| Let’s try and see where we’re going (ft Marius Warren) |
| | (#)Mer 8 Jan 2020 - 17:56 | |
| Marius avait donné rdv à Elizabeth à une exposition d’un nouvel artiste. Cet artiste était connu pour son art contemporain. Il venait d’arriver en ville il y a quelques mois et faisait déjà beaucoup parlé de lui. « Innovateur et spectaculaire » « Un visionnaire » « Déroutant mais fascinant » étaient le genre de critiques que l’on pouvait lire sur lui. Elizabeth n’était pas vraiment une fan d’art mais son frère Marius en était passionné et forcément en grandissant elle l’avait suivi à quelques vernissages et expositions. Les parents Warren étaient pour l’accès à la culture mais pour Elizabeth la vraie raison qui la poussait à suivre son frère était d’en profiter pour sortir après. En effet, leur tradition était de se rendre à une sortie culturelle puis d’aller manger ensemble après. Elizabeth raffolait de ces moments, seule avec son frère, au restaurant. Elle se sentait grande. Parfois même on la vieillissait. Cela leur arrivait même que l’on les prenne pour un couple. La ressemblance physique entre Elizabeth et Marius n’était pas flagrante et la couleur des yeux de son frère était déroutante et très visible. Les gens s’arrêtaient souvent sur ce détail « ah bon, vous êtes frère et sœur ? Mais…vous n’avez pas la même couleur des yeux ». Comme si tous les frères et sœurs partageaient exactement la même génétique…Elizabeth déplorait le manque de connaissance que certaines personnes pouvaient démontrer mais au final, cela lui plaisait bien qu’on ne la lie pas directement à son frère. Ainsi, elle pouvait se démarquer, être sa propre personne. Et puis les yeux marron avaient tout autant leur charme que les yeux bleus ! Du moins c’est ce qu’elle se disait…
Avec le départ en France de son frère, Elizabeth et Marius avaient été obligés d’arrêter leur tradition. Elizabeth n’avait jamais réellement digéré le départ de son frère, le vivant comme un abandon envers elle et comme une preuve de lâcheté quant à la situation avec Tommy et Moïra. Comment avait-il pu priver Tommy de Moïra ? Que lui était-il passé par la tête ? Oui, il était en colère…Elizabeth ne connaissait pas vraiment ce sentiment, elle sortait très rarement de ses gonds. Elle exerçait toujours le plus que possible un contrôle sur ce qu’elle renvoyait aux personnes en face d’elle. Bien sûr, cela ne l’empêchait pas de ressentir des émotions. De l’injustice oui, de la frustration oui, de la déception oui, mais de la colère…pas vraiment… Même envers Marius d’ailleurs, elle n’avait pas ressenti de colère. C’était plutôt de l’incompréhension et de la déception. Il s’était donc réfugié en France, ne donnant que très peu de nouvelles. Du jour au lendemain, le membre de sa famille avec qui elle était le plus proche devenait presque un étranger. Comment peut-on bien le vivre ?
Depuis son retour, la relation entre Marius et Elizabeth n’était pas au beau fixe. L’éloignement physique avait crée un fossé entre eux qu’ils tentaient de remplir pour revenir au niveau. Ils avaient un profond attachement l’un envers l’autre de part leur passé commun, ce rôle de protecteurs de la famille qu’ils avaient tous les deux. C’était bien pour cette raison d’ailleurs qu’ils tentaient de se reconnecter l’un à l’autre. Allaient-ils y arriver ? Seul le temps le dirait…
Cela commençait donc par faire des efforts. Une exposition contemporaine…qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire par amour pour un proche. Elizabeth était prête à l’heure, comme à son habitude. Elle avait opté pour un look élégant mais confortable puisqu’elle sortait tout juste du travail : un blazer avec un pantalon cintré assorti, tout deux en couleur vert bouteille, avec à l’intérieur un débardeur blanc fluide. Le tout accompagné de ses incontournables escarpins Louboutin blanc et son rouge à lèvre rouge vif qui lui allait si bien. Elle s’était installée sur son canapé avec sa liseuse, attendant l’arrivée de son frère qui devait venir la chercher. L’exposition avait lieu au sein de l’université. Marius y enseignait, il connaissait donc beaucoup mieux les lieux qu’Elizabeth. Et une université cela peut être très grand, on peut s’y perdre facilement quand on ne connait pas. Marius avait donc proposé…insisté pour venir prendre Elizabeth. Malgré son ego qui essayait de revenir « non mais tu crois que je ne peux pas me débrouiller seule ? », elle avait pris sur elle car elle savait au fond d’elle que son frère tentait de faire des efforts. Elizabeth imaginait qu’il se sentait coupable de ne pas lui avoir donné beaucoup signe de vie pendant son séjour en France. Enfin du moins c’est ce qu’elle pensait, il ne l’avait jamais vraiment dit et elle n’avait jamais vraiment posé la question, ayant trop peur d’entendre une réponse qui ne lui conviendrait pas. Après tout, il se pouvait aussi qu’il ne pensait pas du tout à elle, qu’il avait vécu sa vie à fond, tournant la page sur leur relation mais si c’était le cas…Il ne ferait pas tous ses efforts pour retrouver leur lien non ? |
| | | | (#)Dim 26 Jan 2020 - 13:28 | |
| Le mot ‘famille’ était un mot qui faisait souvent sourire les gens et qui amenait sur leur visage un air nostalgique. Pour toi, c’était un peu le contraire. Lorsque ta famille arrivait dans un sujet de conversation, tu retenais une grimace et tu t’arrangeais pour changer de sujet ou quitter la conversation. Tu n’avais nullement envie de parler de ta famille avec des inconnus pour animer des discussions sans fondement et pourtant, il y avait de belles choses à dire. Elizabeth rayonnait dans sa carrière, Tommy prenait bien soin de Moïra qui allait rentrer au collège, Scarlett menait sa vie comme elle l’entendait avec son fort caractère et tous réussissaient à leur manière. Mais il était bien là le problème. Leur manière à chacun n’était pas la manière attendue de papa et maman. Quoique, Elizabeth avait un parcours scolaire, universitaire et professionnel aussi irréprochable que le tient. Pourquoi est-ce qu’il avait fallu que l’attention de tes parents se focalise sur tes réussites à toi et pas les siennes ? Tu l’ignorais. Tu avais essayé de compenser comme tu le pouvais mais tu n’étais qu’un pauvre adolescent perdu dans ses aquarelles à l’époque et cela n’avait jamais été suffisant. Pourtant, de toute ta fratrie, c’est bien de Beth que tu étais resté le plus proche. C’est elle qui t’avait sortie de ta dépression après le départ d’Alice avec Tommy et c’est elle qui avait eu droit à des nouvelles peut-être pas très régulières mais des nouvelles tout de même lorsque tu étais en France. Ta soeur ne t’avait pas caché à ton retour sa déception quant à ton départ soudain, aux nouvelles trop peu nombreuses. Tu ne lui avais jamais dit qu’elle avait été la seule privilégiée à recevoir des nouvelles de ta part. A quoi bon de toute manière ? Cela faisait deux ans que tu étais de retour et votre relation n’était pas réellement revenue au beau fixe. Tu savais que tu pouvais compter sur ta soeur en cas de problème mais il restait toujours cette petite distance entre vous, comme si la confiance n’était pas encore rétablie. Alors, tu avais pris la décision de tout faire pour arranger la situation. Et aujourd’hui, arranger la situation signifiait proposer à Beth de passer du temps avec toi en t’accompagnant à une exposition d’un nouvel artiste à l’université. Tu avais ensuite prévu d’amener ta soeur dîner dans un excellent restaurant renommé de la ville, cette dernière ayant toujours apprécié les choses raffinées. Tu avais décidé de jouer au gentleman et tu avais insisté pour passer récupérer ta soeur qui habitait dans ton quartier mais à quelques rues de chez toi. Tu avais enfilé ton costume pour l’occasion, après tout c’était un peu toi qui avait organisé l’évènement en choisissant l’artiste et en le convainquant de venir exposer à l’université. Tu te préparais donc comme il se devait sachant pertinemment que tu n’échapperas pas à l’interview pour la télévision et le journal local car le doyen de l’université te tuerait si tu laissais passer une possibilité de promotion de l’établissement auprès des habitants de la région.
