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 (Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED

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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptyVen 14 Fév 2020 - 17:28




CAN'T STOP THIS THING WE STARTED
Le plus rassurant, après mon constat presque douloureux au terme de cette soirée commémorative, c’est que les semaines suivirent l’événement ressemblèrent aux précédentes, à quelques différences près cependant. Nous n’échangions plus des messages professionnels sporadiques. Ils étaient réguliers, mais personnel ou, plus intimes. Quand, au Club, elle était en prise avec un énergumène se distinguant davantage par le burlesque que par l’élégance, j’accrochais son regard  et je lui adressais quelques commentaires complices, par téléphone interposé. Elle en souriait ou levait les yeux au ciel et moi, conquis, je surenchérissais, sous prétexte qu’aucune grimace n’était plus belle. Nos rencontres se ponctuaient également d’une forme de routine aussi rassurante qu’inquiétante. Je renflouais son bar que nous vidions plus de trois soirs par semaine. Je remplissais son frigo parce que j’étais lassé de descendre douze étages pour dénicher de quoi grignoter ou d’attendre un livreur quand je suis proche de la déshydratation. Il m’arrivait de frapper à sa porte sans y être invité, parce que j’avais l’envie de partager avec elle un fait heureux de mon quotidien, quoiqu’ils soient rares. Gagné par l’insomnie, j’osais me pointer aux aurores, l’air penaud, parce j’avais besoin d’être bercé par sa respiration. Raelyn, bien que plus mesurée, n’était pas en reste en matière d’attention. La brosse à dent que je m’allouai quelques semaines auparavant – Un mois ? Un peu plus ? – n’était plus cachée dans un tiroir de son meuble de salle de bain. Elle traînait sur l’étagère sous son miroir ou sur le rebord de l’évier, ce qui m’allait parfaitement. Elle m’ouvrait toujours sa porte et, quelque fois, mon verre était déjà prêt. Je m’étais choisi des serviettes, que je jugeais moelleuses, et elle prenait soin d’en utiliser d’autres, sans discuter, peut-être même sans le réaliser. La nuit, quand le tumulte autour des tables de jeu s’éternisait, elle me surprit quelques fois à m’attendre avant de débaucher. Autour de nous, la rumeur d’une relation se répandit comme une traînée de poudre, mais nous nous arrangions pour détromper nos détracteurs efficacement, ce qui à terme, finit par devenir un nouveau jeu. Nous ignorer, plusieurs nuits d’affilée, semait le doute dans les rangs et, aussi compliqué la tâche puisse-t-elle être, nos retrouvailles s’en jalonnaient de rire et s’en habillaient d’une passion qui ne décroissait jamais. A l’inverse, elle décuplait, ce qui en soit, n’avait rien d’anormal. Ce qui l’était, c’était ces soirées où, éreintés, nous nous posions simplement dans le canapé, pour nous taire ou, au contraire, bavarder, comme de sages adolescents qui ignorent tout des plaisirs de la chair. C’était, d’après moi, le plus angoissant. Les amants n’aspirent qu’aux corps et à corps. C’est leur seule utilité, tant pour l’un que pour l’autre. Pourtant, je n’écartais jamais l’hypothèse que nous étions plus qu’une liaison en partie adultère ou des rendez-vous coquins. Je m’y refusais, tout bonnement.

Force serait également d’admettre que je ne repoussais pas non plus l’idée qu’elle ne s’ébroue avec un autre dans ces mêmes draps, mais lorsque j’y pensais, je me demandais où elle aurait pu le caser dans cet emploi du temps où tant de plages horaires me sont réservées. Sans cette conclusion, ma possessivité aurait certainement montré les dents, un temps, avant que je ne l’apprivoise et que je lui rappelle qu’elle n’a pas sa place entre nous. Sans elle, je prenais involontairement des risques considérables pour mon cœur et pour le sien, mais j’étais trop con pour saisir l’ampleur de notre lâcher-prise à tous les deux. A contrario, jamais je n’aurais descendu l’escalier qui mène à la salle des stocks pour l’y dénicher, je n’aurais pas pénétré la pièce avec désinvolture sans y être invité et je n’aurais pas eu l’audace de m’approcher en catimini pour glisser mes bras à sa taille et ramener son dos contre mon torse. « Tu n’assures plus tes arrières ? » lui soufflais-je à l’oreille quand téméraires, mes paumes cherchent résolument un contact quelconque avec sa peau. « Tu penses avoir fini dans longtemps ? » Nous étions quittés début d’après-midi. Mitchell, qui n’est pas le dernier à déléguer ses responsabilités, lui avait une fois de plus demandé de se substituer à lui ces derniers jours, si bien qu’elle accumula un retard considérable dans ses affaires et Dieu que ça m’agaçait. Je lui aurais volontiers rappelé qu’elle n’était pas sa bonniche, mais je m’abstiens, tout comme j’évitai de lui proposer un aide quelconque. « Est-ce que tu sais quelle heure il est ? » Trois heures du matin. J’ai jeté un coup d’œil sur ma montre avant de rentrer. « Tu pourrais peut-être t’accorder une longue pause jusque demain, non ? » Alors que, jusqu’ici, mon menton reposait dans le creux de son épaule et de son cou, je la retournai pour évaluer mes chances d’obtenir gain de cause. Je n’étais pas passé maître dans l’art subtil de la divination. Je ne lis pas encore dans ses yeux comme les sorcières dans le marc de café. Mais, je ne me débrouillais pas si mal. J’aurais juré qu’il ne me faudrait pas insister longtemps pour qu’elle me suive sans que je n’aie à me battre. « On a terminé. L’intérieur. Il est terminé. » Mon sourire, agrandi, était équivalent à celui d’un gosse qui découvre ses cadeaux de Noël le matin suivant le réveillon. Les travaux, auxquels j’avais contribués, me réclamèrent une dose considérable d’énergie, mais le jeu en valait la chandelle à mon sens.

Il avait également eu le mérite de me tenir occupé quand je n’étais pas avec elle et que j’estimais que, pour le bien de ma famille, il valait mieux m’en tenir à l’écart. Il m’avait également gardé de cette enveloppe Kraft remise par Lola, enveloppe toujours cachetée, mais soigneusement rangée sur la table de la salle à manger. Souvent je posais mes doigts sur le papier. Ils glissaient, jouaient avec la fermeture, mais j’étais empêché par une terreur sans nom. Un jour viendra, la curiosité la terrassera, mais sur l’heure, je me sentais déjà bien assez en insécurité par rapport à Raelyn pour risquer d’aggraver mon cas. « Je me suis dit que tu avais envie de voir ce que donne en vrai cette décoration, austère… » Je fis mine de réfléchir pour retrouver les mots justes qu’elle employa, mais la vérité, c’est que rassembler ce souvenir ne me réclame aucun effort. « Comment tu as dit déjà ? » la taquinais-je non sans lui avoir volé un baise, aussi léger qu’une piqûre d’insecte. « Authentique, chaleureux…et bougon. » Je ponctuai, chacun de ses adjectifs, de mes lèvres sur sa bouche, avant de conclure par une invitation offrant peu de place à l’imagination. « Si tu veux t’y attarder, c’est le moment, c’est l’instant, le propriétaire te doit des remerciements pour ton aide. Il demande ce qui te ferait plaisir. Je crois qu’il est prêt à donner de son corps d’ailleurs. » la houspillais-je en permettant à mes mains de courir sous le rempart de tissu qui me prive de sentir, sous la pulpe de mes doigts, le grain de la peau nue de son dos. « Ce n’est qu’une impression, bien sûr. » J’aurais pu conclure sur ses mots, en finesse et en délicatesse, mais je lui glissai, dans un murmure, une question univoque, une à l’odeur de l’invitation, une qui trahit ô combien j’ai envie d’elle, tout de suite, plus tard, toujours… que je serai patient si elle souhaite terminer, mais que je suis déterminé à la ramener avec moi ce soir. « Tu as déjà fait l’amour sur un bateau, Rae ? Il paraît qu’il ne faut pas nécessairement être en pleine mer pour que ça soit intéressant. » Le timbre est goguenard alors que j'aurais pu le lui suggérer sans faire autant de manière. Attendre qu’elle me propose de rentrer avec elle et lui intimer mon désir, dans la voiture, qu’elle m’accompagne jusqu’à ce nouveau chez moi et lui montrer ainsi le résultat. Mais, jusqu’ici, jamais je ne l’avais introduit dans ma vie à moi. J’envahissais son appartement, mais elle ne sait rien de l’endroit où je vis, de celui où je bois, de qui je fréquente quand je ne suis pas avec elle. Dès lors, j’estimai qu’une proposition en bonne et due forme serait moins effrayante pour elle et pour moi également. Ça valait toujours mieux que d’être prise au dépourvu. Ça donne l’illusion que la situation est sous contrôle, quoique j’ignore comment je le vivrais si, d’aventures, elle la rejetait, mon invitation. Bien, je suppose…


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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptyVen 14 Fév 2020 - 21:23


CAN'T STOP THIS THING WE STARTED
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  873483867

Je m’abandonne, et sans m’en rendre compte, jour après jour j’accorde de plus en plus de passe-droits à Amos. S’il les avait toujours réclamés d’un coup j’aurais refusé net et j’aurais mis un stop à tout ça, mais là, alors que chaque jour il s’immisce un peu plus dans mon quotidien, je ne réalise pas tout à fait la place qu’il a prise. Les habitudes sont apparues peu à peu, nous n’avons pas passé le plus clair de notre temps libre ensemble d’un coup, la première nuit fuit suivie d’une seconde, puis d’autres, sans que les choses de dépassent le stade du charnel, d’une profonde attirance certes, mais charnelle, j’arrivai alors à m’en convaincre. Qu’il soit là pour moi il y a quinze jours, sans rien attendre en retour, sans que je n’ai envie de le chasser non plus alors que je n’avais pas le cœur à jouer ne suffit pas à me faire prendre conscience de jusqu’où j’avais laissé aller les choses. Forcément cette soirée que nous passâmes l’un dans les bras de l’autre sans nous toucher, ces confessions que je lui fis alors que personne d’autre ne les avait jamais entendues, tout ça alluma un signal d’alerte dans mon esprit. Mais dès qu’une lumière se met à clignoter, je l’éteins à coup d’explications rationnelle : que sa présence ne me dérangea pas le soir où je portai mon deuil : la faute à ma faiblesse, à mon besoin ce jour plus qu’un autre d’avoir quelqu’un à côtés. Ces messages que nous nous envoyons dans la journée, sans qu’ils n’aient d’autre vocation que celle de faire rire et sourire l’autre ? Notre volonté de jouer, de pousser plus loin de jeu des provocations après avoir fait le tour des plus classiques. Mon frigo qu’il remplit régulièrement ? Il me le doit bien, vu le temps qu’il passe chez moi, simple preuve de sa correction. La brosse à dent qui traine sur un coin de mon lavabo, la serviette que je n’utilise pas mais laisse pendre dans ma salle de bain ? Des erreurs d’inattention, rien de plus. Nos sourires, nos caresses toujours plus passionnées, nos corps à corps tantôt ardents, tantôt tendres et doux, nos baisers qui n’appellent à rien de plus, sur les lèvres de l’autre, sur sa joue, sur son front, sur son nez, nos mains qui glissent l’une dans l’autre à tout instant de la journée lorsque l’on ne nous regarde pas, tout ça n’est dû qu’à cette foutue attraction. Je m’épuise en explications plus alambiquées les unes que les autres plutôt que d’oser admettre que je m’attache, et que dieu me garde de m’amouracher. Non, je le désire, il m’excite, il réveille mes instincts les plus joueurs, mais je suis prête à le jurer, je ne suis pas attachée à lui.

Pourtant il m’arrive de désirer qu’il soit avec moi lorsque je suis seule ou pire, lorsque je suis accompagnée d’un autre. Un que j’aurais fait venir pour me prouver que je ne suis pas qu’à lui, où certains soirs où il est introuvable et où je ne peux l’avoir. Pourtant, quand ses mains glissent autour de ma taille et qu’il me ramène contre lui, que je sens la tension dans ses muscles alors que ses mains luttent avec mon t-shirt pour le soulever juste assez pour pouvoir poser ses paumes sur ma peau plutôt que sur le textile, c’est un sourire qui vient étirer mes lèvres. Je n’aime pas être dérangée, mais il me soustrait à mes responsabilités sans que je n’ose lui en tenir rigueur. « Tu n’assures plus tes arrières ? » Enfin ses mains trouvent une porte entrée, un endroit où mon débardeur en coton n’est pas correctement glissé dans ma jupe, et elles s’y engouffrent pour venir se poser sur mes flancs, sages et rassasiées, pour l’instant en tout cas. « Personne d’autre que toi ne se risquerait à venir me déranger quand je travaille… » Et le concernant, j’ai cessé de me protéger. J’ai cessé de tenter de l’éloigner de moi alors qu’il y a plus d’un mois je gagnai la lutte contre ma raison qui m’intimait alors de ne plus me laisser aller à ses caresses. « Tu penses avoir fini dans longtemps ? » Vu l’ampleur de la tâche, jamais. Devoir gérer les affaires de Mitch me frustre au plus haut point alors que lui est certainement en train de noyer son chagrin ou son désespoir dans une bouteille de scotch, dans les bras d’une prostitué ou les deux. « Est-ce que tu sais quelle heure il est ? Tu pourrais peut-être t’accorder une longue pause jusque demain, non ? » Je jette un coup d’œil à la montre de luxe passée autour de mon poignet en levant un sourcil alors que ses mains se détachent de ma peau, me tirant un grognement parce que je suis trop fatiguée pour m’exprimer en phrases claires et sensées, et qu’il me retourne pour m’avoir face à lui et attentive. « On a terminé. L’intérieur. Il est terminé. » Plongée dans des comptes et sombres affaires de trafic d’arme qui ne me concernent pas depuis plusieurs heures, il me faut quelques secondes pour réaliser qu’il est en train de parler du voilier qu’il acheta il y a plusieurs semaines, et qu’il était alors occupé à rénover. Ses mains toujours glissées sous le tissu de mon débardeur restent posées sagement de part de d’autre de ma taille, et moi c’est son sourire plus joyeux qu’à l’habitude que j’observe, à moitié fascinée, alors que je noue mes bras autour de son cou. « Je me suis dit que tu avais envie de voir ce que donne en vrai cette décoration, austère… Comment tu as dit déjà ? » Il dépose un baiser sur mes lèvres que ne s’entrouvrent pas, qui s’encombrent par contre de l’ombre d’un sourire alors qu’il me rappelle savamment les compliments déguisés que je lui adressai l’autre soir, en prétendant qu’ils concernaient le bateau. « Authentique, chaleureux…et bougon. » Il ponctue sa phrase de baiser sur mes lèvres, et moi je me dis que son objectif n’est pas tant de me faire voir le bateau que de me rendre folle de désir. Il n’a, pour ça, pas besoin de fournir un réel effort de toute façon. Si une part de moi a accepté que notre relation indéfinissable ne se résumait plus qu’à ça, il n’est reste pas moins vrai qu’il prend une place importante. « Si tu veux t’y attarder, c’est le moment, c’est l’instant, le propriétaire te doit des remerciements pour ton aide. Il demande ce qui te ferait plaisir. Je crois qu’il est prêt à donner de son corps d’ailleurs. Ce n’est qu’une impression, bien sûr. » Un sourire mutin au coin des lèvres, je penche la tête sur le côté alors qu’il m’attire à lui un peu plus pour pouvoir glisser ses mains sur la peau de mon dos. J’ai l’impression de recevoir une décharge à chaque fois qu’il bute sur l’une de mes vertèbres, mais je reste concentrée sur le sujet de la conversation : le bateau. « Hmm, il a dit quand il était disponible ? Je suis assez occupée en ce moment et très demandée. » C’est avec lui que j’occupe le plus clair de mon temps libre, évidement. Ses lèvres s’approchent un peu plus de mon oreille mais il ne chuchote pas, et le fait qu’il prononce sa phrase à haute et intelligible moi procure en moi autant d’émoi que son contenu. « Tu as déjà fait l’amour sur un bateau, Rae ? Il paraît qu’il ne faut pas nécessairement être en pleine mer pour que ça soit intéressant. » Un sourire franc étire cette fois-ci mes lèvres, sans que je n’arrive à le réprimer. « C’est le marin qui parle ? Celui qui avait certainement autrefois une femme qui l’attendait à chaque port ? » Je sépare mes bras et m’éloigne de lui, mais je le fais pour attraper mon sac qui trône sur une chaise et le passer sur mon épaule. « Je suppose que je peux faire une pause pour aller le voir ce bateau, puisque sans moi tu aurais payé les réparations et rénovation le centuple. » Si je le taquine et exagère, c’est bien parce que je sais qu’il n’aime pas avoir à se faire aider d’une femme, et que reconnaitre que j’ai des talents qu’il ne possède pas n’a pas dû être une chose aisée pour lui. Je pousse même le vice jusqu’à laisse ma main claquer contre son jean, comme la pire des ordures l’aurait fait sur la fesse rebondie d’une petite serveuse. « Allez en route ma jolie. » Un sourire mutin au coin des lèvres je le dépasse, me moquant bien du fait qu’il ne lui faut que deux ou trois enjambées pour me rattraper, lui qui me dépasse d’une trentaine centimètres.

Je m’installe sur le siège passager, je n’ai jamais eu à le lui dire pour qu’il comprenne que me laisser conduire revenait au même que signer notre arrêt de mort à tous les deux, et la fatigue atténuant quelque peu ma fougue vient m’empêcher de le provoquer un peu plus en déposant mes pieds sur le revêtement en plastique. Il démarre, et moi je range définitivement mon téléphone, prête à lui accorder toute mon attention. « Je dois m’attendre à être bluffée ? » Je n’ai pas mis les pieds au bateau depuis la première fois, alors qu’il n’appartenait même pas encore à Amos, avant qu’il ne soit ravagé. Après des heures enfermées au sous-sol, je renoue conscience avec la réalité et ainsi, me rappelle que je n’ai pas mangé la fin de matinée. Je sors machinalement à nouveau mon téléphone, et tourne la tête vers lui. « Je meurs de faim, c’est quoi l’adresse déjà ? Je nous fais livrer quoi, italien, japonais, indien ? » Je l’interroge du regard, alors qu’il s’engage déjà sur la voie rapide pour quitter le centre-ville.








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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptySam 15 Fév 2020 - 20:08




CAN'T STOP THIS THING WE STARTED
Personne ne la dérange, au Club. Moins encore lorsqu’elle s’isole pour travailler. Personne, sauf moi. C’est un privilège de plus que j’ai gagné sans forcer, un qui pourrait m’obliger à freiner des deux pieds, si je ne m’étais pas défendu d’analyser. Je remettrais alors tout en question : ce que nous partageons et mon implication réelle dans cette liaison. L’introspection n’est jamais synonyme d’idée brillante en ce qui me concerne. Trop réfléchir m’oblige à calculer le moindre de mes faits et gestes. Je m’y astreins avec mes collègues parce qu’ils sont mes ennemis et que je me méfie de leur langue de vipère. L’authenticité n’a pas sa place entre ces murs. Raelyn tenait lieu d’exception et j’entendais à ce qu’elle le reste. Elle me permet de relâcher la pression quand la rancœur et les mensonges biaisent toutes mes amitiés, en particulier sur mon lieu de travail. Je les déteste toutes, ses têtes pensantes. Je les méprise au point de leur souhaiter une fin dégradante, au point que je manigance pour pulvériser leur vanité. Faire semblant de les apprécier, leur jurer une dévotion sans faille, est une dépense d’énergie considérable. Je dois perpétuellement faire attention à ce que je dis, à ce que je fais, à ce que mon langage non-verbal ne trahisse pas ma véhémence. Je dois également les convaincre que nous avons tous un but commun : la prospérité du Club. Jouer, bluffer, afin d’avancer mes pions lentement, mais sûrement, c’est épuisant au jour le jour, mais pas avec elle. Je ne triche pas avec Raelyn. Je cache mes desseins, mais je ne feins mon attrait ou mon estime pour elle. Ils me dévorent, véritablement, sans quoi jamais je n’aurais envisagé de la mettre à l’abri de ma folie. Chaque mot sortant de ma bouche, chaque baiser que je renouvèle sont fardés de la poudre des bonnes intentions. Plus de faux-semblants entre nous équivaudrait à de la manipulation gratuite et ma conscience s’y oppose.

