1 semaine. Voilà 1 semaine depuis ce baiser échanger avec Daniel. 1 semaine que je n'ai pas répondu à ses appelles, ni à ses messages. Une semaine que je n'ai pas donné signe de vie. Et c'est moi celui qui lui ait expressément demandé à mon ami de ne rien changer à notre façon d'être. C'est moi, celui qui ne voulait pas qu'il y ait un quelconque malaise entre nous. Mais c'est moi le sale con qui fait tout pour ne rien arranger. 1 semaine que je n'ai rien entrepris. Madison m'a juste, une fois, obligé à sortir parce qu'elle voulait absolument me montrer un truc. Mais le reste du temps je l'ai passé à l'intérieur de son appartement qu'elle a commencé à aménager pour moi.
Aujourd'hui encore, je suis resté enfermé. Je me suis assis sur le canapé ce matin et je n'ai bougé que pour aller aux toilettes et me faire à manger. Sinon, je suis resté là, à simplement jouer sur la xbox ou a regarder la télé. Jusqu'au soir. Jusqu'à cet appel. C'est avec une énorme flemme que j'ai décroché après plusieurs instants d'hésitation car c'est un numéro masqué. Et lorsque la femme se présente comme étant une employé de l'hôpital de Brisbane je me redresse et fronce les sourcils, mettant mon jeu en pause. Et puis, la sentence tombe: on m'appelle car Daniel Rainey a été transporté d'urgence à l'hôpital. Une agression dans une ruelle. Un passant qui a appellé l'ambulance. Le reste, je ne m'en rappelle pas.
D'ailleurs, je ne me rappelle que vaguement d'avoir appellé ma cousine, l'avoir supplié de me conduire à l'hôpital. Elle n'a pas hésité longtemps pour se faire. Pendant la route, je lui ai expliqué ce que je savais, mais je n'ai pas beaucoup parlé. Bien trop inquiet de ne pas savoir dans quel état se trouve mon ami. Une fois à l'hôpital et d'un commun accord, Madison me laisse sortir à l'entrée principale puis va se garer un peu plus loin. Pour ma part, je me roule aussi vite que je peux à l'intérieur, m'adresse à l'accueil, panique clairement lorsque l'hôtesse ne sait pas me répondre, mais suis bien rapidement prit en charge par une infirmière des urgences. Celle-ci me fait signe de la suivre, ce que je fais.
Arrivé devant une chambre, elle me dit d'attendre un peu puis disparaît à l'intérieur. Les secondes avant qu'elle n'en ressorte me donne l'impression d'être des heures. Je n'ai plus aucune notion du temps, j'ai juste envie de voir Daniel. Lorsqu'enfin la porte s'ouvre, la jeune femme me souris agréablement et me laisse entrer. Je n'hésite pas longtemps et pousse sur mes roues. Je lui indique que oui je ne resterais pas longtemps mais qu'elle peut fermer la porte derrière moi. Mon regard se pose sur le lit et je déglutis, sentant l'inquiétude monter d'un cran. Je prend une profonde inspiration et, plus lentement, me dirige vers le lit.
En m'approchant, un battement de cœur me manque. Voir Daniel allongé là, dans ce lit, le cou immobilisé par une minerve, plusieurs perfusion piqué dans ses bras, le visage bien amoché et la respiration très courte et irrégulière, je crains réellement le pire. Déglutissant, je m'immobilise à côté de lui et attrape fébrilement sa main. «Daniel ... » soufflais-je en serrant doucement ses doigts « Oh Daniel, putain ...» je ferme les yeux et pose mon front contre ses doigts en fermant les yeux « Je suis tellement désolé. Tellement désolé ... » continuais-je d'une voix faible et tremblante. « Je t'en suppli, ne me laisse pas ….»
Une semaine… une semaine entière que Daniel n’avait aucune nouvelle de Nathan. Il avait essayé de l’appeler, de lui envoyer des messages, mais il n’avait jamais répondu. A mesure que les jours défilaient, l’américain commençait à se faire à l’idée qu’il avait fait une énormément connerie la fois précédente. Voilà où cette soirée les avait mené. Il avait essayé des dizaines de fois, et s’était même demandé si ce n’était pas plus simple d’aller le voir. Mais après une longue réflexion, il se dit que s’il n’acceptait pas de répondre à ses appels, il n’accepterait pas plus de le voir. Ce fut un coup dur, quelque chose de difficile à accepter. La colère l’avait emporté sur l’inquiétude, puis le dégoût, et enfin la tristesse. Il ne cessait de se repasser cette soirée, de se souvenir de tout dans les moindres détails, jusqu’au moment où tout avait basculé. Il s’en voulait à un point tel qu’il en finissait par se haïr. Les journées étaient atrocement longues, chaque matin il déprimait à l’idée d’aller bosser alors qu’il avait envie de rester enfermé, de se morfondre et qu’on lui foute la paix. Et pourtant, il savait que quitter son appartement lui changerait les idées. Alors, il travailla, tenta de penser à autre chose, et ne rentrait que tard le soir après avoir marché en ville.
Ce soir, il avait décidé de s’arrêter dans un bar pour boire un verre. Mais juste un seul. Il n’y avait pas grand monde, mais suffisamment pour que le bruit des conversations l’agacent au bout de quinze minutes. Assit au comptoir, l’américain regarda le fond de son verre vide et poussa un soupir. Quelques tabourets plus loin, trois hommes déjà ivres, hurlaient sur la serveuse pour se refaire servir. Ils lui firent des gestes obscènes, eurent des propos déplacés et la majorité des clients préférait faire comme si de rien n’était. La jeune fille ne savait plus où donner de la tête ni comment réagir face à ses clients. Daniel, lui, tourna la tête vers eux et les observa quelques secondes jusqu’à ce que l’un d’entre eux ne pose sa main sur les fesses de la serveuse. « Eh. » Ils se retournèrent tous les trois vers Danny, qui leur lançait un regard mauvais et blasé à la fois. « Foutez-lui la paix. » L’un des ivrognes ricana de manière malsaine, et prit un air hautain, détestable. « Occupe-toi de ton verre ducon. » Il était déjà énervé, mais là, il se sentait bouillir. L’américain serra les dents et posa brutalement son verre sur le comptoir avant de se lever. « Et toi si tu continues à la faire chier, je vais te carrer mon verre dans le cul espèce de putain de salopard. » Ils réagirent au quart de tour et se levèrent pour s’approcher de Daniel. Ce dernier ne broncha pas, fusillant le premier du regard. Il était prêt à user de ses poings s’il le fallait. Mais alors que la distance entre eux diminuait, la serveuse fit obstacle. « Ca suffit ! Vous sortez ou j’appelle la police ! » Les ivrognes se regardèrent à tour de rôle, puis sourirent. Ils contournèrent la fille et Daniel, et à la hauteur du garçon, l’un d’eux marmonna. « On aura ta peau. »
Dix minutes plus tard, Danny sortit du bar et alluma une cigarette. Il avait besoin de dormir, la fatigue s’était subitement manifestée. Son pick-up était garé quelques mètres plus loin derrière le bar. Il le contourna, passant dans une ruelle, en continuant de fumer. Tête baissée, il ne remarqua pas les trois types qui arrivaient en sens inverse. A cinq mètres, Daniel releva la tête et les regarda à tour de rôle avant de soupirer, las. Mais lorsqu’il les vit sortir un pied de biche chacun de derrière le dos, une alarme se déclencha dans son esprit. Il balança sa cigarette au sol à une vitesse folle, et les hommes se ruèrent sur lui. Daniel ne pu esquiver et donner que quelques coups seulement, mais il se retrouva vite impuissant et se retrouva allongé sur le bitume. Les coups fusaient, la douleur était trop forte pour dire d’où elle provenait. Il entendit des craquements, très probablement ses os. Il n’arrivait pas à crier, seulement à gémir de douleur. Il ne savait pas combien de temps ces types s’étaient acharnés sur lui, mais au bout d’un instant, il perdit connaissance.
