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 joamie + she may contain the urge to run away

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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyLun 22 Juin 2015 - 0:15

« J'ai toujours l'impression d'empocher le jackpot à chaque fois que je viens ici. » dis-je avec un sourire au docteur Winters. Il me prescrit une nouvelle batterie de cachets. Un tas de trucs finissant en -ium avec chacun une posologie précise. L'un pour mon humeur, l'autre pour la concentration, et le dernier pour la tête. « Vous avez quelqu'un pour vous reconduire chez vous ? » Je lui mens en disant que oui. Je ne pense pas qu'il m'ait cru. Je n'ai pas envie d'appeler à l'aide qui que ce soit. Et puis, je me sens bien. J'ai passé les quarante-huit dernières heures  à dormir, je suis on ne peut plus reposé. Etrangement calme. Mon épaule n'est plus très douloureuse, elle a quitté l'écharpe. Ma tête bourdonne parfois, mais les examens n'ont rien montré pouvant l'expliquer. Du repos et du temps, m'ont-ils dit. Il me reste une poignée de jours pour appliquer ces conseils avant de retourner au travail. Alors je monte dans un taxi au bout de la rue. Après mon hospitalisation, je ne suis pas immédiatement rentré à la maison. J'ai passé deux journées supplémentaires chez Lehyan, avec ses filles, à me reposer en la compagnie de ce qui ressemble le plus à de la famille proche pour moi, ici, à Brisbane. Dans un lieu où je me sentais bien plus chez moi que dans ma propre maison. Je connais encore trop peu les Beauregard pour aller trouver refuge chez l'un d'entre eux, même si Ezra est un ami proche. Je n'ai pas envie d'être une source de déception pour eux aussi tôt après m'être fait une place relativement de force parmi eux. Je ne suis pas encore à ma place. Lee est comme un frère pour moi, et me connaît assez bien pour ne pas vraiment s'étonner de ce qui m'arrive. Je n'ai pas beaucoup parlé à mon meilleur ami de ce qu'il s'était passé. Je ne voulais pas évoquer tous ces événements malheureux. Les paroles les rendent bien trop réels. De son côté, il n'a pas posé beaucoup de questions. Avoir quelqu'un pour jouer avec ses filles l'arrangeait bien, il faut dire. En leur présence, une chose m'obsédait encore et encore. Les examens que doit passer Joanne pour savoir si elle est enceinte. J'essaye de ne pas me laisser plomber par cela, sans grand succès. D'ailleurs, je n'ai pas de nouvelles de sa part. Pas un appel, pas un message. Même lorsque je ne suis pas rentré, elle n'a pas cherché à savoir où j'étais. Ce qui ne fait que s'ajouter à la liste des choses qui prouvent qu'il n'y a plus de nous. Même la maison n'est plus chez nous. C'est juste la maison. Un lieu où il faudra bien que je retourne un jour. Je soupire sur le pas de la porte de Lehyan, alors que celui-ci m'adresse un sourire à la fois désolé et encourageant. Je sais que je peux compter sur lui. Qu'il gardera la place au chaud dans le canapé pour les jours à venir, en prévision d'une visite surprise de ma part. Je n'ai qu'à traverser la rue pour rentrer à la maison. Ben m'accueille chaleureusement. Je m'accroupis pour prendre la brave bête dans mes bras avec un large sourire. J'ai rarement été aussi heureux de revoir sa bouille. Ses pattes m'assaillant me font grimacer lorsqu'il heurte mon épaule, mais rien de grave. Je passe un long moment à caresser son poil doré, sur sa face rieuse, ses flancs agités. Sa présence réchauffe immédiatement mon coeur, mettant par la même occasion en relief le vide que je ressens le reste du temps. Je me relève finalement, attrape sa laisse, l'accroche à son cou et repars aussitôt avec lui. Une balade forme une bonne raison pour retarder mon retour à la maison. Nous allons à pied jusqu'à la plage où je libère Ben pour le laisser jouer avec les vagues, les coquillages. Pour ma part, je m'assied sur le sable, les genoux repliés, les mains dans les poches de ma veste, observant les couleurs changeantes du ciel et de l'eau à cette heure de la fin de l'après-midi. Je garde toujours un œil sur ce bestiau surexcité. Il traverse soudainement la plage, passe à côté de moi en coup de vent et s'en va aboyer comme un fou quelques mètres plus loin. Quand je me retourne, je le vois faisant la fête à Joanne. « Ben ! Ici ! » j'appelle pour qu'il la laisse tranquille. J'adresse un regard furtif à la jeune femme. Le chien revient sans rechigner et s'assied devant moi. « Bon garçon. » Je caresse sa frimousse pour me distraire. Me persuader que je me fiche bien qu'elle soit juste derrière moi. Mais mon coeur est plus serré que jamais. Mes mains tremblent dans le poil de la bête.
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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyLun 22 Juin 2015 - 23:16

she may contain the urge to run away
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


"Va prendre un peu l'air." lui disait Sophia. Ce ne pouvait que lui faire du bien. Quatre jours venaient de se passer depuis qu'il avait osé lever la main sur la jeune femme. Bien sûr, elle avait absolument raconté à sa meilleure amie, qui n'avait pas trouvé grand chose à dire. La situation devait être horrible pour cette dernière, sachant qu'elle apprécie Joanne et Jamie. La belle blonde avait conscience que tout ceci rendait les choses très délicates. Elle ne savait pas s'il fallait parler de rupture ou d'autre chose, tout restait très ambigue et incompréhensibles à ses yeux. Un hématome s'était formé sur son bras, traduisant la force qu'il avait emprunté pour la saisir. C'était encore un peu douloureux. Joanne était restée ces jours chez Sophia. Elle comptait vraiment en parler à Reever, mais elle craignait qu'il l'envoie ballader, pensant qu'elle méritait tout simplement ce qui lui était arrivé. C'était ce qu'elle pensait du moins. Et elle ne se sentait pas de taille à tout raconter à nouveau. Elle avait pu avec Sophia puisque c'était encore tout frais, tout récent. Là, il lui était bien difficile de réaliser les faits, bien que la douleur qui apparaissait lorsqu'elle bougeait son bras. Bien sûr, Joanne faisait tout de même de nombreux allers-retours à la maison de Jamie pour récupérer quelques affaires, mais surtout aussi pour s'occuper du chien, qui devait se sentir bien seul. Elle lui donnait ce dont il avait besoin en nourriture et en eau, puis le sortait quelques fois par jour. Elle ne s'attardait jamais à la maison, lui rappelant trop de souvenirs. Joanne s'occupait de Ben certainement parce qu'elle ne trouvait rien d'autres à faire de ses journées, et que c'était la seule chose qui la tracassait suffisamment pour lui faire oublier le reste. Etrange, mais s'occuper du chien apaisait un peu sa conscience. La conservatrice regardait la télévision lorsque sa meilleure amie lui conseilla de sortir un peu, de se changer les esprits en se laissant distraire par ce qui l'entourait. Joanne avait juste hâte de laisser passer ces quelques jours puis retourner au musée. Elle n'aurait plus qu'à penser à ce qu'elle devrait faire là-bas, l'épuiser physiquement pour passer de bonnes nuits, en espérant n'y avoir aucun cauchemar- ce qui était loin d'être gagné, ça n'arrêtait pas. Ce n'était pas une si mauvaise idée, de sortir, finalement. Elle trouva assez rapidement la motivation pour s'extirper de son canapé et s'habiller à peu près convenablement. Le téléphone dans sa poche, elle savait bien qu'elle ne lui avait pas écrit, pas donné de nouvelles, rien. Joanne ne voyait pas quoi lui dire, vraiment pas. Elle manquait de mots, et se contenter de lui dire des choses par simple politesse lui ferait croire qu'elle se fichait de lui -alors que ce ne serait pas du tout le cas. Alors oui, elle n'avait donné aucune nouvelle. Elle ignorait  même s'il avait pu sortir de l'hôpital ou s'il était déjà rentré chez lui. Elle n'avait pas même appelé le médecin pour savoir où il en était exactement, elle aurait du. Mais la démarche était beaucoup plus difficile qu'elle ne l'aurait pensé. Finalement, en cet fin d'après-midi, Joanne s'était prise le temps de marcher jusqu'à la plage. Cette dernière gagnait en beauté à chaque moment de la journée. Il y avait une légère brise, mais rien de désagréable. A peine eut-elle le temps de mettre les pieds dans le sable qu'un molosse se rua sur elle. Il ne lui fallut que quelques secondes pour reconnaître le chien, et de lui voler une caresser jusqu'à ce qu'elle entende une voix plus que familière le ramener à l'ordre. Immédiatement, elle sentit son estomac se tordre, son coeur s'oppresser de lui-même, oubliant parfois même quelques battements. Pétrifiée, elle le fixa, alors que Ben était revenu vers lui, bien plus obéissant que d'habitude. Jamie continuait à le caresser, à faire comme si de rien n'était. "Bonsoir." dit-elle d'une voix faiblarde, étouffée par sa gorge qui se serrait. La jeune femme avait bien l'intention de retourner ses talons et de s'en aller simplement, de se remettre du simple fait de l'avoir revu après quatre jours d'ignorance total. C'était certainement la chose la plus sensée à faire, se disait-elle. Mais au bout de trois pas, elle s'arrêta net, et se retourna, espérant qu'il en ai fait de même. Elle ne savait plus quoi espérer de lui, elle ne savait plus si elle devait à s'attendre à de la tendresse ou de la violence de sa part. Finalement, elle finit par s'asseoir à plus d'un mètre de lui, à sa gauche. Ses yeux n'osaient pas le regarder, préférant voir le sol.  Après de longues secondes de silence, elle finit par rompre timidement. "J'étais enceinte." dit-elle. Joanne n'employait pas le passé pour rien. "De trois à quatre semaines, qu'importe." détailla-t-elle, résolue à cette idée. "Avant que je parte l'autre jour, il a voulu me faire un prélèvement sanguin, je ne sais plus pourquoi. Il m'a appelé hier, me l'a annoncé, il a fait une échographie et a vite vu que l'embryon n'était pas viable. Il aurait pu encore se développer quelques semaines comme ça, mais il était condamné." Elle avala difficilement sa salive. "Le médecin a pensé qu'il serait plus judicieux de faire un avortement, avec un médicament. Il pensait que si j'avais attendu plus longtemps, ça aurait à nouveau été à risque pour moi." Comme ce qui s'était passé l'année dernière. Joanne pensait qu'il s'en ficherait, mais elle se devait de le lui dire, puisque le destin avait décidé qu'ils devaient se retrouver ce jour-là. "Je me suis dit que... tu devais le savoir." Elle préférait ne pas parler d'elle-même, ce n'était pas nécessaire.
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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyMar 23 Juin 2015 - 0:07

