Jill est dans son lit, elle s'est déjà faite engueuler par sa mère parce que ça faisait 2 jours qu'elle était pas rentrée. Et alors ? Depuis quand Marianne McGrath s'intéressait à ses enfants ? Elle avait juste envie de hurler sur quelqu'un et, comme souvent, ça tombe sur Jill. Elle l'avait ignoré tout le long de l'engueulade, elle avait récupéré des trucs à manger dans le frigo et elle était montée dans sa chambre. Elle avait entendu qu'elle était irrécupérable, qu'elle faisait honte à ce nom de famille, et qu'ils allaient lui couper les vivre. Qu'ils essaient. Elle ne se renouvelait pas Marianne, toujours les même menace, toujours les même mots que Jill n'entendait même plus depuis tant d'années.

Elle s'enferme dans sa chambre, peut-être qu'elle repartira dans quelques heures, peut-être pas. Son frère allait certainement sortir, peut-être qu'elle lui demanderait de l'emmener. Mais pour le moment, elle s'allonge sur son lit, elle va se reposer un peu. Elle a pas dû dormir plus de 8 heures en 2 jours, et c'est vraiment pas énorme. Alors en moins de 10 minutes elle s'endort.

Mais du bruit la réveil, dans la chambre de Ginny, qu'est ce qu'elle pouvait bien foutre pour faire autant de bruit à cette heure là ? Elle se lève et ouvre la porte de la chambre de sa sœur sans même toquer. « Tu comptes réveiller tout le quartier ou t'as juste décidé de me faire chier ? » Elle l'a réveillé, et Jill déteste qu'on la réveille. Elle déteste ça par dessus tout. Elle la regarde s'agiter dans tous les sens. « Qu'est ce que tu fous ? T'as fait une connerie ou quoi ? » Jill fronce les sourcils, il fait bien trop sombre dans la chambre, et sa sœur est toujours en train de faire des allers-retours. « Tu vas vraiment réveiller toute la maison si tu continues comme ça ! » Et Jill grogne en se posant contre l'embrasure de la porte.

Une Ginny amoureuse était une bien belle quoiqu'étrange chose.

Une Ginny amoureuse faisait un vacarme ridicule en cherchant la paire de Converse qui rendrait la balade nocturne prévue sur la plage le plus confortable possible. Elle faisait des allers et des retours dans sa chambre comme si sa vie en dépendait, son bordel de toujours qui ne rendait pas la tâche facile mais elle y arriverait, elle se jurait qu'elle les trouverait. Son existence entière en dépendait là de suite, des baskets vert forêt qui arborent du bleu, du jaune, du corail sous forme d'éclats de peinture sur les semelles. Sa seule et unique priorité, bien futile aux yeux des autres, essentielle et vitale aux siens. Parce que sinon, si elle pense à autre chose, c'est que le visage d'Ezra qu'elle voit.

Son visage et ses yeux rieurs, son sourire tantôt timide, tantôt immense, qui s'était illuminé autant que le regard de la gamine quand elle avait accepté son invitation. Ils s'étaient embrassés pour la première fois la semaine dernière, elle en avait encore des papillons au ventre à peine elle y songeait à nouveau - et elle y songeait beaucoup. C'était interdit et c'était tout sauf ce qu'elle imaginait comme bribes d'un premier amour, mais dans l'instant elle n'aurait troqué son histoire - la leur - pour rien au monde. Il la faisait rire et il était beau, il était doux et il ne pressait rien. Il était brillant et elle s'emportait la fillette, elle savait qu'elle devait prendre son temps, elle ralentissait ses mouvements là, son souffle aussi.

« Tu comptes réveiller tout le quartier ou t'as juste décidé de me faire chier ? » elle avait pas remarqué l'heure qu'il était, parce qu'elle faisait du déni pour des tas d'éléments dans une idylle qui ne devrait pas du tout exister, déjà. Interdite, elle s'arrête, son souffle se casse sur ses lèvres serrées, son coeur manque de s'arrêter. « Qu'est ce que tu fous ? T'as fait une connerie ou quoi ? » « Je... mes espadrilles. » son bras se tend comme s'il avait été traversé d'un électrochoc, son index pointe la paires de Converse enfin retrouvées qui gisent au sol, lacets emmêlées aux pieds de sa soeur. Comme s'il s'agissait d'une réponse évidente que Jill ne suspecterait jamais. « Tu vas vraiment réveiller toute la maison si tu continues comme ça ! » c'était interdit et Ezra arrivait d'une minute à l'autre. Elle devait penser vite, agir vite aussi. « Pour l'instant, c'est toi qui fait du bruit et qui parle fort. Je chuchote, moi. » son ton est bas, il contraste avec la voix qui porte de Jill. Elle tente naïvement de jouer à la maligne, oubliant que son aînée verra clair dans son jeu dans une poignée de secondes, à peine.

