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 Sometime in the future we can share our stories • Calex #14

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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptyJeu 27 Fév 2020 - 18:47



Sometime in the future we can share our stories
When we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories
But until that day comes along I'll keep on moving on

Après le suicide de ma mère en fin d'année 2018, j’ai pensé à l’imiter. Parce qu’au fond à quoi bon se battre alors que je venais de perdre la derrière personne qui semblait encore se préoccuper un peu de moi ? Et visiblement c’était même pas vrai puisqu’elle a fini par se tuer me laissant seule. Sans un mot. Sans une lettre. Rien. Elle venait de m’abandonner, et c’était une réalité que je ne pouvais pas gérer, pas accepter. Alors j’ai pensé à faire comme elle. Abandonner. Arrêter ce semblant de vie que je menais, cette survie constante qui était devenue mon quotidien. Sobre je ne l’étais plus. C’était elle qui m’avait aidé à me faire soigner. Elle qui m’avait montré que ce n’était pas une façon de mener sa vie. Pour finalement se pendre dans notre maison. Alors après son enterrement, j’avais replongé. La même drogue, le même mode de vie, l’alcool en trop grande quantité pour oublier mon passé. Pour oublier ma mère, pour tout oublier. Oublier aussi que la vie pouvait encore valoir la peine d’être vécue. Pourquoi ? Pour qui ? Et un soir, comme un autre et pourtant différent, j’ai pensé la rejoindre. Mettre fin à cette douleur constante. Faire taire cette culpabilité qui me revenait sans cesse et m’empêchait de dormir, de vivre. J’aurais pu faire comme elle, trouver une corde assez solide pour l’imiter jusque dans la mort. Mais je n’ai pas ce courage, moi je suis lâche. Et j’avais toute cette drogue, tout cet alcool chez moi, à portée de mains. La solution de facilité. Et ce qui me permettait de survivre venait de devenir ce qui me permettrait de mourir. Sans réellement le penser ou mesurer les conséquences, j’avais avalé ces pilules, en buvant de l’alcool, beaucoup trop d’alcool. Et avant de fermer les yeux, allongée sur mon lit j’avais envoyé un message à mon père. Un message pour lui dire toute ma haine envers lui et lui rappeler que c’était lui qui m’avait détruite et que c’était sa faute si je choisissais d’en finir. J’étais lâche même dans ce moment incapable d’assumer, il fallait que ce soit la faute d’un autre. Et c’était la sienne. Sauf que ce con, pour la première fois de sa vie, était venu prendre soin de moi. Pour la première fois de sa vie, il avait joué le rôle d’un père et à défaut de m’aider à vivre sereinement, il avait réussi à m’empêcher de mourir. Sacré père. Tout ça pour m’enfermer dans un centre après quelques jours passés dans un hôpital privé. Un centre privé lui aussi. Payé par le paternel qui avait vite retrouvé un rôle de gros bâtard et qui s’était déchargé du problème que j’étais pour lui au profil d’un personnel ultra qualifié et surtout discret. Compétence première recherchée par mon père avant même de savoir si le programme proposé était bon ou non. Par chance, ils étaient discrets et compétents dans leurs domaines et je suis restée de longues semaines entre ces murs. Sevrage, dépression, crises de nerfs, refus de soin, ce fut loin d’être de tout repos pour le personnel et pour moi mais après des semaines (mois) à me battre contre eux, j’ai fini par abdiquer. Lâcher l’affaire, renoncer à me battre contre l'aide qu'ils m'offraient. Enfin j’ai accepté que le centre pouvait être une option à défaut d'être la solution miracle. Et j’ai fini par accepter de me battre pour moi comprenant que je ne pouvais compter que sur moi désormais. Comprenant peu à peu, que me haïr et haïr le monde ne m'aiderait pas à aller mieux. Comprenant que je n'avais aucun contrôle sur le passé, que c'était passé et que je ne pourrais jamais le changer. Ni changer mes actes, ni modifier les événements. Je ne pourrais jamais retourner en arrière et m'empêcher de faire la pire connerie de ma vie. Je ne pourrais jamais revenir quelques mois en arrière et empêcher ma mère de faire la sienne. Et si pour ma mère, je ne pouvais plus rien désormais, pour le reste de ma vie, tout n'était pas encore perdu. Parce que j'étais en vie, par un miracle incarné par un instant de bonté de mon père, le seul de sa pitoyable vie. J'étais en vie et si le passé était inaccessible, il me restait le présent. Une vie à vivre, un présent à vivre et un futur à construire. Il m'avait fallu du temps pour accepter tout ça, pour accepter qu'à trente ans ma vie n'était pas définitivement finie et que je pouvais encore faire quelque chose. A condition d'accepter de me pardonner, à condition de faire les choses biens désormais. Et après plusieurs mois dans ce centre, plusieurs mois de thérapies, j'étais de retour dans la vie active, la vie réelle. Face à moi même et aux conséquences de mes choix. De retour à Brisbane, de retour là ou j'avais finalement commencé à arrêter de vivre. De retour dans une ville ou ils étaient là, tout les deux. Sans réellement savoir ce que je venais rechercher. Sans réellement savoir ce que je pouvais attendre de cette ville, j'avais choisi de revenir ici. Je ne pouvais pas changer mon passé, mais pourtant ce passé était forcément très ancrée en moi alors que j'arpentais les rues de cette ville pour la première fois depuis plus de 8 ans. 8 ans loin de Brisbane, 8 ans déjà que j'avais fuis à l'autre bout du Pays en les laissant derrière moi. 8 ans sans nouvelles, sans eux dans ma vie et tout ça c'était mon choix, uniquement le mien. Mais si j'avais choisi de ne pas faire partie de leur vie il y a huit ans, ce choix je ne pouvais plus le supporter. Je ne pouvais plus me regarder en face, je ne pouvais plus me voiler la face et essayer de me convaincre que j'avais fais le meilleur choix. C'était faux, du moins pas pour moi. Parce que je souffrais, beaucoup trop pour prétendre que ce choix était le bon. Huit ans loin de lui, à refouler l'amour que je ressentais toujours pour lui. Huit ans loin de lui, à refouler l'idée que peut-être j'aurais aussi pu l'aimer lui aussi. Huit ans à tenter de les oublier, de les sortir de ma mémoire à coup de drogue et d'alcool, sans y parvenir. Je ne sais pas ce que je peux prétendre, ni même ce que je recherche en débarquant à Brisbane, mais j'ai besoin de les voir. J'ai juste besoin de les voir enfaîte. Juste m'assurer qu'ils vont bien. Qu'ils ont réussi sans moi. Que j'ai eu raison de partir, que si je me suis détruite, au moins je les ai protégé de moi. Je ne peux pas réparer mes erreurs du passé, mais je peux tenter de demander pardon pour celles ci. Les voir et m'excuser, voilà ce que je veux.

C’est comme ça que huit mois après ma tentative de suicide, je me retrouve ici au bord de ce terrain de soccer comme ils disent ici. Sobre, clean, à le regarder pratiquer un sport que j’ai toujours aimé. Le sourire aux lèvres et ses bouclettes qui bougent au rythme de ses déplacements. Je le regarde lui et uniquement lui. Je ne suis pas le ballon, je ne regarde pas les autres enfants qui jouent avec lui ou contre lui, je le regarde lui. Et je vois toutes les ressemblances qu’il a avec Caleb. Les années n’ont pas permis d’effacer les souvenirs de ma mémoire. Je me souviens de ses traits de visage, de son sourire, de ses mimiques et je vois Nathan sur ce terrain, je le vois pour la première fois et il me rappelle tellement Caleb que c’est peut être encore plus déstabilisant que ce à quoi je m’étais préparée. Je ne peux pas me tromper. Cette version mini de cet homme que j'ai tant aimé. Son fils. Notre fils. Je le vois pour la première fois depuis sa naissance. Cet enfant que je n'ai pas réussi à accepter dans ma vie, cet enfant dont j'ai refusé d'être la mère. Je le vois enfin et c'est tout un tas de souvenirs qui me reviennent en mémoire. Ce moment ou j'ai annoncé à Caleb que j'étais enceinte. Ce même moment ou je lui ai dis que je ne pouvais pas devenir mère, que je ne pouvais pas le garder, que je ne voulais pas. Ce moment ou il m'a promit de me soutenir et d'accepter ma décision. Et ce moment aussi ou quand il a porté Nathan pour la première fois, j'ai compris que je venais de le perdre et qu'il ne pourrait jamais abandonné Nathan comme il me l'avait pourtant promis. Tout me revient en mémoire et même le moment ou sur le coup de la colère, des hormones, de la fatigue ou je ne sais quelle explication, je lui ai demandé de choisir entre son fils ou moi. Je ne pouvais pas être mère, il ne pouvait pas ne pas être le père de Nathan. Alors je suis partie, les laissant tout les deux. Et je les retrouve aujourd'hui. Huit ans plus tard et mon cœur s'emballe alors qu'en relevant la tête j'aperçois Caleb de l'autre côté du terrain. Ses cheveux sont plus longs, sa barbe est plus longue et il me semble légèrement plus vieux, en même temps il l'est. Nous le sommes tout les deux. Mais je me surprends à le trouver sexy, réellement sexy. Je baisse les yeux honteuses au moment ou mon regard croise le sien. J'aurais du lui demander avant de venir ici. Je le sais, mais je ne pouvais pas risquer d'avoir à supporter un refus de sa part. Je ne veux pas m’immiscer dans leur vie, j'ai perdu ce droit il y a longtemps. Mais j'ai besoin de les voir, de pouvoir réaliser qu'ils sont mieux sans moi, pour accepter définitivement que ma vie n'est plus ici et que je dois tourner la page. Que Caleb est mon passé et qu'il ne me restera que nos souvenirs. J'ai besoin de lui demander pardon avant de pouvoir construire un présent loin d'eux et de ces questionnements et de ces regrets que j'ai en moi toujours. C'est égoïste, peut-être, sûrement même, je pense à moi avant de me dire que peut-être pour eux c'est pas le bon moment pour que je revienne dans leur vie, mais s'il me le demande, je partirai. Je veux juste pouvoir leur dire au-revoir finalement. Correctement, et tourner une page d'un livre que je n'ai jamais réussi à refermer. J'entends le rire de Nathan alors que son équipe vient visiblement de marquer, je sais que c'est le sien puisqu'il a le même que Caleb. Il a le même rire que son père, ce rire qui me réchauffait le cœur et m'apaisait. Et je me surprends à sourire sans même que je ne contrôle ce geste. Je relève la tête et Caleb n'est plus face à moi, il n'est plus là ou mon regard a croisé le sien quelques secondes plus tôt. Je panique, cherchant tout autour du stade pour finalement le retrouver à quelques mètres de moi, se rapprochant dangereusement. J'hésite entre m'enfuir en courant ou me rapprocher de lui. Mais même si je redoute totalement ce moment, je suis là pour ça. Pour avoir cette discussion que nous n'avons jamais eu finalement. Pour m'excuser aussi, tard, trop tard sans doute. Mais je ne peux plus faire marche arrière. Je suis là et je ne dois plus être lâche. Je sens qu'il est là à quelques mètres de moi, et avant même qu'il parle, je prends la parole sans le regarder. « Il te ressemble, il est beau. » Pas un bonjour, pas un comment ça va, non juste une remarque sincère sur son fils. « Et il a ton rire. » Je me doute qu'il n'a pas envie que j’énumère des choses qu'il sait déjà, mais je suis pour le moment incapable de détacher mon regard de Nathan, évitant ainsi d'avoir à soutenir le regard de Caleb. « Il a réussi à te traîner sur les terrains de foot, je sais comme c'est pas simple, il doit compter énormément pour toi. » Ba oui c'est son fils ! Quelle conne je peux être des-fois. Mais qu'est-ce que je peux dire ? Désolé Caleb de vous avoir laissé ? Désolé d'être partie comme ça sans jamais prendre de vos nouvelles ? Désolé de vous avoir fait souffrir ? Mais je sais que ce n'est pas avec un désolé que je vais pouvoir tout arranger. Alors je ne dis rien. Serrant la barrière qui nous sépare du terrain, serrant si fort que mes phalanges deviennent légèrement douloureuses. Je regarde Nathan toujours. A sa naissance j'ai détourné les yeux, j'ai évité de plonger mon regard dans le sien, j'avais peur de ce que je ressentirai. Aujourd'hui, je suis incapable de détourner les yeux, je suis incapable de ne pas le regarder, je le vois pour la première fois. C'est mon fils que je regarde et si je sais que je n'ai pas le droit de l'appeler ainsi, je ressens une vague d'émotion qui me prends de pleins fouets et face à laquelle je n'étais pas préparée. Et je répète les mots dits précédemment. « Il est vraiment beau. » Et toi aussi. Je lâche la barrière d'une main et je viens passer cette main dans mes cheveux noirs, remettant mes cheveux vers l'arrière provoquant un bazar indescriptible dans ma chevelure. Et je répète ce geste une deuxième fois tentant de mettre un peu d'ordre dans toutes ces mèches de cheveux. Tentant de garder un semblant de contrôle sur quelque chose alors que je sens que la situation échappe à tout contrôle de ma part. Je suis là, à côté de Caleb, tout en observant notre fils pratiquer un sport que j'adore et que Caleb déteste. Je suis là à quelques mètres de lui, mais pourtant si loin de lui. Et je réalise que cette réalité me fait mal, vraiment mal et j'en viens à me demander s'il sait qui je suis. J'ai bien trop peur de la réponse pour oser poser cette question à Caleb.


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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptyJeu 27 Fév 2020 - 22:18

Alex & Caleb
“Sometime in the future we can share our stories when we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories. But until that day comes along I'll keep on moving on”
Comme tous les samedis en fin de matinée, Nathan a son entraînement de soccer. Et comme toujours – ou plutôt dès que je le peux – je l’accompagne. Sur toutes les activités du monde, pourquoi est-ce que mon fils a choisi le sport ? La chose que j’aime le moins au monde, le sport. Pourquoi est-ce qu’il n’est pas un mini cuisinier ? Pourtant je vous assure que j’ai essayé de l’initier mais rien n’y fait. Il passe son temps à me réclamer des McDo ou des pâtes. Mais malgré tout, malgré le fait que je déteste le sport, dès qu’il a un match j’y suis, quand je ne travaille pas je l’accompagne et je reste durant tous ses entraînements et le pire dans tout ça, c’est qu’il est doué. Apparemment il s’en sort plutôt bien. Il marque des buts assez souvent et son entraîneur a l’air de dire qu’il a du potentiel. Alors même s’il pratique un sport dont l’intérêt me dépasse toujours autant, je suis tellement fier de mon fils. Parce qu’il a trouvé une activité qui le passionne qu’il aime et dans laquelle il semble s’épanouir. Plus d’une fois il a essayé de m’expliquer les règles de ce sport et bien que je ne suis pas sûr de les avoir toutes retenues, je pense que je me débrouille plutôt bien. Mieux qu’il n’y a encore quelques années. Il aime le sport et il est plutôt bon à l’école, je pense que s’il travaillait un peu plus il pourrait encore mieux s’en sortir. Le commentaire le plus fréquent dans ses bulletins est sûrement « très bavard. » Et je n’ai aucun mal à le croire. Nathan, il est très, très, très bavard. Il a toujours quelque chose à dire contrairement à moi qui préfère généralement largement le silence. Mais je sais de qui il tient tout ça ; le fait qu’il aime tant parler et sa passion pour le sport. Ça vient d’Alex tout ça. Alexandra, cette fille qui m’avait complètement retourné le cerveau, celle dont je suis tombé follement amoureux il y a dix ans, celle pour qui j’aurais fait n’importe quoi, la première femme que j’ai aimée. Première et dernière en fait. Je lui avais promis de respecter son choix sur cette grossesse mais à l’instant même où j’ai entendu les cris de Nathan, mon regard s’est posé sur lui et là, j’ai compris que je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas l’abandonner. Alors j’ai demandé à le porter, à l’avoir dans mes bras, juste une fois. Et à partir de ce moment exact j’étais sûr de ne pas pouvoir ni de ne pas vouloir le laisser. Je voulais l’élever, entendre ses premiers mots, voir ses premiers pas, lui inculquer de bonnes valeurs, assumer mon rôle de père. J’ai essayé de convaincre Alex qu’on pouvait le garder tous les deux, qu’on pouvait former une petite famille. Parce que vous ne pouvez même pas vous imaginer à quel point j’étais amoureux d’elle. J’étais fou d’Alex. Mais elle a refusé et elle est partie me laissant tout seul avec Nathan. J’ai dû tout assumer tout seul, quelques jours plus tard je suis rentré chez moi avec un bébé et aucune affaire pour prendre soin de lui parce que le garder n’était pas dans mes plans, on devait le laisser à l’adoption normalement. Ça n’a pas été facile les nuits où je me levais un nombre incalculable de fois, les jours où il était malade alors que je devais partir bosser et que je n’avais personne pour s’occuper de lui. Ça a été vraiment très difficile. Mais je ne le regrette pas parce qu’aujourd’hui j’ai un petit garçon de huit ans, une vraie pile électrique et cet enfant, c’est toute ma vie. Je pourrais faire n’importe quoi pour lui et je l’aime tellement c’est indescriptible. Même si élever un enfant seul m’a demandé des sacrifices je ne regrette rien. J’ai toujours voulu ouvrir mon propre restaurant en étant seul avec Nathan ça me semble impossible. Ouvrir un restaurant ça demande énormément de temps et surtout de l’argent. C’est un risque financier et je ne peux pas faire ça alors que je dois avoir de quoi subvenir aux besoins de mon fils. Mais depuis sa naissance j’ai tout de même réussi à gravir les échelons, je suis chef de cuisine dans un restaurant à Brisbane. Ce n’est pas forcément la carte de mes rêves et le patron ne me laisse pas faire tous les changements que je voudrais, mais j’aime tout de même mon métier.

