Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

 Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel

Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptyMar 24 Déc 2019 - 19:48

Qu'est-ce qu'il foutait là déjà? Wren perdait ses souvenirs, en même temps qu'il s'égarait. C'était le lot quotidien de ces personnes qui avaient sombré, ceux qu'on surnommait les junkies même si, jamais Wren n'oserait parler de lui en ces termes. Il n'avait plus beaucoup de fierté, c'était vrai, mais il en avait encore suffisamment pour refuser de céder à des étiquettes ridicules. Il tremblait pourtant, il en voulait. Il en redemandait parce qu'il sentait que son cerveau se dirigeait à nouveau vers des pensées qu'il ne souhaitait pas. Le sourire de Lizzie. Le regard de Lizzie. Les mots de Lizzie. Son coeur avait mal dès qu'il arrêtait alors pourquoi le faire? Non, il ne pouvait pas et Wren, cigarette aux lèvres, errait entre les ruelles de la ville. Sa veste en jean sur le dos, son vieux jean déchiré et son aspect négligé, on ne reconnaissait plus vraiment le pompier d'antan. Il fallait supposer que c'était ce qui arrivait quand on vendait son âme au diable. Ce cher Doherty n'avait de toute manière plus rien à offrir à la lumière, il avait déjà tout donné et on ne pouvait pas dire qu'on lui avait rendu autant. Alors, il avait décidé de ne plus s'inquiéter des principes ou des valeurs, encore moins des jugements d'autrui... Juste sa dose, c'était tout ce qu'il avait encore en tête et qui lui permettait de ne pas tomber totalement dans la folie. Il monnaya quelques billets à son fournisseur et attendit simplement d'avoir passé le virage d'une rue de Toowong pour se glisser dans l'embrasure d'une porte abandonnée. Personne en vue, comme d'habitude et Wren put préparer sa seringue avec toute l'application du monde, ses yeux brillants comme jamais, surtout au moment où il la fit rentrer sous sa peau en fermant les yeux, subjugué par la sensation. Une marque supplémentaire à son actif et l'élastique qui se dénouait sans qu'il n'agisse, chaque muscle complètement mou de cette extase dingue. Il rouvrit les yeux et crut reconnaître un visage saisissant passer non loin de lui. Gabriel Carnahan? Mais il pouvait se tromper vu sa vision délurée de chaque élément de son environnement. "C'est qu'il est sur pied le bouclé. T'veux une clope? Une dose? J'ai tout ce qu'il faut, Gaby." Il avait surtout les pupilles explosées et le libraire comprendrait bien vite qu'il n'avait pas affaire au Wren Doherty qu'il avait connu et apprécié. L'ombre d'un monstre, c'était tout ce qu'l restait en face de lui.

@Gabriel Carnahan
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptyMer 25 Déc 2019 - 16:48

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it.

Wreniel

Il avait dû sortir faire une course, Gabriel, un truc anodin, sans conséquences, comme il en faisait régulièrement. Alors jamais il n’aurait pu anticiper ce qui l’attendait alors qu’il bifurquait à cette intersection. Pas ici, pas comme ça. Pas alors qu’il traversait cette rue pour la énième fois depuis qu’il vivait à Brisbane. Ca ferait bientôt deux ans. Deux années passées dans cette ville où il avait pris ses marques à présent et où il essayait de se reconstruire une vie, d’avancer. Mais à chaque fois qu’il pensait enfin y arriver la vie prenait un malin plaisir à le faire trébucher de nouveau. Il y avait eu son agression quelques mois à peine après son installation, le séjour à l’hôpital qui s’en était suivi non sans réveiller en lui une foule de souvenirs qu’il espérait derrière lui, et bien plus récemment encore il avait dû de nouveau affronter les remous de l’existence qui l’avaient heurté avec violence. Comme cette fois où il avait appris que son voisin, Elwyn, était un ami d’enfance de Moïra, où il avait fallu lui annoncer qu’elle n’était plus là. Ou encore celle où Lizzie était venu le trouver, avec tout cette détresse chevillée à tout son être et les terrifiantes confidences qu’elle lui avait faites. Ca le bouffait, Gaby, évidemment que ça le bouffait, parce qu’il ne pouvait pas rester indifférent face à tout ça, encore moins quand les événements touchaient des êtres auxquels il était attaché. Il ne connaissait rien de l’indifférence, ça n’était pas dans ses gênes, ça ne l’avait jamais été. C’était même tout l’inverse quand c’était sa profonde empathie qui prenait toujours le dessus, celle qui était envahissante parfois, celle qui le laissait s’abîmer à chaque cœur blessé qu’il croisait. Alors ce jour là il était perdu dans ses pensées, plus qu’à son habitude encore, ses traits tirés par les insomnies qui avaient fait leur retour fracassant, suivant mécaniquement cet itinéraire qu’il connaissait par cœur. Oui l’irlandais marchait, le regard vague, la tête ailleurs, loin, très loin de l’instant présent, et pourtant cette voix qui parvint à ses oreilles, cette voix si familière, qui le fit stopper net. Et il lui sembla bien que son cœur manqua un battement parce que ça faisait des semaines, peut-être des mois, autant dire une éternité, qu’il n’avait pas entendu ce timbre là. Il aurait dû s’en réjouir alors, non ? Non, pas quand ces mots là lui parvenaient, pas quand il posait son regard bleu sur cette silhouette défaite, débraillée, excessivement loin de l’allure qu’il lui connaissait. « Wren ? » Il avait presque du mal à y croire Gaby. Comment en était-il arrivé là ? Quelles crasses supplémentaires la vie avait-elle trouvé bon de lui faire ? Gabriel ne s’était même pas rendu compte que ses pas l’avaient rapproché du grand brun, bien assez pour qu’il note ses yeux éclatés, ses iris vertes dévorées par ses pupilles dilatées. Et ça il ne savait que trop bien ce que ça signifiait. « Bon sang Wren, qu’est-ce-que tu fais ? » Qu’est-ce qui t’arrives ?, c’était peut-être la question qu’il aurait voulu poser, mais il n’y était pas parvenu, pas quand ses yeux dévisageaient le trentenaire en quête d’un début de réponse et qu'ils n'y trouvaient que davantage de questions.
@Wren Doherty & Gabriel
2981 12289 0 & Loo
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptyJeu 26 Déc 2019 - 10:25

