-17%
Le deal à ne pas rater :
(Black Friday) Apple watch Apple SE GPS + Cellular 44mm (plusieurs ...
249 € 299 €
Voir le deal

Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant

 Sometime in the future we can share our stories • Calex #14

Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptyLun 30 Mar 2020 - 13:11

Alex & Caleb
“Sometime in the future we can share our stories when we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories. But until that day comes along I'll keep on moving on”
Moi qui pensais avoir tourné la page, moi qui étais persuadé qu’Alex faisait partie de mon passé et que je ne la reverrais plus jamais, je me retrouve face à elle sans savoir quoi lui dire. Et elle se montre bien trop proximale avec moi avançant sa main pour venir caresser ma barbe, ma joue. Ce geste est agréable peut-être même beaucoup trop mais je ne peux pas la laisser faire. Parce que c’est trop facile pour elle, elle ne peut pas agir comme si rien ne s’était passé il y a huit ans. Elle a choisi sa liberté, ce que je peux comprendre et je ne lui reproche même pas. Mais en partant elle m’a complètement brisé le cœur voire même anéanti, et elle m’a rendu la vie difficile. Elever un enfant seul c’est très compliqué et encore le mot est faible. Elle m’a fait mal à moi mais aussi à Nathan. Mais pourtant ce geste d’affection qu’elle a envers moi me replonge presque immédiatement dans tous ces merveilleux souvenirs partagés avec elle. Alex, la première fille qui m’a fait craquer, la première dont je suis tombé fou amoureux, celle qui avait été le centre de ma vie de mes pensées et de mes préoccupations pendant un an et demi. La seule femme qui n’a jamais réussi à se faire une place dans mon cœur et dans ma vie. Nombreuses sont les femmes que j’ai essayée de connaître dans l’espoir de pouvoir à nouveau ressentir ce que je vivais avec Alex. Mais c’était impossible. Pour toutes ces raisons, je la repousse. Je lui demande d’éloigner sa main, ce qu’elle finit par faire mais sans que je ne comprenne pourquoi je regrette très vite cette demande. J’essaie de me protéger parce qu’elle finira par repartir, Alex. C’est inévitable. Je vais retomber amoureux d’elle et elle va encore fuir. J’ai réussi à me relever une fois mais je sais que je ne pourrais pas le faire une deuxième fois. Ce serait trop me demander. Et puis maintenant il y a Nathan et ma priorité numéro un, c’est lui. Je l’ai repoussé ce qui a clairement laissé un froid entre nous. Je me demande ce qui a bien pu me passer par la tête en lui demandant de nous accompagner dans ce fast food, alors je la questionne une nouvelle fois sur ses intentions parce que j’ai beaucoup de mal à croire qu’elle soit revenue ici sans rien avoir derrière la tête. « J’attends rien de toi Caleb. » La froideur dans sa voix est étrange et vraiment inhabituelle. Elle n’attend rien de moi. D’accord. Mais pourquoi est-ce que je ne la crois pas ?  Après avoir prononcé ces mots elle fait ce qu’elle fait de mieux : parler, encore et encore sans s’arrêter et j’avais presque oublié ce que ça faisait d’être confronté à un monologue à la Alex. Quand elle parle je ne la regarde pas, mon regard fixe un point imaginaire. Elle dit ne jamais nous avoir oublié, ne jamais avoir tourné la page et vouloir simplement s’assurer d’avoir fait le bon choix. « Je ne compte pas repartir en Angleterre. Je n’ai personne la bas. » J’aurais pu me réjouir de cette nouvelle mais c’est tout l’inverse qui se passe. Parce que j’ai peur de comprendre ce que tout ça veut dire. Elle revient ici à Brisbane, dans ma vie, dans nos vies, et ça me fait peur. Parce que je suis faible face à elle et que je ne peux pas retomber amoureux d’elle. C’est impossible. Je ne peux pas. Je ne suis pas sûr d’écouter tout ce qu’elle me dit parce que comme à son habitude elle parle trop. Mais je retiens également qu’elle me dit vouloir apprendre à connaître Nathan si je l’accepte, et ne pas pouvoir être simplement mon amie. Je souffle et tout en fermant les yeux mes coudes viennent se poser sur la table et mes mains viennent se nicher dans mes cheveux. Elle continue à parler encore pendant un moment – combien de temps ?  - et je finis par ouvrir les yeux pour plonger mon regard dans le sien alors qu’elle semble terminer son monologue. « J’ai besoin que tu me dises que tout ceci est fini, que tu as tourné la page et que je dois en faire autant. Pour le bien être de Nathan, tu dois me dire que je dois oublier mes sentiments pour toi. Et je le ferais. Parce que la seule personne qui compte ici c’est Nathan et que je veux le protéger. » Sauf que comme je lui ai déjà plus ou moins dit, moi non plus je ne l’ai jamais oublié. Mon regard ne quitte pas le sien, je la fixe sans être capable de lui répondre quoique ce soit. Je suis censé lui mentir et lui dire avoir complètement tourné la page alors que ce n’est absolument pas le cas ? J’hésite à prendre la parole plusieurs fois, nerveusement je joue avec mes doigts sous la table, je fais trembler ma jambe et je réussis enfin à me lancer. « J’ai jamais réussi à tourner la page, Alex. Pourtant crois-moi j’ai vraiment essayé. Je suis tout seul depuis très longtemps, je pense que c’est la preuve que je ne t’ai jamais vraiment oublié, non ? » Je suis sorti avec d’autres femmes mais jamais plus de deux mois parce qu’elles n’arrivaient pas à la cheville d’Alex, elles ne me faisaient pas sourire ou rire comme Alex pouvait le faire. « Je sais pas si tu réalises à quel point tu m’as fait mal en partant. Je sais que j’ai pas le droit de te le reprocher parce qu’au final c’est moi qui a bouleversé tous nos plans en te demandant de garder Nathan. Mais je pensais pas que tu partirais. Je croyais vraiment que tu resterais. » J’ai été naïf parce qu’en connaissant Alex j’aurais dû me douter que sa décision était prise et qu’elle ne reviendrait pas dessus. Je baisse les yeux pour fixer cette fois mes doigts avec lesquels je joue toujours nerveusement et je reporte très vite mon attention sur Nathan, installé à quelques tables en face. Il sourit, il rit, il est heureux et bien loin d’imaginer que sa mère se trouve à quelques mètres de lui et je m’en veux énormément de garder cette information pour moi. Après l’avoir regardé une poignée de secondes je baisse à nouveau les yeux, évitant cette fois à tout prix n’importe quel contact visuel avec elle. « Si tu as envie d’apprendre à faire sa connaissance j’ai pas le droit de t’en empêcher. Mais laisse-moi un peu de temps avant de lui dire que tu es sa mère parce que je sais très bien qu’à partir de ce moment-là il s’éloignera un peu de moi pour se rapprocher de toi et je ne suis pas prêt à ça. Nathan c’est vraiment toute ma vie et je suis vraiment pas prêt à le perdre. » Je sens ma gorge se nouer les larmes me montent aux yeux et je souffle comme pour évacuer ce trop-plein d’émotions que je ressens. Je sais que dès que je lui dirais la vérité il s’éloignera de moi pour apprendre à connaître Alex, ce qui est normal, mais je ne suis définitivement pas prêt à ça. « Laisse-moi juste quelques semaines s’il te plaît. » Je refuse de la regarder maintenant, préférant garder les yeux baissés tout simplement parce cette pensée me donne envie de pleurer. Et je ne veux pas qu’elle me voit ainsi.
© nightgaunt


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptyMer 1 Avr 2020 - 16:11



Sometime in the future we can share our stories
When we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories
But until that day comes along I'll keep on moving on