Installé dans les gradins mon regard jongle entre mon portable et le terrain sur lequel Nathan se défoule. Il court, il cri quelque fois, il rigole comme à chaque fois qu’il est sur cette pelouse, il est heureux. Et le voir comme ça suffit à me rendre heureux moi aussi parce qu’on ne peut pas dire que je sois l’homme le plus heureux du monde. Même si j’aime terriblement mon fils, même si j’aime mon travail je sais que je n’épanouis plus autant en cuisine comme je pouvais le faire avant je ne peux pas servir la cuisine qui me plait le plus. Et si seulement il n’y avait que ça. Il y a un énorme vide dans ma vie que j’ai plusieurs fois essayé de combler en rencontrant des femmes mais rien n’y fait. Je ne sais pas si c’est moi qui suis trop exigeant mais aucune n’a réellement réussi à me plaire assez pour ne pas mettre un terme à notre relation au bout de trois mois. Pourtant j’ai tout essayé ; les sites de rencontre, les speed dating, les rencards arrangés… J’ai rencontré de très jolies femmes, et vraiment très gentilles pour la plupart mais aucune n’a réussi à me faire perdre la tête. Donc non, je ne pense pas être si heureux que ça et heureusement que Nathan est là pour me remonter le moral sinon je ne sais pas comment je pourrais finir. D’ailleurs, je relève la tête quand je l’entends rire et il se met à courir partout, je pense que son équipe vient de marquer alors je souris en le voyant aussi heureux. Je souris jusqu’à ce que mon regard ne croise celui d’une femme que je ne connais que trop bien. Alex. Alexandra Clarke. Mon cœur vient de louper un battement. Elle est là. À quelques mètres de moi. Elle baisse les yeux mais moi je continue à la fixer et c’est sans plus attendre que je me lève pour m’avancer vers elle. Pas sûr que lui parler soit la meilleure des idées mais elle est bien la dernière personne que je m’attendais à revoir un jour. « Il te ressemble, il est beau. » Il est beau oui je suis d’accord mais je suis moyennement objectif, c’est mon fils alors bien sûr que je le trouve beau. Je la regarde alors qu’elle semble éviter mon regard à tout prix. Cette femme qui m’a brisée de cœur, celle qui m’a abandonné mon fils et moi, elle se trouve là, devant moi.  « Et il a ton rire. » Je ne la quitte pas du regard, mes yeux se posent sur ses cheveux bien plus foncés qu’il y a huit ans. Elle était blonde avant. Elle est toujours très belle, même brune, mais je la préférais blonde ça faisait ressortir la couleur de ses yeux. « Je sais. » Mon ton est froid. Elle compte me faire une liste de mes points communs avec mon propre fils ? Je lâche un long soupir et je m’accoude à la barrière, cherchant Nathan du regard. Il court toujours sur l’herbe et il semble tellement à l’aise sur ce terrain. Si seulement il savait que la femme qu’il l’a mis au monde, celle sur laquelle il me pose tout un tas de questions se trouve juste à quelques mètres de lui. « Il a réussi à te traîner sur les terrains de foot, je sais comme c'est pas simple, il doit compter énormément pour toi. » Elle est sérieuse ? Je lâche un rire nerveux s’échapper tout en secouant la tête d’un air agacé. « Bien sûr qu’il compte pour moi c’est mon fils. Nathan c’est toute ma vie, je ferais n’importe quoi pour lui. » Comme le suivre sur un terrain de soccer une fois par semaine et le laisser monopoliser la télé à chaque fois qu’une de ses équipes préférées joue. Je sens Alex bouger mais je suis Nathan du regard, il vient de marquer un but, je l’applaudis un sourire aux lèvres. Un vrai sourire, réellement fier de lui et lui aussi semble heureux puisqu’il court partout tout en essayant de faire rire un peu tout le monde. « Il est vraiment beau. » Elle compte le dire combien de fois ? Un nouveau soupir se fait entendre mais je ne la regarde toujours pas, préférant me concentrer sur Nathan. « Qu’est-ce que tu fais là, Alex ? » Elle pense pouvoir débarquer dans nos vies comme ça sans prévenir et récupérer sa place ? Devenir sa mère du jour au lendemain ? « Papa ! » Il profite d’un temps mort – ou d’un truc comme ça ? – pour s’avancer et il se retrouve maintenant à quelques centimètres de sa mère – enfin si on peut vraiment l’appeler comme ça – et moi. « L’entraînement est bientôt fini. On va à McDo après ? » Ces fast food dans lesquels je ne mettais jamais un pied avant mais j’ai dû faire quelques efforts puisque Nathan les aime beaucoup. Je vois son regard se poser sur Alex et je sens mon cœur se serrer un peu. « Seulement si tu marques encore un but ! » Je lui souris et sa main vient taper dans la mienne comme pour sceller un deal et il repart vers ses coéquipiers en courant. « Il ne sait pas qui tu es. » Cette fois c’est à Alex que je m’adresse, et je préfère quand même lui apporter cette précision, au cas où.
© nightgaunt


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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptyVen 28 Fév 2020 - 1:53



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La présence de Caleb à quelques centimètres de moi me perturbe. Les yeux rivés sur Nathan que je découvre pour la première fois, je ne sais pas comment gérer l'arrivée de Caleb à mes côtés. Qu'est-ce que je peux lui dire ? Il n'y a rien qui semble valoir la peine d'être dit alors que ça fait plus de huit ans que l'on ne s'est pas parlé. Huit ans de silence que je romps par un compliment au sujet de Nathan, tout en mettant en avant un autre détail que je découvre de Nathan. La similitude de son rire avec celui de Caleb. « Je sais. » La froideur de Caleb face à laquelle je n'ai jamais été réellement confrontée ne m'aide pas à me détendre. De toute façon rien dans cette situation ne peut m'aider, je suis seule face à mes responsabilités, et mes erreurs. Je l'entends souffler, mais il ne dit rien de plus. Il est là accoudé à la barrière, je le regarde du coin de l’œil sans oser le regarder réellement et il ne semble pas vouloir me faciliter la tâche, restant finalement bien silencieux. Et comme si la situation n'était pas assez compliquée, je fais encore preuve d'une capacité bien à moi de dire des choses que je ne devrais pas dire. Et le voilà agacé par ma remarque. Logique en même temps. « Bien sûr qu’il compte pour moi c’est mon fils. Nathan c’est toute ma vie, je ferais n’importe quoi pour lui. » Je ne sais pas si c'est une attaque personnelle ou s'il est juste en train de répondre à ma remarque pas très intelligente, mais oui Nathan est son fils, je le sais mieux que quiconque que c'est le sien. C'est moi qui l'ait porté, qui l'ait mit au monde, alors oui je le sais. Mais ce que je découvre en revanche, c'est tout l'affection qu'il porte à Nathan. Et la détermination avec laquelle il me réponds ne laisse aucun doute sur sa capacité à protéger Nathan. Je ne fixe pas Caleb, j'en suis incapable, mais je le regarde de temps en temps du coin de l’œil, furtivement pour m'apercevoir qu'il semble vraiment fier de Nathan, du moins c'est ce que j'ai l'impression de déceler dans la manière dont il regarde Nathan. Dont il sourit en le regardant, dont il semble partager la joie alors qu'il vient de marquer un but. Et moi dans tout ça, je suis juste capable de dire qu'il est beau, parce que c'est la seule chose que je peux constater. Je ne connais rien de lui, je ne sais rien de ce qu'il est devenu, mais je le vois ici et il est vraiment beau, son fils. Il soupire encore, quoique je dise ça semble se terminer par un soupire de sa part, et si j'en doutais, j'ai au moins la confirmation que ma présence ne semble pas l'enchanter. « Qu’est-ce que tu fais là, Alex ? » C'est la première question à laquelle je devais m'attendre venant de lui et pourtant je suis tout de même incapable de lui répondre. Qu'est-ce que je fais là ? « Je voulais juste voir si vous alliez bien. » C'est pas réellement la seule chose que je veux, mais c'est la seule chose que j'ai le temps de lui dire alors que j'entends Nathan qui l'interpelle. « Papa ! » Je me mords le coin de la lèvre en entendant ce simple mot. Nathan qui appelle Caleb, papa, rien de plus logique et pourtant ça suffit à me déstabiliser et je ne sais même pas pourquoi. Je le regarde s'avancer vers nous, enfin vers Caleb, vers son père et cette proximité avec lui me semble compliquée à gérer mais je ne peux arrêter de le regarder. Je le fixe, je découvre chaque trait de son visage et je vois qu'il a mes yeux. « L’entraînement est bientôt fini. On va à McDo après ? » Je n'ai pas prévu ça. Je suis incapable de bouger, je ne sais même pas si je respire réellement. Je n'ai pas anticipé de croiser le regard de Nathan. De voir ses yeux se poser sur moi et constater qu'il a quelque chose de moi. Et pire, je n'ai pas anticipé cette indifférence à mon égard. Il me regarde comme un enfant regarde n'importe quelle inconnue, c'est ce que je suis visiblement pour lui. Une inconnue qui discute avec son père. Je reste silencieuse assistant à ce moment de complicité entre Caleb et Nathan, à ce duo que j'ai abandonné il y a huit ans. Il semble heureux à ce moment précis, il semble épanoui, je le regarde, son sourire accroché à ses lèvres repartir vers ses coéquipiers sans même me calculer. J'ai compris, et pourtant les mots de Caleb réussissent quand même à me faire du mal. « Il ne sait pas qui tu es. » Il ne sait pas qui je suis et il me confirme l'impression que j'avais eu quelques secondes plus tôt, je ne suis rien pour lui. Et si c'est mon choix, ça fait mal, vraiment mal. Et pourtant, au moins il ne me déteste pas comme ça. « Tu lui as dis que j'étais morte ? » La question sort sans filtre, et trahis la douleur que je ressens à ce moment précis. Mais j'ai besoin de savoir ce que Caleb a bien pu dire à Nathan à mon sujet, ou du moins au sujet de sa mère. Et si ça se trouve il en a une de mère ? Je me mets à penser à cette réalité plausible et je ne sais même pas si j'ai envie de savoir la vérité. Si j'ai envie d'apprendre qu'une autre s'occupe de Nathan et de Caleb. Qu'une autre a prit ma place et a assumé les responsabilités que j'ai lâchement refusé de prendre. Qu'une autre se fait appeler 'maman' par Nathan. Qu'une autre est aimée par Caleb. Je pense comme une égoïste, parce que c'est ce que je suis. Je les ai laissé, j'ai fuis sans penser à leur vie, à eux et maintenant que je viens de revenir j'en viens à craindre qu'une femme puisse les rendre heureux ? Je me déteste tellement parfois. Je souffle doucement. « Si je suis là aujourd'hui. » Je reprends ces mots comme pour lui rappeler qu'il m'avait posé une question restée en suspens, perturbée par l'arrivée de Nathan. « C'est pas pour m’immiscer dans vos vies, je ne suis pas là pour vous blesser plus que je ne l'ai déjà fais, j'avais besoin de vous voir, une fois au moins. De pouvoir te dire que je suis sincèrement désolée et je sais que ça ne changera rien, mais c'était important pour moi de pouvoir te le dire. » J'aimerai tellement pouvoir revenir en arrière et faire les choses correctement, mais j'ai compris que ce n'était pas possible. Que le passé était passé et que seul comptait le présent. Et dans ce présent, je compte au moins faire les choses correctement. « Il a l'air heureux, tu as réussi à prendre soin de lui tout seul. » J'hésite à le remercier pour ça, mais je ne suis pas sûre que ce soit la chose à faire, ou même que ce soit bien perçu par Caleb, alors dans le doute, je me tais. Je me tais et je le regarde, ballon au pied, concentré dans son match, le regard déterminé mais toujours un sourire sur les lèvres. Je le regarde, m’imprégnant de chaque petit moment que je peux avoir avant que Caleb m'ordonne de repartir et de ne plus jamais cherché à revenir. Parce que je sais que ça se finira comme ça. Il regarde vers nous enfin vers Caleb alors qu'il s'apprête à tirer un coups franc. « Il a mes yeux. » Je murmure ses mots, presque honteusement finalement. Je ne suis rien pour lui et pourtant il a quelque chose de moi. Il a mes yeux et au fond, je meurs d'envie de découvrir s'il a hérité d'autres choses de moi, mais je m'interdis d'aller plus loin dans ces pensées, parce que je n'ai pas le droit, je ne peux pas faire ça. C'est trop risqué, beaucoup trop.


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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptyDim 1 Mar 2020 - 23:18

Alex & Caleb
“Sometime in the future we can share our stories when we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories. But until that day comes along I'll keep on moving on”
Alex est là, juste à côté de moi après huit ans d’absence. Huit années de silence pendant lesquelles je me suis occupé de Nathan tout seul. Ça n’a pas été facile du tout, au contraire je ne m’en sentais pas capable. Du jour au lendemain je suis passé au statut de père célibataire, à devoir tout gérer tout seul et ça a réellement été compliqué pour moi. J’ai essayé de faire de mon mieux pour subvenir au mieux aux besoins de Nathan, faire tout ce qui est en mon pouvoir pour le rendre heureux et qu’il ait tout ce dont il a besoin. Pour être tout à fait honnête, je ne pensais pas revoir Alex un jour. Elle est partie quand je lui ai dit que je voulais qu’on garde Nathan, elle a eu peur et je la comprends parce que moi aussi j’avais peur. Mais pourtant je suis passé au-dessus de mes peurs parce que quand j’ai pris Nathan dans mes bras pour la première fois j’ai compris que j’étais incapable l’abandonner tout en sachant que je ne le reverrai plus jamais. J’ai assumé mes actes parce que cette grossesse n’était pas prévue, elle nous est tombée dessus comme ça sans qu’on ne puisse rien y faire. J’ai tiré un trait sur Alex ou du moins j’ai essayé parce que je ne suis plus jamais tombé amoureux après notre relation. « Je voulais juste savoir si vous alliez bien. » Elle voulait savoir si on allait bien ? Elle s’en inquiète un peu tard. Est-ce qu’on va bien ? J’en sais rien. Bien oui, mais ça pourrait clairement être mieux. On s’en sort comme on peut tous les deux mais je pense qu’on s’en sort plutôt bien. « Tu penses pas que tu t’y prends un peu tard ? » Mais il y a aussi une expression qui dit mieux vaut tard que jamais alors peut-être que je me montre trop injuste avec elle ? J’hausse les épaules avant de reprendre la parole pour lui répondre. « Il va bien. Enfin je pense, je fais tout pour en tout cas. » Lui il va bien. Moi c’est une autre histoire. Enfin en soit je ne vais pas mal et je sais que je ne suis pas le plus à plaindre. J’ai un boulot que j’aime - bien que je n’y fasse pas tout ce dont je rêve - j’ai un fils adorable que j’aime énormément. Donc au final je pense que je vais plutôt bien. Nous n’avons de toute façon pas de temps de parler plus longtemps puisque Nathan nous interrompt en me demandant si j’accepterai de l’emmener au McDo après son entraînement. Il regarde brièvement Alex de la même manière qu’il regarde n’importe qui puisqu’il n’a pas la moindre idée de qui elle est, et c’est ce que je lui dis une fois qu’il a rejoint ses coéquipiers. « Tu lui as dit que j’étais morte ? » Quoi ? Je me tourne vers elle, les sourcils froncés étonné de sa question. « Pourquoi je lui aurais dit que tu étais morte ? » Je lui demande réellement intrigué par cette étrange question. « Non je lui ai dit la vérité. Que sa mère ne se sentait pas prête à avoir un enfant et qu’elle est partie. » Et des questions croyez-moi quand je vous dis qu’il en pose beaucoup. Il m’a demandé comment s’appelait sa mère, pourquoi elle n’a pas voulu de lui, pourquoi elle n’était pas avec nous, il m’a même plusieurs fois demandé s’il lui ressemblait. Toutes ces questions je ne les avais pas anticipées, ce qui est un peu bête de ma part parce que j’aurais dû me douter qu’il serait curieux et qu’il me poserait des questions, un enfant a besoin de sa mère, une figure maternelle. Mais lui il n’a que moi, je sais que je ne suis pas suffisant et qu’il aurait besoin de plus mais je n’ai pas d’autres choix. Mais pourtant aujourd’hui elle est là, avec moi, à regarder Nathan jouer au foot.   « Si je suis là aujourd'hui. C'est pas pour m’immiscer dans vos vies, je ne suis pas là pour vous blesser plus que je ne l'ai déjà fais, j'avais besoin de vous voir, une fois au moins. De pouvoir te dire que je suis sincèrement désolée et je sais que ça ne changera rien, mais c'était important pour moi de pouvoir te le dire. » Elle dit ne pas vouloir s’immiscer dans nos vies, elle s’excuse. Mais pourquoi est-ce qu’elle s’excuse au juste ? Elle n’était pas prête elle ne voulait pas de Nathan et à la base on s’était mis d’accord sur l’adoption. Au final c’est moi qui ai tout bouleversé, c’est moi qui a voulu tout changer et garder Nathan avec moi. Enfin avec nous à la base. Mais pourtant elle s’excuse et sans que je ne sache pourquoi ses mots me font du bien. « Je ne sais pas quoi te dire Alex. Honnêtement je ne pensais pas te revoir un jour. » Est-ce qu’elle est ici que pour quelques jours, quelques heures ? Est-ce qu’elle compte rester ? Elle est revenue vraiment juste pour s’excuser ? C’est peu probable, non ? Elle doit bien avoir autre chose en tête. Mon regard suit les moindres mouvements de Nathan et toujours accoudé à la barrière, je passe une main dans mes cheveux. « T’es pas revenue juste pour t’excuser, non ? C’est quoi ton but ? Tu veux récupérer sa garde ? » Est-ce qu’elle compte m’enlever mon fils ?  C’est sa mère et j’ai bien peur qu’elle puisse récupérer sa garde mais je ne la laisserai jamais faire. Nathan c’est mon fils et pour lui Alex n’est qu’une inconnue.  « Il a l'air heureux, tu as réussi à prendre soin de lui tout seul. » Bizarrement ses mots me touchent encore une fois. Oui j’ai fait de mon mieux pour prendre soin de lui, je lui ai tout donné comme je le pouvais. « J’étais pas tout seul mes parents m’ont pas mal aidé les premiers mois. Et ma sœur aussi, elle le garde quand elle le peut. » Mais au final si, j’étais quand même tout seul. Il n’y avait personne avec moi quand il pleurait toute la nuit, il n’y avait personne avec moi quand j’ai entendu ses premiers mots ou quand il a fait ses premiers pas vers moi. Personne n’était avec moi pour partager tous ces moments de joie de bonheur. J’aurais aimé qu’Alex soit là, c’est le genre de chose qu’on aurait dû partager ensemble mais elle n’était pas prête et là-dessus je ne peux pas la blâmer. Elle ne voulait pas de cet enfant et je ne pouvais pas la forcer à changer d’avis. « Je t’en veux pas. On avait pas les mêmes envies pour le futur, c’est dommage mais c’est comme ça. On aurait pu rien y faire. » Et si vous saviez à quel point prononcer ces mots me font mal. C’est normal d’avoir encore mal à ce point huit ans après une séparation ? Non je ne pense pas. Mais c’est vrai au fond, je ne lui en veux pas vraiment. « Il a mes yeux. » Je déglutis et pour la première fois depuis ces quelques minutes de conversation, je me retourne vers elle pour la regarder. Je la regarde vraiment et oui, il a ses yeux. Ses yeux dont j’étais complètement fou à l’époque. J’hoche doucement la tête comme pour acquiescer ses propos et je reprends la parole. « Il adore le sport et pas seulement le football comme tu le dis toi. C’est une pile électrique il est toujours en mouvement et il ne supporte pas rester assis sans rien faire. Il parle beaucoup aussi. Beaucoup trop. Il aime être au centre de l’attention et c’est déjà un petit séducteur avec les filles. » Je lâche un petit rire, je lui fais une brève présentation de Nathan, j’appuie sur certains éléments pour qu’elle puisse voir qu’il a d’autres points communs avec elle et qu’il n’a pas simplement hérité de ses beaux yeux verts. « C’est un garçon très gentil, très généreux qui fait attention aux autres, très sociable, peut-être même un peu trop, ouvert aux autres. » J’ai essayé de lui apporter la meilleure éducation possible et je pense avoir fait un assez bon travail. Il a de bonnes valeurs et c’était important pour moi. L’entraîneur siffle pour la fin de l’entraînement je fais signe à Nathan de partir dans les vestiaires se doucher et se changer et je me tourne à nouveau vers Alex et je lui demande, hésitant. « Tu veux venir manger avec nous ? » Je ne sais pas si c’est la meilleure des idées mais sur le coup elle me semble assez bonne. Comme ça elle pourra voir qu’on va bien tous les deux, si ça pourra la rassurer.
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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptyLun 2 Mar 2020 - 6:33