Le monde tournait à outrance et sa seringue traînait par terre, son corps tout entier complètement amorphe. Déjà, dans sa tête, des milliers d'histoires se racontaient, un flot de pensées inintelligible qu'il ne pouvait qu'à peine contrôler. Wren savait quels effets il recherchait en ingurgitant toutes ces merdes: l'oubli pur et simple, de ses souvenirs jusqu'à sa propre identité et jusque là, l'héroïne n'avait jamais été une déception. C'était ce qui l'aidait le plus à survivre depuis cette énième dispute avec Lizzie. Doherty ne voulait plus vivre et peut être qu'avoir choisi de suivre la réputation familiale n'était plus une si mauvaise chose: après tout, il l'avait recherché toutes ces années, à jouer les champions en se lançant dans les flammes quand il était pompier avant de se mettre à brûler tout ce qui s'approchait de lui. Cette fois, il avait dépassé les bornes parce qu'il s'était rendu chez sa mère avec Tobias et qu'ils s'étaient laissés aller sur les litres d'essence avant de sortir leur briquet d'amour et tout mettre à feu et à sang. On devait entendre les sirènes au loin depuis une bonne demi heure alors que les Doherty avaient fini par fuir chacun de leur côté, histoire de brouiller les pistes. C'était l'occasion rêvée pour Wren de se mettre une aiguille dans le bras et attendre que les effets dissipent le peu de remords que son cerveau devait contenir. La boucle était bouclée: il était devenu son père, brûlant la demeure familiale, même si elle était vide à ce moment-là. Est-ce que cela allait l'aider à guérir d'un traumatisme profond? Rien n'était moins sûr mais le suédois n'avait plus l'air de s'en soucier, étendu sur les pavés froids, à sourire niaisement à Carnahan. Forcément, le brun avait compris ce qui se passait, les indices étaient étalés partout autour de lui et Wren ne s'en cachait pas le moins du monde. "Je joue aux dominos, tu vois pas? Et même que j'ai gagné! Regarde, je ressens plus rien, c'est génial ça, non? Je t'ai dit que j'étais plus pompier? Et que j'étais devenu un putain de pyro'? Mais tu le savais déjà, toi, que j'étais une belle merde, ça se confirme mais au moins, j'ai une nouvelle meilleure amie... Mon héroïne." Ses yeux étaient explosés et c'était évident qu'il ne pourrait plus se relever, pas cette fois là alors que ses yeux se fermaient légèrement. Si on n'agissait pas rapidement, on allait le perdre mais pour le principal intéressé, ce ne serait pas une grosse douleur pour le monde, loin de là.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptyJeu 26 Déc 2019 - 20:22

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it.

Wreniel

Il s’était approché Gabriel, inconsciemment, instinctivement sans doute. L’inquiétude déjà solidement chevillée à l’âme. Et pour cause il avait vu tout ce qu’il aurait préféré ne jamais voir. Les yeux explosés, la seringue désespérément vide qui accrocha une seconde un semblant de lumière comme pour bien lui signifier son existence, l’élastique qui avait tenu lieu et place de garrot, la manche encore remontée sur un avant bras défoncé de traces qui ne disparaîtraient sans doute jamais totalement, le libraire connaissait tout ça, il savait la gravité de la situation d’un coup d’œil, parce qu’il en avait vu d’autres se foutre en l’air de la sorte avant le trentenaire. Alors non, il n’avait pas hésité, pas la moindre seconde et ses pas l’avait ramené tout près du grand brun vautré par terre, pitoyable carcasse abandonnée sur le bord de la route. Son attention et ses pensées dès lors fixées entièrement sur Wren, le reste attendrait, le reste pouvait attendre, il y avait plus important dans l’immédiat. Une fois accroupi il fit un rapide tour d’horizon, comme pour faire le point, et il sentit quelque chose se serrer vivement dans ses tripes, parce que ça lui faisait mal au bide de voir ce jeune homme à qui il s’était tant attaché dans un tel état de ruine. « Dans quel état tu t’es mis… », qu’il avait laissé échappé, plus pour lui-même qu’autre chose, en faisant le triste constat de ce qu’il avait sous les yeux. Et pendant ce temps Wren déblatérait, des propos plus ou moins compréhensibles, que le libraire écoutait distraitement, cherchant plutôt à jauger de l’urgence des événements, tenter d’évaluer le nombre des traces de piqures les plus récentes. « Non tu ne m’as rien dit, ça fait des mois qu’on ne s’est pas vu je te signale. » Répondre, une manière de garder le contact avec l’ancien pompier autant que possible, ne pas le laisser sombrer. Et Gaby qui essayait de rétablir une chronologie dans le flou artistique que devaient être les pensées du trentenaire. Son ton était demeuré posé, malgré le brouhaha terrible qui agitait sa tête d’une multitude de questions. Lui était resté calme, malgré les craintes qui commençaient à l’agiter intérieurement et que seule une contraction de sa mâchoire trahissait en façade. Pourquoi tu fais ça ? Voilà la principale interrogation qui s’imposait sur toutes les autres, ou presque. C’était bien de la tristesse qui avait enflé dans son être soudain quand il ne pouvait demeurer impassible, pas face à ça, encore moins quand il s’agissait de Wren étendu là par terre, occupé à se détruire à grands coups de mots et de drogues. Et il l’avait lâché, le nom de celle qu’il avait présentement dans le sang. Héroïne. Un bien joli nom pour une sacrée belle saloperie. « Putain Wren ! » Abandonné soudain le ton doux, lâché le juron qu’il avait pourtant rare. Parce qu’il avait vu les paupières tomber lourdement sur les iris vertes du brun, et il avait eu un foutu mauvais pressentiment dans la même fraction de seconde comme il savait que laisser ses yeux se fermer c’était prendre le risque qu’il ne les rouvre plus. Jamais. Et ça c’était impossible. Il n’avait alors pas réfléchi à deux fois Gabriel, et sa main était venue s’échouer avec force sur la joue de Wren dans un claquement sec. Il s’en serait presque étonné lui-même d’agir de la sorte s’il n’était pas aussi concentré sur l'urgence. Il fallait juste que le trentenaire rouvre les yeux. Vite. Et la deuxième salve assénée avec d’autant plus de force ne se fit guère attendre. « T’arrêtes tes conneries, hors de question que tu restes sur le carreau maintenant. » Aller Wren.
@Wren Doherty & Gabriel
2981 12289 0 & Loo


