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 (Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE

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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyJeu 27 Fév 2020 - 19:50




EVERY BREAKING WAVE
D’un point de vue extérieur, cette relation avec Raelyn ne serait pas citée en exemple dans un magazine pour les gamines en quête du Prince charmant. Je n’en suis pas un et, dans notre conte, la princesse n’est pas une demoiselle en détresse. Elle est forte et indépendante. Elle dirige son entreprise d’une main de maître et, par là même, attire sur elle des regards concupiscents. Les hommes de pouvoir sont excités par ce genre de personnalité. Certains les envisagent chaudes dominatrices et d’autres rêvent d’étrenner leur virilité pour leur rappeler que le monde n’est pas à leurs pieds. Et moi, dès lors qu’ils souillent ma maîtresse – je n’ai pas encore statué sur un mot pour la qualifier - de leur regard licencieux, je suis chargé à bloc, en proie à une recrudescence de violence. J’étais rattrapé par une jalousie inédite accentuée par ce que nous vivions retranchés dans le donjon de notre complicité. C’était une autre de ces bizarreries qui entouraient notre liaison exclusive. Jadis, je n’aimais pas qu’on approche Sarah, mais je ne subissais pas les affres de la colère. Je ne frôlais pas non plus l’attaque d’apoplexie puisque j’avais tout le loisir de marquer mon territoire. Je pouvais la saisir par l’épaule, la presser contre mon flanc et exiger d’elle un baiser. Je pouvais ensuite narguer les malappris et me nourrir de leur excuse. En outre, usuellement, j’abonde dans le sens de l’adage qui conseille de rester à l’écart des autres puisqu’ils sont l’enfer sur terre. Pourtant, à plusieurs reprises, j’eus l’envie de jeter la maxime avec l’eau du bain avant de me reprendre. Nous exposer aux paires d’yeux curieuses, c’est autorisé les langues de vipère à cracher du venin. C’est alimenter la rumeur et lui permettre de se répandre sous les pieds de mon association à Raelyn comme une flaque d’huile poisseuse, indélébile. S’afficher, c’était prendre le risque de mettre à mal la confiance fragile que nous bâtissions de nos mains non férues à l’exercice. Dois-je rappeler que je m’étais longtemps laissé entraîné par la vague de mon mariage ? Que c’est mon épouse qui passait son temps à me rassurer quand, plus volage avant de signer à la mairie, je m’interrogeais sur le bien-fondé de notre entreprise. Mes doutes s’envolèrent lorsqu’elle porta le monde, mais trop souvent j’eus l’impression que nous avions brûlé les étapes elle et moi. Au contraire, nous aurions survécu à l’ouragan Sofia. Nous ne nous serions pas déchirés devant l’adversité au grand plaisir de nos détracteurs. Aujourd’hui, c’est moi qui dois constamment veiller à ne pas angoisser Raelyn et Dieu que c’est fatigant. C’est éreintant, mais ça en vaut la peine. La plupart du temps, elle semble s’épanouir à mes côtés et moi, pour ne pas planter la mauvaise graine dans son cœur qui tend à céder à la panique, je m’efforce de taire mon ressentiment quand un sale porc la déshabille du regard. Ô bien sûr, je fulmine intérieurement. Je suis moins délicat quand nous nous retrouvons, mais elle ne s’en plaint jamais puisque ce n’est pas systématique. Fréquent, certes, mais sporadique.

En toute franchise, je ne saurais dire ce qui, ce soir-ci, dévissa un boulon de cette mécanique du silence pourtant bien rôdée. Elle m’avait proposé de l’accompagner à l’un de ses rendez-vous avec un fournisseur qui se caractérisa par son impolitesse. Sa bouche doucereuse n’était que sous-entendus tendancieux. J’en ai grincé des dents à plusieurs reprises et je fus forcé de me lever pour ne pas être tenté de lui cracher au visage. Autant dire que me contenir épuisa mon sang-froid. Dans la voiture, alors que nous rentrions au Club, je me suis écroué à l’un de ces silences annonciateurs d’une tempête. J’étais contrarié au point que serrer le cuir du volant ressemblait à une nécessité. Il m’aidait à m’accrocher à la réalité, celle qui la prétend à moi, rien qu’à moi, parce qu’elle l’avait décidé sans que je n’aie à lui forcer la main. Je me le suis répété comme un mantra pour contenir mon humeur. Et, Dieu que j’aurais aimé qu’elle soit dupe, la passagère. Je n’ai pas réagi quand elle a posé sa paume sur ma cuisse et, évidemment, elle a compris. Elle a saisi que je ronchonnais et m’a interrogé. Moi, désagréable, j’ai grommelé une connerie qui acheva de la convaincre qu’elle avait visé juste. Elle a insisté et j’ai aussitôt regretté qu’elle me connaisse si peu finalement. Elle me devine souvent, mais elle est comme le Petit Prince, Raelyn. Elle ne renonce jamais – ou rarement – à une question. Sauf que ce n’est pas le moment. Je ne suis pas certain d’avoir envie qu’elle jubile et se gausse de ma possessivité. « Je suis juste surpris qu’il ne t’ait pas proposé de te déshabiller sur son bureau. » ai- je admis sans parvenir à réprimer ma nervosité. « J’aurais eu moins le sentiment que je n’existais pas. » Ce qui en tout état de cause était proche de sa réalité, à ce pauvre type. Dans ce genre de situation, j’enfile la casquette du garde du corps, pas de l’éventuel petit-ami qui, par ailleurs, trouve l’appellation ridicule et qui, non négligeable, se tient à une distance respectable de l’échange. Je suis insignifiant quand elle mène ce genre d’entretien et, fondamentalement, ce n’est pas ce qui me dérange le plus. Je m’en fous, vraiment. Je suis un gars discret en substance, persuadé qu’être sous-estimé est un avantage de taille. « Il t’a quand même filé un rencard. » Dans un restaurant un rien trop chic pour asseoir la pérennité de leur collaboration. « Soit…ça me gonfle. On peut passer à autre chose ? On va arriver de toute façon. » Bonne chose, justement ! Cette discussion n’aurait pas le temps de se muer en dispute. Elle n’est pas responsable d’être belle et attrayante pour la gent masculine. Ce n’est pas non plus de sa faute si elle est dotée d’autant de charisme. Les hommes – et parfois, les femmes – se pâment sous son passage. Mais, elle n’est coupable d’aucun crime de lèse-majesté. Elle n’en peut rien si mon cerveau malade redoute le jour où elle réalisera que je suis vieux, alcoolique, mal recollé et qu’elle prendra ses jambes à son cou. Alors, je n’ai rien ajouté de plus. Tout ce que j’aurais pu dire serait de toute façon retenu contre moi ou sujet à la raillerie. Et, là encore, je ne pourrais sérieusement lui en tenir rigueur. Elle n’a rien demandé, Raelyn. Elle a même eu la décence de ne pas rentrer dans son jeu. Je suis dur avec elle et surtout injuste. En descendant de la voiture, je n’ai pas profité de ce que nous sommes à l’abri des curieux pour l’embrasser à la dérobée. Je lui ai à peine adressé un sourire terne étant donné les circonstances et ma frustration.

Cette vérité ne m’a pas sauté au visage de suite. Elle m’a frappée de plein fouet lorsque j’ai foulé le sol du casino. Tessa était là, assise à une table, vêtue comme à Venise ou à Versailles. Sa robe vaporeuse suggérait la perfection de ses courbes. Sa poitrine libérée d’un quelconque sous-vêtement débordait de son décolleté. Sauf qu’elle est fine et menue, l’exotique jeune fille. Elle n’a rien de vulgaire ou de rebattu. Au contraire, j’aurais juré que le sourire et le signe de la main dont elle me gratifia étaient empruntés au cinéma. Elle s’essayait à un rôle de composition en jouant les femmes fatales. Elle est sophistiquée, mais ses mots trahissent toute sa pudeur et un soupçon de candeur. « Bonsoir Amos. Je vous attendais. » a-t-elle chuchoté, mal à l’aise, mais certainement pas autant que moi quand elle s’est emparée de ma main. Sa paume a brûlé la mienne et retenir un geste de recul offensant s’est avéré diablement angoissant. Au vu de ma scène quelques minutes plus tôt, il valait mieux que Raelyn ne soit témoin ni de l'audace de la cause de sa précédente folie ni de moi qui me suis laissé conduire jusqu’à une table de jeu. Je doutais qu’elle soit en mesure de se rappeler que c’est mon job d’appâter les requins qui nagent dans les mers de dollars, qui se vautrent dans des vêtements griffés. Il y a un contentieux entre les deux jeunes femmes. L’une l’ignore, mais la seconde s’en souviendrait si elle avait le malheur de me tirer hors du casino pour que s’achève notre discussion en demi-teinte. En jetant une oeillade affolée par-dessus mon épaule, j’ai prié ma bonne fortune sans être surpris de croiser le regard de mon amante. Et moi, d’instinct, au lieu de me satisfaire que ses yeux brillent de jalousie, mes lèvres se sont tordues dans une grimace qui signifiait surtout : “je n’ai rien fait. Je subis. C’est mon job. C’est tout.“ Tessa, inconsciente de ce qui se joue pourtant sous son nez, a badiné à peine nous sommes-nous assis. Certes, elle n’a commis aucun acte déplacé qui lui signerait sa mort par la noyade. Il y avait quelque chose de courtois et d’obsolète dans ses manières. Mais, j’ai craint pour sa vie et peut-être un peu pour mon intégrité physique. Lors de notre unique rencontre, j’avais promis que la prochaine fois je la ramènerais. Elle était venue récupérer un dû que je n’avais aucune envie de mettre en jeu, ni aujourd’hui ni hier, d’ailleurs. Qu’en savait-elle cependant ? Elle me figure acquis. Elle n’a pas besoin d’en faire des tonnes, ce qui m’arrange bien finalement. Je n’aurais su quel comportement adopté pour ne pas griller la couverture de mon histoire avec Raelyn alors que le poids de son courroucé pèse lourd dans mon dos et que je me surprends à bénir nos partenaires. Au moins, n’étions-nous pas que deux attablés autour des jetons et des cartes. Avec un peu de chance, si je m’y prends bien, elle ne jouera à d’autres jeux que celui du bluff, Tessa.




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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyJeu 27 Fév 2020 - 21:19


Every breaking wave
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE 873483867

L’agacement d’Amos était communicatif et, si j’avais été un regard extérieur de sachant rien de notre relation, j’aurais deviné qu’il y a entre nous deux quelque chose qui se trame. Il s’était appuyé contre le mur, bras croisé, observant avec une froideur que je ne lui connaissais que trop bien l’échange qui se déroulait sous ses yeux. Moi, le partenaire m’invita à m’installer sur l’une des chaises en face de son bureau. Amos dans mon dos, j’ai senti tout du long son regard poser sur moi et j’ai senti sa colère dès les premières secondes. Peut-être suis-je devenu plus sensible à ces signes annonciateurs, peut-être que c’est notre proximité et notre complicité grandissante qui me permet de détecter lorsque sa respiration se serre, lorsque tous les muscles de son corps se bandent et lorsqu’il bouillonne de rage, mais je me souviens avoir pensé que mon interlocuteur était aveugle de ne pas s’en être rendu compte. Plus aveuglé par le décolleté plongeant de ma robe, celui qu’Amos observa d’un regard désapprobateur alors que je montai dans la voiture, et par mes jambes nues que par les chiffres que j’ai à lui exposer cela dit : sa marchandise ne se vend plus aussi bien qu’autrefois, et heureusement il m’épargna de me proposer de se racheter d’une autre façon. Il n’aurait pas été le premier à me croire capable de me brader pour quelques dollars, et pour d’autres j’aurais fait appel à l’une des filles du Club pour détourner l’attention et satisfaire le partenaire, mais lui et sa drogue ne méritent même pas que je lui organise un rendez-vous avec Primrose. Il me proposa néanmoins de trouver une solution à tout ça, et si je n’ignorai pas la nature du restaurant où il fixa le rendez-vous, parce que « ce sera moins impersonnel que mon bureau », je ne pus refuser. Il restait un partenaire historique du Club et j’ignorai le grognement d’Amos dans mon dos alors que je lui dis que je l’y retrouverai, et que je me levai pour lui serrer la main avant de prendre congé. Il insista pour déposer un baiser sur ma joue et de bonne grâce je m’y pliai, avant de quitter la boite de nuit où s’était tenue le rendez-vous. Il la gérait depuis des années, l’établissement faisait office de couverture à son trafic.

En montant dans la voiture et à l’abris des regards, je me permets une œillade à Amos. Il est grognon et je le trouve injuste, je n’ai rien fait qui justifie qu’il dirige vers moi sa mauvaise humeur, mais plutôt que de le rassurer, se prendre sa tête entre mes mains et de déposer un baiser sur ses lèvres avant qu’il ne démarre je reste silencieuse : je ne supplie pas à genoux pour en quête d’attention quand j’ai tort, alors je ne risque pas de m’y abaisser lorsque j’ai raison. Au bout de quelques minutes je pose ma main sur la cuisse de mon amant, et alors que j’y applique une légère pression du bout des doigts je tourne mon buste dans sa direction et penche la tête sur le côté, un air interrogateur sur le visage. Lui grogne et grommèle une connerie et moi, excédée d’être traitée comme si j’avais fait quelque chose de mal, je brise à mon tour le silence. « Sois pas idiot. » Un nouveau silence s’installe sans que je ne le lâche des yeux, et finalement il finit par lâcher un peu de ce qu’il a sur le cœur. « Je suis juste surpris qu’il ne t’ait pas proposé de te déshabiller sur son bureau. » Je laisse échapper un rire amusé, avant de réaliser qu’il ne plaisante pas et de lever les yeux au ciel. « J’aurais eu moins le sentiment que je n’existais pas. » Je marque une pause avant de pousser un soupir. « Il aurait pu essayer. » Ma voix se teinte d’amusement mais je n’en suis pas moins sérieuse, il n’aurait pas été le premier à me faire des avances peu ou pas dissimulée en espérant sceller un accord ou asseoir leur partenariat avec le Club. « Et s’il l’avait fait, qu’est-ce que ça aurait changé ? La moitié des hommes me traitent comme ça, il va falloir t’y habituer. » Comme ça. Comme un objet, un moyen de boucler une transaction. Il se rendra malade s’il le prend à cœur à chaque fois surtout que, j’ai beau être volage, j’ai toujours signifié de façon très clair que je n’étais pas à vendre. « Il t’a quand même filé un rencard. » « C’est pas un rencard. » Je détache mes yeux du brun pour attraper mon téléphone et saisir le rendez-vous dans mon agenda. « Et il le sait très bien. » Parce que ce n’est pas la première fois qu’il essaye. Parce que je fais un job qui exige que parfois, je me montre délicieuse et charmante, mais je n’ai jamais dépassé les limites. « Soit…ça me gonfle. On peut passer à autre chose ? On va arriver de toute façon. » Moi, je hausse les épaules, je n’ai pas envie de lui tirer les vers du nez. Amos est un adulte, un adulte à qui j’ai fait une promesse et sur laquelle je n’ai pas encore ressenti l’envie de revenir, certainement pas pour un type peu ragoutant.

Si je n’ai jamais formulé les choses à haute voix, si je n’ai pas employé le terme d’exclusivité, je m’y suis engagée en me montrant au rendez-vous qu’il me donna alors qu’il posa les conditions de son ultimatum. Il sait comme moi qu’en venant ce soir-là je les acceptai, même si je ne prononçai pas un mot. Il sait que mes baisers de couvre plus les lèvres d’autres, il sait aussi que d’autres mains que les siennes ne s’égarent pas à ses endroits interdits. Ma condition à moi à cette reddition, je la lui soufflai entre deux baisers, entre deux coups de reins lors de nos retrouvailles. J’attrapai sa nuque pour approche mes lèvres de son oreille, et j’y soufflai que pour que je m’abandonne à lui et uniquement à lui, il fallait qu’il soit là dès que je le souhaite et en ressente le besoin, le désir aussi. Je n’étais pas prête à m’exposer au manque et au doute, je n’en avais pas envie non plus.

Quand il descend de la voiture sans un mot, et surtout sans un baiser volé ou plus passionné sur mes lèvres, il me vexe et mon égo en prend un coup. Il y a longtemps qu’il n’est plus question entre nous de faire valoir, mais ma fierté mal placée n’a pas disparu du jour au lendemain et ne le fera certainement jamais. Moi, je reste plantée là quelques secondes, un sourcil levé, avant de me diriger vers le Club sans un mot. Avant que nos chemins se séparent, je jette une œillade sur la salle de poker, et mon sourire disparait immédiatement, lorsque mes yeux se posent sur l’allumeuse qui éveilla l’autre soir ma jalousie et ma colère. Elle minaude en lui serrant la main, elle s’attarde trop à conserver sa paume dans la sienne à mon goût, et elle réveille en une seconde mon envie de lui coincer la tête dans un sac plastique jusqu’à ce qu’elle s’étouffe. Il s’assied à côté d’elle, et je ne peux m’empêcher de me faire la remarque qu’il y avait d’autres places libre autour de la table. Là, je l’imagine en train de frotter son pied contre la jambe du brun, et j’enrage, j’enrage tant que je suis incapable de bouger pour vaquer à mes propres occupations. Je l’observe elle jeter des regards appuyés et trop nombreux dans sa direction, replacer ses cheveux derrière son oreille, et moi je sens la moutarde qui me monte au nez. Le regard que me lance Amos n’arrange rien, lui qui me fit une scène dans la voiture me lance une grimace destinée à me faire croire à son innocence, et alors que la main de l’allumeuse glisse sur le bras de mon amant, mes membres s’animent et je me dirige vers eux, sans réfléchir à ce que je suis en train de faire. Ma jalousie a réveillé mes plus bas instincts, et par la même occasion rendu muets tous les arguments en faveur d’une liaison secrète. Ils n’ont plus aucune importance et, poussée par ma possessivité, je m’approche de la table de jeu et sous le regard interloqué d’Amos, je m’installe en travers sur ses genoux pour que la vulgaire brune comprenne qu’elle marche sur mes plates-bandes. Le bras d’Amos qui se resserre autour de ma taille, je ne sais pas s’il tient de l’automatisme, de la surprise, d’une satisfaction coupable à l’idée que j’affiche notre liaison, ou d’un mélange des trois. Moi, pour marquer un peu plus mon territoire, je tourne la tête dans sa direction et lui vole un baiser court, mais dénué de retenue. Quand nos lèvres se séparent je passe un bras atour de ses épaules et vrille enfin mes yeux dans ceux de la brune, que je veux sentir s’effondrer. Un sourire innocent étire mes lèvres et je me contente d’un simple « On joue ? » qui n’aurait pas pu être plus provocateur, même si j’avais essayé.








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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyJeu 27 Fév 2020 - 22:55




EVERY BREAKING WAVE
Ma jalousie n’est pas à interpréter comme une preuve de méfiance. Je suis certain qu’à l’heure où nous scellâmes notre union atypique, elle était sincère, sans quoi elle n’aurait pas émis une condition qui, dans les faits, n’avait rien d’handicapant. Certes, ma fierté s’offusqua qu’elle réclame d’être à son entière disposition. Néanmoins, je la muselai efficacement. Pourquoi s’encombrer d’orgueil quand un ordre nous séduit ? Qu’elle siffle autant qu’elle veut, à moins que je ne sois occupé à Kilcoy auprès de Sarah – elle n’avait toujours pas signé les papiers du divorce et ça m’empêchait quelquefois de dormir – aucune de mes occupations n’étaient essentielles à ma vie. Plonger me prendrait peut-être du temps, mais pour l’instant, cette passion pour les fonds marins, celle qui m’avait cruellement manquée, n’était qu’un balbutiement et il n’était pas exclus que j’initie ma sirène. Une sirène. C’est ce qu’elle était aux yeux de bien des hommes, y compris ce fournisseur. Elle lui plaisait et, dans sa folie, il arrivait tant et si bien à se convaincre de la réciproque qu’il s’essaya à endormir sa mauvaise humeur par un rencard. Elle, elle accepta, enfonçant le dernier clou dans le bois du cercueil de mon sang-froid. Je suis furibond, à tort, je le sais pertinemment. Sauf que tout occupé à contenir les tics nerveux de ma mâchoire et de ma paupière, je suis incapable de me raisonner, de me rappeler que c’était son job que d’être mielleuse et de paraître disponible, de me souvenir qu’il serait mieux de rire de cette mascarade. Lui, il ne la touchera pas. Il ne peut pas la dévêtir, la conduire aux portes du plaisir et l’aider à les ouvrir en grands. L’aurait-il déjà fait – ce dont je doutais - que ça lui était désormais interdit. Normalement, cette vérité aurait dû suffire à me calmer. Malheureusement, le problème réside dans mon absence de confiance en moi. A la question récurrente: “qu’est-ce qu’elle me trouve“, ma tête n’a toujours pas formulé de réponse valable. Je me dégoûte depuis la mort de Sofia, ma condition physique a perdu en panache et ma récente conversation avec Lola n’aurait pu m’approcher davantage de ce que mes œillères tendent à ignorer : je suis un alcoolique notoire et aucun de mes subterfuges n’y changera quoi que ce soit. J’ai beau la dissimuler derrière du parfum hors de prix, le whisky sue par tous les pores de ma peau. Alors, récemment, je me suis découvert un goût prononcé pour la vodka pour ce qu’il a d’inodore et d’indétectable. C’est la boisson préférée des travailleurs qui craignent d’être viré de leur job. Moi, je ne redoutais pas de perdre le mien, c’est Raelyn que j’imagine me fuir pour un amant plus fringuant, plus jeune et moins malsain que moi. C’est à cause d’elle que je me sens proche de la rupture émotionnelle dès lors qu’il pose ses lèvres sur sa joue. Mais, c’est uniquement de la mienne si l’atmosphère, dans la voiture, se charge d’électricité.

