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 as long as you're taking me there (loladen)

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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyDim 9 Fév 2020 - 22:21

Y'aura deux arrêts, ils sont entrés dans l'application, l'adresse de l'un plus proche que celle de l'autre.

L'un, c'est à l'hôtel à proximité de leur quartier, un truc bien, 4 étoiles avec piscine, un bon deal de dernière minute, presque trop beau pour être vrai. Je me dis que Lola doit adorer être à l'hôtel, qu'elle doit adorer les différents produits dans la salle de bain, qu'il faut absolument que je lui parle de mon jeu préféré, à savoir tourner les toiles accrochées dans les chambres pour voir si les occupants des dernières visites y ont dessiné des trucs, y ont écrit des horreurs, des poèmes ou alors des bad puns totalement intended.

L'autre, c'est chez moi. J'avais voulu jusqu'à la dernière minute entrer l'adresse du DBD. Parce que j'ai pas fini de parler à Matt, parce que ce qu'il a fait, je le comprends pas, je le cautionne encore moins. Parce que Jill doit être avec lui et parce que tout ce que je veux lui dire à lui, je veux également le lui dire à elle. Mais je suis épuisée. Je suis épuisée et je suis vidée et ils m'ont tellement déstabilisée que je préfère laisser la poussière retomber avant de les revoir.

Je laisse Auden entrer le premier sur la banquette du fond, Lola le suit pour s'installer au milieu, je prends la dernière place à l'arrière. Il a l'air de ça, notre trio désarticulé qui n'articule aucun mot non plus.

Le trajet devait prendre 5 minutes, mais pour une raison que j'ignore on est encore à une rue à peine de chez eux 15 minutes plus tard. Le chauffeur a voulu nous demander comment s'était passé notre journée, a tenté de découvrir si on était des touristes ou si on habitait ici, il a sorti toute la panoplie des questions et énièmes interrogations qui doivent toutes être ancrées dans son cerveau pour faire partie du parfait petit registre de small talk que ni Auden, ni Lola, ni même moi n'a envie de relancer. Je veux juste m'assurer qu'ils rentrent à l'hôtel en sécurité, je veux juste les voir passer le hall en un morceau chacun, je veux juste leur dire que demain, c'est moi qui s'occupe de l'ouverture, qu'ils peuvent profiter du petit-déjeuner inclus et de la super belle vue sur la ville vraiment top très photogénique que je leur ai payée en bouclant vite fait leur réservation dans la cage d'escaliers y'a une vie plus tôt. Je veux que les rassurer, et égoïstement me rassurer moi aussi.

Entre temps, c'est con, c'est ridicule, c'est tout sauf nécessaire, mais ma main a pris celle de Lola. Je sais qu'elle a presque le même âge que moi, je sais qu'elle doit rien en avoir à faire de mon pseudo instinct maternel avec elle. Mais c'est tout ce que j'arrive à faire là de suite, c'est tout ce qui me permet de ne pas me sentir inutile, c'est tout ce qui me donne l'impression de m'excuser pour mon frère, pour ma soeur, pour le monde entier au grand complet.

Mes iris finissent par se lever pour attraper le rétroviseur dans leur champ de vision, et à la dernière seconde, ce sont les prunelles d'Auden qui s'y reflètent. J'arrive pas à rien lui dire à lui non plus, j'y arriverai probablement pas pour la prochaine heure sûrement, j'arrive pas à lui articuler des excuses suffisantes, y'a rien qui est suffisant dans l'instant j'ai l'impression. Mais je tiendrai son regard aussi longtemps qu'il m'y autorisera à le faire.

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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyLun 10 Fév 2020 - 15:10

C'était comme un départ en vacances, sauf que le sac avait été préparé en vitesse, qu'il régnait un silence plombant dans la voiture, et que Lola avait toujours envie de pleurer mais ne pouvait pas, parce qu'elle était entourée, encerclée, par d'un côté Auden, et de l'autre Ginny. Elle fixa ses yeux sur le compteur et regarda les chiffres défiler, en se disant que c'était long, et qu'ils n'avaient pas l'air de beaucoup bouger. C'était rassurant de voir, ceci dit, que le monde normal continuait : le chauffeur parlait, parlait, parlait, parlait, et Lola aurait pu rire en se disant que ça lui faisait penser à elle d'habitude, mais elle n'avait pas très envie de rire.

Elle tenait son sac à dos entre ses jambes, et se faisait petite pour prendre le moins de place possible. C'était comme un départ en vacances, et là ils seraient en chemin vers l'aéroport, et ils achèteraient un sandwich au cas où le repas de l'avion ne serait pas bon, et peut-être même des mots fléchés pour si insomnie au-dessus de l'océan. Lola n'était pas trop sûre de ce que faisaient les familles normales, et furtivement elle en vint à la conclusion que ce n'était probablement pas ce qu'elle avait trouvé. Elle remarqua aussi que Patrick et Charlotte n'auraient jamais détruit l'appartement et tapé un de ses proches, notamment parce qu'ils n'étaient jamais à Brisbane, et qu'ils ne connaissaient le nom d'aucun de ses amis. Ni de ses ex, d'ailleurs.

Lola jeta un oeil furtif à Auden pour voir si la colère était descendue, mais ça n'avait pas l'air d'être le cas, donc elle baissa les yeux. Au moment où elle s'y attendait le moins, Ginny lui prit la main, et Lola se paralysa. Le contact physique la figeait toujours lorsqu'il venait comme ça, de façon inattendue, mais elle savait que c'était fait avec la meilleure intention du monde, et doucement elle commença à respirer normalement de nouveau. Ca l'aidait à se sentir en sécurité. Mais ça lui faisait peur aussi : est-ce que Ginny allait vraiment rentrer chez elle ? Est-ce qu'elle ne pourrait pas venir, elle aussi, et calmer Auden comme seule elle savait le faire ?

Comme de loin, Lola entendit à la radio une vieille chanson de jazz. C'était comme un départ en vacances, et ils étaient dans un ascenseur, où le piano et la trompette les berçait tandis qu'ils grimpaient les étages vers leurs chambres respectives, et puis le lendemain des aventures merveilleuses les attendraient. Elle eut la vision de leur appartement détruit, et fronça les sourcils - qu'est-ce que ça faisait là, ça ? Ce n'était pas prévu. Ce n'était pas serein. Elle aurait préféré que tout ça ne soit rien d'autre qu'un départ en vacances.

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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 28/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyLun 10 Fév 2020 - 18:05

Il est nul ce voyage en voiture. Lola me tombe dessus à chaque fois que le chauffeur tourne trop bruquement, mon coude glisse de la portière toutes les cinq secondes et ma tête qu’il retenait chute aussi. Y’a rien qui va, y’a mon dos qui me brûle, y’a ma mâchoire qui craque, y’a surtout ma rage que je n’arrive pas à diminuer et la pénombre n’arrange rien à tout ça puisque je n’ai pas totalement à me cacher. Mes yeux se perdent sur la route comme si la destination avec un quelconque intérêt et plus on s’éloigne et plus ça m’arrange, si on pouvait prendre le premier avion je serais prêt à accorder de dire un mot au moins. Le fait est que la destination n’a jamais eu une quelconque sorte d’importance et tout ce que j’ai toujours fait dans ma vie c’est fuir le plus loin possible, le plus vite possible.

Nos yeux se croisent et je ne fais rien, absolument rien pour les séparer. La rage se lit encore largement dans mes prunelles noircies tant par mes sentiments que par l’extérieur. Je voudrais être capable de fermer mes paupières quelques secondes pour lui signifier un merci mais même ça c’est devenu trop compliqué pour moi, même avec elle. Je suis au moins certain que mon rythme cardiaque se calque sur le sien, sans doute toujours trop rapide mais moins que l’aurait été le mien. Ma gorge reste nouée et mes poings serrés sur mes genoux mais au moins la situation ne s’empire pas et sûrement que c’est une bonne nouvelle, ça, parce qu’à mes yeux il est encore largement temps de les laisser à l’hôtel et de demander au taxi de 1) se la fermer et 2) filer au DBD, pour détruire le travail de sa vie ou sa vie tout court selon mon humeur.