Lorsqu’il ouvrit les yeux, une lumière blanche l’éblouit. Il lui fallut quelques secondes avant de s’accoutumer, et sa vue devint plus nette au fur et à mesure. Allongé dans un lit, il n’arrivait pas à bouger. La douleur était encore là, pas aussi forte, mais suffisamment pour lui arracher un gémissement. Il était à l’hôpital. Il voulait voir quelqu’un, qu’on lui dise si ses blessures étaient plus graves qu’elles ne paraissaient, si quelqu’un avait été prévenu… et manifestement, oui. La porte de la chambre s’ouvrit, et Nathan entra. Le cœur de Daniel se serra dans sa poitrine. Le soulagement était plus fort que le reste, même s’il aurait préféré le voir dans d’autres circonstances. Son ami s’approcha du lit et lui prit la main. L’américain esquissa un léger sourire et serra légèrement la main de l’anglais dans la sienne. « T’as répondu finalement… » Il grimaça de douleur, puis prit une profonde inspiration. Il ne voulait inquiéter personne, et surtout pas Nathan. Ses doigts effleurèrent la joue du garçon, qu’il caressa doucement. « T’inquiète pas, ça va aller… c’est des égratignures. » Il tenta de se redresser, mais impossible, la douleur revint en puissance. Il gémit une nouvelle fois et leva les yeux vers le plafond. « J’ai tellement mal aux jambes putain… »
je déteste les hôpitaux. Je les déteste plus que tout au monde. Les sourires des infirmières ne sont pas sincères, derrière les murs qui se veulent de couleur joyeuses se trouvent des mur grisâtre décrépie. On est traité de manière à ce qu'on ressorte encore plus malade. L'hôpital doit faire du profit. Les médecins ne veulent pas te voir guérir. Il veulent que tu reviennes. Souvent, tu es traité comme un chien. Je l'ai compris moi-même. Lorsque j'étais dans le coma, j'ai souvent eu affaire à des infirmières de mauvaises humeurs, des médecins non compatissant. Faisant comme si je n'étais pas là. Alors que j'étais là, allongé devant eux. Je voulais tant leur dire de me parler à moi, de ne pas faire de spéculations entre eux, mais non, ils persistaient à rester là, comme des pôtiches. C'est dans ces moments là que je me suis senti comme un vulgaire animal qu'on regarde passé et qu'on est obligé de garder parce que c'est le règlement. En me réveillant, je n'ai, pourtant, rien dit.
Je sais donc ce que ça fait, que d'être là, allongé dans un lit, dans l'impossibilité de se mouvoir sans avoir mal. Je sais que Daniel aurait pu y passé, qu'il pourrait ne jamais se réveiller. Mais ce n'est pas le cas. Fort heureusement. Alors que je retiens tant bien que mal mes larmes, que je suis sur le point de me confondre en excuses, je sens les doigts de Daniel bouger. Relevant le regard, je le vois qui a les yeux ouverts et qui me souris faiblement. Il me dit, d'une voix faible, que j'ai finalement répondu. Je n'ai pas de mal à savoir de quoi il parle et je baisse le regard, me sentant tout à coup fautif. Et si c'est à cause de moi qu'il se retrouve dans cet état là? Je m'en voudrais sans doute toute ma vie.
Il effleure ma joue avec ses doigts et me dit que ce n'est rien. Que ce ne sont que des égratinures. J'hoche doucement la tête sans le croire. Impossible de le croire en le voyant dans cet état, sérieux. Mais lorsqu'il tente de se redresser, je pose rapidement une main sur son épaule. Je baisse le regard sur ses jambes et sent mon cœur s'accelérer. Et si … et si … non. Non je ne dois pas y penser. Ce ne sera pas aussi grave que ça. Je le sais. Il ne peut tout simplement pas … non. Impossible. Je déglutis et reporte mon attention sur Daniel de nouveau. « ça va aller Daniel. Ça va aller.» je ne lâche pas sa main. Pas même lorsque la porte s'ouvre et que les médecins entre « Je reste avec toi, promi » soufflais-je avant de me déplacer et me tourner simplement vers eux.
Je les écoute ensuite parler entre eux, comme tous les médecins le font. Ils ne daignent même pas s'adresser à Daniel et ça me frustre. Même moi, ils m'ignorent. Alors, lorsqu'ils se détournent pour partir après un simple au revoir et à demain, je me redresse « Attendez!» les interpellais-je. J'ignore les regard de dédain qu'ils me lancent et m'avance vers eux « Vous … vous pouvez expliquer un peu ce qu'il a? S'il vous plait...» demandais-je d'une voix incertaine.
Un homme, pas bien âgé, s'avance vers moi et, gentiment, commence à m'expliquer pourquoi Daniel a été opéré d'urgence. Fracture de la cheville droite et dysloctaion du genou du même côté. Plusieurs côte cassée, une râte éclaté, plusieurs contusions au niveau du visage. Et le pire dans tout ça, ce qui accentue ma panique c'est lorsqu'il parle d'une fracture de la 10ème vertèbre thoracale. Fort heureusement non déplacée, sans conséquences et stable. J'hoche la tête et parvient à esquisser un léger sourire. Je les observe partir, puis prend une profonde inspiration et me tourne à nouveau vers Daniel lorsque la porte se referme derrière eux.
«ça va aller, ça va aller » soufflais-je, plus pour me donner du courage à moi. Je n'ai pas le droit de paniquer. Ce n'est pas moi qui suit mal en point. C'est Daniel. Et il mérite que je garde mon calme. Ainsi donc, je prends une profonde inspiration et me penche un peu vers mon ami « Tu … qu'est-ce qui s'est passé?» voulais-je savoir finalement. Ça ne changera rien à la situation. Mais au moins je saurais si je dois réellement m'en vouloir ou juste un peu.
Bizarre comme situation. Daniel avait mal, il le sentait bien, cette douleur lancinante dans tout son corps. Mais elle n’était rien comparé au bonheur qu’il éprouvait de voir Nathan. C’était un tel soulagement de l’avoir près de lui… Après une semaine à supporter son silence, que ne fut son plaisir que de le voir ici, de pouvoir le toucher… Il se foutait complètement d’être dans un état pitoyable, tout ce qui importait maintenant était de rester avec Nathan et de ne pas le lâcher. Il souriait malgré la douleur, et ne cessait de le regarder. Son visage lui avait manqué, sa voix… Il était serein, et peu importe qu’il soit dans ce lit d’hôpital, il finirait bien par en ressortir de toute façon. Daniel n’aimait cependant pas voir son ami aussi inquiet, et essayait de le rassurer le plus possible par ses sourires et la caresse sur sa joue. La douleur dans ses jambes le prit soudainement, et il lâcha un juron. Inutile d’essayer, il verrait ça plus tard. La main de Nathan serrait la sienne. L’américain resserra l’étreinte en le caressant avec son pouce. Il ne savait pas quoi dire, aucun mot ne pouvait exprimer ses sentiments actuels. Le blessé se contenta alors de ces petits gestes en regardant son ami dans les yeux. Son visage le brûlait, probablement dû aux coups de pied de biche qu’il s’était prit, mais ce n’était pas important. Ca finirait par cicatriser. Sur ça, Daniel était extrêmement confiant.
Des médecins entrèrent dans la chambre et commencèrent à discuter entre eux en analysant un dossier. Daniel les observait attentivement et serra les dents. S’il avait eu la possibilité de marcher, il l’aurait fait depuis longtemps et leur aurait collé une droite à chacun. Quel manque d’humanité… Le blessé poussa un soupir agacé, et lorsque les hommes firent demi-tour, Nathan les interpella. Ce n’était pas plus mal que ce soit lui, sinon Danny les aurait probablement insultés. Il regarda son ami discuter avec le médecin, n’étant pas sûr de tout ce qu’il entendait. Tout n’était pas distinct, il ne comprenait pas tout, mais suffisamment pour que son cœur loupe un battement. Ces salopards ne l’avaient pas loupé… Daniel ferma les yeux et réprima un cri de rage tandis que le médecin quittait la chambre en fermant la porte derrière lui. Nathan revint près de lui, et demanda à savoir ce qui s’était passé. L’américain tourna légèrement la tête vers lui.
« J’ai insulté des types dans un bar. Ils s’en prenaient à une fille, alors j’ai pris sa défense. Mais ils m’ont attendu dehors et m’ont cassé la gueule. » Il bougea légèrement l’épaule droite, engourdie, et soupira. « Ils m’ont pas loupé ces fils de pute. » Il esquissa un léger sourire et ricana. « Mais c’est pas grave, je suis un héros. » dit-il en repensant à la jeune femme. La pauvre devait subir ça tellement de fois que ça devait en être un calvaire à supporter. Daniel n’avait pas pu rester là sans rien faire, c’était dans sa nature. Et en soi, tout ça lui faisait penser à l’agression qu’avait subie son ex petite amie. Il avait finit dans un état presque similaire après être allé régler ses comptes avec ces types. Et même s’il comprenait la leçon, l’américain n’avait pas l’intention de changer. Il se jurait d’ailleurs de retrouver ces mecs du bar, et de leur faire comprendre qu’il n’allait pas rester sur un échec. Mais mieux valait garder ça pour lui et n’affoler personne, surtout pas Nathan.
