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 Running down to the riptide

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Message(#)Running down to the riptide  - Page 2 EmptyLun 13 Avr 2020 - 17:29

RUNNING DOWN TO THE RIPTIDE
ft. rhett, hassan & sophia aka the golden quatuor
Le blond ne manquait définitivement aucune opportunité pour minimiser la situation et rendre l'atmosphère plus légère qu'elle ne devrait l'être. Joanne ne savait pas trop comment se positionner à ce sujet, c'était un pot pourri d'émotions dont elle n'arrivait pas à faire le tri. Un mélange de soulagement, car elle pouvait voir qu'il restait fidèle à lui-même malgré ce qui lui était arrivé, et d'inquiétude, car elle avait peur que ses traits d'humour dissimulaient quelque chose qu'il ne voulait pas leur montrer. Rhett n'avait jamais aimé montré ses faiblesse, ni paraître vulnérable de quelque façon que ce soit. "Eh bien, pour marquer le coup..." On pouvait dire qu'il avait plutôt réussi. Joanne aurait préféré que les circonstances aient été différentes, sur de nombreux points. Sa vie personnelle n'était pas des plus épanouissantes et il semblerait que l'on ajoute de l'huile sur le feu en ajoutant l'hospitalisation de son ami. Une tension était palpable, le toux accentué par l'amertume évidente qu'Hassan avait à l'égard de la rousse, qui elle, restait en retrait. Depuis son arrivée, Joanne réalisait qu'elle ne lui avait pas adressé un mot. Que pouvait-elle bien lui dire, après leur dernière rencontre ? Elle n'en avait aucune idée. Et pour le moment, Rhett restait au centre de son attention et elle avait la détermination de lui apporter tout ce dont il pourrait avoir besoin durant son hospitalisation. "Je suis certaine que  ça n'aurait pas déplu aux infirmières." s'amusait à lui répondre Joanne, l'air taquin, alors que le blond se réjouissait de ne bientôt plus avoir à porter de chemises d'hôpital. Elle lui partageait ensuite l'anecdote quand le médecin avait pensé qu'ils étaient mariés. Cela ne leur était jamais venu à l'esprit. Leur amitié n'avait jamais connu la moindre ambiguïté, rien de la sorte. Et à l'époque, Hassan et Sophia savaient qu'ils n'avaient absolument pas à se douter de quoi que ce soit bien qu'ils étaient très proches. L'attention de toute la chambre se tournait désormais vers la belle rousse, que Rhett avait enfin remarqué. Joanne les écoutait, alternant son regard entre eux deux, jugeant bon de ne pa dire quoi que ce soit à ce moment-là. Elle songeait à sa conversation avec Sophia, qui lui avait certifié que non, elle ne ressentait plus quoi que ce soit pour Rhett. Pourtant, par sa simple présence, Sophia prouvait tout le contraire. Et vu l'attention qu'il lui portait, la blonde supposait vite qu'il y avait encore baleine sous gravillon. Après quoi, Hassan annonçait qu'il allait passer un coup de fil à l'université afin de l'informer que Rhett n'allait pas revenir au travail avant un certain temps. Joanne échangeait un regard avec le brun, qui lui précisait que l'appel ne devrait durer que quelques minutes. Elle acquiesça d'un signe de tête et le regarda partir, ses iris bleus croisant ensuite un instant ceux de Sophia. Déterminé à retrouver au plus vite un minimum d'autonomie, Rhett se mit en tête de se lever du lit, avec un peu trop d’entrain. "Tu es sûr que tu ne veux pas attendre un peu, avant de te lever ?" s'inquiéta Joanne. Apparemment, la réponse était non, car il se trouvait déjà assis au bord du lit, les pieds au sol. Elle n'avait alors jamais eu l'occasion de voir les cicatrices de sa jambe jusqu'à ce jour. Les marques étaient impressionnante, elle se devait de l'admettre. Mais elle n'en était pas dégoûtée. Niveau blessure, elle avait été plutôt bien servie avec un premier mari rugbyman et le deuxième qui finissait par se blesser dans ses accès de violence. Quoi qu'aucune plaie de ce type n'était à déplorer depuis un bon moment, avec Jamie. Se sentant nauséeux et pris de vertiges, le blond s'appuyait volontiers sur Joanne afin d'éviter la chute et il décida ensuite par lui-même de se recoucher, prenant soin de dissimuler sa jambe meurtrie avant toute choses à l'aide des draps. " Il y a certaines vieilles histoires qui ont la peau dure, malheureusement." répondait Joanne aux aveux de son ami. Ils en avaient bavé tous les quatre, les événements les ayant façonné comme ils étaient actuellement. Un sourire navré arquait ses lèvres alors qu'elle lançait un regard à Sophia. "Et je ne suis pas certaines que nous ayons tous le même... optimisme, disons, quant à l'idée de renouer, tous les quatre." Justement à cause de ces vieilles histoires qui gâchaient tout. "Nous sommes tous les quatre très entêtés aussi, ce qui n'aide pas vraiment." souleva-t-elle avec un rire nerveux. Ils avaient tous leur caractère bien propre et même si Joanne avait à coup sûr la personnalité la moins forte et imposante du quatuor, elle n'était pas moins têtue qu'eux. Peut-être plus flexible et plus encline à passer le cap. "Je rêve de faire table rase et de reprendre là où tout s'est arrêté. Nous en avons tous bien assez bavé." Joanne voulait retrouver tous ses amis. Elle avait d'autres personnes avec qui elle s'entendait bien, mais personne en qui elle pouvait avoir confiance comme elle pouvait l'être avec Sophia, Hassan et Rhett. "Je suppose qu'il y a encore quelques histoires à régler pour aller prendre ce fameux verre. Mais le jour où ce sera possible, je serai on ne peut plus partante." dit-elle avec un sourire encourageant qu'elle adressait même à Sophia, bien qu'elle avait parfaitement en mémoire la rancoeur dans ses paroles en tête. La rousse n'y croyait plus, au fameux quatuor qu'il formait à l'époque. Pour elle, c'était tout bonnement impossible que tout redevienne comme avant. Joanne n'en demandait pas tant non plus, elle était certes naïve, mais était consciente qu'ils avaient tous changé. Joanne désirait que tout le monde enterre la hache de guerre. Cet objectif était certes compliqué, mais pas impossible.
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Message(#)Running down to the riptide  - Page 2 EmptyMar 19 Mai 2020 - 16:50