Sonné par les médicaments, ma tête est partagée entre la plage et je ne sais quel autre monde, allant de l'un à l'autre avec ambivalence. Je me souviens m'être déjà senti ainsi. Il y a longtemps. Etre là sans l'être. Etre particulièrement attentif à chaque détail qui m'entoure avec omniscience, tout en me sentant dans une bulle réduite et isolée. Tout est important, et plus rien n'importe. Tout se résumé au vide. Du vide qui se remplit avec toutes les choses auxquelles je peux m'accrocher. Sauf que cette fois, je n'ai pas de mort à installer dans mon crâne pour s'accaparer l'espace -même si je tuerais pour entendre sa voix à nouveau, le sentir à côté de moi, laisser sa présence me rassurer et me reposer sur lui. Non. Le vide reste vide. C'est une sensation des plus étranges, celle de pouvoir être spectateur de chacun de ses gestes et de ces émotions. Se savoir dans son corps, et juste à côté à la fois. Cette impression de parfaite lucidité, de voir le monde à travers un prisme cristallin, comme si la réalité se fond dans l'imaginaire, que tout s'entremêle. Tout est si palpable, et si irréel. Je suppose qu'on se sent ainsi sous drogues. J'imagine qu'Oliver se sentait ainsi. Et ce monde bizarre devait lui plaire pour qu'il y retourne aussi souvent. C'est une sorte de voyage. La drogue est un train. Ca doit être pour cela qu'on appelle les traînées de poudre des rails. Ouh, ma tête s'égare. Le salut de Joanne me parvient de longues secondes après qu'elle l'ait prononcé. Mon attention est complètement happée par le chien, la concentration sur le moindre de ses poils entre mes doigts qui tremblent. Je me vois être triste. Puis je le suis. J'articule enfin un « Bonsoir. », sans savoir si la jeune femme se trouve toujours derrière moi. Un aboiement de Ben en sa direction me pousse à jeter un coup d'oeil par dessus mon épaule. Elle s'est arrêtée et s'était retournée, elle aussi. La jeune femme revient sur ses pas, jusqu'à s'asseoir à côté de moi. Quoi que cette notion de distance se trouve être fort relative à ce moment. Je me retiens de lui dire de venir plus près ; elle ne l'aurait pas fait, je m'épargne un refus qui ne serait qu'un nouveau coup au coeur. Mon attention se reporte sur Ben qui s'est quasiment allongé sur mes jambes désormais croisées en tailleur, me laissant le caresser à loisir. Lorsque je ne m'occupe pas de son poil doré, j'observe l'océan devenir rose. Mais tout est bon pour ne pas adresser un regard à Joanne. Pas pour l'ignorer. Seulement pour ne pas constater cette distance de sécurité qu'elle a imposé et qui pourrait me blesser. Après un long silence, elle avoue avoir été enceinte. Je note le passé immédiatement, et cela me serre le coeur. Néanmoins, je reste impassible, simple spectateur. Elle explique que l'embryon n'était pas viable. Qu'elle avait dû avorter. Un très léger signe de tête de ma part lui laisse deviner que j'écoute et que je comprends ce qu'elle dit. C'est ma seule réaction pendant un long moment où je reste parfaitement silencieux. J'attends que l'information grimpe laborieusement jusqu'à mon cerveau. « Merci. » dis-je en attendant, préférant ne pas la blesser par une trop longue attente. Je lui adresse un regard furtif. « De m'en avoir parlé. Merci. Je ne pensais pas que tu le ferais. » Après tout, je ne sais plus ce qu'elle peut juger bon de garder secret ou non. Elle aurait pu préférer me tenir à l'écart encore une fois. Elle ne l'a pas fait. Pour ça, je suis reconnaissant. Une main sur le ventre de Ben, je la sens monter et redescendre au rythme de sa respiration, si tranquille. Je n'ai pas de mal à me caler sur sa quiétude. « C'est… triste. » je murmure, réalisant doucement chacun des mots que Joanne avait prononcé. Je trouve ça si cruel, si fatal, ce principe qui veut que l'on apprenne à apprécier ce qu'on a une fois qu'on l'a perdu – grand classique. Il faut qu'une grossesse soit avortée pour que je sois profondément peiné de ne pas la voir arriver à terme. C'est quand il se confirme un peu plus que nous n'aurons pas d'enfants que l'envie d'en avoir s'installe. Le plus étrange et triste restant ce moment où je suis frappé par le fait que c'était mon enfant. Cette chose qui n'était pas encore vraiment en vie, à peine réel finalement, c'était un peu moi. Un peu elle. Et il m'apparaît très logiquement, comme un signe, que son incapacité à vivre à ce moment précis de notre relation n'a rien d'un hasard. Il n'y a pas que lui, qui n'était pas viable. Je suis terriblement triste, mais je ne me sens pas capable de le montrer de la moindre manière que ce soit. « Mais je suppose que ça rend les choses plus faciles. » dis-je tout bas. Il y a devoir se tenir à distance de l'homme qui a levé la main sur soi, et devoir fuir le père de son enfant. Il y a subir l'indétermination de ce couple qui n'en est plus vraiment un, et devoir décider de garder ou non une grossesse sachant que cette relation reste un mystère. La vie fait bien les choses. Parfois. « Comment tu te sens par rapport à ça ? » je demande, toujours sans la regarder. C'est un second échec essuyé par son désir d'enfanter, j'imagine que cela ne doit pas être simple à accepter pour elle. « Ne m'en parle pas si tu ne veux pas. » j'ajoute, haussant les épaules. Après tout, je dois être la dernière personne à qui elle souhaite se confier.
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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyMar 23 Juin 2015 - 1:05

she may contain the urge to run away
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Elle n'en avait pas encore parlé à Sophie, ou à Reever. A vrai dire, elle comptait initialement garder ça pour elle, encore une fois. Elle avait réussi à garder secret sa première fausse-couche pendant plus d'un an, et elle avait choisi d'elle-même d'en parler à Jamie -quoi que pour lui, c'était un échange de bons procédés après avoir parlé d'Oliver. Son médecin ne savait pas quoi dire non plus quand il lui avait donné le comprimé nécessaire pour l'avortement. Il se sentait désolé pour elle, tout en sachant qu'elle voulait avoir des enfants. Le Dr. Winters avait souvent un sentiment d'injustice vis-à-vis de quelques uns de ses patients, comme Joanne. Des personnes qui mériteraient beaucoup plus que ce que l'on lui donne, et qui finissent par récolter le pire d'une vie. Et pour ça, la médecine avait beaucoup chercher à faire des miracles, elle ne parviendrait pas à sauver tout le monde de certaines fatalités. Des choses que les soignants ne peuvent accepter, voyant à travers cela que leur bienveillance et leurs soins n'ont servi qu'à éponger un nouvel échec. Jamie restait longuement silencieux, elle n'osait pas le regardait pour voir ce qu'il se passait. C'était peut-être le genre de nouvelles difficile à digérer, ou il ne savait pas comment réagir. Il y avait beaucoup d'options possible et Joanne ne cherchait plus vraiment à deviner ses états d'âme. Il la remercia. Avant qu'il ne complète sa phrase, elle était un peu surprise, se demandant ce qui pouvait valoir ce merci. Merci d'avoir été enceinte, merci d'avoir avorté ou merci de me l'avoir dit ? Il ne tarda à tout préciser et choisir la dernière option. Il doutait qu'elle le ferait, et il avait bien raison, vu qu'elle ne comptait en parler à personne initialement. "Je voulais le garder pour moi, d'abord, mais c'était trop dur. Et puis, tu étais là, alors..." dit-elle à voix basse en regardant ses doigts jouer entre eux. Joanne ne terminait même pas sa phrase, se disant qu'il avait compris l'idée. Elle s'attendait à ce qu'il ne réagisse pas plus que ça, il n'avait jamais été à l'aise avec ce genre de choses, surtout avec des émotions négatives. Elle ne pouvait rien lui reprocher et n'attendait rien en échange. Il avait simplement le droit de savoir, et une occasion fortuite venait de s'avancer à elle. Oui, c'était triste, il avait raison. La jeune femme avait pris énormément de temps à comprendre la nouvelle, à l'assimiler et à l'accepter. On n'était pas sûr qu'elle en avait tout à fait fini avec cette dernière. Elle n'avait que très peu pleurer pour le moment, mais le fait d'en avoir parlé avec lui donna un sacré coup de massue. "Je n'en ai pas parlé à Sophia, ou... ou Reever. Je n'y arrive pas." avoua-t-elle d'une voix frêle. Elle ne voulait surtout pas de leur pitié ou des messages de faux espoir. Deux fausses couches à la suite en disait long et elle ne voulait pas entendre dire qu'elle avait encore toute la vie devant elle pour essayer parce que ce n'était pas vrai. Entendre Jamie dire que son avortement rendait les choses plus faciles était particulièrement dur à entendre pour elle. Les larmes montèrent d'elles-mêmes, à border ses yeux bleus -des larmes qui auraient du se déverser bien plus tôt. "Parle pour toi." répliqua-t-elle de sa petite voix. Il n'y avait là aucune agressivité, aucun sentiment de reproche. Mais pour elle, non, ça ne facilitait en rien cette période de sa vie. Elle replia ses genoux et les entoura des bras pour les maintenir. La jeune femme hoqueta et se contenta de ne pas en dire plus pour le moment, jusqu'à ce qu'il montre une pointe d'intérêt pour elle, lui demandant comment elle se sentait. Joanne restait songeuse et il précisa ensuite qu'il ne la forçait en rien. Elle laissa involontairement quelques secondes de silence s'imposer. "Je viens de perdre l'homme de ma vie et mon rêve en moins de quatre jours. Et tout ça par ma faute." C'était elle qui avait voulu interrompre, ou briser, ou faire une pause -elle n'en savait rien- à leur relation, c'était elle qui avait transmis un gène faisant en sorte que son enfant ne puisse jamais voir le jour. Il y avait de quoi culpabiliser. "Je bats des records." souffla-t-elle en pensant à sa première expérience en ces domaines, avec un sourire plus que triste, face à l'ironie du sort. Peu à peu, Joanne réalisait que tout ceci était bien réel, son estomac se nouait davantage et elle sentait ses sanglots venir au fond de sa gorge. "Ca ne va pas bien." dit-elle. Sa gorge se serrait progressivement et cela s'entendait dans sa voix. "Parce que là, maintenant, je suis dans cette phase ou l'on commence à prendre conscience que tout ça est bien réel. Et le fait d'en parler, de voir que j'ai un bleu sur le bras, et de me souvenir d'avoir pris ce comprimé, c'est... c'est trop." Ses yeux regardaient dans le vide, cherchant désespérément un point d'accroche pour ressortir de cet enfer. "Et... moi, je... je peux pas. C'trop dur." dit-elle avant que ses larmes ne se déversent pleinement sur ses joues, retrouvant ainsi un désarroi et un désespoir qu'elle n'espérait plus jamais ressentir de sa vie.
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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyMar 23 Juin 2015 - 12:19