Elle est énervante à courir partout, à faire autant d'aller retour pour absolument rien. Elle est surexcitée pour on ne sait quoi. Et en continuant comme ça, elle va se retrouver à avoir tous les membres de la famille McGrath collés à l'embrasure de sa porte. Pour l'instant, il n'y a que Jill, heureusement pour elle. Mais elle veut savoir pourquoi elle s'agite autant. Et surtout, surtout, pourquoi elle l'a réveillé. Elle n'allait pas s'en sortir comme ça la dernière McGrath, pas aussi facilement. Sinon Jill pouvait toujours réveiller réellement tout le monde pour qu'elle se fasse choper et punir de bouger de son lit jusqu'à la fin des temps. Parce qu'elle ne sait toujours pas ce qu'elle compte faire, et sa cadette se concentre sur tout ce qui est possible et imaginable, sauf sur elle. Et ça, ça a le don d'agacer Jill. Et vu son état de fatigue, il ne valait mieux pas que sa petite sœur s'amuse à l'énerver.

« Quoi tes espadrilles ? Débrouilles toi pour les récupérer ! » Elle ne sait pas si elle lui demandait de les récupérer, mais Jill ne bouge pas d'un pouce. Elle reste collée à la porte, à la regarder. Elle était bien trop agitée, ça n'avait rien de normal. Mais elle allait savoir Jill, elle saurait ce qui se trame. « Si tu me dis pas ce que tu fous je parle encore plus fort ! » Parce qu'elle avait juste la voix qui portait un peu Jill. Elle ne cherchait absolument pas à faire du bruit, elle pouvait en faire plus. Beaucoup plus. Mais elle continue de se concentrer sur autre chose Ginny, elle cherche ses espadrilles, et cherche tout et n'importe quoi dans cette chambre bien trop grande pour une gamine aussi petite. « Ok, quand le décompte est fini je hurle ! » Elle la regarde, très sérieuse. « 3, 2...1 » Jill prend une grande inspiration, histoire d'avoir assez de souffle si elle doit réellement se mettre à hurler le prénom de sa mère.

Jill qui arrive toujours, toujours au mauvais moment. Mais elle a décidé que ce soir rien ne la troublait Ginny, rien ne lui minait son moral. Elle est amoureuse et elle a des papillons au ventre, elle est heureuse et pour une des premières fois de sa vie elle n'a pas peur du regard des autres, elle n'a pas envie de longer les murs. Alors elle inspire, calmement, regroupe toutes ses forces, pense au moment présent. Jill va finir par partir, Jill va finir par se lasser. Elle se lasse toujours de sa petite soeur, elle finit toujours par l'ennuyer tant elle est fade et beige, et c'est ce sur quoi Ginny mise, se rassurant comme elle peut.

« Si tu me dis pas ce que tu fous je parle encore plus fort ! » mais c'était avant que sa soeur n'entre en mode menace. Le frisson qui démarre à la nuque de la brunette est glacé, il la terrifie, l'immobilise sur place. « Jill, non! » elle chuchote, sa voix se casse de supplications, et l'aînée qui continue sur sa lancée, qui n'a clairement pas dit son dernier mot. « Ok, quand le décompte est fini je hurle ! » « Arrête! » mais elle sait qu'elle n'arrêtera pas. Elle le sait et elle a peur, et elle sent sa colonne vertébrale en entier qui se tord, horrifiée à l'idée que Jill ne lâche pas prise. « 3, 2...1 » elle ne lâchera pas prise, jamais. « J'ai un rendez-vous. » qu'elle s'exclame, interdite. Ses murmures qui ont pris en volume et sa main qui s'est plaquée avec empressement à sa bouche à la seconde où elle en a trop dit.

« Rigole pas. » parce qu'elle s'y attend, aux remarques acerbes de sa soeur. Quel loser t'a invitée? Il existe pour vrai ou tu l'as inventé? Qui s'emmerde assez pour sacrifier une soirée complète avec toi? Tu sais que tu vas l'ennuyer à la seconde où tu vas ouvrir la bouche? « Et laisse-moi prendre mes chaussures. » elle tente donc de presser la fin de la conversation, s'avançant vers sa soeur, se penchant au sol pour tirer les Converse encore bloquées sous ses pieds.

Jill commence à s'impatienter, elle commence à taper du pied sur le sol. Sa sœur est toujours en train de courir comme si sa vie en dépendait. Qu'est ce qu'elle pouvait bien mijoter la petite sœur parfaite, la petite chose qui ne veut jamais faire de vagues et toujours écouter les parents. Pourquoi elle n'était pas couchée alors que toute la maison dormait à point fermé ? Elle n'avait pas de chance Ginny, c'était Jill qu'elle avait réveillé la première. Mais il valait mieux que ça tombe sur Jill plutôt que sur la mère. Ou peut-être pas, elle verra bien. Elle supplie Ginny, comme si ces petits mots et ces petits yeux pouvaient faire pitié à Jill. Elle devrait le savoir la cadette pourtant, quand elle a décidé quelque chose, elle ne change pas d'idée. Et là, elle a décidé qu'elle saurait ce que sa sœur à prévu pour la soirée.