Il me repousse et ça fait mal vraiment mal. Je parle, je parle encore et encore pour faire le tri pour comprendre ce que je fais là. Pour lui donner des réponses mais surtout pour éviter le silence gênant qui a suivis mon geste. Je lui parle et finalement j’ai l’impression de me parler à moi même, il ne réponds pas faut dire que je ne lui en laisse pas vraiment l’occasion. Mais son regard fuyant, je ne sais pas s’il écoute ce que je lui dis. Il ferme les yeux alors que je lui parle et je ne m’arrête pas pour autant. Je ne sais vraiment pas s’il prends en note mes envies et mes demandes ou s’il s’évade dans un autre monde me laissant parler sans interlocuteur en face de moi. Et finalement quand je lui demande de me dire de renoncer à lui, il ouvre les yeux et il me regarde. Il me fixe silencieusement et je suis totalement incapable de bouger attendant une réponse à ma demande. Attendant qu’il me dise clairement que je dois l’oublier. Il m’a repoussé alors ça ne devrait pas être dur de me dire ces mots non ? « J’ai jamais réussi à tourner la page Alex. » Mais pourquoi il me dit ça ? Pourquoi alors que je lui demande de me dire de renoncer à lui il me dit qu’il n’a pas tourné la page ? « Je suis tout seul depuis très longtemps, je pense que c’est la preuve que je ne t’ai jamais vraiment oublié, non ? » Je ne peux pas faire ça. Être son amie sans pouvoir le toucher je ne peux pas. Mais être là avec lui en sachant qu’il ne m’a pas oublié, mais devoir rester impassible et faire semblant de ne rien ressentir pour lui c’est quoi ce jeu ? A quoi ça rime ? Il me repousse, je lui dis comme c’est impossible pour moi d’être face à lui et au lieu de mettre fin à mes espoirs, chose que je lui avais pourtant demandé de faire. Il m’en donne encore. Et c’est injuste. Pour lui, pour moi, pour Nathan. Parce que je ne sais pas quoi faire de ça. Mon regard l'évite, je ne peux pas assumer les mots qu'il me dit. « Je sais pas si tu réalises à quel point tu m’as fait mal en partant. Je sais que j’ai pas le droit de te le reprocher parce qu’au final c’est moi qui a bouleversé tous nos plans en te demandant de garder Nathan. Mais je pensais pas que tu partirais. Je croyais vraiment que tu resterais. »  Je sais que je lui ai fais du mal, je le sais mais qu'est-ce que je peux dire ? Qu'est-ce que je peux faire alors qu'il me dit qu'il pensait que je resterais ? Je suis partie, et lui il est resté avec Nathan. J'ai accepté ce choix, j'en ai payé le prix, mais est-ce que lui dire que j'ai souffert moi aussi peut le soulager ? Est-ce que lui dire que j'ai tenté de partir définitivement peut lui apporter un quelconque intérêt ? « Je suis vraiment désolée de t'avoir fait souffrir. » Ces mots si peu réconfortants sont pourtant les seuls que je suis en mesure de lui dire. Je réfléchis à ses mots, et je réalise qu'on avait tord tout les deux. « Tu le savais Caleb, au fond de toi tu le savais que je partirais comme moi je savais que je ne pouvais pas te demander de renoncer à ton fils. On le savait tout les deux, on avait juste peur alors on a fait semblant. » Et peut-être que pour la première fois j'évoque cette réalité, pour la première fois j'ose être celle qui fait preuve de réalisme sur notre passé. Il a choisit Nathan, j'ai choisi de partir, on a tout les deux fait des choix, avec lesquels on doit vivre, et de nous deux, il semble avoir fait le meilleur choix. Mais je ne peux pas lui dire ça, je ne peux pas continuer à vivre dans le passé et avec mes regrets. J'en suis plus à ce stade là, je ne dois pas laisser ce passé revenir me détruire à petit feu. Je suis là, dans le présent avec lui et si ça chamboule beaucoup de chose en moi, je ne peux pas revenir sur cette partie de notre vie. Ce choix, ce départ, cette souffrance. C'est beaucoup trop et ça ne nous fera plus de mal que de bien. Je le vois qu'il reporte son attention sur Nathan, il évite mon regard, fixant par dessus mon épaule la table ou se trouve Nathan. C'est du moins ce que je pense qu'il fait puisque je continue de regarder devant moi, de le regarder lui sans vraiment le fixer pour ne pas risquer de me retrouver face à une réalité que j'ai encore du mal à gérer, il m'attire encore, totalement.  « Si tu as envie d’apprendre à faire sa connaissance j’ai pas le droit de t’en empêcher. Mais laisse-moi un peu de temps avant de lui dire que tu es sa mère parce que je sais très bien qu’à partir de ce moment-là il s’éloignera un peu de moi pour se rapprocher de toi et je ne suis pas prêt à ça. Nathan c’est vraiment toute ma vie et je suis vraiment pas prêt à le perdre. » Je l'écoute, à la fois émue et un peu étonnée par sa confidence. Il semble prêt à me laisser une chance mais il a peur de perdre son fils ? Je n'arrive plus à regarder ailleurs, je le regarde lui et je ressens toute son émotion. Il me déstabilise, il me touche aussi parce que je sens son émotion. Sincère, profonde et c'est rare de le voir montrer son émotion comme ça. « Laisse-moi juste quelques semaines s’il te plaît. » Il a les yeux baissés, il m'évite, il cherche à cacher son émotion et moi je reste là devant lui, sans rien pouvoir faire. Et c'est horrible, de savoir que je suis encore la cause de son émotion et de sa douleur. « Caleb regarde moi. » C’est un ordre que je lui donne, sans méchanceté mais avec fermeté. L’intention est claire. Je crois que j’ai rarement été aussi autoritaire avec lui du moins pas ainsi. Mais cette fragilité que je vois en lui, cette vulnérabilité qui se dégage de lui à ce moment précis me fait mal. Réellement mal et je ne peux rien faire pour le réconforter puisqu’il m’a repoussé. Mais je ne peux pas rester là à le regarder ainsi. Je ne peux pas parce que tout ça c’est ma faute. Alors à défaut de pouvoir lui apporter un réconfort physique qui le gênerait, je lui demande avec fermeté de me regarder. Parce que j’ai besoin de le rassurer, et j’ai besoin qu’il me croit. « Tu vas pas perdre Nathan. Je ne suis pas là pour ça Caleb. Jamais je ne ferais ça. C’est TON fils. » Et j’insiste sur le ‘ton’ parce que c’est ce qu’il est son fils et uniquement le sien. « Tu es le seul parent qu’il a. Le seul qui a réussi à l’aimer et qui a été la pour lui toute sa vie. Tu es son père et à cause de moi, tu es tout ce qu’il a. Alors si, tu as entièrement le droit de m’empêcher de le voir, si tu veux parce que tu es son père. » Et pour essayer de le rassurer je suis en train de m’enterrer. Je me fais du mal à chaque mot mais il a peur de perdre Nathan à cause de moi et il doit réaliser à quel point c’est fou. Et si pour éviter de le voir s’effondrer je dois continuer à mettre en avant toute mon incompétence alors je le fais. Parce que je ne supporte pas de le voir ainsi, je ne supporte pas de lui faire du mal. « Il a 8 ans Caleb. 8 ans ou tu as été son seul repère. Je ne suis rien pour lui, je ne sais rien de lui, je ne sais pas ce qu’il aime, je ne sais pas de quoi il a peur, je ne sais pas ce qu’il mange au petit déjeuner. S’il a des allergies. Je ne sais rien parce que je ne suis personne pour lui. Et même si tu lui dis la vérité. C’est avec toi qu’il a grandi, pas avec moi et quoiqu’il arrive personne ne pourra changer ça. » Et si par miracle je ne regrettais pas ces années d’absence, faire la liste de tout ce que je ne sais pas, de tout ce que je ne suis pas pour Nathan, et bien, c’est douloureux. Affreusement douloureux. Mais Caleb doit l’entendre de ma bouche, je ne suis pas là pour lui arracher son fils. C’est son enfant et moi je ne suis rien. Enfin non je ne suis pas rien, je suis celle qu’il l’a abandonné à la naissance et c’est peut être pire finalement. « Et puis dis toi que quoiqu’il arrive je finirai par le décevoir, comme je t’ai déçu. Comme j’ai déçu tout le monde. » Nathan n’aura peut être pas envie de m’en vouloir, il voudra peut être apprendre à me connaître, mais il finira par se rendre compte que je ne suis pas à la hauteur de ses attentes. « Je ne suis pas sa mère, je ne serais jamais sa mère. J’ai huit ans de retard Caleb. Je suis désolé. Je n’aurais pas dû revenir, je ne veux pas que mon retour te fasse souffrir autant. » Ma main s’approche de la sienne mais j’arrête mon geste, je repose ma main à côté de la sienne sans la toucher pour respecter sa demande. Il ne veut pas de contact. Je ne peux même pas lui prendre la main pour le réconforter, je ne peux même pas et c'est horrible d'être là et de rien pouvoir faire. Et j'en viens à penser avec certitude qu’il préférait que je ne sois plus là. Parce que c’est moi qui le met dans cet état, et c’est la première fois que je le vois aussi fébrile. « Je ne veux pas que l’on se fasse souffrir mutuellement. » Parce que j’ai passé trop de temps à souffrir, trop de temps à me haïr et je ne veux plus de ça. Je ne peux plus souffrir et je ne veux pas le voir souffrir non plus parce que ça me fait du mal, beaucoup trop de mal de le voir ainsi. « Je ne peux pas te voir comme ça par ma faute et ne rien pouvoir faire. Je suis désolée. » Je prends mon sac, d'une main, je me retourne sans me lever pour observer Nathan quelques secondes, hésitante, je devrais me lever et partir, je pense que c'est le mieux mais pourtant je n'y arrive pas, je reste là, ma main à coté de la sienne à regarder Nathan. Je ne sais pas si je suis capable de les laisser une deuxième fois.


Spoiler:

