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 Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel

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Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 3 EmptyLun 13 Jan 2020 - 0:57

Il ne savait pas comment s'en sortir cette fois-ci, certainement parce qu'il était allé beaucoup plus loin que les fois précédentes, le Doherty. Il avait déjà consommé énormément de drogues, il ne pouvait pas le nier mais jusque là, Wren ne s'était jamais laissé aller au pouvoir de l'aiguille, se contentant du rail, ce qui était déjà ô combien meurtrier pour un organisme. L'héroïne allait bien au delà de cela, elle prenait vie au fond d'un corps, rongeait absolument tout sur son passage jusqu'à ne laisser qu'une coquille vide derrière elle. A la fin, il n'y avait que la mort en s'acoquinant avec elle et Wren l'avait vu de la sorte lui aussi, c'était peut être ce qu'il avait désiré en commençant à en consommer, aussi idiot qu'il pouvait être en cherchant une substance qui pourrait lui faire oublier son amour du feu. C'était un fait, il ne pensait plus beaucoup à son briquet ou ses feux de forêts depuis qu'il passait le plus clair de son temps à chercher sa prochaine dose, une obsession intense, dévorante même et qu'il l'avait laissé sur le carreau maintes fois déjà. Le suédois avait essayé de se relever à chaque fois mais là, il y avait un panneau stop posté devant lui et il devait compter sur Gabriel pour le sortir de cette impasse. Son ami était là, partout à la fois pour éponger son front empli de sueur, le laisser rendre ce rien qu'il avait dans le ventre, le forçant à boire un coup d'eau parce qu'il savait qu'un geste aussi simple pouvait le sauver dix fois plus vite. Wren voulait l'écouter, il voulait croire le libraire et espérer que tout cela ne devienne qu'un mauvais souvenir alors, il releva la tête doucement et attrapa le verre, tremblant jusqu'à renverser la moitié du verre par terre mais il réussit à avaler une gorgée avant de retourner à ses affaires au fond du seau. On ne lui avait jamais expliqué ce qui adviendrait le jour où il déciderait d'arrêter l'héroïne, y survivrait-il? Dans quel était se retrouverait-il une fois qu'il aurait tout stoppé? Ce qu'il pensait à l'époque était bien loin de la réalité en vue de son teint pâle, ses cernes gigantesques et son allure plus dégingandée que jamais parce qu'il avait perdu du poids, le grand brun, et qu'il ne savait plus vraiment sur quel fuseau horaire il vivait à l'heure actuelle. "T'es un vieux sage, Gaby. Je sais pas si c'est pareil, toi, tu t'étais fait tabasser par un type et t'étais courageux, t'avais la tête haute. Moi, j'ai aucune réelle excuse, tu vois, juste ma propre stupidité." Celle d'avoir sombré, de ne pas avoir tenu le choc face à l'appel du vice et Wren ne pourrait que le regretter intensément dans les mois à venir. Il ne valait pas mieux que son père et c'était sûrement ce qui lui faisait le plus mal dans cette affaire, être aussi faible qu'un homme qui avait essayé de tous les enterrer. Il devait revivre pour tout nier, pour ne pas se conforter dans cette image blessante d'un homme méprisable, Wren ne pouvait pas continuer à vivre dans ce mirage. "Le début de quoi, exactement? J'ai plus de boulot parce que j'ai cramé une forêt. Mon frère et ma soeur sont aussi junkies que moi, paumés dans les gangs, j'ai mis ma mère chez les fous, Lizzie a honte de moi... Qu'est-ce que je peux avoir comme début là?" Il avait besoin de l'éternel optimisme de Gabriel à l'heure actuelle, alors qu'il frissonnait un peu plus, se tenant comme il pouvait pour échapper aux crampes dévastatrices. Il devait faire mieux, il le devait pour la bonté de son sauveur.