Sometime in the future we can share our stories
When we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories
But until that day comes along I'll keep on moving on

Cette proximité est perturbante, déroutante et pourtant je peux presque me sentir apaisée de le savoir si proche de moi. Caleb a toujours été le seul auprès duquel je pouvais me sentir moi, libre. Sauf que je l'ai quitté, lui et ce garçon qui court heureux sur ce terrain. Il y a déjà plus de huit ans. Alors, je ne peux pas le regarder, je n'y arrive pas et pourtant j'en ai envie mais j'ai peur de voir de la haine dans son regard alors je reste les yeux fixés sur Nathan que je découvre pour la première fois tandis que Caleb me demande ce que je viens faire ici. Premier échange entre nous depuis mon départ, et je n'ai aucune réponse claire à lui donner, alors que lui ne semble clairement pas satisfait de ma réponse. En même temps, je ne le suis pas non plus. « Tu penses pas que tu t’y prends un peu tard ? » Je souffle doucement, essayant de ne pas me laisser atteindre par sa remarque. Mais oui, huit ans c'est long. Huit ans que je suis partie sans m'inquiéter de savoir comment ils s'en sortiraient tout les deux. Sans savoir s'ils allaient pouvoir être heureux un jour. Alors oui clairement, il a raison c'est tard. Trop tard sûrement. « Il va bien. Enfin je pense, je fais tout pour en tout cas. » Caleb finit par me répondre quand même, mais je retiens ses mots, Nathan va bien, il fait tout pour mais il ne me dit pas que lui va bien et ça suffit pour attirer mon attention sur lui. Nathan arrive vers nous, sourire aux lèvres comme pour répondre à ma question. Il a l'air d'aller bien, il a l'air d'être bien. Je le regarde, je l'observe découvrant cet enfant qui est aussi le mien, du moins génétiquement parlant c'est mon fils. Sauf que dans son regard, je vois rien, ni haine, ni colère, ni émotion, juste ses yeux, mes yeux qui me regardent avec une indifférence qui fait mal. Il parle avec Caleb, il rit avec Caleb et je les observe, ce père et cet enfant, cette complicité que je découvre et face à laquelle je me sens tellement en trop. Je n'ose pas bouger, pas parler, je le regarde reprendre sa place sur le terrain avant d'oser reprendre la parole, sans réfléchir. Juste la douleur de cette indifférence et des mots de Caleb qui appuient là ou ça fait mal. Il ne me connaît pas, il ne sait pas qui je suis, il ne sait rien et si c'est ma faute tout ça, c'est dur à vivre et je ne m'attendais pas à me sentir si mal. « Pourquoi je lui aurais dit que tu étais morte ? » Pourquoi pas ? C'est le meilleur moyen de faire taire toutes les questions non ? Et puis en partant, j'étais un peu morte à leurs yeux non ? Et mourir, j'ai presque failli finalement. « Non je lui ai dit la vérité. Que sa mère ne se sentait pas prête à avoir un enfant et qu’elle est partie. » La vérité, il a toujours été doué pour la vérité. La seule fois ou il m'a menti finalement, c'est le jour ou il m'a promit d'accepter mon choix et de me soutenir quoiqu'il arrive. Sauf qu'il a pas pu tenir cette promesse et moi, je n'ai pas pu l'obliger. Mais visiblement Nathan sait son histoire, il sait que j'existe, que je suis partie, que je l'ai abandonné, il ne sait juste pas que c'est moi cette personne et si ça fait mal de le voir me regarder avec une telle indifférence, au moins il ne me déteste pas, peut-être qu'un jour il me détestera, mais pas aujourd'hui. Et c'est à ce moment que je choisis de répondre vraiment à sa première question, il est honnête avec moi, je choisis de l'être aussi en lui présentant mes excuses, et en lui disant que je ne veux pas m'immiscer dans leurs vies.  « Je ne sais pas quoi te dire Alex. Honnêtement je ne pensais pas te revoir un jour. » Moi non plus Caleb, moi non plus. Je lève les épaules sans vraiment m'en rendre compte. « T’es pas revenue juste pour t’excuser, non ? C’est quoi ton but ? Tu veux récupérer sa garde ? »  Cette question m'oblige à lever la tête vers lui, mais lui regarde Nathan et uniquement Nathan. Tant pis, moi je le regarde, parce que je ne peux pas le laisser penser comme ça. Je ne peux pas le laisser croire que je suis là pour le priver de son fils, ou pour lui nuire. « Caleb, je te promets que je ne suis pas là pour vous nuire. Si tu veux que je m'en aille, il suffit de le dire mais je n'ai aucun droit sur Nathan, c'est ton fils pas le mien et je ferais rien sans ton accord. » Que c'est dur à dire cette phrase et pourtant je le pense réellement. Nathan c'est son fils et je n'ai eu besoin que de quelques minutes à les observer pour voir qu'ils s'en sortent très bien tout les deux, et je ne veux pas qu'il craigne mon retour. Nathan a l'air heureux, il a l'air bien avec Caleb, ils ont l'air d'avoir réussi tout les deux et je lui fais part de cette remarque. « J’étais pas tout seul mes parents m’ont pas mal aidé les premiers mois. Et ma sœur aussi, elle le garde quand elle le peut. »  Est-ce que ça fait de moi une connasse si quand il cite ses parents et sa sœur, j'entends surtout qu'il n'y a pas d'autres femmes à ses cotés ? Je ne sais pas si c'est un moyen de confirmer mes doutes ou de me rassurer, mais mes yeux se posent sur sa main, à la recherche d'une bague, que je ne vois pas. Je ne sais pas réellement ce qui se passe, mais il me déstabilise encore beaucoup trop. « Je t’en veux pas. On avait pas les mêmes envies pour le futur, c’est dommage mais c’est comme ça. On aurait pu rien y faire. » Oh si, on aurait pu faire pleins de choses, si seulement je n'avais pas paniqué. Si seulement je ne m'étais pas enfuie. Si seulement, j'avais cru Caleb quand il me disait qu'on était capable de le faire, si seulement j'avais accepté de prendre Nathan une fois au moins, de nous laisser une chance. Il y avait tant à faire pour nous, mais j'ai tout gâché. « Moi je m'en veux. » Il ne m'en veut pas, mais moi je m'en veux tellement et je sais que ça ne l'aidera pas mais ces mots sortent tout seuls. Je reporte mon attention sur Nathan, évitant de montrer à Caleb à quel point je m'en veux réellement, à quel point je me sens coupable d'avoir tout gâchée, entre nous. Avec Nathan. Avec tout le monde finalement. Je regarde cet enfant qu'il y a huit ans je n'ai pas osé regarder et je le dis à haute voix, je le dis qu'il a mes yeux sans réellement savoir pourquoi j'ai le besoin de le dire. « Il adore le sport et pas seulement le football comme tu le dis toi. C’est une pile électrique il est toujours en mouvement et il ne supporte pas rester assis sans rien faire. Il parle beaucoup aussi. Beaucoup trop. Il aime être au centre de l’attention et c’est déjà un petit séducteur avec les filles. » Peu à peu, alors que Caleb me présente son fils, je relève les yeux vers lui, affrontant pour la première fois son regard. Je l'écoute silencieusement, alors qu'il est en train de me montrer que Nathan n'a pas uniquement mes yeux. Il aurait pu me dire pleins de choses sur Nathan, vraiment pleins de choses puisque je ne sais rien, mais il choisit de me présenter les points communs qu'il a avec moi. Le sport, le fait qu'il parle beaucoup trop. Et je ne sais pas pourquoi il me dit tout ça, mais je souris, légèrement. Émue par ce qu'il me dévoile sans que je ne lui demande. « C’est un garçon très gentil, très généreux qui fait attention aux autres, très sociable, peut-être même un peu trop, ouvert aux autres. » Je ne sais pas pourquoi il continue à me présenter Nathan, j'ai pas l'impression de mériter ça, mais pourtant je lui en suis reconnaissante. « Généreux qui fait attention aux autres, je sais de qui il tient ça. » Je souris à Caleb en prononçant cette phrase, sans réellement savoir si j'ai le droit de commenter les choses qu'il m'apprends sur Nathan. Je ne pense pas en avoir le droit enfaîte.  « Pourquoi tu me dis tout ça Caleb ? » Pourquoi j'ai l'impression qu'il essaye d'être gentil avec moi, pourquoi il est gentil avec moi d'abord ? Pourquoi il ne m'a pas encore demandé de partir ? J'avais rien prévu de tout ça, je ne pensais même pas réellement avoir l'occasion de le voir, de lui parler alors qu'il se montre si calme face à moi, c'était réellement inespérée. Je crois que je suis prise au dépourvue face à lui, face à sa bienveillance même à mon égard. Un traitement de faveur que je ne pense pas mériter et face auquel je suis presque mal à l'aise, non pas presque, totalement mal à l'aise. Parce qu'il est toujours lui et que son regard continue de me déstabiliser, même maintenant. Je le fixe, me perdant un peu dans son regard, je suis sauvée par les coups de sifflets de l’entraîneur qui attirent mon attention et me permettent de me détacher de Caleb et de retrouver un peu de contenance. Il s'adresse à Nathan, et après quelques secondes, c'est à moi qu'il s'adresse. « Tu veux venir manger avec nous ? »  Et il continue de me déstabiliser, encore. Me surprenant toujours plus. « J'apprécie ce que tu fais, mais tu n'es pas obligé, tu n'as pas à être gentil avec moi, je ne mérite pas que tu sois gentil ou généreux, ou compréhensif. » Il n'est pas obligé de faire tout ça, il pensait que j'étais revenue pour lui prendre Nathan et maintenant il me propose de venir manger avec eux. Je les ai quitté lui et notre fils il y a huit ans, et sa première réponse à tout ça, c'est de m'inviter à manger avec eux. « Tu es sur que tu veux que je vienne avec vous ? Parce que si c'est ce que tu veux, alors je viendrai avec vous, si tu me laisses vous inviter, toi et Nathan. » Un McDo, comme premier moment avec eux, je n'aurais jamais pu imaginer les choses ainsi, mais il m'accorde du temps avec eux, il m'accorde plus que ce que je n'aurais jamais pu lui demander et il le fait sans même que je n'ai à en faire la demande. Je n'ai pas osé espérer du temps avec eux en revenant ici, mais il m'en laisse et si je ne sais pas si c'est une très bonne idée ou une très mauvaise, je vois Caleb face à moi, et je ne peux pas refuser. Même si je commence à paniquer, si tout mon corps me dit que c'est pas une bonne idée, que je ne sais pas comment gérer tout ça, je ne peux pas refuser. J'ai peur de les décevoir, tout les deux, encore et pourtant je ne suis pas prête à laisser passer cette opportunité qu'il m'offre. Et alors que Nathan est encore au vestiaire, je profite de ces quelques minutes encore seule avec Caleb pour reposer une question qu'il a laissé en suspense. « Tu as pas répondu à ma première question. Comment tu vas, toi ? » Nathan finit par sortir du vestiaire, tout en faisant signe à Caleb. Son sac de sport sur l'épaule, il replace ses cheveux mouillés d'une main et j'ai tellement l'impression de voir Caleb, c'est déroutant. « Tu vas lui dire quoi ? » Comment il va expliquer, qu'une femme inconnue vienne manger avec eux ? Comment il veut que l'on gère tout ça ? Parce que clairement je ne suis pas sûre de réussir à gérer quoique ce soit. Caleb face à moi après huit ans c'est déjà déroutant, déstabilisant mais alors me retrouver dans un fast-food avec Nathan et Caleb, au milieu de toutes les familles attendues dans un tel lieu les samedis midis, je suis réellement pas sure d'être prête à gérer tout ça. Mais j'ai pas le choix, parce que j'ai accepté et qu'il est hors de question que je foire. Je ne sais pas du tout ce que je ne dois pas foirer enfaîte, mais je me suis promis de ne pas gâcher le présent, de ne pas refaire les erreurs du passé, alors j'ai plus qu'à bien me comporter et ne pas décevoir Caleb.


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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptyMer 4 Mar 2020 - 21:42

Alex & Caleb
“Sometime in the future we can share our stories when we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories. But until that day comes along I'll keep on moving on”
Ce matin en me réveillant je pensais passer une journée complètement banale. Conduire mon fils à son entraînement de foot, rester avec lui pour le regarder s’éclater sur le terrain l’emmener manger quelque part et très certainement le déposer chez un ami pour qu’il passe l’après-midi avec. Voilà quels étaient mes plans pour la journée, je pensais sincèrement qu’il s’agirait d’un samedi banal, lambda et pourtant me voilà à côté de mon ex qui est au passage la mère de Nathan. J’essaie de ne pas lui montrer mais sa présence à mes côtés me perturbe énormément et je me mets à penser à notre année passée ensemble. Notre rencontre, notre premier rendez-vous, notre premier baiser, notre première fois, nos discussions et tout ça me rappelle à quel point j’étais heureux quand j’étais avec elle. Cette femme me rendait extrêmement heureux et avec elle j’avais envie de grandes choses. Je voulais pouvoir un jour la présenter à mes amis et mes collègues comme « ma femme », je voulais des enfants aussi avec elle. Et ça, je l’ai plus ou moins eu. On a eu Nathan tous les deux. C’était un accident, une grossesse non voulue, une naissance est censée être le plus beau des événements pour un couple alors pour nous ça a été le début de la fin. La naissance de mon fils est le plus beau jour de ma vie c’est vrai mais en même temps aussi le pire parce que c’est à ce moment-là que j’ai perdu l’amour de ma vie. Et le seul parce que malgré mes nombreuses tentatives je n’ai jamais réussi à retomber amoureux. J’ai rencontré plusieurs femmes mais jamais aucune n’a pris la place qu’Alex a laissé en décidant de partir. J’ai tourné la page et honnêtement ? Je ne pensais plus à elle. Plus beaucoup. Ou du moins j’essaie de m’en convaincre parce qu’elle n’a en fait jamais quitté mon esprit. Si les circonstances de notre rupture avaient été différentes j’aurais pu être heureux de la revoir mais je me demande surtout les raisons qui ont motivées son retour dans notre vie. « Caleb, je te promets que je ne suis pas là pour vous nuire. Si tu veux que je m'en aille, il suffit de le dire mais je n'ai aucun droit sur Nathan, c'est ton fils pas le mien et je ferais rien sans ton accord. » Est-ce que je veux qu’elle parte ? Peut-être. Mais non en fait, non je ne veux pas qu’elle parte. Je veux la garder ici avec moi, j’ai envie d’entendre son accent anglais qui m’a toujours complètement fait craquer j’ai envie de revoir son sourire et d’entendre son rire dont j’aimais tant me moquer. Je ne sais pas pourquoi je me remets à penser à elle comme ça parce qu’Alex et moi, c’est fini depuis huit ans. J’ai décidé de garder mon fils, elle n’en voulait pas, fin de l’histoire.  « Moi je m'en veux. » Elle s’en veut. J’hausse les épaules. Qu’est-ce que ça veut dire ? Elle pense avoir pris la mauvaise décision ? Elle regrette son choix ? Et je commence à me demander s’il lui arrive de penser à moi de temps en temps, à nous. Ce nous qui était si parfait et si intriguant pour notre entourage parce qu’on n’avait aucun point commun. La seule chose qui nous liait était notre amour inconditionnel l’un pour l’autre. Elle n’est pas venue pour me prendre mon fils mais si elle est venue c’est sûrement parce qu’elle a envie de faire un peu sa connaissance alors je lui donne quelques informations sur lui en insistant sur certains traits de caractère qu’il a hérité d’elle parce que oui, il a ses yeux mais pas que. Il est bavard, c’est un bon dragueur – moi je trouvais Alex douée dans ce domaine – c’est un passionné de sport et c’est un énorme gaffeur. Ces choses-là ce n’est pas de moi qu’il tient ça et Alex le comprend vite si j’en crois le petit sourie qui se dessine sur son visage. « Généreux qui fait attention aux autres, je sais de qui il tient ça. » Elle me sourit mais je n’arrive pas à lui sourire en retour. C’est assez con mais je n’y peux rien. « Pourquoi tu me dis tout ça Caleb ? » J’hausse les épaules. Bonne question, pourquoi est-ce que je lui dis tout ça ? Peut-être qu’au fond voir qu’elle porte un peu d’intérêt à notre fils me fait tellement plaisir que j’ai envie de partager quelques détails avec elle ? « T’as envie de le connaître un peu, non ? C’est bien pour ça que t’es ici ? » J’ose lui poser cette question et si elle me dit qu’elle n’a pas envie d’apprendre à connaître Nathan je vais me sentir très con. Et pour la première fois mon regard croise le sien et je sens mon cœur louper un ou plusieurs battements. Je ne regarde pas ailleurs me laissant même me perdre dans ses yeux verts. Je suis complètement déstabilisé, moi qui pensais réellement avoir tiré un trait sur cette femme l’avoir en face de moi suffit à remettre en question cette certitude. Les coups de sifflet de l’entraîneur nous ramènent à la réalité, je me racle la gorge avant de me tourner vers le terrain, passant une main dans mes boucles et je lui propose de venir manger avec nous. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais si elle veut apprendre à le connaître je ne peux pas l’en empêcher. Tout ce que j’espère c’est qu’elle ne va pas vouloir repartir avec lui, parce que j’ai bâti toute ma vie autour de Nathan et sans lui je serais complètement perdu. « J'apprécie ce que tu fais, mais tu n'es pas obligé, tu n'as pas à être gentil avec moi, je ne mérite pas que tu sois gentil ou généreux, ou compréhensif. » Elle me connait pourtant, elle sait que je me montre toujours gentil avec tout le monde, même quand quelque fois les personnes ne me méritent pas forcément. « Je me sens pas obligé de le faire. » Je lui assure. Et c’est la vérité. L’idée de manger avec mon fils et mon ex me semble plutôt agréable aussi bizarre que cela puisse paraître. « Tu es sur que tu veux que je vienne avec vous ? Parce que si c'est ce que tu veux, alors je viendrai avec vous, si tu me laisses vous inviter, toi et Nathan. » Ce n’est pas en nous payant un McDo qu’elle va se faire pardonner mais il y a un début à tout. J’hoche doucement la tête. « Tu viens que si t’en as envie, Alex. Si tu préfères tu peux partir, tu sais bien le faire ça, de toute façon. » Je regrette presque immédiatement mes paroles, je relève les yeux vers elle en restant muet pendant quelques secondes avant de lui répondre. « Excuse-moi, j’aurais pas dû te dire ça. C’était pas juste. » Pas juste mais en tout cas c’était bel et bien la vérité oui. Elle est partie une première fois et rien ne me dit qu’elle me va pas recommencer dans peu de temps. « Tu as pas répondu à ma première question. Comment tu vas, toi ? » J’avais presque oublié mon absence de réponse à cette première question. « Je fais aller. » Je lui réponds tout ne faisant signe à Nathan de venir nous rejoindre. Je ne lui mens pas en essayant de lui faire croire que je m’épanouis dans ma vie puisque c’est totalement faux et je suis sûr qu’elle le verrait assez facilement. « Tu vas lui dire quoi ? » Je n’ai pas le temps de lui répondre puisque Nathan arrive vers nous, sourire aux lèvres comme presque tout le temps. Cet enfant, quoiqu’il arrive, sourit toujours, il m’impressionnera toujours. « T’as vu le but que j’ai marqué tout à l’heure papa ? » Il est fier, il sourit et en le voyant comme ça instinctivement mes lèvres s’étirent à leur tour. « Mon entraîneur m’a dit que j’avais fait un super entraînement et que j’me suis beaucoup amélioré ! Mais en même temps je joue beaucoup, à la maison ou avec des copains. Enfin ça il le sait pas aussi. » Il hausse les épaules et passe au-dessus de la barrière pour me rejoindre Alex et moi dans les gradins. « Du coup on va au McDo ? J’ai trop faim ! J’ai envie de manger un hamburger. Allez papa s’il te plaît dit ouuuuiii ! » Et il me fait cette petite moue irrésistible. C’est un petit malin, il sait comment me faire céder et ça aussi très clairement il le tient de sa mère. « Que si tu me promets d’être sage à l’école la semaine prochaine, d’écouter ta maîtresse et d’arrêter les bavardages. » Je dis ça pour la forme parce qu’en soit, j’ai déjà accepté de l’emmener à McDo. « Promis, juré, craché ! » Je rigole un peu face à son enthousiasme et on attention se reporte très vite sur Alex, je passe encore une fois une main dans mes cheveux. « Euh… ok mais, il y a une de mes vieilles amies qui va venir avec nous ça te va ? » Nathan hausse les épaules avant de redresser son sac de sport sur son dos. « Tant que je peux manger. » Une nouvelle fois je ris un peu et je commence à avancer et Nathan me suit en marchant à côté. « Tu t’appelles comment ? Ça fait longtemps que tu le connais mon papa ? »   Je les écoute d’une oreille tout en espérant qu’il ne se montre pas trop intrusif en lui posant tout un tas de questions, parce qu’il est très curieux.
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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptyJeu 5 Mar 2020 - 16:32