Mon cerveau embrumé refuse de relever le fait que Joanne ne comptait pas me parler de ceci à la base. Une montagne de mécanismes se dresse entre moi et tout ce qui pourrait me blesser. Comme la déception à l'idée qu'elle ait pu songer à garder cet événement pour elle. Encore une fois. M'écarter d'une chose qui me concerne tout autant qu'elle. Non, je me focalise sur le fait qu'elle ait parlé. Qu'importe si ce n'était pas son intention. Comme le dirait ce cher Reever, l'important, c'est de le savoir maintenant. Je ne peux être que bien stone pour adopter ce mode de pensée. Le frère et la meilleure amie de la jeune femme ne sont pas au courant. Je doute qu'ils le soient un jour. Je ne vois pas Joanne accepter de si tôt les mains qui lui sont tendues. Pas même celles de Sophia. Telle que je la connais, elle ne voudra pas de son regard désolé, qui la fera sentir plus faible qu'elle ne l'est. Elle préférera s'épargner les discours de son aîné. Telle que je la connais… Si je peux encore affirmer une chose pareille. Le regard posé sur le sable, j'écoute les fluctuations dans la voix de Joanne, aussi expressifs que si je pouvais voir ses émotions sur son visage. Je la sens passer du simple trouble au choc, puis à la peine. Elle réalise à retardement. Elle ne se rend même pas compte d'à quel point, si le destin a été cruel de lui retirer une nouvelle grossesse, c'était ce qui pouvait lui arriver de mieux à ce moment de sa vie. Elle doit penser qu'il n'y a que moi que cela arrange. Mais même si je ne le montre pas, une partie de moi est affectée par l'idée d'avoir perdu l'esquisse de notre enfant. Une partie de moi qui viendra certainement me ronger lorsque je n'aurais plus de traitement pour anesthésier mon crâne, dans quelques jours. « Non, je… Je parlais pour toi. » dis-je en passant une main sur la tête de Ben. Je décharge le manque de contact avec la jeune femme sur le corps de l'animal. C'est loin d'être la même chose, néanmoins, cela suffit à me garder dans un état de calme parfait, imperturbable, éloigné d'un sentiment de frustration qui pourrait être difficile à vivre dans un moment pareil. Toujours happé par l'horizon et l'océan, j'écoute Joanne sans réagir. Dire qu'elle m'avait perdu, moi et ses rêves d'avenir. J'hausse légèrement un sourcil. Je suppose que je dois considérer cette phrase comme la confirmation de notre rupture, après qu'elle ait prétendu me donner une chance. Quelques jours de réflexion plus tard, elle avait décidé. Je n'en sais rien. Je ne comprends pas. Je me vois empêtré dans une situation qui ne dépend absolument pas de moi, mais du bon vouloir de Joanne, changeant d'un jour à l'autre. Quelque chose sur lequel je n'ai aucun contrôle. Je soupire, cherchant de quelle manière je peux agir. Entendant chacune de ses larmes rouler sur ses joues, je dois me retenir de m'approcher, les essuyer, la prendre dans mes bras pour la consoler. Immobile, à ce bon mètre de distance. « Pardon, pour ton bras. » dis-je, même si je doute qu'elle le prenne en considération. Au moins, je ne reste pas silencieux plus longtemps. Mon regard se pose sur le chien qui écrase mes jambes de tout son poids. Je le secoue doucement afin de le sortir de sa torpeur, et lorsque j'ai son attention, je tapote sur le sable qui se trouve entre Joanne et moi. « Ben ? Pose-toi là, boule de poils. » je lui demande doucement, à voix basse. Ses pattes passent par dessus mon corps ; il comprend facilement l'idée et vient s'étaler de tout son long entre ses deux humains, la tête du côté de la jeune femme. Ainsi, nous pouvons partager le réconfort prodigué par la présence de l'animal, le caressant chacun de notre côté. Faute de pouvoir directement toucher la belle, je vois cela comme un contact indirect entre elle et moi. Une manière d'être liés par quelque chose. « Je suis désolé, je ne sais pas quoi te dire. Ce que j'ai le droit de dire ou de faire. Je... » Je suis bien perdu, et mon cerveau engourdi réfléchit trop peu pour m'aider à déterminer quelles paroles, quels actes m'autoriser. Un simple regard semble nécessiter une approbation par la jeune femme. Néanmoins, je me permets de la regarder un instant, faisant abstraction de son visage mouillé par quelques pleurs. « Je t'ai promis que tu ne serais plus jamais seule. » dis-je avant de prendre une grande inspiration, comme si ce coup d'oeil et cette phrase avaient été assez éprouvants pour moi. Je retire finalement ma main du pelage de Ben et la fourre dans la poche de ma veste, repliant mes genoux vers moi – position trahissant un certain renfermement. « Et je ne suis peut-être pas la personne dont tu as besoin en ce moment, mais… Je suis là. Toujours. » Après tout, je suis concerné. Cette relation qui ne ressemble plus à rien, cette grossesse avortée. Nous sommes dans le même bateau. Plus que tout, je veux être là pour elle. « Je n'étais même pas au courant que tu m'avais perdu, tiens. » dis-je dans un murmure avec un sourire triste. Je ne nourrissait plus vraiment l'espoir qu'elle veuille réellement m'accorder une nouvelle chance. Mais je ne pensais pas devoir tout reconstruire d'aussi bas. J'ai l'impression que tout est à refaire. « Je t'aime, tu sais. Et je vais arranger les choses. Ca prendra le temps que ça prendra, mais... » Je ne peux pas lâcher l'affaire. Je ne peux pas la laisser tomber, abandonner. Je n'arriverais peut-être jamais à la récupérer, mais je ne veux pas m'accabler avec le regret de n'avoir rien fait d'autre que subir cette fin atroce. C'est sûrement naïf, après ce qu'il s'est passé. Mais je suis déterminé. Je n'ai toujours pas de doute quant au fait qu'il ne peut y avoir que Joanne dans ma vie. Nous, ou rien du tout.
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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyMar 23 Juin 2015 - 13:30

she may contain the urge to run away
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Elle ne savait pas encore si elle allait en parler à Sophia et Reever, elle hésitait. Sa meilleure amie, pourquoi pas, mais concernant l'aîné, Joanne en doutait fortement. Leur dernière conversation ne s'est pas très bien passée, pour ne pas dire du tout. Elle n'avait aucune idée de la manière dont il réagirait si elle venait de lui parler de ce qu'il s'était passé quatre jours plus tôt, et de son avortement inévitable. Elle ne savait plus trop la manière dont il pouvait réagir à ce genre de choses, elle trouvait qu'il avait beaucoup changé, et pas nécessairement dans un sens qu'elle saurait apprécier. Joanne repensera à cette question plus tard, elle avait d'autres soucis en tête. Le calme de Jamie était impressionnant, elle le reconnut. Elle se demandait à plusieurs reprises ce qui lui passait par la tête pour qu'il semble presque serein. Peut-être qu'il avait commencé un nouveau traitement, avec des débuts un peu difficiles avant que tout ceci ne se déstabilise. Tout n'était que supposition. Joanne regardait les allers et venus des vagues, amenant avec elles de nouveaux coquillages, accompagnées de ses bruits qui pouvaient apaiser n'importe quelle atmosphère négative. Les couleurs du ciel changeaient de minute en minute, offrant à chaque fois une nouvelle scène d'un spectacle sans fin. Il arrivait à Joanne de passer de très longues heures sur cette plage, à regarder ainsi l'horizon et y balancer toutes ses pensées pour être vidée, pour ne profiter que de l'instant présent. L'esprit du bel homme devait être engourdi, car il prenait bien du temps pour parler à Joanne, laissant imposer quelques secondes de silence entre eux à chaque fois. Il s'excusa pour l'avoir blessé au bras. Si ce n'était que ça. Elle haussa les épaules et répondit simplement "Ce n'est qu'un bleu, ça finira bien par partir un jour.". Le traumatisme psychologique demeurera certainement beaucoup plus longtemps, ne sachant elle-même quand elle parviendra à baisser sa garde à nouveau pour le laisser entrer dans cette zone où lui seul avait accès avant que tout ne dégénère. Il dit ensuite à Ben de s'installer entre eux deux, la tête du côté de la jeune femme. Alors qu'elle avait pris soin de lui ces derniers jours, elle n'osait pas le toucher à ce moment là. Pourtant, le chien réclamait des caresses par des gestes de son museau. Elle hésita un moment avant de déposer sa main sur lui, disant qu'il était impossible de résister à une bouille pareille. Ben savait se faire désirer quand il le fallait.  Jamie manquait de mots et d'actes, ce qu'elle pouvait tout à fait comprendre, en vue des circonstances. Elle lui lança brièvement un regard gêné. Elle ne savait pas non plus ce qu'il devrait dire. Joanne essuya du dos de ses main ses joues encore mouillées, même s'il y avait moins de larmes qui s'y écoulaient. Jamie revenait sur l'une des promesses qu'il lui avait faites, et Dieux savait à quel point il attachait de l'importance à ces dernières. Presque comme à la vie, à la mort. La suite de ses paroles la touchait tout autant, lui faisant déverser des larmes nouvelles sur ses pommettes. "Mais quoi ?" demanda-t-elle timidement, osant enfin le regarder. "Je pensais que tu ne voudrais plus me voir après n'avoir donné aucune nouvelle depuis... tout ça. Je ne savais pas quoi dire." avoua-t-elle. Elle appréciait qu'il tienne sa parole, jurant qu'il serait toujours là pour elle. "Tu ne me feras plus jamais ça, hein ?" lui demanda-t-elle, les yeux suppliant. Bien sûr qu'ils ne pouvaient pas anticiper les actes et les paroles, mais elle voulait au moins voir le fond de ses intentions. S'il comptait restait l'homme qui avait osé violenter la femme qu'il prétendait aimer, ou s'il voulait se découvrir sous un autre jour. Joanne adorerait ne plus le craindre comme elle l'était à ce moment, sur la plage. "J'aimerais tant y croire autant que toi. Je le veux vraiment, et ça va venir." Ses yeux regardèrent à nouveau l'eau qui s'étendait devant eux. "J'ai besoin d'un peu de temps pour digérer... tout ça." Joanne espérait qu'il comprendrait, mais surtout qu'il aura suffisamment de patience jusqu'au jour où les efforts auront porté leurs fruits. Elle était persuadée qu'il y avait encore un nous quelque part, même s'il était lointain et effacé, il était encore là. Sinon, ils ne seraient pas là tous les deux, à discuter, malgré la distance qu'elle avait imposé entre eux deux. "C'est peut-être stupide et niais d'avoir pensé à ça. Mais je me suis dit que si, par miracle, il n'y avait aucune anomalie annoncée, je l'aurai gardé, l'enfant." confessa-t-elle à voix basse, les yeux baissés. "Quoi qu'il serait advenu de nous, ça restait notre bébé." Car malgré les derniers événements, elle portait toujours autant d'amour à celui qui aurait été le père, et n'aurait pas manqué d'en donner si le petit avait vu le jour.
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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyMar 23 Juin 2015 - 14:53