« Tu sais que j'arrêterais pas ! » Elle hoche vivement la tête, sans expression particulière sur le visage. Elle commence le décompte, et sa sœur crache le morceau. Comme c'est étonnant. Elle était si prévisible la cadette. Elle a un rendez-vous, et Jill rentre dans la chambre pour s'allonger sur le lit de Ginny. « Moi qui croyais que tu voulais devenir none ! » Et elle pouffe de rire en attrapant un objet sur sa table de nuit pour jouer avec. « Tu sais très bien que je vais rigoler, c'est si improbable comme situation ! » Et Jill se jette en arrière sur le lit. Est ce qu'elle cherche à faire du bruit ? Peut-être. Elle tourne la tête vers la cadette pour analyser sa tenue et son attitude. « Des converses pour un rencard ? » Jill fronce les sourcils, elle ne la laissera toujours pas s'en tirer aussi facilement. « C'est qui ? Je le connais ? Est ce que t'as déjà couché avec lui ou c'est pour ce soir ? » Elle sait très bien qu'en disant ça, elle va gêner sa sœur, et c'est exactement le but, elle est bien trop prude Ginny, bien trop timide pour juste penser à une telle éventualité.  

Son monde arrête de tourner, littéralement et en entier, quand elle entend les fameux mots franchir ses lèvres. Elle a un rendez-vous, bah oui, bien sûr. Et elle ne se fâche même pas contre son aînée qui se moque Ginny, parce qu'elle est la première étonnée, la première qui remet tout en doute. Elle remet en doute le fait qu'elle a bien entendu quand Ezra le lui a proposé, elle remet en doute les étincelles qu'il avait dans les yeux en la regardant et qui n'étaient probablement en fait que les reflets des lampadaires dans la ruelles derrière chez Jenna ce soir-là. Elle remet en doute le fait qu'il l'avait retenue et invitée à rester ce soir-là parce qu'il voulait vraiment passer du temps avec elle, elle a même remis en doute le baiser qu'ils ont échangé à la toute fin de ce moment volé, gratté rien que pour eux deux, se disant que c'était probablement qu'un rêve. Voué à devenir un cauchemar si sa soeur n'arrête pas d'ameuter toute la famille avec ses rires et ses piques.

« Moi qui croyais que tu voulais devenir none ! » « C'était pas prévu. » c'était pas prévu qu'elle tombe amoureuse, c'était pas prévu qu'elle ait des papillons dans le ventre en le voyant. C'était pas prévu parce qu'elle avait toujours longer les murs Ginny, parce qu'elle n'avait jamais cru qu'on puisse s'intéresser à elle. Du lycée à l'Académie, elle n'avait rien prévu de tout cela parce que dans sa petite tête butée, elle était et resterait l'éternelle esseulée. Et ça lui allait qu'on l'oublie, ça lui allait qu'on parle d'elle en la définissant par les taches sur ses vêtements et sur ses canevas, qu'on se moque de son air perdu et de ses mèches hirsutes sans voir sous la surface. Elle n'avait pas prévu ça et elle ne le gérerait pas, tout deviendrait compliqué dans quelques mois et elle la regrettera, cette innocence-là.

Jill continue, allongée sur le lit, elle n'a pas prévu partir de là de sitôt. « Des converses pour un rencard ? » Ginny aurait pu en douter, de ça comme du reste, si ça n'avait pas été ancré en elle aussi profondément. « Sinon je vais me fouler une cheville, tu sais bien. » elle hausse de l'épaule, enfile ses espadrilles. La seule forme de confort, le seul élément dans cette scène qui la rassure. Ils ont vu le monde qu'elle se construit depuis des années ses Converse, ils font presque partie d'elle tellement ils sont sa marque de commerce. Les retirer ne fait aucun sens. « C'est qui ? Je le connais ? Est ce que t'as déjà couché avec lui ou c'est pour ce soir ? » oh, ola.

« Tu le connais pas. » elle répond vite, trop vite, trop pour ne pas être grillée et elle s'en veut, elle s'en veut tellement qu'elle s'en mord l'intérieur des joues jusqu'au sang.
« On va juste marcher sur la plage. » qu'elle souffle finalement, plus pour elle-même que pour Jill maintenant. Ezra était pas comme ça. Ezra prendrait son temps. N'est-ce pas?