Lassé de faire semblant de rien, elle me pressa d’ouvrir la bouche, de rire avec elle du grotesque de ce tenancier de boîte de nuit qui aurait vendu père et mère, pas tant pour la bousculer, mais pour qu’elle ne rompt pas leur accord. Car, pathétique, il l’était, autant que moi qui bouillonne pour pas grand-chose. Elle a raison quand elle me traite d’idiot. Pourtant, animé par une mauvaise foi sans nom, je me renfrogne à la seconde. La preuve en est, je change les vitesses avec brusquerie au mépris de l’embrayage. Je l’abime, un peu comme nous d’ailleurs, parce que comme moi, elle déteste rendre des comptes, Raelyn. Doit-elle donc tenir à moi pour se prêter à ce jeu ? Elle m’accule, le dos contre ma bêtise et j’opte pour un silence rageur. Je suis frustré au possible d’être tenté d’admettre qu’elle a raison. A quoi bon aggraver mon cas par le mensonge ? Aurais-je affirmé que je suis agacé qu’un salaud lui témoigne moins d’égard à la poupée de sa fille éventuelle, que ça sonnerait faux de toute façon. Je préfère continuer à bougonner dans mon coin. Retranché derrière mon mutisme, je suis à l’abri d’une démonstration de bon sentiment supplémentaire. Je ne tiens pas ma propre promesse cependant. J’avance, fier de ma connerie : « Si ce n’est pas un rencard, je peux venir alors ? » Cette interrogation, pour le moins intrusive, je n’y puisai aucune fierté. Au contraire, elle m’a horrifiée. A quel moment vais-je pousser le vice jusqu’à exiger de révéler notre liaison à la plèbe ? A quel moment suis-je supposé m’en sentir plus heureux alors que j’ai foi en la discrétion ? Je ne fais pas semblant d’y croire pourtant. Qu’est-ce qu’il m’arrive exactement ? Quoiqu’il soit impossible d’effacer cette ânerie, puis-je la balayer sans dommage ? Bien sûr que non. Or, le bât blesse et j’entrevois désormais l’ombre d’une explication effrayante. D’aussi loin que je me souvienne, jamais je n’ai eu à subir des émotions d’une telle violence pour une femme. Jamais. Pas même pour Sarah et Dieu seul sait ô combien je l’adorai. Est-ce révélateur que, cette fois, je suis tombé amoureux de ma passagère ? Pas tout à fait. Aucun papillon ne décolle depuis mon estomac à son contact. Je la désire, j’y suis attaché parce qu’elle vit et qu’elle est contagieuse. Ça s’arrête là et c’est pis encore. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que je ne sombre du côté obscur et qu’arrivera-t-il si elle le devinait ? Fuirait-elle, dépassée par mes réactions ? Je me suis juré, en sortant de la voiture sans l’embrasser, que mon combat serait de freiner des quatre fers, oublié l’idée de l’intégrer à ce qu’il reste de beau dans ma vie. Ralentir pour la retenir et ça commence maintenant. Au diable le besoin que chacun sache que je la possède au gré de nos envies et de notre convoitise. Je n’ai pas assez d’envergure pour qu’elle m’aime. Au mieux, elle s’embarrassera d’affection et je m’en contenterai. C’est pas si mal, finalement. Les petites rivières font les grands ruisseaux.

Fort de mon serment et déçu de mes réactions – elle méritait mieux que cette pseudo-indifférence – j’ai regretté que le destin me soit si cruelle. Depuis cette soirée à l’allure de réconciliation, Tessa avait disparu du décor. J’avais fini par l’oublier jusqu’à ce qu’elle m’accueille en Messie et je ne pus cacher qu’à défaut d’être flatté par son intérêt, j’ignorais quoi en faire. L’espace d’un bref instant, j’ai songé à la repousser, flirtant avec la limite de la prétention. Elle m’a à peine accordé le temps d’entériner mon projet qu’elle m’a tiré vers une chaise et m’a invité à rejoindre sa table de jeu. J’étais mal embarqué, plus encore que ma tentative pour désamorcer la bombe Raelyn n’a pas eu l’effet escompté. C’était à son tour d’enragé et, étrangement, je n’y ai puisé aucune allégresse. Je me sens pris au piège entre le devoir de la plumer – ce qui ne m’était autorisé lors de notre première rencontre – et celui de ne pas provoquer ma maîtresse. « J’ai droit à un conseil avant de commencer ? Il parait que vous êtes le meilleur. » m’a hélé Tessa, la bouche en cœur et le corps penché sur ma bulle proximale. Elle est large. Je la trouve trop près, beaucoup trop et, d’instinct, j’ai déplacé mon siège sur la gauche. « J’en déduis que j’avais raison. Vous m’avez laissé gagné, pas vrai ? » Elle rit avec l’éclat emprunté à actrice débutante. Quant à cette main qu’elle attarda sur mon bras, en plus d’achever mon semblant de sérénité, trahissait de ces intentions pour la nuit. Ai-je le droit de claironner qu’elle perd son temps ? Que je suis impuissant ? Ou même homo ? Des trois propositions, aucune ne me convenait. Il me restait la carte du mariage, mais l’arrêterait-elle en si bon chemin. J’ai cherché de l’aide autour de moi et, Raelyn, princesse parmi les femmes, m’offrit la porte de sortie la plus éloquente et, n’ayons pas peur des mots, la plus louangeuse. Elle a barré mes genoux de son corps, je l’ai enlacée moins par réflexe que mû par le soulagement et, ses avant-bras autour de ma nuque, elle m’a dérobé un baiser encourageant, comme ça, devant tout le monde. Mon imagination a prêté à quelques uns de nos collègues présents des « ah » de ravissement pour les femmes et des « oh » d’un marasme d’impression contraire. Ma partenaire au poker, sur laquelle je n’ai pas posé un regard, remua à mes côtés et moi, au départ effaré, puis agréablement conquis, je n’ai entendu que cette amorce provocatrice. Ce « on joue », il ne m’était pas destiné. C’était la non-rivale qu’elle narguait. Je l’ai pourtant pris pour moi. Je suis un joueur né et, sans un égard pour la déconfiture à peine voilée de sa congénère au teint mat, j’ai soufflé : « Oui. On va jouer, oui. » en me redressant d’un geste machinal. J’ai saisi Raelyn par la main et je l’ai traîné avec moi au milieu du bar, là où John déposait les verres de la clientèle sur un plateau. « Quitte à s’épingler, au moins le faire correctement. » déclamais-je déterminé dès lors que j’ai stoppé cette course folle au milieu de la plèbe abasourdie par notre promiscuité. C’est là qu’il faut s’exposer, là où les rumeurs commencent et finissent. C’est ici que je l’ai embrassé, non pas fugacement, comme elle, auparavant, mais de sorte que le doute ne subsiste plus. « Et maintenant, c’est le moment de partir. » conclus-je sans lâcher jamais ses doigts jusqu’à la voiture. Le boulot attendra.



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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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AVATAR : Lady Gaga
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Femme (elle)
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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyVen 28 Fév 2020 - 20:52


Every breaking wave
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE 873483867

Il m’agace, et j’en viens à espérer qu’il se taise s’il n’est pas convaincu. Je n’accepte pas de rendre des comptes, surtout quand c’est sa possessivité qui le fait parler. Dans certains contextes je la trouve diablement sexy, lorsque je sens son regard me fixer alors que j’échanger avec un homme au Club ou dans un bar, lorsque je sens qu’il se retient de m’attraper par le bras pour me trainer l’abris des regards pour me consommer sans préavis. Dans ces moments-là nos pupilles se croisent, moi je lui renvoie un regard provocateur, et je sais que le fait d’être si proche sans pouvoir me toucher ne fait qu’accroître son désir, sa frustration, autant de facteurs annonciateurs d’ébats intenses et coquins, d’un genre que je ne peux décrire ni imaginer sans prendre le risque de perdre pied et surtout toute concentration. Mais là c’est autre chose. Là il s’agit de mon boulot, c’est un partenaire qu’il fusilla du regard et je reste persuadée que s’il avait été plus perspicace, mon interlocuteur aurait perçu la colère et le mépris de mon amant. Les réunions passent et se ressemblent si bien que j’en viens à penser qu’il faudra un jour que je me fasse accompagner par quelqu’un d’autre et l’idée me déplait. Elle me déplait pour deux raisons bien différentes : la première, c’est que la perspective de devoir avoir ce genre de discussion avec Amos ne m’enchante pas. Je sais qu’il le prendra mal, je sais qu’il doutera et m’en voudra de l’écarter ainsi, je le soupçonne même capable d’en devenir paranoïaque. La seconde raison c’est que je me sens en confiance à ses côtés. Mieux qu’Erik, il est capable de détecter mon mécontentement, mon corps qui se tend, il est capable de sentir lorsque je veux qu’il me sorte de là, comme lors du soir où ce rigolo me pris pour une fille de joie. Je me sens en sécurité lorsqu’il me sert de garde du corps, même si je ne l’admettrais pas aussi ouvertement. « Si ce n’est pas un rencard, je peux venir alors ? » Je vrille mes yeux dans les siens. « Tu sais bien que non. » M’imagine-t-il capable de me compromette pour mes affaires ? Pense-t-il que je l’ai déjà fait ? S’imagine-t-il qu’au nom du partenariat entre le Club et l’homme d’affaire je sois capable de le laisser espérer, et si ce n’est m’abandonner à ce pauvre type le laisser au moins glisser une main sur mon épaule ou poser ses lèvres dans mon cou ? J’ai appris à me faire respecter bien avant de rencontrer Amos, je n’aime pas lorsqu’il me fait sentir que, d’après lui, j’ai besoin de lui pour ça.

Je me mure moi aussi dans le silence, s’il veut jouer à ça il va perdre, mais cela ne me protège guère de ma frustration lorsqu’il quitte la voiture sans m’adresser un regard. Je reste calme, je me maîtrise pour résister à l’envie de claquer la porte de la voiture de toutes mes forces pour qu’il comprenne qu’il agit comme un parfait connard, l’envie ne manque pas mais je ne veux pas lui faire ce plaisir. S’il est l’un des rares capable de me faire perdre mon calme, je reste une femme mesurée de nature et je suis encore capable de gérer ce genre de situation. Mais mon calme se fissure lorsque mes yeux se posent sur la brune qui entraine Amos à une table, qui lui fait ouvertement du charme en mettant sa poitrine siliconée en avant, et qui, habillée comme une escort de luxe, penche la tête sur le côté pour verser dans la mièvrerie. Au loin, j’imagine ce qu’elle peut-être en train de lui dire en pensant réussir à le séduire. Je l’imagine rivaliser de rire plus niais les uns que les autres en phrases toute construites. Mon sang pulse violement contre ma tempe, et mon calme fissuré vole en éclat lorsqu’elle pose sa main sur son bras. Je suis pourtant la première partisane de la discrétion de notre liaison. Je n’ai pas envie de l’étaler aux yeux de commères du Club, John le barman en ligne de mire, mais en cet instant je l’oublie complètement. En cet instant, ma possessivité prend le dessus, et j’ai envie qu’elle sache, cette gourde, qu’il est à moi le brun pour lequel elle bat des cils. Alors je m’installe sur ses genoux, je passe mon bras autour de ses épaules et je lui vole un baiser. Mon esprit de provocation me pousse même à laisser mes dents griffer le lobe de son oreille alors que je quitte ses lèvres, et, satisfaite de mon effet, j’adresse un regard mauvais à la brune. Elle, elle semble se liquéfier. Je ne sais si elle est peu sûre d’elle de nature ou si ce sont les éclairs lancés par mes yeux qui l’impressionnent mais moi, il n’y a que le bras d’Amos qui enlace fermement ma taille qui me retiens de lui sauter à la gorge. Heureusement son intervention me raccroche à notre situation, nous sommes au Club, au milieu de la salle de jeux, et j’abandonne définitivement l’idiote des yeux pour les braquer dans ceux d’Amos. Lui, il pose ses mains sur mes hanches pour m’inviter me lever de ses genoux, avant de se redresser et d’attraper ma main. « Oui. On va jouer, oui. » Moi, je réalise tout d’un coup ce que je viens de faire. Je note les regards appuyés et les chuchotements sur notre passage alors que, sans lâcher ma main et sans un regard pour l’autre, il me traine à travers la salle de jeux d’argent et jusqu’au bar. Là, il pose ses mains autour de ma nuque, et moi je souris, parce que je sais que la machine que j’ai lancée est impossible à arrêter. Pas maintenant, pas alors qu’il s’enorgueillis certainement de cette porte que j’ai enfoncée, de notre relation que j’ai affichée au grand jour sans même y songer, simplement parce que j’étais jalouse. « Quitte à s’épingler, au moins le faire correctement. » Ses mains filent derrière ma nuque et à côté du bar et sous les yeux de John, il presse ses lèvres contre les miennes à nouveau. « Et maintenant, c’est le moment de partir. » Mon cœur bat la chamade, je ne sais comment réagir face à ça, et j’accepte sans ciller la porte de sortie qu’il m’offre. Demain, toute l’organisation sera au courant de ce qui s’est déroulé ici ce soir. Dans la bouche de John ce baiser prendra des proportions démesurée et, d’ici quelques jours, on pourra peut-être même entendre qu’Amos que plaque contre le mur et me fit l’amour sous les yeux de tous. Je déteste les racontars et si j’avoue qu’habituellement je leur avoue l’utilise des informations qu’ils m’apportent, je n’ai pas envie d’en être la cible. Pas aujourd’hui, pas à ce sujet.

Je me laisse guider par la main d’Amos qui me conduis jusqu’à la voiture. Au premier feu rouge je viens flatter son cou de baisers et glisser une main sous son t-shirt, riant lorsqu’il me repousse pour tenter de me contenir jusqu’à notre destination. « Tu aurais dû prendre la direction du loft, c’est plus près. » Ma voix est rauque, empreinte de désir et mes yeux brillent de gourmandise. Il a pris la direction de la marina et frustrée de devoir atteindre d’aussi longues minutes, j’étends mes jambes sur le tableau de bord, manœuvrant pour le rendre fou et qu’il ne puisse retenir quelques coups d’œil à la dérobée. Sur le bateau, il n’est pas question de s’asseoir sur le canapé et de parler de ce qu’il vient de se passer. Pas question de parler ensemble de ce qui me poussa à m’imposer face à cette gourde, pas question non plus de lui reprocher son élan de spontanéité. Dans d’autres circonstances je pourrais, mais là je ne l’envisage même pas. Il n’est question que de jeux, de verres d’alcool, et de verser dans la luxure jusqu’au petit matin. Il n’est question que de caresse et baiser, et de comment je me sens fondre lorsqu’il flatte mon ventre et ma poitrine de ses lèvres. Comme depuis de nombreuses nuit d’affilées, je n’ose même pas envisager de les compter, j’y prendrais peur, je m’endors nue dans ses bras, bercée par sa respiration lente dans ma nuque.

Je suis réveillée par un mouvement, ou plutôt par un tremblement, mais il me faut quelques minutes pour le réaliser. A trop passer de temps ici à quai avec Amos, j’en avais oublié qu’il vivait sur un voilier dont la première vocation était de naviguer. Et à première vue, c’est ce qu’il est en train de faire, naviguer, ou plutôt de me kidnapper. Interloquée, je m’étire de tout mon long avant d’enfiler mon sous-vêtement et l’un de ses t-shirt, c’est devenu une habitude, un plaisir coupable dès lors que j’eus compris qu’il trouvait ça diablement sexy, je discipline mes cheveux et je sors de la chambre. Je ne le trouve pas au salon et, muée par la curiosité, je monte sur le pont et l’y trouve, occupé à contempler l’eau. Je m’approche du brun dans son dos, et j’entoure sa taille de mes mains avant me hisser sur la pointe des pieds pour approcher mes lèvres de son oreille. « Il fallait me le dire plus tôt si tu fantasmais de me kidnapper. » Le fait est qu’ici, je ne peux plus aller nulle part. La côte a disparu, et c’est l’océan qui s’étend à perte de vue. L’instant me semble teinté d’un romantisme qui me fait frémir parce qu’il me fait peur, mais j’en rejette l’idée pour finir de m’éveiller en collant ma joue contre son torse nu et en ferlant les yeux fermés quelques secondes supplémentaires, mes bras toujours noués contre son abdomen.







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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyDim 1 Mar 2020 - 18:02




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En toute honnêteté, je ne suis pas certain que j’aurais réagi de manière identique si, à peine une heure plus tôt, le fournisseur de Raelyn n’avait pas éveillé si brusquement ma jalousie. Elle s’était assoupie ces dernières semaines. Fort de nos promesses tacites, fruit d’un arrangement savamment organisé dans le but de ne pas effrayer mon amante, j’étais parvenu à maîtriser l’émotion et cette envie de souligner, de temps à autre, que certaines de ses tenues, quoiqu’elles m’enjôlent, laissaient si peu de place à l’imagination que chaque regard posé sur ses hanches par d’autres que moi me crispait. J’avais même réussi à contrôler les œillades désapprobatrices qui auraient tôt faits de provoquer son esprit de contradiction. J’avais eu de quoi être assez fier de moi. J’avais cependant balayé mes efforts et, si la présence de Tessa, au Club, ne m’a pas enchanté, je lui ai rapidement reconnu une véritable utilité. Je n’ai pas joué avec elle. Je n’ai pas répondu à ses gestes éhontés. Ses caresses sur mon bras, ses sourires aguicheurs, ils me désappointaient. Je n’ai jamais été un infidèle de renom. Je n’ai jamais été contraint d’inventer des mensonges pour couvrir mon manque d’authenticité sentimentale ou charnelle. Mes fadaises se bornent aux exigences de la nécessité, sans quoi j’aurais déjà avoué à ma partenaire que je suis un homme marié, qui pleure après un divorce qui lui est tout bonnement refusé. J’aurais rassuré Raelyn sur son statut également. Elle n’est pas l’autre femme. Il n’y en a plus qui partage ma vie depuis longtemps, hormis cette sirène. Autant dire que je gère mal la scène dont je suis victime, si bien que je la bénis, ma possessive, d’avoir marqué son territoire avec tant de panache. Elle s’est assise sur mes genoux, m’a embrassée, a nargué cette rivale qui n’en est pas vraiment une. Elle nous a affichés devant la clientèle et les quelques membres de l’organisation présents sur les lieux sans encombrer de retenue. Je ne disposais d’autres choix que de parachever son œuvre, d’y apporter la touche finale. Le portrait de notre histoire lui ressemblait plutôt bien. Il est aussi beau et dangereux qu’elle ne l’est pour mon cœur et moi, je n’ai pas réfléchi. Je n’ai pas dosé l’impact de mon attitude habituellement neutre, discrète et prudente. Je l’ai entraînée avec moi là où le doute ne serait plus permis, là où chacun pourrait constater que la rumeur était fondée.

Égoïste, je nous ai offert à John en friandise puisqu’à aucun moment je n’ai pris le temps de m’interroger sur les avantages et les inconvénients de la démarche et sur ce que Rae en penserait. J’ai défié nos détracteurs, ravi les partisans qui s’ignorent de notre histoire. J’ai bravé mes préceptes et les avertissements soufflés par ma raison. Au milieu du bar, là où s’agglutine la plèbe, je l’ai saisie par la nuque et j’ai dévoré ses lèvres le temps d’un baiser évocateur. Seul un aveugle n’aurait pas remarqué qu’il signait la fin de nos cachotteries et le dernier d’une longue série. C’était l’instant idéal pour échapper aux curieux. John avait déjà déposé sa serviette sur le zinc, quitté son bar. Dans moins de deux minutes, il nous envelopperait de son sourire mielleux pour quérir de quoi nourrir ses ragots. Aussi, ai-je tiré ma partenaire par la main et nous conduire, sans attendre, jusqu’à la voiture. Dans ma poitrine, mon cœur s’épuise dans un marathon pour lequel il est à peine taillé. Mon corps la désire au point que ses mains sous mon T-shirt, ses doigts qui courent sur ma peau, ses lèvres dans mon cou, sont une torture. Conduire devient compliqué. J’ai imaginé près de dix fois m’arrêter sur le bas-côté de la route pour me défaire de ma convoitise sur la banquette arrière de la voiture. Sans doute n’aurais-je pas hésité si le trafic n’avait pas été aussi dense. Trouver un coin tranquille aurait mis plus de temps de retrouver la marina. Nous conduire à son loft aurait somme toute été la solution la plus rapide, mais je ne suis pas prêt.