Ma conscience, elle vit moyennement bien mes cachotteries à propos de mon état civil. Mon mariage n’est plus qu’un bout de papier et il n’y a plus, d’attachement particulier entre Sarah à moi. Il n’y en a pas davantage par rapport à mon amante. Avec elle, j’arrête quand je veux, c’est comme la cigarette. Ma conscience, elle accepte aussi avec aisance que j’essaime autour de Raelyn des indices pour qu’elle réalise que sa relation avec Mitchell relève du profit et non du partage équitable. Il se sert d’elle et, dans les faits, je rends service à son associée à chaque fois que je mets le doigt sur les divers abus de son égal. Ma conscience, elle écarte la belle de tout mes plans machiavels. A défaut, m’acoquiner avec elle, ferait de moi le roi des salauds. Cette place, je la voue à Mitchell et je refuse de m’incliner à son niveau. Je regimbe également à considérer que cette aventure est le fruit de ma faiblesse. Je n’ai pas succombé à une pulsion, mais sciemment, en toute connaissance de cause, parce que sa persévérance a transformé l’image que je m’étais forgé de sa personnalité. Ce postulat, je le chéris, car l’inverse m’est insupportable. Ça l’est autant que celui qui présume que je cherche sa compagnie trop souvent pour mon bien. Alors, je me convaincs efficacement que je rapplique quand elle me sonne, cette nuit mis à part. Celle-ci trouve sa source dans mon agacement envers le comportement du patron et dans cette envie, non pas d’elle, mais de la remercier pour son aide. Qu’importe que je suggère le tout et son contraire. C’est l’ambiance qui veut ça. Seuls nos railleries aguicheuses et nos quolibets entraînants sont à blâmer. « Tout de suite. Mais la place est déjà prise. » plaisantais-je alors que le contact de sa peau, sur ma paume, apaise mon irritation qu’elle travaille, encore, pas pour elle, mais pour lui. Cette proximité, elle réveille d’autre chose d’ailleurs, mais je l’ignore, comme à l’habitude, et je me répète que je n’ai pas envie d’elle, parce qu’elle est “Elle“ – Raelyn – mais parce qu’elle est “elle“ – une femme parmi tant d’autres, d’autres dont je n’ai jamais profité par fidélité. « Oui. Mais le reste est une légende. » Plus ou moins. Certains de mes frères s’en donnaient à cœur joie. Je n’ai jamais mangé de ce pain-là. Dans le mariage ou hors mariage, une fois encore, Raelyn, qui s’échappe de mes bras – c’est à mon tour de grogner désormais -  revêt le masque de l’inédit. Dans un geste très machinal, je songeai à la rattraper, mais je forçai mon bras à pendre, sans bouger, le long de mon corps. Je m’obligeai à ne pas avancer un pas dans sa direction non plus d’ailleurs. Elle ramasse son sac et mes lèvres se rehaussent d’un sourire satisfait, un sourire qui s’agrandit encore dès lors que sa main claque sur mes fesses. Impossible de dissimuler ma surprise. Mes yeux, ronds comme des billes, la suivent et, interloqué, il me faut près de trente secondes pour me mettre en route et me révolter. « Il y en a qui ouvre des procès pour moins que ça. » Dans ma  tête, le “ma jolie“ se répète en écho et j’éclate d’un rire neuf. Il n’est pas amer ou superficiel, il est frais, amusé, à l’instar de ce sourire mutin qui me nargue. Je pense : vengeance. Quelques idées me poussent dans le dos, mais froide, elle n’en sera que plus délectable. C’est, en tout cas, ce qu’en dit l’adage.

Alors que je m’engage dans la circulation en direction du port, je jette un coup d’œil dans sa direction et, à la voir penchée sur téléphone – quoiqu’elle le rangera rapidement – je me fis la réflexion que la scène m’est diablement familière. Aurait-elle étendu ses petits jambes sur le tableau de bord qu’elle aurait ressemblé, en tout points, à tous ces soirs où je rentre avec elle. Mon cœur s’en serre et la seule réaction qui me vient, après sa question, c’est de lever les épaules. Est-ce une bonne idée de l’emmener sur le bateau ? Pourquoi est-ce que je crains que ça ne lui plaise pas au lieu de redouter ce qui est plus logique : il est dangereux de nous emmener vers cette voie qui ne nous intéresse pas ?« Bluffée, je sais pas. C’est juste un bateau.» Rien de comparable avec son appartement. « Mais, je crois que je m’y sentirai mieux. » déclarais-je toujours aussi enjoué. Rien ne me semble plus anodin que de l’y emmener avec moi, pas même mon engouement pour que, surtout, elle ne commande rien. « Non, non, range-ça. » m’exclamais-je en la privant de ce téléphone que je laissai retomber dans son sac. « On vient de me poser une nouvelle cuisine. Il faut que j’essaie. » Je ne suis pas fin cordon-bleu, mais je me débrouille assez pour nourrir sans empoisonner. Lorsque l’on passe sa vie entre la terre et la mer, on apprend à maîtriser les rudiments de l’alimentation générale. Les pâtes et la sauce tomate, fraîche, avec un peu d’ail et beaucoup d’oignons, sont des préparations simples que  je maîtrise. « On va s’arrêter là, je vais acheter deux ou trois trucs. » conclus-je sans lui laisser le temps de réagir.

Si elle avait l’air soupçonneux, je n’en avais cure. Le véhicule était déjà stationné devant l’une de ces boutiques qui vend de tout, à prix, d’or, parce qu’elles ouvrent aussi la nuit. « J’arrive. » Je me penchai vers elle de quelques centimètres pour retrouver ses lèvres, mais je me stoppai tout net, hésitant, pour finalement quitter la voiture. Ça, c’est un truc de couple. Je le reconnais celui-là. Jamais je ne suis sorti de la voiture en y abandonnant Sarah sans l’embrasser. C’était du même acabit que lui dérober un baiser dès lors que nos chemins se séparent sur le trottoir de son immeuble, ce que je ne faisais jamais. Et, lui préparer à manger, alors ? Ce n’est pas un truc que font les amoureux transis dans l’espoir de ravir le cœur et le corps de l’invitée ? Si ! Evidemment ! Mais les circonstances n’ont rien à voir avec celles que nous imposent les films à l’eau de rose du cinéma américain. Dans ceux-là, il y a des bougies, des chandelles, le gars s’est investi durant la journée, il se donne du mal pour mitonner des petits plats savoureux, originaux et bien dressés. Moi, je couche déjà avec Raelyn. Je n’avais que faire de creuser mon trou dans son cœur. Je ne concocterai rien POUR elle. Je le fais pour moi, parce que je me sens dans la peau d’un gamin depuis ce matin et que je ne peux cracher sur l’opportunité d’étrenner ma nouvelle acquisition. Mon enthousiasme est palpable tandis que je retrouve ma place derrière le volant. Je glisse le sac à ses pieds, mais je ne suis pas mal à l’aise. Je me suis entendu avec moi-même. J’ai l’ébauche d’un plan : ne rien faire de bizarre ou qui ressemblerait à un piège foireux pour séduire son cœur et non ses instincts. Tout au long du trajet, je fis l’appel de tout ce qui pourrait l’être et je suis au clair à présent. Il faut : manger, assis en tailleur dans le divan, les assiettes entre nos genoux. Ne pas mettre de nappe. Ne pas dresser de table. Un peu de vin pour valoriser le goût de la basilic, mais pas dans un de ces verres ballons ou à pieds qui sonnent restauration. Un verre que j’utilise dans mon quotidien fera bien l’affaire. C’est informel, ça n’engage à rien et ça ne renvoie pas les mauvais signaux. Oui. Ce sera parfait comme ça, pactisais-je alors que nous arrivions. « Ouais. Ici, ça reste compliqué… mais… » remarquais-je alors que nous étions sur le pont. Sur ce dernier, il restait du travail. Je n’avais, par exemple, pas encore fait installer de passerelle. Aussi, ôta-t-elle ses chaussures pour grimper la petite échelle. Galant de nature, j’aurais pu l’aider, mais je trouvais que ça contribuerait à rendre ce rendez-vous trop… trop rendez-vous justement. J’évitai également de lui jouer le coup du « ferme les yeux. » Je maintiens qu’elle se fiche bien de là où je vis, ce qui rend le tout plus gérable. Ce qui l’est moins, c’est qu’à la voir si petite à côté de moi, comme d’habitude, mes sens s’éveillent. Sauf qu’elle a faim et que j’ai envie de découvrir si l’argent de Maeve n’a pas été bêtement gaspillé. Alors, j’en vins au fait. J’ouvre la porte et j’entre le premier, parce que ça aussi, ça me semble à propos pour ne pas verser dans les politesses au parfum de séduction. J’allume la lumière et je dépose mon sac sur le plan de travail. « Tu m'en voudras pas si je ferme à clé. » demandais-je simplement, en rangeant la clé dans la poche de mon jeans. « Alors ? » La question est simple, le timbre inquiet peut-être, mais rien ne le traduit, si ce n’est que je ne la regarde pas, je ne la dévore pas des yeux, j’ouvre les tiroirs de la cuisine pour mieux l’apprivoiser. Pour rappel, c’est pour elle que je suis là, pas pour cette sorcière de femme qui semble bien m’avoir jeté un sort.




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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptySam 15 Fév 2020 - 22:55


CAN'T STOP THIS THING WE STARTED
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  873483867

La fatigue me rend souvent irascible et ce soir tous les éléments étaient réunis pour que je le sois, pour que je remballe sans prendre de pincettes le premier venu qui m’aurait dérangée, si le premier venu avec été un autre qu’Amos. Mais alors qu’il est question de lui je me laisse gagner par un peu de légèrement, celle qui est souvent de connivence avec les badineries que nous échangeons. Je ne suis pas surprise qu’il m’enlace sans plus de cérémonial, qu’il cherche le contact avec ma peau sans m’en demander la permission, et si j’étais tout à fait honnête j’admettrais que c’est parce que la chaleur de la sienne m’a manquée. Hier soir nous n’étions pas ensembles, je ne l’avais pas anticipé et me retourner dans mon lit à la recherche du sommeil fut particulièrement désagréable. L’aurais-je vu venir que j’en aurais appelé un autre, pas tant pour assouvir mes besoins les plus primaires, je sais me contenir le temps d’une soirée, mais parce qu’être seule signifie me perdre dans mes pensées, et ces derniers temps c’est devenu dangereux que de le faire. J’en fis le constat une fois de plus la veille en brossant mes dents et en me rendant compte en observant ma salle de bain à quel point je lui avais fait de la place, naturellement et sans m’en rendre compte. Dieu soit loué il n’avait pas encore de tiroir ou de tringle qui lui soit réservée dans ma penderie, sinon je pense que la panique m’aurait gagnée. Allongée dans mes draps de satin attendant le sommeil qui tarda alors à venir, je me résonnai en affirmant que c’était simplement là le résultat de considérations pratiques : l’embrasser alors qu’il avait l’haleine fraiche et me blottir contre lui au petit matin après qu’il se soit douché était bien plus agréable. Il remplissait mes placards, mais si je le laissais faire, je me dis alors que c’était simplement parce que j’en profitais également. Je n’étais pas du genre à avaler autre chose qu’un café le matin en me levant mais je dois bien admettre que pouvoir parfois m’attarder à avaler quelques tranches de brioches ou des œufs brouillés n’a rien de déplaisant. Je mis de longues heures à réussir à fermer un œil, et mon sommeil fus agité. Là encore en ouvrant les yeux je me fis la remarque que ce n’était pas sa chaleur et sa présence qui me manquèrent, mais que je n’avais jamais bien dormi seule et sobre.

Pourtant, dès lors que ses paumes remontent dans mon dos pour s’y dégoter une place au chaud, mes préoccupations de la veille disparaissent et je profite simplement de me retrouver dans ses bras pour me laisser aller à quelques piques espiègles. « Tout de suite. Mais la place est déjà prise. » Je fais la moue, je peins mon visage d’un air déçu avant de continuer sur le même ton. « Oh. Elle en a de la chance. Ou il, je ne juge pas. » Quand bien même je l’aurais pensé capable de se formaliser d’une telle boutade j’aurais tout de même été incapable de me retenir de le provoquer. « Oui. Mais le reste est une légende. » Je lève un sourcil en l’observant. « Ah oui ? Il n’y a donc pas de belle brésilienne qui se morfond depuis 2008 ? Pas de française qui va sur le port dans l’espoir de te voir débarquer depuis douze ans ? » Mes mains à moi ne se baladent pas, elle restent sages quand les siennes tentent pourtant de les attirer du mauvais côté. Il n’a pas besoin d’œuvrer pour faire naitre un quelconque désir chez moi, ce dernier est déjà présent, il n’est à chaque fois que nos corps se rapprochent, qu’ils se rencontrent et que je dois me hisser à l’aider de mes bras passés autour de son cou pour lui voler un baiser. Je le fais une fois de plus d’ailleurs, avant de me détacher de lui pour accepter sa proposition, son invitation. Mais parce que provocation pourrait tout aussi bien être mon deuxième prénom, je n’en ai pas, pas d’avouable en tout cas, je ne peux m’empêcher de verser dans la taquinerie, et venant me permettre le genre de familiarité qu’on ne se permet qu’avec un amant. « Il y en a qui ouvre des procès pour moins que ça. » Sans me retourne pour l’observer je lève mes deux bras, comme pour signifier que je suis prête à accepter mon sort et ma sentence. « Colle moi un procès dans ce cas. » Ce n’est qu’au dernier moment, arrivée en haut des escaliers que je pivote la tête dans sa direction pour qu’il constater mon air mutin et le sourire qui dévore le bas de mon visage.

Je ne saurais dire pourquoi je le sens, et je ne me risquerais pas à tenter d’y trouver une explication, mais il me semble percevoir sa nervosité alors que nous sommes dans la voiture et qu’il conduit en direction de la marina. « Bluffée, je sais pas. C’est juste un bateau. Mais, je crois que je m’y sentirai mieux. » Il minimise et appelez ça de l’instinct ou peut-être une quelconque connexion qui se serait créée avec le temps, mais je m’en rend compte. Je réalise que si le fait que le voilier me plaise n’a certainement que peu d’importance, je n’ai même pas envie d’envisager le contraire, il reste stressé à l’idée de le découvrir lui, certainement parce que ça lui tient à cœur. Je l’ai vu sur son visage le soir où il m’y emmena. Il ressemblait à un adolescent dont les yeux brillent devant la dernière console de jeux vidéo, et je sentis à cet instant qu’il s’agissait d’autre chose que d’une lubie ou d’un caprice pour lui. Non, le caprice c’est moi, le bateau c’est autre chose. Affamée et en proie à des besoins se plaçant sur le premier niveau de la pyramide de Maslow, je sors mon téléphone mais il m’échappe rapidement des mains sans que je ne le vois venir. « Non, non, range-ça. On vient de me poser une nouvelle cuisine. Il faut que j’essaie. » Un sourire amusé sur les lèvres je tourne la tête dans sa direction et l’observe pendant quelques secondes. « Tu vas cuisiner ? » Je ne me risque pas à rajouter un « pour moi ? » mais je l’aurais fait si j’avais voulu la taquiner en faisant abstraction de mon propre trouble à cet idée. Il joins le geste à la parole en ralentissant la voiture et en la stationnant devant une épicerie ouverte à tout heure de la journée et de la nuit, avant d’ouvrir sa portière. « On va s’arrêter là, je vais acheter deux ou trois trucs. » Je lève les mains comme pour signifier que je n’ai pas l’intention de protester et que je ne l’ai pas fait : à vrai dire je suis intriguée. Il a piqué ma curiosité et l’imaginer passer derrière les fourneaux, moi à côté faisant tout pour le déconcentrer, ça m’amuse déjà follement. « J’arrive. » Il esquisse un geste dans ma direction, presque imperceptible, avant de s’arrêter net et de sortir de la voiture pour en claquer la porte. A trop passer de temps avec lui, à plonger mes yeux dans les siens, à être attentive à chacun de ses mouvements et frémissement, je sais qu’il allait déposer un baiser sur mes lèvres. Je l’aurais probablement rendu sans réaliser l’ambiguïté de la situation, sans réaliser que ce genre d’attention nous rapproche plus de la vraie relation de couple que d’une simple entente charnelle. Ces attentions, ces habitudes, ces codes finalement qui font de deux personnes un ménage, ils ne me sont pas familiers. Je ne suis pas capable de les détecter, de savoir à quel moment nous franchissons une ligne dangereuse. Je ne suis pas idiote par contre et, si j’étais capable d’enlever mes œillères, je prendrais la pleine mesure de ce que je ressens, des états d’âme et sentiments à son égard.

Il revient et dépose ses courses à mes pieds, et je me permets d’y jeter un coup d’œil. « Des spaghettis bolognaises ? Je pensais au moins mériter un Osso Bucco. » Je le taquine mais me fiche bien au fond de ce qu’il préparera, d’une part parce que je suis incapable de me faire cuire des pates correctement, et d’autres parce que sans l’admettre c’est l’attention qui me touche. En dehors d’Alec, les hommes qui ont pris le temps de cuisiner pour être certains que je me nourrissais correctement sont plutôt rares. Quand la voiture se gare à l’entrée de la marina je le suis en silence jusqu’au voilier, mais je le reconnais immédiatement, même si je ne l’ai vu que brièvement et à une reprise. « Ouais. Ici, ça reste compliqué… mais… » Mes yeux se posent sur le pont toujours encombrés de pots de peintures et autres ustensiles qui servent certainement aux réparation le fait qu’il se sente obligé de se justifier me fait sourire. Je hausse les épaules et ôte mes escarpins, et j’agrippe la petite échelle. « N’en profite juste pas pour jeter un coup d’œil sous ma jupe. » Je lui jette un sourire avant de décoller du sol et de me hisser sur le pont. J’y laisse mes escarpins dans un coin, et la scène me semble alors terriblement familière. Si nous étions début février je l’aurais provoqué sur le pont avant de m’enfuir, là aussi je l’avais accusé de regarder sous mes vêtements, et finalement il me rattraperait pour m’embrasser. J’ai cependant une fin bien différente en tête pour ce soir et lui aussi, si j’en crois les mots qu’il souffla à mon oreille lorsque nous étions encore au Club. Je ne m’attarde pas sur le point alors que je le traverse et me contente de me retourner lorsqu’Amos m’apostrophe, avant même de prendre le temps de découvrir l’intérieur du voilier. « Tu m'en voudras pas si je ferme à clé. » Je le laisse s’approcher et rattraper l’avance que j’ai prise en l’observant glisser les clés dans sa poche. « Je trouverais bien un hublot par lequel m’enfuir tu sais… » Il faudrait pour ça que j’en ai envie, et s’il ne reproduit pas ses erreurs de la dernière fois il y a peu de chance que cela se produise. « Je suis ta prisonnière alors, c’est ça ? » Je lève un sourcil avec un air rieur sur le visage, avant de décrocher mes yeux des siens pour balayer la pièce du regard. « Alors ? » A nouveau sa tension est communicative. D’ordinaire, avec quelqu’un d’autre, j’aurais joué avec ses nerfs. Mais sans savoir pourquoi cette fois ci je n’en ai pas envie. Je me contente de progresser dans la pièce en laissant mes yeux caresser les différents meubles. Ils s’arrêtent sur le canapé. « Le canapé est au même endroit non ? » C’est d’un ton bourré de sous-entendu que je m’adresse à lui, pour lui rappeler, si c’est nécessaire, qu’il m’y pousse sans ménagement la dernière fois. Alors qu’il sort déjà les provisions qu’il vient d’acheter pour les poser sur le plan de travail, je laisse à présent mes doigts courir sur les meubles de cuisine. Je me hisse sur l’un d’eux pour venir m’y asseoir, sale habitude que j’ai prise dès l’enfance, je suis assez frêle pour qu’on ne me l’ai jamais reproché. Les doigts accrochés au revêtement et les jambes dans le vide, j’accroche à nouveaux mes iris aux sien, d’un air plus sérieux. « C’est très réussi. » Ça a aussi plus d’âme que mon appartement, c’est indéniable. Une vieille âme, une ambiance agréable et tranquillisante. « C’est encore mieux qu’avant. » Je n’ai que peu de souvenirs de l’ancien aménagement pour être honnête, je suis restée moins de cinq minutes à l’intérieur la dernière fois, mais j’ai à cœur de faire taire la pression et le stress que je ressens chez lui. Le ton me semble sérieux, trop sérieux, et je suis prise d’un frisson dans le dos qui me pousse à rajouter d’un air plus joueur. « Mais je réserve mon jugement définitif pour quand le nouveau propriétaire m’aura fait faire le tour de toutes les pièces. » Je l’observe sortir les ustensiles de cuisines, remplir la casserole d’eau et commencer à découper les tomates en silence quelques secondes, un silence que je ne peux m’empêcher de briser. « Un marin, un bel homme, ancien militaire et en plus tu cuisines. Comment c’est possible que t’aies pas la corde au cou à l’heure où on parle ? » Il est différent, si différent de la plupart des pauvres types qui arpentent le Club.








