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 Running down to the riptide

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Message(#)Running down to the riptide  EmptyLun 3 Fév 2020 - 4:39

Maria Da Silva aimait son travail. Elle était la preuve vivante qu’on pouvait s’épanouir dans la vie, même sans avoir suivi de grandes études. D’ailleurs, elle les trouvait bien prétentieux, ces avocats notoires et ces chirurgiens de renom, chez qui elle faisait parfois le ménage. Tellement préoccupés par leur carrière qu’ils en délaissaient leur famille, leurs proches, et en oubliaient de vivre. Heureusement, tous ses patrons n’étaient pas comme ça. Elle en était même venue à considérer certains comme des amis,  comme Mr Hartfield, chez qui elle se rendait ce matin. Il avait toujours été très gentil avec elle, prenait de ses nouvelles, d’elle, de son mari et de ses trois enfants, et lui laissait toujours de belles étrennes à Noël. Maria était contente de s’occuper de son intérieur, cette belle villa au bord de la mer trop grande pour lui. Car il lui faisait de la peine, Mr Hartfield, à s’enfermer dans une solitude qu’il était largement à même d’éviter. Combien de fois lui avait-elle répété de se trouver une femme, gentil garçon comme il était ? Mais aucune personne de sexe féminin, si ce n’était elle, ne rentrait jamais dans cette maison, même quand elle n’était pas là pour le voir. Elle en était même venue à croire qu’il était gay, avec ce Mr Jaafari qui venait souvent lui rendre visite. Elle comprenait qu’il veuille s’en cacher, une grande star du rugby comme lui risquerait les moqueries. Pauvre garçon. Tout ce qu’elle voulait, Maria, c’était son bonheur.

Enfin arrivée chez lui, elle ouvrit la porte d’entrée avec ses clefs, et entreprit de se diriger vers le placard dans lequel il entreposait tout son matériel. Mais Maria trouva cela bizarre qu’il ne vienne pas l’accueillir comme à son habitude, lui qui était toujours si matinal (elle savait qu’il dormait très peu). Elle l’appela à travers la maison sans obtenir de réponse, ce qui commença à l’alarmer. Elle grimpa les escaliers quatre à quatre, en espérant tomber sur lui qui serait étonné de la voir ainsi angoissée, et ils riraient ensemble de son inquiétude démesurée. Mais à l’étage, toujours personne. Mue par un genre de sixième sens, elle poussa timidement la porte de sa chambre, et son cœur rata un battement quand elle l’aperçut, là, allongé sur le sol, face contre terre, en caleçon, comme s’il venait à l’instant de sortir du lit. Sa première pensée fut de se dire qu’il était tombé, ça lui arrivait parfois en sa présence qu’une jambe – la droite, c’était toujours la droite – se dérobe sous son poids et qu’il ne s’effondre à genoux. Il se relevait en prétendant avoir trébuché dans quelque chose, et elle faisait semblant de le croire. Mais quand elle se précipita vers lui pour l’aider à le relever, ce qui la heurta en priorité fut qu’il était froid. Ce n’est que seulement après qu’elle remarqua la traînée de vomi, dans laquelle son visage était à moitié plongé. Oh ! Dios mio ! Et c’est les yeux embués de larmes qu’elle se jeta sur le téléphone pour composer le 911.


***


Le Dr Harper était de garde ce matin aux urgences quand on lui amena le cas Hartfield. Les secouristes qui l’avaient amené avaient eu le bon sens d'emporter avec eux les nombreuses boites de médicaments (vides, pour la plupart), qu’ils avaient trouvées chez lui. Benzodiazépines, antidouleurs opiacés, somnifères : un cocktail explosif. Aussitôt qu’il avait été pris en charge, on lui avait transféré son dossier médical. Il était suivi par l’hôpital pour ses séances de rééducation, et se plaignait constamment de douleurs dans les jambes. Elle comprit alors que pour apaiser ses souffrances, il s’enfilait un peu tout ce qu’il trouvait. Elle avait jeté un œil à ses prescriptions médicales, et en avait déduit que ces dernières n’étaient pas suffisantes pour expliquer tous les médicaments trouvés chez lui. Où s’était-il procuré le reste ? Mystère.

En attendant, elle devait s’entretenir avec la personne à prévenir en cas d’urgence. Les infirmières lui avaient expliqué que la première personne sur sa liste, un homme, n’avait pas répondu, et que c’était la deuxième personne qui se trouvait dans la salle d’attente. Sa femme, probablement, avaient-elles jugés bon de supposer. Le Dr Harper se dirigea donc vers une très belle femme, dont l’inquiétude qui tirait ses traits ne gâchait en rien sa beauté. Elle lui tendit la main, et entreprit de lui faire un résumé de la situation, aussi délicatement qu’elle le pouvait. Ce genre de nouvelles n’étaient jamais facile à apprendre.

« Bonjour, Mme Hartfield. Votre mari est actuellement en soin intensif, après avoir ingéré une trop grande quantité de médicaments. Il est arrivé ici en dépression respiratoire. Heureusement que votre femme de ménage l’a trouvé, sinon il ne serait plus avec nous aujourd’hui. Nous lui avons fait un lavage gastrique, qui n’a pas eu l’efficacité escomptée, car les médicaments avaient été pris depuis trop longtemps. Il est encore dans un état critique, il ne s'est pas encore réveillé, mais je suis plutôt optimiste. Il a reçu des injections de naloxone, l’antidote, et depuis, nous surveillons ses constantes. Il n’y a plus qu’à attendre. Vous pourrez aller le voir dans un petit moment. Ne soyez pas étonnée, il a des tuyaux dans la gorge qui l’aident à respirer. Pouvez-vous nous dire la quantité de médicaments qu’il prend par jour ? », lui demanda-t-elle. Si cela faisait trop longtemps qu’il se gavait comme ça, elle devrait vérifier l’état de ses reins.
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Message(#)Running down to the riptide  EmptyVen 7 Fév 2020 - 10:23

RUNNING DOWN TO THE RIPTIDE
ft. rhett, hassan & sophia aka the golden quatuor
Le meilleur refuge qu'avait trouvé Joanne pour trouver la tranqulité et le semblant de sérénité d'esprit qu'elle adorerait avoir n'était autre que son bureau au QAGOMA. Elle évitait soigneusement tout sujet de conversation qui se rapprochait de près ou de loin à Jamie, faisant un véritable blocage pour les quelques fois où l'on tentait d'aborder le sujet. Joanne craignait même que la situation ne vienne porter préjudice à sa propre carrière et avait toujours le coeur serré pour les fois où son supérieur, Simon, l'abordait. Elle avait des idées en tête, des projets qu'elle désirait officialiser le jour où elle prendrait son courage à deux mains pour en discuter avec Marius. Son aval avait énormément d'importance et cela allait sans doute être ce qui allait déterminer la suite des événements. Cela ne l'empêchait pas de griffoner des thématiques qu'elle adorerait aborder dans une thèse, avec des problèmatiques et des questions qu'elle voudrait soulever dans un cahier où les pages se noircissaient de jour en jour dès qu'elle avait un peu de temps devant elle. Alterner entre ses impératifs de conservatrice, d'enseignante à l'université et sa vie de famille était d'abord anxiogène dans un premier temps, mais Joanne se surprenait à s'en sortir avec brio. Cela la faisait parfois rentrer plus tard le soir, mais ce n'était pas vraiment un mal ces derniers temps. Plongée dans ses pensées, elle sursauta vivement lorsqu'elle entendit son téléphone sonner. Le numéro qui était affiché à l'écran lui était étrangement familier mais sur le moment, elle n'aurait pas su dire pourquoi. Ce fut lorsque la personne au bout du fil se présentait qu'elle compris pourquoi elle connaissait vaguement ce numéro et elle sentit son sang ne faire qu'un tour quand on lui expliquait ce qu'il se passait. Les larmes lui montaient aux yeux et c'était avec précipitation qu'elle assurait au médecin qu'elle serait là au plus vite. Sans se poser davantage de questions, Joanne s'équipa de son sac à main, passait rapidement par le bureau de Simon pour l'informer qu'elle prenait sa journée en lui expliquant succinctement ce qu'il se passait et elle se précipita ensuite vers sa voiture pour rejoindre l'hôpital. Son coeur galopait si vite dans sa poitrine que c'en était désagréable. Joanne voulait juste le voir, s'assurer qu'il aille bien. Elle n'avait pas retrouver son meilleur ami pour le perdre quelques mois après avoir repris contact. La petite blonde n'aimait pas le fait qu'elle connaisse aussi bien les locaux au point de savoir exactement quel chemin prendre pour se retrouver aux urgences afin de s'adresser à l'un des soignants pour savoir où se trouvait son ami. Un médecin, une femme, finit par l'approcher et la salua dans un premier temps en lui tendant sa main que Joanne serrait volontiers. Bien qu'elle avait hâte d'avoir des nouvelles de Rhett, elle ne se permettrait pas de passer outre certaines civilités. La petite blonde était surprise qu'on l'ait prise pour l'épouse de Rhett. L'alliance qu'elle portait les avait peut-être mené à cette conclusion incorrecte. Elle mentirait si elle ne s'était pas une fois demandée comment tout se serait passé s'ils avaient fini ensemble. Au final, l'idée l'amusait plus qu'autre chose car même s'ils s'appréciaient énormément et se connaissaient par coeur, il ne leur était étrangement jamais venu à l'esprit qu'ils puissent former un beau couple. Le Dr. Harper dut interpeller une Joanne qui était bien dans ses pensées, dans l'espoir d'avoir des réponses à ses questions. "Je...Je ne suis pas son épouse." finit-elle par dire, encore bien abasourdie par cette avalanche de nouvelles assommantes. Ce genre de maladresses arrivait régulièrement dans le monde médical. Elle n'allait pas leur en tenir rigueur. On voyait le nom et le numéro d'une femme ayant un autre nom, la première chose à laquelle on pensait était la compagne. "Oh, pardon. Je pensais..." "Ne vous en faites pas, ce n'est pas grave. Nous sommes des amis de longue date. C'est mon meilleur ami." C'était comme s'il faisait partie de sa famille. Ils s'étaient certes perdus de vue pendant des années mais il semblerait que ces derniers mois aient permis de rattraper le temps perdu. "Je sais qu'il y avait des fois où il souffrait atrocement, à cause de sa jambe. Il prenait des médicaments pour, mais ça ne semblait pas vraiment le soulager. Je suis sincèrement désolée, je suis incapable de vous dire quels médicaments il prenait, ni quelle quantité. Je sais juste que je trouvais ça... beaucoup." Joanne était navrée de ne pas pouvoir donner plus d'informations afin d'aider au mieux les médecins pour la prise en charge du blond. L'une de ses mains vint essuyer des larmes qui étaient venues envahir ses joues pâles. Le médecin était optimiste concernant la rémission de Rhett et ces quelques mots suffirent à soulager un peu l'esprit tourmenté de la jeune femme. Elle ignorait qui était la femme de ménage de Rhett, mais Joanne la bénissait d'avoir été là. "Puis-je aller le voir ?" finit-elle par demander d'une voix tremblante. C'était tout ce qu'elle voulait. Qu'importe s'il était inconscient. Dr. Harper finit par la conduire dans la chambre dans laquelle il se trouvait. Joanne la suivait de près, avec tout de même une pointe d'appréhension. Même si elle avait déjà vu un proche branché à autant d'appareillages, Joanne ne restait pas moins impressionnée de ce triste spectacle. Ce n'était qu'une fois qu'elle avait vu la porte de la chambre se fermer derrière qu'elle se permit de se rapprocher de Rhett. Elle se penchait sur lui pour déposer un baiser sur son front. "Hey." lui souffla-t-elle avant de récupérer un mouchoir dans son sac et d'avoir déposé ce dernier par terre. Elle récupérait ensuite une chaise afin de pouvoir s'asseoir à côté du lit et prendre sa main. Joanne espérait qu'il sente qu'elle était là. "Que s'est-il passé ?" Elle n'attendait pas de réponse de sa part, c'était évident. Mais elle se questionnait. Elle n'osait pas imaginer l'intensité de ses douleurs au point d'en faire une overdose tant les traitements n'étaient plus efficaces. Son pouce effleurait délicatement la peau de sa main à un rythme régulier, les yeux rivés sur lui. Rien ne disait qu'il allait se réveiller tant qu'elle était là, mais c'était ce qu'elle espérait. Juste être certaine qu'il se portait bien. Elle s'équipait ensuite de son téléphone portable pour en avertir Hassan et Sophia. Les deux femmes ne s'étaient plus adressées la parole depuis des mois, et même si la rousse voulait faire croire qu'elle ne se souciait plus du blond, Joanne était persuadée qu'elle se faisait tout de même du soucis pour lui et qu'elle voudrait savoir qu'il était hospitalisé. "Je reste avec toi autant que possible. Hassan et Sophia sont au courant, mais je ne sais pas s'ils pourront venir, ni quand." lui dit-elle à voix basse. La petite blonde continuait  sangloter silencieusement par moments. Ce n'était pas vraiment le genre de retrouvailles du quatuor qu'elle pouvait s'imaginer.

