« Ok, je sais, c'est con. » faut que je sois plus clair là. Parce que j'en ai fait des trucs cons, j'en ai dits aussi, durant le trajet entre la mairie et la salle de réception. Ça serait facile de mettre la faute sur le fait que je suis con, de nature, et que ça Lily comme l'entièreté des gens qui me connaissent le savent avec pertinence. Mais la vraie raison, ou du moins les vraies raisons, restent les yeux d'Allie, que j'ai attrapés en sortant de la salle.

Ça s'est fait vite, trop pour qu'une foutue caméra le remarque. Ça s'est fait tellement vite que j'ai dû me faire violence pour ne pas me retourner et rentrer dans la salle rien que pour voir si c'était vraiment elle ou si j'étais juste en train d'halluciner après que mon corps ait enfin commencer à se détoxiquer de la beuverie de la veille. Mais non, c'était elle, bien sûr que c'était elle. Je me doute de qui lui a dit, je me doute de la rage quand elle a appris - et pas parce que je suis imbu au point de m'accorder la moindre importance dans sa vie ; juste parce que ses yeux justement, ils étaient vides, fermés, noirs, vidés.

Alors je parle pendant tout le trajet. Je pointe dehors, je jacasse dedans. Je fais état à Lily de tout ce que je voulais lui dire, une poignée de minutes avant que le monde arrête de tourner parce qu'Allie m'avait regardé. Ça fait mal, et je sais pas pourquoi, je sais plus, je suis fatigué. Et surtout je dédie toutes mes forces dans l'instant à me contorsionner sur le siège arrière de la voiture sans lui crever un oeil avec mon coude au passage.

C'était censé être cute, là. C'était censé la faire rire, ça avait été calculé expressément pour ça. Quand je sors l'écrin de la poche de mon veston pour le lui tendre, pour qu'elle y trouve la mood ring la plus cheesy que la Terre ait pu porter, que son annulaire pourrait arborer. « Mais j'ai toujours trouvé ça cool genre, c'est comme de la magie. Et dès que je t'énerve au moins je le sais. » et j'inspire, parce que c'est elle. Parce que tout est facile avec elle, et parce que je suis content qu'elle soit là. Je suis tellement content que je lui fais même le cadeau de me la fermer sur le dernier kilomètre avant qu'on arrive, rien que parce qu'elle mérite un peu de calme et de zen pour se faire à l'idée je pense. Ou alors c'est que moi. On est mariés - et aussi étrange que ça puisse paraître, je suis soulagé.

Le mélange des émotions est presque autant agressif que celui de l'alcool d'hier quand on passe la porte et qu'on se retrouve entourés des visages du mariage qui se sont déplacés, d'autres se sont ajoutés. Y'a du monde, y'a du punch, y'a l'équipe de production, y'a tout ce qu'ils nous ont prédit et prévu. Et y'a mon estomac aussi, qui grogne, parce que j'ai rien mangé de la journée et parce que je ne le réalise que maintenant ; mes priorités ont dramatiquement changé. « Tu penses que c'est là que la question sur la crème glacée prend tout son sens? » parce que si sa sélection de glaces est aussi bonne que celle de fromages, le buffet est acté.

Elle rage Jill, elle bouillonne depuis que son con de frère a dit oui à cette inconnue. Elle ne veut pas le voir, elle en a marre de cette journée, tout s'est passé bien trop vite, bien trop violemment. Et Jill n'a plus de nouvelles de Ginny depuis qu'Auden l'a embarqué on ne sait où. Rien ne va aujourd'hui. Rien ne va depuis des jours et tout le monde part autour d'elle. Bailey a fuit le pays, Ginny risque certainement de faire pareil et Matt a une lune de miel de prévu. Qu'est ce qu'elle allait bien pouvoir faire seule à Brisbane ? Comment elle allait bien pouvoir ne pas sombrer seule dans son coin ? Elle ne savait pas, personne ne savait.

Elle a rejoint Ariane et Allie. « Je l'aime pas Lily, t'en dis quoi Ari ? » Elle ne posait pas la question à Allie, elle connaissait déjà la réponse, et elle la soutenait à 100%. Elle la défendrait quoi qu'il arrive aujourd'hui, parce qu'elle détestait son frère et qu'elle ne prendra certainement pas parti pour lui. « On dévalise le buffet, histoire de pas être venu pour rien ! » Elle va essayer d'éviter Matt au maximum. Elle ne lui fera pas le fameux discours de félicitations, elle ne va pas le féliciter d'avoir fait une putain de connerie. Jill allait se faire une nouvelle ennemie à cause de lui. Oui c'était de la faute de Matt, pendant cette réception, tout serait forcément de sa faute. « Pete tu veux pas rager avec nous ? » Parce qu'il est pas loin, mais lui, il a l'air bien trop heureux d'avoir vu Matt dire oui. Elle grogne Jill en le voyant avec un grand sourire aux lèvres. Et elle observe dans la salle Jill, elle regarde les invités et elle voit Swann. Accompagné. Elle fronce les sourcils là aussi et donne un coup d'épaule à Ariane. « C'est qui elle ? »

