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 (Olivia & Amos #1) ► STANDING THERE, KILLING TIME, CAN'T COMMIT TO ANYTHING BUT A CRIME

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Message(#)(Olivia & Amos #1) ► STANDING THERE, KILLING TIME, CAN'T COMMIT TO ANYTHING BUT A CRIME - Page 2 EmptyLun 23 Mar 2020 - 15:36


Olivia Marshall & @Amos Taylor ✻✻✻ Nous étions tous deux à des milliers de jours d’une vie qui avait été pleine, d’expériences, de missions, d’aventures, sur le terrain, dans nos foyers, nos familles, notre amitié. Cette existence ne l’était plus, désormais, pleine. Ou plus autant. Vidée de l’essentiel, plutôt. Nous restait le reste. Et le reste était ce tourbillon dans lequel nous avions été entraînés, tous deux de manières différentes mais la mienne était devenue la sienne tout comme la sienne, la mienne. Cela avait toujours été le cas, nous ne nous étions pas posés plus de questions ici non plus. Et ce tourbillon ressemblait dorénavant à un manège infernal sur lequel nous désespérions d’obtenir le contrôle, faisant tout notre possible pour ne pas en tomber. Il était plus facile de garder l’équilibre à deux. Il s’agissait là d’un fait, non d’une certitude. Un fait auquel nous nous raccrochions. « De toi à moi, les femmes auraient tort de se priver de leurs atouts. » Je hausse les épaules, un sourire amusé venant s’esquisser sur mes lèvres trop habituées à s’étirer pour ce genre de choses, cyniques, désespérantes presque mais que je préférais aborder avec cette distance. « Ce dont elles auraient tort, c’est de se priver d’en développer d’autres. Mais c’est un autre sujet. » ne pus-je cependant m’empêcher de rajouter, adoptant nos habitudes de débat par réflexe avant d’enchaîner sur l’essentiel, de chercher des solutions à ses demandes pour éviter de devoir, simplement, les contrer, lui expliquer que cela n’était pas faisable, en l’état. Tout devenait faisable lorsque l’on désirait. C’était ce que nous avions fini par comprendre, c’était ce qui éveillait en nous cette colère sourde puisque nous nous rendions ainsi compte qu’il s’agissait là de ce qu’il manquait aux enquêteurs en charge de nos affaires respectives : l’envie. « Je ne t’en demande pas tant. » Il aurait pu. Il aurait pu avec cet espoir dans le fond de son esprit que mes pensées, mes décisions auraient pu être biaisées par l’affection que j’éprouvais à son égard. Cela aurait été humain, pour lui d’essayer, pour moi de céder. « C’est bien. Je patienterai. Je ne suis plus à quelques semaines près. » L’ironie soulageait dans nos cas, affleurait la vérité également. L’impatience qui nous taraudait avait été mise sous contrôle lorsque nous avions compris qu’il nous fallait prévoir, attendre pour réussir. Lui plus que moi. Je le comprenais ce soir. « Combien ? À ton avis et à la grosse louche ? » Je laissais mon téléphone choir sur l’assise du canapé pour remonter mon regard vers lui, à peine songeuse. « Pour une mise en relation uniquement ? » Et le uniquement possédait de multiples sens. Le premier, évidemment, puisqu’Amos ne demandait que cela, une porte d’entrée au sein du Club. Mais les autres, tous les autres, à commencer par le danger d’être soupçonné de double jeu avec une organisation aussi influente que celle-ci. « Deux, trois mille. » précisai-je en arquant un sourcil dans sa direction. L’interrogation était muette mais il saurait la comprendre. J’étais prête à beaucoup de choses. À passer des nuits à ses côtés pour l’aider à monter son plan. À le soutenir lorsque le poids de la réalité devenait trop pesant. À lui donner l’argent s’il en avait besoin, supportant s’il le fallait les interrogations et reproches de Jacob. « Quatre s’il a l’impression de tomber sur un bon client mais quelque chose me dit que tu sauras lui ôter ça de la tête. »