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Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 3 EmptyMar 14 Jan 2020 - 15:52

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Wreniel


Il était calme Gabriel, si calme, à s’en étonner lui-même. Bien sûr cela faisait intrinsèquement parti de lui, de sa personnalité. Toutefois la situation actuelle était tout à fait particulière, bien loin d’une quelconque zone confort, et sans lui être foncièrement étrangère elle n’en restait pas moins éprouvante pour les corps comme les esprits. Pour Wren, pour lui aussi dans une autre mesure. Il n’en transparaissait pourtant pas grand-chose chez l’irlandais. Point d’affolement, nulle perte de patience, pas plus que de déni. Et ce même lorsque le suédois l’implora de ne pas le regarder dans cet état-là. Gaby ne détourna pas ses yeux couleur de ciel une seconde, pas la moindre, bien au contraire quand il les plongea dans ceux de son ami alors qu’il mettait toute son assurance dans l’espoir qui naîtrait d’une telle épreuve. Au fond de ses prunelles ne demeurait ni jugement ni déception, il ne condamnerait jamais le grand brun, il ne l’abandonnerait pas non plus, n’y brillait que des promesses de meilleurs lendemains et l’énergie qu’il déploierait à l’aider. Rien de plus. Rien de moins. Alors le libraire sourit lorsque son camarade accéda à sa requête sans plus de combats, portant le verre à ses lèvres. Qu’importait l’eau qui s’étala sur le sol, échappée du récipient sous le coup des violents tremblements qui agitaient Wren, l’essentiel était qu’il boive. Et ce geste il devrait le répéter maintes fois encore tant il était nécessaire de réhydrater ce corps par trop malmené. Saisi de nouvelles nausées le trentenaire se plia de nouveau bien vite en deux, rompu par cet estomac qui se soulevait dans son abdomen, sans doute d’autant plus douloureusement qu’il était probablement vide depuis bien trop longtemps. Gabriel se laissa aller à frotter doucement son dos du plat de la main, dans un geste qui se voulait réconfortant autant que possible en pareilles circonstances. Il était si défait, cet ami auquel il tenait tant, en si mauvais état, et il ne pouvait qu’imaginer le profond mal-être qu’il devait éprouver à l’heure actuelle. Gaby parvint à sourire malgré tout aux mots qu’il prononça. « Je vais prendre ça comme un compliment et faire comme si tu ne venais pas de me dire que j’étais vieux. » L’air amusé, la pointe d’humour, et le soupçon de légèreté qu’il essayait d’insuffler, encore, toujours, autant qu’il s’employait et s’emploierait à insuffler la note d’espoir dont le suédois avait besoin. Mais ses pensées s’égarèrent bien vite, trop vite, alors que la suite des paroles de son camarade faisait son chemin dans sa tête. « Tu ne m’as pas vu après l’accident… », qu’il avait laissé échappé, souffle à peine audible, plus pour lui que pour le grand brun. La tête haute, le courage, tout ça n’existait alors plus, laissant toute la place dans ses pensées à une seule et unique idée, disparaître. Définitivement. Oublier la douleur, physique, psychologique, oublier le drame et son corps devenu une prison. L’irlandais en chassa cependant rapidement le souvenir, il ne pouvait se permettre de laisser une quelconque mélancolie s’immiscer en lui. Pas maintenant. « On fait tous des erreurs Wren, on se trompe, on tombe, on se relève, c’est ça la vie. Alors il n’est ni question d’excuses ni de stupidité tu sais. » Se relever, si longue et violente soit la chute. Il le fallait. Traverser ses propres ténèbres pour refaire surface, et ce même si cette dernière semblait trop lointaine, trop difficile à atteindre, même si le monde au-delà des abysses semblait trop incertain. C’était ce que semblait éprouver Wren, tant de choses le hantaient, le faisaient douter qu’il put y avoir un après, un renouveau, et il y avait de quoi. « Le début d’autre chose. Revenir sur ses pas est impossible, il faut vivre avec ce que l’on a fait ou vécu, et avancer, surtout avancer. Un boulot tu en retrouveras un. Si tu veux pouvoir aider ta famille il faut déjà que toi tu ailles mieux, dans cet état tu ne leur aies d’aucun secours. Et pour Lizzie… », dont il devinait toute l’importance entre les mots de son ami, et dans tout ce qu’il ne disait pas, surtout dans ce qu’il ne disait pas, « … elle te pardonnera, si ce n’est pas déjà fait. » Quant à sa supposée honte de lui, il n’y croyait guère Gaby. « Celui d’une nouvelle vie », elle était là la réponse à sa question. « Tu dois tout reconstruire, devenir la personne que tu pourras regarder dans le miroir sans en éprouver un quelconque dégoût, sans te haïr… » Parce que c'est ça qui te brise, pas vrai Wren ? L’irlandais vit alors son ami frissonner et ramena la couverture à ses épaules où il laissa traîner une main si fraternelle. « Tu va y arriver. » A se sevrer. A tout rebâtir. A vivre, vraiment.