Je n’ai pas envie que le souvenir de Tobias me prive de cette émotion déchirée entre la joie et l’appréhension. J’aime l’idée qu’elle soit à moi aux yeux du reste du monde. Je déteste celle qui présume que les chiens à sa botte nous prennent si peu au sérieux qu’ils l’observeront comme le prochain os à ronger. Ça nous abîmerait, si pas autant, aussi sûrement que le dealer qui gagna des droits sur son plaisir. Combien de temps ? Je n’avais aucune envie de le savoir. Ce qui comptait, c’était qu’il était sorti du décor, qu’il n’avait plus de place que dans mon esprit possessif. Un jour, ça passera. J’aurais pu chasser de ma mémoire son arrogance lorsque les jambes de cette beauté enflammée encouragent mes plus bas instincts. J’aurais changé d’itinéraire si je n’étais pas convaincu que le lendemain matin, je m’en sentirai contrarié et bougon à nouveau. J’aimais l’être moins en sa compagnie. Je tenais à ces longues minutes où, apaisé, je m’éveillais doucement et sans angoisse. Je le lui aurais volontiers expliqué si j’avais été capable de prononcer un traître mot. Je suis juste bon à la détailler, à l’embrasser à chaque feu rouge, de glisser mes paumes sur sa cuisse, de les remonter doucement et de maudire les feux lumineux passant aux verts. Je suis à juste apte à garer mon véhicule à la hâte et à la tirer derrière moi jusqu’au bateau que les murs soient témoins de nos ébats et de notre complicité. Nous semons nos vêtements, nous égarons la raison en soupir, nous parlons ce langage qui nous est devenu si familier que, nous endormir côte à côte relèverait presque de l’habitude ou de la routine rassurante.

Au petit matin – le soleil venait à peine de se lever – je fus pris de l’envie subite de nous éloigner du monde et des qu’en-dira-t-on qui doivent aller à bon train. Veillant à ne pas la réveiller, j’ai démarré le bateau, j’ai manœuvré sa sortie du port et j’ai navigué. L’iode, la brise dans mon visage, la sensation du bois de la barre dans mon poing m’ont rasséréné alors que l’inquiétude me gagnait depuis près d’une demi-heure. Et si, avec le recul, elle regrettait de nous avoir affichés ? Si elle m’en voulait de l’avoir prise au piège sans avoir au préalable vérifié ses intentions ? Son attitude, avec Tessa, était-ce un assentiment ? Avait-elle au contraire opéré à cause de l’urgence ? Était-il nécessaire d’en discuter avec elle ou, en revanche, me fier à l’intensité de cette nuit devrait suffire à me détendre ? Perdu dans mes réflexions, j’ai allumé une cigarette et j’ai enroulé ma main autour de mon verre rempli au préalable et auquel je n’avais pas encore touché. Je m’étais nourri de café jusqu’ici, ce qui était assez étonnant pour être soulevé. J’ai respiré profondément l’odeur des embruns et, les yeux fermés, je me suis laissé porter par le bruit de balancier des vagues, par le chant des mouettes et par le souffle léger d’une brise d’été.

Je n’ai pas entendu le pas de Raelyn derrière moi qui, en douceur et délicatesse, a ceint ma taille de ses bras et a chuchoté quelques mots à mon oreille. « Dans mon fantasme, tu es complètement nue du matin au soir, mais je suppose que je peux faire une croix dessus ? » avouais-je au comble de l’obsession. Je ne comptais plus le nombre de fois où je lui rapportais mon plaisir à ce qu’elle s’anime, sans vêtements, sous mes yeux. « Tu as bien dormi ? » lui ai-je demandé, la tête tournée dans sa direction, la sienne posée dans mon dos. « Tu n’es pas…tracassée ? » J’ai hésité pas tant parce qu’elle semblait embêtée, mais soucieux qu’elle ne s’imagine pas que je suis en proie aux remords. « Je me suis dit que nous isoler un peu ne pourrait pas nous faire de mal. » J’en avais besoin et, dans l’absolu, ce voyage improvisé nous servirait peut-être de plâtre dans l’éventualité où l’organisation déformait notre réalité. « Il y a du café, si tu veux. Et, si tu as faim, le frigo est plein. On a de quoi tenir une petite huitaine de jours, mais si tu le demandes gentiment, ton ravisseur pourra nous ramener vers la côte d’ici quatre jours. » Même avant, mais je m’autorisais une marche de manœuvre pour les négociations. « Les gens parleront de toute façon… autant leur donner de bonne raison de le faire. » J’ai gonflé mes poumons d’air frais, je me suis décalé, j’ai détaché ses mains de ma taille et je me suis retourné pour l’enlacer. « Je sais que ce n’est pas tout à fait ce que nous avions prévu au départ, mais je ne vais pas te cacher que, dans le fond, ça ne me déplaît pas. » Ma jalousie ne sera plus jamais un problème à présent. Tout du moins, je l’espérais. « Et, je me dis que toi non plus. Tessa ne m’intéressait pas, tu sais. » Mais, elle n’était pas la première à trouver intérêt à la couleur de mes yeux et mes airs vraisemblablement inaccessibles ? « Mais, si je me trompe, on peut revenir en arrière. Rien n’est écrit dans le marbre. Un peu d’indifférence et ils se diront que c’est terminé avant d’avoir vraiment commencé. » Mes mains ont retrouvé leur place préférée contre sa peau et j’ai ajouté, comme si le débat était clos alors que j’étais tout dispensé à l’animer : « Je t’ai attendu pour prendre ma douche, si ça te tente.» conclus-je en lui posant un baiser sur le bout de son nez, ses paupières et son front.



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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
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PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyDim 1 Mar 2020 - 20:47


Every breaking wave
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE 873483867

Depuis plusieurs jours, depuis qu’Amos et moi passons pratiquement toutes nos soirées ensemble, je me surprends à me sentir terrorisée par certaine de mes réactions, certaines de mes pulsions. Là par exemple, quand je m’éveille et quand le brouillard qui entoure mon esprit disparait, tendre la main à la recherche de mon amant est mon premier réflexe. La place est vide et n’est même plus chaude, et ce n’est pas l’idée qu’il m’ait abandonnée qu’il me fait peur, je ne la nourris plus, mais ce réflexe, anodin pour beaucoup mais pas pour moi. Je n’aime pas l’idée que lui et la chaleur de ses bras soient la première chose à laquelle je pense en me réveillant, mais je suis obligée de m’incliner face au constat que c’est bel et bien le cas. Je frotte alors mes yeux et m’étire un instant, avant de réaliser ce qui m’a réveillé. Le bateau tangue, adieu son habituellement immobilité qui me ferait presque oublier où je dors, et si je suis sujette au mal de mer je ne tarderai pas à le découvrir, jusqu’ici je n’en ai pas eu l’occasion. Pour l’instant je n’ai pas l’impression de ressentir le moindre malaise, si bien que je me laisser aller à gratter quelques minutes supplémentaires sous le drap, en proie à mes pensées. Ce qu’il s’est passé la veille, ça signifie quelque chose. Je ne peux pas dire que ce n’était rien, que cela ne voulait rien dire, ce serait un mensonge éhonté et je leur ai toujours préféré l’honnêteté. La rumeur d’une liaison entre Amos et moi courrait déjà au Club mais sans rien de tangible sur quoi s’appuyer et hier soir, nous avons livré du tangible sur un plateau. Cette preuve de possessivité je ne l’ai pas préméditée. J’étais la première à être réticence à l’idée de m’afficher au bras ou plutôt pendue aux lèvres d’un homme au GQ du Club, encore moins de quelqu’un qui, comme moi, y évolue. Pourtant je n’ai pas réfléchi et toutes ces raisons qui semblaient importantes et cruciale avant se sont évaporées à l’instant où j’ai vu la main de la brune se poser sur son bras, ou je l’ai vu l’entrainer vers une chaise et où toutes les images d’eux que mon cerveau malade avait imaginé me sont revenues à l’esprit.

Ce matin, est-ce que je regrette ? Difficile à dire, encore portée par l’euphorie du moment j’en envie de l’embrasser sans m’en cacher à chaque coin de rue et, si je secret avait du bon puisque nous languir l’un de l’autre faisait monter le désir, je me surprends à aimer ce que je touche du doigt, ce que je réalise : qu’à présent je pourrais l’attraper par le col et lui voler un baiser dès que l’envie m’en prendra. Une intuition me pousse à attraper mon téléphone et effectivement, j’y trouve plusieurs messages d’Alec que je ne prends pas la peine d’ouvrir tout de suite. Il a surement été mis au courant de la scène qui se déroula au Club hier soir et vient aux nouvelles quand moi, je ne suis pas encore prête à sortir de ma bulle et à affronter les potentielles conséquences de notre spontanéité. Ce qu’il s’est passé était prévisible cela dit, l’un comme l’autre commencions à avoir de plus en plus de mal à résister à l’appel de la peau de l’autre soir après soir, et plus d’une fois je me surprise à l’effleurer, à glisser ma main sur son avant-bras ou son bras, dans son dos et à pousser un soupir de soulagement en vérifiant que personne n’avait relevé mon égarement. Un de ces gestes aurait fini par nous trahir et finalement, ce n’est pas plus mal que d’avoir mis tout le monde d’accord et fait taire les rumeurs.

C’est avec cette pensée là que je monte sur le pont pour le retrouver, plus habillée que lorsqu’il m’a quittée mais mes jambes toujours nues, et que je m’approche de lui pour enlacer sa taille et venir respirer son odeur, ma tête posée dans son dos. « Dans mon fantasme, tu es complètement nue du matin au soir, mais je suppose que je peux faire une croix dessus ? » Son attrait pour mon corps effeuillé ne me fait pas rougir et je ne m’en offusque pas non plus. Quand certaines puritaines pourraient se sentir réduites à l’état d’objet, moi j’aime simplement qu’il me désire et prenne un plaisir non dissimulé à me dévorer du regard lorsque je me balade en petite tenue. « J’ai fait un compromis. Mes jambes étaient jalouses de la façon dont tu regardes le reste de mon corps. » J’observe un instant l’eau qui s’étend à perte de vue. « Et je suppose que tu ne m’as pas pris de maillot de bain ? Tant pis pour toi, je me serais installée là, devant, pour que tu puisses m’observer prendre un bain de soleil sans quitter ton gouvernail. » Je désigne du coin du menton l’endroit devant nous recouvert d’un matelas qui semble déjà m’appeler. « Tu as bien dormi ? » La tête collé contre dos, je réponds d’un soupir et d’un signe de la tête à cette question. « Tu n’es pas…tracassée ? » Je mets quelques secondes à réaliser de quoi il parle, si bien que je ne réponds pas, poussant le brun à enchaîner. « Je me suis dit que nous isoler un peu ne pourrait pas nous faire de mal. » Cette balade dont le romantisme m’écrase, l’a-t-il préméditée ? Ou bien s’est-il levé ce matin avant de quitter la marina sur un coup de tête ? « Il y a du café, si tu veux. Et, si tu as faim, le frigo est plein. On a de quoi tenir une petite huitaine de jours, mais si tu le demandes gentiment, ton ravisseur pourra nous ramener vers la côte d’ici quatre jours. Les gens parleront de toute façon… autant leur donner de bonne raison de le faire. » Je le constate toujours aussi obsédé par l’idée de me garder pour lui seule le plus de temps possible : le fait que nous mettions fin au secret entourant notre relation n’a au moins pas changé ça. « C’était prémédité comme kidnapping ? C’est pour ça que tu as rempli les placards ? » Il n’y a, pour une fois, pas de mauvaise réponse. Je me fiche de ce qui motiva sa décision, je n’ai jamais navigué, mais me prélasser au soleil ça ça fait partie de mon vocabulaire. Surtout si, à l’abris de tout regard, nous pouvons entrecouper l’après-midi d’instants coquins. Finalement il détache mes mains de sa taille pour se retourner et m’enlacer, sans que proteste ne me traverse l’esprit. Au contraire de m’abandonne à son étreinte et je ferme les yeux quelques secondes supplémentaires. Je ne cherche pas à négocier ses délais non plus, il sait que nous sommes attendus ce soir et que ce qu’il s’est passé hier ne change rien.  Au contraire, manquer à mes obligations envers le gang après ça ne ferait qu’alimenter le moulin de mes détracteurs. « Je sais que ce n’est pas tout à fait ce que nous avions prévu au départ, mais je ne vais pas te cacher que, dans le fond, ça ne me déplaît pas. Et, je me dis que toi non plus. Tessa ne m’intéressait pas, tu sais. » « Mais tu connais son prénom. » Que je réponds, mi amusée mi amère. La brune sera à tout jamais un sujet qui réveille ma colère et mes plus bas instincts, la faute à mon esprit malade plutôt qu’à un hypothétique écart d’Amos qui, s’il avait eu lieu, n’en aurait même pas été un étant donné qu’à l’époque il ne m’avait rien promis. Pour elle, cela n’aurait rien changé aux foudres qu’elle aurait récoltées et me connaissant, probablement que pour lui non plus. « Je ne veux plus la voir au Club. » Rendre notre liaison officielle n’a de mon côté pas éteint les flammes de ma possessivité. Cette dernière, elle ne fut aussi incontrôlable qu’à l’époque où je fréquentais Aaron. J’ai peu de chance d’obtenir gain de cause, je m’en doute et je n’ai pas la légitimité pour chasser une cliente du bar ou du casino, mais j’espère m’en tirer avec au moins la promesse qu’il ne s’assoira jamais plus à sa table. « Mais, si je me trompe, on peut revenir en arrière. Rien n’est écrit dans le marbre. Un peu d’indifférence et ils se diront que c’est terminé avant d’avoir vraiment commencé. » Je pousse un soupir, là tout contre son torse. « Non, c’est très bien comme ça. » C’est laconique, mais Amos me connait, je ne suis pas du genre à étaler ce que je peux ressentir. Il sait que ces quelques mots m’ont déjà couté, mais qu’ils sont honnêtes. Je ne vois pas l’intérêt de revenir en arrière de toute façon à présent. « J’ai toujours dit que je me fichais du regard des autres. » Alors il est temps que cela s’applique à tous les niveaux de ma vie. Ceux du Club penseront ce qu’ils veulent, j’ai confiance en ma capacité à remettre les machos et plaisantins à leur place. Le brun dépose un baiser sur mon front, puis mon nez et mes paupières. « Je t’ai attendu pour prendre ma douche, si ça te tente. » Un sourire étire mes lèvres alors que je cadenasse mes yeux aux siens. « C’est si gentiment proposé. » Il m’y aurait trainée sans ménagement que je n’aurais rien trouvé à y redire non plus. « Mais quelqu’un m’a vendu un petit déjeuner il y a quelques minutes, seulement il a omis de me préciser qui me l’apporterait. » J’aime être traitée comme une princesse, je ne m’en cache pas. « Tu penses pouvoir rectifier ça ? » Un sourire mutin au coin des lèvres je me détache de lui et je recule de quelque pas sans ôter mes mains de ses flancs.









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(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE Empty
Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyLun 2 Mar 2020 - 0:10




EVERY BREAKING WAVE
Nous passions de plus en plus de temps ensemble. Les nuits où elle ne s’endormait pas à mes côtés devenaient aussi rares que d’aligner des 7 sur une machine à sou. Il nous était arrivé d’enfreindre nos propres règles en nous ébattant dans son “bureau“. Hier soir, nous avons démontré à tous que la rumeur n’était pas que du venin craché par des mauvaises langues. Et, malgré tout ça, nous nous bornons à ne pas nous considérer comme un couple. Nous rejetons l’idée et le mot pour nous qualifier. Néanmoins, aujourd’hui, alors que je confie à l’océan mes inquiétudes – il a souvent été mon plus fidèle confident – je ne peux plus l’ignorer. Raelyn et moi sommes plus proches de l’accointance amoureuse en devenir que de la liaison purement charnelle. Et elle ? S’en rend-elle compte ? Va-t-elle avoir envie de prendre ses jambes à son cou ? Va-t-elle envisager de tout arrêter malgré sa promesse puisqu’elle dépasse ce qui était convenu au départ ? J’avais parlé d’exclusivité, pas de créer une relation régie par l’affection. Mais est-ce de ma faute si notre histoire emprunte ce virage ? L’ai-je provoqué malgré moi ? Non ! Cela sous-entendrait que je calcule mes mots et mes gestes et que, dès lors, je lui ai menti le jour où je lui ai donné rendez-vous sur le bateau sept jours après ma proposition. Sauf je n’aurais pu être plus sincère. Je l’étais tant que je me suis rendu malade d’avoir été incapable de perfidie avec elle. Je me serais épargné des heures de tracas et d’impatience. Je ne suis en rien responsable de notre évolution et, si j’ai craint, qu’au réveil, elle soit effrayée par cette réalité, la peau de ses bras autour de mon torse m’a rassuré. Elle semblait de bonne humeur et loin d’être vexée par mon rapt. Elle s’autorise même une plaisanterie à laquelle je réplique un soupçon trop authentique. A force de lui répéter ô combien je la préfère nue, j’espère qu’elle se prendra au jeu et qu’elle m’accordera ce menu plaisir. A quoi bon s’encombrer de frusques qu’on ôtera tôt ou tard de toute façon ? Franchement ? « Pourtant, je les vois autant que le reste, tu peux me croire. » ai-je déclaré, goguenard, ma main cherchant ses jambes derrière moi. J’ai accroché son genou que je l’ai massé doucement. « Et, non, pas de maillot de bain, mais tu sais que les chances pour qu’on croise quelqu’un sont minimes ? » Elle pourrait se prélasser au soleil sur le transat sans craindre que quelqu’un ne puise la voir dans son plus simple appareil. « Et cette fois, ça n’a rien à voir avec mes plaisirs coupables. »ai-je ajouté le timbre rieur.

Je me fis aussitôt la réflexion que c’était idiot de ne pas déménager quelques-unes de nos affaires. Je ne vois aucun inconvénient à ce qu’elle utilise ma brosse à dent. Au vu de notre intimité, ce serait profondément hypocrite. J’y songe parce que je considère que ça nous éviterait des désagréments tels manquer de sous-vêtements propres, de maquillage – quoique je la trouvais magnifique avec ou sans – d’un rasoir me concernant. Bien entendue, je ne l’ai pas exprimée à voix haute, cette idée. Chaque chose en son temps. Je m’en sortais à bon compte ce matin. Elle n’avait pas l’air tourmenté par ce que nous devenions. Pas la peine de prendre des risques. Je préférais largement vérifier mes hypothèses. « Non. Je me suis réveillé, j’ai eu envie de vérifier que je n’ai pas dépensé une fortune pour rien ce qui est visiblement le cas. » ai-je avoué en retrouvant la mer des yeux. J’ai écrasé le mégot de ma cigarette dans le cendrier et j’ai bu une gorgée de mon verre. « Tu dormais bien. Je n’ai pas voulu te réveiller et, je n’avais pas envie de t’entendre dire non. » J’avais décidé. Ça aurait donné lieu à des négociations qui, en général, m’amuse beaucoup, mais qui ce matin, m’aurait mis mal à l’aie. Je crois qu’une part de moi aimerait qu’elle cède moi à mes arguments qu’à ses propres pulsions, un peu comme la veille, à cause de cette fille dont je ne connaissais que le prénom finalement. Elle le relève et moi, comme à l’habitude, je suis conquis par les différents témoignages de sa jalousie. La première, j’ai feint de ne pas l’entendre. La seconde rehaussa mes lèvres d’une grimace. « Ce n’est pas moi qui décide de qui vient ou pas. » J’aurais pu lui tout aussi bien remanier sa formule : tu sais très bien que c’est impossible. Je me suis abstenu principalement parce que je l’avais trouvé particulièrement déplaisante à l’oreille. Et puis, elle sait. Elle sait mieux que moi comment fonctionne le Club. Je ne voulais pas de son rencard avec son fournisseur. Elle n’avait plus envie que je sois confrontée à Tessa. J’ai parfaitement saisi son émotion, en particulier sa frustration, mais je crains de ne pas pouvoir accéder à sa requête, aussi légitime et justifiée soit-elle. La mienne l’était tout autant d’ailleurs. Ai-je jubilé de ce retour d’ascenseur ? Pas le moins du monde. « Il ne reste plus qu’à espérer qu’elle se soit sentie humiliée et qu’elle ne reviendra pas. » A défaut, je m’en garderai éloigné. Ça, c’était dans mes cordes, contrairement à Raelyn et son fournisseur. « Contrairement à moi qui vais devoir m’enfermer sur mon bateau, le soir où tu vas aller manger avec ton rencard. » ai-je soupiré, moins contrarié que soumis à l’aveu, en la rapprochant, machinalement, contre moi. « C’est plus ou moins la même chose finalement. » conclus-je en la serrant un peu plus fort de peur qu’elle se renfrogne et qu’elle s’éloigne. Le moment serait mal choisi alors que nous abordions ce qui a écourté une crapuleuse grasse matinée à ses côtés.  