< RUNNING DOWN TO THE RIPTIDE >
I just wanna know if you're gonna stay
I just gotta know, I can't have it any other way
FEAT. @RHETT HARTFIELD
-----. @JOANNE KEYNES
-----. @HASSAN JAAFARI
------------------------------------------------------------------

« - C’est pas ce que je voulais dire.
- Je sais. »

Elle aurait aimé en dire plus, que leur échange ne se résume pas à ces quelques mots.
Gorge serrée et regrets au bout des lèvres, prête à vomir ses remords, pour peu que ça lui délie l'estomac. Vulnérabilité dévoilée un petit instant, le temps de se rassurer, avant de remettre les masques. Elle ne demandait qu'à briser cette façade, mais trop de yeux l'épiaient. Quelle cruelle ironie, que Joanne soit celle à qui elle ne souhaitait rien dévoiler. L'inverse reviendrait à confronter ses mensonges, qu'elle devinait découverts. Prise la main dans le sac, la Caldwell, attrapée sur le fait. De une, elle avait revu Rhett malgré avoir affirmé le contraire, et de deux : elle s'en souciait, l'odieuse menteuse. Soupir avorté, tandis que le regard de la blonde pèse sur les épaules, déception ou confusion qu'elle n'ose pas affronter. Lâcheté singulière, conséquence d'une confiance chamboulé, d'une culpabilité agonisante. Un autre endroit, une autre situation, et elle aurait pû s'en défendre, mais les mots d'Hassan avaient fait leur effet, et il était trop tard pour tenter de se convaincre qu'il n'y avait pas, au moins, un peu de vérité dans ses paroles.

Malédiction secrète, injure étouffée quand le professeur s'excuse de la pièce. Il l'avait battu à la course. Au moins trouve-t-elle déjà plus de facilité à respirer, se réconforte-t-elle en gratifiant le barbu d'un regard fébrile lorsqu'il passe devant elle. Si elle marchait toujours sur des œufs, elle ne se sentait plus comme une biche cachée dans les fougères, risquant d'être abattue au moindre faux mouvement.
Et il n'en resta plus que trois.