Une fois près, tu attrapais les clés avant de quitter ton appartement en vérifiant que ton discours d’ouverture de la soirée se trouvait bien dans ta poche intérieure. Une fois dans la voiture, tu ne pouvais t’empêcher de penser à ta fratrie qui semblait si bien s’entendre en dehors de toi. Peut-être que tu devrais te poser des questions et arrêter d’insister. Ne seraient-ils pas tous mieux sans tes tentatives incessantes de créer du lien ? Pourquoi voulais-tu absolument garder des liens familiaux quand il était clair que ce n’était pas le souhait de tes cadets ? Sans doute était-ce ton envie de plaire à tout le monde ou alors tu ne voulais pas avoir à affronter la solitude que serait la vie sans cette fratrie qui ne t’avait pourtant pas toujours aidée. Tu ne savais pas vraiment mettre le doigt dessus mais tu n’avais pas envie d’arrêter d’essayer, pas encore du moins. Il te restait encore un peu d’espoir et tu ne voulais pas le briser de suite. Arrivant devant chez Beth, tu te garais avant de rentrer dans son immeuble et d’aller sonner à son appartement. Tu ne fus pas surpris quand la porte s’ouvrit quelques secondes plus tard sur ta soeur, magnifique et prête à partir. « Salut Beth. » Lui dis-tu avec un petit sourire avant de déposer un léger baiser sur sa joue. « Tu es magnifique ! » Tu étais sincère et tu espérais que cela s’entendait. Vous aviez tous été plutôt gâtés par la nature dans votre fratrie mais Beth avait toujours eu le chic de mettre en avant une classe que tu ne rencontrais pas souvent. « Je sens que je vais faire quelques jaloux ce soir. » Lui dis-tu pour plaisanter en la laissant fermer son appartement. Vous descendiez tous les deux jusqu’à la voiture et tu lui ouvris la portière passager sous son regard mi-amusé, mi-exaspéré avant de t’installer à ses côtés et de démarrer la voiture, direction l’université. « Merci de m’accompagner, j’espère que ça te plaira. » Lui dis-tu en t’engageant sur le boulevard. « Comment vas-tu ? » Finis-tu par lui demander pour lancer la conversation. |
| | | | (#)Mar 11 Fév 2020 - 17:31 | |
| @Marius Warren La sonnette retentit. Elizabeth ne tarda pas à aller ouvrir pour y découvrir derrière sans surprise son frère. Il lui sourit, la complimenta. Il avait l’air sincère. D’ailleurs, Elizabeth aurait pu lui renvoyer son compliment. Son frère était sur son 31, très élégant. Il était évident que cette soirée était importante pour son travail. Elle voulu le complimenter…mais elle n’y arriva pas. Et s’il pensait qu’elle lui renvoyait son compliment par politesse ? Ou pire, s’il prenait son commentaire comme de l’ironie ? Trop tiraillée, Elizabeth décida de se taire. Elle se laissa guider par son frère. « Je sens que je vais faire quelques jaloux ce soir. » dit-elle en esquissant un sourire. Malgré son stress et l'éloignement certain qu'il existait encore entre eux, Elizabeth était contente de voir son frère. « J’espère bien, l’idée est de te mettre en valeur »Marius n’avait probablement pas besoin de son aide, étant déjà connu mais cela ne faisait pas de mal d’avoir une belle femme à son bras en tant qu’homme. Et s’il y a bien quelque chose qu’Elizabeth respectait chez son frère, c’est sa passion pour son travail, son envie de réussite. Elle partageait complètement ce sentiment. Bon, elle n’était pas autant passionnée par son travail mais elle y investissait beaucoup de son temps et de son énergie afin d’être reconnue. Et elle aimait tout de même ce qu’elle faisait au sein de la ABC. Elizabeth suivit Marius jusqu’à sa voiture. Il lui ouvrit la porte en bon gentleman. Elizabeth trouvait ce geste attendrissant et en même temps agaçant : une femme ne pouvait-elle pas ouvrir sa porte seule ? Bon, cela partait d’une bonne intention. Ils démarrèrent, direction l’université. Marius fut le premier à se lancer pour engager la conversation. « Merci de m’accompagner, j’espère que ça te plaira. Comment vas-tu ? ». Elizabeth prit le temps de l’écouter et surtout de réfléchir à sa réponse. « Avec plaisir, je trouvais l’idée sympa. Ca me rappelle nos soirées que l’on faisait avant » Elizabeth ne pu s’empêcher d’avoir un nœud dans le gorge en prononçant ses mots mais elle poursuivit. « Bon après je ne te promets pas d'être enjouée par l'artiste. Tu me connais, l'art ce n'est pas trop mon truc ». C'est peu de le dire mais Elizabeth avait toujours fait un effort par rapport à son frère. « Et bien je vais plutôt bien. Nous sommes pas mal occupés au boulot en ce moment ». Comme d'habitude quoi...Elizabeth ne savait pas trop quoi dire de son travail sans devoir rentrer dans des détails techniques. Et parler de sa vie sentimentale catastrophique sans avoir bu quelques verres…Hors de question. Elle tenta de renvoyer la balle de la parole à Marius. « Et toi le boulot ? Pas trop stressé pour ce soir ? » |
| | | | (#)Ven 3 Avr 2020 - 6:11 | |
| Maladroit dans tes relations avec les autres, c’était un fait. Tu n’avais jamais réellement su gérer tes relations finissant toujours par blesser quelqu’un. Les personnes qui t’entouraient avaient forcément été blessées au moins une fois la plupart du temps sans que tu ne cherches à le faire. C’était ce qui était arrivé avec ta soeur et qui continuait à arriver. Ton départ soudain à Paris il y a quelques années l’avait chamboulée et tu peux voir dans son regard qu’elle a encore des doutes sur ton retour à Brisbane. Es-tu réellement de retour ? La question est là et tu espères pouvoir lui prouver que tu ne comptes plus fuir. Tu as fui trop de fois déjà, tu ne peux plus te le permettre. Alors ce soir, c’est à Beth que tu as proposé de t’accompagner pour cette exposition à l’université. Un lieu important pour toi et en même temps neutre dans lequel vous pourrez continuer à reconstruire votre relation. « J’espère bien, l’idée est de te mettre en valeur » Et elle n’allait pas manquer de le faire … Tu entendais déjà les remarques taquines de tes collègues qui ne comprenaient pas le célibat dans lequel tu t’enfermais depuis des années et qui allaient tomber de haut quand tu allais leur présenter ta soeur. Laissant cette dernière fermer son appartement, tu l’accompagnais jusqu’à la voiture que tu avais garée devant son immeuble avant de lui ouvrir la portière. Tu étais peut-être incapable de gérer des relations sociales mais tu étais un gentleman. Une fois installés et en route vers l’université, tu pris des nouvelles de ta soeur, décidant d’ouvrir cette soirée naturellement et avec une question très ouverte à laquelle elle pouvait répondre en se confiant ou de manière plus superficielle. « Avec plaisir, je trouvais l’idée sympa. Ca me rappelle nos soirées que l’on faisait avant. Bon après je ne te promets pas d'être enjouée par l'artiste. Tu me connais, l'art ce n'est pas trop mon truc » Tu laissais échapper un petit rire à ces paroles. En effet, tu gardais des souvenirs assez drôles de fois où tu avais essayé de convaincre Beth qu’il y avait de l’art dans tel ou tel tableau, telle ou telle exposition. Beth était plus rationnelle que toi, moins rêveuse et tu lui étais d’autant plus reconnaissant de t’accompagner qu’elle n’aimait pas ce genre de venue. « Tu as le droit de ne pas être conquise. L’art parle à chacun de manière différente. » Lui dis-tu en activant ton clignotant vers la droite. « Promets-moi juste de féliciter l’artiste et de lui éviter tes réelles pensées sur son art. » Sans le faire exprès Beth serait capable de dire très honnêtement à l’artiste ce qu’elle pensait de son art si elle ne l’aimait pas. Cela pourrait être drôle dans d’autres circonstances mais ce soir, tu préférais éviter ce type d’évènement. « Et bien je vais plutôt bien. Nous sommes pas mal occupés au boulot en ce moment. Et toi le boulot ? Pas trop stressé pour ce soir ? » S’il y avait bien une chose que vous aviez en commun tous les deux c’était votre dévouement et votre passion pour votre travail. Beth et toi aviez toujours été des acharnés et des carriéristes non dissimulés, quelque chose que tu admirais beaucoup chez ta soeur. « Des nouveautés qui nous attendent dans la programmation d’ABC ? » Tu écoutais régulièrement la radio sur laquelle travaillait ta soeur. Même si elle travaillait en coulisse et que tu ne l’entendais pas à l’antenne, tu savais qu’elle était responsable de pas mal des choix de programmation et c’était ta manière à toi de la soutenir. « Le boulot se passe plutôt bien pour moi. Comme toi je suis toujours occupé, je ne peux jamais me satisfaire de ce que j’ai déjà fait alors je cherche toujours à monter un nouveau projet. » Dis-tu en entrant dans le parking de l’université. « La soirée est bien préparée donc je ne suis pas trop stressé. Et puis en cas de panique, je peux compter sur toi pour les distraire. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil avant de garer la voiture et d’en sortir. Une fois la voiture fermée, tu tendis ton bras à ta soeur avant de lui demander : « D’ailleurs, t’en as pas marre de te promener au bras de ton frère. Ça fait longtemps que tu nous as présenté personne. » Pas aussi longtemps que toi mais ta soeur n’était pas quelqu’un de solitaire par nature comme tu pouvais l’être.