Dernière édition par Gabriel Carnahan le Ven 27 Déc 2019 - 5:18, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptyJeu 26 Déc 2019 - 20:37

Wren s'envolait et c'était une sensation d'une pureté incroyable à n'en pas douter. Pourtant, il n'y avait plus un reste de cellule dans son corps qui respirait la pureté, plutôt l'inverse, le vice et l'enfer, dans toutes ses profondeurs. Le pauvre suédois n'était même plus l'ombre de lui-même, il était devenu moins que cela, une âme meurtrie qui peinait à retrouver une respiration convenable alors il fallait l'imaginer galérer à tâter de sa main pour retrouver le chemin. Il n'avait pas l'impression qu'il y arriverait un jour parce qu'il avait mal au coeur, le suédois, mal jusqu'au tréfonds de son âme sans pouvoir agir contre cette évidence. Alors, se retrouver étendu là, complètement hagard, à dire tout et n'importe quoi à Carnahan, c'était peut être le seul salut qu'il lui restait avant le trou noir. Ou, Doherty avait l'impression que c'était le grand soir, celui de son extinction, attendue depuis des lustres qui plus était puisque cela faisait des semaines qu'il essayait par tous les moyens de se faire tout petit, quitte à disparaître purement et simplement. Le libraire ne le laisserait probablement pas faire vu ce qu'il murmurait dans sa barbe mais Wren n'avait pas entendu. Pire, il n'avait pas écouté, bien trop amusé par les sensations qui venaient tirailler son coeur de bonheur parce qu'il avait l'impression d'être entouré de coton et bon sang, que c'était agréable comme sensation. Il ne ressentait plus aucune douleur, plus aucune honte de vivre et peut être que c'était aussi beau que cela, la mort et peut être que c'était ce qu'il avait toujours voulu en son for intérieur. Le nordique n'en savait rien mais il se laissait happer par ce sentiment que tout irait mieux à partir de maintenant. C'était doux, c'était chaud, c'était tout ce qu'il avait toujours désiré mais qu'on allait fatalement lui voler, d'un haussement de voix jubilatoire suivi de deux gifles bien placés, laissant ses joues rougies. Wren ouvrit les yeux à nouveau, n'ayant qu'à peine la force de poser sa propre main sur les traces qu'avaient laissé son comparse. Tant pis, il l'avait sûrement mérité celles-là parce qu'il n'avait pas donné de nouvelles, qu'il était devenu un junkie qui traînait dans les caniveaux alors qu'un avenir brillant lui souriait. Le bouclé avait, de ce fait, tous les droits de lui en vouloir de tout avoir foutu en l'air, pour changer. "Wow, tant de violence dans un si petit corps. Il est où mon agneau Carnahan?" La belle plaisanterie et il riait, le petit con, alors que la douleur se ravivait au fond de ses veines. Il sentait que rien n'allait, que l'effet n'était pas celui qu'il voulait mais c'était la faute de Gabriel qui l'avait forcé à rester sur cette terre. Il aurait dû lui en vouloir, Wren, mais il n'en avait même pas la force pour être honnête. "T'appelles personne, hein, Gaby? Je sors de probation pour avoir cramé des trucs mais je me suis rendu... Mais là, j'irais en taule si tu déconnes, je veux pas aller en taule, dis..." Il y avait une larme qui coula tout d'un coup, suivi d'une autre et Doherty ne comprenait pas d'où elles venaient, ni l'une ni l'autre, parce qu'il était supposé ne plus rien ressentir, remember? "T'aurais vraiment dû me laisser y passer là, tu gardes un monstre vivant, tu te rends pas compte, je suis dangereux et je suis pas assez, je suis putain de pas assez, demande à Lizzie..." Eh, merde, le prénom s'était échappé alors que ses mains commençaient à trembler. Cette dose était foirée, voilà ce qui se passait et Wren ne savait pas s'il réussirait à s'en remettre. C'était peut être la fois de trop, celle-là.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptyVen 27 Déc 2019 - 10:36

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it.