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Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 3 EmptyMar 14 Jan 2020 - 17:01

Il n'y avait pas meilleur sauveur que Gabriel Carnahan, si doux et si généreux. Wren n'aurait jamais cru pourtant qu'ils en arriveraient là, eux qui s'étaient rapprochés devant une porte d'hôpital, à philosopher sur leur vie respective et leurs perspectives futures. Clairement, Wren n'avait rien respecté de ce qu'il avait pu prononcer ce jour là et le bouclé devait le regretter amèrement en le regardant tout rejeter dans le seau devant lui. Au moins, il avait pu boire un peu, même si ce ne serait jamais assez en comparaison de tout ce qu'il avait perdu. Sa vie avait pris un tournant pour le moins inattendue et le suédois s'en voulait tellement de ne pas avoir réussi à maintenir le cap alors qu'il avait suivi un chemin respectable durant quinze belles années. Il aurait pu être heureux, il aurait pu tant accomplir mais Doherty avait chuté proche de la ligne d'arrivée et maintenant, se relever se rapprochait d'une épreuve de combattant. Wren n'avait plus que cela à réaliser néanmoins, plus que cette chance là s'il ne voulait pas décevoir les quelques personnes qui l'entouraient encore. D'autres avaient besoin de lui, sa soeur et son frère, qui s'étaient entichés de la Ruche et qui mettaient leur vie en danger ces derniers mois. Comment avaient-ils pu tous sombrer en même temps? Quelle malédiction les poursuivait? Le nordique n'aurait pas la réponse à l'heure actuelle, il ne pouvait qu'essayer de sourire faiblement à Carnahan avant de continuer à trembler, sans discontinuer, sans avoir aucune once d'espoir que son enfer s'arrêterait de sitôt. Il allait être bien seul dans cet état de catatonie incommensurable, il en avait conscience et c'était à lui de faire le travail, ne pouvant compter que sur sa détermination pour s'en sortir. Wren écoutait néanmoins les mots de Gabriel et il essayait d'y croire. Il avait souffert lui aussi et son discours le laissait entendre, Wren n'avait pas la force de le questionner. Parler de douleurs, c'était en rajouter encore à la sienne. Là, il aurait pu pleurer, hurler, se laisser crever, tout à la fois mais il ne fit rien. Il ne bougea pas d'un cil, sentant Gabriel remettre la couverture autour de ses épaules, Wren le remerciant d'un hochement de tête faible. Il n'avait plus d'énergie, plus rien que des espoirs déchus et un avenir plus qu'incertain. "C'était pas une erreur ça. C'était un fiasco. Et je sais pas si je suis capable d'aider qui que ce soit désormais. J'ai changé, tu sais, et je redeviendrai sûrement jamais le type que j'étais. Je serai toujours vulnérable maintenant, le feu m'attirera toujours et je veux pas faire subir ça à d'autres... Pas à Lizzie, alors peut être que c'est mieux si elle me pardonne pas, tu vois." Il lui avait déjà fait tant de mal, il l'avait détruite même et Doherty ne pouvait que s'en vouloir à nouveau, encore et toujours, pour l'éternité et tout ce qui adviendrait encore après elle. Il ferma les yeux un court instant, les relevant pour laisser échapper une petite larme, juste une avant de reprendre sa respiration, brève et haletante parce que les crampes ne le quittaient pas, qu'il avait chaud cette fois et qu'il rêvait de dormir. Ne plus s'éveiller, encore plus. "Je sais pas mais... Merci Gaby. T'es sûrement le meilleur ami que j'ai jamais eu. Si ce n'est le seul." Un faible sourire à nouveau et des yeux rougis. Wren était encore vivant, malgré la peine et la noirceur, il respirait encore.