Elle se moque Jill, elle s'amuse parce que sa sœur a l'air d'être stressée. C'est pas ce qui l'intéresse Jill, elle veut juste savoir ce que sa sœur mijote parce qu'elle n'a pas mieux à faire. Alors elle s'incruste dans sa chambre, regarde ses affaires. Et elle lui annonce qu'elle a un rendez-vous. Ginny McGrath. Un rendez-vous. Vraiment ? Qui voudrait avoir un rendez vous avec elle ? Non, qui a réussi à gratter sous la carapace de la cadette pour que elle, elle ait envie d'avoir un rendez-vous ? Jill se pose des tas de questions, et elle s'allonge sur le lit en continuant d'observer Ginny. « T'as jamais ramené un seul garçon tout le monde commençait à perdre espoir ! » Elle hoche la tête et rit un peu en regardant le plafond quelques secondes. Des étoiles fluorescentes ? Vraiment ? Jill les avait presque oublié. « Evite de le ramener dans ta chambre en rencard il risquerait de voir ça ! » Et Jill montre du doigts le plafond en riant de nouveau.

« Pourquoi t'apprends pas à marcher avec des chaussures à talon ? » Jill aimait bien mettre de belles chaussures et bien s'habiller quand elle retrouvait un garçon. Elle faisait ça souvent d'ailleurs, seule ou avec Scarlett. Elle grogne un peu en la voyant enfiler ses chaussures. « Tu pourrais m'écouter des fois. » Elle usait sa salive pour rien de toute façon Ginny ne l'écouterait pas, et ça, c'était énervant. Elle répond trop vite Gin et Jill s'assoit sur le côté du lit en la fixant, les sourcils froncés. « Je suis sûre que je le connais. » Qui ça peut bien être, un des amis de Jill ? Non, aucun ne se serait intéressé à la plus fragile des McGrath. De Matt peut-être ? Est ce que ça pouvait être un ami de Matt ? Il valait mieux pour la vie de ce mec que ce ne soit pas le cas. « C'est beau la plage ! Paysage idyllique pour s'amuser ! » Et Jill sourit en haussant un sourcil à plusieurs reprises. Elle a bien décidé qu'elle ne laisserait pas sa petite sœur tranquille.  

« Evite de le ramener dans ta chambre en rencard il risquerait de voir ça ! » toutes les teintes de rouge y passent : toute la palette, en entier. Ginny s'y reprend à deux fois pour tenter de respirer, elle n'ose plus regarder sa soeur même si ses iris la brûlent sur place. Sa pudeur doublée de son éternelle timidité auront sa peau. « Il viendra pas dans ma chambre. » qu'elle statue, l'adolescente qui arrive à peine à partager sa bulle avec sa propre famille. Elle est sauvage la dernière McGrath, elle a besoin d'air et d'espace, de temps et de patience aussi. Et doucement elle retrouve un rythme de respiration normal, elle reprend ses esprits aussi. C'est Ezra, il sera gentil.

Les lacets qu'elle attache, en sachant très bien que les noeuds se relâcheront à la seconde où elle marchera avec. Elle s'emmêle les doigts, ses mèches lui chatouillent le nez, elle aurait ri de sa maladresse Ginny, si elle avait été seule, si elle enfilait ses espadrilles juste pour aller passer la soirée à la libraire. « Pourquoi t'apprends pas à marcher avec des chaussures à talon ? » pourquoi elle ne porte pas de robe? Pourquoi elle ne brosse pas ses cheveux? Pourquoi elle est toujours tachée, pourquoi le simple fait de mettre du mascara la trouble plus que de raison? « Parce que j'en ai pas envie. C'est okay comme réponse? » elle n'a jamais été jolie Ginny, mais elle a toujours été naturelle. Elle n'a jamais fait attention à elle Ginny, elle préfère passer inaperçue.

« Tu pourrais m'écouter des fois. » elle pouffe, mal à l'aise, elle n'attend que ça au final. D'avoir une grande soeur qu'elle suivra pas à pas, d'avoir un exemple, un modèle. Mais à la seconde où elle relève ses prunelles noisettes vers son aînée, elle le sait l'adolescente. Que ce n'est qu'un jeu, que Jill ne fait que s'amuser d'elle ce soir, et que dans une heure à peine elle s'en lassera. Elle n'est restée que parce qu'elle veut l'embêter, elle ne lui parle que parce qu'elle la gêne. « Je suis sûre que je le connais. » « Non tu le connais pas. Personne le connaît il est pas d'ici. » elle improvise Ginny. Elle est déjà en train de dresser un portrait global et loin, très loin d'Ezra. Elle lui inventera un autre nom, d'autres passions, elle lui créera un parcours à l'opposé de celui qu'il entretient vraiment, et elle tirera Jill lui plus loin possible de toutes véridiques suppositions.

