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 Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13

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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 - Page 2 EmptyLun 3 Fév 2020 - 12:29

Alex & Caleb
“Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be. ”
Ma colère envers Alex s’est envolée aussi vite qu’elle n’est arrivée. Même si je garde encore en tête ses mots qui m’ont une nouvelle fois blessé je ne peux pas lui tourner le dos. Pas maintenant alors qu’elle est enfin en train de m’avouer avoir un problème avec l’alcool. Mais je le savais déjà. Enfin j’avais bien remarqué qu’elle buvait beaucoup. Trop. Tout le temps. Mais je n’ai jamais osé lui en parler, ne sachant pas comment aborder le sujet ou bien je ne voulais pas la blesser, la mettre en colère. Alors j’ai préféré ne rien dire, sûrement pas la meilleure méthode à adopter dans ce genre de situation mais j’ai fait comme je le pouvais. Je ne suis pas parfait, loin de là. Mais là j’essaie de faire de mon mieux, je la prends dans mes bras j’essaie de la réconforter en cherchant les bons mots. Mais dans ce genre de situation est-ce qu’il y a réellement des mots magiques à dire ? Je ne pense pas. Je la serre contre moi un peu comme si je voulais m’assurer que cette fois elle ne comptait pas fuir. Je refuse de la laisser partir, je ne la laisserais pas me quitter à nouveau et je compte bien être présent pour elle parce qu’elle va avoir besoin de moi je le sais. Mais je ne sais pas comment je peux l’aider, je ne sais pas ce qu’on est censés faire dans ce genre de situation alors pour le moment je me contente de la garder contre moi. J’ai envie de l’aider, c’est ce que je lui dis juste après avoir l’avoir embrassé sur le front je la reprends tout de suite dans mes bras et je la serre contre moi. Elle pleure, la vor comme ça me fait atrocement mal. Je ne veux pas la voir souffrir et pourtant c’est encore ce qui est en train de se passer. Je vais presque finir par m’en vouloir, par penser que tout ça est en partie de ma faute. Si elle boit autant c’est peut-être parce qu’elle essaie de combler un manque, quelque chose qu’elle n’a pas avec moi ? Peut-être que je n’arrive pas à la rendre aussi heureuse que je le voudrais ? « Je suis désolé de tout gâcher, encore. Tu mérites pas ça Caleb. Je suis désolé. » Je secoue la tête. Elle ne gâche rien du tout parce que rien de tout ça n’est de sa faute et je ne mérite rien du tout. Elle s’excuse encore et encore et je me contente de resserrer l’étreinte que j’ai sur elle et c’est tout ce que je peux faire de toute façon, non ? Lui montrer que malgré tout, quoiqu’il arrive je suis et je serai toujours là pour elle parce que je l’aime et que j’ai envie de retrouver cette bulle de bonheur qu’on avait pourtant réussi à créer. Même s’il s’agissait plus d’un énorme déni parce qu’on savait tous les deux que nous avions encore un tas de problème que nous nous contentions de garder sous silence. « Je ne veux pas te mêler à tout ça, je ne veux pas que tu me vois comme une alcoolique. » Je ferme les yeux en l’entendant prononcer ce dernier mot. Elle pourra faire tout ce qu’elle veut je serai forcément mêlé à ça parce que je l’aime et que je ne compte pas l’abandonner. « Je ne te vois pas comme ça, Alex. Et quoique tu puisses dire ou faire je serai toujours avec toi pour te soutenir. Je ne vais pas t’abandonner, je te le promets. » Si je comptais partir je l’aurais fait tout à l’heure quand elle acharnée gratuitement sur moi, et j’aurais vraiment pu mais pourtant je n’ai pas bougé et je suis encore là. Certains me diront peut-être que je suis trop gentil ou trop con je ne sais pas. Ou peut-être un peu des deux. « Je sais ce que c'est, et je peux pas te demander de faire ça. C'est trop dur et je ne veux pas te faire de mal. » Je préfère qu’elle me fasse du mal en se sevrant plutôt qu’en buvant ou bien en se défoulant sur moi comme elle a pu le faire tout à l’heure et de toute façon je pense lui avoir prouvé ma loyauté et mon amour inconditionnel pour elle en restant malgré tout ce qu’elle a pu me faire, non ? « J'ai envie d'arrêter d'avoir mal tout le temps. Je ne veux plus me sentir aussi faible. » Ses mots me font mal et je me sens tellement impuissant. Je ne sers à rien. Vraiment à rien alors que je meurs d’envie de lui venir en aide. Je baisse le regard vers elle tout en la gardant aussi proche de moi que possible, je garde cette proximité physique et la regarde dans les yeux comme pour donner plus de valeur à ce que je m’apprête à lui dire. « T’es pas faible, ça je peux te le promettre. » Tout ce que je lui dis me semble tellement inutile mais pourtant tellement sincère. Elle n’est pas faible. Sûrement un peu fragile, mais faible non je ne peux pas la laisser me dire ça. « On peut repartir en Nouvelle-Zélande. J'étais bien avec à toi.» Un petit sourire se dessine sur mon visage sans que je ne la quitte des yeux, mon pouce essuie les larmes qui coulent le long de ses joues et mes souvenirs se tournent immédiatement vers ces fameuses vacances. Cette soirée au restaurant dont les souvenirs restent un peu flous à certains moments, ce repas qui s’est terminé dans les toilettes de ce même restaurant, nos journées passées en tête à tête, ce bien-être ce bonheur que j’ai pu ressentir pendant ces quelques jours. Cette soirée romantique pour fêter le nouvel an à deux et cette nuit torride passée juste après. C’était facile là-bas, juste elle et moi et personne d’autre. Seul notre amour comptait. Et si vous pouviez seulement imaginer à quel point j’aime cette femme. « Tu sais quoi ? On y retournera. Je vais nous organiser des vacances comme la dernière fois, juste toi et moi, personne d’autre. Ça te tente ? » Je lui souris doucement et mon regard n’a toujours pas quitté le sien. Je prends ses mains dans les miennes et je les serre un peu. L’éloigner des bouteilles d’alcool pour lui parler je pense que c’est un bon début, non ? Alors je me mets à marcher à reculons pour toujours pouvoir la regarder et je l’entraîne avec moi. Je recule jusqu’au salon mais je cogne mon dos contre un meuble dans mon trajet, une grimace un juron mais me voilà arrivé jusqu’à canapé en un seul morceau. Je m’assieds gardant sa main dans la mienne et je réfléchis cherchant une bonne manière d’aborder le sujet. Je finis par me lancer. « J’ai vu sur internet que ça pouvait être dangereux faire ça toute seule. » Moi je ne suis pas médecin, je ne sais pas comment on doit faire pour aider une personne à se défaire d’une addiction bien que j’avoue avoir fait des recherches à ce sujet. De toute façon je viens de lui avouer que j’ai fait des recherches internet là-dessus. « J’ai vu qu’il y avait un centre ici à Brisbane et il a l’air pas mal. » Je ne dis rien de plus, j’attends de voir sa réaction pour lui en dire plus. Même si je suis presque sûr qu’elle risque de refuser l’idée de se faire aider par des professionnels de santé.
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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 - Page 2 EmptyMar 4 Fév 2020 - 4:43



Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be

Est-ce que cette journée va nous laisser un peu de répit à un moment ? Parce que je suis pas loin d'avoir épuisé toute mon énergie et il n'est même pas encore dix heures du matin. J'ai bien trop peu dormi pour supporter tout ça, cette discussion sur Nathan, cette frayeur en me croyant enceinte qui me semble presque anodine alors que je fais face à mon addiction devant Caleb. Me croire enceinte, c'était une fausse alerte, mais mon problème d'alcool est réel et pour la première fois, je lui en parle. Je lui parle de ce problème dont j'ai honte. De mon addiction, de mon besoin de boire, je suis dépendante de ma dose d'alcool et s'il ne me tenait pas dans ses bras à ce moment précis, j'aurais aimé pouvoir disparaître pour ne pas avoir à assumer tout ça. Parce que je me sens minable. J'en ai côtoyé des alcooliques et des drogués en tout genre, j'en ai été une et j'ai même pas été capable de résister à l'alcool. Je ne suis même pas sûre d'avoir vraiment essayé de résister, c'est peut-être ça le pire. Je connaissais les risques, je connaissais les signes, mais j'ai laissé faire et maintenant je suis dans ses bras, à pleurer de honte et de tristesse en lui révélant mes faiblesses. Je déteste me dire que je suis alcoolique, je déteste renvoyer cette image, et je ne veux pas qu'il puisse voir cette facette de moi, je ne veux pas qu'il me regarde comme une alcoolique, je ne veux pas qu'il ait honte de moi. Son avis compte bien trop pour que je supporte l'idée qu'il ait conscience que je suis une ratée. « Je ne te vois pas comme ça, Alex. Et quoique tu puisses dire ou faire je serai toujours avec toi pour te soutenir. Je ne vais pas t’abandonner, je te le promets. »  Je l'aime, et je ne veux pas gâcher notre relation, sauf que je le fais. Encore et encore. Sans même le vouloir, juste parce que ça fait partie de moi, parce que j'ai passé trop de temps à vouloir me faire du mal et que c'est difficile de changer un comportement qui est inscrit en moi. Mais si je me fais du mal, je lui fais du mal aussi et je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas à l'épargner. J'ai peur de le perdre, j'ai réellement peur de le voir me quitter et pourtant je fais tout pour qu'il me quitte. Quelque chose ne va pas chez moi, et j'en ai marre. Réellement marre. Mais il semble comprendre, puisqu’il me dit que quoi que je puisse dire ou faire, il sera toujours là pour me soutenir. Et je ne sais pas par quel miracle j'ai rencontré un homme aussi patient et attentionné. Je ne sais pas ce qu'il fait avec moi, vraiment. Je lui ai fais du mal une fois déjà. Je lui ai brisé le cœur, une fois. Mais il m'a pardonné. Et je recommence à me comporter comme une conne alors que j'ai une deuxième chance avec lui. Une deuxième chance que je ne mérite même pas. Mais il est là et il me serre dans ses bras et moi je n'arrive pas à le rendre heureux, parce que je suis incapable d'être autre chose qu'une fille faible, qui se définie par ses erreurs et qui laisse sa culpabilité l'enterrer. Et le pire dans tout ça, c'est que j'ai conscience de mes erreurs, j'ai conscience que mon mode de vie ne peut pas continuer, mais pourtant je ne fais rien. Je continues de boire quand les choses deviennent trop dures à gérer. J'en ai marre d'avoir mal tout le temps et je lui dis. Je lui dis que je ne veux plus me sentir faible. « T’es pas faible, ça je peux te le promettre. » Je le vois dans ses yeux qu'il croit à ce qu'il me dit, il y croit et j'aimerais pouvoir y croire aussi. Mais je repense aux paroles de mon père. « Tu es faible comme ta mère. » Et tout ce que j’ai fais jusqu’à présent c’est lui donner raison. Je suis lâche et faible. C’est ainsi que je me vois parce que quelqu’un de fort ne se laisserait pas entraîner par ses démons comme je le fais non ? Quelqu’un de fort ne développerai pas deux addictions différentes non ? Quelqu’un de fort trouverai un moyen de faire face, d’accepter ses erreurs et d’avancer. Quelqu’un de fort ne passerai pas son temps à se détruire comme je le fais. Je ne suis pas forte alors par opposition, je me considère faible. Et à force d’entendre mon père me dire, à force de me le dire, j’ai fini par y croire tellement fort que c’est quelque chose qui me colle à la peau. Mais je n'ai pas la force de le contredire, je n'ai pas la force de lui démontrer pourquoi je suis faible. Encore une preuve de ma faiblesse non ? Je veux juste me sentir mieux et apaisée. Parce que vivre avec cette douleur constante, je ne peux plus. Et je veux retourner dans cette bulle que l'on s'était construite en Nouvelle-Zélande. Dans cet univers ou j'étais assez sereine et heureuse pour jouer au couple fiancé. Dans cette relation ou je ne paniquais pas, ou je me sentais juste à ma place et heureuse. Je veux repartir là bas et oublier cette matinée. Oublier ces dernières années. Il essuie mes larmes d'un geste tendre et il me sourit. Un petit sourire mais putain que ça fait du bien. J'aime son sourire, je l'ai aimé dès notre première rencontre. Il est sincère, honnête, vrai et tellement mignon.  « Tu sais quoi ? On y retournera. Je vais nous organiser des vacances comme la dernière fois, juste toi et moi, personne d’autre. Ça te tente ? » C'est la seule chose que je désire, partir, tout plaquer, tout oublier et nous retrouver tout les deux coupés du monde et de la réalité. « C’est tout ce que je veux. Tant que tu es avec moi, que nous deux, j’irais où tu voudras. » Emmène moi loin d'ici ! J'ai envie de partir faire ma valise et partir avec lui, là maintenant. Mais je sais que ce serait encore une énième fuite de ma part. Bon au moins je fuirais avec lui, ce qui serait un progrès. Mais je dois gérer les choses et arrêter de fuir la réalité. Et la réalité c'est que je suis une alcoolique, coincée dans mon passé et incapable de gérer ses émotions. C'est ça la vérité et je dois faire avec, surtout maintenant que le sujet est passé de 'déni' à 'réalité'. Il m'attrape les mains et je ne suis plus contre lui. Il m’entraîne avec lui hors de la cuisine, et avant même que je n'ai le temps de le prévenir, il se cogne dans un meuble. « Qu'est-ce que tu fais ? » Il s'assoit dans le canapé et j'en fais de même, sans comprendre pourquoi il nous a entraîné ici, mais je le regarde et je sens que ce qu'il s'apprête à me dire n'est pas simple.  « J’ai vu sur internet que ça pouvait être dangereux faire ça toute seule. » D'accord, je comprends mieux le but de tout ça. Il veut en parler, maintenant. Et avec ses mots, je réalise qu'il s’est renseigné et je ne sais pas comment le prendre. Parce qu’il n’a rien dit, juste quelques remarques par ci par là mais rien de clair. Il n’a jamais fait référence à mon alcoolisme de façon directe et apprendre que malgré tout il a déjà fait des recherches c’est à la fois énervant et tout de même touchant. Énervant parce que j’ai l’impression qu’il me tend un piège, qu’il a prévu son coup sans m’en parler depuis longtemps et ça aurait tendance à m’énerver. Mais ça me touche aussi parce qu’il s’inquiète sincèrement pour moi. Il se préoccupe de mon état, là où mon père qui savait mon penchant pour l’alcool me provoquait pour me pousser à boire, Caleb s’inquiète et se préoccupe de savoir comment gérer tout ça. C’est donc ça la différence entre un homme attentionné et un gros connard ? Et pourquoi dans un tel moment, je pense à mon père ? Pourquoi encore une fois ce sont ses mots à lui qui me reviennent en mémoire ? Pourquoi je le laisse encore avoir une emprise sur moi ? Encore un autre problème à rajouter à la longue liste des problèmes de Clarke. Donc il a vu son internet et maintenant il le partage avec moi. Il a attendu que je lui avoue pour le faire, et si je n'avais jamais osé aborder ce sujet l'aurait-il fait ? Je ne dis rien, je ne sais pas quoi lui dire. Je sais que c'est dangereux. Je sais que c'est douloureux surtout. Et je n'ai même pas besoin d'internet pour le savoir tout ça.  « J’ai vu qu’il y avait un centre ici à Brisbane et il a l’air pas mal. » Cette fois, c'est peut-être un peu trop d'un coup. Il parle d’un centre, carrément. D'un centre ici à Brisbane. Et je commence à me demander s'il n'était pas prêt à me faire enfermer de force. Parce que là ce que je comprends c'est qu'il est vraiment en train de vouloir m’enfermer dans un centre ? « Non Caleb s’il te plaît. Pas un centre. Je veux pas être enfermée. » Je ne sais même pas pourquoi je lui demande, pourquoi je le supplie presque de ne pas m'enfermer dans un centre. Je ne veux pas y aller. Ils veulent que j’arrête de boire en m’enfermant dans un endroit qui va me donner encore plus envie de boire ? Être enfermée avec des gens comme moi, devoir raconter ma vie et écouter la leur toute la journée, non merci. Les groupes de paroles j’accepte, rencontrer un médecin s’il veut, mais un centre non. Je ne veux pas y aller, et j'ai peur qu'il arrive à me convaincre. « Je ne veux pas aller dans un de ces trucs. Si tu crois que je suis forte alors je peux le faire sans devoir me priver de ma liberté. » Est-ce que je suis réellement en train d'utiliser ses propres arguments ? Oui et je sais que c'est moche. Mais un centre, être enfermée pendant des semaines, coupée du monde, privée de liberté, être à part de la société, surveillée. Voir ma vie être contrôlée h24 par des gens, non et rien que cette pensée me donne des nausées. Et me donne envie de boire encore un peu plus. « Je ne veux pas être séparée de toi. Tu as dis que tu serais là pour moi et tu veux que j'aille dans un centre ? Pourquoi Caleb ? »  Pourquoi j'ai l'impression qu'il veut se décharger du problème ? Pourquoi j'ai l'impression qu'il veut me laisser en me parlant de ce centre ? Pourquoi j'ai l'impression que c'est un piège ? J'ai envie de boire voilà ce que l'évocation d'un centre provoque en moi. Quoique même avant le centre j'avais envie de boire. Mais peu importe, je suis une alcoolique et il veut que je me soigne, dans un putain de centre pour alcoolique, avec d'autres alcooliques, avec des médecins partout à qui je devrais rendre des comptes. A qui je vais devoir parler encore et encore. Pourquoi il veut que j'aille dans un centre ? Pourquoi il me propose pas de m'aider dans cette épreuve ? Je ne veux pas qu'il essaye, parce que je sais qu'il pourrait me convaincre. Parce que s'il me dit que c'est le mieux pour nous, je pourrais le croire et accepter. Mais je ne veux pas.

Spoiler:

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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 - Page 2 EmptyMar 4 Fév 2020 - 23:13