Il reprit la main de ce dernier dans la sienne. « Nathan, je suis encore désolé pour la dernière fois, je ne pensais pas que ça t’affecterais à ce point… cette semaine, j’étais malade de ne pas… de ne pas te voir… » Il resserra légèrement l’étreinte. « J’ai pas envie que tu m’ignores… j’ai besoin de toi, tu comprends ? Alors s’il te plaît… pardonne-moi. Je te jure que je ne voulais pas… je ne voulais pas qu’on en arrive là… » Mais ce baiser… Il s’en souvenait encore. Une légère chaleur le parcourut, tandis qu’il prenait une inspiration. Il approcha la main de Nathan de son visage et y déposa un baiser, avant de baisser les yeux vers ses jambes cachées sous la couverture. « J’imagine que je ne vais pas marcher en me réveillant demain matin hein… »
Au final, voulais-je réellement savoir les blessures de mon ami? Je ne sais pas. Surement. Ou pas, d'ailleurs. Aucune idée. En fait, je ne sais pas grand chose là, sur le coup. Mon esprit est bien trop embrûmé par l'inquiétude à l'égard de Daniel. Il a beau dire le contraire, son état est critique. Il a tout de même subit une opération, ne serait-ce que pour réparer sa cheville et son genou et lui retirer la rate qui ne lui sert plus a grand chose dans l'état dans laquelle elle était. Pour le reste on ne peut pas faire grand chose, si ce n'est attendre.
Lorsque les médecins reparte, je retourne, moi, au près de mon ami et tente de nous rassurer tous les deux. Je souhaite ensuite savoir ce qui s'est passé et l'entendre me dire qu'il s'est fait agresser par des types de qui il a sauvé une serveuse. Il dit ensuite qu'ils ne l'ont pas loupé mais qu'il est un héro. Je souris doucement, malgré moi. « Le preu chevalier qui vole au secour de cesdames ...» souriais-je en lui reprenant la main « Tu perds pas le nord, pas vrai ?» je me penche un peu en avant et avance une main que je viens passer dans ses cheveux.
Je lui caresse doucement les cheveux, je sais qu'il aime ça, tout en lui souriant. J'essaie, en même temps, de faire fit de son visage enflé aux nombreux hématomes. Je continue de lui sourire de manière rassurante, mais perd assez rapidement ce sourire lorsqu'il vient s'excuser pour la dernière fois. Je baisse le regard et soupire doucement, me sentant directement mal à l'aise. Le fait que je ne réponde pas à ses messages l'affecterait donc beaucoup plus que je ne le pensais. Je m'en veux tout à coup. Totalement. Lorsqu'il me supplie presque de ne plus l'ignorer car il a besoin de moi, je pince les lèvres et relève un regard totalement désolé sur lui. « C'est moi qui doit m'excuser Daniel » soufflais-je « C'est moi qui ais dit que je ne voulais pas que ça change quoique ce soit entre nous et que … je ...»
Je ne peux en dire d'avantage car Daniel lâche ma main pour la poser sur ma joue. Je le regard et mon cœur sait directement ce qui va se passer. Lorsqu'il se redresse légèrement, je me penche tout de suite vers lui de manière à ce qu'il ne souffre pas pour rien et je répond sans plus tarder à son baiser. Un baiser doux et furtif mais emplie de ce besoin de se sentir aimer. Daniel a besoin de savoir que je suis là pour lui. Il a besoin de savoir que je m'en veux beaucoup plus à moi qu'a lui. Avec ce baiser, je tente de lui insufler tous le courage dont il aura besoin pour ces prochaines semaines voire prochains mois. Et je serais là pour lui, pour le soutenir dans ses moments de faiblesses et le féliciter lors de ses progrès.
Il fini par rompre le baiser et baisser le regard sur ses jambes, disant qu'il ne pourra pas remarcher demain. J'hoche doucement la tête «fracture de la cheville et dyslocation du genoux qu'ils ont dit, les médecins avant » je soupire et tourne mon regard vers Daniel « En plus de multiple fratcures de côtes, fracture d'une vertèbre aussi ...» je dégluti doucement «Tu feras doucement, ok? Pas de mouvement brusque et … reste au lit jusqu'à ce qu'on t'autorise à sortir, d'accord? Elle a beau être stable, apparement, mais ils peuvent se tromper aussi... et je ne voudrais pas que tu … enfin que ça s'agrave, tu sais » je me mordille un peu la lèvre inférieure. Daniel sait sans doute très bien de quoi je veux parler.
«Et t'as pas mal de contusion au visage. Apparement ta mâchoire était déboité aussi. » je souris et lui effleure la joue « Tu vas devoir te nourrir d'eau et d'amour jusqu'à nouvel ordre » je rigole doucement « Et accessoirement de la purée aussi, éventuellement » Je me penche de lui enlève les cheveux du front.
S’il avait su plus tôt que se retrouver à l’hôpital lui ramènerait Nathan, Daniel se serait jeté sous une voiture ou aurait provoqué des gros costauds depuis longtemps. Sa présence était la plus apaisante qu’il soit, et le fait qu’il soit venu aussi rapidement le touchait énormément. Il se sentait de plus en plus important vis-à-vis de son ami, et espérait que ce n’était pas qu’une impression. Et il avait peine à se l’admettre, mais il avait beaucoup réfléchit durant cette semaine. Plusieurs nuits avaient été blanches, durant lesquelles il avait repensé à cette dernière soirée. Ils avaient bu, ri, tout était au beau fixe. Et Daniel avait lancé ce pari stupide, suivi de ce baiser. Cet instant repassait sans cesse dans son esprit, et à chaque fois, il avait encore l’impression de sentir les lèvres de Nathan sur les siennes. Pourquoi est-ce qu’il se sentait si faible, si impuissant à chaque fois ? Il avait imaginé toutes les hypothèses. D’abord, l’alcool n’avait-il pas eu un effet si puissant sur son organisme qu’il avait trouvé ça divin ? Et ensuite, c’était la première fois qu’il embrassait un homme. Cette nouvelle expérience ne l’avait-elle pas chamboulé beaucoup plus qu’elle n’aurait du ? Il avait pensé à tout ça, puis avait tout chassé. Non, c’était bien plus fort, bien plus prenant que l’alcool ou la curiosité. Il s’était attaché à Nathan beaucoup plus qu’il ne le devrait. Mais ça il ne dirait pas, du moins pas tout de suite, sinon l’anglais allait partir, et pour de bon cette fois-ci. Daniel n’en était pas à la première fois où il dissimulait des émotions ou des sentiments. Il était encore capable de le faire, suffisamment en tout cas pour ne pas faire peur à son ami. Il avait besoin de lui, et il ne cessait de se répéter que leur rencontre n’était probablement pas dû au hasard. C’était un souvenir merveilleux, et tous les moments passés avec lui étaient délectables. Et cette semaine, se réveiller en espérant le voir à ses côtés… Ces jours avaient été troublant, il ne s’était pas passé une minute sans qu’il n’y pense. Et avoir Nathan à ses côtés, là tout de suite, ne faisait que confirmer ses pensées.