« Tu devrais pas. » Michael m'adresse, conservant une distance de sécurité. Ses yeux d'amande me couvent pieusement, ses sentiments me préviennent chèrement, son intelligence comme sa connaissance de moi l'alertent contre tous gestes ou paroles supplémentaires qui enclencheront sans merci une spirale infernale orchestrée vers ma destruction massive. Il fonce les sourcils, toute la désapprobation et la dureté de son être sont soudainement visibles. Il sait qu'il ne me contrôlera jamais et surtout, à quel point tenter de me dissuader d'agir en un sens me confortera irrémédiablement dans cette même direction.

« Je sais. » Je lui adresse toutefois, consens à accepter son avis jusqu'à l'approuver. Cependant, j'emboîte le pas d'un groupuscule dont Ariane et Jillian sont aux manettes. Bien vite, nous nous retrouvons à la fête post-cérémonie. Jill rage, je croise les bras contre ma poitrine. Je m'efforce de ne rien ressentir, car j'ai conscience que si je me laisse aller à quelconque émotion, j'exploserais, j'imploserais, ce serait désastreux. Alors, pourquoi je suis venue ?! « Je l'aime pas Lily, t'en dis quoi Ari ? » Je cracherais presque de rejet envers cette femme que je ne connais même pas, défiant implicitement Ariane au passage d'en faire la moindre éloge. Je bouille, la bombe à retardement tinte dangereusement. « On dévalise le buffet, histoire de pas être venu pour rien ! » « Ouais. » Ça devrait être bon, de plus, vu les moyens investis. « Pete tu veux pas rager avec nous ? » Tel un rat miteux au poil indocile se faufilant partout et attiré comme un aimant à tout ce qui daigne lui porter de l'attention, voilà la vermine qui se déplace jusqu'à nous. J'émets un mouvement de recul, le mépris prodigieux.

« Non merci, je passe mon tour pour cette fois et tu devrais faire de même. Matt est heureux, c’est le principal. Essaye d’être contente pour lui s’il te plait. » Je pouffe, mauvaise et retiens très difficilement tout commentaire. J'ai conscience qu'il faille que je me tempère, au risque de finir par violenter la scène dans sa globalité. J'attends quoi, pour le faire ?! « Allie ! Je suis tellement content de te revoir » C'est qu'il provoque, le scélérat. « T’es pas venue avec ta sœur ? » Je le fusille du regard alors qu'il balaie la salle du regard, à la recherche de ma cadette qu'il ne mériterait jamais, qu'il a tant fait souffrir. De quel droit se permet-il d'oser même envisager l'approcher ? Il ne tient pas à sa vie, clairement. « Non. Molly est heureuse, sans toi, c’est le principal. Essaye d’être content pour elle s’il te plait. » Je le singe, provocatrice, avant que le pestiféré ne s'amourache de la vision du buffet offert. Par conséquent, ce dernier me répugne.
Je reconnais le dos de Matt à quelques mètres.
Je suis venue parce que je suis incapable de laisser les choses telles qu'elles. Parce qu'il m'en faut plus, pour rompre. Je suis venue par respect pour tout ce à quoi je tiens. Je suis venue au nom de la destruction, finir en cendres pour mieux m'élever.

« Bah alors, on n’attend pas Patrick ? »

Yikes. Il est venu, lui, finalement, le type que j'ai sincèrement hésité à pousser dans les escaliers. Il a failli y passer, je dois dire. Mais c'est le mariage de Matt et de Lily. Et je ne pousse pas les gens dans les escaliers, même s'ils l'ont sacrément cherché. J'ai réussi à m'incruster dans une voiture - au culot - pour me faire amener jusque ici, où tout est si beau. Les caméras sont là, bien sûr. Je me demande si elles vont les suivre partout. Genre, partout partout. Quelque chose me dit que c'est le cas. L'endroit est vraiment sympa. L'odeur qui émane du buffet me donne déjà faim. « Je l'aime pas Lily, t'en dis quoi Ari ? » Ha, la bagarre commence. « Laisse Lily un peu, la pauvre. Elle est trop mignonne. Leurs bébés seront trop beaux. » C'est au moins la huitième fois que je le dis. Le type arrogant se pavane dans la salle comme un pacha. Peut-être que je reverserai un verre de vin sur son costume sans faire exprès, histoire qu'il se tire loin d'ici.