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Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 3 EmptyDim 19 Jan 2020 - 12:05

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Gabriel prenait réellement son rôle à cœur, et c’était comme une évidence pour lui, être là quand les autres en avaient besoin, plus encore quand il s’agissait de ceux qui comptaient le plus. Wren était parmi ces derniers. Ils ne se connaissaient pourtant pas depuis si longtemps tous les deux, mais il y avait comme une évidence, un lien qui s’était noué si aisément dans leurs silences et les tasses de café échangés à la librairie lorsque le nordique pouvait y passer des heures le nez plongé dans des documents et ouvrages, semblant y chercher quelque réponse à ses questionnements intérieurs. Puis à l’hôpital, juste après la violente agression de Gaby, dans cette bulle qu’ils s’étaient créés, et tout ce qu’ils s’y étaient dits. Alors il n’y avait peut-être pas de hasard quand la vie les avait remis sur la route l’un de l’autre après des mois sans nouvelles. Il y songeait vaguement le libraire, en ramenant la couverture sur la carcasse grelottante de son ami. Il ne s’y perdit cependant pas plus que de raison, revenant bien vite au présent, à Wren et sa pâleur affolante. « Ce qui est certain c’est que tu dois commencer par te tirer de là, après tu aviseras pour la suite. Je peux être là, être le soutien dont tu as besoin, passer des journées et des nuits à veiller, faire tout mon possible mais le seul qui puisse donner la dernière impulsion pour s’en sortir c’est toi. Et il faut que tu le fasses, que tu t’accroches, que tu t’aides toi-même. Ensuite tu verras ce que tu peux apporter aux autres. » Une étape à la fois, un pas après l’autre. L’ancien pompier devait d’abord accepter de se sauver lui, pour pouvoir avancer. « Tu t’es perdu en route Wren, voilà tout. Ca ne veut pas dire que c’est une voie sans issue et à sens unique. Peut-être que tu ne redeviendras pas celui que tu étais avant, mais tu peux toujours devenir meilleur. La vulnérabilité n’est pas une faiblesse, personne n’est invulnérable tu sais. Et je suis sûr que tu peux résister à cet attrait là, tu as de bonnes raisons de le faire, alors trouve-les. » Il en était convaincu lui, que le suédois avait réellement un bon fond, qu’il était seulement cruellement tiraillé en permanence par des démons qui lui faisaient perdre pied, mais il n’était pas mauvais au fond. Il était juste blessé, profondément blessé, et il en souffrait terriblement. Et il ne le savait que trop bien l’irlandais, comme les plaies de l’âme étaient aussi douloureuses que longues et difficiles à panser, plus encore à guérir. « Ce n’est pas à toi de décider si elle veut te pardonner ou non, c’est à elle, seulement à elle. Et tu ne peux rien faire contre ça. » C’était un fait, ce choix-là n’appartenait qu’à Lizzie elle-même, personne n’avait le droit d’y interférer, pas même Wren. Surtout pas Wren. Tout ce que lui pouvait faire était de s’excuser, de se pardonner à lui-même, mais le reste était du ressort de Liz et il ne pouvait l’en priver si c’était ce qu’elle souhaitait. Gaby la vit alors, la petite perle salée qui traçait son chemin sur le visage, creusé par la fatigue, la drogue et la douleur, du suédois. Son cœur s’en serra, évidemment, mais ce furent sans doute ses mots qui le remuèrent bien plus encore, plus profondément, plus vivement. Il en était ému Gaby, comme ils brillaient de tant de sincérité, d’un éclat venu du fond du cœur qui ne pouvait que l’émouvoir. Et là il n’avait pas de mots justes pour y répondre. Pas davantage quand il croisa les yeux un peu trop humides du trentenaire. Alors à défaut de paroles il se laissa aller à enlacer amicalement les épaules du grand brun, d’instinct, inconsciemment presque, frottant doucement son dos du plat de la main comme pour le réconforter un instant. « Eh… », à peine soufflé, « ça va aller Wren. » Une manière de lui dire qu’il pouvait sécher ses larmes ou les laisser aller dans cette étreinte chaleureuse, rien ne serait grave. Ce geste n’était pourtant sûrement pas l’idée du siècle, alors que le pauvre Wren passait de tremblements et sueurs froides en bouffées de chaleur, mais c’était un élan venu du fond du cœur, instinctif, qu’il n’avait pu réfréner l’irlandais. « Excuse-moi », qu’il dit doucement en le réalisant soudain. « Il faut croire que la fatigue rend sentimental. » Et c’était sans doute idiot, mais il rit furtivement Gabriel. C’était peut-être d’épuisement ? Ou nerveux ? Allez savoir. Toujours est-il qu’il eut ce rire doux, soufflé, comme une fragile parenthèse de légèreté dans ces moments difficiles.