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Message(#)Running down to the riptide  EmptyLun 10 Fév 2020 - 19:30

La période de rentrée scolaire lui faisait toujours le même effet, année après année : celle d’un tourbillon d’informations à assimiler et d’impératifs à honorer, conjugués à l’assimilation d’un nouvel horaire et aux réunions interminables avec le département de relations internationales de l’université, les chargés de travaux dirigés, le syndicat des enseignants … Et ça, ce n’était que pour sa casquette de professeur. La matinée qui venait de s’écouler, Hassan venait en revanche de la consacrer à ABC – bon élève, il avait éteint son téléphone durant la réunion à laquelle lui et plusieurs autres consultants réguliers de la chaîne avaient été conviés, et tous avaient d’ailleurs reçu un bref laïus à ce sujet après que des sonneries de cellulaires intempestives aient retenti à deux reprises durant une table ronde politique diffusée en direct le week-end précédent. Bien qu’utile et intéressante, ladite réunion s’était étirée en longueur de façon un peu artificielle, et s’était terminée de manière relativement informelle par des bavardages sur les vacances des uns et des autres, les fêtes de fin d’année, les enfants, les incendies, les événements sportifs à venir … Tant et si bien qu’il n’était pas loin de midi lorsque les esprits – et les estomacs, surtout – étaient revenus à la raison. Sauter un repas étant devenu chez Hassan une mauvaise habitude persistante, il avait décliné poliment une invitation à déjeuner et préféré regagner le parking où l’attendait sa moto, bien plus pratique pour affronter le trafic à flux tendu de Spring Hill en milieu de journée. Rallumant machinalement son téléphone alors qu’il sortait de l’ascenseur, il avait vu lui tomber dessus plusieurs appels manqués – deux d’un numéro qu’il ne connaissait pas, un de Yasmine – ainsi que deux messages en attente sur son répondeur, et un SMS de Joanne qu’il n’avait pas pris le temps d’ouvrir tant son sang n’avait fait qu’un tour. Instinctivement, le brun avait pensé à Amjad et aux ennuis de santé leur ayant déjà fait une frayeur à tous deux ans plus tôt, et la crainte que quelque chose soit arrivé au père de Yasmine et Sohan l’avait immobilisé au milieu du parking tandis qu’il composait fébrilement le numéro de sa messagerie. Et s’il y avait bien eu un bref soulagement quant au fait que le père Khadji se portait comme un charme, l’angoisse de l’enseignant n’avait fait que se déplacer vers un autre membre de son cercle, et quiconque aurait été présent à ce moment-là l’aurait vu pâlir en l’espace d’une seconde. Avant d’entreprendre de rappeler qui que ce soit, il avait enfin eu la présence d’esprit de jeter un œil au SMS de Joanne daté de moins d’une demi-heure et senti son sang se glacer, la simple évocation du mot « overdose » jetant une chape de plomb supplémentaire sur ses épaules et ne lui laissant pas le temps nécessaire pour appréhender correctement le reste du message de la blonde. Se contentant de pianoter une réponse en vitesse, Hassan avait parcouru en courant les quelques mètres le séparant encore de son deux-roues et l’avait enfourché en ignorant la vitesse à laquelle les battements de son cœur résonnaient contre ses tempes.

La distance entre Spring Hill et Toowong parcourue en un temps probablement déraisonnable, il avait déboulé aux urgences telle une fusée et dû s’octroyer quelques secondes pour se donner un minimum de contenance avant d’envisager trouver quelqu’un pour le renseigner. Après ce qui lui avait semblé être une éternité – quelques minutes, en réalité – on l’avait renvoyé vers le service de réanimation sans beaucoup plus d’informations que celles obtenues dans le message de Joanne, et bien qu’Hassan soit finalement tombé sur Yasmine et que cette dernière ait fait au mieux pour le rassurer tout en lui distillant le peu d’informations supplémentaires qu’elle avait été en mesure de lui donner, il se sentait toujours fébrile lorsqu’il s’était engouffré dans l’ascenseur. Son trajet à moto lui avait donné l’occasion de cogiter, de se poser des questions, et ce qui n’avait d’abord été qu’un vague pressentiment sans le moindre fondement s’était peu à peu mué en une apparente évidence qu’il n’osait simplement pas encore verbaliser, même mentalement, le poussant avec plus ou moins de succès à reléguer tout cela dans un coin de son crâne, au moins tant qu’il n’aurait pas constaté de ses propres yeux que Rhett était hors de danger. Des méandres de couloirs, deux autres infirmières et un numéro de chambre plus tard, sa main tremblait légèrement lorsqu’il avait frappé timidement contre la porte, finalement incapable d’attendre une réponse pour en ouvrir le battant et passer une tête dans la chambre, son regard accrochant celui de Joanne en tout premier lieu. Refermant précautionneusement derrière lui, il avait fait quelques pas dans la chambre et senti la chair de poule lui glisser le long des bras lorsque ses yeux s’étaient finalement posés sur leur ami. Pourtant rodé à l’idée que la quantité de machines et de matériel médical étaient parfois plus impressionnantes que réellement un indicateur de la gravité de la situation, la vision de Rhett dans ce lit d’hôpital lui avait pourtant collé des frissons et réveillé la même impression déroutante qui s’était déjà emparée de lui à l’époque où Qasim s’était retrouvé hospitalisé – voir ces deux grands gaillards dans un tel état de faiblesse défiait les lois de la logique, et Rhett comme Qasim à l’époque semblait soudainement tout petit au milieu de toutes ces machines. « Hey. » Abandonnant son casque de moto dans un coin, il avait posé une main rassurante sur l’épaule de Joanne et piqué un baiser furtif sur le sommet de son crâne. « J’ai fait aussi vite que j’ai pu. Comment il va ? » Instinctivement il avait pris le parti de chuchoter, et reporté son regard sur Rhett d’un air soucieux. « T’as pu voir le médecin ? J’ai croisé que les infirmières … » Il avait besoin de plus d’informations, réalisant seulement maintenant qu’une bonne moitié du SMS que lui avait envoyé la blonde ne s’était même pas imprimée dans son esprit et lui était déjà sortie de la tête. « Tu penses que je devrais prévenir son frère ? » Il ne s’y était pas encore risqué, pas tant qu’il n’en savait pas plus. Et en vérité il hésitait un peu, principalement parce que si Rhett avait choisi de les mettre Joanne et lui en contacts d’urgence plutôt que Sam il avait peut-être ses raisons.
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Message(#)Running down to the riptide  EmptyMar 11 Fév 2020 - 14:14

RUNNING DOWN TO THE RIPTIDE
ft. rhett, hassan & sophia aka the golden quatuor
Savoir qu'un proche était hospitalisé était la pire sensation qui soit. Le plus triste était que Joanne était familière avec cette sensation, un peu trop même. On aurait pu dire qu'elle aurait pris l'habitude, à la longue. Mais l'angoisse ne faisait que grandir de façon exponentielles, à en tordre les boyaux et mettre à mal son activité cardiaque. Dans ces cas-là, Joanne donnait l'entièreté de sa personne. Elle s'oubliait totalement et priorisait le bien-être de la personne hospitalisée jusqu'à ce que cette dernière ne se remette sur pieds, et même bien après. Il était certain qu'elle ne quitterait pas cette chambre tant qu'elle n'avait pas vu les yeux de Rhett s'ouvrir et d'avoir pu échanger au moins quelques mots avec lui. Gardant précieusement sa main entre les siennes, son regard ne se détachait pas de son visage inconscient néanmoins serein, à l'affût du moindre signe qui annoncerait qu'il serait sur le point de se réveiller. Il était stable, c'était déjà un bon début, mais pas assez. Pendant ce temps, elle avait eu le temps de se questionner, de retourner mille fois les informations qu'on avait voulu lui donner afin d'en trouver le sens. Rhett était robuste et encaissait et s'était accommodé à une douleur qui se décuplait par moment, au point de le faire grimacer. C'était arrivé plus d'une fois, quand ils passaient du temps ensemble et Joanne culpabilisait de savoir qu'elle ne pouvait rien faire pour l'aider, ne serait-ce que lui donner quelques minutes de répit. Il restait hanté par son handicap, persuadé que c'était plus répulsif qu'autre chose. Peut-être était-ce leur amitié de longue date qui la faisait penser différemment, mais Joanne ne voyait pas en quoi cela pouvait poser problème. Il restait Rhett malgré tout. La douleur avait apparemment eu raison de lui, elle avait pris le dessus et il avait été contraint d'avaler de fortes doses d'antalgiques dans l'espoir de le soulager. Ses lèvres venaient de temps à autre embrasser la paume de sa main, entre deux reniflements et un énième geste pour essuyer ses larmes. Elle ne le quittait du regard que lorsqu'elle entendit toquer à la porte de la chambre et ressentit comme un soulagement de voir Hassan débarquer. Elle n'arrivait néanmoins pas à échanger un sourire avec lui, au vue des circonstances. Il fut tout aussi horrifié qu'elle que de voir leur ami commun dans pareil état. Ce n'était pas normal. Rhett n'avait pas à être dans un lit d'hôpital. Le brun avait fini par se rapprocher afin de saluer son ex-femme. Elle déposa une main par-dessus celle qu'il avait posé sur son épaule quelques secondes. Elle acquiesça d'un signe de tête à sa première question avant de lui répondre. "C'est le médecin qui l'a pris en charge aux urgences qui m'a accueillie quand je suis arrivée." commença-t-elle, avec une voix du même niveau sonore que celui du brun. "Elle pensait que j'étais sa femme." Un rire bref s'échappa en songeant à cette ironie. Mais comme elle était la première personne du sexe opposé à être parmi les premières à contacter en cas d'urgence, l'on faisait rapidement un raisonnement de ce genre. Son sourire s'effaça rapidement alors qu'elle reprenait son discours, avec les informations qu'elle avait en sa possession. "Elle m'a dit qu'il avait ingéré une très grande quantité de médicaments et que ce... surdosage a provoqué un problème respiratoire. Elle a dit qu'il avait de la chance que la femme de ménage soit passée et qu'elle l'ait trouvé, sinon..." Par le simple fait de savoir qu'elle aurait pu perdre son meilleur ami ce jour lui serrait la gorge au possible. Les traits de son visage se crispaient tandis que sa main étouffait un profond chagrin qui ne demandait qu'à sortir de sa bouche. Mais elle savait qu'elle devait retrouver contenance afin de pouvoir poursuivre son récit. "Ils ont du lui... laver l'estomac, mais ce n'était apparemment pas suffisant. Ils ont donc injecté des antidotes. D'après eux, il est stable, il faut attendre qu'il se réveille." Et elle n'attendait que ça. Joanne finit par se lever, non sans garder sa main contre celle de Rhett quelques instants. Ses yeux injectés de sang se tournèrent vers son ex-mari, tout aussi perdu et choqué qu'elle. "Je voyais bien que son genou lui faisait souvent terriblement mal, et je le voyais prendre ses médicaments et je me disais que ça devait forcément faire effet, que ça le soulage un petit peu." Il ne méritait pas de subir une telle souffrance au quotidien. "Jamais je n'aurai pensé qu'il ait tellement mal au point d'essayer de... de tout mélanger et espérer que ça marche." Car c'était ainsi que Joanne voyait les choses : un acte désespéré pour mettre fin à une douleur qui lui était devenu insupportable. "Une partie de moi s'en veut, j'aurais du faire attention, constater qu'il en prenait peut-être un peu trop." Mais Joanne ne s'y connaissait pas en antalgiques ni en posologie. Elle avait une confiance aveugle en Rhett, pensant qu'il savait très bien quels comprimés ils pouvaient prendre et à quel moment. Hassan se demandait s'il était judicieux d'en informer son frère. Ce dernier ne figurait apparemment pas dans les personnes à contacter en cas d'urgence et il devait y avoir une raison. "J'ignore s'ils sont en bons termes ou pas." dit-elle d'un ton navré. "Peut-être devrions-nous attendre qu'il se réveille et de voir avec lui s'il veut que nous en l'informions. Nous serons sûrs de ne pas faire de faux pas." Joanne ne voudrait pas contrarier son ami en informant une personne avec qui il ne voulait peut-être plus avoir de contact. Ce n'était pas un sujet qu'il abordait souvent et la blonde ne s'était jamais montrée insistante, ce pourquoi elle se sentie démunie face à la question d'Hassan. Rhett n'avait jamais caché qu'ils considéraient ses amis d'université comme étant sa propre famille. Il tenait à chacun d'entre eux, malgré les faux plis et les ruptures douloureuses. Joanne avait déjà beaucoup à penser dernièrement et l'hospitalisation de Rhett ne l'aidait pas vraiment. Les bras d'abord croisés, elle faisait de son mieux pour ne pas totalement s'effondrer. "J'ai tellement peur pour lui." souffla-t-elle, la gorge serrée. "Et si, quand il se réveille, il a toujours mal ?" Car le problème initial venait de là. "Et si prendre tous ces médicaments ont laissé des séquelles ?" Joanne n'en savait rien. Elle avait eu tout le loisir de se poser cette multitude de questions. Les verbaliser rendait le tout bien plus réel qu'elle ne le pensait, suite à quoi elle dissimula ses yeux à l'aide d'une main dans un premier temps, alors qu'elle éclatait en sanglots. Elle savait que ses larmes sécheraient dès lors qu'il se réveillerait. Rhett avait besoin d'encouragements et de soutien, pas d'une personne abattue. Son état actuel n'était qu'une pâle copie de comment Joanne aurait été si les papiers de divorce n'avaient été jamais signés. "Je suis désolée." dit-elle au bout de quelques minutes. "J'ai juste... beaucoup à penser en ce moment. Mais je vais me ressaisir, c'est promis." Juste quelques minutes pour qu'elle puisse un peu libérer ce trop plein d'inquiétude qui la rognait depuis qu'elle avait eu le coup de fil du médecin.  
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Message(#)Running down to the riptide  EmptyMar 11 Fév 2020 - 17:26