« C'est beau la plage ! Paysage idyllique pour s'amuser ! » ses yeux s'écarquillent, sa bouche s'ouvre en un O de surprise, de trouble, d'exaspération, de tout ça à la fois. « Arrête. » est exactement la bonne chose à dire à Jill pour qu'elle continue. Et même si Ginny détourne la tête, et même si elle prend son sac, si elle rattache sa tignasse en un chignon qui ne sert à rien vu toutes les mèches qui s'en échappent, et même si elle ouvre la fenêtre pour partir, elle se retient. Une inspiration une seule, et elle panique à nouveau.

Assise sur le rebord de la fenêtre, une jambe à l'extérieur et le regard vers l'horizon, elle regrette déjà sa question, mais elle n'arrive pas à la garder pour elle encore longtemps. « Jill, je fais quoi si c'est trop idyllique et que je suis pas prête à m'amuser? »

Jill grogne, elle pourrait se décoincer un peu la cadette. C'est pas parce qu'il y a une étendue d'étoiles fluorescentes sur le plafond qu'elle ne peut pas inviter de garçon dans sa chambre. Surtout que Jill serait assez curieuse de savoir qui était le malheureux élu. « T'es pas drôle ! » Alors que Jill, elle, elle l'est. Elle rit elle en voyant Ginny continuer de s'affairer pour ramasser des affaires partout dans la chambre. « Mais tu comptes partir combien de temps ? » Si c'est juste un rendez-vous, elle aurait pu juste enfiler ses chaussures et sauter par la fenêtre. Elle est étrange Ginny, vraiment bizarre des fois. Et elle répond la cadette, bien plus intéressant que d'habitude. Elle ne fait pas que baisser les yeux dans son coin pendant que Jill lui lance des piques. Elle va très certainement rester là pendant un bout de temps. « Oula mais c'est qu'elle répond la mini McGrath aujourd'hui ! Fais gaffe quand même, c'est pas moi qui m'apprête à m'enfuir. Pour une fois je suis pas en tort, je pourrais en profiter ! » Les rôles sont inversés pendant cette soirée, qui aurait cru que Ginny finirait pas vouloir transgresser les règles. Il y a un début à tout.

« tu mens très mal Virginia. » Elle déteste son prénom, et Jill le sait très bien. Elle connait ce type, elle en est persuadée, Ginny a un air coupable qui ne trompe pas. Elle saura qui c'est, elle est plutôt tenace Jill quand elle veut savoir quelque chose. Elle dit à Jill se s'arrêter, elle est mignonne, elle sait très bien que Jill retournera dans sa chambre quand elle l'aura décidé. Et pour l'instant, elle avait décidé qu'elle était très motivée pour faire chier sa sœur en plein milieu de la nuit. « Mmmmmh.... Non. » Un clin d’œil amusé, même si elle sait très bien que Ginny ne fera probablement rien avec aucun garçon ce soir. C'est pas du tout son genre. Et elle s'apprête à partir la petite brune, Jill ne fait pas attention. Elle continue de jouer avec un papier qu'elle a trouver dans son lit. Certainement l'emballage d'un truc sucré qu'elle a mangé avant de partir. Mais elle s'arrête, Jill relève la tête, intriguée. Et la question la rend tout à coup très sérieuse. Elle fait signe à sa petite sœur de rentrer à nouveau et de s'asseoir sur le lit. Parce que ça, c'est très très important. « Tu as confiance en lui ? Vraiment ? » Première question importante. « tu dis non Ginny, et c'est un non absolument pas négociable. Il a pas à insister, à redire quoi que ce soit. Si tu veux pas c'est non et c'est tout. Tu ne te forces JAMAIS pour ça ! » Elle hoche la tête, elle joue à la grande sœur pour la première fois et sûrement la dernière. Parce que c'est pas avec Marianne que Ginny pourra avoir sa conversation. « Et si jamais il va trop loin, tu en parles, tu m'en parles, je t'écouterais toujours sur ce genre de sujets. » Mais bien moins sur d'autres. « C'est toi qui décides, c'est toujours toi qui décides. Fais toi confiance. »  

« tu mens très mal Virginia. »
« Ginny. »

Ce n'est pas la première fois, ce n'est pas non plus la dernière qu'elle corrige qui que ce soit l'appelle par son vrai prénom. Pourtant, y'a un petit voile dans sa voix, un doute qui persiste, un doute que sa soeur a immiscé et qui reste ambiant malgré toute sa bonne volonté. « Tu as confiance en lui ? Vraiment ? » « Je - crois? Oui? » elle cherche ses mots, elle ne s'est jamais posé cette question-là à propos de lui, parce qu'elle ne se la pose jamais à propos personne. Elle ne la donne pas sa confiance, elle est égoïste pour une seule chose et pour ça la gamine.