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Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 3 EmptyDim 19 Jan 2020 - 14:26

Paraître aussi faible ne l'enchantait guère, Wren avait toujours eu la sensation qu'il devait être l'homme idéal, celui qui n'était jamais vulnérable, qui ne chancelait pas parce qu'on se devait de pouvoir compter sur lui. Ces derniers temps, cette vérité s'était enfuie puisqu'il ne pouvait même plus compter sur lui même, le Doherty. Il était devenu si amer, si perdu et sans avenir. Il s'était enfermé dans des pensées négatives et la drogue avait été la seule réponse viable qu'il avait pu trouver pour se sortir de cette impasse. Réaction idiote pour un garçon qui n'avait jamais su prendre les bonnes décisions au moment opportun. Il s'en voulait tellement d'avoir craqué, de ne pas avoir été à la hauteur des attentes d'autrui, que ce fut des besoins de son petit frère et sa petite soeur, ou bien de ceux de Lizzie. Il avait été si mauvais, pour tout le monde, un véritable poison qui s'immisçait partout et qui procurait des tonnes de chagrins en conséquence. Au moins, le suédois s'en rendait compte en écoutant les mots de Gabriel, la voix de la sagesse comme toujours. Il avait su lui parler, aujourd'hui comme les dernières fois parce qu'il avait de l'expérience, le libraire, et qu'il ne désirait pas le voir sombrer vers le point de non retour. Wren ne pourrait certainement jamais le remercier suffisamment pour ses gestes, ses discours, ses moments de silence bien placés également. Gabriel gérait tout d'une main de maître et le nordique ne pouvait que hocher la tête en l'entendant parce qu'il avait forcément raison sur toute la ligne. "T'as toujours les bons mots, toi, hein?" C'était tout ce qu'il pouvait trouver comme réponse parce que Wren n'était pas en état de prendre la moindre décision sur sa manière de gérer les suites de son existence. A l'heure actuelle, il devait surtout se laisser une chance de guérir, de prendre le temps nécessaire pour se remettre sur pied, si c'était encore possible. "C'est quand même pas facile d'aimer un mec comme moi. La pauvre Lizzie." Elle choisirait sûrement ce qu'elle ferait, lui ne résisterait à rien parce qu'il la voulait dans sa vie. Mieux encore, il le désirait à ses côtés, quand il serait plus fort. Là, il devait penser à Gabriel à ses côtés, au fait qu'il venait de lui avouer qu'il était son seul ami et ce n'était même pas un mensonge en vue de tout ce qu'ils avaient partagé depuis le début. Il sentit l'émoi du brun à ses côtés, l'enserrant maladroitement mais Wren le laissa faire avec un sourire parce qu'il aurait agi exactement de la même façon s'il avait été à sa place. "C'est pas un problème d'être sentimental, va. Ça va, d'ailleurs, toi, tout seul ici d'habitude?" Il avait beau être à l'agonie, séchant ses larmes comme il le pouvait, reprenant son souffle malgré les tremblements et la douleur, Wren pensait également à son ami. Gabriel avait peut être besoin de lui, aussi.
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Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 3 EmptyDim 16 Fév 2020 - 11:54

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C’était sûrement dans ces instants douloureux que le lien qui s’était noué entre eux révélait toute sa force, toute son authenticité, quand ils se confiaient l’un à l’autre, se reposaient l’un sur l’autre sans artifices, sans maques, seulement avec toute leur sincérité, toutes leurs failles. Une bulle qui leur était propre, au-delà du chaos du monde. « Pas toujours… » Gabriel afficha une moue légère quand aux dires de Wren, avant d’ajouter d’un ton malin un « Mais souvent, c’est vrai. » Manière comme une autre de détendre un peu l’atmosphère. Au fond il n’en croyait rien, ou du moins n’en savait rien, l’irlandais. Incapable de juger de la justesse de ses mots. En réalité il se contentait de dire ce qu’il pensait sincèrement, ce qui lui paraissait adapter à la situation et la personne en face à un instant donné. Rien de plus, rien de moins. Mais si ses propos pouvaient ne serait-ce qu’aider un peu les uns ou les autres, alors il en était heureux, voilà tout. « Personne n’a dit qu’aimer était toujours facile tu sais. Et puis on ne choisi pas de qui on tombe amoureux, ça arrive, c’est tout. Je suis sûr que Lizzie s’en sortira très bien. Et toi aussi. » Ils le pouvaient tous deux, ils en avaient la force, ils l’avaient juste oublié. Evidemment que Gabriel ne put rester indifférent face à la détresse de celui qu’il considérait comme un