@Elizabeth Warren |
| | | | (#)Ven 10 Avr 2020 - 18:57 | |
| Elizabeth avait assisté à tellement d’expositions avec Marius et elle avait pourtant toujours autant de mal à saisir les nuances de l’art contemporain. L’art plus classique lui plaisait davantage. Elizabeth était très terre à terre, réaliste. Elle aimait beaucoup les natures mortes par exemple. Tout ce qui touchait aux émotions, que ce soit de l’art ou non d’ailleurs, ce n’était définitivement pas pour Elizabeth. « Tu as encore quelques souvenirs sur ma franchise à ce que je vois »Elizabeth émit un petit sourire narquois. Elle se rappelait une anecdote où elle avait un peu trop énoncé honnêtement son avis à l’artiste. Son ego avait été touché d’être critiqué et il était parti en furie. C'était son avis personnel que son art était dévalorisant pour l'image de la femme...Et sa réaction face à une énonciatrice féminine n'avait pas arrangé le regard d'Elizabeth sur son art. Pourtant, elle n’avait pas de mauvaises intentions, elle était respectueuse mais elle avait une franchise étonnante. C’était sans doute en lien avec sa capacité à leader au quotidien. Il ne fallait pas perdre de temps à mettre des gants dans le monde de la télévision car tout allait très vite. « Promis, je me tiendrai comme il faut. Je sais que c’est un événement important pour toi. Je me contenterai d’acquiescer et de faire office de sculpture vivante souriante »De toute façon ce n’était pas pour l’artiste qu’elle venait mais bel et bien pour son frère. Elizabeth ne perdait pas son idée de rassembler sa famille et avant de pouvoir fédérer, il fallait déjà essayer d’améliorer ses relations à elle avec chacun des membres de sa fratrie. Mine de rien, Marius était le plus facile des trois. Il était celui avec lequel elle avait toujours partagé le plus de points communs. Le seul trait de caractère qu’elle ne supportait pas chez son frère c’était sa lâcheté. Après tout ce temps, elle ne comprenait toujours pas comment il avait pu l’abandonner ainsi en partant en France. Sa confiance en lui en avait pris un coup…Elizabeth se recentra sur la conservation. Marius posa une question sur les nouveautés de la ABC. Une question des plus banales mais à vrai dire Elizabeth était reconnaissante que Marius tente lui aussi de recoller les morceaux. Elle ne savait plus échanger avec lui. « Une émission culinaire qui arrive bientôt. Ca s’appelle Kitchen Makeover. Ca m’apprendra peut-être à cuisiner un peu ».En effet, Elizabeth n’était une habituée des fourneaux…Elle savait faire le minimum mais elle n’avait jamais vraiment apprécié passer des heures à concocter de délicieux mets. Elle avait de l’argent qui lui servait à commander chez des traiteurs et ça lui allait très bien comme ça. Où pouvait-elle trouver le temps de cuisiner de toute façon ? Marius discuta ensuite un peu autour de son travail à lui. C'était un vrai passionné en plus d'un carriériste. Elizabeth et Marius avaient toujours partagé leur ambition, leur volonté de réussir professionnellement. Elle respectait énormément ce qu’il avait pu accomplir sur ce sujet. « La soirée est bien préparée donc je ne suis pas trop stressé. Et puis en cas de panique, je peux compter sur toi pour les distraire. »Marius savait très bien qu’Elizabeth était très protectrice envers lui, ainsi qu’envers Tommy et Scarlett. Elle était prête à tout pour eux, malgré la souffrance qu’elle avait pu ressentir à leur égard. « D’ailleurs, t’en as pas marre de te promener au bras de ton frère. Ça fait longtemps que tu nous as présenté personne. »Elizabeth était une femme qui enchaînait les relations d’un soir. Elle n’avait présenté officiellement qu’un seul homme sérieux à sa famille, Cody Shepard, à l’époque où elle envisageait un avenir avec lui. Du reste, elle était silencieuse sur sa vie amoureuse, tout simplement car ce n’était pas une vie amoureuse mais une vie sexuelle et qu’elle ne voulait pas s’épancher sur ce sujet avec sa famille. Elle restait donc toujours évasive, ce qui fait que son entourage avait peu d'informations à ce sujet. « Oui, personne depuis Cody. Que veux-tu, je suis trop prise par le travail pour envisager une nouvelle relation sérieuse. »Et surtout, elle ne voulait pas ! Elle trouvait bien assez de compagnie auprès de la gente masculine pour combler sa solitude du quotidien. Une relation sérieuse impliquait trop d’investissement émotionnel. C’était la porte aux ennuis… « Et puis le bras de mon frère est encore assez solide. Quand il est présent à mes côtés...Et puis, il est encore libre si je ne m’abuse »Et voilà, elle ne pouvait pas s'empêcher de laisser sous-entendre que ce bras-là n'avait pas toujours été là à ses côtés comme il lui avait promis quand ils étaient jeunes. Elizabeth Warren, la reine de la réponse par l'attaque verbale... @Marius Warren |
| | | | (#)Mer 15 Avr 2020 - 3:10 | |
| Arrondir les angles, toujours chercher un compromis, éviter les conflits. C’était ce que tu savais faire de mieux dans ton travail. Au sein de ta famille par contre c’était une autre histoire. Avec Beth, tout avait toujours été facile. Ou du moins plus facile qu’avec Tommy et Scarlett. Beth, tu pouvais la comprenne. Passionnée comme toi par son boulot, elle y passait le plus clair de son temps. Vous étiez drivés par les mêmes ambitions, les mêmes idées mais tu savais que la reconnaissance que tu avais volée sans le vouloir à tes parents mettra toujours une distance entre vous que vous ne pouviez qu’essayer de résorber. « Tu as encore quelques souvenirs sur ma franchise à ce que je vois » Un sourire se dessine sur ton visage. Beth n’a jamais aimé l’hypocrisie et son honnêteté était à double tranchant. D’un côté, tu savais que tu pouvais compter sur elle pour te sortir de tes périodes de dépression en appuyant là où ça fait mal mais en même temps, des fois, tu préfèrerais qu’elle ne mette pas de mots sur certaines vérités que tu préférais ne pas réellement avouer. « Pas qu’avec des artistes malheureusement. » Lui dis-tu un timide sourire sur les lèvres. Tu ne tiendras jamais rigueur à ta soeur d’être honnête avec toi, elle n’avait pas hésité à te dire que ton départ l’avait blessée. Au moins, tu savais à quoi t’attendre. « Promis, je me tiendrai comme il faut. Je sais que c’est un événement important pour toi. Je me contenterai d’acquiescer et de faire office de sculpture vivante souriante » Ce n’était pas vraiment ce que tu attendais de ta soeur et tu savais que de toute manière elle ne pourrait pas s’empêcher de faire de commentaires si l’opportunité était trop belle. Cela ne te dérangeait pas, tu faisais assez confiance à Beth pour savoir qu’elle ferait attention et tu doutais qu’une maladresse de ta soeur mette en danger ton poste et ta réputation à l’université même si tu savais que des fois il n’en fallait pas tant. « Loin de moi l’idée de te rendre muette. N’hésite pas à t’exprimer, évite juste de trop froisser l’égo de notre artiste, il n’aime pas ça. » Comme toutes les personnes qui créent de l’art en vérité. La création artistique semblait transformer les artistes et encore plus quand ils avaient la chance d’être exposés. Enfin, peut-être que Beth ne détestera pas autant que la dernière fois cette exposition. Profitant de l’occasion, tu pris des nouvelles de son boulot : « Une émission culinaire qui arrive bientôt. Ca s’appelle Kitchen Makeover. Ca m’apprendra peut-être à cuisiner un peu ». Cette fois, tu ne pus retenir le grand sourire qui se dessina sur tes lèvres. Imaginer Beth en train de cuisiner et d’apprendre devant une émission c’était une vision qui ne pouvait te donner que le sourire. « Si l’envie te prend d’essayer, n’oublie pas de m’inviter pour le spectacle. » Lui dis-tu pour la taquiner. Ta soeur faisait partie des personnes qui n’avaient pas le temps et l’envie de cuisiner. Toi, tu y avais trouvé un certain plaisir au fil des années, un plaisir que tu avais appris à Paris alors que tes amis semblaient tous cuisiner. Plus ou moins bien, des plats plus ou moins variés mais tout de même, ils cuisinaient et cela t’avait donné envie de te lancer. Alors que vous arrivez près de la salle où se tenait l’exposition, tu fis remarquer à Beth que tu ne l’avais pas vue avec un homme depuis longtemps. Tu te doutais que ta soeur ne devait pas avoir de mal à se trouver des compagnons pour occuper son lit même si tu préférais ne pas y penser. Pourtant, elle ne vous avait présenté personne depuis des années. « Oui, personne depuis Cody. Que veux-tu, je suis trop prise par le travail pour envisager une nouvelle relation sérieuse. Et puis le bras de mon frère est encore assez solide. Quand il est présent à mes côtés...Et puis, il est encore libre si je ne m’abuse » Loin de toi l’idée de caser ta soeur à tout prix. Contrairement à ce que pensait ta mère, une personne pouvait être heureuse sans avoir à être dans une relation. Chaque dîner avec ta mère était rythmé des mêmes questions et des mêmes reproches, pourquoi donc n’avais-tu pas de compagne ? Tu essayais d’éviter ces questions au mieux parce qu’il n’y avait pas de réponse simple et aucune que ta mère pouvait entendre et comprendre. Ta soeur était un peu comme toi à ce niveau-là aussi. Tu ne manquais pas la pique qu’elle venait de te lancer, cachée entre deux phrases. Mais tu parlais le langage de Beth depuis des années, tu savais lire entre les lignes. « Mon bras est encore libre en effet. » Décidas-tu de dire pour commencer en ouvrant la porte de la salle à ta soeur que tu laissais entrer en premier. « Et tu peux compter sur mon bras pour être présent, je ne compte pas repartir. » Tu n’avais jamais abordé ce sujet avec ta soeur, pas vraiment. Mais Brisbane avait toujours été ta maison, jamais tu n’avais envisagé de ne pas y revenir, tu avais juste eu besoin de t’éloigner, de te retrouver pendant quelques temps. « Tu sais que je n’ai jamais voulu te blesser n’est-ce pas ? Que ce n’était pas mon intention ? » Lui demandas-tu alors que vous vous dirigiez vers le doyen de l’université. Tu n’avais pas eu de mauvaises intentions, tu avais juste pensé à toi et rien qu’à toi à cette période.