Il avait eu besoin de ce baiser, et cette fois-ci, sans se soucier des conséquences. Ce fut bref, mais merveilleux. Le cœur de Daniel se gonfla de joie tandis qu’il reposait sagement sa tête sur l’oreiller et reprenait la main de Nathan dans la sienne. Il se fichait complètement de la douleur qui le tiraillait. Avec un peu de chance, il aurait des médicaments pour estomper tout ça d’ici un moment. On est dans un hôpital après tout. L’anglais se mit à citer les séquelles de Danny, et ce dernier grimaçait à mesure qu’il continuait de parler. « Je ne dois pas être beau à voir hein… » Il afficha un sourire maladroit, et porta une main à sa mâchoire pour sentir une légère douleur, brève, mais suffisante pour se souvenir que c’était bien le coup porté à cet endroit qui l’avait assommé. « Dans un sens, j’en ai rien à foutre. Ce genre de type finit seul dans une cave, camé jusqu’à la moelle. Si ça leur plaît, tant mieux. Je vaux bien mieux que ça. » C’est ce que sa mère lui disait à l’époque, lorsqu’à l’école il se faisait malmener par ses camarades japonais. Et il trouvait cette phrase juste. Il n’allait pas pleurer sur son sort à cause de trois imbéciles. Il se remettrait de ses blessures petit à petit, et pourra se vanter de ne pas avoir perdu espoir. La main de Nathan glissa dans les cheveux de l’américain, qui ferma les yeux sous la délicatesse du geste. « On va pouvoir faire des courses en fauteuil, c’est cool. Descendre des pentes à toute vitesse, faire des roues arrière… » Il préférait positiver, prendre ça sur le ton de la plaisanterie. Un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’il reposait son regard sur Nathan. Il reprit sa main dans la sienne. « Merci encore… »
Et alors qu’il était prêt à redemander un baiser, gourmand comme pas possible, quelqu’un ouvrit la porte. Un des médecins de tout à l’heure. Il s’approcha du lit et afficha un sourire faux, dénué de sentiments. « Comment vous sentez-vous monsieur Rainey ? » A ton avis ducon ? L’américain ne répondit pas et se contenta de le regarder sans sourciller. L’homme en blouse s’éclaircit la voix et jeta un coup d’œil à son dossier. « Etant donné votre situation, j’ai pris la liberté de contacter vos parents à Tokyo. Ils prennent le premier vol et arriveront d’ici demain soir. Ils resteront en Australie jusqu’à votre rétablissement. Votre mère a insisté, elle veut absolument vous aider et payer vos frais médicaux. Vous allez avoir besoin de très longues thérapies et séances de rééducation monsieur Rainey. » L’intéressé fronça les sourcils. « Très longues comment ? » Le docteur releva les yeux vers son patient et rangea un stylo dans sa poche. « Quelques mois, peut-être deux ou trois. Vous resterez ici pendant encore quelques jours, vous ne sortirez qu’une fois que vos blessures superficielles seront totalement remises. Ensuite, je demanderais à ce que vous soyez assisté en permanence. » Daniel ouvrit la bouche pour répliquer, mais se retint au dernier moment. Il se contenta d’hocher la tête et baissa les yeux vers le drap. Le médecin le salua brièvement, et quitta la pièce. Rester ici était ce qui lui plaisait le moins. Il soupira bruyamment et leva les yeux au plafond. « Je déteste les hôpitaux bordel… » Il porta une main à son œil valide et le frotta légèrement avant de regarder Nathan. « Je ne pensais pas que ce serait aussi long… ne te sens pas obligé de venir tous les jours par contre, si tu m’envoies des chocolats de temps en temps, ça voudrait dire que je te plais, ça me suffit. » Il sourit, reprenant son entrain de tout à l’heure. Ne pas se morfondre, c’était ça la clé.
Daniel dit qu'il n'est pas beau à voir. Ce n'est pas totalement faux, mais pas totalement vrai non plus. Je m'inquiète surtout pour le fait s'il souffre ou pas. Dans le pire des cas je demanderais moi-même de la morphine pour lui. Je lui souris doucement et hausse les épaules « On s'en fout à quoi tu ressembles, l'important c'est que tu sois encore en vie » soufflais-je doucement en commençant à lui caresser les cheveux. Ce qu'il dit ensuite me fait rire tant c'est vrai ce qu'il dit. Ce genre de type, le genre qui agresse les autres par plaisir de vengeance, fini souvent seul, dans une cave et complètement camé. J'hoche doucement la tête, appuyant ainsi ses dernières paroles « Et oui, tu vaux beaucoup, beaucoup mieux que ça »
Je continue mes caresse, le regardant le détendre à vu d'oeil. Les traits de son visage se crispent encore de façon régulières, mais un peu moins vivement qu'avant. Lorsqu'il reprend la parole, je souris doucement, amusé et secoue la tête « Ouais, enfin sors d'abord de ce lit, on verra ensuite pour les courses, okay?» je me penche en avant pour déposer un baiser sur son front « Et arrête de me remercier » soufflais-je à son oreille « Tu ...
Je me redresse vivement et me recule rapidement lorsque la porte s'ouvre. Je souris et fait comme si de rien n'était lorsque j'apperçois un médecin. Un autre de ceux qui étaient venu avant. C'étaient peut-être le chirurgiens aussi. Enfin, je n'en sais rien et peu importe aussi. Je le laisse parler avec Daniel sans les interrompre. J'apprend ainsi que les parents de mon ami ont sauté dans le premier avion pour Brisbane et que la mère a insisté pour prendre en charge tout ce qui est rééducations et facture d'hôpital et qu'en plus ils resteront en Australie jusqu'à ce qu'il soit rétablie. Je lance un coup d'oeil vers mon ami, me sentant tout à coup pas mal nerveux. Sans doute est-ce l'idée de rencontrer ses parents, car dans tous les cas je ferais connaissance avec eux. Puis le médecin lui annonce que la rééducations sera longue. Je m'en doutais très sérieusement de ça. Plusieus mois qu'il dit. Plusieurs années, je pense, plutôt. Mais je ne veux pas briser l'espoir qui reste à Daniel. Il devra resté ici plusieurs jours, le temps que ses blessures superficielles soient guéries avant de pouvoir sortir et être assisté en permanence. Je pince les lèvres et le salut poliment lorsqu'il ressort de la chambre. Lorsque Daniel soupire bruyament, je me tourne vers lui et sourit tristement en l'entendant dire qu'il déteste les hôpitaux. J'hoche doucement la tête « à qui le dis-tu, hm? » Il reprend ensuite que je ne dois aucunement me sentir obligé de venir ici tous les jours, que des simple chocolat lui suffiront amplement. Je roule des yeux et secoue la tête «Oublie ça, directement, ok? Je ne te quitte plus. Si ce n'est pour la nuit, mais je ne vais pas te laisser seul ici, tu sais » je lui caresse doucement le bras « J'étais bien content que mon frère soit resté avec moi tous les jours à l'hôpital. » j'hausse les épaules «Toi, à défaut d'avoir un frère qui veillera sur toi, tu m'auras moi » je lui souris puis baisse les regard « Tu … je vais voir tes parents, alors? Je suppose ...» demandais-je doucement d'un ton incertain.
Daniel avait presque honte que Nathan le voit dans cet état. Dans un sens, s’il avait su, il ne serait sûrement pas allé dans ce bar ce soir. Là il plaisantait histoire de positiver au maximum mais il savait qu’il finirait par perdre patience. Il en arriverait à ne plus supporter cette situation et se dire qu’il est inutile de persévérer. En y pensant maintenant, Danny sentit une once de pessimisme grandir en lui, mais surtout de la colère. Il avait bien l’intention de retrouver ces salopards dès qu’il pourrait, mais bien sûr il n’en dirait rien. Il ne voulait inquiéter personne, et surtout pas Nathan. Cette fois-ci, ces types ne s’en sortiraient pas indemnes, pas avec trois chiens d’attaque au cul. A cette pensée, l’américain eu un sourire discret, mais qui reflétant tout le sadisme dont il ferait preuve. Mais chaque chose en son temps, il devait d’abord sortir de cet hôpital.
Les caresses de Nathan étaient particulièrement relaxantes. Un peu plus et Daniel aurait pu s’endormir. Mais non, attendrait que son ami rentre chez lui avant. Il voulait profiter de chaque minute en sa compagnie. L’anglais vint déposer un baiser sur son front. La suite fut la plus atroce des tortures : il commença une phrase qu’il interrompit net à l’arrivée du médecin dans la chambre. Tu ? Tu quoi ? Daniel regarda longuement son ami et finit par porter son attention sur le médecin. Tout ce qu’il disait ne l’enchantait absolument pas. Des mois de soin, de traitements… et qui sait si après, il pourrait remarcher comme avant. Il se voyait déjà obligé de s’appuyer sur une canne en permanence. Les mauvaises pensées estompaient son optimisme, ce qui n’était pas bon signe. Dès que le médecin quitta la pièce, Danny poussa un profond soupir de mécontentement. Il ne pouvait malheureusement rien faire pour changer tout ça et devait se contenter de garder espoir. La main de Nathan se posa sur son bras. Il viendrait le voir tous les jours. Ca au moins c’était une bonne nouvelle. L’américain sourit et prit sa main dans la sienne. « Fais attention quand même, parce qu’à force, je ne vais plus pouvoir me passer de toi. » dit-il avec un clin d’œil du seul œil qui n’était pas enflé par un coup. Il s’humecta les lèvres et y sentit un goût métallique, celui du sang. Il avait du se mordre et saigner durant son agression. Aucune partie de son corps n’avait été épargné, même sa main gauche lui faisait un mal de chien, comme si elle avait été écrasée.