M’attendais-je à une véritable révélation ? Aucunement. Suis-je déçu qu’elle ne batte pas des mains que le mystère sur notre relation soit levé ? Pas le moins du monde. Je prêtais à sa pondération un peu de peur qui ressemble à la mienne et à son élan de pudeur. Raelyn, elle peut confier sans vergogne ce qui vient de son corps, mais dès lors que ça concerne le cœur, il n’y a plus personne. J’en avais pris mon parti parce que je ne suis pas doué pour rapporter en mots simples ce que je ressens. Comme elle, je dépense beaucoup d’énergie à renvoyer au tapis tout ce qui me paraitrait fleur bleue. Cette balade en bateau n’avait pas vocation à la séduire. Je nous ai lancé dans cette aventure sans arrière pensée, sans réelle envie de la piéger ici, avec moi, qu’elle puisse entrevoir une facette de ma personnalité jusqu’ici endormie. Selon un raisonnement identique, je ne me souviens pas lui avoir chuchoté à l’oreille que je me chargeais de lui servir un petit déjeuner en bonne et due forme. Je sais faire pourtant. J’aurais même de quoi lui préparer du pain perdu. Lorsque Sofia était petite, il n’était pas rare que je me lève plus tôt pour lui remplir l’estomac avant l’école. J’étais dès lors convaincu que je n’empoisonnerais pas mon invitée. Un rien me retient néanmoins. Un petit quelque chose qui me met mal à l’aise et qui tient à ce que, dans le fond, je les aime bien, ces moments de normalité où le sexe n’est pas au cœur de nos échanges. Ils me plaisent autant qu’ils me font flipper. « Vraiment ? » ai-je répliqué en arquant un sourcil. « Tu es certaine que c’est ce qu’il t’a vendu ? Moi, j’avais compris qu’il t’invitait à te servir toute seule, comme une grande fille. » ai-je tenté pour me dérober, ce qui était somme toute ridicule. Le ton est badin, sa moue mutine, et déjà je lâche prise. J’ai attrapé sa main, j’ai soupiré, signe que j’abdiquais pour ses beaux yeux et, pour me défendre de ma faiblesse, j’ai ajouté : « T’imagine pas que ça va devenir une habitude, parce que c’est hors de question. »

Nous étions déjà dans l’escalier qui séparait l’étage – là où trône en maître le gouvernail – et la cabine. Il nous restait à traverser le pont pour la rejoindre et une idée folle, un peu grotesque, a poussé comme une fleur dans mon esprit réanimé. « Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? » ai-je demandé pour noyer le poisson de ma prochaine facétie. « Et, est-ce que tu sais nager ? » Prise au dépourvu, elle a hoché la tête, a fait mine de déclamer son menu et avant qu’elle n’ait le temps d’ouvrir la bouche, je me suis penchée pour glisser ma main derrière ses genoux. « Je crois que non, la douche d’abord. » l’ai-je averti sans lui accorder le temps nécessaire à s’accrocher à mon cou. Je l’ai balancée à l’eau par-dessus la rambarde. Je l’ai jetée aussi loin que possible, hilare et fier de moi. C’était idiot évidemment. Mais, est-il sensation plus agréable que d’être à nouveau capable de rire sincèrement sans avoir aligné un rail de coke pour balayer les affres de l’alcool ? N’est-ce pas séduisant que de ne plus se sentir coupable d’être enjoué ? « Elle est bonne ? » l’ai-je houspillée quand elle reparut. « Tu ne m’as pas dit ce que tu voulais manger non plus. » Son air surpris et irrité est un ravissement, même si je sais que je paierai cette farce très cher. J’ignore si je parviendrai à récupérer de ce fou-rire. « Je suis désolé, c’était trop tentant. » me suis-je excusé dans l’espoir de déminer son éventuelle mauvaise humeur. « Allez, fais pas cette tête. Avoue que dans le fond ça t’amuse toi aussi. » Et quand bien même… je n’avais pas souvenir d’avoir été aussi guilleret depuis des années. C’est elle qui m’aide à renouer avec ce que j’étais de plus agréable et je devrais m’en tenir à l’écart autrement que physiquement ? Mais, comment m’y prendre ? Comment, si ce n’est en me rappelant qu’au fond, je suis incapable de lui rendre le quart de tout ce qu’elle fait pour moi, qu’au plus profond de moi, je ne serai jamais assez lumineux pour la contenter sur le long terme. Jamais.  


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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
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PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyLun 2 Mar 2020 - 12:27


Every breaking wave
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE 873483867

Si j’ai fait l’autruche un moment j’ai arrêté de le faire. J’ai abandonné le déni au profit d’une clairvoyance vertigineuse, une qui provoquerait un mouvement de panique en moi si je ne m’étais pas décidée pour le lâcher prise. Depuis que je fréquente Amos j’ai trop menti, à moi principalement, et j’ai décidé de cesser de le faire si bien que, si je ne suis pas consciente de la force des choses que je ressens pour le brun, je sais que quelque chose d’autre qu’une liaison charnelle est en train de se créer entre nous. Au contraire, jamais je n’aurais eu envie de céder à son ultimatum, jamais je n’aurais cessé de désirer passer du temps avec d’autres que lui et jamais je ne m’abandonnerais à passer autant de moments avec lui. Le sexe reste une part intégrante de notre relation, il occupe une place de choix mais j’ai réalisé qu’il n’était plus seul. Quand je m’attarde dans ses bras au petit matin sans que les choses ne dérapent, quand nous partageons des repas ensemble sans que je n’envisage de fuir, quand je me love contre lui sur le sofa dans le simple but d’être bercée par les battements de son cœur et quand sa main glisse dans la main simplement pour renouer le contact entre nos deux corps, il s’agit de ce quelque chose d’autre, quelque chose de plus. « Pourtant, je les vois autant que le reste, tu peux me croire. » Ses mains qui glissent sur mes cuisses pour aller se perdre dans le pli de mon genou me font sourire et je me laisse volontiers faire. « Et, non, pas de maillot de bain, mais tu sais que les chances pour qu’on croise quelqu’un sont minimes ? » Je secoue la tête, plus amusée qu’excédée à vrai dire, il va de soi que prendre le soleil en tenu d’Eve ne fait pas partie des choses susceptibles de me faire rougir. Je garderai mon bas en dentelle vêtement évidement, juste pour le provoquer. « Et cette fois, ça n’a rien à voir avec mes plaisirs coupables. » « Evidement. » Mes lèvres se tordent en une grimace amusée, et je secoue doucement la tête. « Tu avais donc tout prévu. » Mais je ne serai pas celle qui lui jettera la pierre : moi aussi je suis contente qu’il n’ait pas pris la peine d’enfiler de t-shirt ce matin, moi aussi j’aime qu’il me serre contre son torse nu, autour duquel j’enroule mes bras avant d’y faire reposer mon menton, levant la tête dans sa direction. « Non. Je me suis réveillé, j’ai eu envie de vérifier que je n’ai pas dépensé une fortune pour rien ce qui est visiblement le cas. » Les sirènes de l’océan n’ont jamais chanté outre mesure pour moi, mais j’aime cet air ravi qui se dessine sur son visage. J’aime le sourire sincère sur ses lèvres et sa tranquillité apparente, j’aurais aimé qu’il soit capable de les conserver dans l’enceinte de mon loft en plein centre-ville. « Tu dormais bien. Je n’ai pas voulu te réveiller et, je n’avais pas envie de t’entendre dire non. » « J’aurais peut-être pas dit non. » Il y a tout un pan de mes vie et de mes habitudes qu’il ignore et si je ne suis pas une adepte des sorties en bateau, je ne passe pas ma vie dans l’enceinte du QG non plus. Ce sont les toits terrasse des hôtels luxueux qui abritent généralement mes bains de soleil, mais je me dis que cela ne doit pas moins agréable en pleine mer. « C’est acté donc, j’ai l’étiquette de la rabat-joie ? » Je plaisante plus que je ne m’offusque, mais une part de moi se pose sincèrement la question.

Je sens qu’à travers ses questions et ses affirmations quant aux événements de la veille, il tâtonne, il cherche à savoir si oui ou non je regrette de m’être mise à nue et d’avoir affichée notre liaison au grand jour. Je ne prétendrais pas que je le fis après une longue réflexion et parce qu’après avoir muris l’idée elle me parut tentante. Non, c’était une pulsion causée par ma jalousie sans borne qui me poussa à l’embrasser sous les yeux de tous. Mais est-ce que je la regrette cette pulsion ? Pas vraiment, accepter que la plupart sachent qu’un lien qui va au-delà du professionnel nous uni c’est faire preuve d’honnêteté. J’enverrai sur les roses tous ceux qui se permettront la moindre question ou le moindre commentaire, mais qu’ils parlent après tout. Le fait qu’il invoque la brune que j’aurais préféré enterrer, dans tous les sens du terme, me crispe toutefois un peu plus.

« Ce n’est pas moi qui décide de qui vient ou pas. » Le menton toujours appuyé contre son torse, je laisse échapper un grognement.
« Je ne veux plus que tu l’approches. »
« Il ne reste plus qu’à espérer qu’elle se soit sentie humiliée et qu’elle ne reviendra pas. »
« Je peux l’y aider si elle n’en a pas eu assez hier soir. » Un sourire un peu trop carnassier étire mes lèvres, et sans quitter ses bras, je recule mon visage pour accrocher plus fermement mon regard au sien, qu’il réalise que je ne plaisante pas, qu’il mesure ma détermination à me débarrasser d’elle et de toutes celles qui se permettront le même genre de familiarité.  

Lui soupire, et m’attire à nouveau contre lui. Moi, mes pupilles restent cadenassées aux siennes alors qu’à son tour il me partage ses préoccupations. En terme de possessivité il n’est pas en reste, et si hier soir son emmurement m’agaça parce que je le trouvai injuste de me traiter de la sorte, la plupart du temps je me complais dans ses regards désapprobateurs et dans sa frustration que j’entends hurler lorsque depuis l’autre côté de la pièce il m’observe discuter avec un autre la mâchoire serrée. « Contrairement à moi qui vais devoir m’enfermer sur mon bateau, le soir où tu vas aller manger avec ton rencard. » Mes mains glissement nouées dans son dos se détachent, remontent le long de sa colonne vertébrale et finalement je viens les passer dans ses cheveux. « C’est plus ou moins la même chose finalement. » Je secoue la tête, le visage impassible. « Non, ça n’a rien à voir. » Un peu de vérité, un peu d’hypocrisie. « Je ne l’ai pas laissé me caresser l’avant-bras. » L’une de mes mains se décroche de sa nuque pour venir joindre le geste à la parole, et je laisse mes doigts courir sur la peau de son bras, puis de son avant-bras. D’un air distrait, je la suis du regard avant de replonger mes yeux dans ceux d’Amos. « Je ne l’ai pas non plus laissé poser sa tête sur mon épaule. » Elle ne le fit pas hier soir, mais ce fameux soir où je débarquai en furie sur le bateau, pensant les trouver enlacés. « Et ce n’est pas un rencard. Je te rejoindrai dès que j’aurais terminé. » Cette promesse je peux la faire, si elle peut l’aider à comprendre que je n’ai que faire du regard des autres sur mes courbes et des fantasmes que certains se font peut-être.

Culottée, je réclame un petit déjeuner alors qu’il n’a rien proposé de la sorte. « Vraiment ? » Je hoche la tête, un air innocent sur le visage. « Tu es certaine que c’est ce qu’il t’a vendu ? Moi, j’avais compris qu’il t’invitait à te servir toute seule, comme une grande fille. » Un rire passe la barrière de mes lèvres alors que sa main glisse déjà dans la mienne. « T’imagine pas que ça va devenir une habitude, parce que c’est hors de question. » Sinon quoi ? Je souris alors qu’il m’entraine dans l’escalier qui séparer le pont supérieur de la cabine, parce que tout ça est bien innocent. Je suis une femme indépendante et il le sait parfaitement, il ne court aucun risque à accepter de me traiter comme une princesse à l’occasion. « Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? » Je réfléchis une seconde et alors que j’entrouvre mes lèvres pour formuler une réponse, il me coupe l’herbe sous le pied. « Et, est-ce que tu sais nager ? » Est-ce que je sais nager ? En pilote automatique je réponds sans réellement réfléchir à la portée de ses mots. « Oui. Et pour le petit-déjeun… » A nouveau je n’ai pas le temps de terminer ma phrase qu’il passe son bras sous mes genoux pour me soulever de terre. « Je crois que non, la douche d’abord. » La malice dans ses yeux me fait comprendre ce qu’il va se passer, mais c’est trop tard. Avant que je n’ai le temps de m’accrocher de toutes mes forces à sa nuque, il a parcours les quelques centimètres qui nous séparent encore de la rambarde avant de me projeter dans les airs. Surprise, un cri aigu s’échappe de mes lèvres, je mouline des bras quelques secondes, et finalement, j’atterris dans l’eau chaude de l’océan Pacifique. Je remonte à la surface et la perce avant de me retourner pour chercher le bateau et Amos des yeux, un regard noir au fond des pupilles, frustrée de m’être laissée surprendre. « Elle est bonne ? » J’adopte un air profondément outré. « Je vais te… » Te quoi ? Te tuer ? La menace serait bien creuse. De toute façon, hilare, il me coupe encore une fois. « Tu ne m’as pas dit ce que tu voulais manger non plus. » L’agacement commence déjà à retomber, il est surtout dû à la surprise, et je jette quelques coups d’œil atour de moi en battant des pieds pour rester à la surface. « C’est ça, fous toi de ma gueule. Dis-moi plutôt par où je remonte » Il me l’indique en riant, et déjà je me laisse aller avec lui, même si mon rire à moi est pour l’instant moins franc. Je n’aime pas l’idée d’avoir été prise par surprise, même si la perspective d’une vengeance qu’il peinera à trouver désagréable me ravit déjà. « Je suis désolé, c’était trop tentant. » Je ne réponds rien et alors qu’il m’indique d’un geste de la tête l’échelle pour remonter, je nage les quelques mètres qui m’en sépare en grommelant, avant d’en agripper le premier barreau et de me hisser hors de l’eau. La main qu’il me tend arrivée en haut, je la refuse, le soupçonnant capable de me faire à nouveau basculer en arrière pour retrouver l’océan. Au contraire, je me redresse seule en l’observant, à mi-chemin entre l’agacement et l’amusement. « Allez, fais pas cette tête. Avoue que dans le fond ça t’amuse toi aussi. » Je secoue la tête et me retiens de lui tirer la langue, le geste est trop puéril, il ne me ressemble pas, et je croise les bras sous ma poitrine, un demi sourire sur les lèvres. « Le petit déjeuner à intérêt d’être à la hauteur si tu veux que j’oublie ton impitoyable trahison. » Et je me dirige d’un pas décidée vers la cabine, mais sa main glisse sur mon avant-bras pour m’arrêter. Je fais volte-face alors qu’il attrape les pans de mon t-shirt trempé pour glisser ses mains dessus et le remonter le long de mes flancs. Je me laisse faire, un peu plus amusée, et me montre surprenamment docile alors qu’il le passe au-dessus de ma tête et en décoince mes bras. Je l’observe un instant, son air innocent me donne l’impression de dire « il ne faudrait pas tremper l’intérieur » et les miens répondent « c’est ça oui, bien sûr ». Je le défie du regard en silence un instant, avant de reculer de quelques pas, bien décidée à me faire servir. « Tu me dois une serviette maintenant, en plus d’un petit déjeuner. » Je me hisse sur la pointe des pieds pour déposer un baiser furtif sur ses lèvres, avant de m’éloigner et de laisse glisser mes doigts sur la rambarde. « Moi je t’attendrai devant. Je t’aiderais bien à préparer tout ça mais tu comprends, il faut que je sèche. » Et je m’échappe à l’avant du luxueux catamaran, avant de me laisser tomber sur l’épais matelas en mousse au revêtement plastifié et de fermer les yeux un instant en profitant de mon bain de soleil volé.







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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyLun 2 Mar 2020 - 21:39




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L’escapade n’avait rien de prémédité. Au contraire, je lui aurais acheté un bikini que j’aurais choisi le plus suggestif possible pour le lui offrir en cadeau. Pour peu, je regretterais presque de ne pas y avoir songé et d’avoir répondu à une impulsion plus qu’à la volonté de lui faire plaisir puisque tout en elle trahit que ce côté imprévisible de ma personnalité lui convient. Ce n’était pas la première fois que j’étais témoin de son amusement. Mais, à chaque reprise, j’appréhendais ses sourires conquis et ravis avec une joie non dissimulée. En sa présence, je suis agréable et taquin. Je définirais presque mes émotions d'égayées et, surtout, de spontanées. C’est encourageant pour la suite de la journée étant donné qu’elle est tout sauf une trouble-fête. Raelyn est un bourreau de travail, mais elle n’est pas de mauvaise compagnie. « Bien sûr que tu aurais dit non. » ai-je pourtant claironné sûr de moi. « Pas parce que tu es rabat-joie, mais parce que tu es une négociatrice née. » Sans quoi, elle ne remplirait pas le compte en banque du Club, de Mitchell et le sien par la même occasion. « Et, parce que je soupçonne que tu adores me voir négocier pour que tu restes avec moi plus longtemps. » Elle n’aurait pu le cacher. L’aurait-elle souhaité que ses regards lumineux de satisfaction l’auraient trahie. Et moi, ça me va. Ça m’ira tant qu’elle ne me donnera pas l’impression que je dois la supplier pour lui voler quelques heures et parfois une nuit supplémentaires. À l’inverse, nous n’en serions pas là. Je l’aurais beaucoup moins sollicitée si elle avait semé un quelconque doute autour d’elle. Sauf qu’elle se complaît dans notre rendez-vous jusqu’ici volé. Elle n’est pas la dernière à revendiquer mon temps. C’était une habitude de plus à la longue liste que nous établissions comme l’observer nue, les taquineries, les danses charnelles, le contact sage de ma peau contre la sienne, les caresses le long de son échine qui la font frémir d’anticipation ou encore mes doigts qui courent sur ses jambes ou ailleurs, au gré de mes envies. Force serait d’admettre qu’au terme d’un premier ébat, je n’aurais pas misé un kopek sur notre association. Honnêteté serait néanmoins de reconnaître qu’elle fonctionne plus bien. Nous nous entendons bien et, bien que je lui prête plus de dons que moi pour la communication, je ne m’en tire pas si mal finalement. J’arrive même à l’interroger sur l’épisode de la veille et à exprimer en mots simples ma jalousie. Cette aisance nouvelle est surprenante pour être soulignée. Sans doute suis-je entraîné par ce qu’elle ne dissimule pas la sienne. Elle ne nomme pas ses sentiments usuellement, moins encore lorsqu’ils sont aussi violents que la possessivité.