@Elizabeth Warren |
| | | | (#)Mer 22 Avr 2020 - 20:23 | |
| « Pas qu’avec des artistes malheureusement. »Elizabeth ne réagit pas. Elle savait très bien que son honnêteté était tel un couteau tranchant : il aidait la plupart du temps mais si on se coupait avec il pouvait laisser des traces. Elle reprochait d’ailleurs à Marius son manque de franchise dans les moments où il préférait éviter le conflit. Elle, par contre, n’avait jamais eu sa langue dans sa poche. Et il n’y a pas qu’avec Marius que ça lui avait fait défaut. Sa famille lui avait reproché plus d’une fois sa ténacité et son franc-parler. Elle acquiesça sur la conduite à tenir que lui indiqua son frère : s’exprimer mais ne froisser aucun ego. Marius réagit ensuite sur le nouveau bébé de la ABC, la fameuse émission de cuisine. « Si l’envie te prend d’essayer, n’oublie pas de m’inviter pour le spectacle. »- Spoiler:
Idée pour un prochain RP ?
Elizabeth émit un petit rire, elle n’était pas certaine de vouloir montrer son niveau déplorable en cuisine à qui que ce soit, y compris son propre frère. Car même si il le savait, il ne l’avait jamais vu en action puisqu’ils se voyaient souvent soit au restaurant, soit chez leurs parents mais rarement dans un cadre intime. Peut-être qu’au fond ils avaient peur de se retrouver en tête à tête et que leurs langues se délient. Ni l’un ni l’autre n’avait envie d’aggraver la situation mais la discussion sur le passé n'était-elle pas inévitable ? Depuis le retour de Marius, ils essayaient de faire comme si de rien n'était. Elizabeth avait été claire sur le fait que son départ ne lui avait pas plu mais elle n'était jamais rentrée dans les détails, elle n'avait jamais mêlé l'émotionnel à son discours. C'était typiquement Elizabeth d'éloigner les affects le plus que possible. Elle ne savait pas parler de ce qu'elle ressentait et encore moins quand c'était de la peine. Elle voulait toujours aller de l'avant. Et Marius savait très bien comment elle était. Mais l'absence de Marius avait été déchirante pour la belle, arriverait-elle vraiment à tourner la page sans en parler avec lui plus en profondeur ? « Pas sûr qu’il y ait le moindre invité pour assister à cette piètre pièce de théâtre mais sait-on jamais, avoir quelqu’un pour me seconder pourrait être utile à la survie de mon four, et de ma santé aussi accessoirement »Elizabeth était quelqu’un de raisonné mais lorsqu’elle était en cuisine, son agacement pouvait prendre le dessus et elle n’était pas à l’abri de brûler quelque chose ! Elle aimait tellement briller, faire attention à chaque détail, que son perfectionnisme l'aveuglait dans le domaine culinaire. Et son manque de performance la rendait dingue. « Mon bras est encore libre en effet. »Marius était le seul qui comprenait l’ambition qui la dévorait. Sur ce point-là, ils étaient les mêmes…Et d’ailleurs Marius profitait lui aussi des commentaires délicieux de leur mère à propos de son célibat. Il lui ouvrit une porte qui les rapprochait apparemment de l’exposition. Elizabeth suivait aveuglément son frère dans ce labyrinthe d’université. « Et tu peux compter sur mon bras pour être présent, je ne compte pas repartir. »Si seulement…pouvait-elle le croire ? Pouvait-elle lui accorder à nouveau toute sa confiance ? Marius avait été un phare qui la guidait dans ses périples pendant de nombreuses années. Il avait l’admiration de tous, parfois même trop mais cela restait tout de même un pilier. Enfin, ça l’était…Depuis son départ, Elizabeth avait appris à se soutenir toute seule. « Tu sais que je n’ai jamais voulu te blesser n’est-ce pas ? Que ce n’était pas mon intention ? »Au fond d’elle, Elizabeth savait que les intentions de Marius n’étaient pas mauvaises. Il n’avait pas pensé aux conséquences de son acte. « Je sais »Elizabeth se contentait de cette réponse courte. Ce n’était pas le moment d’en parler de toute façon car ils rentrèrent désormais dans la salle d’exposition, déjà plutôt bien remplie. @Marius Warren |
| | | | (#)Sam 25 Avr 2020 - 5:29 | |
| Venais-tu de t’inviter chez ta soeur ? Peut-être un peu. Tu ne l’avais pas fait exprès et tu ne voulais pas que Beth se sente obligée de te recevoir chez elle. Depuis ton retour sur les terres australiennes, tu n’avais jamais mis les pieds dans l’intimité de l’appartement de ta soeur comme elle n’était jamais venue te rendre visite dans le tient. Tu n’avais pas voulu analyser de trop près ce que cela pouvait signifier mais tu sentais bien qu’il y avait une ligne rouge avec laquelle vous jouiez depuis ton retour. C’était pourtant sorti tout seul, cette taquinerie sur les talents de cuisinière de ta soeur. Pour le coup, ta cadette ne pouvait pas être plus aux antipodes de la femme au foyer qu’avait été et qu’était toujours votre mère ce qui frustrait souvent cette dernière. « Pas sûr qu’il y ait le moindre invité pour assister à cette piètre pièce de théâtre mais sait-on jamais, avoir quelqu’un pour me seconder pourrait être utile à la survie de mon four, et de ma santé aussi accessoirement » Il valait en effet mieux que Beth ne soit pas seule lorsqu’elle se lancerait en cuisine. Ta soeur n’avait pas toujours la patience nécessaire pour ce genre de loisir, tu comptais bien l’assister si elle voulait bien te laisser la permission. Rien que le fait qu’elle ait pris le temps d’équiper sa cuisine d’autre chose qu’un micro-ondes était en soi un miracle. A moins que le four soit venu avec son appartement. « Au lieu de t’amener au restaurant je te ferai un jour profiter de mes talents culinaires. Etrangement je pense que c’est moi qui ai hérité de maman là-dessus. » Ce n’était pas si étrange que cela quand on y pensait parce que tu avais été celui qui avait passé le plus de temps avec ta mère en grandissant. Un livre à la main ou une feuille sur laquelle dessiner ou peindre, tu avais passé un nombre d’heures incalculables installé sur le bar de la cuisine à regarder ou écouter ta mère cuisiner. Tu en avais retenu plus que ce que tu ne le pensais à l’époque et tu l’avais aidée de nombreuses fois ce qui t’avait servi quand tu t’étais retrouvé seul à devoir te faire à manger. Tu pouvais bien offrir un repas à ta soeur après tout, tu lui devais bien ça … La discussion se tourna vers votre vie amoureuse qui était inexistante du moins, la partie officielle de votre vie amoureuse car tu ne doutais pas que ta soeur devait avoir une vie sexuelle plus active que la tienne. Incapable de dissocier l’acte physique de sentiments profonds, tu ne ressentais pas l’envie de t’adonner à des ‘coups d’un soir’ comme aimaient les appeler tes élèves dans les couloirs de l’université. Tous les deux drivés par votre carrière, c’était bien elle qui vous faisait vibrer. Pathétique pour certains, déprimant pour d’autres comme votre mère, tu te doutais que Beth aussi devait subir les commentaires que ta mère ne prenait même plus la peine de déguiser sur l’état de votre vie amoureuse. Pour Beth, cela devait être pire car votre mère ne devait pas l’épargner sur le fait qu’elle ne serait bientôt plus en mesure d’avoir des enfants, une véritable injure pour ta mère qui est lassée depuis des années de n’avoir que Moïra comme petit-enfant. La remarque passive-agressive de Beth te fait comprendre qu’elle ne t’a pas pardonné d’être parti. Tu peux le comprendre et tu ne peux t’empêcher de te demander si tu n’es pas condamné à faire des erreurs que tu passes des années à fixer par la suite. Tu ne le fais pas exprès, tu n’as pas envie de blesser Beth ou de blesser quiconque mais des fois, tu ne penses qu’à toi et tu sais que ton entourage voit cela comme de la lâcheté. Ta préférence à la fuite plutôt qu’au conflit que Beth semble aimer, voilà ce qui te dessert. « Je sais » Tu n’as pas le temps d’ajouter quoi que ce soit car vous rentrez dans la galerie et vous retrouvez au milieu d’une foule déjà assez nombreuse. Cela te donne le sourire et bientôt le doyen de l’université se dirige vers vous.
