hangover may prove to be proportional to the binge
- Dobby adorable ? Je pense que tu es encore bourrée Lizzie. Si tu m’avais dit Hedwige j’aurais compris mais là…
Elle secoua la tête en prenant un air désespéré, Heather savait que parfois son amie avait des goûts douteux mais bon pas à ce point. Certes l’elfe avait beaucoup aidé Harry mais elle ne le qualifierait pas d’adorable pour autant. Elle aurait été capable de lancer un débat avec Lizzie sur Harry Potter car elle était persuadée que comme à leur habitude elles auraient un avis différent sur certaine chose. Enfin c’était un débat pour un autre jour, elles migrèrent sur son canapé et la conversation devint d’un coup beaucoup plus sérieuse. Heather était d’ailleurs étonnée par le sang-froid dont elle faisait preuve, il y’a quelques semaines encore, elle était certaine qu’elle serait directement allée chercher une bouteille d’alcool pour en discuter. La jeune femme aurait aussi craqué peu de temps après mais aujourd’hui elle avait assez de recul pour en parler ou peut-être que le fait que Lizzie ait vécue un peu la même chose lui permette de se confier sans soucis. L’actrice laisse échapper un petit rire amer, si son amie pense que le monde leur demande d’être eux même c’est qu’elle est restée bien trop longtemps en dehors du milieu.
- Evidemment qu’on ne peut pas être nous-même, c’est la plus grosse mascarade dans ce milieu. Il faut jouer en permanence un rôle qui donne l’impression que c’est comme ça qu’on est au naturel. Si tu montres un aspect de ta vie qui ne va pas sur les réseaux sociaux, ça peut impacter ta carrière, si tu dis quelques choses en ne pensant pas offenser qui que soit mais au final si, c’est pareil. Au final c’est une perpétuelle adaptation pour plaire au plus grand nombre, j’admire ceux qui s’en fiche et j’aimerais être comme eux mais je n’ai pas la carrière nécessaire pour.
C’était un monde d’hypocrite, les seuls moments où tu pouvais réellement être toi-même c’était dans le privé avec les proches et encore suivant les lieux publics il fallait parfois faire gaffe. Pendant des années elle avait eu quelques remontrances, Heather avait toujours aimé faire la fête et sortir. Avec son caractère qui agissait à l’instinct il lui était arrivé de faire des erreurs mais qui avait été toujours rattrapé. Cette fois cela n’avait pas été le cas et une grosse partie de sa vie privée cachée était sortie, maintenant elle devait faire avec. Surtout son homosexualité qu’elle avait caché jusque-là pour des décrocher, cette blague au final elle vivait presque mieux sa vie privée en ayant pas besoin de sortir par la porte de derrière du bar avec son amante du jour pour ne pas être vu. Ce que ses derniers mois lui avait appris c’est qu’elle avait beau adorer le monde du show-biz, elle en était aussi très fatiguée.
- C’est vraiment des conneries, me dire que je vais perdre des rôles pour ça me débecte. Tout de suite parce que ma vraie sexualité est révélée, je ne suis plus capable de jouer une hétéro ? Certain rôle ne peuvent plus mettre destinée ? Elle soupira de manière énervée avant de prendre une gorgée de son thé. Si on oublie le fait que j’ai dû m’éloigner de ma vie normale pour avoir la paix, que avant-hier j’ai reçu un appel pour me dire qu’il ne voulait même pas me recevoir pour une audition car a priori je fais trop lesbienne ? Elle rigola en se rappelant le fait qu’elle avait dû se retenir d’insulter la personne au téléphone. Oui oui je dirais que mon coming-out se passe à merveille.
Sa réponse était remplie de sarcasme mais pas envers Lizzie qui lui avait posé la question mais le monde en général. L’ambiance devient réellement bien trop sérieuse au goût d’Heather qui essaye de changer l’atmosphère plus pour éviter de sombrer dans la tristesse qui menace chaque jour de repointer le bout de son nez. D’ailleurs il faut qu’elle se reprenne en main car sans même s’en rendre compte elle glisse un compliment à Lizzie qui ne passe malheureusement pas inaperçu à son oreille. Heather se mord la joue quand elle lui relève le compliment, elle peste inconsciemment d’avoir dit des mots qu’elle allait regretter pendant un moment.
- Je pense que tu as mal entendu Lizzie, l’alcool n’a pas l’air d’être encore totalement parti.