Elle ne plaisante pas quand elle prétend que Tessa sera sa cible favorite si, d’aventures, elle ne lâchait pas prise. L’avertissement est froid, soufflé sur le ton grave de la fatalité et de la nécessité et, bien évidemment, mon sourire s’élargit. Je me sens moins bête de lui avoir fait une demi-scène dans la voiture. Je suis également flatté, mais pas dans mon ego. Il est un personnage secondaire dans nos conversations et dans notre relation. Il ne sera à brandir que dans l’éventualité où elle me blesserait encore. Elle me louange d'être prête prête à perdre en sang-froid pour me garder auprès d’elle. Elle refuse de me partager et notre promesse d’exclusivité n’aura jamais été plus réciproque que ce matin-ci. Sa crise sur mon bateau n’était qu’un échantillon, l’élément déclencheur qui nous mena jusqu’ici. Elle aurait pu mourir de sa belle mort sous prétexte qu’elle me visualiserait comme acquis à sa cause définitivement, allant dès lors jusqu’à nous brader, se lasser de moi. La présence de cette beauté exotique aurait pu l’agiter bien moins que la perte d’un fournisseur. Sauf qu’elle exige, qu’elle menace et que je m’engouffre aussitôt dans la brèche. J’évoque son prochain rencard trop audacieux à mon goût. Je compare les situations ou, tout du moins, notre mécontentement respectif. Je partage mon inquiétude sans honte et, si elle les balaie, elle s’y prend en douceur. Elle me rappelle les comportements déplacés de sa pseudo-rivale et mon inaction. Elle lie le geste à la parole pour appuyer son raisonnement et ça fonctionne. Ces quelques caresses émanant de cette femme que je ne cesse jamais de désirer – à mon grand désarroi parfois : elle m’empêche de réfléchir – me renvoient à mon inaction. Je crois que, pour la première fois depuis notre préréconciliation, je réalise ô combien elle fut meurtrie par ces gestes d’affection qui m’ont coulé le long des reins. Alors, je l’ai serrée un peu plus fort contre moi, encore, comme si elle n’était pas déjà assez près. « Oui, mais ça ne compte pas. » Parce qu’elle n’est pas toi, me suis-je retenu de confesser. Dans ma tête, ça sonne étrangement. «Je laisserai ouvert. On ne sait jamais que ça s’éternise et que je me sois endormi. » ai-je menti sans feindre d’être sincère. La duper serait vain. Elle sait qu’après avoir formulé une telle promesse, j’attendrai sagement qu’elle daigne se montrer pour recueillir les détails de son rencard. Car, c’était bien ce dont il était question si j’en crois le choix du restaurant.

Qu’à cela ne tienne, je ne tergiverse pas davantage. La discussion s’allège et, celle-ci, elle m’amuse beaucoup plus. Elle joue les capricieuses, mon amante. Elle profite de ma prévenance et moi, je succombe comme un bleu. Mon avertissement, elle le balaie d’un rire qui aguiche, non pas mon corps, mais mes élans de fourberies facétieuses. La jeter à l’eau est une pantalonnade et j’en ris de bon cœur, faute à son air circonspect, passablement irrité et à sa menace sans fondement. Je l’écoute à peine. Je suis pris d’un tel fou rire que j’ai frappé ma cuisse à plusieurs reprises. « Tu veux remonter ? Déjà ? » ai-je surenchéri, me rappelant tout de même que les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. J’ai désigné l’échelle d’un signe de la tête à deux reprises. « Et je me fous pas de toi. Ou seulement un petit peu. » Juste assez pour ne pas définitivement la vexer. J’aime quand elle fait la lippe. Ses traits n’en sont que plus délicieux, mais je déteste qu’elle me tire la tronche. Ça n’était pas arrivé souvent, mais j’en ai gardé un souvenir impérissable tant son indifférence fut désagréable. « Ne boude pas. » lui ai-je demandé alors qu’elle repousse ma main tendue. Se préserverait-elle d’un retour à la mer sans préavis ? J’en aurais été capable de céder à la tentation. Je l’aurais peut-être accompagné cependant, plus tard sans doute, lorsqu’elle cessera de simuler sa mauvaise tête. « Il pourrait l’être si tu me disais enfin ce que tu veux manger. » Bien sûr, elle a fait mine de se renfrogner, sous-entendant que j’étais bon pour me débrouiller tout seul. J’ai acquiescé d’une grimace amusée. « Hé, doucement, pas si vite. » l’ai-je arrêtée avant qu’elle n’entre dans la cabine. Mon t-shirt dégouline, le parquet n’aime pas l’eau et moi, j’adore l’effeuiller, plus encore lorsqu’elle se montre conciliante et sans fatalement verser dans l’étreinte. D’instinct, je l’ai détaillée avec précaution et, tandis qu’elle me vole un baiser, je suis envahie par ce goût de trop peu qu’elle accentue par son abandon lâche. « Pas de besoin de serviette si tu te sèches au soleil. » ai-je avancé dans l’espoir de la voir faire demi-tour. Sauf qu’elle joue.

Elle me nargue en ondulant ses hanches prisonnières de sa petite culotte. J’aurais juré que tout son corps, y compris ses tatouages, était destiné à me provoquer. Bien entendu, je pourrais la laisser s’enfuir sans broncher. Nous n’étions pas forcés d’abuser de la présence de l’autre chaque seconde s’écoulant. Mais quel ‘intérêt à ce qu’elle prenne un bain-de-soleil si je ne peux pas la contempler ? « Et tu vas y aller comme ça ? Sans crème solaire ? » me suis-je écrié non par inquiétude, mais pour qu’elle se retourne. J’aurais eu tout le loisir de l’inviter, d’un hochement de tête, d’assister aux préparatifs de son petit-déjeuner, qu’elle me guide et que je puisse atténuer cette impression de n’être plus qu’un chevalier servant plutôt zélé. Le rôle me va moyennement bien. Je suis donc intervenu. Je l’ai rattrapée, j’ai ceint sa taille et, d’un geste presque routinier, je l’ai tiré vers l’intérieur du bateau. Sa peau est humide contre la mienne. J’ai posé mes lèvres sur son épaule et j’ai récolté un peu du sel de la mer. « Tu ne veux pas que je jette des pétales de rose sur ton passage, non plus. » Aurait-elle résisté plus allant à rentrer avec moi que ses pieds auraient quitté terre. « Il faut que tu me donnes une bonne raison de ne pas me comporter en ravisseur, et tu l’auras ton petit-déjeuner. » Je lui presserai même un jus d’orange. « Et ta serviette, et même que je pousserai le vice à te protéger du soleil. » Bien que ça soit potentiellement dangereux si elle tend à prendre des couleurs. C’était un coup à terminer sous la douche, dans la chambre ou sur ce matelas sur lequel elle s’installera plus tard, lorsque mes paumes ne vagabonderont sur son ventre jusqu’à remonter vers a poitrine. Je ne veux pas grand-chose, juste un baiser plus aguicheur que le précédent, un qui me permettra de renouer avec l’envie de lui faire plaisir à tout prix. Je n’eus pas à insister longtemps et, si mes traits se cachent derrière le masque de la superbe, je ne me suis permis aucun commentaire. J’ai saisi ce qu’il y avait à prendre avant de m’atteler aux fourneaux. Peu de chance que je me sorte des conséquences futiles de mes badineries avec une tartine de confiture.

La véritable question, une fois devant mes armoires, ne consistait pas à deviner ce qui lui ferait plaisir, mais à choisir ce qui n’enverrait pas des signaux inquiétants. L’exagération, en matière de quantité et de diversité, rend les attentions les plus banales périlleuses pour qui se vante de n’avoir aucune attache sentimentale propre au couple. Notre truc à nous, c’était beaucoup de sexe et un paquet de tendresse et d’affection. Aussi, ai-je longuement oscillé entre des préparations qui réclameraient un peu d’investissement ou griller du pain, ce qui, en soi, était bien peu de chose. Pour m’aider à statuer, je me suis servi une tasse de café. Je l’ai réchauffé aux micro-ondes et j’y ai versé le contenu de mon verre de whisky. Au bout de trois gorgées, j’ai estimé que je me prenais trop la tête, que le lâcher-prise ne me ferait du bien finalement. Quel mal y a-t-il à lui faire plaisir quand les risques se jouent principalement dans la chambre à coucher ? Le reste, c’est du vent. Alors, je nous ai préparé un petit-déjeuner en deux couverts : des œufs brouillés et du bacon pour le salon – téléphoné, mais efficace –et du pain perdu en guise de dessert. J’ai disposé le tout sur un plateau – plus facile pour le transport – et je les ai pressées, ses saletés d’orange. J’ai servi deux assiettes pour que mes attentions paraissent plus normales que dévouées et j’ai cheminé vers le pont en veillant à ne rien renverser. Je ne suis pas maladroit habituellement, mais je me suis donné du mal et je n’ai aucune envie de tout gâcher et d’être forcé de consacrer près d’une heure à nettoyer le carnage. Dieu que j’avais l’air fin, un tube de crème solaire dans la poche et deux serviettes sur l’épaule. J’ai abandonné les victuailles sur la table basse et j’ai détaillé sa respiration pour vérifier qu’elle ne dormait pas. Elle était simplement assoupie, car elle a ouvert les yeux dès lors que ma bouche effleura son front. « À table. » lui ai-je chuchoté. « Tu as toujours faim ? Parce qu’on a de quoi petit-déjeuner, déjeuner. » Je me suis assis sur le second transat tandis qu’elle s’étire. « Après, si tu veux, on pourra aller se baigner. Vraiment. » Mes yeux ont glissé vers l’horizon et je m’y suis perdu. « C’est tellement paisible, ici. » Tellement que je ne compte plus le nombre de fois où j’ai envisagé de vivre au milieu de cette entendue et de me confronter aux Hommes uniquement par besoin, un jour ou deux sur le mois. « C’est ce qui me manque le plus, je crois. » Hormis Sofia, mais elle n’est pas comparable avec mes ambitions professionnelles. « De ne plus pouvoir passer des semaines entières en mer.» Rarement moins, souvent plus. « Bon. Allez, mangeons. Tout ça, ça m’a ouvert l’appétit. »



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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyMar 3 Mar 2020 - 16:39


Every breaking wave
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE 873483867

« Bien sûr que tu aurais dit non. Pas parce que tu es rabat-joie, mais parce que tu es une négociatrice née. » Je fronce le nez et les sourcils l’espace d’une seconde. Non, je pense que, s’il avait présenté les choses de la bonne façon, s’il leur avait donné la couleur de l’escapade, d’une activité sortant un peu du quotidien et s’il m’avait fait miroiter la possibilité de me couper du rester du monde, j’aurais accepté. Je suis une introvertie, dans le sens le plus noble du terme. Je ne suis ni timide ni mal à l’aise avec la présence d’autrui, je suis charismatique et je n’ai pas de mal à me faire écouter, mais lorsqu’il s’agit de me ressourcer, lorsqu’il s’agit de recharger les batteries, je préfère le faire seule. J’excelle dans l’agitation, mais elle m’ennuie, je suis douée pour les relations sociales mais je n’apprécie rien de plus que ce moment où le brouhaha ambiant se tait et où je peux enfin m’entendre penser. « Et, parce que je soupçonne que tu adores me voir négocier pour que tu restes avec moi plus longtemps. » Je l’observe quelques secondes de plus avant de hausser les épaules et de trancher. « Tu aurais été surpris. » Et moi j’aurais gagné un maillot de bain puisqu’évidement je l’aurais posé en condition, il a raison sur un point, négocier pour tirer mon épingle du jeu reste ma spécialité.

Sa tentative de mettre nos crises de jalousie sur un pied d’égalité ne me convainc pas – il est de toute façon difficile de me faire entendre raison et plus encore de me faire admettre que j’ai tort – et je la balaye en lui rappeler les familiarités qu’il a peut-être pas encouragées mais autorisées en ne protestant pas. Réalise-t-il ce que ça m’a fait que de la voir le toucher ? Comment se sentirait-il si l’un de mes partenaires s’octroyait le droit de poser sa main sur mon bras, ou d’accrocher mon genou de ses doigts ? Mal, j’en suis persuadée et son bras il n’y a que moi qui ai le droit de le caresser de mes doigts comme je suis en train de le faire. En réponse il me serre un peu plus fort contre lui et si cela ne suffira pas en cas de récidive, cela me radoucit sur l’instant. « Oui, mais ça ne compte pas. » Peut-être, mais cela ne change rien à ce que je ferais à cette idiote si toutefois elle se permettait à nouveau de marcher sur mes plates-bandes elle aurait du souci à se faire. Après le licenciement de la petite serveuse qui osa l’imiter et faire du gringe à Amos j’avais pris conscience de l’aspect démesuré de ma réaction, mais si d’aventure Tessa, puisque c’est son prénom, me provoquait à nouveau, je laisserais ma possessivité prendre le contrôle sans me rappeler que la première fois cela m’avait valu des regards noirs de John pendant des jours ainsi qu’une remarque d’Alec. « Je laisserai ouvert. On ne sait jamais que ça s’éternise et que je me sois endormi. » Je lui adresse un sourire, pour qu’il devine que je n’en crois pas un mot. Que je sais que tant que je ne serai pas rentrée auprès de lui il ne fermera pas l’œil, qu’il noiera son attente dans un verre de scotch et que si l’échange s’éternise, je le retrouverais alcoolisé, bougon et froid. Moi, je tenterais de le réchauffer jusqu’à un certain stade, jusqu’à que je trouve sa réaction démesurée et qu’elle me braque.

Mais appréhender le résultat de ce rendez-vous professionnel que le brun se borne à qualifier de rencard ne sert à rien, si bien que je ne rétorque rien et change déjà de sujet. Je crois sincèrement qu’il me cède et qu’il me conduit dans la cabine pour que je puisse l’observe cuisiner pour moi, se plier à mes désirs pour me faire plaisir, et sa duperie, je ne l’attendais pas. Je l’ai suivi sans méfiance et, même lorsqu’il me souleva de terre, je mis quelques secondes avant de réaliser ce qu’il était en train de se passer. Quelques secondes de trop pour éviter de finir à l’eau. Heureusement elle est bonne, et au-delà de la surprise, la baignade pourrait être plus désagréable. Moi pourtant je fais la moue, je m’offusque plus parce que je me suis laissée berner qu’autre chose. « Tu veux remonter ? Déjà ? » Le regard noir que je lui adresse en guise de réponse suffit à le pousser à m’indiquer l’échelle, et je l’écoute à peine alors que je nage en sa direction. « Et je me fous pas de toi. Ou seulement un petit peu. » Alors que je m’accroche à l’échelle et que je me hisse jusqu’au pont en refusant sa main tendu, il fait à son tour semblant de s’en offusquer. « Ne boude pas. » Je lui jette alors un regard qui dit à la fois « je ne boude pas » et « tu es mort » avant de croiser mes bras sous ma poitrine. Je le provoque un instant du regard, me mords la lèvre en réprimant les images de vengeance qui me viennent à l’esprit, et je me contente d’exiger toujours et encore en guise de compensation. « Il pourrait l’être si tu me disais enfin ce que tu veux manger. » Une lueur de défi traverse mes yeux, et sans un mot je me dirige vers la cabine. Sauf qu’en deux pas il est sur moi, me retiens par le pan de son t-shirt, mon t-shirt pour l’instant. « Hé, doucement, pas si vite. » Je me retourne et, pas gênée qu’il m’effeuille, je le dévore des yeux. Je fais volontairement monter la température d’un regard brûlant, en me taisant et en laissant ses mains glisser sur ma peau sans détacher mes yeux des siens. Je ne m’échappe que lorsqu’il a terminé de m’effeuiller, pour le laisser satisfait de m’avoir débarrassée de cette couche superflue, mais frustrée de ce contact trop bref. « Pas de besoin de serviette si tu te sèches au soleil. » Je lève un sourcil avant de tourner les talons et de m’enfuir, changeant d’avis, décidant que si je n’ai pas le droit d’entrer avec mon t-shirt alors je n’enterai pas, par esprit de contradiction. « Et tu vas y aller comme ça ? Sans crème solaire ? » Je me contente juste de tourner la tête dans sa direction et de lui répondre d’un ton provocateur. « Watch me. » A nouveau je me mords la lèvre avant de laisser échapper un rire et d’échapper à son regard.

Sauf qu’il ne me laisse pas faire, qu’en deux enjambées il m’a rejointe et passe ses bras autour de ma taille pour m’arrêter. Ses lèvres dévorent mon épaule et je me retourne, un sourire sur les lèvres, mes bouderies déjà derrière moi. « Tu ne veux pas que je jette des pétales de rose sur ton passage, non plus. Il faut que tu me donnes une bonne raison de ne pas me comporter en ravisseur, et tu l’auras ton petit-déjeuner. Et ta serviette, et même que je pousserai le vice à te protéger du soleil. » Ses mains sagement posées sur mes hanches me tirent peu à peu vers l’entrée de la cabine alors que lui recule. Un sourire au coin des lèvres je ne tente pas de résister, je le laisse m’entrainer avec lui jusqu’à la porte. Ses doigts glissent sur mon corps, et finalement, arrivée au niveau de l’entrée de la cabine, j’enroule mes bras autour de sa nuque pour appuyer mes lèvres contre les siennes. Je prolonge ce baiser au goût salé jusqu’à avoir besoin de reprendre ma respiration, plaquant mon corps contre le sien, et finalement je me détache. Un dernier regard espiègle et je m’éloigne, je fuis cette fois ci jusqu’à l’avant du catamaran sans qu’il ne me rattrape cette fois ci.

Quand je me laisse tomber sur les grandes toiles grises à l’avant du voilier, je tente d’oublier que nous avons des allures de couples pour fermer les yeux et m’octroyer quelques minutes l’esprit tranquille, pour chasser ces pensées qui me préoccupent. J’y parviens, ou en tout cas ma fatigue prend le dessus puisque m’en rendre compte, réchauffé par le contact du soleil sur ma peau, je m’assoupis. Ce sont les lèvres d’Amos sur mon front qui me tirent de ma quiétude. « À table. Tu as toujours faim ? Parce qu’on a de quoi petit-déjeuner. » Je me frotte les yeux et, alors qu’il s’éloigne, je passe mes mains autour de sa nuque pour le retenir assez longtemps pour flatter ses lèvres d’un nouveau baiser. Je m’étire finalement, avant de me redresser et de tendre la main vers la serviette qu’il a déposé à côté de moi pour m’en envelopper. Je me redresse pour le rejoindre autour de la table basse, sur les canapés d’extérieur d’un blanc éclatant. Mes yeux courent sur les différentes préparations et je réalise l’application qu’il a mise à l’ouvrage. Il est indéniable qu’il a passé du temps et que, si on ne parle pas d’un plat gastronomique, il a fait des efforts pour m’offrir quelque chose qui sorte de l’ordinaire. A nouveau je suis prise de l’envie de serrer mes bras autour de son cou et d’embrasser sa nuque avant d’y enfouir mon visage, mais j’ai peur qu’initier un rapprochement nous éloigne de l’heure du repas. « T’es plein de surprises, vraiment. Tu pourrais faire de l’ombre à Alec. » Je serais capable de m’intoxiquer si je devais apprendre à me cuisiner, mais j’ai au moins le don de m’entourer d’hommes qui le font à merveille.

Ses yeux qui glissent sur l’horizon, je les observe sans un mot, sans troubler sa quiétude et sans venir le couper. « Après, si tu veux, on pourra aller se baigner. Vraiment. » « Je n’ai toujours pas de maillot de bain… » Enveloppée dans et couverte par ma serviette, je l’observe d’un air amusé. Il y a bien longtemps que je n’avais laissé le loisir à un homme de m’observer de la sorte, au réveil, trempée de la tête au pied et sans la moindre trace de maquillage. Naturelle, simplement. « C’est tellement paisible, ici. » Mon regard suit le sien, et je crois déceler ce qu’il voit. Si je me complet au bord de la piscine d’un immeuble luxueux, je ne peux admettre que le silence qui reprend ses droit à du charme. « C’est ce qui me manque le plus, je crois. De ne plus pouvoir passer des semaines entières en mer. » Je le dévore du regard sans oser l’interrompre. La vérité c’est qu’à le voir évoluer à mes côté, j’ai constaté une différence dans son comportement. L’homme renfermé et bougon qu’il était au début ne fait plus que des apparitions passagères provoquée par la jalousie ou la frustration, et alors qu’il est indéniable aujourd’hui dans son élément, moi je découvre quelqu’un d’autre. Quelqu’un de plus léger, quelqu’un qui ne donne pas l’impression de porter le poids du monde sur ses épaules. « Bon. Allez, mangeons. Tout ça, ça m’a ouvert l’appétit. » Je m’arrache à sa contemplation pour baisser les yeux vers le repas qu’il a préparé et, sans cérémonial, je tends ma main vers un morceau de pain perdu dans lequel je croque sans cérémonial. Je l’observe alors que je le termine, un air satisfait sur les lèvres et ravie par le gout de sucre caramélisé dans ma bouche. « T’as appris ça où ? » Pas à l’armée je suppose.

Le petit déjeuner se fait dans des rires pudiques et des silences que ni l’un ni l’autre ne venons troubler. Parce qu’ils ne sont pas gênants, parce qu’ils ne sont pas lourds ou pesants et, à plusieurs reprises, je me surprends à fixer l’horizon pour tenter de ressentir ce que lui peut bien ressentir lorsqu’il l’observe. Quarante-cinq minutes plus tard, rassasiés, le ventre plein, nous avons terminé notre repas et, installés tous les deux cette fois ci sur les immenses toiles à l’avant, nous profitons ensemble du soleil pour digérer. Si ses yeux à lui se fixent à de nombreuses reprises sur l’horizon et l’océan, moi, à plat ventre, bras croisés sur sa poitrine et la tête reposant sur son torse, c’est lui que je dévore. « Qu’est-ce que tu fais encore là si ça te manque tant ? » Ma question, je ne sais pas d’où elle vient, surtout que je ne le voudrais nulle part ailleurs. « T’as un bateau, il te suffirait de quelques coups au poker pour mettre de l’argent de côté et partir en mer, si c’est ça qui te rend heureux. » Moi, je sais que je serais profondément malheureuse s’il venait à disparaître, même si j’abhorre cette idée, mais là n’est pas la question. Son apaisement au contact de l’océan alors je me demande sincèrement ce qui l’a poussé à rejoindre les rangs d’une organisation illégale. « Qu’est-ce qu’un type comme toi fais au sein du Club ? » Ma tête contre son cœur, j’en ressens les variations, et si j’espère une réponse sincère je sens aussi l’avoir troublé. Si bien que, pour lui offrir une distraction ou une porte de sortie, je me redresse finalement en tendant la main vers le tube de crème solaire. « Tu avais promis de m’aider, c’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde. » Un sourire étire mes lèvres alors que je lui tends le tube en plastique. Sera-t-il plus ouvert à la confession, les mains qui se baladent sur mon corps ?