« Ce n'est qu'un bleu, ça finira bien par partir un jour. » Sa phrase me fait sourire doucement. J'en aime la sonorité. Je sais qu'elle ne parle que de l'hématome sur son bras, mais je ne peux pas m'empêcher d'étendre ce principe à tout ce qu'il nous arrive. Ce tas de coups, de marques, de blessures qui nous pleuvent dessus. Ce sont autant de plaies qui deviendront des cicatrices, et qui se résorberont petit à petit, jusqu'à quasiment disparaître. Certaines moins que d'autres, resteront pour nous rappeler notre histoire et les erreurs à ne pas reproduire. Ces derniers temps, cet ouragan aura détruit sur son passage tout ce que nous avions construit. Mais comme l'a dit le médecin, je ne veux pas m'apitoyer devant les ruines. C'est peut-être l'occasion de recommencer. Ca ne sera pas de tout repos -rien ne l'a jamais été nous concernant. J'ai bon espoir de réussir à bâtir de nouvelles fondations plus saines. « Mais j'y arriverais. » dis-je pour terminer cette phrase qui avait été happée par mes pensées, les derniers mots attrapés dans une vague. Du coin de l'oeil, je regarde rapidement Joanne et devine son regard posé sur moi. Je souris discrètement à nouveau. « J'étais triste quand tu m'a laissé seul là-bas. Mais je ne t'en veux pas. Je comprends. Je ne t'ai rien envoyé non plus, je ne t'ai pas appelé. Ce n'est pas plus mal. Nous avions besoin d'être chacun dans notre coin. Et puis, il n'y avait rien à dire. Pas au téléphone. » Elle sait que j'affectionne le contact humain bien plus que la technologie. Je ne comprends pas ces personnes qui règlent leurs comptes par textos interposés. Dans une situation comme la nôtre, dans un dialogue où les silences ont leur propre signification, il était impossible d'échanger au téléphone. J'avais de la rancoeur, au début. Mais ces deux jours chez Lehyan m'ont petit à petit fait comprendre que j'avais moi-aussi besoin de couper tout contact pendant ce laps de temps. Ne m'occuper que de moi. Et je suppose que c'était la même chose de son côté. Sans cette période de silence, nous ne serions pas là, à parler. Sa question suivante me fait immédiatement tourner la tête vers elle. C'est sans beaucoup d'hésitation que je me permets d'attraper son regard, essayant de passer outre tout ce qu'il véhicule. « Bien sûr que ça n'arrivera plus jamais. » dis-je d'une voix douce mais déterminée. Je ne pourrais pas laisser une chose pareille se reproduire. J'aimerais le lui promettre, mais je ne le peux pas. Je ne peux pas prédire qu'il n'existera plus un jour sans que je perde le contrôle de moi-même, allant jusqu'à lever la main sur elle de nouveau. Mais je sais que si ce jour arrive, je ne la reverrais plus jamais. Et c'est amplement suffisant pour tout faire afin qu'il n'arrive pas. Je fuis à nouveau ses iris bleus. « Je ne peux pas supporter l'idée d'être capable de faire ce genre de choses… Je ne peux pas revenir en arrière, mais je peux changer ça à partir de maintenant, et je le ferais. Ce n'est pas le genre de personne que j'ai envie d'être, ni le genre d'homme que tu mérites. » De fait, en l'état actuel des choses, je ne la mérite pas. J'avais déjà dit que j'essayerai de trouver une solution, et cela a été un échec. Je n'ai plus qu'à recommencer, encore et encore, jusqu'à trouver comment mettre un verrou sur cette partie de ma personnalité. Je n'ai simplement plus droit à l'erreur. Pour le moment, Joanne n'a pas autant foi que moi dans ce qui peut, et doit être notre avenir. Peut-être que cela viendra, peut-être pas. Je ne pourrai pas la forcer à m'accorder à nouveau sa confiance. Je ne peux que l'espérer. Comme elle le disait à propos de son accident, ce n'est pas parce qu'il y a eu cet incident que je suis une autre personne que celle qu'elle connaît depuis le départ et qu'elle a aimé en premier lieu. Ce n'est que mon propre type de maladie que je dois gérer. Mais toutes les autres facettes de cette personne n'ont pas disparu. « Tu as tout le temps que tu veux. Moi, je ne bouge pas d'ici. Je ne vais nulle part. J'attendrai. » dis-je. Libre à Joanne de le croire ou non, mais je sais qu'il n'y aura qu'elle, toujours. Lorsqu'elle voudra à nouveau de moi, je serais là, et je n'aurai jamais été ailleurs qu'à ses côtés. Ses mots suivants me troublèrent. Je freine brusquement une vague de peine qui commençait à serrer ma gorge. Je ne sais pas comment lui dire ce que je pense, ce que je m'efforce de ne pas encore ressentir. Je ferme les yeux un instant et repose une main sur Ben pour m'apaiser. C'était notre bébé. C'est contre tout ce en quoi j'ai cru pendant des années -cette formelle interdiction d'avoir une famille que je m'impose. La peine que m'inspire cette perte force à la remise en question. « Ce n'est pas stupide. » dis-je tout bas, osant à peine l'avouer. « Ou alors nous le sommes tous les deux. » C'était notre bébé, et s'il avait pu vivre, je sais que j'en aurais été heureux. Je passe mes dents sur ma lèvre, sûrement le geste le plus significatif d'une quelconque émotion depuis le début de cette conversation. Je décide de fuir le sujet de l'enfant, comme je fuis tout ce qui peut trop m'affecter dans cette période où je ne suis pas en mesure d'affronter cela. « Est-ce que tu as décidé de partir ou non de la maison ? » je demande, arrachant chaque mot à ma bouche. Je redoutais de poser cette question depuis le début, mais je dois bien savoir ce qu'il en est. Si je vais renouer avec la solitude, me retrouver en tête-à-tête avec Ben.
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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyMar 23 Juin 2015 - 16:11

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Il avait toujours été d'une détermination sans faille. Et il était suffisamment têtu pour avoir ce qu'il voulait, même s'il devait attendre des lustres pour l'obtenir. Il avoua aussi ne pas l'avoir appelé, ou envoyé de SMS. Après tout, ce n'était pas vraiment son style. Il préférait poster des photos sur Instagram que d'envoyer des SMS. Jamie attachait beaucoup d'importance à des conversations, des échanges physiques avec la personne en face de soi, surtout pour des sujets aussi importants. Peut-être un peu vieux jeu pour certains, mais cela permettait une confrontation à une réalité difficile à accepter. Et s'ils s'étaient téléphonés, qu'auraient-ils bien pu se dire ? Il reconnaissait avoir été triste de rester seul là-bas, mais Joanne n'était pas certaine que sa présence aurait franchement été bénéfique. Le plus important dans tout cela, c'est qu'il ne lui en voulait pas. Malgré elle, Joanne avait besoin de cette solitude durant ces quatre derniers jours, et davantage serait certainement nécessaire. Une coupure pour repartir d'un bon pied, espérait-elle. Il fallait une nouvelle fois se reconstruire, mais heureusement pour elle, elle avait des points d'attache solides sur qui elle pouvait se reposer. En dehors de Jamie, il y avait James et Sophia surtout. Elle ne savait plus si elle pouvait véritablement compter sur sa famille, tout était si étrange entre eux ces derniers temps. Joanne lui avait ensuite demandé s'il ne lèverait plus jamais la main sur elle, de n'importe quelle manière que ce soit. Sa réaction fut vive, son visage se tournant directement vers elle. La volonté était là, et Joanne savait qu'il ne pouvait pas promettre une telle chose. Il admettait par là qu'il restait encore imprévisible, qu'il avait besoin d'être stabilisé d'une manière ou d'une autre. Elle aurait tellement voulu le croire, même si elle ne doutait pas de la signification de ses paroles. "Je ne sais pas vraiment ce que je mérite." avoua-t-elle, le visage fermé. Elle se permettait d'en douter, ne se trouvant que des défauts, une liste longue comme le bras. "Quel genre de personne aimerais-tu être, dans ce cas ?" demanda-t-elle, en toute curiosité. Joanne aimerait beaucoup savoir quel type d'homme il voudrait être, quel était pour lui son idéal, l'exemple à suivre. Certainement pas son père. Elle se demandait s'il connaissait quelqu'un à qui il voudrait ressembler sur certains points, quelqu'un qu'il jugerait meilleur que lui. Jamie dit qu'il l'attendrai, qu'importe le temps qu'elle prenait, temps dont elle aurait besoin. Il devait avoir une volonté de fer et une patience sans limites pour être déterminé. Comme s'il ne voyait qu'elle dans sa vie. Aucune autre femme qui pourrait entrer dans sa vie. Qui pouvait garantir qu'il ne rencontrerait pas une autre femme pendant qu'il l'attendrait. Une rencontre fortuite qui s'ouvrait à une véritable révélation, un nouveau coup de coeur. Joanne avait toujours cette image en tête, de le croiser un soir de gala par exemple, avec à son bras une femme beaucoup plus belle qu'elle, beaucoup plus parfaite en tout point, qui le connaîtrait jusqu'au bout des ongles et qui aurait cette influence sur lui qui ferait qu'il ne sombrerait plus dans ses colères qui le détruisaient. "Et si, pendant cette... attente, tu rencontres quelqu'un d'autre ?" Elle ne doutait pas de sa parole, mais ils n'étaient à l'abri de rien et ne pouvaient pas prévoir ce genre d'événements. Elle ne lui dira par contre jamais que cette idée lui restait constamment en tête. Malgré elle. "Merci." finit-elle par dire, dans la plus profonde sincérité. Joanne évoquait ensuite leur enfant. Même s'il parlait à voix basse, elle avait très bien entendu ce qu'il avait dit. Ses iris bleus le regardèrent dans la plus grande tendresse. "Tu l'aurais aimé ?" demanda-t-elle, les yeux humides de tristesse et d'un semblant d'espoir.  En soi, cette question était stupide, mais elle gardait en tête le fait qu'il ne comptait pas fonder une famille. Même si leur relation, en l'état actuel des choses, était encore bien loin de cet idéal, elle aurait voulu savoir comment il réagirait s'ils avaient eu un enfant "par accident". Il aurait très bien pu se braquer contre cela, elle n'en savait rien. Jamie lui demanda ensuite si elle comptait rester avec lui, à la maison. La jeune femme resta longuement silencieuse, ayant déjà songé plusieurs à fois à ce détail. Ca ne dérangerait pas Sophia qu'elle reste un certain temps chez elle : elles avaient bien été dans la même chambre quand elles étaient à l'université, et il n'y avait eu aucun soucis de cohabitation. Et elle ne se voyait pas revenir auprès de Reever à lui raconter tout ceci : pour lui, ça sonnerait comme la plus belle des victoires. "Je... Je ne sais pas vraiment. Je ne pense pas que vivre dès le début sous le même toit nous soit bénéfique." Elle marquait un temps de pause, réfléchissant en même tant qu'elle parlait. "Ca nous permettrait de... de prendre un peu de recul sur tout ça, de régler des problèmes s'il y en a chacun de notre côté. Et peut-être se revoir à l'extérieur." Même si cela allait être particulièrement compliqué vu l'emploi du temps de Jamie. "Je ne dis pas qu'il faut tout reprendre à zéro, mais plutôt... voir  ça comme un renouveau, quelque chose comme ça. Je n'arrive pas trop à l'expliquer, je suis désolée." Elle afficha un sourire timide, repensant à leur première soirée au restaurant. "Comme un deuxième début, une nouvelle chance." Elle n'arrivait pas à exprimer clairement ce qu'elle pensait, ça la frustrait beaucoup. Sa voix restait timide et incertaine tout du long. "Qu'en penses-tu ?" Avoir son aval avait son importance aussi.
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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyMar 23 Juin 2015 - 17:16