Il était hors de question qu’Heather assume ses propos et encore moins qu’elle les répète une deuxième fois. Elle finit par se lancer dans un monologue bien plus long que prévue sur le fait qu’elle ne pourrait pas faire autre chose qu’actrice. Elle adore ce métier autant qu’elle le déteste et de toute façon la blonde ne serait pas capable de faire autre chose de sa vie. Mais bon elle ne parle pas vraiment de ses inquiétudes même si elle apprécie la brune, elle n’oublie tout de même pas qu’il s’agit de sa rivale. L’actrice finit par lui retourner la question, très curieuse de voir ce que Lizzie en pense de son côté sachant que sa carrière bat de l’aile depuis plus longtemps qu’elle. Elle écoute avec attention buvant tranquillement sa boisson chaude, elle acquiesce par accord avec la plupart des points dont parle Lizzie. Elle comprend l’envie d’arrêter, les auditions qui te donne l’impression de perdre plus ton temps et qui te démoralise. Les gens ne se rendent pas compte à quel point c’est un monde de requins qui ne fait pas de pitié.
- Comme tu dis, je ne m’imagine pas un seul instant y retomber… Oui on va remonter ce n’est qu’un obstacle qui se met à travers notre route. Après tout on fait ça depuis qu’on est gosse, ce n’est pas maintenant qu’on va laisser tomber.
Pour la première fois depuis un moment Heather arrivait presque à se rebooster le moral sur sa carrière dont elle passait en ce moment plus de temps à pleurer.
Le monde impitoyable du cinéma. Une sorte de concept abstrait pour le commun des mortels qui doit juger qu’elles n’ont pas de quoi se plaindre. Que Heather n’est qu’une petite starlette made by Disney, qui n’a rien fait de ses dix doigts pour réellement réussir, elle a juste été au bon endroit au bon moment. Que dire de Lizzie, qui a une carrière au point mort depuis des années, qui ne réussit à survivre finalement qu’à travers les réseaux sociaux ? Alors elle comprend la frustration d’Heather, d’autant plus que cette dernière doit avoir le poids sur ses épaules d’être une petite poulaine de la maison de la souris la plus riche du monde. Une pression que Lizzie ne peut imaginer, elle qui n’a connu le succès réel qu’à travers l’Australie. « Un jour, les mentalités changeront. J’ai bon espoir que ça finira bien par arriver. » Elizabeth et son éternel optimisme qu’elle essaie de garder à tout épreuve malgré les coups durs. Même face à une Heather qui se montre blasée, fatiguée et lasse de leur univers commun. Pourtant, les deux savent très bien qu’importe si les obstacles sont nombreux, tant pis si on ne les accepte pas toujours comme elles sont, elles joueront le jeu quoiqu’il arrive. Parce qu’elles aiment ça autant l’une que l’autre et elles pourront pester autant qu’elles veulent, il y aura toujours cette branche ou même une brindille sur laquelle se raccrocher.
Pourtant, quand Heather lui raconte les conséquences de son coming-out forcé, Lizzie en a mal au cœur. Elle grimace à chaque mot, elle a une pointe de peine pour son amie à chaque phrase. « Désolée d’avoir posé une question aussi idiote. » qu’elle dit rapidement après le discours de la blonde avant de poser sa tasse. Elizabeth s’assoit en tailleur sur le canapé tout en se redressant avant de s’approcher d’Heather et de lui passer un bras par-dessous les épaules. Elle se retrouve à enlacer son amie parce que c’est naturel chez la brune, une free hug addict et qui pense qu’il n’y a rien de plus important que le réconfort d’une personne à l’autre. « C’est qu’ils te méritaient pas, ces idiots. Imagine tu ne serais pas fichée, tu aurais sûrement dû supporter une troupe d’homophobes, tu crois que ton poing aurait survécu cet affront ? » Lizzie sourit légèrement tout en libérant un bras, gardant l’autre autour d’Heather. L’australienne pouffe de rire tout en secouant la tête face à la remarque de son amie tout en ôtant son deuxième bras non sans ébouriffer sa chevelure blonde. « C’est ça, je trouve que l’alcool a bon dos un peu trop souvent. Mais c’est pas grave, Heather. Je garderai tes paroles chaudement dans ma mémoire à tout jamais. »
« Ah, tu vois, le moral repointe le bout de son nez. Et puis franchement, Brisbane n’est pas la pire prison du monde, quand même. » Il y a pire, Elizabeth le sait pour avoir vogué sur des terres plus ou moins dangereuses. Brisbane n’est pas aussi fou que Los Angeles mais sa ville n’a rien à envier à la ville des anges. La jolie brune s’éloigne doucement sur le canapé tout en remettant la veste un peu mieux autour d’elle avant de taper sur ses cuisses. « Bon, ma tête va un peu mieux, il faut que j’en profite pour rentrer chez moi. Un peu d’air frais ne peut pas me faire de mal. » Lizzie doit profiter de l’énergie retrouvée avec son café pour faire les quelques pas qui la séparent du loft avant de finir par s’écrouler dans son lit ou devant le canapé, à maugréer devant une Remi qui va sûrement lui poser (trop) des questions. Elle en grimace d’avance.