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C’est difficile à croire, mais au moment ou il ne me demande pas de partir, alors que je viens de lui dire que je le ferai s'il venait à me le demander, je me sens soulagée. Soulagée d'avoir encore un peu de temps à ses côtés. Quelques temps à pouvoir observer cet enfant que je découvre et dont je n'arrive pas à détacher mon regard. Je ne sais pas ce que je veux, je ne sais même pas si j'ai le droit d'espérer quoique ce soit, ça fait bien longtemps que j'ai perdu tout espoir de toute façon, alors je n’espère rien, ni aujourd'hui, ni pour l'avenir et pourtant avec lui à cet instant précis, je me sens soulagée de voir qu'il ne me demande pas de partir. Soulagée aussi de voir qu'il ne m'en veut pas et que la seule personne qui finalement s'en veuille c'est moi. Même Nathan ne m'en veut pas, puisqu'il ne me connaît pas. Il ne sait pas que je suis celle qui l'a abandonné, et si son indifférence fait mal, elle est plus facilement gérable qu'une potentielle haine. Je le regarde sur ce terrain, je me tiens là au côté de Caleb, au bord d'un terrain de foot, sans cris, sans larmes, sans reproches. Il me présente Nathan, il me présente son fils et je découvre qu'il a plus que mes yeux. Je ne l'ai pas élevé, je n'ai pas été prêt de lui et pourtant Nathan me ressemble, un peu. Et je me demande pourquoi il me dit tout ça, pourquoi il me partage ces informations sans que je n'en ai fais la demande. Est-ce qu'il veut que j'apprenne à connaître Nathan ? Pourquoi il me partage tout ça ? C'est une question que je me sens obligée de lui poser, parce qu'il doit y avoir une raison pour qu'il veuille que j'entende tout ça ? « T’as envie de le connaître un peu, non ? C’est bien pour ça que t’es ici ? » Très bonne question Caleb. Je ne sais pas ce que je veux, parce que je ne pense pas avoir le droit de vouloir quoique ce soit à son sujet. J'ai perdu le droit de vouloir quoique ce soit le jour ou je suis partie. Alors je n'ai même pas réellement osée espérer, alors apprendre à le connaître, je n'y ai pas réellement songé. Du moins pas réellement, je voulais juste savoir s'ils allaient bien, c'était la seule chose que je pouvais espérer, les voir et m'assurer qu'ils allaient bien. Caleb me donne plus, tellement plus que ce à quoi j'ai pu penser et il me prends un peu au dépourvu avec sa question. « Je n'ai pas osé penser à tout ça Caleb, ce que je veux ça ne compte pas, ce qui compte c'est pas moi. » Je suis honnête avec lui, alors que nos regards se croisent. Je suis totalement déstabilisée par cette rencontre, et pourtant c'est moi qui suis arrivée ici, c'est moi qui ais bousculé le quotidien de Caleb et pourtant je n'ai pas de réponse à ses questions, pas plus que je n'ai de réelles questions à lui poser finalement. Je suis juste là, huit ans après, perturbée par le regard qu'il pose sur moi, perturbée par cet enfant qui sourit à quelques mètres de moi, perturbée par tout ça. « Mais merci de partager ça avec moi, ça me touche. » Je continue de me perdre dans son regard, dans ses yeux qui me fixent, et cet échange fait resurgir en moi tout un tas de souvenirs, que je dois gérer. Le nombre de fois, ou je me suis laissée aller dans ses bras, le nombre de fois ou j'ai cherché du soutien dans son regard, le nombre de fois ou je me suis sentie aimée auprès de lui. Je suis sauvée par les coups de sifflets de l’entraîneur, Caleb et moi nous détournons notre regard vers le terrain, vers Nathan, aussi gênés l'un que l'autre par ce qu'il vient de se passer. Je le sais puisque je le vois se passer une main dans les cheveux, et je sais encore reconnaître les signes de stress chez lui. Je le connais encore, du moins je crois le connaître encore et je ne sais pas si c'est une bonne chose ou une mauvaise pour moi. Et encore perdue par tout ça, la situation continue de malmener mes émotions alors qu'il m'invite à venir manger avec eux. Je n'ai plus l'habitude d'avoir à faire face à tant de gentillesse et de bienveillance, et pourtant c'est Caleb, il a toujours été comme ça. Mais s'il y a bien une personne sur terre qu'il peut détester, je pense que je dois être cette personne et pourtant il ne semble pas me détester. Je lui demande s'il a vraiment envie que je vienne avec eux, je me suis déjà immiscée ici au milieu de l’entraînement de Nathan.  « Tu viens que si t’en as envie, Alex. Si tu préfères tu peux partir, tu sais bien le faire ça, de toute façon. »  Je baisse les yeux presque immédiatement, blessée mais surtout honteuse, parce que si sa remarque me fait mal, et semble brutale, elle est malheureusement vraie. Il s'excuse après quelques secondes de silence, mais il n'a pas à le faire, je l'ai mérité celle là. Du moins je pense l'avoir mérité. « Tu n'as pas à t'excuser, c'est la vérité Caleb, je suis partie. » Peut-être que le dire à voix haute n'est pas une très bonne idée, on le sait tout les deux cette vérité, et c'est pas un terrain sur lequel je veux m'aventurer, pas aujourd'hui. Parler de cette séparation, de ce départ alors que je viens de revenir, non j'en ai clairement pas envie. Pas maintenant alors qu'il m'offre la possibilité de passer du temps avec eux. « Mais j'ai envie de vous accompagner. » Oui j'en ai envie, et c'est peut-être la première fois que j'émets une envie véritable. Je veux les accompagner, je veux profiter de cette chance que me laisse Caleb, même si j'ai aucune idée de ce qu'il va se passer ensuite et que l'inconnu me fait vraiment peur.

Nathan ne devrait plus tarder et c'est désormais acté, je vais passer la prochaine heure avec eux. Mais avant qu'il ne revienne, je profite de ce moment encore seule avec Caleb. Je lui demande comment il va lui. « Je fais aller. » Une façon détournée pour me dire qu'il ne va pas bien ? Je me sens coupable, parce que je suis persuadée d'être en grande partie responsable du fait qu'il ne soit pas heureux et je ne sais même pas si j'aurais pu faire autrement, si les choses auraient été mieux pour lui, pour nous si les circonstances avaient été différentes il y a huit ans. J'ai de nouveau envie de m'excuser mais pourquoi ? Il n'est pas pleinement heureux et pourtant c'était son choix de garder Nathan, je n'ai fais que respecter son choix moi. J'essaye encore de m'en convaincre, j'essaye encore de me persuadée que c'était le meilleur choix pour lui, mais je sais que je n'ai pensé qu'à moi ce jour là. J'aimerais pouvoir lui dire plus, réagir à cette information, mais je ne sais pas quoi lui répondre, je ne sais pas ce que je peux dire ou pas, ce qu'il vaille le coup d'être dit ou non. Alors à défaut de trouver les mots, en voyant Nathan, je réalise que je vais vraiment être amenée à faire face à ce petit garçon. Que je vais me retrouver face à lui, et je ne sais pas comment gérer ce moment. Je cherche du soutien auprès de Caleb en lui demandant ce qu'il va dire à Nathan mais ma question reste en suspense alors qu'il arrive vers nous.  « T’as vu le but que j’ai marqué tout à l’heure papa ? Mon entraîneur m’a dit que j’avais fait un super entraînement et que j’me suis beaucoup amélioré ! Mais en même temps je joue beaucoup, à la maison ou avec des copains. Enfin ça il le sait pas aussi. » Mes yeux passent de l'un à l'autre, du père au fils qui discutent de l’entraînement de foot de Nathan. J'observe tour à tour les sourires sur leurs visages, la fierté qui se lie sur le visage de Nathan quand il parle de son but, et celle de Caleb quand il regarde Nathan. Ils ont réussi, ils ont réussi sans moi et je n'ai pas le droit de venir tout gâcher sous prétexte que j'ai besoin de soulager ma conscience ou je ne sais quelle connerie non ? J'ai pas le droit de venir les perturber alors que je ne sais même pas réellement ce que je peux endurer ou non. Je reste en retrait, c'est la ou je dois être, en retrait. Hors de ce duo qu'ils ont construit et formé pendant huit ans. Je regarde Nathan faire céder Caleb avec un petit sourire au coin des lèvres, je les regarde et je vois vraiment la relation qu'ils ont et je n'ai pas ma place ici. Qu'est-ce que je croyais moi ? Qu'est-ce que je voulais ? Rien n'est clair dans mon esprit, mais là avec eux, les choses ont tendance à l'être encore moins. Je veux autant être avec eux, que mettre une distance pour éviter de souffrir. Je veux autant apprendre à le connaître, que ne rien savoir par peur de m'attacher. Oui c'est ça. Je sais ce qu'il m'arrive là maintenant, à les regarder, à passer du temps avec eux, j'ai peur de m'attacher et je ne peux pas faire ça non ? Je décroche quelques secondes, mon attention se reporte sur mes mains, sur mes pieds ou sur le sol, tout ce qui me permet de ne pas avoir à les regarder tout les deux, au moins le temps que j'arrive à gérer mon trouble. Et comme ils discutent ensemble, ça me laisse un peu de temps pour tenter de dissimuler ce que je ressens. « Euh… ok mais, il y a une de mes vieilles amies qui va venir avec nous ça te va ? » C'est de moi dont il parle là non ? Je relève la tête, tente un sourire qui sonne sans doute faux aux yeux de Caleb qui me connaît mais qui devrait passer devant Nathan.« Tant que je peux manger. » Ce petit a le sens des priorités c'est bien, au moins je sais qu'un hamburger et il devrait être heureux. Caleb rit, j'entends son rire, léger mais ça fait tellement de bien. Donc au moins ma présence ne semble pas trop le déranger et ils se mettent à marcher, l'un à côté de l'autre. Je les suis, restant un peu en retrait tout de même.  « Tu t’appelles comment ? Ça fait longtemps que tu le connais mon papa ? »  Nathan se retourne vers moi. C’est à moi qu’il parle et là pendant quelques secondes je suis muette. Chose rare en soit. Mais j’hésite sur une chose très simple, il n’y a d’ailleurs pas de question plus simple. Il me demande mon prénom et je ne sais pas si je peux lui dire ou non. Je ne sais pas si Nathan connaît le prénom de sa mère, je ne sais absolument rien finalement de ce que Caleb a pu lui dire. Il m’a juste dit qu’il lui avait dit la vérité que je n’avais pas voulu de lui et que j’étais partie. Mais lui a-t-il dit que sa mère biologique s’appelle Alexandra ? C’est la première question et je me rends compte à quel point je suis arrivée ici totalement démunie sans être prête du tout à faire face à ce petit garçon. « Je m’appelle Alex. » Et comme c’est étrange d’un coup de se présenter devant ce petit garçon. « J’ai rencontré ton papa y’a dix ans. » Un léger sourire se dessine sur mes lèvres alors que je repense à cette rencontre. Dix ans déjà. Et je parle de Caleb comme étant son papa, c'est réellement étrange comme sentiment. Mais il est le père de Nathan, je le sais et je peux le constater, il est véritablement son père. « Dix ans pourquoi je t’ai jamais vu avant alors ? » Merci de gâcher ce moment de souvenir Nathan. Je vois ce que Caleb voulait dire par il parle beaucoup et c'est un garçon très sociable. Pourquoi il ne m’a jamais vu ? « J’habite loin d’ici. » C’est pas la raison pour laquelle il ne m’a jamais vu avant, mais c’est quand même une part de vérité. Je regarde Caleb alors que je commence à discuter avec Nathan, cherchant une sorte d'approbation dans son regard en espérant ne jamais dépasser les limites que l'on a pas eu le temps de poser. « T’as quel âge ? » Il ne s’arrête jamais, au moins socialement parlant il est bien plus à l’aise que Caleb quand je l'ai rencontré. « Je viens d’avoir trente ans. » « T’es vieille comme mon papa. » Dur le t’es vieille mais j’ai l’âge de son père, je suis forcément vieille aux yeux d’un enfant de huit ans non ? Au moins ça a le mérite de me faire sourire. Cette répartie, cette innocence sans réels filtres. « Non ton papa est plus vieux, il va en avoir trente et un lui. » J’ai toujours tenu à lui rappeler qu’il était plus vieux que moi et cette remarque s’accompagne d’un sourire à Caleb. Je me détends un peu, enfin je crois. J’en oublierai presque que je suis en train de subir un interrogatoire de la part de mon fils. Et avant qu’il reprenne avec d’autres questions potentiellement plus gênantes je prends la responsabilité de choisir un sujet sans risque. « Tu es plutôt doué au foot. » « Merci c'est mon sport préféré, quand je joue pas avec mes copains, je regarde à la télé les matchs ou les vidéos sur youtube.» Son enthousiasme fait plaisir à voir. Je l’écoute, je le regarde, je souris me détendant un peu. « Tu en as de la chance, tu sais que j’étais incapable de convaincre ton papa de regarder un match avec moi. » « Il m'aime trop mon papa, il peut pas me dire non. Hein papa tu m'aimes trop ? » Il lève les épaules tout en riant à sa remarque. Un sourire sur son visage, il semble taquiner Caleb. Du haut de ses huit ans ce petit a trop de réparti, et beaucoup trop de questions aussi. S’il savait qu’à l’époque c’était à moi que son père était incapable de dire non, enfin pas pour le soccer. Je garde la réflexion pour moi souriant à cette petite boule de sourire, d'énergie et de joie de vivre. « Mais mon papa c’est le meilleur. » « Oh oui je sais, c’est le meilleur mais lui dis pas. » Je lui fais un clin d’œil alors que j'aperçois le McDo à quelques mètres. « Sauf en sport, il est pas doué. » Je rigole franchement à sa remarque, levant les épaules en regardant Caleb. C'est son fils qui le dit pas moi. Et finalement à défaut de savoir ce que Caleb a bien pu lui dire ou non, je me contente d’être Alex, la vieille connaissance de Caleb, qui va passer un peu de temps avec eux dans ce McDo sans se soucier de l’après. Et c’est une position bien plus simple que celle de la mère qui a abandonné Nathan et qui revient 8 ans plus tard sans s’annoncer, sans s’expliquer. Et si le mensonge est un peu dérangeant, cette fois Caleb semble de mon côté, et c’est un mensonge que je suis prête à faire pour protéger Nathan. « Merci de me laisser être là. » Je chuchote ces quelques mots à Caleb, me rapprochant de lui, alors que Nathan semble réfléchir à voix haute sur la commande qu'il s'apprête à passer et une fois que les choses semblent décidées pour lui, il se retourne vers nous. « Si t’habite loin, tu l'as rencontré comment mon papa ? » Je lève les épaules surprise par sa question, moi qui pensais avoir réussi à détourner la conversation sur le sport, ou sur tout autre sujet autre que Caleb et moi. Je regarde Caleb, cherchant un peu de soutien. « Tu sais que tu parles beaucoup. » Je souris, venant de moi c'est assez ironique mais clairement sa question, je ne sais pas ce que je peux lui répondre. J'ai peur d'en dire trop, pas assez, d'alimenter malgré moi sa curiosité, et de m'exposer à d'autres questions encore, parce que si Nathan parle trop, je sais que je peux aussi 'parfois', avoir tendance à parler beaucoup trop. « Tu sais que tu peux aussi demander à ton père. » C'est pas très fair-play, même un peu lâche mais si Nathan a des questions, il peut aussi les poser à son père.


