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 Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13

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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptyDim 26 Jan 2020 - 23:04



Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be

Après des années passées loin de lui et des retrouvailles plus que mouvementées, j'ai l'impression d'avoir trouvé un semblant d'équilibre et de stabilité dans ma vie. Je le regarde dormir, allongée contre lui je me sens presque apaisée et pourtant je n'arrive plus à trouver le sommeil depuis quelques jours. Vous avez déjà ressenti cette impression, cette sensation inexpliquée, qui par moment vous serre si fort le sternum que la respiration en devient douloureuse ? Cette sensation qui vous prends aux tripes et vous empêche de réfléchir sereinement, de respirer normalement ? Semblable à des attaques de panique, mais sans panique, sans raisons, juste une impression, un ressenti qui arrive dans votre vie sans prévenir alors que tout semble aller parfaitement bien. Comme le ciel qui se couvre brutalement avant un orage, ou la légère bise qui arrive avant la tempête. Je suis heureuse, je suis avec lui, je trouve un semblant d'équilibre dans ma vie, et pourtant j'ai l'amère sensation que tout cet équilibre est trop fragile, trop précaire et qu'il s'apprête à s'écrouler à tout moment. Ça me terrifie. Et je ne dors plus de peur qu'en me réveillant les choses soient différentes, qu'une catastrophe s'abatte sur moi alors que j'ose me reposer et profiter de mon bonheur. J'ai peur que la vie se rende compte de tout ce que j'ai actuellement, l'amour, la santé, le travail, l'amitié, le bonheur. Et j'ai peur qu'on vienne me reprendre tout ça. C'est insensé, inexplicable, mais pas illogique pour moi qui ai tendance à voir le pire, à craindre le pire, à envisager le pire, parce que j'ai pas eu l'habitude d'être heureuse ou quand je l'ai été, j'ai trouvé le moyen de tout gâcher. Alors j'ai peur. De moi. De ce que je peux faire mais de ce que la vie peut faire aussi. Je ne pense pas mériter tout le bonheur que j'ai, c'est peut être pour ça que je me sens si fébrile quand je pense à tout ça. Peut-être que je me sens pas légitime, que c'est ma culpabilité qui revient pour me rappeler que j'ai déjà eu tout ça et que j'ai tout fais foirer une fois ? J'ai peur qu'une de mes erreurs anciennes, ou nouvelles viennent tout gâcher parce que je n'ai pas le droit au bonheur non ? J'essaye de me convaincre que je divague, que mon esprit me joue des tours, peut-être que c'est le fait d'avoir diminué ma dose quotidienne d'alcool qui me pousse à avoir ces pensées là ? Ou peut-être qu'à force de vivre la vie que je vis, j'ai endommagé mon cerveau de façon irrémédiable ? Je ne comprends rien, et je ne maîtrise rien, je ressens juste ce poids qui me fait suffoquer par moment et craindre le pire, trop souvent. Cette sensation de flottement, de perdre de contrôle qui me rends fébrile. Je m'assois dans le lit que je partage de nouveau avec lui, la tête en arrière qui repose contre la tête de lit, j'essaye de rationaliser mes pensées. De me concentrer sur le concret, sur le réel, sur les choses tangibles qui existent. Sur lui, sur moi, sur mes souvenirs de ce voyage en Nouvelle-Zélande. Sur nos moments passés ensembles et sur l'amour que je ressens pour lui. Je le regarde dormir, calme, serein. Je me concentre sur sa respiration régulière et lente. Il est là à côté de moi, il est là et pourtant je ne dors pas. Incapable de trouver l’apaisement alors que mon corps semble m'envoyer des signaux indéchiffrables pour me préparer aux épreuves qui m'attendent. Et je veux l'épargner, il semble heureux, enfin je crois, et je ne peux pas lui avouer que depuis quelques jours, je panique à l'idée qu'on puisse venir détruire tout ça. Tout ce que l'on a, tout ce à quoi je tiens. Je ne peux pas, parce que c'est pas crédible, c'est pas réel, c'est moi qui divague. Encore une fois. Il va penser que je panique pour rien, que je ne crois pas en nous. Il va penser que je suis folle, et il aurait raison, parce que je le pense en tout cas. Moi, la folle qui a si peur de l'idée d'être heureuse que je me cherche des problèmes qui n'existent pas. Je dois comprendre par moi même, je dois gérer par moi même, je dois être forte, parce que ni ces sentiments infondés, ni le monde extérieur ne viendra me prendre ce à quoi je tiens. Pas sans que je me batte, alors je cherche à me préparer à toutes les éventualités, à ce qui pourrait venir tout gâcher, pour être prête, armes en mains, le jour ou quelqu'un tenterait de souffler sur cet équilibre instable que l'on s'évertue à recréer. Je ne peux pas contrôler ce que je ressens, je ne peux pas aller contre un ressenti, je pourrai au mieux tenter de l'ignorer, mais je ne veux pas, je veux me préparer pour faire face, pour me donner un semblant de contrôle parce qu'il n'y a que comme ça que je pourrais résister sans m'écrouler. Je m'allonge près de lui, tout près de lui, ma tête sur son épaule, mon corps contre lui, j'ai besoin qu'il me serre dans ses bras, qu'il m’étreigne contre lui le temps que le calme revienne en moi. J'ai besoin de respirer, de souffler parce que je sens qu'il se passe quelque chose, je le sens mais je ne le comprends pas et la peur de l'inconnu m'angoisse réellement. J'aimerai comprendre pourquoi je me sens fébrile, pourquoi depuis quelques jours rien ne va alors que je suis avec lui, alors que rien n'a changé depuis notre retour de Nouvelle-Zélande. J'aimerai comprendre ce qui m'angoisse comme ça, pourquoi j'ai la gorge qui se serre, pourquoi j'ai la sensation de suffoquer par moment, pourquoi je me sens si faible par moment. Pourquoi je ne peux pas juste vivre ma vie simplement avec lui ? De nouveau, je me concentre sur sa respiration, suivant son rythme de respiration tout en observant son sternum se lever à intervalle régulier. J'inspire, j'expire, je respire. Ma main qui se lie à la sienne, j'entremêle mes jambes aux siennes pour me rapprocher encore un peu plus de lui. J'ai besoin de lui et je n'arrive pas à lui dire à quel point. Après quelques minutes blottie contre lui, je finis par m'endormir, vaincue par la fatigue qui ne me quitte plus depuis quelques jours. Je m'endors pour une nuit peu réparatrice et bien trop courte, quelques heures de sommeil indispensable pour essayer de gérer les choses sans craquer.

[...]

Le réveil sonne, il l'éteint et moi je soupire. Encore une nuit trop longue, ou trop courte en terme de repos, je sens qu'il se lève et moi je reste au lit. C'est loin d'être inhabituel, mais ce matin, je me sens vraiment épuisée. Je l'entends qui s'active dans la cuisine, et je sens l'odeur si appétissante des pancakes. Et pourtant, je n'ai toujours pas la force de me lever. J'attrape mon téléphone, pour suivre les actualités sportives mais en voyant la date affichée sur l'écran de mon téléphone, je sens une vague de panique me gagner. Je sors du lit avec une précipitation inhabituelle et je me dirige vers ma salle de bain, tremblante. Tout en essayant de garder un semblant de calme. Il doit y avoir une erreur, tout ça, c'est impossible. Oui, c'est impossible, je me trompe. Les dates sont fausses, il y a une erreur, je le sais. Je n'ai pas de retard, jamais. C'est impossible. Je le sais parce que s'il y a bien une chose que je contrôle dans ma vie c'est ça. Ce moment dans le mois que tant de femmes redoutent, moi je l'attends consciencieusement parce qu'il vient signifier que mon organisme fonctionne bien et que rien, ni personne ne s'est logé en moi sans que je ne le désire. Un déni de grossesse mais pas deux. Parce que le traumatisme est encore là. Parce que mon corps m'a berné une fois et qu'il ne le fera pas deux fois. Parce que toute cette période reste encore ancrée en moi, cette blessure ne s'est pas refermée, et même si j'accepte peu à peu d'en parler, l'idée de se faire trahir une deuxième fois par mon corps et par mon esprit, me terrifie au plus haut point. Plus jamais je ne veux revivre ce déchirement, plus jamais je ne veux accepter de perdre le contrôle sur ma vie, sur mon corps. Je veux pouvoir décider de ma vie, de mon sort sans être mise au pied du mur, dans une impasse sans issue favorable à devoir gérer l'idée qu'un être sans défense grandisse en moi. Alors, je scrute chaque mois, réglée comme une horloge suisse l'arrivée de cet écoulement si banal pour une femme, mais qui ne l'est pas tant que ça finalement. Et même huit ans plus tard, je reste à l’affût de ce genre de chose, alors je le sais, je n'ai pas de retard, jamais. Et pourtant, en voyant la date affichée sur mon téléphone, je réalise que tout n'est pas si normal. Parce qu'elles ne sont pas là ? Et je crois que je panique. 'Pourquoi j'ai du retard ?' J'ai du retard et ça n'arrive jamais. Et si un retard de deux jours peut sembler complètement anodin et surtout normal, ça ne l'est pas pour moi. Ça ne l'est pas. Je le sais, je le sens. Et tout semble prendre un sens d'un coup. Un sens que je refuse. Je tente de respirer à coup de grandes expirations, mais si faire sortir l'air ne semble pas être un problème, la phase inspiration semble beaucoup plus compliquée. Je crois que j'hyperventile. Je crois que je panique. C'est ça alors ? 'Ça' que je ressens depuis quelques jours ? 'Ça' qui me fait me sentir fébrile ? 'Ça' la chose horrible que je sens venir ? Et j'ai envie de crier ''ah non pas encore, pas ça, pas maintenant.'' Mais Caleb est dans la pièce d'à coté. Caleb, non, non, non. Je veux hurler parce que je ne veux pas que les choses recommencent encore. C'est pas juste, on est bien. Et je réfléchis à ma contraception, fiable à plus de 99%, je peux pas être le moins de 1% non ? C'est pas possible, dites-moi que rien de tout ça n'est vrai et que c'est mon esprit qui me joue des tours encore. Que tout ça, n'est que le fruit de ma psyché tout détraquée ? Et voilà que j'ai envie de vomir maintenant, et pas seulement envie. Je me précipite au dessus des toilettes. « Putain de merde. » Tout un tas d'insultes restent au creux de mes lèvres et ne sortent pas de ma bouche, mais j'ai envie de pleurer maintenant. Je me passe un peu d'eau sur le visage, je tremble et j'ai besoin d'un verre là maintenant, mais je ne peux pas. 'Si jamais'. Non, non, non. C'est impossible, je ne peux pas, pas maintenant, pas comme ça. Je dois boire, je dois boire plus que jamais et je ne peux pas. Je me mouille encore le visage avec de l'eau très froide, comme si, l'eau pouvait m'aider à me remettre les idées en place. Et surprise ! Ça ne fonctionne pas. J'ai toujours envie de boire, toujours envie de pleurer, toujours envie de hurler, et toujours du mal à respirer. Mais le pire c'est cette sensation de nausée qui ne me quitte plus désormais, comme si mon corps semblait prendre un malin plaisir à m'envoyer des signaux pour me confronter dans ce que je redoute le plus. Je ne veux pas de tout ça, mais je ne peux pas taire les signes, je ne peux pas faire semblant de n'avoir rien vu, parce que cette fois c'est beaucoup trop clair désormais. Et, mon esprit se replonge dans les événements des derniers jours et tout semble prendre du sens. Tout s'explique de manière si logique que je ne peux même pas chercher à trouver une autre explication. De toute façon, c'est la pire des explications que je pouvais trouver alors pourquoi s'évertuer à en chercher une autre ? Je dois me rendre à l'évidence, la seule que je peux voir à cet instant précis. La seule dont je suis absolument certaine de ne pas pouvoir faire face. Je finis par sortir de ma salle de bain, je finis par quitter ce lieu clos, tout en sachant que je vais trouver Caleb derrière la porte. Tout en sachant que j'ai déjà fais cette erreur une fois, et qu'on ne peut pas faire deux fois les mêmes erreurs. Alors, je l'appelle, je réclame son attention et à la minute ou il va poser ses yeux sur moi, je sais que je ne pourrais plus faire marche arrière. « Caleb. » Tremblante, pâle, j'ai peur de ce que je m'apprête à lui dire, mais je dois lui dire avant de réfléchir et de paniquer, encore un peu plus. Je dois lui dire maintenant pour ne pas me laisser la possibilité de m'enfuir. C'est horrible de penser comme ça mais j'ai peur, je suis terrifiée et la peur me fait faire des trucs irraisonnables. « J'ai du retard, je n'ai jamais de retard, je suis désolée. » Je ne sais même pas pourquoi je m'excuse, mais je veux pas que tout soit vrai. Je ne veux pas de tout ça, je ne veux pas d'une grossesse, je ne veux pas d'un bébé, je ne veux pas être privée du contrôle sur les événements, sur mon corps. Je veux décider, je veux choisir, je veux être prête et je ne le suis définitivement pas. J'ai peur de revivre tout ce que j'ai déjà vécu, et je ne suis pas prête. Je veux boire, j'en ai besoin, laissez moi boire.


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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptyLun 27 Jan 2020 - 14:25

Alex & Caleb
“Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be. ”
Je suis rentré assez tard hier soir. C’était une grosse soirée au restaurant comme bien souvent le soir la salle était complète et nous n’avons pas eu une seconde à nous. Il faut que ça aille vite mais il faut également que chaque assiette qui sorte soit parfaite. Telles sont mes exigences pour chaque service : que l’assiette soit tout aussi belle que bonne et que les clients soient tous servis le plus vite possible pour ne pas trop les faire patienter. Vers la fin du service je suis parti mais pas pour me poser tout de suite parce qu’il fallait sortir le chien. Inconvénient de vivre dans un appartement tout en ayant un chien ; le sortir régulièrement. Quand je m’allonge dans le lit je me détends enfin en prenant Alex dans mes bras. Quelques mots échangés et je m’endors assez vite. Je sais que je lui ai déjà dit mais Redcliffe c’est beaucoup trop loin de mon travail, je perds un temps précieux à faire des allers-retours entre l’Interlude et chez elle. Normalement je vis à cinq minutes du restaurant ce qui est bien plus pratique mais depuis quelques semaines j’évite à tout prix ma sœur et les nuits passées chez moi se comptent sur les doigts de la main. J’ai mes petites habitudes chez Alex et je commence même à me sentir comme chez moi. J’ai mes propres clés et elle a même libéré deux tiroirs pour que je puisse ramener quelques vêtements chez elle. On a repris nos anciennes habitudes et on en crée des nouvelles. Ces derniers mois je me sens tellement plus léger, heureux et la présence quotidienne d’Alex à mes côtés m’apaise. Je repense souvent à notre semaine en Nouvelle-Zélande tout était parfait, il n’y avait que nous et rien d’autre n’était important. Une semaine d’amour et de bonheur sur notre petit nuage duquel nous avons dû redescendre dès notre retour à Brisbane mais ce n’est pas pour autant que nous avons fait chambre à part. Les nuits passées loin l’un de l’autre sont rares et pour cause, je dors tellement bien quand on partage le même lit. Même si je ne suis pas sûr qu’elle passe toujours de très bonnes nuits. Je la sens bouger constamment et je suis persuadé qu’elle n’arrive pas à dormir certainement trop préoccupée par je ne sais quoi. Dans mon sommeil je la serre un peu plus contre moi en espérant que ce simple geste suffise à l’aider à trouver à son tour le sommeil.

