| Like a shadow - Adèle&Jordan |
| | (#)Dim 22 Déc 2019 - 21:43 | |
| Un passage dans le coin parce que t’as eu besoin de rassembler tes pensées et y’a qu’ici que t’arrives à le faire rapidement. En lui parlant à elle. Elle qui est sous terre mais qui est là quand même. Faudra que je regarde la vitesse de décomposition d’un corps. Parce que ouais, t’es réaliste. Tu sais très bien que ce n’est plus ta Rosa là dessous. C’est ce qu’il reste d’elle. Son enveloppe. Mais il n’en reste pas que c’est elle quand même. C’est compliqué, mais c’est clair en même temps dans ta tête. Tu crois pas en Dieu malgré que ta belle famille soit des plus catholique. Tu sais que Maria, la mère de Rosa, n’est plus trop sûre de sa foi depuis ce qu’il s’est passé. Vous n’avez pas trouvé de raison pour laquelle Dieu aurait fait ça à votre Rosa. Ca n’a pas de sens. La vie est putain d’injuste et Dieu n’existe pas. C’est ça ta version. Ton ressenti. Y’a pas de Dieu ou alors c’est un vrai fils de pute de vous avoir fait subir ça quand la famille Mendez est une des plus généreux et simple qu’il existe. La vie est tellement injuste. C’est une phrase que tu te répètes depuis tellement d’années. Rien de plus injuste que la vie raccourcit de Rosa. Alors tu vis la tienne pour deux. Tu profites à fond de tout ce qu’elle a jamais pu faire. Tout ce qu’elle pourra plus jamais faire.
Tu t’es fait un long monologue, debout devant sa pierre tombale. La seule raison pour laquelle tu t’assois pas par terre c’est que t’as la bougeotte là tout de suite. Ce flot de parole t’a fait du bien. T’as même noté des phrases au passage. Des jolies phrases qui sont sorti de ta tête que tu vas sûrement utiliser dans une futur chanson. Et puis tu restes là. Dans tes pensées. Tes yeux qui s’accrochent aux branches de l’arbre immense non loin. Y’a du vent et avec le soleil juste derrière ça fait beau. C’est calme. Tout ça te plaît bien. Te fait du bien. T’es apaisé. C’est l’été même si c’est jamais vraiment l’hiver ici, pas comme à Londres ou New York.Melbourne c’est très froid aussi. Alors t’es en short t-shirt parce que t’aimes être relax et qu’il fait vraiment très chaud. Tes très nombreux tatouages à la vue de tous. T’as aussi une casquette sur la tête. Tu continues de parler à Rosa mais dans ta tête. Tu as envie de laisser le silence de l’endroit régner parce que c’est beau. Tes yeux se ferment. T’es limite en train de méditer. Jusqu’à ce que des bruits de pas se font entendre et que tu rouvres les yeux. Ton regard croisant celui d’une jeune fille.
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| | | | (#)Mer 1 Jan 2020 - 23:05 | |
| « like a shadow » jordan fisher & adèle shephard
Elle ne sait pas vraiment ce qui l’a poussée aujourd’hui plus qu’un autre jour à venir ici, et pourtant quand Adèle passe la grande barrière du cimetière, cet immense portail qui grince à chaque ouverture, elle se sent mal. Elle n’a pas l’habitude de venir ici, c’est idiot parce que ça fait des années qu’ils sont là, qu’ils reposent en paix comme certains le disent. Mais la vérité c’est qu’elle n’est jamais parvenue réellement à faire son deuil, elle n’en parle jamais de cet accident, pas même à ses deux frères. Encore moins à ses deux frères, elle préfère rester silencieuse faire comme si tout est normal, que rien ne peut totalement l’atteindre. Sa mère était sa confidente, un rayon de soleil dans sa vie, toujours le mot pour rire, pour détendre l’atmosphère, pour la seule nana de la famille. Mais fatiguée de se battre en vain contre l’invisible, et si elle laissait la maladie gagner du terrain ? Et si pour une fois, elle arrêter de se battre inutilement ? Sa mère était la seule à pouvoir la comprendre sans la juger, la seule en qui elle aimait se confier, de tout et de rien, et surtout de rien. Sa mort c’est un énorme trou béant dans sa poitrine et Adèle ne parvient pas à se relever totalement, à tourner le dos, à faire comme si elle n’avait jamais existé, ou comme si ça ne l’atteignait pas. Bien sûr qu’elle est touchée plus que quiconque, et ses jambes qui connaissent par cœur l’emplacement de cette tombe, son cerveau refuse de voir les choses en face. Son palpitant qui s’accélère sans trouver le remède pour ralentir la cadence, Adèle sent cette larme qui s’échappe de ses yeux sans qu’elle ne puisse rien contrôler, comme si c’était le seul fardeau de sa vie actuelle. Mais cette vérité est différente parce qu’aujourd’hui plus que jamais, elle est seule, meurtrie, prise dans son propre piège et elle n’est pas certaine de savoir si elle voulait continuer de se battre. Se battre contre quelqu’un, contre quelque chose de visible, qu’on peut toucher, effleurer c’est une chose. Se battre contre le cancer ça en est une autre et c’est peut-être le jour de trop, le jour où elle a envie que tout bascule, qu’importe sa destinée. Les dés sont déjà lancés, les cartes déjà distribuées. Levi serait pas content si il apprenait ça, ses frères non plus, probablement que Lily lui tirerait les oreilles, et personne de son entourage ne savent réellement ce par quoi elle a traversé ses derniers mois, ses dernières années. Arrivant devant la tombe, où reposent ses deux parents, à jamais, son genou tombe à terre, et Adèle refuse de relever ce regard comme si la douleur est trop importante, trop intense. Elle n’ose rien dire comme si elle était redevenue cet enfant de quatorze ans à qui on viendrait de nouveau dire qu’elle ne reverrait plus ses parents, que cette mère ne serait présente plus que dans son cœur et dans son esprit. Les minutes défilent et le cimetière est presque désert, elle ne fait même pas attention à ce qui se passe autour d’elle, si il y a d’autres personnes. Dans un moment brusque, elle se relève et se met à courir pour remonter l’allée. Le plus vite possible, le plus loin possible tant la douleur l’empêche de réellement songer, d’avoir les idées claires. Elle percute une personne sans y avoir accrocher son regard plus que ça, surprise, ça l’arrête instantanément dans son envolé. Elle relève son visage, « Je… » Confuse, les mots se perdent dans cet atmosphère morbide, qu’elle déteste tant, entièrement submergée par cet envie de disparaître illico de cet environnement qui l’oppresse. « Je suis navrée, je ne vous avez pas vu. » Qu’elle avoue finalement, avant de porter son regard sur cet homme devant elle, peut-être autant perdu qu’elle, autant triste. Son visage qui ne peut s’empêcher de se tourner en direction de l’écriteau, de cette pierre tombale, presque malsaine attitude que de vouloir savoir pourquoi l’autre est là. Et elle y observe un nom de femme. Rosa, elle avale difficilement sa salive, une sœur, une cousine, une amie… Une petite amie ? Sa curiosité l’emmène à se poser la question, et parce qu’il est plus facile d’oublier ses soucis en se plongeant dans celles d’inconnus… |