Une première heure est passée où vous aviez fait le tour de la galerie, tu avais salué un nombre incalculable de personne et puis une deuxième heure te permis de faire une interview pour le journal local avant de t’entretenir avec l’artiste que tu félicitais. Tu fis tout cela en faisant le maximum pour intégrer ta soeur dans le processus. Et puis petit à petit les gens commencèrent à partir. Te tournant vers ta soeur, tu lui dis : « Je nous ai réservé un restaurant pour terminer la soirée mais si tu préfères faire autre chose, rien ne nous oblige à y aller. » Lui dis-tu en voulant la laisser décider. Elle avait déjà dû supporter ces deux premières heures et tu lui en étais très reconnaissant. « Merci encore de m’avoir accompagné, je … j’apprécie énormément. » Tu ne mettais pas toujours des mots sur ce que tu ressentais mais cette fois c’était important.
@Elizabeth Warren |
| | | | (#)Dim 26 Avr 2020 - 20:45 | |
| « Au lieu de t’amener au restaurant je te ferai un jour profiter de mes talents culinaires. Etrangement je pense que c’est moi qui ai hérité de maman là-dessus. »Il est certain que Marius avait beaucoup plus de savoir-faire culinaire qu’Elizabeth. Petit, il passait souvent son temps à côté de leur mère en cuisine et il finissait toujours par lui filer un coup de main. Elizabeth, elle, était occupée à aider son père à ranger son bureau. L’organisation l’avait décidément toujours attirée... La soirée se déroula sans accroc. Marius avait salué beaucoup de personnes. Il était clairement à l’aise dans son environnement. Il avait même répondu à quelques questions d’un journaliste pour un article. Elizabeth l'avait accompagné du mieux qu'elle pouvait, en sortant son plus beau sourire, en faisant quelques commentaires valorisant le travail de son frère et en apportant des phrases passe-partout mais qui étaient pertinentes et bien placées. L'expérience des différentes expositions auxquelles elle avait assisté avec son frère l'aidait largement pour ce dernier point. Il faut cependant admettre que l’artiste du soir n’avait pas été si mauvais que cela. Elizabeth préférait tout de même ce qui était plus classique en matière d'art mais elle pouvait bien avouer qu’elle avait apprécié une pièce ou deux. La salle commençait à se vider et Marius s’approcha d’Elizabeth. Il avait le sourire aux lèvres et un regard pétillant, signes de satisfaction. « Je nous ai réservé un restaurant pour terminer la soirée mais si tu préfères faire autre chose, rien ne nous oblige à y aller. »Le ventre d’Elizabeth commençait à se manifester. C’était donc tout à fait le bon moment pour s’éclipser et le satisfaire. « Tu rigoles j’espère ? Je ne vais pas rater le meilleur moment de la soirée. Et puis je ne pense pas que mon ventre serait d’accord avec cette décision de rentrer…J’espère seulement que tu as choisi un bon restau »Elizabeth n’était pas une bonne cuisinière mais elle avait un fin palais à force de fréquenter les endroits les plus réputés et d’être au contact de traiteurs connus. Avoir un bon salaire représentait un sacré avantage quand on n’était pas fan d’être derrière les fourneaux… « Merci encore de m’avoir accompagné, je … j’apprécie énormément. »Elizabeth pouvait tout à fait comprendre que Marius était reconnaissant d’avoir eu une compagnie pour cet événement important pour lui. L’apparence pesait sur la balance de leur travail respectif, c’était peut-être là un des seuls points communs. Si Marius était venu seul, il aurait probablement reçu un ou deux commentaire(s). Bien que tout à fait capable d’y faire face, cela n’aurait pas été moins malaisant pour autant. Et la carrière, c’était ce qu’il y avait de plus important… De plus, de part son milieu socioculturel d’origine, Elizabeth avait été habituée aux différents événements de la vie sociale mondaine. Lorsqu’elle avait 16 ans, elle avait participé au bal des Débutantes. Puis elle avait enchaîné en accompagnant sa mère dans différentes soirées caritatives. Faire bonne figure, ça, elle savait parfaitement le faire et sa mère lui avait au moins transmis ce talent, à défaut de ses compétences culinaires. « Je sais que c’était un de ses moments clés pour ta carrière pro et ça m'a fait plaisir d'être là pour pouvoir te soutenir »Elle décida de rajouter une pointe d’humour afin de ne pas trop s’étaler dans l’émotionnel... « Et puis maintenant tu m’en devras une donc si j’ai besoin d’un +1 à une soirée ABC, je sais que je n’aurais qu’à te passer un coup de fil pour te faire sortir ton plus beau costume »Elle lui fit un clin d'oeil. Il était peu probable qu'elle ait besoin de sa présence car tout le monde à la ABC savait très bien qu'Elizabeth était seule et personne n'osait lui en toucher un mot de peur de recevoir des réprimandes de la redoutable directrice qu'elle incarnait mais ce n'était pas exclu qu'un jour elle ait envie de passer une meilleure soirée en ayant une bonne compagnie car le moment serait certainement plus agréable aux bras de son frère que seule au milieu de tous les couples et toutes les familles. @Marius Warren |
| | | | (#)Lun 27 Avr 2020 - 5:25 | |
| La partie la plus compliquée de la soirée était passée. L’exposition s’était bien déroulée, il y avait eu du monde et l’artiste n’en avait pas fait qu’à sa tête. Le doyen allait être ravi de la publicité que cet évènement allait amener à l’université et ce n’était que des points en plus marqués pour toi. Des points qui n’allaient pas servir à grand chose à part peut-être à ton égo déjà surdimentionné pour certains. Tu avais déjà le poste de professeur d’université et si tu voulais monter dans les échelons, il ne te restait qu’un poste à attraper, celui de doyen. Tu savais que le doyen actuel te considérait comme un candidat potentiel pour quand il prendrait sa retraite mais cela n’arriverait pas avant plusieurs années et tu étais très heureux d’enseigner pour l’instant, tu n’avais aucune envie de ne faire que de l’administratif et des représentations de ce genre. La présence de Beth avait tout rendu plus simple. C’était plus facile d’être accompagné que seul car on peut compter sur l’autre pour nous rattraper si besoin et surtout pour détendre l’atmosphère et et détendre entre deux conversations pompantes. Beth et toi étiez ceux qui avaient pris au sérieux les galas de charité et autres évènements où vous traînaient votre mère et cette éducation, bien que très conservatrice, vous avait donné des codes inestimables pour votre vie professionnelle qui vous mettait au dessus de vos collègues. « Tu rigoles j’espère ? Je ne vais pas rater le meilleur moment de la soirée. Et puis je ne pense pas que mon ventre serait d’accord avec cette décision de rentrer…J’espère seulement que tu as choisi un bon restau. » Tu n’en attendais pas moins de ta soeur. Il fallait être un idiot ou alors réellement mal connaître Beth pour l’amener dans un restaurant qualifié de moyen. Non, ta soeur n’aimait que les choses raffinées, les bonnes choses, celles qui avaient une véritable valeur. Aux yeux de beaucoup, cela la rendait snob, à tes yeux, c’était simplement une exigence qu’elle avait envers elle et qu’elle reportait sur les autres. « Comme si j’oserai t’amener dans un restaurant miteux. Je connais tes goûts Beth et je compte bien te nourrir. » Lui dis-tu un sourire sur les lèvres avant d’ajouter : « On peut y aller à pied, c’est à deux pas d’ici. » Tu connaissais bien les restaurants autour de l’université. Il y en avait pour tous les goûts et il y avait beaucoup de petits restaurants pas chers pour les étudiants. Mais il y avait également de très bons restaurants dans lesquels vous ameniez des collègues étrangers ou des personnes importantes visitant l’université. Tu pris donc la direction du restaurant où une table vous attendait en prenant le temps de remercier ta soeur de t’avoir accompagné. Elle n’avait pas à le faire et tu voulais lui faire remarquer que tu appréciais qu’elle ait accepté. « Je sais que c’était un de ses moments clés pour ta carrière pro et ça m'a fait plaisir d'être là pour pouvoir te soutenir. Et puis maintenant tu m’en devras une donc si j’ai besoin d’un +1 à une soirée ABC, je sais que je n’aurais qu’à te passer un coup de fil pour te faire sortir ton plus beau costume » Ne pas trop faire dans l’émotionnel, c’était du Beth tout craché. Elle aurait pu t’appeler pour te demander cette faveur à n’importe quel moment, tu l’aurais fait à vrai dire donc elle pouvait considérer que tu lui devais cette faveur, ce serait avec plaisir. Tu avais appris que le meilleur moyen pour rabibocher tes relations avec ta fratrie était de passer du temps avec chacun d’entre eux. Si une soirée à ABC voulait dire passer du temps avec Elizabeth, tu ne diras jamais non. « Comme si j’avais pour habitude de te dire non. » Lui dis-tu en secouant la tête. « Mais c’est noté, je m’arrangerai pour avoir un calendrier vide quand tu en auras besoin. » Tu maintenais que ce serait plus agréable pour elle si elle pouvait se rendre dans ces soirées avec une personne autre que son frère mais Beth n’était pas plus prête que toi à se lancer dans une relation. Arrivant devant le restaurant, tu ouvris la porte pour laisser passer ta soeur : « Après toi. » Lui dis-tu ayant décider de jouer l’homme galant, enfin tu fais ça tout le temps, peu importe que les femmes puissent ouvrir elle-même les portes, c’est une petite attention rien de plus. Tu donnes ton nom à un serveur qui ne tarde pas à vous asseoir à une table. « Tu as vu Tommy ou Scarlett dernièrement ? » Finis-tu par demander à Beth alors que le serveur vous amène les cartes.
