| you can't just stare right through me (seth) |
| | (#)Mer 1 Jan 2020 - 22:42 | |
| Elle n'avait pas prévu être là ce soir, Chloe. Elle n'avait pas prévu traverser la ville, elle n'avait pas prévu laisser en plan sa bouteille de rouge après une seule et unique triste coupe. Elle n'avait pas prévu sortir de son pyjama, le même par-dessus lequel elle avait enfilé un cardigan assez ample et large qui cachait presque le tout d'une main de maître. Elle n'avait pas prévu chercher une place de stationnement pendant presqu'une demie-heure, tournant autour de la boîte de nuit en perdant de plus en plus patience sans que ni son visage, ni son expression, ni même un soupir ne trahissent son inconfort.
Et quelque chose lui disait qu'Abby n'avait pas non plus prévu se retrouver en plan, lasse et ignorée, son rencard du soir qui lui avait finalement lourdement posé un lapin. Elle avait téléphoné à Chloe il y a une bonne heure maintenant lorsque la brune passe la porte du Electric Playground, un appel à l'aide pour venir la récupérer. Et elle s'assure de regarder d'un côté comme de l'autre la Cohen, tenter de retrouver la tête blonde de son amie à quelque part entre le bar et la piste de danse. Abby qui avait mis tant d'espoirs en cette nouvelle relation, un flirt innocent qui avait débuté quelques semaines auparavant, et un trio de rendez-vous plus tard l'avait menée jusqu'ici. Chloe ne l'affirmerait seulement que si on le lui demandait d'emblée et sans équivoque, mais elle n'avait jamais eu confiance en cette idylle. Jamais elle n'avait cru que la nouvelle conquête de sa copine, ce même type qu'elle avait rencontré dans ce même bar, était vouée à devenir plus qu'une histoire d'un soir ou deux.
Et elle la cherche toujours, Abby. Elle a fini par se mettre sur la pointe des pieds, en plein centre de l'établissement, pas particulièrement énervée, ni même inquiète. Elle imagine encore qu'Abby est dans le coin, qu'elle doit même cuver sa rage un cocktail à la main. Elle espère simplement pouvoir la repérer vite à travers la foule, et arrêter d'exhiber les pans de sa chemise de nuit autour de laquelle elle a savamment enroulé les tissus de sa veste, ses bras noués sur sa poitrine.
Une minute passe, quinze autres. Et elle finit par recevoir un message texte d'Abby, cette même Abby qui lui annonce que finalement, elle a quitté le bar. Qu'elle l'a quitté, parce qu'elle est tombé sur un autre mec, sur un gars qui lui a promis monts et merveilles et qui servira fort probablement de rebound à son rencard raté. Elle soupire Chloe, range son portable, pense une seconde à partir, mais décide de rester. Un verre juste un, question de récompenser l'acte, question de lui donner au moins un motif de passer une bonne soirée sans avoir l'impression d'avoir été utilisée pour sa bonne foi et sa capacité à tout abandonner pour ses amis, amis qui plus souvent qu'autrement prennent le tout pour acquis.
Mais ça va, elle le fait pas pour ça. Une inspiration et un orgueil ravalé et elle se faufile au comptoir, ses prunelles à la recherche de la carte des cocktails qui devient sa nouvelle priorité.
@seth briggs |
| | | | (#)Jeu 2 Jan 2020 - 18:32 | |
| EXORDIUM. « … But I can't help … falling in love … with … you … » Il avait cette brillante capacité de se foutre totalement du regard des autres. Sa voix résonne dans un recoin de l’Electric, et il s’évertuait à ne pas torturer le classique du King. Sa posture est laconique, mais son interprétation est théâtrale. Il joue le romantique brisé, fronce les sourcils, et se moque des autres, de lui-même. Seth cherche à se marrer, à faire marrer ses potes. S’imbiber les veines d’alcool n’avait même pas été nécessaire. Il n’avait pas besoin de boire pour endosser une attitude, il jouait au con de manière extraordinairement naturelle. Bon, boire, c’était cool aussi. Aussi, parce que ce karaoké improvisé lui avait donné soif, il délaisse finalement la pseudo scène pour satisfaire son besoin primaire. Besoin qui resterait modéré ce soir. Se disait-il. A l’horizon se dessinait une montagne de rapports à taper, pile qui s’élevait de plus en plus, tant son aversion à l’égard de cette tâche était grande. Impatiemment il attendait qu’on lui colle un stagiaire dans les pattes, afin de lui confier ces responsabilités de premiers choix. C’était moche comme attitude, il se dégouterait presque. L’appel du travail résonnait dans un coin de sa caboche, mais Briggs avait l’esprit volatile. Qu’on lui propose quelque chose de fun suffisait pour bouleverser ses certitudes. La volonté folle du mec.
Il trouvait les boîtes de nuit surclassées et aseptisées. Quitte à faire la fête, autant le faire sur de la bonne musique, avec du bon alcool. Un peu élitiste le mec, quand même. Deux éléments avaient pesé dans la balance, lorsque que Rocky -ce n’est pas un surnom, true story-, lui avait proposé de sortir. Le premier, c’était sa maudite frangine. Elle envahissait son appartement depuis plusieurs mois maintenant, et la cohabitation exigeait une règle d’or : pas de plan cul. Ce soir, Mia avait failli à la règle. Quelle délicieuse surprise de rentrer du travail, tomber sur une porte close orné d’un petit mot doux de sa sœur chérie, mentionnant très explicitement : désolé mon bro d’amour, profite en pour sortir un peu, je te sens un peu à cran en ce moment. Il n’était pas à cran, jusqu’à cette découverte. Il avait eu envie de défoncer la porte, tuer sa sœur, tuer le gus inconnu qui l’accompagnait, peu importe l’ordre. Uniquement parce qu’il c’était juré de lui faire payer, d’une puissance spatiale, il avait rongé ses envies de meurtres, et décidé d’honorer l’invitation de son ami à l’Electric. Puis la seconde raison, et pas des moindres, c’était le karaoké.
Sans accès à son propre appartement, il n’avait pas pu soigner son apparence. Bien qu’il n’en fasse pas une affaire d’état, il aurait au minina aimé changer son tee-shirt à trou et son jean un peu (trop) usé. Les mecs l’avaient laissé rentrer par il ne sait quel miracle. C’était le principal. Rocky et Javier s’époumonaient encore sur la scène, mais Seth chantait mieux, c’était un fait incontestable. De son point de vue. Pour oublier sa sœur, le boulot, que sa chienne Juliette -l’amour de sa vie- était entre les mains de son inconsciente de sa frangine, il se dirige au comptoir.
Elle était vêtue de façon ... originale compte tenu du contexte. Ca ne ressemblait pas vraiment à la majorité des gens ici. Puis, assumer de venir seul, ça n’était pas à la portée de tous. Du moins, peut-être qu’elle attendait quelqu’un ou quelque chose ? des amis, un date, faire le point sur sa vie en toute quiétude en buvant un cosmo’ ? Il avait envie d’essayer une approche, sans prise de tête. Seth regarde l’agitation derrière le zinc. Pas de barman en vue. Il franchit la ligne et passe de l’autre côté pour se faire passer pour un employé. Au pire, il a toujours sa carte de flic si jamais un faux collègue lui cherche des noises. « Je peux vous proposer le cocktail du soir ? Un verre de vodka avec une framboise pour donner du goût. » En s’employant à rester sérieux, il la fixe et la sonde un peu. Il n’avait aucune connaissance en la matière, et aurait eu plus d’aisance à lui conseiller du vin qu’un alcool fort. « Vous êtes en cavale ? Je connais les issues de secours, si jamais … » Il la piquait sur sa dégaine, mais lui n’était pas mieux. Juste un prétexte pour venir lui parler.
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| | | | (#)Jeu 2 Jan 2020 - 20:17 | |
| Abby était une boule d'amour, un sourire sur deux pattes. Elle et Chloe se connaissaient depuis les bancs d'école, elles avaient étudié ensemble, habité ensemble, et travaillaient maintenant toutes les deux pour le même service. C'était l'apport parfait, la balance immuable, c'était le genre de duo qui se complétait, quand le calme posé de Cohen contrecarrait l'effervescence et l'impulsivité de la belle blonde. Elle aurait dû s'en douter, Chloe, que son amie n'était nulle part lorsqu'elle était entrée dans ce bar, les faits étant que lorsqu'Abby évoluait dans une pièce, tous les regards étaient rivés sur elle, elle émanait tant de charisme qu'on ne pouvait pas la manquer.
Et son message reste en suspens un seconde seulement sur l'écran du portable de la brune, avant que celle-ci ne zappe la déception d'avoir été plaquée ici par une pote obnubilée par une énième séance de charme pour jeter son dévolu sur le bar et en tirer le maximum. Les groupes et autres attroupements se multiplient plus elle tente de s'y faufiler, les coudes qu'elle évite comme les verres levés contre lesquels elle arrive à improviser une chorégraphie agile qui l'étonnera assez pour constater qu'aucune goutte n'est tombée sur son attirail incongru. « Je peux vous proposer le cocktail du soir ? Un verre de vodka avec une framboise pour donner du goût. » qu'on lui demande, quand elle a finalement réussi son chemin de croix pour s'appuyer sur le long comptoir de bois vernis, qu'elle y a gracilement allongée sa silhouette pour tenter d'attraper la carte siégeant du côté des bouteilles. « Les mixologues de nos jours se la jouent tellement minimalistes. » un regard amusé doublé d'un sourire en coin dont elle gratifie le barman, et son index comme son pouce attrapent l'une des fameuses framboises à portée, pilées dans un plat à garnitures qu'elle utilise comme distributeur à collation pour la peine. Son corps qu'elle redresse toutefois, droite, attentive à la joute qu'il semblait lui avoir lancée.