< RUNNING DOWN TO THE RIPTIDE >
I just wanna know if you're gonna stay
I just gotta know, I can't have it any other way
FEAT. @RHETT HARTFIELD
-----. @JOANNE KEYNES
-----. @HASSAN JAAFARI
------------------------------------------------------------------

Sophia aurait aimé lire ce message et pouvoir hausser les épaules. Et alors ? Ce n’était pas son problème. Elle aurait aimé que rien ne puisse la toucher de la sorte. Elle aurait préféré ne pas sentir son cœur tomber hors de sa poitrine et s’écraser sur le sol. Elle aurait préféré ne pas être un total imposteur, se pavanant en hurlant à qui voulait bien l’entendre que rien ne pouvait l’atteindre, quand ce n’était qu’un triste mensonge. Ses doigts tremblants, elle avait hésité à répondre, incertaine de quoi faire, quoi penser, le choc entraînant paralysie et profonde confusion.

Qu’est-ce que je suis censée faire ?  

>  Je suis en chemin.

Je dois être à ses côtés. Il m’attend.

Une demi-heure plus tard, elle arpentait les couloirs de l’hôpital tout en se donnant une contenance, inspirant et expirant de longues bouffées d’air pour tenter de calmer les pulsions manquant de déchirer sa poitrine. Elle détestait cette situation pour plusieurs raisons : malgré la complexité de leur relation, et où ils en étaient restés lorsqu’ils s’étaient vus pour la dernière fois, apprendre que Rhett était en danger n’était pas une nouvelle qu’elle avait un jour espéré entendre. Et si elle avait cessé toute activité pour être à ses côtés, elle doutait de l’utilité de son initiative. Qu’est-ce qu’elle ferait en face de machines, s’il était toujours inconscient à son arrivée ? Elle s’était lancée dans sa course avec de la suite dans les idées, et plus particulièrement celle de lui passer le plus gros savon de sa vie pour avoir fait quelque chose d’aussi inconsidéré. Elle réalisait peu à peu que le concerné pourrait bien lui mettre une fois de plus des bâtons dans les roues s’il avait l’audace d’être toujours dans les vapes. Mais il était trop tard pour faire demi-tour, si cette perspective lui avait seulement traversé l’esprit. Elle avait dit à Joanne qu’elle était en chemin, le premier message qu’elles s’échangeaient depuis plusieurs mois. Elle ignorait également ce qu’elle ferait une fois face à la jolie blonde. Elle n’y avait pas tellement réfléchi, et cela lui semblait bien dérisoire. En outre, Rhett accaparait toute son attention, et elle ne pouvait pas s’inquiéter de plusieurs choses à la fois.

Quand elle arriva devant la porte, elle n’osa d’abord pas y frapper, réalisant que c’était tout ce qui la séparait de Rhett. Elle ignorait la gravité de la situation, et ce qu’il l’attendait derrière ce mur. Elle pouvait entendre des voix, mais pas assez clairement pour comprendre ce qu’ils disaient. Elle savait que Joanne était la première sur les lieux, et elle devina aisément que la dernière personne ne pouvait qu’être Hassan, une autre personne qu’elle n’avait pas revu depuis plusieurs mois. Absolument parfait. Si cette réalisation provoqua chez la rouquine une légère hésitation, elle secoua ses états d’âmes et, consciente qu’elle n’accomplirait rien en écoutant aux portes, attrapa la poignée d’une main décidée, et fit prudemment irruption dans la pièce.

Rien n’aurait pu la préparer à la vision qui l’attendait. Rhett semblait en proie à un monstre aux tentacules transparentes et métallique, impuissant. Son teint était pâle, il semblait … endormi. Elle se prit à espérer que s’il elle le touchait, lui secouait gentiment l’épaule, ou l’embrassait tendrement sur la joue, comme lorsqu’ils partageaient leurs nuits, il se réveillerait et se tournerait vers elle en lui souriant. Mais elle n’osait pas le toucher. Elle n’osait même pas l’approcher. Elle contournait le lit, laissant entre lui et elle un écart disproportionné, presque offensant, de peur de faire quelque chose de mal, quelque chose qu’il n’approuverait pas.

Peut-être qu’il ne voudrait même pas d’elle à son chevet.

Les machines si imposantes cachaient presque Joanne et Hassan, qui la regardaient de leur coin. Les murmures s’étaient tus à l’instant où elle était entrée dans la pièce, et il était clair que si l’étrangeté de la situation n’échappait à personne, personne ne voulait en faire la remarque, pour ce n’était ni le lieu, ni le moment. Après quelques longues secondes de silence tendu, Sophia se décida à prendre la parole. “ Merci de m’avoir prévenue. “ lança-t-elle en regardant la blonde dans les yeux. Elle ignorait ce qui avait poussé son geste. Lors de leur dernière rencontre, elle lui avait délibérément menti, en lui assurant qu’elle n’avait pas revu Rhett et en insistant qu’elle n’avait aucune intention de retourner dans sa vie. Et pourtant, elle avait jugé bon de l’informer, et pour ça, elle lui en était reconnaissante. “ C’est sérieux à quel point ? “ demanda-t-elle ensuite, en reportant son regard sur le corps inerte de son rugbyman. Parce que, maintenant qu’elle était là, elle ne se souciait plus autant de ce qu’il avait fait, ce qui lui était arrivé, que de la gravité de la situation. Et tout ce qui importait à ses yeux était qu’il s’en sorte indemne.
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Message(#)Running down to the riptide  EmptyLun 17 Fév 2020 - 14:21

Joanne avait ce même air défait qu’il lui avait trouvé lorsque Jamie avait terminé aux urgences trois ans plus tôt. Ce même teint blême, ce même regard humide et ce même tremblement à peine perceptible du menton tandis qu’elle tentait tant bien que mal d’aligner les mots pour former une phrase, et relater dans les grandes lignes ce que lui avait dit le médecin concernant l’état de Rhett et les circonstances qui l’avaient amené dans ce lit d’hôpital. « Elle m'a dit qu'il avait ingéré une très grande quantité de médicaments et que ce ... surdosage a provoqué un problème respiratoire. Elle a dit qu'il avait de la chance que la femme de ménage soit passée et qu'elle l'ait trouvé, sinon ... » Sa main serrant un peu plus fort l’épaule de la jeune femme l’espace d’une seconde, il l’avait finalement relâchée, le regard happé par Rhett tandis que la blonde continuait. « Ils ont dû lui ... laver l'estomac, mais ce n'était apparemment pas suffisant. Ils ont donc injecté des antidotes. D'après eux, il est stable, il faut attendre qu'il se réveille. » Acquiesçant d’un signe de tête, Hassan avait silencieusement posé une main sur le bras du rugbyman et tenté de se raisonner – il était stable et il fallait attendre son réveil, cela ressemblait à des nouvelles rassurantes, et c’était ce qu’ils devaient garder à l’esprit dans l’immédiat. C’était ce qu’il devait garder à l’esprit, car la voix de Joanne déraillait et qu’elle était en train de perdre les pédales, et qu’ils ne pouvaient pas être deux à réagir de cette manière. « Je voyais bien que son genou lui faisait souvent terriblement mal, et je le voyais prendre ses médicaments et je me disais que ça devait forcément faire effet, que ça le soulage un petit peu. Jamais je n'aurai pensé qu'il ait tellement mal au point d'essayer de ... de tout mélanger et espérer que ça marche. » Les lèvres du brun s’étaient pincées avec hésitation, et sa gorge s’était serrée d’une manière désagréable avant qu’il n’ose relever les yeux vers Joanne, qui s’était relevée pour faire quelques pas dans la pièce. « Une partie de moi s'en veut, j'aurais dû faire attention, constater qu'il en prenait peut-être un peu trop. » Sa main quittant le bras de Rhett, Hassan avait à son tour fait quelques pas dans la direction de la blonde. « T’es pas médecin Joanne, tu pouvais pas le deviner. Personne n’a rien vu, sans quoi on ne serait pas là … » Lui non plus n’avait rien vu, et la vérité c’est qu’il n’avait jamais ne serait-ce que remis en question la manière dont Rhett gérait son rapport aux analgésiques, parce que le blond était quelqu’un de raisonnable et qu’à l’université déjà on leur avait appris à manier ces choses-là avec prudence et parcimonie. Il savait quels étaient les risques et les conséquences d’une surdose, et peu à peu dans l’esprit d’Hassan se dessinaient plus distinctement les contours d’une éventualité dont il ne savait pas si la partager avec Joanne était la bonne chose à faire. « J'ignore s'ils sont en bons termes ou pas. » avait par ailleurs répondu la blonde lorsqu’il avait mentionné le frère du sportif et l’éventualité de le prévenir. « Peut-être devrions-nous attendre qu'il se réveille et de voir avec lui s'il veut que nous en l'informions. Nous serons sûrs de ne pas faire de faux pas. » Mais pas besoin d’attendre le réveil de Rhett pour savoir qu’il préfèrerait ne rien dire à Sam : « Ils sont en bons termes. Mais il te dira que ce n’est rien et que ça ne vaut pas le coup de l’inquiéter. » Elle avait raison sur un point néanmoins, contrarier leur ami dès son réveil n’était peut-être pas la meilleure chose à faire, et Hassan se souvenait suffisamment bien de la colère – injuste, évidemment – qu’il avait ressenti à l’égard de Yasmine lorsqu’elle avait prévenu Qasim de sa tentative de suicide sans attendre son réveil pour ne pas avoir envie que cette même colère se retrouve désormais dirigée contre Joanne et lui. « J'ai tellement peur pour lui. » La voix tremblante, elle avait croisé les bras tandis que ses yeux se remplissaient à nouveau de larmes. « Et si, quand il se réveille, il a toujours mal ? Et si prendre tous ces médicaments ont laissé des séquelles ? » Éclatant finalement en sanglots elle avait poussé le brun dans sa direction, et attrapant son visage entre ses mains après lui avoir fait découvrir ses yeux, il avait murmuré d’un ton volontairement calme « Hey, hey – Joanne. On n’en est pas là pour l’instant. » A l’aide de ses pouces, il était venu essuyer quelques-unes des larmes qui roulaient sur ses joues. « Calme-toi, ça ne sert à rien d’élaborer douze mille scénarios catastrophe tant qu’il ne s’est pas réveillé. » Et quand bien même il tentait avant tout de la rassurer elle, il mentirait s’il prétendait ne pas tenter de se rassurer aussi lui-même en posant ces mots.