@Elizabeth Warren |
| | | | (#)Mar 28 Avr 2020 - 18:11 | |
| « Comme si j’oserai t’amener dans un restaurant miteux. Je connais tes goûts Beth et je compte bien te nourrir. On peut y aller à pied, c’est à deux pas d’ici. »Elizabeth acquiesça. Il est vrai que si quelqu’un connaissait les goûts raffinés d’Elizabeth c’était bien son frère aîné. Combien de restaurants avaient-ils fréquentés ensemble avant son départ pour la France ? Marius avait toujours été celui dont elle était le plus proche dans sa famille, malgré la jalousie certaine qu’elle avait ressenti envers lui à de maintes reprises face à l’attention et les louanges qu’il recevait de la part de leurs parents. Mais en grandissant, elle avait compris que ce n’était pas de sa faute. Et puis ils partageaient tellement de points communs. Cette proximité avait d'ailleurs été problématique pour Tommy et Scarlett qui se sentaient différents. Oui, Marius et Elizabeth étaient proches...le seraient-ils à nouveau un jour comme avant ? « Comme si j’avais pour habitude de te dire non. Mais c’est noté, je m’arrangerai pour avoir un calendrier vide quand tu en auras besoin. »Il est certain qu’il fut une époque Marius incarnait une valeur sûre pour Elizabeth. Il était comme un bras droit sur lequel elle pouvait se reposer certains moments. C’était le seul sur lequel elle avait pu oser le faire. Mais son départ l’avait tellement marquée…Cette confiance qu’elle pouvait avoir en lui était blessée. Elle avait besoin d’être pansée. « Oui, ça pourrait être...sympa »Elizabeth regarda droit devant, il n'y avait rien à rajouter et elle ne voulait pas s'épancher. Elle marcha en compagnie de son frère direction le restaurant. L’air était bon. L’université offrait un paysage varié : des bâtiments anciens mêlés à de la modernité et des touches de nature avec quelques espaces verts à droite et à gauche. Elizabeth imagina les étudiants débattre entre eux, tenter de refaire le monde malgré leur jeune âge...L'innocence que l'on pouvait avoir à ce moment où l'on se construisait sa personnalité et son futur était vivifiante. Elizabeth avait le sentiment de devenir un peu cynique avec les années qui passaient. Elle aurait tellement aimé retrouvé cette envie de se battre...Lorsqu’ils arrivèrent à leur destination, Elizabeth observa la devanture. Elle était simple mais élégante. Marius ouvrit la porte à sa sœur et ils découvrirent un grand espace ouvert. Il y avait un grand bar central et tout autour des tables aménagées avec des banquettes au mur et des chaises en face. On trouvait à l’arrière du restaurant une cuisine ouverte, très moderne. On les installa à la table qui leur était réservée. Marius laissa naturellement le côté banquette à sa sœur. Elizabeth prit place. « Tu as vu Tommy ou Scarlett dernièrement ? »Le serveur amena les cartes et présenta quelques suggestions puis s’éloigna discrètement pour leur laisser le temps de réfléchir. « J’ai vu Tommy il n’y a pas très longtemps, nous avons été mangé un bout ensemble mais Scarlett s’éloigne toujours plus de ma compagnie…Tu sais comment elle est »Elizabeth était consternée de voir sa sœur prendre de plus en plus de distance. Elle avait un esprit libre, certes, mais cela ne voulait pas dire ne plus voir ses proches non plus. Elizabeth désespérait d’arriver à la convaincre d’assister à un repas de famille. « Comment ça se passe toi avec Tommy ? »Elizabeth avait conscience de la complexité de la situation entre ces deux-là. Cela la peinait beaucoup de les savoir si meurtris par leur passé mais elle savait qu'elle n'y pouvait rien. Elle admirait cependant l'investissement qu'ils mettaient tous les deux pour essayer d'aller de l'avant. La raison principale était Moïra mais peu importe tant que cette raison était efficace. Et d'ici ses 18 ans, ils seraient peut-être réconciliés. En tous cas Elizabeth y croyait dur comme fer. @Marius Warren |
| | | | (#)Ven 1 Mai 2020 - 6:07 | |
| Epuisé, tu commençais à être épuisé de devoir marcher sur des oeufs à chaque fois que tu te trouvais en présence d’un membre de ta famille. Tu avais remarqué que chaque moment passé avec ton frère ou tes soeurs te fatiguait plus qu’une journée entière passer à courir de tous les côtés à l’université. Tu savais qu’une partie de tout ça était de ta faute mais ce n’était pas que toi. Vos relations fraternelles avaient été teintées de noirceur dès vos plus jeunes années par l’attention ou l’ignorance de parents aimant jouer aux favoris. Tu n’avais pas su gérer cette attention, tu n’avais pas su comment aider ta fratrie à comprendre que tu ne valais pas mieux qu’eux et cet échec, tu l’avais payé pendant des années et tu continuais de le payer aujourd’hui. A toute cette rancoeur se rajoutait des erreurs que tu avais commises au fil des années et désormais, tu avais réussi à perdre la confiance de Beth, la seule personne dans ta famille dont tu étais plutôt proche. Tu étais l’aîné, certes, mais au fil des années, tu t’étais appuyé sur Beth à de nombreuses reprises. C’était elle qui t’avait évité de plonger dans une dépression chronique quand Alice était partie avec Tommy, quand ils avaient eu Moïra et ensuite quand Alice était décédée. Pour ça et pour tant d’autres choses, tu lui devais beaucoup. Ton départ à Paris avait été soudain mais il avait été inévitable. Beth ne semblait pas l’avoir compris, elle l’avait pris pour un abandon qui n’en était pas un. Mais rester n’était pas une option, pas tant que tu ne te serais pas repris en main. « Oui, ça pourrait être...sympa » L’enthousiasme n’était pas débordant dans ses paroles et tu compris que les tiennes ne l’avaient pas rassurée. Est-ce que ta soeur pensait vraiment que tu ne répondrais pas présent si elle t’appelait pour quoi que ce soit ? C’était ce qu’elle semblait te dire mais tu n’en savais rien. Tu n’insistais pas, tu laissais filer ses paroles mais tu savais qu’il allait falloir aborder ce sujet avec ta soeur. Cela faisait deux ans que tu étais revenu de Paris, il fallait qu’elle comprenne que tu ne comptais pas repartir.