Le réveil sonne, j’ouvre les yeux, je soupire et je l’éteins. Il est huit heures passées j’ai dormi à peu près sept heures et pourtant le réveil pique ce matin. Je suis encore beaucoup trop fatigué et je n’ai pas envie de me lever mais pourtant il va le falloir parce que j’entends le chien qui commence à s’agiter lui aussi dans le salon. Et en plus, il va bien falloir aller au travail. Avant de me lever j’embrasse doucement Alex sur la joue et c’est avec très peu de motivation que je quitte la chambre. Je remplie la gamelle de Dobby et puis je commence à préparer des pancakes, l’odeur de la cuisine donnera envie à Alex de se lever. Du moins c’est ce que je pense. Tout en les faisant cuire j’allume la télévision sur une chaîne d’informations pour me tenir au courant des derniers faits d’actualité. Dix minutes, un quart d’heure et Alex ne s’est toujours pas levée. C’est étonnant mais pas plus que ça au final, tous les matins c’est la même chose. On se réveil en même temps, je suis le premier à me lever, je nous prépare notre petit déjeuner et ce n’est qu’après qu’elle trouve le courage pour se lever. Mais là elle traîne encore plus longtemps que d’habitude alors pour vérifier qu’elle aille bien et qu’elle ne soit pas malade je retourne dans la chambre mais elle n’y est plus. J’entends du bruit dans la salle de bain. Ça c’est étonnant, en général elle se lave après avoir mangé le matin. Je ne me pose pas plus de questions que ça et retourne m’occuper de notre petit-déjeuner pour éviter qu’il ne crame. Les pancakes sont tous cuits, je mets la table et lui prépare son café et c’est à ce même moment que j’entends la porte de la salle de bain s’ouvrir. « Tu tombes bien, les pancakes sont prêts et j’ai fait couler ton café, t’as plus qu’à t’asseoir. » Comme tous les matins ou presque en soit. Je suis dos à elle, je m’occupe de mon café et elle finit par me répondre.  « Caleb. » Elle a une petite voix et je sens tout de suite que quelque chose ne vas. Je fronce les sourcils et me retourne enfin vers elle pour me retrouver face à une Alex pale, tremblante et j’ai donc tout de suite la confirmation : elle ne va pas bien. « Qu’est-ce qu’il se passe ? T’es pas bien ? T’es malade ? T’as mal quelque part ? Assieds-toi je vais te donner un médicament. » Je lui pose quatre questions sans même lui laisser le temps d’y répondre. Elle m’inquiète et je commence presque à avoir peur, après réflexion je ne suis pas sûr qu’elle soit simplement malade j’ai l’impression qu’elle a quelque chose à m’annoncer. « J'ai du retard, je n'ai jamais de retard, je suis désolée. » Je ne comprends pas tout de suite ce qu’elle essaie de me dire par là et comme un idiot je regarde l’heure pensant qu’elle voulait dire qu’elle avait trop traîné au lit et qu’elle allait arriver en retard au bureau si elle prenait le temps de déjeuner. « De quoi ? Qu’est-ce que tu… » Je ne finis pas ma phrase parce que je comprends – enfin – ce qu’elle voulait dire par là. Elle a du retard. Elle a du retard. Merde. «…oh… » Oh ? Ma copine m’annonce qu’elle a du retard et que chez elle ce n’est pas habituel et donc pas anodin et moi tout ce que je trouve à lui répondre c’est « oh » ? Elle est complètement paniquée à l’idée d’être possiblement enceinte et je suis sûr qu’elle déteste cette possibilité. Elle ne veut pas d’enfant, elle ne veut pas se marier elle ne peut pas être enceinte. La voir dans cet état me faire presque paniquer moi aussi sauf que moi ce n’est pas la possibilité de la savoir enceinte mais bien sa réaction et sa décision qui me fait peur. Dis quelque chose Caleb, tu ne peux pas rester silencieux, il faut que tu parles. «  T’es sûre ? » Bien évidemment qu’elle est sûre, elle connait ses cycles menstruels quand même. Question stupide. J’essaie de me rattraper au mieux. « Enfin…t’as beaucoup de retard ? » Quelques jours ? Quelques semaines ? Un mois ? J’ai peur d’entendre sa réponse et j’ai surtout peur de sa réaction face à cette histoire. Ce qui change de la première fois c’est que cette fois au moins, elle m’en a parlé.
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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptyMar 28 Jan 2020 - 6:45



Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be

J'ai quitté ma salle de bain et je suis face à lui, enfin devant son dos et je ne suis pas sûre d'être prête à faire face à la possible réalité, à son regard quand je vais lui annoncer. J'ai besoin de lui, j'ai besoin qu'il me prenne dans ses bras et qu'il me dise que tout va bien se passer, que rien de tout ça n'est vrai et que tout ce que je ressens depuis quelques jours, ce n'est que dans ma tête. Mais il ne peut pas me dire tout ça, parce qu'il ne sait pas, parce que je ne lui ai rien dis de mes insomnies, de mes doutes et de mes peurs. « Tu tombes bien, les pancakes sont prêts et j'ai fait couler ton café, t'as plus qu'à t'asseoir. » Un café, je veux mon café. Je veux mon petit-déjeuner qu'il m'a préparé comme il le fait dès qu'il le peut. Je veux l'embrasser, m'asseoir avec lui et lui sourire pour le remercier d'être toujours si parfait avec moi.  Je veux mon quotidien, notre quotidien comme avant, avant que je me réveille et que je prenne conscience de tout ça. Je ne veux pas que les choses changent, je n'aime pas le changement, je n'aime pas être prise au dépourvue et là je le suis complètement. Déstabilisée totalement. Parce que ça ne doit pas se passer comme ça, plus jamais. Je l'appelle et il se retourne et mon état doit être pire que ce que je pense puisque sans même que je n'ai le temps de lui dire quoique ce soit, je le sens qui s'inquiète et il me bombarde de questions sans me laisser le temps de répondre. De toute façon je ne saurai pas quoi lui dire. Non je ne suis pas bien, non je ne suis pas malade, et non je ne peux pas prendre de médicament, parce que je ne sais pas. Je balance la tête d'un côté et de l'autre dans un geste désespéré. « Non. » C'est tout ce que je peux lui dire. Parce que mon esprit est concentré sur une seule chose, cette possible grossesse. Cette grossesse probable. Parce que l'incertitude existe mais dans mon esprit, ça s'est inscrit comme étant une chose définitive, actée, parce que tout concorde. Parce que je suis trop bien avec lui et que le destin décide de nous ramener des années en arrière. Parce que je suis terrifiée qu'une telle chose puisse m'arriver une nouvelle fois, alors je panique. Et pourtant, j'essaye vraiment de me contenir, de ne pas m'effondrer dans ses bras. Et je lui dis, je lui fais part du retard que j'ai constaté sans lui donner plus de détails, j'en suis incapable. Il va me détester de lui imposer ça une nouvelle fois, il va me détester de nous faire subir ça encore. En tout cas, je me déteste de nous faire revivre une telle épreuve. Je me déteste et je déteste mon corps. On a du mal à évoquer tout ça, je suis incapable de parler de certains souvenirs, non, je ne suis pas prête et je ne sais même pas si notre couple peut résister à une telle épreuve non voulue. On en a même pas parlé, jamais, c'est pas comme ça que les choses doivent se passer. Et si dans mon esprit les choses sont claires, les éléments s’emboîtent les uns avec les autres sans me donner la possibilité d'hésiter, lui semble perdu. En même temps, il y a de quoi non ? Je le suis aussi. Il me regarde sans comprendre, jusqu'à son fameux « oh ». Oui 'oh'. Oh merde ! Oh non ! Oh putain ! Oui ce 'oh' là. Pas un 'oh' tout mignon, mais un 'oh' de désespoir. C'est ce 'oh' là que je ressens. « T'es sûre ? » Oui. Non. Peut-être. J'en sais rien. Je le regarde, l'air perdue. Parce que je le suis vraiment. J'ai vécu cinq mois enceinte sans le savoir alors depuis ce jour, je ne peux plus vraiment être sûre de rien. Mais pourtant je le sens au fond de moi, depuis plusieurs jours finalement. Et tout ce que j'ai ressenti prend sens avec cet nouvel élément. « Enfin... t'as beaucoup de retard ? »  Il reprends la parole, il me questionne et je suis sûre qu'il a comprit ce que j'ai dis, au moins je n'ai pas eu à prononcer les mots, je n'ai pas eu à le dire à voix haute, il a fait l'effort de me comprendre. « Deux jours. » Deux malheureux jours, quarante huit heures et c'est rien, tellement rien mais ça n'est pas normal chez moi alors ça suffit pour me faire arriver à de telles conclusions, parce qu'il y a aussi tout les éléments de ces derniers jours. « Je suis pas sûre, je ne sais pas, mais je crois. Depuis quelques jours je me sens pas bien, et puis je n'ai jamais de retard. » J'insiste sur le jamais. Ça ne peut pas être une coïncidence, tout cela ne peut pas être une putain de coïncidence. Et s'il doit bien exister une dizaine d'explications toutes plus rationnelles les unes que les autres pour expliquer l'ensemble de mes symptômes, c'est celle là que j'ai retenue. Pas par choix, mais parce que c'est l'option que je redoute. Être enceinte sans l'avoir désiré, sans l'avoir préparé, sans l'avoir choisi, sans pouvoir se dire 'oui je l'ai voulu, je l'ai choisi, je l'ai préparé' je ne veux juste pas revivre ça. « J'ai peur. Je peux pas faire ça. » Je ne peux pas. Je ne suis pas assez forte pour protéger une vie en devenir. Je ne suis juste pas prête à faire face aux souvenirs de cette première grossesse, je ne veux pas me souvenir, je ne veux pas me rappeler, je ne veux pas ressentir toutes ces émotions. Je commence tout juste à me sentir bien avec lui. A être heureuse dans ses bras, je ne peux pas faire face à tout ça. Et pour me le prouver, et me conforter dans l'idée que je ne suis pas prête pour une grossesse, mon esprit se focalise sur une chose ; sur l'alcool que je ne peux pas boire mais dont j'ai plus que besoin là maintenant. Je vois le café qui fume encore sur la table, je pense à la première cigarette que je fume lorsque je quitte l'appartement tout les matins. Et je vois Caleb, une grossesse c'est ce qui nous a séparé. Une grossesse, c'est lié à Nathan. Une grossesse c'est trop de souvenirs et de questions que je ne sais pas encore comment gérer. Voilà, je ne sais pas gérer alors je panique. « Je ne sais pas quoi faire, c'est pas comme ça que ça doit se passer, je ne vais pas gérer, je peux pas faire ça. » Je  ne peux pas, je lui répète encore ces mots, parce que c'est au fond la chose que je retiens. Pas que je ne veux pas mais bien que je ne peux pas. J'en suis physiquement et émotionnellement incapable. Je suis une alcoolique, incapable de parler de son premier accouchement et dont la simple évocation de sa première grossesse suffit à rendre fébrile. Foutu corps, foutue grossesse non désirée, foutue contraception de merde.

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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptyMar 28 Jan 2020 - 18:49

Alex & Caleb
“Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be. ”
Avoir du retard ça veut tout dire et rien dire. Elle peut avoir quelques jours de retard tout comme elle peut avoir un mois. Dans ce dernier cas ça serait certainement plus inquiétant que si on parle de quelques jours de retard. Je lui pose la question tout en appréhendant sa réponse. Elle est possiblement enceinte pourquoi est-ce que je ne me réjouis pas ? Ah oui, parce qu’elle ne veut pas d’enfant. Et vu sa réaction elle ne fait que me le confirmer. Elle semble être au 36ème dessous et ce n’est pas rassurant. Si ça ne tenait qu’à moi je serais vraiment excité par cette nouvelle. Mais non. Alex ne veut pas avoir d’enfant alors son anxiété est en train de me faire paniquer moi aussi. Parce que c’est une grossesse qui nous a séparé la première fois et je refuse de la perdre à nouveau pour la même raison. Elle est peut-être enceinte elle ne veut pas de ce potentiel futur enfant mais moi je ne pourrais jamais lui pardonner si elle décidait de mettre un terme à cette grossesse. Elle n’a pas le droit de le faire deux fois le même coup. Si enfant il y a je refuse de le laisser m’échapper mais en même temps je n’ai pas envie de perdre Alex. C’est là que je me retrouve une nouvelle fois confronté à nos différents. On ne veut pas les mêmes choses pour le futur je le sais j’en ai surtout pris conscience lors de notre voyage en Nouvelle-Zélande. Je m’efforçais de ne pas trop y penser sauf que là mes pensées se bousculent et je suis complètement déstabilisé.  « Deux jours. » C’est une blague ? Presque immédiatement je me sens soulagé parce que deux jours de retard c’est rien du tout. Pour qu’elle soit dans un état pareil je m’attendais à ce qu’elle me dise avoir un retard de plusieurs semaines voire un mois. Elle en fait trop comme d’habitude et je trouve que sa réaction est complètement disproportionnée. « Deux jours ? Mais c’est rien du tout deux jours Alex ! » Je lui dis ça d’un air un peu désespéré et je le suis un peu. Je ne sais pas quoi penser de cette histoire, parce que oui deux jours c’est rien mais en même temps si elle avait raison ? Et si elle était vraiment enceinte ? Non, non, non je ne peux pas penser à ça parce que ça me fait beaucoup trop flipper. « Je suis pas sûre, je ne sais pas, mais je crois. Depuis quelques jours je me sens pas bien, et puis je n'ai jamais de retard. » Elle ne se sent pas bien depuis quelques jours et je n’ai rien vu, comme la première fois avant qu’elle ne choisisse de s’enfuir. J’ai la désagréable sensation que l’histoire est en train de se répéter sauf que quand on sait comment ça s’est terminé ça ne me réjouit pas du tout. « Je pense que tu te fais juste des films, c’est dans ta tête… Deux jours de retard ça veut rien dire je t’assure. » Pas que je sois un expert des cycles menstruels des femmes mais je suis persuadé d’avoir raison pour le coup. J’ai envie de la rassurer mais en même temps je ne sais pas quoi lui dire alors qu’en règle générale je sais toujours choisir les bons mots pour l’apaiser. Sauf que là sa réaction me fait peur et ne me plaît pas du tout. Elle ne veut pas se marier, elle ne veut pas d’enfant alors que moi je veux toute ces choses. C’est juste à ça que je pense maintenant et je me demande à quoi rime notre relation. Je ne sais pas où on va, je ne sais pas si au final on a vraiment un futur tous les deux. « J'ai peur. Je peux pas faire ça. » C’est pas qu’elle ne peut pas mais surtout qu’elle ne le veut pas. C’est pas la même chose. Je soupire doucement avant de relever les yeux vers elle. Je ne peux pas m’empêcher de penser à Nathan, à cette grossesse qu’elle m’a cachée et à tout ce que ça aurait changé à ma vie si elle m’en avait parlé. Je cherche quelque chose à lui dire mais je ne trouve pas. Parce que si elle panique à l’idée d’une grossesse, moi si je panique c’est à cause de sa réaction. Pourquoi est-ce qu’elle doit toujours rendre tout compliqué ? Une grossesse c’est une bonne nouvelle normalement sauf que là on pourrait presque croire qu’elle vient de m’annoncer le décès d’un de mes proches. Alors que c’est tout le contraire. « Je ne sais pas quoi faire, c'est pas comme ça que ça doit se passer, je ne vais pas gérer, je peux pas faire ça. » Une nouvelle fois je lâche un long soupir tout en passant mes mains dans mes cheveux d’un air complètement désespéré. Elle en fait trop. Elle a juste deux jours de retard, sérieusement c’est vraiment n’importe quoi. Elle complique toujours tout. « T’es pas enceinte, Alex. T’as juste deux jours de retard. Et arrête de dire que tu ne peux pas. Tu le veux pas c’est pas la même chose. » Je ne sais pas si j’ai la réaction d’un parfait connard mais je suis blasé. Blasé de cet air dramatique qu’elle aborde alors qu’elle parle de la possibilité d’avoir un enfant dans neuf mois. Une deuxième chance pour nous selon moi mais on ne partage pas cette pensée. Comme toujours de toute façon on est jamais d’accord ou du moins, on l’est rarement. « Bon écoute, je vais aller te chercher un test si ça peut te rassurer. » Je quitte l’espace cuisine pour partir dans la chambre m’habiller. Je repense à tout ça, à ma réaction, à ce qu’elle me disait. Elle avait besoin d’être rassurée et j’ai complètement échoué. Je m’en veux, je suis nul mais en même temps ce sont ses mots et son comportement face à cette situation qui m’ont énervé. Une fois habillé je la rejoins et je l’embrasse sur la joue avant de m’excuser. « Je suis désolé. » Parce que je suis tout de même conscient que je n’ai pas eu la meilleure des réactions qui soit. « Je me dépêche, attends-moi. Et mange. » Ça sonne un peu comme un ordre et c’est après ces mots que je quitte l’appartement, j’en profite pour prendre le chien avec moi. Au moins ça lui fera une première sortie aujourd’hui.
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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptyMer 29 Jan 2020 - 7:49



Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be

Je veux tout oublier, retourner au lit pour me lever et tout recommencer. M'installer face à lui et prendre ce petit-déjeuner qu'il a préparé. Je veux oublier la peur que je ressens, cette sensation étrange de revivre un cauchemar encore et encore. Je veux oublier tout ça. Parce que je commençais à apprécier réellement ma vie avec lui. Je commençais à me sentir capable d'envisager les choses avec un peu de sérénité. Je commençais à me plaire dans mon quotidien, dans cette vie à deux, à trois avec le chien. Mais, ça non. Pas encore, pas à nouveau, pas maintenant, pas comme ça. Je panique complètement, de façon incontrôlable, je panique et lui semble incapable de me prendre au sérieux. « Deux jours ? Mais c’est rien du tout deux jours Alex ! » Mais deux jours ou deux semaines, la différence peut sembler énorme, sauf que la conséquence reste la même au final et c'est de ça dont j'ai peur. J'ai juste peur que la machine soit lancée et que je me retrouve prise au piège à nouveau. Et je n'ai jamais de retard, jamais. Deux jours, c'est deux jours, mais pour moi c'est juste le signe que quelque chose n'est pas normal et ce qui n'est pas normal me fait peur. Alors je lui dis que je ne suis pas sûre, que je me sens pas bien, et que je n'ai jamais de retard, qu'il tente de comprendre que je suis sérieuse, que mes doutes sont fondés. Mais visiblement il n'est toujours pas convaincu. « Je pense que tu te fais juste des films, c’est dans ta tête… Deux jours de retard ça veut rien dire je t’assure. » Et comme j'espère qu'il ait raison. Comme j'espère que c'est dans ma tête, parce que même si ça prouverait encore une fois que je suis pas totalement nette, ça je peux le gérer. Plus facilement qu'une grossesse non désirée en tout cas. « Peut-être, sûrement. » Non, non je me fais pas des films. Cette sensation depuis plusieurs jours, ce retard, ces nausées depuis que j'ai compris.  C'est pas une invention de ma part, c'est pas ma tête qui déconne, c'est mon corps. « Mais il se passe quelque chose et c'est pas dans ma tête. » Alors peut-être qu'il a raison, peut-être que mes conclusions sont biaisées mais à cet instant précis, je ne peux pas réfléchir à autre chose qu'à cette possibilité. Parce que j'ai raté les symptômes une fois, enfin mon corps et ma tête m'ont joué des tours une fois, et je ne peux pas prendre le risque de ne pas me fier à l'évidence. Et pour le moment l'évidence est là, les faits sont là et je redoute le verdict. Parce que j'ai peur, je suis terrifiée par cette possibilité et mes émotions me submergent sans que j'arrive à les contenir ou à les gérer. Et au moment ou je lui dis que je ne peux pas gérer tout ça, il soupire de désespoir.« T’es pas enceinte, Alex. T’as juste deux jours de retard. Et arrête de dire que tu ne peux pas. Tu le veux pas c’est pas la même chose. » Je m'assoies sur une chaise dans la cuisine, celle ou j'aurai normalement du m'asseoir pour prendre mon petit-déjeuner avec lui. Je m'assoie et je ne dis rien. Je n'ose même plus le regarder, préférant fixer le sol que devoir faire face à son regard. Il ne me parle jamais comme ça, avec un air froid, même quand je dépasse les bornes, alors j'encaisse difficilement ses mots. Parce que j'ai l'impression qu'il ne me comprends pas, pourquoi il ne comprends pas ? Pourquoi il ne peut pas voir que je suis terrifiée ? Et même si c'est pas censé, même si mes peurs sont pas logiques, ce que je ressens est réel. Mais il s'agace alors que je lui dis que je ne peux pas être enceinte maintenant. Je ne peux pas et il ne comprends pas, parce qu'il ne sait pas, parce qu'il n'était pas avec moi, parce que je l'ai repoussé, parce que je ne lui parle jamais de tout ça. Il ne peut pas comprendre ce que je ressens et à quel point ça me terrifie parce que je n'ai pas voulu de lui à mes côtés, et maintenant je lui demande de me comprendre sans lui donner d'éléments pour le faire. Je lui demande de comprendre des choses qui n'ont pas de sens pour le reste du monde et forcément il ne peut pas le faire, mais je ne peux pas le blâmer, pour lui je ne suis qu'une femme à moitié folle, obsédée par la date de ses règles et qui part en vrille total pour rien. Pour deux jours de retard. Et si je lui en veux au fond de moi de ne pas faire l'effort de me croire, je m'en veux à moi même d'être incapable de me contenir. Je n'aurais pas du lui en parler avant d'être sur. Je m'en veux d'avoir cette pensée à l'instant même ou elle me traverse l'esprit. Non, je ne peux pas penser comme ça, je ne dois plus penser comme ça. Il a le droit de savoir et pourtant je sens que tout ça l'énerve. Que je l'énerve. Moi. « Je suis pas prête à revivre tout ça. » Tout ça... Je serre les dents, j'essaye de rester calme, du moins aussi calme que possible pour ne pas risquer de laisser mes émotions s'exprimer, mais au fond de moi, c'est une tempête émotionnelle que je ressens. C'est trop d'un coup finalement. Est-ce qu'il peut le comprendre ça ? Il me dit que je ne veux pas, mais bien sur que je ne veux pas, parce que je ne suis pas prête, je lui ai dis, je ne suis pas prête, parce que je ne peux pas faire face à tout ça. Alors s'il veut croire que c'est juste une question de volonté, je n'ai pas la force de le contredire. Pas maintenant. Parce que oui, je ne veux pas avoir à revivre chaque étape de ma grossesse, je ne veux pas avoir à parler de cette première grossesse qui reviendra forcément dans la discussion, tout le temps. Je ne veux pas avoir à évoquer mon accouchement, le premier. Je ne veux pas avoir à parler de Nathan. Je ne veux pas avoir à me sentir coupable à chaque seconde de désirer un autre enfant que celui que j'ai abandonné. Je ne veux pas tourner la page définitivement et abandonner une seconde fois Nathan au profil d'un autre enfant. Je ne veux pas qu'une nouvelle grossesse vienne remplacer les souvenirs que j'ai de ma première. C'était horrible, mais c'est tout ce que j'ai de Nathan. Alors, oui il a peut-être raison, je ne veux pas de cette grossesse, mais même si j'en voulais, je n'ai pas le droit non ? Pas le droit de vouloir un jour d'un enfant alors que j'ai abandonné mon fils ? Je suis une femme horrible qui a abandonné son bébé, alors je n'ai jamais vraiment réfléchis à la possibilité d'être mère un jour. Jamais. Et devant cette possible grossesse, je panique. Parce que je ne peux pas gérer les choses sereinement. Parce qu'on en a même pas parlé, jamais. Il m'embrouille sans même le savoir, il me force à réfléchir, alors que je suis clairement pas dans le meilleur des états pour ça. Je ne peux pas être enceinte là maintenant, c'est la seule chose que je sais, et ma réaction me le prouve. « Bon écoute, je vais aller te chercher un test si ça peut te rassurer. » Il quitte la cuisine et me laisse seule devant les pancakes qui sont sans doute froid désormais. Le café aussi a arrêté de fumer. J'ai gâché le petit déjeuner. Et j'ai l'impression d'avoir gâché tellement plus que le petit dej. Me rassurer ? Pour me rassurer, j'aurais surtout besoin de lui, qu'il me prenne dans ses bras et qu'il m'écoute. Mais il ne le fait pas, il me laisse seule dans cette fichue cuisine, avec mes questionnements qui m'envahissent l'esprit. La tête soutenue par ma main, je fixe le mur essayant de faire le vide dans mon esprit, mais c'est peine perdue. Je sursaute quand il s'approche de moi pour m'embrasser sur la joue, il s'excuse. S'il savait comme je suis désolé moi aussi. Désolé de le mêler à mes problèmes, qui sont aussi un peu les siens finalement. Désolé de l'obliger à faire face à tout ça sans lui donner d'éléments de réponse pour me comprendre. « Je me dépêche, attends-moi. Et mange. » L'attendre ? Vraiment ? Il veut que je fasse quoi d'autres que d'attendre de toute façon ? Attendre le verdict avec angoisse. Assisse à table, je regarde les pancakes, l'une des choses que j'aime sans doute le plus manger, et j'en ai pas envie. Mais il faut que je mange, à défaut de boire, je dois manger, alors je croque dans un des pancakes. Et, j'entends la porte qui se referme presque à l'instant même ou je repose le pancake dans l'assiette et c'est à ce moment qu'une larme finit par couler sur mon visage. J'ai besoin de lui, j'ai besoin qu'il soit là auprès de moi et s'il est parti pour aller acheter un test pour moi, je me sens mal en entendant la porte claquer. Réaction émotionnelle beaucoup trop exagérée, une réaction que je pourrais mettre sur le coup des hormones mais ce serait trop facile et trop tôt surtout. C'est juste moi, ma faute. Et à force de refuser d'évoquer mon traumatisme, je suis en train de subir les événements avec beaucoup trop de douleurs. Je veux qu'il rentre, je ne veux pas qu'il me laisse, je ne veux pas qu'il me déteste à nouveau. J'attrape mon téléphone et sans réfléchir je lui envoie un sms. « Je suis désolé, tellement désolé. J'ai besoin de toi, ne me laisse pas. » Je repense à ses mots, à son attitude aussi, distant, blasé, énervé, il en a marre de moi et il ne me comprends plus parce que je suis incapable de lui expliquer mes sentiments. Parce qu'il ne sait pas tout ce que j'ai vécu, il ne sait pas que j'ai perdu pied après tout ça, il ne sait pas parce que je ne lui ai rien dis. « Je veux pas avoir à repenser à tout ça, je suis pas prête à le remplacer. Je suis bien avec toi, je suis vraiment bien et je t'aime tellement mais j'ai peur. Parce que c'était trop dur. J'ai peur de m’écrouler. J'ai peur de l'oublier, je n'ai pas le droit, tu comprends Caleb ? » Au travers de mon téléphone, je me livre à lui, un peu sans calculer ce que je lui dis. J'ai juste tellement peur qu'il ne revienne pas, lassé par mes névroses, que j'essaye de lui expliquer par écrit, ce que je ne suis pas capable de lui dire à haute voix. C'est certainement encore une preuve de ma lâcheté, mais je suis seule chez moi, il vient de partir en emportant le chien et je dois gérer mes émotions, chose pour laquelle je suis définitivement bien nulle. Je ne veux pas le perdre et c'est une grossesse qui nous a séparé, enfin c'est moi, mais c'est lié à ça. Alors, je veux juste faire en sorte que l'histoire ne se répète pas, à commencer par prier pour ne pas être enceinte.


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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptyMer 29 Jan 2020 - 18:42

Alex & Caleb
“Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be. ”
Elle en fait trop comme d’habitude. Elle dramatise tout, tout le temps et c’est agaçant. Surtout pour un sujet aussi important que celui-là. Elle a deux petits jours de retard et la voilà complètement tremblante et paniquée à l’idée d’être enceinte. C’est ridicule. Déjà parce que quarante-huit heures c’est rien du tout mais aussi parce que sa réaction est clairement démesurée. Je pense que le pire dans tout ça c’est qu’elle ne s’en rende pas compte. Je suis persuadé que pour elle sa réaction est tout à fait normale et qu’elle a raison d’être en panique totale. Sauf que moi ça m’énerve, la voir au bord de la crise de nerf pour ça. Je ne dis pas qu’une grossesse c’est rien au contraire. Qu’elle soit désirée ou non c’est quelque chose qui doit être mûrement réfléchi avant de prendre une décision définitive. Il faut peser le pour et le contre. Et pour moi ce n’est pas très compliqué à faire. Les points positifs d’une grossesse sont nombreux : mettre au monde un enfant c’est sûrement la plus belle chose au monde, j’ai toujours voulu avoir un enfant, c’est une belle preuve d’engagement l’un envers l’autre – en quelque sorte – et surtout, je l’aime. J’aime Alex plus que n’importe qui même si en ce moment ce n’est peut-être pas flagrant. Alors que je ne vois qu’un seul point négatif : cette grossesse serait sûrement un peu prématurée. On ne s’est remis ensemble que depuis quelques mois, donc oui, ce serait un peu rapide mais ça ne me fait pas peur contrairement à elle. Et je lui en veux. Je lui en veux alors qu’au fond de moi je savais très bien qu’elle ne voulait pas avoir d’enfant mais je pensais naïvement qu’elle finirait par changer d’avis. « Peut-être, sûrement. » Non pas peut-être. J’ai raison et pour une fois je le sais et je suis prêt à le crier haut et fort. « Mais il se passe quelque chose et c'est pas dans ma tête. » Si. Tout est dans sa tête mais pourtant elle le nie. Je ne suis pas étonné je n’en attendais pas moins d’elle. Elle a toujours eu beaucoup de mal à assumer alors elle n’a pas envie de se dire que peut-être elle est en train de se monter bêtement la tête. Je préfère ne pas lui répondre parce que je n’ai pas envie de lui dire des choses que je risque de regretter plus tard parce que je sais que quand je suis en colère je peux dire des choses que je ne pense pas. Elle en a déjà subi les frais elle le sait très bien. Je n’ose même pas la regarder quand je lui dis qu’elle ne veut juste pas de cette grossesse. Elle s’assoit et moi je suis toujours contre le plan de travail. Une grossesse hypothétique – même si elle est très peu probable – n’est pas censée être une annonce aussi triste. Au contraire. Sauf qu’Alex rend toujours tout compliqué, elle agit comme si c’était une catastrophe et elle semble au fond du trou. C’est donc très clair ; elle ne veut pas d’enfant et cette pensée me brise le cœur et me force à tout remettre en question. Nous. Notre couple. Ce futur que je nous imaginais mais qui n’arrivera jamais. Elle me fait chier. Je lui en veux alors que je n’ai pas le droit. Je le savais. Je m’en doutais. Quand on sait ce qu’elle a fait avec Nathan il y a huit ans. Bien sûr qu’elle ne comptait pas avoir un autre enfant. Qu’est-ce que j’ai pu être con. Je lui en veux mais je m’en veux aussi. « Je suis pas prête à revivre tout ça. » Je secoue la tête, agacé. Je lève les yeux au ciel et je ne dis rien pendant une poignée de secondes. « Arrête d’essayer de te convaincre que t’es pas prête. Tu sais tout aussi bien que moi que c’est pas ça le problème. » Parce que c’est bien plus que ça. Si elle n’était juste pas prête elle paniquerait un peu, elle n’aurait pas eu ce discours. Je suis énervé contre moi-même mais surtout contre elle. Alors je décide de sortir pour aller lui chercher un test et qu’elle arrête sa névrose complètement stupide basée sur deux petits jours de retard. Je lui prends son paquet de cigarettes et son briquet et je sors avec le chien. Je fume rarement. Très rarement. Mais là je suis stressé et énervé et j’ai besoin d’un peu de nicotine alors sur le trajet je fume une cigarette et j’apprécie chaque bouffée que je prends parce que ça me détend et j’en ai vraiment besoin. En attendant mon tour pour payer le test je lis ses messages. Elle s’excuse, elle dit avoir besoin de moi et elle me demande de ne pas la laisser. Alex, la différence entre nous c’est que moi, je ne vais pas fuir. Moi j’assume mes actes et mes décisions. La fuite c’est elle, pas moi. Un deuxième message arrive, elle me parle de Nathan sans citer son nom. Disant qu’elle n’est pas prête à l’oublier ni même à le remplacer. Sauf que personne ne lui a demandé de l’oublier ou de le remplacer. C’est pas parce qu’elle décide d’avoir un autre enfant qu’elle fera toutes ces choses. Mais ça c’est le genre de discussion qu’on doit avoir en face à face et pas par message alors je ne lui réponds pas et de toute façon c’est enfin mon tour alors je paye le test et ressors tout aussitôt. Je lui ai pris le plus cher et celui qui, est apparemment le plus fiable comme ça elle ne pourra pas me dire qu’elle n’a pas confiance au résultat qu’il lui donnera. Sur le chemin du retour je fais un petit détour de cinq minutes pour prolonger la promenade de Dobby et j’en profite pour fumer une deuxième cigarette. Je suis stressé, sur les nerfs et j’appréhende déjà de la rejoindre dans son appartement. C’est pourtant ce qui arrive, je rentre refermant la porte derrière moi. Je souffle en enlevant ma veste que je laisse posée sur le canapé et je la rejoins dans la cuisine et pose le sac en face d’elle. « Tiens. » Je la regarde à peine. J’ai bien lu ses messages mais je ne lui ai pas répondu. Je devrais peut-être lui en parler mais je préfère qu’elle ait le résultat avant pour qu’elle puisse se calmer parce que dans cet état une conversation est strictement impossible. « Fais-le maintenant. On parlera après. » Je suis froid, peut-être un peu trop. Je devrais sûrement être plus compréhensif et je m’en veux aussi pour mon comportement envers elle. Sauf que je suis aussi en colère contre elle, contre ce drame qu’elle fait, contre sa réaction disproportionnée. Je prends mon café j’en bois une gorgée et juste après je soupire, je râle et je lâche au moins une dizaine de jurons tout en le vidant dans l’évier. Il est froid. C’est dégueulasse, alors je m’en fais couler un autre et j’attends. Je reste debout reprenant la même place que tout à l’heure buvant doucement mon café j’attends qu’Alex revienne dans la cuisine avec le test et surtout, le résultat.
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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptyJeu 30 Jan 2020 - 0:05



Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be

Il m'a laissé seule. Dans ma cuisine, la table du petit-déjeuner prête et laissée en plan, gâchée par ma crise de panique. Il m'a laissé seule avec mes pensées et mes peurs. Il est parti et alors que je me dévoile un peu à lui, je n'ai en retour qu'un silence radio. Fixant mon téléphone encore et encore, espérant un retour qui ne vient pas. Je vais jusqu'à l'éteindre et le rallumer espérant un problème de réseau qui pourrait expliquer son comportement. Mais non, ce n'est pas la faute du téléphone, c'est de la sienne. C'est lui qui a choisit de me laisser seule, et d'ignorer mes messages. J'enrage, je m'énerve et je n'ai rien le droit de faire. Je me contiens pour pas m'en prendre à mon téléphone, je déteste cette journée. Je déteste définitivement toute cette journée. Je veux me rendormir, repartir quelques jours plus tôt, repartir en Nouvelle-Zélande et me réveiller dans ses bras, quand il ne m'ignorait pas. Pourquoi il me fait ça ? Pourquoi il m'impose ce silence ? Il ne me réponds pas quand je lui demande de ne pas me quitter. Et je crois que quelques insultes sortent de ma bouche alors que je suis bien trop tendue et que je n'ai qu'une chose à faire : attendre. Et je déteste attendre. J'entends la porte s'ouvrir, le chien s'agiter et il fait son apparition dans la cuisine. « Tu as fumé ? » Première chose que je lui dis, et unique chose aussi. Alors que j'ai vraiment envie de m'énerver pour son silence, je m'énerve sur le faut qu'il ait fumé. Il déteste ça, il déteste l'odeur de la cigarette, il déteste que je fume et pourtant c'est lui qui sent clairement la cigarette et ça m'énerve qu'il ait fumé, ça m'énerve qu'il ait choisit de me faire sentir l'odeur de cigarette alors que je ne me suis pas autorisée à fumer depuis mon réveil. Alors que j'en meurs d'envie. Alors que j'en ai plus besoin que jamais tant mon niveau de stress doit battre des records. Je veux une cigarette, je veux pouvoir boire un verre d'alcool,  alors qu'il est bien trop tôt, je veux pouvoir aller à la boxe et me calmer les nerfs sur un sac. Je veux faire toutes ces choses, et pourtant j'ai peur de devoir y renoncer. Il dépose le sac devant moi, et je devine ce qu'il contient sans même qu'il n'ait à le préciser, après tout c'est pour acheter un test qu'il m'a laissé seule. « Tiens. » Froid, distant, il semble même pas réellement s'intéresser à moi et après le silence qu'il m'a imposé par texto, il décide d'en faire de même alors qu'on est dans la même pièce. Il ne me dit rien, se contente de poser le sac et d'attendre. J'ai besoin de lui et il décide d'être distant et froid à ce moment là. Je lui en veux autant que je m'en veux, parce que j'aimerai pouvoir lui faire comprendre ce dont j'ai besoin, lui faire comprendre ce que je ressens, lui expliquer mes doutes, mais je n'y arrive pas et ça l'énerve. Et j'aimerais pouvoir réagir autrement, mais je n'y arrive pas. Je n'y suis jamais arrivée finalement. J'ai trop souffert, j'ai trop perdu, j'ai eu trop mal pour que j'arrive à aborder les choses avec sérénité. J'aurais du régler ce problème depuis le temps, huit ans c'est long mais je me sens incapable de faire face, de gérer alors je me laisse gagner par mes émotions, par mes peurs, par la panique aussi. Ça l'agace, je le vois, et j'aimerais faire mieux, autrement, être digne et forte, mais je n'y arrive pas et le pire dans tout ça, c'est qu'il ne m'aide pas. Il s'éloigne et ça ne fait que renforcer encore un peu plus mes craintes, celles de le voir me quitter. « Fais-le maintenant. On parlera après. » Je ferme les yeux, sa froideur me fait mal mais je soupire et je me lève attrapant le sachet qu'il a déposé devant moi. Je l'entends s'énerver dans la cuisine, lâcher une dizaine de jurons, dont pour certains c'est bien la première fois que je les entends venant de lui, et je comprends qu'il est énervé, très énervé et que toute cette histoire est la cause de sa colère. Je suis la cause de sa colère. Je m'enferme dans la salle de bain, évitant de croiser mon reflet dans le miroir et je déballe le test qu'il a acheté. Je connais plutôt bien cette marque et ce type de test, je ne pourrais pas dire le nombre de fois ou j'ai été amenée à uriner sur l'un de ses tests. Foutu déni de grossesse, foutue peur. Je connais le fonctionnement, je connais tout ça mais ça ne rends pas les choses plus simples pour autant. Je ne pourrais pas dire tout ce qui me passe en tête pendant ces quelques minutes, et à défaut de pouvoir contrôler le résultat, j'essaye de contrôler mon souffle. J'inspire, je bloque, je souffle et je recommence dans un rythme régulier. Il me faut contrôler au moins ça, même si je sens que mon cœur lui bat vite, plus vite et que mes mains tremblent au moment ou j'approche le test pour lire le résultat. J’ai l’impression que mon corps se libère d’un poids énorme au moment où le résultat s’affiche en toutes lettres sur le test. Je fixe le test pour m’assurer du résultat et je lâche un soupire de soulagement. Le test est négatif et pour moi c’est un résultat positif ! Je sens la panique qui m’avait envahi commencer à se dissiper peu à peu. Je ne me questionne même plus sur la cause de mes symptômes, tout ce qui compte à ce moment précis c’est que je ne sois pas enceinte. Et je ne suis pas enceinte, le test le dit et j'ai besoin de me raccrocher à cette idée. Je ne suis pas enceinte, je ne suis pas enceinte, je ne suis pas enceinte. Je me repère ces mots encore et encore, pour me convaincre et me rassurer. Je jette tout ça, et après m'avoir laver les mains, je m'apprête à quitter la salle de bain, soulagée. Je vais pouvoir reprendre le cour de ma vie. Mais à ce moment, je repense à Caleb. A son attitude envers moi. Au message sans réponse que je lui ai envoyé. A la distance qu’il a mit entre nous. A la froideur de sa voix. Et je réalise que le sujet n'est pas clos pour autant. Que cette discussion est loin d’être finie et je commence de nouveau à craindre la suite. Je m'avance vers la cuisine, sans réellement savoir comment lui annoncer la nouvelle. Je ne sais même plus ce que je peux lui dire, j'aime pas ce sujet, j'aime pas ce qu'il me fait faire et j'aime pas le voir si distant. « Tu avais raison, je suis désolé d’avoir paniquée. » Je quitte la cuisine juste après lui avoir dit ça à la recherche d'une cigarette, parce que j'ai le droit de fumer et je ne vais pas m'en priver. « Tu as pris mes cigarettes ? » Est-ce que l'idée de me concentrer sur la recherche de mes cigarettes m'amuse ? Non. Mais c'est toujours moins stressant que la discussion que je m'efforce de retarder. Parce que je sais que l'on va devoir parler de ce qu'il vient de se passer, mais je ne suis pas sûre d'être prête à faire face à son jugement ou à sa colère, ou pire à sa déception. Je fuies encore une fois, je me contente de fuir et c'est pas glorieux. Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Rien qui ne risque de lui plaire ou de me plaire. Rien qui ne soit censé pour lui. Il va juste me détester encore et j'en ai pas envie. J'ai essayé de lui parler par sms, j'ai vraiment essayé, mais il a refusé de me répondre, ignorant mes messages. Alors est-ce qu'au final, il veut en parler ? Peut-être que lui non plus ne veut plus en parler ? Sinon il l'aurait fait avant ? Je le retrouve dans la cuisine et cette fois je m'assoies sur la chaise, pour la première fois depuis que je lui ai annoncé le résultat je le regarde, tout en ayant peur de ce que je peux voir. D'une petite voix hésitante, je m'adresse à lui. « Tu veux parler de ce qu’il vient de se passer ? » Ne sachant pas vraiment quelle réponse de sa part serait la mieux pour moi. Je veux tourner la page, mais ça semble compliqué. Est-ce que je suis prête à entendre ce qu'il a à me dire ? Franchement, j'en sais absolument rien. Est-ce que je suis prête à me livrer à lui ? Peut-être. S'il y a quelqu'un avec qui je dois parler de tout ça, c'est avec lui en tout cas. Je le sais, mais j'ai peur. Parce que je réalise, maintenant que je suis un peu plus calme, que pour lui aussi ce sujet doit être compliqué. Que pour lui aussi, ça doit ramener des questions et des craintes que je n'étais pas en mesure de voir alors que je me laissais gagner par ma panique. « Tu as dis que le problème ce n'était pas que je n'étais pas prête mais que je ne voulais pas. » Je fais une pause, craignant de finir ma phrase, craignant d'oser lui poser la question, et craignant surtout sa réponse. 'Je ne suis pas enceinte'. Je me répète ces mots dans ma tête pour me rassurer, parce que c'est la seule chose qui compte réellement tout de suite. Et peu importe sa réponse finalement, je ne suis pas enceinte, voilà la seule chose réelle. « Tu le veux toi ? » Mon pied frappe le sol dans un rythme rapide, marque que je suis stressée par tout ça. Je ne sais pas pourquoi je lui pose cette question, je ne sais pas pourquoi je me risque à lui poser une question dont j'ai peur de la réponse. Une réponse que je connais déjà au fond de moi. Et s'il dit oui, je fais quoi ? J'ai besoin de lui, j'aime tellement cet homme, je ne veux plus vivre sans lui, mais est-ce que je suis prête à avancer à son rythme ? Je pose ma main sur ma cuisse pour calmer le tremblement de ma jambe, pourquoi tout doit être si compliqué ?


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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptyJeu 30 Jan 2020 - 11:08

Alex & Caleb
“Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be. ”
Ce matin en me réveillant j’étais bien loin d’imaginer ce qui allait se passer. Je pensais me lever, prendre mon petit-déjeuner en face d’Alex et l’embrasser une dernière fois avant de partir au travail. Comme tous les matins maintenant, c’est presque devenu comme un rituel. Ou du moins une habitude qui est très vite revenue. Mais au final il est presque neuf heures et je suis en train de me promener dans les rues de Brisbane un test de grossesse dans un sac et une cigarette entre les lèvres. Je ne fume déjà pas beaucoup – même pas tous les jours, ni même une fois par semaine, ou une fois par mois – et même si habituellement l’odeur de la cigarette dès le matin sans avoir rien avalé me dégoûte aujourd’hui j’en ai besoin pour me détendre. L’ambiance entre nous est froide et je sais que j’ai mes torts mais elle en a tout autant que moi. Au moins j’assume ma part de responsabilité et je sais que je pourrais me montrer plus compréhensif et plus présent pour elle sauf que sa réaction disproportionnée m’oblige à ouvrir les yeux sur nos différences qui pourraient nous porter préjudice pour la suite de notre relation et ça me fait affreusement mal. Parce que j’ai peur de la suite. « Tu as fumé ? » Première question qu’elle me pose alors que je viens à peine de mettre un pied dans la cuisine. « Oui. » À quoi bon lui mentir de toute façon ? Je m’en fiche. Et puis elle serait extrêmement mal placée pour me faire la morale, elle qui fume et boit tout le temps, ça serait la cerise sur le gâteau. Mon mode de vie est beaucoup plus sain que le sien, c’est un secret pour personne. Je me contente simplement de poser le sac dans lequel se trouve le test. Je lui demande de ne pas attendre pour le faire et je précise que nous allons devoir avoir une discussion juste après. Parce qu’elle ne va pas pouvoir s’en tirer comme ça et faire comme si rien ne s’était passé. La connaissant je suis presque sûr que c’est ce qu’elle avait en tête, ce qu’elle aimerait faire sauf que là, le sujet est bien trop important pour qu’on l’ignore. On est restés trop longtemps dans le déni, je savais très bien que notre vision du futur était différente mais j’ai préféré fermer les yeux là-dessus. Peut-être qu’au final je nous ai fait plus de mal que de bien parce que je suis dans la même situation qu’est Jules avec son petit-ami. Je veux des enfants elle non et je ne sais pas quoi faire. J’en viens à me poser un tas de questions. Et si le résultat est positif au final ? Et si dans deux semaines voire un mois elle n’a toujours pas ses règles ? Si le test qu’elle est en train de faire venait de lui indiquer qu’elle est bien enceinte ? Pour moi ça serait un résultat positif. Pour moi oui. Pas pour elle. Ni pour nous d’ailleurs. Et c’est bien ça le problème. Son stress est presque en train de déteindre sur moi alors que je viens de m’asseoir pour finir mon café. Le regard perdu dans le vide, j’attends j’en viens presque à avoir une boule au ventre en entendant la porte de la salle de bain s’ouvrir. « Tu avais raison, je suis désolé d’avoir paniquée. » Voilà comme ça c’est fait. C’est négatif. Elle doit avoir du mal à ne pas sauter de joie en me disant ça et moi je suis déçu alors que je savais très bien que ce test ne serait pas positif. Quand je relève les yeux elle n’est plus là. Elle vient sérieusement de se casser juste après m’avoir dit ça ? Elle fuit, encore une fois. Elle m’énerve quand elle fait ça et elle le sait très bien, on pourrait presque croire qu’elle le fait exprès. « Tu as pris mes cigarettes ? » Je soupire et me lève pour partir chercher son paquet de cigarettes dans ma veste que je lui donne tout en répondant. « C’est bien pour toi. Tu dois être contente. » C’est bien pour toi. Pas pour moi. Mais pour toi c’est bien. Tu es peut-être contente du résultat mais pas moi. Quel que soit le résultat ça n’aurait rien eu de positif pour nous de toute façon mais je pense que c’est mieux qu’il soit négatif après tout. Je n’attends pas sa réponse – de toute façon je doute fortement qu’elle veuille répondre – et je retourne dans la cuisine pour enfin commencer à manger un peu bien que pour une fois que j’ai vraiment pas faim et je me force à avaler quelque chose. Je suis déjà bien en retard pour aller au boulot et pour la première fois depuis qu’Alex et moi nous nous sommes remis ensemble j’ai hâte de quitter cet appartement et de partir travailler. Je l’entends entrer dans la cuisine mais je ne lui porte pas beaucoup d’attention. Je me contente de manger, rapidement parce que je suis vraiment en retard. « Tu veux parler de ce qu’il vient de se passer ? » Elle s’est assise en face de moi et elle vient vraiment de me demander si je voulais parler de tout ça ? J’en ai bien l’impression. Assez surpris de sa démarche, je relève les yeux vers elle et je ne sais honnêtement pas quoi lui répondre. Oui j’ai envie d’en parler et oui je pense que pour le bon fonctionnement de notre couple il serait nécessaire qu’on crève l’abcès. « Parler du fait que pour toi tomber enceinte c’est ton pire cauchemar tu veux dire ? » Alors que pour moi c’est tout l’inverse. Sauf que là je me rends compte que je suis méchant gratuitement avec elle. Elle fait un pas faire moi en faisant l’effort de venir parler et je la repousse. « Excuse-moi. Je suis désolé. » Parce que pour le coup, elle ne méritait pas cette réponse et j’en suis tout à fait conscient même si ce que je lui ai dit est plutôt vrai au fond. « Laisse-moi passer un appel et je reviens. » Je ne suis plus vraiment froid, du moins j’essaie. Je prends mon portable et me lève pour partir dans le salon et téléphoner au sous-chef de l’Interlude qui devait arriver seulement à onze heures. Je lui demande de faire l’ouverture, de réceptionner les livraisons qui sont censées arriver dans une demi-heure à ma place et en échange de ferai la fermeture à sa place ce soir. Et quelques minutes plus tard je la rejoins dans la cuisine posant mon portable sur le plan de travail pour ne pas être dérangé. « Je t’écoute. » Je reprends ma place en face d’elle et je la regarde. Maintenant mon regard cette fois, je la laisse parler. « Tu as dis que le problème ce n'était pas que je n'étais pas prête mais que je ne voulais pas. » Donc elle me le confirme. En disant ça elle confirme mes propos, non ? Elle me confirme le fait qu’elle ne veuille pas vraiment un enfant. Maintenant du moins. Mais est-ce que dans un an ou deux elle sera toujours du même avis ? C’est ça qui m’intéresse moi. Je hoche la tête, oui c’est bien ce que j’ai dit.  « Tu le veux toi ? » Sa question m’étonne un peu. Beaucoup même. Elle le sait. Du moins je pensais qu’elle le savait. Toute personne qui me connait sait que je veux des enfants. Alors oui, sa question est étonnante. « Tu connais déjà la réponse, Alex. » Je fais une pause quelques secondes, mes yeux glissent sur sa jambe qui tremble, bouge, nerveusement sûrement et je relève les yeux vers elle pour continuer. « Je veux des enfants tu le sais ça n’a jamais été un secret et j’ai jamais essayé de te le cacher. Pas forcément maintenant ou dans les mois à venir mais oui, j’en veux. » Cette conversation est dure. Beaucoup trop dure et j’ai tellement peur de ce qui pourrait se passer après, parce qu’elle me dit sans cesse avoir besoin de moi mais je ne suis pas sûr qu’elle réalise à quel point moi aussi j’ai besoin d’elle et je ne veux pas la perdre. Je ne peux pas. « Et pour répondre à ce que tu m’as dit par messages tout à l’heure, avoir un autre enfant ça veut pas dire que tu le remplacerais ou que tu l’oublierais. » À croire que le prénom de Nathan réellement tabou entre nous. Mais je ne veux pas qu’elle pense que j’ai ignoré ses messages parce que ce n’est pas vraiment le cas. J’estime juste que ce genre de conversation ne doit pas se faire par portable.
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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptyVen 31 Jan 2020 - 3:36



Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be

Je pensais qu'il suffirait que je vois l'inscription « pas enceinte » pour me sentir soulagée, totalement soulagée. Mais je me trompais. Et si je ne panique plus, pour autant, rien ne me semble simple. Ni l'idée de me confronter à Caleb, ni la discussion à venir qui semble inévitable. J'essaye de me concentrer sur l'essentiel, à savoir que je ne suis pas enceinte, le reste je peux le gérer non ? J'essaye de m'en convaincre, parce qu'il le faut. Je ne peux pas fuir, je ne peux pas ignorer volontairement l'évidence. Et l'évidence c'est que ce sujet a mit un froid entre nous. Je me concentre sur mes cigarettes, partant à leurs recherches, aidée de Caleb qui me les avait prises. Je ne cherche pas à comprendre pourquoi il avait emmené mes cigarettes avec lui, il me les donne et ça pourrait être une bonne chose, sauf qu'il accompagne ce geste par une remarque cinglante. « C’est bien pour toi. Tu dois être contente. » Et il retourne dans la cuisine, l'air de rien. Pas de 'c'est bien pour nous'. Ou juste 'c'est mieux ainsi'. Juste un 'c'est bien pour toi.' Et oui c'est bien pour moi, je ne vais pas le nier. Et, oui je suis contente, de ne pas être enceinte d'un enfant non désiré, non voulu, non programmé. Et pourquoi j'ai l'impression que je dois m'excuser d'être soulagée ? Mais on a jamais parlé d'avoir un bébé et vu notre parcourt, j'ai le droit d'avoir mes doutes non ? Pourquoi alors, il arrive à presque me faire culpabiliser d'être soulagée ? Pourquoi, il ne veut pas juste comprendre que je ne veux pas qu'on me force à revivre cette expérience ? Pourquoi, il ne peut pas réaliser que pour moi être enceinte, n'est pas la plus belle chose du monde ? Pourquoi il ne peut pas voir que j'ai passé ma vie à essayer d'oublier cette partie de ma vie et que maintenant que je suis enfin un peu sereine, j'ai peur de tout gâcher ? Il m'énerve. Parce qu'en une phrase, il vient de me faire culpabiliser de ressentir ce que je ressens. Il vient de me montrer que si je ne suis pas enceinte, et si c'est bien pour moi, ça ne semble pas l'être pour lui et je crois que cette idée suffit à me faire peur à nouveau. J'allume ma cigarette, et si habituellement je me contente du balcon pour fumer, cette fois, je le fais dans la cuisine avec lui. Il vient de fumer, il va pas me reprocher d'en faire de même et de le déranger avec l'odeur. Je m'assois face à lui, le regardant manger. Il ne me regarde pas, il ne me calcule pas, et cette distance qu'il met encore entre nous, me tends et m'inquiète. Je ne veux pas le voir partir, je lui ai dis par message, il a ignoré mes mots, mais ils étaient sincères. J'ai peur de le voir s'éloigner de moi, tout le temps, et là c'est ce qu'il fait. Et ça fait mal, vraiment mal. Alors, aussi dur que ce soit, je lui demande s'il veut parler parce que je sais que c'est primordial. Je pourrais le laisser partir au boulot et attendre le soir en espérant que toute cette histoire soit oubliée, mais je sais que je ne pourrais pas oublier cette froideur qu'il a eu envers moi. Parce que c'est tellement pas lui que ça prouve que tout ça ce n'est pas anodin. Je ne veux pas le laisser partir et le laisser ruminer tout ça dans son coin, parce que je ne veux pas qu'il pense que je ne pense pas à lui, que je ne m'inquiète pas de ce qu'il ressent. Et j'essaye de lui prouver en prenant le risque de lui proposer une discussion, chose qui n'est clairement pas naturelle chez moi, qui suis bien plus une adepte de la fuite et du déni. Deux choses qui résument ma vie. « Parler du fait que pour toi tomber enceinte c’est ton pire cauchemar tu veux dire ? » C'est méchant, c'est gratuit et c'est tellement pas lui. Je passe une main dans mes cheveux tout en soufflant légèrement. « Caleb, s'il te plaît arrête ça. » Je me retiens de me lever et de partir, je ne veux pas avoir cette discussion, j'en ai sincèrement pas envie parce que j'ai peur de ce que je peux dire ou faire, mais je n'y arriverais pas s'il continue à se montrer aussi distant et blessant gratuitement. Il finit par s'excuser avant de partir téléphoner et je n'ai pas à écouter sa conversation pour savoir qu'il appelle le restaurant. Dans tout ça, notre matinée a prit des allures bien différentes et il est en train de s'organiser pour se libérer du temps afin que l'on ait une conversation que l'on avait sûrement pas prévu d'avoir, du moins pas moi en tout cas. Pas maintenant. Sauf que c'est le moment. « Je t’écoute. » Il s'installe devant moi, il n'est pas aussi rassurant qu'habituellement, mais il n'est plus aussi froid. Il me regarde déjà et cette différence est importante. Je n'aurais pas supporté qu'il évite mon regard ou qu'il évite de me regarder. C'est pourtant une pratique courant pour moi, mais pas pour lui et je ne veux pas qu'il ait du mal à me regarder ou qu'il ait honte, ou qu'il soit déçu lorsqu'il pose ses yeux sur moi. Cette nouvelle considération, me donne la force, et m'oblige aussi, à parler. Parce que c'est moi qui lui ait proposé cette discussion. Il m'écoute et je dois m'exprimer alors je le fais. Ne sachant pas trop comment commencer tant je crois qu'il y a des choses à dire. Alors je commence par quelque chose de simple finalement, quelque chose dont je connais déjà la réponse au fond de moi, mais que j'ai besoin d'entendre de sa bouche. Il croit que je ne veux pas d'enfant. Mais lui dans tout ça ? Est-ce qu'il en veut des enfants ? Genre avec moi ? « Tu connais déjà la réponse, Alex. » Oui je connais la réponse, je la connaissais déjà il y a neuf ans. Mais j'ai besoin de l'entendre même si ça me fait terriblement peur. « Je veux des enfants tu le sais ça n’a jamais été un secret et j’ai jamais essayé de te le cacher. Pas forcément maintenant ou dans les mois à venir mais oui, j’en veux. » Voilà les mots sont posés. Je les voulais mais je ne sais pas quoi en faire. Il veut des enfants et même après ce que je lui ai fais, il en veut toujours. Ça ne semble pas être un frein pour lui, ni même un sujet compliqué à envisager. Il veut des enfants, et je ne sais pas comment je dois faire pour gérer cette vérité. Il veut des enfants et moi, j'ai peur d'avoir des enfants. La discussion que je redoutais, est semble t-il en train d'avoir lieu et je ne sais pas comment réagir à cette révélation, qui n'en est même pas une, parce que je le savais au fond de moi. « Quand j'ai appris que j'étais enceinte, c'est toute ma vie qui s'est écroulée. Je sais que c'est ma faute et que je suis la seule à blâmer, je le sais et je ne cherche pas à minimiser ma responsabilité, mais j'ai perdu pied vraiment. Et j'ai tout perdu. Je me suis perdue aussi. Alors, tout a l'heure j'ai paniqué, vraiment paniqué parce que tout ça, c'est trop. » Il me dit qu'il veut des enfants et moi je lui réponds qu'une grossesse c'est trop. Nous voilà bien avancé. Je m'allume une nouvelle cigarette, à peine quelques minutes après la fin de la première. Mais j'en ai besoin. Parce que même si je ne réponds pas du tout au sujet abordé, je me livre sur un sujet aussi compliqué et c'est quelque chose que j'ai toujours du mal à faire.  

« Et pour répondre à ce que tu m’as dit par messages tout à l’heure, avoir un autre enfant ça veut pas dire que tu le remplacerais ou que tu l’oublierais. » Il reprends mes mots, ceux que je lui ai écris alors que j'avais peur qu'il s'éloigne de moi, qu'il me laisse. Il a lu mes messages et il ne les a pas juste ignoré, sauf que ça me semblait bien plus simple à évoquer par message, là ou lui semble préférer la voix orale, le face à face. 'Avoir un autre enfant' c'est ce qu'il dit. Ce sont ses mots. Et il parle d'autre enfant, un autre, c'est bien ce que je disais. Un autre, c'est pas Nathan. Un autre bébé, un substitut à Nathan. Pas lui, mais un autre. Et je ne sais pas si je suis prête à ça. Sentir un autre bébé bouger en moi et associer cela à un autre que Nathan. Entendre le battement de son cœur, un autre battement de cœur, pas celui de Nathan. Vivre un autre accouchement et oublier la douleur et la déchirure que fut le premier. J'ai passé ma vie à essayer d'oublier ce que j'ai fais, mais je n'ai jamais réussi à le faire finalement. Et désormais ma crainte, c'est de le remplacer. Remplacer mes souvenirs par d'autres. Plus joyeux. Et finir par oublier que ma grossesse a été affreuse, oublier que j'ai été affreuse. Et devenir une mère pour un autre que Nathan. Je dois lui expliquer, je dois tenter de donner un semblant de sens à des trucs insensés, parce qu'il a le droit de comprendre. Le droit de savoir ce que je sous-entendais dans mon message. Et même si c'est dur, réellement dur, je dois faire cet effort, pour lui, pour nous. Je dois arrêter de garder tout ça pour moi. Et au moment ou je m'apprête à lui parler, je ne sais pas encore à quel point je m'apprête à lui dévoiler des choses que j'ai enfuies en moi depuis si longtemps. « Je l'ai abandonné sans même le regarder, jusqu'à ce que je trouve la photo dans un carton, je ne savais pas à quoi il ressemblait et la seule chose que j'avais, c'était mes souvenirs de l'accouchement et de la grossesse pour me rappeler son existence. C'était horrible, et j'ai tout essayé pour oublier, pendant longtemps, parce que c'était trop dur à gérer, mais les souvenirs douloureux sont restés pour me rappeler ce que j'avais fais, pour me rappeler que j'avais laissé un nouveau-né seul. Et c'était bien comme ça, je pense que c'était un moyen de me faire payer mes erreurs et de ne jamais l'oublier. Je n'ai de lui que mes souvenirs, et j'ai pas envie de les remplacer. J'ai pas le droit de faire ça. » Je n'en ai pas envie et je n'en ai pas le droit. Être heureuse alors que je ne sais même pas ce qu'il est advenu de cet enfant ? Désirer un nouveau bébé alors que je n'ai pas été capable de protéger Nathan ? C'est injuste pour lui et pour cet enfant hypothétique. « J'ai pas été capable de l'aimer, de le protéger. J'ai peur de ne jamais être à la hauteur d'une telle responsabilité. Comment tu peux penser que je puisse faire ça ? » Être mère ? Après ce que j'ai fais à Nathan. Ce que je nous ai fais, à Caleb et à moi. Comment il peut penser que tout cela puisse être une idée ? Il veut des enfants, mais le plus insensé c'est qu'il en veuille avec moi. Il ne peut pas penser que je puisse être à la hauteur ? C'est impossible non ? J'ai peur d'être enceinte, j'ai peur d'avoir un autre enfant, j'ai peur de ne jamais pouvoir l'aimer, j'ai peur de ne voir en lui que le reflet de ma culpabilité d'avoir abandonné Nathan, j'ai peur d'être une mère horrible pour un deuxième enfant. J'ai peur de tout gâcher encore. J'ai peur de tellement de chose que ça me pétrifie. Et alors que je lui parle à cœur ouvert, je réalise certaine chose que je refusais peut-être de voir. Parce que je n'en parle à personne, je retiens en moi toutes ces choses, je garde en moi tout ça comme un moyen de m’auto-flageler. Et ça a longtemps fonctionné, puisque je me suis retrouvée au plus bas, puisque j'ai enchaîné les erreurs et les addictions en tout genre pour compenser ou me faire payer. J'ai toujours fonctionné comme ça depuis huit ans, enfuir en moi les choses, refuser de tourner la page, refuser de me pardonner, refuser d'avancer mais Caleb veut avancer. Et il veut le faire avec moi. C'est terrifiant. Mais peut-être pas aussi terrifiant que l'idée de vivre sans lui ? Je ne sais même pas pourquoi je pense à ça. Je suis dans une telle position de vulnérabilité alors que je lui dévoile tout ça, que je me met à craindre qu'il puisse me haïr, comme moi je peux me détester par moment. Mais je ne me tais pas, malgré la difficulté que c'est pour moi de parler, tout en tentant de retenir les sanglots. « Si j'accepte d'aller de l'avant, j'ai l'impression de l'abandonner une nouvelle fois. Tu comprends ? » Et finalement, je crois que je suis en train de réaliser qu'être enceinte n'est pas mon pire cauchemar comme il me l'a dit de façon sèche. Mon pire cauchemar c'est d'accepter ce que j'ai fais, accepter que ce choix fait partie de moi, accepter que Nathan ne fera jamais partie de ma vie, et accepter de vivre sans lui. Tourner la page. Me pardonner. Accepter de recommencer à vivre sans cette culpabilité qui fait partie de moi depuis le moment ou je l'ai sorti de ma vie. Accepter d'être heureuse malgré tout. « Je suis désolée. » Oh que oui je suis désolée. Je pleure désormais alors que je me suis ouverte à lui avec une sincérité pure, comme je ne l'avais jamais fais auparavant. Lui dévoilant certaines de mes peurs dont je n'avais peut-être même pas réellement conscience jusqu'à ce jour. Et là ou je suis sincère c'est aussi quand je lui dis que je suis désolée. Je suis tellement désolée de lui infliger tout ça alors que pour lui les choses doivent être tellement dures. Qu'il n'a jamais eu son mot à dire, qu'il n'a jamais vu son fils, qu'il ne l'a jamais senti bouger. Qu'il n'a rien de lui, pas même un souvenir. Je voudrais pouvoir lui redonner tout ça, la chance de le voir ou de lui dire au-revoir au moins. Mais ça aussi je dois accepté que ce n'est pas possible et laisser les regrets dans le passé. Mais j'ai tout gâché, et après nous avoir séparé une fois, j'ai peur que mes craintes ne viennent encore nous séparer.  


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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptyVen 31 Jan 2020 - 12:44

Alex & Caleb
“Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be. ”
Je ne pensais pas avoir cette conversation aujourd’hui. Ni demain ni dans les jours à venir mais pourtant il est temps qu’on ouvre les yeux et qu’on parle de tout ça, de l’avenir de la possibilité pour nous de fonder une famille tous les deux. Parce qu’elle vient de nous faire une vraie crise de panique pensant être tombée enceinte. C’est révélateur de ses pensées à ce sujet et j’ai envie de me dire qu’elle n’est juste pas prête à être maman, ce que je pourrais comprendre. Parce que moi oui, je veux des enfants et je sais que je suis prêt à endosser le rôle de père mais je peux tout à fait comprendre qu’elle ait besoin d’encore quelques mois voire quelques petites années pour se sentir prête à son tour. Je pourrai attendre. C’est avec elle que je veux tout ça. Fonder une famille alors s’il faut que j’attende un ou deux ans pour ça je le ferai. Sauf que je sens que c’est plus que ça. Son problème est bien plus compliqué. Elle n’est pas juste pas prête et je commence à avoir peur de l’entendre parler. Elle le sait que je veux des enfants et c’est même une des raisons pour laquelle elle ne m’a rien dit quand elle est tombée enceinte de Nathan. Elle savait que je ne serais pas d’accord pour le laisser à l’adoption c’est elle-même qui me l’a dit. Alors pourquoi maintenant elle me demande si je veux des enfants ? Je lui réponds quand même bien qu’elle connaisse déjà la réponse. Et elle fume comme ça, dans la cuisine. Elle sait que je déteste quand elle fume à l’intérieur, je me retiens une réflexion parce que je ne pense pas que ce soit le moment et je me contente de me lever pour ouvrir la fenêtre de la cuisine pour éviter que l’odeur du tabac froid ne s’imprègne trop. « Quand j'ai appris que j'étais enceinte, c'est toute ma vie qui s'est écroulée. Je sais que c'est ma faute et que je suis la seule à blâmer, je le sais et je ne cherche pas à minimiser ma responsabilité, mais j'ai perdu pied vraiment. Et j'ai tout perdu. Je me suis perdue aussi. Alors, tout a l'heure j'ai paniqué, vraiment paniqué parce que tout ça, c'est trop. » Elle n’a pas tout perdu, elle a décidé de tout abandonner et de tout laisser derrière elle. C’était son choix et je pense qu’il serait grand temps qu’elle l’assume et qu’elle ne se positionne plus en victime. C’est elle qui a décidé de m’abandonner, c’est elle qui a décidé de quitter Brisbane après l’accouchement, c’est elle qui a décidé de me laisser sans nouvelles pendant huit ans. Elle et elle seule. Mais surtout elle me dit qu’une grossesse c’est trop. D’accord. Je crois que j’ai ma réponse. Donc c’est ça ? On est dans une relation sans issue qui n’a aucun avenir ? Pas d’enfants, pas de mariage rien de tout ça ? Ce n’est pas ce que je veux, moi. Je ne lui réponds pas. Je ne sais pas ce que je suis censé lui dire de toute façon. Je la laisse s’exprimer, je l’écoute avec désespoir sans savoir comment je dois réagir à tout ça. Elle continue, elle parle, elle se livre à moi à propos de ce sujet qu’elle a gardé sous silence pendant de bien trop longues années. Ne pas l’avoir regardé après l’accouchement ça se comprend. Elle savait qu’elle ne voulait pas le garder et si elle avait posé son regard sur lui ça aurait été encore plus difficile. Je la laisse s’exprimer sans rien dire mais l’entendre parler de tout ça et se plaindre c’est vraiment très compliqué pour moi. Parce que certes je lui ai pardonné, mais la rancœur est tout de même présente. Certes, ce qu’elle a vécu n’a pas dû être facile mais si elle a fait ça toute seule c’est par choix et pas par défaut. J’aurais pu être là avec elle mais elle a décidé de m’évincer de sa vie. C’est elle qui l’a voulu. C’est de sa faute. « Au moins t’as des souvenirs de lui, toi. » Je lui rappelle, parce que moi je n’ai rien. Le vide total. Lui dire ça n’est peut-être pas très sympa de ma part mais en même temps elle se plaint des souvenirs qu’elle a de Nathan alors que moi si je n’en ai aucun et c’est de sa faute. Encore une fois. Je souffle doucement et relève les yeux vers elle. « Je te comprends pas Alex. Tu m’as déjà dit que tu étais sûre d’avoir pris la bonne décision pour lui mais là en t’écoutant parler on dirait que tu le regrettes. » Son discours donne l’impression qu’elle regrette de l’avoir laissé à l’adoption et tout ce qu’elle me dit aujourd’hui est en totale contradiction avec ce qu’elle a pu me dire précédemment. Alors pour le coup, non je ne la comprends pas. Je comprends que ça n’a pas dû être facile, mais elle semble vraiment regretter son choix et je ne suis même pas sûr qu’elle s’en rende compte. « J'ai pas été capable de l'aimer, de le protéger. J'ai peur de ne jamais être à la hauteur d'une telle responsabilité. Comment tu peux penser que je puisse faire ça ? » Honnêtement ? Je ne sais pas. Je le sens, c’est tout. Ça ne s’explique pas. « Je pense qu’avec un peu de travail sur toi-même tu pourrai être une très bonne mère. » Avec un peu de travail sur elle-même, il suffit qu’elle parvienne à se pardonner ses actes passés. Parce qu’elle a merdé, elle le sait mais il faut qu’elle se pardonne et qu’elle accepte d’aller de l’avant. Elle a besoin de l’aide d’un professionnel pour aller de l’avant, accepter et se pardonner. « Si j'accepte d'aller de l'avant, j'ai l'impression de l'abandonner une nouvelle fois. Tu comprends ? » Le son de sa voix me brise le cœur mais je ne sais pas quoi faire pour la réconforter parce que je ne suis pas sûr que cette conversation soit positive pour nous. Je fixe un point imaginaire sur la table n’osant pas relever les yeux vers elle. Mais oui sur ce point-là je la comprends et certainement bien plus qu’elle ne peut l’imaginer. J’ai pensé de cette manière bien trop longtemps après la mort de LV. Pour moi avancer ça voulait dire l’oublier, l’abandonner, la remplacer et tout le monde avait beau me dire que ce n’était pas le cas je n’arrivais pas à voir les choses autrement. Elle a besoin de faire le deuil de cet enfant qu’elle a abandonné c’est la seule certitude que j’ai pour le moment. Je ne lui réponds pas, je ne sais pas quoi lui dire de toute façon, cette conversation me déplait fortement et elle est bien trop prématurée à mon goût. « Je suis désolée. » Je ferme les yeux. Elle est désolée ? Désolée de quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Je l’entends pleurer j’ai envie de la prendre dans mes bras mais en même temps en me disant tout ça elle est en train de me dire qu’elle refuser d’avancer et d’avoir un autre enfant. Maintenant ? Ou pour toujours ? Elle vient de me confirmer que nous ne sommes donc pas compatibles c’est ça ? Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas quoi dire alors je reste muet incapable de prendre la parole. Mais je sais qu’il va bien falloir que je prenne la parole. Les coudes posés sur la table les mains dans les cheveux, je réfléchis ou bien, j’essaie surtout de me donner le courage d’ouvrir la bouche. Et c’est ce que je me décide enfin à faire. J’ouvre les yeux et je cale mon dos contre le dossier de la chaise. « Qu’est-ce que ça veut dire tout ça ? Pour nous ? » Parce qu’elle refuse d’aller de l’avant donc elle ne voudra jamais tomber à nouveau enceinte ? C’est ce que j’ai compris. Et c’est pas bon. Pas bon du tout. « Il faut que tu te fasses aider par un professionnel pour t’aider avec ta culpabilité, sinon tu continueras toujours à vivre dans le passé. » C’était le cas pour moi. Et je refuse de jouer les psy pour elle, l’entendre se plaindre de cette première grossesse c’est beaucoup trop pour moi. « Je ne peux pas abandonner mon envie d’avoir des enfants. Mais je ne peux pas te laisser non plus. » J’ai du mal à la regarder en lui disant tout ça. Ça rend les choses bien trop réelles et bien trop douloureuses. Je ne lui pose pas un ultimatum. Je ne lui dis pas que si elle refuse d’avoir un enfant avec moi je la quitterais mais je lui explique simplement le fond de ma pensée. C’est pour ça que je lui suggère de se faire aider, parce que sinon je ne peux rien faire pour elle.
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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptyVen 31 Jan 2020 - 21:35



Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be

Jamais je ne me suis autant ouverte sur ce sujet, jamais je n'ai laissé les mots exprimer mes sentiments avec autant de sincérité. Je crois même que pour la première fois, je ne lui mens pas mais surtout je ne me mens pas non plus. Je ne sais pas pourquoi je lui dis tout ça, ni même pourquoi j'ai attendu aussi longtemps pour en parler, mais je le fais là aujourd'hui, alors qu'il vient de me dire, de façon clair qu'il voulait des enfants. Avec moi. Sauf que moi, j'ai peur d'avoir un autre enfant. J'ai peur d'être enceinte. J'ai peur d'être dépassée et surtout que je commence à accepter d'avouer que j'ai peur de l'oublier. Cet enfant que j'ai laissé il y a huit ans aux mains du  personnel soignant. Cet enfant que j'ai pourtant essayé d'oublier, par tout les moyens. Je me rends compte que j'aurais pu tout faire, je n'aurais pas pu l'oublier puisque j'en ai pas envie. Les souvenirs sont douloureux physiquement et émotionnellement. Ils me renvoient le pire de moi même, mais c'est tout ce que j'ai et j'essaye de lui expliquer, avec mes mots, avec mes doutes et mes maladresses. J'essaye de lui faire comprendre mais sa réponse me fait serrer les dents, fermer les yeux et comprendre que je n'ai pas le droit de me plaindre. « Au moins t’as des souvenirs de lui, toi. » Il a raison, il a totalement raison sauf qu'il n'a pas de souvenirs certes, mais il n'a pas non plus la culpabilité que je ressens encore et encore. Toujours. Il n'a pas a porté le poids de ce choix, celui d'abandonner son bébé. C'est mes erreurs, et j'en ai payé le prix, je n'ai pas le droit de me plaindre, mais je pensais qu'il pourrait essayer de me comprendre quand même, sauf que visiblement lui, il m'en veut, encore. Il m'en veut et je sens sa rancœur. Et ça me fait mal. Je sais qu'il a raison, mais en parlant de souvenirs de Nathan, je ne parle pas de souvenirs joyeux. Sa remarque me touche peut-être un peu trop et je ne retiens pas mes mots. « Tu veux des souvenirs Caleb ? Tu veux mes souvenirs ? Tu veux que je te parle de la douleur que j'ai ressenti lorsque j'ai accouché ? Quand j'ai refusé la péridurale juste pour avoir mal et pour me punir ? Parce que c'est ce souvenir que j'ai de Nathan. Tu veux toutes les nuits ou j'ai été réveillée par ses pleurs dans mes cauchemars ? Tu veux les souvenirs de toutes les choses mécaniques qui se mettent en place dans mon corps parce que je viens d'accoucher, sauf qu'il n'y a pas de bébé et rien pour soulager cette douleur. Parce que c'est aussi ce genre de souvenirs que j'ai de lui. C'est d'ailleurs les seuls souvenirs que j'ai de lui. Ma grossesse et l'accouchement, tu les veux ? Je te les donne si tu prends aussi la douleur qui va avec. La culpabilité et la honte. » Il veut des souvenirs de lui, je lui ai donné ce que j'avais, ce que je pouvais lui partager. Sa photo et son bracelet de naissance. Je lui ai donné accès à cette lettre, je lui ai proposé de voir mon dossier médical sur ma grossesse, je lui ai donné une partie de mes souvenirs en le protégeant des autres. Mais il veut des souvenirs et je m'emporte, sans me rendre compte que je suis injuste avec lui. « Je suis désolée, j'aurais pas du dire ça. C'est injuste. » Mais, je pensais qu'il serait en mesure de m'écouter, mais visiblement, il m'en veut encore trop pour ça. Je ne le blâme pas, je m'en veux aussi. Mais je pensais qu'il pourrait comprendre que même si ce sont mes erreurs, elles restent ancrées en moi et que je n'ai pas encore tourné la page. J'aimerais l'avoir fait, j'aimerais pouvoir être sereine avec mon choix, avec ma vie, avec ce que j'ai fais et ce que je suis devenue. Mais j'ai enfouie bien trop de chose et je commence seulement à les accepter. Je commence à lâcher prise, c'est douloureux, mais je me livre à lui. « Je te comprends pas Alex. Tu m’as déjà dit que tu étais sûre d’avoir pris la bonne décision pour lui mais là en t’écoutant parler on dirait que tu le regrettes. »  Il a raison, encore une fois. Et il me comprends pas, encore une fois aussi. Mais qui peut me comprendre quand j'ai du mal à me comprendre moi même ? Je crois que je commence à accepter que peut-être je regrette cette décision. Parce que depuis mon retour à Brisbane, il est devenu plus qu'un souvenir, son nom a été prononcé à plusieurs reprises. Nathan n'est plus uniquement un secret que je garde en moi, il est réel, ce petit garçon est réel. J'ai vu sa photo, j'ai vu son visage, j'ai parlé de lui. Je pense à lui aussi parfois, laissant mon regard être happé par des petits garçons aux cheveux bouclés. Cette ville est celle ou il est né, je suis avec l'homme qui aurait du être son père. Alors, peut-être que je me laisse avoir, peut-être que je commence à accepter certaines choses et peut-être que j'accepte d'avouer que j'ai échoué, sur toute la ligne. Pour moi, pour nous mais aussi pour lui ? « Oui je regrette, je regrette tout Caleb mais l'avouer n'aurait rien changé non ? Te dire ça ne t'aurait pas aidé et ne m'aurait pas aidé non plus. Parce que j'avais besoin de me convaincre que c'était la bonne décision, de me convaincre qu'il n'y avait rien d'autre à faire, mais j'en sais rien finalement. J'en sais rien et j'avais besoin de me raccrocher à ça pour donner un sens à cette douleur. Je devais y croire mais au fond, j'en sais absolument rien et le pire c'est que je ne veux pas savoir, parce que j'ai trop peur de réaliser que peut-être j'ai gâché sa vie. » Je n'aurais pas pu être une mère pour lui, je le sais, au fond de moi ce n'est pas ça que je remets en cause, mais pourtant, je regrette parce que je ne sais pas si ma décision a été bénéfique pour lui ou pas. Je ne sais pas ce qu'il est devenu, comment il va, s'il a des parents qui prennent soin de lui. Je ne sais rien de cet enfant, et je ne saurais peut-être jamais si j'ai pris la bonne décision pour lui. Et je sais que je ne veux rien savoir, mais pourtant ne pas savoir me pèse. Et j'en ai marre. Marre de vivre avec cette douleur, marre de vivre avec cette culpabilité, marre de devoir gérer tout un tas d'émotions contradictoires. Marre de devoir me justifier auprès des autres, de devoir expliquer mes choix, de devoir demander pardon, alors que je n'arrive même pas à me comprendre et à me pardonner moi même. Je me cherche des excuses, je cherche les explications qui seront les plus à même d'être comprises et acceptées, mais je me mens à moi même autant que je mens aux autres. Mais j'ai fais ça pendant huit ans. Sans grande réussite, mais c'est difficile de se laisser aller, de laisser les mots s'échapper et de dévoiler ce que j'ai longtemps rejeté. Parce que ça m'oblige à faire face à la vérité, à faire face à moi-même et au fond de moi, je sais que je ne suis pas une bonne personne, mais quand mes actes me donnent raison, ça m'oblige à accepter cette vérité et je n'en ai pas envie. J'ai la conviction de ne pas pouvoir être cette personne qu'il veut, de ne pas pouvoir être à la hauteur de ce qu'il attends de moi, de ne pas pouvoir le faire et je lui demande comment lui peut penser que je puisse réussir ? Comment lui qui visiblement m'en veut encore, peut penser malgré tout que je sois la femme avec laquelle il veut avoir des enfants. « Je pense qu’avec un peu de travail sur toi-même tu pourrai être une très bonne mère. » Une bonne mère ? Une mère tout court serait déjà formidable mais je ne relève pas cette partie là de sa réponse. La seule chose que je constate c'est qu'il est en train de me dire que je dois 'travailler sur moi-même'. J'ai souvent entendu ce terme lors des réunions pour les accros en tout genre, une autre façon de dire 'va te faire soigner', ou juste 'va consulter'. Mais pour faire ce travail sur soi-même, il faut le vouloir, il faut en avoir envie et j'ai peur d'aller de l'avant, de me libérer de toute cette culpabilité et d'abandonner une seconde fois Nathan en faisant ça. J'ai besoin d'avancer, mais j'ai pas envie de le laisser sur le bord de la route dans le processus, j'ai pas envie de le laisser derrière moi une seconde fois. Et pourtant il le faut, je le sais. Parce que je peux plus continuer comme ça. Je commence à réaliser tout ça, alors que je lui parle à lui. Alors que je l'accable de mes regrets et de mes erreurs, alors qu'il doit souffrir d'entendre tout ça. Lui qui n'a jamais rien demandé et qui se retrouve à devoir gérer mes erreurs, des erreurs qui lui ont fait atrocement mal aussi. Et je m'excuse, encore une fois, je lui dis que je suis désolée. Parce que je ne sais faire que ça. Être désolée. Et c'est un silence qui s'installe entre nous, un silence juste terni par quelques reniflements. Il ne dit rien. Il ne me regarde même pas et je ferme les yeux. Je ferme les yeux espérant oublier toute cette histoire, espérant me réveiller et réaliser que tout cela n'était qu'un cauchemar, encore un. Parce que je le sens qui s'éloigne, et c'est définitivement un cauchemar. Peut-être le pire. Ça ne peut pas être vrai. « Qu’est-ce que ça veut dire tout ça ? Pour nous ? »  Il parle, il n'est pas parti. Il parle d'un 'nous' encore et si je ne sais pas quoi répondre à cette question, je garde l'espoir quand il utilise le 'nous'. « Il faut que tu te fasses aider par un professionnel pour t’aider avec ta culpabilité, sinon tu continueras toujours à vivre dans le passé. » Il le redit et cette fois avec des mots clairs. Il veut que je consulte un professionnel pour m'aider avec ma culpabilité. Il veut que j'arrête de vivre dans le passé, mais sachant qu'il a encore de la rancœur envers moi, à cause de ce passé c'est assez ironique finalement. Je ne dis rien, je ne lui fais pas de remarques sur la rancœur qu'il exprime à mon égard, elle est légitime même si elle fait mal. Je me concentre sur le fait qu'il veut que je me fasse aider. Qu'il veut que j'arrête de vivre dans le passé. « J'ai le droit de vouloir avancer ? J'ai le droit de le laisser dans le passé sans que je me sente coupable de le faire ? Tu es d'accord avec ça ? » Je ne sais même pas pourquoi je lui pose cette question, mais j'ai besoin de sa réponse. J'ai besoin de savoir s'il m'autorise à laisser Nathan derrière nous, une nouvelle fois. J'ai besoin de son avis, parce qu'aucune thérapie ne pourra avoir autant d'impact sur moi que son avis à lui. C'est notre enfant dont je parle, et on a chacun nos blessures à gérer et j'oublie parfois qu'il en a aussi. « Tu accepterais de m'accompagner ? » Est-ce que j'ai envie de voir un thérapeute ? Non. Est-ce que j'en ai besoin. Sans aucun doute, sauf que j'ai déjà essayé, j'ai déjà fais ça mais j'étais pas prête à me pardonner. Je ne voulais pas aller mieux. Aujourd'hui c'est différent, j'ai peur, j'ai terriblement peur, mais je ne veux plus vivre comme ça. Je veux retrouver cette sensation de bien-être que j'avais avec lui en Nouvelle-Zélande. Ces journées légères et joyeuses, je veux revoir l'amour dans ses yeux, je veux nos moments à deux. Je veux sourire, je veux rire, je veux l'embrasser, je veux qu'il m'aime et me regarde comme si j'étais la seule qui comptait. Je ne peux plus continuer comme ça, je ne peux plus me détruire et le détruire. Je ne peux plus rester dans cet état et nous pousser toujours à nous faire du mal à cause de mes conneries. Je n'en peux plus, j'ai plus d'énergie et aujourd'hui alors que j'ai besoin de lui plus que jamais, j'ai réussi à l'éloigner de moi. « Je ne peux pas abandonner mon envie d’avoir des enfants. Mais je ne peux pas te laisser non plus. » Et à cet instant précis, c'est tout ce que je demande. Qu'il ne me laisse pas. Jamais. « Je ne te demandes pas de renoncer à tes rêves. » Phrase maladroite, et je me rends compte au moment ou je la prononce mais je me laisse pas arrêter pour autant. « J'ai tellement besoin de toi. Je crois que tu ne sais pas à quel point tu es primordial pour moi. Il y a un an, j'étais complètement paumée, je ne croyais plus en rien, j'étais vide et je pensais finir comme ma mère. Tu as vu ou j'étais y'a six mois Caleb, tu as vu celle que je suis sans toi. Je t'aime, je t'aime tellement, mais tu es le seul à croire que je sois assez forte pour avancer et le pire c'est que j'y crois quand tu me le dis. Mais ne m'en veux pas d'avoir peur. Et s'il te plaît, regarde moi, je ne peux plus gérer ça sans ton regard. Je ne sais pas ou tout ça nous mène, mais merde Caleb, je t'aime et j'ai besoin que tu me dises que ça te suffit pour le moment. » Je suis terrifiée à l'idée de le voir partir, de le voir renoncer devant l'ampleur de mes problèmes. Je suis terrifiée à l'idée de ne plus lui suffire, et je craque parce qu'il y a beaucoup trop de choses qui se bousculent en moi. Mes émotions, mes peurs, les souvenirs, le passé, le présent, le futur, ses envies, les miennes. Je pense que je suis émotionnellement sur le point de craquer et j'en ai besoin. De lui, mais aussi de l'alcool. J'en ai besoin parce qu'il faut que je calme ce tremblement qui fait son apparition, sans doute à cause du stress, ou du manque ou de ma tension qui doit être un peu trop haute. Et je me lève, luttant contre mon envie de me blottir dans ses bras. Je me lève et je me dirige vers les bouteilles d'alcool.