Quand le taxi s’arrête ça sonne tant la fin d’une épreuve et le début d’une autre. Je suis de nouveau forcé de lâcher ses iris quand je suis le premier à sortir de la voiture, Lola et son sac sur mes pas. Elle n’a rien demandé et elle s’est retrouvée au milieu de tout. Pour quelqu’un de catapulté au centre de décennies d’histoires à moitié enterrées, elle s’en sort bien. J’ai un sourire pour elle qu’elle ne voit sûrement pas, j’ai une main qui vient ébouriffer ses cheveux parce que cette mine renfermée ne lui correspond pas. Rien de tout cela n’est sa faute et elle a réellement fait de son mieux pour éviter la catastrophe. Sans doute qu’elle y est même largement arrivée à son échelle.

Et là c’est sûrement le moment où on rentre sagement à l’hôtel et Ginny chez elle, mais c’est aussi le moment où je n’en fais qu’à ma tête parce que j’ai jamais écouté grand monde dans ma vie, pas même la petite voix de raison dans ma tête. Je ne l’écoute pas souvent, elle, d’ailleurs. Ma portière claque et celle de Ginny s’ouvre parce que mes doigts s’enroulent autour de la poignet, parce que j’ai ma main en plein santé qui se tend vers elle. Ma paume est tournée vers elle, mes doigts écartés font de leur mieux pour se montrer conciliants. L’autre main est posée sur la portière, prête à la refermer si ses doigts ne s’accrochent pas aux miens. Et si tel est le cas elle sait comme moi que ce geste (cette absence de geste, pour le coup) ferait office de gong final pour nous et pour tout, quoi que ce soit.

Les mots en sont réduits au strict minimum, à l’accueil, quand j’annonce la réservation au nom de ”McGrath.” avant de me refréner et douter un instant, puis tenter autre chose. ”Williams.” On va me prendre pour un connard, à l’accueil, et ça sera à nouveau le cadet de mes soucis.


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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyLun 10 Fév 2020 - 19:15

Et ç'aurait été facile, de regarder par la fenêtre. Ç'aurait été facile de juste laisser la voiture filer, de suivre les signalisations que je ne comprendrai probablement jamais en entier, d'observer les piétons, de leur imaginer des vies bien à eux, de leur épargner tous les drames du monde parce que de toute façon ma vie ces derniers temps les a tous accumulés. Je déteste l'impression d'y être revenue, au quotidien cassé, je déteste l'impression que l'accalmie des derniers mois n'était là que pour brouiller les pistes, que pour brusquer encore plus sur son passage une fois que j'aurais baissé ma garde, une fois que j'aurais appris à faire confiance, à y croire, un peu trop justement.  

Égoïstement, ma main vient se loger dans celle de Lola, autant pour elle que pour moi. Elle se redresse, elle est inconfortable, elle n'a même pas l'occasion de me le faire savoir que mes prunelles sont déjà occupées à regarder ailleurs, à le voir lui et à les voir les siennes de prunelles. Il est encore enragé, il en aurait pour des années, c'est le cas depuis le tout début et on en est encore là. Y'a un je suis désolée qui vole, dix millions d'autres, mais il reste coincé dans ma gorge et de toute façon, je doute qu'il aurait voulu l'entendre. C'est éphémère, les excuses. C'est éphémère et c'est inutile parce que peu importe les scénarios, j'imaginerai jamais la situation s'arranger entre eux et lui. J'imaginerai jamais Auden faire un pas vers eux, et eux-mêmes faire un pas vers lui. Leurs vies, leur rage, leurs dilemmes, et ils ne le sauront jamais que je crève à petit feu entre eux. Ils le sauront jamais parce que je préfèrerais disparaître que de l'avouer, ils le sauront jamais parce que j'ai choisi mes combats et eux les leurs.

Et j'inspire, quand la voiture ralentit, quand le chauffeur annonce inutilement le nom de l'hôtel, quand on sait très bien où on est, quand y'a un immense panneau qu'il le dit déjà très bien en silence, avec le logo et les couleurs tacky qui vont avec.

Lola s'éclipse à la seconde où Auden sort, ils me laissent seule à expirer, à sentir toute la pression du monde passer de mes épaules à ma cage thoracique. Je ferme les yeux parce que je le vois encore son coup d'oeil, parce que je veux naïvement l'oublier, parce qu'il est enregistré et mémorisé. Mais même mes paupières closes et toutes les forces de l'univers que j'ai emmagasinées pour ce moment bien précis ne servent à rien. Je vois que ça, je vois que lui. Ma porte s'ouvre et je sais déjà ce qui se passe, je sais déjà que lorsque je tournerai la tête, y'aura sa main. Je sais déjà qu'il l'aura tendue sans rien dire, qu'il insistera pas, qu'il n'ajoutera absolument rien qu'un silence lourd de sens. Y'a rien à dire, dans ces moments-là.

Et ma main est glacée. Elle aurait dû être moite, j'ai passé le trajet en entier à jouer avec tout à portée. La poignée à l'intérieur, la boucle de la ceinture, les coins de mon pull, les sangles du sac de Lola. J'ai touché à tout et j'ai probablement attrapé tous les germes et tous les microbes et l'entièreté des trucs deg qui collent sur les doigts et qui entrent sous les ongles des gens que le taxi a dû trimballer d'un côté à l'autre de la ville en leur racontant son quotidien d'histoires quatre fois trop longues pour être écoutées du début à la fin. Mais je l'ai prise sa main, je l'ai prise la sienne, bien sûr que je l'ai prise la sienne. Il avait pas besoin d'avoir cet air de reine du drame, il avait pas besoin de douter une seule seconde non plus.

C'est sa voix qui gratte l'attention de l'hôtesse quand je lutte pour sortir mon téléphone, pour tendre en silence la confirmation de réservation affichée à l'écran, les deux chambres bouclées y'a même pas une poignée de minutes qui pourtant me semblent dater d'il y a des heures. Je déteste chaque seconde d'attente entre l'activation des clés et les formulaires à signer, je déteste chaque moment de silence entre l'explication de comment fonctionne le petit-déjeuner - un buffet, encore, l'ironie voudrait que je laisse glisser un sourire complice à Lola, sourire que je ravale avant même de l'avoir exhibé. Le trajet vers l'ascenseur fait office de chemin de croix, le 16e étage qu'ils disaient, sur lequel j'appuie du bout de l'index, entraînant dans l'élan la main d'Auden qui est toujours vissée à la mienne.

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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyMer 12 Fév 2020 - 14:42

Lola sentait le malaise de Ginny, sa tristesse, sa honte même. Elle sentait la rage d’Auden, son envie de tout de détruire. Mais elle-même, elle ne savait pas du tout ce qu’elle ressentait. Lorsque la voiture s’arrêta et qu’elle en sortit, elle sentit un vertige, et ferma les yeux, juste une seconde, pour se reprendre. La nausée n’était toujours pas passée et une migraine commençait lentement. Elle sentait que ce serait plus simple de s’éteindre complètement, d’annuler les émotions, les sentiments, jusqu’à être seule. Comme de loin, elle vit qu’Auden ouvrait la portière de Ginny et lui tendait la main, et Lola ne put s’empêcher de sourire : malgré toute l’explosion du jour, une chose restait vraie - l’amour qu’elle lisait chez ces deux-là. Et elle ferait des plaisanteries un autre jour, et ça ne les ferait pas rire du tout, mais pour le moment, elle regardait juste ces mains qui se tenaient et éprouvait un soulagement infini. L’espoir faisait vivre.