Wreniel

Le flot abondant des pensées de Gabriel s’était stoppé net à la seconde où il avait senti que le suédois sombrait, qu’il le perdait, là sur l’asphalte crasse d’un coin de rue. Sauf que ça, ça n’était pas envisageable. Dès lors une seule idée s’était greffée à son cerveau, le faire revenir, et il bien que ce fut rare, il était de ces fois où Gaby savait se montrer têtu, parole d’irlandais. Commencer par obliger le trentenaire à rouvrir les yeux, l’empêcher de se perdre dans des méandres bien trop lointains, là où plus personne ne pourrait aller le chercher. Ces profondeurs abyssales avec lesquelles le libraire avait lui-même flirté à plusieurs reprises, dans ses obscures inconsciences, son être inerte vissé sur un lit d’hôpital ou sous le coup de trop grandes doses médicamenteuses. Il savait comme l’appel du vide était tentant, il suffisait de lâcher prise, s’abandonner, pour que tout prenne fin, c’était si facile. Il y avait des chimères si réconfortantes au fond de ce gouffre et la promesse de ne plus souffrir. Il suffisait de se laisser happer, sauter dans le vide, sans crainte, pour ne plus jamais retrouver la surface. L’instinct prit alors le dessus sur toute sa douceur naturelle, et le claquement des deux gifles dont il gratifia Wren résonnèrent à ses oreilles, à son propre étonnement. Parce qu’il ne frappait pas, jamais, personne. Mais là tout était différent, et pour lui c’était un cas de force majeure qui justifiait bien deux baffes et un juron. Des secondes comme des heures, et finalement les yeux verts d’eau qui refirent surface et Gabriel crut réapprendre à respirer, sa poitrine se libérant soudain d’une pression terrible. Il venait de grappiller un sursis, il en faudrait sans doute d’autres, mais une étape après l’autre, un pas à la fois. Et il riait cette andouille de suédois, les joues rougies par les impacts qu’elles avaient reçus et les pupilles toujours aussi brillantes, exaspérèrent dilatées. « Méfie-toi, l’agneau pourrait se mettre en colère. » Il prévenait Gaby, il ne le faisait jamais, parce que la colère lui était étrangère pas vrai ? Pas toujours non, et même lui avait tendance à craindre ce sentiment qui lui était si rare. Wren s’en moquait sans doute, qui plus est vu son état, et d’eux deux il demeurait de loin celui qui en imposait le plus. Pourtant il ne s’en était jamais trouvé impressionné l’irlandais, et ce n’était certainement pas maintenant que ça allait commencer. D’autant moins que le rire du brun mourrait bien vite pour laisser son visage se décomposer, et deux larmes rouler sur ses joues. Probation, incendie, prison, Gabriel assimilait aussi vite et bien que possible toutes les informations que le suédois égrenait. Et son cœur se serra vivement en le voyant si paumé, si vulnérable ainsi vautré sur le bitume, lui laissant un drôle de goût amer au fond de la gorge. Et il repartait Doherty, dans son auto destruction verbale, celle que Gaby ne lui connaissait déjà que trop bien. Certaines choses ne changeaient pas. « Moi vivant il est hors de question de te laisser agoniser sur un morceau de trottoir tu m’entends ? » Le libraire tiqua un peu en entendant le prénom qu’avait lâché le suédois. Lizzie. Mais il ne se laissa pas l’occasion d’y songer, il ne pouvait pas se le permettre, pas maintenant. Et puis, le monde n’était pas si petit que ça, si ? « D’accord, d’accord, je n’appelle personne Wren. » Mais il n’allait pas le laisser tomber, promesse faite. « Ma seule condition c’est que tu m’aides à te sortir de là, ok ? » Et là il comptait sur les restes du pompier car malgré son calme apparent il sentait bien l’inquiétude qui le rongeait alors que le grand brun tremblait comme une feuille.
@Wren Doherty & Gabriel
2981 12289 0 & Loo
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptyVen 27 Déc 2019 - 10:58

Il n'avait pas eu le temps de s'abandonner parce que Gabriel était arrivé pour le sauver, un prêté pour un rendu. N'était-ce pas Wren avec qui il avait philosophé quelques mois auparavant alors qu'il se trouvait à l'hôpital? Le suédois aimait croire qu'il lui avait un peu remonté le moral à ce moment là, même si ce n'était sûrement pas grand chose à son échelle après le passage à tabac qu'avait subi le bouclé. Wren n'était pas un bon samaritain, et pourtant, il avait senti instinctivement qu'aider Carnahan, c'était se sauver lui-même. Il n'avait pas hésité une seule seconde à se confier à lui, avouer des faits déroutants sur sa petite personne, les horreurs qu'il avait commises, celles qui le rongeaient à l'époque mais le brun ne savait pas qu'il avait eu le temps de passer à l'acte depuis. Oui, Wren avait consumé un bon hectare de forêt et si cela n'avait été qu'un début, qu'un prémisse qu'il avait cru pouvoir éviter par la suite en se rendant aux autorités, il n'avait pas pu stopper l'horreur de recommencer quelques mois plus tard. Doherty avait fait brûler la maison de sa mère avec son petit frère et il aurait dû ressentir de la honte, des regrets et rien de tout cela ne morcelait son âme, c'était qu'on l'avait définitivement perdu alors, non? Il ne voulait pas le croire, il n'essayait même pas d'y penser à ce moment là, se concentrant uniquement sur Gabriel qui le giflait pour le garder sur la terre ferme. D'habitude, il n'avait pas une once de violence en lui, le libraire, Wren était bien placé pour le savoir puisqu'il n'avait même pas répondu à la violence de son beau frère à l'époque. Il était si doux, si gentil, Gabriel et Wren le forçait à aller contre sa nature, mais c'était sûrement pour la bonne cause, n'est-ce pas? Doherty n'y réfléchissait pas vraiment puisque des larmes roulaient le long de sa joue alors qu'il essayait d'expliquer à Carnahan qu'il ne devait contacter aucune autorité sous peine de le mettre dans une sacrée panade. Le brun avait l'air des plus réceptifs et Doherty put respirer plus normalement en hochant la tête en constatant qu'il était sauf, du moins pour le moment. "Que tu m'aides comment, Gaby? Tu sais, c'est trop tard... Regarde mes bras. Regarde ma vie. Je sais pas comment tu pourrais faire, tout le monde me déteste maintenant. Ma soeur, Lizzie, j'ai fait n'importe quoi, je peux plus revenir en arrière, je peux que continuer dans ma connerie là." Ses propres sanglots le terrifiaient alors qu'il tremblait un peu plus. Non, Wren n'allait pas pouvoir rester assis dans un coin de la rue et peut être que Gabriel l'aiderait à retrouver un peu de contenance dans sa librairie. Ou ailleurs. N'importe où, du moment que ce n'était plus ici.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptyVen 27 Déc 2019 - 12:25

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it.

