Heather va sûrement lui dire qu'elles n'ont pas les mêmes goûts et que, de toute façon, ‘Ô grand jamais elle ne portera les mêmes vêtements qu’elle’. « Oui oui je t’apporte ça princesse Elizabeth, va dans le salon j’arrive. » La princesse en question grogne mais se dirige quand même vers le salon après avoir attrapé une veste d'intérieur pour recouvrir son buste simplement vêtu de son soutien-gorge. Elle se dirige docilement vers ledit salon, ses yeux se promenant avec curiosité sur les murs et les lieux - c’est presque étonnant de voir qu’Heather est belle et bien à Brisbane, dans sa ville, alors qu’elle aurait pu atterrir n’importe où ailleurs dans le monde. La propriétaire des lieux revient avec le précieux sésame et Elizabeth se jette presque sur le verre et le cachet qu’elle engloutit en deux secondes tout en s’asseyant - s’affalant plutôt - sur le canapé. Elle pose le verre et ferme les yeux en renfermant la veste un peu plus contre elle. « T’as rien décoré, c’est vraiment triste. Tu te prépares à t’enfuir à tout moment ? » Une question banale mais qui recouvre un champ plus large parce que franchement, savoir si Heather compte rester sur le territoire qu’elle tente de reconquérir encore longtemps ou non, ça l’intéresse. Même avec un marteau piqueur dans la tête.
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A présent il était clair que la prochaine fois qu’une des deux aurait un comportement compromettant en présence de l’autre aucun cadeau ne serait fait des deux côtés. Lizzie avait l’air déterminé à trouver un dossier sur Heather et au moindre faux pas, elle ne la raterait pas. Il fallait qu’elle fasse gaffe car la blonde était capable de faire une gaffe à tout moment et puis elle voulait conserver son avantage. Si la brune venait à avoir un dossier encore plus compromettant sur elle, la blonde savait qu’elle le sentirait passer. Parce qu’il n’y avait aucun moyen qu’elle ne garde pas un souvenir de ce qui c’était passé, si les places avait été inversé, elle se doutait que son amie aurait fait la même. Après Heather n’allait pas la mettre sur internet, c’était un trophée personnel et une manière de rappeler à la belle de ne pas déranger les gens si tardivement. Parce que peut-être que Potter ne s’en souvenait pas mais elle se souvenait de la galère qu’elle avait eu à la faire venir jusqu’ici. Elle lui rappellerait surement les jours où elle s’ennuie et qu’elle sent le besoin d’embêter quelqu’un. Voyant la mine ronchonne sur ce point elle sait qu’elle a gagné cette bataille. Elle hoche la tête lorsque Lizzie lui dit qu’elle est d’accord avec elle pour dire qu’il n’y a pas besoin de raison pour faire la fête même si elle continue de penser que hier soir reste suspect. Et enfin la demoiselle se bouge pour nettoyer le blasphème qu’elle a fait, Heather lui fait relevé que le tapis n’est pas la seule chose qu’elle a tapissé ce matin. Sur le moment elle panique un peu en se demandant si elle n’a pas aussi toucher ses draps ou son lit.
- Non c’est bon ça ira, le fait que tu refasses ma décoration une fois à suffit.
Heather fait une mine dégouté et regarde la jeune femme enlever son haut avant de partir dans la salle bain. Discrètement ses yeux traine sur le corps de la belle qui n’a pas besoin de complexer sur quoi que ce soit puis son attention se détourne sur son lit lorsque celle-ci disparait pour vérifier qu’il n’y ait pas de vomi ailleurs. Elle n’imagine même pas le traumatisme qu’elle aurait en se rendant compte qu’elle s’est endormie sur du vomi séché.
- Oh non tu veux le garder ? Je suis déçue, je voulais garder un vêtement qui t’appartient pour penser à toi dès que je le vois.