Mes yeux cherchent Matt et Lily. J'ai apporté ma pancarte et un stylo. J'aimerais leur remettre le cadeau - bon, ok, ce ne sont que des "go go Matt" écrits avec des paillettes sur une boîte de Frosties vide mais c'est déjà ça, non ? Ça fera office de cadeau de mariage. Je n'ai rien à leur offrir de plus. Avant que je ne trouve les heureux élus, mes yeux se posent sur Jill et sur la rouquine qu'elle accompagne - ou qui l'accompagne, peut-être ? La brune s'interroge sur la personne qui accompagne Swann. « Vous pouvez signer ma pancarte ? C'est pour Matt. Vous dessinez pas de dessins obscènes dessus, je veux qu'elle reste... belle. » Belle c'est un grand mot, pour une pancarte déjà moche. L'autre gus est retourné embêter quelqu'un d'autre, une fille que je ne connais pas. Je tends la pancarte à la rouquine qui se trouve à côté de Jillian, puis pose un regard assassin sur le trouble-fête qui se sert déjà à boire. « Je voudrais qu'il se noie dans sa bière. » La moue contrite, je prends la mesure de mes mots en même temps qu'ils sortent de ma bouche. « P-pas vraiment, bien sûr. Mais je sais faire les gestes de premiers secours, si jamais ça devait arriver. » Mais qu'il s'étouffe avec, en fait. Je ne veux pas de sa signature sur ma superbe pancarte-cadeau.

Il y a déjà du monde, déjà les gens s'agglutinent autour du buffet à volonté. Mais Jill reste en retrait, elle préfère rester entourée des gens qui ne l'ont pas encore énervé aujourd'hui. Il y en a quelque uns, toutes les connaissances sont au même endroit, ça fait des petits groupes. Autour de Jill il y a Noa, Allie et Ariane bien évidemment, Levi qui doit pas être bien loin, et Pete et Murphy qui ont apparemment décidé de défendre Lily et Matt contre vents et marées. Traîtres. Jill fronce les sourcils quand les mains de Pete se posent sur ses épaules. « T'avais qu'à me dire que t'avais besoin d'une voiture ! » Comme si elle pouvait deviner que son ami n'avait plus de voiture. « Pete, ne va pas sur ce terrain maintenant, laisse moi vouloir le tuer en paix pour l'instant. » Peut-être que son avis changerait. Ou pas.

Allie est froide, elle est distante, elle est énervée. Elle est juste brisée. Et Jill ne peut que la comprendre, ou du moins essayer. Elle ne parle pas beaucoup à Jill, mais elle reste proche, elle va faire en sorte qu'elle reste pas trop loin d'elle pendant toute la durée de cette réception. Et Pete parle un peu à tout le monde. Jill écoute, il parle de Molly. Elle l'avait oublié celle là. Pas assez intéressante pour qu'elle y accorde attention, bien trop lisse et trop parfait pour retenir l'attention de qui que ce soit. Mais Pete avait craqué. « Mais c'est qu'il est pas passé à autre chose ! » Jill le regarde avec un sourire en coin et un sourcil relevé. Autant changer un peu le sujet de conversation tant qu'elle n'a pas croisé le regard de son frère.

Il y a Murphy aussi, elle est proche de Jill et c'est pas plus mal. Même si elle aussi elle a l'air d'être sous le charme de la mariée. « Fallait aller l'épouser Murph si elle te plait tant ! » Elle aurait été contre si ça avait été Murphy à la place de Matt aussi. Elle est bien trop protectrice pour être d'accord avec ce genre de choses. Elle balade sa pancarte avec elle. Et Jill va la signer, elle mettre sûrement vas te faire foutre Matt. Mais elle aura signé. Et il y a Pete qui revient avec deux verres, un qui semble adressé à Murphy. Et ça ne lui plait pas à Jill. Pas du tout. Elle écoute un peu, il la taquine. Jill fronce les sourcils, elle le connait Pete, et elle préfère tenir sa cousine hors de sa portée. « Tu la touches Pete, je t'émascule ! » Jill lui fait son plus beau sourire. « T'as pas le droit de toucher aux filles de la famille, tu dois tenir tes promesses envers ton meilleur ami ! » Jill se retient de rire au passage. Elle continuera de garder sous silence leur aventure. Mais elle protégera Murphy. De Pete ou de n'importe quel mec qui voudra s'en approcher d'un peu trop près.

Et Pete revient vers Jill, il essaie de la rassurer mais ça ne prend pas vraiment. Elle n'a pas confiance, elle le sent mal ce mariage. Elle sent mal cette inconnue, et elle n'a pas envie qu'elle vienne tout chambouler. « Une poupée vaudou c'est bien trop gentil. » Jill les fixe, et Ariane et Allie sont toujours à ses côtés. Elle espère vraiment qu'elles sont de son côté, elles. Elle grogne quand il lui demande d'aller danser, mais elle finit par le suivre. « Vous gardez ma place ! » Et elle se lève pour se retrouver sur la piste de danse avec son ami qu'elle n'avait pas vu depuis des années. « T'as toujours été un super mauvais danseur ! »

On vient à peine d'arriver au mariage qu'il faut se pavaner à la réception et sérieux c'est chiant, les mariages avec de l'organisation. Ça me rappelle que le nôtre était bien mieux. Ça me rappelle pourquoi on est bien mieux tout court, surtout quand je vois Levi hors de sa chemise de merde d'hôpital et hors de l'hôpital tout court. Tout va bien.

