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 Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg)

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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptyDim 16 Fév 2020 - 0:31

Mes yeux fixent toujours le point lumineux sur le plafond que mes volets laisse filtrer. J’entends Doowap ronfler au pied de mon lit, il dort comme un loir le veinard. Je chope mon téléphone pour regarder l’heure : 3h17, et j’ai toujours pas fermé l’œil. Je ne suis pourtant pas sobre et j’ai vidé mes couilles, je ne comprends pas pourquoi mon corps résiste et ne succombe pas au sommeil. Habituellement, ce cocktail alcool + sexe est un moyen infaillible pour que je tombe dans les bras de Morphée, mais ce soir, ça ne veut pas. J’opte pour la solution de dernier recours : rouler jusqu’à ce que mes yeux fatiguent et me supplient enfin de m’arrêter pour éviter de causer un accident. Je sors alors de mon lit en veillant à ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller la boule de poils, saisis un vieux jogging et enfile un sweat directement sur ma peau nue. Mes clés et mon permis en poche, je sors en douce tel un cambrioleur pour me diriger vers ma voiture. Je commence à rouler dans la ville endormie, le silence ponctuellement perturbé par des sirènes de pompier qui viennent certainement secourir des ado qui ne connaissent pas leur limite et qui finissent dans un coma éthylique. Je me dirige moi-même vers des routes plus éloignées pour éviter de croiser des flics qui risqueraient de me faire souffler dans un éthylotest. Je pourrais très bien m’en sortir en leur montrant mon badge, mais je préfère éviter les emmerdes, je dois avoir encore un bon niveau d’alcoolémie avec tout ce que j’ai ingurgité ce soir. Je sors ainsi petit à petit de la ville, abandonnant les lampadaires pour des grands arbres délimitant des routes de campagnes. Trente minutes après être sorti de Brisbane, je tombe sur une voiture qui a mis ses warnings, un gars à l’extérieur de sa bagnole, téléphone collé à l’oreille et cherchant sans doute de l’aide.

Je me gare sur le bas-côté en prenant soin de mettre mes feux en warning également pour prévenir les potentiels autres conducteurs de ne pas nous foncer dedans. En ce samedi soir et à cette heure tardive, on ne croise pas beaucoup de monde, mais ça ne m’étonnerait pas de voir des mecs bourrés au volant qui rentrent de soirée, d’autant plus que cette route est déserte. Je troque mes feux de route pour mes feux de position pour éviter d’éblouir le gars au cul appuyé contre le capot de sa bagnole, et descends finalement de mon bolide. « Bonsoir, vous avez besoin d’aide ? » Je ne sais pas quel âge a ce jeune homme avec ses allures d’ado qui n’a pas terminé sa musculature, et je me demande même s’il est suffisamment âgé pour être au volant d’une voiture. Sa silhouette sort de l’ombre pour venir se positionner dans la lumière de mes phares, et c’est là que je le reconnais. Mon sourire bienveillant s’efface quand je vois le visage de Joseph me faire face, les yeux plissés tentant de démasquer son preux chevalier qui vient le secourir en plein milieu de la nuit. Je lâche un ‘putain’ incontrôlé, la surprise prenant le pas sur mon indécision : est-ce que j’ai vraiment envie d’aider ce petit con ?

@Joseph Keegan :l:
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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptyMar 18 Fév 2020 - 4:57

La voix de Lou tourne en boucle dans sa tête. Le rendez-vous est en plein milieu de la nuit, à 3h30 précisément, et c’est Joseph qui doit se rendre sur les lieux de l’échange. Arriver en retard n’est pas une option pour lui : la transaction ne l’attendra pas une minute de plus et, on l’a bien averti. Il ne doit rien louper ce soir parce que ce sont des milliers de dollars qui sont en jeu. C’est pour cette raison qu’il roule dans la nuit derrière le volant d’une bagnole passe-partout qui ne devrait pas attirer les regards des plus curieux. Ce sont des kilos de poudre blanche qu’il doit ramener chez les Doherty et il déteste pour la millième fois le cerveau de l’opération, cette femme à la grande gueule, celle qui lui a refilé la tâche que personne d’autre ne voulait faire. Mais il a accepté, le crétin, parce qu’il n’a de toute façon rien de mieux à faire. Alors il a prévenu sa meilleure amie Deborah qu’il ne rentrerait pas cette nuit mais qu’il était entre de bonnes mains et il a fait gronder le moteur de la voiture sous ses fesses en oubliant de jeter un coup d’œil au cadran qui indique le niveau d’essence dans l’appareil.

Il roule une vingtaine de minutes dans Brisbane, son chemin ralenti par les feux de circulation qui tournent au rouge alors qu’il est le seul automobiliste réveillé, mais il retrouve rapidement les longues routes de la campagne, celles qui ne sont ponctuées que par des fissures et des trous. Au milieu de nulle part, alors que seule la lune éclaire un peu son chemin, le siège sous lui se met à trembler dangereusement, signalant un problème. « Putain, c’est quoi ça ? » Il demande en jetant un coup d’œil au tableau de bord, réalisant seulement maintenant que la flèche du niveau d’essence est à ras du sol. « Non non non… » Il supplie en tapant le volant, utilisant les quelques dernières poussées du moteur pour se garer le plus près possible de la verdure. Lorsque le moteur s’éteint et plonge le garçon dans un silence inquiétant, il grogne une dernière insulte avant de jeter un coup d’œil à son téléphone, vérifiant l’heure. Son premier réflexe est de téléphoner à Lou qui ne répond évidemment pas, probablement trop occupée à écarteler des grenouilles dans son bain. Aussitôt, grâce au très peu de données qu’il possède, il part à la recherche d’une solution sur Google – il n’est pas bien habitué à ce genre de tracas, l’ex taulard, parce qu’il n’a même pas son permis. Des internautes qui ont déjà vécu le même problème discutent sur un forum et la solution la plus mentionnée est celle d’appeler une remorque. Malheureusement pour Joseph, cette idée n’est pas envisageable. Il referme son téléphone et le glisse dans sa poche avant de sortir de sa voiture pour observer les alentours et tendre l’oreille au moindre son. Ce sont les criquets qui viennent chanter contre ses tympans ; il grommelle et passe sa main dans ses cheveux, nerveux, paniqué, même.

Dix minutes plus tard, les rétroviseurs d’une seconde voiture viennent allonger son ombre sur le béton. Il redresse la tête et se sépare du capot de sa bête mécanique endormie en réalisant que l’autre conducteur a décidé de s’arrêter pour lui venir en aide. « Bonsoir, vous avez besoin d’aide ? »  Aveuglé par la lumière, il protège ses pupilles sensibles avec le revers de son bras et s’approche de l’homme qui semble plus âgé que lui s'ilse fit à la tonalité de sa voix. « Oui, ma voi… » Ses jambes se figent bien rapidement quand il reconnaît les traits du policiers qui l’a plaqué contre la table quatre ans auparavant. Ses tripes se retournent dans son ventre et, premier réflexe, il pivote la tête vers ailleurs afin de camoufler son identité. Il se rend compte qu’il est trop tard lorsque le policier laisse un gros mot s’échapper de ses lèvres alors il redresse le dos et marmonne : « Yep. » La mâchoire crispée par le stress, il déglutit difficilement et relance immédiatement le problème principal : « J’suis à sec. J’veux dire, ma voiture est à sec. J’m’attendais pas à c’que la route soit aussi longue. » Il s’éloigne instinctivement du plus vieux et croise ses bras sur sa poitrine. « T’as d’l’essence sur toi ? Enfin… Dans ta bagnole, j’me doute que ça rentrerait pas dans tes poches. » Second réflexe, il scrute la fameuse voiture pour s’assurer que l’homme n’est pas en service. Bonne nouvelle : ce n’est pas une caisse qui appartient au service de police.

@Gregory Morton Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) 4015463350
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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptyMer 19 Fév 2020 - 23:28

Les souvenirs de cet interrogatoire quatre ans plus tôt me reviennent en mémoire, mon attitude de flic pervers me répugnant avec violence. Avec le recul, je savais pertinemment que cette façon d’obtenir des informations était malsaine, dégueulasse. Je me convainquais du contraire, que d’appliquer ça pour qu’il crache enfin le morceau était ‘ce qu’il fallait faire’. Mais lui faire revivre un traumatisme comme ça, c’est pas humain. Enfin, c’est pas ce qui m’a empêché de dormir par la suite, mais de le revoir en face de moi, ça me fout une claque. J’avais suivi un peu son cas, et il me semble qu’il n’aurait pas du sortir avant de nombreuses années. Est-ce que la date buttoir était déjà arrivée ? « J’suis à sec. J’veux dire, ma voiture est à sec. J’m’attendais pas à c’que la route soit aussi longue. » Sa voix me sort de mes pensées, il est bel et bien en face de moi, et réclame mon aide. « T’as d’l’essence sur toi ? Enfin… Dans ta bagnole, j’me doute que ça rentrerait pas dans tes poches. » Il s’essaie à une petite blague, mais je prends pas. Aucun sourire sur mon visage, aucune expression accueillante à son égard.