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptyVen 3 Avr 2020 - 10:43

Alex & Caleb
“Sometime in the future we can share our stories when we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories. But until that day comes along I'll keep on moving on”
Elle s’excuse de m’avoir fait souffrir alors qu’au final, elle n’a même pas à le faire. C’est moi qui ai perturbé tous nos plans en choisissant de garder Nathan. Elle m’avait parlé de l’adoption et je l’ai accepté en grande partie parce que je ne voulais vraiment pas la perdre et que je savais que sa décision était prise. Elle ne voulait pas de cet enfant, elle ne voulait pas d’enfant. « Tu le savais Caleb, au fond de toi tu le savais que je partirais comme moi je savais que je ne pouvais pas te demander de renoncer à ton fils. On le savait tout les deux, on avait juste peur alors on a fait semblant. » Elle a raison. Au fond je savais très bien qu’elle ne reviendrait pas sur sa décision mais il y avait quand même une partie de moi qui espérait très sincèrement que par je ne sais quel miracle elle finirait par changer d’avis. Et en acceptant l’adoption je savais aussi que cette décision ne me convenait pas. Je ne me sentais pas prêt. Pas prêt du tout mais abandonner mon enfant me semblait impossible et pourtant j’ai fait comme si j’étais d’accord. Clairement pas la meilleure des solutions mais c’est la seule qui me semblait bonne à l’époque. Parce que je refusais de la perdre, tout simplement. J’étais fou amoureux d’elle et je ne pouvais pas imaginer ma vie sans elle. Pendant l’une de ses nombreuses – trop nombreuses – prise de parole qu’elle m’avoue vouloir apprendre à faire la connaissance de Nathan. Je m’en doutais. C’est pour ça qu’elle est ici avec nous, qu’elle s’est rendue à son entrainement de foot. Bien sûr qu’elle veut apprendre à le connaître. Est-ce qu’elle regrette sa décision ? Elle veut connaitre mon fils, notre fils et bien qu’au fond je m’en doutais, l’entendre le dire à voix haute rend la chose encore plus concrète et ça me fait peur parce que je sais très bien qu’en rencontrant sa mère, Nathan s’éloignera de moi. Pas volontairement. Pas méchamment de sa part. Mais le résultat sera le même. Et cette constatation me terrifie au plus haut point. Je suis forcé de me rendre compte que depuis sa naissance je vis pour lui, je fais tout pour lui et j’en ai oublié de vivre pour moi-même, alors le voir s’éloigner de moi me fait peur parce que je ne sais pas comment je vais m’en sortir sans lui. « Caleb regarde moi. » Elle ne rigole pas, elle est sérieuse et j’ai plutôt intérêt à lever les yeux pour la regarder. Et s’il y a dix ans j’aurais trouvé ce ton autoritaire sexy, aujourd’hui ce n’est pas vraiment le cas. Pas dans ce contexte du moins. Alors je fais ce qu’elle me dit, je relève les yeux vers elle. « Tu vas pas perdre Nathan. Je ne suis pas là pour ça Caleb. Jamais je ne ferais ça. C’est TON fils. Tu es le seul parent qu’il a. Le seul qui a réussi à l’aimer et qui a été la pour lui toute sa vie. Tu es son père et à cause de moi, tu es tout ce qu’il a. Alors si, tu as entièrement le droit de m’empêcher de le voir, si tu veux parce que tu es son père. »  Empêcher Nathan de rencontrer sa mère serait beaucoup trop égoïste de ma part et jamais je ne lui ferais ça. Il le veut et il en a même besoin alors clairement, non, je ne compte pas l’en empêcher. Je ne la quitte pas des yeux alors qu’elle continue à parler, encore une fois, beaucoup trop. Je sais qu’en me disant tout ça elle essaie de me rassurer mais ça ne fonctionne pas du tout. Comme elle le dit si bien elle ne le connait pas et elle ne sait pas à quel point il se pose des questions sur sa mère, elle ne réalise pas à quel point l’absence d’une figure maternelle est compliqué pour lui. Elle ne sait pas à quel point il veut faire sa connaissance. Moi je le sais tout ça. Raison pour laquelle je sais très bien que quand je vais lui dire la vérité, il va vouloir passer beaucoup de temps avec elle. « Je ne suis pas sa mère, je ne serais jamais sa mère. J’ai huit ans de retard Caleb. Je suis désolé. Je n’aurais pas dû revenir, je ne veux pas que mon retour te fasse souffrir autant. » Mes yeux se baissent sur sa main qui s’est rapprochée de la mienne sans pour autant me toucher. Je la laisse parler je ne dis pas un mot et je ne la quitte plus des yeux. Je ne veux pas non plus qu’on se fasse souffrir mutuellement mais c’est pourtant ce qu’on est en train de faire non ? « Je ne peux pas te voir comme ça par ma faute et ne rien pouvoir faire. Je suis désolée. » Elle se retourne tout en prenant son sac. Elle s’apprête à partir. Encore une fois. Elle est en train de me laisser et je réalise à ce moment-là que je ne peux pas la laisser faire ça. Ma main vient attraper la sienne. « S’il te plaît, ne m’abandonne pas une deuxième fois. » Je ne veux pas la voir se lever tourner les talons et partir. Je ne suis pas sûr de pouvoir gérer ça une deuxième fois. Je la regarde encore, maintenant incapable de détourner du regard, sa main toujours dans la mienne ce geste simple et pourtant assez banal ne me laisse clairement pas indifférent. « Il va vouloir passer beaucoup de temps avec toi Alex. Si tu veux apprendre à le connaître je t’interdis de partir, tu peux pas lui faire ça. » Elle peut me faire ça à moi, elle peut repartir sans me laisser de nouvelles pendant huit ans. Ça va me faire mal, vraiment vraiment beaucoup. Mais moi j’ai déjà vécu une déception de ce genre une fois alors je n’ai rien à perdre. Mais lui c’est un petit garçon de huit ans et il ne mérite vraiment pas ça. « Il est allergique aux fraises. Il adore les superhéros il lit beaucoup de comics. Il a une peur bleue de tous les insectes qui volent, il y a deux ans il s’est fait piquer par un bourdon et je pense que ça l’a un peu traumatisé. Et au petit-déjeuner il boit un grand verre de jus d’orange, du chocolat chaud et des céréales. » Elle disait tout à l’heure ne pas connaitre toutes ces choses sur lui alors je lui donne toutes ces réponses. Encore une fois je lui donne des informations sur Nathan, elle l’a dit elle-même, elle a huit ans de retard alors elle devrait essayer de se rattraper.
© nightgaunt


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptySam 4 Avr 2020 - 12:42



Sometime in the future we can share our stories
When we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories
But until that day comes along I'll keep on moving on

Ma main sur mon sac, mes yeux qui se posent sur Nathan, essayant de graver son sourire dans mes souvenirs. Je ne peux pas leur faire ça. Rester là et voir Caleb souffrir. Je ne peux pas venir chambouler leur vie de façon égoïste. Je vois toute la douleur que ma présence provoque chez Caleb et je ne veux pas le faire souffrir et encore moins faire souffrir Nathan. J’ai déjà fais assez de dégâts non ? Et pourtant je reste quelques secondes assise incapable de me lever. Incapable de partir. Et je la sens, sa main qui attrape la mienne me faisant sursauter. Je me retourne vers lui, levant les yeux pour le fixer et chercher à comprendre son geste et ses mots surtout. Il ne veut pas de moi, il me l’a fait comprendre, je lui fais du mal et il me demande pourtant de ne pas l’abandonner. Il ne me demande pas de rester mais de ne pas l’abandonner. Et je reste totalement silencieuse, perturbée, perdue, émue par ce geste et cette demande si inattendue et pourtant qui me semble toute en sincérité. Qu’est-ce que je peux dire ou faire ? Je sais pas alors je ne dis rien, me contentant de le regarder et de me perdre dans ses yeux qui dégagent quelque chose que je n’avais jamais réellement vu avant aujourd’hui. Une réelle peur, une réelle vulnérabilité. Je serre sa main, je maintiens ce contact qu’il a initié et mon pouce caresse doucement le dos de sa main dans un geste qui se veut réconfortant. Je ne fais rien, j’ai toujours mon autre main sur mon sac j’ai peur de risquer de mettre fin à ce moment et je ne veux pas qu’il me lâche. Je ne veux pas qu’il me laisse partir. « Il va vouloir passer beaucoup de temps avec moi ? » Je répète ses mots pour être sur de les comprendre. Pour être sure de comprendre le sens de sa phrase sans risquer de mal interpréter ses propos. Est-ce que Caleb a si peur parce qu’il sait que Nathan veut me rencontrer ? Ou c’est moi qui me fait des films ? Pourquoi il voudrait passer du temps avec moi alors qu’il a Caleb ? Je calme cet espoir que je crois ressentir l’espace d’un instant. Un espoir qui semblait pourtant si doux. « Je ne veux pas partir, j'en ai pas envie Caleb, vraiment pas. Tu m'as tellement manqué. » Mes mots sont sincères, même si je les dis du bout des lèvres, doucement comme si jamais peur de les prononcer et de ce qu'ils pourraient envoyer comme message. Je ne veux vraiment pas partir et même si j’ai failli le faire il m’a retenu et de toute façon j’étais même pas sure d’en être capable. Pas alors que je voyais Nathan sourire à quelques mètres de moi. « Je te promets que je ne veux pas le faire souffrir, je ferais ce que tu me dis de faire Caleb. » Parce qu’il a ma confiance toute ma confiance. Et puis c’est le seul qui connaît à la fois Nathan et qui me connaît aussi. Il est le seul lien entre nous et il semble l’oublier par moment. Parce que malgré ma tentative pour le rassurer je le sens toujours anxieux, toujours vulnérable alors qu’il me regarde et me parle. J’aimerais trouver les mots pour vraiment le rassurer mais je sais qu’il a besoin de temps, et peut être aussi que je lui montre que j’ai changé. Que je regagne sa confiance pour qu’il comprenne que je ne veux vraiment pas le blesser, du moins pas volontairement même si je ne suis pas assez naïve pour croire que ma présence n’est pas douloureuse. Je le savais mais je ne veux pas le blesser plus que ça. Ni lui, ni Nathan. Et il parle et de façon inattendue il me donne des réponses à des questions que je n’ai pas vraiment formulé. Il m’apporte encore des informations sur Nathan comme s’il voulait légitimer le fait que maintenant je n’avais plus d’excuses pour me défiler. Il a peur de perdre Nathan et pourtant il le partage déjà un peu avec moi et ça me touche. Vraiment beaucoup. Et moi je note mentalement toutes ces choses, comme des informations précieuses dans l'espoir d'un jour pouvoir créer un lien avec lui. Caleb m’aide alors qu’il ne semble pas à l’aise avec l’idée que je sois proche de Nathan mais au lieu de me tenir à l’écart et de me reprocher mon absence encore et encore tout en me laissant dans l’inconnu le plus total attendant que je me plante, il m’aide. « Merci. Merci de me dire tout ça Caleb. » Je me mords la lèvre émue par la façon avec laquelle il gère les événements. Avec laquelle il me traite aussi, parce que je ne pense toujours pas mériter autant d'attention de sa part. « On pourrait peut être faire des choses qu’il aime tout les trois pour commencer ? » Tout les trois. Pour commencer ? Tout ça me semble surréaliste d’un coup. Est-ce que j’ai vraiment demandé à Caleb de m’inclure dans leur duo pour des sorties ? Je crois bien oui. Sa main toujours dans la mienne, j’appréhende déjà sa réponse. A croire que j’aime me mettre dans des situations où il peut me repousser. Mais il m’a demandé de rester. Il m’a demandé de ne pas partir et je fais un premier pas vers lui, lui prouvant malgré tout ce que je lui ai dis, que pour Nathan, je suis prête à accepter de passer du temps avec lui malgré ce que ça fait remonter en moi comme sentiment. Parce que c’est de Nathan qu’il s’agit et pas de mes sentiments pour Caleb. Il s’agit de son fils et de sa crainte de le voir s’éloigner et si on fait des choses ensembles, je risque de souffrir mais au moins Caleb et Nathan restent ensemble et moi j’apprends à le connaître avec l’aide de Caleb. Ça me semble le plan le plus sûr pour tout le monde. Sauf pour Caleb et moi, sauf pour moi. Parce que je sens sa main dans la mienne, je sens ce contact et merde, c’est dur ! « Papa ! Est-ce que je peux inviter Liam à la maison pour jouer au foot ? Alex pourrait venir aussi ? » Je lâche la main de Caleb dans un geste précipité mais clairement pas discret et j’évite le regard de Nathan comme si j’avais un peu honte d’être là. Comme si j'avais honte d'être présente, et de bouleverser Caleb à ce point, réalisant qu'à partir de maintenant tout ce que je ferais aurait un impact sur Caleb mais aussi sur Nathan et j'ai pas le droit de leur faire du mal. Je l'ai promis à Caleb.