Le monde extérieur nous rappela son existence, la notre également au sein de la sienne, peu importe à quel point il nous semblait lointain, peu importe à quel point il nous semblait futile. J’acquiesçai simplement avant d’observer Amos disparaître par la porte que j’avais franchi quelques heures plus tôt, quelques heures qui me semblaient une éternité à présent qu’il m’avait dévoilé la sienne. Je m’inquiétais, bien entendu. Il l’avait fait pour moi, également, avant même de me révéler quoique ce soit. Mais je n’étais que spectatrice de l’arène dans laquelle il prévoyait de se jeter en tant qu’acteur, que gladiateur. Et je m’inquiétais, oui, lui demandais de ne pas m’oublier, pour moi et mes appréhensions, mais pour lui, surtout. Car je savais ce que devenaient les solitaires. Et que les infiltrations ne dérogeaient pas à la règle. Ils s’enlisaient dans leurs convictions et perdaient de vue leur volonté première, leurs volontés tout court, mis à part l’instinct de survie, ancré au plus profond de notre animalité. Mais l’instinct de survie ressemblait fortement à l’instinct maternel et je m’étais fait une opinion sur cette dernière bien tôt dans ma vie, aux premiers coups portés par ma mère : on y croyait jusqu’au contre-exemple. On y croyait jusqu’à ce qu’un chauffard heurte la voiture dans laquelle se trouvait ma fille et disparaisse sans même une hésitation. On y croyait jusqu’à ce que l’on soit obligé d’accepter que sa fille soit tombée dans les méandres de la drogue, acceptant des atrocités encore inconnues pour pouvoir y accéder. J’étais inquiète, oui, et les appréhensions n’avaient pas quitté mon regard au retour d’Amos. Je savais les cacher, avec les autres, mais lui les voyait, bien entendu. « Liv. Évidemment que je serai prudent. » Un sourire vint s’égarer sur mes lèvres car nous savions tous deux que ce n’était pas aussi simple mais que je le remerciais d’essayer. Nous avions possédé un futur et ce dernier avait été piétiné au sol, juste sous nos yeux. À présent, nous vivions dans un présent infini, ne nous intéressant plus qu’à ce dernier car seul lui et notre passé nous intéressait. Être prudent ? Nous n’en connaissions plus réellement la signification lorsque nous semblions avoir perdu les limites nécessaires. La responsabilité, la raison, la mesure au profit de la riposte, des réponses, de la nécessité. Nous connaissions tous deux les rouages qu’il nous fallait mettre en marche pour obtenir nos réponses respectives. Je me tournai vers Amos, concentrée, mais aussi profondément à l’écoute. Nous avions été sur des terrains en guerre, avions tenu la sûreté entre nos mains comme une coupe d’eau précieuse que nous avions vidée par gorgées, entraînés, mais à présent, elle ne s’emplissait plus. À présent, je craignais une seule chose, pour lui comme pour moi : que la noirceur de nos drames ne finisse par nous contaminer également. « Et je te donnerai des nouvelles, régulièrement. Ensemble, Liv. Toujours ensemble. » Je dégageai mes cheveux en une inspiration alors que je me penchai sur le contenu des sacs qu’il présentait devant nous. « Toujours ensemble. » soufflai-je à mon tour, par habitude, par besoin également. « Tu m’as pris les nouilles, j’espère ? Parce que si non, ça peut tout remettre en question. » Je nuançai avec une douce ironie comme je l’avais toujours fait, piquante pour ne pas m’attarder lorsque cela devenait trop réel, trop douloureux. Certains jours, j’aurais aimé la voir disparaître, cette douleur, avoir la force de la chasser et de la regarder se diluer comme une goutte d’encre dans l’océan. Que nous puissions redevenir ces amis autour d’un plat commandé, simplement, que nous puissions discuter d’autre chose que de la disparition de nos enfants. Mais la majorité du temps, je savais que cela ne serait jamais la solution. Que je ne devais pas oublier, refermer la plaie. Que je ne le voulais pas non plus. Parfois, nous avions besoin de nos propres cicatrices. Parfois, elles nous étaient utiles.

