@Raelyn Blackwell & @Amos Taylor ✻✻✻ Le gravier grinçait sous mes pas alors que j’avançais dans les allées de l’arrière-ville. Un soupir inaudible m’échappa tandis que je prenais mon temps, telle une ombre, entre les animations des commerces douteux et des folklores des bars l’étant tout autant. L’odeur de ronce et de fermentation du malt se mélangeait à la sortie de ces enseignes pour venir vicieusement s’engouffrer dans ma poitrine endurcie. L’habitude, je l’avais, oui. Je connaissais ces rues pour y avoir passé plus de temps qu’ils ne l’imaginaient sans doute en fixant le lieu de notre rencontre sur l’un des parkings éloignés de l’agitation générale. Je les connaissais pour y avoir rencontré nombre de mes indics durant mes années au sein de ma première brigade. J’avais baigné dans leurs émanations, très tôt, à tel point qu’il me semblait reconnaitre chacun de leurs constituants. La décence, les travers, la lutte, la transe. Ils étaient les mêmes partout. De simples fragments brisés de la nature humaine, dans le fond. Ici ou ailleurs … J’arrivais en avance volontairement, enfonçant les poings dans mes poches avant de scruter les lieux. Il n’y avait personne pour le moment. Seule l’ombre d’une inspecteur brisée apparemment dévouée à me suivre dans ma déchéance. L’endroit était pathétique, réellement. Mais cela me surprenait-il réellement ? Il n’était que le reflet de ce qu’ils représentaient, tous, que je continuais d’approcher, de plus en plus insistante, de plus en plus véhémente, afin d’obtenir les réponses à mes questions. Le reflet des vices qui ornaient les pavés de Brisbane, ceux qu’on ne remarquait presque plus, ceux qui s’accrochaient pourtant à nos chaussures et qui recouvraient la ville et l’existence de ses habitants. Elle était là la menace. Dans leur invisibilité, dans leur omniprésence. Dans les regards qui se fermaient de plus en plus sur leurs activités si celles-ci ne touchaient que les exclus de la société, n’ayant comme victimes que les malfrats, les junkies, les prostitués. Ce n’était pas encore le cas des miens, de regards. Pas lorsque les images de leurs corps sans vie continuaient de finir sur mon bureau. Je n’étais plus certaine de mes convictions, je ne pouvais pas le nier, ni de mes idéaux, ni même de mon intégrité face à certains de mes agissements mais je continuais de vouloir étrangler l'atrocité, avec ardeur ou un détachement effrayant – cela dépendait des jours. Je continuais de me battre contre la fatalité si cela me donnait une raison de m’accrocher à la vie.
Mon cœur s’écrasait contre ma poitrine au gré des pas que j’entrepris de nouveau et je me dirigeai au bout de l’allée principale du parking, les joues creusées par la fatigue. Tabac, Liv, nicotine. J’avais déjà une cigarette coincée entre les lèvres, celle de trop qui me brûlait l’estomac. Alcool, Liv, whisky. Ah oui, ça plutôt. Ce n’était pas le moment, définitivement. Je me souvenais du dernier de mes verres et celui-ci remontait, déjà, à bien trop d’heures si j’en jugeais mes pensées redondantes. Je me retournai pour appréhender la vue dégagée qui s’offrait maintenant à moi, mon regard venant se poser sur les toits alentours, les voitures également, vides, de renforts surtout. Je m’étais forcée à tenir au courant mon supérieur de cette rencontre à venir, avais refusé son aide néanmoins qui avait sonné davantage comme un ordre. Celui de ne pas m’y rendre seule, de les laisser m’accompagner, en civils, planqués tout autour du lieu que je ne leur avais pas communiqué. Cela m’avait paru légitime, dans le fond, mais l’affaire piétinait depuis trop longtemps déjà pour me permettre de douter de l’efficacité du stratagème s’ils venaient à être démasqués. Le chef de la brigade me connaissait, bien trop à présent, assez pour s’inquiéter des flammes ardentes de mon esprit imprévoyant, téméraire, suffisamment cependant pour ne pas douter de mes capacités et de mon jugement. Il avait insisté, pour les formes, sachant que je ne l’écouterais pas à la fin, que je finirais par contrer son approche quel que soit cette dernière. Il assurait ses arrières en exigeant, se dédouanait si cela tournait mal, savait que cela ne changerait rien me concernant et qu’il n’aurait plus qu’à offrir ma tête en cas de désastre, recueillir les louanges en cas de réussite. Cela comptait-il réellement comme une victoire, pour eux, dans ce cas présent ? Des noms pour une prostituée assassinée ? Nous en revenions toujours là. Mais il n’était pas l’heure d’éveiller en moi les relents du travail mal fait, de l’inégalité des moyens accordés aux affaires. J’étais là, présente. Sans doute l’aurais-je été avec mon coéquipier s’il me restait l’un de ceux-là mais ce n’était plus le cas. Et cela m’importait peu dans le fond, les braises au creux de mon estomac rougeoyaient toujours, elles.
