| (#)Mer 27 Mai 2020 - 17:21 | |
| Tu étais plutôt mal placé pour donner des conseils à Beth sur comment gérer ses relations avec votre fratrie. Tu ne t’entendais à peu près bien qu’avec elle mais étrangement, tu avais réussi à créer une sorte de lien avec Scarlett ces derniers temps. Des liens fragiles et pas vraiment très forts mais des liens quand même. Vous n’aviez plus vraiment l’âge à tes yeux de vous prendre la tête sur des sujets tels que les études. Scarlett était une grande fille, la manière dont elle vivait sa vie la regardait. Tu ne seras jamais d’accord, tu rêveras toujours de plus pour elle mais ni toi, ni Beth ne pouviez la forcer à s’engager sur cette voie. La dernière fois que tu avais parlé à Scarlett, son boulot au Death Before Decaf semblait lui plaire et lui offrir des perspectives d’évolution. Tu n’avais pas compris quelles perspectives exactement mais cela n’avait pas d’importance, ce qui comptait c’était que Scarlett soit heureuse dans ses projets. Que Beth n’arrive pas à concevoir que l’on pouvait être heureux sans avoir fait des études, sans avoir une grande carrière, tu pouvais le comprendre car vous aviez été élevés ainsi. Et tu continuais à penser que des études c’était bien mieux pour se lancer dans la vie mais tu avais aussi appris que ce n’était pas fait pour tout le monde. « Je vais essayer de faire des efforts avec Scarlett. » Tu hoches la tête sans rien ajouter. Les conseils que tu lui donnes, ils sont pour elle. Si elle n’arrive pas à passer au-dessus de tout ça, elle peut faire une croix sur toute relation avec votre petite soeur. Parce que s’il y avait une personne dans la famille aussi têtue que Beth, c’était votre soeur. Mais leur relation les regardait, tout comme celle que tu avais avec Tommy vous regardait. Bien entendu, rien ne restait secret très longtemps dans votre fratrie comme dans toutes les fratries du pays probablement. Assez étonnamment, les choses s’étaient calmées entre Tommy et toi ces derniers temps. Tu voyais déjà Beth se faire tout un tas de films de réconciliation mais tu ne pensais pas que cela sera possible pour ton frère et toi. Si vous arriviez déjà à supporter la présence de l’autre, c’était déjà un très grand pas en avant. Tu ne pouvais pas reprocher à ta soeur d’être optimiste, elle qui essayait de vous rapprocher depuis que vous étiez tous les deux de nouveau à Brisbane. Si vous en étiez là aujourd’hui, c’était en grande partie à cause de tes parents, tu en étais persuadé. Tu le faisait donc remarquer à Beth qui ne semblait pas prête à te contredire. « Ce n’est peut-être pas une coïncidence que nous soyons presque tous incapables d’avoir une relation sérieuse dans la durée et que l’idée de fonder une famille noue terrifie. » La peur de reproduire le schéma dans lequel vous aviez été élevés était bien là. Vos parents vous aimaient peut-être mais ils ne s’aimaient pas entre eux et vous avaient trop mal aimés pour prendre exemple sur eux. Tu n’étais pas terrifié à l’idée de construire une famille, tu n’en avais juste pas eu l’occasion car tu n’avais rencontré personne en qui tu pouvais avoir assez confiance pour le faire pour l’instant. « Non, cela n’en est pas une. Moïra doit désespérer d’avoir des cousins, c’est peut-être la raison pour laquelle elle s’entend si bien avec maman. » Dis-tu un sourire faussement amusé sur les lèvres. Les manigances de ta mère pour vous caser étaient nombreuses et si elle réussissait à mettre sa petite fille dans le coup, vous étiez tous destinés à tomber dans le panneau. Votre repas arrivé et après avoir déposé vos assiettes devant vous, le serveur vous resservit du vin avant de s’éclipser. Attrapant son verre et le levant, Elizabeth te dit : « On trinque ? A notre future réussite à se voir tous ensemble sans se chamailler à laquelle je crois très fort ! » Tu secouais légèrement la tête. Toi tu n’y croyais pas une seule seconde. Il y aura toujours un sujet, il y aura toujours quelque chose qui fera que vous alliez vous disputer. C’était obligé et inévitable. « Commençons par trinquer au fait de pouvoir rester tous ensemble dans la même pièce pendant une heure entière. C’est déjà un miracle que nous n’avons pas accompli. » Dis-tu en levant ton verre à ton tour. « Bon appétit. » Dis-tu ensuite à ta soeur avant de prendre une bouchée de ton plat qui avait l’air délicieux. Il l’était ce qui te rassura et ta soeur semblait l’apprécier également. L’ouverture de cette exposition avait été une source de stress important pour toi mais tu ne pouvais pas rêver de meilleure partenaire que ta soeur pour l’affronter. La soirée avait été excellente !
@Elizabeth Warren |
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