Spoiler:

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptyDim 5 Avr 2020 - 6:30

Alex & Caleb
“Sometime in the future we can share our stories when we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories. But until that day comes along I'll keep on moving on”
Elle s’apprête à partir une nouvelle fois, elle va me laisser sauf que cette fois je vais lui en vouloir. Parce qu’elle débarque du jour au lendemain, elle revient dans ma vie, dans nos vies pour en repartir aussitôt. C’est égoïste de sa part mais en même temps est-ce que c’est réellement étonnant venant d’elle ? Elle a toujours été comme ça, penser à elle avant de penser à moi, même quand on était ensemble elle fonctionnait comme ça. Alors que moi je passe mon temps à faire passer tout le monde avant ma propre personne. Tellement qu’à presque trente et un an je suis toujours célibataire incapable de ressentir quoique ce soit pour les femmes avec qui je suis sorti. Toutes celles après Alex. Je me rends compte que je ne peux pas vivre sans mon fils voire même en le voyant s’éloigner un peu de moi. C’est trop tôt, il n’a que huit ans et je ne m’étais pas préparé à ça aussi vite. Alors peut-être que je devrais la laisser partir ? Ça me faciliterait la vie. Clairement. Elle repart et comme ça je n’ai aucune chance de voir Nathan s’éloigner de moi sauf que j’en suis incapable. Je ne veux pas la voir partir tout comme je ne veux pas voir mon fils s’éloigner de moi pour se rapprocher de celle qui est censée être sa mère. Tout ça n’a aucun sens, ma main attrape la sienne et je sens que ce geste la surprend mais en même temps je ne suis pas vraiment étonné puisqu’il me surprend moi-même. « Il va vouloir passer beaucoup de temps avec moi ? » J’acquiesce d’un signe de tête alors que mon regard se perd dans le sien, manquant au passage quelques battements de mon cœur ce contact physique et visuel est complètement en train de me faire flancher. Je la regarde dans les yeux, elle est toujours aussi belle. Cheveux différents, plus foncés mais toujours magnifique bien que je maintienne que sur elle, le blond est encore plus beau. Même si je suis sûr qu’elle pourrait porter n’importe quelle couleur de cheveux et être la plus belle femme dans la pièce. Mes yeux plongés dans les siens j’en oublie presque notre conversation de base et la seule chose à laquelle j’arrive à pense c’est nous. Son rire, son sourire, la douceur de sa peau, ses mains, son odeur, le goût de ses lèvres. Toutes ces choses me reviennent alors que mes yeux ne quittent pas les siens et je la regarde, certainement avec un peu d’admiration les yeux brillants tant sa beauté ne me laisse toujours pas indifférent. Difficile de ne pas réaliser à ce moment précis qu’Alex a toujours la possibilité de me déstabiliser sans même le vouloir. « Je ne veux pas partir, j'en ai pas envie Caleb, vraiment pas. Tu m'as tellement manqué. » Elle est forte, elle réussit à m’embobiner avec ses belles paroles et moi, je tombe dans le panneau. Parce qu’elle a encore toute mon admiration, le regard que je lui lance en dit long. « Tu m’as manquée toi aussi. » Pourquoi est-ce que je lui dis ça ? Parce que je le pense, très certainement mais je devrais garder ça pour moi. Je suis con. Et faible face à elle. Très faible. Sa main est toujours dans la mienne et ce geste pourtant aussi simple soit-il est extrêmement plaisant. Mon pouce caresse doucement le dos de sa main alors que mon regard est toujours complètement perdu dans le sien. J’avais presque oublié à quel point sa peau était douce, à quel point chaque contact physique avec elle me faisait perdre pied. « Je te promets que je ne veux pas le faire souffrir, je ferais ce que tu me dis de faire Caleb. » Je n’ai aucun mal à la croire. Je sais qu’elle ne veut pas le faire souffrir. Pas intentionnellement du moins mais ça ne veut pas dire qu’elle ne le fera pas. Un court instant mais sûrement assez long pour que ce soit remarqué mes yeux glissent sur ses lèvres un peu comme si j’étais en pleine lutte intérieure pour ne pas me jeter dessus et c’est d’ailleurs un peu le cas. Mais je reporte très vite toute mon attention sur ses yeux tout en lui livrant de nouvelles informations sur mon fils. Des petits détails qu’elle a un peu plus tôt, appuyée sur le fait qu’elle n’en connaissait rien. « Merci. Merci de me dire tout ça Caleb. » Je lui réponds par un simple signe de tête. Elle me remercie mais elle n’a clairement pas à le faire. « Sans pulpe le jus d’orange. Sinon il ne le boira pas. » Il est un peu capricieux Nathan, et ça, je sais très bien que ce n’est pas de moi qu’il le tient. Moi j’ai toujours su me contenter de ce que j’avais sans en demander beaucoup plus. « On pourrait peut être faire des choses qu’il aime tout les trois pour commencer ? » Je la regarde toujours mais cette fois un peu surpris de sa proposition. Passer du temps tous les trois, pourquoi cette idée me semble plaisante mais également dangereuse à la fois ? Passer du temps avec Alex c’est me laisser encore plus de chance de succomber encore et encore à son charme, comme si je ne l’étais déjà pas assez. Je ne réponds pas tout de suite, parce que clairement je ne m’attendais pas à ce qu’elle m’inclue dans ses temps avec Nathan. Mais au fond je pense que c’est un bon compromis comme ça, non ? « Oui pourquoi pas. Si tu veux. » Pas qu’elle ne se sente obligée de me proposer ça parce qu’elle a peur que je me sente exclu ou mis de côté. Mais je n’ai pas le temps de réagir plus de toute façon parce que Nathan revient vers nous. « Papa ! Est-ce que je peux inviter Liam à la maison pour jouer au foot ? Alex pourrait venir aussi ? » Alex lâche ma main dans un geste assez brutal, ça en est presque vexant mais je sais que si elle fait ça c’est parce qu’elle ne veut pas que Nathan nous voit avoir ce geste de tendresse l’un envers l’autre et je la comprends parce que je ne le veux pas non plus. Je me pince les lèvres et me redresse sur ma chaise en prenant une grande inspiration. « Euh…oui. Enfin si Alex le veut. Je vais voir les parents de Liam tu bouges pas ok ? » Un énorme sourire se dessine sur les lèvres de Nathan alors que je quitte la table pour m’avancer vers les parents du petit garçon, laissant seul Nathan et Alex un court instant. « J’ai vu que tu tenais la main de mon papa. » Il dit, d’un air fier et il s’assoit à côté d’Alex tout en haussant simplement les épaules. « Il est super mon papa tu verras. Je suis content qu’il ait trouvé une amoureuse il reste jamais longtemps avec les filles. Je sais pas pourquoi mais il me dit toujours qu’il préfère rester tout seul. Mais c’est dommage je trouve parce que moi je veux qu’il soit heureux et je sais qu’il est pas heureux. Tu sais pourquoi les filles restent pas longtemps ? Quelque fois je les vois qu’une seule fois le matin et après je les revois plus, ou bien elles sont là pendant quelques jours ou quelques semaines et après plus rien. Je comprends pas, c’est compliqué. » Il hausse encore une fois les épaules, il lui pose toutes ces questions mais je ne suis pas sûr qu’il en attende réellement des réponses. Quelques minutes plus tard je reviens avec Liam et je rassemble mes déchets avec ceux d’Alex sur un plateau et demande à Nathan de faire la même chose ce qu’il fait sans broncher. « J’habite dans un appartement à Redcliffe, juste en face de l’immeuble il y a un petit terrain de foot, il y passe beaucoup de temps. » Je dis à l’attention d’Alex tout en ouvrant la porte du fast food, je la laisse passer en première et je sors en dernier. Cette journée n’a absolument rien de normal.
© nightgaunt