« Je l'aime pas Lily, t'en dis quoi Ari ? » bon, bon. En vrai, j'en ai rien à dire parce que j'en ai rien à foutre, je l'ai même pas regardée et déjà elle m'emmerde. Ça serait la réponse logique, celle de la fille blasée qui a la main vide sans sa coupe de vin, celle de la fille lassée qui aurait mille fois préféré rester à la place en bordure de la salle à la mairie à compter le nombre de fois où Matt avait l'air d'un idiot à la caméra. Mais apparemment quand t'es avec un McGrath, faut que tu te fasses chier à endurer sa famille. Autant m'assurer que mes doigts pincent et lacèrent la chair de la main de Levi que je lâche pas, ça sera son paiement en souffrance pour expier la mienne. « C'est qui elle ? » là par contre, mon regard blasé vers la feu-Keegan dérive vers la blonde qui rôde autour de Swann, Lucia, et le ton inquisiteur de Jill augure rien de bon. « Toutes des copiées collées. » y'a du jugement là, y'a que ça. Les mêmes yeux qui brillent, les mêmes bouches en coeur, elles sont niaises à deux et elles sont niaises tout court, je suis pas du tout impressionnée, j'en baille même pour le prouver.

Ça jacasse, ça râle. Pete joue les Matt juniors et il serait presque attendrissant quand il mentionne les choses sérieuses. « Bon c’est pas tout mais y’a un buffet qui m’attend ! » parce que s'il y a bouffe, y'a aussi alcool. « J'vais au bar. » Levi sait qu'il y a peu de chances que je sois tolérable si j'ai pas un truc pour picoler, il sait aussi que les nuits blanches passées à terroriser le personnel infirmier pour avoir un suivi bien plus efficace sur son dossier ne pourront être calmées qu'avec un scotch neat, sec. Je prends sa commande, mords son lobe d'oreille, c'est du pareil au même, notre routine me plaît parfaitement depuis tout ce temps et ça étonne personne.

La musique augmente en volume, ça s'attroupe sur la piste de danse, moi, je me fraye un chemin vers le premier serveur du bord, mon verre maintenant entre les mains qui agit comme salvateur. Un ricochet vers le seul blond des McGrath pour me hisser à son oreille, lui qui s'improvise à babysitter mon filleul, filleul que je couve de l'oeil de la maman ours au possible. « C'est qui? » c'est qui, pour toi, Lucia? J'ose, rapace, vipère, pointant du menton la nouvelle du DBD, que je connais bien sûr que je la connais. Mais je la connais pas dans les parages du demi. Et quand t'es dans les parages du demi, t'es dans les parages de toute la fraterie - même des pièces rapportées. « Jill demande. »

C’est au jeu de celui qui parlera le plus et Matt ne gagne même pas haut la main, parce que là, vraiment, c’est le chauffeur de la voiture qui doit être en train de se demander qu’elle est la procédure exacte à suivre pour demander sa démission. Ils parlent beaucoup et ça la fait paniquer de ne pas exactement savoir pourquoi lui il panique, parce qu’il est toujours calme et con et qu’il a toujours plein d’idées pour garder les problèmes loin encore un peu plus mais là ce n’est pas le cas. Elle fonctionne de la même manière, elle parle beaucoup d’usuelle mais elle oublie comment s’arrêter quand elle panique. Ils sont fait du même bois, ça la consume à petit feu de ne pas savoir pourquoi lui il est comme ça alors que ce jour est supposé être le plus heureux de leur vie. Lily, elle, elle a fait la liste de tous les secrets qu’elle sera supposée lui avouer un jour et c’est ça, qui la fait paniquer. Elle serait devenue une boule de jalousie si elle avait vu les yeux de Matt se poser dans ceux de la jolie brune, c’est certain, mais à ce moment précis elle était trop occupée à replacer ses doigts moites autour du joli bouquet de fleurs qu’elle a exigé de garder.