| | | | (#)Sam 4 Jan 2020 - 11:33 | |
| Tu l’as d’abord entendu, puis vu, mais elle était si proche que t’as rien pu faire pour empêcher la collision. « Je… » Elle est carrément désorienté. Tu sais pas si c’est à cause de la surprise du choc ou autre chose. Les deux. Si elle est dans un cimetière tu sais très bien pourquoi. Et c’est jamais quelque chose de facile. « Je suis navrée, je ne vous avais pas vu. » Tu captes bien qu’elle regarde partout sauf toi.
« C’est rien. »
T’as été à sa place il fut un temps. Ca arrive encore parfois. Le cimetière et cette pierre tombale qui sont comme ton refuge. Ses yeux trouvent les tiens avant de se détourner vers la tombe de Rosa. Tu fais de même, retournant dans tes pensées, tes souvenirs, toutes ces choses que tu voudrais tellement que Rosa puisse entendre de ses deux oreilles. Elle m’entend. Tu voudrais tellement qu’elle te réponde. Elle répond. Et tu captes bien que la meuf qui a débarqué est toujours là.
« Ma personne préférée au monde. »
Parce que vous êtes tous les deux les yeux rivés sur Rosa, fallait que tu dises ça. Tu parles de Rosa énormément avec tes proches. Pas tant que ça sinon. Si. Là, dans un cimetière, devant sa tombe, c’est juste normal que tu la mentionnes. Elle est la raison de ta venue. Elle me manque… Tous les jours. Tu sais que tu trouveras jamais quelqu’un avec qui ce sera si fort, si simple, si parfait. Ca fait presque dix ans qu’elle n’est plus dans le tableau et toujours personne qui arrive à te faire ressentir le dixième de ce qu’il y avait entre vous. Et t’es là comme un con à rien dire de plus qu’à regarder son nom et ces dates sur la pierre tombale. Rosa Mendez 1991 – 2018.
Dernière édition par Jordan Fisher le Sam 18 Jan 2020 - 12:49, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 14 Jan 2020 - 22:48 | |
| « like a shadow » jordan fisher & adèle shephard
Adèle est perdue dans cet endroit, ce n’est pas un lieu reposant comme peuvent le dire certaines personnes, le cimetière c’est un endroit où elle est à l’étroit. Elle cherche en vain des explications qu’elle n’a encore pas pu trouver, et il lui est arrivé de venir chercher des explications face à leurs tombes, comme si une réponse de leur part était possible. Comme si au fond d’elle, elle y croyait. En cette vie après la mort. Elle serre les poings et alors qu’elle n’ose relever son visage vers ses noms inscrits, de peur de les décevoir. Avec sa maladie elle se pose tant de questions, et se surprend à faire des choses qu’elle n’aurait jamais faites de son vivant. Elle n’ose pas non plus avouer à haute voix cette douleur qui la transperce quand elle revoit sa meilleure amie, son ancienne meilleure amie Lucia, partie du jour au lendemain et sans nouvelle. Mais Adèle ne parvient pas totalement à lui pardonner cet abandon, et si autrefois sa mère était sa seconde confidente – après Lucia, il n’en demeure pas loin qu’elle pourrait la juger, de là-haut… Alors elle fît un pas en arrière, puis un second, troublée, et prise de rancœur, elle leur tourne le dos à présent et se met à courir aussi vite, aussi loin qu’elle peut. Les larmes qui coulent le long de sa joue, la petite Shephard n’y fait même pas gaffe, l’important c’est de ne plus sentir ce cœur vide, ce trou béant dans sa poitrine, cette folle envie de ne plus être là, à présent. Comme si dans le fond elle ne parviendra jamais à retrouver la paix, depuis la mort de ses parents. La petite fille chérie, celle à qui on donne tous les privilèges sans se soucier des autres membres de la famille. « C’est rien. » Dans son élan, elle rencontre de plein fouet un homme, qui tente en vain de s’échapper de cette collision mais n’y parvient pas. Et tête baissée, Addie est tout autant surprise que perdue. Machinalement, elle tourne la tête vers la pierre tombale et y découvre un nom de femme. « Ma personne préférée au monde. » Un sourire à peine visible se pointe au coin de ses lèvres, et cette question qui lui brûle les ailes, parce qu’il est parfois plus facile de s’occuper des problèmes des autres que des siens, Adèle est du genre à fuir les siens, à ne pas vouloir les affronter directement, contournant mieux que personne. « C’est votre sœur ? » Qu’elle demande, non sans quitter ce nom, et cette date, elle était à peine plus âgée qu’elle, mais comme c’est déplacée cette question et elle s’en rend compte. Trop tard mais elle s’en rend compte, « désolée… Je n’voulais pas… » Pas quoi ? Paraître opportuniste ? Sans doute, sa phrase se meurt sans qu’elle ne puisse réellement finir sa phrase, s’il n’avait pas envie de répondre, il n’aura qu’à faire comme si elle n’avait rien dis. « C’est pas un lieu où on aime aller… » Visiblement, et à en voir leur deux têtes, et les larmes séchés sur son visage d’ange. |
| | | | (#)Sam 18 Jan 2020 - 13:06 | |
| Un silence s’installe mais tu t’attends pas à ce qu’elle dise quoi que ce soit après ce commentaire que t’as fait sur Rosa qui est sous vos yeux. T’as appris depuis longtemps que parfois y’a vraiment rien à dire. Juste à être là. Rien à faire. Juste acte de présence. Tu sens qu’elle reste près de toi parce qu’elle a besoin de penser à autre chose que la raison de sa venue. « C’est votre sœur ? » Tu fais non de la tête mais tu sais pas si elle te voit puisque tu ne la regardes pas non plus. « désolée… Je n’voulais pas… » Tu tournes la tête vers elle en entendant l’émotion dans sa voix.
« Y’a rien de mal. »
C’est toi qui a parlé de Rosa en premier en plus. Tu peux pas lui en vouloir d’être curieuse et poser des questions. La vérité c’est que parler d’elle c’est la chose que tu préfères au monde. Si tu peux donner un peu de l’histoire de Rosa à un parfait inconnu, c’est comme si elle était toujours dans le coin d’une certaine manière. Des nouvelles personnes la découvre et c’est étrangement un bon feeling pour toi. Faire perdurer sa mémoire parmi les vivants. « C’est pas un lieu où on aime aller… »
« Ca dépend. »
Pas toujours c’est vrai. T’as tellement un grand coeur et tu vois bien la détresse dans ses yeux, t’aurais envie de la prendre contre toi mais nope. Ca se fait pas. C’est une inconnue. Tu retournes les yeux vers la tombe te disant que vu son état à cette demoiselle, elle doit pas forcément avoir envie d’être observé. Un nouveau silence se forme. T’es pas dérangé du tout. T’es dans tes pensées plus qu’autre chose. Et tu mets fin au mystère que t’as lancé sans le vouloir, mais qu’elle avait l’air de demander à élucider.
« C’est ma femme. »
Tu joues avec ton alliance du coup. Tu ne l’enlèveras pour rien au monde. Elle l’a choisit. Elle te l’a glissé au doigt. Elle a décidé de l’inscription à l’intérieur. Un de tes biens les plus précieux.
« Accident de voiture. Coma. Mort. »
Un résumé succinct mais tout à fait pertinent. C’est pas que t’as pas d’émotions à sortir ça normalement. C’est que tu es en paix avec toi même, ton histoire, son histoire à elle aussi. T’as eu le temps de t’en remettre. Elle t’a sauvé dans toute ce drame. C’est aussi triste que beau. Tu lui dois tout.
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| | | | (#)Dim 19 Jan 2020 - 16:22 | |
| « like a shadow » jordan fisher & adèle shephard
Elle n’comprend pas ce besoin de venir dans cet endroit et pourtant, elle faisait partie de ses personnes contradictoires. Qui viennent ici pour retrouver un réconfort, mais dans le fond, elle a peur Adèle, de craquer littéralement. Elle n’est pas aussi forte qu’elle le prétend, pas assez solide comme son aîné. Elle ne tient pas le coup face à ses émotions qui la submergent. Trop souvent. Elle tente de lever le menton, d’être droite et forte, d’être cette épaule sur laquelle son petit frère peut poser sa tête quand il doute, mais elle n’y parvient plus. Plus alors que la seule femme importante dans sa vie, sa mère ne fait plus partie de ce monde. Et même si on lui répète inlassablement qu’elle s’rait fière d’elle, Adèle aurait besoin de bien plus. Juste de la retrouver quelques minutes, de pouvoir l’observer de loin comme avant, quand elle lui faisait des gâteaux. Ou qu’elle s’inquiétait parce que la jeune fille passait tout son temps dehors à courir, sauter, à faire du sport. « Y’a rien de mal. » qu’il dit l’homme, la sortant de ses pensées tandis qu’elle fixait déjà la tombe. Et ses inscriptions dans le marbre. Et c’était franchement dur pour elle, même si elle n’connaissait pas ses gens. Parce qu’Adèle à de l’empathie, peut-être un peu trop et qu’elle ressent les émotions des gens, parfois. Surtout quand elle le vit elle-même. Elle a ce regard fuyant, sauvage, peureux aussi. « Ca dépend » Elle tourne son visage vers lui, tant de questions la submergent, mais une seule retient son attention plus que les autres, « vous… Vous avez réussi à aimer cet endroit ? » Dix ans qu’ils sont morts, dix ans qu’elle fuie cet endroit. Dix ans qu’elle essaye de trouver cette force de pardonner, et de continuer à vivre sans eux. Et heureusement qu’elle a eu les parents de sa meilleure amie pour l’aider à avancer, et pourtant les tombes pas loin de celle où repose Rosa, reste pour Adèle un choc terrible. Un choc que les trois enfants n’arrivent pas vraiment à surmonter. Elle ne lui jette pas la pierre, au contraire, elle l’envie certainement, et peut-être qu’un jour elle finira comme lui, à ne pas avoir de regret. « C’est ma femme. » Elle fuie à cet instant même son regard alors qu’il en fait de même, jouant avec ses doigts, elle ignore que demeure encore sa bague de mariage, parce qu’elle n’est pas du genre à fixer les gens, elle préfère la réserve Adèle, toujours dans ce moment. « Accident de voiture. Coma. Mort. » Que dire, les mots lui manquent. Ça lui fait mal à Adèle de constater qu’une nouvelle fois, les voitures gagnent sur des vies humaines. Celles de ses parents. Celle de cette femme qu’Adèle regarde. Et probablement la vie de d’autres personnes qu’elle ignorait l’existence. « Je suis désolée, je dois tout vous faire remonter à la surface. » Ce qu’elle pense dans sa tête est dit tout haut avec miss Shephard, parfois même elle devrait apprendre à ne pas poser tant de questions, ça lui éviterait d’être si mal à l’aise. Mais c’est plus fort qu’elle. « Vous êtes courageux… » Qu’elle souffle, doucement, parce qu’elle le pense et qu’elle, le courage d’affronter leur mort ça lui manque. |
| | | | (#)Lun 20 Jan 2020 - 13:45 | |
| T’es encore en train de penser à sa question. A faire le point dans ta tête sur si tu aimes ou non venir ici depuis deux ans. Tu n’entends pas réellement sa question. « vous… Vous avez réussi à aimer cet endroit ? » Tu viens assez régulièrement et généralement ton passage règle pas mal de questionnement que tu peux avoir sur le moment. Mieux qu’une séance de psy. « Je suis désolée, je dois tout vous faire remonter à la surface. » T’es surpris par sa phrase parce que c’est pas du tout le cas. Quoi qu’il arrive tu penses à ce qu’il s’est passé absolument tous les jours depuis 10 ans. C’est pas le dire à voix haute qui change quoi que ce soit. Maintenant t’as bien fermé la page Rosa. Elle n’est plus en limbo dans le coma. Elle est partie. Et y’a rien que tu puisses faire à part l’accepter et avancer dans la vie que tu as encore de ton côté. Tu as arrêté depuis longtemps à te tourmenter avec des « si ».
« Nan nan. Je m’y suis fait. »
Y’a vraiment aucun soucis et tu la regardes pour qu’elle puisse voir dans ton langage corporel et tes yeux que tout va bien. Que t’as eu le temps de travailler sur tout ça. « Vous êtes courageux… »
« Je sais pas si c’est du courage. »
Tu sais pas non plus si y’a besoin d’entrer dans les détails mais peut être que si. Peut être qu’elle a besoin d’entendre ça. Peut être qu’elle veut juste se changer les idées et t’es une bonne distraction. Peut être que c’est tout frais pour elle aussi. Tu sais pas. T’as aucune idée.
« C’est juste… C’est la vie. La vie est injuste et une fois qu’on a accepté ça… Qu’on peut rien changer, on a comme ce gros poids sur les épaules... cette compression dans la poitrine qui s’envole. »
La mort est tellement une partie de toi depuis ta naissance, toute ta vie t’as toujours pensé à la mort autant que la vie. L’absence de ta mère a été ce rappel permanent. Et puis t’as eu d’autres évènements tragiques, des potes, des gens de ton entourage, et puis Rosa. La seule personne pour qui tu aurais donné ton âme pour qu’il ne lui arrive rien. Tu pourrais encore parler beaucoup de ton travail sur ton deuil, de Rosa, mais tu sais pas si elle a envie de t’entendre alors tu retournes dans ton silence, les yeux de nouveau sur l’inscription de la pierre tombale.
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| | | | (#)Dim 26 Jan 2020 - 19:08 | |
| « like a shadow » jordan fisher & adèle shephard
C’est la phase la plus douloureuse dans la mort des gens qui nous sont proches, et Adèle est bien consciente qu’avec des si, on peut refaire le monde. Ses parents sont morts, mais si ils n’avaient pas pris la voiture ce jour-là, elle pourrait peut-être encore en train de faire les magasins avec sa mère et faire les yeux doux à son père pour qu’il lui achète son dernier cadeau en vue. Bien qu’elle ne soit pas une nana dépensière, ou à cheval sur l’argent, elle a toujours été très coquette et adore faire des achats compulsifs que ce soit sur les vêtements ou sur le maquillage. Ce dernier lui passait le moindre de ses caprices – et heureusement qu’elle n’en jouait pas trop, gardant cette complicité avec ses frère comme quelque chose de précieuse. Elle observe cette tombe face à elle, celles de ses parents pas loin de cet endroit et bizarrement elle ne ressentait plus ce besoin de vouloir partir, à présent. « Nan nan. Je m’y suis fait. » A présent, la voix de Jordan la rassurait un peu. Sa présence aussi, et la jeune femme ne cherchait plus à fuir cet endroit. Ce lieu qui lui rappelle trop de souvenir, encore loin d’être un moment agréable. Elle hausse les épaules, se demandant vraiment comment on peut se faire à la mort d’un proche ? Comment on y parvient, et elle tente maladroitement de l’humour, qui ne la fait même pas rire. « Faudra me donner votre recette alors… » Elle est sincère Adèle, sûrement trop, et ça se voit ce malaise qui se lit sur son visage. Et quand elle parle de courage, il cherche à se dédouaner du terme, mais finalement sait-elle vraiment quelque chose du courage ? « Je sais pas si c’est du courage. » Elle ne le regarde même pas, manquant de courage pour affronter en face la mort. Elle n’a que vingt-quatre ans. Elle est si jeune, et déjà malade. Très certainement que ce mot elle le connaît mieux que personne, et en même temps elle a l’impression de n’être qu’une frêle et fragile petite fille devant cet homme. Perdre le seul et unique amour de sa vie, ça doit être encore plus horrible. « Moi je pense que si… » Elle insiste, pour qu’il prenne ça comme un compliment, sans doute, sans pour autant tourner son visage vers lui. « C’est juste… C’est la vie. La vie est injuste et une fois qu’on a accepté ça… Qu’on peut rien changer, on a comme ce gros poids sur les épaules... cette compression dans la poitrine qui s’envole. » Elle ne le dira jamais vraiment, mais oui sans aucun doute qu’elle a besoin de ce réconfort, si soudain, si imprévu. Avec cet inconnu, elle qui n’aime pas spécialement se confier. Elle qui a peur de montrer cette fragilité. Qui crève pourtant les yeux. « Vous avez sûrement raison… Le silence fait face à la jeune Shephard, avant de poursuivre dans un souffle. Je ne suis pas encore prête… » Prête à affronter tout ça. Elle n’sait même pas pourquoi elle est là. Mais une chose est évidente, elle ne semble pas prête à retourner face à cette tombe. Parce que tout demeure encore flou pour elle, peut-être parce qu’elle est bien plus fragile qu’elle laisse le montrer. Elle doute qu’un jour elle pourra affronter cette vérité. Il y a peut-être tout simplement des personnes qui ne peuvent pas. |
| | | | (#)Mer 29 Jan 2020 - 19:07 | |
| « Faudra me donner votre recette alors… » T’es conscient que c’est pas la même chose pour tout le monde et tu ne vas pas commencer à lui faire un discours là-dessus. Elle doit déjà savoir tout ça. Si elle est en deuil, si elle vit mal tout les retournements de sa vie, t’espère qu’elle a fait un quelconque pas vers la direction trouver de l’aide. Des réponses. Des témoignages. T’es pas courageux, t’as juste eu le temps de faire tout le travail que tu avais besoin de faire. « Moi je pense que si… » Elle insiste là-dessus et tu lui expliques le plus simplement du monde comment tu vois les choses. Au cas où ça changerait quelque chose. Ca l’aiderait d’une façon ou d’une autre. « Vous avez sûrement raison… Apparemment t’as trouvé les bons mots. Je ne suis pas encore prête… » Tu laisses le silence vous envelopper un moment. Tu rassembles aussi tes pensées. Tu sais pas si c’est une bonne idée de rajouter quelque chose ou non sur le sujet. Mais elle est encore là. Elle doit avoir besoin de compagnie.
« Y’a pas de programme fixe. Tout le monde réagit différemment, en plus ou moins de temps, mais tu dois déjà savoir tout ça. »
T’as pas envie qu’elle pense que tu lui fais la leçon ou quoi. Tu détestais ça à l’époque. Qu’on te dise quoi faire, quoi penser. Tu en allais beaucoup de tes « fuck off » à tout bout de champ. Ca fait du bien de jurer. Toujours. Elle est toujours là.
« Tu veux… Partager avec un total inconnu ? »
L’hésitation dans ta voix parce que ce n’est pas la première fois que t’es dans cette situation à parler de deuil avec quelqu’un d’autre. Certains t’envoient bouler parce qu’ils sont vraiment pas prêt et d’autres accueille l’initiative à bras plus ou moins ouverts. Tu sais pas comment ça va être pour elle. Tout est possible. Tu la connais pas.
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| | | | (#)Jeu 6 Fév 2020 - 20:55 | |
| « like a shadow » jordan fisher & adèle shephard
Elle semble si jeune Addie, si naïve aussi. Et pourtant elle sait qu’elle ne se remettra jamais vraiment de la mort de ses parents. Ils sont toujours là, dans son cœur, dans sa tête sans qu’elle ne puisse éloigner cette pensée. Elle aimerait pouvoir venir ici aussi souvent que nécessaire et réagir différemment. Comme un adulte le ferait. Alors pourquoi elle n’en est pas capable ? Pourquoi elle n’y parvient pas ? Est-ce qu’il y a un truc qui cloche chez elle ? Elle n’en sait rien mais tout semble se mêler dans sa tête, tout ne semble pas aussi limpide qu’elle le voudrait. Et puis il y a ce garçon encore présent à côté d’elle, qui reste par moment silencieux, et qui se confie légèrement sur cette perte douloureuse. Adèle ne sait pas vraiment ce que c’est de perdre l’amour de sa vie, elle ne l’a jamais vécu, et ne souhaite de toute évidence jamais le vivre. Elle ne serait pas assez solide pour ça, elle qui fonce tête baissée comme à chaque fois sans réaliser l’ampleur des problèmes. « Y’a pas de programme fixe. Tout le monde réagit différemment, en plus ou moins de temps, mais tu dois déjà savoir tout ça. » Qu’il avoue en fixant la tombe, elle en fait de même, elle hausse les épaules Adèle, qu’est-ce qu’elle peut bien comprendre à ça. Que sa manière de se comporter est normale ? Elle n’en sait rien, mais si elle n’est pas normale, c’est que c’est de famille parce que le sujet de cet accident est tabou pour ses deux autres frères aussi. Surtout le dernier. Ash. Elle aimerait pourtant pouvoir un jour venir avec eux ici, pour se remémorer cette enfance qu’ils ont eu avec leurs parents. « J’sais bien, mais le chemin est long. » Et Adèle n’est pas quelqu’un de très patiente pour souffrir. Elle ne tente rien pourtant pour arranger les choses, elle se laisse vivre concernant cette mort. Elle laisse le temps faire les choses mais réalise que même le temps ne suffit pas toujours. Il est silencieux, un long moment, Adèle ne saurait dire combien de temps exactement. « Tu veux… Partager avec un total inconnu ? » Ses yeux rivés sur la tombe de Rosa, elle fronce les sourcils à la proposition du jeune homme. Pourquoi ?! Pourquoi voudrait-il entendre une jeune pleurnicher sur son sort ? Comment ferait-il pour panser les blessures ? « Je… Je sais pas… J’ai jamais fait ça… » C’est idiot, mais c’est la stricte vérité. Elle ne sait même pas par où commencer, ni ce qu’elle doit dire, ou pas. Alors c’est succinct, rapide, trop peut-être. « Mes parents. Morts dans un accident de voiture. Une larme s’échappe de ses yeux, sans qu’elle ne puisse la stopper, mais pour autant si il ne la regarde pas, il ne pourra pas le voir, sa voix ne tremble pas. Elle parle comme si elle était détachée. Ca fait neuf ans. » Neuf ans qu’ils sont loin d’elles, et que ses frères se déchirent davantage, trois ans qu’ils ont coupés les ponts et qu’ils ne se sont plus recroisés. Pas même quand ils ont appris pour son cancer. Au fond d’elle elle leur en veut d’être si égoïste… Ses parents auraient trouvés le remède pour arranger les tensions. |
| | | | (#)Sam 8 Fév 2020 - 22:30 | |
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« J’sais bien, mais le chemin est long. » Tu hoches la tête. T’es tout à fait d’accord avec ça. C’est pas facile. Faut de la patience et de la persévérance. Faut s’aider. Faut s’entourer des bonnes personnes. C’est pas facile ça non plus. Tu penses faire parti des bonnes personnes pour sa situation. Tu penses pas la revoir après ce moment que vous passez là tous les deux. Pas de prénoms échangés. Juste des états d’âmes. Des bouts de vies. « Je… Je sais pas… J’ai jamais fait ça… » Ou pas. Elle est réticente. Tu comprends dans un sens mais t’as toujours été plus libre de parler à des inconnus. Tellement plus simple à ton goût. Elle n’a pas l’air complètement fermé c’est déjà un bon point. Tu ne dis rien. T’as l’impression qu’elle peut se laisser tente d’un moment à l’autre. « Mes parents. Morts dans un accident de voiture. Ok. Clairement du lourd. Clairement les voitures elles font grave chier. Pour ça tu conduis pas. T’as pas envie d’être coupable de prendre la vie de quelqu’un sur un moment d’inattention. Tu sais que trop bien ce que c’est de perdre quelqu’un sur la route. Tes yeux sont toujours sur la tombe que tu connais déjà par coeur sous tous les recoins mais dont tu te lasses jamais d’observer. C’est le dernier endroit où a jamais été le corps de Rosa. Le truc le plus fuck up de la terre c’est que vous êtes venu ici de son vivant. Pour voir l’endroit. Choisir la pierre. Tout. Tu la revois dans sa chaise roulante et son oxygène. Vous aviez galéré parce que le sol n’est pas égal partout. T’avais fini par la porter et la garder tout contre toi. Ca fait neuf ans. » La voix de la fille à côté de toi qui résonne de nouveau, te sortant de tes pensées remplie de Rosa. Comme souvent.
« Je suis désolé. »
La vérité c’est que tu sais pas quoi dire d’autre. T’as rien à dire non plus. C’est un bout de sa vie qu’elle vient de te partager. Libre à elle d’aller plus loin. Le silence vous reprend de nouveau. Puis tu te tournes vers elle.
« Tu veux qu’on aille sur leur tombe ? »
Peut être qu’elle a besoin de les voir mais seule c’est dur. Tu veux juste tenter de faire quelque chose qui peut l’aider sans faire grand chose non plus. Une présence. C’est tout ce qu’on a besoin parfois. Tu n'as pas peur d'utiliser les mots tels qu'ils sont même si certains n'osent pas. Une tombe est une tombe. Tu vas sur celle de ta mère depuis le plus jeune âge. Tu te sens bizarrement comme chez toi ici. T'es habitué. T'as pas mal de potes aussi enterré ici et là. C'est triste mais c'est la vie.
« Tu étais en train de partir ou d’arriver ? »
Parce que t’as aucune idée d’où se trouve la tombe de ses parents. Les deux réponses peuvent être vraies. Ce cimetière est grand.
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| | | | (#)Dim 16 Fév 2020 - 20:55 | |
| « like a shadow » jordan fisher & adèle shephard
Elle ne se serait jamais imaginée parler de ça avec un inconnu mais ça lui fait pas trop de mal. Elle n’a pas cette impression du moins. Elle regarde cette tombe sans réellement prendre conscience des choses. Sans réellement voir le mal dans cela. Elle n’en parle jamais, voir que rarement de leur mort, et c’est sans doute plus simple d’en parler avec cet inconnu qu’avec ses frères. Adèle évite soigneusement ce sujet de discorde. Il lui pose des questions, et si elle a un doute sur le possible bien que cela pourrait lui faire, elle finit par répondre, néanmoins. Un sourire au coin des lèvres, mais probablement pas très confiante malgré tout. Elle a ce côté attachante, ce côté que rien ne peut vraiment toucher, et en même temps que tout peut achever. On pourrait penser que parce qu’elle est jeune, elle ne peut pas avoir cette peur de les rejoindre. Mais ça hante son esprit depuis janvier 2019, depuis qu’elle a appris qu’un cancer la rongeait de l’intérieur. Elle est sous traitement et savoir que ses parents l’observent de là-haut, qu’ils pourraient être d’une certaine façon leur ange gardien, paraît si dérisoire. Son insouciance pourrait faire sourire, probablement. « Je suis désolé. » Qu’il dit, alors qu’elle détourne son regard sans même lui apporter plus d’importance que cela. C’est déjà assez douloureux pour elle, Adèle a l’habitude de garder les choses pour elle, surtout ceux qui la blesse avec autant de certitude et de faciliter. Elle n’a pas pour habitude de se laisser attendrir ainsi. Pas dans un lieu comme celui-là du moins. Elle reste silencieuse tandis qu’il reprend, venant interrompre le silence, et ça ne la dérange pas qu’il parle, qu’il se confie, qu’il cherche à comprendre. Il lui serait ptètre d’une aide précieuse. « Tu veux qu’on aille sur leur tombe ? » Elle hésite, mais finit par vouloir faire sortir un son de sa bouche. « Je… » Non, et puis c’est trop difficile, elle soupire prenant une longue respiration avant de répondre positivement à sa question. C’est plus facile ainsi. Il allait la trouver idiote d’hésiter ainsi, de pas vouloir voir les choses en face. Mais face à cette tombe, la jeune Addie perdait tous ses moyens. Comme si cette jeune adulte redevenait la gamine d’antan, à qui on avait annoncé leur mort. Leur accident de voiture, un traumatisme qu’elle ne cherche pas à travailler, préférant juste éviter soigneusement les voitures, et le sujet : permis de conduire. « Tu étais en train de partir ou d’arriver ? » Qu’il demande, avant qu’elle avoue, doucement, « les deux… » Il n’comprendrait sûrement pas et pourtant elle était la cette vérité. Elle venait d’arriver quand, prise d’un doute, et d’une larme elle se mit à courir dans le sens contraire. Comme si elle pressentait un truc. Finalement d’un signe de tête, elle montre le chemin à prendre, l’endroit d’où elle est venue tout à l’heure. Et ils commencent à partir lentement dans cette direction. « Je suis pas parvenue à rester plus de quelques secondes… » Qu’elle s’ose finalement à lui dire, en grimaçant légèrement. |
| | | | (#)Mar 18 Fév 2020 - 14:02 | |
| « Je… » Tu la prends de cours visiblement. Elle ne s’attendait pas à une telle proposition mais tu trouves que c’est la chose la plus naturelle qu’il soit puisque vous êtes dans un cimetière. Tu supposes qu’ils sont enterrés ici. « les deux… » Tu hoches la tête en l’entendant. Tu comprends. T’as été dans sa position tant de fois. Tu viens, tu sais pas si ça te fait plus de bien ou de mal alors après quelques pas tu repars et puis demi tour de nouveau. Et puis tu restes juste immobile sans faire vraiment gaffe à où tu te trouves. Le pire c’est quand tu laisses la musique te guider. Quand t’as une playlist en aléatoire et que la chanson qui se lance pile à ce moment précis est clairement en train de te dire vas-y. C’était sa ta présence pour toi. Les chansons qui t’encourageaient. Ou pas d’ailleurs. Tes guides. L’univers qui te parle au travers de tes playlists dotés d’un millier de chanson. C’est eux qui me parlent. Parce que tu restes convaincu avec la tonne de coïncidences dans ta vie liés à la musique, que rien de tout ça n’est un hasard. Beaucoup diront que c’est de la connerie et que c’est ta façon de gérer les morts dans ta vie et c’est sûrement la vérité. N’empêche que tu gères. Les émotions te gagnent toujours en fonction des chansons mais tu pleures moins facilement qu’avant. T’es rodé sur les chansons qui te serrent le cœur. A force de les écouter, tu t’habitues. La surprise n’est plus. Tu gères. Et tu sais pas si elle est en chemin pour elle aussi mais elle prend la direction qu’elle a indiqué. Tu marches avec elle après un dernier regard sur le nom parfait de Rosa Mendez. « Je suis pas parvenue à rester plus de quelques secondes… » Du coin de l’œil tu vois sa grimace et t’as tellement envie de passer ton bras autour de ses épaules pour la rassurer parce que tu sais ce que c’est. Mais t’es pas le gars le plus tactile de la terre et elle a sûrement pas envie d’avoir les pattes d’un inconnu sur elle. Tu laisses passer quelques secondes, rassemblant tes pensées, toujours en train de marcher à ses côtés.
« Ma mère est aussi enterrée ici. Quand j’étais petit mon père m’amenait une fois par an, pour le jour des morts. Je comprenais pas trop et puis une année j’ai plus voulu y aller. J’avais 8 ans je crois. J’ai piqué une crise à mon père une fois devant sa tombe parce que je pouvais juste pas. J’étais en colère contre ma mère. En colère de m’avoir laissé. »
Tu marques une brève pause.
« Et en même temps je m’en voulais. Comment je pouvais en vouloir à quelqu’un qui est mort ? Je me sentais horrible. Mais ouais… J’ai été en colère contre ma mère très longtemps. Je mettais pas les pieds près de sa tombe. Impossible. »
Tu partages un bout de ta vie même si elle a rien demandé.
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| | | | (#)Ven 21 Fév 2020 - 23:39 | |
| « like a shadow » jordan fisher & adèle shephard
Adèle n’est pas la personne qui parle le plus de ses sentiments, elle est effrayée, ce qu’elle ressent elle préfère les garder pour elle. Surtout depuis qu’elle a eu connaissance de son cancer, et pourtant, elle le dit si bien d’elle-même, elle n’est pas effrayée pour aller les rejoindre. Elle partira en paix parce qu’elle sait qu’on l’attend quelque part, dans le ciel. Tout le monde doit partir un jour, et si son heure arrive plus tôt qu’elle ne l’aurait pensé, elle ne chercherait pas à lutter. Elle n’aime pas y penser, parce qu’elle pense à ses frères, son cousin qu’elle ne reverra plus. A cet amour qu’elle n’aura jamais trouvé. Elle qui rêve secrètement de trouver le parfait amour. Celui qui saura la faire vibrer, la transporter au-delà du reste. Elle est peut-être là sa destinée. Un sujet de conversation qu’elle évite soigneusement, surtout avec ses proches, comme ses frères entre autre. Parce qu’ils ne comprennent pas. Parce qu’elle est si jeune. Parce qu’elle est censé avoir toute la vie encore devant elle. Elle marche en compagnie du jeune homme, en plein cœur du cimetière, faufilant ses yeux entre les tombes, à la recherche d’un sentiment encore inconnu, étranger. Comme si lui seul pourrait la comprendre. Comme si lui seul pourrait l’apaiser dans ce moment de déclin, de détresse. « Ma mère est aussi enterrée ici. Quand j’étais petit mon père m’amenait une fois par an, pour le jour des morts. Je comprenais pas trop et puis une année j’ai plus voulu y aller. J’avais 8 ans je crois. J’ai piqué une crise à mon père une fois devant sa tombe parce que je pouvais juste pas. J’étais en colère contre ma mère. En colère de m’avoir laissé. » A son grand désarroi, Adèle retrouva sans se tromper le chemin jusqu’à sa tombe, ne regardant même pas son emplacement, au loin. Elles s’amusent de ses deux mains, sa gorge nouée, elle lui sourit pourtant. Mal à l’aise et il peut la ressentir ce besoin de prendre le sens inverse. « Et en même temps je m’en voulais. Comment je pouvais en vouloir à quelqu’un qui est mort ? Je me sentais horrible. Mais ouais… J’ai été en colère contre ma mère très longtemps. Je mettais pas les pieds près de sa tombe. Impossible. » Elle lui sourit comme si elle cherchait à le rassurer. Alors qu’à présent c’est lui qui jouera ce rôle. Elle déglutit, elle a mal mais elle cherche à le cacher. Comme toujours, s’entourer de cette carapace. Carapace fissurée à la longue, fragile. Qui s’effriterait à peine avec un effleurement. « Je suis pas en colère, en tout cas pas contre elle, c’est la certitude qu’elle a, et elle ne comprend pas Adèle cette facilité déconcertante qu’elle a, pour se confier. Comme si à présent elle s’autorisait à échanger avec cet évènement douloureux. Mais je l’aimais, tellement. Elle est partie, ils sont partis, quand je venais d’avoir 14 ans. » Un sourire un peu forcé, crispé s’échappe de ses lèvres, alors qu’elle fourre ses mains dans ses poches comme si elle redevenait ce petit enfant craintive. Sa mère c’était sa meilleure amie, sa confidente. Tout pour elle. Et son père n’en parlons même pas, il a toujours défendu sa petite bec et ongle. Contre quiconque. « Depuis ma famille se déchire, mes frères ne s’adressent plus la parole… » Qu’elle parvient à dire avant de s’arrêter net alors que la tombe n’aura jamais été aussi proche en compagnie du jeune homme, ils se trouvent à cinq voir six tombes maximum. Et elle ne désire même pas les regarder en face comme si elle se rendait coupable de ne pas avoir été dans la même voiture qu’eux, ils étaient censés venir les récupérer à l’école, Ash et elle. Et ils ne sont jamais venus… |
| | | | (#)Lun 24 Fév 2020 - 14:37 | |
| Tu sais pas si elle t’écoute, elle a l’air concentré sur le chemin vers la ou les tombes. Tu sais pas s’ils sont enterrés ensemble ou non. Mais tu continues ton histoire. Aucune idée si ça sert à quelque chose ou pas. Et puis finalement elle se tourne vers toi et tu sais pas comment décrire son air. « Je suis pas en colère, Mais finalement tu as la réponse à ta question. Elle t’a écouté, elle n’a pas fait que t’entendre. Elle n’est pas en colère, elle a de la chance, parce que c’est dur de lâcher prise quand on peut pas parler du problème avec la personne concerné. C’est la même merde pour n’importe quelle problème qu’elle a l’air d’avoir. Jamais simple quand on a pas clôturer un chapitre de notre vie avec un défunt. Ca demande beaucoup de boulot sur soi. Mais je l’aimais, tellement. Elle est partie, ils sont partis, quand je venais d’avoir 14 ans. » Contre toute attente elle s’ouvre un peu plus sur le problème. Tu restes silencieux parce que t’as rien à commenter. C’est son histoire. Tu la regardes alors qu’elle raconte. Tu sais pas si ça lui fait du bien ou pas mais t’es sûr qu’au final ça sera du bon qui en sortira. « Depuis ma famille se déchire, mes frères ne s’adressent plus la parole… » Tu fronces le nez.
« Quelle merde… » Parce que vraiment y’a rien de pire qu’une famille qui se déchire. Et puis vous êtes arrivés à l’endroit espéré. Tu regardes les noms sur les tombes. Les dates. Tu restes silencieux. Respectueux. Elle est là. Elle est devant. Elle y est toujours. Ca fait presque une minute maintenant. Elle ne s’en va pas. Elle tourne pas les talons. « J’aurai cru qu’un drame pareil rapprocherait les gens… » Mais non. La preuve en est. Pas tout le monde réagit de la même façon face au deuil et au drame. Y’a souvent beaucoup plus que la douleur de la perte dans l’histoire mais c’est dur de faire face aux véritables problèmes qu’on a. Le déni est beaucoup plus simple. C’est paisible. Confortable. Mais c’est qu’un pansement sur une plaie béante. Ca n’aide en rien réellement. Ca masque. Ca donne l’illusion. C’est beaucoup plus facile comme ça.
« Comment tu te sens ? » Parce que tu vois bien que même si elle est devant, elle évite de regarder les pierres tombales. Quelle prenne son temps. Y’a pas de marche à suivre. T’espères qu’elle ne s’oblige pas à rester si elle se sent trop mal. Tu le dis pas mais t’es près à filer à la seconde où elle le désire. Ca fait presque deux minutes. Toutes secondes qui passe est un nouveau record pour elle. La miss Shephard. Tu n’as toujours pas son prénom par contre.
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