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptyDim 12 Avr 2020 - 8:23



Sometime in the future we can share our stories
When we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories
But until that day comes along I'll keep on moving on

C'est moi ou cet échange silencieux entre nous est bien trop intense ? Est-ce que je suis encore en train de me faire des idées, d'y croire pour rien ? Est-ce que je vois des signes là ou il n'y en a pas ? Mais Caleb me regarde, et je ne peux pas rester insensible à ce regard. A sa manière si particulière qu'il a de plonger ses yeux dans les miens. Il sait l'effet qu'il me fait, je pense que mes paroles ont été assez claires, et pourtant, il me dévisage avec beaucoup trop d'intensité. Et moi je suis littéralement incapable de mettre fin à cet échange entre nous. Je ne peux pas et surtout je ne le veux pas. Parce que là, à cet instant, précis, j'ai l'impression de lui plaire encore, je me sens attirante à ses yeux et je crois que j'ai besoin de ça. Parce que voir Caleb me regarder ainsi, ça fait un bien fou parce que je pensais réellement qu'il me détesterait. Je pensais réellement qu'il ne pourrait plus jamais me regarder dans les yeux et pourtant, il le fait là à cet instant. Et je ne sais pas si c'est réellement une bonne chose pour nous, pour lui, mais je ne peux pas mettre fin à tout ça. Parce que ses yeux m'ont toujours fait craquer, et que j'aimais, j'aime m'y perdre. Et je me rends compte qu'il a toujours le pouvoir sur moi. Je sens sa main sur la mienne, et je lui avoue qu'il m'a manqué. Je ne sais même pas pourquoi je lui dis, pourquoi je me dévoile autant. Mais c'est Caleb, son regard, sa main, et je me laisse avoir par ses yeux qui me dévisage autant. « Tu m’as manquée toi aussi. » Et encore une fois, je me demande pourquoi il me dit ça. Pourquoi, il a besoin de m'avouer ça alors que c'est déjà compliqué entre nous. Alors que nos mains sont enlacées l'une dans l'autre et que je dois gérer mes émotions. Je me mords la lèvre, toujours incapable de mettre fin à cet échange entre nous, je suis incapable de détourner mon regard du sien, il m’envoûte totalement, et je perds face à lui. Oui je suis en train de perdre, parce qu'il sait déjà l'effet qu'il me fait, il sait déjà ce qu'il représente encore à mes yeux, mais je ne peux rien faire de tout ça. Il ne peut rien se passer entre nous. Pour Nathan. Pour sa sécurité, pour éviter qu'il souffre, comme nous on a souffert à cause de moi. Et je lui promets de ne pas le faire souffrir, parce que c'est lui qui doit compter et pourtant, Caleb me regarde encore et encore. Et je lui promets que je ferais ce qu'il me dit de faire. Son pouce caressant ma main, je me mords la lèvre alors que ce simple contact suffit à me rappeler un tas de sensations passées. 'Oh oui je ferais tout ce qu'il me dis de faire !' Je vois son regard qui dévie sur mes lèvres, ce jeu est beaucoup trop dangereux. Et heureusement pour moi, il se remet à parler de Nathan, me rappelant avant tout pourquoi nous sommes là tout les deux. Et que même s'il n'est pas avec nous, je ne dois penser qu'à Nathan, et pas à ces souvenirs pourtant si agréables que j'ai de nous deux. Il me parle de Nathan, il me délivre quelques secrets sur lui et je le remercie pour ça. Parce qu'il me permet de comprendre un peu mieux qui est Nathan, qui est ce petit garçon que j'ai abandonné il y a huit ans. « Sans pulpe le jus d’orange. Sinon il ne le boira pas. » Je souris à cette précision, qui m'amuse et qui me permet de découvrir que Nathan semble savoir ce qu'il veut. Mes yeux ont réussi à se détacher des siens, mais pourtant je continue à l'observer, parce que je peux le dire désormais, je le désire, mais je ne peux pas. Et au lieu de prendre un peu de distance avec lui, je continue à m'imprégner de ces formes, à observer sa barbe qu'il a laissé pousser et sur laquelle j'ai toujours envie de déposer ma main. Je regarde ses lèvres, et je me souviens de l'effet que je ressentais quand il m'embrassait. J'observe ses cheveux, eux aussi bien plus long qu'il y a huit ans, dans lesquels j'ai envie de passer mes mains. Je suis littéralement en train de perdre face à lui, je suis faible, oh que oui mais c'est Caleb, et ça a toujours été le cas finalement. Et comme une conne je lui propose de faire des activités à trois. Nathan, Caleb et moi. Je lui propose de faire des choses ensembles, alors que je suis déjà en train de lutter pour éviter de me laisser envahir par cette attirance que j'ai pour lui. Je suis foutue, définitivement foutue, alors qu'il accepte l'idée après un temps d'attente qui me semble insoutenable. Je m'étais préparée en revenant ici, à beaucoup de choses. Mais pas à ça. Pas à succomber à son charme aussi rapidement. « Non c'est si tu le veux toi, je ne ferais rien que tu ne veux pas que je fasse. » Avec Nathan, mais aussi avec lui. Je ne ferais rien, et cette phrase que j'ai déjà dite, je la redis comme pour m'en convaincre aussi. Comme un moyen de faire passer la raison avant le reste. Je ne dois rien faire, voilà ce que je dois garder en tête. Et pourtant sa main toujours dans la mienne continue de me déstabiliser. Et Nathan arrive, il revient et je me sens extrêmement mal à l'aise, en même temps je peux l'être vu ce à quoi je pense depuis quelques minutes. Brutalement je mets fin à ce contact physique avec Caleb, et je me redresse pour tenter de reprendre un peu de contenance devant Nathan, qui s'adresse à Caleb. « Euh…oui. Enfin si Alex le veut. Je vais voir les parents de Liam tu bouges pas ok ? » Je regarde Caleb se lever et encore une fois, malgré moi, je le dévisage beaucoup trop. Il faut vraiment que j'arrête d'être obnubilée par lui à ce point, ça va devenir gênant pour nous.  Et je me demande si c'est une bonne idée. Passer la journée avec eux, chez eux. Est-ce réellement une bonne idée alors que je pense que j'aurais besoin d'un peu de temps pour comprendre tout ce que je ressens ? Mais pourtant je ne peux pas refuser, j'en suis incapable alors que je regarde le grand sourire sur le visage de Nathan. « C'est dur de dire non à un tel sourire. » Que je réponds à Nathan en souriant. « J’ai vu que tu tenais la main de mon papa. » Ok prise sur le fait. Difficile de nier l'évidence, même devant un petit garçon de huit ans. Et j'arrête de sourire assez rapidement. Je tenais la main de Caleb, je tenais la main de son papa, c'est une réalité. Je le regarde, imitant son geste, levant les épaules, alors qu'il s'assoit à côté de moi. Je suis surprise de son geste, mais ce n'est rien à côté de la surprise que j'ai en l'entendant continuer de me parler. Comme ça il croit que je suis 'l'amoureuse' de son papa. On a vraiment foiré avec Caleb. Je fronce les sourcils, et j'écoute encore ce petit garçon parler encore et encore. Et je comprends un peu ce que ressens Caleb maintenant face à mes prises de paroles devant lesquelles il ne peut pas faire grand chose. Mais j'écoute Nathan, je l'écoute sincèrement et il me laisse sans réponse devant ses questionnements et ses mots d'enfants. Je le vois hausser les épaules à nouveaux et je le regarde avec un petit sourire compréhensif. « Tu as raison c'est compliqué tout ça, moi aussi je ne comprends pas tout ça tu sais. » Je l'observe un peu, il est là tout prêt de moi et s'en est tout de même un peu perturbant. Il me demande pourquoi les femmes partent, pourquoi son père est seul. Et au fond, je crois avoir une réponse pour lui, mais je ne peux pas lui dire que c'est ma faute tout ça. Et puis même si je venais à lui donner une réponse, il faudrait que je m'explique et j'en suis incapable, alors il ne comprends pas tout ça, et bien je crois que je suis dans le même cas que lui. « Je veux qu'il soit heureux moi aussi, mais je ne suis pas son amoureuse. » Je dois le protéger comme je dois protéger Caleb. Les protéger de moi et ne pas tout mélanger. Je vois qu'il me regarde et j'ai peur de lui avoir fais de la peine. « Mais je suis d'accord avec toi, il est super ton papa. » Je lui souris tout en le regardant à côté de moi, cette journée est définitivement beaucoup trop étrange. Caleb revient vite avec ce que je devine être Liam le copain de Nathan. Et après avoir rassemblé toutes nos affaires, nous quittons le McDo, ensemble. Tout devient d'un coup encore plus étrange ! Je vais vraiment aller chez Caleb ? En tout cas, il m'invite visiblement chez lui, me précisant ou il habite. Et voilà, qu'après un repas avec eux, je m'apprête à vivre une après-midi en leur compagnie. Une après-midi ordinaire pour Nathan, mais décidément pas ordinaire pour Caleb et moi.