hangover may prove to be proportional to the binge
Derrière l’apparence dorée et pleine de paillettes le monde du cinéma n’était vraiment pas beau à voir. Entre les scandales qui sortaient dernièrement avec le mouvement metoo, la drogue, l’alcool et le mise de côtés des minorités il y’avait encore beaucoup de chemin à faire. Mais pourtant c’était un monde auquel elle ne pouvait pas sortir, elle aimait trop le métier et les belles facettes qui allait avec pour en sortir. Se glisser dans la peau de quelqu’un d’autre, s’oublier pendant c’est moment-là, la reconnaissance qui en découlait. La gloire était un parfum dont on ne pouvait oublier la saveur lorsqu’on y avait gout c’était dur de l’oublier. Et encore Heather se considérait comme faire partie des chanceux, elle avait travaillé dur pour arriver où elle en était mais elle avait toujours réussi à trouver des projets sur lesquels bosser. Elle n’avait jamais été dans la situation de Lizzie avec une carrière au point mort à part aujourd’hui. Et encore cela faisait que quelques mois et elle le vivait très mal alors elle n’imaginait pas ce que devait ressentir la brunette.
- Vu la vitesse à laquelle ça avance les mentalités avancent, je pense qu’on a encore un long chemin à faire.
Heather était pessimiste et elle le savait mais à un moment il fallait se rendre à l’évidence, rien que lorsqu’elle expliqua les conséquences de son coming-out, il y’avait la preuve que les mentalités était encore loin d’avoir changé. Dans un premier temps elle avait tellement voulu engueuler la personne qui lui avait expliqué que sa raison était qu’elle ne faisait pas assez hétéro. Elle avait tellement envie de rire jaune en y pensant, si jamais le scandale n’avait pas eu lieu, jamais elle n’aurait pu se prendre cette excuse bidon. Son agent l’avait prévenu pendant toutes ces années en lui disant que lorsque ça se serait malheureusement la route serait compliquée au début. La blonde ne l’avait jamais réellement trop cru par espoir mais qu’est-ce qu’il avait raison. Alors qu’elle allait dire à Lizzie que ce n’était pas grave pour la question même si elle ne pouvait pas s’empêcher d’être sarcastique ce n’était pas la première à lui demander. Elle observa Lizzie s’approcher bien trop rapidement de son espace vital d’un coup puis elle enlaça Heather. Sur le coup la blonde ne réagit pas bien trop choquée par ce geste inhabituel entre les deux. De base elle n’était pas très tactile avec les gens alors un câlin de la part de la personne avec qui elle passait la plus part de son temps à se chamailler avec, ce n’était pas quelque chose qu’elle avait prévu. Elle finit par tout de même retourner de l’accolade en passant ses mains autour de la taille de Lizzie appréciant le réconfort du geste et elle se surprit même à sourire et eut un petit rire à la remarque de son manque de sang-froid habituel.
- Mes petits poings ont l’habitude de prendre sur eux quand il s’agit d’un boulot. Et c’était vrai, il suffisait de voir le nombre de fois où on lui avait demandé de ne rien dire pour en avoir la preuve. Mais pour un boulot Heather était prête à tout même caché une partie de la vérité sur elle ou jouer la comédie sur une autre. Lizzie finit par la lâcher et la situation redevint à peu près normale sur le ton de la taquinerie permettant à Heather de nier le propos qui avait glissé de sa bouche. Ce câlin avait fait baissé sa garde à l’actrice l’espace d’un instant mais elle était de nouveau prête à ne plus rien dire pour lui faire gonfler les chevilles. Elle fit une grimace lorsque celle-ci enleva son deuxième bras l’ébouriffant délibérément au passage, Lizzie ne perdait vraiment aucune occasion.