Telle l’enfant adoptée, elle les suivit dans l’hôtel, et les laissa s’avancer vers la réception, tandis qu’elle observait les moulures au plafond, les bouquets de fleurs du lobby (les roses blanches, les jasmins, les arrangements de branches d’hiver). Elle regardait les visiteurs défiler avec leur valise : ils étaient en voyage, ils découvraient Brisbane. Elle entendait la musique pacifiante et consensuelle qui régnait dans l’entrée de cet hôtel, et à voir Auden et Ginny en silence, devant la réceptionniste, elle se sentit soudain comme il y avait si longtemps. Tout remontait : les réceptions mondaines où elle faisait l’enfant de foire qui répond à des questions sans intérêt ; les ballerines noires qui devaient briller ; l’uniforme de l’école primaire catholique ; et ce silence qui régnait partout. Elle sentait le passé se superposer à cette journée qu’elle détestait et qu’elle souhaitait oublier. Et elle prit la décision de se retrouver seule aussi vite que possible.

Dans l’ascenseur, Lola regardait ses chaussures. Elle ne bougeait pas d’un pouce. Elle vit du coin de l’œil les mains toujours ensemble appuyer sur le bouton, et elle se promit qu’un jour elle se laisserait éprouver des sentiments aussi forts qu’eux, qu’elle s’autoriserait à vivre comme ils le faisaient, courageusement, intensément. Et puis, dès qu’ils atteignirent l’étage, Ginny prit tout en main : vérifier les clés, tendre à Lola la sienne. Et Lola leur sourit, haussa les épaules, et marcha vers sa chambre sans rien dire. Elle avait besoin de se retrouver seule, de prendre une douche, de passer à autre chose. Et elle savait qu’Auden et Ginny, eux, avaient besoin de parler. Elle leur fit un signe de main avant de passer la porte de sa chambre et de la refermer derrière elle. La chambre était belle, spacieuse, lumineuse, et Lola se dirigea droit vers le lit pour s’y allonger, roulée en boule, et revoir les événements un à un, la chaîne complète. Elle voulait trouver ce qu’elle aurait pu mieux faire, ce qu’elle pourrait faire la prochaine fois, pour éviter la catastrophe.

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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyJeu 13 Fév 2020 - 15:53

Elle colle même pas, sa main. Vous voyez que ça n’a rien de normal ni même d’habituel, ni même quoi que ce soit de positif. Je pourrais râler parce qu’elle a les doigts glacés mais je suis trop occupé à les entourer et les réchauffer de ma paume pour faire aucun commentaire. Quand on arrive dans le hall et qu’il fait soudainement beaucoup trop chaud, nos mains glissent et je finis par glisser mes doigts entre les siens sans y réfléchir. On file vers l’ascenseur mais on a l’impression d’aller tout droit vers une tombe, là, tous les trois. Mes yeux se posent parfois sur Lola comme pour vérifier que le monstre-enfant est toujours bien dans les parages et qu’on ne l’a pas perdu entre deux menaces de mort à peine voilées.

Elles font leurs affaires entre elles, je n’écoute rien, ne suis absolument rien non plus. Le fait est qu’on se retrouve à dire au revoir à Lola alors que je n’aurais pas cru qu’on allait répartir les chambres comme ça, encore moins que Ginny en aurait réservé une pour elle. On n’en vient toujours pas au moment où je râle ni ne fais aucun commentaire, pourtant. Tout ce que je fais c’est attendre que ce soit elle qui ouvre la porte, qui bataille avec la carte, qui s’y reprend à deux fois. Et pas à un seul moment je rage ni ne m’agace de quoi que ce soit. J’aurais cru changer d’attitude quand on serait rentrés mais ce n’était qu’une illusion encore parce qu’absolument rien ne change. J’ai toujours ma main dans la sienne et mes yeux se posent sur les siens quand la porte se referme derrière nous. Mon dos se pose naturellement contre le bois et je me contente de serrer la mâchoire quand ce simple geste ranime la douleur du coup porté.

Je monopolise son attention une seconde de plus, mes doigts se délogent des siens seulement pour prendre ses deux mains en même temps dans les miennes. Mes pouces caressent doucement sa peau sans que mon regard ne puisse faire autre chose que continuer à brûler le sien. L’instant est éphémère, comme toujours, et quelques secondes plus tard à peine j’arrête de lui demander quoi que ce soit. Elle est libre de faire ce qu’elle veut, de hurler, de pleurer, de rire, de dessiner ou de frapper ce qui lui tombera sous la main. Je ne l’arrêterai pas cette fois-ci parce qu’à sa place je ne veux pas qu’elle m’arrête non plus.

Mes pieds nus glissent sur la moquette, se faufilent vers le mini bar. Ma main se pose sur la première bouteille de bière venue laquelle finit par se poser sur le rebord de l’évier alors que je retire mon tee shirt en le tirant par le dos d’une seule main. Je rage en silence de la douleur qui ne devrait pas être là, je rage de la trace bleutée que je sais déjà présente dans mon dos mais que je refuse de voir dans le miroir de la salle de bain. Le jet d’eau est activé au plus fort, au plus chaud et je me laisse glisser dans la baignoire encore à moitié habillé de façon à ce que l’eau s’attaque à mon dos directement alors que je porte à mes lèvres la bouteille alcoolisée.

C’est pathétique.


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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyJeu 13 Fév 2020 - 19:19

J'aime pas laisser Lola seule. J'aime pas voir son air désolé, sa mine effacée, j'aime pas que sa voix n'ait pas remonté, chantante, depuis une trop longue poignée de minutes. J'aime pas suivre sa silhouette des yeux vers sa chambre, j'aime pas être entièrement immobile, incapable de faire quoi que ce soit d'autre que de me raccrocher aux doigts d'Auden presqu'aussi fort qu'il se raccroche aux miens.

La chambre est grande, en vrai. Elle a une belle vue comme vantée sur la réservation, elle a une immense fenêtre qui donne sur la ville et à la moindre occasion j'irai tirer les rideaux pour en cacher la vue, parce qu'on est trop haut, parce qu'il va rager. Parce qu'il va trouver ça complètement inhumain que les gens sur le trottoir en bas soient la grosseur d'une fourmis, d'à quel point c'est risqué de même juste entrouvrir la fenêtre pour sortir la tête vers le balcon, d'en faire potentiellement une chute fatale et inévitable. Mais ça, c'est si c'était l'Auden du quotidien qui était devant moi. Pas celui qui plongeait son regard dans le mien après avoir lâché ma main, pas celui qui a évité mes doigts qui tentaient de se refermer une dernière et ultime fois sur les siens, pas celui qui replace ses paumes sur les miennes dans un ordre bien trop désordonné pour qu'il en soit un.

Ses prunelles elles bouillent, elles brûlent, elles blessent. Elles disent des tas de choses, certaines que j'écoute, d'autres que j'oublie, certaines qui hurlent, d'autres qui taisent tout. Elles me disent surtout à quel point il a mal et à quel point là aussi, je suis entièrement impuissante. Matt est à l'autre bout de la ville et pourtant je vois son arrêt de mort passer dans le regard d'Auden, celui de ma soeur à sa suite. Y'a un frisson qui se casse le long de mon echine quand il finit par se dégager, y'a une boule de chaleur qui me gruge de l'intérieur quand je la vois, la blessure, l'hématome qui fait toute sa colonne vertébrale. L'énième marque de guerre qui me donne l'impression d'être la pire, entre toutes. Parce qu'il en avait eu des marques Auden, il était couvert de cicatrices. Mais celle-là elle est profonde et je la déteste, je la hais de tout mon coeur.

Il part. Mes chaussures que je retire, mes affaires que je pose sur le lit. L'eau du bain que j'entends couler dans la pièce d'à-côté, l'inspiration que je prends une dernière fois toute seule, amère. Parce que justement, je veux pas être seule, probablement encore moins que lui. Parce qu'elles sont douloureuses les bribes de mémoire qui remontent, parce qu'elles font mal à des endroits que même moi, je soupçonnais pas. Et mes pas refont le trajet des siens, passent par la porte de la salle de bain, errent à la hauteur de la vanité.