Laissant passer silencieusement quelques minutes, Hassan s’était machinalement mis à caresser le dos de la jeune femme à un rythme régulier, comme il l’avait si souvent fait avec elle après un cauchemar ou un chagrin quel qu’il soit. Son regard quant à lui s’était à nouveau échoué sur Rhett sans plus s’en détacher, jusqu’à ce que la blonde ne reprenne la parole à voix basse après un long silence ponctué seulement des quelques sanglots qu’elle avait tenté de maitriser. « Je suis désolée. » Essuyant à nouveau quelques larmes d’un revers de la manche, elle avait repris « J'ai juste ... beaucoup à penser en ce moment. Mais je vais me ressaisir, c'est promis. » Ne demandant qu’à la croire, mais malgré tout à demi-convaincu seulement, il n’en avait rien dit et s’était contenté de hocher la tête et d’assurer « C’est pas grave. » Marquant une brève pause, il avait proposé « Tu ne veux pas aller prendre l’air deux minutes ? Ou te chercher un verre d’eau ? Il y a une fontaine au bout du couloir. Ça te ferait du bien. » Il s’apprêtait déjà à devoir négocier, quand bien même Rhett ne s’envolerait pas subitement sous prétexte qu’elle s’éloignait de quelques mètres, mais avant qu’ils n’aient pu convenir de la question la porte de la chambre s’était ouverte sans que personne n’y ait frappé, et Sophia avait fait irruption dans la pièce avec théâtralité – ou au moins était-ce l’impression amère qu’en avait eu Hassan. Effaré de la voir débarquer sans crier gare, jetant à Joanne un regard incompréhensif tout en se doutant bien qu’elle était la seule qui pouvait avoir prévenu la rousse, il avait observé le manège silencieux de la jeune femme sans rien dire, mais presque prêt à lui sauter à la gorge si elle osait faire ne serait-ce qu’un geste de travers. « Merci de m’avoir prévenue. » Évitant soigneusement le regard d’Hassan, elle s’était adressée à la blonde d’un ton concerné, questionnant finalement « C’est sérieux à quel point ? » avec ce que l’enseignant estimait être un toupet incroyable. « Ça t’intéresse, subitement ? » Bien qu’il ait taché de conserver un volume sonore raisonnable, sa question relevant alors plutôt du chuchotement, il ne s’était pas empêché de rendre ses mots aussi tranchants que possible, et avait offert à son ancienne amie un regard glacial « Tu penses pas que tu en as déjà assez fait ? » D’autres trouveraient parfaitement injustifiée la manière dont il venait ni plus ni moins de lui mettre la situation sur le dos, mais Hassan lui en était intimement persuadé : que Rhett se retrouve dans cette chambre d’hôpital après que Sophia soit allée enfoncer le clou après de lui ne pouvait pas être un hasard, et l’amertume avec laquelle le sportif lui avait relaté cette entrevue prenait désormais un tout autre sens.
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Message(#)Running down to the riptide  EmptyLun 17 Fév 2020 - 19:09

Rhett avait beau ouvrir les yeux, l’obscurité la plus totale l’enveloppait comme un linceul. Il ne distinguait rien, ni personne. Pas l’ombre d’une silhouette ne se dessinait à l’horizon. Il était seul au monde, dans un endroit terrifiant et dénué de vie. Oppressé, entravé, engourdi. Que s’était-il passé ? Des voix, au loin. Il tendit l’oreille pour s’en assurer, mais son cerveau ne le trompait pas : des gens parlaient, assez près de lui pour pouvoir distinguer des sons fluctuants, des tonalités différentes, mais suffisamment éloignés pour ne pas comprendre un traitre mot de ce qu’ils se disaient. Il ouvrit la bouche pour appeler à l’aide, mais aucun son ne s’éleva de sa gorge. Muet comme une tombe, prisonnier de ses pensées sans pouvoir les exprimer. Des bruits aigus, désagréables, amplifiés par l’écho des lieux, agressaient de manière répétée ses tympans, mais, en dépit de ses efforts, il ne lui était pas possible de grimacer pour manifester son déplaisir. Et soudain, il se sentit bouger, transporter, comme mû par une force invisible. Il tentait de résister, Rhett, de s’accrocher à n’importe quoi pour éviter d’être emporté par cette vague qui l’emmenait au loin, mais ses mains ne rencontraient que le vide. Que s’était-il donc passé ? Il avait beau s’agiter, ses membres restaient paralysés, incapables du moindre mouvement pour le tirer de là. Où qu’il fut. Encore des voix. Cette fois, elles étaient plus nombreuses, trop pour qu’ils puissent les compter ; elles papillonnaient autour de lui comme autant d’âmes en peine, tourbillonnaient et vivaient que pour ne mieux disparaitre, et s’éteindre. La nausée le submergea, lui fit tourner la tête, lui procura cette impression désagréable d’être assis sur un de ses manèges qui tournaient en rond, et qu’il n’avait jamais vraiment supporté. Le temps s’étira, s’étiola, sembla mener une lutte contre lui-même. Les heures lui apparaissaient aussi longues que des jours, les jours des mois, et les mois des années. Est-ce que c’était ça, la mort ? Le vide, le néant, avec l’horrible torture de n’avoir que sa tête pour penser ? Et puis, soudain, le calme tant espéré, rompu uniquement de temps en temps par un léger bip aigu et régulier. Où était-il ? Comment était-il arrivé là ? Pourquoi faisait-il aussi noir ? Qui étaient ces gens, qu’il entendait parler tout près de lui ? Toutes ces questions sans réponse, qui s’entrechoquaient dans son esprit, lui donna mal à la tête. Il avait peur, mais surtout, il avait froid. Et soudain, la vérité le heurta de plein fouet : il n’était pas encore réveillé.

Et cette certitude lui fit ouvrir les yeux, pour de bon cette fois. Une lumière vive, blanche, immaculée, l’aveugla, mais il n’osa pas les refermer, de peur de ne plus jamais se réveiller. Et, se croyant faussement hors de danger, il étouffa, s’étrangla, avec l’horrible impression d’être en train de se noyer hors de l’eau, et de ne rien pouvoir faire pour s’extirper de ce pétrin. Des exclamations inquiètes interpellèrent une tierce personne, et un éclair blanc vola à sa rescousse. Une blouse. C’est une blouse, eut-il la présence d’esprit de constater. Je suis à l’hôpital. Tout, ici, lui était familier. Il y avait séjourné tellement de temps par le passé qu’il avait fini par croire que sa chambre d’hôpital deviendrait sa résidence principale. « Non, il ne s’étouffe pas. C’est même bon signe. C’est qu’il peut respirer tout seul. » Le médecin ou l’infirmière lui ôta alors un tuyau de la gorge, et il se sentit littéralement revivre. Avant de vomir dans le haricot que lui tendait cette personne un mélange de fluides, composé essentiellement de salive, d’un filet de sang et du peu qu’il lui restait encore dans l’estomac. « Regardez-moi, Mr Hartfield. » Coopérant sans même s’en rendre compte, il leva la tête et fut accueilli par la lueur d’une petite lampe de poche qui semblait sonder le fond de ses pupilles. « Parfait. » Il avait passé et réussi l’examen, sans savoir de quoi il en retournait exactement. « Comment vous vous sentez ? » « Ça va », mentit-il d’une voix faible et éraillée qu’il ne reconnaissait pas comme étant la sienne. Mais non, rien n’allait. Il ne savait pas pourquoi il se trouvait à l’hôpital, et par-dessus le marché, son corps ne lui faisait l’effet, à l’heure actuelle, de n’être rien d’autre qu’un bloc de magma en fusion. La douleur s’était réveillée avec lui, et il réalisa avec dépit qu’il ne s’en débarrasserait jamais vraiment. Elle faisait partie de lui, pour toujours et à jamais.

Rhett tourna ensuite la tête pour se redresser dans son lit, et aperçut trois paires d’yeux écarquillés qui le fixaient intensément. Et signe que son cerveau n’était plus engourdi, avait retrouvé toutes ses capacités, il reconnut immédiatement les trois visiteurs qui le dévisageaient avec anxiété. Hassan. Joanne… Et même Sophia, songea-t-il, complètement pris au dépourvu. Et la seule pensée qui lui traversa l’esprit fut de se dire que ça devait être grave, pour qu’ils se retrouvent tous les trois dans la même pièce. Si la vie les avait autrefois séparés, c’était la mort qui les rapprochait aujourd’hui. Il fallait au moins ça pour parvenir à les réunir tous ensemble.