Alex & Caleb
“Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be. ”
Cette matinée prend une tournure complètement inattendue. Après une conversation beaucoup trop sérieuse et prématurée sur mon envie d’avoir des enfants et sa peur de tomber enceinte, elle est maintenant en train de pleurer dans mes bras en me parlant de son addiction. J’aurais aimé que les choses soient plus simples, que nos envies et nos projets pour le futur soient similaires mais aussi qu’Alex aille mieux. Qu’elle n’ait jamais eu aucun problème d’addiction et qu’elle soit heureuse. Parce qu’elle ne l’est pas. Clairement pas. Je pensais vraiment être capable de lui faire oublier ses problèmes, ses peurs. Bêtement je croyais que ma seule présence serait suffisante pour refermer les blessures causées par ses parents pour lui donner envie d’avancer et d’aller mieux mais non. Je n’ai pas été à la hauteur, elle avait besoin de quelqu’un qui puisse l’aider et la tirer vers le haut mais ce n’est pas ce que j’ai fait. Je m’en veux. Parce que j’aurais dû lui en parler avant mais aussi parce que je pensais réussir à la faire décrocher juste en étant avec elle, à l’écoute et présent pour elle. J’ai été con. Mais je refuse de continuer à fermer les yeux. Elle a un problème oui je le sais. Mais je ne veux pas la laisser tomber, je le refuse parce que je l’aime et moi aussi j’ai besoin d’elle sûrement bien plus qu’elle ne peut l’imaginer. J’ai besoin de l’avoir à mes côtés pour me sentir bien elle m’apporter une sérénité dont j’avais cruellement besoin. Je lui ai déjà dit tout ça. Plus ou moins mais je ne pense pas qu’elle l’ait retenu, je ne pense pas qu’elle comprenne que j’ai besoin d’elle peut-être tout autant qu’elle a besoin de moi. Elle m’a aidée à me relever après la plus terrible épreuve que je n’ai jamais eue à passer. Sans elle je n’aurais certainement pas réussi à me reconstruire entièrement je n’étais pas sûr d’être capable d’aimer à nouveau et de m’engager dans une relation sérieuse et pourtant. Je suis là. Avec elle. Prêt à rester à ses côtés malgré la difficulté de la situation. Elle va mal. Elle a un problème avec l’alcool. Je le sais. Elle le sait. Et je pense que le fait qu’elle l’ait accepté doit être un grand pas, non ? Elle me parle de la Nouvelle-Zélande en me disant qu’elle voudrait faire un bond en arrière, quand on était amoureux et seuls dans ce pays que nous ne connaissions pas. Cette semaine pendant laquelle il n’y avait que nous qui comptions. Nous et personne d’autre. « C’est tout ce que je veux. Tant que tu es avec moi, que nous deux, j’irais où tu voudras. » Une nouvelle fois je souris doucement à ses mots qui me font penser à quelque chose que j’ai pu lui dire le matin de notre gueule de bois, quand nous étions en train de décuver dans notre chambre d’hôtel. « Et après on va dire que c’est moi le beau parleur. » Je lui rappelle ses mots d’un air amusé. De toute façon quoiqu’il arrive je serai toujours avec elle et la quitter ne fait pas vraiment parti de mes plans. Je pense lui avoir prouvé plus d’une fois. Je l’aime et je veux qu’elle le sache. Qu’elle comprenne qu’elle peut me parler de tout que je ne la jugerais jamais. Parce que moi je ne suis pas comme ça, je ne juge pas. Jamais. Très peu du moins. Elle a un problème d’alcool et ce n’est pas pour ça que je vais avoir honte d’elle. Et ça encore une fois je ne suis pas sûr qu’elle s’en rende compte. Pourtant elle me connait elle sait que le jugement c’est pas quelque chose qui me ressemble. Je la prends par la main et l’entraîne avec moi dans le salon me cognant contre un meuble au passage et je pense que je vais certainement avoir droit à un bleu dans le bas du dos. Sans lâcher sa main je m’assieds sur le canapé et j’essaie de trouver les bons mots. Comment je suis censé lui dire qu’il y a quelques semaines j’ai fait une recherche internet sur les addictions liées à l’alcool ? Que j’ai cherché comment se passe un sevrage ? Et que ce que j’ai pu lire m’a fait peur ? Qu’en voyant que ça pourrait être vraiment dangereux pour la santé je me suis promis de la convaincre de faire ça accompagnée de professionnels de santé ? Quand je commence à parler je vois bien que son visage change, elle se ferme et elle va refuser. Je m’y attendais, je savais que j’allais devoir négocier. « Non Caleb s’il te plaît. Pas un centre. Je veux pas être enfermée. » Et elle me le confirme. Elle ne veut pas être enfermée elle refuse de se faire aider du moins, pas dans un centre. Je n’ai pas vraiment d’arguments allant en faveur de cedit centre, sauf peut-être le seul que je lui ai déjà partagé : un sevrage peut être dangereux. Mais ça elle le sait, parce qu’elle a sûrement dû le vivre avec la drogue non ? Elle n’est jamais entrée dans les détails de cette période de sa vie mais en même temps je ne suis pas sûr de vouloir tout savoir. « Tu ne seras pas vraiment enfermée. Mais ça serait mieux comme ça. » On a connu mieux comme argument quand même. Mais je ne sais pas quoi lui dire de plus, j’aurais dû plus y réfléchir c’est de ma faute mais je sais que pour le coup il ne faut pas que je merde, je dois réussir à le convaincre que le centre est une bonne solution. La meilleure. La plus sûre. « Je ne veux pas aller dans un de ces trucs. Si tu crois que je suis forte alors je peux le faire sans devoir me priver de ma liberté. » Pas cool ça. Utiliser mes propres propos contre moi, c’est pas cool. Je prends sa deuxième main dans la mienne, entremêlant nos doigts et je ne la quitte pas des yeux. J’ouvre la bouche pour lui répondre mais je me résigne. Il faut que je réfléchisse avant de lui parler parce que je ne sais pas du tout quels arguments je vais pouvoir trouver pour la faire changer d’avis. « Ça n’a rien avoir Alex… » Je commence par lui dire et c’est vrai je le pense. « Ça serait temporaire juste pour quelques semaines le temps qu’on soit sûrs que tu ne risques plus rien. Et tu ne penses pas que ça serait mieux ? Là-bas au moins t’auras pas vraiment de tentation tu seras dans un endroit calme. » Les tentations c’est un bon argument ça non ? Je pense. Je suis plutôt fier de l’avoir trouvé celui-là. Parce que si elle veut faire ça ici les tentations sont partout. « Je ne veux pas être séparée de toi. Tu as dis que tu serais là pour moi et tu veux que j'aille dans un centre ? Pourquoi Caleb ? »   Alors ça, je ne m’y attendais pas. Elle a l’impression que si je veux qu’elle aille dans un centre c’est pour me débarrasser d’elle ? Alors que pas du tout. Au contraire. C’est justement parce que je préfère m’assurer qu’elle soit bien encore à mes côtés jusqu’à la fin de ma vie. C’est pour ça que je lui parle de ça. Je me pince les lèvres pris au dépourvu par ce qu’elle vient de me dire et je baisse les yeux quelques secondes m’accordant un temps de réflexion et je relève le regard vers elle. « Mais je suis là pour toi ! Je ne compte pas te laisser ou t’abandonner moi je t’attendrai le temps qu’il te faudra. » Que ce soit un mois, deux ou six mois voire même un an je serai là. Ça elle peut en être sûre. Parce que c’est elle la seule avec qui j’ai envie de passer le reste de mes jours, c’est elle qui me rend heureux. Elle et personne d’autre. Il est temps qu’elle se mette ça dans le crâne. « Je t’aime Alexandra. Je t’aime et c’est pour ça que je pense que ça serait plus sage que tu ailles dans un centre, c’est pour ton bien que je te dis tout ça. » Pour son bien, pour le nôtre mais aussi un peu pour le mien. « J’ai lu qu’un sevrage ça pouvait vraiment être dangereux pour la santé et que faire ça sans accompagnement médical c’était risqué. Si on fait ça ici et qu’il t’arrive un truc je m’en remettrai jamais. Je ne peux pas te perdre toi aussi. Je ne serais pas assez fort pour revivre ça une deuxième fois. » C’est en grande partie pour ça aussi que j’aimerais qu’elle accepte ma proposition. S’il lui arrive quelque chose si dans le pire des cas elle venait à mourir elle aussi il me resterait quoi ? Plus rien. « S’il te plaît prends tout ça en considération. » Pense à moi un peu, pour une fois. « Fais-le pour moi. » Dernier argument. Après ça, je n’ai plus rien du tout et je n’ai absolument plus rien pour lui montrer que mon idée est meilleure que la sienne.
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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 - Page 2 EmptyJeu 6 Fév 2020 - 4:57



Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be

Il arrive à me faire sourire, presque rire en reprenant mes mots de ce matin là. Ce matin là ou malgré une sacrée gueule de bois, nous étions bien, heureux et ensemble. On est toujours ensemble, mais les discussions que nous avons me pousse à réaliser que je peux le perdre. Que ma façon de vivre n'est pas compatible avec la façon dont il voit l'avenir. Que je ne peux pas le rendre totalement heureux, parce que je suis pas sur de savoir comment l'être ou comment faire. Je bois, beaucoup, trop, tout le temps. Je l'ai accepté. J'ai accepté l'idée que ma consommation était un problème, mais je n'ai rien fais. Et je me retrouve face à lui, vulnérable, à discuter de mon addiction et je me sens si faible de me montrer comme ça. J'ai un problème, et ce problème a des conséquences pour nous deux, je lui impose ça encore une fois. Je ne le voulais pas, mais je ne peux plus reculer, surtout que désormais, je sais qu'il a remarqué depuis quelques temps mon problème. Qu'il l'a remarqué sans rien dire, gardant ses reproches et ses craintes pour lui, tout en entreprenant des recherches sur le sevrage sans même m'impliquer dans cette démarche. Je lui ai avoué avoir un problème, j'ai dis les mots que je redoutais et le voilà qui se lance, et il me parle d'un centre. Un centre pour alcoolique. Et je n'aime pas la tournure que prends cette discussion. « Tu ne seras pas vraiment enfermée. Mais ça serait mieux comme ça. » Bien sur que si je serais enfermée. Je sais comment fonctionne ce genre de centre. Être coupée du monde, de son monde pour se concentrer sur le problème. Soit disant que ça marche. Parce que rester des journées entières à parler du problème, et donc de l'alcool ne donne pas envie de se bourrer la gueule peut-être ? C'est totalement débile comme concept. Ils vont me faire parler, ils vont vouloir comprendre les raisons de mon alcoolisme, ils vont vouloir que j'évoque mes traumatismes et tout ça, sans me laisser boire une goutte d'alcool. Non c'est trop. Ils vont vouloir que je prenne des médicaments et ça aussi je refuse. Ils vont vouloir que je vive comme eux l'ont décidé, parce qu'ils vont prétendre savoir mieux que moi ce dont j'ai besoin ? Et sûrement qu'ils auront raisons en plus mais je refuse. Je refuse d'avouer que c'est 'mieux comme ça'. Pas pour moi. Et rien que de penser à tout ça, j'ai l'esprit qui divague sur une bouteille d'alcool, n'importe laquelle. Vodka, whisky, gin. Juste de l'alcool, alors que c'est justement le problème. Je déteste l'alcool, je déteste le pouvoir que ça a sur moi et je me déteste d'être incapable de reprendre le contrôle, mais le centre non. Parce que si je n'y arrive pas, si je n'y arrive jamais ? Si je deviens folle la bas, ils vont jamais me laisser sortir. Je ne veux pas être enfermée. Je ne veux pas aller dans un de ces trucs, quelque soit le truc d'ailleurs. Je refuse d'aller dans un centre, je refuse de leur donner le contrôle de ma vie. Je refuse et je peux faire tout ça sans avoir à m'enfermer et m'attacher non ? Je peux le faire, si je suis forte comme il le prétends. Comme il le croit. Il me prends les mains, il me regarde et je n'arrive pas à me détacher de son regard parce que j'en ai besoin. J'ai besoin de ce regard qu'il porte sur moi, j'ai besoin de voir que son regard ne change pas même quand je lui montre le pire de ce que je suis devenue. Il impose un silence, sûrement qu'il cherche ses arguments, mais je ne veux pas. 'Ne me fais pas ça. Ne trouve pas les mots pour me faire changer d'avis. Je ne veux pas y aller.' « Ça serait temporaire juste pour quelques semaines le temps qu’on soit sûrs que tu ne risques plus rien. Et tu ne penses pas que ça serait mieux ? Là-bas au moins t’auras pas vraiment de tentation tu seras dans un endroit calme. » Pas de tentations, il plaisante ? Et je suis presque soulagée, parce que je peux contrer cet argument là. Je peux le faire, parce que j'y crois au fond de moi que ce n'est pas une bonne raison pour me faire aller dans un de ces trucs. Parce que je peux défendre mon point de vue face à lui. Je peux garder la face et continuer à repousser ce que je redoute. « Caleb, c'est n'importe quoi. Des tentations y'aura que ça la bas justement. Matin, médicament pour réduire les effets du manque d'ALCOOL. Ensuite thérapie pour parler de l'ALCOOL. Ensuite activité avec d'autres ALCOOLIQUES. Puis de nouveau parler, encore et encore en groupe de parole avec chacun qui évoque ses réussites et ses échecs liés à l'ALCOOL. Et ça toute la journée. Alcool, alcool, addiction, manque, sevrage, alcool, alcool, symptômes, alcool. Et en fin de journée, seule enfin, la seule chose à laquelle tu peux penser c'est à l'alcool puisque tout dans ces centres te donne envie de boire. Et puisque tu ne peux rien faire d'autres puisqu'on t'a privé de tout le reste. Et tu te rappelles que tu peux pas boire, que tu es là pour arrêter, alors que des tentations y'en a eu toute la journée. Y'a que ça Caleb, tout te rappelle que tu es une alcoolique mais privée d'alcool. » Et dans tout ça j'en oublie totalement son inquiétude sur le risque d'un sevrage d'alcool. J'en oublie les risques parce que je les connais, je le sais, et j'en ai peur. Alors j'oublie que c'est douloureux, que c'est risqué, que c'est compliqué. J'oublie tout ça, focalisant mon énergie à démonter les centres, parce qu'au fond j'ai peur. Peur de faire cette démarche, peur de me retrouver confrontée au manque, aux symptômes. Peur d'accepter de me soigner et que ça ne fonctionne pas, que je n'y arrive pas. Parce qu'il me restera quoi après ? Si j’échoue ? Je ne veux pas entrer dans ce truc et rester des semaines pour rien. Je ne veux pas qu'il me laisse seule la bas, parce que je ne pourrais pas le faire sans lui. Et si je n'y arrive pas sans lui, est-ce qu'il me laissera ? Est-ce qu'il me force à aller dans un centre pour ne pas avoir à gérer ce problème ? Mon problème ? J'en viens à douter de lui et de ses intentions vraiment ? J'en viens à craindre l'idée qu'il puisse chercher à se débarrasser de moi et c'est horrible comme sensation. Mais pourtant, si tel était le cas, je crois que je pourrais le comprendre. Je suis revenue dans sa vie et depuis je ne fais que lui apporter problèmes sur problèmes. Souffrances sur souffrances. Sans lui laisser le moindre répit et j'ai une peur que je considère légitime et rationnelle (pour une fois) qu'il se lasse de moi. Alors le centre, je le vois presque comme une forme d'abandon finalement. « Mais je suis là pour toi ! Je ne compte pas te laisser ou t’abandonner moi je t’attendrai le temps qu’il te faudra. » Je n'ai pas à lui exprimer mes craintes, il les comprends. Il me comprends, peut-être même plus que j'arrive à le faire. « Alors me laisse pas la bas. » Une énième supplication, je n'ai plus vraiment de dignité à ce moment précis, je l'ai perdu depuis longtemps déjà et je ne fais que me montrer apeurée et perdue. « Je t’aime Alexandra. Je t’aime et c’est pour ça que je pense que ça serait plus sage que tu ailles dans un centre, c’est pour ton bien que je te dis tout ça. J’ai lu qu’un sevrage ça pouvait vraiment être dangereux pour la santé et que faire ça sans accompagnement médical c’était risqué. Si on fait ça ici et qu’il t’arrive un truc je m’en remettrai jamais. Je ne peux pas te perdre toi aussi. Je ne serais pas assez fort pour revivre ça une deuxième fois. »  Il suffit qu'il emploie mon prénom entier pour que je prenne conscience de l'importance des mots qu'il me dit. Je le regarde, je ne le quitte pas des yeux alors qu'il apporte des arguments pour me convaincre d'accepter sa proposition. Et non, il a pas le droit d'utiliser ça comme argument. Il a pas le droit, c'est injuste non ? « Moi aussi je t'aime mais tu peux pas dire ça maintenant, c'est injuste. » De tout les moments ou il aurait pu me parler de son ex, de la difficulté de faire le deuil, de sa douleur, il choisit aujourd'hui. Il utilise l'argument du 'je ne veux pas te perdre toi aussi' et c'est injuste. Parce que je ne compte pas le laisser, je ne veux pas mourir, pourquoi il doit penser au pire ? Et de tous les risques liés au sevrage la mort n'est même pas celui qui m'inquiète le plus. Mais lui oui. Et je dois entendre ce qu'il me dit. Parce qu'il a déjà vécu ça et pour qu'il m'en parle aujourd'hui, c'est qu'il doit vraiment avoir peur pour moi. Parce qu'il n'en parle pas, du moins plus, sans doute pour me protéger. Sauf qu'aujourd'hui, il en parle et je dois prendre en compte ses mots, sa demande. Je ne peux pas faire semblant de ne pas le comprendre. Mais je me retrouve face à lui, incapable de savoir ce que je peux lui dire maintenant ? Maintenant qu'il m'a partagé ses craintes. Est-ce que je peux réellement être égoïste au point de lui faire porter le fardeau de m'accompagner dans ce processus ? Avec la difficulté, le stress et les risques ? Est-ce que je peux lui infliger ça ? Lui donner la responsabilité de mon état ? Faire de lui le responsable de ce qu'il peut m'arriver si je refuse le centre ? Est-ce que je peux vraiment être si égoïste au point de faire passer mes inquiétudes avant les siennes ? Il me désarçonne, me fait taire, je suis à court d'argument pour le contrer. Et je devrais lui dire qu'il ne va pas me perdre. Je devrais être capable de lui affirmer qu'il ne va rien m'arriver, ne serait-ce que pour le rassurer, mais j'en suis pas capable parce que j'en sais absolument rien finalement. « Fais-le pour moi. » Non fais pas ça Caleb ! Ne me forces pas à accepter, ne me force pas à te décevoir non plus. Ne me force pas à accepter juste pour toi. « Caleb promet moi de venir me chercher à la minute ou je te le demande. Promet moi de me sortir de là sans questions si je t'appelle. Promet le moi. Quoiqu'il arrive. » Sobre ou pas. Guérie ou pas. Sereine ou pas. Je ne peux pas rester enfermée. Et je me demande ce que je suis en train de faire. Au moment ou je m'adresse à lui. Je cherche à comprendre ce qui me pousse à lui dire ça, réalisant que je suis en train d'accepter sa proposition ? Réalisant que je suis en train de lui dire que je peux faire ça ? Est-ce que je suis vraiment prête à le faire pour lui ? « Tu es sûr qu'il n'y a pas d'autres options ? » Tu es sûr qu'il n'existe pas de solution autre que m'enfermer dans un centre ? « Tu es sur que c'est la meilleure chose pour nous ? » Je sais déjà que pour moi c'est pas la meilleure chose, parce que je serais séparée de lui pour vivre tout ça, mais je le fais pas pour moi. Je le fais pour lui, pour nous. Si je le fais. Parce que j'ai accepté depuis quelques temps d'avoir un problème avec l'alcool, je n'ai pas à être dans le déni, mais accepter de l'aide c'est encore une autre étape et je ne suis même pas sûre d'en être capable. D'être prête. De le vouloir. Je veux aller mieux, mais je ne veux pas m'infliger la douleur qui m'attends. « Et si je n'y arrive jamais ? » Et si je reste une alcoolique à vie ? Si je ne supporte pas toute cette vie sans l'alcool pour adoucir les choses ? Et si ? Que restera-t-il de nous ? Je pose ma tête sur son épaule, je ne me sens pas bien. Vraiment pas bien. Et je sais très bien ce qui cause mon état actuel. J'ai chaud, je tremble, mon cœur bat trop vite alors que je suis au repos. J'ai mal, je suis mal et je dois boire. Mais je ne bouge pas serrant ses mains dans les miennes, je ne me lève pas alors que je pourrais soulager tout cette sensation de malaise en quelques secondes. Mais je ne le fais pas, pour lui et pourtant j'ai envie de chialer tellement j'ai mal. « J'ai peur. » C'est même un euphémisme. Je suis terrifiée par l'épreuve qui m'attends et qu'il me force à regarder en face. Il rends tout ça réel, et je ne peux plus faire marche arrière, parce qu'il ne l'accepterait pas et je ne veux pas le perdre. Alors je regarde la vérité en face, et centre ou pas centre, je vais souffrir et si habituellement l'idée de me faire du mal ne me fait pas peur, aujourd'hui c'est une autre histoire. Parce que j'ai l'impression que mon avenir avec lui dépends de la capacité que j'ai à surmonter tout ça et si m'enfoncer à toujours fait partie des choses que j'ai réussi le plus brillamment, remonter la pente est une autre histoire.

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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 - Page 2 EmptyVen 7 Fév 2020 - 21:12