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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyMar 3 Mar 2020 - 22:55




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Sans doute aurait-ce été plus facile d’éloigner l’hypothèse que nous sommes plus que des amants exclusifs si Raelyn ne la rendait pas si vraisemblable. Quand je pose mes lèvres sagement sur son front et que ses mains s’accrochent à ma nuque pour me retenir autrement que pour me taquiner, mais pour réclamer un baise, c’est aussi appréciable que troublant finalement. Ça l’est autant que quitter la voiture et l’y laisser sans oublier de me pencher sur elle pour l’embrasse, cuisiner pour elle ou la kidnapper pour une balade en mer. Maintenant que nous avions quitté la sphère du secret, j’étais certain que mon téléphone allumé aurait vibré plus qu’à l’habitude, à cause des messages de plus curieux membres du Club, ceux avec lesquelles je m’acoquine pour le bien de mon investigation. Une forme de routine sentimentale s’installe entre nous également. Je ne dors pas bien quand elle ne passe pas la nuit avec moi et tout porte à croire que la réciproque existe puisqu’il n’est pas rare qu’elle m’invite, parfois d’un simple regard, à la raccompagner. J’évite le loft ces derniers temps, mais jamais elle ne rechigne à utiliser son temps ici, avec moi, pour m’abandonner uniquement en réponse à l’appel de ses responsabilités. Et quand bien même… s’il n’y avait que ça, je le gèrerais sans trop de tourment, mais ce n’est que la face visible de l’iceberg. Sous l’eau, il y a ce que cache, mais qui n’en reste pas moins évident. Il y a cette sérénité en partie retrouvée quand je la serre dans mes bras, mes mains qui la cherchent pendant la nuit, ce besoin irrépressible de lui écrire même si je n’ai rien d’intelligent à lui dire et ces heures de complicité durant lesquelles nos corps, quoiqu’ils s’appellent, ne s’entraînent pas l’un l’autre sur le sentier du charnel. Toutes ces petites choses sont saisissantes et, pourtant, je ne fuis pas. Je l’embrasse, je lui souris, je l’invite à manger et, pis encore, je me confie. Je partage avec elle une émotion que Sarah devinait, mais que je n’ai jamais exprimée de peur de la vexer. L’océan était sa rivale. Jamais je n’évoquais ô combien je l’aime, ô combien je me sens bien lorsqu’il s’étend à perte de vue. Elle, elle a vécu mon éviction des marines comme un soulagement et moi, un échec. Ce fut certainement le premier de mes deuils et si, aujourd’hui, il est moins douloureux que celui qui tord mes entrailles, il le nourrit de ma déception. Il me rappelle le rôle que Sofia a joué dans ma guérison. Et ça, ai-je le droit de prononcer son prénom ? Dois-je expliquer à Raelyn que le pain perdu était de loin son plat du matin préféré et que réussir leur préparation tenait lieu du but compensatoire quand je n’étais plus bon qu’à faire sourire mon enfant ? Je n’en sais fichtrement rien. En revanche, l’idée ne me dérange pas tout à fait et c’est là que réside le nœud du problème.

A chaque fois que Raelyn et moi nous comportons comme deux amoureux en devenir ou avérés, je repousse les frontières entre ce qui doit se dérober et ce qui se peut se dire sans crainte et ça me chiffonne de plus en plus. J’ai le sentiment qu’en quelques mois, elle est parvenue à me convaincre que mes secrets sont en sécurité auprès d’elle, qu’elle les gardera jalousement, qu’elle en prendra soin puisque jamais elle ne me jugera. J’en suis d’autant plus convaincu quand, enroulée dans sa serviette, en petite culotte, sans trace de maquillage et les cheveux attachés dans une queue de cheval que la nuit a défait et dont s’échappent quelques mèches folles, elle me laisse l’impression qu’elle est aussi à nu que je ne le suis moi-même face à l’océan. « Tu n’en as pas vraiment besoin. Je ne sais même pas si j’en ai un pour moi. » ai-je avancé en inventoriant le contenu de mes armoires. Il y a une combinaison de plongée étant donné que j’ai comblé mon impatience en me frottant à mes anciennes passions, mais on fait difficilement moins glamour, même si tout l’est en Raelyn. Elle a bien travaillé son rôle. Il a pris possession d’elle. Manger du pain perdu avec ses doigts la rend sexy. « J’ai appris grâce à internet. » ai-je admis heureux qu’elle ne m’interroge pas sur le qui et le pourquoi, le comment m’allait parfaitement. Elle ne me mouille pas, cette question-là. Elle me plonge simplement dans de vieux souvenirs qui me rendent plus silencieux tout au long du repas. Je lui réponds, mais je n’ouvre pas le dialogue. Je me revois pester la première fois que je me suis essayé ressortir une tartine de pain détrempée d’une assiette de lait. Elle s’est déchirée sous le regard ébahi de Sofia qui, amusée, battait des mains pour m’encourager. Je revois ses minuscules menottes sur mes joues et son nez retroussé, son nez d’enfant, se frotter contre le mien pour me remercier quand, enfin, j’ai réussi une tranche de pain. Peut-être ai-je eu l’air plus grave, soudainement, parce que Raelyn a respecté le silence quelque fois entrecoupé d’un « Tu veux » si nous nous servions dans un plat. Les œufs brouillés n’étaient pas mal non plus. Cette recette-là, je la tenais de Sarah bien que jamais elle ne me révéla quel était son ingrédient secret, celui qu’elle tenait de sa grand-mère. Sarah. Est-ce un bien qu’elle ne manque plus ? Dois-je y comprendre que la blonde assise en face de moi l’a délogée ? Et de quelle manière ? De celle qui va me foutre en l’air tôt ou tard ? En avalant une dernière gorgée de mon café amélioré – je n’avais jamais autant bu que depuis ma discussion avec Lola, par esprit de contradiction ou pour défier Dieu sait qui – j’ai soupiré et j’ai choisi de céder à l’imprudence, de m’attacher au moment présent, à ne plus m’intéresser à l’avenir puisqu’il est incertain et que, sur lui, je n’ai aucune prise. Assommé par la digestion, je considérai les toiles du Catamaran assez confortable pour nous accueillir tous les deux. Je ne lui ai pas demandé si elle avait bien mangé. Je n’avais ni besoin qu’elle m’encense ni qu’elle me rappelle ce que je venais de faire pour elle. J’avais juste besoin de la sentir près de moi, de nous réchauffer au soleil, de fermer les paupières pour les protéger de sa lumière et de humer l’odeur de l’iode et du sel.

De temps à autre, pour ne pas m’assoupir, je me redressais sur mes coudes avec délicatesse, pour ne pas secouer Raelyn qui, le menton sur le dos de ses deux mêmes posées à même ma peau, me dévorait des yeux. Elle préparait quelque chose, c’était évident. Une question sans doute, une de celle qui me mettrait mal à l’aise vu qu’elle est plongée dans ses réflexions. S’essaie-t-elle à la formuler avec un maximum de prévenance pour ne pas me froisser ou pour s’assurer qu’elle obtiendra une réponse ? Elle déteste être déboutée, ma maîtresse. Sa fierté le vit mal et, lorsqu’elle a énoncé la première, je sus qu’elle ne serait pas la dernière et que les suivantes me feraient froncer les sourcils. « Pourquoi je ne redeviens pas un bon petit soldat de la Navy ? C’est ça, ta question ? » Déjà mon cœur rate un battement. Il ne fera que trébucher par la suite. Elle remet en cause mon appartenance au Club, s’interroge sur les raisons qui me poussent à évoluer sur la terre ferme si je me sens mieux sur mon bateau. Elle utilise l’expression la plus laconique qui soit pour me qualifier : « un type comme moi » et je ne sais qu’en penser. Est-ce péjoratif ? Me trouve-t-elle atypique ? Trop pour elle ? Se dit-elle que les marins sont des espèces ennuyeuses ? S’explique-t-elle ma rigidité par cette excuse ? Suis-je tout ça à la fois : rigide, ennuyeux, atypique et, dès lors, solitaire et peu fiable ? Est-ce comme ça qu’elle me voit ? Pourquoi ça m’embête plus que ces questions concernant le Club ? Que ses réponses qui seront soit des mensonges, soit laconiques soit risquées ? Pourquoi ce qu’elle pense de moi compte-t-il à ce point ? « ça veut dire quoi un type comme moi ? » ai-je donc répliqué quelque peu sur la défensive en récupérant le tube de crème solaire qu’elle me tend. Personnellement, je n’ai rien contre l’idée de l’en badigeonner, de la masser pour que pénètre le baume et d’en profiter allègrement pour retrouver sa peau. Je suis tout de même envahi par la sensation qu’elle me tend un nouveau piège, un qui déboucha sur notre première danse lascive et sensuelle, un qui m’a engagé sur cette pente tantôt légère tantôt raide, un qui sous-entend que je finirai par tout révéler puisque sa peau sous mes paumes endort mon cerveau au profit de ce qui se cache sous ma ceinture. « Et, je te rappelle que je n’ai promis que le petit déjeuner et la serviette, le reste, c’était une supposition. D’ailleurs, je ne le fais pas pour toi, mais exclusivement pour mon plaisir à moi. » ai-je tenté, rassuré par son sourire et par la réclamation. D’un geste de la main, je l’ai invitée à se retourner, préférant commencer par son dos et, veillant à ne pas faire peser tout mon poids sur elle, j’ai entouré mes hanches de ses genoux, mais je me suis maintenu en appui sur ces derniers. Si j’avais raison, s’il s’agit autant d’une manigance que le fruit d’une envie routinière, il est des mots que je refuse de prononcer si elle cherche mon regard.

Bien entendu, j’ai mis du cœur à l’ouvrage. Je pris grand soin de titiller les zones de son corps qui l’éveillent, qui lui collent parfois – souvent – la chair de poule. J’y ai attardé mes doigts et mes lèvres aussi longtemps que possible. « Je suis encore là parce que si je pars, je ne le ferai pas pour de bonne raison. » En outre, j’ai une famille, des amis, un projet également et, si je ne l’avouerai jamais, il y a elle, la plus prégnante de toutes mes addictions pour le moment. « Parce que si naviguer me manque, ça ne veut pas dire que c’est ça qui me rend heureux. » Qu’est-ce qui détient ce pouvoir pleinement et entièrement de nos jours ? Si ce n’est Mitchell et la nécessité de le détruire ? Et encore ? Rien ne me prouve que je m’en sentirai mieux. « Je peux pas vivre continuellement à l’écart du monde parce que je trouve les gens complètement cons. » Et le mot était faible. « Je suis invalide, mais je n’ai jamais été lâche. » Certainement moins que les autres en tout cas. La preuve étant, j’affronte ce que je ressens pour elle. Je saisis à bras le corps mes peurs. Je discipline mes doutes. Je ne la chasse jamais même quand mon cœur s’emballe un peu trop à son contact. « Je suis au Club parce que tu m’y as introduis et j’ai accepté le job parce que ça m’a donné l’illusion que j’étais à nouveau utile. » A quelqu’un, même si une fois encore, les intentions sont mauvaises. « Je suis au Club parce que j’étais persuadé que là-bas, la discrétion serait le mot d’ordre et qu’on me ficherait la paix, que je pourrais gagner ma vie sans avoir à me lier d’amitié avec qui que ce soit. C’est pour ça que je suis au Club. » Ce qui n’est pas réellement un mensonge. Cette réflexion, je me la fais dès que Mitchell se barre pour de plus verte prairie et que je suis moins sur le qui vive. « J’ai été naïf sur ce coup-là. C’est une micro société avec tous ses avantages et ses inconvénients. Pour le moment, ça me va. Il y a plus d’avantage que d’inconvénients. » Ce monologue-là, je l’ai haché mon discours d’une kyrielle de baisers de sa nuque à la chute de ses reins. Je me suis aussitôt reculé pour me tracer un chemin jusqu’à son séant. Sa peau est toujours aussi salée. L’océan s’est posé sur mes lèvres. J’en ai récolté un peu plus du bout de la langue avant d’empoigner l’un de ses fesses musclée et rebondie. « Ta bouche mise à part, ça, c’est sûrement ce que je préfère au Club. » l’ai-je finalement taquinée, soucieux d’apporter à cet échange un rien plus de banalité sans tact. « Quoique j'hésite avec...» Le pouce et l'index de l'autre main ont taquiné sa petite culotte que j'aurais volontiers ôtée, mais je me suis abstenu. J'ai préféré mordiller la chair charnue au goût de sa fesse, faiblement, sans la marquer, uniquement pour l’embêter, qu’elle se retourne, à moins qu’elle ne ressente le besoin de surenchérir.




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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyMer 4 Mar 2020 - 16:13


Every breaking wave
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE 873483867

« Tu n’en as pas vraiment besoin. Je ne sais même pas si j’en ai un pour moi. » « Je vais finir par croire que c’est devenu une obsession, de me voir nue ou à moitié nue. » Je ne vais pas m’en plaindre et à vrai dire, je n’y pense même pas. Qu’il me dévore des yeux ne m’importune guère, je n’ai pas besoin de le lui dire à haute voix pour qu’il le sache, j’opposerais plus de résistance et lui servirais plus de protestation si c’était le cas, je n’accompagnerais pas ma réponse d’un sourire et d’un regard équivoque. Si je m’applique à relever, si j’envoie encore quelques piques taquines ce n’est que pour l’amour de la provocation. Il pourrait me les renvoyer d’ailleurs, il serait hypocrite de prétendre que de mon côté je ne le dévore pas des yeux plus que de raison, de prétendre que je ne glisse pas mes mains sous son t-shirt pour les poser contre sa peau dès que je le peux. « J’ai appris grâce à internet. » Je lève un sourcil sans formuler la moindre interrogation à l’oral. Je ne m’y risque pas, je sens qu’il n’a pas envie de s’épancher, et je ne suis pressante qu’il me parait indispensable d’obtenir une information. Je le fus quand, dans son appartement je cherchai la brune, persuadée de l’y trouver. Aujourd’hui je laisse passer son mensonge, qui en est au moins un par omission, et je me contente de le fixer alors que je mords dans un premier morceau de pain perdu, pour lui faire comprendre que, si je ne m’appesantis pas, je ne suis pas dupe. L’instant est agréable, je ne suis pas de celles qui ressentent le besoin de meubler la conversation : les silences ne me font pas peur et au contraire j’ai tendance à les apprécier, c’est l’un de nos points commun.

Au contraire je respecte qu’il semble perdu dans ses pensées. Moi je ne plonge pas dans mon passé : je n’y ai jamais vécu un moment semblable à celui-ci, la définition qu’Aaron se faisait d’un petit déjeuner réussi c’était un café serré et, à l’occasion, un bol de céréales. Tobias a cuisiné pour moi à de nombreuses reprises mais sans que ces instants ne soient teintés de la moindre affection. Là, je ne peux m’empêcher de me faire la remarque que nous ressemblons à un couple, le genre mielleux qu’on voit en première de couverture d’un magazine lifestyle, et ça m’en coupe l’appétit, que j’ai déjà semblable à celui d’un oiseau. Alors je finis par me lever, inviter Amos à me suivre d’un regard et, sans que nous n’ayons besoin de parler, je me retrouve allongée sur son torse sur les grandes toiles du catamaran. Ses doigts qui s’enfonce dans mes cheveux, descendent dans ma nuque et caresse ma colonne vertébrale me bercent, et ce n’est qu’après en avoir profité jusqu’à plus soif que je pose finalement mon menton sur mes mains pour l’observer. « Pourquoi je ne redeviens pas un bon petit soldat de la Navy ? C’est ça, ta question ? » A mon tour de froncer les sourcils puisqu’aucunement je ne cherche à insinuer ce genre de chose. Ai-je l’air d’avoir envie qu’il redevienne un petit soldat de l’état australien ? Ai-je l’air de penser que c’était ce qu’il était. « Parce que c’est ce que j’ai dit ? » Je précise ma pensée, celle qui me travaille en le voyant s’animer et prendre vie lorsqu’il met les pieds sur le catamaran et plus aujourd’hui encore alors que nous sommes en pleine mer. « Ça veut dire quoi un type comme moi ? » Il se redresse sur ses coudes légèrement, pour ne pas me brusquer, et moi je m’étonne de sa réaction. « Pourquoi tu te braques ? » Il n’y avait rien de péjoratif dans ma formulation. « Ce que je dis, c’est que tu es différent de tous ces types au Club, et que tu le sais. Pas que c’est une mauvaise chose. » Pourquoi me prête-t-il directement une forme de critique ou pire, d’insulte ? Il attrape cependant le tube de crème que je lui tends, alors que j’appuie mes mains au sol pour me redresser sans le quitter des yeux. « Et, je te rappelle que je n’ai promis que le petit déjeuner et la serviette, le reste, c’était une supposition. D’ailleurs, je ne le fais pas pour toi, mais exclusivement pour mon plaisir à moi. » Un mince sourire étire mes lèvres alors qu’il me fait signe de me retourner.

Satisfaite je m’allonge à plat ventre et, croisant mes bras, j’y dépose ma tête tournée sur le côté. Je relève mes cheveux dans un geste lent, calculé, alors qu’il s’installe au-dessus de moi. Ses mains glissent sur ma peau, parfois accompagnée sur mes lèvres et je comprends rapidement que je suis en train d’être prise à mon propre jeu. Que s’il risque d’être plus enclin à la confession, moi j’aurais moins la volonté de lui tirer les vers du nez alors qu’il s’attarde volontairement sur mes flancs, caressant mes côtes et la naissance de mes seins, alors que ses lèvre se posent ici et là, surtout dans les endroit qu’il sait sensibles. « Je suis encore là parce que si je pars, je ne le ferai pas pour de bonne raison. » Je tente de me concentrer sur ses paroles et non sur les frissons qu’il parcours mon corps alors que son index retrouver son tracé favoris, celui de ma colonne vertébrale. « Parce que si naviguer me manque, ça ne veut pas dire que c’est ça qui me rend heureux. » J’aimerais pouvoir tourner la tête et l’observer alors qu’il se confie, et je devine que c’est pour m’en empêcher qu’il me fit installer à plat ventre. Sans pouvoir croiser son regard je me retrouve obligée de formuler mes interrogations pour échapper à la frustration. « Et qu’est ce qui te rend heureux ? » Je ne suis pas une jeune femme en fleur qui a envie d’entendre « toi » comme réponse à cette question, elle est honnête et sincère. « Je peux pas vivre continuellement à l’écart du monde parce que je trouve les gens complètement cons. Je suis invalide, mais je n’ai jamais été lâche. » Et encore une fois, ce n’est pas ce que j’ai prétendu. « Je suis au Club parce que tu m’y as introduit et j’ai accepté le job parce que ça m’a donné l’illusion que j’étais à nouveau utile. » C’est un peu léger comme raison pour verser dans l’illégalité, surtout lorsque, comme lui, on œuvrait autrefois à la sauvegarde des intérêts de pays. « Je suis au Club parce que j’étais persuadé que là-bas, la discrétion serait le mot d’ordre et qu’on me ficherait la paix, que je pourrais gagner ma vie sans avoir à me lier d’amitié avec qui que ce soit. C’est pour ça que je suis au Club. » Qu’est-ce qu’il t’est arrivée Amos ?  Pour répondre à cette question, je ne possède que des bribes d’informations qui ne servent qu’à plus me mettre l’eau à la bouche. « J’ai été naïf sur ce coup-là. C’est une micro société avec tous ses avantages et ses inconvénients. Pour le moment, ça me va. Il y a plus d’avantage que d’inconvénients. » Je décroche quand ses lèvres descendent le long de mon dos et jusqu’à ma chute de rein. Je contiens un sursaut lorsqu’il referme ses doigts sur mon fessier. « Ta bouche mise à part, ça, c’est sûrement ce que je préfère au Club. » Son audace me tire un rire, mais il sert surtout à m’aider à garder la tête froide, je refuse de le laisser gagner un jeu auquel je brille habituellement. Je me redresse sur mes coudes pour mieux pouvoir tourner ma tête dans sa direction, et l’observer alors que ses doigts viennent jouer avec la bordure de mon sous-vêtement. Un sourire intéressé flotte alors sur mes lèvres et il continue, il n’a peur de rien le brun, il rougit difficilement. « Quoique j'hésite avec.. » Un air outré et choqué vient se dessiner sur mon visage alors qu’il vient mordiller ma peau et, restant silencieuse un instant, je le défie du regard. Un sourire provocateur sur les lèvres, je plie mon genou pour venir doucement taper son dos de mon pied. « Occupe-toi de mes jambes. Il n’y a rien de pire qu’un bronzage non uniforme. »

Moi, j’utilise le peu de self control qu’il me reste pour me contenir alors qu’il s’attelle à la tâche. Je me mord l’intérieur de la lèvre quand ses doigts glissent sur la peau fine entre mes cuisses, et finalement je me retourne sur le dos et m’appuie sur les coudes une fois que ses doigts qui s’enroulent autour de mes chevilles m’indiquent qu’il a terminé. La moitié. J’ai déjà tenu la moitié. Je profite qu’il se soit approché et qu’il caresse à présent mon abdomen pour revenir à la charge. « Tu n’aimes pas quand je te pose des questions. » C’est une affirmation plus qu’une question. Je sens les muscles de son corps se tendre lorsqu’il devine que je m’apprête à l’interroger et je sens aussi dans ses réponses qu’il lutte. Pour quoi ? Pour ne pas me donner trop d’information ? Pour arrive à mettre des mots sur ses pensées et son ressenti. Par peur de porter atteinte à cette image d’homme secret et renfermé ? Je ne crois pas, si c’est celle qu’il a au Club, moi je ne le vois plus comme ça depuis un moment. « Pourquoi ? » Quel est le mal à essayer de te comprendre ? De mieux te connaître et t’appréhender ? « Parfois j’ai l’impression qu’il y a un décalage entre ce que tu sais de moi, et ce que moi je sais de toi. » Peut-être, peut-être pas, mais à mes yeux il sait tout ce qu’il y a à savoir, il pourrait tracer un portrait solide de mes quinze dernières années et ce sont les seules qui comptent. Il s’est arrêté, et ma main vient se poser doucement sur sa joue. « Et c’est pas grave. » Je résiste à l’envie de lui voler un baiser, je veux qu’il prenne la mesure de mes paroles sans potentielle distraction. « Mais arrête de me prêter je ne sais quelles intentions. Je cherche pas tes faiblesses. Je ne me moque pas, je ne cherche pas non plus à te mettre mal à l’aise. » Il n’est pas à l’aise avec les mots Amos, je mets ses réponses laconique sur ce compte-là, sans me douter que c’est beaucoup plus compliqué que ça.