Dans la voiture, c’est autour de son index qu’elle replace encore et toujours ses doigts, comme si de rien n’était, comme s’il n’y avait rien de plus naturel entre eux - alors que justement tout est encore artificiel et c’est paradoxal. La brune pensait qu’elle se transformerait en frigo, qu’elle serait incapable de tout, qu’elle n’oserait même pas ouvrir la bouche pour prononcer quelques mots et la voilà qui maintenant raconte toutes les fois où elle a failli se tordre la cheville avec ses talons à cause de ses jambes tremblantes dû au stress. Elle avait bien des doutes et a priori mais ils se sont rapidement envolés, tous, pour seulement laisser place à cette rage d’avoir un jour été abandonnée et elle lui fera part un jour (au pire moment), sans aucun doute, dans un égoïsme le plus pur. Pour le moment pourtant, elle vit un peu plus son rêve lorsqu’il sort l’écrin de sa poche et que sa première idée est de savoir s’il va la demander en mariage mais, ah oui, on est déjà mariés. Elle a quand même son sourire qui s’agrandit encore un peu plus parce que ça semble possible, elle a ses doigts qui quittent les siens mais c’est pour la bonne cause, c’est pour découvrir la bague aux teintes rosées et violette et c’est vraiment tout ce dont elle a besoin pour être contente. Elle a oublié de grandir, Lily, elle a oublié que ses goûts étaient supposés changer avec le temps, elle a oublié de dire que son rêve n’est plus de devenir danseuse étoile. Mais il y a des paillettes, au fond de la bague, c’est sûr qu’il y a des paillettes et c’est sûr qu’elle vient de devenir sa préférée malgré tout l’éloge qu’elle a pu faire auprès de celle de fiançailles. Elle c’est la plus belle bague du monde, c’est sûr, parce que c’est lui qui l’a choisie. (et parce qu’elle brille et que c’est sûr qu’elle continuera à briller même quand il l’aura énervée pour une raison stupide et qu’elle sera devenue aussi noire que son âme)  « Mais j'ai toujours trouvé ça cool genre, c'est comme de la magie. Et dès que je t'énerve au moins je le sais. » ”C’est de la magie. Et ça brille.” Lily c’est typiquement le genre de personne qui va à un spectacle de magie seulement pour trouver les tours du magicien et tout révéler parce que tout est mensonge ; et cinq minutes plus tard vous la retrouvez sur scène à devoir mémoriser la carte qu’elle a tiré au hasard et s’extasier devant la sixième colombe sortant de la bouche de l’inconnu. En sortant la salle elle trouvera quand même le temps de râler, et c’est à ce moment là que sa bague passera du rose au violet parce que quand même un jour elle arrêtera d’avoir ce sourire béat. Ca sera aussi utile à Matt pour qu’il repère les moments où il aura utilisé un des dix milliers de mots mis sur liste noire par Lily, ça lui servira à fuir une seconde avant qu’elle devienne une furie pour un rien. ”J’ai rien pour toi … Mais je me dis que ça manque de blanc, ta tenue.” C’est une fleur qu’elle déloge de son bouquet pour la placer sur la poche de Matt au niveau de son coeur. C’est joli, ça amène un peu de changement, ça va lui demander mille précautions pour ne pas faire tomber des miettes dessus ni même la faire tomber par terre quand il verra un ami et qu’il se sera jeté sur lui et que c’est sûr, c’est sûr qu’ils tomberont ensemble sur les gravillons et qu’elle devra ensuite aller désinfecter leurs bobos.

Elle aurait aimé rester dans la voiture, sans doute, et simplement partir pour leur lune de miel peu importe où l’émission a décidé de les envoyer. La majorité de la salle était là pour lui et ce n’est pas qu’elle ne veut pas les rencontrer, c’est surtout qu’elle ne peut pas faire son caméléon alors que tant d’yeux sont braqués sur elle et qu’elle voudrait tant leur plaire à tous, de la manière dont ils le désirent eux, de la manière dont elle saura s’adapter elle. Elle sait jouer tous les rôles et porter tous les masques, mais impossible de tout faire en même temps - sinon elle va finir cassée comme Léon dans Monstres et Compagnie, vous voyez.
Pourtant tout est beau, il y a des lumières, il y a des lampes, les tables sont blanches et les gâteaux sont beaux et le vin est transparent et c’est sur ça que ses yeux bleus s’attardent un temps ; le naturel revenant rapidement au galop. « Tu penses que c'est là que la question sur la crème glacée prend tout son sens? » ”Je savais que j’aurais dû dire que je préférais les poneys aux glaces.” Elle rigole sans que cela ne soit drôle, ne se souvient absolument pas de ce qu’elle a bien pu répondre à cette question et à bien d’autres. Le questionnaire remonte à une vie, une vie tellement éloignée qu’elle n’aurait jamais cru passer les entretiens et encore moins un jour sauter le pas. Lily ne veut même plus fermer les yeux de peur d’avoir à se réveiller ensuite pour se rendre compte que tout n’était qu’un stupide rêve.

”Tu crois que je dois leur rendre, la robe ? Ils se doutent pas que je vais la tacher dès qu’ils auront sorti les gâteaux fourrés à mille saveurs, là.” A qui elle ment, Lily, quand c’est évident qu’elle va d’abord tacher sa robe avec le vin et ensuite seulement observer les miettes se coller une à une sur les taches nacrées par dessus la dentelle. Au moins, Lucia la tient éloignée du buffet pour quelques secondes de plus, le temps pour elle de faire part de ses meilleurs vœux aux mariés et pour Lily de l’enlacer en y mettant tout son coeur, lequel appartient à Lucia depuis toujours tellement elle a de respect envers la jeune femme. Elle lui rend son compliment, lui avoue qu’elle aussi est magnifique alors que ce n’est même pas son mariage - pas encore, mais imaginez le jour où ça sera le cas. Elle est la plus adorable des invités et ça, seuls les deux bambins qu’elle a pu croiser du regard seraient capables de prouver le contraire à la nouvelle McGrath.