« tu dis non Ginny, et c'est un non absolument pas négociable. Il a pas à insister, à redire quoi que ce soit. Si tu veux pas c'est non et c'est tout. Tu ne te forces JAMAIS pour ça ! » elle a quitté la fenêtre la McGrath, elle erre maintenant entre son bureau en bordel et son lit défait, attrapant un des bonbons qui traînait sur sa table de chevet et dont les papiers finis s'amassent dans ses draps. Les paroles de Jill qu'elle entend très bien, qu'elle enregistre, qu'elle mémorise bien plus qu'elle le montre. Elle a toujours tenté de jouer au jeu de celle qui laissait toute la place à son aînée, elle a toujours été douée pour s'effacer quand Jill parle, quand Jill parle à tout le monde sauf à elle. Mais son coup d'oeil s'est ancré au sien et sans même le réaliser, elle a arrêté de tourner comme un lion en cage pour finir par être plus attentive encore qu'elle ne l'est en classe. « Et si jamais il va trop loin, tu en parles, tu m'en parles, je t'écouterais toujours sur ce genre de sujets. »

« Si je t'en parle tu vas en parler à Matt et vous allez juste le retrouver et le frapper et - okay. » ses mots se précipitent, elle mentionne Matt parce qu'elle est effrayée la brunette. Elle sait à quel point elle joue déjà avec le feu, mais elle ignore à quel point elle se brûlera les doigts dans quelques mois. « C'est toi qui décides, c'est toujours toi qui décides. Fais toi confiance. » elle inspire doucement, ravale difficilement son bonbon, joue avec ses doigts qui se triturent les autres en sachant très bien que ce tic est l'un de ceux qui énervent le plus sa soeur. « Il sait que je suis pas prête. » et s'il ne le sait pas, il le verra très clairement entre ses coups d'oeil fuyants et ses rires plein de malaises. « Il forcera pas. » ils parlent seulement. Ils parlent et il la fait rire et ils se sont embrassés et il prend son temps, s'adapte à son rythme. « Il - c'est quelqu'un de bien. » et elle en dit trop, tellement trop, elle ne le réalise même pas.

« Je suis juste pas douée pour ces trucs-là. C'est tout. » Ginny qui hausse l'épaule, Ginny qui remet tout en doute, Ginny qui tente de simplifier alors qu'à peine commencée leur histoire est déjà compliquée.

Elle la corrige Ginny, comme si Jill ne savait pas que Ginny n'aimait pas son vrai prénom. C'est le problème des enfants McGrath, ils ont tous pleins de prénoms qu'ils n'aiment pas. Donc ils ont trouvé des diminutifs, Ils ont tous un surnom qu'ils utilisent tout le temps. Mais Jill adore taquiner sa sœur, surtout quand elle est dans un tel état de stresse. C'est vraiment amusant, et Jill ne relève pas ce que sa sœur lui dit.

Elle était prête à la laisser partir, en restant bien évidemment dans la chambre de sa petite sœur jusqu'à ce qu'elle rentre pour la saouler en lui demandant tous les détails de sa soirée. Elle aurait le fin mot de cette histoire, parce qu'elle voulait savoir qui était cet inconnu qui, elle en était persuadée, n'était pas vraiment un un inconnu. Mais la conversation devient sérieuse, et Jill se doit de parler avec Ginny de ce genre de sujet, en étant sérieuse à 100%. C'était bien trop important. Là, Jill essaie d'être précise, de faire comprendre à sa petite sœur qu'elle n'est obligée de rien et que c'est à elle de décider ce qu'elle fait de son corps, et que personne n'a rien à lui dire. « Très certainement, parce que les mecs qui font ça ne méritent pas de vivre en paix, ni même d'être en vie. Je vais te surveiller, et je saurais si il c'est passé quelque chose et si tu me mens. Je sais toujours quand tu mens. » Elles n'avaient jamais été vraiment proche les deux sœurs, mais il y avait des choses qu'elles connaissaient bien l'une de l'autre. « Si t'es sûre de toi t'as pas à t'inquiéter, mais méfies toi quand même. Certains mecs cachent bien leur jeu ! » Jill ne pensait pas vraiment que les mecs bien et sans arrières pensées existaient dans la réalité. « Si tu penses que ta première fois est importante, et que tu veux pas que ça arrive ce soir, c'est toi qui décides. Tu dois prendre les choses en main si tu sens que la situation ne te plait pas » 

Elle l'écoute Jill. Même quand elle la met en garde contre tout le mal dans ce monde, même quand elles ont une conversation qui semblerait digne d'une vraie relation entre soeurs, et que Ginny devrait plus s'en étonner que s'y adapter, tout sauf apprivoisées soient-elles. « Très certainement, parce que les mecs qui font ça ne méritent pas de vivre en paix, ni même d'être en vie. Je vais te surveiller, et je saurais si il c'est passé quelque chose et si tu me mens. Je sais toujours quand tu mens. » elle a prononcé le nom de Matt et elle s'en mord déjà les doigts la gamine, quand elle insiste d'un « Je te mens pas. » le plus honnête possible. Elle ne lui ment pas parce qu'elle sait que Jill sait tout, tout de suite. Mais elle n'a rien dit à propos de leur aîné - et ne se doute même pas qu'encore une fois elle a cédé un indice qui pourrait très bien trop en dévoiler.