Son ton était sarcastique, évidemment qu’elle lui rendrait son haut. Elle avait les moyens d’avoir ses propres vêtements ce qui n’était peut-être pas le cas de Lizzie vu qu’elle n’avait même pas les moyens de vivre seule. La blonde finit par aller chercher de quoi aider son amie à se remettre de sa soirée et lui apporte ensuite avant de retourner dans la cuisine se faire chauffer de l’eau pour son thé et de mettre une capsule dans sa cafetière. L’actrice boit très rarement du café mais elle en a toujours pour les gens qu’elle reçoit chez elle et si ses souvenirs sont bons c’est le cas de la squatteuse du jour. Elle rejoint ensuite la brune et pose devant elle la tasse de café gardant la sienne dans la main tout en s’asseyant à côté sur le canapé. Prenant une gorgée de son remède matinale, elle regarde les murs de son appartement après avoir écouté Lizzie. C’est vrai que ses murs sont vide depuis qu’elle est arrivée Brisbane a toujours été une pause sur sa vie et non un nouveau départ. Ne s’étant jamais imaginée rester ici aussi longtemps, c’est vrai qu’elle n’avait pas pris la peine de rendre l’endroit plus chaleureux. S’enfuir d’ici n’avait jamais été une option mais reprendre le cours de sa vie normale à tout moment oui, même si elle commençait à se demander qu’est ce qui était considéré comme normal maintenant.
- Pourquoi Lizzie tu as peur de la concurrence ? Elle bougea les sourcils en rigolant avant de devenir sérieuse un instant. Toute ma vie est à Los Angeles, il n’a jamais été question que je reste ici pour toujours. C'est la ville natale de mon agent et il avait un appartement libre sous la main. Avec ce qui ce qui s’est passé, il m’a dit que ça me ferait du bien de m’éloigner un peu et il a miraculeusement réussi à me convaincre. Mais ne t’inquiète pas tu seras débarrassée de moi rapidement, il suffit juste que je retombe sur mes pattes.
« La prochaine fois, je ramènerai une paire de chaussettes parfumée rien que pour toi. » Dit-elle en souriant tout en refermant la veste d’intérieure autour d’elle-même et se dirigeant dans le salon. Lizzie n’a jamais prétendu être décoratrice d’intérieur de toute façon. D’ailleurs, elle n’a jamais eu de chez elle, ayant toujours squatté de canapé en canapé avant d’atterrir chez Remi. Autant dire qu’à part sa chambre mezzanine, elle n’a jamais eu grand-chose à décorer. Et pourtant, son œil inexpérimenté en la matière note quand même la froideur de la décoration, le manque de personnalisation des murs, ce petit quelque chose qui rend une maison chaleureuse. Le genre d’atmosphère qui fait qu’on s’y sent bien, qu’on s’y prélasse sans ménagement avec un plaid et devant un film. L’appartement d’Heather n’est pas moche, il est loin de l’être, mais il manque ce petit truc qui donne envie d’y rester. « Pourquoi Lizzie, tu as peur de la concurrence ? » La Lizzie en question arque un sourcil mais ne dit rien ; évidemment qu’elle a peur de la concurrence. Déjà qu’elle n’arrive pas à se foutre elle-même un pied au cul, que pourrait-elle faire de plus si des jolies poupées disney à la notoriété bien plus en poupe que la sienne débarquent sur ses plates-bandes australiennes et lui piquent ses rôles ? Le pire est qu’Heather doit s’en douter, le savoir quelque part. Même si elle, elle est habituée à la concurrence, ayant progressée dans la capitale même de l’industrie. Elle est bien placée pour savoir ce que peut ressentir Lizzie. Mais cette dernière balance un léger « Pas mon genre. » avant d’écoute la suite des paroles de la (fausse) blonde, portant la tasse de café chaude à ses lèvres. (« Merci. » qu’elle murmurera sûrement entre deux paroles de son amie.)