Une main sur son épaule, l’autre dans la sienne, la musique démarre. ”Je promets que si tu marches sur ma robe, la bague deviendra pas noire tout de suite.” Ils sont encore une fois au centre de l’attention et si aujourd’hui seule les yeux de la foule sont braqués sur eux, bientôt ce seront ceux du pays tout entier. Encore une fois, elle aurait bien des raisons de ne pas se sentir à l’aise pourtant c’est en faisant à nouveau abstraction de tout le reste qu’elle arrive à se concentrer sur lui, jouant tantôt d’une bague et tantôt de l’autre lorsque son attention se pose ailleurs.
Cette scène, elle en a rêvé des milliers de fois, elle a rejoué en boucle la scène dans Twilight et elle s’est préparée à monter sur ses pieds un millier de fois pour qu’elle suive automatiquement son rythme et ses pas. Elle l’aurait fait, vraiment, si on ne parlait pas de Matt, si ses parents ne s’étaient pas saignés à l’emmener à l’école de danse pendant des années, plusieurs fois par semaine. C’est sûr qu’à l’instant où elle pose ses pieds sur les siens ils se contenteront de tomber ensemble et ça sera dramatique, parce qu’elle va trouver le moyen de lui casser une côte sans s’en rendre compte et elle n’a jamais lu que ce soit un bon présage pour quoi que ce soit dans un mariage. D’autant plus qu’elle a retiré ses chaussures entre deux dégustations de macarons et qu’elle se sent totalement à l’aise, maintenant, sa tête posée sur le torse du brun pour tout le temps que durera leur danse. Ils lui ont mis des talonnettes, en plus, c’est sûr qu’ils lui ont mis des talonnettes et qu’à défaut de marcher sur sa robe il va le faire sur son petit orteil. ”C’est quoi tes autres prénoms ? Le maire a pas parlé de ça alors que c’était la meilleure partie, il est même pas drôle.” Ses mots sont à moitié mâchés à cause de son visage qu’elle se refuse à décoller de la chemise de son mari mais même dans un tel instant elle trouve encore et toujours le temps de lui poser des questions puisqu’elle en a encore bien trop en réserve pour perdre son temps.

« Lucia, enchantée. » ouais, ouais, don't care, c'est pas à toi que je parlais. Mon sourcil se hausse et c'est déjà la plus grande des considérations quand mes prunelles lâchent pas celles de Swann. Si j'avais voulu qu'elle parle je lui aurai parlé, mais apparemment y'a des trucs qui sont pas encore tout à fait acquis chez elle, comme la politesse et la patience d'attendre sagement son tour même si elle en aura aucun tant que la conversation sera menée par mes bons soins. Et vous voyez comment j'ai une grande âme, au point où je décide qu'aujourd'hui sera enfin la journée où je lui apprendrai la politesse. « Tu veux un verre ? Prends mon verre, si je te jure, t’inquiète pas, j’irai en chercher un autre. »

Ou pas. Elle avait juste à être sage. Elle avait juste à couver Willow et à laisser Gabriel tranquille, elle avait juste à aller compter le nombre de pétales sur la couronne de fleurs de Kate Middleton, elle avait juste à dégager en fait, mais elle colle comme une mouche sur du miel. Et si le traitement de l'ignorance la plus complète ne semblait pas fonctionner pour ses grands yeux de Bambi qui seraient encore plus mignons s'ils me fixaient pas intensément comme si je détenais la réponse sur tout, on en serait tous sortis indemnes. « On m'a toujours dit de pas faire confiance aux étrangers. » garde ta drogue, Lucia. Garde ton GHB avec, ou ton arsenic, celui que tu mettras dans le prochain verre que tu me serviras, sûrement, quand j'en aurai fini. Ma voix est sèche et elle claque, mon ton est sans équivoque et mon regard lui confirme que son verre bah il est à elle, au cas où elle l'ait pas déjà capté.

Ma main se tend pour prendre celui dans les mains de Swann, pas par possessivité mais strictement par amusement. Il peut faire ce qu'il veut, il peut dire ce qu'il veut, mais il ne peut pas laisser traîner n'importe qui autour de lui sans avoir eu le stamp of approval de la team McGrath. Team dans laquelle je me suis imposée à la seconde où j'ai dit I do à son cousin. Il est où d'ailleurs mon mari? Ma nuque s'étire, je le repère au loin qui est aussi beau que rachitique, ça m'arracherait le coeur encore heureux que j'en ai pas. D'un McGrath à un autre, c'est Jill que je vois de suite apparaître, et compte tenu du coup d'oeil entendu que je lui lance, j'ai l'impression qu'elle risque de se joindre à l'interrogatoire à la seconde où elle sera à nos côtés.