Ses parents arrivaient demain soir. Daniel n’était pas étonné par cette réaction, il se doutait qu’ils allaient dans le premier avion pour débarquer ici. Nathan paraissait gêné. L’américain eu un sourire attendrit. « Si tu viens me rendre visite tous les jours, tu vas forcément les voir. Après tout ce temps, j’avoue que je suis impatient de les retrouver, mais j’aurais préféré que ce soit dans de meilleures conditions. » Il aurait voulu soulever le drap pour regarder ses jambes mais il n’en fit rien. Il n’était pas encore prêt psychologiquement pour ça. Il se rendait aussi compte de l’amour de ses parents. Ils étaient prêts à s’absenter pendant plusieurs semaines pour s’occuper de leur fils… Daniel ne pouvait demander mieux. « Tu verras, ils sont supers. » dit-il en souriant, « Ma mère va fondre en larmes c’est certain, et mon père serait capable de foutre le feu à l’hosto si quelque chose ne lui convient pas. » Il se reconnaissait bien en lui, Danny avait hérité de l’impulsivité de son paternel, capable de partir au quart de tour pour trois fois rien.
L’américain bougea à nouveau son épaule engourdie. Son regard se posa sur Nathan. Il lui caressa délicatement la main. « Je suis désolé de t’avoir inquiété. Bon je t’avoue que ça me fait super plaisir mais je ne veux pas que tu te fasses du souci pour moi, ok ? »
Je voulais revoir Daniel, mais le malaise était encore bien trop présent. Je ne pense pas que j'aurais réussi à lui faire face, en fait. Même si c'est moi-même qui l'ait presque supplié de ne rien changer entre nous, je n'ai pas eu la force ni le courage de lui répondre. Je voulais mettre un peu de distance entre nous. Mais plus je l'ignorais, plus j'ai compris que je ne pourrais pas l'oublier. Ni lui, ni ce baiser et que je devrais faire avec. Et lorsque j'ai reçu cet appel, j'étais totalement persuadé: sans Daniel, ma vie vaudrait encore moins le coup d'être vécue. Je crois que je ne m'en remettrais pas si je venais à le perdre. Définitivement. Et c'est pour ça que j'ai décidé de venir ici, directement. Je ne veux en aucun cas qu'il croit que je ne veuille plus le voir.
Donc j'ai rappliqué et maintenant ça fait 5 minutes que je suis là, assit à ses côtés à lui caresser les cheveux et le rassurer du mieux que je peux, alors qu'intérieurement je suis totalement inquiet. Je garde sa main dans la mienne, lui caresse la joue avec mon pouce, pose des questions aux médecins et aprent en même temps que les parents de mon amis ont décidé de prendre le premier vol qui partait de Tokyo. C'est totalement adorable de leur part. Mais lorsque mon ami me dit que je ne suis pas obligé de venir tous les jours, je lui dit de directement oublié cette idée. Limite je ne crois pas que je vais partir cette nuit. Au pire je reste ici, je fais nuit blanche ou je dors, assit, dans mon fauteuil. Peu importe, mais je ne vais quitter Daniel. Pas maintenant, alors qu'il a besoin de quelqu'un pour veiller sur lui.
Je le lui fait comprendre et il me dit que si je continu comme ça il ne pourra sans doute plus se passer de moi. Je lui souris doucement « C'est le but, tu sais » soufflais-je en abaissant ma main sur son bras. Je lui demande ensuite si je vais rencontrer ses parents. Si je viens tous les jours ici, lui rendre visite, il y a de forte chance que oui. J'hoche doucement la tête lorsqu'il me dit qu'après tout ce temps il est vachement impatient, bien qu'il aurait préféré que ce soit dans d'autres circonstances. « Normal » répondais-je en haussant les épaules. Il fait ensuite quelques précisions, concernant ses parents, qui me font doucement sourire « Je vois. T'as de la chance » je lui caresse distraitement la main « Enfin, quand ils seront là, je ne vais peut-être pas resté. Je risquerais sans doute de déranger plus qu'autre chose » j'esquisse un mince sourire en baissant le regard « De toute manière, vous aurez sans doute beaucoup de chose à vous dire et ..; enfin bref. On verra en temps et en heures »
Il me dit ensuite être désolé qu'il m'ait inquiété et que, même si ça lui fait plaisir, je ne dois pas me faire de soucis pour lui. « C'est plus fort que moi, Daniel. Tu le sais bien ...» soupirais-je « Mais je vais essayé de ne pas trop m'en faire, si tu veux »
Je l'observe tendrement et me redresse lorsque la porte s'ouvre à nouveau. « Monsieur? Vous devriez peut-être partir pour le laisser se reposer » me dit une infirmière en entrant dans la chambre. Je lance un coup d'oeil vers Daniel puis secoue la tête « Non je reste ici pour cette nuit » répondais-je sur un ton assez ferme. L'infirmière arque un sourcil, m'observe longuement puis sourit légèrement, quelque peu amusé « J'ai comme l'impression que même si je discute avec vous, vous ne changerez pas d'avis » elle regarde Daniel puis hoche la tête en reportant son attention sur moi « Okay, je vais voir pour au moins vous apportez un lit, vous y serez sans doute mieux » j'arque un sourcil puis lui offre un large sourire « Ce serait vraiment super génial de votre part, vraiment » elle répond à mon sourire et hoche la tête avant de disparaître à nouveau et sortir de la chambre. Je me retourne vers Daniel « Je reste avec toi jusqu'à ce que tes parents arrivent. Et ce n'est pas une demande, c'est une constatation » je me penche vers lui et lui vole un baiser. « Interdiction de me virer » marmonnais-je face à lui avant de me rassoir correctement. «Je vais juste prévenir ma cousine que je reste ici, avec toi. Okay ? » Ce disant, je me détourne et roule hors de la chambre. Là j'interpelle Madison, lui explique rapidement la situation et lui dit que je resterais définitivement ici jusqu'à demain soir. Elle est un peu réticente au fait de me laisser ici mais sais que rien ne me fera changer d'avi. Après une dernière accolade et une promesse de la tenir au courant des nouvelles, je retourne dans la chambre et m'avance vers le lit de mon ami.
Une petite dizaine de minutes plus tard, l'infirmière revient avec un lit dépliant ainsi qu'un coussin et une couverture. Elle met le tout en place à côté du lit de Daniel. Je ne cesse de la remercier jusqu'à ce qu'elle s'en va à nouveau.
Au fond, ça aurait pu être bien pire. Il aurait pu être seul pour supporter cette épreuve, être dans un état encore plus alarmant, ou même mort… Ces types n’étaient pas allés au bout de leur colère, et Daniel remerciait le ciel pour ça. Il avait encore beaucoup trop de choses à voir, à faire, et il ne voulait pas que ça s’arrête aujourd’hui. Les prochains mois seraient difficiles, mais il avait des proches pour le soutenir et l’aider en cas de besoin. Le garçon ne pouvait que leur en être extrêmement reconnaissant, surtout envers Nathan. Ils n’étaient pas amis depuis si longtemps, et pourtant il avait l’impression que ça faisait déjà une éternité. Il n’arrivait plus à imaginer une seule seconde de son existence sans qu’il ne soit près de lui. C’était puissant, un sentiment bien trop prenant pour qu’il puisse l’exprimer avec de simples mots. Il espérait que tout ça se voyait dans ses regards, dans sa façon d’agir et de parler. Non sans le vouloir, Daniel aimait rester le garçon qu’il avait toujours été, et toujours garder un ton plaisantin. Est-ce que malgré tout, ça se remarquerait ? Danny se rendit vite compte qu’il n’était pas seulement en train de taquiner Nathan, c’était bien plus que ça. Il était en train de le draguer. Oui, exactement. Si son visage n’avait pas été aussi abîmé et tuméfié, il aurait probablement rougit. Il savait où tout ça le mènerait, et il ne voulait surtout pas se retrouver dans cette situation face à son ami. A chaque fois qu’il en venait à agir de la sorte, il était mal à l’aise, gêné et maladroit. Il ne pouvait pas cacher ses sentiments très longtemps, son masque était éphémère et finissait par se briser. Ca arriverait très certainement, et lorsque ce serait le cas, il faudrait qu’il joue cartes sur table. Mais encore une fois, l’américain ne voulait pas effrayer son ami. Il ne voulait pas le voir partir, ou essuyer un refus douloureux. Et puis, n’étaient-ils pas censés tous les deux être attirés par le sexe opposé ? Daniel ne savait plus si cette histoire de sexualité avait un sens. Après tout, un être humain reste un être humain, avec sa personnalité, ses atouts et ses inconvénients. Tout ce qui composait Nathan lui faisait croire en une philosophie nouvelle.
Plongé dans ces pensées tourmentées, Daniel ouvrit la bouche, prêt à parler, mais une infirmière entra dans la chambre. Le blessé détourna le regard et soupira discrètement. Un jour viendra où il aurait enfin le courage de tout dire, mais aujourd’hui, le monde entier n’avait pas envie que ça arrive. Il était temps pour lui de se reposer, la jeune femme le demanda, poliment contrairement à toutes les cruches que l’on pouvait trouver dans un hôpital. Nathan entama des négociations avec elle, qui furent bénéfiques. Il resterait ici cette nuit. Daniel tourna la tête vers l’infirmière, étonnée qu’elle cède, et lorsqu’elle quitta la pièce, il porta son attention sur Nathan. Ce dernier n’avait pas l’intention de partir, et ce n’était pas pour déplaire au blessé. Il sourit, et laissa l’anglais s’approcher pour lui prendre un baiser furtif. Il quitta ensuite la chambre pour prévenir sa cousine. A ce moment-là, dès que la porte fut fermée, sans savoir pourquoi, Daniel fondit en larmes. Il dissimula son visage derrière sa main et se laissa aller à des sanglots incontrôlables. Trop d’émotions se bousculaient en lui : la peur, le soulagement, la frustration, le bonheur… Il avait beau être fort, il ne pouvait pas se contenir davantage, et le moment était bien choisi pour craquer un peu. Avec le peu de force qui lui restait, Danny se redressa lentement en position assise, tiraillé par la douleur. Il serra les dents, la respiration haletante, et eu enfin le courage… Il souleva la couette et découvrit ses jambes. Bien que des soins avaient été appliquées, et quelques bandages, la couleur de sa peau lui retourna l’estomac. Il plaqua une main sur sa bouche et se mit à pleurer de plus belle. La colère monta en lui, se transforma en haine. Ces fumiers allaient payer tôt ou tard…
Il réussit à se calmer à temps, sécha ses larmes et se rallongea avant que Nathan ne revienne dans la chambre. Il lui adressa un léger sourire, et l’infirmière arriva peu de temps après avec un autre lit. Une fois que tout fut en place, l’américain remercia la jeune femme, et lorsqu’il fut de nouveau seul avec Nathan, il prit une profonde inspiration. La douleur de ses mouvements de tout à l’heure ne s’était pas calmée, mais il fit tout pour lutter contre. « Je donnerais n’importe quoi pour une clope… ou de l’herbe tiens. » Ouais, il avait probablement déjà essayé dans son adolescence, sans y être devenu accro. Mais pour une fois, il aurait voulu y retoucher, histoire de se souvenir la sensation que cette drogue procurait. A cette idée, un sourire rêveur se dessina sur son visage. « Etant donné que je suis considéré comme malade, tu me raconterais une histoire ? » Il sourit à son ami. « Ou alors tu me berces… j’ai tellement mal… » ajouta-t-il en prenant une moue triste, histoire d’attendrir son brun, puis, il finit vers son but premier « Sinon, un simple bisou suffirait je pense… »
Si je n'étais pas sorti de la chambre pour aller parler à ma cousine, j'aurais vu Daniel fondre en larme. Ça m'aurait briser le cœur de le voir, lui, cet homme fort, qui donne l'impression d'être innébranlable craquer devant mes yeux. Je l'aurais pris dans mes bras et, faible que je suis, j'aurais pleurer avec lui sans doute. J'aurais tenté de trouver les mots juste pour le rassurer, j'aurais essayer de le calmer par tous les moyens, tout en me disant qu'il a bien le droit de craquer. Mais je n'aurais pas voulu qu'il pleurt pour la douleur. Il est à l'hôpital, il n'a pas besoin de souffrir. Il y a assez de médicaments ici qui font en sorte de calmer toute douleur, quelle qu'elle soit. Mais je n'ai rien vu de telle.
En revenant dans la chambre, je ne sais pas ce qu'a fait Daniel. Je ne sais pas qu'il a pleuré, je ne sais pas qu'il s'est rendu compte du clavaire qu'il va endurer ces prochains moi. Je sais juste que je le retrouve allongé dans son lit, me souriant comme si de rien n'était. Vraiment? Non. En m'approchant, je vois bien clairement qu'il souffre. Plus qu'avant. Ses traits sont crispés et même s'il est entrain de sourire, je sais que ça ne va pas fort. Je ne crois pas qu'il se rende déjà compte ce par quoi il va être obligé de passer ces prochaines semaines, mais je sais que, dans tous les cas, il a mal. Horriblement mal. Et il me le dit même bien clairement. Je m'approche de lui et pose ma main sur ses cheveux, l'autre main allant lui caresser doucement l'épaule. J'affiche un petit sourire lorsqu'il me demande de lui raconter une histoire, de le bercer ou de l'embrasser.
« Je vais éviter de te bercer, je risque de te faire plus mal qu'autre chose » disais-je à voix basse avant de l'embrasser « Pour les baisers c'est quand tu veux » murmurrais-je avant de me redresser. «Et je connais une excellente histoire » je plante mon regard dans celui de mon ami « C'est l'histoire d'un jeune homme qui se retrouve à l'hôpital et qui devrait arrêter de parler et se reposer plutôt » je lui souris, malicieux avant de me reculer contre le dossier de mon fauteuil et hausser les épaules « Essaie de dormir un peu, tu veux bien? De toute manière je suis ici, dans la chambre. S'il y a un quelconque soucis, tu appelles, okay? Et n'hésite pas à demander de la morphine. Ok? »
Je lui sers amicalement l'épaule puis attrape les roues de mon fauteuil et me tourne vers le lit. Je me penche en avant, m'appuie sur le matelat et me hisse dessus. Je descend les pieds des reposes pieds puis lève mes jambes sur le lit avant d'enlever mon t-shirt et le poser sur le fauteuil. Je passe ensuite sous la couverture pour enlever mon pantalon qui rejoins le reste de mes affaires. Me redressant à l'aide de mes mains, je regerde vers Daniel et grimace légèrement. J'ai comme l'impression que cette nuit va être longue. Pour chacun de nous. Je soupire discrètement puis me laisse tomber en arrière. Je me prend encore le temps de mettre mon oreiller « Daniel?» demandais-je après un temps de silence. Je sais qu'il ne dors pas, je l'entend à sa respiration et ses petits soupirs « Parle moi un peu de tes parents. Ils sont comment? Caractériellement parlant. Tu t'entends bien avec eux? Ça fait combien de temps que tu ne les a plus vu? Tu crois que … que je vais les déranger …? »
Ca faisait du bien de se lâcher de temps en temps. Daniel avait eu besoin de craquer, mais sûrement pas devant Nathan. Il avait attendu que ce dernier quitte la pièce pour laisser couler le flot d’émotions. Et maintenant il allait devoir être fort pour la suite des évènements. Ses soins ne seraient pas de tout repos, et même s’il sentait qu’il perdrait rapidement patience, il devait essayer de positiver au maximum. Le moment était venu de passer au-delà de la colère et de la peur et de penser aux bonnes choses. Il avait Nathan, bientôt il aurait ses parents et tout le soutien dont il aurait besoin. Son ami était revenu dans la pièce, et le lit était installé par l’infirmière. Elle avait été vraiment compréhensive de faire un geste pareil pour eux. Daniel se promettait de la remercier lorsqu’il la verrait. Il était peut-être temps qu’il se repose maintenant. Mais avant, il posa quelques questions à Nathan en espérant l’amuser, mais aussi, en obtenant ce qu’il voulait. Et ça ne tarda pas. Les lèvres de l’anglais vinrent lui donner un baiser. Danny se délecta de l’instant en déposant une douce caresse sur la joue de son ami, et le remercia d’un regard attendri. Il en vint à raconter une histoire. L’américain ne put s’empêcher de pouffer de rire et grimaça ensuite suite à la douleur que lui provoqua ce rire. Il posa une main sur son ventre et sourit en regardant le brun. « Quel grand comique ! »