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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptySam 1 Fév 2020 - 12:25

Alex & Caleb
“Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be. ”
Elle me balance toutes ces horreurs gratuitement et je suis clairement à deux doigts de me lever et de partir pour la laisser en plan. On dirait qu’elle s’acharne sur moi en me balançant tous ces souvenirs qui ont été douloureux pour elle comme si tout ça c’était ma faute. Comme si c’est moi qui l’avais obligé à accoucher seule, sans péridurale, comme si j’étais celui qui l’avais forcé à abandonner Nathan. Elle est injuste et là, c’est juste de la méchanceté gratuite de sa part. Là, maintenant, tout de suite je la déteste. Vraiment. Je prends sur moi non seulement pour ne pas partir mais aussi pour me pas répliquer. Elle ose me dire que tout ça sont les seuls souvenirs qu’elle a de lui. Et quand elle le sentait bouger ? La première fois qu’elle a entendu son cœur battre ? Ses échographies ? Elle sait pertinemment que je lui parlais de ce genre de souvenirs, mais elle a décidé de se montrer méchante, égoïste et sans pitié. De toute façon rien de tout ça n’est nouveau. Alex a toujours été de nature assez égoïste alors que moi je fais toujours tout pour la faire passer avant tout et tout le monde. Même et surtout avant moi-même. En me disant tout ça elle me fait mal et elle arriverait presque à me faire culpabiliser de ne pas avoir été là alors que c’est elle qui n’a pas voulu de moi à ce moment-là. Je ne pense pas mériter tout ce qu’elle m’a dit. Donc oui là maintenant tout de suite, je la déteste et je prends sur moi pour ne pas répliquer parce que si je lui réponds je vais moi aussi être méchant sauf que moi je ne veux pas lui faire de mal. C’est ça aussi la différence entre nous deux. Moi je ne veux pas lui faire mal je ne veux pas la blesser et elle savait très bien qu’en me disant tout ça elle me ferait mal sauf qu’elle a décidé de l’ignorer mais elle s’excuse quand même. Excuses que j’ignore et que je ne prends même pas en considération. Je ne dis rien. J’encaisse. Je ne comprends pas pourquoi elle m’a dit tout ça. Je laisse couler, peut-être parce que je suis trop gentil et que je pour rien au monde je ne veux lui faire mal comme elle vient de le faire avec ses mots. Oui c’est sûrement ça, je suis trop gentil. Trop con. Donc j’ignore et au lieu de lui renvoyer des méchancetés comme elle a pu me le faire, au lieu de ça j’essaie de la comprendre. Je comprends que ça n’a pas été facile pour elle. Je peux comprendre qu’elle se sente coupable voir même qu’elle regrette cette décision. « Oui je regrette, je regrette tout Caleb mais l'avouer n'aurait rien changé non ? Te dire ça ne t'aurait pas aidé et ne m'aurait pas aidé non plus. Parce que j'avais besoin de me convaincre que c'était la bonne décision, de me convaincre qu'il n'y avait rien d'autre à faire, mais j'en sais rien finalement. J'en sais rien et j'avais besoin de me raccrocher à ça pour donner un sens à cette douleur. Je devais y croire mais au fond, j'en sais absolument rien et le pire c'est que je ne veux pas savoir, parce que j'ai trop peur de réaliser que peut-être j'ai gâché sa vie. » Voilà elle le dit clairement, elle le regrette. Elle regrette de l’avoir abandonné ce qui veut donc dire qu’elle aurait préféré le garder c’est ça ? Le garder sans moi ? Est-ce qu’elle m’aurait quand même écartée de sa vie ? J’en sais rien. Je ne suis pas sûr de vouloir connaître la réponse. Je ne pense pas qu’elle ait gâché sa vie il est sûrement avec des parents qui l’aiment et qui le traitent parfaitement bien. Du moins j’espère, c’est ce que je préfère me dire puisque de toute façon on aura jamais la réponse à cette question alors je préfère être optimiste. En dépit des horreurs qu’elle m’a lancées tout à l’heure j’essaie de me montrer gentil, calme et neutre même si ce n’est pas forcément simple. Je mets de côté ses mots blessants et injustes en lui disant qu’avec un peu de travail sur elle, je pense qu’elle pourrait être une très bonne mère. Et c’est vrai je suis sincère sinon je n’aurais pas eu dans l’idée de faire des enfants avec elle si je ne pensais pas qu’elle pourrait être une bonne mère. Et puis je lui demande ce que tout ça signifie pour nous et notre couple. C’était une vraie question très importante, mais elle n’y répond pas. Je lui dis une deuxième fois qu’elle devrait songer à aller voir un professionnel de santé pour l’aider et cette fois elle répond. « J'ai le droit de vouloir avancer ? J'ai le droit de le laisser dans le passé sans que je me sente coupable de le faire ? Tu es d'accord avec ça ? » Maintenant j’ai mon mot à dire sur quelque chose qui touche de près ou de loin à Nathan ? C’est nouveau, si je le voulais j’aurais pu lui faire part de cette réflexion mais je relève simplement les yeux vers elle pour la regarder un instant. « T’as pas le choix Alex. Tu peux pas continuer à vivre comme ça crois-moi. » Je la comprends, j’aurais pu moi aussi m’ouvrir à elle en lui disant que j’ai longtemps refusé de d’avancer et de laisser LV derrière moi. Parce que je ne pensais pas en avoir le droit. J’aurais vraiment pu mais je ne le fais pas parce que je n’ai absolument pas envie de me confier à elle, pas après ce qu’elle m’a dit. « Tu accepterais de m'accompagner ? » L’accompagner voir un thérapeute ? Si elle en a envie oui je le ferai. Enfin je ne pourrais pas le faire à chaque séance mais si au début elle a besoin que je sois avec elle je le ferai. « Si tu en as besoin oui. » Je la déteste, je me déteste, je déteste cette journée, je déteste cette matinée. Ce matin je me suis levé j’étais heureux et j’étais fou amoureux de me petite-amie. Je l’aime toujours et c’est d’ailleurs pour ça que je prends sur moi et pour ça que je suis encore là avec elle dans cette cuisine. « Je ne te demandes pas de renoncer à tes rêves. » Si un peu quand même. Je ne dis rien, je la regarde et elle reprend très vite la parole. « J'ai tellement besoin de toi. Je crois que tu ne sais pas à quel point tu es primordial pour moi. Il y a un an, j'étais complètement paumée, je ne croyais plus en rien, j'étais vide et je pensais finir comme ma mère. Tu as vu ou j'étais y'a six mois Caleb, tu as vu celle que je suis sans toi. Je t'aime, je t'aime tellement, mais tu es le seul à croire que je sois assez forte pour avancer et le pire c'est que j'y crois quand tu me le dis. Mais ne m'en veux pas d'avoir peur. Et s'il te plaît, regarde moi, je ne peux plus gérer ça sans ton regard. Je ne sais pas ou tout ça nous mène, mais merde Caleb, je t'aime et j'ai besoin que tu me dises que ça te suffit pour le moment. » Pour le moment oui. Mais dans un an, deux ou trois ? Ça ne me suffira plus. Je vais avoir envie de plus. Et est-ce qu’elle pourra m’offrir ce dont j’aurais besoin ? Je ne sais pas et elle ne sait pas non plus. Elle parle beaucoup et moi je ne sais pas quoi lui dire. Moi aussi je l’aime, moi aussi j’ai besoin d’elle. « Pour l’instant. » J’insiste sur ces mots pour qu’elle comprenne que ça ne me suffira pas toujours. Qu’un jour je vais avoir besoin de plus et je ne sais pas si elle pourra me l’offrir. Ça me fait mal penser comme ça mais pourtant c’est la vérité. Elle se lève et je la suis du regard, elle se sert un verre d’alcool. Non. Là non. Là c’est trop. Je me lève et lui prends le verre des mains pour le vider dans l’évier. « Il est 9h30 du matin, Alex. » Qui boit si tôt le matin, sérieusement ? Je soupire, je suis désespéré, j’en ai marre. Vraiment, je n’en peux plus. Je suis fatigué. La voir s’enfoncer comme ça se détruire petit à petit c’est trop pour moi. « Je suis désolé, j’en peux plus. J’en ai marre de te voir boire comme ça tout le temps. Je suis fatigué de tout ça. » Je lui avais déjà fait une réflexion sur sa consommation excessive d’alcool mais je ne suis pas sûr que ça ait changé quelque chose. « Il faut que tu arrêtes ça, parce que moi j’en peux plus. » Je soupire et cette fois je lui dis clairement comme ça elle ne pourra pas faire comme si elle n’entend ou ne comprend pas.
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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptySam 1 Fév 2020 - 19:40



Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be

Je crois que j'ai atteins mon quota d'émotions. Je crois que cette matinée est décidément trop longue, trop dur et je suis en train de craquer. Je craque quand je lui parle de Nathan, quand je lui parle de mes peurs, et je craque aussi quand je m'en prends à lui. Mais je me sens si vulnérable, si honteuse que je ne mesure pas la portée de mes mots. Enfin si j'ai conscience de la violence de mes mots qu'une fois que je les ai prononcé, et c'est trop tard pour revenir en arrière. Je m'excuse, mais je vois bien que je l'ai blessé. Est-ce que c'est ce que je voulais ? Qu'il ait mal lui aussi ? Je suis conne, je suis tellement conne, pourquoi je lui fais ça ? Pourquoi je ne peux pas juste me poser avec lui et lui parler calmement ? Pourquoi je suis incapable d'être comme les gens normaux ? Pourquoi je ne peux pas évoquer mes blessures sans me sentir submergée ? J'utilise beaucoup trop d'énergie à essayer de me protéger là ou je ne devrais pas. Je n'ai pas à me protéger de Caleb. Je n'ai pas à utiliser de l'énergie pour lui mentir, ou m'en prendre à lui, mais je le fais quand même. Et le pire c'est que je ne sais même pas pourquoi je fais tout ça. J'en sais rien, mécanisme de défense ou envie de me faire du mal inconsciemment en repoussant celui qui compte le plus pour moi ? J'en sais strictement rien, mais je regrette mes mots au moment ou ils sortent, je regrette mais c'est trop tard. J'ai mal et il a mal aussi, je le vois, je le sais et ça ne m'aide pas. Pas du tout. Je m'excuse, il ne dit rien. Il ne réagit pas, ni à mes mots violents, ni à mes excuses. Il ignore mes mots, et il essaye de me comprendre. Malgré tout ce que je viens de lui dire, il est encore là, face à moi, prêt à faire face à tout ça. Il ne me fuit pas, il ne me laisse pas et il n'est pas méchant avec moi, et pourtant je sais que je mériterais qu'il s'en prenne à moi. Pour tout. Pour le passé, pour le présent aussi. Mais il ne le fait pas, et je dois me calmer. Je dois gérer les choses sans passer mes nerfs sur lui parce qu'il mérite mieux. Il ne mérite pas que je sois cette connasse que je suis avec lui aujourd'hui. Alors j'essaye vraiment de me calmer, j'essaye de lui parler, de m'ouvrir à lui quand il me questionne sur Nathan. J'essaye d'arrêter de lui mentir, j'essaye vraiment d'être dans un dialogue constructif, mais les émotions sont compliquées à gérer surtout quand j'accepte enfin de voir la vérité en face. Quand j'accepte enfin, après huit ans, à avouer que je regrette tout. Quand j'accepte de faire face à cette réalité, je ne saurai jamais si mon choix a été bénéfique pour lui, je ne le saurai jamais et je dois faire avec cette pensée que peut-être, j'ai gâché sa vie au moment même ou elle commençait ? Une chose est sûr, c'est que j'ai gâché ma vie. Pas celle de Caleb, puisqu'il a pu se remettre de notre rupture, mais je lui ai fais du mal. Je lui ai fais beaucoup de mal et je continue aujourd'hui. Et pourtant, je ne le veux pas. Je ne veux pas lui faire de mal parce que je l'aime et que cet homme compte à mes yeux et parce que je le respecte aussi. Mais pourtant, je continue à lui faire du mal encore et encore, et lui continue à croire en moi. Aussi incroyable que cela puisse être, il continue à croire que je peux être une femme bien, et plus incroyable encore, il pense que je pourrais être une bonne mère, avec un peu de travail sur moi. Et que ce soit lui qui évoque tout ça, autant le fait que je puisse être mère un jour, que le fait que je doive 'faire un travail sur moi', me force à réfléchir. D'abord sur le deuxième point, parce que c'est plus simple, quoique. Mais il évoque l'idée de me faire aider, il évoque l'idée d'avancer et moi, sans trop savoir pourquoi, je lui demande si j'ai le droit de vouloir tout ça. Si j'ai le droit d'arrêter de me sentir coupable, si j'ai le droit d'avancer, s'il est d'accord avec l'idée de laisser définitivement Nathan au passé. « T’as pas le choix Alex. Tu peux pas continuer à vivre comme ça crois-moi. » Oh je le crois. Mais comment faire pour changer les choses, alors que je vis ainsi depuis huit ans, bientôt neuf ? Enfin vivre est un grand mot, et ces dernières années, c'était parfois plus proche de la survie, ou même à l'inverse, un mode de vie avec pour but ultime de m’entraîner peu à peu à flirter au plus proche de la mort ? Est-ce que je veux continuer ainsi ? Non, ça c'est sur. Je ne peux plus, je ne veux plus. « Je sais, j'en peux plus. » Mais la grande question, c'est, est-ce que je peux vivre autrement ? C'est la grande inconnue, je sais pas si j'en suis capable, si je n'ai pas été trop loin. Si je ne me suis pas trop abîmée au point d'être incapable de renoncer à une vie d'excès. Mais je dois essayer non ? Je dois le faire, pour lui. Pour nous.  Je n'ai jamais ressentir l'envie de m'en sortir, avant de le retrouver. Je n'ai jamais eu assez de force et de détermination pour au moins essayer. Et quand j'arrivais à me sortir d'un problème, je replongeais dans un autre. J'étais faible, et je pense l'être toujours. Mais je veux cette vie avec lui, celle que j'ai entrevue lorsque l'on était en Nouvelle-Zélande. Tout les deux, sans soucis, juste nous. Je veux retrouver cette sérénité que j'avais la bas avec lui. J'en ai besoin. Au moins essayer, et me battre pour ce à quoi je tiens. Et je tiens à lui, ça c'est une certitude. Mais comment lui montrer ? Comment lui prouver ? Accepter l'idée d'une thérapie semble être la première chose à faire et c'est d'ailleurs ce que je fais en lui demandant s'il accepterait de m'accompagner. Parce que j'ai besoin qu'il soit à mes côtés, parce que si je le fais, je le fais pour lui. J'ai essayé de le faire pour moi déjà, mais à croire que je n'ai pas assez d'estime de moi même pour me motiver à aller mieux. Je suis pathétique, mais ça je peux l'assumer. Il semble prêt à m'accompagner, peut-être que c'est ce dont j'ai besoin. De sa force et du fait qu'il croit en moi. Peut-être qu'il est enfin temps que j'accepte qu'à cet instant précis, je suis incapable de prendre soin de moi ? Parce que mes habitudes sont mauvaises, parce que j'ai bien plus appris à me détruire qu'à prendre soin de moi ? Sexe, drogue, alcool, boxe, toujours tout faire à l'excès. Je pensais être une cause perdue quand je suis revenue à Brisbane et j'en étais une. Sauf qu'il a vu en moi ce que je n'étais plus capable de voir, il m'a pardonné des choses que je ne suis même pas capable de me pardonner moi même. Je ne sais pas si c'est lui qui se trompe sur moi, ou si c'est moi qui n'arrive pas à me voir comme lui me voit. Mais je dois faire quelque chose. Je dois le faire pour ce 'nous' auquel je tiens. Alors je m'ouvre à lui, encore. Plus calmement, sincèrement en lui expliquant ma situation. Et celle dans laquelle j'étais avant de le retrouver. Il le sait tout ça, il m'a vu, je lui ai dis. Mais je dois lui dire à nouveau, qu'il comprenne que je reviens de loin. Qu'il comprenne que rien n'est simple pour moi. Et je sais que ça ne l'est pas pour lui non plus et que je lui complique la vie, mais j'ai besoin de temps. Juste un peu de temps. Pour régler mes problèmes. Juste un peu de temps pour me retrouver. J'ai besoin de savoir aussi que je lui suffit pour le moment. Que notre couple est suffisant à ses yeux, parce que c'est tout ce dont j'ai besoin moi. Sauf qu'encore une fois, je ne pense qu'à moi et pas à lui. Et je le réalise au moment ou il insiste sur le « pour l'instant. » Pour l'instant oui. Mais je sens que cette discussion n'est pas close et pour autant je ne peux me résoudre à le contredire ou à repartir dans un échange. J'ai entendu qu'il voulait des enfants, et je le savais. Je ne pensais juste pas qu'on aurait cette discussion aussi rapidement, alors que je ne suis pas prête. Putain de retard, putain de panique, putain de matinée de merde. « J'ai juste besoin d'un peu de temps pour accepter tout ça. » Je ne sais pas si c'est lui que je veux convaincre ou moi, mais je prononce cette phrase tout en me levant. J'aimerais lui promettre qu'un jour je serais prête, que je pourrais vouloir comme lui, mais je lui mentirais. Parce que je ne peux pas lui promettre une telle chose, pas maintenant alors que je suis totalement chamboulée par tout ça. Rester assisse face à lui, à laisser mes sentiments s'exprimer, c'est trop pour moi. Je me lève avec une idée en tête, sûrement pas la meilleure mais c'est la seule que j'ai à ce moment précis. Parce que j'en ai juste besoin. Et peut-être qu'inconsciemment, je fais ça comme pour lui prouver que je suis pas prête ? Et lui donner une raison de me haïr, de haïr celle que je suis devenue ? Ou est-ce que je veux juste le provoquer encore ? Ou lui demander de l'aide ? Ou est-ce que j'en ai juste besoin et que ça s'arrête là. Un besoin uniquement un besoin physique et psychologique ? Je ne suis même plus capable de comprendre ce que je fais, mais je le fais. Par habitude, par besoin. Parce que c'est la seule chose que je sais faire. Parce que je suis une putain d'alcoolique. Il m'attrape le verre des mains, et vide son contenu dans l'évier. Il n'a jamais fais ça. Des remarques oui, des réflexions oui mais il n'est jamais intervenu directement. « Il est 9h30 du matin, Alex. » Je me retiens de lui répondre, 'oui et ?' Parce que 9h30, ou une autre heure, c'est pas tellement ça le problème. Je ne le regarde pas. Je sais que j'ai honte de moi à ce moment précis et je pense qu'il a honte aussi. « Je suis désolé, j’en peux plus. J’en ai marre de te voir boire comme ça tout le temps. Je suis fatigué de tout ça. » Je sais pas s'il a honte mais il en a marre. Il en a marre et il est fatigué, je ferme les yeux sans rien dire fixant le sol pour ne pas fixer Caleb ou la bouteille. « Il faut que tu arrêtes ça, parce que moi j’en peux plus. »  Il n'en peut plus, il veut que j'arrête. Sauf que je ne peux pas. Parce que je suis une putain d'alcoolique. Une putain d'accro. Une putain de ratée. « Je ne peux pas. » Je ne m'énerve pas en lui disant cela, je suis même étonnamment calme, enfin aussi calme que possible après tout ce que l'on vient de se dire. Je n'ai plus de force pour une autre bataille, et il tient toujours mon verre me privant de l'alcool dont mon organisme a besoin. « J'en ai besoin. » Aveux d'impuissance, je laisse l'alcool gagner. Il est loin le temps ou je parlais trop pour me justifier, ou m'expliquer. Je n'ai pas le courage de me lancer dans des explications longues sur le pourquoi du comment, je suis devenue alcoolique et sur pourquoi je dois boire. « J'ai un problème. » Si seulement j'en avais qu'un. Mais j’avoue à voix haute que c'est un problème, que l'alcool est un problème. Je lui montre mes mains qui tremblent. « Je suis désolé Caleb, mais je ne peux pas faire autrement. » Comme si des excuses pouvaient suffire à effacer tout le mal que je lui fais, tout le temps. Je lutte pour ne pas prendre la bouteille et en boire une gorgée, je lutte mais je ne le fais pas, parce qu'il prendrait cela comme une provocation alors que ça ne serait qu'une réponse logique pour voir l'alcoolique. Je reste la debout face à lui. Honteuse. Attendant qu'il décide ce qu'il va faire de nous après cette nouvelle révélation. Attendant de savoir si j'aurais une raison de noyer mon chagrin dans l'alcool d'ici quelques minutes, quand il aura décidé que tout ça c'était trop. Trop pour lui. C'est déjà trop pour moi alors je m'attends à ce qu'il part, parce qu'il mérite pas d'avoir à porter tout ça.

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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptyDim 2 Fév 2020 - 13:31

Alex & Caleb
“Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be. ”
On ne devrait pas avoir cette conversation maintenant c’est beaucoup trop tôt. À peine trois mois que l’on s’est remis ensemble et nous voilà forcés à parler de notre futur ensemble, de ce que l’on veut tous les deux. Moi j’ai toujours rêvé de fonder ma propre famille avoir des enfants, me marier, acheter une belle maison. C’est très cliché mais ça a toujours été un de mes objectifs, un de mes buts. J’ai trouvé la femme avec qui j’ai envie de faire tout ça. Celle que je veux épouser, la future mère de mes enfants. C’est avec Alex que je veux tout ça parce que je suis complètement fou d’elle et que l’idée de passer le reste de mes jours avec elle est plus que plaisante. Elle a le droit au bonheur elle aussi et c’est ce que j’essaie de lui faire comprendre, j’essaie de la rendre heureuse comme je le peux, je veux qu’elle se rende compte que la vie vaut la peine d’être vécue et que tous les deux nous avons un avenir. Moi j’y crois. J’essaie d’y croire assez pour nous deux même si elle vient de me faire mal, encore une fois avec ses mots et ce comportement que je ne comprends pas. Elle me repousse tout le temps je ne sais pas si c’est volontaire mais je refuse de la laisser partir, pas une deuxième fois. Alors même si là elle m’a fait mal, j’essaie de mettre ça de côté pour me concentrer sur le reste sur toutes ces petites choses qui font que j’aime cette femme et pas une autre. Je repense à cette semaine en Nouvelle-Zélande. Juste nous deux. Pas une seule dispute, sept jours de bonheur, de joie et d’amour. Ces vacances m’ont aidées à me rappeler pourquoi je suis tombé amoureux d’elle il y a dix ans et pourquoi mes sentiments sont si vite remontés à la surface il y a bientôt un an. Parce qu’elle m’avait rendu heureux, vraiment très heureux même si elle m’a brisé le cœur juste après, même si son comportement m’a fait affreusement mal j’essaie de me dire qu’elle ne fera pas les mêmes erreurs une deuxième fois et que nous avons droit à une seconde chance. Et pourtant elle continue, elle me repousse, elle me fait mal avec ses mots cette fois mais je ne bouge pas. Je ne réplique pas. Certains diront que je suis trop gentil mais je n’ai juste pas l’envie ni la force de me battre contre elle. Alors je la laisse parler préférant largement ne pas lui répondre parce que moi je ne veux pas lui faire mal. Je l’aime et je ne veux pas faire souffrir la femme que j’aime. Je préfère m’attarder sur le plus important de cette conversation : mon désir et mon besoin d’avoir des enfants. Je peux l’attendre un an ou deux mais j’ai envie de m’assurer qu’elle comprenne bien que son amour me suffit pour l’instant mais que ça ne sera pas toujours le cas. « J'ai juste besoin d'un peu de temps pour accepter tout ça. » Quelques mois ? Un an ? Deux ? Trois ? Je ne sais pas de combien de temps elle va avoir besoin mais je suis prêt à l’attendre un peu en espérant que je ne perde pas mon temps et qu’elle finisse par se sentir prête et surtout, à vouloir des enfants elle aussi. Je ne sais pas quoi lui répondre, alors je ne dis rien et de toute façon elle se lève pour faire je ne sais quoi. Pas partir j’espère. Enfin quoique, la discussion semble terminée bien que nous allons devoir en reparler à un moment ou à un autre. Elle se lève et je la vois se diriger vers les bouteilles d’alcool et se servir un verre. Sauf qu’il est neuf heures trente. Du matin. Et là pour le coup je ne peux pas la laisser boire comme ça. Je me lève et vide le contenu de son verre dans l’évier. Pour la première fois j’interviens et je l’empêche de boire parce que j’en ai marre. Je ne peux plus la laisser boire comme ça, je ne veux plus la laisser s’enfoncer toujours un peu plus. C’est trop pour moi, je suis fatigué, je ne veux plus tolérer sa consommation excessive d’alcool je ne veux plus faire comme si je n’avais rien vu comme si je n’étais pas conscient de son problème.  « Je ne peux pas. » Elle ne peut pas. Elle ne me regarde pas, elle a les yeux baissés comme si elle avait honte. Elle ne peut pas arrêter de boire sauf que moi je ne peux pas la laisser consommer comme ça. Je refuse de la regarder faire les bras croisés, j’ai déjà attendu bien trop longtemps pour réagir. « J'en ai besoin. » Elle en a besoin sauf que moi j’ai besoin d’elle et si elle continue à boire comme ça je risque de la perdre et ça ce n’est pas possible. Je déglutis, je la regarde mais je ne sais toujours pas quoi lui dire. « J'ai un problème. » Je prends ses mains dans les miennes pour calmer ses tremblements et je la prends dans mes bras. Je ne sais toujours pas quoi lui dire. Elle a un problème, oui je le sais. Je sais qu’elle a un problème mais je ne veux pas qu’elle en ait honte. Je sais qu’elle peut s’en sortir. C’est ce genre de chose que je suis censé dire, non ? « Je suis désolé Caleb, mais je ne peux pas faire autrement. » Je la serre contre moi toujours silencieux la laissant s’exprimer autant qu’elle en a besoin. « Ça va aller… » Je lui murmure, doucement. Elle a déjà réussi à se sortir de ses problèmes d’addiction de drogue et je suis sûr qu’elle va réussir à s’en sortir aussi. Elle a une bien trop basse estime d’elle-même et elle a tendance à ne retenir que ses erreurs et ses défauts. Sauf qu’elle est bien plus que ça. « Laisse-moi t’aider s’il te plaît. » Même si au fond je ne sais pas comment je peux l’aider, j’ai peur de dire ou faire quelque chose de travers parce que c’est un sujet sensible qu’aucun d’entre nous n’a osé aborde une seule fois. Mais j’ai envie de l’aider, j’ai envie qu’elle se sente mieux. « T’es plus forte que tu ne le penses Alex. Moi je crois en toi et je suis sûr que tu vas pouvoir t’en sortir. » Je dépose un baiser sur son front et la reprends tout de suite après dans mes bras, la serrant contre moi tout en laissant mes mains se balader dans son dos comme un geste qui se veut réconfortant. J’oublie les mots durs qu’elle a pu avoir contre moi, je les oublis parce qu’elle a besoin de moi et je refuse de l’abandonner aujourd’hui. Parce que je l’aime et que je veux juste son bonheur et son bien-être c’est la seule chose qui compte pour moi. « Il faut juste que tu acceptes de te faire aider. Tu ne peux pas le faire toute seule. » Déjà parce que c’est difficile et surtout parce qu’un sevrage peut être dangereux pour la santé et je ne veux pas qu’elle se mette en danger je l’aime beaucoup trop pour imaginer la possibilité de la perdre. Depuis quelques jours je fais des recherches sur internet et j’ai découvert l’existence d’un centre à Brisbane mais avant de lui en parler je préfère attendre de voir ce qu’elle a à me dire. Je ne veux pas la brusquer et que toute façon je ne pense pas que ce soit la meilleure des solutions.
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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 EmptyDim 2 Fév 2020 - 21:50



Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be

Depuis quelques jours je vis avec le sentiment qu'un problème va me tomber dessus, je vis avec cette appréhension en moi sans comprendre d’où vient cette sensation. J'ai cru être enceinte, j'ai cru revivre le pire moment de ma vie, mais finalement le test l'affirme, je ne suis pas enceinte. Et si c'est une nouvelle qui aurait du suffire à alléger ma conscience et ma journée, je me rends compte que rien ne semble s'arranger pour autant. Cette discussion que nous avons avec Caleb au sujet de Nathan, au sujet des enfants, me fait peur, réellement peur. Ce que je ressens me fait mal aussi, parce que je semble pour la première fois être honnête avec lui et avec moi-même, acceptant de laisser tomber certaines barrières et d'avouer mes regrets et mes craintes. Sauf que je me sens vulnérable, que je ressens une profonde colère envers moi-même, et que je me déteste en évoquant mes erreurs. Je me déteste et j'essaye qu'il me déteste aussi, parce que c'est ce que je mérite, mais ça ne fonctionne pas. Il ne me déteste pas, il ne me repousse même pas, il ne s'enfuit pas et je ne comprends pas comment un homme comme lui peut aimer une femme comme moi. Comment lui, peut m'aimer. Mais il est là toujours, depuis quelques mois à me porter, à me rassurer, à me supporter et à me redonner le sourire. Quoiqu'il arrive, sans me juger. Sauf que là, il évoque pour la première fois l'idée qu'un jour je pourrais ne plus être suffisante parce qu'il a des désirs, parce qu'il a des rêves et tout ça, c'est trop pour moi. Ça l'est réellement, pour le moment, je ne suis pas prête à pouvoir penser à tout ça avec sérénité. Parce que rien dans ma vie ne me permet de songer à l'avenir avec sérénité. Rien, sauf lui. Et j'aimerai pouvoir lui donner ce qu'il veut, lui donner la vie qu'il mérite, mais je ne peux pas. Parce que j'ai encore trop de problèmes que je n'ai pas réglé. Et comme pour confirmer tout ça, je me tourne vers l'alcool parce que tout ça, c'est trop dur. Et je sais que l'alcool ne résoudra rien, enfin ne résoudra pas mes problèmes, mais ça calmera le manque et c'est déjà une bonne chose. Sauf qu'il ne me laisse pas faire. Il ne me laisse pas boire, parce qu'il est 9h30 du matin. Et il évoque son ras le bol, sa fatigue de tout ça et là seule chose que je trouve à lui dire c'est que je ne peux pas arrêter. Que j'en ai besoin. Et j'avoue que j'ai un problème. Pour la première fois, à voix haute et à quelqu'un, j'avoue que j'ai un problème. Il attrape mes mains qui tremblent, et je sursaute ne m'attendant pas à ce contact physique. Je ne m'attends à rien de toute façon, juste à le voir partir. Sauf qu'il ne part pas, et il m'attire contre lui, il me prends dans ses bras. Son geste me déstabilise, je ne m'y attendais pas, moi qui pensais sincèrement qu'il allait partir, me laisser seule après tout je le mérite non ? Sauf qu'il ne fait pas ça et au contraire, il reste là et je me retrouve contre lui. Je ferme les yeux et je me laisse aller contre son torse. Et je m'excuse, je lui dis que je suis désolée, parce que je le suis réellement. Je me sens si pitoyable à ce moment précis. Si minable et je m'en veux de lui montrer cette facette là de moi. Je ne veux pas le mêler à tout ça, je ne veux pas qu'il me voit autrement, mais pourtant je suis obligée de faire face à tout ça avec lui. Parce que sans lui, je ne pourrais jamais y arriver. « Ça va aller… » Si seulement je pouvais y croire autant que lui. « Je sais pas. » Si seulement j'avais un peu de sa force pour croire que les choses peuvent bien aller alors que tout semble en train de s'écrouler peu à peu. Alors que je suis en train d'avoir la pire matinée possible et que je dois faire face à son désir d'enfant, et à l'évocation de mon addiction. Comment tout ça peut bien aller ? « Laisse-moi t’aider s’il te plaît. » Je ne veux pas l'accabler avec mes problèmes, mais je ne peux pas le faire sans lui, alors l'entendre me dire qu'il veut m'aider, c'est à la fois inquiétant, mais aussi rassurant. Inquiétant parce que j'ai réellement peur de me montrer sous un mauvais jour avec lui, j'ai peur de le décevoir et de mal me comporter. Mais rassurant parce que toute seule, je ne pourrais pas le faire, je le sais. Parce que je suis faible. Et comme s'il pouvait deviner mes pensées, il me dit que je suis plus forte que je ne le pense. Il me dit qu'il croit en moi. Qu'il est sur que je vais pouvoir m'en sortir. Il me dit tout ce que j'ai besoin d'entendre alors que je doute de moi. Il me soutient sans me juger. Il me console sans reproches. Il m'encourage sans même que je n'ai à lui demander. Et malgré tout ce que je viens de lui dire, malgré les dernières minutes horribles qu'il vient de passer par ma faute, il reste là. A me serrer dans ses bras. Il me dépose un baiser sur le front et sans que je ne sache réellement pourquoi, ce geste d'attention a rouvert les vannes et je pleure à nouveau. Je pleure et je tremble, sans savoir si c'est à cause des émotions ou à cause du manque. Mais il me serre à nouveau contre lui, et je sens ses mains me caresser le dos. « Je suis désolé de tout gâcher, encore. Tu mérites pas ça Caleb. Je suis désolé. » J'aimerai tellement avoir la capacité de me relever, de me regarder dans un miroir et de ne pas ressentir cette honte de moi-même. J'aimerai pouvoir être à la hauteur de cet homme, pouvoir mériter son amour sans me sentir horrible. Et pourquoi je ne peux pas juste lui montrer à quel point je l'aime sans le faire souffrir encore et encore ? Pourquoi je ne peux pas juste me contenter d'être heureuse avec lui ? Je l'aime alors pourquoi je n'arrive pas à être totalement et pleinement comblée dans ses bras ? Pourquoi je n'ai pas la force de m'accrocher à ça pour accepter d'aller mieux ? J'ai depuis un moment maintenant acceptée que j'avais un problème et pourtant je n'ai rien fais. Je me suis contentée de vivre au jour le jour en croyant gérer la chose. Sauf que je n'ai rien géré, comme d'habitude. Et je me repose sur lui, physiquement avec ma tête contre lui, mais aussi pour tout le reste. Je ne lui demande pas t'aide, je n'ai pas besoin de le faire puisqu'il le fait de lui même. « Il faut juste que tu acceptes de te faire aider. Tu ne peux pas le faire toute seule. » Accepter de me faire aider ? Accepter de demander de l'aide ? Est-ce que je peux faire face à tout ça, une nouvelle fois. « Je ne veux pas te mêler à tout ça, je ne veux pas que tu me vois comme une alcoolique. » Je ne veux pas qu'il me voit comme une alcoolique, mais je ne veux pas non plus qu'il me voit au plus bas. Parce que j'ai déjà connu ça, je suis déjà passée par là et je ne veux pas qu'il me voit ainsi. Je ne veux pas qu'il me voit tremblante, en manque, au plus mal, irritable, affreuse. « Je sais ce que c'est, et je peux pas te demander de faire ça. C'est trop dur et je ne veux pas te faire de mal. » C'est sans doute trop tard, je lui fais du mal, tout le temps. Et en buvant ainsi, je lui fais du mal aussi. Quoique je fasse je lui fais du mal et il ne mérite pas ça, tellement pas. « J'ai envie d'arrêter d'avoir mal tout le temps. Je ne veux plus me sentir aussi faible. » Je le regarde pour la première fois depuis que l'on a commencé à évoquer l'alcool. Je le regarde, je n'ai pas peur de me confronter à son regard, parce que je sens qu'il ne me lâche pas, que malgré tout il est là, à me soutenir. « On peut repartir en Nouvelle-Zélande. J'étais bien avec à toi.» J'essaye de lui sourire, j'essaye vraiment mais je ne suis pas sur d'être convaincante avec les yeux rougis. Je repose ma tête contre son épaule, et je me relâche un peu, je me laisse aller contre lui. C'est trop pour moi, cette matinée. Mais malgré, je suis dans ses bras, il est là, il ne me laisse pas. J'avais peur de le perdre, tellement peur que je m'accroche à lui parce que je ne sais pas comment lui dire que je l'aime, alors je laisse mon corps s'exprimer et mes mains tremblantes s'agrippent à lui, à son tee-shirt.

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