Pourquoi les deux frères McGrath sont harponnés par deux filles sans intérêts pendant la même journée ? Elle va devoir surveiller les deux Jill. Les trois même quand elle remarque que Murphy est approchée d'un peu trop près par Pete. Là, le pire, c'est qu'elle connait Pete, et qu'elle serait capable de faire n'importe quoi pour qu'il ne touche pas un seul cheveux de sa cousine. Alors elle garde un œil sur lui en continuant de parler avec Allie et Ariane. Les yeux de Jill se posent sur la fille qui accompagne Swann. Ariane l'a vu elle aussi. Et elle sait qu'elle sera sa meilleure alliée pour la surveiller. Elle hoche la tête aux dire d'Ariane. Elles sont toutes pareilles, lisses, sans saveurs.

Jill est embarquée sur la piste de danse par Pete. Elle y passe quelques temps. Ça l'amuse, mais son regard fini par se poser sur Ariane qui a déjà rejoint Swann et l'inconnue. Elle ne va pas la laisser seule avec eux bien longtemps, parce que Jill aussi a des questions, et parce qu'elle veut toutes les informations possibles. On ne s'approche pas des McGrath aussi facilement. « Trouves en une autre pour danser quelques minutes ! » Elle commence à aller vers Ariane avant de se retourner. « Interdiction de toucher à Murph ! » Sinon, elle va devoir détester Pete aussi ce soir.

Jill arrive vers son frère et pose une main sur son épaule. « Alors bonne soirée ? » Oui ils sont pris au piège, mais il aurait dû s'en douter Swann. Il sait très bien comment elles sont, et il sait aussi très bien à quel point il est intégré dans cette famille. Donc Ariane et Jill ne laisseront jamais personne le blesser, ou l'approcher de trop près tant qu'elles ne sauront pas si cette fille mérite Swann. Et c'est très peu probable que quelqu'un soit à sa hauteur. Il est gentil Swann, il est un peu brisé mais il est parfait. Et Jill se méfie de cette inconnue. « Tu es ? » Elle s'est peut-être déjà présenté mais Jill ne l'a pas entendu, elle a un verre dans le vide et Jill lance un regard amusé à Ariane. Mais plus elle regarde la nouvelle jeune fille plus elle est sûre de l'avoir déjà vu. Mais où ? Mais elle n'a pas le temps de poser plus de questions que Swann propose à la fille d'aller danser. Jill serre les dents, elle fronce les sourcils mais elle les laisse partir. Quelle erreur Swann. On pourrait presque croire qu'il ne les connait pas.

« T'as des infos ? » Elle s'adresse à Ariane et elle observe le bébé en même temps. « C'est lequel celui là ? » Elle s'assoit sur une des tables, et elle décale un sac. Un sac. « C'est ton sac Ari ? » Le regard malicieux d'Ariane lui dit que non, il la pousse aussi à l'ouvrir ce sac. Elle fouille Jill, premier réflexe, regarder dans le porte monnaie, et chercher une carte d'identité. « Elle s'appelle bien Lucia Whitemore ? » C'est ce qu'il y a marqué. Elle fouille, dans l'espoir de trouver un sachet de drogue, ou plusieurs passeports. Mais rien, elle grogne Jill. « RAS, c'est encore plus suspect. » Et Jill rage en les voyant proche sur cette piste de danse. Elle pourrait aller décaler Lucia pour prendre sa place et la laisser seule avec Ariane pendant quelques minutes. Ça suffirait certainement à la faire fuir, vite et loin. « T'as quoi à rajouter à l'intérieur ? » Jill lance u regard à la rousse, elle a hâte d'imaginer un plan avec elle pour lui nuire. « Je crois qu'elle travaille au DBD ! » Parce qu'elle est sûre de l'avoir déjà vu.

”Depuis quand tu travailles pour Jill ?” ça là, de suite, c'est pourquoi je l'aime bien le p'tit nouveau. Quand tout le monde reste terrorisé à manger ses chaussettes au moment où j'entre dans une pièce, quand y'a Matt qui lui a fait des graphiques et des post-its à foison à garder proche en tout temps de peur que je le gobe tout cru, Swann il en a rien à faire de me froisser ou pas. Il est comme Levi pour ça, et c'est tout à son honneur. « Depuis quand tu ramènes une fille à un truc de famille? » je réponds sur le même ton que lui, j'ai fait partie du comité de création du jeu des questions auxquelles on répond par d'autres interrogations.

Reste qu'ils piquent ma curiosité les lovebirds. Parce que si Swann est assez idiot pour croire que sa Lucia passerait sous le radar, c'est qu'il doit avoir confiance en ses capacités à survivre à l'inquisition et d'être assez solide pour en sortir presque indemne. Mais elle revient, et rien que sa voix m'énerve, et voilà, on en est loin. Il joue de la carte fourbe le gamin, il me file Gab entre les bras. Et j'avoue, y'a une fraction de seconde où le monde arrête de tourner parce que j'ai contre ma poitrine la plus belle créature que l'univers ait portée avec Jason Voorhees et ça, ça compte. ”Tu veux danser ? Faut pas que Pete représente tout le côté de Matt, ça serait vraiment la honte.” « Trouillards. » oh boy. Il vient de signer leur arrêt de mort.