« Vous êtes en cavale ? Je connais les issues de secours, si jamais … » son sourire ne fait que grandir. Quand elle sent les prunelles curieuses du blond dériver sur ses vêtements, elle qui n'avait fait l'effort que d'appliquer une touche de mascara avant de quitter son appartement. Elle qui passe d'un geste totalement calculé mais qu'elle veut nonchalant l'une de ses paumes à travers ses cheveux, replaçant quelques mèches de ses doigts agiles, joueurs. « Je croyais qu'on était tous en mode casual friday un jour d'avance? » qu'elle se moque, coup d'oeil rusé sur le combo jeans et t-shirt qu'il arbore et qui jure avec l'ensemble noir uniforme de ses supposés collègues. Chloe renchérit toujours, mais elle le fait avec l'iris tellement brillant et le minois tellement innocent qu'on finirait presque à chaque fois par lui donner exactement ce qu'elle demande sans se douter que son charme a encore fait une énième victime.
Et pourtant, elle s'installe. Attrape l'un des tabourets noyés par une bande de gens revenant du karaoke, qui semblent tous sur l'endorphine à ne pas penser s'asseoir pour la moindre occasion. Se posant face au barman, elle finit par concéder une information parmi celles qui sont toutes sauf véridiques, mais avec laquelle elle s'amuse déjà. « La fuite attendra. » son épaule qu'elle hausse, la proposition qu'elle ose. « Et je préfère le vin à la vodka. » son regard qui quitte momentanément celui de son interlocuteur pour glisser par-dessus son épaule, et pointer d'un index décidé la bouteille qu'elle a alignée dès qu'elle l'a vue, le cépage qui lui vend déjà du rêve dans une boîte de nuit où elle n'aurait jamais cru qu'une telle cuvée soit accessible. « Surtout celui-là. » ça n'a rien à voir avec les meilleurs celliers de la ville, mais elle fait avec ce qu'elle a. Déjà qu'elle détonne à travers la foule du soir, autant continuer en bonne compagnie en troquant les drinks relevés pour une coupe de blanc légèrement sec, fruité.
@seth briggs |
| | | | (#)Ven 3 Jan 2020 - 0:36 | |
| EXORDIUM. La sagesse se forme avec l’âge. C’est ce qu’ils disent tous. Seth ne s’est jamais senti aussi libre qu’aujourd’hui, justement parce qu’il se sent éloigné de toute forme d’assagissement. Inutile de philosopher là-dessus, même si l’endroit s’y prête. Marquons simplement la différence. Il y a vingt ans, il se serait mis dans la peau d’un serveur avec excitation mais crainte de se faire attraper. Aujourd’hui l’excitation le stimule toujours, mais la crainte n’existe plus. Se faire prendre était le dernier de ses soucis. Il y a dans sa tête plus qu’une équation à une inconnue. Punchline de mathématicien. L’inconnue était jolie, en plus. Goût vestimentaire sans prétention. Probablement que lui, il appréciait justement ce versant complétement désintéressé qu’elle offrait, parce que justement, elle n’offrait pas grand-chose.
Pas besoin de tergiverser, selon lui. Elle était seule, elle voulait un verre. Lui aussi. Deux raisons suffisantes pour rentrer en collision. « Les mixologues de nos jours se la jouent tellement minimalistes. » Il sourit. Ca l’intrigue. Il attendait de voir sa réaction. Chose faîte, il pouvait continuer son petit jeu. Il prend un torchon à traîner, pas très loin, qu’il jette sur son épaule pour lui donner un peu plus de sérieux. Ses deux mains sont plaquées sur le comptoir, là encore pour s’imprégner encore davantage du rôle. « Les mixologues ? J’ai moi-même inventé ce cocktail. C’est une avant-première, et un secret bien gardé. Si la recette pouvait rester confidentiel … » Il se donne des airs faussement mystérieux, pour parachever la scène. Rapidement, il inspectait quand même sur ses côtés pour anticiper une sortie précipitée. Dans l’euphorie générale, ses acolytes barman sont trop occupés pour le remarquer. Pour le moment.
Sa cliente lui rend l’appareil. Il taille de manière agréable son accoutrement, juste pour s’amuser. Seth se serait permis se genre de non flatterie avec n’importe qui, parce que là encore, il n’avait pas peur du jugement, de la mauvaise perception adverse. En parlant d’adversité, elle semblait prête à en découdre, elle aussi « Je croyais qu'on était tous en mode casual friday un jour d'avance? » Il fait semblant de s’offusquer. Briggs arque un sourcil de façon nette, et contemple d’un œil prompt sa tenue relativement négligée, avant de revenir vers elle. « Moi qui comptais vous offrir le premier verre. Je crains de devoir vous considérer comme une cliente lambda, finalement. » Un fin rictus se promène sur sa tronche, à peine éclairée sous les lumières artificielles. Un coup d’œil sur sa droite, un type le regarde. Pour sauver sa peau, il saisit un shaker, qu’il secoue en mimant ses compères. Seth lui jette un pouce en l’air. Je gère, mec. « La fuite attendra » Intéressant. « Et je préfère le vin à la vodka. » Intéressant au carré. Il faisait transparaître son approbation sur ce fait, d’un hochement de tête teinté de respect. « Pour tout vous dire, le vin reste ma grande spécialité. » Faux, à moitié. Il aimait ça, mais n’avait pas du tout le vocabulaire pour en parler. Il était en mesure de différencier un bon cru d’un truc infâme, c’était déjà grand. « Surtout celui-là. » Très bon choix, qui l’enfonçait encore un peu plus. Seth allait prendre le risque, quitte à payer plus tard. C’était un flic, quand même. Hum.
Le désormais voleur prend possession de deux verres à pieds et du graal. Tout en faisant glisser le liquide pale, il vante les mérites du savoir faire, comme le bon guide qu’il voulait devenir, pour elle, le temps d’une soirée. « Chardonnay de 2001. Un Français, qui exprime toute la richesse du terroir dans un savant mélange d’arômes et d’acidité. Si vous fermez les yeux, vous pouvez découvrir son caractère floral, une délicate odeur de noisettes grillées et de citronnelle. » Il avait lu ça dans une revue. Alors pour exagérer, il prenait des airs d’œnologue qui ne tenaient pas la route. Il lève son verre pour trinquer, avant de s’apercevoir que sa description ne collait en rien au résultat en bouche. Il examine sa partenaire, avant de lâcher un petit rire spontané. « Pas du tout, on est d’accord .. » A faire le con, il oubliait presque sa présence du mauvais côté du bar. Alors qu'il la regarde, il remarque un détail qu'il n'avait pas vu, dès lors. « Je peux vous poser une question sérieuse ? » Il se fige dans un mood différent. L'air grave, il reprend. « C'est un col de pyjama que j'aperçois, sous votre pull ? »
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| | | | (#)Ven 3 Jan 2020 - 17:16 | |
| Sa répartie la fait sourire, c'est indéniable et elle ne s'en cache pas le moins du monde. Force était d'admettre que Chloe n'avait pas l'intention de quitter le comptoir, elle qui s'était jusqu'alors convaincue de ne commander qu'un seul verre avant de quitter l'endroit, elle qui s'était donné un couvre-feu raisonnable ce soir-là, pour une fois. « Moi qui comptais vous offrir le premier verre. Je crains de devoir vous considérer comme une cliente lambda, finalement. » oh qu'il est faussement outré, oh qu'elle renchérit sur le même ton que lui à la clé. « Une cliente lambda qui connaît la recette de cocktail la plus confidentielle ici. » son sourcil se hausse, son oeil brille, il joue au même jeu qu'elle et même si elle déteste travailler en équipe la voilà prête à lui céder la victoire sur ce round-là. « Je me demande combien je pourrais la vendre d'ailleurs, sur le marché noir. » ou peut-être pas.
« Pour tout vous dire, le vin reste ma grande spécialité. » elle l'observe, elle ne le lâche pas des yeux quand il attrape la bouteille, qu'il sélectionne deux coupes pour, elle le comprend sans s'en étonner, leur duo du soir. Ce n'est que parce qu'elle le fixe le sourire intéressé aux lèvres qu'elle le voit également ajouter quelques gestes supplémentaires exclusivement lorsque d'autres employés passent à leur hauteur. Elle note, n'en montre rien, mais commence à additionner les pions dans sa tête d'une équation le rendant suspect d'un crime qu'elle ne lui reprocherait pas, au contraire. Il joue avec le feu, il n'a rien à faire ici se doute-elle, et la voilà qui a envie de prendre part au méfait elle aussi. « Et la vodka-framboise a maintenant le coeur brisé. » elle se moque, elle chante, sa voix qui rigole, ses mimiques aussi. Sa main droite qu'elle pose sur son coeur qu'elle mime brisé dans un geste dramatique, ses yeux qui montent vers le ciel pour compléter adorablement le tableau.