- Il n’y a rien à garder puisque je n’ai rien dit mais ne t’inquiète pas je garderais certain propos de la nuit dernière dans un coin de la tête aussi. C’était une sorte de mise en garde mais cela montrait juste que chacune était capable de sortir des propos gentil envers l’autre et qu’elles ne se détestaient pas autant que les gens pouvaient le penser au premier abord. L’optimisme de Potter finit par atteindre Heather à son grand étonnement mais elle avait raison si elle avait refusé d’apprécier Brisbane pendant les premiers mois de son arrivée, elle voyait maintenant certain avantage.
- C’est vrai que Brisbane n’est pas le pire endroit du monde… Même si vous avez quand même des bestioles mortelles ici. Heather repensa à l’histoire qu’elle avait vécue avec une araignée sur sa voiture dernièrement, ce pays essayait de les tuer en fait de temps en temps. Elle observa sa squatteuse du jour enfin se motiver à partir, un sourire en coin apparut sur son visage en la voyant tenter de remettre sa veste mais il était clair qu’on voyait qu’elle n’avait rien dessous.
- Tu repars en soutien-gorge ? Tu ne veux pas que je te prête un haut ? Même si je t’avoue que la vue j’ai actuellement ne me déplait pas.
Son ton était séduisant mais elle rigola avant de se lever et aller dans sa chambre vite fait pour attraper un des t-shirt qu’elle utilisait en haut de pyjama puis elle lui donna.
- Celui-là s’appelle revient aussi ! Je te laisse commander un uber pour rentrer chez toi comme tu aurais dû le faire cette nuit au lieu de me déranger.
Il y avait toute une éducation à faire à Hollywood et dans leur milieu, Lizzie en a conscience. Pour elle, sa bisexualité a toujours été assumée, elle n’en a jamais fait de grandes vagues et peut-être que de l’avoir surprise plus jeune, adolescente vive qu’elle a pu être, embrassant une autre fille a aidé à révéler cette partie d’elle-même dont elle n’avait pas encore eu pleinement conscience. Après, le parcours de Heather est différent, elle vient de la maison Disney où tout n’est qu’une histoire de prince charmant et de fins heureuses avec pleins d’enfants. Mais Elizabeth ne perd pas espoir qu’un jour, les gens changeront et que l’ouverture d’esprit qui commence à pointer (enfin) le bout de son nez puisse s’agrandir un peu plus tous les jours. Eternelle optimiste, bien décidée à ne pas se laisser abattre, face au visage renfermé d’Heather qui semble plus résignée. Elle a vu Hollywood dans son fief aussi, elle sait comment cela se passe. Lizzie a quasiment qu’évolué en Australie, ce n’est donc pas étonnant que le point de vue soit différent. En tout cas, Heather ne la repousse pas. Non, elle étonne même Potter en l’enlaçant à son tour avant de rire légèrement. Franchement, Lizzie pourrait presque croire qu’elle est encore bourrée tellement que la situation lui parait cocasse. Elles se séparent et la brune secoue la tête tout en souriant devant la mauvaise foi de son amie. « Si ça te plait de le croire. » Car des propos comme ça, c’est impossible qu’elle ait pu en dire.
« Ah, c’est une terre hostile, il ne faut pas se laisser attendrir par les belles plages et les jolies filles. » Lizzie sourit encore plus en se levant, tout en lui adressant un petit clin d’œil sous-entendu. Il y a beaucoup de jolies choses à Brisbane mais les bestioles sauvages que l’on peut trouver dans la cuvette des toilettes n’en font pas parties. « Les soutiens-gorges, ça devient tendance, tu sais. » Elizabeth n’est pas une grande pudique de toute façon. Elle aurait gardé la veste autour d’elle et le problème aurait été réglé mais non, Heather s’envole faire sa généreuse pour lui ramener un haut pour protéger ses jolies courbes féminines. « Je sais que je suis un de tes fantasmes, Harris. Fais attention, tu as un peu de bave, juste ici. » Dit-elle en pointant sa propre commissure des lèvres avant de rire et d’ôter la veste pour mettre le tee shirt. « T’inquiètes pas, tu le retrouveras propre, bon et plié. Je vais pas prendre un uber, j’habite le quartier. Marcher un peu ne me fera pas de mal, je pense. » Lizzie s’approche, embrasse la joue d’Heather et se sauve dans un léger « Merciiii, Disney, t’es plus gentille que tu le crois, finalement ! »