ami, qu’il fut touché d’apprendre qu’il avait lui aussi ce statut aux yeux du suédois. Alors dans un élan sincère, fraternel, il s’était laissé aller à une accolade qui se voulait réconfortante. C’était sans doute un peu maladroit de sa part par ailleurs, en vue de l’état de Wren, qui tremblait de douleur et de froid autant que son front luisait de fièvre, aussi s’excusa t-il bien vite. « Ca n’en est pas un c’est vrai, tu vois toi aussi tu trouves les bons mots quand il faut. », qu’il dit dans un sourire amusé. « A vrai dire je crois que je serai bien incapable de ne pas l’être. » Parce que quelque part il l’était peut-être foncièrement, sentimental, incapable de rester insensible face aux émotions des autres. Véritable éponge qu’il était. A la question de Wren, Gaby eut à nouveau ce rire soufflé, mais cette fois il avait une toute autre saveur, un goût de nostalgie, de mélancolie. « Touché », qu’il avait lâché dans un murmure. Coulé en vérité. « Je ne suis pas vraiment tout seul, il y a Sirius et Aodh... » Mais… Parce qu’il y en avait un de mais, et il ne pouvait pas mentir Gabriel, pas au nordique. Bien sûr qu’il faisait passer les autres avant lui, enfouissant profondément ses propres états d’âme et problèmes, pour mieux les écouter, les aider. Ca avait toujours été ainsi avec lui. Il finissait par s’oublier, si souvent, ne s’autorisant ces moments de mélancolie, que lorsqu’il était seul, laissant alors ses blessures l’envahir insidieusement. Le reste du temps il essayait de se présenter sous son meilleur jour, d’être là pour ceux qui en avait besoin, oubliant à chaque fois que lui aussi avait parfois besoin de soutien, de présence. Mais il était si discret, avait toujours cette part de lui qui ne voulait pas déranger ni prendre trop de place. Seuls ceux qui le connaissaient par cœur savaient voir lorsque c’était lui qui avait besoin d’aide, lorsque le poids du monde lui devenait bien trop lourd à porter, lorsqu’une foule de petits signes à peine perceptible trahissait que les choses lui devenaient difficiles. Jameson était très forte pour cela, lisant en lui comme dans un livre ouvert, ne ratant rien de ce qu’il exprimait sans même s’en rendre compte, sans même prononcer un mot. Et l’irlandais savait déjà que Wren en était tout aussi capable. Alors il laissa un soupir léger lui échapper tandis qu’il faisait courir son regard couleur de ciel sur la pièce principale toute baignée d’une belle lumière solaire. « Honnêtement… » Et honnête il le serait avec le suédois. « C’est compliqué », qu’il souffla tout bas comme un aveu. « Tu sais… » Gaby passa une main parmi ses mèches brunes, il cherchait ses mots, essayait de ne pas laisser sa gorge se serrer. Ce n’était pas si évident, pourtant il demeurait posé, dans son ton, dans son attitude, comme si en parlait lui faisait finalement du bien. « Être seul je fais avec, il me faut du temps encore. » C’était sa façon de dire qu’il ne se sentait pas encore prêt à envisager de refaire sa vie, bien qu’il avançait petit à petit, en témoignait l’alliance qu’il ne portait plus depuis quelques semaines déjà, depuis son retour en Irlande pour ses quarante ans. Un choix qu’il avait fait, difficile certes, mais c’était le bon moment pour ce faire. « En revanche vivre seul, c’est autre chose. » Partager sa vie et partager son lieu de vie étaient bien deux choses différentes. Il en avait connu des cas de figure depuis qu’il avait quitté la demeure familiale, vivre seul, partager une colocation, emménager en couple. Mais toujours un point commun, le mouvement, les allers-retours, la vie en somme. Depuis la disparition de Moïra tout était différent. Et même changer d’air, changer de pays, n’y avait rien fait. Gabriel avait l’impression de s’enliser inexorablement. « Bien sûr l’appartement est plutôt grand, et agréable… C’est juste que ça manque de vie, tu vois. » Il marqua une pause en désignant vaguement l’endroit. « Je m’en rends compte chaque jour un peu plus et parfois j’ai l’impression d’étouffer. Pourtant j’aime le calme, et la solitude n’a jamais été un problème avant mais… Je ne sais pas, tout est si différent maintenant. » Il souffla un instant, il parlait beaucoup, qui plus est de lui, ce qui n’était vraiment pas habituel, mais Wren parvenait toujours à provoquer cela sans mal visiblement, même alors qu’il était au plus bas. « Mais je parle trop, tu  n’as pas besoin de ça je crois. » Pas besoin d’écouter ses états d’âme de quarantenaire complètement perdu dans un monde qui ne tournait plus rond pour lui, depuis cinq ans déjà.