La question est difficile. Savoir quelle personne je veux être. Je n'ai jamais réellement eu de modèle, rien de sain auquel me raccrocher depuis que je suis gosse pour me dire que, plus tard, je serais comme cette personne. Petit, la question ne se posait pas : j'étais ce que mes parent m'autorisaient d'être, point barre. Plus tard, je n'allais certainement pas prendre exemple sur mon père, ni sur quiconque de l'entourage de la famille, personne de cet environnement. Cette absence de guide avait fait de moi un garçon turbulent. En suite, prendre Oliver comme modèle n'a réussi qu'à me perdre un peu plus. Toutes ces années passées dans sa peau sans m'autoriser de questionnements sur qui je suis, cette période malsaine intervenant au moment le plus crucial de la construction d'un homme. Je suis parvenu à ne plus jouer au fantôme et mettre un nom sur mon propre visage, mais beaucoup de choses restent un mystère. Je me demande si l'on peut se chercher dans avoir de modèle, de guide. Je n'ai jamais appris à m'inspirer de quelqu'un, seulement à le voler, le copier, l'assimiler, comme une éponge. Mon passé n'a pas fait de moi quelqu'un de capable de s'auto-déterminer. Je me contente d'être ce que les autres veulent que je sois, et sélectionner par-ci par-là les traits de caractère qui me plaisent. Comme un jeu de briques. « Aucune idée. Je ne me suis pas penché sur la question. » je lui réponds finalement, haussant les épaules. « Je me contente de marcher par élimination, et ôter tout ce que je ne veux pas être. » J'essaye également d'être attentif à la part de naturel en moi, l'inné -pour ceux qui croient qu'il existe. Ces choses que je sais à mon sujet, sans les expliquer. Elles sont juste là. Comme le fait que je ne puisse pas aimer quelqu'un d'autre que Joanne. Pas aussi intensément, en tout cas. Elle est mon premier, seul et unique amour. L'amour d'une vie. Maintenant que je suis ouvert à ce sentiment, je n'exclus pas qu'il soit possible qu'une femme attire mon attention. Mais elles ne seront jamais Joanne. Il y aura toujours elle, sur un piédestal, et le reste du monde à côté. « Et si toi tu rencontrais quelqu'un d'autre ? » Je retourne la question pour simple réponse. Ni elle ni moi ne pouvons assurer qu'il n'y aura pas quelqu'un d'autre sur notre route pour nous faire dévier du chemin que nous voulions tracer tous les deux. Mais je sais très bien que, me concernant, une vraie histoire est impossible. Il peut y avoir un pas de côté, mais rien qui puisse la remplacer, me la faire oublier. « Je sais qu'il n'y aura personne. Personne qui puisse me détourner de toi. Encore moins maintenant. » Maintenant que la paternité m'a frôlé. Mais je n'explicite pas ce point. Joanne me demande si j'aurais aimé notre enfant. Ma gorge se serre à nouveau, j'enfonce ma main dans le pelage du chien pour en cacher un vacillement. Mon regard s'enfonce dans le sable alors que je respire longuement, toujours calé sur le rythme si apaisant de Ben. « Oui... » je souffle doucement. J'essaye de lever mes yeux sur la jeune femme, lui dire que je suis vraiment peiné par tout ceci, que l'idée d'avoir un bébé avec elle remettait tout en question, mais je m'arrête à mi-chemin. Et change de sujet, pour passer à une réalité plus palpable. Comme je le pensais, Joanne ne restera pas chez moi. Je comprends tout ses arguments, je suis parfois d'accord, et dans d'autres conditions je n'aurais pas rechigné. Mais je n'oublie pas la raison première de son emménagement. Et j'ai du mal à me résigner à l'idée de ne plus pouvoir la voir tous les jours, mais de me contenter d'une soirée toutes les une ou deux semaines, selon les moments où elle voudra bien de ma présence -sans que je puisse la toucher pour autant. Je soupire. Préférant être franc, je me recroqueville un peu plus sur moi-même avant de répondre ; « Je n'ai pas vraiment le choix. Je ne vais pas te garder prisonnière à la maison si tu ne veux pas y être. Mais sachant à quel point je peux être pris, j'ai peur que ajouter une distance aussi… réelle entre nous ne soit… » fatal. Je pense que Joanne peut comprendre cette crainte. Sans oublier qu'un retour à une vie bancale entre le célibat et une relation indéterminée ne peut qu'accroître les chances de vouloir se tourner vers quelqu'un d'autre, une personne synonyme de stabilité. Mais, comme depuis son arrivée à l'hôpital, il n'y a que la jeune femme pour décider de tout ceci. « Fais ce qui te semble le mieux pour toi. De toute manière, tu peux garder ton double des clés, et venir quand tu veux. » j'ajoute, résigné. « Ca fera plaisir à Ben. » Pas uniquement à Ben. Ce qu'elle sait sûrement.
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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyMar 23 Juin 2015 - 19:59

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Honnêtement, elle s'attendait à ce qu'il mentionne Oliver. Mais non. Il avouait ne jamais s'être posé la question, et qu'il fonctionnait par élimination. Qu'il enlevait de son être les choses qu'il pouvait voir à travers d'autres personnes et qu'il ne voulait pas devenir. Comme s'il était encore en plein remodelage, à se fonder sa propre personnalité. Une étape de son adolescence qu'il a du oublier suite au décès de son frère. "Qu'est-ce que tu ne veux pas être, alors ?" lui demanda-t-elle, d'une voix douce. Joanne était assez sûre d'elle en pensant qu'elle ne voyait personne d'autre dans sa vie que Jamie. Elle ne se rappelait avoir de tels sentiments, c'était certainement similaire avec son ex-mari, mais l'après divorce avait certainement inhibé toutes ces belles émotions. Il lui arrivait de penser à lui de temps en temps, de se surprendre à encore l'apprécier par moment. Quel sentiment étrange. Le cours de ses pensées fut interrompu lorsque Jamie préféra lui retourner la question avant d'y répondre. Elle en fut surprise, un peu déroutée. D'un sourire discret, elle se permit de dire. "Je ne pense pas que tu laisserais qui que ce soit s'approcher de moi." Enfin, c'était ainsi qu'elle voyait les choses. Elle perdait aussitôt son sourire, haussant  les épaules. En premier lieu, elle doutait vraiment qu'elle puisse être à nouveau désirée par un homme. Elle se demandait si cela serait tout aussi intense que Jamie. Tout se comparait à lui. Elle avait du mal à concevoir qu'un autre homme la toucherait comme il était capable de le faire, de n'être en mesure de montrer son amour que par des gestes, et non des paroles. "Je... Je ne sais pas." avoua-t-elle. "Il faudrait déjà que ce quelqu'un s'intéresse à moi. Qu'il m'aime et qu'il sache le montrer autant que tu puisses le faire." Sinon, tout paraîtrait bien neutre, bien maussade. "Ce qui, en soit, sont déjà trois choses impossibles à réunir à nouveau, pas vrai ?" lui dit-elle avec un regard timide mais complice. "Et puis ce ne sera pas toi. Ce ne sera pas ta bouche, ni ta voix, ni tes mains." Le regard vite, elle disait ce qu'elle pensait à voix haute, de manière involontaire. "Je ne sais pas si j'arriverai à accepter que quelqu'un d'autre que toi ne parvienne à être aussi proche de moi, à me toucher comme..." Et elle sortait de ses pensées, ne préférant pas finir sa phrase. Une pensée paradoxale dans la mesure où elle n'arrivait toujours pas à s'approcher davantage physiquement de lui. Jamie semblait si certain qu'il n'y aurait personne d'autre dans sa vie, personne qui serait en mesure de l'éloigner de Joanne. Cette dernière adorerait avoir l'assurance, cette certitude qu'il n'y avait qu'une âme soeur pour elle, et que c'était bel et bien lui. "Pourquoi maintenant ?" Il venait de titiller sa curiosité. Le bel homme confessa ensuite qu'il aurait aimé et chéri le bébé si ce dernier avait été viable, si l'accouchement s'était bien passé. Ce simple mot la touchait au plus haut point. Malgré leur relation encore naissante, il disait par là qu'il aurait accepté l'enfant, qu'il l'aurait laissé entrer dans sa vie. Ca en disait beaucoup sur l'évolution de sa pensée, lui qui était était si catégorique sur la question d'enfanter. Mais tout ne restait que des supposition. Quand ils commençaient à parler de leur quotidien à venir, la jeune femme avait bien remarqué qu'il se recroquevillait davantage sur lui-même. Il faisait part de ses craintes, qu'une distance physique ne lèse davantage leur relation. "On y a bien survécu les premières semaines, pas vrai ?" dit Joanne, optimiste. Certes, un manque se faisait sentir avant qu'ils ne partent à Londres, hâtés par la désir qu'ils avaient l'un pour l'autre et la dépendance qui s'était instaurée entre eux deux. "Je pense que nous avons tous les deux besoin de cette distance... temporairement." Jamie voulait qu'elle garde le double des clés, montrant clairement qu'il ne renonçait pas à leur relation, prétendant que ça plairait au chien de voir cette âme féminine à la maison, alors qu'il s'y était déjà bien habituée. "Je m'étais occupée de lui, quand tu étais encore à l'hôpital." lui confia-t-elle.  Joanne marquait un temps de pause, tentant de trouver de quoi dire afin qu'il ne désespère pas trop vite. "Quand ça ira mieux, quand nous serons repartis sur de meilleures... bases, rien n'empêche que nous fassions que nous l'avions convenu avant qu'il y ait des dégâts des eaux à l'appartement. Quelques nuits, de temps en temps..." Et tout ce que cela pouvait sous-entendre. Elle voulait y croire autant que lui, elle nécessitait juste de plus de temps. "Essayer de ne pas brûler d'étapes cette fois..."
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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyMar 23 Juin 2015 - 21:36