« Et là, je suis toujours en train de me demander comment on approche quelqu’un comme elle, comme Blackwell. Je suis sûr que c’est la pierre angulaire de toute cette merde. Je ne serais même pas surpris que ça soit elle qui décide et que Strange soit son homme de paille. Je ne peux pas m’avancer sans les avoir approchés, mais… ce ne serait pas totalement idiot. Franchement un gars comme ça, à la tête d’une telle organisation. » Cela ne me paraissait pas improbable. Les criminels se sentaient souvent tout-puissants, hors d’atteinte, plus adroits, plus malins, plus intelligents que la police. Certains l’étaient mais la majorité finissait toujours par faire preuve soit d’erreurs soit d’abus de confiance entraînant leur chute car leurs actes étaient rarement ignorés par les forces de l’ordre, quoiqu’ils en pensent et que celles-ci n’attendaient que cela. Le Club ne dérogeait pas à la règle. « Arrêter par les flics ? Normalement, il aurait dû tout cadenasser autour de lui. On n’aurait pas pu remonter jusque lui, comme il est difficile de remonter jusqu’à elle ou, tout du moins, de la coincer pour de bon. Tu me suis dans le raisonnement ? Qu’est-ce qui peut bien faire vibrer une fille comme elle ? Et, qu’est-ce qu’elle fait au Club exactement ? Tu le sais ? » J’ôtais l’opercule de mon plat en acquiesçant d’un signe de tête à sa demande pourtant silencieuse mais il n’avait pas besoin de la formuler : je me pencherais sur son cas également, lui transmettrais tout ce que je trouverais. « L’affaire appartient aux stups. Elle est affiliée à ça, sans doute uniquement puisque rien sur elle n’est arrivé aux autres départements de manière officielle. » J’énonçais un peu lointaine, mon esprit tout occupé à sa question adjacente. « Les femmes à cette position, dans ce milieu, il n’y en a pas des masses. Des hommes qui lui tournent autour, par contre, elle doit en voir tous les jours. » Ceux qui se sentaient attirés par les femmes de pouvoir. Et ceux que cela agaçait, menaçait et qui ne trouvaient rien d’autre que les mettre dans leur lit pour penser les rabaisser à leur féminité, à leur statut de proie que l’on pouvait posséder. Blackwell avait les traits mesquins et envoûtants. Je devinais son rôle dans la chaîne alimentaire sans même penser me tromper : celui d’un prédateur déguisé en agneau. Les plus dangereux, ceux que je méprisais le plus également. Ils existaient pour aguicher, amadouer, tromper et entraîner vers le bas, avant de remonter vers les hautes sphères. « Et je ne fais pas dans la psychologie de comptoir mais j’avancerais quand même l’hypothèse qu’elle doit en user, comme tu dis, autant que de s’en lasser. » Voire plus, d’en être dégoutée. « Ce qui fait vibrer une fille comme elle ? Le pouvoir, sous toutes ces formes. » Un sourire se dessina sur mes lèvres mais je fus consciente que celui-ci ressemblait plus à une moue furtive et je passai une main sur mes yeux fatigués avant de la laisser glisser sur ma gorge tendue, pesant mes mots. « Ôte-lui celui qu’elle pense avoir sur les hommes et j'imagine qu'il n’y aurait plus qu’à attendre pour qu’elle s’intéresse d’elle-même à toi. » finis-je en haussant les épaules, avec gravité pourtant, piochant finalement dans mon plat avant de faire taire les plaintes de mon estomac depuis que les odeurs avaient envahi la pièce.

Je réajustai légèrement ma position dans le canapé, sentant les émanations de l’alcool et la langueur d’un corps enfin nourri doucement s’emparer de mes membres. Nous avions terminé nos plats avec une rapidité presque inquiétante, échangeant encore sur les tactiques qu’il devrait employer, sur les informations qu’il devrait trouver, celles que je devrais lui fournir, avant de glisser, doucement, sur le reste, tout le reste, toutes les autres choses dont nous pouvions parler, dont nous pouvions sourire même, rire, doucement, lorsque nous venions à oublier, une fraction de seconde. Une infinité de choses que nous avions pris l’habitude de rater car elles nous sortaient de l’esprit lorsque le jour venait à se lever. Mais ici, il faisait encore nuit. Ici, nous pouvions rester toute la nuit, personne n’irait nous retrouver. Personne n’allait chercher les âmes errant dans l’entre-deux. J’avais répliqué avec amusement à sa dernière remarque avant de me laisser aller dans le fond du canapé où il m’avait rejointe, jetant un regard à l’heure qu’il était. Le réveil de Jacob avait dû sonner désormais. Je l’imaginais être en train de préparer sa valise pour son vol à l'aube. Mes doigts glissèrent entre les plis du tissu recouvrant le bras d’Amos et je soupirai en passant mon avant-bras autour du sien. « Me demande pas de rentrer chez moi. » glissai-je finalement dans un soupir presque inaudible, autorisant ma tête à venir se reposer sur son épaule avec lenteur. Il se faisait tard, je le savais. S’il te plait. Ne me demande pas de retrouver cette vie-là, ne me demande pas de quitter cette singularité, cette intimité qui nous était propre et que personne d’autre ne semblait comprendre. Malgré tout, malgré l’obscurité, malgré la noirceur de ce que nous avions parcouru toute la nuit, il était ce pôle ambré vers lequel je continuais de me tourner sans crainte, il était sans doute le seul.  