Wreniel

Il était remonté à la surface Wren et plus il parlait, plus Gabriel soufflait. Parce qu’il était là, encore un peu sur terre et c’était déjà bien mieux que de le perdre dans les limbes hallucinés engendrés par quelque substance stupéfiante circulant dans ses veines. Et c’était sans doute un énorme coup de chance que le libraire soit passé par là à cet instant. Un coup du hasard. Mais peut-être n’y en avait-il pas en réalité ? Comme l’histoire se répétait, quand un peu plus d’un an plus tôt c’était Wren qui l’avait ramassé, brisé, le corps morcelé de toutes parts et l’âme pulvérisée par les coups et les paroles de son beau-frère. Maintenant c’était l’inverse. La vie laissait leur chemin se croiser de nouveau, et ce n’était peut-être pas anodin, pas innocent, de sa part. Gaby n’en savait rien, quand à cet instant sa seule préoccupation était d’éviter que le grand brun ne passe l’arme à gauche dans ce recoin miteux. Ou n’importe où ailleurs au demeurant. Il en avait assez de perdre ceux à qui il tenait, alors Wren ne ferait pas parti de ces fantômes-là. Il s’y refusait. Ce fut sans le moindre doute pour cette raison qu’il n’hésita pas à jouer des mains pour ramener le trentenaire à la réalité. Tant pis pour ses principes, tant pis pour son humeur posée, tant pis pour sa douceur, il fallait savoir réagir en conséquence dans pareille situation. Et puis ce n’était pas par colère après tout, juste une manière de secouer le corps pour qu’il réveille l’esprit avant que ce dernier ne s’égare définitivement. Non il n’était pas fâché Gabriel, pas là, peut-être pas encore, il était seulement triste et infiniment soucieux. Et à mesure que les larmes glissaient sur le visage du suédois il sentait son cœur et son âme s’effriter un peu plus. Pourtant il garda tout cela au fond de lui, pour lui, pour le moment, car tout ce dont il avait besoin présentement c’était d’assez de détermination et de force pour deux. Alors il prit une profonde inspiration, se recomposant un peu, oubliant ses propres traits tirés, ses insidieuses insomnies. Il lui laisserait la place plus tard à cette fatigue-là, quand il serait trop usé pour parvenir encore à repousser cette sourde lassitude qui ne demandait qu’à le saisir. Il verrait alors, il aviserait. Pour l’heure ses yeux clairs inspectaient une nouvelle fois Wren, et il lui sembla qu’il respirait un peu mieux, sa poitrine se gonflant d’air à des intervalles qui lui semblaient un peu plus réguliers. « On va trouver. » Parce qu’ils étaient à deux, alors ils trouveraient. « Pour commencer on va essayer de te sortir d’ici d’accord ? » Il ne lui laissait pas le choix en fait, le voir ainsi démuni à même le sol lui était inacceptable. Et il tremblait de plus belle le Doherty, les yeux et les joues inondés. « Moi je ne te déteste pas », des mots d’une sincérité toute simple. « C’est vrai, tu ne peux pas revenir en arrière. Mais tu peux rectifier le tir, au lieu de continuer à t’enfoncer. Ce sera difficile », évidemment, éminemment, « mais, eh, tu peux y arriver. » Il avait posé une main sur l’épaule du suédois avec douceur. « Aller Wren, il faut te lever maintenant, tu ne peux pas rester là indéfiniment. » Et comme pour joindre le geste à la parole il s’était levé Gabriel, tendant une main au suédois, comme une aide autant qu’un encouragement. La librairie n’était pas loin, son appartement juste au-dessus, au moins là-bas le brun serait à l’abri.
@Wren Doherty & Gabriel
2981 12289 0 & Loo
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptyVen 27 Déc 2019 - 12:52

Wren aurait aimé connaître la solution idéale pour se sortir de ce mauvais pas, mais il n'avait plus les neurones suffisamment agiles pour pouvoir réfléchir à quoique ce fut. A ce sujet, il comptait grandement sur son vieux camarade Gabriel, lui qui était toujours en contrôle de ses émotions. Du moins, c'était l'impression que le grand suédois avait toujours eu de lui, même s'il l'avait vu mal en point à l'hôpital il y avait de cela bien des mois. Aujourd'hui, la situation était inversée et c'était au tour de Doherty de compter sur son ami pour le remettre sur pied. Ce n'était pourtant pas son style au brun de se laisser aller à faire confiance à autrui mais il y avait cette espèce de lien entre lui et Carnahan. Le tout lui venait incroyablement naturellement, impossible de lutter et là, Gabriel lui tendait la main, c'était tout ce qui comptait. Wren ne pouvait que l'attraper se relevant péniblement, constatant que la terre tournait plus qu'elle ne l'aurait dû mais il devait mettre tout cela sur le compte de la drogue qu'il avait ingéré avant que le bouclé n'arrive. "Pas tout seul, c'est vrai. Mais si toi, tu me détestes pas, c'est déjà ça..." C'était déjà trop même vu le nombre de coups qu'il s'était pris dans la face dernièrement: de la part de sa famille, de la part de la femme qu'il aimait, Wren ne savait plus vraiment où donner de la tête mais peut être que Gabriel, lui, saurait comment le sauver de cette part monstrueuse au fond de lui, même si le sevrage ne commençait qu'à peine et que Wren hurlerait à la mort dans les heures qui viendraient. "On va où maintenant? Chez toi? Je veux pas te déranger, tu sais, t'as sûrement refait ta vie depuis la dernière fois, je peux pas être une plaie pour toi, surtout pas avec toutes les merde que j'entraîne dans mon sillage." Néanmoins, Doherty savait qu'il lui dirait toute la vérité car c'était Gabriel et il lui offrirait le récit dans sa globalité. Toutes les merdes qu'il avait faites, toutes les conneries qu'il avait avalées, le moindre mal de coeur, son ami le saurait parce qu'il lui devait bien cela, même si, à l'heure actuelle, il chancelait grandement, se retenant à l'épaule de Carnahan pour ne pas se retrouver au sol à nouveau. Avec lui à ses côtés, Doherty n'avait plus aucune raison de chuter.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptySam 28 Déc 2019 - 0:52

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it.