Le liquide qu'il verse, les néons surplombant le bar qui rendent la robe du vin particulière, un mélange de violet, de rose et de vert, elle n'arrive pas à jauger Chloe. Et elle s'amuse de toute façon, elle n'a rien de ces profils qui prennent leur coupe trop au sérieux non plus. « Chardonnay de 2001. Un Français, qui exprime toute la richesse du terroir dans un savant mélange d’arômes et d’acidité. Si vous fermez les yeux, vous pouvez découvrir son caractère floral, une délicate odeur de noisettes grillées et de citronnelle. » elle arque la nuque, s'assure de l'écouter même si la musique entrecoupe certains mots, elle y croirait presque, qu'il s'agit là de sa spécialité, qu'il n'a pas menti sur son identité et qu'il n'est pas si suspect que ça, avec sa serviette lâchée savamment sur son épaule. « Pas du tout, on est d’accord .. » mais elle prend une gorgée, elle trempe ses lèvres. Il a tout faux, elle est charmée.
Le vin n'est pas mauvais, pas mauvais du tout, et elle en profite Cohen, mystère de la présence du blond qu'elle a mis sur la glace pour l'instant. « Je peux vous poser une question sérieuse ? » elle pose son coude sur le comptoir, sa paume sert à retenir son visage maintenant qu'elle a hoché de la tête, qu'elle le voit venir à plein régime sur le potentiel tout sauf sérieux de la dite question. « C'est un col de pyjama que j'aperçois, sous votre pull ? » un sourire, un autre, elle a arrêté de les compter à force. « Y'a pire. » qu'elle lâche la brune, mystérieuse, la fossette que son amusement a creusée dans sa joue qui n'est pas prête de partir de sitôt. Elle dégage sa main pour lui faire signe de s'approcher de l'index, recule sa silhouette de quelques centimètres pour dévoiler son secret d'aujourd'hui, pour compléter le tableau. « J'ai même les pantalons assortis. » elle les pointe, quand d'une main elle dégage son cardigan pour qu'il puisse contempler les motifs, les rayures qui auraient presque pu passer si elle ne portait pas la chemise aux mêmes tons et teintes au-dessus.
« Tout va bien ici? » elle sursaute mais son corps ne bouge pas d'un millimètre, ce n'est pas elle qui a quelque chose à se reprocher, elle se complaît dans son innocence. « Parfaitement. Toutes mes questions sur votre carte des vins trouvent réponses jusqu'à maintenant. » suffisamment pour servir d'alibi devant celui qui semble être soit un employé, soit même un patron, vu la cravate qu'il porte et donc l'air sérieux qu'il s'oblige à avoir. Chloe qui joue avec le pied de son verre, qui laisse son regard dériver de l'homme scrutant le blond avant de rattraper le regard du barman au vol. Ils sont seuls quand elle se hisse à son oreille en prenant appui sur le bar et qu'elle lui demande, esprit malin qui profite de l'accalmie avant que tous se rendent compte aussi bien qu'elle de la supercherie. « Les sorties de secours, elles sont où déjà? »
@seth briggs |
| | | | (#)Sam 4 Jan 2020 - 16:30 | |
| Il ne s’attendait pas à ce que les choses soient aussi fluides. Au mieux, il voulait faire l’idiot en endossant un rôle de barman de pacotille, la faire rire, ou pas, et repartir comme un voleur. La solution la plus plausible, aussi, c’était de se faire virer comme un malpropre de cet endroit qui ne lui appartenait pas. Mais les autres sont absorbés par leur tâche, l’assimilant probablement comme une nouvelle recrue fraîchement débarquée. Seth n’était pas mal à l’aise, et c’était probablement ça qui lui donnait encore un peu de temps avant de se faire éjecter. Pas de gêne, une assurance à la frontière du rien à foutre, mais probablement un maniement du shaker qui laissait un peu à désirer. Il risquait quoi, au pire ? Un avertissement, une amende, se faire blacklister de l’endroit ? Pas grand-chose, en somme. Dans son esprit pas de questions, pas de doutes. Il s’amuse avec l’inconnue en pyjama, c’était tout ce qui comptait. Toujours dans l’éphémère, jamais dans la projection.
Comme lui, elle tourne en dérision la tournure des événements. Rien de sérieux, pas de prise de tête. Ca lui plaisait, et il en oubliait presque ses deux potes, qui au loin donnaient tout sur un vieux morceaux Anglais des années 2000. Ils pouvaient bien faire des grands gestes pour l’interpeller, lui ne verrait rien. Trop occupé à jouer l’œnologue du dimanche, vantant des attributs inexistants à un vin qui restait quand même de bonne facture. A cet instant précis, personne ne se demande pourquoi un Barman, censé préparer et servir des boissons (petit rappel), était en train de déguster un verre de blanc au calme avec une cliente (en pyjama, en plus.) Peu importe. Le flic ne se formalise pas sur la chose, il préfère sourire avec elle. Ses yeux pétillent, peut-être à cause du vin, peut-être à cause de la situation. La seule chose qui importe, c’est l’instant. Cet échange ponctué de naturel, et nullement conventionnel.
Complètement sérieusement, il arrête le tempo et s’interroge sur la probable vision de la tenue camouflée sous le large cardigan. Plutôt osé, finalement. Prétendre que c’était un pyjama, alors que ce n’était peut-être pas le cas, c’était prendre le risque de froisser la jeune femme sur ses goûts vestimentaires. A en juger par l’atmosphère, il avait quand même décidé de s’y aventurer. Au diable la suite. Elle s’en amuse, assume, et en fait même encore un peu plus. « Y'a pire. » Il penche la tête sur le côté et pince les lèvres, comme un doute, comme un affront sympathique. Il campe sur sa position, mains sur le zinc, en attente de ses secrets. Il est intrigué, aussi, lorsqu’elle mène la danse d’un signe du doigt. Elle ouvre son cardigan, il trouverait ça presque sexy. « J’ai même les pantalons assortis. » Ok, il rigole, forcément. En se reprenant bien vite, il fait mine d’être choqué par la vision qu’elle venait de lui infliger. Ses yeux s’écarquillent, comme s’il était attaché à ce genre de détail. Seth trouvait surtout ça drôle, et presque cool. « Karl Lagerfeld doit se retourner dans sa tombe. » A cet instant, il juge qu’elle avait bien mérité un autre verre de vin, et lui aussi.
L’intervention du type, boss, employé, agent de sécurité, bref, un type susceptible de mettre à mal son intention de creuser son trou ici. Il aurait du prendre un CV, aussi. La jeune femme rentre dans son jeu, et il n’en attendait pas moins, alors même qu’elle n’avait bien entendu pas à être dans l’obligation de prendre ce risque. Enfin, ce risque. « Je crois qu’on a trouvé une cliente sérieuse, là … Je suis Jo, le nouveau barman. C’est … ce type, là-bas, qui m’a engagé. » Il désigne un autre employé, qui se trouvait à l’extrême opposé d’eux. Le bellâtre à la cravate affiche son scepticisme un court moment, paraissant des heures. Par acquis de conscience, il décide visiblement de s’assurer des belles paroles du blond « Ne bougez pas … vous deux. » Seth opine du chef, crédibilité extrême. Elle, elle était complice, désormais. « Les sorties de secours, elles se trouvent où déjà? » Pas la moindre idée, bien entendu. Il trouvait sa réaction aussi intrigante que séduisante.
L’autorité était loin, suffisamment. Ni une ni deux, il saute de l’autre côté en chevauchant le bar. Quelle agilité, n’est-ce pas. « Vous me suivez ? » Question assez rhétorique, il propose sa main pour l’emmener loin du danger et du chaos. Quoi ? On peut romancer l’action tranquillement, merci. Il ne court pas, inutile de paniquer. Il y avait dans cette tournure nouvelle un brin d’excitation qui était loin de lui déplaire. Il ne court pas, il marche, et emmène sa partenaire du mal dans les tréfonds de la foule. « On fait comment pour passer inaperçu ? Vous à moitié en pyjama, et moi en bricoleur des Village people … » Qu’il s’amuse, prenant toujours pas mal de non sérieux sur la suite des événements. Au loin, le type qui avait grillé sa couverture quelques secondes plus tôt croise son regard. A travers les néons verdâtres, l’étau se resserre. « On part. Genre, maintenant ? »
- Spoiler:
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| | | | (#)Sam 4 Jan 2020 - 23:23 | |
| « Je crois qu’on a trouvé une cliente sérieuse, là … Je suis Jo, le nouveau barman. C’est … ce type, là-bas, qui m’a engagé. » « Enchantée, Jo. » il ment, c'est sûr qu'il ment. Tout dans ses paroles, dans ses gestes, dans ses micros expressions. Elle remarque tout Chloe, elle enregistre les plus infimes détails, le sourire en coin qui se dessine alors que sa coupe est portée à ses lèvres, qu'elle profite de la supercherie aux dépends d'un employé qui se la joue un peu trop intrusif au goût de la brune. Elle, elle profite, elle, elle pique, elle exagère, elle étire la situation juste un peu plus, quand elle hoche de la tête au même rythme que Jo, confirmant que oui, bien sûr, évidemment, ils ne bougeront pas tous les deux.
À la seconde où ils sont seuls par contre, le voilà le blond qui saute par-dessus le bar, qui fait preuve d'agilité qu'elle remarque non sans s'en amuser. « Vous me suivez ? » sa paume qu'il lui tend, elle y pose la sienne un bref moment de suspens plus tard. « Apparemment. » qu'elle s'entendra dire la Cohen, étonnée un temps, s'activant pourtant. Sa tête est ailleurs, à attraper de sa main libre ce qui reste de leur bouteille pour la cacher sous son cardigan qu'elle referme, le pyjama n'étant plus la seule cachotterie qu'elle y planque ce soir. « On fait comment pour passer inaperçu ? Vous à moitié en pyjama, et moi en bricoleur des Village people … » elle pouffe la brune, il l'ignore parce qu'il ne la connaît pas et qu'elle fait tout pour rester une inconnue encore un peu, mais la fuite, c'est sa spécialité. La liberté qui lui coule dans les veines. « On fait ça. » elle instigue Chloe, elle profite de la main de son acolyte qu'elle n'a pas encore lâchée pour le tirer avec elle à travers la piste de danse improvisée qu'a su générer les chanteurs de karaoke du soir. « Et ça. » l'australienne qui change de position en pressant ses doigts autour de ceux du faux barman, les mouvant maintenant vers une section où des tables surélevées sont entourées d'autres clients parmi lesquels il est facile de se confondre. « Et ça encore. » dernière fois où elle brouillera les pistes, quand leur duo atypique finit par quitter la foule pour se ranger près des vestiaires.