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Message(#)(Olivia & Amos #1) ► STANDING THERE, KILLING TIME, CAN'T COMMIT TO ANYTHING BUT A CRIME - Page 2 EmptyLun 23 Mar 2020 - 23:14




Standing there, killing time, can't commit to anything but a crime
Elle n’a pas tort évidemment. Au delà de l’éducation archaïque reçue par mes parents et dont je me suis débarrassé depuis longtemps, je sais que les femmes ne sont pas à réduire à leurs paires de seins ou à leurs fesses rebondies. Sarah répétait souvent qu’elles étaient les véritables héroïnes de notre société et, malgré mon mépris à son égard, je respecte la sagesse et les titres de noblesse de son hommage à la femme. Cet adage a du sens, mais qui l’entend ? Ce monde est bâti et dirigé par les Hommes. Il est un costume trois-pièces cousu sur mesure finalement. Dans ces conditions, n’est-il pas plus péjorativement plus malin, de la part des femmes ambitieuses, de les attaquer sur leur terrain en jouant des atouts que mère nature leur a offerts ? Au contraire, qui les écouteraient ? Qui prête, de nos jours, une attention toute particulière à leur jugement ou à leur esprit ? Olivia, plus que tout autre parmi celles qui font partie de mon entourage, ne devrait-elle pas se rappeler des difficultés qu’elle fut forcée de surmonter pour se tailler la part du lion à l’armée ? Elle avait redoublé d’efforts. Elle s’était épuisée bien plus que tous les types de la caserne pour gagner sa place. La raison était simple : elle était du mauvais côté de la barrière, celui où l’on garde le bétail qui se doit de rester silencieux, d’accepter et de se taire, en tout temps, parce que leur opinion ne compte pour personne. « Elles le feront peut-être lorsqu’on sera tenté de les écouter, vraiment. » ai-je donc sans véhémence. Il s’agissait avant tout d’un constat sans vocation d’entrer dans un débat vieux l’Europe. « Mais, c’est en effet un autre sujet. » ai-je dès lors conclu afin que nous revenions, lentement mais sûrement, à nos moutons : ses indics. Pas ceux dont elle usait et abusait actuellement pour le bien de ses enquêtes. Ces dernières la maintenaient en vie. Je nourrissais envers Liv assez d’affection que pour ne pas exiger le sacrifice de ces têtes sous l’autel de ma vengeance. Ceci étant, j’étais heureux qu’elle ait quelques lapins à tirer de son chapeau. L’argent n’était pas un problème. Je n’ai pas riche à millions, mais sur mes comptes une poire pour la soif. Cette somme rondelette était destinée aux études de Sofia. Au vu du drame, elle avait à peine entamé mes économies. Il lui revenait toujours cependant et le dépenser pour approcher de la vérité, les distribuer aux plus offrants en quête d’informations pour laver sa mémoire, n’était que normal finalement. Qu’est-ce qu’un montant à quatre chiffre en échange de la paix de son âme dans la mort ? « Je ne pourrai le faire que si je peux l’étudier avant. » ai-je admis en sous-entendu. Nul doute qu’elle transmettra un dossier contenant de quoi le faire chanter si nécessaire. C’était la seule méthode capable d’atteindre les plus récalcitrants des hors-la-loi. Pour bénéficier d’un statut particulier auprès de la police, il avait probablement balancé l’un de ses compagnons de galère. Qui, pour s’éviter un décès prématuré, n’accoucherait pas de tout ce dont il est courant si, outre la promesse d’un silence, il récolte de quoi nourrir sa famille ou ses addictions ? Personne, mais… une peau d’ours vaut tripette s’il la porte toujours sur son dos.