[…]

Assisse dans l'herbe sur le bord de terrain, pied nue débarrassée de mes talons -essayez de marcher avec des talons sur un terrain dans un état aussi lamentable, c'est beaucoup trop dangereux- j'observe Nathan jouer au foot avec Liam. Caleb est à mes côtés, silencieux. Comme à son habitude, et moi, ce silence commence à me gêner, ou à me mettre mal à l'aise. Parce que je sais pas ce à quoi il pense et au fond ça me perturbe. « Tu sais, il pense que je suis ton amoureuse, j'ai essayé de lui dire que non, mais je crois qu'on doit faire attention à ce que l'on fait. » Je fais d'ailleurs attention à ce que Nathan ne puisse pas entendre ce que je dis à Caleb. « Il s'inquiète pour toi, il veut que tu sois heureux. Tu l'as vraiment bien élevé. » Je n'ai sans doute pas à juger la façon dont il l'a élevé, mais il semble vraiment bien s'en être sorti avec Nathan, et ça tout seul. « A l’époque je n’aurais jamais pu m’en sortir avec lui. Je sais que c’est dur pour toi, je sais que c’est égoïste de ma part mais je ne pouvais pas assumer une telle responsabilité j’en étais incapable. Et je sais que ça doit te sembler injuste envers toi mais Caleb j’étais pas quelqu’un de stable et je n’aurais pas pu faire face à tout ça. Je me serais écroulée et je vous aurais sûrement entraîné avec moi.» Et peut-être que ma vie aurait été différente si j’étais restée, peut-être qu’il aurait réussi à m’empêcher de sombrer, peut-être que oui mais je ne peux pas en être sure. Et là seule chose que je vois avec certitude, c’est que j’ai vécu une belle descente aux enfers, et Caleb n’aurait pas mérité ça. Devoir s’occuper d’un nouveau-né et de moi, de l’épave que j’étais. « Je sais que ce n’est pas une excuse suffisante pour expliquer ce silence et cette absence si longue. Mais Caleb je n’étais pas quelqu’un de fréquentable, pas quelqu’un de bien pour vous. » Et ça c’est une certitude. Parce que celle que j’étais devenue ne pouvait pas revenir dans leur vie, pas comme j’étais. Pas la junkie, alcoolique et traînée que j’étais n’aurait pu revenir dans leur vie. Alors le silence, la distance c’était finalement la seule chose que je pouvais faire pour eux, pour les protéger de moi. Pour me faire toujours un peu plus mal aussi. Je n’étais définitivement pas quelqu’un de bien pour Caleb et un enfant, je n’étais pas quelqu’un de bien pour mon fils. « Je ne dis pas que je le suis aujourd’hui, mais j’ai du toucher le fond pour accepter d’aller mieux et je t’assure que si je n’étais pas prête à assumer cette situation je ne serais jamais revenue parce que je ne supporterais pas de vous faire du mal. À nouveau. » Je suis prête, du moins je le pense. Le revoir m’a perturbé beaucoup trop mais je ne suis plus la même, j’en ai fini avec mon comportement autodestructeur qui en plus de me détruire faisait souffrir mes proches. Il m’a fallu des mois de thérapie mais j’en suis sortie plus forte et meilleure. Enfin je crois. Et je dois me montrer à la hauteur de la situation. Pour une fois, je dois être à la hauteur pour Caleb. « Je ne fuirais pas, quoique tu décides avec Nathan, je suis prête à faire face, et à prendre le temps nécessaire pour que tu me juges digne de vous. » Être digne d’eux. Digne d’être à ses côtés. Digne d’être présentée à Nathan comme étant sa mère. Digne et responsable. Et je ne sais pas pourquoi je lui dis tout ça. Peut-être que j'essaye de le convaincre que j'ai changé ? Peut-être que j'essaye pour une fois de montrer que je suis prête à assumer et à faire face à toute cette situation ? Je sais pas vraiment, mais assisse dans l'herbe avec lui, les yeux posés sur Nathan, je me sens prête à me battre pour eux. Enfin je crois.


Spoiler:

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptyDim 19 Avr 2020 - 6:00

Alex & Caleb
“Sometime in the future we can share our stories when we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories. But until that day comes along I'll keep on moving on”
Cette journée ne ressemble en rien à tout ce que j’avais pu imaginer. D’abord revoir Alex sur ce terrain de foot, ensuite le proposer de venir manger avec nous et maintenant on se retrouve tous les deux assis dans l’herbe à regarder Nathan et son copain jouer au foot. C’est un petit garçon plein de vie toujours le sourire aux lèvres, et il rit, beaucoup. Même s’il est mauvais joueur et quand il perd tout le quartier est au courant. Encore un trait de personnalité qu’il ne tient pas de moi mais d’Alex. Il me ressemble beaucoup physiquement certes, mais niveau caractère il tient beaucoup d’elle. Ce qui n’est pas forcément la meilleure des choses parce qu’Alex n’a pas le meilleur caractère du monde mais pourtant elle me plaisait quand même. Enfin c’était bien plus que ça, je l’aimais. J’étais fou amoureux d’elle, raison pour laquelle j’ai essayé tout ce que je pouvais pour ne pas la perdre mais au fond elle a raison, à partir du moment où elle est tombée enceinte on savait tous les deux que notre couple n’allait pas résister à cette annonce. Parce qu’elle n’en voulait pas et moi, même si je lui avais dit que quelle que soit sa décision je serai avec elle, je savais très bien que j’allais être incapable d’abandonner mon fils à sa naissance. Et cette impression s’est confirmée quand je l’ai vu pour la première fois, j’ai d’abord demandé à la prendre dans mes bras et une fois mon regard plongé dans le sien l’idée de ne plus jamais le revoir m’était insupportable. Je ne regrette pas ma décision même si elle m’a certainement coûtée la femme de ma vie. Mais aujourd’hui elle est de retour avec moi, on est assis sur l’herbe tous les deux et sans que je ne comprenne réellement pourquoi je sais que sa présence à mes côtés m’apaise et me fait énormément de bien.  « Tu sais, il pense que je suis ton amoureuse, j'ai essayé de lui dire que non, mais je crois qu'on doit faire attention à ce que l'on fait. » Je lâche Nathan du regard pour regarder Alex qui se trouve à seulement quelques centimètres de moi. Il n’est pas con il a bien vu que quelque chose se passait entre nous et je le vois qui jette des petits coups d’œil dans notre direction de temps en temps. « Il s'inquiète pour toi, il veut que tu sois heureux. Tu l'as vraiment bien élevé. » Il s’inquiète pour moi, il veut que je sois heureux. Comment ça il veut que je sois heureux ? Je vais bien il ne devrait pas s’inquiéter pour moi. « Tu sais qu’il a déjà essayé de me caser avec la mère d’une de ses amies ? En plus de passer son temps à draguer les filles de sa classe il essaye toujours de me trouver quelqu’un. »   C’est mignon mais j’en viens presque à me demander s’il me voit comme un cas désespéré. Et avec la mère de sa copine au final on a vraiment essayé. On est sortis ensemble deux fois mais on a compris qu’aucun d’entre nous ne cherchait quelque chose de sérieux alors on a couché ensemble et on ne s’est pas revu depuis. Mais bon ça c’est le genre de détail que Nathan ne connait pas. « A l’époque je n’aurais jamais pu m’en sortir avec lui. Je sais que c’est dur pour toi, je sais que c’est égoïste de ma part mais je ne pouvais pas assumer une telle responsabilité j’en étais incapable. Et je sais que ça doit te sembler injuste envers toi mais Caleb j’étais pas quelqu’un de stable et je n’aurais pas pu faire face à tout ça. Je me serais écroulée et je vous aurais sûrement entraîné avec moi. » Je me retourne vers elle pour la laisser parler, je la regarde, je l’écoute. Elle a raison sur un point, elle n’était pas très stable quand on était ensemble. Grosse fêtarde, elle sortait beaucoup, buvait pas mal, le nombre de fois où je l’ai vu rentrer de soirée en ayant trop bu doit sûrement être élevé. Elle continue ses excuses en parlant encore et encore sans s’arrêter. Comme elle le faisait souvent à l’époque et comme Nathan le fait aussi. Donc je n’ai pas réellement perdu l’habitude d’écouter quelqu’un parler sans s’arrêter parce que mon fils de huit ans le fait également. Ce qu’elle me dit m’interpelle, elle dit avoir touché le fond pour accepter d’aller mieux et je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter pour elle. Parce que même si elle ne le montrait pas, Alex est fragile et elle l’a toujours été. Je l’écoute parler tout en arrachant de l’herbe les yeux rivés sur celle-ci. Le son de sa voix est mélangé aux éclats de rire de Nathan. Je relève la tête pour le regarder et quand j’entends Alex me dire qu’elle ne compte pas fuir, je la regarde elle. Quand elle me dit qu’elle compte se montrer digne de nous, je la regarde toujours et il me faut environ trente secondes pour réussir à réagir à ses paroles. « Je ne t’en veux pas Alex. Tu ne voulais pas de cet enfant, moi je voulais le garder. On avait pas les mêmes envies et les mêmes projets. C’est triste mais c’est comme ça. »   Et je pense vraiment tout ça. Mais oui ce long silence m’a fait mal. Oui cette rupture m’a brisée le cœur mais j’ai ma part de responsabilité autant qu’elle, c’est cinquante cinquante. Je me lève et lui tends la main pour l’aider à faire de même. « Nathan ! »   Il s’arrête de jouer et se tourne vers moi. « Je vais rentrer avec Alex. Vous faites attention à vous, et comme d’habitude si t’as besoin de quelque chose tu m’appelles. » Nathan acquiesce d’un signe de tête et me regarde moi et puis Alex à tour de rôle. « De toute façon Liam va vouloir prendre sa revanche il est en train de perdre.  »   Ah oui et Nathan n’est pas franchement très modeste mais je ris d’un air amusé à sa réponse et ce sont sur ses mots que nous les laissons tous les deux et je rentre dans l’immeuble laissant Alex entrer en première je la guide jusqu’à mon appartement au deuxième étage et toujours, je lui tiens la porte pour la laisser entrer en première et referme la porte derrière moi mais je ne ferme pas à clef pour laisser Nathan rentrer quand il le souhaitera. Et ce n’est qu’après avoir ouvert un peu la fenêtre et jeté un coup d’œil aux garçons juste en face que je me retourne enfin vers Alex. « Je te fais un thé ? » Je lui demande alors que je commence à me faire bouillir de l’eau et un peu plus pour elle au cas où elle en voudrait. Et là maintenant tout de suite je suis aussi en train de me demander pourquoi j’ai décidé de quitter ce terrain pour que nous nous retrouvons tous les deux dans mon appartement.   « Tu travailles maintenant ? » Une façon un peu bizarre de lui demander ce qu’elle fait de sa vie parce que je doute fortement qu’à trente ans elle vive encore avec l’argent de son père. Même si cette idée de me retrouver seul avec elle me semble légèrement foireuse elle n’est pas déplaisante pour autant.
© nightgaunt