Là où tout semble un peu plus calme, moins suffoquant. « On part. Genre, maintenant ? » Chloe qui suit le regard de son interlocuteur, et elle voit celui de leur assaillant qui ne les lâche plus, qui les a repéré malgré leurs parcours du combattant. « Il faudrait. » elle pouffe de rire le pire, elle n'a pas plus peur que ça, elle se brûle les ailes beaucoup trop ces derniers temps, mais déjà elle l'oublie. Le vin qu'elle dégaine pour en prendre une gorgée à même le goulot, l'affront à tous les sommeliers lorsqu'elle déploie sa fossette de gamine bien creusée, tendant la bouteille à son allié comme s'il s'agissait d'une dose de courage supplémentaire. Comme s'ils en avaient besoin quand autant l'un que l'autre exhibait un regard qui pétille de malice, de défi. « La salle de bain. Y'a des fenêtres qui mènent à la ruelle dans celle des hommes. »
Elle ne dira pas pourquoi elle le sait. Elle ne racontera pas la soirée où elle s'y est échappée elle-même, pour des raisons qu'elle gardera toutes aussi secrètes. Elle ne le suivra pas non plus, lui conseillant un plan de sortie mais en empruntant un autre. Chloe qui file de son côté, n'attendant pas de savoir s'il suivra, l'espérant, elle ne se le cachera pas. Et la seconde suivante elle déboule dans la dite ruelle, ses prunelles qui font un tour rapide et concis des lieux. Elle ne sait pas s'il sera là ou s'il aura été rejoindre quiconque l'accompagnait ce soir. Mais elle espère tout de même qu'il n'aura pas été pris en flagrant déli.
Au moins, elle a le vin, en attendant. Elle ne sait pas quoi, mais elle attend.
@seth briggs |
| | | | (#)Lun 6 Jan 2020 - 0:35 | |
| Il fallait peu de chose pour se sentir vivre. Dans l’euphorie d’une vieille mécanique, la plus efficace au monde : de la musique, des corps qui dansent, pas de discours juste des gestes sans calculs. Le binôme improvisé se fond dans la foule multicolore. Des gens comme eux, qui attendent que la nuit tombe pour libérer le monstre. Une danse, des shots, de la musique qui frappe les cœurs, l’espoir de jouir enfin, avant l’aube. Seth omet la foule en délire, le décor un peu dégueu’ et les stroboscopes qui foutaient la gerbe, dès lors qu’il lui tenait la main. Il oubliait l’environnement, ses potes hystériques, sa médaille qu’il aurait décroché haut la main au karaoké game. Nan, il ne pensait qu’à dévorer le présent, à la minute près. Demain, son enquête, sa paperasse, le café trop chaud, la probable gueule enfarinée, nan, définitivement, tout ça attendra demain. Se laisser guider par la mutine, peu importe la suite. C’était comme un cri du cœur. Et Seth n’avait jamais été ce genre d’homme à laisser la raison prendre le dessus sur la passion. La curiosité le bouscule aussi. En savoir un peu plus, sur elle, ses goûts, ses rêves, sur ce qu’elle semblait vouloir fuir. Ou peut-être pas. Le moment était délicieux parce qu’il restait en surface, alors, pourquoi chercher à creuser davantage. Laissez faire les choses, rien de plus compliqué que ça.
Il se laisse volontiers embarquer, lorsque par la main elle l’entraîne dans les méandres de la boîte. On aurait dit qu’elle avait fait ça tout sa vie. Fuir. Seth se demandait dès lors sur quel genre de nana il était tombé. Elle était peut-être dangereuse, dérangée, peut-être qu’elle avait torturé des animaux lorsqu’elle était gosse, peut-être qu’elle avait chez elle toute une collection de poupées glauques, peut-être qu’il finirait avec un couteau sous la gorge à la moindre inattention de sa part. Peut-être. Au-delà de ses suppositions, il y avait des faits. Elle aimait le vin, sortait en pyjama, et avait ce genre de fossettes qu’il aurait suivi jusqu’au bout du monde. Ca valait le coup de prendre des risques.
Elle l’intrigue, toujours, lorsqu’elle prend en main la suite de l’évasion. « La salle de bain. Y'a des fenêtres qui mènent à la ruelle dans celle des hommes. » Respiration un brin haletante, enlisée dans l’excitation du game. Il regarde sa comparse, intrigué. « Je dois m’interroger sur une telle connaissance du terrain ? » Il rigole plus qu’autre chose, et n’attend pas de réponse. Pas le temps, elle s’envole. Il songe rapidement à l’éventualité de ne peut-être plus jamais la recroiser, à cet instant. Là-encore, et comme il s’emploie à le faire depuis le début de la soirée (de sa vie ?), il ne se pose pas plus de questions que ça, il agit. Dans les toilettes, il traverse le couleur des lamentations, des plaintes, des mecs à deux doigts de conclurent, des mecs qui ont concluent, des mecs qui expriment avec poésie les formes féminines, des mecs qui parlent voitures, des mecs silencieux. Dans son dos, Seth entend un rappel à l’ordre retentissant. Arrêtez-vous ! Certainement pas. La dîtes fenêtre atteinte il l’ouvre et l’enjambe, chute au sol. Liberté retrouvée.
L’air frais comme une caresse, taux d’endorphine qui tambourine son esprit dérangé. Au loin il la voit, de dos. Cardigan, brune, bouteille de blanc. Les frasques nocturnes, c’est avec elle qu’il les vivra. Il marche, Seth. Assez rapidement, quand même. La surprendre, passer son bras à l’intérieur du sien, comme pour l’embarquer doucement. Se grouiller un peu, aussi, alors qu’au loin il apercevait des videurs s’agiter. Presser le pas carrément dans les ruelles adjacentes, se fendre les poumons à courir comme des ados. S’arrêter, prendre une rasade de l’interdit, regarder sa complice aussi déjantée que lui. « Vous êtes dangereuse. Qui vole des bouteilles en boîte habillé en pyjama ? » Ironique, il souligne sa supposé folie, qui était juste parfaitement similaire à la sienne. Il sourit, énième fois. God que cette rencontre lui faisait du bien. « Du coup, à quel moment on s’échange nos prénoms ? Avant ou après notre prochain braquage d’alcool à la supérette du coin ? »
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| | | | (#)Lun 6 Jan 2020 - 20:12 | |
| Elle ne répondra que par un sourire, cette fois. « Je dois m’interroger sur une telle connaissance du terrain ? » peut-être qu'un jour, elle le lui racontera. Peut-être qu'ils deviendront amis, peut-être qu'elle lui fera confiance. Peut-être qu'elle ne le reverra plus jamais, peut-être qu'il se lassera avant elle. Peut-être que oui, peut-être que non, mais elle n'y pense déjà plus Chloe, quand elle esquisse une révérence, un salut d'adieu qu'elle additionne d'un rire qui se perdra à travers la foule qu'elle traverse dans son sens à elle, une autre fuite comme elle en a le secret.
La ruelle et sa bouffée d'oxygène lui font du bien, elle ne le niera pas. Derrière elle, ce sont les conversations des autres qu'elle entend résonner, leurs rires, leurs disputes. Elle est distraite pourtant Chloe, elle s'en veut une demie-seconde de plisser des yeux, de le chercher quand elle ne cherche pas habituellement, ou du moins, pas volontairement. Mais il lui donne la réponse sans qu'elle ait posé la moindre question quand son bras vient se faufiler sous le sien, qu'il l'entraîne en adaptant leurs pas, pressés évidemment, d'un trottoir à l'autre. À un moment ils vont plus vite, elle opine dans une course improvisée qui font défiler à leurs côtés les différentes emblèmes sombres des boutiques fermées à cette heure, les néons de celles qui accueillent encore des gens malgré la nuit bien avancée. « Vous êtes dangereuse. Qui vole des bouteilles en boîte habillé en pyjama ? » « Attention alors. On ne vous a jamais dit qu'il ne fallait pas suivre les gens dangereux dans des ruelles mal éclairées? » elle mettra candidement la faute sur lui, encore, parce qu'elle s'amuse, et qu'elle est persuadée que lui aussi. Il ne serait pas toujours là si ce n'était pas le cas, il ne lui volerait pas la bouteille de blanc pour la lui tendre à nouveau s'il ne partageait pas le même besoin de flirter sur une fine, trop fine ligne ce soir. Toujours.