Il était bon de constater que cet accident n'avait pas dépouillé Rhett de son sens de l'humour. Leur dernière conversation ne prêtant pas aux joutes, c'était bel et bien une facette du rugbyman qu'elle découvrait de nouveau. Une façade, sans aucun doute, pour éloigner les questions qui fâchent, celles que les deux femmes n'oseront poser mais qui leur démangeaient les lèvres. Dans de meilleures circonstances, Sophia aurait fait preuve de beaucoup moins de retenue, et elle n'avait qu'une envie au fond d'elle : celle de lui attraper le col, de lui serrer ses jolies joues pâles et de lui demander de but en blanc ce qui avait bien pû lui passer par la tête. Si elle aurait pû s'en tirer par le passé, ce n'était plus vraiment le cas. Alors elle était condamnée à observer silencieuse tandis que le rugbyman souffre de son ambition, cette ambition qu'elle connaissait mieux que quiconque.

« - Wow, ça tourne. J’ai l’impression d’être bourré. Je vais rester coucher, ça vaut mieux.
- Tiens, bois un peu. Ça te fera du bien. »

Mutisme brisé par un bond dans la poitrine. Sa main fouille à l'aveugle dans son sac à main, à la recherche d'une bouteille d'eau qu'elle garde toujours sur elle, et qu'elle tend volontiers au nécessiteux, en profitant pour enfin entrer dans la scène et s'immiscer le cadre qu'il partageait avec Joanne. Soupçon de malaise lorsqu'elle baisse les yeux sur ses jambes, découvre exactement ce qui, jusqu'ici, avait simplement été suggéré. Ces cicatrices, reliques de cette fameuse tragédie. Fascination presque morbide, sans doutes mal placée, mais un regard qu'elle peine à détourner, pour elle peine encore à réaliser. Et puis les mots lui reviennent, l'accusation résonne de nouveau dans sa tête. Les injustices qui s'empilent. Comment avait-il pû penser que cette vision lui apporterait la moindre satisfaction ?

Mais bien vite, il baisse le rideau, et Sophia se redresse. Le spectacle est terminé, et il est temps de sortir les violons. Les belles paroles résonnent d'un air mélancolique, évoquent un futur puant de nostalgie. Aimerait-elle qu'il soit possible, la rouquine ? Oui, sans doutes même plus que n'importe qui. Mais le réalisme la retient comme un boulet, l'interdit d'espérer. Elle se surprend à regretter la présence d'Hassan, pour qu'il puisse se charger de mettre un terme à leurs fantasme, lui n'étant sûrement plus du tout intéressé par la perspective d'entretenir la moindre amitié avec elle. Qu'il revête le rôle du méchant pour une fois, et qu'on lui accorde un peu de repos. Mais il ne restait plus qu'eux trois, et voilà que Joanne ne fait aucun effort de subtilité, la visant directement de ses douces, naïves paroles.

« Je suis désolé, interrompt-elle en levant les bras en l'air. Je ne peux pas rester ici, à écouter ça. » Sourire amer, sourire fatigué. Elle explose avec presque autant de fougue qu'un pétard mouillé. Ne souhaitant démarrer quelque débat, ne souhaitant offenser quelque rêve, mais ne pouvant prétendre être d'accord non plus, ni sourde. Rhett, j'espère que tu te rétabliras vite. Et je suis sincèrement désolée si … Elle s'arrête, elle hésite. Elle jette un dernier regard à ses deux amis, sans s'attarder sur leur regard. Peu importe. Juste, prend soin de toi, d'accord ? Toi aussi, Joanne. » Et elle disparut, aussi vite qu'elle était arrivée.

Et il n'en resta plus que deux.
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Message(#)Running down to the riptide  - Page 2 EmptyLun 25 Mai 2020 - 18:52

