Trop submergé par ma déception, je l'affiche peut-être un peu trop visiblement. En tout cas, Madison s'empresse d'apporter des explications à son quasi-refus de nous revoir en dehors du travail. Elle m'apprend alors que l'été représente la saison la plus importante pour sa boîte, et que son associée l'a laissée en plan. Elle termine en ouvrant la porte à une rencontre une fois l'été passé. Ce qu'elle me dit me fait plaisir et cela doit se voir, puisque ma mine déconfite laisse place à un sourire plus joyeux. Enfin, nuancé quand même, puisque son associée l'a abandonnée et que cela me fait chier pour elle. Je suis désolé d'apprendre pour votre associée... Bon courage. dis-je en lui lançant un regard compatissant. Je vous attendrai alors. souris-je. Pourquoi cette phrase sonnait comme une promesse ? A ce moment, je ne pense pas un seul instant à Lauren, ni au fait que nous serions sûrement mariés à la fin de l'été, puisqu'elle souhaite par dessus tout se marier pendant l'été. Et je ne me vois pas encore repousser la date, voilà bientôt trois ans que je fais durer les choses. D'un coup, je me rends compte que ma réaction vis à vis de Madison avait été parfaitement égoïste. J'avais pris son refus comme quelque chose contre moi, et non pas comme un problème dans sa vie personnelle. Je m'en voulais à présent d'avoir réagi comme ça, et je me promets de me rattraper plus tard.
La proximité qui s'était installée entre Madison et moi alors que je nettoyais son dos me troublait de plus en plus. A présent, je n'avais plus aucun doute sur le fait que la jeune femme m'attirait énormément, au point de me faire penser à des choses absolument pas compatibles à mon statut d'homme fiancé, ni à mon éthique. Si ce n'est pas la joie avec Lauren, j'ai toujours mis un point d'honneur à être fidèle, malgré tout. Et pourtant, cette résolution ne semble plus si importante lorsque le parfum de Madison me parvient aux narines, ou quand je suis à quelques millimètres de faire glisser une des bretelles de sa combinaison. Il me faut beaucoup de sang froid pour me concentrer sur ma tâche. Après tout, nous sommes dans un restaurant, je ne peux pas me permettre ce genre de chose. Je la taquine sur sa rougeur prétendue, avouant que cela ne peut que la rendre un peu plus adorable. Sa réponse a de quoi me surprendre, tant elle est audacieuse : elle le savait puisque le rouge est ma couleur préférée. Je me mets à rire, je ris beaucoup depuis que nous sommes assis ensemble, et elle doit sentir mon souffle contre la peau de sa nuque. Sa réponse me plaît car elle signifie aussi que la jeune femme fait attention à ce que je dis. Vous êtes une femme très surprenante. confessais-je en retirer les derniers morceaux de son dos. Je regagne ma place quand une sonnerie se fait entendre. C'est le portable de Madison. Elle rejette l'appel ce qui me fait plaisir, elle préfère rester en ma compagnie.
Toutefois, cette joie est de courte durée quand elle se lève pour aller aux toilettes, emmenant son portable avec elle. Pourquoi l'emmène-t-elle ? La mère des enfants sort en même temps qu'elle arrive, mais je ne vois pas le regard que Madison lui lance. Cependant, je suis la femme qui se dirige vers ses enfants et est surprise en les voyant si gentiment installés. Je vois leurs lèvres bouger et le plus grands des enfants pointer son doigts dans ma direction. Leur mère me regarde furieusement, ce qui me fait sourire narquoisement. Allez viens, approche si tu l'oses. pensais-je avec défi, déjà qu'elle n'arrivait pas à se faire obéir de ses enfants, ce n'est pas moi qu'elle allait impressionner. Cependant, un cri me sort de mes pensées et surprend toutes les personnes présentes dans le restaurant. Cela vient des toilettes. Je fronce des sourcils, est-ce la voix de Madison ? Je ne m'inquiète pas plus que ça, son cri semblait plus joyeux qu'effrayé. Cela devait être lié à son portable et à l'appel qu'elle avait reçu juste avant. Je commence à taper du sur la table, geste que je fais quand je suis stressé ou quand quelque chose ne me plaît pas. Un ami ? Un amant ? Un fiancé ? Aucune des perspectives que j'imagine ne me plaisent. J'essaye toutefois de mieux me contrôler qu'auparavant, pour ne pas commettre la même boulette qu'avec son associée. La jeune femme revient s'asseoir et je l’accueille avec un sourire.
A peine s'est-elle assise, et avant que je ne puisse la question sur son cri, un serveur arrive pour s'excuser de l'événement survenu plus tôt. La jeune femme ne lui en tient pas rigueur, ce que je ne comprends pas vraiment. Oui le client est roi, mais la liberté des uns ne s'arrête-t-elle pas là où celle des autres commence ? Si c'est une bonne cliente, je suppose que Madison aussi puisque le serveur lui avait demandé à notre arrivée si elle changeait ses habitudes en prenant du vin blanc. Toutefois je ne dis rien, ce n'est pas mon problème et si Madison leur pardonne, c'est son choix. Le serveur nous donne les menus et s’éclipse. Je profite de son départ pour reprendre la parole. Je suis encore une fois désolé pour votre associée, qu'elle soit partie en vous laissant vous débrouiller. J'espère que ce n'est pas trop dur, seule ? demandais-je en dépliant la carte et en faisant glisser mon regard le long des plats proposés. « En parlant de menus nous n'avons pas encore parlés de celui de votre mariage... Est-ce que vous et ou votre fiancée avez des origines ? Nous pourrions l'élaborer par rapport à cela si vous en avez. » Je relève les yeux vers la jeune femme. A chaque fois que j'oublie la raison professionnelle de ce déjeuner, elle me le rappelle. Après tout c'est son boulot, c'est normal. C'est moi qui suis peut-être un peu tête en l'air sur ce sujet. Je profite de sa question pour lui en apprendre un peu plus sur moi. J'ai vécu la plus grande partie de ma vie à New-York, Lauren y habite depuis toujours. Sinon je suis né à Londres... Et, ah oui, ma mère est italienne. finis-je en réfléchissant pour être sûr de n'avoir rien oublié. Je n'ai pas très faim, on pourrait sauter l'entrée et passer au plat ? proposais-je poliment, je ne suis pas du genre à manger beaucoup et c'est très rare que j'arrive à terminer un menu entrée + plat + dessert. Vous avez appris une bonne nouvelle ? demandais-je le plus innocemment du monde en replongeant mon nez dans le menu, faisant référence au cri de joie qu'elle avait laissé s'échapper aux toilettes.
Le visage de Julian avait changé suite à ses explications et cela la rassurait, elle avait l'impression d'avoir bien fait de changer de version. Elle avait temporisé les choses sans encombres et elle en était contente, même si sa promesse de l'attendre était des plus bizarres. Comment pouvait-il lui promettre de l'attendre alors qu'il avait une femme qui l'attendait à la maison ? N'avait t-il pas plus important à faire ? Comme planifier sa future vie d'époux par exemple ? Ah si seulement elle pouvait lire dans ses pensées cela l'arrangerait bien. « Merci d'être compatissant. »Elle se contenta de lui répondre par ces simples mots, elle ne jugeait pas utile de rebondir sur sa promesse, elle en avait déjà fait bien assez en s'expliquant alors qu'elle n'était pas obligée de le faire. Désormais il savait qu'elle avait de bonnes raisons d'attendre, de ne pas faire sa connaissance tout de suite, mais arrivera t-il à attendre la fin de l'été ? Elle en doutait parce que l'été ne faisait que commencer, d'ici là il passerait sûrement à autre chose. Rien que d'y penser cela lui foutait le cafard et s'il rencontrait une femme bien plus belle qu'elle d'ici là ? Et s'il quittait sa fiancée pour cette personne ? Elle se sentirait bien bête d'avoir attendu qu'il soit marié pour en apprendre plus sur lui. Si ça se trouve il flirtait déjà avec d'autres femmes en dehors d'elle, mais elle préférait ne pas y penser.