Nathan alla s’installer dans le lit à côté, et Daniel ne pu le lâcher du regard tandis qu’il se déshabillait. Autant dire qu’il se rinçait l’œil. Il détourna rapidement la tête pour ne pas se faire remarquer et jeta son dévolu sur la fenêtre. Il en avait déjà marre de cette chambre, de cet hôpital, il aurait préféré être dans son lit… Soudain, il pensa à ses chiens. Les pauvres devaient se demander pourquoi leur maître n’était pas là. Et évidemment, il ne les verrait pas avant un bon moment. Ses parents s’en occuperaient une fois arrivés en Australie, mais Daniel n’aurait pas l’occasion de les voir avant de sortir d’ici. Il se pinça les lèvres, imaginant ses pauvres bêtes, seules dans l’appartement. Quelques minutes s’étaient passées, et l’américain n’arrivait pas encore à fermer l’œil. Mais son ami brisa le silence, ce qui le soulagea. Il posa des questions sur ses parents. Danny se mit à observer le plafond, silencieux pendant quelques secondes, puis se décida à parler. « Mes parents sont très bons dans leur rôle. Ils ont toujours été là pour moi, et ils ont accepté de me laisser partir aux Etats-Unis parce qu’ils savaient que je finirais par craquer en restant à Tokyo. Je pense que c’est une vraie preuve de l’amour qu’ils me portent… Je les appelle tous les jours, on discute via Internet et je leur raconte mes journées, ils me racontent les leurs. Même si je ne les vois pas physiquement parlant, on est toujours resté très proches. La dernière fois que je les ai vu, je ne vivais même pas encore à Brisbane, j’étais encore à Boston… donc ça fait un sacré bout de temps maintenant. » Il s’humecta les lèvres et passa une main sur son œil. « J’aurais voulu aller à Tokyo moi-même pour les voir, ça me fait un peu chier qu’ils se déplacent alors qu’ils ont toujours des plannings chargés. » Il tourna la tête vers Nathan à sa dernière question, et sourit doucement. « Tu ne les dérangeras pas, ils seront ravis de faire ta connaissance. Ils ne connaissent pas vraiment les gens qui composent mon entourage, alors je pense qu’ils te traiteront comme un prince. »
Il reporta son attention sur le plafond, et se tut. Il n’entendait que le bip régulier des machines branchées autour de lui, et les quelques bruits de pas dans le couloir. Il passa doucement sa langue sur ses lèvres, se rappelant du goût de celles de Nathan. Son cœur se gonfla pendant un instant de joie, et il eu un sourire rêveur alors qu’il fermait les yeux. « Nate ? » Il garda les yeux fermés, comme plongé dans un rêve, et demanda tout bas « Pourquoi est-ce que tu acceptes de m’embrasser ? » Il laissa un silence de quelques secondes, puis reprit. « Je veux dire… t’embrasses pas tout tes amis comme ça, non ? »
Je suis content de ne pas avoir vu Daniel craqué. Si j'avais été avec lui dans la chambre, je suis sûr que j'aurais craqué moi-même. Mais fort heureusement, je ne sais rien de tout cela. Bien que je me doute qu'il ait pleuré un peu, je préfère me dire que c'est à cause de la douleur. C'est une explication tout à fait logique, étant donné son état. Je suis donc pour le rassurer, tant par la voix que les gestes. Je lui explique pourquoi je le bercerais pas, que je peux l'embrasser autant que possible mais que, surtout, il doit arrêter de parler et se reposer. C'est ce qu'il fait. Pour ma part, je me met au lit et retire mes vêtements, me retrouvant en caleçon. Mais au moins je suis protéger par la couverture. Pendant tout ce temps j'essaie d'ignorer le regar fixe de mon ami sur moi. Je ne veux pas penser qu'il soit entrain de m'observer, ça ne me met que plus mal à l'aise.
Enfin. Le silence s'installe finalement entre nous. Mais, sachant pertinement que mon ami ne dort toujours pas, je me met à parler, lui demandant plus d'information sur ses parents. Ainsi donc, j'apprends que ses parents sont excellent dans leur rôle et que justement, le fait qu'ils l'aient envoyé à Boston était sans doute leur plus grand preuve d'amour possible. Même s'ils ne sont plus vu depuis ce temps là, ils téléphonent tous les jours ou parlent par internet. Merci la technologie. Ses parents lui manquent, je le sais ça. C'est bien qu'ils viennent. S'aurait été meilleur dans d'autres circonstances, mais peu importe. Me vient alors une question: est-ce qu'ils m'accepteraient? Je sais déjà maintenant que je ne vais que me présenter en tant qu'ami de Daniel. Ils ne sont pas obligé de savoir qu'on s'est embrassé … et qu'on ne compte pas s'arrêter pas là.
« Ok, je vois » soufflais-je «Je vais tâcher de me tenir à carreau et pas leur faire une trop mauvaise impression, alors » continuais-je avec un mince sourire avant de tourner mon regard vers Daniel.
Je l'observe quelques instants puis soupire et ferme les yeux. A la suite de ses paroles, je sens mon cœur manquer un battement avant de s'accelérer brusquement: pourquoi l'embrasser ? Il a bien raison en disant que je n'embrasse aucun autre amis. Je baisse le regard sur ma couverture et pince les lèvres. «Je … je crois que j'a un peu … un peu trop apprécié nos premiers baisers …. » murmurrais-je « Pl... plus que de raison en tous cas » je ferme les yeux et pose mes mains sur mon visage « Mais je ne crois pas que je sois près à commencer une relation » je me pince les lèvres «Je …. » je déglutis et soupire doucement «On peut en rester là, pour le moment, s'il te plait? Je t'avoue que ça me fait flipper tous ça .. »
Je n'ai plus eu de relation sérieuse depuis 2 ans. Je n'ai plus eu de relation toute courte depuis que je suis en fauteuil roulant, en fait. Et pire: je n'ai jamais eu de relation homosexuelle. Jusqu'à présent je me pensais toujours hétéro, mais ce n'était surement qu'une illusion. Mais dans tous les cas, homo- ou hétérosexuelle, le problème reste le même: aimer un handicapé en fauteuil roulant n'est vraiment pas simple. Bien au contraire. Ça relève du défit et je ne pense pas Daniel soit capable de gérer ça. Du moins, pas maintenant. Pas tout de suite.
Il était peut-être encore trop tôt pour poser cette question, mais il avait besoin de savoir, sa curiosité était plus forte que tout. La situation était plus que plaisante, mais Daniel se sentait dans l’obligation d’éclaircir certains points. Ils agissaient différemment maintenant, comme si c’était un jeu, mais ça pouvait devenir dangereux ou blessant. Pourquoi se torturer de la sorte ? Danny avait besoin de savoir parce qu’il avait passé une semaine entière à se tourmenter, à se poser des questions. Ils n’agissaient pas comme n’importe quel duo d’amis, et ça l’inquiétait. Si ça tournait mal, on retournerait à la case départ, et il n’en avait pas envie. Alors pourquoi ne pas mettre les choses au point tout de suite ? Il avait posé ces questions sans ressentir le moindre regret et attendait une réponse, les yeux fermés. Petit à petit, la fatigue s’emparait de lui, il avait vraiment besoin de dormir, surtout après ce qui s’était passé. Il écoutait son ami attentivement, et finit par rouvrir les yeux. Un froid désagréable parcouru son corps tandis qu’il fixait la fenêtre de la chambre. Nathan n’avait pas besoin de savoir ce qui se passait dans sa tête pour le moment. Il se contenta d’écouter en silence, en serrant le drap entre ses doigts. Comme quoi, il faut toujours faire attention à ce qu’on dit ou à ce qu’on fait… L’américain se pinça les lèvres. Il devait essayer de tirer un trait sur cette histoire et surtout, arrêter de jouer avec le feu avec autant de facilité. Il préférait éviter le regard de Nathan, et le laissa parler jusqu’à ce qu’il ne dise qu’il avait peur. Daniel prit une grande inspiration, discrète, et ferma à nouveau les yeux. « Pas de problème. » Il remonta légèrement le drap sur son torse, et replongea dans le silence le plus total.
