Tu dirais jamais non pour venir squatter une caserne de pompier. Tu suis le compte twitter des pompier du Queensland et c’est comme ça que tu n’as pas loupé l’info de ce bal. Y’a une bonne cause en plus de tout. Tu as bien évidemment fait un don. Vraiment en ce moment tu lâches des dons à tout va. C’est la chose la plus naturelle qu’il soit pour toi vu que tu as les moyens. Le pays a besoin de ça et t’as pas l’impression de faire grand chose mais au moins ça. Et par dessus le marché ce soir t’as le loisir de pouvoir voir du beau pompier en uniforme. C’est la première fois que tu viens dans la caserne et t’es un peu émerveillé du coup. C’est des héros ces gens. Ils ont énormément de mérite de faire ce métier. De donner leur vie pour les autres. Ils meurent pas mais ça arrive, tu sais que c’est pas rien du tout. Tu sais aussi que certains d’entre eux ont passé énormément de temps à sortir Rosa et Gloria de la voiture accidenté il y a de ça 10 ans. T’as aucune idée si y’en a qui sont encore dans le coin. Quand t’as été mis au courant elle était déjà à l’hôpital en train d’être prise en charge. Mais là ce soir tu ne penses pas à ça. Tu penses aux feux qui font rage dans tout le pays. Tu penses aussi à te rincer l’oeil discrètement. Tu veux une photo avec un pompier si l’occasion se présente. Mais pour l’instant t’es juste tout seul de ton côté à faire des sourires aux gens qui sont là. Tu vas te prendre un verre du pétillant qu’ils servent, tu sais pas ce que c’est mais t’es pas du genre difficile. Sauf que t’es aussi un manche et après avoir pris ton verre et te tournant, tu en renverses un avec ton coude.

« Merde ! Nan ! »

Tu te tournes complètement et t’en entraines un de plus dans le mouvement.

« Oh putain… »

Tu te facepalm parce que vraiment t’en peux plus de toi. Tu essaies de limiter les dégâts en utilisant des serviettes mais la nappe en papier est complètement trempé. Tu peux pas faire mieux et tu te détournes de la table, près à aller le plus loin possible sauf que tu croises le regard de quelqu’un qui a certainement rien loupé de toute ta scène. Tu indiques l’autre bout de la pièce du doigt. 

« Je vais aller me cacher là bas. »

Tu t’exaspères mais tu te fais rire aussi.

(fire station) Ne lui demandez pas comment elle est arrivée là : la vérité c’est qu’elle n’en sait rien. S’en sont suivis des propositions par sms, des affiches dans la rue, une promesse de boissons gratuites, des amis supposés venir … Et dont elle n’a jamais vu leur figure, finalement, à ces lâches qui ont décommandé à la dernière minute, laissant Lily seule dans son coin avec son verre de quelque chose qu’elle a dérobé à peine un pied mis dans la salle. Elle a mis sa plus belle robe, celle qui n’est pas jeté en coin dans sa chambre, celle qui n’a pas de tâche de vin qu’elle n’a pas encore et toujours la flemme de nettoyer. Pour les cheveux, cependant, il faudra repasser - il a fallu choisir entre les deux, sa patience étant rapidement arrivée à bout. La brune s’est contentée d’un chignon fait de bric et de broc, lequel fait parfaitement l’affaire ; d’autant que plus ses amis ses désistent et moins elle restera longtemps.

Pourtant le spectacle face à elle l’amuse, celui du blond qui fait encore pire alors qu’il tente de rattraper sa maladresse. Elle a un sourire en coin, Lily, en même temps qu’elle boit quelques gorgées de son propre verre. Il lui fait largement penser à elle, parce que si elle n’avait pas été servi par un inconnu elle aurait fait tomber tout le contenu de son propre verre dans la seconde. « Je vais aller me cacher là bas. » Son sourire est toujours plus grand alors que ses yeux bleus perçants se posent enfin sur son visage à défaut de pouvoir impunément continuer à scruter ses gestes paniqués. Ce spectacle l’amusait beaucoup, pourtant. La pharmacienne décolle son dos du mur la seconde qui suit et pose son propre verre entre les mains de l’inconnu. ”Goûte le au moins, je ne veux pas savoir ce qu’il y a dedans mais c’est bon.” Ça ne vaut pas son vin, son précieux sésame, mais ça valait le détour et le repassage de robe en quatrième vitesse. Ça valait aussi la peine qu’elle fasse des dons, loin d’être indifférente à tout ce qu’il se passe dans son pays de toujours.

Elle sort un paquet de mouchoirs de son sac et s’en sort pour éponger le liquide et limiter les dégâts et telle Mary Poppins, la voilà qui en trouve déjà un second pour cacher autant que possible toutes les marques de maladresse du blond. ”Je fais toujours tout tomber, aussi. J’ai l’habitude. Mes amis ne s’y feront jamais mais je te comprends.” Fidèle à elle même, elle prononce ces quelques mots sans oser le regarder, parce qu’on sait jamais au cas où il mordrait, hey. ”Je devrais te remercier, t’as l’award du maladroit de la soirée parce que tu t’es fait remarqué en premier. Cinq minutes de plus et je te le volais. Tu m’en veux pas, hein ?”

