On marche sur des œufs avec Clément. On a clairement besoin d’apprendre à se connaître, à s’apprivoiser. Tout est encore si nouveau, si fragile. Je vois bien qu’il tente juste de se justifier en évoquant son ex comme un ami et je ne lui en veux pas. On a tous nos histoires, notre passé. Je ne connais pas encore réellement cette partie de sa vie, mais je sais que je finirais par en savoir un peu plus. Au fur et à mesure. En y allant doucement. Tout simplement. Alors, même si je mets clairement les pieds dans le plat avec mes remarques, je lui laisse de l’espace. Il part s’isoler dans le couloir un instant et je prends le temps de souffler un bon coup. On va passer une bonne soirée rien que tous les deux, on va tenter d’oublier les tensions de ces derniers jours et on va juste discuter tranquillement. C’est tout ce dont on a besoin, je crois. Une soirée simple pour reprendre sur de bonnes bases, pour prendre le temps, tout simplement.
Je passe la commande de notre dîner et nous sors deux bouteilles de bière du frigo. Je rejoins Clément sur le canapé, mais part rapidement chercher des glaçons afin de soulager la douleur de sa cheville. Il faut croire qu’il n’arrive pas à se débarrasser de cette blessure et cela me fait mal au cœur pour lui. Je sais à quel point Clément rêve de pouvoir danser à nouveau normalement et c’est tout ce que je lui souhaite. Je reviens près du jeune brun et commence à masser sa cheville en douceur pour tenter de l’apaiser quelque peu. Je vois bien qu’il grimace et reste tout ce qu’il y a de plus doux dans mes gestes tentant de me souvenir de tout ce que Martin a pu m’apprendre durant toutes ces années. D’ailleurs la remarque de Clément me fait sourire. « Mon meilleur ami est un très bon kiné, je te donnerai son numéro si tu veux. » Parce que clairement, Martin fera toujours un meilleur job que moi. Je me contente de masser sans trop réellement savoir ce que je fais. « Mais je veux bien te masser de temps en temps. » ajoutais-je en riant un peu.
Je finis par lâcher la cheville de Clément, lui vole un baiser et reviens m’asseoir à ses côtés alors qu’il me pose la question la plus random qui soit. Je reste étonné un instant, mais quand il se justifie je ne peux que sourire. « Tu veux jouer aux questions/réponses ? » Je hausse les épaules et pense à sa question. « Instinctivement, je dirais chat parce que j’en ai toujours eu un, mais en ce moment, j’ai très envie d’avoir un chien ! » J’y pense de plus en plus, un compagnon pour mes soirées à la maison, pour sortir un peu plus régulièrement aussi. « Bon, je connais déjà ta réponse à celle-là, alors… » Je réfléchis un instant à ce que je voudrais savoir sur Clément. « T’as un deuxième prénom ? » Et je ne sais même pas pourquoi je pense à cela, mais maintenant que je l’ai dit à voix haute, j’ai vraiment envie de savoir. « Je peux en avoir une autre où je dois attendre que ce soit ton tour ? » Je suis très joueur parfois. Et j'ai juste besoin de le voir hocher de la tête pour ajouter : « C'est quoi ton Marvel préféré? » Sa réponse a celle-ci peut clairement changer notre relation a tout jamais. Non je ne suis pas dramatique!
Dernière édition par Loan Severide le Mar 18 Fév 2020 - 20:11, édité 1 fois
La douceur des gestes des doigts de Loan sur ma cheville me fait un bien fou. Il sait doser la pression sur les points sensibles, ceux qui sont douloureux et sur ceux qui le sont un peu moins. Comme avec mon poignet quelques semaines auparavant, il sait, avec ses mains, faire monter la chaleur en moi. Mais je décide d'ignorer et réprime ce sentiment de désire, préférant me concentrer sur Loan et mon envie de le connaître d'avantage. J'apprends ainsi que son meilleur ami est kiné et j'arque un sourcil «C'est toujours utile, ce genre d'amitié » rigolais-je doucement «Parle moi de lui. Il s'appelle comment ? Il vient d'où ? Il ... » je fronce légèrement les sourcils et incline la tête sur le côté «D'ailleurs, tu viens d'où toi ? » demandais-je « Je crois pas que tu me l'ai déjà dit un jour» à moins que ce soit ma mémoire qui me fasse défaut, ce qui ne serait pas à exclure.