L'organisatrice d'événementiel avait l'impression qu'il se plaisait bien derrière elle puisqu'il prenait tout son temps. Madison n'aimait pas cela, elle n'aimait pas être privée de la vue de son visage, de son regard, elle avait déjà du mal à le décrypter quand il était en face d'elle alors derrière c'était encore pire. A un moment elle eut l'impression qu'il s'était détourné de son dos pour se rapprocher de sa nuque puisqu'elle sentit son souffle se déposer dessus, ce qui la fit frissonner. Que faisait-il aussi près de cet endroit ? Reniflait-il son parfum ? Il ne sentait pas très fort, il n'avait pas dû le remarquer avant, une trop grande distance les séparait pour qu'il puisse se rendre compte qu'elle en avait mis. Julian lui disait qu'il la trouvait surprenante, en quoi elle était surprenante ? Parce qu'elle faisait peu trop attention à ce qu'il disait ? Trouvait-il cela étrange qu'elle ait déjà retenue que sa couleur préférée était le rouge ? Il venait de la lui dire il y a seulement quelques minutes, c'était normal qu'elle s'en souvienne, elle n'avait pas une mémoire de poisson rouge tout de même. « C'est vrai que je dois l'être, je dois bien être la seule organisatrice d'événementiel à se faire entartrer devant son client et à lui demander de la nettoyer. »Madison n'arrivait plus à être entièrement concentrée sur son rendez-vous, pourquoi son ami l'avait-il appelé à cette heure ? Il savait qu'en général à l'heure du déjeuner elle était avec des clients, enfin il devait le savoir puisqu'habituellement il prenait le soin d'appeler le soir. La MacAllister ne lui en voulait plus d'avoir appelé une fois qu'elle apprit pourquoi il l'avait fait, il voulait lui annoncer qu'il allait venir la voir en Australie mais pas que, qu'il allait être accompagné de Caitlin, sa meilleure amie ainsi que d'Alistair, un autre ami anglais. Elle ne savait pas pourquoi ils avaient décidé de venir la voir à Brisbane aussi soudainement mais cela lui faisait vraiment plaisir, c'était une bonne surprise qu'ils prenaient rarement la peine de partir de Londres. Cette nouvelle la rendait vraiment heureuse et cela était visible, elle était plus rayonnante que jamais, au point lui avait fait oublier l'humiliation qu'elle venait de subir.
Madison était tellement contente qu'elle n'avait même pas envie de faire des reproches au serveur, chose qu'elle aurait sûrement faite si elle n'avait pas reçu d'appel. Elle n'avait pas la moindre envie de se prendre la tête, elle voulait juste continuer son rendez-vous en toute tranquillité. Cela était surprenant pour Julian, il avait tiré une drôle de tête lorsqu'elle avait dit que tout était réglé, il devait penser qu'elle était vachement compréhensible ou alors qu'elle était conne de ne pas se plaindre, peu importe ils allaient pouvoir passer à autre chose de bien plus intéressant : leurs menus. Son client ne semblait pas pressé de commander puisqu'il s'excusa une nouvelle fois pour le départ de son associée.« Dire que c'est facile à gérer serait... présomptueux. Ce n'est pas évident, mais j'essaye de m'en sortir comme je peux, en même temps je n'ai pas d'autres choix... enfin si je pourrais rechercher un ou plusieurs employés, mais je n'ai pas la tête à ça pour le moment, mais je vais bientôt devoir m'y mettre. » Elle commença à s'intéresser à son menu tout en continuant de l'écouter de manière attentive. Il lui donnait plus de détails que ce à quoi elle s'attendait, mais cela ne la dérangeait pas au contraire. Madison cessa soudainement de regarder sa carte lorsqu'elle entendit le mot Londres sortir de sa bouche. « A Londres ? Quelle coïncidence moi aussi j'y suis née ! Enfin ça doit se deviner... mon accent n'est pas très discret. » Cela faisait deux ans que la brunette vivait en Australie et pourtant son accent british s'était à peine estompé.« J'en étais sûre pour les origines italiennes... ça doit être à cause de cela que vous avez ce petit côté charmeur. »Avait-elle besoin de préciser ça ? Non mais c'était sorti tout seul. Il lui demandait s'ils pouvaient sauter l'entrée pour passer directement au plat.« Non ça ne me dérange pas, je n'ai pas très faim non plus à vrai dire et puis ce n'est pas ce que je préfère... On peut même passer directement au dessert si vous voulez. »Étant gourmande c'était tout ce qui lui importait. Il lui demandait si elle avait appris une bonne nouvelle, elle su tout de suite qu'il devait faire référence au cri qu'elle avait poussé quand elle était dans les toilettes. « J'étais si peu discrète que ça ? Mince... décidément j'ai le don de me faire remarquer. Oui j'ai appris une bonne nouvelle, très bonne même. »
Madison me remercie pour mon empathie et j'hoche simplement la tête en retour, il n'y a rien à ajouter. Elle ne rebondit pas sur ma promesse de l'attendre, et je l'en remercie intérieurement. En prononçant ces paroles, j'avais complètement oublié qu'elle est celle qui prépare mon mariage avec Lauren. Sincèrement, je n'arrive pas à penser à Lauren lorsque je suis en compagnie de Madison. A ses côtés, j'ai l'impression d'être seul, célibataire, et complètement libre de faire ce que je veux. Et ce que je veux, j'en suis de plus en plus sûr, c'est me rapprocher de Madison, en apprendre plus sur elle, passer du temps avec elle, être avec elle... Mais ce n'est pas possible, ou difficilement du moins. Cette situation est véritablement problématique, je ne sais pas comment je vais faire, comme m'en sortir. Mais ce n'est pas important, tant qu'elle me remarque, tant que je lui plais, tant qu'il y a un espoir que nous nous rapprochons.
J'en viens à aider l'organisatrice à se nettoyer, m'occupant principalement de son dos. Je me perds dans d'étranges pensées alors que j'ai tout le loisir de l'étudier de derrière, et je ne m'en prive pas. Je ne fais pas attention que je reste longtemps dans cette position, après tout je continue de la nettoyer, même si je suis plus lent que si elle ne monopolisait pas mes pensées. Madison fait une remarque concernant ma couleur préférée et j'avoue la trouver surprenante. Ce n'est pas tant qu'elle s'en souvienne qui me surprend, après tout je lui ai dis il y a quelques minutes, mais je m'en sers d'excuse pour dire ce que je pense d'elle. Elle me surprend par sa façon d'être, par ses remarques intelligentes et souvent malignes, par son côté très observateur, par son professionnalisme, sa façon de rester digne même dans un moment si embarrassant. Elle me fait forte impression, et pourtant ce n'est que la deuxième fois que je la vois, c'est dire. Et sa réponse ne fait que confirmer tout cela. « C'est vrai que je dois l'être, je dois bien être la seule organisatrice d'événementiel à se faire entartrer devant son client et à lui demander de la nettoyer. » Au moins ça en fait un rendez-vous très original. dis-je en riant. Et sûrement inoubliable aussi.
Par la suite, Madison se rend aux toilettes où elle pousse un cri que tout le restaurant entend. Interloqué, j'attends avec impatience qu'elle revienne pour pouvoir la questionner à ce sujet. Malheureusement à son retour, les éléments sont contre moi puisque le serveur vient d'abord s'excuser, pour ensuite nous donner les menus, ce qui fait penser à Madison aux menus du mariage. Les sujets s'enchaînent et je n'ai pas le temps de poser cette question qui me brûle les lèvres : pourquoi ce cri de joie ? Car à présent j'en suis sûr, en voyant la mine ravie qu'elle aborde depuis son retour, c'est une bonne nouvelle qu'elle a reçue. Pour ne pas lui sauter dessus immédiatement, je m'intéresse d'abord à son travail. Maintenant que je sais qu'elle est seule, je suppose que ça ne doit pas être facile tous les jours. Elle m'avoue qu'en effet ce n'est pas de tout repos, mais qu'elle n'a pas d'autre choix que de faire avec. Elle me confesse même qu'elle va bientôt rechercher un employé, mais que pour le moment elle n'a pas la tête à ça. Cette précision m'intrique étrangement, qu'est-ce qui peut bien occuper ses pensées en ce moment ? Serait-ce lié au coup de téléphone ? Et qu'est-ce qui vous tracasse ? Si ce n'est pas trop indiscret. demandais-je sans gêne.
Se concentrant sur les menus du mariage, elle me demande quelles origines Lauren-Rose et moi avons. Tout en réfléchissant, je lui énumère tous les pays et toutes les cultures qui ont marqué ma vie. L'Angleterre durant mes dix premières années, les Etats-Unis pour les quinze années suivantes, l'Italie de part ma mère. Cela offre beaucoup de possibilités pour la nourriture, je n'en doute pas. « A Londres ? Quelle coïncidence moi aussi j'y suis née ! Enfin ça doit se deviner... mon accent n'est pas très discret. » réagit-elle rapidement. Je souris, heureux qu'elle en parle. En effet, j'avais reconnu son accent, ce qui n'est pas très difficile. Je m'en doutais. lui avouais-je en souriant. Vous y êtes restée longtemps ? m'intéressais-je à elle. Madison venait de me dire qu'elle était née à Londres, mais pour en garder l'accent encore aujourd'hui, c'est qu'elle y avait vécu longtemps. Elle confesse ensuite qu'elle se doutait des origines italiennes, elles expliquaient mon côté charmeur. J'hausse des sourcils tout en gardant un sourire en coin. Charmeur, vraiment ? Je ne savais pas. lui dis-je. Je mentais à moitié. C'est vrai que je n'avais jamais eu aucun problème avec les filles, et que je me doutais bien avoir un petit quelque chose en plus. Toutefois, je ne me suis jamais considéré comme un charmeur ou un séducteur, j'essaie de rester naturel. Mais peut-être que c'est naturellement que je suis charmeur... Je lui propose de sauter l'entrée, et Madison me répond que nous pouvons même nous contenter du dessert. Ça me va. Après tout, nous avions bien avancé sur le mariage et je n'ai absolument pas faim. Toutefois, je ne dis jamais non à un dessert, sûrement ce que je préfère dans un repas.
Enfin, j'ose question Madison sur son cri. Surprise, elle me demande dans un premier temps si ça avait été aussi indiscret. Gardant le sourire, je lui réponds positivement d'un signe de la tête. C'est vrai que la brune ne passe pas inaperçue, surtout aujourd'hui. Entre l'entartrage puis le cri, elle était grillée. Mais cet aspect très maladroit et naturel de sa personnalité me plait énormément et la différencie des autres femmes. Enfin, elle me dit qu'elle a appris une très bonne nouvelle. Je tilte quand elle insiste sur le " très ", tant que ça ? Je ne vois pas comment je peux en savoir plus sans me montrer trop indiscret, et ce n'est pas ce que je veux. Il va falloir que je prenne sur moi, chose que je n'apprécie pas vraiment. C'est toujours plaisant de recevoir de bonnes nouvelles, malheureusement elles se font rares. me contentais-je de faire remarquer de manière assez banale, mais je n'avais pas trouvé mieux. Finalement, le serveur revient vers nous. Je prends les devants et m'adresse à lui. Nous avons décidé de ne prendre qu'un dessert, ce sera bien suffisant. dis-je en souriant poliment. Je prendrai une île flottante, s'il vous plaît. commandais-je. Une bonne île flottante, l'un de mes desserts préférés. C'est très frais et en même temps très léger en bouche, ça passe tout seul. Le serveur se retourne vers Madison pour prendre son dessert puis s'en va, récupérant nos menus au passage. Et vous, Madison, qui passez votre temps à organiser les mariages des autres, qu'en est-il de votre situation personnelle ? pris-je la parole en reportant mon attention sur la belle brune. Le dîner touchait à sa fin, pas mal de sujets concernant le mariage avaient été abordés, un autre rendez-vous était prévu, je pouvais à présent tenter une approche et en apprendre un peu plus sur elle.
Julian lui disait qu'au moins ça rendait leur rendez-vous très original, ce n'était pas faux mais elle aurait tout de même préféré que cela se déroule de manière plus classique. Le côté positif des choses c'est qu'il ne risquait pas d'oublier ce moment, cela allait certainement le marquer pendant des années, il se souviendra d'elle en tant qu'organisatrice de mariage entartée en plein déjeuner, c'était tout de même mieux que de lui laisser pour uniques souvenirs de simples échanges. Elle s'était persuadée qu'ils ne se verraient plus une fois qu'il sera marié, qu'il l'oublierait bien vite parce qu'elle n'aurait pas fait de choses marquantes, enfin maintenant elle en avait fait une en se faisant humilier dans un endroit public.« Je crois bien que ce rendez-vous va rester dans les annales de ce restaurant. » Dit-elle en rigolant. Il était encore derrière elle, il fallait qu'elle sache pourquoi il mettait autant de temps. « C'est bon je suis propre ? Ou vous avez remarqué d'autres anomalies dans mon dos ? »Elle ne pensait pas en avoir, elle s'était bien regarder avant de partir de chez elle et sa peau n'avait rien d'anormale, elle n'avait pas de boutons, de bleus ni de piqûres de moustiques, enfin pour ce qui était des piqûres de moustiques ça n'allait sûrement pas tarder à venir.
Madison ne s'attendait pas à avoir une aussi bonne nouvelle aujourd'hui, elle avait bien fait d'emporter son portable avec elle aux toilettes, même si cela avait dû paraître étrange à son client, il avait peut-être dû croire qu'elle se servait de l'entartrage comme prétexte pour le laisser tomber, pour aller téléphoner dans un coin tranquille loin de lui. L'organisatrice d'événementiel ne faisait jamais ce genre de choses habituellement, même si cela ne se passait pas très bien avec les futurs mariés, elle essayait toujours de rester professionnel, elle tenait à sa réputation alors elle se devait d'être irréprochable, de ne pas faire passer sa vie privée avant ses rendez-vous. De tout ce qu'elle avait dit au sujet de son travail, il ne retiendra que le fait qu'elle n'était pas d'humeur à se rechercher un employé pour l'instant puisqu'il lui demanda ce qui la tracassait. « Ehm... des choses personnelles. »Elle n'allait quand même pas dire à son client qu'elle était perturbée par le fait d'avoir découvert que son cousin était handicapé, ni que le retour soudain de son premier amour dans sa vie la perturbait particulièrement, ils n'étaient pas proches, ils n'étaient que de simples connaissances et cela allait sûrement rester ainsi. Madison n'allait pas confirmer que c'était indiscret, lui dire qu'il s'agissait de choses personnelles était amplement suffisant.
C'était intéressant d'en savoir plus au sujet de Julian, elle ne se serait pas doutée qu'il avait passé une partie de sa vie à New York, une ville dans laquelle elle n'avait jamais mis les pieds. Elle se retenait de lui dire qu'elle aimerait bien qu'il la lui fasse visiter un de ces jours. Il lui disait qu'il s'en doutait pour ses origines anglaises, s'il ne s'était pas rendu compte à quel point son accent était anglais en même temps l'inverse aurait été surprenant, voir même stupide tellement que c'était évident. Cela ne lui suffisait pas de savoir qu'elle était née à Londres puisqu'il voulait savoir combien de temps elle y était restée. « Vingt-cinq ans. » Vingt-cinq années qu'elle y avait vécu et elle n'avait jamais croisé Julian là-bas, que la vie était mal faite, peut-être que si ça avait été le cas elle ne se serait jamais amourachée de Castiel et lui ne se serait jamais fiancé à Lauren. Enfin pour ce qui était de son premier amour ce n'était pas grave, c'était de l'histoire ancienne, mais pour ce qui était de la femme que devait épouser son client c'était bien plus que d'actualité à son plus grand malheur. « Et vous vous avez vécu combien de temps à Londres ? »Avait-elle envie de se dégouter définitivement en cherchant à savoir ceci ? Certainement, mais elle avait envie de savoir si elle aurait pu avoir une occasion de le rencontrer là-bas avant d'étudier dans la capitale puisqu'avant d'être scolarisé dans une école privée elle était scolarisée dans sa banlieue d'origine dont elle n'en sortait pas trop. Il lui disait qu'il ne savait pas pour son côté charmeur, qu'il était de mauvaise foi. « Si, je suis sûre que vous avez fait tomber votre fiancée comme la dernière des mouches rien qu'en la regardant. » Oops elle venait de lui faire comprendre qu'il avait un regard revolver, il allait prendre un malin plaisir à la dévisager encore plus maintenant. Il était d'accord pour se contenter d'un dessert, tant mieux cela voulait dire que leur rendez-vous touchait bientôt à sa fin, qu'elle n'allait plus avoir à se retenir longtemps de dire ce qu'elle pensait de lui.
Julian lui appris qu'elle avait été des plus indiscrètes quand elle avait crié dans les toilettes, son image était donc définitivement écornée, elle ne pouvait plus se faire passer pour l'organisatrice d'événementiel parfaite, adroite et discrète qu'elle réussissait à être auprès de la plupart de ses clients. Il s'était montré curieux en lui demandant ce qui avait pu la mettre dans une telle joie, elle n'avait pas donné le moindre détail, pas le moindre indice, elle ne se doutait pas que cela était intriguant pour lui. Il lui disait que c'était toujours plaisant de recevoir de bonnes nouvelles et que c'était rare, ce à quoi elle répondue :« Bien trop rare même, je n'en suis qu'à la deuxième bonne nouvelle de l'année. » La première ayant été que Nathan la rejoigne et devienne son colocataire. Elle lui apprenant qu'il lui arrivait rarement de bonnes choses elle devait lui avoir mis la puce à l'oreille quant à l'état actuel de sa vie, c'est-à-dire qu'elle n'était pas aussi réussie qu'elle en avait l'air malgré le succès de son agence. « Moi je prendrais un tiramisu s'il vous plaît. »Madison venait de commander un dessert italien, l'on pourrait croire qu'elle avait été inspirée par sa conversation avec Julian, mais en réalité elle savait qu'elle choisirait celui-là avant même de s'asseoir à leur table puisqu'il s'agissait de son dessert préféré. Une fois que le serveur était parti avec les menus, il en profita pour lui poser une question des plus surprenantes, il lui demandait carrément ce qu'il en était de sa situation personnelle au niveau marital. Quelle question gênante. « J'ai été mariée trois fois, en plus d'être spécialiste des mariages je le suis aussi des divorces. » Dit-elle en prenant un air très sérieux, elle avait envie de le faire tomber dans le panneau et cela semblait réussit vu la tête qu'il faisait. Elle le laissa mariner quelques secondes avant de reprendre : « Je rigole, personne n'a réussi à me mettre la bague au doigt. »Dit comme cela elle avait l'air d'être une femme qui n'avait jamais rencontré un homme capable de la faire chavirer, ce qui était complètement faux.
Mon sourire ne quitte pas mes lèvres depuis que je suis en compagnie de Madison, j'adore ce moment que nous passons ensemble. Essuyant son dos, nous plaisantons de la situation et surtout son originalité. C'est sûr qu'un rendez-vous comme ça, que ce soit professionnel ou personnel, ça ne m'était encore jamais arrivé. Mais ça ne me dérange pas, bien au contraire. Madison se distingue un peu plus des autres, de bien des manières. Riant, elle me dit que ce rendez-vous restera très certainement dans les annales du restaurant. Je l'accompagne dans son rire, cessant de la nettoyer par la même occasion. C'est sûr et certain. Il n'y a aucun doute là dessus. Cela ne me dérange pas, et j'espère qu'elle non plus. Après tout, c'est elle qui a l'habitude de venir ici avec ses clients, moi ce n'est pas sûr que je revienne dans ce lieu. Ou peut-être que si, pour la recroiser, la revoir. Elle me demande enfin si c'est bon ou s'il y a d'autres anomalies dans son dos. Je me rends alors compte que je prends beaucoup de temps à accomplir ma tâche, me perdant dans mes pensées ou dans la nuque de ma partenaire. Je retire hâtivement les dernières taches restantes. C'est bon, j'ai terminé. déclarais-je en me levant et en regagnant ma place.
La belle brune m'annonce ensuite qu'elle travaille seule, son associée l'ayant abandonnée, mais qu'elle n'a pas la tête à recruter quelqu'un d'autre. Curieux, mais surtout m'intéressant à elle, je lui demande ce qui occupe son esprit. Un ex ? Un amant ? Un fiancé ? Je ne peux m'empêcher de supposer qu'une si belle femme qu'elle, intéressante de surcroît, ne peut être seule. Et cela m'arrangerait bien, puisque ça refroidirait sûrement mes ardeurs et mettrait fin à mes illusions, moi qui ai l'impression de ne pas la laisser indifférente. Gênée, elle me répond que c'est personnel. D'accord. Excusez-moi. m'excusais-je, compréhensif. Toutefois, je ne peux m'empêcher d'être insatisfait de cette réponse. Ce qui est complètement irrationnel, nous ne nous connaissons pas, pourquoi se confierait-elle à moi ? Justement, je pensais que nous pourrions partager quelque chose d'irrationnel, de déraisonnable. Apparemment ce n'est pas le cas. Je ne lui en tiens toutefois pas rigueur et nous passons à autre chose.
Nous parlons justement de nos passés respectifs, d'où nous venons, nos origines. Je me confie peut-être un peu trop mais au moins elle sait ce qu'elle voulait savoir. D'habitude je n'aime pas me livrer comme ça, mais avec Madison, c'est différent... Je suis à l'aise avec elle et parfaitement en confiance. Elle m'apprend être anglaise, londonienne précisément, et je lui demande combien de temps elle y est restée. 25 ans. J'acquiesce de la tête. 25 longues années. Je ne connais pas son âge, et ne peut pas lui demander - on ne demande jamais son âge à une femme, mais je suppose qu'elle ne doit pas encore avoir 30 ans, ce qui signifie qu'elle a vécu toute sa vie à Londres, et ne l'a quittée que pour venir ici. Elle me retourne la question. J'y ai vécu les dix premières années de ma vie, avant de déménager à New-York. répondis-je. En partant aussi tôt, il n'y avait aucune chance pour que je la rencontre là-bas. Hormis lorsque nous étions très jeunes. Peut-être que dans une autre vie, nous sommes des amis d'enfance. Et peut-être que notre rendez-vous n'est pas professionnel mais amical. Et qu'il nous permet de nous rendre compte que nous sommes plus que des amis. Mais ça, c'est dans une autre réalité. Dans celle-ci, Madison n'est que l’organisatrice de mon mariage avec une autre femme, malheureusement... Nous en venons à discuter de mes origines italiennes et la belle brune semble s'enfoncer un peu plus à chaque fois qu'elle prend la parole, me faisant des compliments à peine dissimulés. Et cela me fait énormément plaisir mais me trouble un peu plus, puisque ça confirme que je lui plais, mais cela me met dans une situation indélicate vis-à-vis de Lauren. Merci. dis-je en réponse au compliment. Mais je peux vous assurer que non. continuais-je en souriant, amusé qu'elle puisse croire cela. Et si elle n'a pas tout à fait tord, puisque Lauren semble avoir été charmée dès le début, ce n'est pas mon regard qui est à l'origine de notre relation mais tout simplement, ou au contraire de façon plus compliquée, nos parents. A ce moment, j'ai envie de complimenter en retour son regard que je trouve fascinant, et surtout ses yeux magnifiques. Mais je me retiens. Je pense l'avoir déjà assez complimentée pour éveiller ses soupçons, je vais éviter d'en rajouter. Pour l'instant du moins.
Madison et moi nous mettons d'accord pour ne prendre qu'un dessert et cela me va parfaitement puisque je n'ai pas faim. Je lui confirme aussi que son cri n'était pas discret mais avait interloqué le restaurant entier. La belle brune m'avoue qu'elle ne reçoit que peu de nouvelles cette année, celle-ci étant la deuxième. Vous n'êtes pas la seule dans ce cas, faites-moi confiance. répondis-je compatissant. Je ne sais même pas si j'ai reçu une bonne nouvelle cette année, toutes les merdes s'accumulent et je suis à quelques mois/semaines d'épouser une femme que je n'aime pas, il n'y a absolument rien de positif dans tout ça. Le serveur vient à notre rencontre et je l'informe de notre intention, avant de commander une île flottante. Madison, elle, commande un tiramisu. Un sourire se forme sur mes lèvres. J'adore ce dessert, ma mère avait l'habitude de nous en faire maison quand j'étais petit. Depuis, j'ai du mal à en commander au restaurant, ils ne rivalisent jamais avec les siens. Très bon choix. lui fis-je remarquer, malicieux. Pendant que nous attendons nos desserts, j'en profite pour poser une question plus intime à mon interlocutrice. Après tout nous avons assez parlé du mariage, et je désire en apprendre plus à son sujet. Je m'apprête à éclater de rire lorsqu'elle mentionne ses trois mariages et trois divorces mais me retiens in extremis devant sa mine sérieuse. Elle ne plaisante pas ? Cette révélation me surprend, je ne l'imaginais absolument pas malheureuse en amour, et encore moi dans une telle situation à un âge si jeune. Cependant elle ne me laisse pas mariner longtemps et je ris légèrement, à la fois amusé de m'être fait avoir, mais aussi soulagé qu'elle ne trimbale pas de tels squelettes dans ses placards. Et vous en pensez quoi ? Je veux dire, vous voulez vous marier ? La question peut paraître surprenante mais pas tant que ça. Elle a beau en organiser, cela ne veut pas dire qu'elle aime le mariage. Après tout, on ne fait pas tous quelque chose que l'on aime, il faut juste gagner sa vie, et parfois on travaille seulement dans quoi on est bon, même si on n'aime pas ça. Le serveur réapparaît avec nos desserts. Eh bien, bon appétit. dis-je à Madison en lui souriant, avant de prendre une première bouchée de mon île flottante.
« Merci de vous être occupé de mon dos. »Dit-elle une fois qu'il avait enfin regagné sa place. C'était quand même mieux de l'avoir en face d'elle, elle ne le voyait déjà pas beaucoup alors si en plus il restait une heure derrière elle, sa contemplation ne serait vraiment que d'une très courte durée. Elle ne pourra pas le regarder très longtemps puisqu'elle fut dérangée par la sonnerie de son portable, elle refusa l'appel, s'excusa et s'éclipsa pour se rendre aux toilettes. Madison avait tellement hâte de savoir pourquoi son ami l'appelait à cette heure qu'elle ne pensera plus une seule seconde à ce à quoi elle ressemblait, en même temps elle ne pouvait pas se remaquiller puisqu'elle avait laissé son sac derrière sa chaise, non seulement par empressement mais aussi parce qu'elle faisait suffisamment confiance à son client pour qu'il le surveille, personne ne le lui volera, encore moins dans un endroit comme celui-ci, difficile de voler de manière discrète quand les tables sont séparées par des murets de briques. Elle ne s'imaginait pas non plus qu'il s'amuserait à fouiner à l'intérieur, il n'y avait rien d'intéressant pour lui, la seule chose qui pouvait lui permettre d'apprendre des choses sur elle, elle l'avait embarqué avec elle alors elle ne craignait vraiment rien. A peine revenue, la jeune femme pouvait voir que Julian mourrait d'envie de lui poser des questions, mais il dû attendre que le serveur s'en aille. Il lui avait demandé ce qui la tracassait actuellement, mais elle n'avait pas voulu lui dire quoi alors elle s'était contentée de dire que c'était personnel. L'avocat s'excusa. « Ce n'est pas grave, ce n'est rien de très méchant qui me préoccupe. » Mentit elle avec aplomb. « C'est juste que ce sont des choses dont je n'aime pas vraiment parler, même avec mes proches, mais c'est gentil de vous préoccuper de ce qui me peut tracasser. » Ajouta-elle en étant sincère cette fois-ci.
Ils étaient passés à autre chose, à un sujet plus joyeux et plus intéressant aussi, un sujet qui leur permettait d'en savoir plus l'un sur l'autre, qui rendait Julian moins mystérieux, même s'il n'avait jamais vraiment cherché à l'être depuis le début du rendez-vous. Il lui disait qu'il avait vécu dans la capitale anglaise les dix premières années de sa vie, ce qui confirma qu'ils auraient difficilement pu se croiser avant. « D'accord, c'est pour cela que nous nous sommes jamais croisés avant, moi j'ai grandi à Dartford, vous savez la ville dont sont originaires deux Rolling Stones. »Peut-être qu'il n'avait presque jamais mis les pieds dans la banlieue de Londres, vu le gros budget qu'il avait pour son mariage il devait très certainement être aisé depuis un certain temps, New York étant une ville où la vie coutait très chère c'était même certain qu'il avait une situation plus que confortable. En lui dévoilant sa ville d'origine, elle lui dévoilait quelque peu son milieu social, pas franchement élevé mais pas véritablement bas non plus, mais c'était sans aucune honte qu'elle le faisait, elle n'avait jamais eu honte d'où elle venait, contrairement à sa cousine Eleanor qui avait toujours voulu venir d'une famille aristocrate ou tout simplement riche. « C'est dommage en tous cas, peut-être que nous aurions pu être de très bons amis à l'heure actuelle. »S'il venait d'une famille croulant sous l'argent il aurait sans aucun doute était scolarisé dans la même école qu'elle, il aurait peut-être fait suffisamment d'ombre à Castiel pour qu'elle ne s'intéresse pas à lui et Julian aurait peut-être été son premier amour... penser que les choses auraient pu se passer de cette façon lui faisait du mal, il fallait qu'elle cesse tout de suite de penser cela, le passé c'était le passé, cela n'avait aucune importance, le plus important c'était le présent et même le futur, au moins elle avait encore un minimum de pouvoir sur ces deux choses-là. L'avocat jouait les modestes en lui assurant qu'il n'avait pas fait tomber sa fiancée en un regard, chose à laquelle elle ne croyait pas.« Ah parce qu'elle a joué les femmes inaccessibles ? Vous avez dû ramer pour la séduire ? C'est une femme difficile en matière d'hommes ? » Mais qu'est-ce qu'il lui prenait de la mitrailler de questions sur elle comme ça ? Il voulait sûrement garder ce genre de détails pour lui, ces détails n'influençaient en aucun cas l'organisation du mariage.
La conversation s'était centrée sur sa personne, non pas par sa faute mais parce que c'était ce que Julian désirait, il lui avait demandé si elle avait apprit une bonne nouvelle, chose sur laquelle elle ne lui donnera pas de détails. Il lui disait qu'elle n'était pas la seule à avoir peu de nouvelles depuis le début de l'année, elle ne pu s'empêcher de lui poser cette question : « Vous parlez en connaissance de cause ? »Il était quand même malin ce client, il lui avait dit qu'il voulait faire connaissance, elle lui avait dit que cela pourrait se faire plus tard, mais au lieu d'attendre qu'ils se voient en dehors d'un cadre professionnel il posait déjà quelques questions par ci par là, il profitait des rares moments où elle ne lui posait pas de questions pour son mariage pour le faire et au lieu de tout esquiver elle lui répondait de manière plus ou moins complète. En plus d'acquiescer les propositions qu'elle lui avait fait pour son mariage, il acquiesçait également son choix de dessert.« Merci mais interdiction d'y toucher, il ne sera qu'à moi, je suis très possessive en matière de desserts. »Il n'y avait pratiquement aucune chance qu'il se permette de lui piquer un bout de tiramisu, mais qui sait, il pourrait le faire, il existait des personnes bien étranges et imprévisibles en ce monde et puis c'était sa manière d'apporter une touche d'humour, avec elle n'importe quoi était prétexte pour en apporter une. La question sur sa situation personnelle était embarrassante, mais elle avait réussi à y répondre en plaisantant, elle n'allait quand même pas lui dire la vérité, qu'elle était une vie sentimentale des plus merdiques. Il lui demanda ce qu'elle en pensait, si elle voulait se marier. « Oui bien sûr. » L'inverse aurait eu l'air farfelu, une organisatrice d'événementiel qui se spécialise dans les mariages mais qui elle même n'en veut pas pour elle, de quoi aurait-elle l'air ? De toute manière elle voulait réellement se marier, le mariage était important et à ses yeux et il était très mal vu dans sa famille de vivre avec quelqu'un avec qui l'on ne s'était pas marié, elle avait donc toutes les raisons du monde de le vouloir. Elle avait conscience que pour beaucoup de personnes ce n'était qu'une question de stupides papiers, d'alliances et de porter le nom de famille d'un homme, mais pour elle c'était avant tout une preuve d'amour, la plus belle des promesses : celle de rester avec la même personne jusqu'à la fin de ses jours, une utopie bien belle mais hélas de plus en plus irréalisable, de nos jours les couples préféraient se séparer plutôt que d'essayer d'arranger les choses. Madison profita de l'indiscrétion de Julian pour l'être à son tour :« Vous êtes avec l'heureuse élue depuis combien de temps ? » Le serveur apporta les desserts, elle espérait qu'il n'allait pas en profiter pour esquiver sa question, elle voulait vraiment avoir une réponse. « Merci, bonne appétit à vous aussi. » Elle regarda le dessert de son client, il était plus petit que le sien, cela la réconfortait dans son choix, elle n'avait jamais commandé d'ile flottante et elle avait bien fait, elle n'aimait pas avoir des desserts d'une aussi petite taille.
Madison me remercie et je lui souris comme réponse. Je ne vais pas la laisser dans l'embarras, et puis la situation m'a été plutôt favorable puisque j'ai pu me rapprocher d'elle et la contempler à ma guise. Au final, je remercie intérieurement le gamin de m'avoir offert cette opportunité en entartrant la belle organisatrice. Elle s'éclipse ensuite aux toilettes mais revient rapidement. La conversation suit son cours et je me montre un peu trop curieux concernant ses soucis. Pour éviter de paraître trop impoli et indiscret, je préfère m'en excuser pour ne pas lui donner une mauvaise impression de moi. « Ce n'est pas grave, ce n'est rien de très méchant qui me préoccupe. C'est juste que ce sont des choses dont je n'aime pas vraiment parler, même avec mes proches, mais c'est gentil de vous préoccuper de ce qui me peut tracasser. » Je suis rassuré qu'elle ne m'en tienne pas rigueur. Je comprends parfaitement. Je la regarde en souriant, compréhensif. Comme elle le précise si bien, elle n'en parle même pas avec ses proches. Pourquoi en parlerait-elle à l'illustre inconnu que je suis ? Du moins, pour l'instant. Car je compte bien y remédier, et très rapidement.
Nous arrivons à changer de sujets, parlant de nos origines respectives, et surtout sur Londres qui semble être un point commun. J'y passé les dix premières années de ma vie, et n'y suis plus jamais retourné. Cela ne m'a jamais vraiment manqué, je n'ai pas eu le mal du pays en partant. J'étais jeune, plein de vie, je voulais partir à l'aventure et découvrir d'autres horizons. J'avais été parfaitement heureux à New-York, et je peux sans conteste dire que je préfère cette ville à Londres. En même temps, rien de plus normal. J'étais trop jeune pour véritablement profiter de la vie en Angleterre, alors que j'ai tout découvert à New-York, j'y ai grandis, je suis devenu l'homme que je suis. Ma famille s'y trouve encore. Mais parfois je pense à Londres, et je me dis que je pourrais y retourner une fois, m'y remémorer mon enfance. Peut-être avec Sean et Meaghan, je sais que cette ville leur tient plus à cœur qu'à moi en raison de leurs années de plus. Je pourrais y aller aussi avec la belle anglaise qui me fait face, ce serait très plaisant. Les paroles de la jeune femme me tires de mes rêveries. Elle a grandi à l'extérieur de Londres, là d'où viennent les Rolling Stones. Je suppose qu'ils sont sacrés là-bas, vous deviez les entendre à longueur de journée ? dis-je avec amusement. Même si je ne suis pas un immense fan d'eux, j'apprécie tout de même leur musique et bon nombre de leurs morceaux. Je ne connais pas en tout cas. Je ne suis jamais sorti de Londres elle-même. Inutile de préciser les quartiers chics de Londres, j'imagine bien qu'elle doit s'en douter. Je suis avocat, j'ai vécu à Londres, New-York, maintenant en Australie, je suis vêtu d'un costume très coûteux. C'est une femme intelligente, et vu l'esprit de déduction qu'elle a montré jusqu'à présent, elle doit comprendre le genre de famille d'où je viens. Ce qui tranche complètement avec le milieu dont elle semble venir. Mais ce n'est jamais quelque chose à laquelle j'ai fais attention, contrairement à mes parents qui ne jugent que par le milieu social et le devoir de gravir les échelons. Je ne pense absolument pas de cette façon, c'est pourquoi j'ai d'autant plus de mal à accepter ce mariage arrangé avec Lauren. Dans une autre vie, peut-être. Je souris. Et peut-être même plus. ne puis-je m'empêcher de penser. Cette femme a un sacré effet sur moi, c'est dingue.
Le sujet dérive encore pour se centrer sur mon mariage avec Lauren, et ma rencontre avec elle. J'ai beau essayé de lui faire comprendre que cela ne s'est pas pensé comme elle l'imaginais, en même temps qui imaginerait une rencontre arrangée ? A chaque fois, Madison revient sur le tapis. Mais je ne lui en veux pas, au contraire, sa curiosité m'amuse. Toutefois c'est un sujet délicat, je ne souhaite pas lui mentir mais ne me vois pas lui dire la vérité de but en blanc. « Ah parce qu'elle a joué les femmes inaccessibles ? Vous avez dû ramer pour la séduire ? C'est une femme difficile en matière d'hommes ? » Je penche légèrement la tête en souriant. Un peu mal à l'aise, je me mordille la lèvre inférieure. Comment m'en sortir sans trop de mal ? J'aimerais vraiment lui mentir avec aplomb, mais la moindre tentative de mensonge depuis le début du repas s'était avérée infructueuse. Et je n'ai absolument pas envie qu'elle me prenne pour un mythomane. C'est... un peu plus compliqué que ça, dirons-nous. Je plonge mon regard dans le sien, espérant qu'elle comprenne que le sujet est désormais clos. Habilement, j'arrive à détourner la conversation pour en apprendre plus sur la belle brune. Je sais que je lui ai dis qu'on apprendrait à se connaître plus tard mais c'est plus fort que moi, j'ai besoin d'en savoir plus sur elle, de la découvrir. C'est même inconsciemment que je lui pose des questions, elles viennent naturellement. « Vous parlez en connaissance de cause ? » J’acquiesce de la tête. Exactement. Je n'ai pas eu le plaisir d'entendre une bonne nouvelle depuis un petit moment maintenant. dis-je tristement. J'espère ne pas avoir l'air trop déprimant à cet instant. Heureusement, le serveur arrive et nous commandons nos desserts. Le remarque de Madison me fait très rire et me change les idées. Croyez-moi, je ne suis pas un danger pour vous. Je déteste manger les tiramisus autre que ceux de ma mère qui sont véritablement délicieux. Mon sourire ne quitte pas mes lèvres. Peut-être qu'un jour vous aurez la chance d'y goûter. osais-je, énigmatique.
Curieux, je demande à Madison si elle souhaite se marier. La question peut surprendre mais pour moi elle mérite d'être posée. Quand on passe ses journées à faire quelque chose, on peut en être dégoûté à force. Donc il est possible que la jeune femme déteste ça et ne souhaite pas se marier. Elle m'apprend toutefois le contraire, et je me contente de hocher la tête en souriant. De mon côté, je ne me suis jamais demandé si je voulais me marier ou non. Je n'ai jamais été amoureux, la question n'a donc jamais été d'actualité. Et puis au final, qu'importe ma décision, on me l'a imposé donc autant faire avec maintenant. Le serveur arrive avec nos desserts et je souhaite un bon appétit à mon interlocutrice avant de manger un premier morceaux de mon île flottante. Délicieux. J'adore ce dessert, ce n'est pas mon préféré mais il est facilement dans mon top 5, si ce n'est mon top 3. « Vous êtes avec l'heureuse élue depuis combien de temps ? » Sa question me surprend et je reste quelques secondes à la regarder sans vraiment la regarder, je me demande plutôt si j'ai bien entendu. Je n'arrive pas à savoir si elle me pose toutes ces questions sur Lauren en tant que professionnelle ou personnellement ? En tout cas, ma relation l'intrigue c'est sûr et certain. Quatre ans. Je ne m'étends pas sur le sujet, il ne me tient pas vraiment à cœur. Je continue de manger mon dessert qui risque d'être rapidement terminée vu sa petite taille. Et vous ? Y a-t-il quelqu'un dans votre vie ? finis-je par demander. Cette question me brûle les lèvres depuis bien trop longtemps. Madison avait réussi à y échapper un peu plus tôt lorsque je l'avais posée subtilement en parlant du mariage, mais cette fois je venais de jouer franc jeu. Cela m'arrangerait qu'elle soit prise, je n'aurais qu'à arrêter ce petit jeu et chacun retournerait à sa petite vie tranquille.
Rares étaient les clients qui se préoccupaient de ce qui pouvait la tracasser, ce qui était normal qu'est-ce que ça pourrait bien leur faire qu'elle ait des soucis ? Du moment que cela n'impactait pas la qualité de leurs mariages ils n'en avaient rien faire à faire, ils se contentaient de lui demander comment elle allait par politesse et puis c'était tout, mais elle avait l'impression qu'avec Julian c'était différent, qu'il ne lui demandait pas des détails pour avoir l'air poli. C'était gentil de sa part, mais elle n'avait pas envie de plomber l'ambiance avec ses histoires et elle n'avait pas non plus envie de confier à un homme qui lui était presque entièrement inconnu, elle gardait ses confidences pour des personnes comme Jamie qu'elle connaissait très bien ou alors pour sa voisine Sophia, elle ne ressentait pas le besoin de mettre tout le monde au courant de ses problèmes, chose qui de toute manière ne les aurait pas résolus. Il lui disait qu'il comprenait qu'elle ne veuille pas en parler, en même temps il n'avait pas d'autres choix d'accepter puisqu'elle ne comptait pas lui raconter quoique ce soit, peut-être que si un jour ils devenaient amis cela se ferait mais pas maintenant, c'était trop tôt. Jugeant qu'il n'était pas nécessaire d'ajouter quelque chose là-dessus elle changea de sujet.
Lorsqu'elle avait vu son client pour la première fois l'organisatrice d'événementiel n'avait pas eu le moindre préjugé, elle ne se disait pas qu'il était un gros bourgeois prétentieux, elle ne le trouvait pas vraiment maniéré et ne trouvait pas non plus que son pseudonyme laissait le moindre indice sur son milieu social, son prénom n'était pas particulièrement vieux et était assez courant tandis et son nom de famille était aussi assez répandu, mais elle avait tout de même remarqué que ses vêtements étaient de bonne qualité et donc qu'il ne venait pas d'un milieu pauvre, chose qui était évidente vu que ses clients venait au minimum de la classe moyenne puisque ses tarifs n'étaient pas accessibles à tous. Il était difficile de passer à côté de ce genre de détails en travaillant dans ce domaine, les budgets des couples montraient tout de suite l'étendue de leurs richesses, c'était pour cela qu'elle avait rapidement su que l'endroit auquel elle pensait serait dans ses moyens puisqu'il était plutôt dans le haut du panier et elle n'allait pas s'en plaindre, comme n'importe quelle commerçante elle aimait avoir affaire à des personnes qui pouvaient la rémunérer en temps et en heure. C'est sans étonnement qu'elle apprit que Julian ne connaissait pas sa ville, ce qui confirmait ce qu'elle pensait des personnes aisées : elles ne quittaient jamais les murs de Londres.« C'est vrai qu'on les entendait pas mal là-bas, mais ce n'est pas le pire groupe du monde je n'allais pas m'en plaindre... par contre j'aurais été de la ville d'origine des One Direction je me serais achetée des bouchons d'oreilles. »Madison détestait ce groupe, elle était certaine que même si elle aurait été âgée de quatorze ans elle ne l'aurait pas aimé, c'était trop commercial à son goût et leurs paroles étaient tout bonnement débiles " tu es encore plus belle quand tu ne sais pas que tu es belle ", ce n'était pas ce genre de bêtises qui la berçaient, elle préférait largement entendre les tubes des Rolling Stone comme Angie qu'elle affectionnait particulièrement. « C'est dommage parce qu'il y a tout de même des choses intéressantes en dehors des quartiers chics. »En lui parlant ainsi elle le cataloguait, mais il n'avait pas l'air bien susceptible alors elle ne pensait pas qu'il s'offusquerait. Il lui disait que dans une autre vie ils auraient peut-être pu être de bons amis, chose qui la fit sourire.« Peut-être, qui sait dans une vie antérieure nous avons peut-être été amants. » C'était sorti tout seul, spontanément, elle n'avait pas fait attention au mot qu'elle avait employé. Aie peut-être qu'il ne s'attardera pas là-dessus, chose qui était peu probable vu comment il buvait ses paroles.
Madison rebondit sur son mariage, ce qui était devenu une vraie habitude à chaque fois qu'elle faisait des gourdes, il fallait qu'elle dérive là-dessus pour sauver la mise. Elle cherchait à savoir comment il avait séduit sa femme, si cela avait été facile, mais il continuait de rester vague, très vague, trop vague, elle comprit définitivement qu'il n'aimait pas parler de sa fiancée puisqu'il se contenta de lui dire que c'était compliqué. « L'amour ce n'est jamais simple. » Pour elle ça ne l'avait jamais été alors elle pensait qu'il était impossible de vivre une histoire sans encombres. « La roue tourne, vous finirez bien par en avoir des bonnes nouvelles. » Il lui expliqua qu'il ne touchera pas à son dessert parce qu'il ne mangeait que les tiramisu de sa mère, chose qui ne lui semblait pas plus bizarre que cela, mais lorsqu'il ajouta qu'elle y gouterait peut-être un jour elle fut perplexe, qu'est-ce qu'il voulait bien sous-entendre par là ? Il n'allait quand même pas lui présenter sa mère... enfin pas en dehors du mariage.« Les italiennes sont réputées pour être de bonnes cuisinières, je ne doute pas de ce que vous dites, ses desserts doivent être très bons. » Lorsqu'il lui dit qu'il était avec la même femme depuis quatre ans elle fut à la fois contente et déçue, contente parce que cela voulait dire qu'il était capable d'avoir une relation stable et déçue parce qu'il devait vraiment l'aimer pour être avec depuis autant d'années, encore plus à son âge et avec un tel physique, généralement les hommes beaux et jeunes essayaient de profiter au maximum de leurs jeunesses pour enchainer les conquêtes, du moins c'était ce qu'elle pensait puisqu'elle n'avait jamais été capable d'être en couple une année entière avec la même personne. « Quatre ans ce n'est pas mal, les enfants c'est pour bientôt, j'imagine que votre fiancée veut garder sa ligne pour le mariage et en faire juste après ? » Question des plus indiscrètes mais cela l'intéressait vraiment, même si elle crue comprendre qu'il n'aimait pas vraiment les enfants vu ce qu'il avait dit un peu plus tôt, mais sa fiancée voulait très certainement en avoir. Après l'avoir questionné sur ses envies de mariage il lui demanda si elle avait quelqu'un... Elle ne pouvait pas vraiment esquiver la question, lui mettre un vent et ne voulait pas lui mentir alors elle lui répondu : « Je suis libre comme l'air. » N'ayant pas envie d'avoir les questions qu'on lui posait habituellement du genre " comme ça se fait ? ", elle s'empara de sa feuille, regarda ses notes et reparla du mariage avant qu'il ne puisse la questionner.« Je pense que nous avions bien avancé, nous verrons les autres détails lors du prochain rendez-vous. »Elle termina le dernier bout de tiramisu qui lui restait et commença à ranger ses affaires, leur entrevue avait durée assez longtemps, il fallait qu'elle s'en aille avant que cela ne s'éternise et ne soit trop centré sur leurs vies personnelles.
Si Madison m'avait demandé mes origines dans le but de trouver un repas pour le mariage, le sujet avait rapidement basculé vers des intérêts beaucoup plus personnels et ce n'était pas pour me déplaire. Je lui parlais donc de moi, assez librement, lui apprenant où j'ai vécu dans ma vie. Et elle faisait de même, me parlant de Londres mais aussi de Dartford, d'où elle venait précisément, mais aussi d'où venaient les Rolling Stones. Ça va, il y a pire comme endroit où naître et vivre. Curieux, je lui demande si elle a grandi avec leur musique du coup ? Ce qu'elle me confirme bien rapidement. « C'est vrai qu'on les entendait pas mal là-bas, mais ce n'est pas le pire groupe du monde je n'allais pas m'en plaindre... par contre j'aurais été de la ville d'origine des One Direction je me serais achetée des bouchons d'oreilles. » Le contraire m'aurait étonné. Je ris doucement à sa seconde remarque, concernant les One Direction. Je pense que j'aurais fait la même chose, voir même me couper directement les oreilles. surenchéris-je. Les One Direction, je ne peux pas qualifier ce qu'ils font comme de la musique. Je ne les déteste pas, et je peux comprendre que cela plaît aux minettes. Mais moins je les entends, mieux je me porte. C'est vraiment à des années lumières de ce que j'aime. Je n'apprécie ni le fond, ni la forme. M'enfin, il en faut pour tous les goûts. Je confesse ensuite à Madison ne pas connaître, n'étant jamais sorti de Londres. Cela ne semble pas la surprendre plus que ça, au contraire. « C'est dommage parce qu'il y a tout de même des choses intéressantes en dehors des quartiers chics. » Je ne sais pas si elle me catalogue comme tous ces riches qui ne sortent pas de chez eux, mais si c'est le cas elle a raison. Enfin, pas totalement. Ce n'est pas mon genre de faire ça, mais à l'époque, j'avais moins de dix ans, ce n'était pas moi qui choisissait où j'allais. Et c'est vrai que mes parents sont du genre à rester dans les quartiers chics, entre eux. Je n'en doute pas une seule seconde. Mais bon, le passé c'est le passé, je ne peux pas le changer. Si j'avais eu le choix, je me serais échappé de Londres pour rejoindre Madison dans son coin. Nous plaisantons même sur le fait d'être amis, dans une autre envie. J'ai même envie de dire plus que ça, mais me retiens. Ce n'est en revanche pas le cas de la belle anglaise. « Peut-être, qui sait dans une vie antérieure nous avons peut-être été amants. » Je la regarde avec un leur étrange dans le regard, mais me pince les lèvres pour ne rien dire qui ne me mettrais pas mal à l'aise. En réalité, la seule chose que j'ai envie de dire c'est que ça peut toujours arriver, dans cette vie. Mais en tant que futur marié, ça ne fait pas très sérieux alors je préfère m'abstenir, même si cette remarque me brûle la langue. Je me contente de la regarder, malicieux. A présent il ne fait plus aucune doute que je lui plais. Et cela me ravi autant que cela m'embête, je suis dans de beaux draps.
La jeune femme continue d'essayer de me tirer les vers du nez à propos de ma rencontre avec Lauren, mais je tiens bon, je ne cède pas. Finalement, le fait que je sois vague semble porter ses fruits puisqu'elle se résigne, se contentant de conclure en disant que l'amour n'est jamais simple. J'acquiesce de la tête. Encore faudrait-il qu'il y ait de l'amour dans mon couple. Mais ça, elle ne peut pas le savoir. Elle continue en me disant que la roue tourne, et que les bonnes nouvelles arriveront. J'espère. J'espère vraiment, mais j'ai l'impression que c'est mal parti. A moins que ce ne soit Madison, qui fasse en sorte que la roue tourne. Nous parlons de nos desserts pour nous changer les idées et revenir sur un sujet un peu plus léger, et je ne sais pas pourquoi mais je laisse sous-entendre qu'elle pourrait un jour goûter les tiramisus de ma mère. Je ne sais absolument pas pourquoi j'ai dis ça. L'organisatrice semble cependant ne pas y prêter attention, se contentant de me dire que les italiennes sont réputées bonnes cuisinières. Ouf, elle a sûrement du penser que je parlais de lui faire goûter dans le cadre du mariage. Les desserts sont servis, nous commençons à les déguster. La jeune femme me demande depuis combien de temps je suis avec ma fiancée, et je réponds sans m'attarder sur le sujet plus longtemps. Pourtant, elle souhaite en parler encore un peu. « Quatre ans ce n'est pas mal, les enfants c'est pour bientôt, j'imagine que votre fiancée veut garder sa ligne pour le mariage et en faire juste après ? » Ses questions me prennent un peu de cours, nous n'avons pas encore parlé d'enfants avec Lauren. Et vu l'ambiance à la villa, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. On a encore le temps. Je souris poliment, mais laisse comprendre qu'elle n'en saura pas plus. C'est à mon tour de lui demander s'il y a quelqu'un dans sa vie, et l'anglaise m'apprend que non. Et voilà, je suis dans la merde. Elle est disponible, elle me plait, je lui plais, où est-ce que ça va nous mener ? Je n'ai pas le temps de réagir à cette révélation qu'elle m'apprend que nous avons assez avancé pour aujourd'hui. Avec plaisir. dis-je en souriant. Je termine à mon tour mon dessert. Je vous invite, ça me fait plaisir. Même si la jeune femme refuse dans un premier temps, je trouve les mots pour qu'elle cède. Je paie donc le prix du repas, enfin de l'apéro et des desserts en fait, et nous nous levons. Nous sortons ensemble du restaurant. Madison, ce fut un plaisir. A dans trois jours alors. Je souris avec beaucoup de malice. Nous nous faisons la bise, et partons chacun dans la direction opposée à celle de l'autre. Mais nos chemins finiront tout de même par se recroiser, c'est une certitude.