La bouteille de bière qu'il a posée sur le carrelage jure avec tout le reste, mais je suis pas là pour juger. La serviette que je sors de l'armoire est rèche, elle pique, elle aurait dû être bien plus douce, un peu comme la deuxième, celle que je place docilement par-dessus la première. Le loquet de la porte grince, il est en or ou ce qui y ressemble beaucoup, mais lorsque je l'enclenche et verouille la porte de la salle de bain, il devrait pas faire ce bruit-là, il devrait pas faire echo comme ça.

Mes yeux trouvent ceux d'Auden un peu avant d'avoir retiré mon cardigan de laine pour l'avoir savamment plié, posé au sol. Mes yeux qui le lâchent pas même lorsque je ferme la lumière, même lorsqu'on est plongés dans la pénombre. Même quand j'entre une jambe, puis une autre dans une eau bouillante qui aurait facilement pu brûler ma peau gelée. Peau protégée en l'état par mon jeans taché de peinture qui risque de tout coloré en déteignant, par mon t-shirt qui vient de suite s'ancrer, se coller à mes hanches. La maigre veilleuse branchée au coin illumine à peine, c'est con que j'ai pensé apporter un livre, c'est con parce que y'a de l'eau qui déborde, qui le noie au passage. C'est con aussi, que j'ai cru que j'aurais besoin de faire quelque chose d'autre que juste de le regarder, que de juste m'assurer qu'il sait qu'il est pas seul. La misère qu'on cache dans une pièce plongée dans une presque noirceur, mais la misère qu'on partage à deux, au moins.

Et je jure qu'il bat un peu plus doucement son coeur, à la seconde où je pose mon oreille, ma joue sur son torse. Je jure, parce que le mien aussi, il a ralenti son battement.
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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 28/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyDim 16 Fév 2020 - 16:21

La position n’a rien de confortable, là. Mon dos me brûle, son tee shirt se colle sur mon torse et me donne froid, nos jeans se frottent l’un contre l’autre. Mon corps entier est fatigué et n’a plus la force de quoi que ce soit, pas même de lui préciser pour la millième fois qu’elle ne devrait pas faire ça, qu’elle ne devrait pas être aussi proche, qu’elle ne devrait ni fermer la porte ni éteindre la lumière. Elle ne devrait pas non plus poser sa tête sur mon torse. Pas comme ça, pas alors que je devine qu’elle ne sourit pas et que pour une fois ça n’a rien à voir avec un quelconque plan pour essayer d’amadouer son public. C’est moi, c’est juste moi.

C’est nous et on a pas du tout l’air de nous. Il n’y a toujours aucune blague ni même commentaire ou tentative de déstabilisation de ma part. Je pourrais lui pincer la peau sur ses hanches, je pourrais la faire ressembler à un poisson en jouant de ses joues, je pourrais faire passer tous ses cheveux à l’avant de son visage. Je n’ai même pas besoin de penser à un seul moyen de faire de sa vie un enfer puisque tout est naturel pour moi tellement j’en ai pris l’habitude. Je ne pense même pas au shampoing dans les yeux, là, parce qu’elle n’a pas non plus pris le temps de regarder tous les échantillons déposés dans le pot près de la vasque. J’ai vu des couleurs et des formes différentes et c’est sûr qu’elle aurait adoré ça parce qu’avant c’était aussi le cas ; et rien n’a changé de ce côté là au moins.

On se contente de l’eau brûlant, de la vapeur qui embrume le miroir, des rebords bien trop glissants pour que je puisse même tenter d’avoir une position confortable si ce n’est pour nous deux alors au moins un (et je parle de moi, bien sûr que je parle de moi). Mes doigts se glissent entre sa joue et mon torse, s’accrochent à sa peau, mouillent ses cheveux et les tirent en même temps que je tente de tous les faire passer d’un seul côté. Parce que c’était inconfortable, parce que ça grattait, parce qu’elle m'énerve de mille manières différentes pourtant je ne lui demanderai pas de bouger. Quand j’aurai jugé le moment venu, elle n’aura pas son mot à dire ou son opinion à donner. Rien ne sera pris en compte, de toute façon.

Mon index glisse le long de sa clavicule avant de se poser près de son épaule, poing fermé, mon bras entourant son cou sans l’étouffer. Mon autre main reste plongée dans l’eau, comme si ça pouvait réellement cacher quoi que ce soit en plus de l’obscurité. Mes doigts glissent sur le bracelet sur son poignet, symbole du voyage en Europe, du pire comme le meilleur. Il n’y a toujours aucun commentaire à faire là dessus ; ni sur ça ni sur son ventre que je suis certain de sentir plus lourd, là. Plus lourd qu'avant en tout cas, ça je n’en doute pas.

J’aurais mille bombes à lancer, j’aurais mille choses à lui dire à voix haute alors que je ne devrais pas. Elle en sait déjà beaucoup, de ces choses, elle en connaît même la plupart. Le problème c’est que rien ne sort. Ce n’est pas le bon moment pour rien si ce n’est là et ne rien dire ; peut être attendre que ça passe pour qu’un nouveau jour se lève et qu’on fasse comme si le dernier n’avait pas existé. Lola n’y est pas encore habituée mais elle aura le droit à une formation express, du genre marche ou crève.

Sous l’eau, mes doigts en viennent de nouveau à chercher les siens parce que ça ne compte pas là. On est dans un hôtel, on est dans le noir, c’est sous l’eau, personne n’en parlera. Ça sera un nouveau secret dans cette liste si longue que je ne me souviens de rien qui y soit inscrit puisque tout entre nous est devenu secret dorénavant.

Mon bras se détache d’elle pour venir attraper la bouteille, laquelle je porte aussitôt à mes lèvres et en avale le liquide avec difficulté. Et j’en ai horreur, de cette odeur, j’en ai tellement horreur. ”T'es pas obligée de fermer.” C'est nous, c'est juste nous. Il y a assez de barrières pour qu'on ne reste que tous les deux, autant de temps qu'il le faudra.
Jusqu'à demain matin, en tout cas.


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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyLun 17 Fév 2020 - 9:09

La chorégraphie de celui qui se replace aux dépends de l'autre s'entame à travers ses genoux qui passent des rebords de la baignoire à mes côtes, à travers ses doigts qui s'égarent de mes épaules à mon dos. Quand les miens évitent soigneusement son poignet blessé qui ne l'est plus autant qu'avant, qui le reste quand même à mes yeux. À plusieurs reprises je veux lui demander s'il n'a pas encore plus mal au dos, à des tas de moments j'essaie d'être attentive au moindre soupir, au moindre râle qui suggèrerait que mes mèches humides, que mon t-shirt maintenant glacé, que la totale d'inconfort constant que je puisse être ne sont pas les seules choses qui rendent le tout douloureux pour lui. Mais il ne dit rien, alors égoïstement, je ne dis rien aussi.

Sa main finit par trouver la mienne quand même dans le noir, quand même au fond d'une baignoire tellement remplie qu'elle en déborde, quand même les yeux fermés (je sais pas pour lui mais j'anticipe, les miens eux le sont depuis que ma tête s'est posée sur son torse) et personne n'en est étonné. Il s'égare sur le bracelet et sa lune que j'ai jamais retiré mais qui à peine deux jours après l'avoir enfilé se retrouvait déjà avec des marques de pinceaux, différentes couleurs s'égarant sur les noeuds, sur le matériel. J'attends qu'il le tourne et le torde, qu'il le pince, j'attends qu'il joue à combien de temps tu penses avant que ton poignet manque de sang qu'on puisse le couper sans que tu râles trop et s'en servir pour gifler ton frère à la moindre occasion Gin mais même pour ça il passe Auden, même pour ça, il ne joue pas.

On est autant nous là qu'on l'est pas du tout. On est autant nos mauvais plis que nos bons, on est autant tout qu'on n'est rien. ”T'es pas obligée de fermer.” j'étais pas préparée, parce que quand j'ai senti sa silhouette se redresser, sa mâchoire se contracter, je croyais que c'était que pour boire la bière qu'il a presque autant en horreur que moi. Mais non, c'était pour laisser aller sa voix, celle qui craque, celle qui gratte, celle que j'ai pas entendue depuis trop longtemps pour que ce soit normal résonner dans la salle de bain plongée dans le silence que seuls le drain de la baignoire et les quelques gouttes qui tombent de la robinetterie arrivaient à brouiller. « T'es pas obligé de rester sous l'eau. » alors je renchéris en un murmure, ma main qui doucement se resserre un peu plus contre celle qu'il m'a laissée, celle qui erre, celle que mes doigts ont gardée en otage au même titre que les siens, sous l'eau justement.

« J'ouvre si tu reviens à la surface. » j'inspire, les mots qui volent comme un secret, un autre, un millième dans la dernière heure. Il le sait autant que moi à quel point on a besoin d'une pause pour revenir à nous, à quel point la lumière close et la baignoire remplie font office de référents pour toutes les fois où on avait juste eu besoin d'être seuls, ensemble. Où on avait juste eu besoin d'une poignée de minutes pour un reset, d'un seul et unique moment à laisser le temps faire son oeuvre quand on attendait relativement patiemment. C'est la seule façon qu'on connaît, c'est le seul moyen qu'on a mémorisé, c'est la seule constante qu'on a maîtrisée.

Je sais que rien n'est pareil, je sais que tout a changé depuis l'Europe. Je sais que chaque geste est retenu parce qu'il vient avec des souvenirs qu'on veut autant oublier que mémoriser à l'encre indélébile. Je sais que chaque coup d'oeil fait autant de mal qu'est nécessaire.

Je sais aussi, qu'il l'a vu dans mon regard, dans le taxi, dans le hall, dans la chambre, et même juste avant que je ferme la lumière : il l'a vu, que je regrette qu'on soit revenus.

Il l'a vu que pendant une fraction de seconde, que pendant un moment un seul, j'ai pas ravalé mes remords, j'ai pas nié mes regrets, que j'ai arrêté de vouloir faire bonne figure, que j'ai cessé d'avoir peur de bafouer tout ce que je tente de bâtir de toutes mes forces depuis presque deux ans maintenant. Il l'a vu parce que je l'ai laissé le voir, il l'a vu parce que j'avais besoin qu'il sache. J'ai pas accompagné d'une blague nulle, j'ai pas insisté d'une mention qui sert à rien sur comment la vie s'acharne depuis qu'on a posé le pied sur le sol australien. Mais il sait parce que je sais, parce qu'on sait, parce que ça fait partie du deal, aussi cruel et fatal soit-il.

Mon pied sort de l'eau, ma jambe s'allonge, mes orteils trouvent le robinet sur lequel ils se referment pour relancer le jet le temps de réchauffer un peu la température qui à mes yeux n'est plus aussi bouillante que lorsque j'étais entrée. Le mouvement qui me fait relever la tête momentanément, qui me fait remarquer la fenêtre au coin de la pièce aussi. « Si on se place juste ; comme ça, on va voir le lever du soleil tout à l'heure. » que je propose, joignant mes mots à mes gestes en l'encourageant à se décaler un brin vers la droite, me calant un peu plus sur lui au passage, attentive à la moindre marque de douleur renouvelée.

Lumière fermée mais l'envie qu'elle soit ouverte, les mains cachées qui pourraient très bien ne plus l'être. Et mes doigts libres qui s'égarent au niveau de son coeur, qui auraient tout à gagner à lui retirer sa bouteille des mains mais qui n'osent pas, finissant plutôt leur course entre son épaule et sa nuque, là où de mémoire les dernières heures et la violence de ma famille n'ont pas laissé la moindre trace.
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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyLun 17 Fév 2020 - 15:27

Elle surenchérit toujours plus fort, toujours plus profondément. Et ça fait toujours plus mal. « T'es pas obligé de rester sous l'eau. » Tous mes muscles se raidissent sauf ceux de mes doigts, lesquels elle se glisse entre sans que je ne m’y oppose. Elle savait déjà que je n’allais pas m’y opposer tout comme elle sait bien plus que je ne lui ai jamais dit oralement. « J'ouvre si tu reviens à la surface. » Pourtant la brune insiste et cette fois ci mes doigts se resserrent douloureusement autour des siens. Beaucoup de choses ont changé mais je n’aime toujours pas les discussions sérieuses, même quand elle prend mille précautions pour que ça n’en ait pas l’air et qu’on ressemble seulement à deux imbéciles autant frigorifiés par l’air ambiant que brûlés par l’eau qu’elle fait de nouveau couler. ”Je reviens à la surface que si tu le fais aussi.” Y’a pas que moi qui ne gère plus rien. Y’a pas que moi, elle le sait autant que moi, autant que je l’ai vu dans ses yeux.

Aucun de nous deux ne se sent bien ni physiquement et encore moins mentalement mais pour le premier d’entre eux on ne fait rien pour arranger la chose. Pour le second elle fait de son mieux et je jure qu’il en est de même pour moi, là. Le problème c’est qu’on retient trop de choses depuis trop d’années et qu’on ne sait plus où on a rangé nos souvenirs et nos rêves, entre ceux qui sont interdits, ceux qu’on a effacé, ceux qui ont été censuré et les rares, très rares, qu’on garde pour nous. Au moins il n’y a pas de tri à faire entre ce que le reste du monde doit savoir et ce qu’il s’est réellement passé et peut être que garder ce nous secret était réellement la meilleure chose à faire. Une si bonne chose qu’on pourrait recommencer, qu’on pourrait emprunter le même chemin à nouveau mais en changer la finalité parce que je jure que j’ai appris, maintenant. « Si on se place juste ; comme ça, on va voir le lever du soleil tout à l'heure. » Le ‘tout à l’heure’ qui n’arrivera que dans plusieurs heures lesquelles ne verra de toute façon pas passer. Mais ça veut dire qu’elle reste. Ca veut dire qu’elle reste pour la nuit, jusqu’au lever de soleil au moins, jusqu’à plus tard ensuite parce que le pire sera derrière elle. ”On le voyait mieux à Paris. Sur les toits.” Je me plains déjà, lui remémore des souvenirs douloureux.

Nos gestes sont chacun porteur de mille mots et personne ne pourrait le deviner mais nous on le sait, nous on comprend. Elle sait que c’est une grande avancée qu’elle puisse poser ses doigts sur mon cou sans que je ne la force à les retirer aussitôt tout comme elle sait tout ce que nos doigts liées sortant peu à peu de l’eau signifient aussi. Je sens ses doigts fripés par l’eau, je sens l’air froid qui s’engouffre entre nous. Rapidement, la bouteille retrouve sa place sur le sol gorgé d’eau et je me redresse, mon dos épousant les courbes de la baignoire, le froid s’agrippant à ma peau et ma concentration seulement posée sur elle qui se retrouve exposée à son tour. ”Je suis fatigué.” C’est aussi dramatico-dramatique que c’en est vrai. ”Je veux pas me cacher.” Et par moi j’entends nous, et par vouloir j’entends l’indicatif. Et elle sait, c’est pour ça que je ne précise pas. ”T’es heureuse ?” Tous les mots sont prononcés avec une lenteur affligeante alors que mes bras viennent se poser sur son torse de manière à prendre le plus de place possible et éviter qu’elle prenne froid. Elle et son enfant, dont le bonheur a toujours été une priorité bien que je ne l’ai jamais assumé ni même agit de manière à ce que ce soit le réellement le résultat final de mes choix.