« Mon père. » je réponds sans une once d'hésitation à sa nouvelle question. Mais je sais que je m'en rapproche encore beaucoup trop. Aussi égoïste, parfaitement capable de me montrer aussi manipulateur. Je veux éradiquer chaque partie de lui que je peux retrouver en moi. J'aimerais qu'il existe une de ces machines dans lesquelles je pourrais faire passer mon sang pour le nettoyer de toutes les traces de cet homme malade. Mais en attendant une telle invention, je traque toutes ses caractéristiques et les efface, une à une, jusqu'à ce qu'un jour je puisse douter d'avoir le moindre gène en commun avec lui. A l'idée qu'elle-même puisse rencontrer quelqu'un, Joanne réponds que ma jalousie m'empêcherait de laisser qui que ce soit l'approcher. « C'est vrai. » dis-je avec un léger rire qui s'envole bien rapidement. Si je pouvais assurément me prétendre toujours en couple avec la jeune femme, je ne doute pas que j'aurais montré les crocs aussi bien que le bon vieux Ben pour garder une distance de sécurité entre elle et n'importe quel prétendant. C'est une chose que j'ai toujours été, possessif. Néanmoins, je ne suis plus sûr de ce que nous sommes, et de la volonté ou non qu'à Joanne de s'intéresser à quelqu'un d'autre. « Mais est-ce que j'en ai encore vraiment le droit ? » je demande avec un sourire triste. Qui suis-je maintenant pour elle ? Qui suis-je pour empêcher un homme intéressé de l'approcher ? Je pense bien avoir perdu ce droit. Et n'être plus grand-chose d'autre qu'un prétendant devant faire la queue, faire ses preuves à nouveau. La belle doute qu'on puisse s'intéresser à elle. L'aimer comme je l'aime -et de ce point je doute à peine. « Je suppose que je dois dire non pour garder ce mérite à tes yeux. » je réponds avec l'esquisse de ce sourire complice qu'elle m'adresse. Quelqu'un pourrait savoir l'aimer mieux que moi, mais pas autant. Je ne veux pas croire qu'une telle chose soit possible. Autant que je ne peux pas croire qu'une autre femme puisse me détourner d'elle. Forcément, elle me demande de terminer ma phrase incomplète à ce sujet. Le problème étant que je n'ai ni l'envie ni les mots pour exprimer ma pensée. Je passe à nouveau mes dents sur mes lèvres. « Parce que... » J'enfonce mes mains dans mes poches, fais quelques mouvement de balancier d'avant en arrière comme pour m'aider à réfléchir. Finalement, j'hausse les épaules pour masquer cet ersatz d'émotion forte qui me traverse. « C'était notre bébé. » J'apprécierai qu'elle n'insiste pas à ce sujet. Cela me coûte assez d'en parler, d'admettre que j'ai eu tort, sans oublier que cela brise ma quiétude et que je ne tiens pas à retomber immédiatement à pieds joins dans la réalité. Quoi que, il est trop tard pour cela. Tout prend beaucoup trop forme. Je ne veux pas affronter tout ça. La savoir quitter la maison. Perdre cette notion de chez nous qui avait su me rassurer au quotidien. Nous avions vécu séparé les premières semaines, oui. « Ce n'était pas pareil. » je fais remarquer. Ou peut-être que ça l'est à ses yeux. De toute manière, je n'ai pas mon mot à dire. Elle me met dans le même panier qu'elle en s'avançant sur le fait que je puisse autant avoir besoin de distance. Je me retiens de lui dire que, non, je ne ressens pas l'irrépressible besoin de me retrouver seul à nouveau. Tourner en rond dans une maison qui redeviendra trop grande. Je n'ai pas besoin de m'éloigner d'elle. La jeune femme est seule à avoir décidé cela pour nous deux. « Je pensais que nous n'avions pas l'impression de brûler les étapes sur le moment. » je murmure, le coeur serré par les mots qu'elle vient de prononcé. Je me souviens lui avoir demandé si elle pensait que nous allions trop vite. Et elle de ne pas répondre par l'affirmative. Bien entendu, tant que nous étions heureux, tout ceci semblait rapide mais normal. Maintenant, la vraie normalité nous rattrape, et Joanne s'empresse d'y adhérer pour échapper à cette relation devenue… Je ne sais même pas ce qu'elle est devenue. « Est-ce que tu veux venir à la maison récupérer tes affaires ce soir ? Sinon je pourrais venir te les déposer chez toi. » Ou qu'importe l'endroit où elle vit désormais. Je déglutis difficilement, fermant les yeux pour m'accrocher à quelques dernières secondes de ce calme si parfait qui ne reviendra qu'après la prochaine prise de cachets. « Qu'est-ce que nous sommes maintenant ? » je demande finalement, je voulant plus être hanté par cette question. Un couple, un flirt, des amis, des connaissances. Je ne sais plus, et je ne veux pas être prisonnier d'une situation aussi bancale. Je dois savoir à partir de quel sous-sol je dois recommencer à attirer son attention, et de quelle manière.
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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyMar 23 Juin 2015 - 22:49

she may contain the urge to run away
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Le droit d'être jaloux, le droit d'être possessif. Etait-ce vraiment des sentiments sur lesquel Joanne avait un contrôle ? Elle en doutait fortement. "Parce qu'il faut avoir le droit d'être jaloux, ou possessif ?" rétorqua-t-elle d'une voix. Elle haussa les épaules, elle n'en savait rien. "Je ne suis pas sûre que c'est le genre d'émotions qui peuvent être maîtrisés. Si je te disais non, tu n'en as pas le droit, et que quelques temps après, tu me vois dans les bras d'un autre, cela t'empêcherait-il d'être jaloux et de faire en sorte qu'il soit loin de moi ?" Joanne ne s'imaginait pas la situation pour la simple et bonne raison qu'elle pensait qu'il était impossible qu'elle puisse être désirée par un autre homme. Mais elle reconnaissait que la jalousie avait beau être une émotion sâle, qui rendait fou, mais c'était aussi une preuve d'amour, en quelque sorte. Ce ressenti d'appartenir à quelqu'un, de compter pour quelqu'un, avait quelque chose de réconfortant, de rassurant parfois. Etre enviée ainsi par deux hommes était encore une idée plus dingue que d'être désirée par quelqu'un d'autre. Elle mentirait si l'idée ne l'aurait pas plus pendant une fraction de seconde. "Tu t'interdirais de l'être ? Si par le plus grand des hasards je rencontrais quelqu'un ?" Ce n'était qu'une hypothèse, elle se demandait simplement jusqu'à quel point il était persévérant. Joanne était surprise de voir à quel point il tenait à cet enfant, qui avait à peine commencé à se développer. Elle ne tenait pas à relancer la conversation sur l'avortement, c'était encore trop récent, bien que ce fut un acte inévitable pour ne pas s'attendre au pire. La jeune femme le regardait brièvement avec tendresse, sans dire mot. Joanne reconnut qu'il avait raison, en disant que les semaines qui allaient venir n'allaient pas être pareilles que les précédente. Il n'avait pas l'impression de brûler des étapes dans leur relation, ce qui était normal, puisqu'il n'avait jamais eu d'autres relations. "Il faut avouer que certaines choses ont été précipitées par une multitude de facteurs, ainsi que le fait que nous soyons dépendants l'un de l'autre." Joanne avait pour référence son précédent mariage. "Avec mon ex-mari, nous avions attendu deux ans avant d'emménager ensemble." Après, il n'y avait pas de normes ou de consensus particulier, c'était selon le couple en question, chacun avait sa singularité. "Ce n'est pas une référence, juste un élément comparatif que j'ai en tête." Elle haussa les épaules. Elle n'était pas certaine de vouloir laisser deux ans s'écouler avant de vivre à nouveau avec lui. Cela semblait être une éternité à ses yeux. "Je n'avais pas non plus l'impression que nous allions trop vite. Parce que... je suis bien quand je suis à la maison, avec toi. J'ai simplement peur que dans notre hâte, nous oublions peut-être certains détails qui sembleront cruciaux par la suite. Je ne sais pas." Autant tout mettre en doute. Bien évidemment, elle avait la conversation avec Reever en tête, cet horrible moment passé avec lui. Joanne ne s'en remettait pas, il avait été tellement dur avec elle. "J'y repense parce que..." Elle bloqua sa pensée actuelle, trop obsédée par les dires de son frère. Ils avaient tellement parlé ces derniers temps qu'elle ne s'était même pas prise le temps de lui raconter tout ça. "Reever avait été impitoyable avec moi." lui confia-t-elle. "A ses yeux, notre relation n'a aucun sens, c'est semblable à des amours d'adolescents. Rien de plus. Il ne voulait rien entendre, il ne voulait pas comprendre." Cette conversation était encore bien gravée dans sa mémoire, c'en était douloureux. Elle se souvenait de chacun de ses mots, chacune de ses expressions, bien qu'il n'en avait pas des masses. "Je n'ai plus très envie de le revoir, pour le moment." Elle se doutait que ses paroles allaient toucher Jamie, du fait qu'elle ne veuille plus parler à Reever pour le moment. De nouvelles larmes bordaient ses yeux. "Il a été si méchant avec moi." Joanne n'allait pas s'en remettre de sitôt. "Je veux bien venir récupérer quelques affaires, oui." Elle tenait à récupérer par elle-même un objet en particulier : le bracelet qu'il lui avait offert. Elle y tenait, malgré tout. Qu'étaient-ils devenus ? Elle resta longuement silencieuse, finissant par dire les premiers qui lui venaient en tête. "Nous sommes deux personnes qui ... s'aiment... éperdument, cela va sans dire. Mais elle, elle a encore très peur de lui, de voir une de ses colères se déclencher à nouveau. Elle craint son toucher autant qu'elle le désire, si ardemment. Elle aurait voulu corriger certains détails du passé, espérerait qu'ils ne se soient pas retrouvés ici après tant de mésaventures. Elle arrive à pardonner, mais pas oublier, parce qu'elle ne comprend pas. Et pourtant là, maintenant, tout de suite, elle est assise sur la plage, et se trouve un peu trop loin de lui. Elle ne sait plus si c'est vraiment par crainte de sa colère ou si c'est par crainte d'être trop tentée dès le début. Elle est totalement perdue. Elle se demande aussi s'il fallait à nouveau parler de raisonnable ou non. Elle se pose énormément de questions, et ne sait plus trop quoi faire, ni quelle décision prendre. Parce qu'elle sait qu'elle a autant besoin de prendre un peu d'écart que de lui, les deux étant difficilement compatibles." Elle avala difficilement sa salive. "Elle voit bien qu'il y a ce magnétisme auquel elle n'arrive pas à résister, et qu'elle voue une véritable dépendance de sa présence. Elle le voudrait tellement auprès d'elle, mais pour des raisons plus récentes, elle n'y arrive pas encore." Ses yeux se baissaient. "Quant à lui... elle ne sait pas ce qu'il a dans sa tête là, maintenant, tout de suite. Elle n'arrive donc pas à dire ce qu'ils sont à cet instant précis. Elle sait juste qu'elle a besoin de temps"
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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyMer 24 Juin 2015 - 0:15