Alex & Caleb
“Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be. ”
J’ai l’impression d’avoir fait une énorme connerie en lui parlant de ce centre, elle se ferme et on pourrait même presque croire qu’elle m’en veut. Elle m’en veut sûrement parce qu’elle ne se rend pas compte que si je lui dis tout ça, c’est pour son bien. Moi je veux simplement qu’elle soit en sécurité et avec moi elle ne le sera pas vraiment parce que je ne suis pas infirmier et encore moins médecin. J’essaie de trouver les bons arguments même si ce n’est pas facile. Je ne la quitte pas des yeux de le regarde, j’essaie de me montrer rassurant gardant ses mains dans les miennes. « Caleb, c'est n'importe quoi. Des tentations y'aura que ça la bas justement. Matin, médicament pour réduire les effets du manque d'ALCOOL. Ensuite thérapie pour parler de l'ALCOOL. Ensuite activité avec d'autres ALCOOLIQUES. Puis de nouveau parler, encore et encore en groupe de parole avec chacun qui évoque ses réussites et ses échecs liés à l'ALCOOL. Et ça toute la journée. Alcool, alcool, addiction, manque, sevrage, alcool, alcool, symptômes, alcool. Et en fin de journée, seule enfin, la seule chose à laquelle tu peux penser c'est à l'alcool puisque tout dans ces centres te donne envie de boire. Et puisque tu ne peux rien faire d'autres puisqu'on t'a privé de tout le reste. Et tu te rappelles que tu peux pas boire, que tu es là pour arrêter, alors que des tentations y'en a eu toute la journée. Y'a que ça Caleb, tout te rappelle que tu es une alcoolique mais privée d'alcool. » Je la laisse parler, j’écoute ses arguments je comprends plus ou moins ses paroles et j’ai envie de la rassurer et lui dire qu’elle n’y pensera pas à longueur de temps mais à quoi bon ? Ça serait lui mentir et surtout je n’en sais rien. Elle le sait plus que moi, elle a déjà dû faire un sevrage pour son addiction à la drogue. Alors je ne peux pas lui dire ça. Mais je dois parler, je dois lui dire quelque chose ça me semble important. « Des tentations peut-être mais tu ne pourras pas craquer et boire. Et ça c’est super important, non ? » Parce qu’il n’y aura pas d’alcool dans ce centre alors elle va devoir se contenter d’y penser sans ouvrir une bouteille. « Et si ça peut te rassurer il n’y a pas de groupe de parole là-bas. » Du moins ils n’en parlent pas sur leur site. Parce que oui je l’ai fouillé. Pendant des heures et des heures, je l’ai comparé à d’autres cures plus loin que je trouvais. Et je pourrais lui dire qu’elle ne sera pas entourée d’alcooliques, parce que ce centre n’aide pas que les personnes addict à la boisson mais aussi à la drogue, aux jeux et tout un tas d’autres choses. Mais je ne suis pas sûr que lui dire qu’elle sera avec d’autres personnes souffrant de son ancienne addiction soit une merveilleuse idée. Alors je ne dis rien à ce sujet, je lui dis simplement que je ne vais pas l’abandonner. S’il faut que je l’attende des mois et des mois je le ferai. Pour moi le plus important c’est elle, sa santé et la sécurité. Une fois sevrée elle sera plus sereine, plus détendue et elle pourra réussir à réfléchir plus facilement. Du moins je pense. Je l’espère. « Alors me laisse pas la bas. » Je ferme les yeux un court instant. Elle pense que je l’abandonne. Mais pas du tout, au contraire. Je ne l’abandonne pas. Je veux juste son bien c’est tout. « Chérie je ne t’abandonne pas. Je préférerais que tu puisses rester avec moi mais c’est vraiment pas une bonne idée. S’il te plaît m’oblige pas à avoir cette responsabilité-là… » Je n’en ai pas envie. Ça me fait peur et je serais beaucoup plus serein si elle acceptait ma proposition mais elle semble avoir déjà pris sa décision. Malheureusement pour moi. Mais j’essaie tout de même de lui apporter d’autres arguments. Surtout un dernier ; je ne peux pas la perdre elle aussi. Je sais que je ne pourrais pas vivre ça une deuxième fois. Faire le deuil de LV c’est sans aucun doute la chose la plus difficile que je n’ai jamais eue à faire de toute ma vie. Et si je venais à devoir faire la même chose avec Alex cette fois je ne m’en relèverai pas. Alors oui je pense au pire, mais je pense qu’avec ce que j’ai vécu il y a bientôt trois ans j’en ai le droit, non ? « Moi aussi je t'aime mais tu peux pas dire ça maintenant, c'est injuste. » Je secoue la tête, non ce n’est pas injuste c’est juste la vérité. « C’est pas injuste c’est la vérité, je suis sérieux Alex et je ne dis pas ça pour te faire culpabiliser. Tu ne peux pas faire ça et je t’interdis de mourir avant moi. » Je suis sérieux malgré le fait que je me rende bien compte qu’elle ne peut pas gérer ce genre de chose. Mourir avant moi ou pas, c’est pas vraiment elle qui va choisir. Mais je veux qu’elle comprenne qu’en lui disant ça je ne lui tends pas un piège. Je ne veux pas la perdre parce que ça serait beaucoup trop pour moi. Pour une fois je suis peut-être égoïste et je pense surtout à ce que moi je veux avant ce qu’elle désire elle. « Caleb promet moi de venir me chercher à la minute ou je te le demande. Promet moi de me sortir de là sans questions si je t'appelle. Promet le moi. Quoiqu'il arrive. » Je plonge mon regard dans le sien, je la regarde dans les yeux, mes mains n’ont pas quittées les siennes et je lui réponds sans hésitation. « Je te le promets. » De toute façon je ne pourrais pas la forcer à rester si elle n’en a plus envie. Je ne la quitte pas des yeux pour lui montrer que je ne lui mens pas et que je suis sérieux. Si elle a vraiment besoin que je vienne la chercher un jour, je le ferai. « Tu es sûr qu'il n'y a pas d'autres options ? » D’autres options si, il y en a sûrement. Mais une meilleure option ? Non il n’y en a pas ça par contre j’en suis sûr. Ce centre est la meilleure chose pour elle, pour sa santé et même si maintenant elle me déteste, même si elle a du mal à comprendre que j’ai raison je sais qu’elle s’en apercevra un peu plus tard. « Tu es sur que c'est la meilleure chose pour nous ? » J’hoche positivement la tête, caressant le dos de sa main avec mon pouce. « C’est la meilleure chose pour nous mais aussi pour toi. » Je le précise quand même. Parce que penser à nous c’est important mais il faut aussi qu’elle pense un peu à elle. En règle générale elle a peut-être tendance à le faire un peu trop mais cette fois-ci j’ai la sensation qu’elle se met un peu de côté. Il faut aussi qu’elle accepte de se soigner pour elle, pas seulement parce que je lui ai demandé. « Et si je n'y arrive jamais ? » Elle est négative, en même temps je pense que ça peut se comprendre mais il faut aussi qu’elle croit en elle. Moi j’y crois, je n’ai aucun doute sur ses capacités à réussir ce sevrage et à rester sobre jusqu’à la fin de sa vie. « Je te le redis, mais t’es bien plus forte que tu l’imagines. Et tu l’as déjà fait une fois alors il n’y a pas de raison que cette fois ça ne fonctionne pas. » Elle serre mes mains et je la laisse faire, je la sens un peu tremblante. La voir dans un état pareil me brise le cœur et j’aimerais tellement faire quelque chose pour l’aider mais je ne peux rien faire.  « J’ai peur. » Moi aussi. Moi aussi j’ai peur que je ne peux pas lui dire, je ne peux pas lui montrer. Je crois en elle mais je suis mort de peur parce que je ne sais pas comment les choses vont se passer. Je la prends dans mes bras pour la serrer contre moi. Être présent physiquement c’est tout ce que je peux faire et ça me fait tellement chier. « Je te promets que ça va aller. Et moi je suis là, je ne te lâcherai pas. » Jamais. Je ne la lâcherai jamais. Je l’aime. J’ai besoin d’elle et je sais qu’elle va y arriver. « Je suis désolé. » Parce que je pensais te rendre suffisamment heureuse, parce que je pensais que je serais suffisant et qu’avec ma simple présence à tes côtés tu n’aurais plus besoin de l’alcool. Désolé de ne pas t’en avoir parlé plus tôt. Je m’excuse parce que j’ai l’impression d’avoir une petite part de responsabilité. J’ai été con. Je suis con.
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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 - Page 2 EmptySam 8 Fév 2020 - 3:58



Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be

« C'est le but d'être enfermée en effet. Ne pas pouvoir boire, c'est l’intérêt d'un sevrage, donc vu comme ça oui c'est super important. » Je ne sais pas pourquoi je me sens obligée d'être froide comme ça, pourquoi je reprends ses mots avec un sarcasme évident. Mais il a raison, s'il m'enferme dans un centre, je ne pourrais plus boire, je ne pourrais pas craquer et être faible devant une bouteille, mais je pourrais craquer moi. Péter un plomb, devenir folle, déprimer, avoir des pensées que je n'ose même pas imaginer face à lui. Et il cherche à me convaincre en ajoutant qu'il n'y a pas de groupe de parole, et j'ai l'impression qu'il sait déjà tout ce qu'il faut savoir sur ce centre. Peut-être a t-il déjà rempli les papiers et que ma place m'attends là bas. Je n'ose pas lui demander ça, parce que j'ai peur d'être méchante en lui posant cette question. Je me concentre sur cette sensation que je ressens, cette peur d'être abandonnée en rejoignant un centre. Peur de m'y perdre, peur de le perdre. Et j'ai cette putain d'angoisse au fond de moi, cette idée qu'il risque de me quitter, cette peur de devoir continuer à vivre sans lui à nouveau. Cette crainte de me dire que le centre n'est que la première séparation avant une plus définitive, j'ai peur qu'il m'oublie, qu'il me laisse, qu'il m'abandonne la bas. Je ne peux pas le laisser, je ne peux pas m'éloigner de lui, je l'ai fais une fois, je ne peux pas le refaire, je ne peux pas laisser la vie nous séparer encore. Je ne veux pas qu'il me laisse la bas, je ne veux pas et je lui dis. « Chérie je ne t’abandonne pas. Je préférerais que tu puisses rester avec moi mais c’est vraiment pas une bonne idée. S’il te plaît m’oblige pas à avoir cette responsabilité-là… » Je ne peux pas l'obliger, il ne mérite pas d'être au milieu de tout ça. Il ne mérite pas d'avoir une femme dépendante, il ne mérite pas d'avoir quelqu'un comme moi qui vienne lui pourrir la vie et le priver d'une vie dont il rêve. Et même si j'ai conscience de n'être parfois qu'un problème pour lui, je ne peux pas me résoudre à le laisser. Je ne peux pas comme je ne peux pas supporter l'idée qu'il puisse chercher à m'abandonner. Il me le dit pourtant qu'il ne compte pas m'abandonner et j'essaye de me rassurer ainsi mais ça ne suffit pas pour me convaincre. Il évoque son ex morte, il évoque cette douleur, sa perte qu'il ne veut pas revivre et je trouve ça injuste. « C’est pas injuste c’est la vérité, je suis sérieux Alex et je ne dis pas ça pour te faire culpabiliser. Tu ne peux pas faire ça et je t’interdis de mourir avant moi. » Je suis touchée par ses mots. « Caleb je veux pas mourir. » Si pour beaucoup de monde cette phrase est clairement anodine, elle ne l'est pas tant que ça pour moi. Mon parcours de vie, mon histoire familiale font que ces mots signifient réellement quelque chose. Je ne veux pas mourir et ça n'a pas toujours été le cas. Mais je ne veux pas mourir, je ne veux pas le laisser, je veux rester avec lui et l'idée que la mort puisse nous séparer, n'est pas réellement une pensée que j'ai besoin d'avoir en ce moment. Alors que je lutte contre les premiers symptômes du manque, que je lutte contre toutes mes émotions et toutes mes fragilités que je n'arrive pas à gérer. « Je vais pas mourir et toi non plus, d'accord. Tu n'as pas le droit de mourir, tu m'entends, jamais. Parce que je ne veux pas. » Oui bon on a connu plus convainquant qu'un 'je ne veux pas' mais c'est tout ce que je suis capable de lui dire. Parce que sinon je pense que je pourrais craquer. Je ne sais pas comment il a pu surmonter sa peine après le décès de son ex, je ne le sais pas parce qu'on en parle pour ainsi dire jamais, mais je sais que moi je ne pourrais pas avoir sa force. Parce que je ne peux pas penser à une vie sans lui à mes côtés, c'est tout simplement trop difficile. Alors non, je ne le veux pas. Je ne veux pas qu'il meurt, et même s'il me l'interdit, je refuse de penser à l'idée de devoir un jour avoir à lui dire adieu. Et comme si toute cette matinée n'était pas assez riche en émotion, me voilà avec cette énième crainte, avec toutes ces émotions que je ne sais pas gérer. Les au-revoir, les adieux, les deuils, non je ne peux définitivement pas penser à tout ça maintenant, je ne peux pas faire face à tout ça, pas dans mon état. Alors je me concentre sur autre chose, sur son centre, sur ce sentiment en moi qui me pousse à envisager cette option parce qu'il me le demande de le faire pour lui. Je ne veux pas y aller et pourtant j'en suis à lui demander de me promettre de me sortir de ce centre à la minute ou je lui demanderais. Et sans réellement le dire, je suis en train d'accepter. Parce que même si je suis incapable de gérer mes émotions, je comprends les siennes. Je comprends des craintes et la responsabilité que je l'obligerais à porter. Je comprends ses inquiétudes, il n'a pas peur que je n'y arrive pas, il n'a pas peur de ce que je pourrais dire ou faire, il n'a pas peur des rechutes ou de la difficulté à gérer cette période. Non, il a juste peur que je meurs. Que ce soit moi qui le quitte et cette peur je la partage avec lui. Parce que je suis terrifiée à l'idée qu'il me quitte au point que j'ai besoin de l'entendre me promettre qu'il viendra me chercher. Qu'il ne me laissera pas seule la bas. Chose qu'il fait. Il me le promets et c'est peut-être naïf de ma part mais je le crois. Parce que c'est Caleb qui me fait cette promesse et que j'ai confiance en lui, totalement confiance même si ça me tue de le reconnaître. Parce que j'ai tellement confiance en lui, que j'en viens à le croire. Je commence à croire en ses mots, ceux qui me redisent encore que c'est la meilleure chose pour nous. Mais aussi pour moi. Et même si je ne vois pas comment ça peut être le mieux pour moi, je n'ai plus la force de lutter. « D'accord. » D'une petite voix incertaine, je lui dis d'accord sans mesurer la portée de ce simple mot. Je suis en train de perdre face à lui, à ses arguments, à ses inquiétudes. Et ce qui est incroyable, c'est qu'avant même de commencer cette discussion je craignais ce moment, celui ou je me résignerais à accepter qu'il a raison. Sans doute parce que même si je doute du bien fondé du centre pour moi, j'ai conscience de ne pas savoir toujours ce qui est le mieux pour moi, alors à quoi bon lutter ? A quoi bon nous faire souffrir plus longtemps ? Je n'ai pas cette force, je n'ai plus envie de me battre contre lui, je n'ai plus envie de tout ça. Je suis fatiguée de cette lutte constante en moi qui se répercute dans toutes mes relations. Je suis fatiguée de laisser mes angoisses, mes craintes, ma culpabilité et mes addictions dicter ma vie, alors pour une fois, je vais le laisser lui contrôler ma vie. Parce que ça ne peut pas donner pire résultat non ? Sauf que même si j'accepte de faire ça, même si j'accepte de suivre son idée, ce sera à moi de réussir et j'ai l'impression de n'avoir rien réussi de bien depuis des années. Alors je doute, encore. Et lui me rassure, encore. A croire que je suis incapable de croire un peu en moi, même un tout petit peu. « Je te le redis, mais t’es bien plus forte que tu l’imagines. Et tu l’as déjà fait une fois alors il n’y a pas de raison que cette fois ça ne fonctionne pas. » Je ferme les yeux, repensant à cette autre fois, une réussite oui mais aussi un bel échec puisque j'en suis là aujourd'hui. Avec une autre substance, une autre addiction et c'est pas ce que je considère comme faire preuve de force mais j'ai envie de croire en ses mots. Aujourd'hui il pourrait me dire que je pourrais être astronaute, que j'aurais envie d'y croire, parce que j'ai besoin de m'accrocher à ça tant je me sens mal. Parce que je suis mal. Véritablement mal. Et ressentir ces premiers symptômes, ça me terrifie. Je dois boire, mais je ne veux pas qu'il me voit boire, et pourtant, j'en ai besoin. C'est donc ça que je m'apprête à vivre ? Cette douleur physique, ce malaise général et tout le reste. C'est ça dont on vient de parler de manière bien trop concrète. Et tout en lui avouant que j'ai peur, je me laisse tomber dans ses bras, je laisse ma tête se poser contre lui, contre son cœur qui bat lui aussi un peu plus rapidement que d'habitude. Enfin je crois. « Je te promets que ça va aller. Et moi je suis là, je ne te lâcherai pas. »  Il ne me lâchera pas. Il me promet que ça va aller et c'est tout ce que j'ai besoin d'entendre. Tout ce à quoi je dois me raccrocher pour tenir le coup. Me raccrocher à lui, à nous, à notre histoire. « Je suis désolé. » Il s'excuse, je ne comprends pas. Il s'excuse pourquoi ? Il s'excuse et je cherche le sens de ses excuses. Je cherche parce que j'ai besoin de savoir pourquoi il s'excuse, pourquoi il s'excuse alors qu'il n'a rien fait de mal. Ne t'excuses pas Caleb, pas sans raisons sinon je vais croire que tu as fais quelques choses de mal. Mais non, c'est moi qui merde, c'est moi qui gâche tout, c'est moi qui rends notre vie compliquée. « Arrête de t'excuser s'il te plaît. Ne t'excuse plus, parce que tout est de ma faute, tout. Alors arrête de t'excuser, je t'en supplies arrête parce que je ne veux pas que tu sois désolé. C'est de ma faute Caleb, tout ça, c'est de ma faute. Et si tu savais comme je m'en veux de te faire subir tout ça. J'aurais aimé pouvoir t'épargner mais je crois qu'à force de me faire du mal, j'ai oublié comment protéger les autres et je suis désolée. J'aimerais pouvoir tout oublier Caleb, je te jure que j'aimerais retourner sur cette plage, et pouvoir recommencer. Pouvoir retrouver ce que l'on avait, pouvoir retrouver celle que j'étais avant tout ça, avant de me détruire, avant de te détruire. Avant qu'on souffre tout les deux. Je te jure, que je donnerais tout pour revenir à ce moment, ou je ne savais pas ce qu'il se passait, ou je ne comprenais pas ce que je ressentais mais ou j'étais juste heureuse, bien et sereine. Parce que je suis fatiguée Caleb. Je peux plus souffrir à chaque minutes parce que j'ai envie d'être heureuse et je le suis dans tes bras, mais je ne peux pas te faire porter le poids de tout ça. Je te fais du mal et c'est toi qui t'excuses. Arrête Caleb, arrête d'être toujours si compréhensif avec moi, je ne le mérite pas. Et je voudrais mériter ton amour, je te promet que je voudrais être cette personne que tu mérites, pouvoir t'apporter autant que toi tu m'apportes. Mais j'ai peur d'être trop détruite pour ça. Tu comprends ? Je veux juste retourner en arrière avant tout ça, je veux juste arrêter de souffrir, je veux juste pouvoir être avec toi sans avoir besoin d'artifices pour m'aider à supporter les choses que j'ai au fond de moi. Je veux juste être cette fille qui t'a embrassé sur la plage, cette fille qui ne savait rien, qui ne comprenait rien mais qui au moins savait te faire sourire. Caleb, je veux juste te faire sourire à nouveau parce que je te jure que je t'aime mais si je ne peux plus t'aimer comme toi tu m'aimes, si je peux plus te faire sourire ... » Je parle, je parle, trop, beaucoup trop et je sais qu'il ne va pas retenir un tiers de mes paroles, mais il a l'habitude que je me perde dans mes paroles, il le sait, et je parle pour m'aider à gérer les choses. Je parle parce que si je m'arrête de parler j'ai peur de craquer, j'ai peur de laisser un peu de répit à mon cerveau et à mon esprit en me taisant. J'ai peur de me jeter sur une bouteille, j'ai peur de laisser mon addiction prendre le contrôle de mes pensées et mes actions, et peut-être que je le fais déjà, peut-être que tout ça, mes peurs, mes doutes c'est l'alcool qui parle, ou c'est moi. Ou c'est un tout. Je sais pas mais je dois parler, je dois remplir ce vide. Mes doigts agrippent son tee-shirt, je ne veux pas qu'il me voit boire, mais je ne veux pas qu'il me voit ainsi non plus et finalement en prenant peu à peu conscience de ce qu'il m'attends réellement, je cède totalement. « Ok pour le centre. » J'abdique, parce qu'il est finalement hors de question qu'il me voit ainsi, parce que les choses ne vont faire qu'augmenter et je lui ai déjà montré assez de choses honteuses pour une vie. Et si son amour a résisté à tout, je ne suis pas sûre d'avoir envie qu'il me voit aussi faible et pathétique, agressive et méchante, vulnérable et dépressive. Souffrant et culpabilisant. Non je ne peux pas lui faire ça. « Caleb, je dois boire. » J'ai la tête contre son épaule, tout le dos beaucoup trop contracté, les mains qui serrent toujours un peu plus son tee-shirt, et honteusement je lui souffle cette phrase sans le regarder. Sans pouvoir faire face à son regard. « Je ferais ce qu'il faut, mais j'ai mal. » Je n'ose pas bouger, j'attends bêtement son accord pour me soulager. « Je suis tellement désolée. » Désolée de ne pas être celle qu'il aimerait que je sois. Désolée de ne pas pouvoir lui donner ce qu'il voudrait. Désolée de ne pas être à la hauteur de ses attentes et de ses rêves. Et s'il savait comme j'aimerais être tout ça pour lui. « J'ai besoin d'aide. » Et cette phrase fait partie des phrases les plus difficiles à prononcer, parce qu'elle signale une vérité que je ne pourrais plus jamais ignorer désormais. J'ai besoin d'aide. J'ai besoin de son aide, mais pas uniquement. J'ai besoin qu'on m'aide à prendre soin de moi, qu'on soulage cette douleur, qu'on me sorte de ce trou dans lequel je me suis plongée depuis huit ans et dans lequel je me noie peu à peu. Caleb m'a tendu une main et je suis en train de la saisir sans savoir si je vais avoir assez de forte pour supporter toutes les épreuves qui m'attendent. Mais c'est le moment, soit je m'en sors, soit j'abandonne mais je ne veux plus souffrir, parce que je suis épuisée. Et je lui ai promis de ne pas mourir, alors je dois m'en sortir.