Le restaurant n’était pas loin et c’est en silence que vous faisiez le trajet, tous les deux perdus dans vos pensées. Les rues étaient animées mais sans plus en cette belle soirée d’été et c’était agréable de prendre un peu l’air après avoir été enfermés plusieurs heures dans la galerie. Le restaurant semble à première vue convenir à Beth, au moins dans son aspect extérieur. Un serveur ne tarde pas à vous amener la carte et repart après vous avoir énoncé les spécialités. Toi, tu décides de lancer la conversation sur votre famille, Beth voir ton frère et ta soeur plus régulièrement que toi en général. « J’ai vu Tommy il n’y a pas très longtemps, nous avons été mangé un bout ensemble mais Scarlett s’éloigne toujours plus de ma compagnie…Tu sais comment elle est » Tu avais un peu honte de l’avouer mais non, tu ne savais pas vraiment comment était Scarlett. Oh tu avais une idée parce que tu l’avais vue grandir mais tu ne connaissais quasiment rien de la vie de ta soeur, c’était à peine si tu savais ce qu’elle faisait comme boulot. Oh tu essayais de t’améliorer mais Scarlett, comme tous les membres de ta famille avaient une certaine rancoeur à ton égard qu’il n’était pas simple de laisser derrière vous. Mais il n’était pas difficile de voir les différences entre Beth et Scarlett, même de loin. « Pourquoi est-ce que vous vous éloignez ? Qu’est-ce qu’elle a fait ? » Tu savais que ce n’était pas aussi simple que ça, que Scarlett n’était peut-être pas la seule à blâmer, c’était trop simple de mettre toutes les responsabilités de ce genre de choses sur une personne. « Comment ça se passe toi avec Tommy ? » Cette fois et pour la première fois depuis longtemps, tu étais fier d’avoir quelque chose de positif à répondre à ta soeur. Elle avait passé de nombreuses années à essayer de vous rabibocher mais vous aviez tellement de choses à vous reprocher, ce n’était pas facile de passer outre, pas autant qu’elle le pensait. « Ça se passe mieux. Je peux voir Moïra de temps en temps et on arrive à discuter sans se crier dessus. J’ai l’impression que Tommy s’attend à ce que j’attaque à tout moment. Quelle sorte d’attaque je n’en sais rien. » Dis-tu en haussant les épaules. Tu n’étais pas un samaritain, tu le savais mais tu ne voulais aucun mal à ton petit frère. Il était trop précieux à Moïra pour que tu cherches à le faire souffrir et il avait été trop précieux à Alice. Tu avais mis du temps à te faire à l’idée mais veiller à ce que la famille qu’elle avait laissé derrière elle soit heureuse et ne manque de rien était certainement le meilleur moyen de lui rendre hommage.
@Elizabeth Warren |
| | | | (#)Ven 8 Mai 2020 - 19:15 | |
| « Pourquoi est-ce que vous vous éloignez ? Qu’est-ce qu’elle a fait ? »Quelques secondes s’écoulèrent et ce fut quelques secondes où Elizabeth revivait sa relation avec Scarlett. Le problème n’était pas ce qu’elle avait fait mais plutôt ce qu’elle ne faisait pas. Faire des des études. Se trouver un travail stable et qui donne de bons revenus. Bon, pour la partie amoureuse, Elizabeth n’allait certainement pas blâmer sa sœur. Leur mère s’en chargerait volontiers et elle n’avait absolument aucune morale à transmettre sur ce thème-là étant donné qu’elle était encore non mariée à 37 ans. La honte de sa famille…cette pensée lui donna des frissons. Elizabeth ne supportait pas l’idée de décevoir autant sa mère. Mais à côté de cela, elle lui en voulait aussi, de lui mettre davantage la pression plutôt que de la soutenir. Etait-ce ce qu’Elizabeth reproduisait comme comportement avec ses frères et sa sœur ? En même temps, elle n’avait connu que cela et on ne peut reproduire que ce que l’on connait. Comment sortir de ce cercle vicieux ? L’heure n’était pas à la construction de cette très longue réponse… « Elle est têtue et sensible. En soit ce ne sont pas des défauts mais ça me complique vraiment la tâche quand j’essaye de parler avec elle. Je la sens toujours sur la défensive en ma présence, prête à répliquer. A chaque fois que l’on se voit ça termine en dispute. Je ne sais plus comment m’y prendre avec elle »Elizabeth soupira. Ce n’était pourtant pas faute d’essayer. Elle mettait beaucoup d’énergie dans sa relation avec Scarlett. Elle voulait tellement l’aider, l’épauler. Elle voyait sa sœur comme un petit chaperon rouge perdu dans la forêt. Elle voulait la guider vers un meilleur endroit pour s’épanouir. « On se voit souvent autour de Moïra, c’est bien notre seul point commun. Mais si elle n’est là, on ne se voit pas et j’ai bien peur que maintenant que Moïra grandit, cette excuse ne tienne pas bien longtemps étant donné que Moïra va probablement vouloir occuper son temps autrement qu’avec ses tantes »
Qu’allait-il se passer ? Scarlett continuerait-elle d’éviter Elizabeth ? Car c’était bien l’impression qu’elle en avait. Mais ce qui est sûr c’est qu’Elizabeth ne cesserait de revenir vers elle. Elle aussi était du genre têtu…Elizabeth écouta Marius parler de Tommy. « Ça se passe mieux. Je peux voir Moïra de temps en temps et on arrive à discuter sans se crier dessus. J’ai l’impression que Tommy s’attend à ce que j’attaque à tout moment. Quelle sorte d’attaque je n’en sais rien. »Elle fut soulagée d’entendre que la situation s’améliorait. Elle essayait tant bien que mal de maintenir le lien entre tous au sein de sa famille et le noyau « Marius-Tommy » était un sacré morceau. Il faut dire que leur histoire était compliquée… « Tu sais je pense qu’il a juste peur de la perdre de nouveau. C’est la peur de tous les pères. Et même si tu n’es pas vraiment le père de Moïra, je pense que l’on peut aisément dire que toi aussi tu as peur de la perdre. Et la peur nous fait réagir souvent de façon plutôt désagréable. »Elizabeth savait très bien que Marius ne ferait rien pour tenter de séparer Tommy et sa fille mais elle comprenait que l’angoisse de Tommy l’envahisse concernant son frère. « C’est une excellente nouvelle ! C’est déjà une sacrée avancée. Et puis tu sais, il faut aussi laisser le temps guérir les blessures… »Parlait-elle de Marius et Tommy ou bien de Marius et Elizabeth ? Probablement les deux… « Je suis sûre qu’on arrivera à retrouver un équilibre au sein de la famille »En tous c’est certain qu’elle n’arrêterait pas de se battre pour cela. Sa famille et son travail c’était toute sa vie…Le serveur vint prendre leur commande. Elizabeth laissa Marius choisir le vin. Avec son séjour en France, il était devenu un fin palais et avait ramené de sacrées connaissances. @Marius Warren |
| | | | (#)Mar 12 Mai 2020 - 5:40 | |
| Quand Elizabeth te parlait de sa relation avec Scarlett, tu ne pouvais t’empêcher de noter l’ironie. Ta soeur se battait depuis des années pour que les choses entre Tommy et toi s’arrangent mais elle était dans la même situation avec Scarlett. La seule différence était qu’elle n’avait jamais arrêté d’essayer alors que toi tu avais baissé les bras. Mais pouvait-on réellement te reprocher de n’avoir pas voulu voir ton frère et lui parler quand il s’était enfui avec la femme que tu aimais, la première pour qui tu ressentais des sentiments aussi profonds ? Non, tu ne pensais pas être à blâmer de ne pas avoir voulu le revoir. Pour la suite, c’était un peu plus compliqué car tu avais fait des erreurs toi aussi, tu n’étais plus le loup blanc de la situation et finalement vous étiez tous les deux gris. Tu ne connaissais vraiment pas bien Scarlett, tu n’étais pas fier de le reconnaître mais tu n’avais aucun mal à imaginer que sa relation avec Beth soit compliquée. Il ne pouvait pas exister des personnes plus opposées et malheureusement, ce qu’elles avaient en commun était leur détermination et le fait qu’elles soient toutes les deux têtues donc elles devaient toutes les deux camper sur leurs positions quand elles se voyaient. Le compromis n’était pas quelque chose de facile chez les Warren et pourtant, c’était son apprentissage qui vous sortirait de ces situations. « Elle est têtue et sensible. En soit ce ne sont pas des défauts mais ça me complique vraiment la tâche quand j’essaye de parler avec elle. Je la sens toujours sur la défensive en ma présence, prête à répliquer. A chaque fois que l’on se voit ça termine en dispute. Je ne sais plus comment m’y prendre avec elle. » De toute votre famille, Beth était celle qui ressemblait le plus à votre mère. Ce n’était pas spécialement négatif, votre mère n’était pas une mauvaise personne mais des fois … Enfin, Beth lui ressemblait et tu n’avais pas besoin qu’elle te le dise pour comprendre qu’elle voudrait moduler Scarlett à sa guise et ta plus jeune soeur ne se laissait pas faire. « On se voit souvent autour de Moïra, c’est bien notre seul point commun. Mais si elle n’est là, on ne se voit pas et j’ai bien peur que maintenant que Moïra grandit, cette excuse ne tienne pas bien longtemps étant donné que Moïra va probablement vouloir