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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptyVen 6 Mar 2020 - 22:14

Alex & Caleb
“Sometime in the future we can share our stories when we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories. But until that day comes along I'll keep on moving on”
Huit ans c’est long, il peut se passer tout un tas de choses pendant de si longues années. Maintenant que je me retrouve face à Alex, la –seule – femme que j‘ai réellement aimée, celle qui m’a donné mon fils que j’aime plus que n’importe quoi mais aussi celle qui m’a complètement brisé le cœur je ne sais pas comment réagir. J’ai envie de lui dire ô combien son départ m’a fait mal, à quel point élever Nathan seul est très difficile. Mais je ne lui dis rien de tout ça, je me contente de me montrer courtois et poli envers elle. Même si elle m’a réellement fait mal je ne pense pas pouvoir dire qu’elle mérite une quelconque méchanceté de ma part. j’essaie de ne pas lui montrer à quel point ces retrouvailles me déstabilisent parce que je m’y attendais pas. Elle débarque comme ça, du jour au lendemain et je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Pour Nathan ça pourrait être positif si sa mère décide d’entrer dans sa vie. Il veut faire sa connaissance puisqu’il m’a déjà posé tout un tas de questions sur elle mais pour moi je ne suis pas sûr que ce soit si positif. J’ai peur de voir mon fils s’éloigner de moi pour pouvoir mieux faire la connaissance d’Alex. C’est égoïste de ma part je le sais, mais je ne veux pas le voir s’éloigner de moi et pourtant c’est ce qui risque d’arriver. Mais en même temps la revoir me déstabilise bien plus que j’aurais pu le penser et quand je la regarde je me surprends à la trouver toujours aussi belle qu’avant. Elle a changé sa couleur de cheveux, elle est passée du blond au brun mais elle reste belle. C’est exactement le genre de chose que je ne vais pas lui dire parce qu’au fond je ne sais pas où elle en est. Peut-être qu’elle a quelqu’un dans sa vie maintenant et dans ce cas, ce genre de réflexion sur son physique pourrait être déplacée alors je me tais et je me contente de lui faire une brève présentation de Nathan. Brève parce qu’il y a tellement de choses à dire sur lui et que ça me prendrait certainement des heures et des heures si elle voulait que je lui parle de mon fils en détails. « Je n'ai pas osé penser à tout ça Caleb, ce que je veux ça ne compte pas, ce qui compte c'est pas moi. » Le plus important c’est ce que Nathan veut, or il ne sait pas qui elle est et je pense que lui dire la vérité si vite serait prématuré mais en même temps s’il apprend que je lui ai caché l’identité de sa mère alors qu’elle était avec lui, j’ai bien peur qu’il m’en veuille. « Mais merci de partager ça avec moi, ça me touche. » J’ose les épaules sans la quitter du regard et j’ai l’impression de faire un retour neuf ans en arrière. Quand je la regardais dans les yeux en lui disant que je l’aimais. Parce que si vous saviez à quel point je l’ai aimée mais nous avons décidé de prendre des chemins différents, on ne voulait pas les mêmes choses et comme je lui ai dit il n’y a rien que l’on aurait pu faire à propos de ces différences, elles étaient bien trop importantes. « Tu n'as pas à t'excuser, c'est la vérité Caleb, je suis partie. » Certes, elle est partie oui mais en lui demandant de garder Nathan au fond je me doutais très bien qu’elle ne serait pas du même avis que moi. Elle ne voulait pas de cet enfant dès le début, moi je n’ai fait que la suivre parce que je l’aimais comme un fou et que je ne voulais pas la perdre. « Oui mais je n’ai pas respecté ma promesse. » Je lui avais promis de l’accompagner dans cette démarche d’adoption du début à la fin et d’être présent à ses côtés quel que soit la décision qu’elle allait prendre. J’ai aussi ma part de responsabilité là-dedans, je le sais. Elle me demande comment je vais et je n’ai pas envie de lui mentir. Je fais aller oui. Non je ne suis pas l’homme le plus malheureux de la terre – certainement simplement grâce à Nathan – mais je ne suis pas non plus le plus heureux. Parce qu’il me manque beaucoup de choses pour pouvoir accéder au bonheur. Nathan revient vers nous une fois douché et il commence déjà à beaucoup trop parler, je l’écoute, je le laisse parler comme d’habitude sans le couper et j’hoche de temps en temps la tête et c’est après quelques – beaucoup – de mots que nous nous dirigeons tous les trois vers le fast food le plus proche. En un an et demi de relation je pense que jamais Alex ne m’a vu dans un McDo tout simplement parce que je n’aime pas ça et que je trouve que c’est un scandale culinaire. Faire des hamburgers je n’ai rien contre j’adore ça d’ailleurs, mais la qualité des produits laisse clairement à désirer. Nathan commence à la questionner en lui demandant son prénom et depuis combien de temps nous nous connaissons. « J’ai rencontré ton papa y’a dix ans. » Dix ans déjà, je suis obligé de me remémorer notre premier rendez-vous, notre rencontre chaotique et ça me fait surtout mal. Parce qu’à ce moment-là j’étais tellement heureux et je pensais avoir rencontré la femme de ma vie. « Dix ans pourquoi je t’ai jamais vu alors ? »   Oh mais si seulement il savait. Je ne les écoute plus vraiment et je me contente de marcher, les laissant dans leur conversation mais je sens le regard d’Alex se poser sur moi alors je me retourne pour la regarder et je lui fais un petit signe de la tête comme pour l’autoriser à répondre à toutes ses questions.  « T’es vieille comme mon papa. » Outch. Ce n’est clairement pas la première fois qu’il me fait une réflexion sur mon âge, je pourrais presque finir par être vexé. « Non ton papa est plus vieux, il va en avoir trente et un lui. »   Nathan semble choqué, il ouvre grand la bouche et nous regarde à tour de rôle.  « TRENTE ET UN ? Mais t’es vieux papa ! Et puis regarde il a des cheveux blancs en plus. » Je fronce les sourcils, prêt à démentir cette information mais de toute façon il a raison. « Alors déjà je ne suis pas vieux. Et ça se fait pas de dire à une fille qu’elle est vieille. » Mes yeux se posent brièvement sur Alex jusqu’à ce que nos regards se croisent. « Je sais pas si je dois le croire il est nul avec les filles mon papa. » Je l’entends dire ces mots tout bas certainement à l’intention d’Alex mais je perds très vite le file de la conversation quand ils se mettent à parler de sport. Elle lui dit qu’il est plutôt doué et je ne peux qu’être d’accord avec elle, oui mon fils est apparemment bon en sport – aussi dingue que cela puisse paraître – mais il le tient clairement de sa mère. « Il m'aime trop mon papa, il peut pas me dire non. Hein papa tu m'aimes trop ? » Il rit mais il a raison, je ne sais pas où j’aurais trouvé ma force ces dernières années s’il n’avait pas été là. « Bien sûr que je t’aime. » Je lui réponds, tout en sortant mon portable pour répondre à des messages mais je l’entends tout de même faire mes éloges en lui disant que je serais apparemment le meilleur mais les compliments ne durent pas très longtemps puisqu’il se met à lui dire que je ne suis pas doué en sport mais je ne peux pas le nier. Je ris avec lui tout en rangeant mon portable dans ma poche de jeans. Une fois arrivés au fast food, j’ouvre la porte pour laisser Nathan et Alex entrer avant moi. « Merci de me laisser être là. » J’hausse les épaules et passe encore une fois une main dans mes cheveux. « Me remercie pas c’est normal. » Du moins ça me semble normal et une fois que Nathan a enfin passé sa commande sur la borne je l’imite en commandant presque la même chose que lui – oui nous avons plus ou moins les mêmes goûts et c’est un gros mangeur. – Encore une fois je ne les écoute plus vraiment et je laisse Alex choisir son menu. « Alors papa comment tu l’as rencontré Alex ? » Donc il était sérieusement en train de lui demander comment on s’est rencontré ? Je soupire doucement tout en me tournant vers lui. « Nathan s’il te plaît arrête de la bombarder de questions. » Nous partons nous installer à table en attendant qu’on vienne nous servir notre repas, je m’assieds à côté de mon fils laissant Alex s’installer en face de nous. « Toi aussi tu travailles dans un restaurant ? C’est comme ça que vous vous êtes rencontrés ? » Et il continue, encore et toujours. Il parle, il ne s’arrête pas et pourtant si vous saviez à quel point j’aimerais qu’il apprenne à apprécier un peu le silence. « Nathan je t’ai demandé d’arrêter ça ! » Il commence à râler, il croise les bras et nous montre sa plus belle moue boudeur mais ça paye puisqu’il arrête enfin de parler. « Désolé. » Je l’avais un peu prévenu en même temps, mais je ne pensais pas qu’il se montrerait aussi curieux. On vient nous apporter nos plateaux et je la remercie d’un simple sourire. Je donne à Nathan un plateau sur lequel j’ai laissé sa nourriture. « BON APPÉTIT. » Dit-il tout en croquant une première fois dans son hamburger. « On ne parle pas la bouche pleine, tu le sais... » Je lui dis d’un air presque désespéré. Il essaie juste d’attirer l’attention sur lui et ça marche plutôt bien.
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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptyLun 9 Mar 2020 - 12:24



Sometime in the future we can share our stories
When we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories
But until that day comes along I'll keep on moving on

Est-ce que reparler de cette promesse semble être une bonne idée ? Je ne pense pas mais c'est lui qui a abordé le sujet. C'est lui qui rappel qu'il avait fait cette promesse, et qu'il n'a pas respecté sa parole mais je ne peux pas le blâmer. J'ai depuis longtemps accepté l'idée que tout était de ma faute, et que si je l'avais forcé, il m'en aurait voulu, comme je m'en veux aujourd'hui. « C’était une promesse débile, je n’aurais jamais dû te faire promettre une telle chose. Mais tu ne regrettes pas de ne pas avoir respecté ta promesse ? » Parce que moi je regrette tellement d’être partie s’il savait. Je ne peux pas lui dire ça, parce que le passé c’est le passé et mes regrets n’aideront en rien. J’ai fais ce choix, et je dois vivre avec et apprendre à l’assumer. Mais devant eux c’est clairement pas simple. Parce qu’ils me montrent tout ce que j’ai perdu, ce que j’aurais pu avoir et ce que j’ai refusé. Est-ce que je veux une vie de famille ? J’y ai jamais pensé, alors j’aurais tendance à dire que non. Mais ils ont l’air si bien tout les deux, si complices. Présents l’un pour l’autre et moi je suis là, huit ans après dans un rôle que je ne peux définir, à partager un petit moment de leur vie. En route vers le fast-food, je me retrouve à discuter avec Nathan, je discute avec mon propre fils et c'est très étrange. Il ne sait pas qui je suis et c'est finalement pas plus mal. La discussion est bien plus simple entre nous comme ça et ça me permet de voir quel petit garçon il est devenu.  « TRENTE ET UN ? Mais t’es vieux papa ! Et puis regarde il a des cheveux blancs en plus. » Mes yeux se posent sur les cheveux de Caleb. Je ne fais qu’écouter Nathan quand il me dit de regarder les cheveux blancs de son père. Et ce n’est qu’un prétexte je n’ai pas forcément besoin qu’on me le dise de regarder ses cheveux, je le fais sans autorisation. Je l’ai toujours fais. Mais je les regarde et effectivement Nathan a raison, Caleb a des cheveux blancs et je suis un peu perturbée par cette découverte. Pas que ça le rende moins sexy ou quoi mais ça confirme juste une chose, beaucoup de temps est passé et Caleb n’a pas du avoir une vie facile à cause de moi. Je n’ai pas le temps de réagir que Caleb reprends Nathan et je les écoute tout les deux mon regard restant sur Caleb. « Je sais pas si je dois le croire il est nul avec les filles mon papa. » Mes yeux dans ceux de Caleb, j’entends la remarque de Nathan sur la nullité de son père avec les filles et je rigole. Un rire franc et sincère. Et je regarde Caleb toujours une lueur d’amusement dans le regard tout en répondant à Nathan avec la même discrétion que lui, ce qui permet à Caleb d’entendre tout ce que je lui dis. « Je suis sûre qu’il est pas si nul que ça. » J’en suis sure parce que si Caleb est nul en drague, avec moi il était loin d’être nul et pendant un an et demi j’ai eu de quoi le voir à l’œuvre avec une fille, avec moi. « Et d’abord comment tu le sais qu’il est nul ? » Nathan parle beaucoup autant en profiter pour le questionner sur son père. « Ba regarde il a TRENTE ET UN ANS et il est tout seul. » Logique, limpide pour un enfant de 8 ans, bien que pas aussi simple que ça. Mais s’il savait à quel point l’information qu’il vient de me donner ne me laisse pas indifférente. « Tout le monde dit que je lui ressemble et dans ma classe les filles sont amoureuses de moi alors s’il a pas d’amoureuse c’est qu’il est pas doué non ? » Il lève les épaules en me regardant. Il attends une réponse ou quelque chose là non ? « C’est vrai que tu lui ressembles. » C’est sans doute pas la réponse qu’il attendait mais je ne peux pas lui expliquer pourquoi et comment je sais que son père est doué avec les femmes. Alors je change de discussion, je parle sport, je sais que c'est facile comme sujet beaucoup plus que l'idée d'apprendre que Caleb n'a jamais retrouvé l'amour. Alors je parle sport avec Nathan, tout en marchant à leur côté. Je n'avais pas prévu d'avoir un réel échange avec lui, je n'avais même pas envisagé de les croiser, pas aussi vite. Mais Caleb m'a donné cette opportunité et alors que l'on entre ensemble dans ce McDo, je le remercie de me laisser partager ça avec eux. « Me remercie pas c’est normal. » Ça n'a rien de normal, rien de tout ça n'est normal, mais je ne veux pas risquer de lui montrer à quel point ce n'est pas normal. A quel point, il fait preuve de compréhension envers moi, chose que je ne pense toujours pas mériter. Mais je me choisis à manger, finalisant une commande pour trois alors que Nathan reprends ses questions, en interrogeant Caleb comme je lui avais suggéré. Sauf que Caleb ne réponds pas, alors que Nathan continue son questionnement à peine installé à table. Je suis assisse face à eux, et je me mets à penser que ça aurait pu être les deux hommes de ma vie. Pourquoi je pense à ça moi ? Je n'entends pas réellement la question de Nathan, ni même la raison qui le pousse à bouder, je les regarde, perdue dans mes pensées. J'observe autour de nous, des familles partout, des enfants, des parents, et je me demande ce que je fais là. A quoi je suis en train de jouer ? Je peux pas faire ça, je n'ai pas le droit d'être là comme si de rien était non ? Je n'ai pas le droit d'être devant eux et de faire comme si j'étais à ma place. Ce n'est pas ma place, je n'ai pas mérité d'avoir la chance d'être ici avec eux, je n'ai rien fais pour que Caleb me laisse une chance, et en plus de ne pas la mériter, je ne suis même pas sûre d'en avoir envie ou d'en être capable. Qu'est-ce que je fais là ? Je me mords la lèvre, perturbée par toutes les pensées qui me traversent l'esprit. Une femme dépose les plateaux sur la table et je sors de mes pensées, sans un mot, sans un regard je me concentre sur les plateaux ou nos trois menus sont mélangés, ce genre de choses totalement anodines, ne le sont pas vraiment aujourd'hui et je reste immobile regardant Caleb faire le tri pour donner son menu à Nathan. « BON APPÉTIT. » La bouche pleine et le sourire aux lèvres, je souris devant tant d’enthousiasme même si ça ne semble pas faire rire Caleb qui le reprends presque immédiatement. Nous avons de nouveau droit à son air boudeur alors qu'il termine sa bouche et laisse passer trente secondes de silence. « Il est pas toujours ronchon, mais il dit que je parle trop alors que c’est lui qui parle pas assez. » Il se tourne vers Caleb l’air innocent. « J’ai vidé ma bouche et j’ai pas posé de question. J’ai fais tout ce que tu m’as dis. » Je ne devrai pas mais je souris devant la repartie de Nathan. J'en oublie mes doutes, je le regarde et je souris. « Mais Papa, tu invites quelqu’un à manger avec nous et c’est moi qui doit demander son prénom parce que tu parles pas toi et après tu me disputes parce que je parle trop. Je veux juste être gentil moi. » Il refait sa moue boudeur, je sais pas s’il s’est entraîné mais je crois qu’il est doué parce que j’ai envie de lui dire qu’il peut continuer à parler mais je me tais ne voulant pas aller contre l’autorité de Caleb. Alors puisque lui n’a plus le droit de me questionner et que ça semble l’embêter, je fais la discussion espérant faire disparaître cet air boudeur sur son visage. « C’est la première fois que je viens ici avec ton père. J’avais même pas le droit de prononcer le mot fast-food à l’époque. J’ai pourtant tout essayé pour le forcer à m’accompagner dans un McDo mais je n’ai jamais réussi à le faire changer d’avis. » Je crois que c’est l’une des rares fois où il m’a dit non et où il n’a jamais craqué d'ailleurs. Malgré mes tentatives en tout genre et mes promesses en cas d’acceptation de sa part. Mais la cuisine c’était tellement sacré pour lui. Je souris en évoquant ce souvenir, et tout ce que j’ai pu tenter pour le convaincre. Le pire c’est que je ne suis pas une fan de ce genre de nourriture mais pour moi qui ne cuisine pas, c’est une alternative rapide et simple et puis l’idée de le traîner dans un tel lieu était un vrai défi. Jamais relevé jusqu’à aujourd’hui grâce à Nathan. « D’ailleurs je dois te remercier Nathan grâce à toi on peut dire que j'ai réussi ce défi. » Je croque dans mon burger, tout en regardant Caleb, un léger sourire aux lèvres. Je ne sais pas s’il pense à ce souvenir, je ne sais pas s’il se souvient même de tout ça, mais je n’ai rien oublié. Je ne l’ai pas oublié. « De rien, tu as gagné quoi ? » Je tousse un peu alors que sa question me fait avaler de travers et je lâche un petit rire avant de lui répondre tout en regardant un peu Caleb. « Techniquement c’était ton père qui devait gagner quelque chose. Mais c’était y’a longtemps. » Y’a très longtemps dans une autre vie, quand tout semblait encore simple et léger entre nous. Quand je faisais encore partie de sa vie avant de m'enfuir et de les laisser tout les deux.