Non, c'est vrai que la jalousie ne peut pas être maîtrisée. Je n'ai jamais réussi à être moins possessif et jaloux. Cela fait partie de l'inné. Néanmoins, je sais faire la différence entre se battre pour sa propriété, et se battre pour ce qui n'appartient à personne. Je trouve si irrespectueux les hommes qui décident de faire d'une femme leur propriété, sans que celle-ci n'adhère à l'idée de lui appartenir. Ces histoires d'ex compagnons jaloux qui viennent ruiner toutes les opportunités qu'ont leur ancienne amante d'avoir une nouvelle vie, de passer à autre chose. Je ne pourrais pas être de ceux là. « Je serais jaloux. Mais je ne pourrais pas me permettre quoi que ce soit si je ne peux pas considérer que nous sommes ensemble. Ca ne serait pas correct. » je réponds, sans vraiment m'attendre à ce qu'elle comprenne. Nous avons toujours eu du mal à avoir des principes égaux sur ce genre de sujets. « La question serait plutôt de savoir si, par le plus grand des hasards, tu veux rencontrer quelqu'un. » j'ajoute. Car c'est le facteur qui change tout. Si elle n'a pas de réelle volonté de faire sa vie ailleurs de son côté, je pourrais sans problème tout tenter pour écarter d'éventuels autres prétendants. Mais si elle souhaite tourner la page dans les bras de quelqu'un d'autre, je ne serais pas la personne qui viendra ruiner ses chances d'être heureuse. « Et si c'est le cas, je ne pourrais pas t'en empêcher. » Au fond, mes mots sont déjà le signe de jalousie à la seule idée qu'elle veuille côtoyer quelqu'un d'autre, m'oublier, aller voir ailleurs et vite remarquer qu'il y a bien mieux que moi sur le marché. Oui, l'imaginer au bras de n'importe qui d'autre est l'image la plus irritable qui soit. Finalement, Joanne avoue penser que nous nous sommes précipités. J'avoue être déçu par ses paroles. « Deux ans ? » je répète lorsqu'elle évoque l'exemple de sa précédente relation. Il faut dire que je n'ai pas vraiment de quoi faire une comparaison de mon côté. La jeune femme a plus d'expérience que moi. « Ca sonne comme l'éternité. » dis-je en soupirant, déjà désespéré en songeant devoir attendre tout ce temps. Deux ans à nouveau seul. J'ai l'impression d'être si petit face à une montagne à gravir. Moi qui vit si mal la solitude, ayant vraiment été torturé par ce sentiment depuis trois ans, je ne me vois pas en tenir deux de plus. Et si c'était ce qu'il faut pour la récupérer ? Et si rien n'ira plus jamais aussi vite qu'avant ? La normalité reprenant le pas sur notre volonté de jeter la raison aux ordures. Deux ans. Joanne me confie avoir parlé à son frère, et que cela ne s'était pas bien passé. D'où la négativité de ses pensées. Je m'imagine immédiatement qu'il a simplement réussi à lui faire peur, lui retourner le cerveau. Lui inculquant comme la Bible tous les grands principes des relations amoureuses « comme il faut ». « Pourquoi ça ne m'étonne pas ? » dis-je en secouant négativement la tête. « Je ne le connais pas, mais du peu que j'ai vu, j'ai immédiatement su qu'il ne pourrait pas comprendre, et encore moins approuver. » Et que cela finirait par se retourner contre moi. Oh, j'ai très bien tout mis à sac tout seul, comme un grand. Mais quelque chose me dit que l'influence de l’aîné n'est pas pour rien dans le raisonnement de la jeune femme. Je soupire à nouveau. Je me souviens de la manière dont il m'avait regardé à l'hôpital, sa posture constamment sur la défensive, comme le mâle d'une meute de loups veillant tous crocs et griffes dehors sur ses pairs. Je crois que c'est bien la seule chose qui m'a donné une bonne impression chez lui. Le sentiment que nous étions tous les deux animés par notre amour pour Joanne, chacun à notre manière. « Mais c'est uniquement parce qu'il t'aime. Vraiment beaucoup. » dis-je en lui adressant un regard bienveillant. Elle ne devrait pas le blâmer pour ses paroles. La situation est difficile pour tout le monde. Personne n'y échappe. Pas même Reever et son optimisme de façade. Face à une Joanne souhaitant récupérer ses affaires, décidant pour nous deux qu'il vaut mieux nous éloigner, j'avoue être perdu en lui demandant d'éclaircir un minimum notre statut actuel. Ce qu'elle ne parvient pas vraiment à faire, au final. Parce qu'elle est au moins aussi perdue que moi. Des rires nerveux et contrariés m'échappent quand elle dit avoir peur de moi, qu'elle pardonne mais ne peut pas oublier, qu'elle ne veut pas être tentée, que nous sommes incompatibles. Je souris à plusieurs reprises également. Quand elle avoue se trouver trop loin, qu'elle est aussi dépendante à sa présence que moi à la sienne. Je suppose qu'elle attend que je lui livre ce qu'il y a dans ma tête, mais même après un long silence, je n'y parviens pas. « Je... Je suis très mauvais pour ce genre de choses tu sais. » dis-je en lui adressant un regard désolé, ne sachant quoi dire, quoi faire. Allez, un effort. Le premier d'une longue liste. Mais c'est sûrement nécessaire de montrer de la bonne volonté. Je prends une grande bouffée d'air. Je sens que je commence à avoir mal au crâne. Mais je n'y fais pas attention. « Il... Il avait bâti tout un univers autour d'elle, et pour l'instant il prend la mesure du désastre qu'il a lui-même commis et qui a tout détruit. Il sait qu'il doit assumer ses erreurs. Que quelque chose cloche chez lui, et qu'il doit réparer ça s'il veut espérer la récupérer avant… Avant qu'elle se rende compte qu'elle n'a pas besoin de lui. Il fera tout pour se racheter, parce qu'il sait que sans elle le monde ne semble plus tourner aussi rond. Parce qu'il a besoin d'elle. Il est fou d'elle. » Je serre les dents, très loin d'être satisfait de tout ce que je dis, mais ce sont les mots qui me viennent. « Il ne veut pas croire qu'il existe une force assez cruelle pour l'avoir mise sur sa route pile au bon moment, bouleverser sa vie, tout changer, tout remettre en question, pour mieux la lui arracher. » Je m'éclaircis la voix pour forcer ma gorge à se desserrer. « Il ne veut pas être seul à nouveau. Il veut juste récupérer son univers. » Et il ne veut pas attendre pour ça, mais il n'a pas le choix. Alors il attendra. Il se découvrira toute la patience nécessaire pour ça. Lorsque je rouvre les yeux, je me sens au bord des larmes -que je ravale aussitôt. Je retire enfin mes mains des poches de ma veste et les passe sur mon visage. « Il ferait n'importe quoi pour elle, pour pouvoir la prendre dans ses bras. » Mon regard, suppliant, se pose enfin sur elle. Je sais qu'elle a besoin de temps, mais à cet instant, après tout ça, alors que je ne saurais même pas dire à quand remonte la dernière fois que j'ai pu la sentir contre moi, tendrement, cette distance devenue trop visible me fait de plus en plus mal. Je veux simplement la prendre un instant dans mes bras. « Je jure que je ne te ferais pas de mal. S'il te plaît… »
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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyMer 24 Juin 2015 - 1:11