Il fronça les sourcils, et s’exclama : « Vous en faites, une tête ! »


Dernière édition par Rhett Hartfield le Sam 22 Fév 2020 - 20:35, édité 1 fois
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Message(#)Running down to the riptide  EmptyJeu 20 Fév 2020 - 13:01

RUNNING DOWN TO THE RIPTIDE
ft. rhett, hassan & sophia aka the golden quatuor
La capacité qu'avait Joanne à se reprocher des faits qui n'étaient pas de son pouvoir était des plus impressionnantes et déconcertantes. Elle mettait parfois la patience de ses proches à rude épreuve. Tous les malheures de ses proches n'étaient pas de son fait, ils étaient indépendants de sa volonté. Pourtant, cette fois-ci, Hassan ne lui en tenait pas rigueur. Une personne qui leur était très proche à chacun d'entre eux était hospitalisé. Ils devaient chacun sentir le devoir de veiller sur Rhett, d'une façon ou d'une autre. Joanne et lui se voyaient régulièrement, elle pensait qu'elle aurait du se douter de quelque chose, de n'importe quoi. Le brun s'était rapproché d'elle. Personne n'avait rien vu venir. Jamais ils ne se seraient doutés de quoi que ce soit à ce sujet pour qu'ils viennent à s'inquiéter de sa consommation de médicaments. Hassan avait du remercier le ciel, à l'époque, quand il avait caché sa maladie à son épouse, qui n'avait pas les connaissances médicales suffisantes pour pouvoir décrypter quoi que ce soit. Ou quand bien même, comme pour Rhett, jamais ne se serait-elle douter que pareil malheur puisse lui tomber dessus. Hassan se demandait s'il était judicieux ou non d'en informer le frère Hartfield. "Il aurait tous les droits de  s'inquiéter..." dit-elle dans un souffle. Après avoir jeté un coup d'oeil sur Rhett, ses iris bleus revinrent sur son ex-mari. "Quoi qu'il en soit, nous devrions quand même attendre qu'il se réveille pour voir ce qu'il veut. Il reste le premier concerné avant." Même si Joanne ne cautionnait pas le fait de dissimuler pareil secret à ses proches. Elle en savait quelque chose sur le sujet. Finalement submerger par l'inquiétude qu'elle avait pour Rhett, Joanne baissait toutes ses barrières et éclatait en sanglots. Ses nerfs étaient mis à rude épreuve dernièrement et elle avait la sensation que ça n'en finissait pas. Hassan s'approcha doucement d'elle pour prendre son visage entre ses mains délicates. Un geste familier, autant pour l'un que pour l'autre. Pour toutes ces fois où Joanne pouvait se sentir triste, il n'avait jamais failli à son devoir pour venir sécher ces larmes. Comme quelques jours avant leur mariage, où elle avait eu un gros coup de blues quand elle avait fini par comprendre que son frère ne serait pas présente à la cérémonie. Il l'invitait à ne pas trop s'avancer sur la suite des événements, tant que Rhett ne s'était pas réveillé. Les lèvres toujours pincées, elle acquiesçait malgré d'un signe de tête, afin qu'il voit qu'elle ait bien entendu ses paroles. La petite blonde était déterminée à se reprendre en main. Elle avait baissé les bras pendant quelques secondes mais elle comptait bien se reprendre main aussi vite que possible, pour être au mieux quand Rhett se réveillera, et être là pour lui. Hassan l'invitait à sortir un petit peu de la chambre, ne serait-ce que pour se désaltérer. Mais il devait bien se douter qu'elle ne comptait pas sortir de là tant qu'elle n'avait pas vu les yeux de son ami s'ouvrir et entendu le son de savoix. Elle secoua négativement la tête. "Ca va aller, je t'assure." lui répondit-elle. "Je préfère rester ici." Son regard était malgré tout reconnaissant du soucis qu'il se faisait pour elle. "C'était juste un coup de mou, je suppose qu'il fallait que ça sorte." Elle essuya d'une main légère une dernière larme sur le point de glisser sur la joue tout en forçant un sourire. Joanne avait débuté alors une manœuvre ayant pour but de l'enlacer brièvement, mais son geste fut interrompu par la venue de Sophia. Les regards surpris se tournèrent immédiatement en sa direction. Malgré la question posée par son ancienne amie, Joanne restait muette face l'atmosphère lourde qui s'était instaurée. La rousse prenait soin de ne la regarder qu'elle et dans un premier temps, Joanne ne put rien faire d'autre qu'un sourire timide, tandis qu'elle cherchait la façon dont elle pourrait lui présenter la situation en faisant abstraction de leur échange précédent. D'autant plus qu'elle ne comprenait pas pourquoi Hassan lui lançait un regard si interrogatif, comme si la décision d'avoir informée Sophia de l'état de Rhett était totalement injustifiée et non nécessaire. Au moment Joanne comptait lui répondre, le brun se permit de répliquer en premier. Elle supposait qu'il lui manquait un sacré morceau de l'histoire pour comprendre pourquoi il se montrait si abrupte et agressif envers la rousse. La deuxième question d'Hassan tenait encore plus de sous-entendus. Joanne effleura le bras d'Hassan afin d'avoir son attention et elle lui demandait à voix basse. "Que se passe-t-il, Hassan ?" Joanne était perdue et aurait bien voulu savoir ce qui avait bien pu se passer entre eux pour qu'il y ait une telle animosité. Son regard alternait Hassan et Sophia afin de trouver des indices qui pourraient l'aider à comprendre, mais leur conversation fut rapidement interrompue par un Rhett qui était sur le point de se réveiller. C'était d'autant plus impressionnant dans la mesure où il était encore intubé et que le monitoring se mettait à biper de partout. Le médecin se manifesta aussitôt pour le prendre en charge. Les mains de la blonde s'était finalement bien agrippée au bras d'Hassan, impressionnée par la scène. Une partie d'elle-même se demandait s'il ne valait pas mieux sortir de la chambre pendant l'intervention du médecin, mais ses jambes lui semblaient être si lourdes qu'elle se sentait incapable de bouger. Et pourtant, Rhett ouvrait bel et bien les yeux quand le médecin la sollicitait. Ceux de Joanne restaient rivés sur lui. Il était bel et bien réveillé, il venait même de parler. Elle échangea un nouveau regard bordé de larmes à Hassan, mais des larmes d'une toute composition que les précédentes, et d'un sourire qu'elle partageait ses amis de longue date. Une réaction spontanée qui, pour Joanne, mettait de côté les rancoeurs, l'espace d'un instant. La voix encore enroué, Rhett voulait rester avant tout fidèle à lui-même en tentant une approche humoristique. Elle ne prenait pas du côté de Joanne, qui s'approcha rapidement sur le lit afin de s'asseoir à son rebord et se pencher sur lui pour l'enlacer comme elle le pouvait. "J'ai eu si peur pour toi. Si tu savais." lui souffla-t-elle avant de redresser la tête et de l'embrasser sur le front. Elle passait sa main dans les cheveux du blond, qu'elle observait de près avec ses yeux bien humides. Ce n'était que soulagement. Elle était heureuse qu'il se soit réveillé. Elle ne restait pas bien longtemps avant de se dégager, afin de lui laisser de l'espace et se doutant bien qu'Hassan et Sophia voulaient sûrement échanger quelques mots avec lui. Elle ne tenait pas à l'harasser de questions, pourtant elle en avait quelques dizaines en tête. Comment il se sentait, s'il avait mal au genou, si elle voulait qu'elle lui ramène des affaires de chez lui, s'il avait envie de boire ou manger quelque chose. Joanne savait être aux petits soins pour ceux qu'elle aimait, et toutes les personnes ici présentes le savaient très bien. Et surtout...Comment en était-il venu à ressentir le besoin d'ingurgiter tous ces médicaments ?
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Message(#)Running down to the riptide  EmptyJeu 27 Fév 2020 - 14:28



< RUNNING DOWN TO THE RIPTIDE >
I just wanna know if you're gonna stay
I just gotta know, I can't have it any other way
FEAT. @RHETT HARTFIELD
-----. @JOANNE KEYNES
-----. @HASSAN JAAFARI
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Si Sophia s'attendait –et s’était préparée- à subir une lourde ambiance, l’hostilité dont Hassan fit preuve à son égard la prit par surprise d’une telle façon qu’elle ne parvint pas à cacher son étonnement. « Ça t’intéresse, subitement ? » l'assailli-t-elle en la regardant d’un regard abritant des flammes brûlantes qui ne demandaient qu’à la consumer entière. Et disparaitre, c’était ce qu’elle aurait bien aimé faire, mais l’agression dans la voix du professeur la cloua au sol, et lui fit perdre tous ses moyens. Sonnée par la cruauté de cette question rhétorique, elle voulut toutefois y répondre, seulement pour que ses mots se bousculent dans sa gorge et que ses lèvres ne crachent que des lamentations incompréhensibles et pitoyables, l’enfonçant un peu plus dans sa honte. L’accusation qui suivit, par contre, suffit à la réduire au silence. « Tu penses pas que tu en as déjà assez fait ? » Tournant son regard vers le corps endormi de Rhett, l’effroi frappa son cœur comme de la foudre. Les paroles d’Hassan, telles des coups de tonnerre, la poussèrent au bord des larmes, et ses jambes tremblantes peinèrent à la maintenir debout. Et au lieu de lutter contre son ancien ami, qui l'avait lâchement attrapé dans un moment de faiblesse et de confusion, elle se soumit à sa rage sans se poser de questions, écrasée par la responsabilité qui venait brutalement de lui tomber sur les épaules. “ Tu penses que c’est de ma faute ? “ bégaya-t-elle sans oser relever le regard, en s’accrochant aux barres du lit d’hôpital, hypnotisée par les mouvements de torse du rugbyman. Rhett devait lui avoir dit quelque chose après leurs retrouvailles pour qu’il pense une chose pareille, et elle ne se voyait pas remettre en cause la parole d’un homme dans son lit d’hôpital. De plus, on ne lui avait pas expliqué en détails ce qui l’y avait entraîné, laissant à la rouquine le loisir de s’imaginer les pires scénarios possibles et imaginables. Passant ses mains sur son visage, effaçant une larme qui avait perlé au coin de son œil avant qu’on ne la remarque, elle s’était gardée de répondre à la question d’une Joanne confuse, laissant à Hassan le plaisir d’exposer son mensonge, consciente que ça ne ferait qu’élargir le fossé qui les séparait déjà, mais toutefois prête à accepter que la ‘’vérité’’ que le professeur lui dévoilerait serait aussi simple.

Le sifflement des machines et le retentissement du moniteur constituèrent un brouhaha difficile à supporter, et un instant, elle se mit à imaginer le pire. Quand il fut apparent que Rhett était sur le point de se réveiller, elle posa une main sur sa poitrine et l’autre sur sa bouche, les muscles de son corps tout entier se tendant d’anticipation. Observant en silence, le souffle coupé, Sophia fit deux grands pas en arrière lorsque la médecin fit irruption dans la pièce, le dos presque collé au mur, et ne se rapprocha pas lorsqu’elle prit congé après avoir laissé un Rhett de nouveau conscient à leur bons soins. Figée à l’écart tandis que Joanne et Hassan s’étaient rapprochés du lit, la rouquine prit le temps d’apprécier le léger répit que cela lui offrait, tout en se baignant dans l’incroyable soulagement qui engourdit son corps lorsqu’elle entendit la voix de Rhett, sain et sauf. Pour autant, les paroles du professeur résonnaient toujours dans sa tête, et elle estima que ce n’était plus qu’une question de temps avant que le malade ne réalise sa présence, et ne la congédie sans cérémonie. La sensation d’être hors de place la rongeant de l’intérieur, elle sourit à la vision des trois jeunes gens réunis, et ressentit une extrême tristesse lorsqu’elle tourna finalement son regard vers la porte restée entre-ouverte, porte par laquelle elle comptait se faufiler discrètement.
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Message(#)Running down to the riptide  EmptyDim 8 Mar 2020 - 3:00

Il ne s’attendait pas à une autre réaction de la part de Joanne que celle qu’elle venait d’avoir, et si une partie de lui s’en agaçait un peu il n’avait eu ni le cœur ni la force à se lancer dans un bras de fer pour lui faire quitter la chambre le temps de reprendre ses esprits. Il n’en avait de toute façon pas eu le temps, car avant qu’il n’ait pu répondre quoi que ce soit et alors que la blonde faisait un geste pour se rapprocher de lui l’arrivée de Sophia dans la pièce les avait coupé dans leur élan. Si son ex-femme ne semblait pas le moins du monde surprise par cette irruption, Hassan lui était resté interdit juste le temps que sa rancœur ne prenne le pas sur le reste, le ton avec lequel il s’était adressé à son ancienne amie ne permettant aucun doute sur son ressentiment. « Que se passe-t-il, Hassan ? » Attrapant son bras, Joanne l’avait questionné à voix basse, l’air soudainement interdite. Plutôt que de lui répondre le brun s’était pourtant contenté d’en rajouter une seconde couche sans quitter Sophia du regard ; Il la trouvait particulièrement gonflée d’avoir l’audace de se pointer au chevet de Rhett après être allée cracher son venin auprès de lui. Elle voulait sa vengeance ? Elle l’avait. « Tu penses que c’est de ma faute ? » Haussant les épaules, il lui avait adressé un signe de tête l’air de dire : à ton avis ? Il mentirait en disant qu’il la tenait comme unique responsable, à chaque seconde qui passait les paroles que Rhett avait prononcé en d’autres circonstances lui semblaient prendre un sens un peu plus dramatique … Mais elle n’avait probablement rien arrangé en allant verser du sel sur ses plaies après une éternité de silence. « Il en a suffisamment bavé, il avait pas besoin que tu vienne remuer le couteau dans la plaie pour satisfaire ta curiosité malsaine. » Mais ça, il y avait fort à parier qu’elle ne s’en était pas vantée auprès de Joanne, sans quoi Hassan osait espérer qu’elle n’aurait pas commis l’impair d’inviter Sophia à contempler une nouvelle fois Rhett dans une position aussi délicate. Il y avait cru pourtant, à la volonté de la rousse de faire amende honorable, à ses regrets vis-à-vis de la façon dont elle s’était évanouie dans la nature, et pendant un bref instant il avait même cru voir en elle la seule personne véritablement à même de comprendre par quoi il était passé en prenant la lourde décision de renoncer à Joanne et à leur mariage … Mais Sophia n’avait pensé qu’à elle, elle n’avait fait que contempler les désastres avec lesquels ses anciens amis avaient dû composer en son absence, et cela fait elle s’était évaporée à nouveau, leur laissant dans la bouche une amertume difficile à faire passer.