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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptyJeu 12 Mar 2020 - 21:51

Alex & Caleb
“Sometime in the future we can share our stories when we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories. But until that day comes along I'll keep on moving on”
Oui, c’était une promesse débile je suis plutôt d’accord avec elle mais en même temps, elle ne m’a jamais demandé de lui promettre une telle chose alors au fond c’est plutôt à moi que j’en veux. « C’était une promesse débile, je n’aurais jamais dû te faire promettre une telle chose. Mais tu ne regrettes pas de ne pas avoir respecté ta promesse ? » Sans réfléchir une seule seconde je secoue la tête de droite à gauche. « Non pas du tout. Nathan c’est toute ma vie, je l’aime tellement tu ne peux même pas imaginer à quel point. » Je ferais tout pour lui, je lui donnerais tout et je le fais passer avant moi parce que mon bonheur dépend du sien. Même s’il n’est pas facile tous les jours, il a quand même son petit caractère et ça pour le coup je sais très bien de qui il le tient. « Même si te perdre ça a été la pire épreuve que je n’ai jamais eue à surmonter. » Je lui fais cette confession à voix basse presque comme si je n’assumais pas mes mots mais pourtant, c’est la vérité. La perdre m’a brisé, vraiment. J’avais tellement mal, j’avais réellement l’impression d’avoir perdu la femme de ma vie. Parce que je me voyais construire quelque chose avec elle j’en avais envie. Je voulais que tous les deux on vive ensemble, qu’on se marie et qu’on ait des enfants. Techniquement ce dernier point on l’a fait oui. On a eu un enfant tous les deux et peut-être qu’il me ressemble physiquement mais il a hérité de beaucoup de traits de caractère de sa mère comme par exemple sa faculté à toujours avoir quelque chose à dire. Dès qu’il a commencé à bien parler il ne s’est plus jamais arrêté. Et quand il me dit que je suis vieux, je grimace légèrement. Je ne me considère pas comme étant réellement vieux je vais simplement avoir trente et un an. Mais par contre j’ai trente et un an et je suis un père célibataire qui passe beaucoup de temps seul, aucune femme en vue et je commence à me dire que je vais sûrement finir seul jusqu’à la fin de mes jours. Par contre quand il dit à Alex que je suis nul avec les filles j’ai presque envie de rire parce qu’il n’a pas franchement tort. Je n’ai jamais été doué pour le drague mais entendre ça de la bouche de mon fils de huit ans, c’est une vérité qui fait tout de même un peu mal. « Je suis sûre qu’il est pas si nul que ça. Et d’abord comment tu le sais qu’il est nul ? » Je la regarde mais à chaque fois que nos regards se croisent je détourne du regard. « Ba regarde il a TRENTE ET UN ANS et il est tout seul. »   Outch. Alors ça, ça fait mal. Il ne pouvait pas être plus clair comme ça Alex n’a plus de doute, je suis seul, je n’ai personne dans ma vie parce que je la passe à m’occuper de mon fils et à me plier en quatre pour lui. Et aussi parce que malgré mes tentatives je n’ai jamais ressenti à nouveau la moitié des sentiments que j’ai pu avoir pour Alex. Je pense que j’ai complètement perdu foi en l’amour. « Tout le monde dit que je lui ressemble et dans ma classe les filles sont amoureuses de moi alors s’il a pas d’amoureuse c’est qu’il est pas doué non ? » Je lâche un petit rire en l’entendant dire que toutes les filles de sa classe sont amoureuses de lui. « Je suis sûr qu’elles sont pas toutes amoureuses de toi déjà. » Je lui dis en ébouriffant ses cheveux juste pour l’embêter parce que je sais qu’il déteste ça. « Si ! Même que y’en a plusieurs que j’ai déjà embrassé. » Plusieurs ? Carrément ? Il me fait rire et j’en viens presque à me demander si mon propre fils de huit ans n’a pas déjà eu plus de copines que moi en trente ans de vie. Mais cette conversation me pousse à me poser encore des questions sur la situation d’Alex. Sans que ce soit calculé mes yeux se baissent sur ses mains à la recherche d’une bague et je n’en vois aucune. Rien du tout. Est-ce que ça veut dire qu’elle est célibataire ? Non pas du tout, simplement qu’elle n’est pas mariée. Nathan parle encore beaucoup. Trop. Il ne s’arrête pas et j’essaie de le canaliser un peu une fois que nous sommes installés en attendant nos plateaux. Quand nos repas arrivent je trie notre commande en donnant à chacun ce qu’il avait commandé et Nathan nous souhaite bon appétit – ce qui est très bien – mais sa bouche est pleine d’un mélange de frites et d’un bout de son burger. «  Il est pas toujours ronchon, mais il dit que je parle trop alors que c’est lui qui parle pas assez. J’ai vidé ma bouche et j’ai pas posé de question. J’ai fais tout ce que tu m’as dis. » Il a de la répartie ce petit et le pire c’est qu’il a raison. Il avale avant de parler et il ne lui poser pas plein de questions. Il est malin. « Mais Papa, tu invites quelqu’un à manger avec nous et c’est moi qui doit demander son prénom parce que tu parles pas toi et après tu me disputes parce que je parle trop. Je veux juste être gentil moi. » Je ris face à cette petite moue boudeuse, je sais qu’il fait ça pour se mettre Alex dans la poche et si j’en crois le sourire qui est collé à son visage en ce moment j’ai l’impression qu’il y arrive plutôt bien. « Pourquoi est-ce que tu veux que je lui demande son prénom ? Je le connaissais déjà moi. » Tentative d’humour de ma part, je suis persuadé qu’aucun d’entre eux ne va rire et qu’il va même être désespéré. Et j’avais raison puisqu’il soupire tout en secouant la tête une main plaquée sur son front. « C’est la première fois que je viens ici avec ton père. J’avais même pas le droit de prononcer le mot fast-food à l’époque. J’ai pourtant tout essayé pour le forcer à m’accompagner dans un McDo mais je n’ai jamais réussi à le faire changer d’avis. » Sans même le maîtriser je me mets à sourire en entendant ce souvenir, et pourtant croyez-moi elle a tenté plusieurs méthodes pour me faire changer d’avis mais elle n’a jamais réussi. « D’ailleurs je dois te remercier Nathan grâce à toi on peut dire que j'ai réussi ce défi. » Je mange et cette fois je regarde Alex sans détourner mon regard, un petit sourire aux lèvres toujours présent. Nathan a raison je ne parle pas beaucoup et c’est bien lui et Alex qui nourrissent le plus cette conversation. Il lui demande ce qu’elle a gagné et ma réaction est identique à celle d’Alex. Je bois et j’avale un peu de travers. « Techniquement c’était ton père qui devait gagner quelque chose. Mais c’était y’a longtemps. » Je vois Nathan froncer un peu les sourcils en regardant Alex, tout en tenant son hamburger. « Mais je comprends pas si c’est toi qui a gagné un pari pourquoi c’est... » Il ne va pas s’arrêter là. Je ne le laisse pas finir et je le coupe pour lui répondre moi-même. « Tu ne peux pas comprendre t’es trop jeune pour ça. Mange. » Beaucoup trop jeune pour comprendre ça d’ailleurs. Vraiment trop jeune. « Pourquoi je suis trop jeune ? Je suis plus un bébé papa tu sais. » Je me pince les lèvres tout en levant les yeux vers Alex. Elle lui en a beaucoup trop dit et maintenant qu’il ne comprend pas j’ai bien peur qu’il ne nous lâche pas. « C’est des histoires d’adulte c’est tout. » Il n’est pas satisfait de ma réponse, je le vois. Il reste tout de même silencieux pendant quelques minutes, il mange, il descend son hamburger à une vitesse incroyable comme s’il mourrait de faim et que je ne le nourrissais jamais. « Dis, Alex c’était ton amoureuse avant que je sois là ? » Alors ça, je ne l’avais clairement pas vu venir. Mes yeux jonglent entre Nathan et Alex, un peu gêné par cette question. « Non pourquoi tu me demandes ça ? » Nathan hausse les épaules tout en mettant des frites dans sa bouche. « Parce que tu souriais beaucoup tout à l’heure en la regardant et je t’avais jamais vu sourire comme ça. Même avec tes anciennes amoureuses. » Et en plus il est très observateur. Je soupire tout en attrapant mon gobelet pour boire un peu. « Non Nathan, Alex c’est juste une ancienne amie je t’ai dit. » Non, elle est tellement plus que ça et apparemment ça se voit sur mon visage. Il hoche doucement la tête comme s’il acceptait mes explications. « Je peux aller voir Liam il est avec ses parents à la table juste en face ? » Il me demande ça en désignant son meilleur ami d’un signe de tête. « Vas-y mais tu restes pas loin je veux te voir d’ici. Tu prends tes frites et ta boisson et tu es poli avec ses parents. » Un grand sourire se dessine sur son visage alors qu’il quitte la table pour rejoindre son ami. Je le regarde un instant et sourit à ses parents qui se retournent vers moi pour me saluer, et je reporte mon attention sur Alex. « Désolé. Je t’avais dit qu’il était curieux. » Je grimace légèrement et je me rends compte seulement maintenant que je suis de nouveau seul avec elle.
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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptyVen 13 Mar 2020 - 5:53



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When we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories
But until that day comes along I'll keep on moving on

Il me dit ces mots à voix basse mais il les dit quand même et ça me bouleverse. Qu’il me confesse une telle chose est inattendue et je ne sais pas réellement comment je dois réagir face à son honnêteté. Je baisse les yeux, consciente d’avoir été la cause de son malheur à l’époque de mon départ, consciente de lui avoir fait du mal et j’ai beaucoup de mal à gérer cette émotion et cette culpabilité que je ressens. Il m’a perdu, il a souffert et finalement mon choix nous a fait du mal à tout les deux. Parce que moi je l’ai perdu aussi et s’il parle d’épreuve à surmonter, pour ma part je n’ai rien surmonté du tout, j’ai juste plongé encore et encore plus bas toujours. J’ai souffert, il a souffert pour quoi au final ? Lui il a au moins su pourquoi il se battait, pour Nathan alors que moi j’ai fini par oublier le sens de mon choix. J’ai fini par perdre. Parce que j’ai tout perdu quand je l’ai quitté mais je ne peux pas lui dire. Je me suis enfouie mais une partie de moi est restée ici avec lui, avec eux. « Je ne t’ai jamais oublié. » Quelques mots murmurés en sa direction alors que Nathan arrive vers nous sourire aux lèvres. Il se lance dans un interrogatoire qui a au moins le mérite de ne pas me laisser de répit pour trop réfléchir à ce qui est en train de se passer. Moi avec eux ici à Brisbane. Marchant au côté de Caleb et Nathan en direction d’un fast-food. Je discute avec Nathan, je découvre cette facette de sa personnalité, celle dont Caleb m’avait déjà parlé quelques minutes plus tôt, je constate par moi même que son fils a toujours quelque chose à dire, à ajouter, à demander. Légèrement sans filtre par moment, il parle avec la légèreté de ses huit ans, il parle sans savoir qu’au fond ce qu’il me dit est important pour moi du moins. Il m’annonce que son père est seul, et que ça semble être une chose habituelle. Il me dit tout ça sans être en mesure de savoir tout ce que cette info provoque en moi. Je ne sais pas ce que je ressens pour Caleb, enfin si je sais mais je ne vais pas m’autoriser à penser à tout ça et pourtant quand Nathan annonce avec innocence que Caleb est seul à trente et un ans je ne peux pas m’empêcher de ressentir une émotion forte et particulière. Je le regarde, avec beaucoup trop d’insistance sans même m’en rendre réellement compte. Je ne peux pas faire ça, pas encore. Je détourne mon regard vers Nathan cette version mini de Caleb et je vois Caleb ébouriffer les cheveux de Nathan, je souris en le voyant faire alors que je repense à toutes les fois où mes mains se retrouvaient à faire la même chose et bien d’autres encore avec ses cheveux. Nathan parle, beaucoup et heureusement pour moi, parce qu'il me permet de ne pas avoir trop de temps pour penser, je me contente de l'écouter, de parler avec lui ou de laisser Caleb le reprendre quand Nathan parle trop. Il aime parler, je le constate et je constate aussi qu'en plus d'avoir beaucoup de choses à dire, il a une sacrée repartie. Il se fait réprimander par Caleb, mais Nathan ne lâche pas l'affaire pour autant, rappelant au passage à son père que si lui, il parle trop, c'est peut-être aussi parce que Caleb ne parle pas assez. Une pensée que je partage ou du moins que je partageais à l'époque mais je ne dis rien. Laissant Caleb réagir. « Pourquoi est-ce que tu veux que je lui demande son prénom ? Je le connaissais déjà moi. »  Et si Nathan semble dépité par la remarque de Caleb, moi je lâche un petit rire réagissant à la tentative d'humour de Caleb. Je n'ajoute rien de plus, ne voulant pas donner raison ou tord à l'un des deux, je me contente de raconter une anecdote à Nathan espérant faire disparaître cette moue boudeuse sur son visage. Et j'y arrive plutôt bien, et mieux encore, j'arrive aussi à faire sourire son père. Et les voir sourire tout les deux l'un à côté de l'autre, a vraiment quelque chose de déstabilisant mais je me contente de sourire à mon tour. Jusqu'à ce que Nathan, réussisse en une question à nous déstabiliser au point qu'on en risque l'étouffement tout les deux. Et entre deux toux et un rire mi-amusé, mi-gêné, je tente de lui répondre sauf que je ne vois bien que ma réponse n'a aucune logique pour lui. J'ai gagné le défi, mais c'est son père qui devait gagner quelque chose, en effet, c'est pas logique pour un enfant de huit ans, sauf que la réponse n'est pas adaptée à un enfant de huit ans non plus, encore moins quand il s'agit de son propre enfant. Et Nathan continue ses questionnements, et je laisse Caleb se débrouiller face aux interrogations de Nathan. J'en ai encore un peu trop dit et je préfère me taire tout en souriant un peu alors que j'observe Caleb gérer cette situation, et il le fait plutôt bien puisqu'il arrive à faire en sorte que Nathan arrête ses questions et mange, laissant quelques secondes de silences entre nous. Je me concentre sur mon repas tout en observant du coin de l’œil Caleb.  « Dis, Alex c’était ton amoureuse avant que je sois là ? » Cette phrase aurait pu me faire rire tant elle est spontanée mais je ne rie pas, je regarde Caleb et j'attends silencieuse de savoir ce qu'il va dire à Nathan. De voir comment il va nous qualifier, mentir, dire la vérité, une vérité totale ou partielle ?  « Non pourquoi tu me demandes ça ? » Je baisse les yeux pour cacher le trouble que je ressens à ce moment précis, le trouble ou la déception je ne sais pas mais je ne veux pas me faire trahir alors je regarde mes frites sans y toucher. Il a choisi le mensonge complet, pas de petite vérité, juste un gros mensonge qui résume notre histoire à quoi ? Une ancienne amie. Même la phrase de Nathan, ne suffit pas à apaiser ce que je ressens à ce moment précis. Je ne comprends même pas pourquoi je suis troublée mais je le suis. Et pourtant, Nathan vient de le dire, Caleb souriait en me regardant, ce sont ses mots. Et plus encore, il précise qu'il n'a jamais vu son père ainsi avec ses anciennes amoureuses, mais Caleb m'a qualifié d'ancienne amie et même si notre histoire est finie aujourd'hui, pas ma faute, je ne veux pas être son amie. Ni une ancienne amie, ni une nouvelle amie, je m'en rends compte à ce moment précis. Caleb ne sera jamais mon ami, je ne pourrais jamais me contenter de ça avec lui. Pas après tout ce que l'on a vécu. Mais pourquoi je suis revenue moi ? Je dois laisser mes sentiments de côté, je dois laisser tout ce que je ressens de côté, parce que je lui ai dis, aujourd'hui, ce n'est pas ce que je veux qui importe. Ce n'est pas ce que je ressens ou ce dont j'ai besoin, mais bien ce qu'eux ils veulent. Alors je les regarde, profitant de leur présence alors que Nathan s'apprête à quitter la table pour rejoindre un autre enfant que je ne connais pas. Je ne connais rien de lui, ni ses amis, ni ce qu'il aime, à l'exception du sport. Et une nouvelle fois, je repense à ce jour ou je les ai vu tout les deux, Caleb tenant Nathan dans ses bras pour la première fois. Ça devait être la seule fois, pour lui dire au-revoir. Je sais comment les choses se sont finies, je le savais déjà bien avant et même à ce moment finalement, j'étais déjà plus avec eux. Passant à côté du principal, alors que Caleb tombait fou amoureux de son fils, moi je m'évadais dans un florilèges de pensées et de peurs toutes moins rationnelles les unes que les autres, pour ne pas avoir à faire face à la réalité. « Désolé. Je t’avais dit qu’il était curieux. »  Caleb me parle, et je lui souris, évitant de laisser mon trouble se manifester sur mon visage ou dans ma voix, alors que je termine ma bouche avant de lui répondre. « Dis moi que je parle pas autant que lui quand même ? » Je dis ça sur le ton de la plaisanterie, j'ai besoin de plaisanter pour ne pas donner à tout ça un caractère trop sérieux. Je sais que je parle trop, parfois pour dire des conneries rigolotes, parfois pour faire des bourdes qui sont beaucoup moins drôles. Je ne peux pas reprocher à Nathan de parler, sur ce point là, je sais que c’est pas de Caleb qu’il tient ça. Peut être pas de moi non plus puisqu’il n’a pas grandi avec moi, donc j’en sais rien mais c’est pas à cause de Caleb qui a tendance à ne pas assez parler comme lui a fait remarquer son fils. Et puis grâce à la curiosité Nathan et sa capacité à dire toutes les choses auxquelles il pense, j’ai pu en apprendre plus sur Caleb que ce que je n’aurais jamais osé demander. J'ai appris certaine chose sur Nathan, mais j'ai aussi appris des choses sur Caleb et je ne sais pas réellement ce que je dois faire de tout ça, maintenant qu'on se retrouve seuls tout les deux sans Nathan pour rendre les choses légères et amusantes. « Je suis désolée pour l’anecdote je pensais pas qu’il chercherait à comprendre. Je ne voulais pas te mettre mal à l’aise. » Je cherche à éviter les silences trop longs par peur qu'aucun de nous ne soit capable de les briser une fois installés. Alors sans vraiment le regarder, j'ose le questionner.  « Il a cherché à savoir qui j’étais ? » Caleb m’a dit qu’il avait expliqué à Nathan que sa mère n’était pas prête à avoir un enfant et était partie mais je me demande s’il a posé autant de question à Caleb sur sa mère biologique qu’il ne m’en a posé aujourd’hui en tant qu’amie de son père. Je crois qu’au fond j’ai besoin de savoir ce que Caleb a dit à Nathan à mon sujet. On a pas eu le temps de discuter de tout ça avant que Nathan sorte du vestiaire, et je profite de ce moment seule avec Caleb pour oser cette question. Pour savoir qu'elle représentation Nathan peut avoir de moi. Pour voir aussi peut être l’ampleur des dégâts que mon départ a fait sur eux. « Apprendre à vivre sans toi a été la chose la plus dure que j’ai eu à faire. » Les yeux fixés sur ma boisson, mes ongles qui frappent la table en rythme, je lui fais cette confidence, un peu comme il me l’a fait au stade. Je ne sais pas si c’est une bonne idée d’être aussi honnête et de partager ce genre de chose avec lui mais je suis ici face à lui et je crois que partager des souvenirs avec lui, me rends un peu nostalgique. Je me sens un peu fébrile face à lui alors que je me surprends à ressentir des émotions que j’avais oublié depuis huit ans. Je ne peux pas être son amie, je ne peux pas être la mère de Nathan, alors je suis quoi ? Je fais quoi ? Soufflant un peu, je cherche son regard, je cherche à voir ce que ma sincérité provoque comme réaction en lui. Je ne sais pas ce que je cherche à déceler mais je le fixe, ne détournant plus mon regard.