Parce qu'ils fuient, et ça signifie juste qu'elle a pas l'étoffe pour passer 5 minutes à la table McGrath à Noël. Autant abréger leurs souffrances avant qu'il ne s'attache, et surtout ménager le petit coeur de l'anglais qui est devenu australien par la force des choses. Il a toujours l'air d'être au bord de l'explosion Swann - un peu comme toute sa famille vous me direz - et ça sera pas elle qui rajoutera une couche de drame dans une vie qui est déjà plus (trop) remplie. La maman ours entre donc en poste, poste qu'elle s'est elle-même attribué.

Jill reste autant sur sa faim que moi, et ça, c'est mauvais signe.
« T'as des infos ? » direct aux choses sérieuses.
« Elle le mérite pas. » ce qui me semble être la seule information qui résume bien la chose.
« C'est lequel celui là ? » du menton, elle pointe la boule de bave, de morve et de bonheur dans mes bras.
« Le meilleur des deux. » sorry Willow, je suis sûre que t'aurais pu être un bébé cool si j'avais été ta marraine à toi aussi.
« C'est ton sac Ari ? » nope.

Et pendant que la brune fouille sans vergogne dans le sac de l'autre, mes yeux font des allers retours sur la piste de danse pour m'assurer qu'ils ne nous ont pas repérées. Tout va, ils sont en mode contemplation mielleuse l'un de l'autre, ça dégouline de papillons boiteux, c'est d'un ridicule lassant. « Elle s'appelle bien Lucia Whitemore ? » « Ouais, I guess. » désabusée, elle sonne comme ça ma voix, quand j'ai pas du tout l'envie ni l'intérêt de noter ce genre d'infos parce qu'à la voir, elle doit avoir modifié son nom pour un truc de princesse à paillettes sur les réseaux sociaux. De ma main libre, je valide le tout en cherchant son nom sur toutes les plateformes possibles, remontant son fil d'actualité au plus loin en quelques secondes à peine question de commencer du début pour chercher de quoi d'incriminant. « RAS, c'est encore plus suspect. » je daigne étirer la nuque pour voir le contenu du sac d'où je me trouve, fronce des sourcils quand y'a un paquet de cachets qui sont tombés au sol aux pieds de Jill pendant l'enquête. « C'est quoi, ça? » autant les lui confisquer si c'est pas que des M&Ms.

« T'as quoi à rajouter à l'intérieur ? » j'ai pas de rat mort pour le moment, c'est chiant. Mais j'attrape la première chose qui passe sur les plateaux des serveurs, priant Jesus et tous les Saints qui me rient à la gueule fort probablement que ce soient des bouchées faites à base de sardines ou qu'il y ait une marinade hyper amère dans le lot. « Je crois qu'elle travaille au DBD ! » mes doigts agiles en remplissent les poches et referment les fermetures éclair du sac sur la bouffe volée et accumulée, le temps qu'on remette tout à sa place ni vu ni connu. « Ouais, mais elle est pas là souvent. Elle doit passer son temps à brosser ses cheveux en regardant le vide par sa fenêtre, ou à chanter avec des colibris à quel point l'amour c'est joli. » une fois quelques photos compromettantes d'elle enregistrées dans mon téléphone et tirée des seuls posts sur les réseaux sociaux que Lucia a naïvement pas masqués, je glisse mon portable dans la poche arrière de mon jeans, et prends la main de Jill pour l'entraîner avec moi. « On va danser. »

Gabriel reçoit le plus doux des baisers que je cache du monde entier de ma paume lovée sur son front avant de le retourner dans les bras de sa mère. J'avais penser le filer à Matt pour bien lui gâcher sa soirée à la seconde où Gab allait menacer de pleurer, mais sa femme risquait sûrement d'avoir les ovaires qui auraient explosé de le voir tenir un gamin. J'ai préféré éviter l'explosion par là, pour me concentrer sur celle que j'ai en tête, Jill avec moi. Et bien sûr qu'on erre autour de Swann et de sa poupée, bien sûr qu'on tournoie autour comme si c'était pas assez évident qu'on venait encore une fois foutre la merde comme les deux oiseaux de proie que nous sommes. « Alors comment ça se passe votre date? Tu lui as parlé de tes exs déjà, de ce que tu cherches chez l'être aimé? De où tu te vois dans 5 ans? » mes mots flottent vers elle, mes prunelles sont vissées sur son profil de filette. « Parce que j'te dis de suite, dans cette famille on sait tout sur tout. Alors autant nous dire tout ça à nous aussi, ça va accélérer les prochaines étapes. » de l'interrogatoire, pas du date. Oh Ariane, t'aurais dû préciser.