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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyDim 23 Fév 2020 - 15:16

"Je reviens à la surface que si tu le fais aussi.” il sait, il a vu, il a compris, et moi pareil. Les cassures que j’ai complètement arrêtées de cacher à un moment, je sais très bien pourquoi mais surtout pas quand. Il sait que je ne gère plus, il sait que tout m’échappe et que même les masques ne me font plus totalement. Il sait que je dors à peine, il sait que je m’occupe tout le temps. Il les connaît les comportements, il les a tous connus y’a des années de ça et pourtant il ne disait rien, il attendait que je m’en sorte, il restait ambiant, mais il me laissait faire. C’était nécessaire. Aujourd'hui aussi ça l'est, d'une toute nouvelle façon.

Et ce qui l’est aussi, c’est l’eau chaude, c’est la vue. ”On le voyait mieux à Paris. Sur les toits.” « Mais à Paris y’avait pas de savon carambole et litchi, c’était un truc bizarre à l’anis. » l’interlude qui sonne pas faux mais qui fait mal, on le comprend tellement, on aurait presque pu l'inventer. Parce que c’est un nouveau filtre mis sur quelque chose qu’on ne dira jamais à voix haute. Ce sont des mots qui parlent du tatouage, ce sont des mots qui parlent de son enfant, ce sont des mots qui parlent qui mien. Ce sont des excuses et des souvenirs édulcorés, ce sont rien que des bribes d’album-photo qu’on décrirait à Lola par ces défauts, par les crises d’Auden, par mes dix milliers de mots ajoutés à la minute pour casser le moment. Mais le moment lui, il est enfoui, on le sort, on le gratte, on l’aime, on l’oublie.

Je suis fatigué. et moi aussi. Je suis exténuée. Ses bras ont pris toute la place sans que je ne bouge d’un millimètre, ma tête s’est lovée sous la sienne, son menton qui s’appuie et qui donne l’impression que même si la vue n’a rien à voir avec Paris, lui aussi il la trouve jolie. ”Je veux pas me cacher.” et moi je veux des tas de choses, et il le sait, il en a la liste complète. J’en voulais peu à l’époque. Ça se résumait à un seul et unique point, point rayé, raturé y'a 4 années. Je voulais assez pour l’avoir dit, y avoir mis des mots. Je voulais et apparemment, pas lui. ”T’es heureuse ?” « Parfois. » dire que je ne l’ai jamais vraiment été sera ingrat, serait horrible. Dire que Noah n’avait pas tout en lui pour me combler de bonheur, qu’Isy n’avait pas tout fait depuis son entrée dans ma vie pour qu’un sourire soit étiré en permanence sur mon visage seraient des aberrations. Dire que je n’avais pas tous les éléments les uns les autres alignés côte à côte pour me rendre heureuse serait le comble. Et pourtant, elles restaient les fissures. Elles prenaient en ampleur, malgré tout le camouflage, malgré tous les blocages, malgré toutes les limites.

« Auden, je voulais être avec toi. » et l’une d’elle, elle s’apparente à notre passé. « Je voulais juste ça. J’en avais rien à faire de la vie parfaite que mes parents avaient essayée de me mouler de force, j’en avais rien à faire de toutes les histoires qu’ils avaient essayées de me rentrer dans la tête en me disant que l’amour ça devait être comme ceci, ou comme cela. » elle s’apparente à ce qu’on avait été, à ce qui m’avait suffi, à ce qu’il n’avait même pas eu le temps de prendre pour acquis. « Je voulais juste qu’on soit toi et moi. » loin des idéaux qui semblaient être la seule et unique option. J’avais jamais été prédestinée à ça, j’avais jamais eu l’étoffe pour aspirer à la perfection. Nos milliers d’imparfaits ils m’allaient, ils m’avaient convenus le temps que tout avait duré, ils me conviendraient encore si c’était si facile, si c’était si simple. Mais entre nous, y’avait rien de simple, y’avait rien de facile. Entre nous y’avait tout sauf ça, et j’aurais jamais voulu que ça soit autrement. « J’aurais rien demandé de plus et je nous aurais aimé pour deux sans que t’aies besoin de dire quoi que ce soit. »

Mais, mais. « Pourquoi est-ce que tu voulais pas? » lentement, ma tête finit par se dégager de sa nuque, mon regard que je finis par tourner vers lui, le trouver même dans la pénombre à laquelle mes iris se sont depuis longtemps adaptés. « Pourquoi est-ce que maintenant tu voudrais? » il ment tout le temps Auden, il ment à tout le monde, et il m'a menti à moi ce soir-là. Pourtant, il avait oublié que j'avais déjà des années à arriver parfaitement à démystifier son faux de son vrai. Qu'à la seconde où il avait quitté mon atelier, j'avais tout de suite capté sa vérité.
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Auden Williams
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyDim 23 Fév 2020 - 15:32

Mes yeux se referment encore davantage à chaque fois qu’un nouveau son sort de sa bouche et qu’elle enfonce encore et toujours plus profondément son putain de clou. Je voulais pas aller là, je voulais lui dire ce que j’avais à lui dire sans jamais avoir à en subir les conséquences. Je voulais me délester de tout ce que j’ai sur le coeur sans avoir à supporter sa propre douleur. C’est égoïste et ça me représente, depuis le début, depuis le premier jour jusqu’à aujourd’hui encore. « Auden, je voulais être avec toi. » Elle ajoute le prénom mais toujours plus de cérémonie, juste au cas où je doutais qu’il y ait quelqu’un d’autre dans la pièce si ce n’est Lola occupée à nous écouter avec un gobelet en plastique à travers le mur. Il n’est toujours question que de nous deux et même si elle ne fait rien pour que j’arrive à relâcher mes muscles, je reste. J’ai envie de partir, de la laisser glisser sur le côté, de la laisser regarder son foutu soleil seul. J’ai envie de mille choses et elle ne le sait pas mais ses mots ne font que faire bouillir mon sang à nouveau, lui que je pensais calmé pour la nuit au moins. Je ne pensais pas avoir la force pour ça ni pour rien d’autre.

Je voulais être avec toi aussi, Ginny. Je voulais juste ça. Je voulais qu’on soit toi et moi. Je le voulais tellement que je nous en ai empêché l’accès après près d’un an à toucher le bonheur du bout des doigts - et aucun n’était fripé en ce temps ci. ”J’étais pas moi.” Ca fait mal de l’avouer, ça aussi. J’avais mes barrières, j’avais mes frustrations, j’avais les erreurs du passé que je gardais en tête mais que je ne voulais pas reproduire. J’étais un autre homme et elle aussi, elle était différente. On était d’autres personnes dans ce temps là, on n’avait rien à voir avec qui on est maintenant.

On était toi et moi en Europe.
Et puis on est rentrés.

On est rentrés et tout a changé, elle a retrouvé le père de son enfant et j’ai retrouvé mon chez moi. C’est tout ce qu’il y a à retenir, ce tout ce que l’Histoire retiendra aussi. « J’aurais rien demandé de plus et je nous aurais aimé pour deux sans que t’aies besoin de dire quoi que ce soit. » C’est pas comme ça que ça fonctionne, Ginny. C’est pas un pour deux, c’est pas une seule personne qui doit tout gérer. Ca aurait jamais pu fonctionner comme ça et en me disant ça je me dis que j’ai pris la bonne décision. Et peut être que si je le répète assez de fois je finirai pas le croire moi même, quatre ans plus tard. Je déteste sincèrement qu’elle ressente tant le besoin de tout gérer pour deux comme si j’en étais incapable, comme si j’étais juste une poupée à trimbaler et à aimer, comme si ça pouvait réellement suffire.

« Pourquoi est-ce que tu voulais pas? » C’est un nouveau pourquoi qui restera sans réponse. Ca ne l’étonnera pas, ça ne m'étonne pas non plus. Je ne prends même pas la peine de feindre une tentative de réponse tellement elle est habituée à mes silences maintenant. Ca ne servirait à rien de ressasser le passé aujourd’hui. Encore moins maintenant alors que rien ne s’y prête, pas quand mon corps me fait mal, quand la pièce sent tant la bière que le litchi, quand elle porte à nouveau un enfant et qu’à tout moment je crains qu’elle parte de nouveau à l’autre bout du monde. Sans moi, cette fois.

Quand elle cherche mes yeux je ne les lui offre pas, les miens trouvant soudainement un fort intérêt à se déporter vers la fenêtre. C’est pas le moment pour la regarder, c’est pas le moment pour avoir cette discussion, c’est pa le moment de rien du tout et elle le sait et je la déteste parce qu’elle continue quand même, elle ne s’arrête plus. « Pourquoi est-ce que maintenant tu voudrais? » Va te faire foutre, Ginny.

Je souffle, me dégage, m’en vais, la laisse glisser sans même la voir tenter de se raccrocher à quoi que ce soit quand l’eau lui monte jusqu’au menton. Mon pantalon colle tellement qu’il me brûle mais ça n’a rien à voir avec la douleur qui m’élance dans le dos ou même celle se réveillant dans mon poignet. Ca n’a plus d’importance, de toute façon, alors que toute ma concentration se pose sur mes pieds pour ne pas glisser sur le carrelage recouvert d’eau. Le verrou tourne et la porte s’ouvre sans que je ne pense à prendre une serviette alors que l’air s’engouffre dans la pièce. La lumière est le second élément que je répare dans cette scène qui ne fait aucun sens où se mêlent ma haine contre elle et mon incompréhension la plus totale. Je pense déjà à la suite et mon corps entier se bloque de nouveau, comme quatre années plus tôt, comme à chaque fois qu’on aborde vaguement le sujet, comme à chaque fois que y’a un quelconque rapprochement ou n’importe quoi qui pourrait s’y référer. ”Je t’aime.” C’est ce qu’elle veut entendre, c’est ce que je pense aussi et c’est surtout ce que je lui dis maintenant les yeux dans les yeux, la lumière allumée, la porte ouverte sur une partie de monde et la fenêtre sur l’autre. C’est ce qui résume tout, aussi, et c’est ce qui je l’espère peut m’éviter de poser trop de mots sur nous. ”Je sais que j’ai merdé. Je te demande rien.” Je demande pas qu’on redevienne comme avant et je sais que ce n’est pas le bon moment pour rien de tout ça. Je sais aussi que j’aurais dû me la fermer parce que ça pourrait tout changer et que je ne veux pas que rien ne change, quitte à continuer à avoir mal parce que ça en vaut la peine.


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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyDim 23 Fév 2020 - 16:04

Et il part, bien sûr qu'il part.

Bien sûr que ses yeux se sont détachés des miens, bien sûr que c'est ça et rien que ça. Et j'ai été naïve, si conne, je l'ai été à un niveau encore inatteignable. Conne de croire que les garçons comme lui, ils les voyaient les filles comme moi. Conne de penser que c'était pas qu'un jeu, que ça a pas toujours été qu'un jeu. Il dit ça parce que je suis plus avec lui à toutes heures du jour ou de la nuit et qu'il doit se distraire tout seul, il dit ça parce que je passe pas ma vie à l'embêter plus qu'à respirer. Il dit ça parce que je tente de toutes mes forces de me rebâtir toute seule, que je titube des dizaines de fois par jour en tentant tellement d'arriver à me relever sans demander l'aide de personne, la refusant même la majorité du temps. Il dit ça parce que y'a quelqu'un d'autre dans ma vie et que ce quelqu'un là il est parfait, il l'est tellement que ça le rend stupidement jaloux Auden, possessif. Que ça lui donne envie de tout casser comme un gamin puni, que ça lui donne envie de mettre des pions là où il a pas le droit, là où il se l'est retiré le droit y'a des années, et là où il aurait dû rester parce que -

Je t’aime.

La porte est ouverte, elle a grincé. Les lumières aussi, mes yeux ont eu à peine une fraction de seconde pour s'y habituer avant qu'ils retrouvent les siens, qu'ils en brûlent tellement il rage lui-même. Il grelotte aussi, et la seule et unique stupide réaction que j'ai sera de me lever pour aller lui chercher une serviette. De tenter le mouvement du moins, immobilisée dans l'élan. ”Je sais que j’ai merdé. Je te demande rien.” et sa voix, oh sa voix. Elle est bien plus froide que la brise qui se casse sur mes bras, bien plus glaciale que celle qui lacère mes joues maintenant que je survis d'un miracle et d'un autre à sortir à mon tour de la baignoire. Quand le plan originel est à des lieux d'ici, quand ma main choisit la plus douce des serviettes, quand mes prunelles ne lâchent pas une seule seconde les siennes le temps que je la dépose sur ses épaules. Mes paumes s'affairent à frotter la peau, chaque geste est au ralenti, de mes doigts serrant le tissu à mes pieds qui montent, leurs pointes qui pilent sur les siennes comme à l'habitude.

« On peut être tout ce qu’on veut, nous deux. On peut même s’inventer un nom à la con, un mélange de plein de mots qui feraient aucun sens. » mes lèvres se posent sur son front, et ces mots-là, ils sont mémorisés d'une autre vie, ils me les avaient dits pour me rassurer maintenant que je les lui répète, ils sont ancrés. « Tu me demandes jamais rien, mais tu me donnes toujours tout. » et eux, ils sont soufflés, maintenant que je reviens au sol, maintenant que je reprends son regard au vol, que j'inspire aussi doucement que possible. « Je reste ce soir. Je reste jusqu'à ce qu'on les ait trouvés, nos mots qui font du sens pour personne mais qui en font pour nous. Je resterai après aussi. » je resterai même si c'est terminé, je resterai même si c'est que le début. Je resterai cette nuit, je resterai demain, je resterai si c'est le bon moment et surtout si c'est le pire. Je resterai s'il reste lui aussi.
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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyDim 23 Fév 2020 - 16:38

Il y a bien plus de choses que je déteste que je n’en aime dans cette situation. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça, pas maintenant, pas ici. Je ne voulais rien de tout ça, je ne veux toujours rien. Et je déteste qu’elle ne dise rien, Ginny, qu’elle se contente de sécher l’eau sur ma peau comme si c’était réellement ça la priorité du moment alors qu’en parallèle sa propre peau est parsemée de chaire de poule. Et ça aussi, je le vois sans ne rien dire ni ajouter de plus. C’est à son tour à elle de réagir, de dire quelque chose, de ne pas être un Auden parce qu’à sa place je n’aurai pas la patience de rien du tout. Mon regard est dur mais il ne la lâche pas, il sait repérer les signes sur son visage tout comme il sait ce à quoi ressemblent ses mains une seconde avant qu’elle ne lâche et abandonne, à bout de forces.

« On peut être tout ce qu’on veut, nous deux. On peut même s’inventer un nom à la con, un mélange de plein de mots qui feraient aucun sens. » Ginny, Ginny, Ginny. Je souffle de nouveau et ferme les yeux par la même occasion, exténué. On recommence le même schéma encore et encore et peut être qu’on entame la meilleure partie ; tout ce que je retiens c’est que la chute n’en sera que plus douloureuse cette fois ci. Tout ce que j’appréhende c’est qu’un jour on ne puisse pas se relever. A choisir entre une vie en suspens et une vie sans elle, le choix est déjà fait. Le choix est fait depuis le premier jour et la réponse n’étonnera personne si ce n’est peut être elle.

Je fais glisser la serviette de mes épaules jusqu’aux siennes, la laisse reposer autour d’elle sans prendre autant de précautions qu’elle n’en a prises avec moi. Ma tête est abaissée vers l’avant, mes pouces posées sur ses tempes et le reste de mes doigts perdus dans ses cheveux mouillés. Et je ne sais pas si ma respiration se calme ou s’accélère, là. « Tu me demandes jamais rien, mais tu me donnes toujours tout. » Nos iris se posent à nouveau dans ceux de l’autre sans que je n’ajoute toujours rien puisqu’elle sait qu’elle a raison. Bien sûr que je lui donne tout, depuis toujours. C’est maladroit, mal fait, gauche, mais c’est là. Ca a toujours été là, perdu entre mes blagues, perdu entre mes reproches, perdu entre mes cent pas en avant et les mille en arrière. Perdu entre les traumatismes, les barrières, les mots et les gestes qui existaient et qui n’auraient jamais dû. Ceux qui n’existaient pas et qui auraient pu, qui auraient dû. « Je reste ce soir. Je reste jusqu'à ce qu'on les ait trouvés, nos mots qui font du sens pour personne mais qui en font pour nous. Je resterai après aussi. » J’interprète mal, j’interprète pas, je me perds entre ce qu’elle dit et ce que j’aurais aimé entendre. J’aimerais qu’on soit simples et qu’on parle sans détours, parfois. ”On n’a pas besoin de mots.” Ce sont toujours eux qui nous détruisent ultimement d’une manière ou d’une autre tout comme ce sont toujours eux qui nous empêchent de simplement être nous. On en a pas besoin, de ces putains de mots, on en a jamais eu besoin. Ce sont toujours eux qui se dressent tels des barrières qui ne s’abaissent jamais et j’enrage qu’on en soit toujours rendu à ce point là peu importe le temps qui passe et peu importe à quel point on a chacun évolué.

Mais elle reste. Elle a dit qu’elle restait et j’apprends pas de mes erreurs, je me raccroche à cette branche seul dans l’espoir aussi fou que con qu’elle ne cède pas. Je demande pas un demain ni un après ni dans dix ans. J’ai jamais demandé ça, j’ai jamais rien demandé du tout mais surtout pas qu’on se projette. Un ici, un maintenant, c’est déjà beaucoup. J’inspire et retiens mon souffle quelques secondes, le temps pour mes bras de se placer autour de sa nuque et de ses épaules, de la serrer jusqu’à ce que son menton se pose de nouveau près de ma clavicule.

Je pourrais penser à Isaac, je pourrais penser à elle, je pourrais lui dire qu’elle aussi elle doit penser à tout ça et à tout ce que ça implique pour elle. Mais je ne le fais pas. C’est égoïste, à nouveau, mais je ne peux pas faire autrement. Plus. ”Ton nez est froid.” J’ai dit les mots et c’était beaucoup pour une vie. Même si elle est la seule à qui j’aurais pu le dire ce n’est pas pour autant que ce n’était pas difficile et que je n’ai pas dû prendre une vie entière pour me préparer. ”Je partirai plus.” Et si je devais en faire la promesse, je le pourrais, je le ferais et surtout je la tiendrais.


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Message(#)as long as you're taking me there (loladen) EmptyDim 23 Fév 2020 - 18:45

Je parle, j'arrête pas de parler. Je dis tout et je dis rien et je meuble les moindres silences, j'ai appris à la perfection à jouer le rôle de celle de nous deux qui gobe tout le temps de réflexion par dépit, par déni, par blessure, par cassure. Il me l'a relégué parce que c'est plus facile ainsi, c'est plus naturel ainsi. Que je sois celle qui ose et qu'il soit celui qui râle, que je sois celle qui gaffe, qui est maladroite, qui dit tout ce qu'il ne faut pas et qui le répète. Il m'a montré que peu importe ce que je disais, que peu importe l'impact que j'avais, j'avais la place de le faire, même au-delà ses critiques et encore plus ses moqueries. Il me laisse l'espace d'être lourde et je lui laisse celui d'être un boulet, et pourtant de l'espace entre nous, y'en a presque pas, quand mes mains s'occupent à réchauffer ses épaules, quand ses prunelles s'occupent à réchauffer les miennes.

On n’a pas besoin de mots.” on les a tous utilisés, de toute façon. À des intervalles irréguliers, lui maintenant et moi y'a des années. On les a tous dits, on les a criés, on les a regrettés, on les a affirmés à nouveau. Ils y sont tous passés les uns après les autres, et pourtant on est encore là à leur donner autant d'importance pour rien, on est encore là à oublier que ce sont les actions qui nous ont toujours sauvés, quand les mots eux, ils nous ont détruits. On leur donne le monde entier quand ils ne nous définissent même pas, quand ils sont qu'obsolètes quand on nous voit. Ses bras passent autour de ma nuque après qu'il m'ait arraché une part d'épiderme à tenter de sécher mes épaules, j'ai à peine le temps de froncer les sourcils devant son silence ; dans lequel il est retourné aussi vite que moi dans le mien. Et on est à nouveau dans nos retranchements, on y retourne si vite quand personne de nous deux arrête l'autre, le rattrape au vol. ”Ton nez est froid.” « Ton menton pique. » je secoue même mes mèches humides contre, lui renvoyant un peu d'eau glacée au passage pour la peine. On sait pas comment faire ces choses-là. On sait pas comment et pourtant on les répète, on les peaufine, on les retente. On a testé tous les angles possible et inimaginables et on en a fait des erreurs, on sait faire que ça. Mais on serait pas les mêmes autrement.  

On aurait pu rester comme ça. On aurait pu dire que c'était l'ultime et dernière fois, on aurait pu dire que c'était la toute première aussi. L'ironie était qu'on ne l'aurait pas dit justement, parce que demain, ça ne serait qu'une finalité de plus, un chapitre qu'on a troqué pour le livre en entier. Mon livre d'ailleurs, qui fait pitié au sol, qui marine dans les restes d'une baignoire colorée de bleu, de vert, de jaune par mes soins et ceux de mon jeans encore miraculeusement taché. ”Je partirai plus.on aurait pu rester comme ça, mais on n'en veut plus, de ça. On est fatigués, il l'a dit, j'ai confirmé. On aurait pu juste mettre ça sur l'épuisement, sur la bagarre, sur les journées qui font mal, sur les soirées qui font pires. Mais il le promet, ça sonne comme tel, et c'est assez, et c'est suffisant, et c'est tout ce que j'ai toujours voulu au final. Il parle à la Ginny d'il y a 4 ans et à tous ses démons qui sont restés bien plus en suspens qu'elle ne l'avouera jamais depuis. Il parle à la Ginny d'aujourd'hui aussi, celle qui panique, celle qui angoisse, celle qui sait que de l'autre côté de la porte de la chambre, y'a un univers en entier qu'elle s'apprête à faire exploser, qu'elle a déjà gâché à la seconde où elle s'est donné le seul droit d'essayer.

J'aurais voulu lui répondre quand tout aurait été calmé, quand j'aurais été légitime de le faire. J'aurais voulu chasser la sensation de brûlure dans mon ventre devant tout ce qui viendra à la suite. J'aurais voulu qu'il n'y ait pas un "attends-moi encore un peu, un tout petit peu" qui remonte contre mes iris, j'aurais voulu ne pas venir avec mille mises en garde et tout autant d'avertissements comme dernière supplication.

Elle aurait pu être lâche, cette Ginny-là. Laisser celle d'il y a 4 ans prendre le relais, parler pour elle, nier ce qu'elle a dit à l'époque, ou pire le réitérer à ma place. Mais c'est celle d'aujourd'hui qui dégage sa tête de la nuque d'Auden après y avoir déposé un baiser qui n'a plus rien de volé, après y avoir égaré ses lèvres le temps d'encore un peu s'y ancrer. C'est moi et c'est personne d'autre, pas une itération d'une autre année et encore moins d'un univers parallèle qui accroche mes yeux aux siens, mes mots aux siens, ceux qu'il a déjà dits deux fois plutôt qu'une. Ça aurait pu passer pour une tentative d'équilibrer le compte. Ça aurait pu passer pour un refus total et catégorique de lui laisser le dernier mot. À la place, c'est la confirmation que je le crois, quand il dit qu'il partira pas, qu'il partira plus. Autant qu'il me croit moi aussi. « Je t'aime. »
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