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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptyDim 16 Fév 2020 - 12:51




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Je ne rivalise pas avec son esprit taquin. Si je me défends plutôt bien, elle a toujours une longue d’avance, parce que je n’ai plus envie de souffler le chaud et le froid pour me prémunir de ses diableries d’aguicheuse. Je n’y suis plus forcé parce que j’ai croqué dans la pomme et qu’elle m’a paru assez juteuse pour que j’en cueille assez pour remplir mon panier sans fond. Elle est mon péché mignon, Raelyn. Elle relègue Sarah dans la case des vieux et jolis souvenirs. Ce qui me restait en culpabilité à son égard s’est envolé le soir où j’oubliai la raison sous les soupirs de cette maîtresse qui enroule ses bras autour de moi et qui me flatte en supposition. Elle n’est pas idiote cependant. Elle nait de cette tradition atavique qui impute au marin une vie de débauche. Notre réputation nous précède malgré nous et surtout malgré moi. Bien sûr, j’ai été tenté. Ces soirs de permission où l’absence de ma femme, à des kilomètres de moi, était pesante, j’envisageais quelque femme facile en substitut acceptable, mais je n’ai jamais su me résigner à trahir le serment sacré du mariage. Qu’elle ne l’apprenne jamais n’y changeait rien. J’aurais été incapable de soutenir son regard si j’avais mis un pas de côté. J’étais amoureux d’elle. Peut-être même qu’aux prémices de notre histoire d’amour, je l’aimai davantage que moi-même. J’étais un raté un peu rustaud à côté de Chad. Sarah, elle me donnait l’impression d’être unique et, par-dessus tout, mieux que la norme. Elle s’intéressait à moi, réellement, un peu comme Raelyn qui le cache mal ou qui ne réalise pas tout à fait qu’elle est tout autant attirée par mon physique que par ce que fut ma vie. « Et pas d’enfants auxquels on aura raconté que son père est un héros mort au combat. Non. » ponctuais-je du tac au tac. Ma grimace signifie : je suis désolé de te décevoir. Moi, j’en suis plutôt fier, et plutôt deux fois qu’une. Si Raelyn espère dénicher dans mes récits de quoi me déchiffrer. Elle avait aujourd’hui la confirmation que mon mariage – je l’effleurai au hasard d’une conversation en le prétendant terminé - n’a pas échoué parce que je trempai le bout de l’orteil dans le mauvais bassin. Et quand bien même, elle me cerne de mieux en mieux, ma jolie blonde. A l’identique, il m’arrivait de deviner certaines de ses réactions et de lire plus facilement entre les lignes de ses questions. Nos barrières sautent, les unes après les autres, mais je me borne toujours à penser qu’à consommer l’acte le plus intime de la création aussi souvent, nous protégeons moins nos mystères, que ça tient à si peu de chose finalement et que c’est dissociable de ce qui m’effraie. Ce qui m’effraie… la liste est longue à présent et elle ne cesse de croître. Elle me nargue d’une claque sur la fesse, s’éloigne en roulant des hanches et elle devine que je la contemple, la tête penchée, avec l’appétit sexuel d’un Gargantua. Si je l’ai suivie, lorsqu’elle se tourna vers moi, son sourire illumina la pièce, accéléra pour un temps le rythme de mon cœur et décèlera la cadence de ma marche. Je m’arrêtai en pleine course pour soupirer mon émoi et mieux repartir jusqu’à ma voiture : moi derrière le volant, elle, côté passager.

L’idée qu’elle me conduise ne m’a jamais traversé l’esprit. Pas plus que celle où je lui confisque son téléphone pour qu’elle se concentre exclusivement sur moi. En revanche, je manquai de lui subtiliser une première fois à supposer qu’elle rendait des comptes à Mitchell sur ce qu’elle avait dépensé en énergie non pas pour elle ou pour moi – quoique ma possessivité s’en accommoderait – mais pour lui. Elle répond trop facilement aux exigences de ce lâche que j’imaginais en ripailles, quelques putes reposant dans son lit et de l’alcool dans le fond de l’estomac, histoire que les visages se confondent, se troublent et ressemblent à sa proie échappée. Je ne comprends pas ce qu’il trouve à cette Russe. Elle a, d’après moi, toutes les caractéristiques de l’eau. Jusqu’à ce qu’elle le repousse, elle m’était complètement insignifiante. Ces derniers temps, je la déteste au plus haut point. Elle contribue à me gâcher l’existence. Elle retarde mes projets et, indirectement, en maintenant l’attention du boss ailleurs, c’est de celle de Raelyn dont elle me prive. L’aurais-je pleinement réalisé que je me serais autorisé un commentaire quand le gadget échoua dans son sac. Or, je n’aie à le réprimer. La pensée est trop fugace. Elle l’est bien plus que cette tension palpable qui, cette fois, n’a rien de sexuelle. Je suis nerveux et étonnamment, je n’élude pas le pourquoi dans sa globalité. Cette invitation à visiter mon bateau n’a rien d’anodine. Elle n’était pas uniquement salace contrairement à ce que mes murmures suggérèrent. Je souffre en réalité du désir tenace que la rénovation lui plaise, qu’elle ait envie d’y gaspiller un peu de son temps avec moi. Aucune femme n’aura foulé le parquet de cette bâtisse avant elle. Mes draps sont vierges du souvenir d’ébats intimes que j’aurais partagé avec une autre. Chez elle, je n’ai jamais la certitude qu’un amant s’est éclipsé peu de temps avant que je n’arrive. Chez elle, je ne suis qu’un type de plus. Certes, ça ne m’embête que moyennement ou pas tout le temps. C’est gênant lorsque je joue les intrus parce que la charge de ma douleur est si lourde que je viens en déposer une partie au pied de son lit. Dans ces moments de faiblesse où mon sentiment d’abandon est violent et handicapant, ceux où je débusque mon orgueil pour ne rien révéler de mon mal, je me rappelle que je n’ai pas le droit d’être là, que ce n’est pas son rôle de me rassurer. Alors, je crois reconnaître le parfum musqué du gars précédent et ma vanité s’insurge. Je me sens faible et dégueulasse d’être réduit à mendier de l’affection tel un chien une caresse sur le haut du front.

Finalement, je le lui ai bel et bien subtilisé son gadget, mais je le regrettai dès qu’elle ouvrit la bouche. Est-ce bien ce que j’avais laissé sous-entendre ? Que j’allais cuisiner ? Ai-je le droit de jouer sur les mots en prétendant que je ne cuisine pas ? Que je prépare juste de quoi se nourrir ? Serait-ce assez efficace pour me laver de cette sensation que je suis en train d’improviser un rencard ? J’en doute, plus encore si je n’arrive pas à quitter ma voiture sans l’embrasser. Je réprimai ce réflexe de justesse, mais ça n’y changeait pas grand-chose. J’ai esquissé un mouvement dans sa direction, naturellement, si bien que, dans l’épicerie, je me sentis assez en insécurité pour faire le tri entre le permis et l’interdit dans une aventure sexuelle. Ignorer sa question et dresser cette liste m’a fait du bien. Il m’empêcha un retour en arrière fulgurant sous prétexte que la panique ne sert pas mon sens de la provocation. Celui de Raelyn, par contre, il est intarissable. « Bien sûr. Ou des fruits de mer. J’aurais pu si je savais comment ça se prépare. On fait avec les moyens qu’on a. » lui répliquais-je en priant que le sous-entendu soit évident. Je minimise l’impact de ce qui se prépare. Je croyais m’en sortir à bon compte d’ailleurs. Mais, sur le pont de mon bateau, toute allusion à nos rendez-vous manqué transforme l’exercice en tâche complexe. Certes, je ne l’ai pas devancée pour lui tendre la main et l’aider à gravir les échelons. Je ne lui ai pas non plus souri de cet air béat et attendrissant des amoureux en devenir. Mais, la situation me renvoie à un souvenir plus ou moins heureux qui me rappelle dangereusement que nous nous créons un passé commun qui n’existe rarement quand une liaison se cantonne au sexe. Pourtant, au lieu de m’en prémunir, j’alimente notre mémoire collective. « Il fait noir. Je vais attendre d’être à l’intérieur pour ça. » lui rétorquais-je spontanément, avec sagacité et à regret. Il me faut un coupable pour m’être montré aussi bête, et je choisis son sourire. Un jour, je finirai par le détester. En attendant, il m’entraîne vers une piste savonneuse. Si, cette fois, c’est moi qui ouvre la porte de la cabine, je nous y enferme, non sans un nouveau commentaire. « Oui. Si je t’en donne l’occasion...et oui, pendant minimum 24 heures. » Une de moins ne suffirait pas à me débarrasser de cette sensation de manque qu’elle a laissé derrière elle durant ces derniers jours.

Mais, que faire contre celle de l’attente interminable tandis qu’elle a l’œil à tout ? Je m’occupe les mains. Je fouille les tiroirs en quête d’un couteau et d’une planche à découper, mais je louche trop souvent sur cette silhouette, parfaite, qu’elle déplace vers le plan de travail. Elle s’y hisse et j’en ricane, silencieusement. Je suis trahi par un haussement d’épaules et un fin sourire étiré sur mes lèvres. « Oui. Mais je crois qu’il est plus confortable. » Et, soudain, je respire. Elle aime. Mon cœur s’en réjouit quand ma raison me gifle. “Tu t’en tapes !“ beugle-t-elle férocement. C’est vrai. Je me le dois, elle ne sera jamais à moi, Raelyn, mais… « C’est la chambre qui t’intéresse ? Ou la salle de bain peut-être ? » la taquinais-je, plus à même à jouer un peu. Je suis simplement soulagé, si bien que le silence ne m’importune plus. Je m’applique à découper les tomates, grossièrement, puisqu’elles fondront sous la chaleur. Moi, c’est sous ces compliments à peine voilés que je perds en consistance. Je lève sur elle des yeux ronds, surpris qu’elle joue d’audace quand, habituellement, elle se réverse le confort du sous-entendu. « C’est le moment où je dois dire merci ? » m’enquis-je en lui tendant la bouteille de vin. « Tu peux ouvrir ça, s’il te plait ? » Je ne pus me résigner à sortir deux verres à eau. Je l’aurais vécu comme un sacrilège, mais je veillai à lui déléguer la tâche de nous les servir. « Les marins ont mauvaise réputation. D’ici quelques mois, je serai sans doute plus proche du jour de ma mort que celui de ma naissance. Je ne cuisine pas, je fais à manger. » J’écartai les bras, fataliste, me demandant comment j’allais me sortir de ce guêpier sans mentir. Je peux pas lui dire que je n’ai jamais signé les papiers du divorce, que renoncer à Sarah m’a toujours paru insurmontable parce que je déteste l’échec. Mal à l’aise à nouveau – cette soirée est décidément une très mauvaise idée – je feins de me concentrer sur les préparatifs et l'étape cruciale des oignons.« Le tableau est tout de suite moins séduisant. Sans compter que… » Je levai le verre ballon rempli au préalable et je le secouai pour en désigner son contenu. « Je suis pas aveugle, je sais qu’il y a un truc de pas normal dans ma façon de consommer. Je sais aussi pourquoi je le fais. Ça a suffit à scier la corde, ça plus le reste. » Mon rire est amer. Je bois une gorgée, sans permettre à nos verres de s’entrechoquer, parce que ça fait célébration et que ça n’en est pas une. Je coupe plutôt un morceau de parmesan que je croque. « Oh, il n’est pas mauvais. Goûte. Ça t’évitera de me poser toutes les questions qui te traversent l’esprit à propos de mon mariage. » Autrement dit, ne te fatigue pas, je n’y répondrai pas, Sarah n’a rien à faire ici. « Et toi ? Tu es jeune, toi. Ça ne te dit pas de construire quelque chose avec un gars bien, de ton âge, que tu pourras modeler à ta façon ? Ce serait encore le meilleur moyen de combler ta solitude, non ? » Qu’attend-elle exactement ? De tomber amoureuse ? Les chances pour que ça arrive avoisine le zéro. Elle ne se laisse pas approcher facilement, la douce enfant. Elle est constamment sur ses gardes. Être ici, avec moi, est le fait du Prince.


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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptyDim 16 Fév 2020 - 14:43


CAN'T STOP THIS THING WE STARTED
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  873483867

Est-ce que la réponse m’intéresse vraiment ? Est-ce qu’elle peut changer quelque chose à sa façon dont je le perçois, moi qui ne rougis pas de ne plus pouvoir compter le nombre d’amants que j’ai eu ? Je crois qu’il m’aurait surprise s’il avait répondu à ma question par l’affirmatif, parce que si c’est bel et bien la première image qui me vient à l’esprit lorsqu’on me parle d’officier de la marine, ce n’est pas ce que m’évoque Amos, qui mit tant de temps avant d’accepter de me céder. Il ne me fait pas l’impression d’un coureur de jupon, et je me fais violence pour ne pas me demander si cela me déplairait comme révélation, à défaut d’avoir accepté ma curiosité je ne veux pas tomber dans ce genre de preuves d’une jalousie déplacée. On parle d’un temps où j’étais une gamine, j’étais à peine majeure lorsqu’il quitta l’armée et sa stabilité relationnelle ne me regarde pas. Non, je n’ai pas envie qu’il réponde, pas envie qu’il pense que je m’intéresse à ce qu’il a à dire à ce sujet. Nous sommes amants, uniquement amants, et comme je n’ai jamais demandé à Jo ce qui le conduisit en prison, à Tobias d’où lui vient cette obsession pour les flammes, je n’ai pas à m’interroger sur ce pan du passé d’Amos. « Et pas d’enfants auxquels on aura raconté que son père est un héros mort au combat. Non. » Je lève un sourcil et je hoche la tête, me gardant bien de me demander ce que cette confirmation fait naître chez moi, me gardant bien de laisser la moindre réaction apparaître sur mon visage. Au contraire, j’agis comme si j’étais simplement satisfaite de lui avoir tiré les vers du nez. Je m’éloigne, un sourire accroché aux lèvres, j’attrape mes affaires et après une claque sur les fesses en guise de provocation je me dirige vers la voiture.

Qu’il souhaite partager avec moi la découverte de son bateau, qu’il a certainement rêvé depuis des semaines, pourrait me mettre la puce à l’oreille. Cela me la mettra plus tard, lorsque je reviendrai sur notre comportement des deux derniers mois en me demandant à quel instant j’ai lâché prise, mais pour l’instant c’est l’amusement qui gagne la partie. Celui qui nait du fait de le voir insister mais refuser de dire qu’il le fait pour moi. Du fait qu’il se refuse à déposer un baiser sur mes lèvres en quittant l’habitacle alors qu’il en avait pourtant de toute évidence l’envie, ou qu’il en eu la pulsion, et de le voir se cantonner au plat le plus basique qu’il soit. De toute évidence, ce genre de comportement de la part d’un autre aurait allumé chez moi tout un tas de signaux d’alerte. Mais il n’y a plus besoin d’expliquer à quel point je trouve des excuses au comportement d’Amos, ou mien, au notre dès qu’il s’agit de nier l’évidence, celle qui souffle que notre attirance s’est muée en attraction irrésistible, et que celle-ci a amené avec elle une certaine forme d’attachement, comme un cheval de Troie. Est-ce sa faute à cette attraction, si ni l’un ni l’autre ne voyons venir ce qui serait une évidence pour tout œil extérieur ? Probablement, la sienne et celle de notre mauvaise foi, elle a sa part de culpabilité c’est indéniable. « Bien sûr. Ou des fruits de mer. J’aurais pu si je savais comment ça se prépare. On fait avec les moyens qu’on a. » Je lui sert ma meilleure moue déçue, ma bouille d’adolescente que l’on aurait privée de sortie, avant de les étendre cette fois ci mes jambes sur le tableau de bord.

L’impression de déjà-vu qui me prend à l’instant où j’aperçois le voilier et où je m’en approche, je la cultive, je l’entretiens. Sinon, pourquoi lui aurait rappelé qu’habillée sensiblement de la même façon je refusai la dernière fois de me baisser pour l’aider à chercher les clés du voilier ? Pourquoi ce sourire joueur sur mes lèvres alors que je l’intime à ne pas laisser trainer ses yeux sur mes sous-vêtements, maintenant que je n’ai plus rien à lui cacher et que mon corps n’a plus rien de nouveau pour lui. Mes tatouages, ne serait-il pas capable de les réciter de tête, avec leur emplacement respectif, maintenant qu’il a laissé courir ses doigts sur chaque centimètre de ma peau ? « Il fait noir. Je vais attendre d’être à l’intérieur pour ça. » Lui aussi semble vouloir ressusciter notre souvenir commun et alors qu’il se risque à répondre et rebondir sur cette blague, cette histoire qui n’appartiens qu’à nous, je réalise à quel point ce genre d’aparté est dangereuse, pour tout ce qu’elle nous donne le sentiment de partager l’un avec l’autre. Des phrases bien senties, et puis quoi après, des souvenirs ? Je sais pertinemment que, comme moi, il devoir revoir les images de ce baiser qui, bien qu’il ne fut pas le premier, fut celui qui me marqua le plus. Encore plus que cette première fois dans le bar, l’urgence dont il fit preuve, passant sa main sous ma jupe sans ménagement me fit comprendre à quel point je jouais avec ses nerfs, et à quel point il était proche de l’équilibriste sur son fil, prêt à se laisser tomber dans le vide. A quel point il me désirait tout simplement. Le pont je ne m’y attarde pas puisqu’il n’est pas terminé et je le suis à l’intérieur de la cabine. Que l’on puisse vivre dans un espace confiné me paraît surréel à moi qui m’étale dans un appartement aux dimensions démesurées depuis plus de dix ans, un appartement beaucoup trop grand pour une seule personne, mais en détaillant les lieux je comprends qu’il s’y sente bien. L’endroit lui ressemble, je ne me suis pas trompée en le guidant vers cet aménagement, et ce qui s’en dégage intime à se lover dans le canapé, à se mettre sous un plaid en polaire et passer des journées entières à profiter de l’être aimé. Sauf qu’Amos et moi ne sommes qu’amants, je ne suis pas ici pour ça. « Oui. Si je t’en donne l’occasion...et oui, pendant minimum 24 heures. » Un sourire se dessine sur mes lèvres, et je plisse le nez. « Ne soit pas trop gourmand. » C’est la femme d’affaires qui parle, mais c’est aussi celle qui réalise que me vautrer avec lui sur le canapé, sur le plan de travail et dans toutes les pièces de l’appartement à en oublier la notion du temps ne me dérangerait pas tant. Cet avertissement, s’il est glissé sur le ton de la plaisanterie, est autant pour lui que pour moi. Repousser les images qui affluent à mon esprit est compliqué, surtout quand la disposition des meubles à l’intérieur de la pièce semble n’avoir que peu changée, et que tout est semblable au souvenir que je m’en fais. C’est contre ce mur ci qu’il me poussa d’abord, alors que ses lèvres s’emparèrent des miennes sans douceur et que sa main se fraya un chemin entre mes cuisses. C’est sur un canapé de la même teinte qu’il vient de faire basculer pour remonter ma jupe et pour finalement m’abandonner pantoise. « Oui. Mais je crois qu’il est plus confortable. » Fut la seule réponse qu’il m’apporta alors que je lui partageai ce souvenir à la saveur toute particulière. « C’est la chambre qui t’intéresse ? Ou la salle de bain peut-être ? » Je lui réponds d’un simple « Prétentieux » qui n’a pas lieu d’être. Il ne s’avance lorsqu’il pense avoir ses droits sur mon corps, je le lui ai abandonné depuis longtemps, c’est cette pensée qui est la cause de mon sourire alors que je me hisse sur le plan de travail, c’est elle aussi qui me pousse aux compliments. Ils le surprennent d’ailleurs, il est incapable de le cacher alors qu’il me dévisage de grands yeux ronds, comme si je venais de lui demander de m’épouser. En compliment il n’est pas avare de son côté, je ne compte plus les fois où, pendant l’acte, il me souffle à l’oreille que je suis belle, où il met des mots sans équivoque sur le désir que je suscite chez lui. « C’est le moment où je dois dire merci ? » Je secoue la tête. Non, je me fiche d’un merci, c’est le moment où tu dois répondre à ma question. Il renâcle à la tâche, s’il n’est pas du genre à compter ceux qu’il fait, il semble être déstabilisé d’en recevoir, de tels compliments. Il me tend alors la bouteille de vin que j’attrape. « Tu peux ouvrir ça, s’il te plait ? » Je hoche la tête et attrape à son tour le tire-bouchon qu’il me tend, et je m’active sans pour autant cesser de lui jeter des coups d’œil dès que c’est possible. « Les marins ont mauvaise réputation. D’ici quelques mois, je serai sans doute plus proche du jour de ma mort que celui de ma naissance. Je ne cuisine pas, je fais à manger. » Et alors ? Mon mode de vie aidant, je suis certainement déjà plus proche de ma mort que de ma naissance, est-ce réellement important ? « Le tableau est tout de suite moins séduisant. Sans compter que… » Je l’écoute religieusement : il est lancé et je sais que n’importe quelle remarque bien sentie de ma part le pousserait à rentrer dans sa coquille sans demander son reste. « Je suis pas aveugle, je sais qu’il y a un truc de pas normal dans ma façon de consommer. Je sais aussi pourquoi je le fais. Ça a suffi à scier la corde, ça plus le reste. » C’est ce qu’il pense vraiment ? Que ses travers le rendent repoussant ? Il ne l’a pas exprimé de cette façon, et j’estime que lui dire que son alcoolisme ou ses addictions ne me repoussent pas moi reste prématuré, ce serait mettre des mots importants sur une réalité qu’il n’est peut-être pas prêt à entendre, mais je ne pourrais pas être plus honnête. Les types lisses ne m’ont jamais intéressée et je ne me retourne que sur ceux chez lesquels je discerne les plus importantes fêlures. C’est certainement ça qui m’attira vers Amos alors que j’ignorai encore tout de lui, avec du recul et au vue de ses récentes déclarations. Il semble gêné, il change de sujet et moi je me mords la lèvre en l’observant faire preuve de tant de vulnérabilité. « Oh, il n’est pas mauvais. Goûte. Ça t’évitera de me poser toutes les questions qui te traversent l’esprit à propos de mon mariage. » Pour ne pas le frustrer, je trempe mes lèvres dans mon vin et je hoche la tête en souriant. « Et toi ? Tu es jeune, toi. Ça ne te dit pas de construire quelque chose avec un gars bien, de ton âge, que tu pourras modeler à ta façon ? Ce serait encore le meilleur moyen de combler ta solitude, non ? » Retourner une question gênante reste l’une des pirouettes les plus classiques, et je m’attendais à ce qu’il le fasse. Pas à ce qu’il choisisse ces mots-là cependant. « Tu crois que c’est tout ce à quoi j’aspire, un gars bien de mon âge que je pourrais modeler à ma façon ? » Un type comme ça, il m’ennuierait cela ne fait pas le moindre doute. « J’aime pas les gens parfaits. » Je fais tourner mon verre entre mes doigts, absorbée par la danse du liquide grenat. « J’aime pas les gens biens. Ceux qui sont lisses en tout cas. J’ai grandi en en étant entourée, j’ai étouffé. » C’est la façon la plus honnêtes dont j’aurais pu décrire mon passé, ce sentiment d’avoir un nœud coulant autour de la gorge. « Les junkies aussi n’ont pas belle réputation. » Je porte mon verre à mes lèvres. Parler de cette partie-là de mon passé me dérange moins que d’évoquer Aaron. Je n’ai pas honte de celle que j’étais, parce qu’il n’y a plus rien d’elle en moi. « Et si t’as le sentiment d’avoir tiré sur la corde, dis-toi que j’étais un parfait modèle pour prospectus de prévention anti-drogue avant que le Club ne me recueille. J’aurais été prête à tout et son contraire en l’échange d’un rail de cocaïne. » Avant qu’Aaron ne me recueille. Un sourire fin se dessine sur mes lèvres et je hausse les épaules. « A quoi cela peut-il servir de vivre jusqu’à soixante ans de toute façon ? Les expériences les plus intéressantes c’est maintenant qu’on les vit. » Maintenant, à notre âge mais aussi là, tout de suite, dans ce bateau. Finalement, je pointe du bout du menton la planche à découper qu’il a délaissée pendant mon discours, partiellement gênée par cette attention silencieuse. « Tu as besoin d’aide ? Je n’y connais pas grande chose en cuisine et je serais capable d’y laisser un doigt mais je suis persuadée qu’il ne pas se couper tout seul cet oignon. » Je ne sais pas ce que mes pseudos révélations ont pu réveiller chez lui, mais je ne veux pas que ce soit de la pitié, je n’en ai pas besoin parce que je n’ai jamais cherché à cacher le chemin que j’ai fait jusqu’à aujourd’hui. Je me drogue encore, beaucoup, je bois, beaucoup trop, mais la jeune femme décharnée au regard de lapin russe, celle qui avait dix-huit ans mais en faisait quinze, il ne l’aurait jamais reconnue.









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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptyDim 16 Fév 2020 - 19:13




CAN'T STOP THIS THING WE STARTED
Elle dit « gourmand » et je ne me reconnais pas. De mémoire d’homme, jamais quiconque ne m’avait affublé d’un tel qualificatif. Pourtant, ce soir, il me ressemble, car c’est ce que traduit mon avertissement. En m’imposant dans son bureau de fortune, je fus moins tentateur que ravisseur. Je ne l’avais pas seulement détournée de ses préoccupations professionnelles en chatouillant ses sens. Je l’avais presque kidnappée, me servant d’une promesse charnelle comme d’un bonbon au miel, celui qu’on tend aux gamines bien mal averties pour les jeter dans une fourgonnette blanche, selon l’imaginaire collectif. En fermant la porte derrière moi, j’entérinais également son impression et, dans les faits, je me fichais bien qu’elle ait du travail ou un rendez-vous. Je la rêvais bel et bien à moi pour vingt-quatre heures. J’étais cependant prêt à marchander et, bien que je n’aie pas d’accès privilégié à sa cuisse, je lui répétai ces mots dont j’usai quelques semaines auparavant : « Mais, si tu te montres vraiment très gentille,  on peut négocier. » Je pourrais défalquer le tarif de moitié. Douze heures, c’est respectable. Il s’en passe des choses intéressantes durant un tel laps de temps. Ce serait suffisant pour désencombrer ma tête du postulat qu’elle m’a manqué parce que sa bonne humeur et sa créativité envahit mon quotidien au profit de celui qui fait de moi un repris de justice rendu avide par des années d’abstinence. C’était faux évidemment. Je n’étais ni l’un ni l’autre. Jusqu’il y a peu, Sarah n’avait jamais rechigné à m’ouvrir ses bras. Sans cette nouveauté, Raelyn et moi n’en serions sans doute pas là d’ailleurs. Accepterais-je d’ouvrir les yeux sur ce que mon cœur recèle, j’aurais cédé à la panique autrement que pour ce bateau et surtout, différemment. Ma femme n’a pas influencé mon geste de cette nuit. J’étale sur le plan de travail ma pêche du jour parce que je n’entends rien à ce qui gronde en moi. Au contraire, j’aurais revêtu mon masque de froideur puisqu’il n’est, entre Raelyn et moi, aucun espoir d’un renouveau. Elle chérit sa liberté, je me tiens à l’écart de l’attachement qui rend fragile et trop humain. J’aurais tout arrêté également, sur le champ, ouvrant la porte et la chassant sans procès. J’aurais appris à la détester de nouveau et j’aurais savamment évité son regard. Si, d’aventures, la tentation de lui revenir me taraudait, je me serais arrangé pour qu’elle ne nourrisse à mon égard que du mépris et du dédain en tapissant tout échange d’aigreur. Je lui cracherais ma bile au visage, non sans douleur, parce que je regretterai chaque horreur. Je souffrirai, sans doute plus qu’elle qui composera avec son ego, tandis que moi, je me débattrai avec l’innommable. Or, sur l’heure, je galère à bâtir le rempart de mon orgueil jusqu’à ce qu’il lui soit infranchissable, sans que ça ne m’inquiète vraiment. Et pourquoi ? Parce que j’ai dressé une putain de liste, que je ne respecte même pas, mais qui me conforte dans ma connerie.

Si seulement… si seulement je n’étais pas aveuglé par ses moues boudeuses et assourdi par ses plaisanteries. Je me serais rappelé qu’elle est plus jeune que moi, qu’elle a sa vie devant elle, que si le destin lui a tiré quelques pieds de nez, elle a la ressource en elle pour s’en tirer définitivement. Certes, son ex est mort, mais son cœur peut battre encore. Il lui suffirait de trouver le larron qui saura saisir l’occasion. Un autre, moins qui n’essaierait pas de camoufler ce qui ressemble à un rencard en quelque chose de moins engageant. Un qui assumerait son inclination et qui prendrait les armes pour qu’elle tombe amoureuse. Un qui a assez d’estime pour lui pour accepter un compliment sans avoir l’air médusé. Un autre que moi finalement, même si j’aurais juré avoir ressenti dans ma nuque la piqûre de la jalousie. Je ne suis plus certain de le lui souhaiter désormais, mais je le devrais, alors je m’y emploie, de toutes mes forces. Je m’y essaie alors que mes yeux, jusqu’alors tenté par les oignons – je les observais avec dépit tant je déteste l’odeur qu’il dégage – sont suspendus à ses lèvres roses. « Non. Pas pour le moment. Mais, tu pourrais avoir envie de stabilité un jour ou l’autre. » admis-je en haussant les épaules. Elle n’a rien d’assimilable aux femmes banales que porte cette Terre. Elle était différente de toutes celles que j’avais connu jadis, physiquement, amoureusement ou amicalement. Même Liv, qui jouit pourtant d’un fort tempérament, s’est jetée à corps perdu dans le mariage. Pourquoi pas elle ? Pourquoi est-ce si fou d’imaginer qu’un jour ou l’autre, elle prierait pour que le destin dépose sur sa route un homme qui, avant qu’elle n’expire, lui chuchotera à l’oreille des mots doux destinés à la rassurer, qu’elle pousse son denier souffle en paix avec elle-même, fière du chemin accompli. « Le but de le façonner, c’est de le rendre un peu moins parfait justement. » Là encore, j’arguais sans me tromper qu’elle était en mesure de libérer le côté malsain qui se terre en chacun de nous. Comment ? A force de ruse et de détermination. N’en suis-je pas la preuve vivante ? Je n’ai pas attendu après elle pour renouer avec ces instincts qui font de l’Homme un être cruel, cupide et violent. Mais, avant Raelyn, je repoussais les plus triviaux qui concernaient le sexe. J’étais persuadé que, si je demeurais fidèle à Sarah malgré ma rancune – je n’ai jamais digéré qu’elle me demande de partir – j’aurais pu sauver mon mariage. J’ai loupé le coche malheureusement et je ne saurais dire si je m’en sens floué ou affranchi. « Alors, pourquoi pas ?» ponctuais-je sans plus l’interrompre. Elle prononça le mot « Junkie » et je posai mon couteau. Mes mains, que je tenais à occuper, accrochèrent mon verre et, par la suite, le plan de travail. Je l’écoutais avec l’abnégation d’un repentant.

Le récit de sa vie, aussi lacunaire soit-il, fit dangereusement écho à l’histoire tragique de ma Sofia et j’en fronçai les sourcils. Ce n’était pas la première fois qu’elle la rappelait d’entre les morts. Lorsque je cognai sans relâche son agresseur, j’agis autant pour l’honneur de mon enfant que pour l’intégrité de celle qui, quelques heures plus tard, s’endormit dans mes bras après l’étreinte. Aujourd’hui, si j’ai l’air aussi grave soudainement, c’est de réaliser qu’en outre la confidence – elle vaut son poids – c’est ce que la rumeur prête en comportement à ma fille. Je n’ose y croire. Je me répugne à l’imaginer dans des situations dégradantes de son plein gré. Mais, les faits sont là, ils existent, tout comme il est possible de s’en sortir finalement. C’est une différence en plus entre Sofia et Raelyn. La première était candide, la seconde cessa de l’être assez tôt pour remonter à la surface à contre courant. Elle avait de quoi être fière d’elle alors que je réalise d’où lui vient son absence d’empathie, son manque de scrupule à vendre la mort en poudre, cette détermination jumelée à une assurance insolente qui l’a rendu insupportable. Je cerne mieux certaines de ses réactions, à commencer par cette fierté qui l’oblige à gérer seule ses emmerdes et qui supporte mal qu’on lui impose quoique ce soit. « Le Club t’a recueilli ? » me permis-je en interrogation, me demandant si elle sous-entendait que, comme beaucoup d’autres après elle, elle se déshabilla pour satisfaire les plaisirs coupables d’enfoirés licencieux. L’idée que Mitchell n’ait jamais posé ses grosses pattes dégoûtantes sur sa peau de lait me révulsa, jusqu’à ce que je me souvienne qu’elle prétendit le contraire. Le moment n’était pas taillé pour le mensonge. Je chassai donc mon aversion d’un hochement de tête, non pas complice ou entendu, mais un peu hagard. Moi, j’en connais des raisons de survivre au mauvais sort : voir nos enfants grandir, prendre les traits d’un vieux con démodé dans le regard de notre adolescente, la féliciter à la remise de son diplôme, pester le jour de ses fiançailles, la céder de mauvaise guerre celui de son mariage, assister, ému, à la naissance de son premier enfant… Mon existence tout entière était concentrée sur Sofia. Elle était ma réussite. J’aurais consacré mon âme au Diable, qu’il l’emporte en enfer, pour être témoin de chacune de ses expériences auxquelles elle aspirait. Elle emporta dans sa tombe mes fantasmes d’être appelé papy par un petit bout d’homme qui aurait eu mes yeux lui aussi. Son décès me dévasta, ni plus ni moins, et comme je n’en suis toujours pas remis, je me rembrunis d’y songer et je me défends d’en parler. Qu’importe que je me méfie de moins en moins de Raelyn, je ne saurais exprimer le fond de ma pensée sans que transparaisse ma déception. Autant dire que je la louai de m’avoir ramené les deux pieds sur terre. « Ah oui. Pardon. » avouais-je tandis que je m’anime à mesure que les bulles de la nostalgie et des chimères éclatent.

Normalement, je l’aurais refusée son aide, sauf qu’elle m’arrange particulièrement bien. Alors, je la prends aux mots et je l’attrape par la taille, qu’elle descende de son piédestal. « Ce n’est pas de refus en fait. » J’aurais bien ajouté que ça m’aidait à me défaire que cuisiner pour elle et entendre ses confidences est synonyme de rendez-vous, mais je me retins. Inutile de lui mettre de telles idées en tête et qu’elle se monte le bourrichon. Je le faisais bien assez pour nous deux. Je pousse le couteau et la planche dans sa direction. Elle s’en empare et, comme à l’habitude, je l’ai trouvée délicieuse dans ce rôle qui ne lui va absolument pas. La femme d’intérieur serait moins amusante. Je la trouverais certainement ennuyeuse avec le temps. Mais, elle essaie et je soupçonne que son estomac qui réclame n’est pas la seule raison. Lasse, elle aurait eu tôt fait de se commander une pizza. Un rien lui plairait-il dans cette scène digne d’un tête-à-tête pour la Saint-Valentin ? « Je dois aller chercher une trousse de secours ou tu vas t’en sortir ? » l’asticotais-je en récupérant dans un tiroir une poêle neuve. Tout l’était finalement. Les meubles, les ustensiles, elle, moi, elle et moi…. « Tu viens d’où, Rae ? » ai-je toutefois demandé avec désinvolture. Je renouais avec le détachement et ça me faisait un bien fou. C’était aussi rassérénant que son manque de dextérité avec un couteau. Est-ce normal que ça m’attendrisse plus que la narration de son histoire ? Machinalement, je glissai mes mains le long de ses flancs, par-dessus le coton de son débardeur, et elles se nouèrent sur son ventre. Je m’approchai, non sans respecter une distance de sécurité qui n’avait plus cours et, à l’oreille, dans un souffle, d’une voix éraillée par le murmure. « J’ai envie de toi, Raelyn» Les mots sont saccadés, mais moins à cause d’une pudeur inexistante que par l’enjeu. La phrase résonne en moi comme une véritable déclaration enflammée. « Pas forcément là, maintenant. » Sous-entendu, ne lâche pas ton couteau. « Mais, tout le temps… ou presque. » Derrière moi, l’huile d’olive crépite sous le feu de la gazinière et déjà je récupère son ouvrage pour le jeter dans la poêle, avec les tomates. « Moins de 30 minutes. 15 à feu vif. Tu tiendras jusque là ? » conclus-je le timbre net, mais où demeure un soupçon de chaleur. Le temps de cuisson n’a rien d’un secret, quoique le seul soufflé en ces lieux, soit de polichinelle.




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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptyDim 16 Fév 2020 - 22:39


CAN'T STOP THIS THING WE STARTED
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  873483867

Si j’avais pu me vautrer avec lui dans ses draps à longueur de journée je l’aurais fait. Je n’aurais tempéré les choses que lorsqu’il m’aurait fallu reprendre mon souffle ou bien le temps de prendre une douche pour me débarrasser de la transpiration qui m’aurait collé à la peau. Ce qui m’en empêche ? Mon absence au Club serait remarquée et, associée à la sienne, serait pointée du doigt. J’ai toujours considéré que ma vie privée de regardait personne, je ne me suis jamais formalisée des commentaires qui pouvaient être fait à son sujet mais je ne peux nier que je n’aimerais pas l’idée d’être réduite aux commérages concernant avec qui je passe mon temps libre et avec qui je couche. Dans l’esprit des rustres du Club, en s’offrant des doigts sur mon corps un homme s’offre forcément une maitrise de mes actes, et je crois que c’est là que prend racine ma tendance à cloisonner les choses. Alors pourquoi concernant Amos cela ne m’a jamais dérangée ? Tobias, je lui répétai à plusieurs reprises que chaque fois était la dernière, que je ne couchais pas avec ceux qui appartenaient comme moi au gang. Ce discours je ne l’ai jamais tenu en face d’Amos, je n’ai jamais pensé même à le tenir, si je devais me risquer à émettre une supposition je crois qu’un tel comportement s’explique, en plus de mon attirance indescriptible pour le brun, par le fait qu’il n’est ni rustre, ni un gamin. Il ne semble même pas appartenir au même monde que les pauvres types qu’il côtoie et même quand je clamais le contraire parce que j’étais frustrée et en colère, je n’ai jamais eu peur qu’il m’utilise asseoir sa position au Club ou pour amuser ses compères d’anecdotes coquines me concernant. Quoi qu’il en soit si nous disparaissons pendant 24h ces derniers n’auront pas besoin d’Amos pour tirer des déductions, et si l’idée est tentante, si j’ai moi-même envie de glisser mes doigts dans sa poche pour attraper les clés et les jeter à l’eau, je ne peux me le permettre. « Mais, si tu te montres vraiment très gentille,  on peut négocier. » Un sourire amusé étire mon visage. « Et je gagne toujours. » Au jeu des négociations. Même lorsque j’aimerais perdre. Un sourire, une moue boudeuse, je n’ai qu’a dénuder une épaule et à descendre lentement la fermeture éclair de ma jupe pour qu’il me cède. Je ne suis pas en reste cela dit, lorsque ses mains effleurent ma peau je n’ai qu’une envie : me perdre dans la vague de sensations que cela me fait ressentir. Certaines sont habituelles, imputables à l’émoi classique de la proximité d’un homme que je désire, et certaines sont nouvelles mais ce ne sont pas celles-ci qui m’effrayent le plus. Non, celles que je redoute, celles dont je tente de nier l’existence, elles sont anciennes. Oubliée, d’un autre temps. Elles sont semblables à celles qui, à une autre époque, me poussèrent dans les bras d’Aaron pour autre chose que pour d’agréables corps à corps, pour plus qu’une nuit. Par chance je ne les reconnais pas toutes, j’en ai oublié la plupart sans quoi je paniquerais devant leur nombre. Ce n’est pas parfois, ce n’est pas de temps en temps, c’est tout le temps qu’Amos fait naître en moi des émotions contraires.

Je suis surprise d’entendre ses suppositions, je suis surprise qu’il s’imagine qu’une part de moi puisse être une adolescente qui rêve au grand amour quand je n’ai jamais tenté de véhiculer autre chose que l’image d’une femme indépendante, qui prend et qui jette. Le concernant cette image en prend un coup, je prends trop et je ne jette rien, mais je lui refuse toujours le droit d’être maître de mes actes et de mes décisions. « Non. Pas pour le moment. Mais, tu pourrais avoir envie de stabilité un jour ou l’autre. » Je laisse échapper un sourire, et un léger rire tant l’idée me paraît saugrenue. Dans ma vie chacun de mes choix a été guidé par la quête du frisson, je ne m’imagine pas un jour me languir d’une vie simple et stable. « Le but de le façonner, c’est de le rendre un peu moins parfait justement. Alors, pourquoi pas ? » Sauf que je n’ai pas envie d’un homme que je pourrais guider à la baguette. J’aime mes partenaires capables de me tenir tête, je les aime insolent, j’aime qu’ils soient capables de me réduire au silence, de me forcer à admettre à force de ruse que je fus terriblement jalouse d’une petite serveuse aux mains trop baladeuse. Ce soir-là je m’enfiévrai comme rarement je m’étais enfiévrée alors qu’il m’ordonna de lui dire la vérité sans faire preuve d’aucune douceur. « Et tu proposes quoi ? Qu’on me créé un profil sur une application de rencontre ? Que je me mette au speed-dating ? » Gonflée d’insolence, je pousse la provocation un peu plus loin. « Tu as quelqu’un de cet acabit dans tes connaissances, avec lequel tu souhaites m’arranger un rendez-vous galant ? » Mes yeux caressent son visage. Je ne veux que toi, voilà ce qu’ils chuchotent à quiconque capable de l’entendre. Comment ça, je ne veux que toi ? Bien sûr que non, je me maudis pour cette idée saugrenue et me rappelle que je le remplace par un autre quand je le désire. « Dis pas de bêtises, c’est pas le futur que je me suis réservé. » D’autres auraient dit « ce n’est pas le futur que le destin m’a réservé », mais je n’ai jamais cru au destin, au contraire, je ne me serais pas employée à le bousculer depuis toujours.

Ma confession, il l’écoute sans m’interrompre. Il lâche son couteau et il fiche ses yeux dans les miens, alors qu’elle est beaucoup moins personnelle que celle que je lui fis l’autre soir sur mon canapé. De mon passé de junkie, je ne cache pas grand-chose lorsqu’on m’interroge à ce sujet. Je ne m’étale pas en détails, parce qu’ils n’ont aucune importance et n’aideraient pas à comprendre pourquoi, mais je ne fais jamais semblant d’être quelqu’un d’autre que celle que je suis, puisque je suis fière du chemin que j’ai parcouru. Bien sûr les mauvaises langues diraient que sans Aaron qui s’amouracha de moi j’aurais certainement connu une trajectoire différente, poussée au tapin parce que j’aurais rapporté plus d’argent comme ça, mais je ne dois qu’à moi-même d’avoir fait mes preuves dès lors qu’on me confia une mission. L’amour qu’Aaron me portait, la protection qu’il m’offrait me garda de devoir vendre ma vertu pour en reverser les bénéfices au Club, mais je reste persuadée que jamais il n’intervint en ma faveur à d’autres niveaux. « Le Club t’a recueilli ? » Il bute devant ce terme, et j’avoue ne pas comprendre ce qui le laisse si perplexe. Mais sur ma lancée et sans comprendre pourquoi je n’arrive pas à la boucler, je continue. « Oui. Mitchell, Alec, lui, ils étaient amis à l’époque, tu les aurais vus tous les trois. Les Strange venaient d’arriver, il me semble, et oui, le Club m’a recueillie. » Je marque une pause, réalisant que je ne sais pas où il voulait en venir, et que je n’ai pas répondu à sa question. « Mais s’il y a une autre question cachée derrière celle-ci il va falloir que tu me la poses directement, j’avoue ne pas voir où tu veux en venir. » Je fronce les sourcils, mais si je suis surprise ce n’est rien face au fait qu’il s’excuse. De quoi exactement ? D’avoir émis un avis contraire au mien ?« Ah oui. Pardon. » D’avoir tenté qu’un type plus jeune et plus docile ferait meilleure figure à mes côté ? « Pourquoi tu t’excuses ? T’as rien dit de mal. » Si c’est ma confession, si c’est mon histoire qui lui fait de la peine au point qu’il se sente obligé de me prendre en pitié, de s’excuser de m’avoir poussée à me livrer qu’il se rassure : je ne fais rien parce que l’on m’y oblige. Il ne m’oppresse pas, mais j’ai par contre bien du mal à lire en lui en cet instant, et ça me dérange.

Il s’approche de moi et ses mains se posent sur ma taille, mes yeux s’accrochent aux siens et ne les lâchent pas alors qu’il me dépose au sol. Je n’ai plus du tout envie de l’aider, je ne suis même plus persuadée d’avoir vraiment envie de laisser à ce plat le temps de voir le jour. Qu’il me soulève comme si je ne pesais pas plus d’une dizaine de culot me fait de l’effet, je suis obligée de l’admettre. « Ce n’est pas de refus en fait. » Déjà ses doigts quittent ma taille, et je me rends compte que j’ai retenu ma respiration pendant tout le temps où ils l’enserraient. Il fait glisser la planche à découper dans ma direction et me tend le couteau, et je me sens d’un coup idiote, parce que je ne pensais pas une seconde qu’il accepterait. Désarçonnée j’attrape le couteau et me prête au jeu, devenant d’un coup soucieuse de ne pas faillir à la tâche. « Je dois aller chercher une trousse de secours ou tu vas t’en sortir ? » Sans quitter le couteau des yeux, je lui réponds d’un ton railleur et amusé. « Je ne rigolais pas quand je te disais que j’étais capable de me couper un doigt, alors advienne que pourra. » Il sort différent ustensiles, s’agite dans mon dos alors que je tente de ne pas massacrer l’oignon qu’il vient de me confier, et finalement, je sens son regard dans mon dos. Je ne dis rien, j’attends qu’il trouble le silence d’une question, parce que c’est ce qui va se passer, je le sens. « Tu viens d’où, Rae ? » Je lève le couteau et tourne la tête dans sa direction, un peu surprise que ce soit la voie dans laquelle il s’engouffre. « Parce que tu te demandes où j’ai appris cette technique de découpage à la fois fascinante, fantastique et insolite ? » C’est un carnage, qu’on se le dise. Je rassemble mon sérieux pour terminer ma tâche, et formuler un début de réponse. « Si tu prends ta voiture, que tu conduits douze heures à l’ouest en ligne droite, tu tomberas sur mon bled et ses 300 habitants, mais je suis à peu près certaine que le nom te sera pas familier. » Je grogne alors que le couteau glisse plusieurs fois sur la partie que sur laquelle je suis en train de m’acharner et que je manque de me couper les doigts. « Ça répond à ta question ou là encore je n’en ai pas saisi toutes les subtilités ? » Et finalement, sans crier gare, je sens ses mains se poser sur mes flancs, son corps se rapprocher du miens et sa respiration dans mon cou. Ses mains viennent finalement se glisser jusqu’à mon ventre et il les noue, alors que mon cœur rate un battement. « J’ai envie de toi, Raelyn » S’il savait à quel point aucune phrase ne m’allume plus que ça, il ne s’y risquerait pas alors que j’ai un couteau entre les mains. Mes doigts se desserrent et je ferme les yeux, je rapproche nos corps, franchissant la distance qu’il laissa pour venir plaquer mon dos contre son torse de laisser tomber ma tête dans son cou. « Pas forcément là, maintenant. » Moi j’ai envie de lui, là, maintenant. « Mais, tout le temps… ou presque. » Trop vite il se détache, trop vite ses mains se décolle de mon débardeur pour venir attraper la planche que je massacrai, pour jeter tout ça dans la poêle. Moi ma respiration est saccadée, les battements de mon cœur se sont accélérés et mon regard trahi mon désir. « Si tu continues on va vraiment en avoir besoin de cette trousse de secours. » Je pousse un soupir, me secoue les puces mais rien n’y fait. « Moins de 30 minutes. 15 à feu vif. Tu tiendras jusque-là ? » Et voilà qu’il m’offre pile ce dont j’avais besoin pour tenir : un défi. Aussitôt je penche la tête et offre à Amos un sourire ravageur. « On parie ? » A mon tour de jouer à le rendre fou, et à ce jeu je suis presque certaine de l’emporter. Reproduisant chacun de ses gestes j’entoure à mon tour sa taille de mes bras, mais c’est sous son t-shirt que je viens poser mes mains. « Comment tu as dit déjà ? » Je me hisse sur la pointe des pieds pour approche ma bouche de son oreille. « J’ai envie de toi Amos. Tout le temps, pas presque. Là maintenant également. » Si je verse dans la provocation je ne mens pas, je joue, mais pas avec la vérité.








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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptyLun 17 Fév 2020 - 2:16




CAN'T STOP THIS THING WE STARTED
Dieu que j’aurais adoré lui lancer un « on parie » sur le ton de la certitude, celle que je remporterai cette manche parce que je ne perds jamais ou rarement. Je m’en serais fait un nez comme une fraise quand, au terme de 24 heures de débauche et de douceur sexuelle, je lui aurais chuchoté : « C’est qui, de nous deux, le grand vainqueur ? » J’aurais adoré, véritablement, mais je ne me lance pas dans les batailles qui sont perdues d’avance. Ses impératifs professionnels lui tiennent à cœur. Elle a fait du Club sa raison de vivre et lâcher prise, maintenant, c’est craché sur ce qu’elle est. Ce serait également alimenter la rumeur que nous nous efforçons d’éteindre au quotidien pour notre tranquillité, pour ne rien gâcher peut-être. Normalement, notre liaison devrait être morte depuis longtemps, mais il semblerait que nous y tenions encore assez pour la préserver du qu’en dira-t-on. Moi, ça me va, et bien que la provocation me brûle les lèvres, je me contente d’un avertissement. Il prend forme dans un regard appuyé qui dit : ne me cherche pas, sur aucun niveau. Il ne lui faut pas grand-chose pour que l’envie de la déshabiller devienne oppressante. Une grimace adolescente et candide sur son minois de poupée m’évoquent des images inédites, créatives ou déjà expérimentées. Que me vaudrait de jouer avec le feu, maintenant, à part me bruler les doigts ? Elle a faim. J’ai bêtement promis que je me chargerais de lui remplir son estomac. Je n’ai plus d’autres choix que de m’exécuter. C’est mieux comme ça de toute façon. Je ne suis pas tout à fait à l’aise avec la situation. Dans la voiture, je la trouvais interpellante de délicatesse. Ici, sur le bateau, elle me paraît irréelle.

Certes, ce n’est pas la première fois que nous échangeons quelques confidences. On veillait à ce qu’elle ne nous surprenne pas sur l’oreiller, mais elle n’en existait pas moins pour autant. De manière générale, elles concernaient les souvenirs abandonnés dans une campagne en friche à des kilomètres de nous. Cette fois, elles se mélangent avec des projections pour l’avenir, pas le mien – il est trop flou et incertain – mais le sien, celui que je lui dessine, non sans crainte que le jour où un homme ravira son cœur, elle m’oublie pour de bon. C’est ridicule. Pas tant de lui souhaiter de vivre une nouvelle histoire d’amour, mais de m’en inquiéter. C’est grotesque et ça n’a pas de sens. Sauf que son regard qui me couve, ses yeux qui me dévorent tandis qu’elle se défend des mes suppositions, c’est une bombe dans les fondations de ma forteresse, celle qui me protège de ses fourberies quand elle est dans les parages, celle aux murs cimentés de ces résolutions posées pierres après pierre, à mes nues, à chaque fois qu’il m’est pénible de la quitter, que je pense à elle avec un sourire ou que mon comportement tend vers la séduction et non plus vers l’assouvissement du péché de la chair. C’est une bombe parce que l’œillade n’est pas innocente. Aurais-je été aussi prétentieux qu’elle le prétend, j’y aurais aperçu un message en particulier. A moins qu’elle me l’envoie vraiment, comme une bouteille lancée à la mer, que j’hésite à ramasser à cause de l’appréhension. Et si je me trompais ? Et si je déchiffrais ce qui m’arrange et non ce qu’elle me dicte ? Qu’est-ce que j’aimerais y lire d’ailleurs ? Que je suis son type d’hommes ? Que mes audaces sont agaçantes, mais terriblement excitantes ? Qu’à choisir, elle se préfère avec moi, malgré les risques, parce que seul compte l’instant présent ? Que le long terme n’a pas d’importance, mais que le moyen ne se jouera pas sans moi ? Mais où je vais, là ? Toutes ces tergiversations sont incohérentes, dénuées de pertinence. C’est un perte de temps, ni plus ni moins. Alors, je me concentre davantage sur les mots et ses éclats de rire, sur le masque du toupet qui habille ses traits et, surtout, j’ignore que ses propositions chatouillent la plante de pieds de ma jalousie. « C’est ça. » ironisais-je en roulant des yeux. « Si tu as envie d’un rendez-vous galant, je peux mettre une nappe et allumer deux bougies. » A mes oreilles, ça résonne comme un trait d’humour. Dans les faits, c’est un peu plus compliqué, mais je n’ai pas le temps de m’y attarder.

Mes pensées s’évadent vers le corps décharné de mon bébé, celui que je fus forcé d’affronter pour l’identification. Je me rappelle ma douleur, ma rage et mon sentiment d’injustice. Je me suis souvenu du mal qui m’envahit jadis et qui me ronge encore aujourd’hui. Mon corps est dans la pièce, mais mon esprit l’a quitté. Je pense à Sofia et à son mode de vie. Je balaie les considérations qui lui prêtent des comportements qu’un père ne peut ni tolérer ni envisager. Je ne refuse de l’imaginer à genou devant un homme debout pour une dose. Or, c’est ce qui arrive à la majorité des gamines qui s’engluent dans la toile tissée par Mitchell. Elle est un piège fatal. D’aucunes n’en ressortent grandies, à part Raelyn visiblement. Comment ? S’est-elle prostituée ou a-t-elle trouvé le moyen de détourner les règles, comme la Russe qui – on ne me l’enlèvera pas de la tête – aurait lancé sa petite culotte au visage du patron pour ne pas écarter les cuisses devant le tout-venant ? C’était le seul dessein visé par ma question, mais je ne perds rien concernant ce lui. Membre du Club, il dût la prendre en pitié et la garder son aile protectrice. Les échelons suivants, elle les gravit seul, les uns après les autres. Elle ne l’exprime pas en ces termes, mais ceux qui l’apprécient, aussi rares soient-ils, ne tarissent pas d’éloge quant à sa détermination. Du reste, quoique je ne crache pas sur les informations complémentaires, je rends à César ce qui lui appartient. « Non, tu as répondu. Quand le Club accueille, ce n’est pas toujours de cette façon-là. Je voulais savoir de quel côté de la barrière tu te situais » A travers l’amitié et, dans son cas, une histoire d’amour. Sofia n’avait pas eu cette chance malheureusement. Si elle s’enticha de l’un dealeur du Club, il l’entraîna vers sa chute. Il ne lui a pas tendu la main pour l’aider à se relever. Il n’en est pas tombé amoureux en retour. Il n’a su reconnaître ses qualités et, sans aller jusque là, il n’a pas souffert à son égard du moindre soupçon d’empathie. Etait-il blâmable ? Pas plus qu’un autre. Pas autant qu’Alec et son aîné. Pas autant que moi. Même s’il est plus confortable de concentrer ma rage sur les autres, je n’oublie jamais que je détiens ma part de responsabilité dans le décès de Sofia. Je m’emploie à laver ma conscience, mais ça m’étouffe si souvent que je m’égare, à l’instar de cette nuit, dans le labyrinthe de ma rancœur, de ma nostalgie, du mirage et de mon amertume. Dans ces cas-là, la réalité est pénible et je m’en excuse, ce qui la décontenance. « Parce que j’étais ailleurs. Je réfléchissais à ce que tu disais. J’ai oublié que tu n’avais rien mangé. » Et pour gagner du temps, je la prends à mot. Je ne l’invite pas à a descendre, je la soulève moi-même, parce que je ne renonce que rarement à une occasion de la sentir contre moi et ce qu’importe son état. Qu’elle soit habillée ou dévêtue, c’est un plaisir qui me manque quand je l’ai sous les yeux, mais que je ne peux l’approcher. Ça m’électrise, autant que ses grands yeux plongé dans les miens, bien moins que ses lèvres contre les miennes et que sa bouche s’entrouvre pour me chuchoter, sans mot dire, une invitation à la luxure. J’y pense évidemment, mais je me suis promis, dans l’épicerie, que je ralentirais sur cette gourmandise. Tout abus est mauvais pour la santé, même si ses baisers me semblent aussi bons pour ma santé qu’un fruit bien mûr, ils n’en sont pas moins aussi dangereux que du chocolat fondu, tout onctueux, sucré soit-il : c’est addictif et des dépendances, j’en compte déjà trop. J’opte donc pour une question banale, à laquelle elle répond sans peine. Sa plaisanterie suffit à me distraire. J’en ris, sincèrement, mais je la rassure. « C’est magistral, c’est vrai. Mais, ils vont fondre de toute façon. Tu peux relâcher la pression. Et oui. Tu as répondu.» Laconiquement, mais n’était-elle pas un prétexte pour gommer mon excitation ? Et n’est-ce pas un échec cuisant ?

S’il me plait de croire que ce regain d’attrait prend sa source dans le retour de nos habitudes, mes plaisanteries n’y sont pour rien. Qu’importe que, concentrée sur l’ouvrage et soucieuse de bien faire, elle soit craquante et presque touchante. Si j’entoure sa taille de mes bras, si je dois lutter pour ne pas flatter sa nuque de mes lèvres, je chuchote surtout une vérité. J’ai envie d’elle, à chaque heure du jour et de la nuit. Quelques fois, je ne m’en rends compte qu’une fois arrivé au Club. Si, par malheur, elle a laissé derrière un peu de son parfum, s’il embaume la pièce que j’occupe, mes neurones s’affolent, si bien que je ne réfléchis plus. Je rassemble bien ma raison pour ne pas attirer l’attention sur nous – la rejoindre dès qu’elle apparaît serait aussi discret qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine – mais je n’agis plus que mécaniquement. Tout l’espace, dans mon disque dur, s’encombre de fichiers parasites : elle, allongée dans son lit, à demi-nue, qui cambre son corps vers le mien et qui l’appelle sans vergogne. Moi, qui lui murmure un compliment sans fioritures, incapable de le contenir sous peine qu’il m’explose en pleine bouche. Ses mains qui me cherchent et qui cajolent, les miennes qui découvrent et redécouvrent. Ses traits, souvent taquin, qui se détendent parce qu’une vague de plaisir l’emporte sur la pudeur, si tant est qu’elle s’en soit déjà embarrassée. J’entends un gémissement, un long soupir et, clairement, je dysfonctionne. Autant dire que, là, tout de suite, alors que son dos épouse mon torse, que sa tête bascule sur mon épaule, que sa poitrine se soulève et que sa respiration se saccade et que la mienne s’adapte à la cadence, je me dis qu’en fait, je ne fomentais un rendez-vous galant pour gagner une faveur. J’ourdissais une mise en scène pour justifier que cette tension, transformée en connivence, est le mur porteur de notre aventure, qu’elle est au cœur de toute chose et qu’elle ne recèle aucune autre clé de voûte à traduire en sentiments. Ce ne sont que des sensations à apprivoiser et, moins on y goûtera, plus longtemps survivront-elles. Dès lors, fort de cette prophétie nouvelle, je m’éloigne, à contre cœur. Je me penche sur le vital, au mépris du nécessaire. Parce que ça l’est… je ne peux décemment nier que si elle se dérobait pour une raison ou pour une autre, je ne serais pas seulement déçu, je jurerais mourir dans la nuit d’une crise cardiaque tant je peine à maîtriser les battements de mon cœur. Respirer profondément ne le stabilise pas. La preuve étant, je teins mes faits, mes gestes et mon verbe d’ambiguïté et elle s’engouffre aussitôt dans la brèche, car elle parie et je suis bon joueur, même si c’est diablement compliqué. Ce qu’elle me glisse à l’oreille, c’est une redite de mon propre aveu, quoique je ne le jugerai volontiers sincères. Son timbre est différent. Il ne tinte pas à mon tympan comme ses précédentes provocations. « Je ne parie que s’il y a un enjeu. Qu’est-ce que tu mises ? » ânonnais-je en la gardant la plus proche de moi possible.

Il est hors de question qu’elle m’échappe, pas maintenant qu’elle a appuyé sur l’interrupteur. Aucun homme ne peut rester insensible à ce genre de déclaration. Aucun. Jadis, j’étais peut-être plus fort que les autres – encore que...- mais aujourd’hui, à quoi bon ?  « Sois créative. » l’avertis-je alors que mes doigts s’accrochent à l’ourlet de sa jupe. Je la remonte déjà, lentement, mais sûrement, ma paume glissant sur le flanc de sa cuisse. « Réagis vite. Tu sais aussi bien que moi qu’il peut se passer des tas de choses en cinq minutes. » A nouveau, je me serais gaussé si ces provocations n’étaient rien de plus, mais c’est faux. Tous mes efforts pour ne pas l’embrasser partent à vau l’eau. Je caresse sa bouche du velours de mes lèvres. Je ne prends pas, je goûte, je mordille, et j’avance également. Je la coince contre le frigo qu’elle ne se dérobe pas. On dit que la faim rend le pain tendre. Je n’ai rien contre l’idée de la laisser respirer. Un peu d’eau froide sur le visage et je devrais pouvoir garder mes doigts dans le fond de mes poches, mais pas sans une contrepartie qui en vaille véritablement la peine, une qui me sera aussi délectable que son émoi quand mon index se balade à l’arrière de ses cuisses. «L’eau bout, Raelyn. Va falloir choisir ce que tu te décides sur ce qui est le plus urgent.» Ou m’offrir une compensation intéressante ou je jure qu’elle aura à redoublé en ruse pour vérifier si le canapé est bel et bien plus confortable.





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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptyLun 17 Fév 2020 - 11:34


CAN'T STOP THIS THING WE STARTED
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  873483867

« C’est ça. Si tu as envie d’un rendez-vous galant, je peux mettre une nappe et allumer deux bougies. » J’ai envie de lui rétorquer que lorsque je lui parlais de m’arranger un rendez-vous galant je ne parlais pas de lui à l’origine mais je n’en fais rien et me contente d’abord de l’observer d’un regard amusé, appuyé, un regard qui veut à la fois dire « je ne suis pas dupe » et « je sais ce que tu es en train de faire. » Ce que moi je suis en train de faire par contre, je n’en sais rien. Si je gardais la tête froide et réfléchissais à la portée de nos confidences, de notre proximité et de mots, ils me feraient partir en courant. Ils me feraient partir en courant parce que je réaliserais que je chéris de plus en plus ces instants de complicité, ces moments que nous passons ensemble simplement, même lorsqu’il ne s’agit pas d’intimité mais de quelque chose qui étrangement le semble plus encore, intime. « Non, je me contenterai d’un bon repas et d’un verre de vin. Je suis une femme simple, finalement. » Ça ne pourrait pas être plus faux et, pour lui montrer que j’en ai conscience, je pare mon visage d’un sourire innocent qui ne me va pas, ou qui me va trop bien compte tenu de celle que je suis réellement.

Il se referme, il ne m’échappe pas mais se rembrunit, et je m’interroge sur les raisons qui le poussent à réagir de la sorte. J’ignore tout de ce qui peut bien l’agiter en cet instant, et j’en ai conscience alors que je réponds à tâtons, avec le plus d’honnêteté dont je suis capable sans trop m’épancher sur ma relation passée avec la troisième personne, avec ce lui dont je parle. La vérité c’est qu’au brun, j’en ai déjà trop dit. Entre mes confidences de l’autre soir, celles que je glissai autant pour faire écho aux siennes que parce que ma propre peine me laissa vulnérable, et ce que je lui dit maintenant, il a de quoi remonter le fil de l’histoire. Il peut devenir que cet homme dont je m’amourachai et qui s’amourachai de moi me présenta au Club ou en tout cas m’aida à y évoluer, il peut deviner que cette relation date de plus d’il y a dix ans, je lui confiai aussi à une autre occasion l’âge que j’avais quand je rejoins les rangs de l’organisation, et il en connait aussi la fin tragique. Je réalise avec effroi toutes ces choses que j’ai laissées passer, petit à petit et sans m’en rendre compte. Je fais aussi le constat effrayant qu’il est probablement aujourd’hui la personne qui possède le plus d’informations concernant toute cette histoire, Alec et Mitchell mis à part.  C’est effrayant parce que je ne le connais pas, pas vraiment et depuis peu, c’est plus effrayant que s’il avait été un ami ou une connaissance, parce que c’est bien à un amant que je me suis ouverte, rendant la ligne entre relation charnelle et relation tout court plus floue et plus fine que jamais, c’est effrayant parce qu’avant lui je n’avais jamais raconté ces choses-là, et que je l’ai fait avec une facilité déconcertante. « Non, tu as répondu. Quand le Club accueille, ce n’est pas toujours de cette façon-là. Je voulais savoir de quel côté de la barrière tu te situais. » Et encore une fois c’est ma curiosité et mon besoin de le comprendre qui vient balayer l’effroi, et je l’observe un instant. Se demande-t-il si, comme toutes les autres, je vendis ma vertu pour que le Club m’accepte dans ses rangs ? Si c’est le cas, quels sentiments ce fait fait-il naître chez lui ? Du dégout alors qu’il imagine les mains d’autres se balader sur mon corps avant les siennes moyennant contrepartie ? De la pitié ? De la déception à mon égard ? Un mélange des trois ? Il est difficile à déchiffrer, alors plutôt que d’y perdre la tête je mets des mots sur mon questionnement. « Oh. Non, rien de tout ça. » Je confirme d’abord, parce que l’idée qu’il me pense capable d’avoir moyenné mes charmes m’est difficilement supportable. « Qu’est-ce que ça aurait changé si ça avait été le cas ? » Est-ce que cela aurait changé quelque chose à la façon dont tu me vois ? Est-ce que cela aurait changé quelque chose au désir que tu ressens pour moi ? Ce sont celles-ci les questions que je me pose.

Son trouble lui ne passe pas inaperçu. Il s’excuse sans que je ne comprenne pourquoi : pense-t-il qu’il m’a replongée dans de mauvais souvenirs en s’aventurant sur cette pente-là ? Ignore-t-il que je ne dis que ce que je veux bien dire, même si, à mon grand désarroi, je ressens l’envie de lui en dire de plus en plus. « Parce que j’étais ailleurs. Je réfléchissais à ce que tu disais. J’ai oublié que tu n’avais rien mangé. » Comme pour détourner mon attention il s’approche de moi et m’attrape par la taille pour me déposer par terre, quand moi je ne le quitte pas des yeux. Je l’observe en silence et je fronce même les sourcils, avant d’admettre « Toi, il y a quelque chose que tu ne me dis pas. » Je garde mes prunelles dans les siennes un instant, et finalement je hausse les épaules l’air de dire « Mais ça n’a pas d’importance. » Alors que si, ça en a. Je ne suis pas de celles qui, patientes, sont capables de laisser du temps, de dire à leur amant ou partenaire « prends le temps qu’il faut, moi j’attendrais », non, moi je brûle d’un besoin impétueux de le déchiffrer maintenant et tout de suite, et je suis frustrée de ne pas y parvenir. Mais je sais aussi quand je ne parviendrai pas à mes fins. Je sais le reconnaître et l’admettre, pas pour jeter l’éponge, mais pour remettre cette bataille à plus tard, quand l’instant sera plus propice. Pour l’heure, je jette mon dévolu sur la tâche qu’il me confia, tentant de m’y concentrer du mieux que je peux. Dire que je ne suis pas rompue à l’art de la cuisine serait un euphémisme, mais arriver à garder l’esprit clair se révèle d’autant plus compliqué qu’il me questionne et qu’il me taquine. « C’est magistral, c’est vrai. Mais, ils vont fondre de toute façon. Tu peux relâcher la pression. Et oui. Tu as répondu. » Je secoue la tête finalement, un sourire amusé sur les yeux. « Si je ne te connaissais pas mieux que ça, je pourrais penser que tu tentes de profiter de ma concentration et de ma position de faiblesse pour me soutirer des informations. » Le nom la ville dans laquelle je vis le jour, il ne l’obtiendra pas, parce que ça n’a pas la moindre importance et parce que je me suis trop montrée prudente depuis quinze ans pour laisser quelqu’un remonter jusqu’à moi, jusqu’à ma réelle identité. L’idée que l’on fouille dans mon passé, dans ce qui faisait ma vie avant que je ne débarque à Brisbane ne me plait pas, et si je suppose qu’Amos cherche plus à me comprendre et me connaître qu’à détecter dans mon histoire des failles pour m’atteindre, mes mécanismes de défenses se mettent en place. Si j’ai du mal à me concentrer alors qu’il m’interroge, j’abandonne complètement ma besogne alors qu’il se rapproche de moi pour nouer ses mains autour de mon ventre. Je serais capable de blesser quelqu’un avec le couteau de cuisine qu’il a mis entre mes doigts et, si cette proximité fait naître chez moi tout un tas d’envies, le blesser d’en fait pas partie.

Au contraire, je m’applique à lui rendre la monnaie de sa pièce lorsque vient son tour de s’afférer à la préparation de notre repas. Ma poitrine que je colle dans son dos, mes mains qui viennent se poser sur son abdomen, c’est naturel, c’est un réflexe que je ne maîtrise qu’à peine. Les mots qui sortent de ma bouche en revanche sont soupesés, réfléchis, pensés, tout simplement. Combien de fois je me fis la réflexion que la situation ne s’y prêtait pas, que je ne devrais pas mais que je ne désirais violement et plus que de raison ? Combien de fois rompis-je avec lui la promesse que je m’étais faite il y a des années ne de jamais m’adonner aux plaisirs de la chair sur mon lieu de travail ? Je pose mon front dans son dos mais déjà il se retourne pour me faire face, je suppose que surveiller la cuisson des légumes est moins important que de me surveiller moi. « Je ne parie que s’il y a un enjeu. Qu’est-ce que tu mises ? » Un sourire s’accroche à mes lèvres alors qu’il s’approche un peu plus encore pour poser sa main sur ma cuisse et la remonter lentement. Mes yeux s’accrochent aux siens, lui demandant silencieusement jusqu’où il ira, priant pour qu’il aille bien plus loin. « Sois créative. » Il me provoque, et moi je reste droite comme un i, je tente de rester impassible quand mon sang pulse violement dans mes veines. « Réagis vite. Tu sais aussi bien que moi qu’il peut se passer des tas de choses en cinq minutes. » Sa main qui passe doucement derrière ma nuque, ses lèvres qui cherchent tendrement les miennes, je trouve ça bien trop lent. J’en veux plus, et j’en veux plus maintenant. Je m’y perd un instant alors que sa main continue son chemin jusqu’en haut de ma cuisse, alors qu’avec son corps il me pousse doucement contre le frigo pour que je ne puisse me dérober. Moi, j’ai férocement envie de l’embrasser, de jeter aux orties la maîtrise dont il fait preuve, qu’il s’empare de mes lèvres au lieu de les effleurer. Son doigt qui caressent l’arrière de ma cuisse, il m’invite à plus, et j’ai du mal à garder la tête froide, je ne parviens à le faire qu’au nom de mon appétit insatiable pour le jeu et le défi. Il est en train de me pousser à la défaite, je l’ai provoqué, je l’ai mis au défi de ne pas me céder et il s’applique à faire ce moi celle qui rendra les armes. « L’eau bout, Raelyn. Va falloir choisir ce que tu te décides sur ce qui est le plus urgent. » La respiration saccadée, le regard qui brûle de désir, j’aurais besoin d’un sceau d’eau glacé pour retrouver ma mesure. Il a reculé son visage mais sa main s’égare toujours sur la peau fine et sensible de mes cuisses, et la lueur de provocation qui brille au fond de son œil me donne envie d’agripper son t-shirt et de l’attirer sans ménagement à moi. « Voilà ce qu’on va faire. » Cela me coute, parce que ce qui est le plus urgent pour moi pour l’instant ce n’est pas de me nourrir. Je dois le forcer à se contenir, parce que je n’ai pas assez de volonté pour être celle qui mettra le holà a tout ça. « Pour chaque tranche que dix minutes que tu patientes. » Je caresse doucement son bras, bien consciente qu’à trop jouer je vais me brûler et entrainer ma propre chute. Je ne compte plus que sur sa volonté, la mienne m’a abandonnée. « Je resterai une heure de plus demain matin. » Il a parlé de négociation tout à l’heure, non ? Je sais que le jeu est dangereux, je sais aussi toutes les raisons pour lesquelles ce n’est pas une bonne idée de trainasser au lit avec lui toute la journée, mais j’en ai envie, et c’est sa faute. Mon esprit me hurle d’arrêter de jouer, mais en cet instant mes pulsions lui répondent que je me fiche bien de ce qu’il pense. « C'est un marché qui te convient ? » Je vrille mes pupilles dans les siennes, toujours plus provocatrice, toujours plus tentatrice.









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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptyLun 17 Fév 2020 - 16:41




CAN'T STOP THIS THING WE STARTED
Simple ne la qualifie pas. Intelligente lui ressemble davantage. Et j’ai du mal à croire que son discours soit parsemé d’indices sur son passé sans qu’elle ne l’ait décidé. Plus tard, j’assemblerai sans doute toutes les pièces de ce puzzle, mais pour l’instant, ma perspicacité ne permet pas de faire les liens entre tous ces aveux. Ils jalonnent l’ensemble de notre rencontre. C’est un travail de fourmi qui s’annonce et ma mémoire est occupée ailleurs. Elle est à Sofia, aux raisons de mon emménagement sur Brisbane, à cette rancœur que je nourris jour après jour, envers la plupart des dirigeants du Club, mais plus pour elle. Le destin de Raelyn est en partie comparable à celui de ma fille et, j’avoue, je suis tenté de lui demander où elle a trouvé la force de s’en sortir, si comme toutes les gamines qui se prostituent pour gonfler le compte en banque de Mitchell, elle s’est abaissée à brader son intégrité. Cette question, je la posai, indirectement. Je la précisai également, parce qu’il est une réalité sur laquelle j’ai perdu le contrôle : je suis bien moins imprévisible qu’à l’heure de notre rencontre. Mon amante me devine désormais. Elle est capable de distinguer, en se plongeant dans mes yeux, quand  quelque chose me chiffonne. Alors, j’éclaircis le fond de ma pensée puisque toute tentative pour la duper tomberait à plat. Je précise et je tire le constat que, non, ça ne changerait rien pour moi. Je la trouverais toujours aussi désirable. Je ne la regarderai pas avec dégoût ou commisération. Peut-être même que je l’admirerais d’avoir sur reconstruire un tel ego sur les ruines fumantes de son déshonneur. D’autres n’ont pas cette force. Certaines préfèrent se donner la mort. Mais, comment l’expliquer simplement ? Comment déclarer que je respecte autant la femme ici présente que celle d’antan ? Avait-elle joué de chance ou s’était-elle fixée des limites qu’elle s’employa à ne jamais dépasser ? Ne suis-je pas un soupçon hypocrite alors que je suis soulagé d’apprendre qu’elle ne s’est pas bradée pour un rail de coke ou un fixe d’héroïne ? D’où me vient-il, cet apaisement soudain ? Nait-il de l’espoir que ma gosse, au bord du précipice, n’est pas devenue une fille de joie ? Que son corps nu a été souillé sans son consentement ? Est-ce véritablement plus acceptable pour mon cœur de mon père ? Je nage en pleine confusion et à contre courant. Debout, au milieu de ma cuisine, presque paralysé, il m’en vaudrait peu pour qu’une vague trop violente me ramène vers ma douleur. J’en fronce les sourcils. Mes phalanges blanchisse tant je sers avec vigueur le rebord de mon plan de travail et si j’ouvre la bouche, ce qui en sort est un balbutiement. « Rien. Ça ne change rien. » Ni pour elle, ni pour Sofia, quoique je ne saurais dire à laquelle des deux je m’adresse. Aussi, soupirais-je avant d’aider Raelyn à descendre de son trône, non sans m’excuser pour mon absence. La sentir tout contre moi, ce n’est pas la panacée, mais c’est un remède efficace pour m’aider à chasser ce que je ne peux oublier. Elle me ramène, ma douce amante, parce qu’elle m’apaise, sans le vouloir. En a-t-elle seulement conscience ? Le réalise-t-elle autant que cette réalité qu’elle me souffle ? Saisit-elle seulement que, ce que je tais, ne se résume pas à  « quelque chose », mais à « tout » ? Elle s’enfuirait en courant si j’abordais le quart de mes soucis…si bien que je prie qu’elle n’insiste pas, qu’elle laisse mes tourments à leur place, pas très loin derrière moi, mais bien assez pour emprunter la voie de la badinerie.

Ce n’est pas bien compliqué. Son air grave devant sa tâche éveille ma curiosité, mais mon attrait prend le pas sur mon indiscrétion. Je la serre contre moi. Je lui chuchote une vérité difficile à contrôler et elle s’en inspire par frustration, par amour du jeu ou un peu des deux. Elle se presse contre moi, revisite ma confession, me défie, et moi, je saute à pieds joints dans le piège tendu. Mes pupilles, cadenassées aux siennes, s’illuminent de la flamme du désir. Il me consume et je suis incapable de le cacher. Jouer, maintenant, c’est attrayant, sauf que j’ai dépensé beaucoup d’énergie pour lui revenir. Je doute qu’il m’en reste suffisamment pour remporter cette manche. Pour peu, j’aurais renoncé avant d’avoir essayé, m’autorisant à la défaire de ses sous-vêtements sans attendre. Je lui octroie tout de même le privilège de formuler un enjeu, quoique mes doigts, hardis, s’aventureraient plus allant sous sa jupe. Ils auraient tôt fait d’arracher, littéralement, sa petite culotte. Dans mon corps, la raison et les sens se disputent leur droit dans un combat de titan. Quelque fois, parce que sa main s’accroche à mon T-shirt et sa respiration s’accélèrent, je me dis que la balance penche vers mes pulsions. Puis, elle ouvre la bouche et c’est la raison qui gagne. J’écoute, je pèse, j’évalue et je compte surtout. Sa proposition est claire et à mon avantage. Si dix minutes équivalent à une heure et si on ajoute à cette équation que mes nuits ont été courtes, que le sommeil m’a fui et que je ne dors jamais aussi bien que lorsqu’elle est à mes côtés, je serais stupide de céder à la seconde. Sauf que j’ai du mal à me décider. J’ai dû mal à la lâcher des yeux et à remettre sa jupe en place, parce que sa caresse sur mon bras ne m’intime aucune mesure, elle m’attise et m’émoustille.

J’adore cette routine entre nous. Mais, j’en arrive à penser qu’elle est grotesque. J'ai envie d'elle. J'en crève. C'est réciproque. Qu’attendons-nous ? Dépendons-nous d’une sorte de compteur qui détermine combien de fois, au cours d'une rencontre, nous avons le droit de nous repaître dans la luxure ? « Cinq minutes. » tentais-je sans grande conviction. Certes, je suis séduit par son audace, mais je ne suis pas persuadé d’avoir envie de me priver d’elle, pas comme ça, c’est presque trop facile quand je sais qu’un baiser plus profond que les bagatelles que je pose sur ses lèvres ferait sauter ses verrous de… de quoi d’ailleurs ? J’ai du mal à trancher. En attendant, j’embrasse son cou, son épaule nue puisque j’ai pris soin de la dégager de la bretelle de son débardeur. Derrière moi, l’eau remue dans la casserole et je l’ignore. « Et si tu perdais ? Si tu ne me laissais pas patienter ces cinq minutes. » Pas dix. C’est trop long. Sept, si elle s’y arrête, je pourrais l’envisager. « Qu’est-ce que je gagne ? » m’enquis-je en déboutonnant sa jupe, sans quitter cette beauté des yeux. Je tire légèrement, qu’elle dépasse la rondeur de ses hanches, jusqu’à ce qu’elle glisse le long de ses jambes et qu’elle finisse au sol. « Pourquoi se limiter, alors qu’on pourrait tout avoir ? » J’enlevai mon T-shirt, avec plus d’empressement cette fois et mes mains retrouvent la peau de ses flancs sous son débardeur. Elles sont plus sages cependant, parce que c’est la poêle qui crépite et que le secret de la sauce tomate, c’est de la mélanger régulièrement. Il était hors de question de la laisser brûler. Alors, je recule de quelques pas, la maintenant contre moi, pour remuer la cuillère en bois et verser le contenu d’un paquet de pâte dans la casserole d’eau bouillante. Maladroit – travaillé d’une main est un handicap – je me suis brûlé, j’ai grimacé, mais je n’ai pas pipé mot. Je préférai jeter un coup d’œil à l’horloge digitale du four. « J’ai déjà gagné une heure. » Cinq minutes que nous polémiquons à la faveur de mon appétit croissant pour elle. « Voilà ce que moi je te propose. Je te laisse tranquille, mais tu ne te rhabilles pas. » Au-delà de la perte de temps, ces jambes sont un régal pour les yeux. « Pendant une heure. » Le temps de manger, débarrasser, remplir le lave-vaisselle. « Si je tiens, tu restes 24 heures avec moi. Complet. » murmurais-je alors que je soulève un pan de son débardeur, résolu à l’en défaire. « Et complètement nue de préférence. Si pas, tu peux partir, tout de suite après manger si ça te chante» J’affiche un sourire espiègle et j’ajoute : « Si c’est toi qui cède, alors, je te garde avec moi pendant deux jours. Deux jours entiers. » Pour lui prouver ma bonne foi, je recule de quelques pas, je l’enveloppe d’un regard fiévreux et j’inspire, mâchoires fermées et les dents serrées. ça siffle et c’est éloquent. Pour tenir 60 minutes, il est impératif que mes pupilles ne croquent pas ses formes, parfaites, affriolantes. « Et je te promets que je ne ferai rien pour te provoquer. Je serai sage, comme une image. » adjurais-je en ramassant ces vêtements.


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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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RPs EN ATTENTE : aisling #3

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― statistiques RP ―
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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptyLun 17 Fév 2020 - 19:33


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Serait-ce déçue si cet hypothétique passé suffisait à l’éloigner de moi ? Même moi, je crois que j’arriverais à le comprendre. Je ne me cache pas d’avoir mené ma barque en faisant preuve d’une frivolité affolante pendant ces dernières années, mais entre ça et m’être offerte en l’échange de quelques billets verts, il y a un monde. La plupart des hommes seraient repoussés en imaginant les mains de porcs courir sur la peau de leur amante. S’ils l’imaginaient, soir après soir, se trémousser sous leur nez dans l’espoir d’attirer leur attention et se mettre à genoux pour cinquantaine de dollars. Mais je crois que si Amos m’avait répondu « ça changerait que tu pourrais prendre tes cliques et tes claques et te barrer de mon bateau » j’aurais été surprise. Il ne me renvoie pas l’impression d’être aussi intransigeant le brun et, si souvent je suis effrayée par ce que je lis au fond de ses yeux lorsqu’il me dévore du regard, leur douceur me frappe systématiquement. Non, face à ce genre de situation Amos je l’imagine compréhensif, je l’imagine doux et j’ai du mal à me dire qu’il me repousserait. « Rien. Ça ne change rien. » Je souris lorsqu’il confirme, et je me laisse faire, étonnement docile alors qu’il m’attire contre lui par la taille pour me déposer à terre.

Me connaissant, le connaissant, et connaissant notre relation, il était évident que cela ne serait qu’une question de minutes avant que l’un ne vienne provoquer l’autre, allumer en lui la flamme du désir et s’y dérober. Lorsque lui m’enserre de ses bras et vient me glisser des paroles enfiévrées à l’oreille, je le soupçonne pourtant d’être sincère et de se laisser porter par ses pulsions et sa spontanéité plutôt que de le faire dans le faire de sonner le début de la partie. Qu’à cela ne tienne, moi j’ai décidé de m’adonner à nos jeux habituels. Pourtant, il n’y a aucune trace de mensonge dans mes paroles : le désir qu’il réveille chez moi n’a rien de mesuré, rien de contrôlable non plus, mais mes bras qui viennent faire le tour de son ventre, mon corps que je presse contre son dos et laisse glisser contre lui alors que je me hisse sur la pointe des pieds, la façon dont je viens susurrer à son oreille plutôt que de dire haut et fort ce que je provoque : c’est sans équivoque. J’ai envie de faire de le rendre fou, c’est sa volonté que je viens provoquer, c’est avec elle que je veux jouer puisque c’est elle que je veux voir céder. Ce qui était notre mode de fonctionnement à notre rencontre : il me résista pendant de long mois sans que je ne comprenne réellement pourquoi il agissait de la sorte, ce mode, cette façon de faire, c’était devenu notre préliminaire favori. Comme si l’un comme l’autre nous ne nourrissions qu’une seule crainte : qu’à trop céder aux plaisirs de la chair nous venions à nous lasser, lui, moi, ou lui et moi.

Cette partie-là, elle me semble trop facile. Le voir attentif à sa préparation me donna envie de l’en déconcentrer, et en quelques secondes à peine il avait oublié qu’il était censé s’activer autour du dîner pour me pousser contre le frigo et me voler des baisers. Il cède donc, j’en suis convaincue alors que ses doigts s’égarent sur mes cuisses, mais je réalise petit à petit que je me trompe. Ses lèvres ne pressent pas les mienne avec passion, elles viennent les chatouiller pour les éveiller et les inviter à jouer. Ses doigts ne se faufilent pas un chemin jusqu’à mes sous-vêtement pour venir me caresser, ils s’arrêter à mi-chemin et s’égarent sur mes cuisses. Il ne cède pas, il joue, et cette pensée me tire un sourire. Je pose les conditions, et comme une enfant, comme un adolescent insolent il tente de le négocier. « Cinq minutes. » Ses lèvres se perdent dans mon cou, puis mon épaule, et je dois faire preuve de ressources dont j’ignorais l’existence pour tempérer mes ardeurs. « Dix minutes. » Je suis plus bornée que lui, et j’estime que mes conditions sont honnêtes : pour une heure d’attente, il me gardera six heures auprès de lui demain matin. Que je sois moi aussi gagnante de ce pari parce que j’aime sa présence à mes côtés n’a pas d’importance, il n’avait qu’à réfléchir avant de se lancer dans les négociations. « Et si tu perdais ? Si tu ne me laissais pas patienter ces cinq minutes. » « Dix minutes. » Je le reprends à nouveaux, mais dans un souffle cette fois-ci, parce je perds un peu de ma volonté alors que ses doigts qui se baladent sur mes cuisses m’imposent la sienne. J’accroche mes pupilles aux siennes et je répète, avec un peu plus de conviction. « Dix minutes. » « Qu’est-ce que je gagne ? » Il est têtu et ne me laisse pas prendre le dessus, et moi comme une idiote j’aime ça. Je le provoque d’un sourcil levé et il ne se fait pas prier. Ses doigts quittent mes cuisses uniquement pour mieux s’affaires à déboutonner ma jupe, qu’il écarte de ma peau pour qu’elle puisse glisser le long de mes jambes et tomber jusqu’au sol. « Pourquoi se limiter, alors qu’on pourrait tout avoir ? » Il ôte son t-shirt rapidement avant glisser ses mains sur mon t-shirt pour les poser sagement sur mes flancs. La préparation culinaire retient son attention quelques secondes mais il ne me libère pas pour autant : sa main glisse dans mon dos et il me tient fermement contre lui, je ne peux m’échapper. Les deux mains posées sur son torse je l’observe avec des yeux gourmands, d’un air amusé aussi lorsqu’il se brule et jure, et je vrille mon regard dans le sien lorsque je retrouve son attention. « J’ai déjà gagné une heure. » Une demie heure. Mais cela me parait peu une demi-heure, tout à coup. « T’as gagné une heure… » Cinq minutes ce sera, puisque de toute façon il va craquer et n’en tiendra pas vingt de plus, j’en suis persuadée. « Voilà ce que moi je te propose. Je te laisse tranquille, mais tu ne te rhabilles pas. Pendant une heure. » Jamais tu ne tiendras une heure. « Si je tiens, tu restes 24 heures avec moi. Complet. » Je ferme les yeux et penche la tête sur le côté dans un soupir. J’ai envie de rester auprès de lui, j’ai envie d’oublier mes obligations et de simplement profiter de ces instants où il ne sera qu’à moi, et où notre liaison n’appartiendra qu’à nous, pas aux yeux curieux des habitudes du Club et des autres membres de l’organisation. Mais je ne peux pas, et il le sait, au-delà de mes obligations, bien plus encore que ces dernières, c’est ma raison qui m’en empêche. « Et complètement nue de préférence. Si pas, tu peux partir, tout de suite après manger si ça te chante. Si c’est toi qui cède, alors, je te garde avec moi pendant deux jours. Deux jours entiers. » Je laisse échapper un rire, mais comme pour me prouver qu’il n’est pas en train de plaisante il glisse ses mains un peu plus haut, remonte le long de mes flancs en emportant mon t-shirt avec lui. Je me retrouve en sous-vêtement, et je me demande par la même occasion s’il se rend compte qu’il vient de tirer une balle dans son propre pied. Il se recule, mains en évidence et souffle court ? « Et je te promets que je ne ferai rien pour te provoquer. Je serai sage, comme une image. » Je l’observe un instant, lui et sa mâchoire serrée, lui et son corps qui se tend, lui qui n’a aucune chance de gagner la partie. « Tu ne tiendras jamais et une heure. Et en plus… » Je m’approche d’un pas, sans pour autant aller à nouveau au corps à corps. « J’ai beau de pas avoir assisté à beaucoup de cours de maths, mon petit doigt me dit que tu essayes de me rouler. » Une heure pour 24h de mon temps derrière, on est loin de l’heure gagnée par tranche de cinq minutes. Je fais un pas de plus, et m’accroupi pour ramasser son t-shirt que je garde dans mon poing alors que je me redresse. « Une heure, et je suis à toi jusqu’à dix-huit heure demain. » Mais ni lui ni moi ne pouvons disparaître en soirée. Si l’on me posait la question je dirais haut et fort que je veux conserver auprès de notre entourage mon image de femme indépendante et complètement libre, mais au fond, une part de moi a surtout envie de préserver ce que nous avons des regards scrutateurs, même si je ne suis pas capable de mettre de mot dessus. « Et il faut s’accorder, qu’est ce qui détermine une défaite ? Les mauvaises langues diraient qu’en m’ayant effeuillée et embrassée, t’as déjà perdu. » Après l’enjeu, les règles. Je parcours la distance qui nous sépare encore pour attraper son visage entre mes doigts, mais sans l’embrasser je me détache.

Je ne le quitte des yeux que pour enfiler son t-shirt : je ne suis pas pudique, simplement muée par l’envie de le provoquer, de faire le contraire de ce qu’il m’ordonna il y a quelques secondes à peine, et alors que nos yeux se retrouvent je vois briller dans les siens une lueur de malice. Mon corps se met en marge pratiquement en même temps que le sien, alors qu’il tente de fondre sur moi je le contourne en riant. C’est une véritable course poursuite qui s’engage alors, je fais le tour de l’ilot, et me dirige vers la partie salon, Amos sur mes talons. Je crie lorsqu’il me semble qu’il s’approche trop et, finalement, lorsque je reviens vers le canapé après trois tours de table basse, deux passages par la cuisine et un savant évitement par un couloir qui mène – je crois – à la chambre, ses bras s’enroulent autour de ma taille, ils emprisonnent les miens et il me décolle de terre. Moi, je ris aux éclats, j’agite mes jambes dans le vide et je tente de me débattre, d’échapper à son emprise mais la différence entre nos deux gabarits rend la chose tout bonnement impossible. Il me jette finalement sur le canapé sans me faire mal et moi, entre deux éclats de rire, je suis celle qui nous reconnecte avec la réalité. « La casserole ! » L’eau déborde et, en posant les yeux sur son visage, sur ses cheveux en bataille et ses joues rougies par nos batifolages, moi j’éclate d’un rire plus franc encore que les précédents. Je le regarde se précipiter pour baisser le feu, et finalement, je me redresse pour m'asseoir sur le canapé où il me jetta pour lui adresser le plus espiègle des mes regards. « Et maintenant, combien de temps ? » Avant la fin de l'heure pariée, ou bien avant qu'il ne craque ?








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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptyLun 17 Fév 2020 - 23:26




CAN'T STOP THIS THING WE STARTED
Ce n’est pas du bluff. Aurait-elle été une ancienne prostituée que ça n’aurait rien changé à mon attrait pour elle. Peut-être aurais-je rencontré quelques difficultés à l’assumer si notre relation tendait vers quelque chose d’aussi stable que celle d'un couple, mais j’aurais usé de toutes les ruses pour me défaire d’images odieuses et pour me rappeler qu’elle n’aurait été qu’une victime supplémentaire du marché lucratif du sexe. Et si, d’aventures, elle avait compté parmi les tapineuses du Club, je me serais fait un devoir de la sauver de son bout de trottoir. J’aurais sans doute été moins jaloux de ces autres amants que j’espère, un peu bêtement, avoir évincé pour l’instant. Quand nous serons fatigués l’un de l’autre, qu’importe qu’elle retrouve ses vieilles habitudes. Je m’en accommoderais sans peine et, dans le pire des cas, je m’y emploierai à grands renforts d’indifférence. La flamme de mon désir, recouverte par le bocal de l’ennui, s’éteindra, faute d’oxygène et entraînera avec elle toute forme malsaine de possessivité. Ce sera, à tout casser, l’histoire de quelques jours. J’étais par ailleurs convaincu que me vautrer dans mes draps tout neufs, avec elle, dès ce soir et pour quarante-huit heures précipiterait le processus. Affranchi de mon avidité, je n’aurai plus à m’inquiéter de l’impact de mes gestes ou des battements irréguliers de mon cœur. De manière générale – du moins, je l’espère – il respecte le tempo imposé par le chef d’orchestre qu’est ma tête. Mais, il arrive que, pour un détail anodin, il cogne à contre temps. Ce soir, il dépend de ses confidences sur son passé et de son effort pour cuisiner. Elle n’aime pas ça ou n’en voit pas l’utilité. Elle le serina à maintes reprises quand, les bras chargés de mets simples, je remplissais son frigo. J’en déduis donc qu’elle le fait pour moi puisqu’une simple pression sur son téléphone lui aurait évité l’épreuve – à mon sens douloureuse – de découper un oignon. Comment rester insensible à cette démonstration d’attention ? Comment ne pas avoir envie de l’en remercier en amorçant l’un de nos jeux préférés ? Il est inutile pourtant. Quiconque nous observerait en douce remarquerait qu’elle est à ma cause acquise et que l’inverse transpire de tout mon être. Alors, pourquoi ? Pourquoi mon corps penche systématiquement vers le sien ? Pourquoi je me sens obligé de la guider jusqu’au frigidaire de peur qu’elle ne m’échappe ? Pourquoi lui tenir tête a le goût de la nécessité ? Pourquoi ça m’amuse tant d’ignorer qu’elle n’a aucune envie de négocier le timing ? Et pourquoi me faire un – presque – sacerdoce de lui prouver que, de nous deux, je suis le plus têtu ? Elle répète dix, mais je m’accorde sur cinq minutes sans lui accorder voix au chapitre et j’insiste en parsemant sa peau et ses lèvres de quelques baisers, en resserrant mon corps contre le sien. Je cumule les bassesses en l’effeuillant, même si je scie, par la même occasion, la branche sur laquelle je suis assis. J’en suis conscient, mais tant pis. Je suis embarqué par son sourire alors que je nous déplace maladroitement et que je me brûle à la casserole. J’en peste, mais la douleur n’existe plus alors qu’elle capitule.

Cinq minutes me vaut une heure de plus et je la nargue, l’air conquérant. Je suis fier de moi, fier d’avoir remporté cette manche et je juge le moment adéquat pour édicter mes règles, mes conditions. Sont-elles équitables ? Pas le moins du monde. Suis-je en train d’essayer de l’endormir ? Tout à fait. Est-ce malveillant ? Absolument pas. C’est bon enfant et peut-être flatteur d’ailleurs. Je traduis mon désir de la garder avec moi, de combler le manque qu’elle a creusé durant ces deux jours d’absence et d’abstinence. Je révèle que sa compagnie m’est agréable, qu’elle est un peu plus qu’une distraction. Jamais je ne pourrais l’avouer à l’aide de mots. Je l’ignore encore et, quand bien même, je me l’interdirais. Et, est-ce une fin en soi que de babiller pour convaincre si les gestes sont plus évocateurs ? Quand le jeu dépasse l’amusement ? Quand il est désormais impossible, lorsqu’elle ferme les yeux, de me tromper sur sa déception ? Elle se peint sur ses lèvres et je sais. Je sais que réclamer n’est pas suffisant. Que rien, de ce que je pourrais dire ou faire, ne l’éloignera trop longtemps de ses obligations. Je sais et ce n’est pas grave parce que je devine qu’elle ne l’envisage pas encore, cette rupture qui nous pend au nez. Ça me suffit, amplement. Je m’en contente, bercé par son rire. Si mon audace le motive, elle n’est pas au bout de ses peines. Sérieux – plus qu’elle – je la dévêts de son débardeur. Mes pupilles s’attardent sur la dentelle de soutien-gorge et je suis parcouru d’un frisson d’anticipation. Je ne le cache pas. Je l’assume pleinement puisque de mes lèvres s’exfiltrent un soupir plaintif et admiratif. Elle est magnifique, Raelyn, mais je me fais violence pour le taire. Je ne suis pas avare de compliments, mais si par malheur, elle avait baissé la tête, j’aurais débouclé moi-même ma ceinture, histoire d’être moins à l’étroit dans mon propre corps. Le désir m’essouffle alors, je bats en retraite. Mes doigts ne la menotte plus. Ils la libèrent et, à bonne distance, je lève les bras bien hauts, une promesse plein la bouche, un serment que je nous destine à tous les deux. Etre sage, même si je me consume au sens littéral. Me modéré malgré qu’elle soit à demi-nue juste sous mes yeux et qu’en ramassant ses vêtements, je m’assure qu’elle le reste. « J’ai tenu un peu plus de quatre mois, ce n’est pas une heure qui va m’effrayer. » fanfaronnais-je sans réaliser que, dès lors qu’elle fait un pas vers moi, je recule. Certes, je souris. Je feins également d’être outré pas ses accusations, mais je ne la détrompe pas. Je fais plutôt un nouveau pas en arrière parce qu’elle approche encore et que je la soupçonne d’ourdir un piège. Elle est créative quand il s’agit de me pousser dans mes retranchements. Alors, je méfie… à raison.

Je n’ai pas le temps de réagir qu’elle s’empare déjà de mon T-shirt. Ça, ça sent le  coup fourré, j’essaie d’anticiper et ça requiert toute mon attention. « Dix-neuf heures. » hasardais-je avant de me reprendre. « Non ! Non ! Vingt heures. C’est bien vingt heures. » Je ne me risquai pas à ponctuer cette vaine tentative de compromission d’un “à prendre ou à laisser“. Je ne me sens pas assez fort pour réparer les conséquences si cette provocation nous entraînent sur une rivière sans retour. « Et je répondrai aux mauvaises langues qu’on parlera de défaite si nous dépassons le stade des préliminaires avant une heure. » ai-je déclaré avec aplomb tandis qu’elle réduit, sans que je ne le vois venir, la distance entre nous pour un baiser. C’est évident. Sauf qu’il ne vient pas. Elle préfère enfiler mon T-shirt, se dérobant au bleu de mes yeux. En mon for intérieur, je peste et je persifle : « Qu’est-ce que tu fais ? » La question est rhétorique. Elle raille mes conditions. Elle brave mes interdits alors que je n’aurais pu être plus clair : sa lingerie l’habillait encore trop à mon goût. « Bien essayé.» ânonnais-je, espiègle et sur le qui-vive. Elle n’est pas idiote évidemment. Elle devance ce mouvement qui marque le début d’une course poursuite à travers tout le bateau. On ressemble à deux gosses, deux adolescents qui marivaudent, qui découvrent les joies de la complicité amoureuse, mais l’idée décampe aussi vite qu’elle me traverse l’esprit. Je n’entends que mon rire, étonnant et rare. Il est franc et proche de l’hilarité. Il est assimilable au sien sincère et naturel. Je me rends à l’évidence : il s’ajoute à la longue liste des émotions qu’elle a raccommodées. Bien sûr, sur l’heure, je ne le réalise pas encore. Je suis focalisé sur mon objectif : la court-circuiter.

J’y parviens grâce à mes fourberies et parce que ses jambes sont plus courtes que les miennes. Acculée dans un minuscule couloir, elle perd toute chance de se replier et je l’attrape au vol. Je la soulève du sol. Elle se débat, comme en février, à la différence que je n’écoperai pas d’un regard noir cette fois. Je gagne ses éclats de rires alors que je la surplombe et que j’use de ma force physique pour coincer ses deux mains dans mon poing. De la mienne, celle qui est libre, je tire d’un coup sec sur l’élastique de sa petite culotte qui cède aussitôt. C’est plus facile que de la débarrasser de mon T-shirt. J’aurais été forcé de lâcher ses menottes et, quoique affaiblie par l’effort et par son rire, y parvenir aurait signé ma défaite. La suite n’est plus qu’une question d’adresse et de dextérité. Battre des jambes ne lui sert plus à rien. Je fais glisser ma médaille le long de ses cuisses, sans grande aisance, mais j’en bombe le torse d’être venu à bout de ma petite entreprise. Petite parce qu’à nouveau, c’est mesquin, mais Dieu que c’est vivifiant. Ça l’est bien plus que ce rude retour à la réalité. Je n’ai d’autres choix que de l’abandonner à son hilarité pour réparer les dégâts causés par mon manque d’attention. Manger ne m’intéresse plus vraiment. Je goûte les pâtes, qui ne sont pas tout à fait cuites, mais il leur manque en saveur pour me maintenir à l’écart de cette récréation. « Elle, deux minutes, à tout casser.» répliquais-je un soupçon trop sérieux avant de jeter un coup d’œil à l’horloge du four. « Nous… 45. » L’attente est interminable et le bout de tissu qui pend au bout de mes doigts n’arrange en rien mon état. « Et moi... tranquille. Je pourrais pousser le vice à rajouter 15 minutes, pour le fun. » mentis-je alors qu’en la dévorant des yeux, je suis envahi par une kyrielle d’idées moins catholiques les unes des autres. « Enlève-le. » L’impératif est à mi-chemin entre l’ordre et la supplique. «Enlève-le ou je te laisse mourir de faim…dans tous les sens du terme. » annonçais-je sur le ton de l’avertissement. Je me dis que, peut-être, quand je relèverai la tête de ce tiroir dont je sors la passoire – ce serait dommage de gâcher, on s’est donné du mal – elle se sera exécutée.



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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptyMar 18 Fév 2020 - 12:02


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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  873483867

Le bras de fer dans lequel nous nous engageons n’aura pas réellement de perdant, mais il aura un gagnant est j’espère bien être celle-ci. Personne ne perdra puis nos intérêts convergent et si nous nous tenons tête c’est simplement par amour du jeu. Rester à ses côtés quelques heures de plus, de préférence peau nue pour profiter de la chaleur de son torse, cela ne me déplait pas. Je me bats pour avoir le choix, je me bats pour le sentiment d’avoir l’ascendant sur lui, d’être celle qui mène la danse mais quand bien même il viendrait à céder, je sais que je m’attarderai avec lui demain. Jour après jour, semaine après semaine je repousse chez matin le moment où nous devrons nous quitter, j’annulai une séance de SPA ou jetai aux orties mon sempiternel entraînement quotidien à plusieurs reprises pour un second round à ses côté, et plus inquiétant, parfois simplement pour rester lovée sagement dans ses bras. Je continue à butiner à droite et à gauche mais beaucoup plus rarement, parce qu’il occupe le plus clair de mon temps libre mais pas uniquement : la plupart du temps c’est dans ses bras à lui que j’en envie d’être, c’est son souffle contre ma peau que je désire et mes autres amants n’ont jamais autant fait figure de lot de consolation, dans l’attente de pouvoir le retrouver. Alors perdre, je m’en fiche au fond, sans mes considérations professionnelles je n’aurais pas hésité à disparaître 24, 48 ou 72 heures sans rendre de compte à personne. Sauf que la période est compliquée et que, depuis la mort de Mavis, le marché des stupéfiants repose sur moi.

Comment résister alors qu’il me provoque ? Alors qu’il laisse définitivement son masque bougon et taciturne derrière lui pour en enfiler un qui me plait beaucoup plus ? Il fanfaronne, il joue au plus malin, et je crois avoir réveillé une certaine malice qui était alors endormie, une malice dans tous les sens du terme. Le désir le rend intransigeant, comme lorsqu’il me jeta dans sa voiture il tend à vouloir m’imposer sa volonté, à ne pas me laisser le choix, et cette fois ci cela me déplait bien moins. Dans ces instants où il laisse derrière lui les faux semblants, où il se révèle male alpha, il m’attire diablement. « J’ai tenu un peu plus de quatre mois, ce n’est pas une heure qui va m’effrayer. » Je l’observe. Son corps tient un discours bien différent, et moi je suis galvanisée à l’idée de provoquer de tels émois chez mon amant. « Tu as tenu difficilement un peu plus de quatre mois. » Je fais un pas en avant et il recule. Cette réaction, qui trahit le peu de confiance qu’il a en lui lorsqu’il s’agit de se contenir avec moi, achève de me convaincre que j’ai raison. « Et tu ne savais pas ce que tu ratais à l’époque. » Maintenant il sait. Il sait à côté de quoi il passe en contenant ses pulsions.

Son t-shirt entre mes mains, je me redresse et je l’observe, alors qu’il tente à nouveau d’avoir l’ascendant sur moi. Sauf que je ne suis pas une faible femme, je ne suis pas une demoiselle en détresse qui n’attendait que lui pour lui dicter sa conduite. « Dix-neuf heures. » Je lève un sourcil. « Non ! Non ! Vingt heures. C’est bien vingt heures. Et je répondrai aux mauvaises langues qu’on parlera de défaite si nous dépassons le stade des préliminaires avant une heure. » Un sourire provocateur au coin des lèvres, je secoue la tête. « Dix-huit heure. » Son t-shirt glisse entre mes doigts alors que je le retourne sur l’endroit. « Dix-huit heure ça nous laisse le temps de partager un autre repas que celui-ci ensemble. » Nous réchaufferons les reste de ce soir, je m’en fiche pas mal. « Et ça me laisse le temps de rentrer chez moi pour me changer et me refaire une beauté avant de rejoindre le Club. » Je ne le laisse pas négocier, je ne le laisse pas grappiller une heure de plus : je le connais, il essayera à nouveau plus tard, dans une heure, deux, ou demain, et peut-être même qu’il y parviendra. Mes yeux s’accrochent aux siens, les miens se teinte d’une lueur d’espièglerie, il lui dit « regarde-moi faire, je te provoque ouvertement » alors que je passe le t-shirt au-dessus de ma tête. « Qu’est-ce que tu fais ? » Je baisse les yeux pour finir de le glisser, pour le faire tomber en dessous de mon fessier, et je relève un regard satisfait vers Amos. « Bien essayé. » Son intervention, je la pressens. C’est ce qui m’aide à anticiper le mouvement qu’il esquisse dans ma direction

Je pousse un cri alors que je le sens me talonner, et mon hilarité n’est pas feinte. Je ne suis pas capable de m’abandonner complètement à ce que je ressens pour lui, ce que je refuse de ressentir, mais dans ces moments je suis incapable de simuler, incapable de rester correctement détachée. Je ne connais pas Quand je fais le tour de la table basse, nos regards se croisent, un sourire étire mes lèvres et alors qu’il plonge sur la droite, je plonge sur la gauche et finalement c’est ma mauvaise connaissance du bateau qui finit par me perdre. Acculée dans un couloir j’hésite une seconde de trop sur la porte à ouvrir, et alors que j’essaye de lui échapper ses bras se referment autour de moi. Je crie, je bats des pieds dans le vide, je lui hurle de me lâcher entre deux éclats de rire et lorsqu’il me dépose sur le canapé et qu’il enferme mes deux poignets dans sa main je tente de me débattre. Sauf que ne pas arriver à se soustraire à son emprise ne me dérange pas, au contraire, comme à chaque fois que sa supériorité physique se fait si évidente je suis prise d’un regain de désir, comme si c’était seulement nécessaire, comme s’il ne me consumait déjà pas assez. Je me débats encore mais lui n’en a que faire, au contraire, il presse son corps contre le mien pour que je sois incapable de me dérober et remonte à nouveau ses mains le long de ma cuisse, cette fois ci pour enrouler ses doigts autour de mon sous vêtement et tirer d’un coup sec. L’effet est immédiat, l’élastique cède, et je tente d’ignorer les battements de mon cœur qui s’emballe face à cette version incontrôlable et bestiale d’Amos. Il fait glisser la dentelle le long de mes jambes et l’agite devant mes yeux, insolent, fier de lui. Moi, je tente de lui renvoyer le regard le plus furieux que je sois capable de simuler, entre deux éclats de rire. Lorsqu’il se lève pour s’occupe de notre repas, je me redresse et j’attrape un coussin que je jette dans son dos, pour le punir d’une audace que j’apprécie pourtant à un point qui dépasse l’entendement. Je tire sur son t-shirt pour qu’il recouvre mon intimité et qu’il cache mes fesses et je m’assois, avant de passer une main sur ma crinière pour tenter de l’aplatir. Les joue rougies, je peine à retrouver mon souffle alors qu’il me délaisse pour s’occuper des pâtes. « Elle, deux minutes, à tout casser. Nous… 45. » Je penche la tête sur le côté et l’observe bien sagement. « Et moi... tranquille. Je pourrais pousser le vice à rajouter 15 minutes, pour le fun. » « Menteur. » En m’effeuillant et en me dérobant mon dernier rempart à la luxure, il m’a armée. Si d’aventure je décidais de le faire céder, si je grimpais sur ses genoux pour venir me coller à lui et voler son attention, je suis persuadée qu’il serait incapable de me résister tout ce temps. « Enlève-le. » L’ordre claque, il me surprend et un frisson parcourt mon échine. Je ne devrais pas, mais à chaque fois qu’il se met en tête de me dicter ma conduite, moi je m’enflamme. Non, décidément, je ne saurais que faire d’un homme que je pourrais malléer à mon image. « Enlève-le ou je te laisse mourir de faim…dans tous les sens du terme. » Je lève un sourcil et je reste immobile. Le menton redressé, un fin sourire au coin des lèvres. « Menteur. » A plusieurs reprises il eut l’ascendant sur moi, mais ce soir j’étais décidée à ne pas le lui laisser.

Lui, il me provoque. Il égoutte finalement les pâtes et y rajouter la sauce. Il sort deux assiettes, deux fourchettes, et je l’observe revenir vers moi en silence. Je croise les jambes et maintiens fermement mes cuisses serrées, comme pour me prémunir d’une basse attaque de sa part, une à laquelle j’aurais bien du mal à résister. Il n’en fait rien, il s’assied au contraire à côté de moi, si près que nos corps se frôlent mais ne m’adresse pas un regard alors qu’il attaque son repas. Il édite ses nouvelles règles à l’instant ou je tends le bras vers moi assiette qu’il a laissée sur la table, il s’en empare avant que je ne mette la main dessus et lève son bras à l’opposé de ma position, affichant clairement son intention de me laisser, comme il l’a dit, mourir de faim. Je lève un sourcil, tente de capter son attention d’un regard, mais lui m’évite volontairement, comme si enrouler ses spaghettis autour de sa fourchette était bien plus passionnant que notre jeu. Je m’échauffe, je tends mon bras vers le sien, mais il contracte ses muscles et je suis bien incapable de le bouger. « Joue pas avec moi Amos, tu vas perdre. » Mais lui grimper sur les genoux, ce serait lui donner ce qu’il désire. Alors je me retiens, et j’attrape la seconde fourchette qu’il a déposée sur la table. C’est dans son assiette à lui que je la plante, c’est de sa portion que je me nourris en collant un peu plus mon épaule à la sienne, comme pour prendre sa place. « Parfait. Je crois que c’est encore meilleur comme ça. » Je pousse le vice jusqu’à appuyer mon coude sur sa cuisse pour me pencher un peu plus vers l’assiette et à nouveau y voler une fourchette. Ma volonté, c’est que mon parfum l’enivre, que la proximité de nos deux corps le trouble assez pour qu’il me cède. Qu’il me rendre mon plat d’abord, mais surtout qu’il ne la tienne pas, cette fiche heure. Finalement, je relève le regard vers lui, essuyant le coin de ma bouche. « Alors, pas trop longues ces 42 minutes restantes ? » Dieu que je maîtrise l’air innocent, et dieu qu’il me va mal.








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Message(#)(Amelyn #6) ► CAN'T STOP THIS THING WE STARTED  EmptyMar 18 Fév 2020 - 20:58




CAN'T STOP THIS THING WE STARTED
Au départ, lui résister était aussi simple qu’un jeu pour enfant. Je la détestais du plus profond de mon âme. Elle m’inspirait plus de dégoût que d’attirance et, encore aujourd’hui, il m’arrive de demander ce qui, en elle, changea la donne. Je ne la déteste plus, Raelyn. Je lui trouve bien des défauts particulièrement horripilants, mais l’éventail de ses qualités les gomme un par un. J’évite d’en dresser la liste, par souci de préservation, de peur qu’il ne débouche sur l’affection. M’attacher à la personne et non à ses formes voluptueuses serait une erreur de débutant quant je n’aspire à aucune relation stable et sérieuse. Je suis toujours marié. Mon esprit de contradiction refuse d’octroyer à Sarah son divorce. Je me complais dans cette situation bancale depuis si longtemps qu’elle est un mur porteur dans ma triste vie. Alors, même si parfois, les comportements de ma maîtresse laisse sous-entendre qu’elle nourrit pour moi une affection sincère et que, tôt ou tard, à l’heure où elle s’y attendra le moins, elle la surprendra, je veille à distancer, bien loin derrière moi, ce que mon ego trouvera flatteur et ce que mon cœur craintif appréciera forcément. Je m’efforce d’emprunter une voie différente parce que cette relation, agrémentée d’une complicité qui dépasse l’ordre unique du charnel – quoiqu’elle existe bel te bien – se compliquerait et s’abîmerait. L’étiquette de “l’autre femme“ ne louange aucune femme, aussi indépendante soit-elle. Elle a la couleur de l’insulte quand, pourtant, je n’alimente plus la moindre rancœur à l’égard de Raelyn. Certes, elle joue le rôle de l’anxiolytique, ce qui n’est pas forcément plus noble, mais qui il n’a rien d’injurieux. Selon le prisme par lequel on observe les faits, c’est plus proche du compliment que du contraire. Mais, apprendre qu’elle n’est rien d’autre que ma maîtresse, ça pourrait la froisser son ego, le vexer, le blesser peut-être. Nul doute qu’elle draperait dans l’étole de sa fierté si, d’aventures, je déclamais cette vérité tel un prêtre récitant une oraison funèbre en dernier hommage à ce que nous fûmes. Alors, je mens. Je fais fi de mon trop-plein d’honnêteté. Je la laisse s’écouler, égoïstement, parce que je les aime nos jeux. Grâce à eux, je souris, je réveille cette part de ma personnalité jusqu’ici à demi-morte, celle qui, légère et inventive, rime avec l’insouciance qui jalonnait mes jeunes années d’adulte. « Et maintenant, je sais. Raison pour laquelle je table sur une heure. » rétorquais-je, trop sûr de moi, mais convaincu que je peux le faire. A ce stade, ce n’est plus seulement un jeu entre nous, que de ne pas succomber trop vite, c’est aussi le défi que je me lance à moi-même, comme une astreinte à respecter, un impératif pour me rassurer sur ce que j’ai toujours la pleine maîtrise sur la situation et sur mon sang-froid.  Bien sûr, pour triompher, je m’assure que Raelyn ne s’invite pas dans ma bulle sans mon autorisation. La déshabiller, un peu plus tôt, a sensiblement entamé ma bouteille de self-control. Avant de poursuivre, je dois la remplir. Je dois également reconnecté tous les synapses de mon cerveau échauffé par cette habituelle tension sexuelle qui nous lie l’un à l’autre. Le travail est considérable et je loupe le train des négociations. « 18h30. » tranchais-je néanmoins conscient que c’est inutile. Elle ne lâchera pas son os cette fois, mais je retenterai ma chance puisque l’amadouer d’une moue éloquente – c’est raisonnable, ça, non ? – est un échec cuisant. Qu’à cela ne tienne, celui-là, je peux le supporter : j’y reviendrai. Mais, ce T-shirt qu’elle enfile, c’est plus qu’une défaite, c’est un outrage… amusant, exaltant, mais ça n’en reste pas moins un affront qui réclame vengeance.

Jamais représailles ne fut plus douce et alléchante. Je la course à travers le bateau et je suis moins vieux de 10 ans, que dis-je, 20 ans. Après la mort de Sofia, l’abattement creusa trop tôt les sillons de l’âge sur mes traits. Les rides s’agrandissaient à l’envi, mais cette nuit, je suis vivant. La morosité me quitte pour un temps. Je m’enivre de son rire, de ses cris, de ses tentatives pour m’échapper, de ses jambes qui battent le vide alors que, dans mon canapé, je mène une lutte effrénée pour la désencombrer de son sous-vêtement. Je n’avais souvenir d’avoir autant ri sur ces quelques années et, surtout, avec autant de cœur. Raelyn me faisait bien sourire régulièrement, mais son attitude et son humour n’avaient jamais déclenché autre chose qu’une grimace ou un ricanement. C’est étrange comme sensation. Ce serait désarçonnant si j’y prêtais attention. Or, plutôt que d’analyser et de me laisser envahir par ce qui pourrait s’apparenter au doute, je préfère balancer son bout de tissu, maintenant que j’en suis venu à bout, sous le regard faussement noir de ma victime. Elle ne m’en veut pas, Raelyn. Je peux toujours voir la flamme de sa gourmandise briller au même rythme que sa respiration saccadée. Elle est essoufflée, tout comme moi. Elle en redemanderait volontiers, à mon image. Elle est allègre, autant que moi. N’aurais-je rien à me prouver en matière de valeur que je l’aurais embarquée avec moi pour un petit tour sur des montagnes russes. Je crève d’envie de l’embrasser, tout de suite. Sauf que le devoir m’appelle. Elle a faim. Moi aussi. De tels efforts, ça creuse. Alors, je chemine en direction de ma cuisine, agitant toujours sa petite culotte qui pend au crochet que forme mon index. Elle, elle profite que j’ai le dos tourné pour me lancer un coussin. Elle a bien visé. Je sentis mon corps se pencher en avant et, naturellement, je le ramasse et, au lieu de lui renvoyer, je le jette sur le divan. La cuisson des pâtes est tout un art d’après Sarah. Elle détenait l’information d’une amie italienne et elle me la transmis, tel un secret, l’un de ces soirs où nous séduire continuellement comptait parmi nos prérogatives. Ce temps-là est révolu à présent. Il y a peu, mon cœur se serait resserré dans ma poitrine. Aujourd’hui, j’y songe sans regrets ni remords et j’en suis surpris. Se pourrait-il que je n’attende plus rien de mon épouse ? Que mon esprit de contraction soit à la source de mon entêtement ? Raelyn y serait-elle pour quelque chose ? Je jette un œil dans sa direction et je m’accorde sur un non. Elle n’est qu’une aventure, l’impulsion qui, jusqu’ici, m’a manqué pour empoigner la vérité. On ne forme pas de grandes rivières avec des petits ruisseaux et elle n’est rien de plus qu’un ru qui s’infiltre entre ces roches : Sofia, ma douleur et quitter Brisbane le plus rapidement possible. Rien de plus qu’un filament d’eau, du moins, je l’espère.  

Mécontent, en me redressant de mon tiroir, qu’elle ait savamment ignoré mon injonction de mise à nu – ou presque – je fronce les sourcils. Mes yeux le renouvelle, en vain. Elle tombe dans l’oreille d’une sourde. Elle est hermétique, non pas à mon désir, mais à mon caprice. Aussi, ai-je mis à exécution mes menaces. Libre de mes deux mains – j’ai glissé sa petite culotte passablement foutue dans la poche arrière de mon jeans – j’ai servi deux assiettes. Je gardai l’une, l’autre je la posai sur la table basse. « J’ai dit que je serais sage. Tu n’as rien à craindre » lui chuchotais-je en désignant du menton ses jambes croisées avec vigueur. Et, tandis que j’entame la mienne, qu’elle cherche à s’emparer de celle qui lui est destinée, je l’en prive de son bien en le levant bien haut au-dessus de ma tête, à son extrême opposé. « Tu gagnes seulement si je te laisse gagner » affirmais-je avec gravité. Je ne souris qu’en mon for intérieur. Mes yeux, quant à eux, ne trahissent rien d’autres qu’une indifférence surfaite et un soupçon de malice. Bien que force serait d’admettre qu’elle a raison de se méfier. Après plusieurs essais infructueux pour attraper son assiette, elle renonce et c’est dans la mienne qu’elle picore. Pis, elle me pousserait presque pour s’accaparer mes pâtes et je me sens abattu par la force d’un besoin irrépressible : fondre sur ses lèvres, l’embrasser à pleine bouche, la dévorer sans doute. Perdre un pari n’aurait jamais été plus délectable et l’idée m’entête, autant que son parfum, ses espiègleries et ses airs innocents. Pour me défaire de l’urgence, j’assaisonne d’un peu de sel le plat de l’humour. « Bon ap, bonhomme. » déclarais-je en lui pinçant le téton, référence à la claque sur mes fesses un peu plus tôt. Ça ne fonctionne pas. Sa réaction est délicieuse, prévisible, mais exquise. Je dirais même que ça me coupe l’appétit. « Très. » avouais-je alors que l’assiette atterrit sur sa table basse. Elle ne lui prêta pas la moindre attention. Elle lui préférait la mienne. De mon pouce, je ramasse à la commissure de ses lèvres un peu de sauce tomate. La caresse est délicate. Mon doigt s’y attarde un rien trop longuement, sans jouer, et je m’en fous. Même manger – ce n’est mauvais d’ailleurs pas mauvais – me paraît futile. Partager la même assiette, en revanche, ne l’est pas du tout et je ne peux plus nier l’évidence. Nous ne badinons pas à cause d’une relation uniquement fondée sur le sexe. Nous sommes deux complices d’un même crime et nous folâtrons dans cette sphère sans réaliser que nous sommes un danger l’un pour l’autre. C’est affolant et, normalement, j’aurais dû me rencogner contre le dossier de mon sofa. Au contraire, je la détaille, je la convoite et je ne m’en cache pas. Je pousse un soupire de soulagement alors qu’elle repose sa fourchette dans l’assiette. Je suis las d’attendre et n’ai-je pas moi-même posé les règles ? Je les avais choisies avec parcimonie. J’ai donc déposé les restes de pâtes à côté de celles que nous n’avons pas entamée et j’ai succombé à l’irrésistible.

Je me suis redressé et j’ai entouré ses joues de mes mains. Ma volonté m’a interdit d’agir. Mon regard, sans équivoque, se noie dans le jade du sien. Je lui ai souri, maladroitement, comme s’il convenait de lui présenter des excuses et j’ai cueilli, au creux de ses lèvres, le plus savoureux des desserts, sans empressement. C’est doux, délicat, tempéré. Ce baiser n’a pas pour vocation de nous entraîner dans une valse lente à danser nu. C’est un amuse-bouche, un avant-goût sur ce qui se produira après ces quarante-cinq minutes de torture. Il est presque l’expression de ma gratitude d’être là, de ne pas me repousser et de panser mes plaies. C’est un baiser neuf, rempli de promesse et il me renverse. Quelques mois plus tôt, j’aurais pris peur. Aujourd’hui, s’il remplit tout de même mon cœur d’effroi, je ne l’entends pas. Je ne réfléchis qu’à cette soif de sentir sa peau contre la mienne, sagement, parce qu’elle est velours et qu’elle adoucit mes maux. « Ne bouge pas. Sage comme une image.» soufflais-je tout contre ses lèvres, histoire de la rassurer ou de la réfréner puisque mes mains soulève mon T-shirt. Ce n’est pas ce qu’il dissimule bien ou l’inverse qui m’intéresse. Ce que je veux, c’est presser son corps contre le mien, c’est vérifier si nos deux cœurs battent à l’unisson. Ainsi, de gestes simples et lents, bien trop pour mon propre bien, j’ai achevé de la déshabiller, sans la quitter des yeux. Puis, usant de cette même douceur qui caractérise cet échange intense et chargé en tension comme délicatesse, je me suis rapproché et je l’ai serrée contre moi, une main dans ses cheveux, l’autre dans son dos et mon visage dans son cou. Je l’ai serrée et j’ai écouté avec une attention presque solennelle. J’ai cherché son pouls avec l’espoir un peu de distinguer, entre chaque pulsation, l’aveu d’un émoi qui marmonnerait : moi aussi, je suis bien là. Moi aussi, je suis bien avec toi.




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