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Dernière édition par Gabriel Carnahan le Jeu 26 Mar 2020 - 16:57, édité 1 fois
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Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 3 EmptyDim 16 Fév 2020 - 13:24

Il lui faudrait encore bien des jours pour retrouver de sa superbe mais Wren était en train d'effectuer le chemin nécessaire à sa rédemption. La souffrance allait encore être violente, elle le terrasserait plutôt deux fois qu'une mais le résultat en valait la peine, c'était en tout cas ce que son entourage laissait entendre. Gabriel en était le premier représentant, lui qui l'avait cueilli à même le sol, sur des pavés gelés à une heure tardive quand toute personne sensée était déjà au lit à rêver. Doherty avait arrêté de le faire depuis bien longtemps désormais, loin de se leurrer sur ses perspectives d'avenir parce qu'il avait tout perdu, le suédois, et qu'il était convaincu que plus jamais on ne lui offrirait cette chance de se retrouver. Une part de son caractère avait flambé avec les forêts qu'il avait mis à terre et c'était une tragédie qu'il ne pourrait jamais réparer. Le nordique allait devoir vivre avec les conséquences de son geste insidieux et il savait que c'était une bataille qu'il ne gagnerait jamais totalement. Un bout de son âme resterait gravé dans les incendies de son existence et qu'importe le nombre d'heures à se battre pour retrouver son entièreté, le combat était si vain et si fragile. Il n'y aurait plus rien qui pourrait le ramener vers la lumière, juste sa propre volonté et celle-ci avait été atrocement mise à mal ces dernières semaines. Heureusement, il y avait le libraire à ses côtés, cet homme qu'il semblait rencontrer toujours dans les moments où le besoin se faisait ressentir. La dernière fois, c'était Doherty qui lui avait tendu la main pour l'aider à se relever: cette fois, c'était la réciproque qui se mettait en marche alors qu'il se détachait de l'étreinte du brun, un léger sourire aux lèvres. Certes, il était triste et nostalgique mais c'était bien mieux que ce regard colérique qu'il avait porté sur le monde ces dernières semaines. Peu à peu, Wren reprenait le contrôle et ce n'était pas instantané comme succès, il avait besoin d'y mettre du sien, de s'y plonger au maximum de ses capacités, ou du moins ce qu'il en restait. Au moins, dans ce genre d'instants, l'ancien pompier arrivait à penser à autre chose qu'à son mal de ventre, ses suées et son envie d'en finir, sûrement parce qu'il s'intéressait à l'existence de Carnahan et les mots qu'il entendait le rendaient d'autant plus fragile. Il était malheureux, le bouclé, trop de solitude, trop d'amertume aussi et Wren n'avait pas les mots pour le soulager, en réalité. Il ne pouvait que vivre la même chose de son côté, sans avoir de quoi exprimer ce qu'il avait au fond du coeur vis-à-vis de cette expérience ô combien douloureuse. "Trouve quelqu'un pour vivre avec toi, Gabriel. Reste pas tout seul et malheureux, tu mérites bien mieux que ça, toi." Contrairement à sa petite personne, voilà ce qui était sous entendu alors que Wren se laissait choir en arrière pour s'allonger dans le canapé, tremblant et exténué. Il allait sûrement s'abandonner mais peut être que cette fois-ci, ce ne serait pas pour le pire. Peut être qu'il y avait encore un meilleur quelque part, même.
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Message(#)Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 3 EmptyVen 27 Mar 2020 - 18:08

Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it.

Wreniel


Drôle d’histoire que celle-ci. Deux hommes que, d’apparence, rien ou presque ne semblait rapprocher mais qu’une amitié sincère liait dans les pires moments de leur existence. La vie avait décidément d’étonnants tours dans son sac. Ou peut-être voyait-elle au-delà des apparences justement, ce qui se cachait sous la surface. Sans doute Wren et Gabriel avaient-ils plus en commun ou à s’apporter mutuellement que ce que quiconque aurait pu penser de prime abord. La preuve la plus flagrante était sûrement la scène qui se jouait dans ce séjour joliment baigné de lumière d’un appartement de Toowong. Parce qu’ils étaient bien là, à partager ces instants si difficiles, ensemble. Une nouvelle fois. Comme lorsque, bien des mois auparavant, l’irlandais avait été admis en urgence à l’hôpital à la suite d’une violente agression et qu’ils avaient longuement échangé sur tout un tas de sujets, pourtant si personnels, à la manière de deux amis de longue date, unis par les années et les événements qu’ils avaient traversé de front. Il n’en était toutefois rien. Leur relation était finalement si jeune encore, entrecoupée de périodes où ils s’étaient perdus de vue, pourtant il semblait exister entre eux quelque chose de fort, d’indéfectible presque. Voilà pourquoi, sans le moindre doute, la vie les avait réunis une fois encore pour affronter cette nouvelle épreuve, si difficile et douloureuse puisse-t-elle être. Et elle l’était, de cela chacun pouvait en être convaincu. Un sevrage n’avait rien d’une partie de plaisir, moins encore dans ces conditions. Mais c’était un pacte qu’ils avaient malgré tout signés, tous deux. Wren acceptant de tenter de surmonter cette souffrance pour sauver sa peau, Gabriel jurant de ne pas le laisser tomber et de tout faire pour l’y aider, quoi qu’il lui en coûte. Il leur en coûterait, leur en coûtait déjà, d’interminables journées et nuits de galère. Mais le jeu en valait la chandelle, pour sûr. Et c’était bien pour cela que l’irlandais était encore là, fidèle à son poste, à écouter son ami, s’inquiéter pour lui, lui offrir le réconfort d’une accolade maladroite et à répondre à ses questions avec toute la sincérité du monde. Et ce même s’il n’était pas dans les habitudes du libraire de parler de lui. Gaby laissa un nouveau rire soufflé lui échapper aux mots de Wren. « A vrai dire ce n’est pas faute d’avoir essayé tu sais. Mais tu en connais beaucoup toi qui, en plein cœur du quartier universitaire de Brisbane, ont envie d’avoir comme colocataire un libraire paumé, que les voisins pensent vieux garçon, et qui vit avec un chat et un chien ? Avoue que ce n’est pas très vendeur. » L’irlandais faisait exprès d’en rajouter un peu, de grossir le trait. C’était en quelque sorte une façon de dédramatiser tout ça, sa manière d’essayer inlassablement, vaille que vaille, de ramener ne serait-ce qu’un soupçon de légèreté ici ou là. Par réflexe, habitude presque désormais, il tira la couverture sur la haute silhouette du suédois qui s’était laissé couler dans le fond du canapé. « Essaye de dormir un peu. » Puis Gabriel avait fini par se lever, s’éloigner lentement pour laisser un peu de tranquillité à Wren. Etre présent sans se montrer envahissant. C’était sa conception des choses, ce qu’il essayait toujours de faire pour les autres. Bien que cette fois le contexte était tout particulier et qu’à défaut d’être envahissant, il se devait d’être éminemment attentif, voire franchement insistant, vis-à-vis du nordique. Mais il avait promis à ce dernier de l’aider, et à lui-même de faire tout ce qui était en son pouvoir pour y arriver. Alors il fallait ce qu’il fallait pour y parvenir. Néanmoins à cet instant il concédait volontiers un peu de paix à son ami, et celui-ci en avait grand besoin au vu de ses traits tirés et de sa pâleur toujours aussi alarmante. Le libraire s’accorda toutefois une dernière remarque à son encontre avant de retourner à sa cuisine qu’il avait laissée en plan de longues minutes auparavant. « Wren, toi non plus tu ne mérites pas d’être seul ou malheureux, tu sais. » Parce qu’il avait bien saisi la teneur de la phrase du suédois, le sous-entendu du toi qui l’avait ponctué. « Ne l’oublie pas. » Parce qu’il le pensait sincèrement, comme toujours. Parce qu’au-delà des cernes, des marques de piqûres, de cette carcasse fatiguée, usée, et de tout ce désespoir criant, il le voyait encore le bon en cet homme-là, le meilleur aussi. C’était toujours là, quelque part. Wren s’était seulement perdu en route, une part de lui s’étant égarée par la force des choses, mais elle n’était ni morte, ni disparue. Il errait, mais avec un peu d’aide il pouvait retrouver son chemin. Il était là son espoir. Et de l’espoir il y en avait, de cela Gabriel en était convaincu et même la tête de mule qu’était son camarade n’aurait su le faire démordre de cette idée. Il y avait une promesse quelque part dans tout ça, celle d’une seconde chance. Gabriel leva le nez de son ouvrage culinaire une seconde, juste voir si les paupières du grand brun s’étaient closes. Qu’il dorme tant qu’il le pouvait. Qui pouvait prédire ce qui les attendait à son réveil, dans une minute, une heure, un jour. Qui pouvait prétendre le savoir ?
@Wren Doherty & Gabriel
2981 12289 0 & Loo
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