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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyMer 4 Mar 2020 - 21:03




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“Mais, c’est une obsession“, lui chante mon regard désabusé et ma grimace amusée. Je peine à croire qu’elle le réalise seulement. Je la couve en permanence. Je n’arrive pas à rester en orbite autour d’elle sans que mon corps penche vers le sien et sans la toucher. Si je n’avais eu cette impression qu’elle me réclamait elle aussi, j’en aurais flippé. Là, j’arrivais à trouver des circonstances atténuantes à mon comportement. Je le rangeais dans la case du désir et de l’attirance charnelle et je me sentais mieux, bien mieux que lorsqu’elle formule des questions auxquelles je n’ai pas le droit de répondre, à moins que je n’en aie simplement pas envie. Dans le fond, tout n’est pas à cacher. Je pourrais distiller à travers nos conversations de quoi sustenter sa curiosité en préservant ma couverture et tandis que je réalise qu’elle n’est qu’une excuse, je prends aussitôt conscience que l’enjeu que je crains par-dessus tout, c’est d’éveiller en elle de la pitié, de lui dévoiler par une confidence, que je ne suis qu’un pauvre type, un écorché, un gars malade qui finira par la dégoûter quand moi, j’ai encore besoin d’elle. Tous les jours, j’espère que ce qui ressemble à une addiction s’atténuera par la lassitude. Je n’ambitionne pas la faire sortir de ma vie à terme, mais parfois, j’aimerais que ma tête réagisse moins vite que mon cœur. Elle m’ébranle, Raelyn. Elle me touche parce qu’elle est délicate et prévenante à sa manière. Plus j’essaie de nommer cette relation, plus il m’est difficile de gérer mes appréhensions et mes doutes. Qu’arriverait-il si je faisais d’elle la partenaire de ma douleur ? Si je la lui expliquais sans confier les causes ? Si je lui rapportais que mes plaies, malgré les années, sont toujours à vif et qu’elle saigne encore ? Si elle s’en amusait – ce dont je doute – je me vexerai, me renfrognerai derrière ma vengeance et je verserai dans l’indifférence la plus totale. Et si elle comprenait, si elle m’entourait de cette douceur qui nous est de plus en plus familière et dont je ne sais plus trop quoi penser, je lui offrirai les pleins pouvoirs sur moi. Elle aura tout le loisir, bon gré ou mal gré,  de transformer cette tocade en quelque chose de trop grand, trop grand pour nous deux, qu’elle n’assumera pas, que peut-être, elle ne partagera jamais. De nous deux, je serai celui à plaindre, celui qui souffrira, celui qui prétendra la détester afin d’adoucir mes regrets et d’endormir mes remords. Je ne suis pas certain d'avoir envie de me livrer en pâtures au lion. Qu’importe qu’elle est la nature de ses intentions, je ne suis ni prêt ni tenté. Me suis-je pour autant braquer ? Pas vraiment. Sauf qu’elle a perçu ma question comme tel. Elle a froncé les sourcils et, en me redressant, j’ai happé ses yeux. J’y ai ancré les miens comme s’il détenait toutes les réponses. « Non. C’est… » C’est ce que Sarah aurait aimé que je sois, elle qui se plaignait que je m’oppose parfois au système, elle qui s’en voulait de m’avoir poussé vers cette voie qui, au départ, n’était pas la mienne, à cause de sa grossesse. C’est ce que j’aurais voulu devenir, un bon soldat, histoire de rendre fière ma mère, de ne plus être le parent pauvre de la famille Taylor, que brille dans ses pupilles un rien de l’admiration qu’elle vouait à Chad. Chad, l’homme délicat. Chad, le pompier, le héros. « Ce n’est pas ce que j’avais décidé d’être de toute façon. » me défendis-je alors qu’en réalité, j’y avais pris goût à cette vie de militaire. L’armée de terre, puis la Navy, avait forgé mon caractère. Elle accentua ma détermination.

Au contact de la mer, j’étais meilleur, mais détient-elle mon bonheur ? Suffirait-elle à me plonger dans la béatitude promise aux grenouilles de bénitier ? Aux protestants buvant les sermons de leur révérend ? Le constat, pessimiste, me heurte évidemment. « Je n’en sais fichtrement rien. » Je n’essaie pas le dissimuler. Perte de temps. Je profite qu’elle me tourne le dos pour froncer les sourcils. Je contiens ma déception par un silence. Mes mains accrochent ses formes et j’y puise ce dont j’ai besoin pour éluder tout commentaire à propos de moi et des autres hommes du Club. J’ai de l’aversion pour moi. Eux, je les abhorre et je ne me sens pas capable d’en parler sans me trahir. Je le fais, mais dans sa généralité, en utilisant un langage presque factuel. J’en dis trop ou pas assez et j’utilise nos faiblesses respectives pour couper court à ses indiscrétions. Il y a du vrai dans mes révélations cependant. La criminalité qui entoure cette organisation ne me dérange pas. Y prendre part ne m’empêche pas de dormir. Je ne suis pas beaucoup mieux qu’eux, je suis juste un rien moins cupide. Je ne dirais pas que je m’y sens comme un poisson dans l’eau, mais je n’y évolue pas en étant perpétuellement aux aguets. Je ne vis pas dans l’angoisse d’être démasqué non plus. S’il est bien un endroit où je me sens infaillible, c’est celui-là. Je me gausse de les tromper. La seule chose qui me chagrine, c’est de lui mentir, à elle, afin de ne pas la perdre, pas maintenant, alors que j’ai l’intuition qu’un jour peut-être, si je m’y prends bien, elle me suivra, si pas par affection, mais parce que j’attiserais son besoin de pouvoir, son apparente vénalité – bien qu’elle ne se réduise pas à si peu -  son désir de luxe et son appétit pour la réussite.

L’idée est séduisante et c’est mauvais signe. Je ne m’y attarde pas sous prétexte qu’elle me houspille pour que j’achève de la crémer, d’embrasser sa peau, de grimacer parce que le mélange de sel et de baume solaire a un drôle de goût, de chatouiller ses zones érogènes. Ça m’allait mieux que cette conversation, si bien que je me suis amusé de son coup de talon dans mon dos. Je n’y ai pas vu le geste de l’Homme qui éperonne les flancs de son cheval pour qu’il lui obéisse, qu’il avance, au trot ou au galop. J’ai laissé échapper un ricanement et je me suis vengé en pinçant le galbe de sa fesse. Nues ou non, elle m’hypnotise autant que ses hanches qui roulent à cause de ses talons aiguille quand elle se pavane au Club. Je tire de mon esprit toutes ces photographies mentales que j’y ai rangées. Je l’imagine, je leur souris et je me sens soulagé qu’elle respecte mon silence. Du moins l’ai-je cru naïvement. J’ai sincèrement cru que le débat était clos puisque je n’avais rien à ajouter. Evidemment que me prétendre surpris serait un mensonge. A force de semer autour de mois des miettes d’informations, je l’encourage à m’interroger plus allant. C’est pour ça que je me braque systématiquement et de plus en plus souvent. Elle ne manque pas de ruse et de détermination quand elle veut quelque chose. J’en avais déjà fait les frais. J’avais tenu bon, un moment, et où sommes-nous aujourd’hui ? On s’empiffre au banquet de la luxure. « En effet. » ai-je toutefois répliqué sans faux-semblants. Mon hypocrisie se borne à ce qui entoure la mort de Sofia. « Parce que…. Parce que je n’aime pas parler de moi. » Je déteste plus encore ce que ça réveille en moi. Je ne suis pas fait pour le vague à l’âme. C’est parce que je le gère si mal que Kelly, Sarah et, récemment, Lola me décrivent comme un alcoolique notoire. Ceci étant, c’est de la foutaise. J’estime simplement qu’il ne faut jamais rouvrir les placards dans lesquels on a planqué des squelettes. Pourtant, elle s’y prend bien, Raelyn et la course de mes paumes s’interrompt brusquement tandis que je la détaille avec méfiance. Le soleil, haut dans le ciel, transforme ma main en visière, sans quoi je serai incapable de deviner si son attention pour ma joue nait de la sincérité ou du stratagème.

D’instinct, j’ai envie de lui ordonner de se taire, d’arrêter ça, tout de suite, avant que je ne me rembrunisse pour de bon. Les mots n’apportent rien à part des emmerdes. Elle le sait, elle n’y croit pas elle-même. Pourquoi ne se contente-t-elle pas de ce que je lui donne ? Pourquoi en réclame-t-elle toujours plus ? Bien plus que ce que je suis capable d’offrir. Et, pourquoi suis-je convaincu qu’elle est véritablement honnête ? Qu’elle ne prêche pas pour l’équité, mais pour mieux m’apprivoiser ? Mais, dans quel but ? Qu’y gagnera-t-elle ? « Je te crois, mais… » Je le suis, mal à l’aise. Et, quand bien même ne chercherait-elle à déterrer mes faiblesses, elles se terrent derrière les réponses à ses questions, aussi anodines soient-elles. J’ai soupiré. Je me suis retourné vers la table basse en quête de mon verre à whisky. Un regard m’aurait rassuré. Il est vide. Or, désarçonné, je n’ai rien dit de tout ça. J’ai répandu distraitement un peu de crème sur ses cuisses. Je suis moins appliqué, j’ai juste hâte que ça s’achève parce que les écrous cèdent un à un. « Je ne sais grand-chose de toi moi non plus. » Par habitude, j’ai envisagé lui renvoyer toutes ces requêtes qui me bousculent, mais à quoi bon ? A force, ça ne fonctionnerait plus de toute façon. « Le pain perdu, c’était ce qu’elle préférait. C’est moi qui lui préparais le petit déjeuner quand j’étais à la maison. » Je lui avais déjà confié que j’avais perdu ma fille. Avais-je une raison valable d’en faire un secret de polichinelle ? « Ce qui est arrivé de plus en plus souvent quand j’ai été déclaré temporairement inapte. J’ai donc eu tout le temps de me perfectionner. Je maîtrise le trempage de la tartine entre le lait et les jaunes d’oeufs. » J’ai souris, mais la grimace est dénuée d’éclat. Elle est terne, amère, estampillée de la griffe de la nostalgie. « Mais je n’en avais plus fait depuis des années. Quant à la Navy, elle est un peu comme une belle femme qui tourne autour des types friqués, mais qui s’en détourne quand leurs poches sont vides. » Trouées, dans mon cas. « Elle les jette pour le sang neuf. » Qu’elle détruira par la suite. « J’y ai sacrifié beaucoup de moi-même. » Ma vie de famille, les premières années de Sofia - j’avais raté ses premiers pas à cause d’une mission à l’autre bout du monde – et ma santé mentale. « Elle m’a tourné le dos. » Et, par extension, l’Australie. « Il m’a fallu du temps avant que j’accepte que tout le système est pourri. » Y compris les autorités qui n’ont rien fait pour me garder dans le droit chemin. « Et tu voudrais que j’aie des scrupules à dépouiller les plus riches quand il suffit de deux cartes ? Deux petites cartes ? Je leur souhaite juste d’aller se faire enculer. » conclus-je plus vulgaire que je ne l’aurais voulu.

La colère suit de près la peine. C’est la première que j’ai invité entre Raelyn et moi. La seconde, elle s’exprimera plus tard, quand je serai seul. Sur l’heure, je constate avec effroi que j’ai évité son regard jusqu’ici. J’ai flatté ses cuisses jusqu’à ses chevilles sans être tout à fait avec elle. J’étais ailleurs parce qu’évoquer Sofia me demande un effort considérable. Parler de mes échecs exige que je prenne du recul. Mais en aucun cas je n’ai désiré créer entre Rae et moi de la distance. Au contraire, j’ai davantage envie de permettre à mes mains de quitter sa poitrine – le meilleur pour la fin – et de la tirer vers moi. Son corps contre le mien est un antidépresseur. Je me moque qu’il s’agisse surtout d’un effet placebo. Je préfère ne pas lui laisser l’opportunité de venir à moi d’elle-même puisque ma faiblesse prêterait à toute attention le caractère de la compassion obséquieuse. Alors, au terme d’un long soupir, un nécessaire à évacuer ma crispation, je me suis incliné, mes mains de part et d’autres de son épaule et j’ai posé sur ses lèvres les restes de crème et de sel qui traînent sur les miennes. « Et voilà. Tu es parée. Et tu sais à peu près tout. » En tout cas, elle en sait presque autant que moi sur elle désormais. « C’est pas à cause de toi si je ne te parle pas plus de moi. » Cette précision s’impose d’elle-même. A cet aveu, je ne trouve aucune explication probante. Il est spontané et prononcé sur le ton de l’excuse, comme si elle avait besoin d’être rassurée alors que de nous deux, c’est moi qui suis fragilisé d’avoir levé quelque pan du voile qui recouvre mes blessures. Glissant mon bras derrière sa nuque, je me suis creusé une place à ses côtés, une place que j’ai réclamée en mots simples. De mes jambes, j’ai ramené les siennes un peu plus près, pour la retourner, qu’elle me fasse face. J’ai besoin de déchiffrer ses yeux de jade, de me convaincre que j’ai bien fait, que mon amertume, palpable, n’a rien changé. En mon for intérieur, c’est moi qui ai ressenti à mon égard une profonde pitié. Ça m’a noué l’estomac, mais je n’ai rien vu dans son regard. Rien de détestable qui aurait pu ranimer ma méfiance. J’ai clos mes paupières, un court instant, j’ai laissé mon nez courir sur la ligne de sa mâchoire. Il a cherché son cou et l’odeur réconfortante de la crème solaire mêlée à celle de sa peau. « Je ne peux pas te promettre que je te répondrai toujours, mais je veux bien essayer de ne pas toujours mal interprété. Si tu veux savoir autre chose, c’est le moment, c’est l’instant. Et si tu veux m’éviter un coup de soleil… » J’ai tâtonné le voile épais autour de moi en quête du tube de crème solaire. J'ai mis la main dessus assez rapidement et je l’ai glissé dans la sienne. « A bon entendeur. » ai-je ponctué tandis que je chasse peu à peu et grâce à elle ce qu’il me demeure en nostalgie et âpreté.


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Raelyn Blackwell
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(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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PSEUDO : stairsjumper
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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyJeu 5 Mar 2020 - 18:06


Every breaking wave
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE 873483867

Mes gestes de tendresses envers lui ne tiennent plus domaine du réfléchi, du calculé, prémédité. Ils sont parfois de l’ordre de l’urgence ou de la nécessité, quand je ne peux m’empêcher de glisser mes lèvres sur les siennes et de coller mon corps au sien pour en sentir la chaleur, mais la plupart du temps ce sont des réflexes. Il s’agit de routine, dans le sens le plus noble du terme que d’autre chose. Si je devais m’en passer ils viendraient à me manquer, je ne cherche même plus à me voiler la face à ce sujet, le manque m’empêcherait même certainement de garder la tête froide et de réfléchir convenablement, mais pour l’heure notre attraction et notre tendresse ont bien fait leur travail : j’agis sans même m’en rendre compte et si à la fin d’une journée où d’une semaine on me donnait le compte de ce genre d’attentions j’en pâlirais certainement. Amos lui non plus n’est pas en reste. Il embrasse mon front, mes paupières et mon nez en me prenant dans ses bras bien trop souvent pour être qualifié de raisonnable, nous ne sommes plus raisonnable, nous n’œuvrons plus pour nous protéger et cadenasser nos cœur, et moi, je n’en prends pas la pleine mesure. Pour ça je me trouve encore des excuses, mais je refuse de compter, je refuse d’être avare en baiser, caresses et étreinte parce que pour la première fois depuis des années, cela me semble bien, cela me semble naturel et si je ne me préserve pas, c’est avant tout parce qu’inconsciemment je n’ai pas envie de le faire.

Mais dès lors que je pose des questions qui, à moi me semblent innocentes, il se braque ou, à défaut, n’y répond que de façon laconique. C’est frustrant, parce que je n’aspire à rien d’autre que le connaître un peu mieux et que parfois, j’ai l’impression qu’il ne pourrait pas être plus heureux que si j’étais muette et si je me contentais de baisers, de corps à corps et d’étreintes, si nous nous contentions simplement de passer du temps ensemble sans prononcer un seul mot. C’est frustrant aussi parce que celle volonté que j’ai de toujours mieux le cerner, elle me désarçonne. Parce que je ne suis pas le genre de femme qui s’interroge sur le passé de ses conquêtes, je ne suis pas de celles qui se demandent ce que font mes amants lorsqu’ils ne sont pas auprès de moi. Amos lui, il occupe mes pensées d’une façon inédite et je ne peux me voiler la face, il prend des allures d’obsession et d’addiction. « Non. C’est… Ce n’est pas ce que j’avais décidé d’être de toute façon. » Alors pourquoi as-tu pensé que c’était ce que je cherchais à sous-entendre ? La question de franchit pas la barrière de mes lèvres, je me contente d’un regard brûlant, je me contente de l’observer avec des yeux ronds comme des billes.

