La soirée battait son plein, ça faisait longtemps qu’Aylin ne s’était pas autant amusée. La musique bien trop forte, faisant planer la menace d’un coucou des flics à tout moment, l’alcool coulant à flot et un trop plein de gens qu’elle n’avait pas vu depuis un moment. Ça devait faire un an qu’elle n’avait pas eu un plan comme celui-ci. Avec le fait qu’elle soit devenue clean, la blonde avait fui pendant un moment ce genre d’évènement. Même si elle était restée essentiellement dans la pièce principale où avait lieu le plus gros de l’animation, ses yeux avaient directement remarqué le coin où elle aurait surement posé ses fesses une majorité de la soirée. Il y’avait toujours un coin pour les toxicos un peu en retrait où l’activité principale était plus d’être défoncé qu’autre chose. Immédiatement elle avait vu le coin et ce qu’il y’avait sur la table, une partie d’elle avait bloqué dessus mais heureusement elle était beaucoup plus petite que sa raison. Elle avait vite chassé l’idée de s’y poser et prendre un truc en allant saluer une personne qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps tout en attrapant un verre. Si la drogue était à présent fini pour elle, l’alcool restait tout de même un met qu’elle appréciait et heureusement sinon elle n’avait aucune idée de comment elle arriverait à s’amuser et se déconnecter. Cependant ce soir Aylin tâcherait d’être raisonnable, l’une des raisons pour lesquelles elle avait fui ce genre de moment était la peur de perte de contrôle sur ses pulsions si elle avait trop bu. Elle éviterait donc le verre de trop et pour le moment elle était assez fière d’elle, la jeune femme trouvait qu’elle ne s’en sortait pas trop mal. La blonde retrouvait enfin un plaisir qu’elle avait perdu trop longtemps, en ce moment elle avait l’impression d’être bien trop sage. Si beaucoup de ses amis s’étaient détournés d’elle c’était aussi parce qu’Aylin avait refusé beaucoup d’invitation ne se sentant pas prête à sortir. Si cela lui avait fait perdre de son entourage, elle savait qu’elle avait pris la bonne décision.
Maintenant qu’Aylin savait qu’elle en était capable, elle avait accepté la première proposition qui s’était présentée. Même si à la base ce n’était pas forcement organisée par une personne qu’elle appréciait énormément, elle avait dit oui pour souffler et oublier le reste. Quelques visages avaient été étonné de la voir là et lui avait même demandé si elle avait replongé, tout en détournant leur attention quand elle avait dit non. Dans d’autres situations la blonde aurait pu s’embrouiller avec eux car elle n’appréciait pas vraiment le vent qu’elle se prenait ensuite mais il y’avait bien assez de monde pour éviter les idiots du coin. Finalement après avoir fait le tour des groupes qui s’étaient un peu formés, elle retrouva des gens dont ses souvenirs lui disaient qu’ils n’avaient jamais été prise de tête et de gros consommateurs. Avec eux la jeune femme savait qu’elle allait pouvoir se lâcher sans soucis et risques. Alors elle commença à trainer avec eux, parler du passé et du présent tout en laissant l’alcool monter à son cerveau plus rapidement que dans le passé car la Collins n’avait plus l’habitude de boire énormément. Après avoir pas mal dansé, Aylin se rendit compte que son verre était à présent vide depuis un moment. Elle alla se resservir tout en taxant une clope à la personne qui lui donna son nouveau verre. Lorsqu’elle était en soirée, elle avait tendance à craquer pour de réelles cigarettes. La jeune femme savait que ce n’était pas une bonne idée mais elle considérait ce genre de moment, comme les endroits où elle pouvait un peu tricher. Elle mit la clope dans son bec pour attraper le briquet dans sa poche et fit un grand geste avec sa main tenant son verre pour montrer le côté où elle sortait. Malheureusement son bras percuta quelqu’un en chemin et son verre se renversa totalement sur la personne en question. Elle lança un regard noir au gars avec qui elle parlait qui se foutait à présent royalement de sa gueule pour se retourner vers la personne.
- Han ptain je suis désolée ! Ce con me croyait pas que c’était ouvert là.
Elle regarda dans un premier temps avant le visage de la personne, la belle tâche qu’il y’avait sur le haut et leva les yeux tout en enlevant sa cigarette de la bouche. Une grimace un peu choquée et effrayée à la fois arriva sur son visage lorsqu’elle se rendit compte qu’elle reconnut la blonde sur qui elle venait de renverser son verre. Shit qu’est-ce qu’elle foutait là ? Birdie avait le don d’apparaitre dans sa vie de manière totalement improbable. Enfin improbable c’était ce qu’elle pensait actuellement mais en vrai croiser la jeune femme dans une soirée n’avait rien d’exceptionnel.
- Merde… c’est toi.
CODE BY MAY
Dernière édition par Aylin Collins le Dim 23 Fév 2020 - 12:04, édité 1 fois
Birdie a les bras qui volent en l’air, le visage complètement transporté par la musique – et sûrement aussi par la jolie feuille qu’elle a fait fondre sous sa langue tantôt. Elle est dans son univers psychédélique, là où il y a foison de couleurs et où elle ne voit pas les regards amusés voire moqueurs qu’on peut lui lancer. Parce qu’elle danse bizarrement, parce qu’elle n’est pas comme les autres qui cherchent à onduler leurs formes contre celles de partenaires plus ou moins enclins. Elle, elle s’en fiche de qui elle frôle, elle s’en fout si des érections naissent, cela lui passe au-dessus de la tête si on rigole d’elle. Voilà bien longtemps qu’elle ne se formalise plus sur tout ça. Elle a grandi, elle a appris et elle a décrété que c’était une perte de temps que de s’appesantir sur les gens qui vous louchent différemment. Alors elle danse de sa façon si spéciale, avec légèreté, comme si elle est encore dans sa chambre adolescente à se dandiner sur le dernier titre de la diva en vogue du moment. Les lumières sont plus fortes que d’habitude, les sens sont sûrement plus hauts aussi et elle rigole, de rien surtout parce que les délires se passent dans sa tête et que personne d’autre qu’elle ne peut les comprendre. Ni même les voir.
On lui fourre un verre à la main, elle s’insurge deux minutes parce qu’y a pas de bonbons, on lui réplique que ce n’est pas une boom pour enfants. Elle fait un doigt en bougonnant avant de balancer ses chaussures dans le punch – il n’est même pas bon de toute façon. On râle et on crie au scandale et elle rigole de nouveau avant d’aller se perdre dans la foule avant qu’on ne lui mette la main dessus. Birdie vole un mégot du bec d’un type qui a vu de meilleurs jours en tournoyant au milieu des corps. On aurait difficilement du mal à croire qu’elle a déjà la trentaine tellement qu’elle agit comme une véritable enfant. La vie est nulle si on ne garde pas un pied dans l’enfance de toute façon. Ses yeux bleus ressortent plus que jamais, brillants et étincelants à chaque lumière qu’ils croisent. Cadburry tire sur sa clope, avant de grimacer, l’écraser contre un mur et la jeter dans le verre vide qui lui passe sous son nez. Elle marche sur ce qu’elle a l’impression d’être de la lave mouvante mais étrangement, c’est plutôt froid. Cependant, ça résonne partout. Complètement à l’ouest, la jolie blonde ne fait pas attention au bras qui surgit devant elle et se le prend en plein estomac en plus qu’un verre qui se verse sur elle. « Y a une inondation quelque part ? » Birdie regarde en l’air stupidement et n’entend même pas les excuses qu’on lui fournit. Les oreilles bourdonnent trop pour ça et elle sourit encore plus niaisement alors qu'elle voit des serpents qui dansent à ses pieds. « Regardeeeee, des serpents qui savent danser, t'as déjà vu ça, toi ? » Lève la tête, ma jolie, regarde qui se tient devant toi avec une moue affligée. « Merde… c’est toi. » Birdie entend ça par contre et elle lève alors fièrement le menton, les mains sur les hanches. « Yep, c'est moi et ça, c'est toi ! » Elle poke la blonde en face d'elle avant de pisser les yeux en se penchant vers elle, comme si elle essaie de remettre un sens à sa vision abstraite. « Heeey, attends voir… Je te connais toi. On a couché ensemble, pas vrai ? » Ou peut être élever des ornithorynques ensemble. Mais ça, Cadburry ne s'en rend pas encore compte, sa vision restant bien trop floue. Mais elle connaît, elle sait qu'elle connaît et, pourquoi elle a l'impression d'être énervée ? Ou blasée ? Ou juste envie d'avance de faire taire la forme avec ses propres lèvres ?
Dernière édition par Birdie Cadburry le Dim 23 Fév 2020 - 12:04, édité 1 fois
La soirée est top, il y’a vraiment pas à redire, les gens avec qui elle traine ce soir sont sympa. Aylin rigole bien, l’alcool est même pas trop dégueulasse pour une fois, l’hôte n’a pas été trop radin comme elle a pu le voir dans d’autres soirées. Le nombre de verres qu’elle avait bu commencé réellement à impacter son caractère car elle était en train de danser de la manière la plus ridicule possible. A un moment elle souhaite aller boire du punch mais on lui explique qu’actuellement une chaussure flotte dedans, elle rigole un bon coup et va chercher de l’alcool plus fort. La blonde se sent libre d’une telle manière qu’elle ne l’a pas été depuis un long moment. A son grand étonnement elle ne ressent même pas l’envie de mélanger l’alcool avec autre chose manière de corser la soirée. Tout se passe pour le mieux jusqu’au moment où elle renverse complétement son verre sur quelqu’un. Avec le peu d’agilité qu’il lui reste, elle ne tarde pas a essayé d’attraper une serviette pour essuyer sa connerie après s’être excusée mais lorsqu’elle réalise la personne avec qui elle venait de rentrer en collision elle les lâche. Après leur dernière rencontre qui ne s’est pas spécialement bien passé elle s’attend à avoir une prise de tête directe. Mais rapidement son cerveau calcule que Birdie est totalement défoncé lorsqu’elle lui parle de serpents. Instinctivement elle vérifie quand même car il lui semble que le sol bouge un peu mais c’est réellement la blonde qui doit être en pleine hallu. Lorsqu’elle lui touche le nez, Aylin par reflexe bouge la tête et chasse le doigt dans un geste vif mais se renverse le fond de verre qui lui restait par terre. S’il avait s’agit d’une autre personne, elle aurait surement rigolé mais là il y’a juste l’agacement de croiser quelqu’un qui lui casse son mood de la soirée. Quand elle lui demande si elles ont couché ensemble, Aylin a presque envie de l’insulter par réflexe mais elle se retient après tout elle est venue passer un bon moment.
- Yep malheureusement, pas la meilleure décision que j’ai prise.
Elle ne tente même pas à lui faire se rendre compte de qui elle est, ça ne servirait à rien de toute façon. Aylin met la clope qu’elle a dans sa main dans sa bouche voulant reprendre son chemin, si elle ne sait pas qu’elle est là, la blonde pourra éviter sans soucis celle qu’elle ne veut pas voir.
- Mais Aylin c’est pas ta meuf, elle ?
Le gars qui lui a servi son verre est en fait une plaie entre rire de l’accident et lui sortir ça, il aurait pu fermer sa gueule deux secondes que ça l’aurait arrangé. Il se rattrape au moins en lui tendant un nouveau verre, elle se contente de lui faire un fuck et d’allumer sa clope.
- Nope, t’es en retard mec, c’est du passé.
Aylin lui souffle à la figure et se retourne voyant les gestes de ses amis du soir pour lui dire de se ramener. Son regard est tout de même dévié par Birdie à côté d’elle, elle a envie de se taper mentalement pour penser qu’elle encore belle ce soir. Mais bon ce n’est que ses yeux qui sont beau car le caractère gâche tout le reste. Elle reprend son chemin en posant sa main libre sur l’épaule de Birdie.
- J’espère que les serpents te mangeront.
Elle pouffe de rire avant de s’éloigner, Aylin retrouve son petit groupe qui lui demande ce qu’elle fabriquait et elle leur dit simplement que le punch est en rupture de stock. Il suffit juste d’oublier ce qu’il venait de se passer et là voilà de nouveau entrain de danser.
« Yep malheureusement, pas la meilleure décision que j’ai prise. » Birdie fronce des sourcils parce que « hey, je suis un putaaaain de bon coup au lit, okay, j’te permets pas ! » sort de ses lèvres, percutant et orgueilleux. Elle se redresse malgré son tee shirt mouillé dont elle s’en fout royalement, l’attaque (qu’elle pense) injustifiée étant visiblement plus importante pour elle qu’un coup de flotte sur son vêtement. Cadburry s’en sort très bien entre les draps, merci pour elle. Rares sont ceux - et celles - qui diront que ça n’a pas été la meilleure décision de leur vie, que c’est juste qu’un grand malheur. Non, Birdie vole assez haut pour croire qu’elle est juste incroyablement douée et qu’il n’y a rien ni personne pour en redire quoique ce soit. La jeune femme essaie d’incruster, d’avaler, d’accepter les mots qui viennent de lui être injustement et brutalement balancé, faisant un signe aux serpents de se taire parce qu’ils font beaucoup beaucoup trop de bruit et que pour une fois, elle n’arrive pas à se concentrer. Ses pupilles sont dilatés, il est clair que Birdie n’est pas franchement dans son état et elle regarde son interlocutrice toujours aussi étrangement alors que cette dernière lui envahi le visage par de la nicotine.
« Mais Aylin c’est pas ta meuf, elle ? » ‘Ta meuf’, qui est la meuf de qui, elle a loupé quelque chose ? Birdie regarde Aylin - A.A.A.yliiiiiin, ça sonne, ça grince, ça provoque quelque chose mais pourquoi l’image ne se précise pas un peu plus, pourquoi c’est encore une fumée vaporeuse et brillante qui s’offre devant elle ? Tout va rapidement mais Cadburry est sur un autre réseau, les ondes ne passent pas pareilles et elle a failli louper la réponse de la blonde. « Nope, t’es en retard mec, c’est du passé. » ‘Du passé’, le passé, le truc où on met tout à hier ? Qu’on finit par oublier comme on oublie de changer les piles de sa télécommande et qu’on râle au moment où en a le plus besoin ? Okay, ça commence à être bien compliqué tout ça. « Je comprends pas. » qu’elle dit sottement, l’air vraiment perdu dans tous ces propos incohérents.
Et pourtant, la jolie blonde en face d’elle se penche, la clope au bec que Birdie lui envie, et pose une main sur son épaule. C’est presque bienveillant comme geste mais après, la blonde murmure « J’espère que les serpents te mangeront. » et ça, tout de suite, c’est beaucoup moins bienveillant. L’oiseau frivole fait la moue devant le pouffement que la blonde émet avant de s’éloigner. « P’tain, Cadburry, qu’est-ce que tu fous ? Tu te rappelles pas d’être sortie avec elle ? » Birdie le regarde comme s’il vient de l’insulter, très clairement. « Je sors avec personne, moi, m’sieur, okay ? » Elle tourne les talons, ou plutôt la voute plantaire, non sans lui avoir volé le verre qu’il tient pour l’avaler cul sec. Peut-être pas la meilleure idée de l’année mais au moins, ça lui remet les idées en plus (ou pas).
Aylin, son ex, ici. « Fais chier, bordel de merde. »
Birdie soupire puis tente de se frayer un trajet vers là où la blonde s’est faufilée. Pas qu’elle ne la cherche, non, et puis quoi encore. Mais elle la voit dans la foule, alors elle se bat des coudes pour l’atteindre, râlant et pestant contre ceux qui marchent (dansent) sur ses pieds nus. Birdie tapote l’épaule d’Aylin qui se déhanche et tout ça pour lui dire « Les serpents sont mes amis, j’te ferai remarquer. » Parce que c’est un point hyper important à éclaircir, pas vrai ?
Aylin ne peut s’empêcher un soupir d’exaspération en attendant Birdie rétorquer de manière bien orgueilleuse en disant qu’elle est un bon coup. La jeune femme ne sait pas si elle doit être étonnée ou pas de cette réaction mais une chose est certaine c’est qu’elle est bien trop alcoolisée pour gérer la tempête blonde qu’elle en face d’elle maintenant. Surtout qu’elle était malheureusement d’accord avec l’affirmation de la Cadburry même si elle aurait rêvé de lui dire le contraire. Elle pourrait mentir et rétorquer que c’est faux et qu’il fallait qu’elle redescende un jour de ses nuages, mais la Collins n’était pas connue pour être une menteuse mais plutôt une personne bien trop franche. De toute façon débattre sur ce sujet vu l’état de l’autre jeune femme, serait comme parler à un poisson avec l’espoir qu’il lui réponde.
- Je me permets ce que je veux et c’est pas de ça que je parlais ! Leur petite altercation ressemble à une dispute entre deux enfants qui se seraient dit une méchanceté mais dont le thème est un peu moins innocent. Histoire de rajouter un peu d’huile sur le feu, on lui demande s’il ne s’agit pas de son ex. Certaine fois Aylin trouve que certain junkies devraient avoir plus de trou de mémoire au moins, elle aurait plus facilement la paix. Mais bon ce soir, n’est pas un jour où elle a envie de s’engueuler, la blonde veut simplement s’amuser. Lorsqu’elle se rend compte que l’autre n’est absolument pas dans le même monde qu’eux à ne pas la reconnaitre et ne pas biper un mot de la conversation qui se déroule sous ses yeux, elle ne s’offusque même pas. Après tout elle a déjà vécue des situations du même style, bien plus de fois qu’elle ne l’admettrait et puis ça à l’opportunité de s’échapper plus facilement de ces retrouvailles de nouveaux non voulues.
- Laisse tomber, y’a rien à comprendre.
Ne souhaitant pas plus longtemps jouer avec le feu, Aylin se dirige vers l’extérieur pour rejoindre son groupe d’amis tout en souhaitant que le trip de Birdie se retourne contre elle. Rapidement en se retrouvant dehors, elle oublie vite son altercation malencontreuse et reprend sa soirée comme si rien ne c’était passée. La maison où elles font la fête est bien assez grande pour qu’elles ne se recroisent et puis si la jeune femme ne se souvient pas d’elle, elle reprendra sa vie surement comme si de rien n’était. La Collins décide donc de se dire dans un premier temps qu’elle surveillera d’un coin de l’œil si elle n’est pas dans la même zone que celle qu’elle souhaite éviter à tout prix. Cependant cette méfiance disparait bien vite lorsqu’elle entend des musiques qui la font rire et sur lesquelles, elle peut se déhancher bêtement et elle se met à chanter fort en dansant bêtement avec un mec. Aylin est fière d’elle, elle passe clairement un bon moment et pour une fois aucune substance de l’aide réellement à se sentir bien à part l’alcool. A cet instant précis, elle a l’impression qu’elle est capable de tout et de n’importe quoi et profite de ce bonheur-là. Jusqu’au moment où elle sent quelqu’un lui toucher l’épaule et en se retournant sa bonne humeur se fana immédiatement. Pourquoi est-ce qu'elle était venue la voir ?
- Pourquoi est-ce que tu me suis ?
Elle tendit l’oreille pour écouter ce que Birdie lui voulait et avec un facepalm mental, elle était sérieuse de venir l’emmerder pour son délire de merde ? Elle lui répondit du tac au tac sans réellement prendre des pincettes sous le regard interrogateur de ses amis.
- Qu’est-ce que tu veux que ça me foute ? Va jouer ailleurs !
Aylin lui fit un geste en mode « oust » avec ses mains comme si elle voulait faire partir un chat ou un autre animal qui voulait l’embêter ou réclamer quelque chose.
« Je me permets ce que je veux et c’est pas de ça que je parlais ! » De quoi elle parlait, alors ? C’était quoi, leur conversation, déjà ? Birdie tape son doigt contre sa lèvre, la moue songeuse parce qu’elle ne se rappelle pas. Elle voit des flash de couleurs, des paillettes dégringolées du plafond, des vagues de lave, le sol qui grouille de vers géants et ces foutus serpents qui ne s’arrêtent jamais de danser. Mais la conversation, elle, elle n’est pas là. Elle ne sait plus, elle a un trou, un joli, beau, magnifique trou. Elle a l’habitude mais ça aussi, elle semble l’avoir oublié parce que ça la frustre, Birdie, de ne pas se rappeler. Elle a la sensation qu’il y a une pièce - ou plusieurs - qui manque à son puzzle et elle aura beau se tirer les cheveux, non, ça ne fait pas avancer la machine qu’est sa mémoire. Inexistante dans son état actuel.
« Laisse tomber, y’a rien à comprendre. » Le couperet tombe, on l’enquiquine pendant que l’autre blonde disparait dans la foule, sous le regard désabusé de Cadburry. Elle doit avoir l’air conne de se tenir comme ça, comme si un fantôme vaporeux s’était tenu devant elle et vient tout juste de disparaitre.
Puis ses neurones semblent se connecter entre eux à un moment ou un autre, ou c’est simplement le gars qui lui parler qui lui provoque quelque chose dans sa cabosse. Pour une fois qu’un type se rend utile. (Oui, parce que ça, elle s’en rappelle, que les espèces à pénis ne sont pas toujours d’une grande utilité, bizarrement). Alors Birdie fronce des sourcils et elle suit le trajet accéléré d’Aylin - a y est, elle se rappelle ! Qui la fuit, littéralement, parce qu’elle est partie et évaporée donc elle a fui. Dire qu’elle est lâche serait bien trop fort mais pourtant, Cadburry caresse l’idée. En oubliant une partie de l’histoire parce que ça l’arrange bien, dans le fond, de fermer ses jolis yeux bleus sur ce qu’il ne l’arrange pas. Elle assume mais elle oublie.
Les gens chantent fort et visiblement, Aylin fait parti de ce groupe-là. Elle fait parti aussi de ce groupe qui danse, qui profite, qui s’amuse, qui fait des collés/serrés avec d’autres espèces. Birdie fronce de nouveau les sourcils, le nez aussi, la moue guère satisfaite, comme si elle a son mot à dire. Non mais quand même, Aylin devrait avoir plus d’amour propre que de se dandiner comme ça. Jalousie ? Pas le moindre du monde. Simple constatation. « Pourquoi est-ce que tu me suis ? » Parce que tes cheveux brillent, tes yeux sont des émeraudes et que- Bordel, reprends-toi.
Alors Birdie lui parle naturellement des serpents. Les jolis fluorescents serpents qui ne lui lâchent pas la grappe. Et elle ne veut pas qu’ils lui lâchent la grappe parce que c’est sa raison pour aller lui parler, à Aylin. Qui n’a pas de patience, visiblement. « Qu’est-ce que tu veux que ça me foute ? Va jouer ailleurs ! » Birdie est contrariée. « Je sais pas. » Je sais pas pourquoi je suis là, ni pourquoi je te parle, ni même pourquoi je m’accroche. « Je sais pas mais j’ai envie. » Envie de ? Capter son attention, détourner les yeux des autres, montrer qu’elle est là ? « J'ai envie de jouer avec toi » Il y a sûrement des gens qui rient, les plus proches, ceux qui peuvent entendre quelque chose à travers la musique parce que c’est peut-être déplacé comme commentaire. Mais Birdie ne s’en rend pas compte. Elle a ses prunelles bleutées fixées sur Aylin. « Les serpents vont pas partir, tu sais. Ils vont rester. Et je suis sûre que c’est à cause de toi. » Parce qu’Aylin est la cause de tout. De trop. De rien aussi.
« Tu peux pas bouger au lieu de rester planter là ? » On la bouscule légèrement parce qu’elle est un poids mort sur la piste de danse et elle gêne, Cadburry. Comme d’habitude. « Désolé, je peux plus bouger. Je bougerai que si elle me l’autorise. » Elle, c’est la blonde aux yeux verts dont de la fumée va sûrement s’échapper si elle continue à l’emmerder comme ça.
Mais Birdie reste les pieds plantés et les mains jointes derrière son dos. Les foutus serpents dansant toujours à côté de ses jambes. Regardant Aylin comme si elle peut la guérir de tout ça.
Pour une fois Aylin est fière d’elle, elle a agi comme une adulte et ne s’est pas énervée. Pourtant même si elle ne voulait pas l’avouer, lorsque Birdie montrait clairement qu’elle ne savait pas qui elle était, elle avait senti son cœur se serrer l’espace d’un instant. Après elle aimerait bien elle aussi, avoir un moyen de pouvoir oublier toute leur histoire. Qu’est-ce qu’elle aimerait avoir un bouton off et oublier cette trahison qui lui a réellement fait mal au cœur. Mais pour une fois, elle ne laisse pas la présence de Birdie l’atteindre. La blonde se sent comme une adulte capable d’être celle qui décide de ne pas rentrer de suite dans la confrontation. La dernière fois elle avait laissé sa colère parler, elle avait failli frapper la jeune femme. Aylin ne savait pas ce qu’elle attendait de Birdie en fait, des excuses ? Et encore peut-être que cela l’énerverait aussi. La blonde avait très bien vécue le fait de pas voir son ex pendant un an, de ne plus trouver le moyen de trop penser à elle sauf quand elle l’a voyait à la télé. Mais maintenant il fallait qu’elles se retombent dessus et toujours dans des mauvais environnements. Alors cette fois-ci elle était parti en pensant naïvement qu’elles ne se recroiseraient plus. Malheureusement Aylin avait dû être trop optimiste car Birdie finit par la rejoindre pour continuer de lui parler de ses hallucinations. Tant bien que mal la Collin voulu la faire partir et elle y avait cru que Birdie comprendrait même si elle ne se rappelait pas que sa présence n’était pas voulu. Mais ce fut tout le contraire et elle se planta à côté d’elle bien motivée à lui gâcher le reste de sa soirée. Le reste de son groupe était réellement confus, un instant elle leur disait qu’elle ne connaissait pas l’autre femme et maintenant il était clair que ce n’était pas le cas. Aylin avait envie comme une enfant qui faisait un caca nerveux de taper du pied et de lui dire de se casser et d’arrêter de lui pourrir son groove. Mais une partie d’elle était un peu inquiète car elle n’avait pas l’air bien du tout. Lorsque Birdie lui expliqua qu’elle avait envie de jouer avec elle, Aylin ne put s’empêcher de rougir en entendant son entourage rigoler.
- Aylin si tu veux elle peut rester avec nous. La blonde se retourna immédiatement en face de ses partenaires de soirée qui ne connaissaient pas leur histoire. Il était hors de questions que cela arrive, déjà partager un espace commun était suffisant mais il ne fallait pas abuser.
- Certainement pas ! Birdie je ne veux pas jouer avec toi, va ailleurs !
Elle sait très bien les sous-entendus qu’imaginent les gens à côté en pensant qu’elle a surement une touche. Mais la blonde connait bien la Cadburry pour savoir que pour une fois ce n’est pas le cas, elle l’a déjà vu défoncer pour faire la différence. Elle regarde ses yeux bleus complétement dans un autre monde, de nouveau lui parler des serpents. Pourquoi est ce qu’elle s’accroche à elle ce soir ? Il était pourtant clair à ses yeux qu’elle ne voulait plus avoir affaire à elle autant qu’elle.
- Regarde les serpents commencent à s’éloigner, ils vont vers le canapé là-bas, c’est pour que tu ailles t’y poser.
En essayant de rentrer dans son jeu et son délire, la Collins se dit que peut-être cela fera bouger son hallucination et que Birdie bougera aussi par la même occasion. En voyant Birdie se faire bousculer par un mec qui ose en plus l’accuser, Aylin sent l’agacement monter encore plus en elle. Elle pose un bras sur l’épaule de Birdie et fixe le gars.
- Hey mec tu vois pas, qu’elle n’est pas dans un état normal ! Au lieu de l’engueuler tu ferais mieux de regarder où tu marches !
Pourquoi elle prend la défense de Birdie, alors qu’elle ne devrait en avoir rien à faire, c’est une grande question à laquelle, elle est incapable de répondre. Mais toujours est-il qu’elle n’aime pas quand on fait une connerie et qu’on porte la faute sur l’autre. Roulant des yeux à l’excuse de la blonde, Aylin se rend compte qu’elle est partie pour avoir une grosse épine dans le pied à présent et malheureusement sa sobriété commence à remonter. Elle pose ses deux mains sur chacune des épaules de Birdie et la regarde dans les yeux, se décalant par la même occasion de son groupe qui recommence à danser comme si de rien n’était.
- Je te donne l’autorisation de bouger et de me suivre. La jeune femme attrape une main de la Cadburry et la force à venir avec elle pour s’assoir sur un canapé. Elle la pose dans le canap et attrape un verre à côté avant de lui lancer au visage pour essayer de lui remettre les idées en place et aussi car elle a envie de se venger des emmerdes qu’elle lui provoque.
- Je t’ai lancé de la colle dessus à présent tu ne peux plus bouger et t’approcher de moi.
Il est gentil, son ami, à l’autoriser à rester. Parce que Birdie veut rester, elle ne veut pas partir, elle est bien là, plantée en plein milieu, dans son monde, à gêner tout le monde. Elle les gêne dans leur capacité à bouger, à danser, à faire écouler la sueur et l’énergie au rythme des basses qui hurlent à la mort. Tout le quartier doit entendre cette maison vibrée. En tout cas, peut-être que Birdie, qui est présente mais ailleurs, qui commence à avoir un sourire stupide parce que la blonde, Aylin, elle a de nouveau son attention sur elle. Et ça, elle ne sait pas pourquoi mais ça lui fait plaisir, à l’oiseau fou.
Enfin, avant qu’elle finisse par faire la moue parce qu’Aylin ne veut pas jouer avec elle. Pourtant, les serpents sont drôles, elles pourraient essayer de faire comme eux, de s’amuser, ça a l’air sympa. Elle aurait envie de demander le pourquoi du comment, Birdie, mais elle se tue, elle fait encore plus la moue et elle a l’air encore plus d’une enfant. Capricieuse, butée, renfrognée mais qui ne perd pas de ses pupilles bleutées son intérêt du soir.
« Regarde les serpents commencent à s’éloigner, ils vont vers le canapé là-bas, c’est pour que tu ailles t’y poser. » Ah bon, les serpents bougent ? « Mais nan, tu vas leur marcher dessus ! » Elle s’exclame, elle veut bouger Aylin pour pas qu’elle les écrase parce que sinon, Birdie pourrait pleurer si ça arrive. Elle aime trop les animaux, même de ce genre-là, pour ne pas avoir un cœur qui bat pour eux, à défaut d’être inerte pour le commun des mortels. Même si elle a l’impression qu’il y a quelque chose qui se passe quand Aylin pose sa main sur son bras et que Birdie lève son minois vers elle juste pour la regarder avec admiration alors qu’elle la défend. Ou la protège. Quand même un peu. Pas si vilaine que ça, Aylin. « J’peux me défendre toute seule, t’sais. J’suis une grande fille. » Une grande inconsciente, surtout, mais ça, ce n’est pas envisageable pour Birdie de le penser.
Aylin finit par poser sa deuxième sur elle - oh ? - puis son visage est complètement concentré sur le sien - ooooh. Birdie a les yeux qui s’agrandit, comme si quelque chose d’important va arriver. « Je te donne l’autorisation de bouger et de me suivre. » Et elle sourit intensément alors que la blonde lui prend la main. « D’accord. » Ce que tu veux, Aylin.
Les fesses tombent lourdement sur la canapé et Birdie ronchonne un moment avant de pousser une véritable exclamation face au verre de - de quoi, d'ailleurs ? - qui lui est projeté à la figure. « Je t’ai lancé de la colle dessus à présent tu ne peux plus bouger et t’approcher de moi. » « Mais- » Elle lève le bras avant de s’interrompre, méditant deux minutes (secondes ?) avant de croiser les bras. « T’es pas très gentille, Aylin. J’ai rien fait pour mériter ça. » Birdie lève la tête. « J’suis pas assez atteinte pour ne pas savoir que c’était pas d’la colle, d’accord ? » Et pourtant, elle reste coincée dans le canapé. « Les serpents sont gentils, au moins. Et fun. C’que tu n’es pas. Plus. » Fun et Aylin, ça n’est plus à mettre dans la même phrase, visiblement. Il fut un temps où elle l’aurait suivie, comprise, délirée avec elle.
Mais pas ce soir et plus jamais. C’est d’une tristesse infinie.
Aylin ne comprend toujours pas pourquoi Birdie s’entête à vouloir la coller, ni même elle vient lui parler. Le première rencontre de la soirée n’avait pas été prévue et à partir de là, elle aurait pensé que Birdie ne voudrait pas la voir après cela. Après tout elle lui avait bien fait comprendre qu’elle ne voulait plus avoir affaire à elle. Et puis le pire c’est qu’elle ne se souvenait pas d’elle, Aylin était pour la blonde ce soir, un visage parmi tant d’autres. Mais pourtant la revoilà à venir lui parler de ses stupides serpents imaginaires dont la Collins en a plus que rien à faire. Ses potes ont clairement compris qu’elles se connaissaient et s’en retrouvent même intrigué. Sans même laissé le temps à Birdie d’accepter la proposition, elle essaye de chasser une nouvelle fois la Cadburry. Aylin essaye même d’utiliser cette histoire de reptile et de la tourner à son avantage. Peut-être que si elle lui dit quelque chose en rapport avec les serpents, son cerveau calculera ce qu’elle a demandé. Cela n’a pas l’air de marcher bien au contraire, Birdie lui répond comme une enfant à qui on menace de détruire sa construction.
- Mais non ils s’écarteront avant que je leur marche dessus.
Pourquoi est-ce qu’elle rentre dans le jeu un instant ? Elle ne sait pas, la blonde a juste l’impression que tout le monde les regardent. Mais c’est son côté parano qui ressort avec le fait qu’elle a déjà bien trop d’alcool dans le museau. La preuve que personne ne fait attention à elles quand quelqu’un rentre dans Birdie et lui demander à elle de s’excuser. Elle décida d’envoyer chier le gars en question ne supportant pas son attitude. Le regard que lui porta Birdie, la troubla un instant elle en rougit presque et détourna le regard.
- Je sais, je sais mais je n’aime pas les gens qui manquent de respect comme ça aux autres.
La blonde se racle la gorge tout en essayant de trouver une nouvelle manière de se débarrasser que son ex petite amie. Elle n’aime pas la manière qu’elle a d’arriver à toujours avoir un petit effet sur elle. Aylin tente donc une autre approche et l’embarque avec elle vers un canapé pour l’assoir. Elle lui lance un verre remplit d’un mélange mystique dont elle ne prend pas le temps de voir de quoi il s’agit et le lance sur Birdie. Pendant un instant elle a l’impression que son histoire bête de colle fonctionne, elle voit le regard un peu perturbé de l’autre blonde et l’espoir d’avoir enfin réussit né en elle. Son espoir fut vite brisé et le propos de Birdie lui donna envie de lui jeter le verre en plastique qu’elle tenait encore sur son jolie visage. C’était tellement culotté de sa part d’oser lui dire ça ! Puis elle lâcha un gros soupir à l’affirmation de Birdie lui disant qu’elle n’était plus fun.
- Tiens finalement on dirait que tu te souviens de moi, pour dire ça…
Elle finit par venir s’assoir à côté de Birdie, tout en soupirant de nouveau et la regarda droit dans les yeux avec un sourire triste sur le visage.
- Qu’est ce que ça peut te faire Birdie ? Après tout ce n’est pas comme si on était encore amies ou quoi que ce soit.
Si elle le dit. C’est qu’elle se prend presque pour une prêtresse des serpents, Aylin, à croire qu’ils vont s’écarter devant elle. Elle a intérêt à faire attention quand même parce que Birdie se montrera très vilaine si jamais elle les écrase, par mégarde ou non. Elle les aime bien, ses serpents, ils lui donnent de quoi rire et de quoi se distraire. Enfin quand Aylin n’est pas en train de la diriger avec force vers le canapé où traine plus de carcasses de bouteilles que de fessiers, ce qui relève quasiment du miracle à ce stade-là. Aucun corps à virer des lieux et elles peuvent s’y asseoir toutes les deux, le comble du luxe.
Par contre, Birdie a l’impression d’avoir un truc vraiment collant sur la peau, ce n’est pas franchement très agréable ; est-ce qu’il n’y avait vraiment pas de colle dans le verre ? Pourquoi on boirait de la colle ? Au pire, ça se fume mais la boire, ça doit être particulier quand même, même mélangé. En attendant, ça colle et Birdie gigote les bras pour essayer de s’en défaire mais rien à faire.
Aylin parle et elle lui exprime son étonnement qu’elle la reconnaisse. « T’as vu, il m’a fallu que dix minutes pour ça ! » Birdie est fière d’elle-même et elle le montre en se redressant fièrement du mieux qu’elle peut - parce qu’avec le lsd et l’alcool, elle doit ressembler plus à une guimauve en fin de vie qu’à une véritable reine de la cour royale.
La blonde s’assoit à côté, elle a le visage sérieux et presque triste. Birdie hausse les sourcils puis les épaules à sa question. « Chai pas, je m’en fiche, en faites. Mais je sais que tu sais que je sais comment s’amuser. Et je sais que tu sais que je sais que tu t’ennuies. T’as beau picolé et dansé comme tu veux, on me l’a fait pas à moi. Et quelqu’un peut pas changer aussi radicalement, c’est pas possible. Tu retomberas, A’lin, quoiqu’il arrive, j’en suis sûre. Suffit juste d’un coup de pouce dans la bonne direction. » Egoïste peste que Birdie peut être, elle n’a aucune honte à balancer ça à la figure d’Aylin. Qui est l’image même que l’on peut arrêter la décadence si on le veut. Mais Birdie ne le veut pas et elle ne veut pas non plus qu’Aylin lui rappelle qu’elle a réussi ce qu’elle ne peut pas. L’entrainer avec elle, avoir plusieurs dominos qui tombent en même temps qu’elle pour se sentir moins seule, voilà l’objectif de la Cadburry. Et avec Aylin, elle est persuadée de pouvoir y parvenir.
Elles ont enfin décollaient de la piste de danse organisé sur la terrasse et ça c’est un bon point. Au moins aucun cons ne viendra à nouveau leur rentrer dedans car ils ne sont pas capable de voir plus loin que leur verre. Mais cela indique aussi que Aylin a décuvé d’un coup avec cette histoire, car elle est capable de prendre des décisions d’adultes et d’amener Birdie sur un canapé pour qu’elle puisse finir son trip sans emmerder le monde un peu plus. Elle a aussi l’espoir de s’en débarrasser en trouvant une vieille excuse en lui lançant un verre dessus pour se soulager un peu des emmerdements qu’elle lui provoque comme toujours quand elle la voit. Seulement la Cadburry n’y croit pas un instant et les propos qu’elle lui balance l’a frustre. Aylin ne comprend pas pourquoi elle continue encore et toujours à se prendre la tête avec cette fille. Elle sait que c’est un lot d’ennuis énorme à elle toute seule, elle le savait déjà quand elle planait H24 et avec toute leur histoire elle le sait encore plus. Mais Birdie est comme un aimant dont elle n’arrive pas à se décoller lorsqu’elle la croise et le manque de clarté sur leur fin de relation la frustre tout autant.
- J’aurais préféré que tu ne me reconnaisses pas.
Une grosse partie d’elle le pense, après tout la blonde passait une super soirée pour la première fois depuis bien longtemps. Et là tout le fun est partie, elle se retrouve avec de nouveau des sujets sérieux qui lui tourne dans la tête. Le savoir du pourquoi du comment, de Birdie qui a beau lui dire qu’elle s’en fiche, continue à lui tourner autour quand elles sont dans le même secteur, tel un moustique qui attend de lui pomper le sang. Alors elle lui pose la question en espérant avoir enfin une réponse et pouvoir tourner la page et faire sa vie de son côté comme avant. Peut-être que cette fois elle aura un soupçon de vérité après tout c’est souvent quand on est dans ce genre d’état qu’on parle. La réponse de Birdie lui donne un sentiment de se prendre un couteau dans le cœur et par réflexe elle lève une de ses mains et baffe Birdie avec celle-ci. Son regard est blessé car Birdie lui dit exactement ce qu’elle craint, ce qu’elle pense au fond d’elle. Et ça l’énerve, comment est-ce que Birdie arrive à lire aussi bien en elle. Alors elle reprend la parole le ton plein de colère.
- Tu sais quoi va te faire foutre Birdie. Pour quelqu’un qui s’en fiche tant que ça, j’ai l’impression que tu t’occupes beaucoup de mes états d’âme, à dire que je m’ennuie ou que je vais replonger. Contrairement à toi j’ai réussi à m’en sortir, la seule raison que tu es tout le temps stone. C’est que tu es incapable d’assumer la vie misérable dans laquelle tu vis et les choix de merde que tu prends !
Furibond, la jeune femme se lève pour partir de l’autre côté de la maison calmer la rage qui est entrain de la ronger. Alors elle se met à l’écart et attrape une clope qu’elle allume tout en se couchant dans l’herbe pour essayer de se calmer.
« J’aurais préféré que tu ne me reconnaisses pas. » Voilà qui est vilain. Pour Aylin surtout. Elle vient d’être vilaine envers elle-même tout ça parce que Birdie a fini par la reconnaitre. A remettre les morceaux de son visage en place, à la remettre dans l’historique de sa vie. Aylin et ses sourires. Aylin et ses délires. Aylin et ses baisers. Aylin et ses promesses. Birdie n’a jamais fait de promesses. Ou alors elle ne s’en rappelle pas. Mais Aylin, elle a été là pour le meilleur et surtout pour le pire, les déboires et l’euphorie. Elle lui a provoqué l’extase, la peine, la jalousie, le plaisir. Tout plein de choses dont Birdie n’a pu que caresser durant toutes ces années. Et là, elle aurait juste envie de pouvoir faire comme si c’était avant. Où elle pouvait balader sa main dans ses cheveux comme avant. Et aussi embrasser ses lèvres parfaitement courbées. Et effacer ses yeux furibonds qui la rendent toujours plus vivantes par diverses techniques toute aussi élaborées que vicieuses et victorieuses.
Elles ont un historique et ça, Aylin aurait préféré qu’elle ne s’en rappelle pas. Cadburry penche la tête, elle cligne des yeux, elle a le visage qui mêle son incompréhension de ce qu’elle dit. « Pourquoi tu voudrais ça ? J’aime bien qu’on me reconnaisse, moi. » Moi, moi, moi, il n’y a que toi, que ta personne, que ta vie, que tes problèmes, que ta façon de faire qui compte, Birdie. Petite égoïste qui déferle un venin rempli de vérité sur l’autre blonde, qui se solde par une gifle sur le visage.
En voilà une.
Et puis après, Aylin parle. Elle parle beaucoup, elle parle indéfiniment et - ça doit être ça la sensation qu’on ressent quand quelqu’un parle autant ? L’ennui profond et surtout, le manque de cohérence qui s’accentue. Birdie essaie, quand même, elle fronce même des sourcils pour prouver qu’elle veut entendre et comprendre ce que Collins dit. Mais le temps que le processus se fasse, Aylin a décampé.
Encore. « Hey, j’veux sortir moi ! » « Tu peux sortir quand tu veux, c’est juste un mélange de merde que t’as sur toi. »
Magie quand tu nous tiens. Un bras, l’autre, une jambe, oh oh, attention avec la deuxième. Discours béton qui s’effrite dans la tête, Birdie a une mission. Trouver Aylin. Pour la deuxième fois de la soirée. Elle râle dans sa barbe et elle tourne en rond pendant dix bonnes minutes le temps de trouver le sens de la maison. Où est l’arrière, où est le devant, c’est assez confus. Trop de monde, aucun point de repère, le salon ressemble aux toilettes qui ressemble au garage. Puis enfin, l’extérieur. L’arrière sûrement, logiquement.
« Enfin ! Arrête de te barrer à chaque fois, ça devient chiant. J’ai failli m’perdre douze fois là-d’dans. Va falloir que je me tatoue le plan d'la baraque si ça continue. » Birdie s’allonge à côté d’Aylin et lui chope sa cigarette pour la coincer entre ses dents. Sans aucun scrupule aucun, évidemment. « J’ai toujours assumé mes choix d’vie, A’lin. C’est juste que je pense pas que quelqu’un puisse devenir un saint du jour au lendemain. » Elle tire sur le mégot et s’amuse à faire des ronds de fumée vers le ciel. « J’assume d’être stone. D’avoir une vie misérable et des choix de merde. Mais tu penses que c’est quoi, le mieux ? Vivre en assumant et comme on le sent ou prétendre ce qu’on est pas ? » Une question bien philosophique pour l’heure et la situation, certainement.
Et voilà qu’une gifle était partie, Aylin serra sa main ensuite. Bordel pourquoi Birdie était là ? Pourquoi elle gâchait toutes les bonnes choses de sa vie actuellement ! Lorsque la blonde l’avait lâchement largué après son overdose, Aylin avait essayé par tous les moyens de la contacter sans succès et maintenant qu’elle était enfin passée à autre chose, qu’elle avait mis du positif dans sa vie, il fallait qu’elle revienne. Et le pire dans toute cette histoire c’est qu’elle arrivait encore à lui faire ressentir quelques choses au fond d’elle. Car Birdie malgré tous ses défauts, elle ne pouvait pas lui enlever une chose, c’est qu’elle voyait clair dans son jeu depuis le début. Et c’était déjà déstabilisant quand elle n’était pas sobre, qu’une personne arrive à lire en elle de cette manière sans le faire exprès. Parce que la blonde savait pertinemment que l’autre blonde ne pensait qu’à sa pomme cela avait toujours été le cas. Il suffisait de voir lorsqu’elles étaient ensemble, le nombre de fois où Birdie l’avait trompé et les engueulades qui avait fusé à ce sujet ou autre. Mais il y’avait eu de positif dans tout ça et elle s’en souvenait très bien et mon dieu qu’est-ce qu’elle aurait fait pour oublier ces souvenirs-là. Le nombre de fois à faire des plans sur la comète à 4h du matin, un joint coincé entre leurs lèvres, les trips qu’elles avaient fait soit LSD et les soirées qui n’en finissaient pas quand elles étaient sous cock’. Tous ses souvenirs qui lui faisaient regretter la drogue et aussi la Cadburry. Peut-être qu’au final la jeune femme était aussi une sorte de drogue pour Aylin et que c’était pour ça que malgré tout, elle ne cessait d’être aimantée par elle. Alors elle avait fini par gifler la jeune femme, sans vraiment savoir la vraie raison de cette baffe. Peut-être que c’était pour un peu tout, le passé qu’elle n’avait toujours pas digéré et la jeune femme qui lui disait exactement sa plus grande peur.
Alors elle finit de nouveau par s’échapper mais contrairement à plus tôt dans la soirée où elle voulait reprendre le cours des évènements de ce soir, là elle fuit. Mais ce n’est pas réellement Birdie qu’elle fuit, c’est plutôt la vérité qu’elle vient de se prendre en pleine figure et qui lui donne envie d’aller dans la salle où il y’a tous les drogués de la fête pour leur demander une petite pilule magique. Pour ne pas craquer elle se répète le mantra que son parrain lui a dit dans ce genre de situation et s’éloigne dans le jardin tout en se frottant les poignets nerveusement. Puis elle s’effondre dans la pelouse et commence à allumer une clope en fumant et fixant le ciel. Si elle était stone la sensation serait tellement meilleur… Elle secoue la tête pour faire sortir cette pensée de sa tête et prend une grosse taffe de sa cigarette. La blonde se dit qu’elle aurait surement dû prendre un verre au passage pour l’aider un peu plus à se calmer. Elle ferme un peu les yeux pour se détendre la clope dans sa bouche et se concentre sur les bruits de la fête autour. Jusqu’à entendre de nouveau la voix agaçante de Birdie et elle re ouvre les yeux de manière énervée. Le pire c’est qu’elle se couche à côté d’elle tout en lui volant sa cigarette.
- Mais c’est pas vrai à la fin ! Tu vas finir par me lâcher oui ou merde ? Tu ne comprends pas que si je me casse c’est parce que je ne veux pas te voir ! Il faut que je fasse quoi pour être tranquille ? Que je saute dans la piscine ?
Son ton était totalement exaspéré, elle ne comprenait pas pourquoi la blonde s’acharnait à la suivre. Aylin commençait à se dire que la piscine était la seule solution possible. C’était certes très petit de faire ça car elle connaissait la peur de la Cadburry mais elle sentait qu’elle allait devoir la jouer petit pour avoir la paix. Elle croisa les bras énervé car la jeune femme osait lui faire la morale et rigola nerveusement.
- Arrête Birdie, toi et assumer dans la même phrase, ça ne colle pas du tout. Certes tu fais de la merde mais il y’a beaucoup de choix que tu n’assumes pas et je suis bien placée pour le savoir.
Elle roula des yeux en entendant Birdie pseudo philisopher à côté d’elle, elle n’était définitivement plus assez alcooliser pour supporter ça. Elle se retourna pour passer au dessus de Birdie un instant et attrapa le peu de sa clope qui restait.
- Et rend moi ça, tu n'es toujours pas capable de faire des ronds potables !
En voulant attraper la clope ses doigts touchèrent les lèvres de Birdie et elle eut le malheur de la regarder dans ses yeux hypnotique un instant. Elle se retrouva le visage au-dessus de celui de Birdie pendant quelques instant avant de reprendre finalement ses esprits et se poser à côté et prendre l’une des dernières lattes de cette pauvre cigarette.
- Je ne rejette rien du tout, je sais ce que j’ai fait dans le passé et je l’assume. J’ai juste décidé de grandir Birdie et d’accepter que les conneries que j’ai faites ont eu un impact sur mon entourage.
La fumée vole, un doux rêve pour Birdie qui reste toujours furieusement au sol. Son corps tout entier est coincé sur le sol, sur l’herbe, les yeux rivés vers un univers qu’elle n’arrivera à toucher que si elle fait fondre un petit papier sous la langue. Elle est frustrée de cette situation, Birdie, parce qu’elle aimerait vraiment apprendre à pouvoir aller au-dessus des nuages et changer les lumières des étoiles pour que ça soit plus coloré. Mais non, elle est coincée sur Terre. Avec une Aylin qui n’est pas ravie de la voir, qu’elle cherche alors qu’elle la fuit comme la peste, visiblement déterminée à ne pas laisser la trace se refroidir. Birdie ignore pourquoi elle persiste mais c’est là, l’envie de l’emmerder sûrement, celle de voir qu’Aylin peut dire et faire ce qu’elle veut, il n’empêche qu’elle réagit toujours quand Cadburry apparait. Et cette dernière s’en amuse, jouer avec les nerfs des gens étant sa spécialité. « Ou merde. » Qu’elle répond sans aucun scrupule, un large sourire qui fend son visage parce que franchement, comment pourrait-il en être autrement. Sourire qui disparait instantanément quand la blonde parle de sauter dans la piscine. « Compte pas sur moi pour v’nir te chercher quand tu te noieras. » Birdie a un frisson de dégoût en plus d’un vertige avant de secouer la tête parce que outch, c’est bas, Aylin, ça, même venant de toi.
« Tu sais rien, Collins. Tu sais rien du tout. J’assume d’être pourrie. J’assume de faire tout ce qu’il faut pas. Je me cache pas derrière des faux semblants. Mais dis pas que tu me connais coz c’est faux. » Aylin ne sait pas. Personne ne sait. Parce que Birdie a la capacité de ne laisser entrer personne là où ne faut pas. Il y a des choses qui sont tapies dans l’ombre et qui n’en partiront pas. Elle repoussera tout être essayant d’y rentrer. Une carapace qu’elle a forgé au fil des années pour éviter de souffrir, de laisser entrer le mal un peu plus. Mais force de constater que le mal, c’est elle-même qui le provoque et qui l’introduit dans ses pores. La blonde laisse Aylin reprendre le mégot et la critiquer sans faire, la laissant même être au-dessus d’elle sans plus de réactions. Si elle n’avait pas cet air agacé, elle aurait pu être comme un ange. Mais non, elle n’est qu’une humaine qui veut se donner l’air d’une sainte et c’est triste triste triste. « Aw, tu t’es trouvée une conscience, c’est adorable, vraiment. » Birdie se met sur le ventre et trifouille sa poche arrière d’où elle sort un petit sachet de champignons qu’elle jette sans ménagement sur Aylin. « Azy, montre moi comment t’as grandi, A’lin. Je suis curieuse de savoir à quoi ça ressemble. » Quelle peste elle peut être, avec son air adorable et ses pieds relevés qui se croisent.
Aylin finit par se résigner si Birdie l’a suivi jusqu’ici, elle est sûre et certaine qu’elle n’aura pas la paix jusqu’à la fin de la soirée. Elle pousse une énième frustration et fini par capituler par un soupir en regardant ensuite le ciel en signe d’abandon. Qu’elle le veuille ou non, la blonde ne la lachera pas mais c’est pas pour autant qu’elle deviendra agréable avec elle. Surtout quand elle lui vole sans cigarette dans le moindre scrupule. L’idée de l’eau lui semble une bonne idée en cas de retraite tout de même, elle sait que Birdie ne plongera pas avec elle pour continuer de la coller. C’est petit et mesquin quand elle sait sa phobie pour mais franchement, elle fait tellement chié qu’elle n’est plus à ça prêt. De toute façon la blonde n’a pas envie de se mouiller et regarder le ciel lui semble toujours une belle idée, ça lui permet de s’échapper quand elle en a marre de voir les gens comme la demoiselle à côté d’elle en ce moment.
- Pas grave, je sais nager et je préfère me démerder toute seule que demander ton aide.
La Collins s’énerve de nouveau en écoutant Birdie lui faire la pseudo morale juste pour l’agacer encore plus. Mais la jeune femme ne se laisse pas faire et un petit sourire se dessine sur son visage. Pour la première fois depuis que leur chemin ce sont recroisés, elle a l’impression d’avoir touché un point qui ne plait pas à Birdie. De toute façon il y’a plein de choses qu’aucune des deux ne sait sur l’autre mais à vrai dire à l’époque Aylin n’avait pas cherché à trop creuser. Elle avait toujours préféré leur conversation sur tout et rien, devenant parfois bien plus profonde et les fous rires qui pouvaient en découler. Et puis la Cadburry était la personne parfaite avec qui se défonçait à l’époque à ses yeux mais aujourd’hui elle trouve cet attrait plus dangereux qu’autre chose.
- Je sais que je ne sais pas tout et que tu caches énormément de choses derrière ce joli sourire et cette fausse bonne humeur que tu avais les trois quart du temps que je t’ai connu. Mais justement si tu assumais tout, tu n’aurais rien à cacher. Et franchement j’en ai rien à foutre mais ne vient pas me dire que ta manière d’aborder les choses est mieux que celle que j’ai choisi à présent.
Certes ce n’est peut-être pas la vie que la fait apprécier de se lever tous les matins et qui la fait se sentir vivante mais au moins c’est un choix qui la fera vivre plus longtemps. Elle récupère sa cigarette car cette discussion la stresse et ne lui plait pas. Elle n’aime pas quand elle est dans cet état car c’est dans ces moments que l’envie de prendre quelque chose ressurgit le plus facilement. La blonde se dit qu’au final fumer de nouveau la cigarette est une bonne chose, le tabac l’aide à soulager la frustration qu’elle peut ressentir. Cependant Birdie lui a fini sa clope et elle se retrouve à en allumer une autre directement. Elle roule des yeux en l’entendant lui dire qu’elle a trouvé une conscience, Aylin sent toute l’ironie dans cette phrase. Elle entend Birdie bouger et se relève pour voir ce qu’elle trafique avec l’espoir que peut-être elle s’en aille. Alors qu’elle s’assoit, elle sent le paquet lui arriver dessus et ses yeux devienne rond en reconnaissant ce qu’il y’a dans le paquet. Comment ose-t-elle lui faire ça ? C’est d’un tel sadisme de lui foutre des champi dans les mains. Aylin attrape le paquet et le regarde sans l’ouvrir mais sa concentration est totalement dessus qu’elle en oublie le monde extérieur pendant un instant. Sa gorge devient pâteuse et elle déglutit difficilement. C’est la première fois depuis qu’elle a arrêté qu’elle se retrouve avec de la drogue dans les mains. Elle tâte le paquet comme pour vérifier qu’elle ne rêvait pas, comme si elle redécouvrait un jouet qu’elle avait perdu. Elle se retrouve à lutter avec son corps qui lui dit d’ouvrir le paquet car vu comme elle est tendue, elle en aurait bien besoin. Le pire c’est que les champignons sont le truc qu’elle aime le moins prendre mais là, ça lui donne autant d’envie que sniffer un peu de cocaïne. Sans s’en rendre compte elle ouvre le sachet mais fini par avoir un état de conscience et jette le paquet sur Birdie, en levant les yeux vers elle.
- Ça fait un an que j’ai arrêté, tu crois vraiment que des champi vont me donner envie alors que j’aime pas spécialement ça. Birdie si tu veux me tenter, fait le au moins réellement.