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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptySam 14 Mar 2020 - 14:32

Alex & Caleb
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La surprise de mes retrouvailles avec Alex passée je commence presque à trouver son retour agréable. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Avec cette fille j’ai vécu à la fois mes meilleurs moments mais aussi les pires. Elle m’a rendu heureux comme je ne l’avais jamais été avant et comme je ne l’ai jamais été après notre rupture. Je m’en veux de dire ça parce que je peux vous assurer que j’aime Nathan d’un amour inconditionnel et indescriptible. Mais pour pouvoir crier haut et fort que je suis heureux je sais qu’il me manque quelque chose, et pas des moindres ; l’amour. Une femme qui m’attende tous les soirs chez nous, avec qui je m’endormirais tous les soirs et celle que je verrais à mes côtés tous les matins en me réveillant. C’est ça que je veux et dont j’ai envie. Ce n’est pas beaucoup demander et pourtant, j’ai l’impression que je ne le retrouverais plus jamais et penser comme ça me fait extrêmement mal croyez-moi.  « Je ne t’ai jamais oublié. » Quand elle me dit ça je me retourne pour la regarder, je la fixe et je ne sais pas quoi lui répondre. Elle ne m’a jamais oublié. Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’elle n’a personne dans sa vie ? J’espère. Pourquoi ? Je ne sais pas. Parce que je ne compte pas me remettre avec elle, pour sûr c’est une très mauvaise idée. On ne se remet jamais avec son ex c’est une règle de base que je compte bien respecter, ou du moins j’essaie de m’en convaincre. Je me rends compte qu’elle me procure encore un certain effet que je n’attendais pas. Je pensais vraiment l’avoir oublié je vous assure mais je me rends compte que non, elle a toujours gardé cette place bien trop importante dans mon esprit. Sûrement la raison pour laquelle je n’ai jamais réussi à réellement laisser une autre femme entrer dans ma vie. Heureusement Nathan et notre petite virée improvisée au McDo m’empêchent de trop penser. Même s’il se montre un peu trop intrusif et curieux envers Alex j’essaie de le recadrer un peu et il semble plus ou moins se calmer jusqu’à ce qu’il me questionne sur mon passé avec Alex. Il me demande si nous étions ensemble avant sa naissance et sa question me déstabilise complètement. Je lui mens et à ce moment précis je regarde Alex et je la vois baisser les yeux. Et là, je comprends que j’ai merdé. Non elle n’est pas qu’une simple amie et j’ai l’impression de l’avoir vexée. J’ai tout de suite envie de m’excuser mais Nathan ne comprendrait pas et de toute façon il me demande si je l’autorise à rejoindre son meilleur ami qui vient d’arriver avec ses parents. J’accepte à condition qu’il reste à portée de vue pour moi et il s’éloigne. « Dis moi que je parle pas autant que lui quand même ? » Je ris doucement à a réflexion avant de croquer dans mon hamburger. Maintenant on se retrouve encore en tête à tête et je repense à ce qu’elle m’a dit tout à l’heure. Elle ne m’a jamais oublié. Mais moi non plus je ne l’ai jamais oublié. « Non. Enfin… » Je pose mon hamburger et fronce légèrement les sourcils en essayant de trouver les bons mots. « Disons que lui c’est par petits fragments, il respire entre deux phrases il fait des pauses. Toi t’es une adepte des monologues. » Je ris doucement en la regardant, un petit sourire aux lèvres ne quittant désormais plus mon visage. Je me remémore ces moments où elle parlait tout le temps sans s’arrêter et sans même respirer quelque fois. Ça, ça me rendait fou. Elle parlait beaucoup trop alors pour la faire taire quelque dois je me contentais de l’embrasser, et ça fonctionnait. « Je suis désolée pour l’anecdote je pensais pas qu’il chercherait à comprendre. Je ne voulais pas te mettre mal à l’aise. » Je balaie ses excuses d’un revers de la main, elle n’a pas à s’excuser elle ne pouvait pas savoir que Nathan allait tout faire pour essayer de comprendre cette histoire de pari gagné. « Il a cherché à savoir qui j’étais ? » Je relève les yeux vers elle je mange quelques frites tout en hochant positivement la tête. Oui il m’a posé des questions sur sa mère et lui répondre n’a pas toujours été évident.  « Il a eu une période pendant laquelle il a beaucoup cherché à te connaître. Mais je ne lui ai jamais menti, je lui répondais toujours. Il sait que sa mère s’appelle Alexandra, qu’elle a un an de moins que moi, qu’elle est anglaise. Enfin tout ce genre de choses. » Il ne connait pas que ça d’elle, mais je lui dis ça pour lui donner un ordre d’idées de tout ce qu’il sait sur elle. Par contre il ne m’a jamais demandé à voir une photo de sa mère et heureusement sinon il aurait certainement immédiatement reconnu Alex. « Apprendre à vivre sans toi a été la chose la plus dure que j’ai eu à faire. » Une nouvelle fois je relève les yeux vers elle et cette fois je la regarde dans les yeux complètement déstabilisé par sa remarque. Sans même m’en rendre compte mes yeux glissent sur ses lèvres quelques secondes avant de la regarder à nouveau dans les yeux. Ses yeux qui me faisaient tellement craquer à l’époque et je me rends compte que c’est quelque chose qui n’a pas vraiment changé. « Je suis désolé pour tout à l’heure quand je lui ai dit qu’on avait jamais été ensemble. Je ne savais pas quoi lui répondre. » Et surtout je ne savais pas si je pouvais lui dire la vérité, est-ce qu’Alex a envie de se présenter à lui dans le rôle de sa mère ? « Alex, t’es bien plus qu’une simple amie pour moi. » Tellement plus. Et je m’en rends encore plus compte maintenant que nous nous retrouvons à table assis l’un en face de l’autre. Situation qui est loin d’être nouvelle puisqu’elle est arrivée des milliers de fois dans le passé mais aujourd’hui c’est différent. Parce qu’on se retrouve après huit ans de séparation et que je me rends compte qu’elle me plaît toujours autant. Mais encore une fois je me souviens qu’on ne renouvelle jamais une histoire avec une ex. jamais. « Moi non plus je ne t’ai jamais oublié tu sais. J’ai essayé. Vraiment. J’ai voulu rencontrer d’autres femmes mais jamais aucune ne t’arrivait à la cheville. » Et pourtant des défauts, elle en a j’en suis conscient. Mais ses qualités sont plus importantes et plus nombreuses alors j’arrive à en faire abstraction. Je suis toujours ne train de la regarder maintenant incapable de briser ce contact visuel, alors que j’essaie de me dire que je devais me lever, récupérer Nathan et partir je ne bouge pas. Parce que j’ai envie de passer du temps avec elle. « J’aime bien tes cheveux comme ça. » Elle est magnifique en brune tout comme elle l’était avec les cheveux plus clairs. Je suis en train de merder je le sais mais pourtant je ne m’arrête pas je continue parce qu’il s’agit sûrement d’une erreur tellement agréable.
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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptySam 14 Mar 2020 - 16:44



Sometime in the future we can share our stories
When we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories
But until that day comes along I'll keep on moving on

Nathan nous a laissé, il est parti rejoindre une autre table et je me retrouve devant Caleb, on est désormais seuls tout les deux et c'est à la fois quelque chose que je redoute mais aussi que j'apprécie. Nathan n'est plus là pour faire la conversation et c'est moi, la première qui romps le silence, en lui demandant si justement je ne parle pas autant que Nathan. Une touche d'humour pour cacher mon trouble et ma déception alors qu'il vient à l'instant de me caractériser comme étant une 'vieille amie'. Je ne suis pas son amie, je ne l'ai même jamais été, je suis tombée amoureuse de lui dès le premier soir, dès notre premier rendez-vous et je ne peux pas être son amie. Je n'y arriverais pas. J'essaye vraiment de faire abstraction de tout ça, de ces pensées qui n'ont aucun sens et aucun intérêt. Je ne peux pas être son amie, mais je ne peux pas être plus non plus. Et je commence à me demander si tout ceci n'est pas une erreur, une grossière erreur. Revenir ici, les voir, revoir Caleb. Je n'avais pas anticipé tout ça, tout ce que je ressentirais face à lui, encore. Je fais tout ce que je peux pour ne pas penser à ça, vraiment parce que je ne suis pas là pour ça. Je ne sais pas totalement pourquoi je suis revenue, mais pas pour ça. J'en suis sûre. Je ne peux pas revenir, débarquer et me sentir triste de le voir me cataloguer comme amie, c'est insensée non ? Aussi insensé que de ressentir tout ce que je ressens encore rien qu’en le regardant. 'Mais pourquoi il me fait encore autant d’effet?' J’entends son rire léger qui accompagne sa réponse et je me souviens comme j’aimais l’entendre rire. Et comme j’aime l’entendre rire encore aujourd’hui. Je ne peux pas faire ça, je me le répète encore et encore parce que je dois m’en convaincre. La raison doit être plus forte que tout le reste et la raison me dit que je dois refouler toutes mes pensées, tout mes sentiments. Juste de la raison, on est de vieux amis, des connaissances qui se retrouvent et qui partagent un repas dans un fast-food, rien de plus. Je me mens à moi même mais je dois le faire parce que je ne peux pas laisser la passion, le cœur, ou je ne sais quelle autre chose, s’exprimer. Je ne veux pas le faire souffrir et je ne veux pas souffrir. Et faiblir ce serait nous exposer a encore plus de souffrances et je ne peux pas. Alors j’oriente la discussion sur autre chose, je dois parler pour éviter de penser. Parler pour éviter de laisser du répit pour réfléchir à ce que je ressens, à ce que l’on fait la tout les deux à parler des souvenirs du passé en souriant. Je m’excuse d’avoir lancé Nathan sur la piste d’un sujet légèrement gênant pour nous mais il ne semble pas m’en tenir rigueur. Et je me demande bien pourquoi je reparle de cette anecdote parce que maintenant je me mets à sourire en repensant au terme de notre pari. Non, non, non. Je ne suis pas revenue pour ça, je ne peux pas le récupérer, je l’ai perdu et je ne peux plus penser à ça. A notre histoire. Je ne suis qu’une vieille amie. Et j’ai beau me répéter ces mots, ça fait toujours aussi mal. Alors je me concentre sur Nathan. J’en sais un peu plus sur lui désormais, mais je veux en savoir encore plus. Je ne veux pas m’arrêter là et je veux continuer à découvrir quel enfant il est devenu. Et je sais que je prends un risque en faisant ça. En allant dans cette direction. Le risque de m’attacher à lui. Mais tant pis, je suis revenue pour quelque chose non ? C’est pas pour les récupérer mais au moins pour découvrir ce qu’ils sont devenus alors je profite de ce moment avec Caleb pour continuer de découvrir qui est Nathan. Et pour savoir ce qu’il sait de sa mère biologique. Pour savoir s’il me déteste en somme. Caleb m’explique un peu ce que Nathan sait de moi et je réalise que j’aurais clairement pu faire une gaffe sans le vouloir alors qu’il me questionnait sur ma vie quelques minutes plus tôt. Mon prénom. Mon âge. Mes origines. Il semble connaître les informations principales sur moi et j’en viens à penser que peut être sa dernière question à Caleb au sujet de notre 'relation' passée n’était pas si anodine que ça. Mais Caleb a balayé ce sujet, il a tué mes espoirs en mettant fin aux interrogations de Nathan. Des espoirs dont je n’avais même pas réellement conscience. C’est peut être ça le pire finalement. Je n’osais pas penser à lui, à nous avant de le revoir. Parce que tout était trop dur, parce que vivre sans lui était trop dur et la face à lui je dois me résoudre à accepter que je n’ai pas tourné la page et surtout que j’en ai pas envie. Je suis incapable de renoncer à lui totalement encore moins maintenant qu’il est devant moi et qu’il me fixe avec ce regard là. Je maintiens le contact visuel entre nous, je voudrais arrêter de le regarder mais même ça, je n’y arrive pas. 'Caleb arrête de me regarder.' Je ne peux pas continuer comme ça parce que le nous est impossible. Il n’y a plus de 'nous', il y a 'eux' et il y a 'moi' mais le nous n’existe plus. 'Tu es son amie rien de plus.' Cette phrase qui fait mal mais que je m’efforce de retenir et de me répéter en boucle. Je suis son amie, la vieille amie de passage et c’est tout. « Alex t’es bien plus qu’une simple amie pour moi. » Et le voilà qui sans le savoir assène le coup de grâce sur mes dernières défenses. Il vient de tuer la raison au moment où il a attisé l’espoir en moi. Je ne suis pas que son amie, je suis bien plus que ça. Mais bien plus c’est large, vaste, beaucoup trop vaste. Je me mords la lèvre au moment où je plonge mon regard dans le sien, à nouveau. Je ne suis pas son amie, je ne le serais jamais parce que je suis bien plus que ça et j’en viens à repenser aux mots de Nathan. Au faite que Caleb est seul, qu’il me regarde comme il n’a jamais regardé personne d’autre. Et ses mots me reviennent, ceux qu’il me disait à l’époque, la façon avec laquelle il me comblait et me couvrait d’amour et de tendresse. Je vais perdre le combat interne entre la raison et la passion. Il ne sait pas que je suis en train de laisser mes sentiments gagner à cause de ses paroles, à cause de son regard, à cause de lui. Je suis encore et toujours follement amoureuse de lui. Je me résigne face à cette constatation.  « Moi non plus je ne t’ai jamais oublié tu sais. J’ai essayé. Vraiment. J’ai voulu rencontrer d’autres femmes mais jamais aucune ne t’arrivait à la cheville. » Et comme si les choses n’étaient pas déjà en train de pencher dangereusement, le voila qu’il me détruit alors que ses mots ont un doux parfum d’espoir. Pourquoi il me dit tout ça ? Pourquoi Caleb ? Je suis fébrile à ce moment précis. « Je ne peux pas être ton amie Caleb. » Je ne sais même pas pourquoi je lui dis cette phrase. Pourquoi en prononçant ces mots, je regarde mes mains plutôt que lui. Je ne sais même pas si mes mots vont avoir un sens pour lui. Mais je tente de préciser les choses sans être totalement claire pour autant, c'est une tornade d'émotion en moi et j'essaye de ne pas le montrer. « Je ne pourrais jamais me contenter de ça. » L’avoir face à moi sans pouvoir le toucher, l’embrasser, sans pouvoir être moi même, sans pouvoir être nous, je ne peux pas. C'est trop dur. Et je lui dis tout ça, sans même réellement attendre une réponse de sa part à tout ça. Je suis juste honnête avec lui, tout comme je le suis avec moi même. Renoncer à lui est impossible, je n’ai pas su le faire malgré la distance, alors l’avoir à portée de doigts et ne pas pouvoir le toucher et l’embrasser. C’est beaucoup trop dur enfaîte. Et pour une fois c’est lui qui parle plus que moi, ou du moins c'est moi qui parle moins que lui, parce que je cherche mes mots, je cherche à gérer l’ampleur des dégâts qu’il arrive à provoquer en moi avec un seul compliment, presque anodin sur mes cheveux. Mais anodin ou pas, je crois que je rougis. Dix ans après notre rencontre, je rougis à nouveau face à lui alors qu’il parle de mes cheveux avec une normalité assez incroyable. « Tu sais que les cheveux c’était le sujet de notre première rencontre. » Bien-sur qu’il le sait, à moins qu’il ait oublié, mais il était là lui aussi à ce premier rendez-vous. Et moi je suis incapable de me défaire de son regard, me sentant si bien quand il me regarde ainsi. « Ta barbe me fascine. Ça te donne un petit côté mystérieux que je trouve sexy. » En huit ans je n’ai toujours pas appris à me taire visiblement, ou au moins à contrôler mes paroles un peu trop instinctives par moment. Mais c’est lui qui a commencé aussi. Et je me dédouane d’or et déjà de toutes responsabilités. Il a commencé les compliments, il a commencé à me donner de l’espoir et maintenant que je me perds dans son regard si apaisant et attirant, je ne pense plus à rien. Juste à cette proximité entre nous, plus de huit ans que je ne l’avais pas revu, plus de huit ans sans parler, sans rire avec lui, sans le toucher. Et je repenses à combien ces huit années ont été horribles. Comment vivre sans lui m'a finalement presque conduite à ma perte. Et cette pensée me fait presque peur tant ça en dit long sur ce que je ressens pour lui, mais j'ai besoin de le regarder, il est là face à moi et ça fait terriblement de bien, là maintenant tout de suite, je ne peux pas penser à la suite, je ne pense qu'à lui. A ses yeux, à son sourire, à sa barbe. J’en oublie Nathan pendant quelques minutes. Et il n’y a plus que nous. Face à face dans ce restaurant. Juste nous. Une relation inqualifiable, inexplicable, inexorablement vouée à l’échec au vue de notre passif, mais pourtant il y a un nous. Et c’est tout ce à quoi je peux penser alors que ma main s’approche de son visage pour frôler cette barbe qui me fascine. Je ne peux pas faire ça. Je ne dois pas faire ça mais je le fais quand même. Comme quand dix ans plus tôt j’avais passé mes mains dans ses cheveux sans son autorisation, je frôle du bout des doigts sa joue et sa barbe. Et maintenant j’attends qu’il me dise stop parce que je suis juste incapable de me raisonner. Cet homme m’a tellement manqué s’il savait à quel point ma vie semblait vide sans lui. Mais si ma vie est vide la sienne ne l’est pas, il a Nathan et je vais encore tout gâcher. « Tu crois qu’il pourra comprendre un jour mon choix ? » Comprendre, accepter, pardonner quelque chose d’impardonnable. Et je réalise peu à peu que si je ne savais pas réellement ce que je voulais en venant ici, les choses deviennent de plus en plus clairs. Mais je ne peux pas encore me risquer à le dire parce que je ne sais pas si c’est l’effet Caleb qui me regarde ainsi ou si c’est vraiment ce que je veux. Mais ce qui est sur en revanche c’est que ce moment avec eux va est en train de me bouleverser totalement.