Wreniel

La vie semblait se mettre à irriguer de nouveau la grande carcasse inerte du suédois, et ça ne pouvait que le soulager Gaby. Il estima alors qu’il était plus que temps de quitter cet endroit pour retrouver la douceur et la sécurité d’un lieu familier. Mais il n’irait pas seul comme il était tout à fait exclu de laisser Wren derrière lui. L’irlandais lui avait alors tendu cette main que le suédois avait saisie pour se relever, il tanguait certes, mais au moins était-il debout, sur ses deux jambes et non plus étalé à même le bitume. Une étape à la fois. La prochaine serait de faire le trajet jusqu’à l’appartement de Gabriel. Ils pouvaient y arriver. Ils devaient y arriver. Après tout il y avait de l’espoir, parce qu’ils étaient ensemble à présent et que l’union faisait la force. Pas vrai ? Et le libraire de le rappeler. « Tu n’es pas tout seul Wren. » Une promesse autant qu’un constat. Il serait là, pour l’aider, le soutenir, il ferait de son mieux pour sûr. « Chez moi oui. Ce n’est pas loin. » Il désigna du menton la direction générale qu’ils devraient suivre pour y arriver, ce n’était l’affaire que de quelques rues, tout au plus. « Tu ne me déranges jamais. » Cette phrase qui avait déjà franchi ses lèvres quelques temps plus tôt déjà. Autres circonstances, mêmes mots, et toujours cette poignante vérité quand rien ne lui paraissait plus normal que d’être là pour ceux qui importaient dans sa vie. Que pouvait-il bien y avoir de plus important, de plus nécessaire, après tout ? Gabriel avait légèrement souri aux expectatives du trentenaire, une vague nostalgie voilant ses yeux clairs. « Ne t’en fais pas va. » Non il n’avait pas refait sa vie, il se contentait simplement de réapprendre à vivre, doucement, jour après jour. Et ce n’était déjà pas si mal en fin de compte. « Ca ne devrait perturber ni mon chat, ni mon chien, de te voir débarquer. » Ils en avaient vu d’autres. « Et rassure-toi, il n’y a personne d’autre à déranger. » Personne qui l’attendait. Ainsi allaient les choses dans la vie de Gabriel désormais. Il vivait seul, avec ses souvenirs qui, eux, demeuraient, partout, toujours. « Ah, ne t’inquiète pas pour ça non plus, je crois qu’à ce niveau-là nous avons chacun notre lot de merdes comme tu dis, je devrais pouvoir gérer ça. » Et même s’il ne le pouvait pas il le ferait quand même. Parce que c’était Wren et que là il avait besoin d’aide. Alors le libraire ferait en sorte de lui apporter la sienne, du mieux possible et aussi longtemps qu’il le faudrait, c’était décidé, il n’en démordrait pas. « Tu peux marcher ? » L’irlandais attendit un instant que le grand brun se soit vaguement stabilisé, lui offrant le soutien dont il avait besoin, avant de faire mine de se mettre en route, lentement, un pas devant l’autre.
@Wren Doherty & Gabriel
2981 12289 0 & Loo
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptySam 28 Déc 2019 - 8:52

Il allait devoir tenir la marée, espérer que l'appui de Gabriel serait suffisant pour qu'il puisse tenir debout et faire les pas requis pour arriver dans un endroit chaud et réconfortant. Qu'avait-il fait? Qu'est-ce qu'il avait essayé d'accomplir, le Doherty? Avec du recul, il n'en avait pas une once d'idée parce qu'il avait juste eu mal à en crever quand Lizzie l'avait rejeté et tout le reste n'avait été qu'une haine insurmontable, pas nécessairement envers elle mais surtout envers lui-même. Cela se terminait toujours de la sorte, avec un coeur brisé et de la drogue qui naviguait dans son système, lui avait eu une vie des plus décentes ces dernières années. Certes, le tout ressemblait relativement à un rythme métro-boulot-dodo, mais il était doué dans ce qu'il faisait, il avait au moins un but en étant pompier. Doherty avait perdu ce droit pour toujours et il n'avait aucune idée de ce qu'il allait faire désormais: il faisait partie de la Hive, il dealait pour des gens dont il n'avait jamais vu le visage, pauvre Wren, tu étais tombé bien bas, va. Il n'arrivait même pas à regarder son ami dans les yeux alors que celui-ci lui contait mille paroles pour le rassurer: non, il n'allait déranger personne, oui, tout allait bien se finir, non, il n'était pas tout seul et oui, on allait l'aider. Il y avait bien trop de mots là, bien trop de choses qui le dépassaient, le suédois, mais il réussit à poser un pied devant l'autre, encore tremblant mais rien n'était terminé, rien ne devait l'être tant qu'il était en possession de ses moyens. Il avait encore de la drogue qui se promenait dans ses veines et il le sentait en vue des sensations qu'il ressentait mais Wren devait tout faire pour les balayer parce qu'il avait promis de se remettre sur pied, de ne plus se laisser s'envoler aussi aisément, pas en présence de Gaby, en tout cas. "T'inquiète, ça va. Merci, Gab'. J'ai juste un peu peur, c'est tout..." Se sevrer, c'était si dur de base mais alors d'une addiction à l'héroïne, on était censé faire comment? Le géant ne voulait pas y penser. Il se contentait de marcher en silence, transi par le froid alors qu'il y avait des températures estivales qui les berçaient. A croire qu'il se préparait déjà pour le pire et il avait bien raison.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptySam 28 Déc 2019 - 18:56

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it.