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptyMar 21 Avr 2020 - 15:32



Sometime in the future we can share our stories
When we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories
But until that day comes along I'll keep on moving on

Être la avec lui est clairement inattendu. Tout ce que je vis aujourd'hui est finalement inattendu. Comment j'aurais pu m'attendre à ce que les événements prennent une telle tournure ? Je voulais les voir, ça oui, mais je ne pensais pas avoir l'opportunité de passer ce temps avec eux. Au stade ce matin, au McDo ce midi et maintenant au bord de ce terrain ou joue Nathan. Assise dans l'herbe, au côté de cet homme que j'ai sincèrement aimé dix ans plus tôt, je me retrouve dans une situation face à laquelle je ne m'étais pas préparée. Je ne pouvais pas m'attendre à me sentir encore aussi déstabilisée face à lui. Il est là à côté de moi, je n'aurais qu'à tendre le bras pour le sentir mais je ne fais rien, parce que j'en ai déjà trop fait et qu'il ne le veut pas. Alors je reste concentrée sur Nathan, sur son sourire, son rire et sa mauvaise foi quand il se fait dribbler par Liam. Il est doué Nathan, et surtout je vois qu'il aime ça et j'ose espérer que ça peut-être un moyen pour moi de me lier avec lui. Mais pour le moment c'est avec Caleb que je renoue un lien. Et c'est étrange. Parce que le regard qu’il porte sur moi me déstabilise toujours autant. Sa présence ne me laisse pas indifférente loin de la. Il me fait ressentir des émotions que j’avais presque oublié et les souvenirs de notre histoire continuent de venir m'embrouiller l'esprit. Mais je reste à bonne distance, physiquement parce qu'émotionnellement c'est compliquée depuis un moment déjà. « Tu sais qu’il a déjà essayé de me caser avec la mère d’une de ses amies ? En plus de passer son temps à draguer les filles de sa classe il essaye toujours de me trouver quelqu’un. » Je souris à sa remarque, Nathan qui prends soin de Caleb à sa manière, c'est assez touchant même si l'anecdote est drôle, je reste concentrée sur le fait que Nathan s'inquiète quand même sincèrement pour lui. « Il veut juste que tu sois heureux et il pense que tu ne l’es pas. Il comprends pas pourquoi tu préfères rester seul alors que ça te rends pas heureux d’être seul. » Et je me rends compte que je n’ai peut-être pas le droit de lui dire tout ça. Que ça ne me concerne clairement pas. Enfin si un peu mais que je n’ai aucunement un droit de regard sur la vie privée de Caleb. « Ce sont ses mots pas les miens. » Mais il a raison Nathan. Son père mérite d’être heureux et s’il ne l’est pas je sais que je suis en partie responsable. Et encore une fois je ressens le besoin de lui parler, de m’excuser, de lui partager certaines choses parce qu’il a le droit de savoir où j’en suis et ce que je suis devenue. Il a le droit parce qu’il me laisse une chance d’être à la hauteur et je dois l’être. Je tente de rester concentrée sur Nathan qui joue et qui rit. Je tente de penser à autre chose qu’aux yeux de Caleb qui me regardent alors qu’il me dit qu’il ne m’en veut pas. Et alors que j’entends le rire de Nathan, les mots de Caleb sont vraiment durs à entendre. Oui je ne voulais pas de cet enfant qui joue devant moi. Et c’est une réalité horrible alors qu’aujourd’hui je découvre qui il est et quel garçon plein de vie il est devenu grâce à Caleb. Je le regarde, il se lève et quand il me tend la main, je le fixe tout en acceptant son aide pour me relever. Gardant tout de même une certaine distance et relâchant sa main très vite une fois debout, je ne veux pas avoir à me demander si ça signifie quelque chose pas ça. Pas un simple geste d’aide comme ça. Alors je regarde Nathan. Et je lève un sourcil au moment où Caleb lui annonce que l’on va rentrer tout les deux. Vraiment ? J’ai envie de lui demander s’il pense que c’est une idée mais s’il le dit à Nathan c’est qu’il ne doit pas voir que cette situation est étrange, alors elle doit l’être que pour moi. Et si c’est le cas, je préfère me taire que créer un malaise entre nous. Je souris en entendant la remarque de Nathan. Je souris en le regardant, essayant par la même de faire abstraction des mots de Caleb. Et, je finis par le suivre dans son appartement, j’accepte son invitation tout en gardant une certaine prudente et une distance surtout, parce que j’ai bien compris que la présence de Caleb me déstabilise. Réellement. J’entre chez lui, dans leur domicile et je ne peux m’empêcher d’observer les choses et surtout les photos de Nathan. Huit ans se sont passés depuis que j’ai donné naissance à cet enfant, et j’observe au travers de quelques photos toutes les années que j’ai passé loin d'eux. Caleb se tourne vers la fenêtre, et moi je reste contre le mur à l’entrée de sa cuisine n’osant pas trop m’avancer. Je le regarde, incapable de faire autre chose, comme si j’avais besoin de le voir pour vraiment réaliser que tout ceci est réel. Lui et moi chez lui. Rien de ce qui se passe aujourd’hui ne semble avoir une quelconque logique, je pensais qu’il me détesterait, et visiblement ce n’est pas le cas. Il me déteste pas. Et si découvrir ça est déjà déroutant, découvrir que je ressens encore des émotions fortes en le regardant l’est encore plus. Alors, je reste à une distance que je considère raisonnable, pour éviter toutes situations gênantes. Je ne veux pas le rendre mal à l’aise. Je ne sais pas si je suis capable de gérer ce que ressens quand nos corps sont à proximité l’un de l’autre. J'en sais vraiment rien, parce qu'il me perturbe réellement. Alors je reste contre le mur, debout tout en le fixant et réalisant peu à peu que ce que je ressens n’est pas approprié. Je devrais peut être partir, je crois que je devrais parce que ce que je ressens n’est pas bon pour nous, et pas non plus pour Nathan. Mais il me sort de mes pensées et je réalise que j’étais perdue, incapable de réfléchir normalement. Et je ne comprends pas ce qu'il m'arrive, pourquoi je suis incapable de même juste faire semblant de trouver tout ceci normale. « Euh oui oui un thé c’est très bien. » Je souffle doucement, je ne peux pas le regarder dans les yeux, je suis bien trop gênée par les pensées et les souvenirs que j’ai de nous. Je reste plantée contre le mur, les bras croisées devant moi en l’écoutant me demander si je travaille maintenant. Et qu’est-ce que je peux lui répondre ? Je viens d’arriver à Brisbane après de longs mois passés dans un centre de desyntox après ma tentative de suicide. Alors non je ne travaille pas, pas encore du moins. Mais lui dire ça risque de lui faire croire que je n’ai pas évolué, pas grandie et je ne veux pas qu’il puisse croire ça. « J’ai pas encore trouvé depuis que je suis installée à Brisbane. Mais je cherche quelque chose de stable. » Mais qu’est-ce que je dis moi ? Quelque chose de stable ? Je ne sais même pas si je parle encore d’un boulot là. Stable c’est un mot que je connais pas de toute façon. Du moins pas encore. « Tu sais je vis encore à l’hôtel pour le moment. » Mauvaise idée d’ajouter ça. Très mauvaise idée, alors que je suis du genre à m’enfuir dire que je vis à l’hôtel ça n’a rien de rassurant non ? Et je ne sais pas pourquoi je me sens obligée de me justifier, de lui prouver que je suis à la hauteur. Je ne sais pas pourquoi mais je ne veux pas qu'il pense que je la même personne instable qu'il a connu. Enfin si je sais pourquoi, parce que son avis a toujours compté beaucoup pour moi, et encore aujourd'hui, l'image qu'il a de moi compte encore. « Mais je cherche un appartement. Je veux rester dans le coin pour vous. » Pas que pour Nathan, mais pour eux. Pour Caleb et Nathan. Je baisse un peu la voix en avouant que je veux être la pour eux, parce que je sais que j'ai dis que Nathan devait être la priorité mais Nathan n'est pas là, et c'est difficile de faire abstraction de ce désir que je ressens pour Caleb à ce moment précis. Je suis totalement perturbée par sa présence et par le fait que nous soyons seuls, tout les deux. Je souffle un coup, une nouvelle fois comme pour évacuer la tension que je ressens et faire abstraction de ces pensées qui m'envahissent. Et j'ose le regarder un peu, pas très longtemps mais un peu, essayant de tenir une conversation comme une personne normale. « Et toi, tu as pu ouvrir ton restaurant ? » C’était son rêve. Du moins avant de devenir père, après je ne sais rien de ce qu’il voulait, de ce qu’il désirait. De toute façon j’ai toujours été nulle pour savoir ce que les autres veulent ou non. Nulle et peut être aussi trop égoïste pour m’y intéresser vraiment. Comme quand je lui ai demandé de me suivre dans mon choix de faire adopter Nathan. Comme quand je lui ai demandé de me choisir moi. Comme quand je l’ai quitté. Comme à ce moment précis ou je pense avant tout à ce que moi je veux, et ce que je veux, je sais qu’il ne le veut pas. Il m’a repoussé et pourtant ça n’a visiblement pas suffit pour calmer ce que je ressens en le regardant. Je me mords la lèvre réellement gênée parce qu’il me fait de l’effet, beaucoup trop. Et alors que je finis par le regarder réellement, en me perdant dans ses yeux, j’en suis sure désormais l’accompagner dans son appartement, accepter d’être seule avec lui c’est une mauvaise idée, une très mauvaise idée. « Caleb je peux pas faire ça. » Ça. Prendre le thé, discuter avec lui comme si tout était normal. Rester à distance de lui, et pire encore m'approcher. Je ne peux pas. Je ne peux tout simplement pas être avec lui ici, pas aujourd'hui en tout cas, alors que le revoir semble me faire bien trop d'effet.