Une fois le massage fini et les nouvelles informations emmagasinés, je me réinstalle sur le canapé et demande brusquement à Loan sa préférence entre les chats et les chiens. C'est avec un large sourire que je l'entend me dire qu'il pense de plus en plus à adopter un chien « Ah j'en connais plein, des amis à poil qui ont de l'amour à revendre et qui n'attendent que la famille idéale !» je me redresse « Vas-y, c'est quoi tes critères ? Plutôt jeune ? Chiot ? Grand et âgé, le genre de chien qui a beaucoup de mal à être adopté ? Aveugle ? Quatre pattes ? Ou est-ce qu'un trois pattes te conviendrais aussi ? Donne moi tes critères et je te trouverais le chien idéal chez nous au PAP Center !» ok je pose de nouveau beaucoup de questions mais c'est pour la bonne cause, non ?
Au final, Loan me retourne le même genre de question, me demandant, de façon suprenante si j'ai un deuxième prénom. «Wolf » répondais-je «C'est un peu 'la tradition maori' » expliquais-je en mimant des guillemets avec mes doigts «Mais de toute manière je trouve ça plutôt classe, en vrai. Le loup étant de toute manière mon animal totem depuis toujours »
La question suivante de Loan est d'un registre totalement différent : quel est mon Marvel préféré. « Aaah tu me lances maintenant sur un sujet duquel tu ne pourras jamais en sortir » je rigole doucement et hausse les épaules «Spider man » j'opine du chef « Depuis toujours. J'ai déjà beaucoup aimé ceux de Sam Raimi qui étaient ouf, les suivant étaient moyens mais les derniers ! Oh putain les derniers ce sont des chef d’œuvres à mon sens» j'explique avec entrain « Ils sont tellement plus proche des comic et de tout ce que Stan Lee avait imaginé. Et pis les nouveaux avengers sont géniaux aussi. Je me suis toujours pas remis de la mort de Tony Stark cela dit» je grimace légèrement puis hausse les épaules «Mais bon, bref ...les spider man sont pour moi les meilleurs. Et spidey est un personnage incroyable que j'adore particulièrement. Tellement que quand j'étais gamin j'avais un déguisement spider man que j'ai mis pendant tout un mois pour aller partout, même pour dormir. Mes parents ont été obligé de me tenir fermement pour me retirer le costume. Je crois même que mon père s'est prit quelques coup de pied dans le visage tant que je me débattais » je rigole de bon cœur et secoue la tête «et toi ? »
Je tente de rattraper mes maladresses en massant la cheville de Clément. Rien de bien fou, juste quelques gestes bien exécuter et appris auprès de Martin. La réflexion du danseur sur mon amitié avec un kiné me fait rire. On se connaît depuis si longtemps que clairement cette amitié est loin d’être intéressée, mais il faut croire que l’on avait même réussi à s’accorder sur nos métiers. Et avant que je n’aie le temps de dire quoique ce soit de plus, Clément m’assaille avec ses questions. Je ris lorsque je le vois reprendre sa respiration et attends une seconde pour voir s’il a encore quelque chose à dire ou non. Visiblement, il est curieux et cela me plaît vraiment. « Je vais prendre au départ pour pas te perdre. » Je lui souris et viens prendre place à ses côtés. « Je suis né à Brisbane, mais j’étais encore un bébé quand mon père a été muté en Allemagne pour son travail. Donc j’ai grandi à Munich. » Je souris un peu en repensant à notre vie en Europe, c’était tellement différent. « Je ne parlais pas vraiment Allemand enfant et du coup à l’école, c’était un peu compliqué au début et c’est comme ça que j’ai connu Martin. Il m’a appris l’allemand, je lui apprenais l’anglais et on est devenu inséparable. » Et parfois, cette période me manque, quand tout était vraiment simple, que l’on ne se prenait pas la tête pour des broutilles parfois, mais je ne vais pas évoquer cela devant Clément. « On est différent, mais il est mon meilleur ami depuis tout ce temps. » Je hausse les épaules me demandant immédiatement si Clément et Martin pourrait s’entendre. Je pense que oui. Peut-être un jour, on se fera un truc tous les trois, je ne sais pas.