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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 - Page 2 EmptySam 8 Fév 2020 - 22:32

Alex & Caleb
“Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be. ”
Elle me dit qu’elle ne veut pas mourir mais ses paroles sont en totale contradiction avec ses actions alors j’ai beaucoup de mal à la croire. Elle ne veut pas mourir mais elle se tue à petit feu, ça n’a aucune logique, aucun sens et je pense qu’elle se voile certainement la face. Et si elle continue comme ça il y a des chances qu’elle parvienne à ses fins. Sauf que moi je ne suis pas d’accord avec ça. Je refuse de vivre ça une deuxième fois, elle n’a pas le droit de me faire ça. C’est ce que j’essaie de lui dire mais elle n’a pas l’air de le comprendre et en m’autorisant à me remettre en couple avec quelqu’un d’autre pas une seule fois je n’avais envisagé la possibilité de la voir mourir avant moi. Je ne le réalise que maintenant et cette idée me terrifie au plus haut point. « Je vais pas mourir et toi non plus, d'accord. Tu n'as pas le droit de mourir, tu m'entends, jamais. Parce que je ne veux pas. » Sauf que moi je ne compte pas mourir et je n’ai pas un comportement qui prouve le contraire. J’ai un mode de vie sain et un train de vie des plus normales contrairement à elle qui a toujours vécu dans l’excès. L’excès de tout, et moi j’en ai marre de cette vie. Je ne veux plus de ça. On a plus vingt ans et il est grand temps qu’elle se pose et qu’elle apprenne à vivre plus calmement. Je ne compte pas mourir, je n’en ai pas envie j’ai encore beaucoup trop de choses à vivre et à accomplir. Avec elle ? Je ne sais pas. J’aimerais. J’espère. Mais ce qu’il s’est passé un peu plus tôt ce matin avec son histoire de retard m’a tout simplement fait redescendre de mon petit nuage de bonheur et m’a forcé à réaliser que nous ne sommes pas tous les deux sur la même longueur d’onde. On ne veut pas les mêmes choses et je doute très fortement qu’elle finisse par accepter le fait d’avoir un autre enfant mais malgré tout je reste. Je reste peut-être parce que je suis trop con. Ou trop amoureux. Je ne sais pas vraiment. Elle ne pourra certainement pas m’offrir ce dont je rêve mais pour l’instant ce n’est pas ça le plus gros problème. C’est son problème. L’alcool.  « D’accord. » D’accord ? Est-ce qu’elle vient d’accepter d’aller se faire soigner dans un centre ? Je ne sais pas quoi lui dire. Vraiment pas. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle accepte parce qu’elle n’en fait toujours qu’à sa tête, parce qu’elle a tendance à faire ce qu’elle juge être le mieux pour elle et elle semble penser que le mieux pour elle n’est pas le centre mais le sevrage à la maison. Mais je refuse de le faire moi-même. Parce que je ne veux pas avoir cette responsabilité-là et je ne veux tout simplement pas la voir au plus bas. J’ai déjà beaucoup de mal à la voir dans cet état-là alors je sais que je ne supporterais pas la voir encore plus mal. Je la prends dans mes bras, j’essaie de la réconforter comme je le peux parce que je ne sais plus quoi lui dire alors je m’excuse. Parce que je n’ai pas été à la hauteur, je n’ai pas été un assez bon petit-ami pour lui donner envie d’arrêter. Et j’ai fait de mon mieux pourtant, mais ce n’était pas suffisant. Elle me répond pour me demander d’arrêter de m’excuser et elle affirme tout un tas d’autres choses et je suis incapable de vous dire ce qu’elle a dit. Elle parle beaucoup trop longtemps, vraiment trop et je n’ai pas retenu la moitié de son monologue. Elle rejette toute la faute sur elle. Tout ce que je comprends et retiens de tout ça c’est qu’elle n’est pas heureuse. Elle souffre, toujours, tout le temps, elle n’est pas heureuse du tout. Et l’entendre me dire ça me fait affreusement mal parce qu’encore une fois je pensais qu’on était bien et qu’on était heureux. Mais je me suis trompé et je me rends surtout compte que je ne sais pas comment faire pour la rendre heureuse. Peut-être que c’est aussi la vie que je lui propose qui ne lui convient pas ? Une vie trop calme et trop posée ? Mais moi je suis comme ça et je ne pourrais pas changer. Sauf que si elle souffre, si elle n’est pas heureuse ça ne semble pas lui suffire. Je ne sais pas rendre ma petite-amie heureuse, si ça, ça ne me fait pas passer pour le dernier des cons. « Ok pour le centre. » Je laisse toutes mes interrogations de côté et je me concentre sur ses mots qu’elle vient de prononcer. Elle accepte et je me sens déjà un peu plus soulagé. « Merci. » Parce que je sais qu’elle fait ça simplement parce que je lui ai demandé mais je n’en reste pas moins étonné qu’elle choisisse de m’écouter. « Je suis vraiment désolé, je pensais que tu étais heureuse. » J’ai été con parce que je n’ai rien vu, c’est surtout ça le problème. Je m’en veux énormément. Mais c’est trop tard, ce qui est fait est fait et je ne peux pas revenir en arrière. Je sais qu’elle ne veut pas que je m’excuse mais elles me semblent pourtant primordiales. « Caleb, je dois boire. » Bien sûr qu’elle doit boire. Je souffle tout en fermant les yeux. « Je ferais ce qu'il faut, mais j'ai mal. Je suis tellement désolée. » Je dois faire quoi au juste ? La lâcher et la laisser vider une bouteille d’alcool ? Je dois lui donner mon autorisation c’est ça ? Je n’en ai pas envie. J’en ai marre. Vraiment. J’en ai vraiment marre, je n’en peux plus. Je ne veux plus cautionner ça. Mais est-ce que j’ai vraiment le choix ? De toute façon un arrêt d’alcool ne doit pas être brutal mais progressif donc non je n’ai pas le choix. Je vais encore devoir continuer à la regarder boire sans rien dire. Ça non plus ça ne me rend pas heureux. Je soupire tout en relâchant mon étreinte que j’ai sur elle. C’est ma façon de lui donner mon autorisation. Qu’elle ne s’attende pas à ce que je lui dise ’oui vas-y ma chérie, va descendre la bouteille de vodka dans la cuisine.’ C’est trop me demander. « J'ai besoin d'aide. » Cette phrase qui sonne comme un appel à l’aide et je ne sais pas comment gérer ça. Je la regarde et dépose un léger baiser sur son front. « Laisse-moi t’aider. » Cette matinée est beaucoup trop lourde. Je n’en peux plus, je suis fatigué et j’ai l’impression que nos moments de bonheur sont bien loin derrière nous. Enfin, est-ce que tout ça étaient vraiment des instants de bonheur ? Je ne sais pas, je ne sais plus rien et elle est en train de me faire douter de tout.
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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 - Page 2 EmptyDim 9 Fév 2020 - 1:44



Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be

J'abdique, je cède, je rends les armes n'ayant pas la force pour un combat que je sais perdu d'avance. Parce que je ne peux pas lutter face à lui, je ne peux pas lui imposer de porter ce fardeau avec moi. Je ne peux pas l'obliger à être à mes côtés durant cette épreuve, il n'est ni médecin, ni psychiatre, ni spécialiste en addictologie. Il a peur, il me l'a dit et je ne peux pas l'obliger à faire face à tout ça. Ce n'est pas sa faute, ce n'est pas sa responsabilité et je ne veux pas qu'il me voit si faible. Donc je m'incline, j'accepte le centre sans en savoir vraiment plus sur ce dit centre, sans même savoir les conditions, ou quoique ce soit, je lui fais confiance, de tout façon, un centre c'est un centre et je sais que je vais détester chaque minute passées la bas. Mais je ne veux plus de conflit entre nous, je ne veux plus que mon état soit sujet à discorde, parce que je me fais du mal, je lui fais du mal et je nous fais du mal. Et je veux plus de tout ça. Je ne sais pas comment faire autrement, mais je sais que je veux arrêter d'avoir mal. Et je lui ai dis, enfin je crois, en m'ouvrant à lui. En lâchant les mots tels qu'ils me venaient. Sans réfléchir, juste les dires parce que dans ma tête c'est confus. Parce que j'en peux plus et que je commence à comprendre que je suis prisonnière de mes propres pensées. Je veux juste être libre. Juste libre pour pouvoir vivre cette vie que je désire avec lui. Cette vie que j'ai entrevue en Nouvelle-Zélande, je veux l'aimer comme lui m'aime. Je veux me voir comme lui me voit. Je veux juste être libre mais je ne peux pas, pas encore et je lui dis. Sauf que je parle beaucoup trop et que je dois être maladroite puisqu'il s'excuse à nouveau. « Je suis vraiment désolé, je pensais que tu étais heureuse. » Et sa phrase me fait du mal parce que je sens qu'il s'en veut, qu'il se reproche de ne pas avoir réussi à me rendre heureuse. Qu'il se tient pour responsable, sauf que c'est faux. Parce qu'il m'a rendu heureuse. Même quand j'étais mal, même quand je lui cachais, même après Londres. Il était là pour moi, il était là pour m'éviter de sombrer. Et dans ses bras, je l'étais. Sincèrement heureuse. Rien que par sa présence le soir, il m'aidait, il m'apaisait, il me faisait me sentir moins mal. J'étais heureuse avec lui lorsque nous étions sur cette plage en Nouvelle-Zélande. J'ai été heureuse à chaque moment en vacances avec lui. J'étais heureuse avec lui à chaque fois que nous faisions l'amour. J'étais heureuse quand il m'a accompagné voir un match de football. J'étais heureuse à Noël quand j'ai vu son regard et sa joie en découvrant Dobby. J'étais heureuse dans ses bras, du moins je l'étais la plupart du temps. Et j'aimerais qu'il le croit, qu'il l'entende, qu'il ne doute pas du fait qu'il a toujours su et qu'il sait toujours comment me faire sourire. « Caleb je t'aime et je suis heureuse avec toi, je n'ai pas fais semblant, à aucun moment. Tu me rends heureuse malgré tout, malgré l'alcool, malgré le passé, malgré les souvenirs, malgré ma culpabilité. » Je dois me concentrer pour lui parler, je dois faire abstraction de tout ce que je ressens, pour le rassurer. Parce que je ne peux pas accepter qu'il se sente coupable. Il n'a rien fait de mal, jamais. Il a toujours fait tout ce qu'il pouvait pour m'aider, et il m'a aidé. Mais il y a des choses qui le dépasse, qui me dépasse moi aussi. Et si je veux être heureuse avec lui, je dois arrêter de me reposer sur lui, je dois arrêter de vivre dans le déni de mes problèmes et avancer. Mais ça fait mal, ça fait peur mais grâce à lui, je l'envisage. J'envisage d'arrêter de souffrir, alors que la souffrance c'était tout ce qu'il me restait pour me sentir vivante. La souffrance et les excès. Grâce à lui, j'ai avancé l'année dernière, et je continue à le faire, pour lui, pour nous. Il s'excuse encore mais il n'a vraiment aucun raison de le faire. « Tu as réussi à me faire croire que je pouvais encore faire quelque chose de ma vie, que j'avais pas tout perdu. Alors arrête de t'excuser, arrête de croire que tu y es pour quelque chose. Parce que la seule chose que tu as mal faite, c'est de retomber amoureux de moi. Tu sais me rendre heureuse, mais moi je n'arrive pas à te rendre heureux et c'est à moi de m'excuser. » Parce que tout ça, c'est moi. Uniquement moi et c'est lui qui s'en excuse. Il s'excuse alors que c'est lui qui paye les pots cassés de mon comportement. « Je ne veux plus m'excuser tout le temps, je ne veux plus avoir à le faire, parce que je ne veux plus que tu souffres à cause de moi. Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée depuis huit ans, enfaîte depuis dix ans, alors arrête de croire que tout cette merde c'est de ta faute. Caleb tu es parfait avec moi et c'est peut-être ça le pire parce que tu es parfait et moi je gâche tout. » Et je m'en veux tellement de ne pas pouvoir être juste heureuse, juste sereine, juste amoureuse, juste simple. Parce qu'il fait tout ce qu'il faut pour ça. Il fait tout pour moi et le bordel que j'ai foutu dans ma vie revient quand même, inlassablement. Comme l'envie d'alcool revient, encore et encore. Ce besoin inexorable de boire, mes pensées qui dévient toujours vers l'alcool, mon corps qui me rappelle que lui aussi il est en manque. Cette chaleur que je ressens, ces tremblements qui montrent physiquement ma dépendance, ces nausées qui font maintenant leur apparition. Je voudrais me cacher pour qu'il ne me voit pas ainsi. Je voudrais disparaître pour ne pas avoir à avouer l'inévitable. Mais je dois boire. Je dois le faire. Je dois lui dire, et je dois assumer sauf que je ne peux pas assumer ça. Je ne peux pas être cette femme si faible face à une bouteille d'alcool. Et quand je lui dis que je dois boire, je sais que je lui fais du mal, encore. Je le sais et je voudrais vraiment qu'il ne me voit pas ainsi. Mais on en est là, et on peut pas faire comme si rien de tout ça n'existait. Il finit par me lâcher tout en soupirant et je me sens d'un coup totalement livrée à moi même. Face à cette addiction, face à mes démons, face à mes symptômes, face à ce qu'il y a de plus minable en moi. Il vient de me lâcher et je ne veux pas. Je pourrais courir à la cuisine, j'en meurs d'envie mais à l'instant précis, c'est la chaleur de son corps que je veux, je veux ses bras, je veux m'agripper à lui pour ne pas m'écrouler. Je veux boire j'en ai besoin, mais j'ai tout aussi besoin de lui en ce moment et les deux ne sont pas compatibles.  « Laisse-moi t’aider. » Je serre sa main, peut-être un peu trop fortement. Je repense à notre discussion, je repense à ses craintes pour moi, je repense à ses excuses. Je repense à nous, à tout ce que l'on a traversé, à tout ce que je lui ai fais vivre. A ces promesses que l'on sait faites durant nos vacances, à ces moments d'insouciances partagés, je repense à nous tout simplement. « Je veux changer, je veux te mériter. Je vais me soigner Caleb, je te promets de tout faire pour que tu sois fière de moi. Je te le promets parce que je peux envisager ma vie sans alcool mais pas sans toi. Je t'aime tellement. » Est-ce que je crois en ce que je suis en train de lui dire ? Étonnamment oui. Parce que je me rends compte que si moi je souffre, lui aussi souffre et je ne peux pas le faire souffrir. Enfin je ne veux plus le faire souffrir. Alors, j'accepte le centre, j'accepte même de me soigner, et j'accepte de croire en ma capacité à réussir à le faire bien. J'accepte peut-être parce que je suis arrivée au bout de ce que je pouvais me faire subir et qu'avec lui j'entrevois un possible futur ? J'en sais rien. Je sais juste que j'accepte tout parce que je veux lui montrer que pour nous, moi aussi je peux m'engager. « Caleb, je te promets de faire tout ça, mais est-ce que tu peux quitter l'appartement maintenant ? » Je ne veux pas qu'il parte, mais je ne veux pas lui imposer la vision pathétique de ce qu'il va arriver. Je ne veux pas qu'il soit obligé de me regarder boire. Je ne veux pas de ça pour lui et pour nous.