« Si t'es sûre de toi t'as pas à t'inquiéter, mais méfies toi quand même. Certains mecs cachent bien leur jeu ! » elle aimerait croire que là, c'est sa soeur qui ment. Elle aimerait lui clamer haut et fort qu'Ezra est différent, que c'est différent avec lui. Qu'il est quelqu'un de bien, qui l'est d'une dizaine de milliers de façons et que c'est ce qui lui convient, ce qui lui suffit. Mais elle s'étouffe dans sa voix Ginny. « Ils font quoi? Ils disent quoi? » avant de secouer la tête de la négative. Ça en sert à rien. Encore une autre occasion pour Jill de lui mettre son inexpérience en relations amoureuses sous le nez. Elle n'y connaît pas grand chose Ginny avec ses questions idiotes - elle est idiote, tout court se répète-t-elle.

Ses doigts errent sur la commode, elle joue avec des carnets et des livres qui traînent, ne s'intéresse à rien mais semble donner son attention à tout. « Si tu penses que ta première fois est importante, et que tu veux pas que ça arrive ce soir, c'est toi qui décides. Tu dois prendre les choses en main si tu sens que la situation ne te plait pas » y'a des détails qui manquent, et elle sait qu'elle n'a rien donné volontairement. Mais elle a envie de lui faire confiance, elle a vraiment envie de relever les yeux et de se confier à sa soeur. Elle doute, elle doute si fort, mais elle ose, à tâtons, un détail après l'autre. « C'est notre premier rendez-vous. » qu'elle précise, déjà, comme si ça allait enlever toute la pression de quoi que ce soit d'autre. « On a jamais été vraiment vraiment ensemble avant ça. On a juste parlé, y'avaient toujours d'autres gens autour, mais là, ce sera que lui et moi. » des gens, comme Matt. Elle se lacère l'intérieur de la joue, ses dents qui nerveusement se rebellent contre sa chair.

« Je sais même pas pourquoi ça t'intéresse. Ça durera sûrement pas. » elle hausse de l'épaule, pas défaitiste, mais réaliste. Elle n'a rien à apporter à quelqu'un comme Ezra, elle n'a rien à apporter tout court et cette discussion n'en est qu'une confirmation supplémentaire.

« tu pourrais pas de toute façon. » Non Ginny ne pourrait pas mentir à Jill même si elle le voulait. Elle ne la connait que trop bien, vraiment bien. Elle peut lire dans ses yeux, et elle n'aime pas l'avouer, mais elle sait que sa petite sœur est pareille. Elles se comprennent, et elles pourraient avoir une relation de vraies sœurs si Jill ne s'entêtait pas à la détester autant. La conversation devient bien plus intéressante, parce que Jill arrive à parler d'un sujet sérieux avec sa petite sœur. Parce que ça, c'est un sujet que Jill connait par cœur, un sujet qu'elle ne pensait pas aborder avec Ginny une seule fois. Elle est bien trop coincée Ginny, bien trop solitaire. Elle est toujours fourrée dans ses livres ou ses peintures. Elle ne fait pas attention à tout ce qui l'entoure. Elles sont différentes en beaucoup de points les deux sœurs McGrath. Mais Jill met ça de côté pendant quelques minutes, avant que sa sœur ne s'échappe de la maison. « Certains mecs savent exactement comment jouer avec le cœur des filles innocentes. Ne te fais pas avoir, sois pas trop naïve Ginny, ne fais pas confiance trop vite. » Elle savait déjà que c'était peine perdue Jill, Ginny avait l'air complètement amoureuse.

Elle continue à parler Ginny, Jill sent qu'elle a besoin de discuter, de poser ces questions. Jill reste patiente, pour une fois. « T'es avec lui alors que vous êtes jamais resté tous les deux tout seul ? » Elle la regarde, étonnée. Ça c'était bizarre. « Et tu stresses ! » Elle n'a même pas besoin de lui poser la question, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Jill soupire un peu, quelle idée de se mettre en couple, elle ne voir pas l'intérêt. Elle, elle préfère s'amuser, vivre avec des relations sans attaches, et briser des cœurs dès qu'elle en a l'occasion. « Pourquoi tu t'embêtes à prendre des risques inutiles à t'enfuir de la maison en pleine nuit si tu penses que ça durera pas ? » 