Je garde mes distances, reste auprès de ma voiture. Je ne sais pas vraiment qui il est au fond, et actuellement je ne sais pas s’il est armé, ni de quoi il est capable. J’ai dû le marquer profondément dans cette salle où il a généreusement dégueulé, et ça ne m’étonnerait pas qu’il veuille me buter après tout ça. Je jette un rapide coup d’œil à ses mains : à part son téléphone, il ne tient rien, il ne cache rien. J’observe ses poches et les endroits où il pourrait cacher un flingue, rien. La seule possibilité, ce serait au niveau de ses reins, mais étant donné qu’il était appuyé contre le capot de sa bagnole, ça aurait été grandement inconfortable, son flingue il l’aurait sorti ou rangé ailleurs. Joseph se recule un peu, mais il ne se réfugie pas auprès de sa voiture, et ça me rassure. Pas de raisons que je me tourmente l’esprit avec des hypothèses à deux balles. Eh Greg, c’est toi le flic tu te souviens ? Tu le fous à terre en deux secondes ce mioche.

« Tu te doutais pas que la route soit si longue ? » je répète ce qu’il vient de me dire, ça me permet de réfléchir sur comment je vais rebondir. « Tu viens d’où ? » Mon esprit accusateur et interrogateur reprend le dessus et je tente de retrouver mon attitude imposante de gros flic. Je fourre mes mains dans mes poches pour me donner une certaine assurance, avant de plonger mes yeux dans les siens, à la recherche d'une quelconque expression de sa part, mais la distance entre nous n’aide pas, la pénombre non plus, et le reste d’alcool dans mon organisme encore moins. « La seule essence que j’ai, c’est celle dans ma bagnole. Je me balade pas avec des bidons remplis de pétrole. » Je réponds enfin à sa question. Quelle était la probabilité pour que je tombe sur lui ? Pour que la seule personne qui puisse l’aider en cette heure tardive, ce soit moi ? « Ca fait longtemps que t’es sorti de taule ? » que je finis par lui demander, curieux. Ca m’étonne de le voir là, dehors, sans séquelles physiques apparentes.

@Joseph Keegan :flic:
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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptyJeu 20 Fév 2020 - 3:16

Ses doigts se serrent autour de son portable et il s’y accroche comme si sa vie en dépendait. Il faut croire que le hasard a décidé de se foutre de sa gueule, cette nuit, en donnant à son sauveur le visage de celui qui a fait vivre une torture répugnante quelques années auparavant. C’est donc naturellement que Joseph fuit le regard du policier dont il connait le nom seulement grâce au badge qu’il portait sur son uniforme le jour où il l’a conduit jusqu’au palais de justice. Les moindres détails, il s’en souvient : comme sa barbe mal rasée ce matin-là et les premiers cheveux gris qui persillaient sa chevelure foncée. En quatre ans, il n’a pas beaucoup changé. Sous la faible lumière des phares des voitures, il peut détester un seul élément nouveau : les cernes qui creusent ses paupières. Mais, ça, c’est peut-être une conséquence du manque de sommeil parce que lui-même en a de jolies bleues qui décorent son visage.

Il brise le silence en optant pour l’humour, le seul moyen de défense qu’il possède. S’il a réussi à survivre jusqu’ici, c’est bien parce qu’il arrive encore à tricoter des vannes ici et là, au besoin, lorsque la situation exige d’être calmée. Mais, devant un policier baraqué, il ne fait pas mouche et sa plaisanterie s’évanouit, trébuche, s’écrase violemment contre le béton tel l’albatros aux ailes géantes qui ne peut prendre son envol. Dans le silence, il note les regards suspicieux de Morton, lorsqu’ils voyagent de ses poches à ses mains. Par réflexe, il tend ces dernières vers l’avant pour ne dévoiler que son téléphone portable, ultime allié dans cette tension nouvelle. « Tu viens d’où ? » L’homme de justice demande, après avoir répété la réponse de l’interrogé. Joseph pourrait immédiatement se lancer dans les menteries mais il préfère éviter d’allonger son nez parce qu’il a bien plus de choses à cacher : notamment la destination qu’il souhaitait atteindre et l’absence de permis dans son portefeuille aussi vide qu’une salle de classe le dernier jour avant les vacances. « De Brisbane. » Sa réponse est courte et presque soufflée. Il conçoit toutefois qu’il se doit d’ajouter : « J’ai pas r’gardé la flèche avant d’quitter la ville. » Et là est sa plus grosse erreur qui prouve son manque d’expérience derrière le volant. Les deux yeux stressés du plus jeune suivent le mouvement des mains du policier, de grosses mains intimidantes maintenant dissimulées dans des poches étanches. Celles qui l’ont maintenu immobile contre la table en métal. « La seule essence que j’ai, c’est celle dans ma bagnole. Je me balade pas avec des bidons remplis de pétrole. » Il se mord le bout de la langue et redresse le regard avant de nerveusement hocher la tête, prêt à immédiatement tourner la page et faire les adieux (si seulement). « Okay, pas grave. J’trouverai une autre solution d’toute façon. » Il fait un pas en arrière pour sentir la peinture de sa bagnole sous sa main et son corps en entier se crispe lorsque son téléphone se met à vibrer. Il jette un coup d’œil furtif à l’écran et refuse instantanément l’appel de Lou. « Ca fait longtemps que t’es sorti de taule ? » Il veut se lancer dans cette voie, alors ? Très bien. Vaut mieux parler du passé que de le laisser l’interroger davantage sur sa situation louche en plein milieu de la campagne en plein milieu de la nuit en plein milieu des ennuis. « Ça fera deux ans en mai. Ils m’ont sorti plus tôt parc’que j’pas vraiment méchant en fait. » Il hoche les épaules en s’appuyant à nouveau contre le capot de sa voiture, les deux bras croisés devant lui, le téléphone vibrant à nouveau contre sa poitrine. Il se pince les lèvres, annule encore l’appel et glousse : « Ma sœur. J’suis en retard pour sa…son mariage alors elle veut m’hurler d'ssus. » Bon, un mariage à quatre heures du matin c’est assez rare mais Joseph saisi les seules opportunités qui passent: il est vrai que sa sœur va se marier alors son mensonge devient une semi vérité. Il ne laisse pas le policier capter le problème qu'il lance : « Toujours pas la retraite ? » 

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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptyMer 26 Fév 2020 - 17:07

Je suis méfiant, et Joseph le sent. Il montre ses mains uniquement prises par son téléphone portable, comme s’il voulait me faire comprendre que je n’ai rien à craindre, qu’il est clean. Ca ressemble plus à un réflexe, me poussant à croire que ce n’est pas la première fois qu’il se retrouve dans une situation délicate. Il reste sur la défensive, la situation n’est pas à son avantage encore une fois, et l’interrogatoire avait certainement dû l’ébranler profondément. Il me sort une vieille excuse pour justifier le fait d’être tombé en panne, mais j’y crois pas une seule seconde. Qui ne regarde jamais la jauge d’essence avant de partir ? Et puis en fait, avant tout, qui ne regarde jamais la route à emprunter avant de monter dans sa voiture ? Et qu’est-ce qu’il fout cette heure si tardive ? Est-ce qu’il habite Brisbane, ou est-ce qu’il rentre d’une soirée arrosée ? Ou alors, il se rend quelque part. Mon instinct me pousse à croire en cette dernière hypothèse, mais dans ce cas-là, où va-t-il, et pourquoi à trois heures du matin passées ? Je fais en sorte que mon visage reste neutre, j’essaie de ne rien transparaitre. Je réponds simplement à sa question, je suis pas une station essence ambulante, mais il devait déjà s’en douter non ? Le Keegan se sentait-il si vulnérable pour essayer de s’en sortir avec sa blague de merde ?