Ce n’était assurément pas ce qu’Hassan avait fait de plus mature, sauter sur la première occasion de s’éclipser pour quitter la pièce, et se soustraire ainsi à des retrouvailles qui n’avaient rien de joviales ou de naturelles. Qu’on ne s’y trompe pas, repenser aux amis inséparables qu’ils avaient tous les quatre été fut un temps et n’en voir aujourd’hui que des lambeaux déchirés lui serrait le cœur, mais seize années étaient passées désormais et le brun avait eu suffisamment d’occasions de se rendre compte des dégâts irréversibles que le temps pouvait faire sur une relation. Il n’avait de toute façon pas eu le loisir de s’appesantir plus longtemps sur la question, rapidement ramené à la réalité par le passage non loin de lui d’une infirmière et de son chariot, le poussant à rejoindre l’entresol afin de ne s’attirer les foudres d’aucun membre du personnel pour avoir osé dégainer son téléphone. Si l’administration avait bien pris notre de l’absence de Rhett, non sans avoir jugé utile de préciser d’un ton qui ne laissait place à aucune latitude qu’il faudrait faire parvenir dans les jours à venir un certificat en bonne et due forme pour attester que l’entraîneur n’avait pas simplement décidé de s’octroyer des vacances aux frais de l’université, la jeune femme qu’il avait eu au téléphone avait en revanche catégoriquement refusé de lui transmettre le numéro de téléphone de l’assistant-coach, et c’est passablement agacé qu’Hassan avait mis fin à la conversation. Chaque jour l’administration universitaire semblait déployer des trésors d’imagination pour se rendre antipathique aux yeux des occupants du campus, au fond le brun avait cessé de s’en étonner, et passant outre aussi rapidement qu’il s’en était énervé l’enseignant s’était rabattu sur l’éventualité que Gwen ait le numéro de Joe dans son répertoire – c’était effectivement le cas, et l’affaire avait été réglée en l’espace de cinq minutes. Fidèle à elle-même Gwen n’avait pas posé de question, une absence curiosité qu’il savait depuis le temps ne pas tant être une preuve de désintérêt qu’une volonté farouche de ne pas en demander plus que ce qu’on était disposé à lui donner, simplement pour se permettre d’en exiger autant des gens à son égard.

Il en était à pianoter un message laconique à l’assistant de Rhett pour le prévenir de l’absence de ce dernier sans donner plus de détails lorsque la chevelure rousse de Sophia avait attiré son attention dans sa vision périphérique. Le nez rivé vers le sol, elle avait quitté les yeux sans un regard vers lui, volontairement ou non, et malgré tout Hassan n’avait pu s’empêcher de la suivre des yeux jusqu’à ce qu’elle disparaisse au coin du prochain couloir. Il n’arrivait pas à comprendre ce qu’elle cherchait, ce qui l’avait poussée à venir jusqu’ici quand elle avait mis autant d’énergie pour leur assurer à Joanne et à lui qu’elle ne voulait plus entendre parler de Rhett. La rancœur qu’il avait envers elle lui venait de cela, c’est vrai, mais aussi du silence radio qu’elle lui avait offert lorsqu’il avait bêtement tenté de prendre contact avec elle – mais Sophia était comme toutes les femmes semblait-il. Elle se pensait armée du droit de rentrer et de sortir de votre vie comme d’un moulin au simple gré de son bon plaisir, sans se soucier des conséquences de son indécision sur les autres. En cela elle gardait un point commun malheureux avec Joanne, dont les indécisions incessantes avaient creusé dans le cœur d’Hassan des plaies qui cicatrisaient à peine, mais sans doute était-ce ce caractère impétueux et cette tendance au sarcasme qui terminait de jouer en la défaveur de Sophia dans ce cas précis. Un soupir lui échappant, le brun avait fini par secouer la tête et fait glisser son téléphone dans la poche de son jean pour rebrousser chemin. Il n’avait ni le temps ni l’envie de se préoccuper de Sophia dans l’immédiat – ce n’était pas le plus important, ce n’était pas le plus urgent.

Allant contre son inquiétude néanmoins l’enseignant avait arboré un sourire attentif à la seconde où il avait frappé à la porte et était à nouveau entré dans la chambre « Ce n’est que moi. » Bien que d’être ainsi coincé dans un lit d’hôpital lui donne toujours une apparente fragilité, Rhett avait repris quelques couleurs et le brun s’en rassurant – un peu. « Toujours les mêmes harpies à l’administration, y’a des choses qui ne changent pas. » La plaisanterie sonnait un peu faux, mais il essayait. « J’ai envoyé un SMS à Joe. J’ai dit que tu étais malade. » Ni plus, ni moins. Pour le reste l’ancien sportif serait libre de choisir s’il désirait en dire plus ou non ; Hassan ne savait pas réellement quel niveau de confiance s’était tissé entre le coach et son assistant. « Je me disais qu’on pourrait aller jusqu’à Bayside maintenant ? » avait-il finalement repris, cette fois-ci en s’adressant autant à Joanne qu’à Rhett. « Comme ça on te laisse te reposer un peu. » Il n’irait pas jusqu’à le faire remarquer à voix-haute, mais son ami avait véritablement la tête de quelqu’un qui avait besoin de repos … Trois visiteurs à la fois, c’était probablement un peu trop pour quelqu’un qui se réveillait à peine d’un lavage d’estomac, avec tout ce que cela impliquait.
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