she may contain the urge to run away
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Le souci avec Joanne, c'est qu'elle ne remarquait que très rarement quand on cherchait à la draguer. Comme quand elle avait rencontré James. Elle avait cette sortie d'innocence, de naïveté, qui la laissait croire que certains hommes ne venaient lui parler que par sympathie et courtoisie. La jeune femme pensait comprendre ce qu'il voulait dire. Tant qu'il n'était pas en couple, il ne viendrait pas s'interposer si un autre homme viendrait vers elle, lui avouant son attirance. S'ils étaient ensemble, si elle se considérait à lui, il n'hésiterait pas une seule seconde. Un principe qu'elle pouvait comprendre. Mais dans la première situation, serait-il quand même jaloux, mais garderait son sentiment pour lui, ou ne ressentirait-il plus rien pour elle ? Joanne mourrait d'envie de lui poser cette question, mais elle craignait qu'il finisse par croire que c'était ce qu'elle voulait. Loin d'elle cette idée, elle ne se voyait clairement pas au bras d'un autre homme. Paradoxalement, elle s'était déjà dit plusieurs fois qu'elle ne méritait pas d'être accroché au sien, allez savoir pourquoi. Par ces propos, Joanne trouvait qu'il montrait son côté un peu gentleman, une certaine forme de galanterie. A chercher à protéger constamment à ce qui est à lui, à laisser chérir une personne qu'il apprécierait par un autre si elle ne voulait pas de lui. Au fond, elle trouvait ça beau. Des belles intentions. "Le plus grand des hasards a déjà fait son travail, en m'emmenant dans ce bar alors que je n'avais aucune raison d'être là, et m'a déjà fait rencontré ce quelqu'un." dit-elle à voix basse. Après une courte pause, elle ajouta. "Je n'ai pas vraiment envie de faire entrer un autre homme dans ma vie." Du moins, pas autant que Jamie, qui avait accès à chacune de ses sphères. La constante attirance qu'elle avait pour lui, et qui ne s'amenuisait pas, restait un grand mystère pour lui. Au point de la rendre bornée : c'était lui, ou personne d'autre. Jamie ne put s'empêcher de répéter la durée attendue avant que Joanne n'emménage avec son ex. Il ne cacha pas que cela lui semblait être une éternité. "Je n'ai jamais dit que c'était ce que l'on devait attendre. Je te l'ai dit, c'est la seule durée de référence que j'ai." Ils n'avaient pas à la respecter à la lettre. "Et ce n'était pas deux années où nous ne nous voyions, nous allions chez l'un et chez l'autre de temps en temps. Jusqu'à ce que l'on pouvait financièrement vivre ensemble. Nous n'étions pas seuls, chacun dans son coin." Etrange chose que de reparler de son ex-mari, mais elle ne voulait pas le voir désespérer. Quelque chose lui disait que si tout se passait bien dans les temps à venir, ça ne ferait l'affaire que de quelques mois. Puisque bien évidemment, dans leur couple, les questions d'argent ne se posaient pas vraiment. Une donnée en moins à se soucier. "Je ne pense pas que nous parviendrons à tenir tout ce temps." reconnut-elle d'un simple sourire. Ce dernier s'effaça lorsqu'ils parlaient de Reever. Jamie avait vu juste, lorsqu'il disait penser qu'il ne chercherait même pas à comprendre leur relation. C'était d'une tristesse, d'être aussi fermé. Elle était surprise qu'il finisse par prendre sa défense, misant tout cela sur l'amour fraternel, pur et dur. Joanne n'en était pas si convaincue que ça. "S'il m'aimait vraiment beaucoup, il aurait au moins fait l'effort d'essayer de te connaître." répliqua-t-elle aussitôt. Sa voix était mêlée à des larmes qui montaient peu à peu. Bien sûr que oui, elle lui en voulait. "Et forcément, je suis la plus jeune des soeurs, donc forcément, celle qui n'a pas conscience de ses choix. Il se sent toujours obligé de rectifier le tir." Sauf que là, dix longues années venaient de s'écouler. Dix ans où il n'était pas là, et il espérait retrouver sa place en un claquement de doigt. Joanne savait que Jamie attachait énormément d'importance à l'amour fraternel, vu l'adoration qu'il avait pour Oliver. "Qu'est-ce que ce sera alors le jour où il ne m'aimera plus." souffla-t-elle tristement. Joanne savait qu'elle demandait beaucoup à Jamie d'exprimer ses pensées. Le fait qu'elle ait employé la troisième personne lui facilitait un peu la tâche, la transférer sur elle lui permettait d'avoir un regard plus ouvert sur ses sentiments, ses émotions. La jeune femme venait de lui demandait la lune, et avec tous ses efforts, il finit par la lui donner. Elle avait chacune de ses paroles. Elle savait égoïstement qu'elle avait pris une grande part de sa vie, mais pas au point qu'il ait construit son monde autour d'elle. Il reconnaissait ses erreurs et ses gestes, qu'il se devait de les accepter et de se montrer patient. Jamie semblait être tellement perdu sans elle, complètement déboussolé dans un monde où il ne se plaisait pas toujours. Si seulement Reever était prêt à entendre tout cela, peut-être qu'il comprendrait. "Bien sûr que si, j'ai besoin de toi." lui dit-elle aussitôt, en le regardant timidement.Il disait clairement qu'il ne voulait qu'elle, qu'il voulait son monde de retour près de lui, pour y vivre en toute sérénité. Joanne avait vu que ses yeux brillaient d'émotions, elle aurait juré avoir vu des larmes qui les bordaient, avant de les dissimuler quelque part. Le fait que son regard la fixe enfin -cela lui semblait une éternité, depuis la dernière fois-, Joanne en était toute troublée. Elle en avait presque oublié à quel point elle aimait ses yeux, à quel point ils arrivaient à prendre possession d'elle. Jamie ne demandait qu'un peu d'affection et de chaleur, la prendre dans ses bras. Le coeur de Joanne se serrait dans sa poitrine, ne sachant que répondre, que dire. Il y avait toujours une appréhension de ses gestes, que ceux-ci ne soient trop brusques, trop violents, trop rapides. Mais ses yeux suppliant la firent céder. "Tu...tu... Tu veux bien aussi m'embrasser ?" demanda-t-elle, submergée par une vague d'émotions qui firent remonter des larmes à bercer ses iris bleus.

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Message(#)joamie + she may contain the urge to run away EmptyMer 24 Juin 2015 - 2:15

Je prends l'avoeu de Joanne admettant qu'elle ne souhaite pas particulièrement se trouver un nouveau compagnon pour la réponse à ma question initiale, soit une autorisation à pouvoir éprouver une jalousie légitime. Elle n'est pas mienne pour autant. Mais au moins, je pourrais librement faire en sorte qu'elle ne soit à personne d'autre. C'est une idée qui apporte son lot de réconfort en soi. D'avoir encore cette sorte d'exclusivité sur Joanne, et que celle-ci ne soit pas complètement remise en question. Sinon, je me serais retrouvé à devoir tout recommencer depuis le plus bas de l'échelle. Devoir attendre pour espérer la retrouver à mes côtés, à la maison, est déjà bien assez pénible. Certes, la jeune femme n'a jamais dit que nous devions attendre deux ans nous aussi avant de nos retrouver sous le même toit. Mais cette comparaison implique quand même une attente relativement longue, et la patience n'est pas mon trait de caractère principal. Je parviens à me laisser quelque peu rassurer lorsque Joanne admet qu'elle ne pense pas que nous pourrions tenir autant de temps. Je secoue vivement la tête en signe d'approbation, exagérant le mouvement pour dédramatiser la chose, plaisanter un peu. Tout ce que je souhaite, c'est que cette période de séparation physique dure aussi peu longtemps que possible. Passer de sa présence tous les sois à une fréquence bien plus rare est toujours terriblement difficile à avaler. Je ne veux même pas m'imaginer cette affreuse sensation de vide lorsque je trouverais mon lit ce soir, froid et seul. Lorsque je me réveillerai sans elle à mes côtés. Les premiers jours seront les plus durs à n'en pas douter. Peut-être que la peine s'amenuisera avec le temps. Dans deux semaines, je me serais à nouveau habitué à pouvoir prendre toute la couette. Honnêtement, je préférerais ne jamais avoir à m'y habituer. Mais je n'ai pas le choix. C'est le châtiment que je dois accepter. Une chose m'effraie, c'est l'influence de Reever sur Joanne. Si elle venait à lui parler de l'incident de l'hôpital, je ne donne pas cher de ma peau. Ni de notre couple. Pouvant m'avancer en bon expert du pouvoir de l'amour fraternel, je pense qu'il y a des chances qui parvienne à la convaincre de laisser tomber pareil amour malsain. C'est égoïste, mais je me mets à espérer de tout coeur qu'elle ne lui en parle jamais. Qu'elle le laisse en dehors de notre histoire. Il y semble complètement réfractaire, pas besoin d'enfoncer le clou. « Ca n'existe pas. Le jour où on cesse d'aimer sa fratrie. Il t'aimera toujours, et il voudra toujours trop te protéger. » dis-je en haussant les épaules. Je ne m'avance que sur ce que je sais. Du reste, je ne connais ni leur passif, ni leur relation. De ce que j'ai compris, Joanne s'est toujours sentie étouffée par un frère et une sœur qui la voyaient comme une poupée. Avec une personne comme moi dans sa vie, je doute que cette habitude prenne fin de si tôt. Mais l'une de mes résolutions consiste à changer tout cela. Que ni elle, ni personne ne puisse avoir peur qu'elle soit avec moi. Réparer ce qui cloche chez moi. Trouver le bouton qui désactive la colère. Je ne sais pas pourquoi je ressens comme une urgence. La menace d'être remplacé bien plus rapidement que ce que je pourrais croire, me poussant à vouloir aller vite. Mais je sais bien que je ne peux pas décider de guérir plus vite que ce que mon traitement permettra. Et cette idée m'exaspère. La jeune femme dit avoir besoin de moi, malgré mes paroles. Je souris tristement, voulant plus que tout y croire. Lorsque je pose enfin mon regard sur elle, retrouvant la clarté de ses magnifiques iris bleus, c'est pour lui demander d'accepter ne serais-ce qu'un geste de ma part. Je ne voulais pas tomber aussi bas que la supplication, mais tout mon être s'était mis à hurler son manque, me sautant à la gorge pour me pousser à réclamer ne serais-ce que quelques secondes de tendresse. Je plisse les yeux lorsqu'elle me demande de l'embrasser, surpris et persuadé d'avoir mal compris. Mais son regard traduit la même émotion que sa voix. Je ne réponds pas, je me contente de me lever pour aller m'installer de l'autre côté de Joanne et m'asseoir à sa gauche. Sans plus aucune distance entre nous. Timidement, je passe un bras autour de ses épaules et y dépose ma main délicatement, comme si le moindre contact pouvait la briser. Mon autre bras passe autour de sa taille, toujours avec la même lenteur dans le geste, la même hésitation. La même application, la même peur. Je la serre d'abord ainsi contre moi, sentant mon coeur s'emballer, partir à toute vitesse lorsque je devine une douce chaleur émanant de son corps. Je peux sentir son parfum, yeux fermés. Tendrement, je serre un peu plus mon étreinte, caressant son épaule du bout du pouce. Je savoure chaque seconde passée ainsi, ne sachant pas dans combien de temps un tel moment se reproduira. Mon rythme cardiaque frappe sur mes tempes à un rythme effréné. J'ai l'impression d'exploser. J'aimerais la serrer encore plus fort pour combler tout le manque, mais je prend garde à la mesure de chacun de mes gestes afin de ne pas me faire craindre. Je dépose un baiser sur son front, cette petite marque d'affection devenue une signature. Aussi court soit-il, il me permet de sentir directement sa peau, en retrouver la douceur. L'embrasser. Bizarrement, l'idée me semble folle de la part de quelqu'un qui veut garder ses distances, qui ne se sent pas en sécurité. Je passe de longues minutes à scruter son visage, me demandant si je dois accepter cette demande ou non. Bien sûr, je suis trop faible pour refuser. Seconde après seconde, mon visage est irrémédiablement attiré par le sien. Au bord de ses lèvres, les frôlant doucement, je m'arrête pour sentir son souffle sur ma peau. C'est avec la plus grande des délicatesses et non sans un certain sentiment de honte, de ne pas le mériter, que j'y appose enfin les miennes une première fois. Timide, léger, c'est un baiser qui demande pardon. Le second, plus long, plus langoureux, est un je t'aime muet.
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