Et lorsque c’est à mon tour de poser une question, un peu sous la pression de demander une connerie, je lui demande son deuxième prénom. Je trouvais la question idiote, mais la réponse est en réalité parfaite. Wolf. Un rire s’échappe d’entre mes lèvres. « Wolf et Fox. » À croire que l’on devait former ce duo un peu particulier. Le loup et le renard. Clément me parle de tradition maorie et je l’écoute avec attention. « Je trouve ça très beau et ça te va bien. » Vraiment bien. Il faut croire que dans le fond nos prénoms ne sont jamais réellement choisis par hasard. « Tu gardes beaucoup de tradition de la Nouvelle-Zélande ? » demandais-je alors un peu timidement.
Bien entendu, je ne pouvais pas me cantonner à une seule question maintenant qu’il m’avait donné l’autorisation de clairement dire tout ce qui peut bien me passer par la tête. Je ne sais pas pourquoi je me lance sur le sujet des super-héros et de Marvel, mais je sentais que c’était un sujet que l’on se devait d’aborder. Une fois encore, je ne suis pas déçu par la réponse apporter, bien au contraire. Elle vient du cœur sa réponse : Spider-Man. Je ne suis pas réellement étonné et sa justification me fait sourire doucement. Lorsqu’il évoque la mort d’un de mes favoris, je me mets à bouder comme un enfant triste. « M’en parle pas, mon père c’est moquer de moi pendant des jours parce que j’ai pleuré au cinéma. » J’ai toujours été du genre à trop m’impliquer dans un film et à pleurer pour chaque émotion un peu trop intense. Voir le super-héros de mon enfance mourir à l’écran, ça a fait quelque chose à mon petit cœur. Et lorsqu’il évoque le souvenir d’un petit Clément qui refusait de quitter son déguisement de spider-man, mon sourire s’agrandit. « Tu devais être trop mignon ! » Et peut-être que je le regarde un peu trop avec des cœurs dans les yeux à cet instant précis, mais je ne m’en cache pas. J’aime lorsque l’on discute aussi simplement. Rien de trop profond, juste des questions jeter en l’air pour en apprendre plus l’un sur l’autre. Et bien entendu, il me retourne la question. « Me jette pas la pierre, mais j’ai toujours préféré les X-Men. » Je hausse les épaules en souriant. « Mais si je devais choisir un Avenger que j’aime vraiment plus que les autres, ce serait Tony. Je ne saurais pas vraiment l’expliquer, mais y a un truc dans ce personnage qui me plaît vraiment. Surtout dans les derniers. » Je souris en repensant également à une anecdote de mon enfance. « Mais quand j’étais gosse, je rêvais de découvrir que j’étais un mutant. Je voulais être ami avec Wolverine et avoir une école comme celle du Professeur Xavier. » Je ris de bon cœur. « Je regardais peut-être un peu trop la télé. »
Allongé sur les genoux de Loan, les yeux fermés pour réellement apprécier ses douces caresses sur mon bras, c’est un léger sourire qui vient étirer mes lèvres tant cette situation me semble improbable. Il y a quelques minutes encore je n’étais absolument pas serein sur comment je serais accueillit par le jeune homme et maintenant … ? Peut-on dire que nous sommes amant ? Que nous formons un couple ? J’avoue avoir du mal à mettre un mot sur ce que nous sommes. Et ais-je réellement envie de nous mettre tout de suite, dès maintenant, une étiquette ? Non, clairement. Alors je me contente d’apprécier et d’alimenter la conversation, m’intéressant un peu plus à Loan et a son passé.
Ainsi donc, j’apprends qu’il est né à Brisbane mais qu’il a grandit à Munich en Allemagne et que c’est là qu’il s’est noué d’amitié avec Martin. Ce dernier lui apprenait l’allemand tandis que Loan lui apprenait l’anglais et c’est donc ainsi, sur cette base, que leur amitié à vue le jour. « C’est pas banal comme amitié» dis-je en souriant doucement, me rappelant, avec un certain pincement au cœur, comment j’ai rencontré Ambroise, mais surtout comment il est sorti de ma vie d’un jour à l’autre. Mais, avant que je ne me vois être emporté par mes pensées négatives et la nostalgie, je me rappelle qu’il y a toujours Sybille avec moi et que, elle, elle ne me quittera pas. Je le lui interdirais.