Wreniel

Wren était vivant, Wren était debout et Wren marchait. C’était déjà un bon début, l’un dans l’autre. Sa grande silhouette titubait certes, encore affaissée de tous les poids qui pesaient sur ses épaules, mais il marchait. Et Gabriel voyait bien qu’il évitait tant que possible de croiser son regard, il n’en fit cependant pas la remarque, se contentant de se diriger lentement mais sûrement vers chez lui, là où il pourrait offrir un abri à celui qu’il considérait comme un ami et sans doute au-delà même. Un peu comme la famille. Ce lien là s’était créé si vite et si naturellement entre eux, sans même qu’ils ne le cherchent. La vie semblait juste avoir décidée que leurs routes devaient se croiser, qu’ils avaient un rôle à jouer dans la vie l’un de l’autre, et avait fait en sorte que cela arrive. Et c’était arrivé, doucement, inconsciemment presque et à présent c'était indéfectible. Voilà que de nouveau ils se trouvaient ensemble à la croisée des chemins, se retrouver pour prendre une direction commune. Alors Gaby ne le lâcherait pas le suédois, il ne le laisserait pas au fond du gouffre sans se battre pour qu’il remonte. Hors de question. Tout à fait exclu. Non, il l’aiderait, il trouverait le moyen. Et c’est ce qu’il essaya sans doute de lui faire passer dans ses paroles de réconfort, lui assurant qu’il ne serait pas seul, qu’il ne l’était pas, qu’il recevrait de l’aide, et bien d’autres choses encore. Et chacun de ces mots était brillant de sincérité, pas de belles paroles jetées en l’air, il était prêt à se retrousser les manches Gabriel, et allait chercher Wren au fin fond du merdier dans lequel il se trouverait, quoiqu’il puisse lui en coûter en retour. Le sentir si fébrile, le voir si vulnérable le bouleversait tant, il ne pouvait rester planté là sans rien dire, sans rien faire. Impossible. Et l’aveu de Wren ne fit que conforter cette idée, il avait peur et Gaby ne pouvait pas le laisser se débattre seul avec tout ça. « Je sais. » Parce qu’il la voyait bien la détresse partout dans ses yeux verts, partout autour. « C’est normal, et puis on a tous peur de quelque chose alors… » Alors ce n’était pas grave, d’avoir peur, c’était humain. « Ca va aller. » L’irlandais ne savait pas quand ni comment, il était conscient que rien ne serait stable, qu’il y aurait des bas terrifiants, sombres, mais ça allait aller. Il le fallait. Défilait le bitume sous leurs pieds, jusqu’à ce qu’ils longent enfin la librairie fermée, plongée dans le calme et le silence. Gaby passa devant presque sans y jeter un coup d’œil, ce qu’il ne faisait jamais, ses pensées trop absorbées ailleurs, concentrées sur Wren. Quelques pas encore, et la porte qui donnait sur les escaliers menant aux étages du petit immeuble, et à son appartement, s’ouvrit. Une bonne volée de marches franchies malgré un suédois tanguant légèrement et ils étaient enfin à destination. A l’intérieur, l’atmosphère chaleureuse, paisible, douce à l’image du propriétaire des lieux. Le chien, Sirius, les accueillit joyeusement, inspectant avec intérêt ce grand brun que son maître ramenait à la maison. « Doucement », lui intima Gabriel avant de désigner le canapé au suédois. « Installe-toi là. » Son ton doux ne souffrait toutefois nulle protestation tandis qu’il allait remplir un verre d’eau qu’il posa sur la table basse face à Wren. « Bois déjà ça. » Commencer par hydrater le corps malmené avant d’éventuellement envisager quelque chose de plus fort. Et il l’observa un instant Gaby, toujours à faire le point minute par minute sur son état. « Comment tu te sens ? » Il fallait bien commencer quelque part.
@Wren Doherty & Gabriel
2981 12289 0 & Loo
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptySam 28 Déc 2019 - 19:29

Retrouver la chaleur de l'intérieur après des jours dans la rue, il n'y avait probablement pas de réconfort plus doux et plus réjouissant. Pourtant, Wren était encore en proie à ses idées noires car il savait que la situation dégénérerait d'ici quelques heures, lorsque sa prise d'héroïne se serait dissipée dans ses veines et qu'il souffrirait le martyr à l'idée de ne pas en avoir une autre à portée de main. Pour l'heure, le suédois ne pouvait que regarder Gabriel, sentant l'envie qu'il avait de prendre soin de lui, comme un ami, non comme un frère. C'était ce qu'ils étaient devenus par la force des choses, les deux âmes perdues qui s'étaient rencontrés officiellement entre les quatre murs d'un hôpital. Ils avaient parlé de tant de choses ce jour-là et chaque mot prononcé avait été conservé en mémoire chez l'ancien pompier. Carnahan était si intéressant, beaucoup plus sage et tendre que lui de manière générale. Néanmoins, il ne le rejetait pas, décrétant que la situation allait s'arranger, obligeant son chien à décamper pour ne pas que Doherty fasse de gestes brusques. Il s'assit dans le canapé que le brun lui montrait, ne se sentant pas bien dans sa peau, mais depuis quand l'effet durait en réalité? Cela ne datait pas de la veille: les blessures étaient profondes, elles étaient liées à l'incendie, à tous les mauvais événements qui s'étaient enchaînés depuis ce jour là et c'était devenu bien pire depuis qu'il avait franchi la barrière de sa propre raison. Wren avait laissé les allumettes et les briquets gagner, après tout ce qu'il avait fait pour leur résister. Finalement, il n'était pas plus fort que son géniteur et c'était peut être ce qui le hantait le plus parce qu'il le méprisait, cet homme là. Il avait la mâchoire serrée en voyant Gabriel revenir à ses côtés, un verre d'eau à la main qu'il lui présenta. Pour faire bonne figure, Wren en but une gorgée et il se rendit compte qu'il n'avait pas goûté à ce genre de breuvages depuis des semaines, pas quand il était sobre en tout cas. Il ne l'était pas là, de toute manière et il aurait oublié d'ici quelques heures la gentillesse du bouclé parce que la drogue faisait vaciller sa silhouette au fond du divan et il n'était plus bon à rien à partir de là. "Comme une merde, Gaby. Comme une belle grosse merde." Lui dire qu'il avait peur était une chose mais qu'il ose lui exposer sa honte aussi clairement, c'était carrément une autre étape, une à laquelle Doherty ne s'était pas spécialement préparé. "Tu sais, je crois que là, c'était la déconnade de trop. On revient pas de ça. Ni du feu, ni de l'héroïne... Je sais ce qu'il me reste à faire." Et par là, il admettait quelque chose de plus terrible encore: perpétrer sa propre mort pour ne plus avoir à souffrir et c'était ce que son regard vert d'eau indiqua à Gabriel alors qu'il se tournait vers lui, vraiment, pour la première fois de la nuit. Anéanti.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptyDim 29 Déc 2019 - 13:04

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it.