Était-ce le monde dans la chambre, l’animosité qui rendait l’atmosphère électrique malgré leurs chuchotements, ou une simple coïncidence ? Toujours est-il que Rhett était sorti de son immobilisme en même temps que l’appareillage autour de lui s’était emballé, et la présence de Sophia se retrouvant reléguée en problème secondaire Hassan avait passé la tête dans le couloir pour héler une infirmière, laquelle était revenue accompagnée d’un médecin. La gorge nouée, il avait attiré Joanne contre lui en sentant ses doigts s’agripper à l’un de ses bras et tenté dans un succès plus que relatif de lui faire lâcher la scène du regard ; Si tenté que ce soit possible, elle semblait avoir pâli encore un peu plus. Elle, Sophia et lui avaient néanmoins partagé un soupir de soulagement lorsque la voix de Rhett – éraillée, incertaine – s’était faite entendre, bien qu’il ait fallu attendre que le médecin ne quitte la pièce non sans suggérer qu’ils  ne s’attardent pas à trois trop longtemps et laissent son patient se reposer, pour que l’ancien rugbyman ne prenne véritablement conscience de leur présence à tous les trois. « Vous en faites, une tête ! » La tentative de plaisanterie, bien que mise à mal par son teint blafard et le déraillement de sa voix, avait semblé mettre fin à l’apnée dans laquelle se trouvaient les trois visiteurs de Rhett. Profitant que Joanne s’approche du lit et aille embrasser le front de leur ami avec soulagement, Hassan avait furtivement chassé d’un geste de la main la larme solitaire qui perlait au coin de son œil. « J'ai eu si peur pour toi. Si tu savais. » Ne souhaitant pas déloger la blonde, que la proximité avec Rhett semblait rassurer, il s’était avancé jusqu’au pied du lit et avait posé ses mains contre le rebord en plastique, tentant lui aussi de prendre le parti de la plaisanterie pour alléger l’atmosphère : « Y’avait des façons de faire moins radicales pour réunir les vieux potes, tu sais. T’as entendu parler du concept du téléphone ? » Tout dans la manière dont il sondait le blond du regard laissait néanmoins à penser que son réveil n’avait pas fait s’évaporer toutes les raisons qu’il avait de se faire du souci. Joanne avait raison, qu’étaient-ils supposé faire maintenant ? S’il s’agissait d’un accident guidé par une douleur trop insupportable Rhett ne pourrait pas rester comme ça, et s’il s’agissait d’un geste aussi désespéré que volontaire … Rhett ne pourrait pas rester comme ça. Mais il se réveillait à peine, le moment pour l'assaillir de questions était mal choisi, et la présence de Sophia – qui n’avait encore pas décroché un mot – dans sa vision périphérique terminait de persuader Hassan de remettre à plus tard  les sujets fâcheux. « Comment tu te sens ? Tu veux qu’on appelle quelqu’un ? » À nouveau il pensait à son frère, sans toutefois oser le nommer directement.
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Message(#)Running down to the riptide  EmptyLun 16 Mar 2020 - 4:33

Hj: C'est pas top Running down to the riptide  324315736 je me suis dépêchée d'écrire, car je n'étais pas certaine d'avoir plus le temps par la suite.

Pendant une fraction de seconde, un infime battement de cœur, une vague de peur panique le submergea, et c’est pétrifié d’effroi qu’il se força à remuer les jambes pour… Ouf. Il souffla de soulagement, soudainement plus léger une fois délesté de ce poids. Elles étaient toujours là. Ses jambes. L’espace d’un instant, et devant l’air grave, presque endeuillé de ses amis, il s’était imaginé le pire scénario, forcé d’affronter sa pire crainte : celle d’être amputé. Alors, c’est vrai, il ne se passait pas un jour sans qu’il ne haïsse ses maudites guibolles qui ne le soutenaient plus comme avant, ne lui conféraient plus cette assurance à toute épreuve qui l’avait toujours caractérisé ; ses jambes cassées, rompues, aussi brisées qu’il l’était à l’intérieur… Mais mieux valait-il être boiteux que cul-de-jatte. La certitude d’être toujours en un seul morceau amena une autre interrogation : pourquoi se trouvait-il dans ce lit d’hôpital ? Que lui était-il arrivé ? Il sonda sa mémoire, à la recherche de ses derniers souvenirs, mais fut incapable de se rappeler quoi que ce soit. Rien, en tout cas, qui n’expliqua son état. Mais quelque chose lui disait que cela devait être grave, si même Sophia avait daigné se montrer à son chevet. L’air inquiet qu’il lisait sur son visage fit battre son cœur plus fort, plus vite, mais il s’efforça de détourner le regard, pour réfréner cette chaleur étrange – et inappropriée - qui l’envahissait.

Sa piètre tentative pour détendre l’atmosphère n’avait pas rencontré un franc succès. Sans en connaitre les raisons, il fut frappé par la tension qui régnait dans la pièce, si palpable que même un aveugle l’aurait remarqué. Pourquoi ?. Quels drames s’étaient donc noués pendant qu’il jouait à la belle au bois dormant ? La question fut aussitôt reléguée dans un coin de son esprit quand Joanne s’empressa de le rejoindre pour l’enlacer. Le blond ne se fit pas prier pour lui rendre son étreinte ; il se laissa aller dans ses bras, savourant le contact de sa joue chaude contre la sienne, et pour la première fois depuis longtemps, il se sentit véritablement apaisé. En paix avec lui-même. En se redressant, Joanne rompit le charme et le força à assumer ses responsabilités. « J’ai eu si peur pour toi. Si tu savais. », confidence qu’elle scella d’un baiser sur son front. Et quoi qu’il ait pu faire pour inquiéter son amie, il s’en voulut au plus profond de lui de lui avoir fait endurer une telle épreuve. A elle comme aux autres, mais surtout à elle, sachant à quel point elle se montrait protectrice envers ses proches, et combien elle pouvait se sentir désarmée devant la douleur des autres, des siens en particulier. « Oh, ma Joanne, excuse-moi. Je ne voulais pas t’inquiéter, répondit-il sincèrement, en glissant sa main dans la sienne. Tout va bien, ne t’en fais pas. ». Il se détestait de lui mentir avec un tel aplomb, mais il était convaincu qu’un mensonge qui la protégerait était somme toute préférable à une vérité qui la blesserait. Non, il ne pouvait décemment pas lui avouer que ses douleurs étaient parfois si intolérables qu’il préférait… Qu’il préférait quoi, d’ailleurs ? Mourir, plutôt que d’avoir à les subir un jour de plus ? En était-il vraiment arrivé à ce stade ? Comment réagirait-elle s’il lui confiait que la vie qu’il menait actuellement, cette précieuse seconde chance, comme on le lui avait rabâché sans cesse à l’hôpital – tu parles – n’avait rien de satisfaisant, qu’à ses yeux plus rien n’avait de sens s’il ne pouvait même plus jouer au rugby… ? Ses yeux clairs glissèrent sur Sophia, postée en retrait dans la pièce, comme si le fait d’être proche du lit, d’être proche de lui, la rebutait au plus haut point. Et il repensa à ses mots, ce jour-là, au stade. Sa visite de courtoisie n’avait eu pour seul but que de constater par elle-même sa déchéance. S’il était déjà au fond du trou, un trou qu’il s’était lui-même creusé, elle l’avait alors froidement recouvert de terre pour l’enterrer plus rapidement. Et puis, il se souvint. De tout. De cette douleur plus vive qu’à l’accoutumée, des dizaines de boites de médicaments sur sa table de chevet. De cette envie, lâche, peut-être, de dormir un peu plus longtemps. Avait-il, même inconsciemment, prémédité son geste ? Voulait-il vraiment en finir avec la vie ? Subitement honteux, comme un enfant prit en faute, il occulta ses questions de peur d’en découvrir les réponses.

« Y’avait des façons de faire moins radicales pour réunir les vieux potes, tu sais. T’as entendu parler du concept du téléphone ? », dédramatisa Hassan, ce dont il lui en fut reconnaissant. Il haussa nonchalamment les épaules, un sourire aux lèvres. « Vous êtes tellement tous bornés, sauf Joanne, peut-être, si douce, si prompte à pardonner, qu’il n’en fallait pas moins pour réussir à vous réunir. » Comme si son geste n’avait été qu’une feinte pour leur permettre de renouer tous ensemble. Ou au moins Hassan et Sophia, qui s’étaient, s’il avait bien compris, quitté dans de très mauvais termes. « Comment tu te sens ? Tu veux qu’on appelle quelqu’un ? » Rhett secoua la tête pour manifester son désaccord. Le fait qu’Hassan et Joanne soient sur sa liste des personnes à prévenir en cas de problème de santé en disait assez long. Il n’était pas en bon terme avec ses parents, et hors de question de mêler son petit frère dans cette histoire. Il en avait suffisamment bavé lui-même pour devoir supporter en plus les incartades de son aîné. Et de savoir comment il se sentait, ça, c’était une autre histoire… Même si pour le moment, il se sentait fatigué, faible et nauséeux. « Non, tout va bien, et je ne veux pas que Sam s’inquiète. Par contre, tu pourrais t’occuper de Vador ? Je ne sais pas combien de temps je vais rester coincé ici. », minimisa-t-il, comme s’il était bloqué dans un stupide embouteillage… Alors que s’il se retrouvait ici, c’était bien parce qu’il l’avait cherché.  

« Quant à toi… Je ne pensais pas te revoir un jour. », avoua-t-il à Sophia dans un murmure, en dardant ses yeux dans les siens.