« Certains mecs savent exactement comment jouer avec le cœur des filles innocentes. Ne te fais pas avoir, sois pas trop naïve Ginny, ne fais pas confiance trop vite. » mais pas lui, faites qu'il ne soit pas comme ça. Faites qu'elle ait été capable de véritablement gratter sous la surface, faites qu'elle ait réussi à voir qui il était vraiment, faites qu'elle ait su voir derrière les blagues et les sourires de jeune premier, derrière l'image qu'il projette au-delà de l'homme qu'il est, vraiment. « T'es avec lui alors que vous êtes jamais resté tous les deux tout seul ? » « On finit toujours par avoir des moments où on est ensemble, même quand y'a des gens autour. »

Et elle s'en mord la lèvre Ginny, elle n'arrête pas de donner des détails. Jill gardera l'oeil ouvert maintenant, à chaque fois où Ezra sera dans les parages et sa petite soeur aussi. Elle s'imagine des tas de scénarios angoissants la brunette, elle les voit les risques, elle ne voit que ça et à travers, elle voit également la date butoir, l'échéance, le compte à rebours que leur histoire qui n'a encore même pas officiellement commencé augure en elle-même. « Pourquoi tu t'embêtes à prendre des risques inutiles à t'enfuir de la maison en pleine nuit si tu penses que ça durera pas ? »

Y'a des tas de raisons qui remontent, qui bloquent dans sa gorge. Elle veut être honnête Ginny, elle veut se l'entendre dire. Elle veut l'affirmer pour elle-même et pour eux deux bien avant de le faire pour sa soeur. Mais si Jill demande vraiment, c'est qu'elle s'intéresse, c'est qu'elle veut savoir. Elle ne serait pas restée dans la chambre si ces histoires l'ennuyaient, elle serait partie bien avant sans regarder derrière.

« J'ai envie de lui faire confiance. » sa voix qui murmure à la benjamine, comme s'il s'agissait d'un secret d'état. Elle qui ne fait confiance qu'à une infime poignée de gens, trop peu pour que ça en soit une habitude. Elle rêve de pouvoir regarder le Beauregard avec l'assurance qu'il ne lui fera jamais de mal, qu'il ne lui coupera jamais les ailes. « J'ai envie que ça dure. » elle est utopiste Ginny, on pourrait s'en moquer pendant des heures, on devrait. Pourtant elle se projette, elle rêve éveillée. « J'ai envie que ça soit pas juste un premier rendez-vous, j'ai envie qu'il y en ait des tas d'autres après. » son soupir est triste, son sourire est las. Ça sera jamais suffisant, d'en avoir envie de toutes ses forces.

L'heure tourne, la brise australienne vient se casser sur ses joues quand elle réalise qu'elle est sûrement déjà en retard. « Tu le diras pas aux parents, hen? » la question est rhétorique, il s'agit là d'un moment gravé, secret et unique. Jill joue, Jill blesse, Jill se braque, mais Jill ne la trahira pas. « Je ferai toute ta lessive pendant une semaine. » surtout pas si elle arrive à négocier en son sens.

Jill est persuadée qu'elle le connait le mec que fréquente Ginny. Parce que Ginny traine toujours avec Matt, leurs amis et Jill. Mais elle fait l'impasse sur ce détail, pour l'instant. Parce que l'autre sujet est bien trop important. Parce qu'elle peut se dire n'importe quoi elle sait très bien que si quelqu'un fait du mal à sa sœur il ne s'en sortira pas aussi facilement. Jill peut lui faire vivre un enfer, mais c'est la seule personne qui en a le droit. « être seule avec quelqu'un et avec lui mais en groupe c'est différent. » Elle hoche la tête Jill et elle attend que sa sœur continue de parler. Qui l'aurait cru ? Elle est vraiment en train de s'intéresser à sa vie et à ses questions.

Et Jill reste sincère, elle a un peu peur pour Ginny qui est vraiment très naïve. Mais elle est là, dans l'ombre Jill, pour la protéger un minimum. Elle espère que sa sœur sait ce qu'elle fait cette fois, Jill pourrait la suivre dans l'ombre. Histoire d'être sûr qu'elle n'a pas de problème, et pour connaître l'identité du mec en question aussi. D'une pierre deux coups. « Tu devrais faire attention, vous êtes certainement tous les deux jeunes encore, et c'est rare que les histoires entre ado tiennent longtemps. » Elle exprime des faits Jill, elle reste sincère avec sa petite sœur parce qu'elle l'est tout le temps. « Dis lui alors. Sois juste sincère, et si ça marche pas c'est qu'il méritait pas que tu t'y intéresses. » Et la claque sera peut-être moins douloureuse, c'est ce que Jill imagine en tout cas.

Elle demande à Jill si elle va en parler aux parents. Comme si Jill était une balance. Elle fronce les sourcils et elle grogne en s'allongeant sur le lit, elle fait mine d'hésiter et Ginny lui propose de faire sa lessive pendant une semaine. Alors elle pouffe de rire Jill. « Je dirai rien, mais tu me ramènes un truc à manger quand tu rentres du rendez-vous. Je reste dans ta chambre en attendant que tu reviennes. »