« Toute ma vie est à Los Angeles, il n’a jamais été question que je reste ici pour toujours. C'est la ville natale de mon agent et il avait un appartement libre sous la main. Avec ce qui ce qui s’est passé, il m’a dit que ça me ferait du bien de m’éloigner un peu et il a miraculeusement réussi à me convaincre. Mais ne t’inquiète pas tu seras débarrassée de moi rapidement, il suffit juste que je retombe sur mes pattes. » Elizabeth fronce les sourcils tout en regardant la table basse. « C’est si grave que ça, ce qu’il s’est passé ? Tu me diras, j'ai bien eu un stop pour un simple joint. Il y a toujours des réactions qui ne finissent jamais de me fasciner. Et il a fallu que tu tombes sur ma ville de naissance, c’est vraiment un coup de poker très étrange. » Elle boit de nouveau dans son breuvage tout en s’enfonçant un peu plus dans le canapé, son attention se portant sur Heather assise à côté d’elle. « Si t’avais pas été là, chez qui aurais-je vomi ce matin, mmh ? » Lizzie lâche un léger sourire tout en haussant les épaules. « Que tu sois ici ou là-bas, pas sûre que ça change grand-chose pour moi. Professionnellement parlant. C’est une branche impitoyable que celle qu’on a choisi. Enfin, que nos parents ont choisi pour nous. » Elle pince ses lèvres alors que sa vision s’intéresse au meuble en face d’elles. « T’aimes vraiment, être actrice ? Ou c’est juste parce que c’est la seule chose que tu sais faire ? » Jamais Lizzie ne s’est vraiment interrogée sur la question. Pour elle, c’est une voie toute trouvée mais est-ce que c’est vraiment ce qu’elle veut faire ? Si elle met autant d’énergie et de stress à franchir le pas, est-ce que cela en vaut la peine ?
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- Parfumées en plus ? Tu me gâtes Lizzie ! Mais non merci je ne suis pas un elfe de maison, on ne m’achète pas avec des chaussettes.
Heather secoue la tête négativement en riant, son côté potterhead ne peut s’empêcher de sortir sur le moment car parler de pair de chaussettes lui rappelle toujours le fameux Dobby. Elle suit peu de temps après son amie vers son salon afin de lui donner de quoi aller mieux et leur préparer de quoi se réveiller correctement. Même si elle trouve son invité plus que désagréable de bon matin, elle n’est pas un monstre pour autant en lui servant juste un verre d’eau. Elle la rejoint rapidement avec une tasse de café à la main pour Lizzie et une de thé pour elle. L’ambiance devient d’un coup beaucoup plus calme et sérieux qu’elle ne l’était au réveil. Quand son amie lui fait remarquer son absence de décoration, la blonde regarde autour d’elle en haussant les épaules avant de répondre. Son appartement ressemble à une page de magasin de décoration, il n’est pas moche car elle a pris le temps de choisir les fournitures qu’elle voulait mais il n’y a rien de personnel. Juste le nécessaire pour vivre sans réel surplus comme des photos ou bibelots de décorations plus affectif que beau. Elle est même certaine que si elle regarde derrière un rideau ou le meuble de sa télé, il doit rester un carton qu’elle n’a pas défait. C’était une manière pour elle de se rappeler que c’était provisoire, qu’elle finirait par rentrer à Los Angeles. Si elle avait commencé à rendre son appartement plus personnel cela aurait paru à ses yeux comme un signe d’abandon pour sa carrière. Dans un premier temps elle répond de manière légère en demandant si Lizzie la voit comme une menace. Elle rigole à sa réponse car elle sait pertinemment la vraie réponse. Evidemment que l’ex-actrice se sent menacé, si les rôles étaient inversés cela serait toujours le cas. Après tout avant que la carrière de Lizzie ne soit en stand-by, Heather avait toujours eu peur que la brunette ait plus de succès qu’elle. L’actrice se souvenait encore du jour où la jeune femme avait débarqué sur le plateau de sa série et le sentiment qu’elle avait eu d’être en face de quelqu’un qui pouvait se mettre en travers de sa carrière. Coup du sort Lizzie avait s’était faite chopée trop jeune avec un joint et cela avait provoqué la même chose qui se passé actuellement du côté d’Heather. Elle prit une nouvelle gorgée en levant les yeux au ciel lorsqu’elle lui demanda si ce qu’elle avait fait été si grave. Sa question était stupide, il suffisait de voir la tempête que cela avait provoqué pour y répondre et si cela n’avait pas était le cas, elle ne serait pas là aujourd’hui.