Récupérer au pied de l’immeuble de quoi nous rassasier clôtura cette parenthèse pour en ouvrir une autre aussitôt. Olivia réclamait ma prudence, par acquit de conscience, et moi, je l’ai réconfortée avec mes maigres armes. Je tenais pour argument que mon entreprise était trop importante - voire essentielle - pour que je grille mes chances sous la flamme du chalumeau de l’inconséquence. Elle parut s’en satisfaire et, confronté aux effluves délicieux de la commande, mon estomac s’est mis à gronder. J’ai dépaqueté le carton qui renfermait mon bœuf au lait de coco pimenté en acquiesçant vigoureusement de la tête. Elle n’avait rien oublié de nos serments. Liv et moi, à la vie, à la mort. D’aucuns ne courent sans l’autre et personne derrière. Ce fut à mon tour d’être rassuré. J’avais en elle une confiance aveugle et, bien que je ne jure pas qu’elle ne mènera pas ses propres investigations sur le Club ou sur Raelyn Blackwell, pour souffler dans les voiles du bateau un vent bienveillant afin que j’atteigne mon but rapidement et sans encombre, je n’en étais pas moins heureux de la savoir là, dans mon dos, à sa juste place, non pas pour me ramasser, mais pour me tirer vers le haut, dans l’éventualité où je chuterais lourdement et un rien trop bas dans la folie. « Évidemment. Tu m’as pris pour qui ? » ai-je rétorqué à sa taquinerie, l’air faussement blessé, comme toujours en plein cœur et les lèvres étirées d’un sourire idoine. Je me sentais mieux, un peu, et un peu, pour les gens comme nous, c’est déjà beaucoup. Il m’en faudrait du courage et de la ruse pour infiltrer un gang réputé dangereux. Je serais forcé de déployer des trésors de charisme pour attirer l’attention d’une fille qui doit cumuler les amants, si pas pour son plaisir, mais pour son ascension. Certes, j’allègue sans fondement. Je ne sais rien d’elle, si ce n’est les quelques lignes de son casier judiciaire trop peu épais à mon goût. Je ne serais, durant ce combat, qu’un type sans envergure qui évolue à l’aveuglette, dans l’obscurité et sans fil d’Ariane auquel se raccrocher. Dès lors, instinctivement, j’ai demandé conseil à cette amie si chère et si précieuse à mon cœur. Ils étaient souvent les bienvenues et teintés de justesse. Cette fois ne fit pas l’exception. Je l’ai écoutée religieusement et en mangeant distraitement. Je suis plus régulièrement concentré sur l’intensité de son regard que sur le contenu de mon “plat“ cartonné. « Des affaires de drogue ? Rien de plus ? Donc, elle segmente. » Mais à quel point ? La question reste entière. Aussi, ai-je acquiescé, l’air entendu sur ce qu’elle doit attirer les hommes comme des bouches. Elle n’avait pas un physique dégueulasse en plus. Les têtes devaient se tourner sur son passage. Nombreux sont ceux qui ont souffert d’une fracture nette de l’œil droit en la reluquant. Ces considérations-là, je les ai cependant conservées presque jalousement. Attendu notre précédent malentendu, j’estimais plus utile de ne pas l’alerte outre mesure en partageant avec elle des pensées à limite de l’impie, d’autant qu’elles découlent plus du fait que d’une supposée faiblesse. J’aime toujours Sarah. Je la désire encore. Que pourrais-je bien faire d’une des chefs de file d’une organisation criminelle ? « Le pouvoir. » ai-je préféré répéter, pensif, soucieux et interloqué. Mes méninges s’activent déjà. Ma matière grise ne tardera pas à surchauffer si je la sollicite plus encore.

Le reste du repas se caractérisa par un silence morose et monotone. J’avais à cœur de l’interroger sur sa relation avec son mari, mais j’ignorais comment l’aborder. Je me suis fié au calme de cette nuit que le carillon de l’Église brisa. Quatre heures du matin. Elle n’avait plus rien à faire ici, Olivia. « Il doit s’inquiéter. » Lui avait-elle envoyé un message ? Se laissait-elle encore aller à ce genre de délicatesse ? Rien n’était moins sûr, mais je n’étais personne pour lui intimer de se prêter à ce type de jeu. Au mieux, je pourrais la jeter dehors, qu’elle rejoigne ses pénates et son mari aimant. Assis à côté d’elle, je m’apprêtais à ouvrir la bouche pour une connerie voguant dans cette direction, mais elle m’arrêta net tant par le geste que par un impératif soufflé sur le ton de la supplique. Elle parlait trop bas pour que la demande ressemble à un ordre. Alors, tandis que sa joue repose sur mon épaule, je me penchai vers elle pour ajouter : « Un jour, il va me détester. » Faute à la jalousie sans doute. Et je ne l’en blâmerais pas. Cette amitié que nous partageons est singulière. Elle ne plairait pas à la bonne mère de famille bien sous tous rapports. Mais, qu’avons-nous à faire de ses accusations ? « Mais tu ne me déranges pas. Tu peux rester avec moi. » renchéris-je d’une voix éraillée par la fatigue. Je ne tarderais pas à m’endormir dans cette position inconfortable, mais rassurante cependant. Je n’étais plus seul quand Olivia était auprès de moi. J’étais surtout compris, si bien qu’une douce et insidieuse tranquillité m’envahit. Elle est à double tranchant, mais qu’importe ? Nous ne sommes que deux âmes en peine reliées par un sort funeste, un sort lancé par ce sorcier de destin, un sort qui nous rapproche, sans ambiguïté, mais néanmoins érigé sur la confiance, l’affection et l’amour fraternel.



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