La meuf qui t’a pris en flag a sorti la robe de conséquence quand toi t’es juste en jeans claire et tshirt One Love Apparel jaune qui a l’air neuf alors que non. Mais t’as TELLEMENT de merch de potes chez toi que le temps que tu en aies mis un de chaque, y’a bien un mois qui est passé. Even two. T’as quand même tes favoris qui sont des exceptions. Là t’es bien content de ne pas avoir taché ton t-shirt parce que ça aurait été un record de le salir si rapidement en soirée alors que t’es pas à un concert. Tu vas plus faire de dégâts là vu que t’as plus de verre plein dans les mains mais ça c’était sans compter sur la meuf qui est encore bien trop amusé par ce show que tu lui as offert. Son verre à elle dans les mains. ”Goûte le au moins, je ne veux pas savoir ce qu’il y a dedans mais c’est bon.” She gives her drink to strangers often? C’est la première pensée qui te vient et puis tu vois qu’elle avait juste besoin de ses deux mains pour nettoyer ton bordel. Elle est plus douée que toi.

« You’re making me feel bad showing me I can’t even clean my mess properly. »

”Je fais toujours tout tomber, aussi. J’ai l’habitude. Mes amis ne s’y feront jamais mais je te comprends.” Ok elle fait parti de la team j’ai deux mains gauches et je me prends la honte très régulièrement. So it means she’s a friend. C’est comme ça que tu vois les choses. ”Je devrais te remercier, t’as l’award du maladroit de la soirée parce que tu t’es fait remarqué en premier. Cinq minutes de plus et je te le volais. Tu m’en veux pas, hein ?” Elle te fait sourire.

« I am taking this as a compliment. I’d take anything at this point I wanna hide. »

Parce que c’est une soirée sérieuse. C’est une soirée où il faut être respectueux et toi t’es juste là à foutre de l’alcool partout parce que t’es un manche. Tu jettes un coup d’oeil autour de vous. On dirait que personne n’a remarqué. C’est souvent comme ça et t’as appris à te prendre la honte ouvertement. Ca ne tue pas. Ca te fait même rire à ce point là. T’as pas bu son verre et elle a fini de nettoyer. Tu le lui rends.

« I wanna joke that you may have put some drugs in there for me to pass out but truth is I’m sure I’m gonna miss my mouth and spill that all over again. I’m not in luck tonight. »

D’ailleurs t’as pas l’impression d’avoir vu beaucoup de pompier. They probably are working for the most part.

Il a de l’auto dérision et c’est réellement tout ce dont Lily a besoin pour se détacher de tous ceux qu’elle fréquente au quotidien, faits de faux semblants et d’apparences - et là on parle de Lily elle même, oui. Son sourire s’agrandit doucement alors qu’elle éponge la catastrophe sur la table et ses gestes sont aussi rapides que précis, énième preuve qu’elle a malheureusement un peu trop l’habitude de devoir nettoyer ses propres maladresses dans chaque coin de la colocation. Elle l’infantilise tout comme elle fait de même avec tous ceux avec qui elle habite mais il faut croire que c’est plus fort qu’elle ce genre de choses, elle ne peut pas s’empêcher de se jeter au milieu pour avoir l’impression de se sentir utile une seconde au moins. ”You can put your hands in front of your face and close your eyes and … hope very hard that you’ve become invisible.” Elle lui donne même les astuces pour les enfants, signe ultime qu’elle prend sans doute un peu tout trop à coeur. Fort heureusement elle garde sa voix d’adulte et son sourire ne ternit pas, ce qui allège quelque peu toute la théâtralisation de la scène.

“I think you could pass out even without any drug.” Il a l’air tellement stressé que ça n’étonnerait sans doute personne, elle se permet de le lui faire remarquer après s’être séchée les mains et en reprenant possession de son verre. Il ne semble pas y avoir touché et c’était sûrement la meilleure chose à faire, elle même n’aurait sans doute pas osé approcher ses lèvres de n’importe quelle boisson tendue par un parfait inconnu à un timing qui semblait être un peu trop parfait pour être réel.

La brune s'adosse au mur, loin de la piste de danse, loin des inconnus, loin de la musique bien trop forte selon elle. “Did you break a mirror ? Saw a black cat ? Or … well I don’t have other examples but you know what I mean.” Il devient le seul à qui elle peut se référer ici et elle ne peut s’empêcher de se moquer de sa malchance alors qu’elle ne le connaît pas et qu’elle ne peut pas anticiper ses réactions. Le seul moyen qu’a Lily d’être la plus avenante possible envers les inconnus, c’est en se moquant d’eux. ”You lost a bet or what ?” Qu’elle annonce, pauvre folle, pointant du bout du doigt son tee shirt jaune que personne ne peut occulter. Cette fois-ci il y a fort à parier que ce n’est pas son sourire qui pourra la sauver de ses frasques.

”You can put your hands in front of your face and close your eyes and … hope very hard that you’ve become invisible.” Tu hoches la tête. “I’ve often prayed to be Quicksilver so no one would notice.” Parce qu’il est mega rapide le gars. Tu as toujours rêver d’avoir des pouvoirs mais tu ne les as pas malheureusement. Ou en tout cas pas ceux là. Pas ceux qui servirait véritablement à quelque chose dans ce genre de situation. Life is a bitch.

“I think you could pass out even without any drug.” Un léger rire sort de tes lèvres. Et puis tu touches tes joues et… effectivement t’es bouillant. T’es écarlate. The fuck. La honte de passer pour un con devant tous ces pompiers héros sûrement. Fucking hell. Allé ça va bien se passer Jordan. Tu ris plus parce que t’es en train de devenir encore plus rouge si c’est possible. Breathe man !! Parce que vraiment c’est tout ce que tu peux faire là pour arrêter d’empirer ton cas. Mais elle est toujours là et elle a rien loupé. Tu te détournes un petit peu genre pendant qu’elle est en train de se sécher les mains mais tu lui refais face quand elle récupère son verre. Elle retourne de son côté ayant lâché l’affaire sur ton cas mais… Elle ne part pas assez loin pour ne pas que tu l’entendes parce que… c’est bien à toi qu’elle s’adresse. Du coup tu la regardes et effectivement elle est juste à côté. Ta vue périphérique t’as trompé. “Did you break a mirror ? Saw a black cat ? Or … well I don’t have other examples but you know what I mean.”

“Surely all of the above.” Et même avant que tu sois né parce que malgré les bons côtés de ta vie. On peut pas dire que tu sois tant en veine non plus. C’est la balance de la vie. Toujours du noir pour aller avec le blanc. T’as appris à vivre comme ça. En acceptant ce que la vie te met pour te barrer la route. ”You lost a bet or what ?” Elle pointe ton tshirt et tu ouvres de grands yeux décidant de jouer la drama queen.

“What the fuck, that tshirt is fucking handsome! Don’t you dare.” Tu te tournes pour qu’elle voit le dos avec le OLA en grand et le ONE LOVE bien visible. “It’s one of my friend’s brand. I will never get you a tshirt for free.” Elle a rien demandé mais t’es en full mode drama queen. “I’ll make you pay full price and extra fees for no respect.” Puis tu reprends ton sérieux. “But for real, go on one love apparel dot com and the one is the real one, the number digit. If you fancy one take it. Or offer it. Don’t have a gift to make soon? Could work.” Vis ta vie de gars qui fait la promo pour ses potes dès que l’occasion se présente.

Il avoue avoir un jour rêvé d’être Vif-Argent et Lily rigole doucement, pour une fois qu’elle a la référence cinématographique allant avec le reste c’est quelque chose qu’il faut fêter. A ses yeux rien ne vaut la Femme Invisible, certes, mais son choix à lui n’est pas si mauvais qu’elle pourrait le dire. A eux deux ils feraient un duo incroyable, à n’en pas douter, ils pourraient faire peur à tous les bandits de la ville (encore plus que quand Lily fronce méchamment les sourcils à la pharmacie quand des gamins se lancent des défis pour venir demander des médicaments gênants).

L’inconnu liste les raisons pour lesquelles il est le pire malchanceux de l’univers et elle ne cesse de sourire face à lui, tout de même amusée par la scène digne d’un plaidoyer. C’en est presque à croire qu’il avait préparé tous ses arguments pour excuser sa maladresse … ou qu’il a réellement l’habitude de ce genre de chose, ce qui serait encore plus pathétique. Elle se retrouverait aussi elle même dans la seconde option, la jeune femme aux deux bras gauche. Ils commençaient à plutôt bien s’entendre jusqu’à ce qu’elle s’en prenne à son sacro-saint tee shirt sans même se douter une seule seconde de la misère dans laquelle elle vient de se jeter. “What the fuck, that tshirt is fucking handsome! Don’t you dare.” Fucking handsome n’est sans doute pas le terme qu’elle aurait utilisé et le doute se lit aisément sur son visage. A vrai dire, elle n’aurait déjà rien commencé par un fucking, son éducation oblige. Mais le qualificatif qui suit ne correspond en rien à ses attentes pour un tee shirt d’adulte, ou en tout cas pas ce genre de tee shirt qui lui servent à autre chose que pour dormir ou juste vaquer dans la colocation. Donc non, Lily n’approuve pas et elle ne manque pas de le faire comprendre, le fait qu’il se tourne et retourne dans tous les sens n’arrangeant en rien son cas. “It’s one of my friend’s brand. I will never get you a tshirt for free.” ”Don’t worry, I won’t ask.” La brune est dure dans ses paroles et c’est un défaut qu’elle se reconnaît sans pour autant être capable de le gommer. A grandir avec un grand frère comme seul exemple, elle n’a jamais appris à arrondir les angles pour quoi que ce soit ni même broder autour de ses sentiments.

Le blond se fait encore meilleur que n’importe quelle vidéo tutoriel mais le problème c’est que Lily n’en a surtout pas grand chose à faire, étant aussi peu admiratrice de l’habit en lui même que de ce qu’il représente. Elle noie sa gêne dans le verre qu’elle engloutit rapidement mais c’est en réalité son seul joker pour toute la soirée. ”I’m gonna get married soon, that’s all.” Le that’s all qu’elle minimise alors que son coeur bat la chamade, that’s all qui s’apprête à changer sa vie, that’s all qui va la faire réaliser un rêve de gamine, that’s all qui la faire sourire désormais à pleines dents. ”Did they pay you to say that ?” Elle ne voit que ça, vraiment. Ca et le fait qu’il ait perdu un pari pour se retrouver affublé du tee shirt jaune canari. Non, vraiment, ce ne peut être que la seule réponse possible à tout. ”Nah come on, don’t lie. Won’t tell anyone.” Qu’elle est lourde, qu’elle s’embourbe.

”Don’t worry, I won’t ask.” Ouh ok. Elle est sûrement en train de plaisanter. Tu peux pas croire qu’elle soit evil après qu’elle ait été autant un ange. Tu fais la promo parce que on sait jamais. Toujours important de donner toutes les informations. Certains bout peuvent rester coincé dans un coin de sa tête et ressortir au bon moment. Si jamais quelqu’un de son entourage veut un t-shirt qu’elle trouve horrible, elle ira direct sur le site de ton pote. ”I’m gonna get married soon, that’s all.” Elle dit ça de façon si blasé, c’est étrange cette affaire là. ”Did they pay you to say that ?” Elle continue. Elle te fait marrer. ”Nah come on, don’t lie. Won’t tell anyone.”

« Of course you won’t tell anyone. You would do yourself some promo of it and you clearly don’t want that. Anyway I've got a question for you. »

Parce que y’a un truc qui est intéressant dans ce qu’elle a dit.

« You’re getting married but you’re saying this like it’s not a big deal. »

Tu te mordilles la lèvre. Tu sais pas si elle va être ok pour discuter de ça mais tu tentes quand même. C’est mieux que le trash talk sur les fringues de ton pote. Fringues qui ne méritent pas ça du tout. She was just taking the piss. Tu ne l'as pas prise au sérieux. T'es pas là pour te prendre la tête. Jamais. Que tous les drama restent loin de toi. T'en as eu assez toute ta vie.

« Are you doing this for a visa ? »

Ton tour de faire la bitch. But it could be true. Tu veux être loin du drama mais t'as rien contre une histoire d'une totale inconnue à un bal de pompier. T’as aucune idée de sa nationalité. De sa situation. Tu sais que toi t’es encore les yeux plein d’étoiles quand tu parles de ton mariage, mais tu ne vas pas par là. Tu ne vas pas faire cette conversation à propos de toi. Ca t’intéresses vraiment si jamais elle le fait pour un visa.

« Promise I won’t tell anyone. I don’t even know your name for what it’s worth. »

C’est dans son caractère que de virer du blanc au noir en une seule seconde et personne ne devrait le prendre pour lui même, elle est ainsi tant avec son frère qu’avec des inconnus rencontrés dans la rue et même ses amis de toujours n’y échappent pas. Cela fait partie d’elle. C’est elle. « You’re getting married but you’re saying this like it’s not a big deal. » Elle se retourne, virevolte, s’amuse, est heureuse de ne plus avoir à parler t-shirt sûrement aussi. Son mariage arrive dans la conversation alors qu’elle ne l’avait pas mentionné dans ce but là. Si vous lui posez la question, elle n’a même aucune idée de la raison pour laquelle elle a jugé utile d’informer un parfait inconnu de son changement de statut social à venir. Passer de célibataire à mariée, qui l’eut cru. ”Ca ne devrait pas en être un.” Feindre un état d’esprit relaxé lui demande toutes ses forces alors qu’en réalité elle se pose un millier de questions et qu’un autre millier arrive chaque jour, toutes plus ou moins entourées de peur. Ca ne devrait pas en être un, pourtant, de big deal. Ce n’est ni la fin ni le début de quoi que ce soit, seulement la continuité de leur vie qu’ils passeront désormais ensemble.

Le sujet n’éclipse en rien son sourire, seulement caché lorsqu’elle prend une nouvelle gorgée dans son verre - lequel elle n’a absolument aucune idée de ce dont elle il est rempli. « Are you doing this for a visa ? » Là pourtant elle ne peut s’empêcher de tout recracher, de la manière la moins glamour qui soit, alors qu’elle n’arrive pas à refréner un rire compulsif. Sa question n’a rien de bête en soi mais il faut bien avouer qu’elle ne s’y attendait pas le moins du monde et que rien ne l’a jamais préparé à une telle question. ”Non j’ai mes papiers déjà, ce n’est pas une sombre histoire de visa. T’es de la police ou quelque chose comme ça ?” Elle finit par demander à son tour, malicieuse, peu impressionnée par la situation (et toujours bien plus amusée qu’autre chose, quoi qu’on en dise). ”Je vais seulement épouser un petit vieux pour avoir toute sa fortune.” C’aurait été bien trop facile que de se contente d’un ‘non’ et le laisser en plan ensuite. Au contraire, elle s’amuse bien plus alors qu’elle se joue de lui et tente au mieux de brouiller les pistes entre mensonge et vérité.

Mais si ça pouvait ne pas être un papi, ça serait cool, quand même. Juste comme ça. « Promise I won’t tell anyone. I don’t even know your name for what it’s worth. » De la manière la plus théâtrale qui soit, elle tend sa main en direction de l’inconnu avec un sourire franc et assuré. ”Lily. Lily qui va bientôt épouser un vieux et être riche la seconde qui suit, apparemment. Rien que ça.” Elle ne précise pas son nom de famille, lui qui est susceptible de changer sous peu pour un autre qu’elle ne connaît pas encore. ”Toi par contre t’as pas d’excuse, t’es obligée de me dévoiler ton identité toute entière. Et si t’as prévu d’épouser un vieux pour être riche on peut se partager les bons plans, même.”

 ”Ca ne devrait pas en être un.”  Tu lèves un sourcil. C’est quand même un gros deal de se marier à ton avis. Y’a un truc bizarre là dessous. Le visa fait complètement sens. Elle s’étouffe quand tu poses la question. Ouch. Parce que ça doit être un point sensible pour qu’elle ait une telle réaction non ? Mais elle se marre en fait. ”Non j’ai mes papiers déjà, ce n’est pas une sombre histoire de visa. T’es de la police ou quelque chose comme ça ?” La voilà inquiète même si elle se marre. Elle fait attention. Elle dit les mots. C’est pas pour rien. Ton esprit de parano qui se réveil.  ”Je vais seulement épouser un petit vieux pour avoir toute sa fortune.” Ca te fait marrer cette répartie. Could be the truth tho. Tu comprends. Tu voulais aussi être riche quand t’étais en galère de tune. Cette solution t’a traversé l’esprit plusieurs fois. ”Lily. Lily qui va bientôt épouser un vieux et être riche la seconde qui suit, apparemment. Rien que ça.” Elle finit par se présenter sans que tu aies rien demandé. Probably a fake name. ”Toi par contre t’as pas d’excuse, t’es obligée de me dévoiler ton identité toute entière. Et si t’as prévu d’épouser un vieux pour être riche on peut se partager les bons plans, même.” Tu éclates de rire de nouveau.

« You’re so demanding. » Elle a pas froid aux yeux ça te fait délirer. Ca te fait grave kiffer en vrai. Les meufs qui te tiennent tête c’est les meilleures. Tu vas bien évidemment répondre à ses questions. « I’m actually already married and I’ve got a good share of savings. » T’es tellement le premier à balancer que t’es marié quand ça vient un tant soit peu sur le tapis. Ce mariage c’est ce qui te lie encore et toujours à Rosa même dans sa mort. T’as fait les choses qu’il fallait quand t’as gagné au poker pour que l’argent soit bien géré, les intérêts tout ça. Sans compter que tu gagnes très bien ta vie dans ton travail. Tes jours du côté financiers ne sont pas en danger.

« I’m Jordan. » Tu lui donnes pas non plus ton nom de famille. Donnant donnant. Tu aurais pu lui dire que tu t’appelais Romeo comme tu le fais souvent mais non, pas cette fois ci. Tu ne cherches pas non plus à lui serrer la main pour faire genre presentations officielles. « Nice to meet you Lily who will get married but not for a visa. » Ton sourire est si large sur tes lèvres. Cette conversation est priceless. « When is the wedding ? »

« You’re so demanding. » On lui dit souvent, très souvent, trop souvent. Pourtant cette fois-ci le ton n’est pas accusateur et cela n’a même rien d’un reproche, quand le ton général de la discussion est à la plaisanterie et qu’elle ne saurait même pas exprimer à quel point elle lui en est reconnaissante de ne pas s’offusquer devant toute la maladresse dont elle fait preuve au quotidien. ”J’avoue tout.” Elle le prend bien, alors, cette fois-ci, quand il ne lui donne aucune raison de se vexer et de retourner dans ses retranchements. « I’m actually already married and I’ve got a good share of savings. » Son sourire s’agrandit encore un peu plus, fier au possible, creusant légèrement plus profondément ses fossettes.

« I’m Jordan. » Elle plisse les yeux, attend un nom de famille qui ne vient pas, ne s’en offusque pas pour autant. Il se prend au jeu à sa manière et elle le respecte, elle s’en amuse même alors que deviner son identité toute entière devient presque un jeu. « Nice to meet you Lily who will get married but not for a visa. » ”Imagine le temps que ça prenait quand je devais écrire mon nom à l’école.” Le bout de son nez se fronce quand elle rigole et invente les inepties les unes à la suite des autres avec un naturel désarmant. Elle a tout appris de son grand frère. « When is the wedding ? » Il est fier, là, son sourire nouveau, son sourire de conquérante qui se croit maître du monde alors qu’elle n’a pas le droit de donner son avis sur quoi que ce soit à propos de son mariage (pas même sur le marié, ironiquement, paradoxalement). ”Le quatorze février.” Le cinquième mariage ce sera, ça, par contre, elle ne le précise pas, trop peu romantique à son goût.

Elle redevient étrangement sérieuse la seconde qui suit, comme si elle venait enfin de réaliser qu’elle allait se marier à un inconnu. ”Est ce que ça gratte ?” Son sourire disparaît, seuls ses yeux bleus continuent de le sonder. ”La bague, elle la pointe du bout de l’index, au cas où il aurait pu oublier la sienne (sait-on jamais) est ce qu’elle gratte ?” Est ce qu’un jour on s’y fait ? Est ce qu’un jour on oublie ou alors on y pense tous les jours dès qu’elle luit sur le doigt ? Est ce que ça change beaucoup de chose, d’être marié ? Est ce qu’on devient heureux ? ”Comment s’appelle l’heureuse élue ?” Allez fais pas ton radin Jordan, décline la complète.

”Imagine le temps que ça prenait quand je devais écrire mon nom à l’école.” Ca t’arrache un léger sourire avant que tu reviennes sur le mariage. ”Le quatorze février.” Tu hausses les sourcils super haut avant de te mettre à rire.

« That’s so cliché I can’t. » C’est énorme. Ca t’amuses beaucoup. Mais elle elle a la tête déjà ailleurs, tu le vois, tu l’observe alors que t’es en même temps en train de réfléchir si tu oses te prendre un verre d’autre chose. T’as pas envie de t’en foutre partout de nouveau. Elle a déjà tout nettoyer une fois, ce serait de l’abus de lui faire faire le ménage une fois de plus. Et puis ouais allé, tu vas prendre un gobelet et tu prends un jus qui est sur la table juste à côté de vous. ”Est ce que ça gratte ?” Tu ne la regardes pas parce que t’es en train de faire attention à pas renverser le liquide que t’es en train de mettre dans ton verre. ”La bague est ce qu’elle gratte ?” Tu reposes la brique.

« Nope. I don’t even notice it anymore. It’s part of me. » She probably never wears any rings. C’est pas une question commune, mais tu l’accueilles sans problème. Tu comprends qu’elle ait des interrogations. Elle a l’air inquiète en tout cas. Y’a un truc qui la travaille. ”Comment s’appelle l’heureuse élue ?”

« Rosa. » Tu lèves ton verre vers le haut, tes yeux vers le toit parce que vous êtes en intérieur. Le ciel aurait été beaucoup plus cool, mais on fait avec ce qu’on a. She’s everywhere anyway. Tu portes un toast vite fait.

« This awesome mango juice for my favorite person in the world ever. Hope you see how much of a good boy I am today. » Un sourire amusé sur tes lèvres. T’es con. Ca t’amuses de parler à Rosa comme ça. Des fois ça met les gens mal à l’aise et tu te dis toujours que c’est juste parce que t’es le miroir des problèmes qu’ils ont pas encore résolu de leur côté. Tu bois une gorgée de ton verre avant de reprendre la parole, regardant Lily de nouveau.

« Do you believe in spirits ? Ghosts ? » Parce que toi oui. Tu sais qu’elle est à tes côtés tous les jours. Trop de signes. Trop de coïncidences. Trop de messages que tu perçois parce que t’es sensible à tout ça. T’es pas le seul dans ce cas là. T’as eu plein de conversation avec d’autres et ces synchronicités te font autant kiffer que peur tellement c’est incroyable. I don’t want these to stop ever. Parce que tu la sens toujours auprès de toi. Ces signes quand ils apparaissent rendent tellement ta journée meilleure qu’elle ne l’était déjà. Chaque mention de Rosa dans une journée est un jour à un niveau supérieur. Tu l’as dans la peau, dans tous les sens du terme. Elle fait partie de qui tu es maintenant. Tu l’aimes comme au premier jour toujours.

Le mariage un quatorze février est cliché mais c’est une chose qui paradoxalement la rassure naturellement, cette date étant associée à l’amour et donc son mariage se devant d’être heureux. Le raccourci est rapide, trop rapide, mais elle se contente de ce sur quoi elle arrive à se reposer. Et puis elle trouve ça cool de se marier à une telle date, quoi qu’il en soit. Tout est d’autant cool puisqu’il prend le temps de répondre à la question de Lily, aussi bizarre et impromptue soit-elle. It’s part of me. L’anneau sera aussi une part d’elle, alors.

Comprenant le geste initié par sa main elle comprend et se calme, levant à son tour son verre au ciel. « A Rosa. » Elle lève son verre à une femme mariée qu’elle n’a pourtant jamais connu mais tout paraît être naturel, pourtant. C’est pour Rosa, et c’est pour toute la maladresse du monde qu’elle a condensé dans ses questions et lui qui ne lui en a absolument pas tenu rigueur. « This awesome mango juice for my favorite person in the world ever. Hope you see how much of a good boy I am today. » Elle l’envie d’être capable de tant de recul et d’arriver à prendre tout ce qu’on peut lui donner, même les choses les plus infimes. Le sourire qui naît sur les lèvres de la brune est doux et admiratif ; et ça n’a rien à voir avec le fait qu’elle aimerait beaucoup goûter ce jus à la mangue elle aussi maintenant.

« Do you believe in spirits ? Ghosts ? » La question la prend au dépourvu et même si la réponse est claire dans son esprit, elle prend le temps de trouver les mots justes en en profitant pour se servir un nouveau verre de vin. Ou de ce qui a la couleur et l’odeur du vin, en tout cas. « Je suis plutôt du genre à croire que le passé doit rester passé. » Elle ne juge pas ceux qui pensent comme elle, bien au contraire. Là encore elle les admire de pouvoir penser autrement et d’en avoir le courage ; elle elle ne l’a pas. « Et que les secrets peuvent rester secrets, justement. » Les esprits et les fantômes doivent savoir tout un tas de choses, ce même tas immense sur lequel elle n’aimerait jamais tomber. La vérité, la seule, c’est qu’elle aurait peur d’y croire et en conséquent peur de savoir ce qu’ils pourraient amener dans sa vie qu’elle tente tant bien que mal de garder rangée et en ordre. « Pourquoi cette question ? Et pourquoi est ce que tu y crois, toi ? » S’il demande c’est forcément qu’il y croit, impossible qu’elle ne pense le contraire.

« A Rosa. » T’apprécies qu’elle se joigne à toi dans ce toast improvisé. Tu sais pas si elle réalise la mesure de son geste mais quoi qu’il en soit, t’es touché. T’es trop sensible comme mec Jordan. Elle a l’air de l’être aussi. Sauf qu’elle s’attendait pas à une telle question sur l’au delà de ta part. Ca se voit comme le nez au milieu de la figure que tu l’as prise au dépourvu. T’aurais pas cru à ce point là. Pour toi c’était une suite plus ou moins logique du toast que tu viens de faire envers une personne décédée. « Je suis plutôt du genre à croire que le passé doit rester passé. » Tu l’écoutes. T’essaies de comprendre ce qu’elle veut dire parce que tu comprends pas vraiment en fait. « Et que les secrets peuvent rester secrets, justement. » Secrets ? Tu comprends pas ce qu’elle veut dire par là. Vu le malaise dans laquelle elle s’est retrouvé, tu ne vas pas aller plus loin dans ce sujet.  « Pourquoi cette question ? Et pourquoi est ce que tu y crois, toi ? » Ah. Mais si elle veut continuer là c’est autre chose du coup.

« Cos you joined me in this toast. A toast to someone who’s dead. » Pourquoi t’y crois Jordan ? « Because so many weird stuff happened to me that it can only exist. But I get that some people decides to not see the signs that are around us. » Tu te mords la lèvre. « Except that sometimes it’s so huge, there is no place for doubt. » Tu t’expliques un peu plus.

« Once I was at the beach with some friends. Was during a stag do weekend. One of our best friend had passed two years prior and I kept thinking ‘Tom should be here too’. And… » T’as des frissons qui te viennent de te remémorer ce moment. « We didn’t say anything but I’m sure we were all thinking the same and… And out of nowhere, there is this kid coming near us and he wrote ‘Tom’ in the sand and he left right away like… Like what the fuck ? »

Tu t’en es toujours pas remis de ce moment. Celui là et beaucoup d’autres plus ou moins impressionnant. Mais y’en a partout, très souvent. C’est fou. Tu te frottes le bras. « I’m shivering just telling this story. » T’es une vraie pipelette Jordan dis donc. Quand on parle de la mort t’es le premier à faire un laïus on dirait.

La brune écoute avec attention toute l’histoire de Jordan laquelle elle pourrait sûrement raconter à nouveau dans les moindres détails comme si elle était sienne - après tout ce ne serait pas la première fois qu’elle s’approprie le vécu d’un autre. Elle a l’impression qu’il lui parle d’une de ces histoires qu’elle a pu un jour écouter dans une émission, n’importe laquelle, ce genre de fois où il est question de faire des magazines spécial sur le paranormal ou n’importe quoi s’y rapportant. La vérité est telle que Lily l’admire réellement de pouvoir être capable de parler de lui avec autant de facilité, que ce soit de sa femme décédée ou même de ses croyances avec l’au delà ou quoi que ce soit. Elle même ne sait plus si elle peut ou non parler de son rapport à Dieu, alors inutile de préciser que ce serait encore plus difficile de préciser celui avec les fantômes (et tout le bazar allant avec).

« I’m shivering just telling this story. » Un frisson la parcourt à son tour parce qu’elle est dotée de bien trop d’empathie pour que ce soit réellement sain. Désormais elle ne croit plus en quoi que ce soit qu’elle ne puisse pas voir de ses propres yeux mais ce n’est pas pour autant qu’elle pense qu’il lui ment ou qu’il n’est pas certain de ce qu’il raconte. Tout doit avoir une explication logique, c’est certain, ils ne savent pas simplement laquelle. Tout a toujours un sens, il suffit de prendre le temps de le chercher et et et - ça doit être ça, ça doit forcément être ça. « Ca ne te rend pas triste de parler d’elle ? » Trop fort, trop vite, trop sérieux Lily. C’est supposée être une soirée caritative, c’est supposé être fun, le monde est supposé boire et danser pendant que l’Australie brûle - voilà ce qui est supposé se passer et rien d’autre.

« T’as le droit de me dire si tu ne veux pas en parler. Je suis du genre à ne pas savoir où m’arrêter. » Quand elle a besoin de savoir quelque chose elle fera tout pour arriver à ses fins, quoi qu’il en coûte. Elle ne sait pas ce qui peut ou peut ne pas faire de mal aux gens. Empathique, certes, mais seulement lorsque le mal est fait. « Tu veux sortir ? Y’a même pas de pompiers, c’est pas fun. » Elle tente le rire pour détendre l’atmosphère, quoique réellement déçue de ne voir personne en uniforme puisque c’était ce qui était pourtant largement sous entendu dans l’intitulé “bal des pompiers”, non ? « Vous avez retrouvé le gamin ensuite ? »

« Ca ne te rend pas triste de parler d’elle ? » La question qui te revient souvent. T’es pas surpris. « T’as le droit de me dire si tu ne veux pas en parler. Je suis du genre à ne pas savoir où m’arrêter. » Tu fais non de la tête.

« Nah I’m good. I don’t mind. » Elle est prévoyante, elle est cute et toi t’es pas du genre à faire des trucs que t’as pas envie de faire mais elle le sait pas. Donc c’est cool qu’elle te tende une perche si besoin il y avait. « Tu veux sortir ? Y’a même pas de pompiers, c’est pas fun. » Tu hoches la tête.

« Yeah let’s go out. » Tu t’es senti un peu frustré de pas pouvoir voir le ciel pendant que t’as porté le toast à ta femme. Une fois dehors tu regardes le ciel noir, les quelques étoiles qui sont visible. Tu cherches la lune automatiquement même si t’as aucune idée si elle doit être visible ou pas à cette époque du calendrier. « Vous avez retrouvé le gamin ensuite ? » Tu fais non de la tête, retournant tes yeux vers Lily.

« Nope he kinda disappeared. » Vous avez pas non plus cherché à le retrouver, toujours en état de choc de votre côté sans oser dire quoi que ce soit à voix haute. Ce moment restera à tout jamais gravé dans ta mémoire comme un truc paranormal. Tom was here, that’s all. Et c’est le meilleur dans l’histoire. C’est ce que tu retiens.

« I’m not sad talking about my wife. I love talking about her. It feels like she’s still alive. She’s still relevant in conversations. I keep her memory alive by sharing stuff. » Un doux sourire se trouve sur tes lèvres de penser à elle. « I came a long way before being able to do that. » Tu sais bien que c’est pas évident pour tout le monde mais t’as pas mal d’année de misère sous le coude avant d’être complètement libre, tes épaules allégé, depuis deux ans. Depuis qu’elle est revenue. Depuis que t’as pu lui dire tout ce qui te rongeait. Depuis que t’as pu l’épouser. Tu supposes avec toutes les interrogations de Lily qu'elle a sûrement perdu quelqu'un et qu'elle n'est pas aussi à l'aise que toi pour en parler comme ça.

« Everybody dies twice. First when they are not alive anymore and then when we stop remembering them. » Voilà pourquoi tu parles d’elle dès que ça s’y prête. Jamais Rosa ne mourra une deuxième fois tant que tu es en vie. Tu l’aimes tellement c’est un truc de fou. She made me. Vrai. T’es un peu pensif alors que tu bois une gorgée de ton verre, tes yeux qui regardent loin devant dans la rue.