Wreniel


L’appartement était tranquille, accueillant, comme toujours baigné de cette atmosphère sereine, offrant une parenthèse de douceur hors de l’agitation de la ville, hors du tumulte de la vie. Le calme y régnait, sans doute plus pour très longtemps à présent, parce que Gabriel devinait que les heures à venir seraient difficiles, et au-delà il n’y songeait pas encore, il ne préférait pas. Chaque chose en son temps. Voilà qui semblait être devenu son nouveau mantra depuis peu. Pour l’heure il intimait au suédois de s’installer dans le canapé avant de lui déposer un verre d’eau sous le nez. Il en avait profité pour observer un peu mieux Wren, à la lumière des lampes du séjour, et ce qu’il vit ne fit que lui tordre un peu plus les entrailles. Il faisait peine à voir le grand brun, ses traits excessivement tirés, son visage creusé par ce qui le rongeait autant que par la fatigue et les excès, son teint plus pâle que d’ordinaire, ses bras martyrisés, sa manière de se tenir, affalé sur lui-même, comme s’il cherchait à se faire petit pour mieux disparaître. Il sembla à Gabriel qu’il s’était amaigri, mais peut-être n’était-ce qu’une impression, liée sans doute à son allure débraillée. Pourtant il ne put s’empêcher de se demander s’il avait seulement avalé quelque chose dans cette seule journée, comme la drogue pouvait vite prendre le pas sur ce qui était vital, allant parfois jusqu’à s’y substituer dangereusement. Et il s’inquiétait de tout, Gaby, évidemment qu’il s’inquiétait. Il y avait un tel fossé entre le Wren qu’il connaissait et celui qui se trouvait présentement devant lui, assis sur son canapé. Il n’était plus que l’ombre de lui-même, une âme en peine, paumé, complètement fracassée. Et les mots qu’il prononça ne firent que le confirmer. Ils suintaient du dégoût qu’il éprouvait pour sa propre personne qu’il s’employait à détruire peu à peu. L’étape suivante de cette spirale autodestructrice il la connaissait Gabriel, et le suédois l’évoqua la seconde suivante comme il l’avait redouté. Et il le lisait dans ces yeux verts qui trouvaient enfin les siens, il le voyait ce désespoir trop grand, celui qui paraissait sans fin, insurmontable, qui donnait à la vie un goût si insupportable que l’abandon semblait devenir la seule solution pour ne plus souffrir, définitivement. Il l’avait connu cette seconde où la raison et l’instinct de survie se taisent pour laisser seulement place aux gestes, froids, presque mécaniques, ceux qui mettraient fin à tout. Ce moment où l’idée devenait réalité de la plus tragique des manières. Pourtant Gaby y avait survécu, comme la vie l’avait rattrapé au dernier instant et lui s’y était accroché, désespérément. Et ça il refusait de laisser le suédois s’y risquer. Il avait posé ses mains à plat sur la table basse, soutenant le regard abattu du brun avec une détermination qu’il ne se soupçonnait pas. « Ecoute moi bien Wren, on revient de tout, tu m’entends ? Alors je t’arrête tout de suite, oublie ça. » Il ne plaisantait pas l’irlandais, son ton doux s’était empreint d’une fermeté palpable. « Je t’interdis d’abandonner, tu vaux mieux que ça, cette force là tu l’as au fond de toi, je le sais, je l’ai vu. » Il l’avait trouvé dans ses mots lorsqu’ils avaient si longuement discuté à l’hôpital. « Alors tu vas te battre. » Il se battrait avec lui, il maintiendrait le cap pour lui si il le fallait, il irait le récupérer dans les gouffres les plus profonds, le tirerait des pires bas-fonds, qu’importe, mais il ne le lâcherait pas, jamais. « Je vais t’aider, je te le promets », et ça c’était une promesse sur sa propre vie ; « mais il faut que tu te battes Wren, personne ne pourra le faire pour toi, il faut que tu acceptes d’être sauvé. » Car de sauvetage il en était clairement question cette fois, celui de la dernière chance.
@Wren Doherty & Gabriel
2981 12289 0 & Loo
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel EmptyDim 29 Déc 2019 - 14:30

Est-ce qu'il allait tenir encore longtemps dans cet état? Wren connaissait sûrement la réponse mieux que personne puisqu'il n'était jamais tombé aussi bas. Pourtant, il en avait eu des périodes de creux, comme tout le monde, surtout après l'incendie et tout ce qu'il avait dû assumer à son si jeune âge. Il avait fini par remonter parce qu'il s'était trouvé en but en choisissant sa voie mais même cela, le jeune suédois avait réussi à le foutre en l'air. Il avait l'impression qu'en l'espace de quelques semaines, son existence toute entière s'était transformée en cimetière. De temps en temps, un nouveau cadavre ressortait de sous terre pour venir le hanter et tout ce qu'il avait comme solution pour ne pas déchanter instantanément, c'était de s'endormir. Pour cela, il n'y avait rien de mieux que l'héroïne car c'était la drogue qui effaçait tout ce qu'il y avait dans la cervelle des hommes et Wren recherchait cette exquise sensation. C'était comme s'il cherchait à devenir un légume à tout prix, ne sachant même pas s'il n'allait pas faire une overdose à un moment donné car les risques étaient élevées avec ce genre de prises. Il en était toujours revenu, même la première fois, certainement parce que Lizzie avait été là pour le maintenir à flot et il se détestait d'y penser à ce moment là. Wren était chez Gabriel et celui-ci ne tenait pas à ce qu'il sombre plus encore alors, le suédois le regarda avec un doux sourire, à l'image de ce que le bouclé représentait à ses yeux, une ancre au coeur de la tempête. On pouvait toujours compter sur Carnahan pour laisser s'exprimer son côté nounours angélique et Wren ne doutait pas une seule seconde qu'il tiendrait parole, qu'il serait là à chaque étape de ce qui serait certainement le pire moment de sa vie. "Et si j'accepte, il va se passer quoi? Qu'est-ce que je vais devenir?" Il n'avait plus de métier si on excluait son exploitation au coeur de la Ruche. Son frère était toxique pour sa santé mentale et sa soeur semblait le haïr pour l'incendie de la maison de leur mère durant son absence. Doherty avait clairement tout réussi de A à Z, n'est ce pas? "Tu sais ce qui va se passer si j'accepte de me sevrer. Tu vas devoir m'attacher sûrement, refuser à chaque fois que je vais essayer de te manipuler pour obtenir une dose. Je vais souffrir, je vais vomir, je vais trembler, je vais être un cadavre, est-ce que t'es prêt à accepter ça?" Lui n'en savait rien du tout. Il se doutait pourtant de tous ces effets, il en avait même sûrement besoin pour ne plus jamais envisager de toucher à une drogue jusqu'à sa mort, si tant est qu'il survive une nuit de plus maintenant.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty
Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel

Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant