Mimi est absorbée dans leur conversation, absorbée dans le moment, parce que c'est doux, parce que pour une fois ça n'hurle pas autour d'elle. Elle est juste concentrée dans leur échange et rassurée d'être là, en sécurité et libre, pas enfermé dans un poste de police pour du vol à l'étalage. Elle l'écoute, le regarde et essaye de l'apprendre surtout. Elle ne devrait pas Mimi, parce qu'il dégage quelque chose de sombre, quelque chose qui ne lui ressemble pas à elle, mais il faut croire qu'elle a envie de vivre des choses différentes la blonde.«Et de quoi as tu peur alors ? » Parce que tout le monde a forcément peur de quelque chose non ? C'est humain, réel, et c'est comme ça que les choses se passent en générale. Alors oui, elle veut savoir Mimi, elle veut apprendre et comprendre. Elle a peur de beaucoup de chose elle, mais elle voudrait passer au dessus de ses peurs, passer à autre chose, ne plus avoir à se retourner sur chacun, des pas qu'elle fait. Qu'est-ce qu'il y'a sur sa liste ? Des mauvaises choses à n'en pas douter. Est-ce que c'est un homme violent lui aussi ? Est-ce qu'il serait capable de lui faire mal ? Parce que Mimi n'est plus certaine de réellement ressentir la douleur, elle en a bien trop l'habitude, elle la côtoie au quotidien, tout les jours, et la sent au plus profond d'elle même. Elle a le coeur cabossé et le corps marqué, alors elle ne craint plus réellement le mal que l'on pourrait lui faire. Le seul homme qu'elle craint par dessus tout c'est Alexander, parce qu'elle sait ce qu'il serait capable de lui faire s'il la retrouvé. «Je n'ai pas pour habitude d'écouter les rumeurs. » Des cancans quelle n'écoute pas Mimi et dont elle se fiche éperdument. «Nous ? » Est-ce qu'il fait partit d'une communauté ? D'un groupe ou d'un gang ? Sa curiosité piqué au vif. «Être chanteuse. C'était un rêve et c'est accomplit. Il ne me reste plus qu'à passer au prochain. » Elle sourit un peu. Sa liste de chose à faire et à réaliser est incroyablement longue mais elle y arrivera hein ? Elle a envie de croire que oui en tout cas. Son visage qui se rapproche du sien pour l'écouter, pour comprendre ce qu'il est entrain de lui dire. Le souffle du brun qui percute sa peau et Mimi qui glisse ses yeux sur ses lèvres. Les battements de son coeur qui s'accélère un peu, elle aurait envie de poser ses lèvres sur les siennes, de savoir ce que ça fait, mais elle ne peut pas faire ça. Elle ne sait pas faire ça. «Qu'est-ce qu'on y fait là bas ? » Sa voix n'est plus qu'un murmure. Mimi ne saura jamais basculer de l'autre côté, mais elle n'a plus rien, plus de famille, peu d'amis, et plus un sous en poche, elle ne sait plus comment faire pour s'en sortir, pour trouver le moyen d'échapper au monstre encore un peu.

 « j'ai trouvé de l'or et même quelques étoiles, en essuyant tes larmes »     mimi faure & carter rollins

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Il n’a pas cette sensation ni cette prétention de se croire supérieur aux gens, mais c’est quand il regarde dans les yeux de cette jeune femme – et dans beaucoup de celles qu’il a croisé auparavant, qu’il se rend compte de cette emprise qu’il a pour ses femmes en manque d’amour. Il le voit bien que Mimi ne peut totalement tourner le visage en sens inverse du sien. En jouerait-il ? Bien évidemment, fallait même pas en douter ! Il n’est pas de ceux qui s’attachent aux autres, et il est encore moins de ceux qui se considèrent chanceux d’être entouré. Carter a toujours été sombre, un cœur maudit par des années de solitude, et il ne s’en plaint pas. Tourmenté pour plaire, sans jamais craquer, sans jamais voir quelqu’un qui franchira cette barrière d’acier, il joue le parfait garçon, intouchable. Sans se douter qu’un jour il pourrait lui-même tomber dans ce piège. « Et de quoi as tu peur alors ? » Elle demande, naïvement. Et avec toute cette sincérité qu’il comprend peu à peu que les minutes passent. Il a probablement une chance inouïe qu’une nana comme elle, le regarde encore, mais sans jamais vouloir l’admettre ni l’accepter, Rollins ne fera pas partie de ceux qui saisissent cette chance. « Par rien… » Il s’en vante, non sans le cacher. Il a ce sourire provocateur sur son visage, comme si il avait le droit d’être fier de cela. Et même si il n’a pas le droit, il le prend sans demander son reste. « Je n'ai pas pour habitude d'écouter les rumeurs. » Il n’sait pas pourquoi il lui parle, pourquoi il lui confie des choses comme cela, pourquoi lui mettrait-il en tête ce qu’il est au jour d’aujourd’hui ? Voudrait-il l’effrayer ? Lui faire peur… C’est son mécanisme de défense Carter. Un putain de mécanisme qui le perdra un jour à son propre piège. « Elles ne sont pas toujours inventés… » Pas en ce qui le concerne en tout cas, un sourire amusé sur ses lèvres, alors qu’il finit son verre. « Nous ? » Qu’elle murmure, elle ne doit pas vraiment comprendre à en voir sa tête, mais Carter n’est pas là pour tout expliquer. Il n’est pas là pour se confier, normalement. Trop peu pour lui. Il ne répond rien, et tant pis si le silence s’installe. Mais en bavarde qu’elle est, il compte sur elle pour renouer ce dialogue, une chose dont il est loin d’être expert. Il a plutôt une âme solitaire, recroquevillé sur lui-même. Agissant généralement avec les points avant d’éventuellement ouvrir un dialogue de sourd. « Être chanteuse. C'était un rêve et c'est accomplit. Il ne me reste plus qu'à passer au prochain. » Il hausse les épaules, si ça pouvait la rassurer, alors soit, mais très peu pour lui. Pour lui rêver, c’est être faible. Et il veut être tout sauf faible. « Les rêves c’est éphémère… » Qu’il se contente de dire, car il est pour lui inconcevable qu’il se laisse entraîner là-dedans. Et qu’importe si Clara, la nana de son frère tente par tous les moyens de l’y envoyer, voulant qu’il saisisse l’opportunité. C’est idiot, et enfantin, il n’aime pas les rêves Carter. Ca l’effraie car on peut descendre encore plus bas, morfler davantage. Mais très vite l’argent attire indéniablement toute les bouches, il ne peut s’empêcher de laisser parler son business. Elle semble réceptive, elle approche d’ailleurs son visage du sien, et sans filtre, il la laisse entrevoir dans quel monde sombre, il habite. Pour quel monde son cœur vibre d’adrénaline et de peur constante – la seule chose qui le tient encore en vie. « Qu'est-ce qu'on y fait là bas ? » Il soupire, de lassitude, cette impression de tout devoir lui apprendre. C’est à se demander si il est capable d’enseigner Carter… Et quel prix devra payer Mimi Faure ? « Tu voles à l’étalage, pour commencer c’est déjà pas mal… » C’est déjà beaucoup lui demander, il pense. Lui est capable de bien pire… Mais ça, elle n’en saura rien. Car il ne la laissera jamais vraiment rentrer dans son quotidien, il se l’interdit… 

Mimi est intimidée. Elle de perd dans ses yeux bruns, sur les traits de son visage qui semblent si fermés. Elle se demande pourquoi, se pose des questions sur lui en essayant d'imaginer peut-être sa vie de famille, ou les épreuves traversées. Mais elle ne peut pas réellement imaginer ce qui se cache derrière ce regard là. La blonde peut s'imaginer les pires choses, les plus tristes et les plus sombres mais ce serait incroyablement clichés. Peut-être qu'elle se trompe sur toute la ligne et qu'il n'y a pas forcement besoin d'une enfance malheureuse pour mal tourné. Son chemin on se le fait seul, en prenant ses propres décisions et en faisant ses propres choix. Des choix qui conviennent peut-être à Carter de toutes façons. Elle écarquille les yeux Mimi. Il n'a peur de rien. Et elle n'y croit pas la blonde.«C'est impossible de n'avoir peur de rien. Il y'a bien quelque chose. Peut-être que tu n'as pas encore découvert cette peur ? » Elle en est certaine Mimi en tout cas. Il a forcément des personnes qui comptent pour lui. Quelque chose qui devrait l'empêcher de bien dormir la nuit. Mimi est bourrée de peur elle, viscérale et là tout au creux de son ventre. Elle n'écoute pas les rumeurs et n'avait pour ainsi dire jamais entendu parlé de lui avant. Elle est née ici Mimi et pourtant elle ne connait pas grand monde. Vite enfermée, elle n'avait pas vraiment contact avec le monde extérieur jusqu'à maintenant. Quand elle était enfermée entre quatre murs où était il lui pendant tout ce temps ? «Je me fiche décembre qu'on dit sur toi, je préfère me faire ma propre opinion. » Et elle commence à deja avoir sa petite idée sur lui. Vraiment. Il parle d'un nous. Quelque chose qui englobe lui et les autres même si elle ne comprend pas tout à fait la teneur de ses mots. Ils pourraient débattre longtemps mais ils n'auront peut-être jamais le même point de vue à ce niveau là et Mimi n'est pas du genre à se disputer ni même à vouloir obtenir à tout prix le dernier mot. Alors d'accord, elle se contente de ne pas répondre. Mimi s'approche un peu, cherche à la sonder et à comprendre quelles portes il est entrain de lui ouvrir. «Je suis une piètre voleuse. » Il a pu le constater non ? Puis Mimi ne saurait pas faire, elle est trop honnête pour ça et seule elle n'y arriverait jamais. «Je me débrouillerais mais merci quand même pour la proposition. » Elle termine son verre de jus de fruit Mimi, est ce qu'elle pourrait revenir sur sa décision ? Si sa situation continue d'empirer peut-être. Mais pour le moment elle ne veut pas se perdre en chemin, ne pas oublier qui elle est réellement. «Je vais devoir rentrer. Plus j'attends et moins se sera sure de traverser la ville. » Elle souffle doucement. Parce qu'il fait nuit et que les rues ne sont pas réellement sûres. Mimi voudrait éviter de rajouter une cicatrice de plus sur son corps abîmé. Puis la fatigue commence à se faire ressentir malgré tout. Elle baille la blonde, se frotte un peu les yeux, des gestes enfantins qu'elle n'aura jamais perdu au fil des années