« Du coup, à quel moment on s’échange nos prénoms ? Avant ou après notre prochain braquage d’alcool à la supérette du coin ? » Chloe qui sent son sourcil s'arquer, elle ignore jusqu'où il est prêt à aller pour se sentir vivant, elle-même a nié ses limites depuis longtemps. « Il est un peu tôt, pour de telles aspirations. » elle diffuse, replonge le bouchon de liège en l'y pressant de son pouce à travers le goulot, se hisse à la hauteur de l'oreille du blond pour y perdre un secret qui n'en est pas vraiment un. « Pour savoir mon prénom. » elle est volage, elle est éphémère Chloe. Demain matin elle n'existera plus, demain matin savoir son nom n'aura pas d'importance. Demain matin elle ne sera qu'un souvenir qui le fera sourire, rire peut-être. Elle ne s'attache pas tant elle s'envole, et il a tout à gagner à le savoir maintenant. « Et pour vouloir braquer un supermarché. » Cohen qui a quitté ses cachotteries pour reprendre place devant lui, battre des paupières, son visage d'ange décoré de toute la malice du monde faisant briller ses prunelles.
« Par contre, notre timing est parfait pour ça. » elle pouffe, troque la bouteille de vin qu'ils n'ont apparemment pas encore fini pour sa paume à lui, ses doigts qui s'y mélangent le guidant vers un autre méfait, un bien moins grave, un qu'elle a dû multiplier des dizaines de fois, enfant. Le petit cinéma de quartier qu'elle avait repéré dans l'angle, où elle les fait entrer quand un attroupement de quelques personnes en sort. La dernière représentation qu'ils capteront fort probablement, quand elle pousse de l'épaule la porte battante d'une salle plongée dans la pénombre, où un film qu'elle ne reconnaît pas joue sur l'écran. Elle sillonne l'allée, se fie aux lumières du sol pour leur éviter de se prendre les pieds dans les escaliers avant de sélectionner deux bancs tout au fond. Cohen qui ne constate qu'une fois posée dans son siège que la salle est totalement vide. « Je sais, je sais, je suis impolie. J'ai même pas demandé si tu voulais du popcorn. » qu'elle rigole, qu'elle complote. « Personne nous cherchera ici. » et dans sa voix, on l'entend facilement, le soupir de soulagement. Une pression qui quitte ses épaules en un claquement de doigt.
@seth briggs |
| | | | (#)Lun 6 Jan 2020 - 23:14 | |
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« Attention alors. On ne vous a jamais dit qu'il ne fallait pas suivre les gens dangereux dans des ruelles mal éclairées? » C’était dans les grandes lignes le remède qu’il prescrivait tous les jours, à ses patients. En bon docteur, il ne pratiquait jamais sa science, préférant crever avec le cœur léger. Cette sensation, la légèreté, elle lui parcourait l’échine d’un frisson agréable. Ce genre d’émotion qui s’éclipse avec le temps, les années tuant l’enfant au profit d’une stature d’adulte. Seth n’avait pas envie de jouer ce rôle. Pas ce soir. Leurs incartades sont entrecoupées d’instinctivité. Il n’y plus trop de limite, plus aucune barrière. Il n’y pas de crainte de choquer, de lâcher un mot plus haut que l’autre. Il n’y a rien de plus que deux gamins, n’ayant plus peur du couvre-feu. « J’écoute toujours mon cœur. » Il se fait romantique de bas étage, juste pour mieux reprendre, toujours plus espiègle « Et puis cette bouteille, c’est beaucoup trop pour un seul corps. » Pas du tout. Pas pour le sien, en tout cas. Et quant à sa partenaire du soir, elle avait l’air de tenir le coup aussi.
Quel intérêt de connaître son identité ? Avoir au moins une trace d’elle, une poussière de souvenir dans cette étincelle d’aventure nocturne ? Mais à quoi bon, finalement. Il se laissait séduire par cette évidence : en savoir plus n’était pas nécessaire, ne sublimerait pas le goût savoureux de l’adrénaline. « Il est un peu tôt, pour de telles aspirations. » Un rictus semble s’immortaliser sur le coin de sa face. Il ne regardait pas l’heure, il oubliait ses potes. Seth, un ami sur qui on peut compter. Au diable les deux gus (C’était moche), il préférait résoudre l’énigme du pyjama, et suivre la direction de la bouteille. « Pour savoir mon prénom. » Maintenu sur un fil, Seth se laisse volontiers happer par le chant des sirènes. Elle suggère ces informations, se joue de la situation. Elle se moque des codes, des banalités. Tout n’est qu’un jeu, encore. Il ne répond rien, cette fois. La communication non-verbale avait cet attrait de s’exprimer plus explicitement, dans ce genre de situation. Un fin sourire suffit, alors qu’il opte davantage pour une confrontation oculaire. Elle est rieuse, insaisissable. Lui qui n’aimait pas les rencontres binaires, il était servi. « Et pour vouloir braquer un supermarché. » Le flic intérieur était mort. Pour fêter ça, une autre tournée. Bonnie & Clyde, version sans dégaine et moins sanglante, qui testaient leurs connaissances œnologiques. Pas de verre pour faire virevolter les couleurs et les arômes. Boire à la bouteille comme deux ado’ qui fuient le bal de promo, les slows et le punch bon marché.
« Par contre, notre timing est parfait pour ça. » Il a peine le temps d’analyser le projet, qu’elle l’embarque un peu plus profondément dans la descente. Seth se laisse guider. Quand ça n’était pas l’un, c’était l’autre. A croire qu’ils avaient décidé de se tirer par la main toute la soirée. Assoiffé par le désir de montrer à l’autre son nouveau terrain de jeu, sa nouvelle lubie, sa nouvelle folie. Il avait fait ça, une fois, avec sa frangine. Elle c’était fait prendre, pas lui. Et il avait préféré savourer sa séance tout seul que de voler au secours de Mia. L’amour, le vrai.
La salle est bondée de vide. Seth suit les traces de la romantique au cardigan, et ne prend même pas attention au film. . « Je sais, je sais, je suis impolie. J'ai même pas demandé si tu voulais du popcorn. » Le flic s’installe dans le creux du siège, pouffe de rire, presque en silence. De peur de déranger les autres spectateurs. C’est-à-dire les sièges parfaitement vides. « On pourrait aller en voler, au pire ? » Une base de relation saine. Il se marre, encore, avant de tendre la bouteille à son acolyte. « Chut. » Qu’il fait avec aplomb au voisin imaginaire, pour gentiment se moquer de la situation. « Personne nous cherchera ici. » En effet. La planque idéale. Il pensait encore au regard furieux du barman, et ça le faisait doucement sourire. « Je pense que le barman va nous chercher jusqu’à la mort. On va devoir vivre en cavale un moment. Tu as une idée de pays ? » Il se creuse lui aussi la tête, comme si tout était réel. Mais, rien, n’est réel.
Une rediffusion, un classique d’horreur, ce genre de slasher où des potes avaient eu la brillante idée de passer des vacances au sport d’hiver, dans un vieux chalet isolé perché dans les montagnes du trou de cul du monde, de nuit, bien évidemment, hanté le chalet, bien évidemment. « Si tu as peur, je peux te protéger. » Qu’il déclare sérieusement. Peu crédible, il s’amuse, encore, de la situation. Petit jeu qui semble vouloir les emmener jusqu’au bout de la nuit.
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Chloe Cohen
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| | | | (#)Mar 7 Jan 2020 - 0:07 | |
| L'ironie ici, c'était qu'elle avait prévu exactement ça comme plan initial ce soir, Chloe. Une coupe (plusieurs) de vin, un film, un canapé, l'horaire classique, le summum après une journée particulièrement éreintante. Le sauvetage reporté d'une amie envolée vers de plus vertes contrées ça par contre, elle l'avait pas calculé. Mais lorsqu'elle s'installe dans son siège au même rythme que celui qui s'est métamorphosé en partenaire de crime parfait, c'est tout comme. « On pourrait aller en voler, au pire ? » qu'il propose, terreurs des bacs à sable en devenir qu'ils sont, l'un pour l'autre, et l'un avec l'autre, surtout. « C'est qu'on commence à y prendre goût. » elle s'implique Chloe, elle se concocte un rôle aussi important que celui qu'elle lui donne, ils font équipe et déjà elle refait le trajet dans sa tête se demandant si elle a bien vu une station à popcorn, ou si elle a rêvé. Le commerce étant relativement petit, elle sait plus, elle fabule, y va même jusqu'à étirer la nuque pour regarder derrière, entrevoir la salle de projection où ils auraient peut-être plus de chance pour trouver un truc à manger si besoin. Avenante petite créature qu'est la Cohen.
« Chut. » ils pouffent de rire, il redevient sérieux pour eux deux, elle roule des yeux, la routine maintenant. La routine qui est née il y a à peine 10 minutes en vrai, mais qu'elle entretient aussi bien que l'effet grisant du vin qu'elle porte à nouveau à ses lèvres avant de partager, gamine bien élevée. « Je pense que le barman va nous chercher jusqu’à la mort. On va devoir vivre en cavale un moment. Tu as une idée de pays ? » elle pose sa tête sur le siège, la laisse dériver vers lui le temps d'attraper son coup d'oeil au vol. « On passerait inaperçus au Japon. » Cohen le force, cet air mutin, cette mimique assurée. Comme si elle s'y croyait, comme si elle ne disait pas des conneries, comme si elle était sérieuse un temps.
Et ça fonctionne, 0.1 seconde assez à ses yeux, avant qu'elle n'éclate de rire, un rire qu'elle étouffera pour la forme dans la manche de son pull aux immenses mailles de laine. Ses iris le quitte pour reprendre le fil d'un film qu'elle écoutera à moitié, elle le sait bien. « J'ai toujours rêvé d'aller en Écosse. Toi? » et même si son attention est droit devant, ses mots, ils sont pour lui. Elle y va au compte-goutte Chloe, elle laisse ça et là des détails sur elle, des perches qu'il prendra s'il les veut, qu'il oubliera entre deux aveux. « Si tu as peur, je peux te protéger. » hum?
Oh, le film, oui. Et l'autre qui se fait arracher la tête. Et le jet d'hémoglobine qui tartine l'écran d'un bout à l'autre. Elle analyse Chloe, elle y voit des tas de plot holes, elle est radine quand on lui met un truc inventé sous les yeux, parce qu'elle se fie aux faits. Qu'elle pointera que c'est impossible que le personnage principal se relève après avoir reçu tous ces coups de planche de bois derrière la tête. Que c'est peu probable que le tueur arrive à escalader la cabane dans l'arbre en choisissant les branches les plus petites à celles plus grosses. Que la musique est trop prévisible, que tout l'est, et qu'au final, elle fait bien mieux de garder ça pour elle, la lourdeur. « Promis, quand je serai terrorisée, ce sera dans tes oreilles que je crierai en premier. » qu'elle finira tout de même pas répondre, main en l'air pour jurer son allégeance, cynique mais juste assez.
« Chut. » et y'a un fil de lumière qu'elle remarque au sol, et y'a le blond qui allait dire un truc, ou elle a anticipé?, le blond qu'elle tire par le t-shirt avec elle, les calant un peu plus creux dans leurs sièges de façon à ce que leurs têtes ne dépassent pas. « Il est moins menaçant que l'autre lui, quand même. » elle chuchote, moqueuse, se redressant millimètre par millimètre pour remarquer la silhouette d'un adolescent et encore, un gamin qui surveille la salle avant de retourner faire sa ronde du côté du hall, du stand servant tous leurs précieux snacks éventuellement volés.
Elle est à une poignée de centimètres à peine maintenant, de lui. Quand elle lui tend la bouteille de vin, la dernière gorgée, qu'elle joue Chloe, qu'elle laisse ses yeux dériver à ses lèvres avant de remonter chastement se planter dans ses prunelles alliées. « Tiens, pour excuser le popcorn. »
@seth briggs |
| | | | (#)Mer 8 Jan 2020 - 12:20 | |
| « On passerait inaperçus au Japon. » Pourquoi pas. Rien que pour la culture du karaoké, alors. L’attention sérieuse de sa partenaire, il l’attrape au vol. Comme d’habitude, les délires sont assumés, faussement sérieux. Le réel est distordu, entièrement tourné en dérision. Leurs échanges sont aussi instinctifs que complètement dénués de sens, de vérité. La vérité, l’un et l’autre ne la cherche pas. Pas besoin de ça dans ce nouveau cosmos qu’est devenu le leur. Seth repense à son mariage raté, au destin tracé qui n’avait été qu’une projection, une utopie qui finalement ne lui ressemblait pas. Cette dimension spatiale, vraiment, apparaissait comme une parenthèse loufoque, une chimère qui lui faisait du bien. Pas besoin de calculer. Une inconnue qui resterait pour lui toujours une inconnue ?
Le Japon, il hoche la tête. Un peu sceptique, quand même. Lui-même rêve de voyage, soudainement. Désintéressé, il regarde le film, ou plutôt dans son cas, il regarde l’écran, des images qui bougent, une giclée de sang, des montages grotesques, des dialogues de film X. Patchwork visuel et auditif, tandis qu’il part vers d’autres colonies. « J'ai toujours rêvé d'aller en Écosse. Toi? » Cette fois, il s’interroge davantage. Briggs délaisse le sanglant pour se tourner vers l’énigmatique, le visage rivé sur l’écran. Un morceau de vrai qu’elle ne semble pas prête à lâcher facilement, c’était comme ça qu’il l’interprétait. Connaître une personne depuis une fraction de seconde, mais la trouver touchante, pour trois fois rien. L’Ecosse ? Pas la peine de confier son amour, également, pour ce pays. « L’Argentine. Pour les gens, et le Tango. » Se perdre dans les ruelles de Buenos Aires. Lui aussi délivre une partie de lui. Ca pouvait paraître peu crédible, l’affaire du Tango. Il y avait pourtant du véritable là-dedans.
Il ne souhaite pas capitaliser sur ce détail. Le film, il n’y prête toujours pas attention, mais l’augmentation du niveau sonore, lorsqu’une jeune femme, blonde (cliché mais réel), se fait courir après par une ombre épaisse qui brandissait une hache. God. Il promet d’être le héros de sa partenaire, au cas où la frayeur lui donnerait des angoisses soudaines. Seth se moque de lui, plus qu’autre chose. Promis, quand je serai terrorisée, ce sera dans tes oreilles que je crierai en premier. » Ca, il n’en doutait pas. Elle était de cette trempe à n’en pas douter, et il se préparait déjà psychologiquement à recevoir cette délicate promesse. Sourire attaché, il prépare sa répartie, avant qu’elle ne le coupe « Chut. » Sérieusement, cette fois-ci. Une source de lumière pourfend l’obscurité. Portes battantes qui claquent et bruit de pas. Sous impulsion de la brune qui l’invitait à ne faire plus qu’un avec le fauteuil, il écrase toute sa grande carcasse dans le moelleux rouge. Comme elle, il dépasse la tête de quelques centimètres pour guetter l’arrivée soudaine. Qu’ils étaient beaux, les deux gosses, visage à moitié apparent au-dessus des sièges de devant. « Il est moins menaçant que l'autre lui, quand même. » Une certitude. Ne jamais se fier aux apparences. « Si il appel la police, on sera obligé de le zigouiller quand même. Tu n’es pas prête à ça. » Il adorait être cynique. Devenir truand le temps d’une soirée, assez comique quand on connaissait son job.
Le gamin repart. Obscurité et images scintillantes, de nouveau. Enveloppe dans laquelle il se sentait bien, avec elle. Elle, elle se rapproche encore un peu plus près de lui. Lui, il ne bouge pas. Une confiance étrange se tisse, entre deux parfaits inconnus. C’était l’impression qu’il ressentait, et comme pour confirmer cette sensation, elle lui tend, lui offre la fin de la bouteille. Fin de quelque chose, alors qu’il espérait secrètement que cette nuit ne connaisse pas le même sort. « Tiens, pour excuser le popcorn. » Jolie parade. Alors que des souffles désormais se mêlent presque, il avise les traits du visage adverse, illuminés par les séquences trashs qui paradaient sur l’écran. Le vin, il l’achève d’une dernière gorgée volontaire. Et, parce qu’il aimait beaucoup trop rire de cette situation, il jette la bouteille par-dessus son épaule, qui finit sa course sur les sièges attenants. On était au cinéma, l’acte se prêtait bien à la comédie. Il sourit. « Le genre de chose qu’on ne peut pas faire dans une salle pleine. » Ses lèvres, à elle. Il est curieux, envieux. Plus silencieux désormais, il grille quelques feux rouges et s’approche doucement d’elle. L’embrasser était devenu la plus cruciale de ses priorités.
Le rideau se baisse. Ils n’auront jamais l’opportunité de voir la fin du film, ce soir. Pas le temps de voir le générique, le son se coupe, les lumières numériques éclatent. Dans la pénombre totale. Seth est interrompu dans son élan. L’histoire de sa vie. Seul petit problème : les portes coupe-feu. Un petit clic semblait avoir scellé l’hypothèse de fuir par cette issue. La seule alternative semblait le hall principal. Et ça, avant que le jeune employé ne se fasse définitivement la malle. Sinon quoi, ce cinéma deviendrait leur tombeau. Carrément, oui.
« J’ai une idée. Faut faire vite par contre. » Jouer, ne pas s’arrêter. Seth invite l’inconnue à venir dans ses bras. La saisir par les jambes et le haut du dos, genre sortie d’église après une cérémonie de mariage. Element qui revient un peu trop souvent dans sa vie, il faudrait qu’il songe à arrêter. « J’ai jamais dit qu’elle était brillante, cette idée. Tu joues la morte, et ça ira. » Ne pas se marrer, foncer tête baissée. A deux ils sortent de la salle. Seth donne un grand coup de pied dans la porte, pour donner de l’intensité à la scène. Le prépubère est interloqué, stoïque, pétrifié. Seth en profite. « Cette femme fait un malaise, je dois à tout prix l’emmener aux urgences. » "Mais d'où ..." L’ado’ est affolé. L’histoire n’a aucun sens, le tout étant de jouer sur la violence de l’instant. « Il lui faut des forces pour la route. Donne-moi du pop-corn, vite ! » Il le presse, ce salaud. « Et des Kit-kat aussi … C’est plein de sucre. » Il en profite, aussi. Seth le remercie, bref coup de tête. L’urgence est ailleurs. Une belle inconnue à sauver. Ensemble, ils sortent du cinéma, et font quelques ruelles pour échapper aux regards de l’employé qui sans doute s’interrogeait sur ce qui venait de se passer. Wtf. « Tu n’as plus à t’excuser pour le pop-corn. »
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| | | | (#)Jeu 9 Jan 2020 - 15:12 | |
| Ils ont pas besoin de murmurer, personne ne sera dérangé par leur ton s'ils l'augmentent d'une note et d'une autre. Mais c'est bien, de chuchoter. C'est fun, de se donner l'impression de partager des secrets que personne d'autre ne connaît, du bout des lèvres, de l'oeil brillant. « L’Argentine. Pour les gens, et le Tango. » « Le Tango, hum? » elle y peut rien Chloe, elle aurait voulu juste enregistrer l'information, la ranger dans le dossier qu'elle lui a attitré et qui s'auto-détruira dans quelques heures. Mais à la place elle quitte l'écran des yeux pour attraper ses prunelles à lui, pour s'y lover une brève seconde, et quelques autres ensuite. « Les gens y sont sympas. Vrais. » en Argentine. Elle se rappelle quand elle s'y est envolée, elle se rappelle ses 16 ans à l'autre bout du globe, le soleil brûlant, leurs sourires qui l'étaient tout autant. Le trajet imaginaire qu'ils dressent lui plaît ; avoir la peau gelée par le froid et le brouillard de l'Écosse, se réchauffer les traits et le coeur en Argentine. Tout est plié.
Jusqu'à ce que la prochaine fuite soit à la clé. « Si il appel la police, on sera obligé de le zigouiller quand même. Tu n’es pas prête à ça. » il parle comme s'il savait exactement quoi faire, et elle se doute qu'il ne prendra absolument aucun élément enseigné au grand écran devant eux en référence. Là, mis à part les cris de panique de l'actrice principale qui surjoue depuis le début et qui fonctionnent parfaitement avec le timing de l'adolescent qui s'incruste dans leur pseudo-rencard (qu'ils n'assumeront jamais en avoir été un), rien ne semble être passible d'être copié. « Try me. » qu'elle se moque tout de même, qu'elle tente, qu'elle ose, sa lèvre qu'elle mord sans même s'en rendre compte, la bouteille qu'ils entendent rouler entre les allées comme seule trame sonore. « J’ai une idée. Faut faire vite par contre. » elle fronce des sourcils, son sourire n'est que plus grand, elle le voyait qui arrivait, elle le voyait qui allait l'embrasser quand elle n'attendait que ça. Pas parce qu'elle est de celles qui laissent le garçon faire le premier pas comme dans les romances les plus clichées, mais bien parce qu'elle se ravit la fourbe de voir les autres céder avant elle. Elle s'en nourrit, que ce soit eux qui osent à sa place, elle qui a brûlé ses limites de tous sens et de tous côtés bien trop souvent déjà.
« J’ai jamais dit qu’elle était brillante, cette idée. Tu joues la morte, et ça ira. » il l'attrape et elle se laisse manipuler, curieuse. Elle qui a une bulle bien distincte, elle qui apparemment le laisse jouer parce qu'il a une idée, parce qu'elle est pas brillante, parce qu'elle juge pas, qu'elle est trop occupée à jouer à la morte pour. Et que si au passage on lui demande, elle niera toute implication, toute inspiration dans sa nuque, son parfum qu'elle n'arrivait pas à discerner jusque là et qui lui semble être un mélange de cuir et de rhum, de sueur aussi, the good kind. Jouer la morte, donc. « Juste ça? » elle pouffe dans sa nuque, elle rigole la gamine, et elle ferme les yeux scelle les lèvres, quand il sort le grand jeu. « Cette femme fait un malaise, je dois à tout prix l’emmener aux urgences. » il panique, il panique tellement mal qu'elle se sent tout sauf en sécurité dans la seconde à se dire que si oui, elle avait réellement fait un malaise, ils seraient dans la merde. « Il lui faut des forces pour la route. Donne-moi du pop-corn, vite ! Et des Kit-kat aussi … C’est plein de sucre. » ah, tiens, voilà qu'il est aussi rusé qu'il en a l'air. Elle décale ses mains de la plus lente et calculée des manières, qu'il puisse y caler le chocolat et autres collations sans heurts, avant de sentir la brise nocturne sur sa peau lui confirmer qu'ils sont enfin dehors. Et elle les ouvre, ses yeux. « Tu n’as plus à t’excuser pour le pop-corn. »
À son tour, de narrer. « Toujours s'assurer de prendre l'air, après un malaise. » la lecture, elle la fait avec amusement, elle la fait après avoir profité encore un peu de son moyen de transport contre le torse du blond, après s'en être libérée pour courir à ses côtés sans la plus infime envie de regarder derrière, de filer le moindre coup d'oeil par-dessus son épaule. Si les rues étaient désertes à leur première escapade, elles le sont encore plus maintenant qu'ils ont passé à la prochaine journée, maintenant que le cadran de sa montre remontée sur son poignet gauche indique que l'option raisonnable serait de retourner chacun chez soi, sagement.
Elle n'a pas été raisonnable, elle n'a pas été sage depuis bien longtemps.
« Le premier en haut sacrifie sa part de Kit-Kat. » du menton, elle pointe l'annonce de Kangaroo Point. Elle pointe le panneau et les clôtures fermées à cette heure, qu'elle enjambe comme de rien. C'était assuré qu'elle irait, c'était son endroit préféré de toute la ville, australienne clichée qu'elle était. Elle attend, cette fois-là. Elle attend d'avoir entendu le sol terreux crisser sous les pieds de l'acolyte, elle attend d'avoir la confirmation qu'il est là, qu'il fait la course avec elle - qu'il est derrière, bien sûr. Elle sprinte maintenant, elle sent son souffle qui halète. Mais il est là. Et elle sourit encore une fois, ça se verra pas.
Et tout en haut, elle est essoufflée, elle n'a même pas remarqué s'il l'était lui-même. Cohen qui a probablement des brindilles dans les cheveux et de la terre sur son pyjama, mais elle est arrivée au sommet, et lui aussi. Et parce qu'elle est une mauvaise perdante Chloe, parce qu'elle veut même pas savoir qui gagne et qui perd quand le jeu l'intéresse bien plus que la victoire apparemment, elle dégaine son portable, cherche la première chanson passible de passer pour ce qu'elle a en tête sur l'application qu'elle enclenche le plus naturellement du monde. Relevant sa tête, l'oeil amusé, le bonheur aux lèvres assumé. « Pour le tango, c'est ça? » elle se moque presque pas maintenant, elle demande une démo presque, avec son air intéressé, avec la ville qui est illuminée à leurs pieds.
@seth briggs |
| | | | (#)Ven 10 Jan 2020 - 17:48 | |
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Haut les cœurs. Battre le pavé d’une Brisbane creusée par la nuit. Sans craindre l’heure, sans craindre le lancinant réveil, la gueule de bois, les regrets, les numéros échangés, les promesses fragiles. Le jour est loin. Sailor et Lula, les enfants terribles mettent la ville à feu et à sang. Complices sans nom, prêts à bouleverser le cours de leur existence, juste pour un temps, un battement de cil. Se foutre de tout, du temps qui passe, des jugements des premiers passants qui les trouveraient bien idiots de s’afficher ainsi. Oui, ils le sont, probablement. Ils courent comme de parfaits idiots, pas pour fuir le vendeur de pop-corn, mais juste pour disparaître, juste pour une soirée. Ensemble. « Toujours s'assurer de prendre l'air, après un malaise. » C’était nécessaire, vital. Des rires de gamin, sans relâche. « J’aimerai dédicacer cette performance à mon prof’ de théâtre du lycée. Qui se serait sûrement suicidé après avoir vu ça. » Si il était encore de ce monde, soit dit en passant. La manière de s’exiler avait été grotesque, mais grisant était l’instant.
Il et elle, fuient, toujours plus vite. La peur de rater la moindre parcelle de seconde, sans doute. Quand bien même l’un des deux aurait souhaité refreiner les ardeurs, l’entreprise était impossible tant il y en avait toujours un pour conduire l’autre. Lui est parcouru par une traversante question : et maintenant ? Nulle l’occasion de la coucher par du verbale, l’intrépide et vaillante achève toute tentative d’amorce. C’était agréable de ne pas se poser de question. Leur folie les emmène aux abords du Kangaroo Point. Son souffle, à lui, est court, haletant. Son corps était habitué à ce genre de fréquence, mais peut-être que son cœur était lui un peu moins préparé à subir autant d’excès en adrénaline. « Le premier en haut sacrifie sa part de Kit-Kat. » Comme happé par le défi, Briggs en devient, à cette annonce, presque sérieux. Son kit-kat n’était pas le problème (Quoi que), il prenait ce challenge à cœur, parce qu’il sentait qu’elle aussi ne semblait pas prête à arriver deuxième.
Une gazelle s’échappe. On parle bien de Briggs, là. Il enjambe la clôture, souplesse légendaire. De son point de vue, ‘course. Il connaît bien l’endroit, de jour. L’obscurité troublait ses repères, mais il n’avait pas besoin de bien voir. Son adversaire prenait le large. Ok, plutôt rapide. Finalement pas loin d’elle, à tel point qu’elle devait probablement sentir sa présence imminente et lourde lui chatouiller les talons. Mauvais joueur, mais surtout taquin. Seth attrape une de ces jambes, elle vacille mais ne tombe pas. Lui rigole, et mange un peu de terre. Son tee-shirt se prend dans une branche, le trou existant s’élargit encore un peu plus. Son apparence, il s’en moque. Gamins qui se cherchent, se flanquent des coups, innocence retrouvée pour un peu. Seth savoure le moment. Sa respiration il la retrouve au sommet du convoité, d’abord soufflé par la vue d’une ville lumière qui s’offrait à eux, sous leurs pieds. Parfois l’évidence n’était pas loin.
Elle gagne, ils s’en moquent. La vue était belle, l’instant silencieux. Juste une brise légère qui flâne dans les hauteurs. « J’ai l’air essoufflé comme ça. Mais c’est l’altitude. » Qu’il lâche en contemplant le vide. Pas elle. Quand il la regarde, il se marre. Elle avait les cheveux ébouriffés, le visage étiré par l’extrême évidence de l’instant. Elle semblait heureuse. Il l’était aussi, en appréciant le mouvement, en oubliant l’avenir. « C’est donc ici que tu ramènes tes conquêtes ? » Image de vampire qu’il s’amuse à lui conférer. Lui en proie, elle en prédateur. A milles lieux de là. Il n’y avait que deux âmes inconscientes.
Lorsqu’elle prend son portable, lui se demande finalement si le réel ne va pas les rattraper. Doute qui s’envole prestement, balayé par les notes latines d’une musique qu’il connaissait bien. Que tout le monde connaissait. « Pour le tango, c'est ça? » Cruelle. Le flic pince des lèvres, pour mieux dissimuler ce sourire qui souhaiterait s’exprimer. En secouant la tête doucement de gauche à droite, il encaisse, mais promet de se venger. Un jour. Un jour ? « C’est moche ce que tu fais. » Il avait toujours assumé son amour pour la danse. Alors même qu’il évoluait en permanence dans un monde en surcharge de testostérone, concours de celui qui avait la plus grosse et compagnie, Seth ne cachait rien, absolument rien de lui. Pourquoi, d’ailleurs ? Il avait suffisamment de répartie pour se défendre, de toute façon. Bon, ça restait un amateur. Ses cours demeuraient un souvenir lointain, mais il en détenait encore quelques vestiges. Et l’idée de reprendre, pour la bonne cause, lui caressait l’esprit depuis un moment. Pour l’heure, il n’avait pas la moindre envie de se prendre au sérieux. Danser. Librement. Respirer. La sentir un peu plus près, aussi.
Il n’était pas décontenancé. Parce qu’il assumait tout. Le ridicule, aussi. Il s’étire, légèrement, comme un artiste avant de fouler la scène. La scène était verdoyante, l’artiste pas extraordinaire, mais inspiré. C’était suffisant. Vivre l’exercice sérieusement. Autodérision totale, comme à son habitude. En s’approchant d’elle, il la fixe, masque sur le visage. Imprégné par le rôle, dans son sang coule des saveurs latines. La fièvre du tango. Il tend sa main vers sa partenaire. Oui, évidemment, la danse du sud ne se faisait pas tout seul. Incompatible. Elle avait pour elle cette particularité d’être lascive et pudique à la fois. Mais soyons lucides, inutile de s’attendre à une prestation méticuleuse.
En place. Seth positionne ses mains, en l’air. Une qui invite les doigts de sa comparse, l’autre qui attend le bas de son dos. Il essaie de rester de marbre, sa mine est neutre, il la regarde et hoche la tête. Tu entres en scène, qu’il suggère, inaudible. Corps contre corps. Il la surplombait. « Dans cette danse, il ne faut pas lâcher le regard de son partenaire. » Quasiment professeur, presque autoritaire. Ses yeux plantent les siens, comme le veut la tradition. Seth l’invite à se calquer sur ses mouvements, des grands pas, des coups de bassin pour inciter la direction. Il la fait tournoyer parfois. La quitte aussi, pour mieux la retrouver. Elle se débrouille bien. Son sens du rythme semble, même, bien meilleur que le sien.
Ca reste brouillon, maladroit, mais étonnamment, ça fonctionne. Des pieds sont parfois écrasés, sorry for that, les bras se mélangent. Si bien que de la plastique sérieuse que Seth tentait jusqu’à présent d’arborer, il n’en restait pas grand-chose. Plus de masque. Il rigole, encore. Mais l’avoir près de lui, lui faisait du bien. « Plus difficile. » On appelle ça la figure du diable. Nan, pas du tout. Saisir l’intérieur de la jambe de sa partenaire, la remonter vers son propre corps, tout en basculant vers l’arrière. Encore, en arrière. Visage rapprochant. Avant de tomber sur le sol. Pas certain, pour la dernière étape.
Deux inconnus sur la terre fraîche, la musique continue sa ritournelle.
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| | | | (#)Sam 11 Jan 2020 - 0:28 | |
| « J’ai l’air essoufflé comme ça. Mais c’est l’altitude. » c'est l'altitude et c'est la course, ce sont les endorphines et c'est la vue qu'ils ont, sur la ville. C'est l'aventure qui tambourine dans ses tempes à Chloe, c'est le sourire de celle qui se sent libre qu'elle exhibe à un horizon flirtant entre la noirceur et la lumière. C'est sa tête qu'elle tourne vers lui aussi, son sourire qui est complété d'un hochement de tête s'apparentant à tout sauf à de la compassion. Il se cherche des excuses et elle le trouverait presque adorable, s'il n'avait pas aligné tous ses plus vils stratagèmes durant l'ascension. Elle ne sera pas attendrie tant qu'elle le verra comme un compétiteur ; elle ne sera pas calmée tant qu'elle ne l'aura pas embêté encore un peu. « C’est donc ici que tu ramènes tes conquêtes ? » « Juste les proies les plus faciles. » qu'elle répond sur le même ton que lui, errant maintenant sur ce qui ressemblerait presque à son royaume tellement elle y est à l'aise, confortable. Elle a besoin d'air Chloe, elle a besoin d'espace, elle a besoin de respirer librement et à pleins poumons ; elle l'a compris tellement tard que désormais, elle s'applique à ne faire que ça, à ne vivre que pour ça. Sa liberté.
Ça, et se moquer. Un brin, gentiment, promis, elle l'a fait en bonne connaissance de cause, elle est joueuse, mais simplement parce qu'il lui a si facilement cédé la victoire qu'elle célèbre comme elle peut. « C’est moche ce que tu fais. » son sourcil s'arque, ses paumes se posent sur ses hanches, elle a tout de l'ingénue qui ne comprend rien, qui fait exprès de ne rien comprendre. « C'est moche, de s'intéresser à ta passion grandissante et si inspirante pour le tango? » comme elle est faussement affligée Chloe, comme elle exagère la moue piteuse qui lui va presque, qui fait ressortir son regard translucide, qui se moule si bien à ses pommettes de gamine que le froid, que la brise, que la course ont rosies.
Il se fait danseur, il se prête à l'acte. Et elle l'observe, chaque geste qui lui arrache en alternance un rire, un roulement d'yeux. Cohen qui lui donne, de s'investir, qui s'impressionne de le voir si appliqué quand elle aurait très bien pu croire qu'il ne faisait qu'étirer la blague un peu plus. Qu'il fabulait, qu'il n'avait rien à prouver, qu'il balayerait tout du revers de la main la seconde suivante. Mais la seconde suivante justement, c'est sa main qui vient se lover contre la taille de la brune, c'est sa silhouette à elle qu'elle moule à la sienne, qu'elle lui prête avidement pour un moment, un seul. « Dans cette danse, il ne faut pas lâcher le regard de son partenaire. » oh qu'il est sérieux, oh qu'elle fait pareil. « Je le lâcherai pas. » elle obéit, docile, ses prunelles qu'elle visse à celles de son cavalier d'une nuit, s'y ancrant si profondément qu'elle se doute pouvoir y dénicher des détails, pouvoir y trouver des pépites, y déceler des secrets.
Et il dirige. Il l'entraîne d'un sens, elle regarde de l'autre. Ils s'emmêlent et se perdent pour se rattraper, il esquisse un pas qu'elle couve des siens. Y'a une once de sérieux pour trois coups d'oeil complices, y'a des sourires qui se mêlent aux sourcils froncés de vouloir bien faire. Pour eux, sûrement, énième envie de gagner qui supplante quelconques autres raisons potentielles tant ils sont isolés du monde, tant ils l'ont cherché. Elle fait exprès Chloe, lorsque ses doigts se lovent contre sa nuque dénudée. Elle joue avec le feu Chloe, quand sa paume descend avec toute la lenteur du monde de son épaule jusqu'à son bras, s'emmêlant dans les plis de son t-shirt abîmé, meilleur alibi d'un contact qu'elle multiplie. « Plus difficile. » qu'il annonce, avant que ce soit la débandade, avant qu'ils ne s'écroulent par terre, avant qu'elle ne pouffe de plus belle. « C'est donc comme ça que tu séduis tes conquêtes? » elle reprend ses mots la Cohen, elle le nargue, elle a l'air de la gamine qui est à même de faire un mauvais coup ; et c'est exactement ce qu'elle planifie déjà.
« Mon pauvre pyjama est presque en pire état que ton t-shirt. » le retour de la lèvre inférieure qui se retrousse, pantoise. Le retour de l'improvisation aussi, quand une nouvelle brise lui donne l'idée, quand ses mots s'occupent du reste. « Et je crois qu'un de nos nemesis nous a suivis. » elle se hisse comme elle peut à son oreille la cachotière, elle se dégage un peu du poids d'une silhouette la gardant clouée au sol, ses bras toujours enroulés autour du cou de la proie facile du soir, apparemment. « Le buisson, celui du fond, à droite. » il n'en est rien, elle lui donne juste une mission de plus, elle ne fait qu'ajouter une ligne supplémentaire au récit rocambolesque d'une nuit qu'elle gardera en mémoire. Qui la fera rire, rêver, qui lui rappellera comment elle s'est sentie vivante, comment elle a tout oublié le temps d'une bouteille volée, d'un cinéma abandonné, d'une montagne escaladée.
« Pour la dose de courage ; ça remplacera le vin. » et parce qu'il se rendra compte de la supercherie à la seconde où il verra qu'il n'y a rien, qu'elle ne fait que le duper encore et toujours, parce qu'elle récompense d'avance ses bons et loyaux services de type censé la protéger si elle a peur (c'était ça le contrat non? ou elle n'a pas lu les petits caractères) elle pose un baiser sur sa joue. Elle s'y perd, à la commissure de ses lèvres, elle brûle la chandelle Chloe, mais elle ne pourrait pas faire autrement.
@seth briggs |
| | | | | | | | you can't just stare right through me (seth) |
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