Voilà un long moment qu’ils ne s’étaient plus rien dis, et Danny n’arrivait pas à sombrer dans le sommeil. Il essayait de positiver, de retrouver tous les bons points de ce qui était en train de se passer. Sauf que ça lui prenait plus de temps qu’il ne l’aurait imaginé. Nathan était venu le voir à l’hôpital, et ça c’est un geste qu’il n’était pas prêt d’oublier. Réfléchis Danny, au fond tu n’es pas seul… Oui, c’était ça, sa pensée positive. Et il s’en contenterait. Demain soir, il aurait peut-être de quoi chasser toutes les mauvaises ondes de son esprit grâce à la présence de ses parents. Il avait hâte de les voir, parce qu’il savait qu’il pouvait tout leur dire. Il pourrait ainsi leur faire des confidences, dire ce qu’il ressentait en ce moment, ce trouble qui s’était propagé en lui, et ce sentiment d’impuissance. Il était rongé par la culpabilité. Jamais il n’aurait dû attiser la flamme comme il l’avait fait, ça n’apportait rien de bon, que ce soit à lui, ou à Nathan. Une heure, ça faisait une heure qu’il était allongé là. Il avait ouvert les yeux et fixé l’horloge sur le mur. Déjà dans de temps et il ne dormait pas. Son regard suivit l’aiguille des secondes défiler sur le cadran. Il baissa ensuite les yeux vers le drap, et le fixa sans broncher, comme s’il pouvait voir ses jambes à travers le tissu. Il tenta de les bouger. La douleur était atroce, mais il y parvenait, en tout cas l’articulation de sa jambe gauche répondait. Il ne pouvait pas la plier, mais il pouvait la déplacer. C’était un bon début. Pour la droite, il ne sentait plus son pied et ne tenta même pas de faire glisser la jambe sur le côté du lit. Il grimaça de douleur et serra les dents, retenant un gémissement de douleur. Il ferma les yeux, et se mit à respirer lentement et profondément. Il était trop fatigué pour faire le moindre effort. Sans s’en rendre compte, il finit par s’endormir.
Lorsqu’il ouvrit les yeux le lendemain, il avait l’air d’être bien tard. Le soleil était déjà haut dans le ciel et la chambre était extrêmement éclairée. L’américain regarda un instant autour de lui, et vit son médecin, debout à côté de lui. « Ah, bonjour monsieur Rainey ! » dit-il en souriant. L’intéressé frotta son œil intact et s’appuya sur son avant bras en regardant autour de lui. « Où est Nathan ? » Le docteur regarda en direction de la porte, puis reprit en rangea un stylo dans la poche de sa blouse. « Il est partit manger un morceau. Mais revenons à nos moutons. Nous allons faire quelques examens rapides, d’accord ? » Daniel hocha la tête tandis que le médecin retirait le drap. La vision de ses jambes le fit grimacer. Il détourna immédiatement le regard et se pinça les lèvres. Quelques minutes d’auscultation plus tard, le docteur hocha la tête en regardant les jambes de son patient. « Bon, la bonne nouvelle c’est que votre main et votre épaule n’ont rien, ce n’était qu’une petit douleur après coups, mais rien de cassé. Le fait que vous puissiez légèrement bouger vos jambes est une bonne chose, mais je vous interdis de le faire. D’ici un ou deux jours, votre visage aura retrouvé son charme d’antan. » L’américain ne manifesta aucune émotion et hocha légèrement la tête. « Et si je m’assois ? » Le chirurgien se racla la gorge et contourna légèrement le lit. « On va mit un corset pour votre vertèbre. Nous ne pouvons pas risquer qu’elle se tasse, et je vous rappelle que vous avez des côtes cassées. Je voulais essayer ça plus tard, disons… dans une semaine. » « Et moi je veux essayer tout de suite. » Il n’attendit pas la réponse de son interlocuteur et se redressa légèrement en s’appuyant sur ses mains. Le chirurgien ouvrit la bouche pour répliquer mais se retint au regard foudroyant de son patient. Il resta sur ses gardes, les mains en avant au cas où, mais Daniel resta assit un long moment. Quelques secondes passèrent, et il prit une profonde inspiration. « Je veux un fauteuil. » « Monsieur Rainey, vous ne… » « J’ai dis : un fauteuil. » Il serra les dents, les poings serrés. Une infirmière se tenait sur le pas de la porte, il ne l’avait pas remarqué, et cette dernière s’éclipsa dans le couloir pour revenir après avec ce qu’il avait demandé. Le médecin reprit la parole en se plaçant sur le côté du lit. « Est-ce que vous avez mal ? » Danny haussa les épaules. « Aux jambes oui. On y va ou on se regarde dans le blanc des yeux jusqu’à ce soir ? » L’infirmière arriva à côté de Daniel, et passa sa main sous son bras. L’américain était beaucoup trop déterminé pour tenter le coup. La manœuvre fut longue, et il sentit les gestes hésitants chez le médecin. Et pourtant, il avait l’air curieux de voir si ça pouvait marcher. Comment savoir si ça allait passer sans essayer de toute façon ? Et après plus de deux minutes de gestes minutieux, Daniel se retrouva sortit du lit, et assit, comme il l’avait voulu. Il poussa un profond soupir de soulagement. « Est-ce que ça va ? » demanda le médecin en le regardant avec attention. Danny hocha la tête et regarda ses jambes, le dos bien droit. A ce moment, la porte de la chambre s’ouvrit et l’américain croisa le regard de Nathan. Il regarda ce dernier sans parler…
6h30 du matin. Je n'arrive pas à dormir. En fait je n'ai, littéralement, pas femé l'oeil de la nuit. Nous avons encore longtemps discuter, Daniel et moi, de choses diverses et variées, futiles et inutiles, jusqu'à ce qu'une infirmière n'arrive et ne dise qu'il faut qu'on se taise. Ou qu'au moin moi je me taise car Daniel a vraiment besoin de repos. C'est donc ce que j'ai fait et je l'ai laissé sombrer dans un sommeil qui, je l'espère, sera reposant pour lui. Pour ma part, mon cerveau et mon inquiétude pour Daniel m'ont gardé réveillé. Lorsque j'ai regardé la montre, il est 6h30. C'est à ce moment là que je me suis dit que je ne pourrais plus me rendormir. Alors je me suis redressé. J'ai observé Daniel qui était paisiblement endormi, j'ai souri puis je me suis hissé sur mon fauteuil. Discrètement, je suis sorti de la chambre et je n'ai donc, encore une fois, rien du tout suivit de ce qui s'est passé avec mon ami.
Ce n'est qu'en rentrant à nouveau, café calé entre mes jambes et sachet de croissants posé entre ma cuisse l'accoudoir, que j'apperçois … Daniel assit, dans un fauteuil roulant. Je fronce les sourcils et l'interoge du regard lorsqu'il m'apperçoit. Je lance rapidement un coup d'oeil au médecin qui me sourit de se tourner vers Daniel « Bon, eh bien, vous êtes entre de bonnes mains maintenant » il pose une main sur son épaule et lui souris «Bonne journée » lance-t-il à notre attention en sortant de la chambre. Je le suis du regard puis reporte mon attention sur mon ami.
« ça va? m'inquiètais-je en roulant vers lui. Je me stope devant lui et l'observe longuement puis souris «J't'ai apporté des croissants » disais-en posant le petit sachet sur la table de chevet de mon ami.
Pendant tout ce temps j'observe le jeune homme d'un peu plus près. J'ai l'impression que son visage est un peu moins enfler, bien qu'il ne parvienne toujours pas à ouvrir un œil. Le reste est un peu plus impressionnant. Les jambes. Surtout les jambes en fait. Je me mordille légèrement la lèvre inférieure « Dit … dit moi que tu arrives à bouger tes jambes ...» soufflais-je en relevant le regard sur mon ami. Je m'avance un peu plus vers lui et incline la tête sur le côté. Je vois qu'il souffre beaucoup et la position assise n'est sans aucun doute pas la plus agréable. Surtout pas pour son dos en fait.
« T'aurais du te laisser encore au moins une journée au lit Daniel » disais-je en posant une main sur son épaule « Enfin, t'es une tête de mûle donc dans tous les cas tu l'aurais fait hein » j'affiche un sourire en coin puis hausse les épaules et abaisse ma main « Mais tu n'hésites surtout pas à appeler quelqu'un si ça ne va plus, okay?» je désigne ses jambes « Ils ont dit quoi les médecin? Tu pourras remarcher ? Tu puis appuyer dessus un peu, pour les déplacements?» Voir Daniel en fauteuil roulant ne m'enchante aucunement. Ça me fait presque chier, je dois dire ….