- Lizzie… elle se tourna vers la demoiselle avec un air sérieux sur le visage. J’ai frappé un paparazzi dans son visage, déjà rien que l’acte de violence en lui-même est très mauvais pour l’image. En plus de ça j’étais alcoolisée ce qui n’a pas aidé mon cas. Et pour finir il m’a pris en photos entrain d’embrasser mon ex alors que je n’avais pas fait mon coming-out et que je ne comptais pas le faire. Tu sais que l’homosexualité et Hollywood ça ne fait pas bon ménage pour décrocher des auditions. J’ai perdu un rôle que je rêvais d’avoir à cause de ça et je n’ai plus rien depuis.
Heather soupira tout en essayant de cacher sa tristesse, elle ne voulait pas totalement montrer sa faiblesse à Lizzie. Son doigt frotta le rebord de sa tasse nerveusement car penser à ça lui filait toujours le cafard. Elle rigole au commentaire de la brune ramenant par la même occasion un peu de légèreté dans cette conversation soudainement devenue très lourde.
- Tu aurais surement vomi dans un caniveau quelque part et on aurait retrouvé des photos de toi dans un pire état que celle que j’ai dans mon téléphone.
Un petit rire s’échappe de nouveau de ses lèvres et elle regarde sa tasse, effectivement merci à leurs parents de les avoir lancés dans ce monde de requin dès leur plus jeune âge. La blonde oublie parfois à quel point leur carrière a commencé de manière si similaire.
- Oui évidemment professionnellement parlant, je sais que sinon tu es heureuse de me revoir. Mais oui merci papa, maman de nous avoir jeté dans la gueule du loup avant qu’on est le temps de réellement le comprendre. Tu retrouveras un rôle va, je sais que tu es talentueuse et puis au pire il reste toujours les pubs pour les hémorroïdes…
Un sourire malicieux se dessina sur son visage avant de rapidement disparaitre à la question suivante de son amie. Heather s’enfonça dans son canapé en regardant le plafond. La blonde prit le temps de réfléchir à sirotant sa boisson chaude avant de répondre, c’était assez complexe comme question.
- Hmmm je ne sais pas vraiment… Les deux peut-être ? Je ne me suis jamais réellement posée la question, je fais ça depuis que j’ai 5 ans donc oui je n’ai rien connu d’autres et je ne sais pas du tout ce que je ferais à la place. Mais j’aime aussi être actrice… même si jouer dans des romcom n’est pas le truc qui m’enchante le plus. Mais j’aime le fais de découvrir un nouveau personnage à travers le script, de faire des recherches pour lui et finir par lui faire prendre vie.
Ses yeux pétillaient car au fond, il y avait toujours la passion qui l’animait même si parfois elle s’était demandée si cela ne venait pas simplement du formatage de ses parents. Et puis elle regarda Lizzie et prit la parole d’un ton neutre.
- Et puis il y’a la gloire évidemment… Et toi, tu as envisagé d’arrêté après tout ce temps ?
« Parfumées en plus ? Tu me gâtes Lizzie ! Mais non merci je ne suis pas un elfe de maison, on ne m’achète pas avec des chaussettes. » Elizabeth sourit devant la référence. « C'est vrai que Dobby restera toujours plus adorable que toi de toute façon. » À ronchonner comme elle le fait, Heather lui fait plus penser à Kreattur que Dobby. Mais ça, ça reste un débat pour une fois où elle n'aura pas le cerveau qui tape et les intestins qui tanguent. Lizzie grimace légèrement à sa tasse parce qu’effectivement, ce n’est pas le genre de choses qui redore un blason. Violence, alcoolique, coming out, ça fait beaucoup pour une seule soirée. « Ce sont toutes ces choses qui me dépassent dans ce milieu. On te demande d’être toi-même mais il y a toujours si et ça et encore ça qui ne va pas. » Elle soupire parce que tout ça, ce n’est pas quelque chose qui lui manque. Les paparazzis, les ‘on dit’, les rumeurs et la réputation à tenir. Elizabeth a dû s’en soucier alors qu’elle n’était même pas encore mature, qu’elle voguait sans savoir comment à travers l’océan de la vie, en pleine construction d’elle-même. Avec sa mère sur les talons pour la guider, ou plutôt pour la contrôler qu’elle ne fasse pas un geste de travers. Même si ça n’a pas évité ce que sa génitrice voit comme ‘le pire malheur qui n’est jamais arrivé à cette famille’. « Et ne me laisse même pas embarqué dans le débat de l’homosexualité à Hollywood. C’est juste… Répugnant. Rien que pour ça, ça donne envie de tout plaqué. » Plutôt vivre elle-même dans l’ombre qu’une autre à la lumière du jour, non ? « Et du coup, ton coming-out forcé… Comment il se passe ? » Ce n’est jamais évident, elle suppose. Lizzie n’a jamais cherché à se tourmenter là-dessus, elle qui a toujours accepté qu’elle peut aussi bien être attirée par les deux genres. Ou plutôt, par leurs esprits. Qu’importe leur sexe, ce n’est pas franchement ça qui lui importe. Mais c’est une question délicate et chacun a son propre ressenti et son unique vision d’approche.