Je ne le quitte des yeux que pour me retourner et m’allonger, réalisant alors la faille de mon plan : il lui sera plus aisé de m’échapper alors que je ne peux pas accrocher mes yeux aux siens. Quand je le fait, il est plus enclin à s’ouvrir et là, je sens qu’il s’échappe, je crois le sentir se refermer, je sens qu’il me répond à reculons et avec beaucoup de retenue. « Je n’en sais fichtrement rien. » Cette réponse là je ne lui en tiens pas rigueur : il m’aurait posé la même question, il se serait enquis de ce qui me rend heureuse, je n’aurais pas mieux su quoi lui répondre. Je m’abandonne à la caresse de ses mains sur mes jambes, je ris lorsqu’il pince ma fesse et, consciente que j’ai besoin de le regarder dans les yeux, de pouvoir lire sa réaction à ma prochain question sur mon visage, j’attends qu’il m’invite à me retourner en refermant ses poignets autour de mes chevilles. Je le fais, et je m’appuie même sur mes coudes, pour ne perdre aucune miette de ses émotions. « En effet. Parce que…. Parce que je n’aime pas parler de moi. » Et je l’ai remarqué. Pourquoi ? Je me tais, je fais fi de cette question qui me brûle pourtant les lèvres. Est-ce de moi qu’il se méfie ? Des femmes et leurs bavardages en général ? De mon jugement ? Que j’utilise ses confessions pour le blesser ? Si je voulais le faire, je n’aurais pas besoin de ça, si j’en crois les regards dont il me couve en permanence. Son visage se ferme, ses yeux se voilent et sa mâchoire se contracte. Moi, j’ai le sentiment que je n’apprendrais plus grand-chose, qu’il ne dira plus rien sans l’avoir tourné sept fois dans son esprit, et ces confessions réfléchies ne m’intéressent pas. C’est celles qu’il me fait quand il baisse les armes qui me touchent. « Je te crois, mais… » Il fuit mon regard, il cherche quelque chose – je devine qu’il s’agit de son verre – du regard, et finalement baisse les yeux vers mes cuisses sur lesquelles il étale la crème solaire, comme brusquement concentré sur la tâche. Elles, il ne les flatte pas de baisers, il en a vraisemblablement perdu l’envie et c’est presque mécaniquement qu’il terme sa besogne. « Je ne sais grand-chose de toi moi non plus. » Je trouve la réplique injuste, puisqu’il n’y a que peu de question auxquelles j’ai refusé de répondre : des questions, il n’en pose pas ou que peu. « Le pain perdu, c’était ce qu’elle préférait. C’est moi qui lui préparais le petit déjeuner quand j’étais à la maison. »

C’est inattendu. Si j’avais dû parier sur une réaction, j’aurais lancé une pièce à pile ou face : pile, il se serait emmuré dans son silence, et aurait regagné le poste de pilotage et, face, il aurait initié un rapprochement pour m’ôter mes questions idiotes de la tête. Là il répond, il s’épanche alors que je ne le lui ai même pas demandé. Alors que je n’ai finalement fait que lui partager mon ressenti. « Ce qui est arrivé de plus en plus souvent quand j’ai été déclaré temporairement inapte. J’ai donc eu tout le temps de me perfectionner. Je maîtrise le trempage de la tartine entre le lait et les jaunes d’œufs. » Je sais qu’il parle de sa fille, il n’a pas besoin de la nommer ou de s’appesantir. Au même titre que lorsque j’emploie simplement le pronom il d’une voix chargée d’émotion lorsque je parle d’Aaron, je suis capable de deviner sais aide lorsqu’il parle de cette enfant qu’il a perdue. « Mais je n’en avais plus fait depuis des années. Quant à la Navy, elle est un peu comme une belle femme qui tourne autour des types friqués, mais qui s’en détourne quand leurs poches sont vides. Elle les jette pour le sang neuf. » Je reste grave, impassible alors que lui alterne entre sourire vide et regard fuyant. Je n’ai pas envie qu’il lise de la pitié dans mon regard : il sait que je suis incapable d’en ressentir, et je n’ai pas envie qu’il me pense insensible à sa peine. Je ne le suis pas, et j’en suis la première surprise. « J’y ai sacrifié beaucoup de moi-même. Elle m’a tourné le dos. Il m’a fallu du temps avant que j’accepte que tout le système est pourri. » Je me demande qu’est ce qui lui manque tant dans ce cas. « Et tu voudrais que j’aie des scrupules à dépouiller les plus riches quand il suffit de deux cartes ? Deux petites cartes ? Je leur souhaite juste d’aller se faire enculer. » La colère dans sa voix suffit à me faire froncer les sourcils. Je n’ai pas de mouvement de recul, il ne me fait pas peur Amos et je sais qu’elle n’est pas dirigée contre moi, mais c’est la première fois que je le sens si révolté. Moi, je ne sais pas comment réagir. Je le sens distant et détaché, et ma réaction la plus naturelle n’est pas de quémander de l’attention. Au contraire, un peu piquée, je m’apprête à me taire et à me rallonger, sans le repousser mais sans l’inviter contre moi, quand il réalise, peut-être, les signaux qu’il envoie.

Il m’attire à lui et je m’en veux de me sentir si soulagée. Là, dans ses bras et ma tête dans son cou, je prends la pleine mesure des efforts que ces quelques confessions lui ont demandés. Pourquoi ? Je sais qu’il était père, apprendre qu’il préparait le petit déjeuner pour sa fille n’est ni pas une surprise. Ses confidences quant à l’armée me semblent presque plus personnelles, mais qu’ont-elles de si sensible ? Est-ce le simple fait que j’en apprenne plus sur lui qui le paralyse tant ? Quand il se détache et pose ses lèvres sur les miennes, je crois sentir qu’il cherche à être rassuré, mais de quoi exactement ? « Et voilà. Tu es parée. Et tu sais à peu près tout. » Je lève un sourcil, l’air de dire que je ne suis pas dupe. Je ne pas grand-chose de plus qu’il y a quelques minutes finalement, si ce n’est qu’il vit mal son expérience dans la navy, et surtout son éviction lorsqu’il est devenu inapte à servir. « C’est pas à cause de toi si je ne te parle pas plus de moi. » Je m’allonge, et lui à mes côté passe un bras sous ma nuque m’attire à lui et je me laisse faire. Je pose ma main sur son flanc et ma joue sur son torse. Pourtant, lorsqu’il conclut, je redresse ma tête pour l’observer. « Je ne peux pas te promettre que je te répondrai toujours, mais je veux bien essayer de ne pas toujours mal interpréter. Si tu veux savoir autre chose, c’est le moment, c’est l’instant. Et si tu veux m’éviter un coup de soleil…  » Ses doigts se referment sur le tube de crème et le glissent entre les miens. « A bon entendeur.  » Pour l’instant je n’en fais plus, pour l’instant je profite un peu plus des battements de son cœur juste en dessous de là où j’ai laissé ma tête se poser. Finalement, je me redresse à regret, quitte le contact de sa peau pour m’asseoir en tailleur et l’observer. « Tu ne poses pas de questions. » Mes yeux quittent les siens pour se concentrer sur le tube en plastique que je serre entre mes doigts pour faire couler un peu de crème dans mon autre main. « Si tu ne sais pas grand-chose sur moi, c’est parce que tu ne poses pas de questions. » Et je ne dis pas ça parce que je manque d’attention, parce que j’ai l’impression que s’il ne le fait pas, c’est que je ne l’intéresse pas. Je sais que ce n’est pas le cas, je suppose simplement que mon passé ne l’intéresse pas, qu’il a la sensation de me connaître à travers nos étreintes, ou en tout cas j’essaye de ne pas trop y réfléchir. « Pas parce que je refuse d’y répondre. » Je l’enjambe et m’installe, enserre ses hanches de mes cuisses, et j’entreprends d’étaler la crème sur ses épaules et son torse, en replongeant mes yeux dans les siens. Je me penche vers lui pour étaler la crème sur ses épaules, ses bras et ses avant-bras. « Je n’ai pas envie d’insister si tu n’as pas envie de répondre. Je n’ai pas envie que tu le fasses pour me faire plaisir. » Je veux quoi alors ? Qu’il ait envie de me répondre ? Bon sang, nous n’avons jamais autant ressemblé à un couple. Je le réalise et, comme si je m’étais brûlée, mes mains se détachent se sa peau. Assise, je l’observe sans trop savoir vers où je vais. « Et y’a rien qui t’y oblige. Ça ne fait pas partie des règles après tout. » Et quelles règles exactement ? La seule que nous ayons fixée ouvertement, c’est celle de ne nous offrir à personne d’autre. Pas de nous rassurer. Ni de nos abreuver d’anecdotes concernant nos vie passées. « Je peux pas comprendre tout ce qu’il t’es arrivé. » Et je n’ai pas le sentiment d’avoir les réactions adéquates, je n’ai pas les mots qui rassurent sans s’apitoyer. « C’est pas pour autant que ça ne m’intéresse pas. » Un léger sourire étire mes lèvres. « Crois-moi je suis la première surprise. » Je tente de détendre l’atmosphère et, pour amenuiser ma déclaration, j’en plaisante. Mes doigts posés sur les os de son bassin, elles ne bougent plus, elles s’ancrent juste un peu plus. « Mais je peux pas te forcer à t’ouvrir. Je suis pas ce genre de femme et je le serai jamais. » Je suis possessive et jalouse, mais je ne suis pas pressante, je ne suis pas de celles qui ressentent le besoin de faire parler mes partenaires, les pousser à se confier jusqu’à l’épuisement. « Où on va ? » Ma propre audace me provoque un frisson qui parcourt mon échine. « Qu’est-ce qu’on fait exactement ? » La pression de mes mains sur sa peau s’intensifie inconsciemment, ce regard que j’ancre dans le sien, il dissimule mes doutes et mes craintes un peu mal pour qui sait le déchiffrer.








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Message(#)(Amelyn #9) ► EVERY BREAKING WAVE EmptyJeu 5 Mar 2020 - 23:19




EVERY BREAKING WAVE
Plus je me débats avec ses questions, plus je perds en consistance. Mes réponses sont de plus en plus sibyllines. Même moi, je n’arrive pas à me convaincre que je regrette moins l’armée que cette connexion avec l’océan. Je dois me gifler mentalement pour me rappeler que ce n’est pas le manque qui m’assaille, mais les regrets. Je déplore le fond et la forme de mon éviction. Je m’indigne du manque d’égard et d’avoir été trop faible pour supporter perdre des frères d’armes sous mes yeux, à cause d’une erreur, supportée par l’équipe entière, mais pour laquelle je m’étais désigné responsable. Je me reproche d’avoir enchaîné les échecs, de n’avoir su être à la hauteur des taches qui m’ont été confiées tout au long de mon existence, d’avoir été incapable de me relever psychologiquement. J’avais tout : un mariage qui tenait la route, un boulot passionnant – quoiqu’il soit vrai qu’il ne figurait pas sur la liste de mes choix – et une petite fille merveilleuse. Aujourd’hui, je suis une coquille vide depuis des années et le temps ne fait rien à l’affaire. Le constat est toujours aussi douloureux et pénible à partager. C’est de loin la raison principale à mon mutisme et à mon goût plus prononcé qu’à l’habitude pour le secret. Je suis introverti par essence, mais la peine a accentué le trait. Ce que je fais pour Raelyn, qu’il s’agisse d’une assiette de pâtes, d’un petit-déjeuner, d’une marque d’affection coutumière, la serrer contre moi, la tartiner de crème solaire, est aussi naturel que source d’inquiétude et, c’est énorme finalement. Après le décès de Sofia, j’avais tenu à l’écart de mon intimité quiconque m’approcher, y compris mon épouse, à l'exception d'Olivia. Mais, qu’en sait-elle, ma maîtresse ? N’est-ce pas égoïste d’attendre qu’elle devine son statut particulier quand je me l’explique à peine ? Comment pourrait-elle saisir l’amplitude de mon malaise dès lors qu’elle m’interroge, si je n’exprime pas, au minimum, que j’ai perdu le réflexe à force de vivre en reclus ? Le comprendrait-elle d’ailleurs ? Et, surtout, s’en contenterait-elle ? Ne chercherait-elle pas à découvrir le pourquoi alors que, devant peu de chose, ses yeux s’arrondissent ? Elle est médusée par ma réaction. Elle lui échappe complètement et à juste titre. Moi-même je me sens perdu devant le flot d’émotions qui m’envahit et que je dois impérativement gérer. Si je n’y parviens pas, je lui servirai la première excuse qui me tombera sous la main pour me dérober : une douche ou un verre par exemple. Je le cherche des yeux d’ailleurs. Il est vide lui aussi. Tant pis. Je m’en passerai. Je ne peux pas me défiler maintenant. C’est tentant, mais que s’imaginera-t-elle ? Qu’elle est mon passe-temps ? Que j’ai souhaité l’exclusivité pour brider son besoin d’indépendance ? A choisir, je préfère l’option où je me dévoile afin de repousser un quelconque quiproquo. Raelyn et moi, c’est plus qu’une histoire de sexe. Je me borne à penser : « maîtresse » ou « amante », c’est le moins effrayant, mais également le plus éloigné de notre réalité, celle qui me frappe violemment depuis la veille, celle qui me motive à ouvrir la bouche, sans réfléchir, pour l’arroser d’aveux.

Ils n’auront rien d’exceptionnels pour elle. Ils ne renferment pas de secrets jusqu’ici inavoués. Peut-être ne répondront-ils pas à ses questions non plus. Or, à mon sens, c’est déjà beaucoup. Je n’ai plus jamais évoqué Sofia dans une conversation autrement que pour ces gens qui ont vécu cette tragédie de près. Je ne prononce son prénom que rarement, il est devenu sacré. Confier ses goûts pour le petit-déjeuner est donc un inédit, plus encore que mon interlocutrice l’a peut-être rencontrée et saluée au hasard d’un couloir du Club. Quant à mon expérience désastreuse en tant que militaire, je la tais sous prétexte qu’elle me couvre de honte. Bien entendu, je ne peux pas me permettre de me dissiper. Mon énergie est concentrée sur le contrôle et non sur le lâcher-prise. J’oublie donc les caresses et les baisers. J’omets de sourire sincèrement et de dissimuler ma colère. Elle n’est pas dirigée vers Raelyn. Ce n’est pas à cause de cette femme si mes gestes sur ses courbes sont plus intuitifs que précis, s’ils tendent moins à l’enjôler qu’à accomplir leur tâche avec efficacité. M’ouvrir a simplement nécessité que je cloisonne un peu, que je me détache du souvenir au profit d’actes méthodiques. Mes mains ne s’abandonnent à aucune fantaisie et, si j’ignore ce qui, du premier ou de second, a crispé Raelyn, j'aperçois au fond de son regard une lueur qui ne me plaît pas. C’est comme un flottement situé entre la vexation et l’impuissance. Incapable de trancher, je me fie à l’impératif d’être rassuré désormais. Je me sens bête et pathétique. Alors, je cueille un baiser au creux de ses lèvres, je me fraie un chemin au plus près de son corps. Je m’arrange pour la maintenir prisonnière, mais en douceur et je tente vainement de la rassurer à propos d’hypothèses invérifiables. Je tâtonne comme un aveugle privé de canne, pour éteindre en elle toute envie de se renfrogner. Je n’ai pas besoin de ça. Pas maintenant. Susceptible, je le vivrais ou le prendrais mal ce qui débouchera forcément sur du désagréable. Or, nous sommes bien là, juste tous les deux, loin du tumulte provoqué par notre comportement de la veille. Tout du moins, j’essaie de l’être à nouveau malgré ses sourcils froncés et cette sensation que nous avons gravi un échelon supplémentaire vers l’idée du couple. Est-ce que ça m’effraie ? Pas exactement. L’idée ne me chiffonne pas encore, elle m’effleure tandis que je m’arrache seulement à mon passé affligeant. En glissant entre ses doigts le tube de crème solaire, je renoue à peine avec le moment présent. Si je m’attarde à me décoder, la vague de mes remords m’emportera loin d’elle des heures durant. Je lui préfère celle de la légèreté, car tout est évident quand nous jouons comme des gosses. Alors, je tente. Mes doigts dans ses cheveux, je clos les paupières et l’angoisse me fuit, lentement, au rythme de la respiration de Raelyn. J’aurais bien balancé la crème solaire à la flotte quand elle s’est redressée. J’aurais pu rester dans cette position le reste de l’après-midi. Néanmoins, j’ouvre un œil, car elle est loin désormais.

Je la sens à des kilomètres et sa posture ne me dit rien qui vaille. Ça sent la conversation grave qui succède aux confessions. Avec quoi va-t-elle venir, cette fois ? Sofia ? Mon mariage ? Tout est possible. Je l’ai invitée à gratter le vernis il y a moins de quelques minutes. A sa place, sans doute aurais-je sauté sur l’occasion moi aussi. Je ne lui en veux pas vraiment. Je balise, mais je suis prêt. Tôt ou tard, certaines vérités se devront d’être déterrées et, étonnamment, je me fais la réflexion qu’aujourd’hui ne me conviendrait pas si mal. Elle est coincée, ici, avec moi. Elle ne pourra pas s’enfuir, mais sera obligée d’entendre mes excuses si, d’aventures, elle m’emmène sur le terrain de mon divorce inexistant. Je m’en sentirais tellement soulagé que je me surprends à l’espérer avant d’être surpris par sa remarque. L’admettre m’ennuie profondément, sauf qu’elle a raison, ce qui rendrait toute mauvaise foi dégueulasse. « Si j’en pose, tu le feras aussi. » me suis-je justifié, mes yeux suivant les siens jusqu’au contenu de ses mains. C’est étrange comme ce qui aurait pu être agréable – ses paumes caressant mon torse, mes épaules et mes bras – perd en importance. Je ne vibre pas, je ne frémis pas, car je suis entièrement concentré sur elle, sur ses mots, sur ce qu’ils supposent et sous-entendent. Je ne l’interromps pas, j’enregistre, je fouille les miroirs de son âme et j’y lis autant de peur que d’appréhension. Moi, ça me conforte dans l’idée que, sur ce bateau, notre liaison subit une petite révolution. Elle l’adoucit derrière une tentative d’humour légèrement bancale, mais qui dessine tout de même sur mes lèvres un sourire. Mes mains rejoignent les siennes qui écrasent mes hanches de son poids plume. « Que je ne pose pas de questions ne signifie pas que je ne m’intéresse pas à toi. » Parfois, je me surprends même à imaginer quelle adolescente elle avait été, mais n’est-ce pas de ce genre de banalités que les amoureux remplissent leur paquetage ? « J’ai l’air d’être du genre à faire ce que je n’ai pas envie de faire, juste pour faire plaisir ? » ai-je demandé, résolu à lui rappeler, sans l’énoncer, que j’avais plutôt la fâcheuse tendance à faire tout le contraire justement. « Tu ne peux pas comprendre, c’est vrai. Personne ne le peut et ça doit sans doute faire partie des raisons pour lesquelles j’en parle peu. Ça met les gens mal à l’aise. Ils ne savent ni quoi dire ni quoi faire et je n’ai pas envie de ça. Ce n’est pas une question de règle. Il y a une promesse, oui, mais pas de règles. » ai-je ajouté toujours aussi sûr de moi. Je sais que je n’ai pas l’aisance qu’il faut pour la rassurer, mais j’essaie. J’essaie parce que pour la première fois depuis le début de cette exclusivité, je ne réfute plus l’idée que nous formons un couple. Nous en sommes un. Nous le savons, tous les deux, elle met simplement plus de temps à avaler la nouvelle à cause de la peur. Quant à la mienne, elle cède doucement la place à autre chose, quelque chose de plus louangeur et de diablement apaisant. Ces questions, elles les auraient réprimées si cette relation n’était qu’une aventure, si mon affection – addiction -  était à sens unique. « Je ne sais pas. Le bateau est à l’arrêt. » ai-je hasardé avec humour dans l’espoir de la détendre un peu. « Ce n’est pas important, si ? » D’une certaine manière, ça l’est évidemment, mais je n’ai pas envie d’alourdir l’atmosphère en la forçant à mesurer l’envergure de notre complicité. « Je pense que la seule question que toi, tu dois te poser, c’est si tu as envie d’être là, c’est tout. » Même si j’aurais adoré l’entendre dire que moi aussi, j’ai des allures d’obsession pour elle, qu’elle pense à moi trop souvent à son goût, qu’il me suffit d’un sourire pour qu’elle ait envie de moi et que sur l’heure, rien ne la tranquillisera plus qu’un baiser encourageant, rempli de promesses pour l’avenir, rien hormis peut-être mes mains qui tirent sur les siennes. « Moi, je sais qu’avec toi, j’ai le sentiment que tout est plus facile. » J’ai profité de la sentir à nouveau contre moi pour lui chuchoter ses quelques mots à l’oreille. Au diable les coups de soleil, le bronzage irrégulier. « Et maintenant, j’ai envie de toi. » Il y a des signes qui ne trompent pas. J’ai songé encore. Ça m’a amusé et j’ai ri. « Il n’y a pas de règle. Prends ce qui a à prendre. Le reste, j’en fais mon affaire. » ai-je de suite ajouté en la repoussant doucement par les épaules pour cadenasser ses yeux aux miens. Je ne plaisante pas. Je ne joue pas non plus. Je suis un grand garçon. Je n’ai pas besoin de nommer l’indicible à tout prix pour la norme ou pour la forme. «  Mais soit on va se baigner, soit tu te débarrasses de ta petite culotte. Au choix. Mais va falloir prendre une décision. Urgemment. » ai-je dicté sur le ton de la plaisanterie. Elle est aussi sincère que le contraire. Je la désire de tout mon être pour ce qu’elle suggère. Sauf que je ne peux pas décider seul de clore le débat sous prétexte que ça m’arrange. Je peux juste conclure par un baiser plus pressant cette fois, un qui a la couleur de l’engagement. Qu’elle avance à son rythme, on a le temps finalement.



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