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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptyMar 17 Mar 2020 - 23:13

Alex & Caleb
“Sometime in the future we can share our stories when we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories. But until that day comes along I'll keep on moving on”
Je me retrouve face à elle et je suis complètement désarmé. Elle me fait encore les mêmes effets qu’à l’époque mais sauf que cette fois il faut que je lui résiste. Parce que je ne sais pas si ça serait une bonne idée. Non en fait, je sais très bien que c’est une mauvaise idée. Elle m’a quitté, elle est partie, elle a choisi sa liberté et son indépendance face à notre couple et surtout face à Nathan qui venait tout juste de naître. Elle ne se sentait pas prête, je l’ai compris et je ne peux pas lui en vouloir pour ça mais ça ne m’a pas empêché d’être au fond du trou pendant de longs mois après notre rupture. Mais pourtant Nathan a quitté la table nous laissant face à face et les seules choses qui me viennent à l’esprit sont les souvenirs heureux de notre relation mais c’est aussi sa beauté qui me saute aux yeux et je ne me gêne pas pour le lui dire. Depuis tout à l’heure je lui parle mais je n’ai droit à aucune réponse de sa part. Strictement aucune. Ce qui a le don de m’énerver puisque j’ai l’impression de me retrouver seul à parler avec moi-même alors que de base je ne fais que répondre à ses questions. Je déteste quand elle fait ça, ça me déstabilise complètement et j’ai usé toutes mes ressources et maintenant je ne sais plus quoi lui dire. Elle finit quand même par enfin réagir à mes propos, pas tous, mais juste une phrase. « Je ne peux pas être ton amie Caleb. Je ne pourrais jamais me contenter de ça. »  Je ne lui ai jamais demandé d’être mon amie mais en même temps je ne lui ai jamais demandé d’être quoique ce soit pour moi non plus. Je ne sais pas ce que je veux. Elle ne peut pas être mon amie, je ne sais pas quoi faire de cette information alors je me contente d’hausser doucement les épaules. Je ne veux pas qu’elle soit mon amie non plus, mais je ne veux pas qu’elle soit plus que ça non plus, et puis rien n’est dit qu’elle veuille être plus que ça. J’essaie de me convaincre que je devrais réellement garder mes distances avec elle mais c’est très difficile. Parce que je ne m’étais pas préparé mentalement à la revoir aujourd’hui ni les jours suivants. Ce qui ne change pas c’est bien sa beauté. Parce qu’elle est belle. Elle est vraiment très belle, elle était magnifique il y a dix ans lorsqu’on s’est rencontrés. Elle était blonde et aujourd’hui elle est brune. Mais elle est toujours aussi belle. C’est plus ou moins ce que je lui dis sans utiliser ces termes je lui fais comprendre que physiquement elle ne me laisse toujours pas indifférent. « Tu sais que les cheveux c’était le sujet de notre première rencontre. » Bien sûr que je le sais. Je me souviens de tous les détails de notre premier rendez-vous mais je garde cette information pour moi. « Ta barbe me fascine. Ça te donne un petit côté mystérieux que je trouve sexy. » Ce compliment me perturbe. Enfin je ne sais pas si on peut réellement considérer ça comme un compliment mais disons que cette information ne me laisse pas indifférent. Est-ce que ça veut donc dire qu’elle me trouve sexy ? Je pense. Je n’en sais rien en fait Pas vraiment elle aime juste cette nouvelle barbe que je ne laissais pas pousser comme ça quand nous étions ensemble. Alors que je m’apprêtais à lui répondre sa main s’approche de mon visage, elle caresse du bout des doigts ma barbe et ma joue. Une partie de moi a envie de la laisser faire mais l’autre sait qu’il faut que je lui demande d’arrêter ça tout de suite. Premier réel contact physique en huit ans et je ne sais pas quoi en faire. Je suis vraiment nul. Tellement nul. Pathétique. « Arrête ça s’il te plaît...» Je finis quand même par lui dire, à contre cœur. Je déglutis tout en baissant les yeux sur mes doigts avec lesquels je suis en train de jouer nerveusement. Je viens de la repousser et je le regrette presque immédiatement parce qu’au fond j’ai juste envie qu’elle continue. Et moi aussi je meurs d’envie de la toucher, de l’embrasser, de caresser sa peau. Il faut que j’arrête de penser comme ça mais je ne suis pas sûr d’y arriver. Comme arrêter de la regarder me semble être très compliqué, j’en suis tout simplement incapable. « Tu crois qu’il pourra comprendre un jour mon choix ? » Sa question me fait mal parce qu’elle m’aide presque à réaliser que dans tous les cas notre histoire est vouée à l’échec. Parce que Nathan est là, qu’elle n’a pas voulu de lui, qu’elle ne veut pas d’enfant et que le bonheur de mon fils passe toujours avant le mien. Mais elle me pose une question à laquelle je ne peux pas réellement répondre. « J’en sais rien Alex. » Après tout je ne suis pas dans sa tête, je ne peux pas lui apporter une quelconque réponse. Je parviens enfin à rompre ce contact visuel pour porter mon regard sur Nathan qui semble bien s’amuser avec son ami. Ils rient tous les deux et comme souvent on voit qu’il a envie d’être le centre de l’attention de cette table. Nerveusement je fais trembler ma jambe sous la table alors que mon regard croise à nouveau celui d’Alex m’aidant à réaliser à nouveau qu’elle est bien là, présente avec moi ce midi dans un fast food en présence de notre fils à cette même table il y a encore cinq minutes de ça. « Je ne  comprends toujours pas pourquoi t’es revenue ici. » J’ai besoin d’en savoir plus, j’essaie de creuser encore pour comprendre ce retour si inattendu. « Tu attends quoi de moi au juste ? Tu veux que Nathan sache que t’es sa mère biologique ? » Je précise biologique, parce qu’à mes yeux elle n’est pas vraiment sa mère. Elle ne s’est jamais occupée de lui en huit années d’existence et avant aujourd’hui n’a jamais cherché à savoir s’il se portait bien alors ce n’est pas en l’emmenant à McDo une fois qu’elle va réussir à se rattraper. « Tu comptes rester ou tu repars bientôt ? Il faut que tu sois plus précise. J’en ai besoin. Parce que je ne suis pas sûr que Nathan s’en sorte indemne de savoir que sa mère n’était que de passage ici et qu’elle préfère retourner vivre sa vie en Angleterre plutôt qu’ici avec nous. » Moi non plus d’ailleurs. Et je ne me rends même pas compte de l’utilisation du « nous ». Parce qu’il n’y a plus de nous, c’est terminé. C’est en partie ma faute je le sais, en très grande partie même. Mais j’ai peur d’entendre ses réponses. Enfin si elle décide de me répondre parce que depuis que Nathan est parti on ne peut pas dire qu’elle semble enchantée de se retrouver seule avec moi. Ou du moins elle n’a pas l’air d’avoir envie de parler.
© nightgaunt


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Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 EmptyDim 22 Mar 2020 - 18:55



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Être seule face à lui me déstabilise beaucoup trop, et pour ne rien aider, son regard, ses mots, tout ce qu'il fait ne m'aide pas à garder une distance physique et émotionnelle pourtant indispensable. Pourquoi il doit me dire qu'il ne m'a jamais oublié ? Pourquoi il me dit qu'il n'a pas réussi à trouver une autre femme ? Pourquoi il ajoute qu'aucune ne m'arrive à la cheville ? Pourquoi il me dit tout ça alors que je cherche réellement à garder à distance mes émotions et mes sentiments. Pourquoi il me dit ça alors qu'il m'a qualifié d'amie pour lui. Pourquoi je suis toujours déstabilisée à ce point face à lui ? Pourquoi je n'ai rien à lui dire, rien à ajouter pour éviter de rendre ce moment beaucoup trop compliquée émotionnellement pour nous deux ? Je ne peux pas être son amie, c'est la seule chose à laquelle je pense et la seule chose que je peux répondre à tout ce qu'il me dit parce que c'est la seule certitude que j'ai. Une amitié avec lui, je ne pourrais pas. Je ne pourrais jamais me satisfaire de ça parce que je réalise que là face à lui, mon attirance pour lui, mon désir pour lui, mon envie de lui et mes sentiments pour lui sont beaucoup trop présents et que j'en viens à être incapable de penser sereinement. Incapable de penser tout court. Et alors qu'il me parle de mes cheveux, mes yeux font une fixation sur sa barbe, garnie, épaisse qui apporte une virilité nouvelle à son visage. Je suis fascinée par cet homme, je suis attirée par cet homme, je suis toujours aussi réceptive à son charme et alors que depuis le début, j'essaye de lutter pour ne pas laisser mes sentiments dictés ma conduite, cette fois, je laisse mes doigts s'approcher de son visage. Dans un geste hésitant mais tellement voulu, j'effleure sa barbe, je caresse sa joue, parce qu'il est là, à portée de main et je suis incapable de me retenir plus longtemps.  « Arrête ça s’il te plaît...» Son rejet était attendu, mais il n’en est pas pour autant moins douloureux. J'éloigne ma main de son visage dans un geste précipité. « Désolé. » Honteuse, je suis incapable de dire autre chose qu'un simple désolé. Chaque partie de mon corps a envie d’un contact avec lui, plus que mes mains sur son visage, c’est à nos souvenirs intimes auxquels je pense et je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas penser à lui comme ça surtout pas maintenant qu’il vient de me demander d’arrêter. Qu’il vient de rejeter ce contact physique. Et je me sens conne, tellement conne d’avoir osée faire ça. D’avoir même osée penser à ça. Je baisse les yeux, évitant de lui montrer tout ce que je ressens. La honte, la douleur, mais aussi cet envie que même son refus n’a pas semblé calmer. Je suis pathétique et faible. Conne aussi. Très conne d’avoir cru qu’il suffisait que je revienne pour me réapproprier le droit de poser mes mains sur son corps comme avant. Mes mains sous la table, posées sur mes cuisses pour garder un semblant de contrôle, mes yeux eux n’arrivent pourtant pas à se détacher de ceux de Caleb. Après l’avoir évité quelques secondes, ils ont été recherché son regard parce que c’est beaucoup trop tentant. Et dans son regard, je n’arrive pas à penser, je dois me détacher de lui, de l’effet qu’il me fait mais c’est peine perdu. Je pense à nous tout le temps et je ne dois plus. Alors je me concentre sur la raison qui fait que nous sommes dans ce McDo. Nathan. Concentrant la discussion sur ce petit garçon plutôt que sur tout autre sujet. Et puisque j’ai déjà mal, puisque j’ai déjà honte, j’ose lui poser la question. Est-ce qu’un jour Nathan pourra comprendre mon choix ? C’est son fils, il doit le connaître, le comprendre ou au moins avoir une idée non ? Mais non visiblement il n’en sait rien. Encore une question qui restera sans réponse. Et d’habitude c’est moi l’adepte des réponses vagues, je me rends compte comme c’est frustrant de ne pas obtenir les réponses que l’on attends.  « Je ne comprends toujours pas pourquoi t’es revenue ici. Tu attends quoi de moi au juste ? Tu veux que Nathan sache que t’es sa mère biologique ? » Il me questionne et je reste silencieuse l’écoutant me poser des questions. L’écoutant aussi me parler de ce dont il a besoin. Et il a besoin de réponse visiblement. Il veut savoir ce que je veux, pourquoi je suis revenue, ce que j'attends de lui mais j'ai aucune réponse claire à lui donner. J'hausse les épaules et soupire alors qu'il me demande si je veux que Nathan sache que je suis sa mère biologique. Biologique. Je ne suis pas ça, rien d'autre. La femme qui l'a porté, qui lui a donné naissance mais surtout qui l'a abandonné sans prendre de nouvelle, sans s'inquiéter. Enfin c'est ce qu'ils doivent croire tous. Que je suis partie soulagée de les avoir abandonné, de m'être débarrassé d'un problème gênant sans jamais en souffrir. Et je sais pas si c'est les émotions, le rejet, la douleur, ou mes incertitudes, mais je ne lui réponds pas. Encore une fois je reste silencieuse et c'est lui qui réponds la parole. Tenant visiblement à obtenir des réponses.  « Tu comptes rester ou tu repars bientôt ? Il faut que tu sois plus précise. J’en ai besoin. Parce que je ne suis pas sûr que Nathan s’en sorte indemne de savoir que sa mère n’était que de passage ici et qu’elle préfère retourner vivre sa vie en Angleterre plutôt qu’ici avec nous. »  Vivre avec eux ? Il n'y a pas de nous possible pour moi, je l'ai compris. Il y a eux et c'est tout. Eux depuis huit ans, eux sans moi et même si je reste ici, il n'y aura jamais de nous pour moi. Alors à quoi bon rester ? Et pourtant, il me demande si je compte repartir en Angleterre, vivre ma vie en Angleterre ? Mais quelle vie ? Je n’ai rien là bas. Mais je n’ai rien ici non plus s’il me repousse. Je suis juste perdue finalement. 8 mois de thérapie qui semblent s’envoler alors qu’il est devant moi et que sa présence me perturbe complètement. Pourquoi je suis aussi perdue face à lui ? Pourquoi mes souvenirs et mes sentiments pour lui viennent me rendre si fébrile ? Je n’ai jamais osé imaginer un présent ou un futur avec lui. Je me le suis interdit, cette pensée étant trop difficile tant elle semblait vouée à l’échec. Mais là devant lui, je ne peux pas penser autrement. Et il me demande à nouveau ce que je fais ici. Ce que je veux. Les raisons de mon retour. Si je reste ou si je repars. Si je veux que Nathan sache qui je suis. Il veut des réponses à des questions dont je ne détiens même pas les réponses. Alors comment être sincère avec lui alors que j’en sais absolument rien. Et pourtant j’aimerais lui donner les réponses qu’ils demandent. J’aimerais lui donner les réponses qu’il veut entendre. Mais j’en suis incapable. Comme trop souvent, je ne suis pas à la hauteur alors que je me pensais prête à surmonter cette épreuve. Avant de les voir, je ne voulais qu’une chose m’assurer qu’ils allaient bien et que j’avais pris la bonne décision pour eux. C'était mon unique but. Mais je sais que ce n’est plus tellement ce que je veux. Parce que mon regard a croisé celui de Caleb, celui de Nathan et je ne sais plus ce que je dois faire. Parce qu’ils m’ont déstabilisé et que je n’étais pas préparé à ça. Je ne sais pas comment gérer tout ce que je ressens, tout simplement parce que la plupart des émotions que j’ai ressenti, je ne les avais pas anticipé. Je suis perdue voilà tout. Totalement perdue, sans défense face à lui. Piégée par les sentiments qui me poussent à vouloir être prêt de lui et cette peur en moi qui continue de me dire que tout ceci n’est pas une bonne idée. « J’attends rien de toi Caleb. » Faux totalement faux et je n’ai même aucune conviction en disant ces mots avec une froideur qui m’étonne presque tant c’est pas en accord avec la chaleur que je ressens depuis que mon regard peut à nouveau croiser le sien. Je souffle pour évacuer cette tension et je reprends la parole en évitant son regard et en arrêtant de réfléchir. « Je n’ai jamais tourné la page, je ne vous ai jamais oublié. Même loin de vous, sans vous dans ma vie vous avez toujours été présent. » Bien plus souvent pour le pire que pour le meilleur. Parce que comme je lui ai déjà dit vivre sans lui est impossible. « Je pensais faire les choses bien pour une fois dans ma vie. Revenir, m’assurer que j’avais fais le bon choix pour vous, que vous étiez heureux, te demander pardon et vous laisser vivre sans perturber votre vie. Je voulais vraiment faire les choses correctement pour une fois Caleb. Mais même ça je n’y arrive pas. » Et c’est en partie sa faute parce qu’il continue à me faire un effet que je ne peux même pas expliquer. Parce qu’il continue à me faire vibrer, à faire battre mon cœur plus vite que quiconque, parce qu’il réussit encore à me déstabiliser par un regard, par un sourire. Parce que son rire continue d’avoir un effet léger et doux à mon oreille. Parce que mes sentiments pour lui n’ont jamais cessé et qu’il les ravive encore un peu plus à mesure que je passe du temps avec lui. « Je ne compte pas repartir en Angleterre. Je n’ai personne la bas. Mais je te l’ai dis Caleb, je ne peux pas être amie avec toi, je ne peux pas être assise avec toi à quelques mètres de moi et ne pas pouvoir te toucher. C’est beaucoup trop douloureux.» Oui c’est ça la vérité.  Être assise face à lui et douloureux parce que ça me rappelle qu’il est là mais que je ne peux pas l’avoir. Ça me rappelle sans cesse toutes les erreurs que j’ai faite et qui m’ont conduite à être face à lui et à ne pas pouvoir lui montrer comme je l’aime encore. La seule vérité que je suis en mesure de lui donner. Il me demande d'être précise, et même si les réponses que je lui donne ne risque pas de l'aider, c'est les seules réponses que je suis en mesure de lui donner. « Je ne sais pas ce que tu veux faire pour Nathan. Tu es son père, c'est à toi de décider. Si tu veux attendre pour lui dire la vérité, si tu veux garder le secret intact, je ferais ce que tu auras décidé pour le bien de Nathan. Dans son intérêt à lui. Mais je crois que j’ai envie d’apprendre à le connaître si tu acceptes. » Parce que c’est Nathan. Parce que mes yeux se sont posés sur lui sur ce terrain et que j’ai compris. Je l’ai reconnu, sans même savoir qui il était. J’ai vu ce petit garçon et j’ai eu toute les peines du monde à arrêter de le regarder. Je l’ai entendu rire, et j’ai eu envie de sourire avec lui. Je l’ai vu bouder et j’ai eu envie de le réconforter. Je sais pas ce que je veux mais je veux un peu plus de temps avec eux. Avec lui. « Je peux rester là vieille amie aux yeux de Nathan si tu le veux, je peux continuer à lui mentir mais  je peux pas te mentir à toi. Je ne peux pas être ton amie, et tu ne peux pas continuer à me regarder comme ça sinon je vais craquer. » Son regard sur moi, je ne peux pas le gérer. Je ne peux pas gérer ses yeux, ses compliments, cette proximité et devoir faire comme si tout ceci ne me faisait pas du mal. Je suis la responsable de tout ça. C’est ma faute, mais pour notre bien à tout les deux, je dois lui dire tout ça. Il m’a repoussé je l’accepte mais il doit m’aider et le faire. Il doit m’aider à renoncer définitivement à lui parce que je ne sais pas faire ça. « J’ai besoin que tu me dises que tout ceci est fini, que tu as tourné la page et que je dois en faire autant. Pour le bien être de Nathan, tu dois me dire que je dois oublier mes sentiments pour toi. Et je le ferais. Parce que la seule personne qui compte ici c’est Nathan et que je veux le protéger. » Je dois l'entendre me dire tout ça. Je dois accepter qu'il me brise le cœur pour pouvoir enfin l'oublier et tourner la page. Qu'il me fasse comprendre qu'il restera toujours Caleb, le père de Nathan, mais que si notre histoire est liée à jamais avec ce petit garçon que j'entends rire, il n'y aura jamais plus rien entre nous. Je dois l'entendre pour l'accepter et pouvoir centrer mon énergie et mon attention sur Nathan et sur rien d'autre.


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