Spoiler:

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptyMer 22 Avr 2020 - 12:35

Alex & Caleb
“Sometime in the future we can share our stories when we won't care about all of our mistakes, our failures, and our glories. But until that day comes along I'll keep on moving on”
« Il veut juste que tu sois heureux et il pense que tu ne l’es pas. Il comprends pas pourquoi tu préfères rester seul alors que ça te rends pas heureux d’être seul. Ce sont ses mots pas les miens. » Être seul n’est pas vraiment un choix de ma part. moi je ne serais pas contre réussir à tomber de nouveau amoureux. Mais ce n’est pourtant pas ce que je retiens dans ce qu’elle vient de me dire. Mon fils a dit à une inconnue – ou du moins une femme qu’il pense être inconnue – qu’il avait l’impression que son père n’est pas heureux et qu’il ne comprend pas pourquoi il préfère rester seul. C’est surtout ça que je retiens. C’est ça qui me fait mal. «Il t’a vraiment dit ça ? » Je ne sais pas si je dois trouver ça mignon ou triste mais ce qui est sûr c’est que je ne sais pas vraiment quoi en penser. Je suis touché de voir qu’il s’inquiète pour moi mais il n’a vraiment pas à le faire. Je vais bien. Tant que mon fils est avec moi j’irai bien je le sais parce qu’il est la personne la plus importante à mes yeux. Mais pour l’instant je décide de le laisser seul en compagnie de son ami et de son ballon, ils semblent tous les deux bien s’amuser et j’ai comme la sensation qu’Alex et moi avons beaucoup de choses à rattraper tous les deux. C’est pourquoi je me lève et après l’avoir aidé à faire de même je préviens Nathan que je préfère rentrer sachant très bien qu’il ne risque rien si je les laisse tous seuls. Le quartier est calme et je peux toujours jeter un coup d’œil au terrain par ma fenêtre. Plus les minutes passent plus j’ai la sensation qu’Alex s’éloigne de moi. Elle laisse plusieurs mètres de distance entre nous ce qui est assez étrange et c’est toujours le cas même quand nous entrons chez moi. Elle a l’air aussi absente mais je me rends surtout compte qu’elle est en train de prendre connaissance des photos de Nathan présentes dans cet appartement. Lui tout seul ou bien avec mes parents, avec mes sœurs ou avec moi. Et sur chacun des clichés, il sourit. Vraiment. Pas qu’un tout petit peu mais on voit qu’il s’agit réellement du sourire d’un petit garçon heureux. Après un long silence elle finit enfin par accepter le thé que je lui propose mais encore une fois j’ai la sensation qu’elle n’a pas envie d’être ici elle prend ses distances aussi bien émotionnelles que physiques et je ne sais pas du tout comment gérer ce comportement. Alors je lui pose une question pour essayer d’en savoir un peu plus sur les années qui nous ont séparées et même ça semble la déranger. Peut-être que l’inviter à monter chez moi n’était pas une bonne idée au final. « J’ai pas encore trouvé depuis que je suis installée à Brisbane. Mais je cherche quelque chose de stable. Tu sais je vis encore à l’hôtel pour le moment. » Donc elle ne travaille pas et n’a pas encore trouvé un appartement non plus. Peut-être qu’elle n’a pas réellement changé finalement. Pourtant c’était quand même l’impression qu’elle m’avait laissée tout à l’heure. Une Alex plus stable, plus mature que celle que j’ai pu connaître. Déçu de cette constatation je lui donne son mug dans lequel je viens de lui verser le thé que j’ai préparé. « Tu sais dans quoi tu veux chercher ? » Parce que je n’ai jamais connu Alex qui travaille et je commence même à me demander si depuis notre séparation elle a travaillé en serait-ce qu’un petit peu ou si elle s’est contentée de vivre grâce à l’argent de son père comme elle le faisait déjà à l’époque. Elle a trente ans alors j’espère sincèrement qu’elle a déjà travaillé au moins une fois dans sa vie sinon elle part avec un vrai handicap. « Mais je cherche un appartement. Je veux rester dans le coin pour vous. » Sans que je ne sache réellement pourquoi cette phrase me donne un léger pincement au cœur et je frotte brièvement mon menton avant de boire mes premières gorgées du thé encore bien chaud. « Tu devrais pouvoir trouver des appartements pas trop chers dans le quartier. » Je lui affirme sans trop savoir quoi lui dire de plus. Et une nouvelle fois je commence à me dire que lui demander de monter avant moi n’était peut-être pas mon idée la plus brillante, de toute façon elle ne semble clairement pas en avoir envie alors je vais droit dans le mur. « Et toi, tu as pu ouvrir ton restaurant ? » Si elle savait. Je me suis renseigné, j’ai visité des locaux, j’avais déjà un menu tout fait dans la tête mais je n’ai jamais pu réaliser mon rêve peut-être un poil trop ambitieux pour moi. Je secoue la tête avant de lui répondre. « Tout était prêt dans ma tête, j’avais déjà plein d’idées mais quand j’ai commencé à m’y intéresser de plus près je me suis rendu compte que c’était trop risqué. Ça me demandait beaucoup trop de temps et d’argent. J’aurais pu faire un prêt à la banque mais si ça ne marchait pas je me serais endetté et quand tu élèves un enfant seul tu peux pas te permettre ce genre de chose. Je refusais la possibilité de ne plus pouvoir subvenir à ses besoins. » Connaissant Alex elle va sûrement baisser les yeux parce qu’elle se sentira coupable. Elle va se dire que si je n’ai pas ouvert mon restaurant comme j’en ai toujours rêvé c’est de sa faute et en soit c’est plus ou moins vrai mais il ne faut pas oublier que celui qui a pris la décision d’élever son enfant seul c’est moi et j’en assume les conséquences que ça a sur ma vie aujourd’hui. « Caleb je peux pas faire ça. » Je relève les yeux vers elle pour la regarder. Longuement. Elle ne peut pas faire ça. Ça quoi ? Être avec moi ? Parler ? Sans se toucher ? Sans s’embrasser ? Je comprends parce que ce n’est pas évident pour moi non plus. J’ai envie de plus, même si je ne le montre pas beaucoup. Maintenant j’arrive à mieux cacher ce genre de chose. Voilà un point sur lequel j’ai un peu changé pendant ces huit années. « C’est toi qui t’inflige une telle distance Alex. » Je lui dis tout en posant mon mug encore rempli de thé sur le plan de travail et je m’avance vers elle. Certes tout à l’heure je l’ai repoussée mais après je lui ai pris la main et je ne l’ai pas relâchée. C’est elle qui a fini par rompre ce contact entre nous. « Je suis désolé de t’avoir repoussée tout à l’heure. » Et mes excuses sont sincères. Je suis debout face à elle, à quelques centimètres d’elle et mes yeux se perdent dans les siens. Je ne sais pas ce que je ressens encore pour elle. Peut-être pas de l’amour mais je ressens encore cette attirance incroyable et inexplicable que l’on avait il y a dix ans. Je sais aussi qu’elle ne me laisse toujours pas indifférent et que j’ai sûrement encore des sentiments pour elle. Alors que je la regarde toujours dans les yeux ma main vient replacer une mèche de ses cheveux derrière son oreille et j’en profite pour caresser doucement sa joue sans jamais la quitter des yeux. Je ne sais pas combien de temps on reste comme ça mais sans une once d’hésitation j’approche mon visage du sien pour enfin l’embrasser doucement et tendrement dans un premier temps. Je ne sais pas si ce que je fais est bien et raisonnable mais au final on a jamais eu ce dernier baiser. Le baiser d’adieu peut-être que c’est ça. Ou pas. Peut-être que c’est plus que ça aussi je ne sais pas. Le baiser gagne en intensité et ma langue vient rencontrer la sienne alors que mes mains redescendent sur ses fesses. J’ai également bien plus d’assurance que j’en avais avec les filles à l’époque, j’ai vieilli, j’ai changé, j’ai gagné en maturité et surtout en expérience. Sans trop savoir où tut ça nous cela va nous mener je n’ai plus envie de quitter ses lèvres à présent.
© nightgaunt


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptyVen 24 Avr 2020 - 18:48

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptyLun 27 Avr 2020 - 7:06

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptyMar 28 Avr 2020 - 10:25

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptySam 2 Mai 2020 - 7:24

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptyLun 4 Mai 2020 - 14:06

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 EmptyMar 5 Mai 2020 - 16:10

Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty
Message(#)Sometime in the future we can share our stories • Calex #14 - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Sometime in the future we can share our stories • Calex #14

Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant