| as long as you're taking me there (loladen) |
| ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Lun 24 Fév 2020 - 7:57 | |
| Rien ne va, entre nos pieds qui pataugent dans l’eau et les mèches glacées qu’elle me ramène sur le visage en même temps que moi c’est mon menton que j’enfonce près de son visage. Ce ne serait pas nous si tout était parfait, si on se sentait bien, si on n’était pas heureux seulement parfois mais à toute heure du jour et de la nuit. Ca ne serait pas nous si j’acceptais de desserrer mes bras autour de ses épaules parce que c’est sûr qu’un jour elle devra respirer à nouveau. Ca ne serait pas moi non plus si je faisais passer mes besoins avant les siens à chercher à la garder aussi proche pour ne pas qu’elle puisse quoi que ce soit débutant par un souffle désolé suivi d’un ‘Auden …’ qui n’augure jamais rien de bon. Pourtant elle ne fait rien qui tende vers ce sens, Ginny. Elle aurait pu râler, souffler, mordre, griffer, hurler, pleurer. On aurait pu rejouer notre dernière grande débâcle, on aurait pu la faire pire encore parce que nos propres fondations sont plus ébranlées que jamais. Il ne se passe rien de tout ça, mes yeux s’autorisent à s’ouvrir doucement quand elle dépose un baiser silencieux dans mon cou.
Beaucoup seraient prêts à la vénérer pour cette capacité qu’elle a à me forcer à me taire sans même l’ordonner oralement ou tenter de le faire. Je me tais parce que je suis dans l’attente et l’expectation du pire comme du meilleur, perdu entre deux eaux sans que cela ne soit en rien une surprise puisque c’est ainsi depuis le premier jour. « Je t'aime. » Je ne mentais pas quand je disais ne rien lui demander en retour. Je lui ai menti par le passé mais cette fois ci ce n’était pas le cas, même si j’avais besoin de l’entendre. On n’en est pas encore au point où on arrive à le dire sans se faire de mal mais un jour ça sera le cas, un jour on se le dira sans se quitter ensuite, sans que ce ne soit la nuit, sans que ce ne soit après une énième crise. Pour ça et seulement pour ça j’aimerais qu’on soit normaux parfois. Mais ce moment ne sera pas demain ni le jour suivant, ça ne sera pas avant un long moment sûrement parce qu’on a beaucoup de choses à régler et qu’elle le sait autant que moi. ”Je sais.” J’avais besoin de l’entendre mais je le savais, depuis qu’elle l’avait dit la première fois et depuis bien avant ce moment aussi sûrement. Je sais, elle sait aussi ; on ne le montre pas. Mes mains se posent sur ses épaules et mes lèvres sur son front, gestes immuables qui traversent les années et décennies.
L’instant d’après il ne reste plus aucun indice ni de nos mots ni de nos gestes, mon visage se dégage en même temps que mes mains et je me retourne après un dernier regard volé. Les couvertures sont sur l’armoire en face de la porte, elles y étaient quand on est rentrées, elles y sont encore et toujours maintenant et je savais qu’on allait les sortir à un moment ou à un autre. On a toujours besoin de couvertures et cette soirée fait exception à toutes les règles mais pas celle-ci. Les fibres glissent sous mes doigts, je choisis la plus douce de toutes, la plus grande aussi pour qu’elle puisse d’y perdre à l’intérieur pour ne jamais en ressortir. Je reviens me placer derrière elle, mes doigts glissant jusqu’aux pans de son tee shirt gelé et imbibé d’eau. Il remonte le long de son dos sans que je ne commente rien, jusqu’à ce qu’il finisse par tomber au sol à son tour dans de bien moindres considérations que son cardigan. La couverture le remplace autour de ses épaules, elle rentre deux fois et les tours s’accumulent. Je pourrais dire qu’elle serait plus facile à transporter ainsi, je pourrais dire que je n’aurai qu’à la ranger dans l’armoire et venir la chercher demain matin quand elle arrêtera de dire des conneries comme ça. Je vous jure que je pourrais dire beaucoup de choses, là, si je n’avais pas cet air aussi sérieux sur le visage. ”On en parlera plus tard.” Ou on ne le fera pas, parce qu’elle a Isaac, parce qu’elle porte leur enfant, parce qu’il y a toute sa famille qui a inscrit mon nom en lettre de sang sur leur death note et ce ne sont pas des problèmes qui me dérangent moi mais elle je sais que oui. ”Je vais chercher Lola et on se commande à manger. Prépare déjà tous les nappages que tu vas commander pour ta glace, on n'a pas toute la nuit.” Mes mains cessent difficilement de l’emmitoufler dans la couverture mais au moins je sais qu’elle ira mieux maintenant. Pour ça au moins. Pour tout le reste, je ne viens que de faire empirer les choses.
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| | | | (#)Jeu 27 Fév 2020 - 23:55 | |
| ”Je sais.” alors pourquoi est-ce qu'on en fait toujours trop, alors pourquoi est-ce qu'on le cache autant? Alors pourquoi est-ce que ça fait si mal quand ça devrait être évident, pourquoi est-ce qu'on a passé des années à tout compliquer, à tout arrêter, à nier en bloc quand il savait, quand je savais aussi? Et il le voit Auden, que je pense trop. Il le voit à quel point tout tourne trop vite et trop fort, quand il embrasse mon front et quand l'espace d'une seconde, minime seconde, il calme tout ce qui se rattache à nous. Au puzzle, aux centaines de pièces et aux centaines d'autres qui cherchent où se placer, qui cherchent leur place tout court.
L'instant d'après, il disparaît. Elle est étrange l'ironie, il est complexe le paradoxe, d'un Auden qui m'assure ne plus jamais partir quand la première chose qu'il fait après que j'ai parlé soit de me quitter. Il revient, c'est pas ça le point, il revient et il s'applique. J'ai pas le temps de réfléchir à anticiper ses gestes qu'il se débarrasse déjà des tissus trempés, les troquent pour une immense couverture. Je tourne sur moi-même sous son impulsion, mes yeux qui cherchent les siens à chaque tour pour y trouver des prunelles qui réfléchissent, qu'il arrive pas à me dérober, qu'il semble pas vouloir cacher non plus. ”On en parlera plus tard.” ça pique, ça pince, ça fait mal. Ça remonte à mes parents qui me gardaient de dire quoi que ce soit sur les décisions qu'ils prenaient pour moi. Ça remonte à mon frère qui me tenait bien loin d'un quelconque sujet sur lequel mon avis était tout sauf nécessaire à ses yeux. Ce sont des mots qui font écho à des années à avoir vécu à côté de ma vie, à l'avoir vue se dessiner sur un plus tard, sur un "attends Ginny, attends encore, attends pour nous ça nous arrange", sur un futur incertain parce qu'aussi chambranlant que ma silhouette, une fois qu'il a finit de l'enrober. « C'est une promesse? » je les veux pas, les et si. Je les veux plus, plus du tout, les non-dits. Les c'est pour le mieux me répugnent, les c'est mieux ainsi me brisent. Plus tard me va, plus tard m'ira. S'il reste pour ça aussi.
”Je vais chercher Lola et on se commande à manger. Prépare déjà tous les nappages que tu vas commander pour ta glace, on n'a pas toute la nuit.” « Facile, je veux tout. »
Sa silhouette se dégage quand la mienne fait pareil, ses pas s'égarent vers la porte quand je m'affaire à ramasser ce qui reste de mon livre noyé, filer dans la pièce d'à côté. J'ai trié les oreillers pour garder ceux qui sont les plus confortables de mon côté quand je finis par me poser sur le lit, glisser mes jambes sous les draps avec la télé qui joue en trame de fond. J'ai fini par troquer la couverture pour son t-shirt doublé de mon cardigan, les restes de peau glacée commencent doucement à se réchauffer. La chambre m'apparaît tellement plus grande maintenant que j'y suis seule, alors qu'une poignée de minutes plus tôt elle me semblait être minuscule, se refermer sur nous, sur ce qu'on a mis des années à dire, encore plus à se dire l'un l'autre. |
| | | | (#)Ven 28 Fév 2020 - 0:37 | |
| Lola regardait dans le vide, les yeux rivés au plafond, où il n'y avait rien, pas même des traces d'humidité qu'elle aurait pu suivre en se demandant comment elles étaient arrivées là. Il n'y avait que la peinture blanche, fraîche, propre, et ses souvenirs en pagaille, comme un chaos de phrases lâchées par Jill, Matt, Auden et Ginny, des images qui se répétaient en boucle, mais dans le désordre. C'est simple, on aurait dit un film de Christopher Nolan. Elle se perdait dans sa mémoire, d'avant en arrière, de droite à gauche. Qu'aurait-elle pu bien faire ? Pas grand-chose. Elle ne connaissait pas toute l'histoire, elle n'avait pas toutes les cartes en main, et elle ne comprenait décidément rien à cette famille qui avait tout pour s'aimer mais s'obstinait à se détester. "Donc Matt ne savait pas que Ginny était enceinte, mais Jill oui, apparemment, et Auden aussi évidemment, et Auden l'a appris à Matt, et Matt était fâché, et Ginny voulait s'excuser, mais d'un autre côté Matt venait de saccager l'appartement d'Auden, mais pourquoi ?" C'était là que ça bloquait. Qu'est-ce qu'Auden avait bien pu faire pour que Matt le déteste à ce point ? Jill avait mentionné qu'il n'était pas aussi loyal et gentil qu'il n'en avait l'air. Est-ce que ça pouvait être vrai ? Parce qu'Auden n'avait pas l'air gentil, disons-le. Mais loyal, oui. Honnête, oui. Que pouvait-il donc bien cacher de si horrible qui justifie ce que Jill et Matt avaient fait ? Elle ne comprenait pas.
Et elle qui avait promis de ne jamais choisir un côté, d'être la Suisse, d'être neutre, elle se retrouvait à ne pas trouver d'espace dans son coeur pour pardonner les dévastateurs d'appartement, ceux qui avaient ruiné son espace intime, là où elle vivait, pour des raisons obscures, qui l'avaient mêlée à quelque chose dont elle ne faisait pas partie, parce qu'ils ne pensaient qu'à eux, qu'à leur colère, ceux qui avaient blessé quelqu'un qu'elle aimait sous ses yeux, et elle n'avait rien pu faire qu'y assister, impuissante, et comment être la Suisse dans ces conditions ? Elle prenait les armes et se mettait du côté de Ginny et Auden, qui étaient capables d'un tel amour l'un envers l'autre qu'il ne servait à rien de s'y opposer - pourquoi est-ce que Jill et Matt ne pouvaient pas voir ça ? Qu'il y avait une relation entre ces deux êtres humains que personne ne pourrait changer ? Pourquoi continuaient-ils d'essayer de défaire ce lien ? Lola sentait un mal de tête qui pointait et alluma la télévision pour se changer les idées. Elle zappa si vite qu'elle ne vit presque pas les images qui s'affichaient, et ça faisait un brouahaha qui n'aidait pas du tout - elle éteignit. Resta allongée là. En silence. Inerte. Jusqu'aux coups donnés à la porte.
C'était Ginny. A tous les coups, c'était Ginny. Qui allait vouloir la réconforter, lui dire quelque chose, lui expliquer. Mais Lola n'avait pas envie qu'on lui explique. Elle voulait que son cerveau arrête de penser, c'est tout. Elle resta sur son lit. Ginny finirait par partir, car elle respectait un peu plus que les autres l'espace privé. Les coups continuaient, cependant, pleuvaient presque, une rafale. Peut-être qu'elle avait raté une alarme incendie, qu'il fallait sortir des chambres, qu'on venait la chercher en dernier recours. C'était une hypothèse plus crédible que ce qu'elle trouva en ouvrant la porte : Auden. "Bah, qu'est-ce que tu fais là ?" demanda-t-elle, renonçant à son voeu de silence tellement elle était surprise. Auden marmonna quelque chose à propos d'une pizza, et Lola sentit son ventre la menacer de mort si elle refusait, alors elle haussa des épaules, ferma la porte derrière elle et le suivit dans sa chambre. Ginny était installée sous la couette, la télé allumée. On aurait dit une scène normale. Retour au scénario des vacances. Tout va bien. Pourtant, la tension dans la pièce était électrique, et Lola regardait alternativement Ginny et Auden sans savoir quoi penser. "Je m'asseois où ?" Mais où tu veux, Lola, t'es une adulte, bon sang. Mais non, elle se tenait debout, là, gênée, se sentant de trop, clairement. "T'as commandé ?" ajouta-t-elle en direction de Ginny, parce que plus vite la nourriture arrivait, plus vite elle mangeait puis retournait se terrer dans sa chambre.
@Ginny McGrath & @Auden Williams |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Ven 28 Fév 2020 - 23:56 | |
| Ce n’est pas ce qu’elle avait besoin d’entendre et c’est évident, mais c’est ce dont elle a besoin tout court. On ne peut pas tout précipiter à nouveau, on ne peut pas se disputer et s’embrasser et décider qu’à partir de maintenant on formera un couple. Les choses ne peuvent plus fonctionner ainsi, ça fait plus de mal que de bien et aujourd’hui je l’ai compris. On a eu tout le temps du monde pour se poser et réfléchir mais jamais, jamais on ne s’est dit ces trois simples mots l’un à la suite de l’autre et de manière si naturelle. On s’aime, c’est évident, c’est niais au possible et j’ai envie de me frapper la tête contre le premier mur venu tellement la scène est à vomir ; mais on a encore besoin de temps. Sa vie est autant compliquée que la mienne et ce n’est pas prêt de changer tout comme nous ne sommes pas prêts à nous séparer. On en reparlera plus tard, quand ça nous semblera vraiment futile de poser des mots sur nos gestes qui seront devenus naturels et surtout, surtout, qui ne seront plus cachés de tous. « C'est une promesse? » Elle a pourtant besoin d’être rassurée et ça je le comprends, quand mon index glisse sous son menton et que mes yeux s’ancrent dans les siens une ultime fois. ”C’est une promesse.” Elle pourra se souvenir de cette scène autant qu’elle le voudra, elle sait que je ne mens pas.
A nouveau je m’enfuis alors qu’elle aurait besoin de moi, on rejoue les mêmes scènes encore et encore avec l’espoir aussi fou que totalement con que la fin sera différente. Je troque mon pantalon trempé pour un autre avant de quitter la chambre sans ne rien dire de plus.
J’ai été doux et gentil sur les deux premiers coups sur la porte de la chambre de Lola, mais quand elle n’a pas ouvert dans les dix secondes qui ont suivi j’ai aussitôt perdu patience et la suite on la connaît tous : je me suis énervé. J’ai tenté un sourire pour contrebalancer le tout mais elle comme moi savons que c’était peine perdue, c’est la soirée où les masques tombent et les nerfs sont à bout, les sourires n’y changeront rien. Heureusement par contre que le mot “pizza” semble pouvoir soigner tous les maux et qu’il me suffit pour extraire Lola de sa chambre et la ramener dans la nôtre. Je reste un pas derrière elle et à aucun moment je ne tente même de lui faire un croche patte, preuve que je suis réellement redevenu un genre d’adulte pour la soirée.
"Je m'asseois où ?" Lola m’extirpe de mes pensées alors que mes yeux restent focalisés sur le t-shirt trempés de Ginny qu’elle a laissé sur le sol de la salle de bain et son air d’enfant qui attendrait d’être bordée qu’elle arbore sous trois couches de couvertures. J’ai un fin rictus avant de refermer la porte derrière moi et de pointer l’autre lit une place de libre. ”Ton lit.” ’Ton lit pour maintenant et pour toute la nuit parce que tu dors ici et que c’est même pas négociable’ serait la version longue de la réponse, mais elle le comprendra d’elle même bien assez vite. "T'as commandé ?" Quelle question. Entre le moment où j’ai fermé la porte, trouvé le temps de faire un breakdown, ouvert celle de Lola. La routine. ”Room service dans cinq minutes. J’ai commandé les pizzas qu’avaient l’air le moins comestibles et des glaces avec tout le nappage qu’ils avaient à disposition.” La logique est imparable et je ne prends pas plus de temps pour m’attarder sur la question, me faufilant déjà à côté de Ginny, la forçant à se décaler au bord du lit. La scène se fait au ralenti, entre deux grimaces, et c’est d’un pathétisme absolu de voir à quel point mes muscles se contractent et ma mâchoire se crispe pour si peu. Une fois posé dans le lit, pourtant, le dos droit sur le matelas fort peu confortable et une main cachée sous les dix épaisseurs de draps accrochée à celle de Ginny alors je me sens réellement mieux. Quelques secondes de plus à peine et mes yeux commencent déjà à se fermer, désireux de clore cette journée désastreuse pour pouvoir l’oublier au plus tôt. ”On repart avant dix heures. Ils ont une fontaine à chocolat pour le petit déjeuner.” Que je trouve important de préciser, pensant toujours naïvement que la nourriture a le super pouvoir d’arranger tous les problèmes.
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| | | | (#)Lun 9 Mar 2020 - 3:12 | |
| "Je m'asseois où ?" Lola arrive pile au moment où la pub ambiante laisse place à un quiz lambda, avec des réponses que j'oublie autant que les questions qui les précèdent et un animateur tout aussi inconnu. La manette a déjà fait 40 tours dans ma paume d'un sens, et 40 de l'autre. Mes mèches sont toujours humides et froides et plaquées à ma nuque. Les plaids sont remontées suffisamment pour que je puisse me cacher dessous au moindre signal d'alarme, signal que je donnerai moi-même envers et contre tout. ”Ton lit.” Auden à sa suite qui est directif, qui ne laisse place à aucune négociation.
"T'as commandé ?" ”Room service dans cinq minutes. J’ai commandé les pizzas qu’avaient l’air le moins comestibles et des glaces avec tout le nappage qu’ils avaient à disposition.”
J'ai pas calculé la suite parce que je ne calcule plus rien depuis de longues minutes, depuis toute la journée, depuis bien plus longtemps que ça et je l'assumerais à peine si j'avais à me l'avouer. Il s'avance et je me décale, j'anticipe qu'il me repousse vers Lola, j'anticipe qu'il veuille tout le lit et tout l'espace et toute sa bulle et tout le reste rien qu'à lui et je ne lui en tiendrai jamais rigueur si c'est le cas. Mais j'anticipe mal, aussi. Quand Auden tire les couvertures, quand il s'allonge et que son poids pèse et qu'il se rapproche et que sa main se faufile. Ses doigts sont toujours brûlants quand les miens sont éternellement glacés. Et habituellement il rage, habituellement il râle, il s'en plaint. Pourtant il ne dit rien, il souffle à peine. ”On repart avant dix heures. Ils ont une fontaine à chocolat pour le petit déjeuner.” sa tête s'échoue sur l'oreiller, ma silhouette se presse un peu plus contre lui.
Et Lola, oh Lola. Elle a cet air au visage, elle a cette tristesse au creux des yeux. Elle semble épuisée, autant qu'on l'est tous. Je déteste qu'elle ait été témoin de tout ça, je déteste ne pas savoir par où commencer pour lui expliquer ce qu'elle ne doit même pas avoir envie d'entendre maintenant, ou jamais. Alors je lui offre le sourire le plus rassurant que j'ai en banque, use de ma main libre pour lui tendre la manette de la télévision, le seul et unique choix sans conséquences dramatiques, sans épée de Damocles rattachée qui nous reste tous. « Mets le truc le plus cheesy que t'es capable de trouver. » que je l'encourage, me calant un peu plus contre les coussins. Le plus délicatement du monde, je replace mon épaule sous la joue de Williams, faisant gaffe pour l'une des premières fois de ma vie à ne pas lui planter le moindre os en travers de la gorge. Ce n'est que lorsque j'ai l'impression qu'il a trouvé une position relativement confortable que je laisse ma tête se reposer doucement sur la sienne.
« J'ai faim. » c'est faux, totalement faux. Je suis tout sauf affamée, j'ai l'estomac complètement noué. Mais elle est là l'impulsion de faire comme si tout allait, comme si tout était rentré dans l'ordre, comme si ce n'était qu'une autre de nos dizaines de scènes répétées au point d'être totalement maîtrisées. Ma main est la seule qui cède, la seule qui me trahit. Encore heureux qu'elle soit cachée, quand mon pouce redessine des lignes inventées sur le revers de la paume d'un Auden que j'imagine déjà endormi. |
| | | | (#)Mer 11 Mar 2020 - 19:16 | |
| Dans la liste des événements surréalistes de la vie de Lola, il y aurait donc se retrouver dans une chambre d'hôtel avec Ginny et Auden, quelques heures après que leur appartement ait été dévasté par Jill et Matt. Auden parlait de pizza et de glaces, et l'estomac de Lola vint signaler qu'il était encore en vie et qu'il était vide depuis extrêmement longtemps, puisqu'elle avait prévu de manger après peindre, une demi-dizaine d'existences plus tôt. Elle vit Auden se glisser dans un lit avec Ginny, et considéra son lit à elle, tout beau, tout propre, beaucoup moins solitaire que celui qui l'attendait dans sa chambre, beaucoup plus accueillant, et pourtant - Elle eut un regard de doute vers ses deux patrons, qui avaient endossés les rôles d'amis, famille et colocataires, plissa des yeux, puis enfin, enfin, accepta que c'était une journée qui n'avait rien d'ordinaire et qu'il était temps d'arrêter de chercher à comprendre.
Elle s'installa dans son propre lit, avec un soupir de soulagement. Elle ne dormirait pas seule. Elle mangerait beaucoup trop de sucre. Elle ferait des cauchemars, bien sûr, mais ils auraient une fontaine de chocolat le lendemain matin. Tout allait plus ou moins bien se passer. Et le lendemain, elle serait de retour chez elle, dans sa chambre. Avec le temps, elle se réapproprierait les lieux. Ca deviendrait plus simple, plus doux. Les mauvais souvenirs s'estomperaient. Un jour, peut-être même qu'elle ferait la paix avec les deux psychopathes de service. D'ici là, il n'y avait qu'à trouver un film cheesy, et baisser le volume pour laisser Auden dormir tranquillement. Lola commença un serial zapping avec la télécommande, les sourcils froncés, concentrée entièrement sur sa tâche - huit ans d'âge mental, et quelque chose pour la distraire, parfaite combinaison. Aliens, non. Star Wars, non. Le journal télévisé, non. Elle tomba sur When Harry Met Sally, jeta un coup d'oeil discret à Ginny, éclata de rire, puis changea de chaîne. Arriva sur les chaînes enfants. Nemo. Lola fit de grands yeux en direction de Gin, please pretty please.
Le regard sur l'écran de télévision, sans un bruit, ses lèvres bougeaient : elle connaissait les dialogues par coeur. Elle riait aussi discrètement que possible à chaque fois que Dory parlait, et ça la ramenait peu à peu au monde des vivants et de l'optimisme. Ce qui aida encore plus, ce furent les trois coups donnés à la porte. Elle bondit littéralement de son lit jusqu'à la poignée, fit entrer le monsieur en uniforme, qui installa la table entre les deux lits, eut un très bref froncement de sourcils (elle est trop âgée pour être leur fille, il y a quelque chose de pas clair, ou alors la mère vieillit vraiment très, très bien, ou alors c'est sa grande soeur, ou alors, bon, Bruno, on a d'autres chambres à servir, on se casse), et partit. Lola souleva la cloche en métal au-dessus des assiettes et c'était le Disneyland des parts de pizza. Elle remarqua que Ginny n'avait pas un appétit aussi enthousiaste que possible, et décida qu'elle la remplacerait pour ce soir, elle mangerait des tonnes et des tonnes, et ça rééquilibrerait l'univers.
Et elle mangea donc quatre parts de pizza et une glace gigantesque tout en regardant le film Pixar, puis le dessin animé de Dexter, puis la version originale de Jumanji, qu'elle arrêta parce que ça lui faisait peur. Elle sentait qu'elle allait bientôt s'endormir. Le monde avait cessé de tourner en boucle, pour le moment.
@Auden Williams & @Ginny McGrath |
| | | | (#)Lun 16 Mar 2020 - 23:16 | |
| Aliens, non. Star Wars, non. Le journal télévisé, non. When Harry Met Sally, oh Lola. Nemo - Gin, please pretty please. Okay.
La pizza arrive et même mon faux appétit s'est envolé, mon regard n'en est que plus désolé. Mais elle se charge de tout Lola, elle se charge d'effacer toutes traces. De jouer les parfaits alibis quand son menton est déjà recouvert de sauce tomate et qu'elle a les doigts aussi gras que les lèvres reluisantes de fromage fondu. Elle me rend encore plus fière à chaque bouchée, la gamine.
C'est un miracle qu'Auden ne ronfle pas même si le poids relâché de toute sa silhouette contre mon épaule me confirme qu'il est bel et bien endormi. Ou alors peut-être qu'il ronfle et que je m'y suis juste habituée avec le temps. Mon attention est volontairement et entièrement rivée sur Lola de toute façon, et sur sa capacité à rejouer le film à sa façon, autant les voix que les expressions. Rire avec elle et répliquer les parties que je connais presqu'autant que Noah me suffisent amplement.
Ma main n'a pas lâché la sienne sous les draps et le pauvre, il risque de se retrouver avec des marques d'ongles au matin à cause de tous mes sursauts provoqués à chaque fois où le filet risque d'attraper Nemo et ses potes au détour d'une course folle entre des dizaines de coraux de toutes les couleurs. Elles sont belle d'ailleurs, les couleurs à l'écran, elles me distraient un temps. Elles me font penser à autre chose, elles servent de diffuseur, elles s'ajoutent les unes les autres à un canevas que j'imagine dans ma tête, que je dessine doucement, les traits que j'aligne et que je barbouille, que je mélange jusqu'à sentir mes propres paupières devenir un peu plus lourdes.
C'est le lion de Jumanji que j'ai vu en dernier. La seule chose dont je me souviens avant d'avoir fermé pour de bon l'oeil, ma joue toujours appuyée sur le crâne d'Auden, perdue contre ses cheveux encore mouillés. Je serai exactement dans la même posture au réveil, le torticolis en plus.
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