@Hassan Jaafari @Joanne Keynes @Sophia Caldwell Running down to the riptide  1949770018
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Message(#)Running down to the riptide  EmptyJeu 19 Mar 2020 - 9:47

RUNNING DOWN TO THE RIPTIDE
ft. rhett, hassan & sophia aka the golden quatuor
L'impression d'avoir manqué un épisode était plus que présente quand Joanne put être témoin de l'amertume et des tensions régnant entre Hassan et Sophia. Le brun semblait lui en vouloir profondément, sa colère le menant à la conclusion que si leur ami se retrouvait dans ce lit d'hôpital, c'était sa faute à elle. Joanne ne l'avait que très rarement vu si virulent, lui qui était d'habitude d'un calme quasi olympien. Peut-être était-ce les circonstances qui le rendaient un peu plus à fleur de peau que d'habitude. Une main délicate caressait discrètement son dos, dans l'espoir de l'apaiser un tant soit peu. La petite blonde n'avait jamais aimé ce genre de situations; soit elle faisait au mieux pour calmer le jeu, soit elle fuyait. Quoi que dernièrement, elle se montrait moins frileuse et craintive des tensions qu'elle ne pouvait l'être quelques années plus tôt. Il y avait des informations qu'elle ne détenait et qui ne lui permettait pas d'analyser cette échange plus qu'électrique avant que le beau blond ne finisse par ouvrir les yeux. Et même encore à moitié éveillé, il restait lui-même et tentait au mieux de détendre l'atmosphère dans l'espoir peut-être de retirer les traits tirés des visages de ses amis. Joanne était la première à réagir, à venir enlacer son meilleur ami chaleureusement. Et il acceptait très volontiers cette étreinte, peut-être aurait-il voulu que ça ne finisse jamais mais il fallait bien qu'il puisse profiter de la présence de ses autres amis. Avant cela, Rhett se sentait avant tout fautif d'avoir tant inquiété son amie. Même après toutes ces années, il ne semblait toujours pas accepter qu'elle se ferait toujours du soucis pour lui. "Tu n'as pas à t'excuser." lui souffla-t-elle, émue aux larmes, en caressant affectueusement ses cheveux. Joanne avait toujours été de nature très naïve et même si ce trait s'était amenuisait au fil des années, il restait prédominant dans son tempérament et ses proches en usaient lorsqu'ils le jugeaient nécessaire. Et, encore une fois, la petite blonde n'y vit que du feu lorsque son ami lui assurait que tout allait bien. Elle esquissait alors un sourire rassuré après avoir embrassé la main qu'il avait glissé dans la sienne. "Mais je m'assurerai quand même de veiller sur toi." Elle savait qu'elle passerait autant que possible par ici le temps qu'il restait hospitalisé. Elle ne le lâcherait pas de si tôt. Restant assise au bord du lit tout en gardant sa main dans la sienne, sa tête tournait en direction d'Hassan qui, lui non plus, ne pouvait s'empêcher de faire preuve d'humour, cependant avec un fond de vérité. Elle échangeait un sourire avec son ex-mari. Grâce au réveil de Rhett, le brun faisait abstraction de toute l'amertume qu'il pouvait ressentir pour Sophia, qui elle, semblait préférer s'effacer. "Je rejoins Hassan pour le coup. Un petit message et je serai venue aussitôt." dit-elle avec plus de douceur, le sourire de soulagement ne quittant vraisemblablement plus ses lèvres. "Surtout si tu avais inclus le mot barbecue dans ton message. Un argument phare." plaisanta-t-elle, même si c'était vrai. Peut-être que ses mots pouvaient serrer le coeur d'autres. Mais Joanne, elle, ressentait une certaine sérénité en évoquant de loin les innombrables soirées autour d'un barbecue, qu'ils ne soient que tous les quatre. Des moments heureux et même si l'échange avec Sophia l'avait beaucoup refroidie sur son souhait de pouvoir renouer avec ses meilleurs amis, elle chérissait cette envie envers et contre tout et ne comptait plus jamais les laisser tomber. Un peu plus tard, Hassan posait quelques questions à son de toujours, souhaitant se rendre autant utile que possible. Ca ne devait pas être anodin, que Rhett ait préféré mettre Joanne et Hassan parmi les numéros de personnes à contacter d'urgence. Et la seule chose qu'il pouvait faire était de s'occuper de son chien. "On pourrait aussi profiter pour te ramener quelques affaires." proposa alors Joanne en échangeant un regard avec Hassan. "Des affaires de toilette, quelques vêtements..." Joanne faisait partie des prévoyantes, de celles qui avait un esprit parfois très pratique (et très maternel, il fallait le dire). Alors songer à ces petits détails avait toujours fait partie de sa personnalité. "C'est apparemment le genre de choses dont une épouse devrait penser puisqu'on m'a pris pour ta femme." Elle savait que cette anecdote le ferait rire. Ca l'amusait elle aussi, tant cela lui avait toujours été improbable. Joanne ne songeait même pas à son propre mariage sur le moment, il ne valait mieux pas. Un léger rire s'échappait de sa bouche en songeant avec plus de légèreté de l'échange qu'elle avait eu avec le médecin. Suite à cela, Rhett se concentrait sur la seule personne avec qui il n'avait pas échangé le moindre mot depuis son réveil. Et, encore une fois, Joanne se sentait perdue. Elle savait que Rhett et Sophia ne s’atteint pas quittés en de très bons termes, mais l'acrimonie régnante laissait croire qu'il y avait quelque chose d'autre. Ses yeux clairs regardaient dans un premier temps Sophia, qui ne pouvait désormais plus s'enfuir de la pièce en toute discrétion. Elle lui sourit nerveusement, ne sachant que trop dire ou que trop faire. Joanne ne voulait pas dire quelque chose qui semblerait inadapté ou incongru. Elle interrogeait une nouvelle fois Hassan du regard, même si elle se doutait bien qu'elle n'aurait pas droit d'explications sur la tension régnante dans cette chambre avant un moment.
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Message(#)Running down to the riptide  EmptySam 21 Mar 2020 - 18:06



< RUNNING DOWN TO THE RIPTIDE >
I just wanna know if you're gonna stay
I just gotta know, I can't have it any other way
FEAT. @RHETT HARTFIELD
-----. @JOANNE KEYNES
-----. @HASSAN JAAFARI
------------------------------------------------------------------

Le regard accusateur d’Hassan pesait sur elle comme une enclume sur ses épaules, et elle se sentirait incapable de simplement tenter le soutenir. Sa question posée avec candeur et confusion ne suffit pas à adoucir ses sentiments haineux à son égard, et son désarroi fut accueillie avec condescendance et mépris. « Il en a suffisamment bavé, il avait pas besoin que tu vienne remuer le couteau dans la plaie pour satisfaire ta curiosité malsaine. » lui cracha-t-il au visage. Était-ce donc ce qu’elle avait fait ? Remuer le couteau dans la plaie ? Ca n’avait jamais été son intention, mais à quoi bon tenter d’invalider le ressenti d’autrui. Le prendre au mot était tout ce qu’elle pouvait faire, et le professeur devait savoir de quoi il parlait, si son meilleur ami s’était confié sur leurs petites retrouvailles comme elle le soupçonnait. Un soupir cassa le silence embrassant qui suivit l’accusation, tandis qu’elle continuait de fixer le torse du rugbyman s’élever et se rétracter, osant espérer qu’il se réveille et qu’il contredise ces paroles, qu’il la soulage de cette culpabilité qui lui serrait l’estomac. La non-réactivité de Joanne était également glaçante, mais Sophia n’osa pas se tourner vers elle pour le moindre signe de support : de toutes évidences, c’était une bataille qui lui échappait, à laquelle elle ne préférait pas se mêler, et c’était peut-être mieux ainsi.

Et juste comme ça, la rouquine se résigna à l’idée que tout avait été dit, ne voyant pas quel intérêt elle aurait à tenter de se dédommager de toute faute. Aussi injuste l’attaque de son ancien ami lui apparaissait, les faits étaient tels qu’elle n’avait pas vraiment les moyens de s’en défendre. Après tout, Rhett et elle ne s’étaient pas quittées dans les meilleures circonstances, alors même si elle doutait être la seule raison de sa présence en ces lieux, qu’elle ait simplement contribué à sa douleur d’une façon ou d’un autre était une réalité qu’elle ne pouvait que trop bien imaginer. De nouveau, elle sentit son estomac se serrer. Et tout aussi rapidement qu’Hassan l’avait ramené sur terre, ses problèmes s’envolèrent en un claquement de doigt, du moins le temps que l’infirmière et le médecin interviennent sur le concerné, qui avait enfin décidé donner signe de vie. L’activité soudaine lui donna quelque chose sur laquelle se concentrer, et oublier un instant ce qu’elle avait ou n’avait pas fait. Alors sous le feu brûlant des projecteurs, elle fit deux pas en arrière, dans l’arrière-plan et laissa volontiers Rhett lui voler la vedette. Elle observa en silence Joanne et Hassan se ruer à son chevet et s’enquérir de son état, partagée entre le besoin de le voir en bonne santé et l’envie de se fondre dans le mur avant qu’il ne réalise et n’objecte à sa présence. Manque de pot, elle passait rarement inaperçue. « Vous êtes tellement tous bornés, qu’il n’en fallait pas moins pour réussir à vous réunir. » Laissant échapper un soufflement amusé malgré elle, elle ne put toutefois pas échapper à la triste vérité derrière son sarcasme. Il avait fallu au moins ça, il était vrai. Pour autant, elle s’en serait bien passé, mais elle garda ses réserves pour elle, incertaine que sa remarque soit bien accueillie, les deux anciens conjoints s’étant déjà chargé de lui faire remarquer sa démesure. Croisant ses bras contre sa poitrine et jetant son regard vers le sol, se trouvant gênée là où ses anciens amis semblaient s’amuser d’une telle mesure, elle fit un pas silencieux vers la porte. Visiblement, Rhett était entre de bonnes mains. Mais comme s’il lisait dans ses pensées, il mit fin à sa tentative d’évasion, et trois paires de yeux la dévisagèrent. « Quant à toi… Je ne pensais pas te revoir un jour. » Peut-être était-ce son état, ou sa propre culpabilité qui la rendait incapable d’interpréter ce qu’il essayait de dire derrière ces mots terriblement vagues. D’abord incertaine s’il attendait une réponse de sa part, le silence qui suivit ses mots l’urgèrent de dire quelque chose. “ N’ai pas l’air si déçu, se lança-t-elle, un léger sourire sur le coin des lèvres. Déjà hâte de me voir repartir ? Mais je viens tout juste de revenir. “ Sarcasme à peine masqué par la tristesse. Puisqu’on l’avait déjà pointée du doigt comme l’ennemie publique numéro un, autant se moquer de cette situation si incongrue. Quitte à mettre les pieds dans le plat. “ Je suis soulagée que tu ailles bien. “ Ajouta-t-elle malgré tout.
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Message(#)Running down to the riptide  EmptyVen 3 Avr 2020 - 9:02