Lizzie tire la langue avant de refourrer son nez dans la tasse fumante pour se revigorer de caféine. Après l'éthanol, c'est bien ce qu'il faut pour réveiller l'humain derrière le spectre qu'elle est. Et aussi pour occulter les paroles de la (fausse) blonde qui ne manque pas de la faire grogner légèrement en repensant à cette malheureuse photo qui traine sur le portable de sa rivale. Cette dernière se fout d’elle une nouvelle fois et pour le coup, Lizzie ne fait que secouer la tête et sourire légèrement. « Au moins, les pubs sont une valeur sûre. Y en aura toujours. » Elle se pince la joue tout en levant les yeux devant elle. « Je pourrai presque croire que c’est mon cerveau endormi qui vient de me faire entendre que t’as dit que j’étais ‘talentueuse’. » Pas comme si ça, c’est tombé dans l’oreille d’une sourde.
A chaque parole prononcée par Heather, la brune secoue la tête, presque automatiquement, parce qu’elle n’a pas tort. Se plonger dans un rôle est toujours grisant, savoir qu’on a coiffé au poteau d’autres candidats gonfle l’égo. Découvrir une nouvelle psychologie, une histoire inédite, se plonger dans des problèmes qui ne sont pas les siens, c’est absolument fascinant. Et comme le rajoute Heather, il y a la gloire. Et ça aussi, c’est quelque chose qui peut faire perdre la tête. Même si Lizzie se félicite de ne plus avoir une horde de paparazzis qui la suit constamment, de pouvoir évoluer loin de leurs objectifs, elle reste quand même toujours inquiète que sa notoriété s’évapore un peu plus tous les jours. Recevoir des invitations à des galas de charité notamment la réconforte toujours un peu parce que la gloire, la reconnaissance de ses pairs, c’est une façon pour elle de pouvoir exister au moins quelque part. Alors quand Heather pose la question à un million, Elizabeth laisse planer le silence un moment. « Plusieurs fois, constamment. Tous les jours, je pense. Enfin, quand je me laissais y penser. » Chose qu’elle a essayé de faire, à vrai dire. « C’est vrai que jouer quelqu’un d’autre est toujours intéressant. Mais la frustration de ne pas être acceptée, de ne pas se sentir à la hauteur, d’avoir toujours les portes qui se ferment sans vraiment savoir pourquoi… Je me dis que c’est le métier qui me rejette. Et pour être honnête, si je n’ai pas ça, je ne sais pas trop ce qu’il me reste. J’ai beau voyager dans le monde et essayer d’aider mon prochain, il manque toujours ce truc en moi. » Ce vide, ce petit creux qu’elle ignore encore comment le combler. Lizzie soupire avant de sourire en regardant Heather. « La gloire, c’est toujours palpitant, pas vrai. Difficile de retomber dans l’anonymat une fois qu’on y a goûté. » Tout plein de contradictions. Elizabeth plonge ses lèvres dans le liquide caféiné pour boire plusieurs gorgées d’affilés. « Mais bon, on va remonter la pente. On est bien trop fortes pour se laisser abattre, pas vrai ? Cela leur donnerait raisons, sinon. » Mmh, une façon positive de voir les choses, en effet.
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