C’est alors que Loan me pose une question qui est loin d’être normale. Est-ce que j’ai un second prénom ? j’avoue avoir du mal à comprendre pourquoi il souhaite savoir ça, mais je fini par lui répondre. Et sa propre réponse me laisse quelques peu dubitatif. C’est quoi cette histoire de ‘Fox’ ? Pourquoi ? Rouvrant les yeux, fronce les sourcils, l’interrogeant du regard avant de comprendre : Fox c’est SON deuxième prénom. Je me met, à nouveau, à sourire, trouvant la coïncidence assez marrante, avant d’hausser les épaules « J’en garde pas beaucoup, non, si ce n’est mon deuxième prénom et celui de ma chienne» expliquais-je « Elle s’appelle Moana … et elle s’appelait comme ça bien avant la sortie du film» ajoutais-je avec un petit rire amusé avant de me passer une main sur le visage. «Mais sinon, non. Elles se perdent ces traditions. Je sais toutefois parfaitement faire le Haka des All Black si tu veux savoir»
Vient ensuite une discussion des plus intéressantes : les super héro. En tant que grand cinéphile et amoureux des Marvels, autant comics que films, je me lance corps et âme dans une explication sur le pourquoi du comment c’est Spider man le meilleur. S’il est vrai que j’ai toujours adoré ce personnage, autant pour le côté fun du type que pour sa personnalité et sa complexité. J’ajoute avec humour la petite anecdote sur le fait que j’avais un pyjama spider man que je portais nuit et jour pendant tout un mois avant que Loan ne me dise qu’il préfère les Xmen. « Je ne peux pas t’en vouloir hein, ils sont super cool aussi ! C’est clair qu’être pote avec Wolverine ça doit être trop cool. Vaut mieux l’avoir en pote qu’en ennemi» je laisse échapper un rire amusé, avant d’hausser les épaules « ça aurait été quoi ton super pouvoir ?» demandais-je en reposant un regard intéressé sur le jeune homme.
Et finalement, on prend tout simplement le temps pour apprendre à se connaître. En douceur, sans rien presser. Installé sur mon canapé, on joue au jeu des questions réponses. Je lui parle de mon enfance en Allemagne et évoque mon amitié avec Martin. Une histoire que je chérirais toujours tellement elle est importante à mes yeux. Ce n’est pas commun et le fait que l’on est réussi à l’entretenir toutes ces années, c’est précieux. « Je te le présenterai un jour. » Un jour plus tard, quand on saura un peu mieux dans quelle direction on va tous les deux, mais un jour, c’est certain. Parce que je voudrais qu’il reste Clément, qu’il ne soit jamais trop loin. On définira le reste plus tard, c’est moins grave.
Il me parle de ses origines Clément, de la Nouvelle-Zélande et de ce qu’il a réussi à garder de là-bas. Son deuxième prénom qui sonne si bien avec le mien. Le prénom de son chien également et je trouve cela touchant. « C’est beau comme prénom. » Et je l’ai déjà vu sa chienne une ou deux fois de loin quand l’une de ses colocataires venait le chercher à la fin des répétitions. Il m’apprend savoir parfaitement faire le Haka et je l’observe les sourcils froncés. « Oh, j’aimerais bien voir ça. » Ça doit donner un étrange mélange entre quelque chose d’artistiquement beau et une vibe probablement incroyablement sexy. « Ouais, j’aimerais définitivement voir ça ! » dis-je en riant un peu.
Et au fil de la conversation, on en vient à parler de nos super-héros favoris. J’avais déjà compris qu’il était fan du genre, je le découvre encore plus lorsqu’il se lance dans une liste non exhaustive. On partage quelques anecdotes de notre enfance. On discute de tout et de rien et ça fait du bien. Je crois qu’il m’avait manqué. Non j’en suis sûr. Et je voudrais que le moment ne s’arrête jamais. « Je crois que je voudrais être capable de me téléporter. » Et je réfléchis encore un peu. « Ou être invisible ? » Je sais pas. Je suis comme un gamin et ça va probablement le fait rire.
On passe le reste de la soirée vautrée sur mon canapé à boire des bières, manger des cookies et parler de tout et de rien. C’est tout ce dont on avait besoin.
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