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Message(#)Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be ▬ Calex 13 - Page 2 EmptyDim 9 Fév 2020 - 12:30

Alex & Caleb
“Say what you used to say, to me. Take me into your arms, where I should be. ”
La journée vient à peine de commencer mais je suis déjà fatigué. Tellement fatigué. Je n’ai qu’une envie : rentrer chez moi et dormir toute la journée, ce qui me donne l’impression d’être de retour deux ans en arrière quand j’avais envie de passer mes journées au lit mais en même temps si je faisais ça je m’obligeais à réfléchir et à penser et ça, ce n’était pas possible. Alors je passais le plus clair de mon temps au travail. Là je commence à ressentir exactement la même chose. Je déteste cette matinée, je déteste cette conversation, j’en ai marre. Je suis fatigué. Voilà, c’est tout ce que j’ai en tête. Ça et le fait que lors de son énorme monologue elle m’ait avouée à demi-mots ne pas être heureuse et ça, ça fait mal. Parce que je fais de mon mieux, je lui ai offert tout ce que j’avais mais ça ne semble pas suffisant. Peut-être que je ne suis pas suffisant après tout. C’est simple et je ne vois que ça comme explication même si ça ne m’enchante pas de le dire ni même de le penser. « Caleb je t'aime et je suis heureuse avec toi, je n'ai pas fais semblant, à aucun moment. Tu me rends heureuse malgré tout, malgré l'alcool, malgré le passé, malgré les souvenirs, malgré ma culpabilité. » Ça fait beaucoup de malgré et maintenant elle me dit être heureuse alors qu’il y a quelques minutes elle m’a avouée vouloir revenir en arrière au temps où elle était juste heureuse. Ce sont ses mots, ceux qu’elle a employés tout à l’heure. Elle m’a dit qu’elle souffrait toujours, à chaque minute alors comment est-ce qu’on peut prétendre être heureux alors qu’elle me dit en même temps souffrir constamment ? Ça n’a aucun sent et encore une fois, je ne la comprends pas du tout. « Tu as réussi à me faire croire que je pouvais encore faire quelque chose de ma vie, que j'avais pas tout perdu. Alors arrête de t'excuser, arrête de croire que tu y es pour quelque chose. Parce que la seule chose que tu as mal faite, c'est de retomber amoureux de moi. Tu sais me rendre heureuse, mais moi je n'arrive pas à te rendre heureux et c'est à moi de m'excuser. » Je n’ai jamais prétendu ne pas être heureux. Pas du tout. Au contraire. C’est même en la retrouvant que j’ai retrouvé un peu de bonheur. Mais oui là, maintenant, tout de suite, non je ne suis pas heureux mais au vu de la conversation que nous sommes en train d’avoir ça me semble logique, non ? « Je ne veux plus m'excuser tout le temps, je ne veux plus avoir à le faire, parce que je ne veux plus que tu souffres à cause de moi. Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée depuis huit ans, enfaîte depuis dix ans, alors arrête de croire que tout cette merde c'est de ta faute. Caleb tu es parfait avec moi et c'est peut-être ça le pire parce que tu es parfait et moi je gâche tout. » Pour une fois je ne vais pas la contredire parce que oui, j’essaie d’être parfait pour elle. J’essaie d’être le petit-ami parfait, je ne prétends pas y arriver mais je fais de mon mieux. Je fais des efforts tout le temps mais j’ai surtout l’impression que ça n‘a servi à rien. Je ne sais pas quoi lui dire. Je devrais certainement parler et dire quelque chose mais je ne sais vraiment pas quoi répondre alors je préfère rester silencieux. Peut-être pas la meilleure des solutions, peut-être pas la meilleure des choses à faire mais c’est la solution que j’ai choisie. Malgré tout elle a besoin de boire, je le sais, je le comprends et je ne lui en veux pas, je ne lui reproche pas. Mais ça m’énerve quand même et je me sens affreusement coupable de cette réaction que j’ai. Je la relâche, une manière de lui donner mon autorisation. Elle peut aller boire si elle le veut, si elle en a besoin surtout mais qu’elle ne s’attende pas à ce que je lui donne mon approbation orale parce que je ne le ferai pas. Je l’aime. Je peux vous assurer que je l’aime même si je sais que ce n’est pas flagrant dans l’immédiat mais c’est surtout parce que je n’en peux plus et j’en ai vraiment marre. Moi c’était pas pour une relation comme ça que je me suis engagé, c’est pas de ça dont j’ai envie. J’avais juste besoin d’une relation simple sans aucune réelle prise de tête sauf que j’ai peut-être oublié qu’avec Alex les choses n’ont jamais été simples. À l’époque il y a dix ans c’était déjà pas facile tous les jours même si elle n’était pas aussi compliquée qu’aujourd’hui. Mais j’avais juste besoin de quelque chose de beau et de simple parce que je ressors d’une période atrocement difficile. « Je veux changer, je veux te mériter. Je vais me soigner Caleb, je te promets de tout faire pour que tu sois fière de moi. Je te le promets parce que je peux envisager ma vie sans alcool mais pas sans toi. Je t'aime tellement. » Elle veut se soigner pour moi c’est bien, mais il faut surtout qu’elle le fasse pour elle parce que sinon ça ne fonctionnera pas sur le long terme. Mais je ne lui dis rien parce que je n’ai plus la force de parler ou de la contredire sur quoique ce soit. « Je t’aime aussi. » Je me contente de lui répondre ça et c’est tout. De toute façon je ne sais plus quoi lui dire et je n’ai même plus envie de dire quoique ce soit. « Caleb, je te promets de faire tout ça, mais est-ce que tu peux quitter l'appartement maintenant ? » Je la regarde une poignée de secondes sans rien dire. Elle vient vraiment de me demander ça ? « T’es sérieusement en train de me foutre à la porte ? » Oui c’est vraiment ce qu’elle vient de faire. Alors même si je comprends sa démarche, je comprends pourquoi elle me demande de partir, mais je ne peux pas m’empêcher d’être blessé. Je suis sûrement un peu con ou un peu susceptible. Ou tout simplement tellement agacé par cette horrible journée qui commence très mal. Je soupire tout en me levant pour partir remplir les gamelles de Dobby, qui me suit à la trace d’ailleurs. J’hésite à le prendre avec moi mais à quoi bon de toute façon ? Autant qu’il reste ici. Avant de récupérer ma veste posée un peu plus tôt sur le canapé je caresse le chien et m’avance vers Alex pour l’embrasser sur la joue. « À ce soir. » Ou pas. Je ne sais pas en fait. Si je vais rentrer chez elle ce soir après le boulot parce que je ne peux pas commencer à m’éloigner d’elle après cette conversation que l’on vient d’avoir. Et je referme la porte derrière moi, je pars. Je dois aller au travail de toute façon et je risque de rentrer tard puisque je dois maintenant m’occuper de la fermeture n’ayant pas pu être présent tôt ce matin comme c’était initialement prévu. Je ne lui ai pas dit parce que ça m’est sorti de la tête. Complètement. J’attrape mon téléphone pour la prévenir par message. Cette journée va être longue, et vu comme elle a commencée elle ne pourra certainement pas être bonne. Au final cette nouvelle année commence vraiment très mal.
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RP TERMINÉ.

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