« Okay, pas grave. J’trouverai une autre solution d’toute façon. » Il cherche juste à ce que je le laisse tranquille, mais il va avoir du mal à se débarrasser de moi maintenant. J’aurais très bien pu tracer mon chemin, et au final je sais pas ce que je fous là mais je reste. Je finis par lui demander depuis combien de temps il est en liberté. Combien de fois est-ce que ce mec s’est fait choper dans sa vie, et comment est-ce qu’il arrive toujours à s’en sortir ? J’avais eu un bref aperçu de sa détermination, de son arrogance et de sa loyauté, mais je me questionne toujours sur ses capacités à rester en vie en prison. Il a l’air intelligent, il a certainement dû se mettre les gardiens dans la poche pour s’en sortir, je vois pas comment il aurait pu avoir les prisonniers de son côté, c’est tellement une tête de con. Et puis, ça m’étonnerait que des gars de son gang l’aient défendu, c’est généralement l’effet inverse quand un dealer se retrouve en prison, parce qu’on ‘sait jamais ce qu’il peut balancer aux flics’ alors autant le fracasser pour qu’il ferme vraiment sa gueule. « Ça fera deux ans en mai. Ils m’ont sorti plus tôt parc’que j’pas vraiment méchant en fait. » Ma première hypothèse semble plus correcte du coup. Il a dû faire profil bas, et soudoyer d’une façon ou d’une autre les surveillants, tout faire pour être en sécurité et sortir le plus vite possible. « Et donc, deux ans que t’as recommencé à vendre à des mineurs ? Ou t’as gagné en maturité et compris les limites à ne pas franchir ? » Cette fois-ci, c’est moi qui le provoque. Je sais déjà qu’il va nier, et j’espère sincèrement qu’il s’est reconverti, même si j’aurais du mal à le croire.

Son téléphone s’allume à nouveau, il reçoit un appel qu’il refuse, une seconde fois. Comme lorsque son téléphone a sonné la première fois, Joseph se crispe : cet appel ne semble pas tomber au bon moment et il raccroche immédiatement. J’observe ses gestes gênés et maladroits pendant qu’il cherche à s’expliquer, son corps entier trahit son désarroi alors qu’il s’emmêle un peu plus dans les cordes qui tiennent ses mensonges. « Ma sœur. J’suis en retard pour sa…son mariage alors elle veut m’hurler d'ssus. » Il a dû se rendre compte de son incrédibilité puisqu’il tente de changer de sujet en m’attaquant, comme à ses habitudes. « Toujours pas la retraite ? » Je ne mords évidemment pas à l’hameçon et réagis à peine à sa dernière question. Mes deux sourcils se relèvent en même temps, paupières closes, avant d’ouvrir à nouveau mes yeux pour plonger mon regard désespéré dans le sien. « En retard pour son mariage ? Sérieusement Keegan, t’aurais pas pu trouver mieux ? Tu crois que je vais gober ça ? » Je secoue légèrement ma tête de droite à gauche, et dans un soupir, je souffle : « Je pensais que t’aurais compris, depuis la dernière fois, je gobe pas tes bobards. » Je décolle mon cul qui était appuyé contre ma voiture pour doucement m’avancer vers lui, j’ai besoin de voir son visage de plus près, voir si ses années passées en taule l’ont vieilli et amoché. Mes pas se veulent assurés, mais le reste d’alcool qui chemine encore dans mes veines me fait presque perdre l’équilibre. Je trébuche sur une racine cachée par la terre, me rattrapant de justesse sur l’épaule de Keegan. Je me convaincs que c’est de la faute de la pénombre qui m’empêche de voir où je pose les pieds, mais je sens bien le whisky transpirer par mes pores. Ma main est toujours présente sur son épaule, et j’en profite pour la lui tapoter. J’ai aucune idée de ce que je suis en train de faire, mais ça me semblait être la bonne chose à faire. « Ecoute, déjà avant toute chose, t’as pas besoin de me mentir, je suis pas là en tant que flic. Et puis ensuite, j’en ai aucune envie, mais je vais faire mon devoir de citoyen et essayer de t’aider. » C’était donc décidé, j’allais le secourir. Putain mais Greg casse-toi, t’as clairement autre chose à foutre, genre dormir ? Je ne sais pas si c'est l'alcool ou la culpabilité de l'interrogatoire que je lui avais fait subir qui me pousse à le dépanner, mais on en est bel et bien là. « C’est une essence ta bagnole ? »

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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptyLun 2 Mar 2020 - 19:01

Ses mensonges ne sont pas crédibles et c’est bien parce qu’il n’a pas l’habitude de monter derrière le volant d’une voiture. Il ne connait pas les réflexes d’un conducteur assidu, notamment celui de replacer correctement le rétroviseur et, l’autre, encore plus important : s’assurer que le niveau d’essence est convenable pour un long trajet. La lumière de Joseph ne s’est pas allumée quand il a vu que Google Map prévoyait une route de plus d’une heure (Lou aurait pu lui dire, aussi, qu’il allait s’enfoncer dans les profondeurs de la campagne). Alors, coincé sur le bord de la rue cabossée avec pour seule compagnie une bagnole au moteur endormi, Joseph croit arriver le miracle l’autre qu’un copain de la nuit se gare près de lui. Jusqu’à ce qu’il voit le visage de son sauveur qui ne semble pas plus ravi que lui à l’idée de rallumer de mauvais souvenir.

C’est le malaise qui dicte la plupart de ses gestes alors qu’il tente de paraître innocent. Il est chanceux de ne pas avoir eu ce problème d’essence au retour, en fait : le policier aurait pu mettre la main sur une énorme cargaison de stupéfiants. Mais, pour le moment, il ne pourra trouver qu’un Joseph déboussolé qui tente de s’en sortir sans se faire demander son permis de conduire. Il pense être en bonne voie puisque la bagnole de Gregory n’est rien d’autre qu’une voiture récréative – sauf s’il s’agit d’un de ces pièces où les lumières et les sirènes proviennent de l’intérieur de l’habitacle.

Naturellement, le policier est curieux. Il interroge l’ex taulard quant à la situation dans laquelle il s’est placé mais il admet fermement qu’il ne pourra pas lui refiler un coup de pouce pour remplir son réservoir d’essence. Alors Joseph joue le jeu et fait mine de ne pas être contrarié, jouant le rôle du gentil citoyen qui ne commet aucune illégalité. Étrangement, la curiosité de Gregory le pousse à le questionner à propos de son incarcération et l’interrogé entre dans le jeu. Il saisira n’importe quelle opportunité de ne pas parler de la raison de sa panne d’essence. « Et donc, deux ans que t’as recommencé à vendre à des mineurs ? Ou t’as gagné en maturité et compris les limites à ne pas franchir ? » Son regard reste impassible et il garde ses deux fesses collées à son capot, préférant préserver la distance entre eux. La noirceur permet de cacher les rictus faciaux incontrôlés de même le plus parfait des menteurs. « J’ai appris ma leçon. C’est tout ce que j’ai à dire. » Il l’a effectivement apprise, sa leçon, mais ça ne l’a pas empêché de faire un énième mauvais choix. Ce doit être dans ses gênes d’opter pour la solution la plus regrettable. L’ADN du criminel coule dans ses veines, qu’il le veule ou non.

« En retard pour son mariage ? Sérieusement Keegan, t’aurais pas pu trouver mieux ? Tu crois que je vais gober ça ? » Une grimace étire son visage alors qu’il force un faux gloussement puis il balaie l’air du revers de la main. « Je pensais que t’aurais compris, depuis la dernière fois, je gobe pas tes bobards. » Embarrassé, il tente de cacher sa culpabilité derrière un sourire hypocrite : « En retard pour les préparatifs, je voulais dire. Le mariage est demain et je suis son homme d’honneur princi… » Il fronce les sourcils en constatant la démarche étourdie du policier. Son cœur bondit dans sa poitrine lorsque Gregory trébuche et se rattrape sur lui mais, alors que sa lourde main écrase son épaule, il plisse le regard en observant ses yeux, dénué de timidité, soudainement. Il est bourré, il peut voir l’alcool faire tanguer sa cervelle derrière ses pupilles. C’est un élément à prendre à son avantage. « Ecoute, déjà avant toute chose, t’as pas besoin de me mentir, je suis pas là en tant que flic. Et puis ensuite, j’en ai aucune envie, mais je vais faire mon devoir de citoyen et essayer de t’aider. » Les lèvres pincées pour contenir un sourire, il hoche légèrement la tête. « C’est une essence ta bagnole ? » Il se redresse aussitôt, se libérant de la poigne du policier et fait quelques pas vers le côté de sa voiture afin de s’assurer qu’il y a bel et bien une petite fente qui accueille l’essence. C’est avec assurance qu’il hoche la tête. « Yep. » Il aurait pu se douter qu’elle n’était pas électrique, ce modèle n’est plus tout jeune. « Je savais pas que les flics avaient le droit de déroger aux règles lorsqu’ils ne portent pas leur uniforme. T’arrives à peine à mettre un pied devant l’autre. C’est pas un bien bon exemple que tu me donnes là. » Il veut juste lui faire savoir qu’il a remarqué son état d’ébriété et que tous les deux perdraient si Gregory décidait de l’interroger davantage au sujet de son escapade nocturne louche. Il suffirait de le faire souffler dans un détecteur d’alcool pour qu’il perde toute sa crédibilité.    

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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptyVen 6 Mar 2020 - 20:26

Le Joseph que je vois est bien différent de celui que j’ai rencontré lors de l’interrogatoire. Il tente, certes, de s’échapper de mes griffes par de stupides blagues, mais il est loin d’être le gars provocateur qui n’avait peur de rien. Pourtant, la situation dans laquelle il se trouve maintenant est bien plus confortable que celle durant laquelle il avait les menottes aux poignets et l’impossibilité de se barrer si je franchissais les limites de la déontologie avec lui. Ici, au bord de la route, il n’est pas celui à ma merci, enfin si en quelque sorte puisqu’il n’a plus d’essence, mais il n’est plus à ma merci dans le sens où il ne me doit rien. Pas d’explications, pas de ventes d’informations, non, il est un simple mec perdu en plein milieu de la nuit, ce n’est plus un prisonnier. Il pourrait très bien courir, se cacher derrière les arbres et attendre que je me tire si la situation devenait trop critique pour lui, et pourtant, malgré mes provocations, il reste presque poli et courtois avec moi. « J’ai appris ma leçon. C’est tout ce que j’ai à dire. » J’ai rarement vu des types ressortir de prison et devenir meilleurs, mais le Keegan me semble bien plus calme. Il parait un peu stressé, c’est vrai, mais qui ne le serait pas en ces circonstances ? Se retrouver nez à nez avec un flic qui t’a fait revivre un traumatisme, qui t’a fait vomir le peu de choses qu’il y avait dans ton estomac, et qui n’avait pas l’air d’être inconfortable avec ça, ça met pas toujours à l’aise, ni serein. « Hm, mouais. » que je réponds, pas si convaincu que ça. Je reste sceptique, il ne peut pas avoir changé du tout au tout, c’est pas possible. Pas du gamin insolent au mec réfléchi en tous cas, ni du prisonnier provocateur au monsieur courtois. C’est inconcevable dans ma tête, surtout si ce mec en question est devenu meilleur à la sortie de sa purge.  

Je tente de le provoquer, de faire en sorte qu’il rétorque avec agressivité, mais tout ce que j’obtiens ce sont des excuses bidons de justification : « En retard pour les préparatifs, je voulais dire. Le mariage est demain et je suis son homme d’honneur princi… » Je ne lui laisse pas le temps de me sortir un autre mensonge à la con, je me dirige vers lui. Le problème, c’est que je n’ai pas anticipé le fait que mon taux d’alcoolémie est encore bien élevé, et c’est en titubant tel un mec bourré (que je ne suis pas, nous sommes tous d’accord sur ce point) que je me raccroche à son épaule pour éviter de tomber. Mon bon samaritain intérieur me pousse à aider mon prochain, et en l’occurrence mon prochain c’est le petit Joseph. « Je savais pas que les flics avaient le droit de déroger aux règles lorsqu’ils ne portent pas leur uniforme. T’arrives à peine à mettre un pied devant l’autre. C’est pas un bien bon exemple que tu me donnes là. » Keegan a du sentir que j’empestais l’alcool, ça devait pas être trop difficile en même temps. « Olaaaa gamin, on se détend. Me dis pas ce qui est bien ou pas bien, estime-toi heureux que je veuille bien t’aider à te sortir de ce merdier, veux-tu ? J'ai trébuché sur une branche, c'est tout. » J’essaie de me redonner un peu de contenance, de faire en sorte de pas perdre toute ma crédibilité. Le chef, c’est toujours moi, n’est-ce pas ? C’est sur moi qu’il compte, il peut rien faire sans moi là cette nuit, à trois heures du matin. « Bon, ma voiture c’est une essence aussi. Est-ce que t’as une quelconque idée de comment on pourrait transférer un peu de mon essence dans la tienne pour que tu termines ta route, et que j’aie suffisamment pour aller à bon port aussi ? T’en as pour combien de temps de trajet encore ? » Je lui mens pas, je sais absolument pas comment faire. Je sais que c’est possible, mais je vois pas trop comment en fait, surtout que j’ai pas du tout de matériel dans mon coffre à part un gilet jaune, un triangle et un sac de course. « Vas-y, pendant que t’as ton téléphone en main, tape voir sur Google comment faire. » que je lui demande en pointant du doigt l’objet qu’il tenait. Et inconsciemment, je suppose que c’était aussi ma façon à moi de vouloir me prouver qu’il me disait vraiment la vérité, qu’il avait peut-être vraiment changé, qu’il trempait pas dans des conneries parce que pour être dehors à trois heures du matin pour aller voir sa sœur ça me semblait bizarre tout de même, et que c’était bien sa soi-disant sœur qui le harcelait d’appels. Au moins, en regardant sur le téléphone de Joseph, je pourrais voir le nom de la personne qui l’appelait.  

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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptyMer 11 Mar 2020 - 20:00

Joseph n’est pas dans la meilleure situation pour paraître innocent et changé, surtout si Lou continue à l’appeler incessamment de la sorte. Elle a capté que quelque chose cloche du côté du conducteur qui va chercher la marchandise à bon port et elle a besoin de savoir immédiatement, c’est dans sa nature de désirer le contrôle sur la moindre situation. Et là, elle l’a perdu, le contrôle, et le garçon essaye tant bien que mal à fermer son téléphone pour empêcher la vibration de faire trembler la campagne silencieuse. « Hm, mouais. » Le policier ne semble pas convaincu par la réponse de l’ex taulard qui prétend avoir changé mais, au moins, il cesse de lui poser des questions. Joseph serait complètement dans le droit de ne pas répondre, de toute façon, bien qu’il ne se trouve pas dans la meilleure situation pour jouer le rôle du gentil homme coincé sur le bord de la route à trois heures du matin. Alors il doit mentir, inventer une histoire concernant le mariage de sa sœur auquel il a été invité mais aucune de ses histoires n’est gobée par l’habitué des sottises. Mais, quand il s’approche de lui, son pas est boiteux et son regard étourdi : des gestes qui mettent la puce à l’oreille de Joseph et qui le convainc d’une vérité ce soir. Le policier est bourré, ce qui fait de lui un hors la loi tout comme le plus jeune. Ils sont à égalité. « Olaaaa gamin, on se détend. Me dis pas ce qui est bien ou pas bien, estime-toi heureux que je veuille bien t’aider à te sortir de ce merdier, veux-tu ? J'ai trébuché sur une branche, c'est tout. » Il n’a même pas besoin de jeter un coup d’œil au sol pour comprendre qu’il n’y a pas de morceau de bois entre eux qui aurait pu le déstabiliser dans sa démarche. C’est la campagne et les champs interminables, pas une forêt. « Ouais. Sacrée branche. » Il répond en gloussant faussement. Il n’a pas l’intention de lui faire remarquer son état d’ébriété une seconde fois car il préfère le préserver pour plus tard, si jamais le policier décide d’être de nouveau sévère. Ce sera son bouclier contre une éventuelle confrontation. Le cœur visiblement généreux cette nuit, Morton se met à élaborer un plan pour transférer de l’essence d’une bagnole à l’autre et Joseph hausse un sourcil, perdu. La mécanique n’a jamais été son point fort et, devant de tels plans, il est un poisson hors de l’eau. « T’en as pour combien de temps de trajet encore ? » L’interrogé se secoue les puces pour sortir de l’état lunatique dans lequel la théorie l’a placé et il fait mine de calculer en se pinçant les lèvres. « Trente minutes je crois… » Non, Google map lui indiquait une randonnée de plus de trois heures et il est loin d’arriver sur les lieux de l’échange de drogue. Il n’arrivera jamais à temps, de toute façon, c’est foutu. Son téléphone vibre une énième fois et il souffle un juron avant de finalement l’empoigner pour répondre à Lou : « Arrête de m’appeler, Lily ! Je sais que je suis en retard, pas la peine de me le rappeler à toutes les minutes ! Je trouverai un moyen d’arriver avant la cérémonie. » Et il raccroche sans laisser le temps à sa patronne de répondre.  « Vas-y, pendant que t’as ton téléphone en main, tape voir sur Google comment faire. » Il hoche la tête, faussement motivé par cette proposition et il fait la recherche sur internet en appuyant  nouveau ses fesses contre le capot de sa voiture endormie. « Il faut une sorte de tube en plastique pour aspirer l’essence dans ton réservoir… » Il redresse la tête, un sourcil relevé, intrigué : « Je présume que t’as pas ce genre de tuyau dans ta poche non plus. » Il marque une pause en jetant un coup d’œil sur la noirceur qui les entoure, réalisant pour la vingtième fois qu’il n’est vraiment pas tombé en panne au meilleur endroit. « N’empêche que j’ai pas trop envie de te regarder sucer un tube. Et j’ai pas plus envie de le faire. » Il se racle la gorge pour dissimuler la connerie qu’il vient de balancer et il soupire. « Y’a une station d’essence à vingt kilomètres d’ici. » Il le laisse comprendre là où il veut en venir. La solution la plus simple serait que le policier fasse monter Joseph à bord de sa bagnole afin de le conduire là où il pourrait se munir d’un réservoir plein. Il n’aurait qu’à le ramener vers sa voiture à lui et leur chemin pourrait se séparer pour une seconde fois et, avec un peu de chance, une dernière fois. « À moins qu't’étais tout aussi pressé que moi de te rendre à un mariage déjà bourré, et là je comprendrais si tu n’as pas une minute de plus à perdre. » Il ajoute en arborant un sourire sarcastique.  
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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptyDim 15 Mar 2020 - 23:37

L’alcool qui circule dans mes veines risque de me porter préjudice s’il arrivait quoi que ce soit. Je risque mon badge et Keegan me fait d’ailleurs comprendre qu’il a bien remarqué mon état d’ébriété, et je tente alors de le remettre à sa place en lui rappelant que je suis le seul qui puisse l’aider présentement. « Ouais. Sacrée branche. » Il se contente de lancer une pique gentillette, histoire de dire qu’il est tout aussi conscient que moi que je suis juste complètement bourré comme un coing. Je rebondis pas sur sa remarque, me contente de me focaliser sur notre problème commun. Enfin, son problème devenu mon problème éthique : être un bon citoyen, mettre l’interrogatoire derrière nous, et faire en sorte qu’il arrive à bon port. Il n’est pas très loin de là où il doit se rendre, mais trente minutes sur une route de campagne ça équivaut quand même à une quarantaine de kilomètres, je crois ? Il me semble qu’il me restait encore la moitié de mon plein en partant, j’aurai largement eu suffisamment de pétrole pour rentrer chez moi, mais là n’est pas la question. Je sais pas comment faire pour lui filer de l’essence, en fait. J’agite mon crâne comme tous les vieux qui ont ce toc de secouer leur tête de droite à gauche quand on leur parle, et essaie de faire marcher mes méninges pour le sortir de là, mais j’ai pas de solution miracle qui vient illuminer mon esprit. Certainement la faute au whisky. Le portable de Joseph sonne, encore une fois, et il se met à gueuler dans le combiné. « Arrête de m’appeler, Lily ! Je sais que je suis en retard, pas la peine de me le rappeler à toutes les minutes ! Je trouverai un moyen d’arriver avant la cérémonie. » La scène semblait plutôt réaliste, le coup de fil aussi, son agacement aussi. J’ai envie de le croire Joseph, j’ai envie de croire que c’est possible de changer et qu’il ne me ment pas, que c’est vraiment sa sœur qu’il engueule, mais je comprends pas pourquoi il s’est pas déplacé en soirée, comme tout le monde. Peut-être qu’il a eu un contretemps, ou qu’il avait des choses à faire la veille, il a pas à se justifier auprès de moi mais j’en attends pas moins pour autant. « Eh bah putain mon p’tit père, j’aimerais vraiment pas t’avoir en frère. T’as certainement été le frère casse couille qui allait toujours faire chier sa sœur, pour qu’elle t’aime à ce point et qu’elle te demande de venir la voir si tard dans la nuit. » Je lui demande finalement de rechercher une façon de transférer de l’essence dans sa bagnole, sans grand espoir. Je me doute qu’on n’aura pas le matériel adéquat, ni lui ni moi, mais on sait jamais. « Il faut une sorte de tube en plastique pour aspirer l’essence dans ton réservoir… » Les lèvres pincées mimant une moue de tristesse, je hoche la tête. « Je présume que t’as pas ce genre de tuyau dans ta poche non plus. » Cette fois-ci, ma tête fait non. Quel dialogue intéressant. « N’empêche que j’ai pas trop envie de te regarder sucer un tube. Et j’ai pas plus envie de le faire. » En temps normal, je l’aurai fusillé du regard pour lui faire comprendre qu’on me manque pas de respect de la sorte, mais sa connerie me fait marrer. La faute au whisky, encore une fois. J’aurais bien tenté une blague salace, mais il semble se reprendre avant moi et affirme qu’il y a une station essence pas loin d’ici. Enfin pas loin, à vingt kilomètres quand même. Le remorquer pendant vingt kilomètres ? P’tain ça va nous prendre trois heures. « VINGT KILOMÈTRES ? Putain fallait vraiment que tu viennes tomber en rade d’essence en plein milieu de cette route de campagne sans rien autour toi. » Je réfléchis à une autre façon de procéder en me grattant la barbe. « À moins qu't’étais tout aussi pressé que moi de te rendre à un mariage déjà bourré, et là je comprendrais si tu n’as pas une minute de plus à perdre. » Il remet mon état d’ébriété sur le tapis et ça me fait toujours pas rire. Lui, il a l’air hilare, un sourire narquois s’étant tracé sur sa face. « Je peux directement t’accompagner sur le lieu de mariage de ta sœur aussi, au lieu de me taper vingt kilomètres en trainant ta caisse derrière la mienne. Ca me permettra d’avoir de l’alcool gratuit. » Je le pense pas le moins du monde, j’ai aucune envie de me taper des kilomètres pour rien juste pour avoir le dernier mot. « Bon, t’as de quoi te faire tirer ta bagnole, ou t’as pas ça dans ton coffre ? Parce que moi j’ai pas ça dans mon coffre. On se retrouvera bien con si ni l’un ni l’autre n’a ça, et si on n'a pas le choix je vais devoir t'amener jusque là-bas, et tu vas devoir me présenter officiellement à ta sœur. » que je lâche en souriant, une tape sur son épaule. De l’extérieur on pourrait croire à deux vieux potes, alors qu’on était tout sauf ça.
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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptyDim 22 Mar 2020 - 19:04

Il s’agite derrière le téléphone en faisant mine de discuter avec sa sœur de plus en plus insistante concernant sa fausse arrivée au mariage, et le policier passe un commentaire qui laisse Joseph pantois. « Eh bah putain mon p’tit père, j’aimerais vraiment pas t’avoir en frère. T’as certainement été le frère casse couille qui allait toujours faire chier sa sœur, pour qu’elle t’aime à ce point et qu’elle te demande de venir la voir si tard dans la nuit. » Il n’arrive pas à discerner le sarcasme, si sarcasme il y a. En fait, il n’arrive pas à déterminer si l’homme a finalement décidé de croire à son excuse de mariage alors il préfère ne pas en rajouter une couche, répondant simplement par un signe de la tête aléatoire, d’abord un balancement de droite à gauche, puis un basculement de bas en haut qui fait de Joseph une de ces fameuses statuettes à la tête tremblante. Il vaut mieux pour lui de changer de sujet afin d’éviter de se faire confronter à davantage de questions qui pourraient dénouer sa langue timide et lui faire commettre une erreur. Il décide donc de rapidement retourner au sujet important : sa panne d’essence. Google l’aide à sa façon en lui proposant de transformer cette nuit en un marathon de suçage de tuyau mais les deux hommes ne semblent pas porter d’intérêt envers ce genre d’activité – et pas seulement par dégoût de se retrouver avec de l’essence dans la bouche. Joseph préférerait probablement revivre l’humiliation de la table en métal plutôt que de coincer un tube entre ses lèvres devant un flic bourré. Et, alors que le plus jeune fait part de son désir de ne pas se lancer dans cette aventure ridicule, il remarque qu’il réussit à arracher un sourire – presque un rire – à Morton et il plisse le regard, réalisant que, devant lui, ce n’est plus le policier sévère qui se dresse. Il profite de l’occasion pour demander un service plus grand : celui de se faire conduire jusqu’à la station d’essence à une vingtaine de kilomètres d’ici. Une proposition qui ne plait pas au plus vieux dont les yeux sortent des orbites. « VINGT KILOMÈTRES ? Putain fallait vraiment que tu viennes tomber en rade d’essence en plein milieu de cette route de campagne sans rien autour toi. » Faute de réponse valide à donner, le concerné hausse les épaules. Ce n’est pas qui qui a décidé que sa bagnole s’arrêterait en plein milieu de la campagne sans donner un signe avant d’épuiser le dernier litre de carburant – bon, le signe était bien là et il s’agissait de la flèche dans le cadran mais il faut croire que Joseph n’a pas les réflexes d’un conducteur, ce qui est tout à fait normal pour quelqu’un qui ne possède pas de permis. Oups. Malgré tout, le jeune homme tente quand même de relativiser en laissant son visage s’éclairer par la camaraderie sauf que, cette fois, le policier semble avoir oublié qu’il n’est pas en service et son faciès redevient dur. « Je peux directement t’accompagner sur le lieu de mariage de ta sœur aussi, au lieu de me taper vingt kilomètres en trainant ta caisse derrière la mienne. Ça me permettra d’avoir de l’alcool gratuit. » Machinalement, Joseph se pince les lèvres, les rides creusant le coin de sa bouche ainsi que ses paupières. Évidemment, si le mariage n’était pas une histoire inventée de toute pièce, il n’aurait pas eu d’objection à lui refiler un peu d’alcool gratuite (il faut bien profiter de toutes les occasions pour transformer un flic en un bon copain). Mais, dans le cas présent, Gregory et joseph se retrouveraient au beau milieu d’un champ vide parce qu’aucune cérémonie n’est prévue ni cette nuit, ni demain. Une tape faussement amicale le fait tanguer sur le béton et il répond en levant la main devant lui : « Nope, j'te présenterai pas à ma sœur. » Il répond formellement en secouant la tête. « Je ne pense pas qu’elle s’attend à ce qu’un policier vienne épier sa cérémonie, surtout pas un policier qui a pris un malin plaisir à faire gerber son frère en se prenant pour un pédophile. » Ses paupières sont plissées alors qu’il tourne des talons pour se retrouver à l’arrière de sa propre bagnole. Il se met à explorer le coffre de ce véhicule qu’il ne connait finalement pas vraiment et il trouve, étonnamment, une épaisse corde qu’il présente immédiatement à l’autre garçon. « Ça peut le faire, ce truc ? » Puis il réfléchit un moment avant d’ajouter en scrutant les fils qui s’entrecroisent pour former un lien plus solide : « Crois-moi, j’ai attaché aucun humain avec cette corde. » Bon, ce n’est probablement pas le meilleur argument à sortir mais, au moins, ça pourra détourner l’attention de Gregory vers une plaisanterie morbide qui l’empêchera de remarquer que, au fond, Joseph ne connait absolument pas ce véhicule qu’il conduisait.    
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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptySam 4 Avr 2020 - 18:16

Alors que je le charie sur sa soeur, je pensais pas qu'il prendrait ça au sérieux. « Nope, j'te présenterai pas à ma sœur. » Son ton est formel, presque protecteur. « Pourquoi, t’aurais peur qu’elle tombe sous mon charme et que je lui dise que son frère n’est pas aussi gentil qu’il le laisse prétendre ? » L’ironie dans ma voix trahit le fait que je ne le pense toujours pas innocent. On peut accorder le bénéfice du doute, mais aux vues de son comportement lors de l’interrogatoire, je suis certain qu’il cachait quelque chose et qu’il protégeait son gang. Je comprends toujours pas pourquoi ni comment on peut être aussi loyal, la police lui avait pourtant offert une protection s’il parlait, mais il a préféré se taire, il avait choisi son camp. « Je ne pense pas qu’elle s’attend à ce qu’un policier vienne épier sa cérémonie, surtout pas un policier qui a pris un malin plaisir à faire gerber son frère en se prenant pour un pédophile. » Il n’avait pas tout à fait tort sur ce point. « C’est ta parole contre la mienne. » Et c’est surtout tout ce que je trouve à répondre, pas fier d’avoir usé de ce pouvoir que j’avais contre lui, surtout pour ce que j’ai obtenu comme révélations. Je me retiens évidemment de le lui dire, je me retiens aussi de présenter mes excuses. Qu'est-ce que ça montrerait de moi ? Le gamin se dirige vers son coffre, et j’emboîte le pas : même si je lui accorde le bénéfice du doute, je ne lui fais toujours pas confiance, d'autant plus que mes mécanismes de défenses physiques seront certainement beaucoup moins vifs que d'habitude vu l'heure tardive et l'alcool que j'ai ingurgité. « Ça peut le faire, ce truc ? Crois-moi, j’ai attaché aucun humain avec cette corde. » Qui a ce genre de corde à l’arrière du coffre si ce n’est pas pour une raison en particulier ? Pourquoi est-ce qu’il avait cette corde dans son coffre ? Moi je me balade pas avec une grosse corde dans mon coffre. Quelqu’un de sain d’esprit se baladerait-il avec une grosse corde dans son coffre ? C’est quoi cette grosse corde dans son coffre ? « C’est quoi cette grosse corde dans ton coffre ? » Mes pensées prennent le pas sur mes mots, et j’arrive plus à me défaire de l’image d’un Joseph toujours dans un gang qui fait le sale boulot du chef en kidnappant un homme et en l’attachant fermement. A-t-il réellement changé, ou joue-t-il le rôle du gentil citoyen pour que je lui vienne en aide ? Je m’empare tout de même de la lourde corde pour voir si elle sera suffisamment solide pour tirer sa voiture, parce que si elle est abîmée, on ne risque pas d’aller bien loin. Et, rien que pour montrer ma force, je place un morceau de corde dans chacune de mes mains et tire dessus en faisant plusieurs coups secs. Comme si ce geste prouvait qu'elle était suffisamment robuste. « Ouais bon j'pense ça va l'faire. » Elle semble être bien, mais après tout qui suis-je pour juger de sa robustesse alors que je n’y connais pas grand-chose non plus ? Mes airs de grand costaud ne vont certainement pas impressionner Joseph, et je me rends compte que j'ai surtout l'air d'un gros con et qu'il va pas tarder à se foutre de moi. De toute façon on n’a pas trente-six mille solutions qui s’offrent à nous, et il va falloir se décider si je veux pas passer le reste de ma nuit sur le bord de cette route en attendant qu’un autre conducteur passe par là. Faudra juste espérer que la corde ne cède pas en montée. « Tu sais faire un nœud solide ? » que je lui demande sans arrière-pensée, bien que cette question pourrait tout de même m’éclairer sur ses capacités à attacher des gens avec une corde. « Parce que moi j’y connais rien. » Je lui fais bien comprendre que je suis du côté de la loi, et que les seules attaches avec lesquelles je sais m’y prendre, ce sont les menottes. Même si ce côté respect de la loi et tout le tralala, c’est peut-être à revoir entre mes interrogations foireuses, le trafic de flingues et de drogues, et mon état d’ébriété qui faisait quasiment partie intégrante de moi ces derniers temps.

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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptyDim 12 Avr 2020 - 23:09

« Pourquoi, t’aurais peur qu’elle tombe sous mon charme et que je lui dise que son frère n’est pas aussi gentil qu’il le laisse prétendre ? » Là, Joseph ne peut empêcher son visage d’afficher une expression d’amusement. Il aurait pu défendre son argument en disant la vérité : lui et Lily ne sont pas en bons termes et elle sait déjà que son frère n’est pas l’ange tombé du ciel. Cependant, Gregory sait jusqu’à présent que l’ex taulard est un homme d’honneur pour sa sœur et donc jamais elle ne lui aurait offert ce rôle s’ils se détestaient. Il doit donc ajouter une couche à son mensonge, conscient qu’il empire son cas au fur et à mesure qu’il étend l’histoire inventée. « Oh, elle m’a pardonné depuis longtemps. Et t’es trop vieux pour elle. Et elle se marie demain, justement, je ne pense pas que tu tombes au bon moment pour draguer une jeune. » Il hausse les épaules en décidant de détourner les yeux pour clore la discussion. Il n’aime pas raconter toutes ces conneries parce qu’il ne sait pas si Lily entrerait dans son jeu si le policier avait la maline idée de la contacter – il ne le fera pas, non ? Ce serait clairement de l’intrusion dans la vie privée. « C’est ta parole contre la mienne. » Il lui lance un regard noir mais plaque sa main sur ses yeux assez rapidement pour cacher son agacement, et il se masse les tempes en soupirant. Certes, la parole de l’autorité vaudra toujours plus que celle d’un ancien criminel et c’est là où naît le premier problème de la justice. Personne ne croirait Joseph s’il révélait la fâcheuse habitude de Gregory, celle de conduire avec de l’alcool dans le sang et dans l’haleine. Il est celui qui fait la loi, personne n’aurait le courage de douter d’un homme comme lui. Et pourtant.

C’est une large corde douteuse qu’il  trouve dans le coffre de la bagnole qu’il a empruntée à Lou. Il aurait préféré tomber sur quelque chose de moins… voyant… mais c’est comme ça. Elle sera fortement pratique pour lier les deux automobiles en direction d’une station d’essence. « C’est quoi cette grosse corde dans ton coffre ? » Hésitant, Joseph repose son attention sur l’objet en question et un vieux souvenir remonte à sa conscience. « Mon père est chasseur. » Et, ça, c’est vrai. Des cordes comme ça, il y en avait partout sur les murs du garage. Cyril les utilisait pour lier les pattes larges des kangourous abattus – au plus grand regret de Lily qui n’osait pas garder les yeux ouverts quand il revenait les mains pleines d’une sortie de chasse fructueuse. « Il a dû l’oublier là lors de sa dernière virée. » C’est tout. Une réponse claire, pas trop précise ni détaillée qui annonce un mensonge. « Ouais bon j'pense ça va l'faire. » Certainement, cette corde semble avoir la capacité de soulever une montagne. Il s’approche donc de l’arrière de la voiture du policier et s’abaisse pour enrouler la corde autour de la barre d’attelage près du pot d’échappement. « Yep. Il m’a appris à en faire à mes dépend. Il pensait que j’allais devenir comme lui, il faut croire. Sauf que, moi, j’aime pas trop tirer une balle dans la tête d’un animal innocent. » Il s'attelle à faire le nœud en observant le policier du coin de l’œil, conscient que ce dernier n’hésitera pas à récolter la moindre information qu’il lui donne. Alors, juste avant qu’il ne pose davantage de questions quant aux choses louches qu’il a apprises pendant son enfance, il rappelle à Gregory qu’il est le plus hors la loi des deux en cet instant même – certes, Joseph se rendait sur les lieux d’un échange de drogue mais il faut croire que le cour des événements l’en empêchera. Ça lui vaudra cher, d’ailleurs. « Alors, t’as l’intention de conduire même si j’sais que t’es bourré ? Faisons un deal. Je fais comme si j’avais pas remarqué, je te laisse prendre le volant mais, en échange, tu arrêtes d’agir comme si on était dans une salle d’interrogatoire. » Et il tend la main au policier afin de serrer la sienne. « On pourrait même faire semblant d’être de vieux potes, histoire de détendre l’atmosphère. » Il ajoute, sur un ton sarcastique, s’attendant à ce que sa proposition utopique soit violemment refusée.    
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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptySam 18 Avr 2020 - 1:51

« Oh, elle m’a pardonné depuis longtemps. Et t’es trop vieux pour elle. Et elle se marie demain, justement, je ne pense pas que tu tombes au bon moment pour draguer une jeune. » J'en déduis donc que c'est sa petite soeur. Il m'a l'air relativement protecteur avec elle, tiens une autre facette du Keegan ! Il n’y avait pas vraiment de bon ou mauvais moment pour draguer, et une femme qui se marie ne devrait même pas vouloir regarder ailleurs la veille de son mariage. Si c’était le cas, c’est que le mariage n’allait pas durer plus de quelques mois. J’aurais d’ailleurs dû m’en douter avec Nathalie, j’aurais dû me douter qu’on était allés beaucoup trop vite et que ses insécurités allaient prendre le pas sur notre relation. « Je ne fais pas dans les beaucoup plus jeunes que moi, dommage dans ce cas. » Et je disais vrai. J’ai beaucoup plus de mal à me taper des petites jeunes qui passent à peine la barrière des trente ans. J’ai eu Grace en belle fille pendant trois ans, je ne me voyais absolument pas me faire une de ses amies, beaucoup trop glauque pour moi. On se dirige vers le coffre de sa bagnole, et il me montre une grosse corde qui me laisse perplexe et qui me pousse à lui demander d’où elle sort. « Mon père est chasseur. Il a dû l’oublier là lors de sa dernière virée. » Et ? Quel est le lien avec sa bagnole à lui ? Son père n’a-t-il pas sa propre voiture pour aller chasser, il doit emprunter celle de son fils ? Est-ce que je m’efforce de croire ce qu’il me dit, ou est-ce que je l’interroge un peu plus ? J’opte finalement pour le bénéfice du doute, quoi que je demande de toute façon, je ne saurais jamais si c’est la vérité qui sort de sa bouche, ou des mensonges tout préparés pour éviter la prison à nouveau. Je vérifie l’état de la corde, lui demande s’il sait faire des nœuds solides, et il s’en empare finalement en se dirigeant à l’arrière de ma bagnole. « Yep. Il m’a appris à en faire à mes dépend. Il pensait que j’allais devenir comme lui, il faut croire. Sauf que, moi, j’aime pas trop tirer une balle dans la tête d’un animal innocent. » Joseph n’a pas l’air très en phase avec ce que fait son père, et ça me fait sourire. Ce genre de relation qui se détériore avec le temps, je connais bien. Jusqu’à ce que les parents crèvent et que tu te retrouves comme un con à te dire que t’as gaspillé la plupart de ton temps à te prendre la tête avec eux. « Alors, t’as l’intention de conduire même si j’sais que t’es bourré ? » Il ramène à nouveau ça sur le tapis avec sa tête de gamin tout fier, en sachant très bien que ses remarques sur mon taux d’alcoolémie ne me font pas rire. Je soupire en réhaussant mes sourcils pendant qu’il continue à parler. « Faisons un deal. Je fais comme si j’avais pas remarqué, je te laisse prendre le volant mais, en échange, tu arrêtes d’agir comme si on était dans une salle d’interrogatoire. » Et il me tend la main comme s’il cherchait une trêve. « On pourrait même faire semblant d’être de vieux potes, histoire de détendre l’atmosphère. » Il a de l’espoir ce petit Joseph, de vieux potes : un bon gros flic borderline avec un petit délinquant comme lui. Au fond, ça sonnerait presque bien. « Qu’on soit bien au clair, t’es au courant que t’as plus besoin de moi que moi de toi là ce soir ? Je pourrais très bien te laisser là tout seul dans le noir pendant que t’attends que quelqu’un d’autre vienne te secourir, tiens pourquoi pas ta sœur puisqu’elle a l’air si pressée de te retrouver ? » La mauvaise foi vient toujours y mettre son grain de sel, je suis bien conscient que ceux qui discutent avec moi doivent en avoir marre mais au fond, est-ce que j’en ai vraiment quelque chose à foutre ? Surtout avec Keegan ? « Ensuite, quand bien même tu aurais remarqué que j’ai un peu bu, qu’est-ce que tu comptes faire ? Appeler un flic pour qu’il vienne m’arrêter ? » que je lâche dans un rire ironique en plaçant mes deux mains sur mes hanches. Je sais qu’il est vraiment pas serein, mais j’ai décidé au tout début que j’allais l’aider, donc c’est ce que je vais faire. « Mais soit… » J’attrape sa main violemment, comme un bon gros bonhomme le ferait pour intimider Joseph, et la secoue vigoureusement. « J’vais faire de mon mieux pour arrêter de t’interroger comme au bon vieux temps. » que je finis par lâcher, un clin d’œil justifiant la référence au bon vieux pédophile que je jouais dans la salle d’interrogatoire. « Vas-y, va faire tes nœuds, je t’escorte à la prochaine station essence. » J’annonce ça comme un père qui parlerait à son fils, je lâche sa main et montre du menton ma bagnole pour qu’il termine le nœud qu’il avait commencé à faire. Il se remet au boulot, et je me place tout près de lui pour observer son expertise en nœud. « Alors comme ça ton père est chasseur, hein ? Et du coup, il a pas de voiture, il est obligé de prendre la tienne ? » Je sens déjà son regard exaspéré. « Je cherche pas à t’analyser hein, je m’intéresse juste à toi, c’est tout. » Je mens pour mieux faire passer cette question parce qu’au fond je sais que j’arrive pas à me détacher de mon job de lieutenant, je sais que je cherche encore la petite bête avec Keegan, et je sais que je veux savoir s’il me cache quelque chose. Mais au fond, c’est juste de la discussion comme deux bons vieux potes peuvent avoir, non ?
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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptyVen 1 Mai 2020 - 4:42

« Je ne fais pas dans les beaucoup plus jeunes que moi, dommage dans ce cas. » Enfin, il va laisser tomber : Joseph en avait marre de jouer les bons frères alors que lui et sa sœur s’évitent depuis plusieurs semaines. Cette nuit, il est forcé à mentir encore et encore et il faut croire que c’est bonne cette raison que le policier ne capte pas que quelque chose cloche dans ses agissements. Il ne peut pas comparer le mensonge de la réalité car cette dernière ne s’est pas invitée une seule fois dans leur conversation. Malgré tout, pour la suite, Joseph se voit obligé de créer une historie à partir de faits véridiques. C’est ainsi qu’il informe Gregory de la passion sanglante de son père afin de lier cette histoire à la présence de l’épaisse corde qu’il a trouvé dans le coffre de cette voiture qui ne lui appartient. C’est bien la première fois de sa vie qu’il peut compter sur son paternel pour ne se sortir d’une mauvaise situation, lui qui a toujours pris plaisir à le transformer en son souffre-douleur. Il faut croire que d’égorge de pauvres bêtes ne lui suffisait pas pour canaliser son énergie si… virile et masculine. Heureusement, le flic bourré ne pose pas davantage de question au sujet de cette corde et, dans un silence volontiers, Joseph s’attèle au projet de lier les deux bagnoles. Ce sont sous les yeux du rapace féroce qu’il exécute un nœud solide avant de proposer de faire de leur future balade en voiture un bon souvenir plutôt qu’une séance de torture – comme il aime si bien les faire, ce policier qui semble prendre malin plaisir à abuser de ses droits. « Qu’on soit bien au clair, t’es au courant que t’as plus besoin de moi que moi de toi là ce soir ? Je pourrais très bien te laisser là tout seul dans le noir pendant que t’attends que quelqu’un d’autre vienne te secourir, tiens pourquoi pas ta sœur puisqu’elle a l’air si pressée de te retrouver ? » Il marque un point, le croûton, mais jamais Joseph ne lui ferait plaisir en l’admettant à voix haute. C’est donc avec un faux sourire et les lèvres pincées qu’il relève la tête en réfléchissant à la chose à dire pour ne pas révéler sa défaite. Heureusement, le plus vieux reprend la parole, ne lui laissant ainsi pas le temps de se justifier. « Ensuite, quand bien même tu aurais remarqué que j’ai un peu bu, qu’est-ce que tu comptes faire ? Appeler un flic pour qu’il vienne m’arrêter ? » Haussement d’épaules. Il n’avait pas pensé à toutes les ficelles qui constituent son plan, à vrai dire. Il n’aurait effectivement aucune crédibilité à appeler le commissariat pour accuser l’un des leurs d’un comportement illégal. Il se ferait rire au nez. « Mais soit… » Enfin, il cesse son petit jeu déstabilisant et serre la patte du criminel en pleine action mais il ne se gêne pas pour lui rappeler qu’il est le patron. Les phalanges de Joseph craquent et, si un léger couinement s’échappe de ses lèvres entrouvertes, il ne laisse rien paraître sur son visage impassible. « J’vais faire de mon mieux pour arrêter de t’interroger comme au bon vieux temps. » Là, c’est une véritable lueur de haine qui traverse la pupille du plus jeune mais il rabaisse rapidement la tête pour ne pas laisser la brute lire l’expression qui tapisse son faciès crispé. À vrai dire, il n’arrive pas à croire qu’une figure autoritaire comme lui puisse prendre plaisir à se moquer des expériences douloureuses des autres, même si ces derniers jonglent avec la loi. Il faut croire qu’il fait partie de cette bande de veinards qui n’ont jamais traversé une épreuve difficile avant d’atteindre le trône d’or. Malgré son habilité à se cacher derrière un masque, Joseph ne peut s’empêcher de murmurer une insulte qui se fait emporter par le chant des criquets. « Vas-y, va faire tes nœuds, je t’escorte à la prochaine station essence. » Enfin, il peut reprendre possession de sa main : ce n’est pas trop tôt, il sentait son cœur battre entre ses ongles. « Ouais, c’est bon, j’m’en occupe. » Il souffle sèchement avant reprenant le travail. Si seulement Gregory avait décidé de monter tout de suite derrière le volant plutôt que de lui faire de l’ombre avec sa présence irritante. « Alors comme ça ton père est chasseur, hein ? Et du coup, il a pas de voiture, il est obligé de prendre la tienne ? » Aussitôt, l’interrogé redresse la tête et s’apprête à lui rappeler leur trêve mais il se fait interrompre avant d’avoir le temps de prononcer un seul mot. « Non, tu ne t’intéresses pas à moi. » qu’il dément, se relevant en une poussée. Il s’assure de la solidité des deux nœuds qui joignent les voitures avec son pied puis il se dirige vers celle qui conduire l’autre vers la station d’essence. Sans attendre l’avis du policier, il ouvre la portière du côté passager et se glisse sur le siège après s’être assuré qu’il n’y a pas de rats morts empilés dans l’espace réservé aux pieds (on ne sait jamais, avec lui ; il apprécie tout de même mettre en jeu les perversités). « Tu préfères surfer sur cette impression de pouvoir que t’as. C’est moi qui te plains, en fait. T’as dû en vivre des trucs horribles pour ressentir le besoin de taper sur les autres ! » Sans attendre sa réaction, et oubliant complètement cette idée qu’il a lui-même proposée – celle de faire semblant d’être son pote – il pivote la tête vers lui et sourit à pleines dents : « T’as besoin d’en parler ? Je suis d’une excellente écoute, tu verras. Parler, c’est pas trop mon truc, mais je pourrais t’entendre dénoncer tes expériences traumatisantes toute la nuit. » Il tapote son épaule, se fichant complètement d’entrer dans sa bulle sans son autorisation : « Vas-y, laisse-toi aller. Tu verras, ça fait du bien. On a plusieurs kilomètres devant nous. »        
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Message(#)Lost in the middle of nowhere (Jo/Greg) EmptyMer 6 Mai 2020 - 18:07

Joseph ne semble pas d’humeur à faire la conversation, il me stoppe net alors que je m’intéressais simplement à sa famille. Il préfère se concentrer sur la tâche que je lui ai attribuée, fabriquant un nœud qui me semble solide – qu’est-ce que j’en sais après tout, j’ai jamais ligoté un homme en le menaçant de mort, moi – et il monte dans ma voiture sans attendre mon invitation. Après l’avoir observé en silence, je fais de même en sachant que je vais juste le renvoyer dans la sienne parce que j’ai pas envie que sa bagnole emboutisse la mienne quand on arrivera à la station essence, il y en a bien un des deux qui va devoir freiner, et c’est certainement pas moi qui vais monter dans sa voiture. Je lui fais pas suffisamment confiance pour qu’il conduise mon bolide, et puis surtout, c’est ma voiture. « Tu préfères surfer sur cette impression de pouvoir que t’as. C’est moi qui te plains, en fait. T’as dû en vivre des trucs horribles pour ressentir le besoin de taper sur les autres ! » Est-ce que je m’acharne sur Keegan ? Oui. Est-ce que c’est parce que je cherche à me venger ? Oui. Est-ce que c'est parce que mon enfance a été compliquée et que je me suis fait maltraiter ou abuser ? Non. Non, c'est simplement parce que je lui en veux toujours d’être passé entre les mailles du filet et de m’avoir échappé quand j’ai voulu le foutre en taule, lui et ses gars. J’ai rien du lieutenant sombre au passé douteux qui cherche à faire la justice à tous prix pour venger ses proches morts, je suis juste un vieux gars qui a choisi cette branche parce que je suis plutôt bon et intuitif, que les gens me respectent et que quitte à faire les choses bien, autant foutre les méchants derrière les barreaux. On évite bien évidemment de parler de Maeve et de tout ce qu’elle m’a forcé à faire pour elle, j’ai jamais vraiment été consentant d’ailleurs à faire passer toutes ces merdes pour elle, mais est-ce que j’avais le choix ? Je suis loin d'être un flic parfait, mais ça n'a rien à voir avec mon passé. « T’as besoin d’en parler ? Je suis d’une excellente écoute, tu verras. Parler, c’est pas trop mon truc, mais je pourrais t’entendre dénoncer tes expériences traumatisantes toute la nuit. » Il vient taper mon épaule comme si on était vraiment des vieux potes, comme s’il pensait m’atteindre avec sa remarque de merde, mais il me fait juste marrer ce petit insolent. « Vas-y, laisse-toi aller. Tu verras, ça fait du bien. On a plusieurs kilomètres devant nous. » Keegan a clairement pris la confiance, il s’installe confortablement sans se soucier de sa bagnole, mais il est si con que ça ? « Parce que tu crois que de nous deux c’est moi qui ai le plus besoin de parler ? J’en suis pas vraiment convaincu, enfin… J’ai pu apercevoir quelques brèches de ton côté, t'aimes pas trop parler mais peut-être que tu en as très envie avec moi petit chou ? » Je lui retourne la question en me foutant ouvertement de sa gueule, le ton ironique du père qui provoque son fils adolescent. « Et sinon, tu crois qu’on va pouvoir démarrer comme ça, tous les deux assis dans la voiture ? Je sais que tu veux pas me quitter et que t’as peur que les méchants loups viennent t’attraper dans ta petite voiture, mais elle va freiner toute seule ta bagnole quand on arrivera à la station essence et que les deux bagnoles auront pris un peu de vitesse ? Parce que je compte pas faire du 100km/h, mais je compte pas non plus rester à 5 km/h. » que je finis par lui dire. Je veux bien être gentil, mais il y a tout de même des limites à respecter.
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