occuper son temps autrement qu’avec ses tantes. » Plus Moïra allait grandir, moins elle allait avoir de temps à vous accorder. C’était tout à fait normal mais toi aussi cela te faisait mal au coeur. Cependant, le bonheur de ta nièce était, depuis longtemps, passé bien avant le tient donc du moment que tu pouvais avoir un rôle dans sa vie et ne pas en être coupé, cela te convenait très bien. « De quoi est-ce que tu essaies de lui parler Beth ? » Demandas-tu à ta soeur avant d’enchaîner : « Ne le prends pas mal mais je te connais, si tu lui parles de faire des études, de trouver un ‘vrai travail’, ce n’est pas très étonnant que toutes vos conversations finissent par des disputes. » Toi aussi tu aurais préféré que Scarlett fasse des études qu’elle puisse s’éclater dans un domaine qui l’intéressait et lui assurait de bons revenus. Mais ce n’était pas ce que Scarlett voulait et vous ne pouviez pas lui imposer vos idées. Si ce que Beth voulait avec votre soeur était une relation, elle allait devoir ravaler ses principes. « Si tu veux que Scarlett te donne une chance, il faut que tu acceptes qu’elle ne sera jamais celle que tu aurais aimé qu’elle soit. Elle doit interpréter chacune de tes paroles comme une attaque contre tous les choix qu’elle a fait et comme vous êtes toutes les deux têtues … » Dis-tu en baissant légèrement les yeux. Tu n’as pas envie de faire la leçon à ta soeur, elle est souvent bien plus perceptive que toi mais tes dernières entrevues avec Scarlett t’ont prouvées qu’une fois que tu ne critiquais pas ses choix de vie, c’était beaucoup plus simple de discuter. « Juste … Pense-y d’accord ? » Tu espérais ne pas avoir blessé Beth parce que ce n’était pas du tout ce que tu recherchais. Tu aimais énormément ta soeur mais maintenant que tu commençais à un peu mieux découvrir Scarlett, tu avais une nouvelle perspective sur certaines choses. Bien sûr, Beth t’interrogea sur ta relation avec Tommy, une relation dans laquelle elle s’était beaucoup investie pour vous forcer à arranger les choses. « Tu sais je pense qu’il a juste peur de la perdre de nouveau. C’est la peur de tous les pères. Et même si tu n’es pas vraiment le père de Moïra, je pense que l’on peut aisément dire que toi aussi tu as peur de la perdre. Et la peur nous fait réagir souvent de façon plutôt désagréable. » Peur de la perdre ? Est-ce que Tommy pensait que tu allais essayer de lui enlever sa fille ? Cette idée te semblait complètement saugrenue mais peut-être que tu aurais dû y penser, surtout après ce que tu avais fait la dernière fois. Ce n’était pas dans tes plans de toute manière, ton seul objectif était d’avoir un rôle dans la vie de Moïra, rien de plus. « C’est une excellente nouvelle ! C’est déjà une sacrée avancée. Et puis tu sais, il faut aussi laisser le temps guérir les blessures… Je suis sûre qu’on arrivera à retrouver un équilibre au sein de la famille » Tu n’eus pas le temps de lui répondre car un serveur vint prendre vos commandes. Tu choisis un plat et tu laissais Beth choisir le sien avant de commander une bouteille de vin qui irait avec les deux. Tu avais envie de croire que vous alliez trouver un équilibre mais tu n’étais pas très optimiste. Celui que vous étiez en train de créer tenait sur des bases en papier, la moindre petite erreur et tout pouvait s’écrouler. C’était beaucoup trop fragile pour se montrer aussi optimiste. « J’aimerais être aussi optimiste que toi mais j’ai peur que tout s’écroule du jour au lendemain. On est pas destiné à être une famille qui s’entend bien, nos parents ont veillé à cela dès notre naissance. » Tu leur en voulais énormément. Pourquoi avoir quatre enfants quand on n’est pas capable de les aimer de la même manière ? « Ce n’est peut-être pas une coïncidence que nous soyons presque tous incapables d’avoir une relation sérieuse dans la durée et que l’idée de fonder une famille noue terrifie. » Tommy était l’exception à cela mais depuis la mort d’Alice, tu n’avais pas l’impression qu’il cherchait à refaire sa vie.
@Elizabeth Warren |
| | | | (#)Lun 25 Mai 2020 - 18:57 | |
| « De quoi est-ce que tu essaies de lui parler Beth ? Ne le prends pas mal mais je te connais, si tu lui parles de faire des études, de trouver un ‘vrai travail’, ce n’est pas très étonnant que toutes vos conversations finissent par des disputes. »Elizabeth savait très bien que Marius avait raison. Mais c’était plus fort qu’elle. Elle savait que si Scarlett acceptait de se construire une meilleure situation, elle serait plus heureuse. Au lieu de cela, elle s’enfermait dans cette vie précaire de serveuse et Elizabeth pensait sincèrement que sa jeune sœur passait à côté de sa vie. « Si tu veux que Scarlett te donne une chance, il faut que tu acceptes qu’elle ne sera jamais celle que tu aurais aimé qu’elle soit. Elle doit interpréter chacune de tes paroles comme une attaque contre tous les choix qu’elle a fait et comme vous êtes toutes les deux têtues … »C’est clair qu’elles étaient toutes les deux bornées, c’était peu de le dire…Ce qui rendait les frictions encore plus vives ! Scarlett était un esprit libre et revendicateur. Elizabeth admirait d’ailleurs sa force d’esprit même si elle n’était pas surprise. C’était le sang des Warren qui parlait… « Je vais essayer de faire des efforts avec Scarlett. »Il fallait qu’elle y arrive, d’une façon ou d’une autre. Elizabeth le savait qu’elle ressemblait à sa mère sur tellement de points (sauf ses talents culinaires…) et elle ne voulait pas l’accepter…mais c’était pourtant la vérité. Pourquoi reproduit-on inconsciemment ce dont on a souffert consciemment ? Le psychisme était une chose fascinante. Peut-être qu’Elizabeth devait aller voir un psychologue pour rompre le cercle. Elle conserva cette idée dans un coin de sa tête. « J’aimerais être aussi optimiste que toi mais j’ai peur que tout s’écroule du jour au lendemain. On est pas destiné à être une famille qui s’entend bien, nos parents ont veillé à cela dès notre naissance. »Il est certain que malgré leur bienveillance, les parents Warren avaient mis beaucoup de barrières entre eux. Ils n’avaient jamais prôné une fratrie qui se soutient et s’aime mais ils faisaient plutôt l’éloge de la compétition et comment elle pouvait les rendre meilleurs. Vouloir toujours faire mieux, aller toujours plus haut et plus fort, la devise des Warren. Et si Marius et Elizabeth en avaient hérité, Tommy et Scarlett s’en étaient clairement éloignés. Et au fond, ils n’avaient peut-être pas tord. Ce comportement n’était pas des plus sains entre frères et sœurs. Elizabeth avait mis du temps à prendre du recul, surtout concernant Marius. A l'époque, elle voulait coûte que coûte devenir meilleure que lui et elle ne comprenait pas pourquoi il était toujours sous le feu des projecteurs alors qu’elle s’investissait deux fois plus que lui. Elle s’était tuée à la tâche…certes, elle en avait tiré profit en construisant une volonté de fer qu'elle avait pu investir dans une voie qui lui plaisait. Mais elle aurait aussi très bien pu suivre le parcours en droit que ses parents lui réservaient...Elle était vraiment heureuse d’avoir tenu bon sur ce choix, le seul qu’elle avait pris la peine de défendre auprès de ses parents. En dehors de cela, elle avait toujours suivi leur direction. Mais elle ne regrettait rien. Il ne faut pas avoir de regrets dans la vie, seulement trouver une façon d‘avancer. Et aujourd’hui, Elizabeth voulait utiliser sa force naturelle pour rassembler sa fratrie. « Ce n’est peut-être pas une coïncidence que nous soyons presque tous incapables d’avoir une relation sérieuse dans la durée et que l’idée de fonder une famille noue terrifie. »La réflexion de Marius était percutante...Il est vrai que c’était bien le seul point commun entre eux tous: aucun n’avait réussi à avoir une relation amoureuse stable qui dure. Il y avait bien eu Cody dont les parents Warren étaient fans mais cela n’avait pas été jusqu’au mariage. Etaient-ils tous trop abîmés pour aimer ? Un serveur apporta leurs assiettes. Le repas avait l’air divin. Les odeurs venaient caresser les narines d’Elizabeth. Elle n’était pourtant pas toujours très réceptive avec son odorat mais la faim venait lui creuser son estomac. Elle salivait rien qu’en observant l’assiette. Mais bien entendu, elle attendit que le serveur leur verse le vin et s’éloigne. « On trinque ? A notre future réussite à se voir tous ensemble sans se chamailler à laquelle je crois très fort ! »Elizabeth était obstinée et surtout, elle refusait de croire que la fratrie Warren ne pouvait pas se rassembler sans se mettre des bâtons dans les roues. Qu’est-ce que cela voudrait dire sinon ? Qu’ils étaient maudits ? Non, non et non. @Marius Warren
Dernière édition par Elizabeth Warren le Mer 27 Mai 2020 - 18:16, édité 1 fois |
| | | | | | | | Let’s try and see where we’re going (ft Marius Warren) |
|
| |