Ce n’était probablement qu’une impression, un effet d’optique lié à l’immobilisme dans lequel était jusque-là plongé Rhett, mais les yeux désormais ouverts et fixant tour à tour les visiteurs de la pièce il semblait que l’ancien rugbyman reprenne peu à peu des couleurs. Suffisamment en tout cas pour faire souffler un vent de soulagement sur le trio posté à son chevet, Joanne comme souvent la plus expansive à le faire savoir, Hassan plus en retrait mais la main néanmoins posée sur l’extrémité du lit et l’œil couvant Rhett du regard avec attention, et Sophia plus isolée encore dans un coin de la chambre, osant à peine approcher ou se faire remarquer. Comme à son habitude le brun avait choisi l’humour plutôt que les discours larmoyants pour faire passer son message, et échangeant un regard qui en disait plus long que n’importe quel mot les deux hommes avaient souri, Rhett rétorquant « Vous êtes tellement tous bornés, sauf Joanne, peut-être, si douce, si prompte à pardonner, qu’il n’en fallait pas moins pour réussir à vous réunir. » sur le même ton et arrachant à Joanne un sourire oscillant entre douceur et amusement. « Je rejoins Hassan pour le coup. Un petit message et je serai venue aussitôt. Surtout si tu avais inclus le mot barbecue dans ton message. Un argument phare. » La gorge un peu serrée par la nostalgie d’une époque désormais bien révolue, et face à laquelle la situation actuelle semblait s’imposer comme un cynique pied de nez, le brun avait baissé la tête un instant et laissé passer quelques secondes avant de reprendre la parole, ayant à cœur de ne pas priver son ami d’autres visites que la leur s’il souhaitait avoir quelqu’un d’autre à son chevet. « Non, tout va bien, et je ne veux pas que Sam s’inquiète. » avait pourtant refusé Rhett, sans qu’Hassan n’en soit réellement surpris – prévenir Sam aurait pourtant été la chose à faire selon lui, mais il n’entendait pas aller à l’encontre de son ami sur ce point. « Par contre, tu pourrais t’occuper de Vador ? Je ne sais pas combien de temps je vais rester coincé ici. » Hochant la tête en y ajoutant un nouveau sourire rassurant, il avait répondu « Oui bien sûr, t’en fais pas pour lui. » sans avoir besoin de prendre le temps de la réflexion ; Il aurait probablement fini par proposer lui-même de s’occuper du chien si Rhett n’avait pas pris les devants. « On pourrait aussi profiter pour te ramener quelques affaires. Des affaires de toilette, quelques vêtements ... » avait aussitôt renchéri Joanne, ironisant au passage « C'est apparemment le genre de choses dont une épouse devrait penser puisqu'on m'a pris pour ta femme. » sans qu’Hassan ne sache vraiment quoi penser du fait qu’elle semble à ce point vouloir insister sur ce détail. Pour seule réponse le brun s’était donc contenté de hocher la tête pour confirmer la proposition de la jeune femme, se notant mentalement de lui proposer qu’ils fassent un saut chez Rhett ensemble mais n’osant pas le faire à voix haute et devant témoin ; Devant Sophia, à vrai dire. Silencieuse, la rousse avait jusque-là brillé par une discrétion qui ne lui ressemblait pas, elle d’ordinaire si volubile, et il avait fallu que Rhett prenne l’initiative de mettre le doigt sur sa présence pour que tous les regards se tournent à nouveau vers elle. « Quant à toi … Je ne pensais pas te revoir un jour. » Qu’elle ait initialement prévu de répondre ou non, les trois paires d’yeux pointées dans sa direction et le silence qui s’en était suivi avaient poussé Sophia à sortir de son mutisme, et le sarcasme ayant toujours été sa meilleure arme elle avait rétorqué « N’ai pas l’air si déçu, déjà hâte de me voir repartir ? Mais je viens tout juste de revenir. » avec un brin d’acidité. Marquant une pause, néanmoins, elle avait ajouté « Je suis soulagée que tu ailles bien. » et bien qu’Hassan doutait de la sincérité de cet aveu il n’avait fait aucun commentaire et s’était contenté de baisser les yeux vers le sol, au moins le temps de ravaler sa rancœur. Au regard interrogatif que lui avait lancé Joanne il n’avait répondu qu’en secouant la tête avec discrétion ; Plus tard, il lui expliquerait tout, mais pas maintenant. Pas ici. « Je vais sortir appeler l’université, les prévenir que tu seras absent quelques jours. » avait-il finalement repris, relevant les yeux vers Rhett et lui offrant un sourire tranquille. « Je ne serai pas long. » A la façon dont Hassan avait frôlé l’épaule de Joanne du bout des doigts on comprenait que la seconde phrase s’adressait aussi à elle, et la main fouillant ensuite déjà sa poche à la recherche de son téléphone il avait quitté la chambre en laissant la porte entrouverte, et rejoint un bout de couloir où l’on ne lui reprocherait pas de passer un coup de fil.
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Message(#)Running down to the riptide  EmptyDim 5 Avr 2020 - 5:26

A voir Hassan et Joanne à son chevet comme ça, aux petits soins pour lui et redoublant d’attention, Rhett réalisa pleinement la chance qu’il avait d’être aussi bien entouré, et se félicita intérieurement d’avoir su préserver cette amitié vieille de quinze ans. Dire qu’il avait failli tout envoyer balader pour un caprice d’homme blessé ; combien il s’en serait voulu, alors, d’avoir tout gâché, tout abandonné au premier obstacle qui barrait sa route. Après son accident, Rhett en avait voulu au monde entier, et à lui plus que quiconque, d’être devenu cette loque humaine, incapable de marcher, de courir, incapable même de se tenir debout. Une étoile filante. L’ascension avait été rapide, et la chute plus encore. Fauché au summum de sa gloire, ses jambes s’étaient brisées en même temps que ses espoirs, sa carrière s’était éteinte aussi vite que s’étaient envolés ses rêves. Il ne voulait plus voir personne, après ça, voulait juste ruminer dans le noir et en silence sur sa gloire perdue, son échec et ses rêves brisés, son avenir trouble et incertain. Mais Hassan avait insisté, jour après jour, et malgré les mots que le sportif avait pu avoir à l’époque, ne l’avait jamais abandonné. Il lui en était reconnaissant, pour ça. Pourtant, il avait coupé les ponts avec bon nombre de personnes suite à cette tragédie, mais pas avec Hassan, jamais. Plus qu’un ami, Hassan était un frère qu’il s’était choisi. Et oh, bon sang, il n’aurait pas pu faire un meilleur choix. Et puis, qui disait Hassan disait inévitablement Joanne ; et il était heureux d’avoir renoué avec elle, d’avoir retrouvé aussi facilement cette complicité qui les liait déjà à l’époque. En fin de compte, les choses ne semblaient guère avoir changé alors que tout était différent. Ils étaient différents. Et le constat qu’il en tira n’était pas pour lui plaire, mais ils en avaient bavé, tous les quatre, chacun à son niveau, chacun à sa façon.

Débordant d’amour maternel, Joanne, assise au bord du lit, veillait sur lui comme sur un fils, et le couvait du regard, de peur, peut-être, que son réveil ne soit qu’une mauvaise blague et qu’il ne retombe dans les pommes. Cette présence féminine à ses côtés lui fit un bien fou ; la douceur et la tendresse qu’elle lui témoignait lui fit subitement prendre conscience combien cela lui avait manqué dans sa vie, bien plus qu’il n’aurait voulu se l’avouer. Peut-être était-il temps pour lui d’arrêter de se complaire dans sa solitude et son célibat, et d’enfin retrouver une vie sentimentale digne de ce nom, (bien qu’il doutait d’en être réellement capable, tant l’image qu’il avait de lui lui déplaisait). Cette idée lui fit lever les yeux vers Sophia, toujours en retrait, mais gêné à l’idée d’être surpris, il détourna rapidement le regard. « Je rejoins Hassan pour le coup. Un petit message et je serai venue aussitôt. Surtout si tu avais inclus le mot barbecue dans ton message. Un argument phare. » Il sourit aux souvenirs que cette phrase lui évoquait. Combien de fois s’étaient-ils réunis autour d’une bonne grillade, non plus comme quatre amis mais comme deux couples, à l’époque ? Trop souvent pour qu’il puisse les compter. Mais son sourire s’estompa alors qu’il observait ses trois visiteurs tour à tour. Finis, les barbecues. Envolées, les sorties à quatre. Ils avaient eu de l’or entre les doigts, et avaient réussi à accomplir le formidable exploit de le changer en boue. Quel gâchis. « Oui, mais pour fêter nos retrouvailles, je voulais marquer le coup, plaisanta-t-il comme s’il avait tout orchestré de son plein gré pour réunir ses vieux amis. Un barbecue me semblait trop banal, même si c’est une valeur sûre, je te l’accorde. » Hassan, quant à lui, avait accepté de s’occuper de son chien, et cela suffit à lui tranquilliser l’esprit. Il savait que Vador serait entre de bonnes mains, et qu’au surplus, il allait probablement plus s’amuser chez son ami, avec ses autres compagnons à quatre pattes, que chez lui. Voilà que je parle de mon chien comme d’un gosse. Ça va pas bien, la tête. Joanne surenchérit en lui proposant de lui amener des vêtements de rechange et des produits de toilette, ce qu’il accepta de bonne grâce. « Merci. Sans toi, j’aurai été obligé de me trimballer les fesses à l’air. », fit-il référence à la blouse d’hôpital qu’on leur faisait systématiquement porter à leur arrivée. « C’est apparemment le genre de choses dont une épouse devrait penser puisqu’on m’a pris pour ta femme. », précisa-t-elle, amusée par l’anecdote. « C’est vrai ? », s’étonna-t-il. Peut-être que si on avait inversé les rôles, Joanne et moi, Hassan et Sophia, les choses auraient beaucoup mieux tourné pour nous quatre. Cependant, il s’abstint d’émettre ce commentaire à haute voix, pour ne pas jeter plus qu’il n’en fallait de l’huile sur le feu du divorce d’Hassan et Joanne et de la dispute d’Hassan et Sophia.

En parlant de Sophia… Il se tourna enfin vers elle pour lui fait part de sa surprise de la voir là, à son chevet, quand il l’aurait imaginé n’importe où mais pas ici. « N’ai pas l’air si déçu, le taquina-t-elle, déjà hâte de me voir repartir ? Mais je viens tout juste de revenir. » Je ne veux plus jamais que tu partes. Plus jamais., songea-t-il en son for intérieur, bien incapable, bien sûr, de le lui confier, et surtout pas devant témoins. Son départ lui avait fait tant de mal, causé tant de souffrances, pourtant, depuis qu’il l’avait revue, ce jour-là, il n’avait pas arrêté de penser à elle, en se maudissant d’être aussi faible d’esprit, parfaitement conscient du fait qu’il tendait le bâton pour se faire battre. « C’est pas ce que je voulais dire. » démentit-il dans un sourire timide. « Je suis soulagée que tu ailles bien. », lui confia-t-elle. Bien entendu qu’elle ne souhaitait pas sa mort, mais l’entendre le lui dire l’apaisa. Il appréciait qu’elle soit venue, bravant pour lui les griefs que ses anciens amis pouvaient ressentir à son égard. « Je vais sortir appeler l’université, les prévenir que tu seras absent quelques jours. » Rhett se frappa le front du plat de sa main quand il réalisa que cette initiative ne lui avait même pas frôlé l’esprit. « Quel con ! Je n’y pensais même plus, à eux. » Où avait-il donc la tête ? Pas sur Terre, en tout cas. Joe, son assistant, dirigerait les entraînements à sa place, il ne se faisait pas de soucis là-dessus, mais il espérait malgré tout sortir le plus vite possible de l’hôpital pour ne pas rater trop de séances. « Je ne serai pas long. » Il le regarda quitter la chambre, et à la façon qu’il avait eue de frôler l’épaule de Joanne avant de sortir, il se demanda s’il n’y avait pas quelque chose qui couvait entre ces deux-là. Une braise sous la cendre, prête à se raviver à la moindre étincelle ? J’ai soif, fut tout ce que cette pensée lui inspira. Il repoussa les couvertures et s’assit au bord du lit, mais ce simple effort suffit à lui faire tourner la tête et pour ne pas flancher, il s’agrippa au premier soutien à sa portée : l’épaule de Joanne. « Wow, ça tourne. J’ai l’impression d’être bourré. », dit-il pour sa défense. Il rouvrit les yeux sur un spectacle fort déplaisant : ses jambes nues, au bord du lit, recouvertes de cicatrices des genoux jusqu’aux chevilles, trahissaient les nombreuses interventions chirurgicales qu’il avait subi pour recouvrir ce semblant de dextérité. Gêné de leur offrir cette vue, lui qui dissimulait toujours ces stigmates sous des pantalons, même en plein été, il se glissa promptement sous ses couvertures. « Je vais rester coucher, ça vaut mieux. », et ce n’était qu’un demi-mensonge. La nausée au bord des lèvres, le simple fait de vouloir se lever avait fait disparaitre toute couleur de ses joues. La tête lui tournait, et il avait envie de vomir. Génial.  

« Je suis désolé, les filles, pour tout ça. J’avais espéré des retrouvailles, oui, mais pas dans ces conditions. Je nous voyais plutôt rigoler autour d’un verre en évoquant nos souvenirs. Pas fâchés comme des poux à cause de vieilles histoires. » leur avoua-t-il. Peut-être que son accident aurait au moins un intérêt : celui  de leur permettre de crever l’abcès une bonne fois pour toute.

@Hassan Jaafari Running down to the riptide  1949770018
@Joanne Keynes  Running down to the riptide  394614564
@Sophia Caldwell Running down to the riptide  3258319053
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