Je savais comment faire mon travail et celui-ci avait fini par déranger le Club. C’est ce qui arrivait à force de persistance, à force d’enfoncer les portes, d’inventer des faits pour prêcher les vérités, de chercher au fond des abimes les boîtes noires qu’ils auraient souhaité voir englouties. Il ne s’agissait pas d’un chemin s’élevant vers le ciel, loin de là, l’un de ceux qui creusaient plutôt dans les profondeurs, remuant là où nous imaginions les plaies, les failles, les erreurs. Cela nécessitait une chaîne entière normalement, une souterraine réunissant les enquêteurs, les experts, les politiques, les médias avides d’histoires même. Mais ils n’étaient pas ici, eux, seule moi l’était. Moi et mon Glock glissé dans mon dos, dans l’encoche de ma ceinture. Hardie mais pas stupide, solitaire mais pas naïve. Je ne prenais pas de risques sans que le camp opposé ne coure les mêmes. Pas d’armes, avions-nous dit. Peu de choses avaient été dites, en réalité, mais de cela je m’en souvenais. De mon sourire désabusé également. J’étais supposée rencontrer quelqu’un capable d’accélérer mes investigations, quelqu’un de haut placé imaginais-je, enfin. Quelqu’un que j’imaginais déjà se revêtir de ses plus belles écailles, jouant à l’homme d’affaires, civilisé, occupé. Quelqu’un. Je ne le connaissais que trop bien ce genre-là. Et je savais, surtout, que l’Homme, même haut placé, retrouvait ses instincts primaires dès que les règles sociales venaient à être modifiées. Et celles qui régulaient ce genre de rencontre l’étaient certainement, imprévisibles.
J’écrasai le mégot sur le sol sombre et me tournai lentement. Une silhouette. Ponctuelle, songeai-je, neutre, alors que je la laissais approcher, mes gestes lents abandonnant l’idée de trouver mon paquet d’allumettes. Ses traits se dessinaient enfin dans la lumière artificielle et je les décryptais, immobile. Je les connaissais, ces traits. Ils avaient évolué sous mes yeux à de multiples occasions, sans que je n’aie jamais eu à m’y intéresser d’aussi près. Je repensais à cette nuit, surtout, soudainement, cette nuit où son nom avait été coché comme étant une cible dans un combat duquel il m’avait été demandé de me tenir éloignée. Mais elle était là et je le cochais à mon tour à présent, réellement, alors que, pour la première fois, les sonorités de son patronyme se mêlaient à son visage sous mes yeux. Blackwell. Un mouvement derrière elle n’échappa pas à mon attention et je laissai passer mon regard dans sa direction, par-dessus son épaule, impassible. « Vous avez choisi l’endroit. J’ai demandé à ce que l’on soit seules. » Je brisais l’artificiel silence – il n’était jamais réel, jamais total – rappelant les conditions transmises par notre entremetteur. Il s’agissait d’une ombre masculine, d’un homme dont le visage demeurait encore à couvert, dans l’ombre. « Les termes du contrat auraient-ils déjà dû être simplifiés ? » Il n’avait pas à se révéler pour que je le reconnaisse. Sa silhouette, sa démarche, je le devinais sans avoir à le discerner, j’avais appris à le faire depuis des années déjà. Et c’était précisément à ces dernières de rester tapies dans l’ombre. J’en avais détourné mon regard, lentement, pour le refixer sur Raelyn sans ciller. Je ne me montrais ni agacée, ni compréhensive, ne m’empêchant pas de souligner, simplement, le manque de scrupules de leur côté, déjà. Et ce leur se nouait déjà autour de ma gorge avec amertume à présent qu’il prenait vie sous mes yeux.
solosands
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34324 POINTS : 3130
TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
all the voices in our mind calling out across the line Raelyn Blackwell & @"Olivia Marshall" & @Amos Taylor
La nervosité ne prend pas le contrôle de mes mouvements ni de mon esprit, j’ai toujours eu à quelques exceptions près des nerfs d’acier et, alors que j’enfile mon pantalon en simili et ma veste en cuir, alors que je remonte mes cheveux en une queue de cheval haute sous le regard d’Amos, mes mains ne tremblent pas. J’ai travaillé mon maquillage autant que ma tenue mais ce n’est pas là la preuve de mon manque de sensibilité, j’en manque, c’est indéniable, mais de mon sens du détail. Le regard fermé je jette un dernier coup d’œil au miroir, bien, et finalement je me tourne vers Amos qui n’a pas dit un mot. « Prêt ? » Il hoche la tête, et je passe devant pour sortir de l’appartement, le brun sur les talons. Quand je monte dans la voiture, je me tourne vers lui et tente de détendre l’atmosphère. Si moi je ne suis ni crispée et ne démontre pas de signe apparent de nervosité, il n’en est pas de même pour mon amant, qui a défaut d’avoir l’air stressé est silencieux et renfrogné depuis que nous avons quitté le Club.
Bien sûr l’affaire est sordide. Bien sûr elle a suscité de l’émotion au sein du Club, surtout parmi la population d’escorts, et particulièrement chez celles qui ont côtoyé la jeune Amélia. La vérité c’est que je suis assez insensible à cette triste affaire. Je ne connaissais pas le prénom de la demoiselle avant qu’elle soit retrouvée étranglée dans l’une des chambres d’un hôtel de luxe de la ville, et son jeune âge ne m’attendrit pas. L’affaire a fait pas mal de bruit et a attiré l’attention des forces de l’ordres, des journalistes avide d’articles à sensation, mais pas assez pour que ce soit ça qui ait attiré notre attention. Les scandales de ce genre ne sont pas monnaie courante mais le fait est qu’il est difficile d’établir un lien franc entre le Club est ces demoiselles : le gang ne délivre pas exactement de fiches de paie, et toutes ont un point commun : leur entourage ignore tout de leurs activités illégales. Non, ce qui a attiré notre attention, c’est l’agent des forces de l’ordre, une femme, qui a décidé de s’intéresser à l’affaire. Elle a, j’ignore comment, remonté le fil jusqu’à plusieurs des filles du Club, qu’elle a chahutés dans le but de leur faire cracher des informations. Elles sont revenues en pleurant, terrorisé, et je su à cette instant que c’est à moi que Mitchell demanderait d’intervenir, pas à l’un de ses gorilles. Lorsqu’il le fit, j’hochai la tête, le visage neutre, comme s’il m’avait demandé d’aller chercher du beurre à l’épicerie du coin.
La vérité c’est qu’au-delà de manquer cruellement d’empathie, je suis diablement concentrée. Plusieurs fois à l’appartement j’ai surpris quelques œillades de mon amant dans ma direction qui me donnèrent la désagréable intention qu’il passait au crible mon humanité, qu’il cherchait en moi la moindre trace d’émotion suscitée par cette horrible affaire, et moi, je le rassurai d’un sourire fin en terminant de me préparer. Il connait ma froideur et désaveu des sentiments les plus mièvres. Il me sait peu impressionnable et impitoyable, à quoi s’attend-il, à ce que je fonde en larme ? Si besoin, je le rassurerais en lui expliquant que ce qui me rend si froide et détachée, c’est le sérieux et la concentration qui sont nécessaires à cette entrevue. Je lui expliquerais et cette fois si sans mentir que, au-delà d’être une professionnelle, chaque rencontre avec un représentant des forces de l’ordre me reste en travers de la gorge, tend et contracte tous les muscles de mon corps. Ce soir, je n’ai pas eu à réfléchir pour savoir que c’est lui que je voulais à mes côtés pour ce rendez-vous. Il me connait, il lit mes réactions, anticipe mes mouvements et grâce au lien particulier qui s’est tissé entre nous, je me sens plus en sécurité avec lui qu’avec n’importe qui d’autres. Erik m’accompagnait beaucoup autrefois, mais l’aspect impersonnel de nos rapports nous empêchait d’être un duo aussi assorti que celui que je formais avec Amos. Je n’avais souvent besoin que d’un regard pour qu’il comprenne. Dans la voiture, j’observe un instant son visage, sa mâchoire contractée et ses muscles tendus. « Ça devrait pas durer longtemps. » Je suis là pour prendre la température. Pour voir ce qu’elle cherche, l’empêcheuse de tourner en rond, pour voir s’il n’est pas possible de trouver un terrain d’entente puisqu’il est évident que le Club n’a rien à voir dans le meurtre de la gamine. « Avec un peu de chance il suffira de lui faire peur pour qu’elle ne pousse pas plus loin les investigations en ce qui nous concerne. » Collaborer rester une possibilité, une que je me garde le droit d’étudier même si elle me hérisse le poil tant je hais chaque personne porteuse d’un badge de la police. Avant de descendre de la voiture et alors qu’Amos s’apprête à ouvrir la portière, j’attrape son avant-bras pour le retenir un instant. Mes mains glissent dans sa nuque et je dépose un baiser sur ses lèvres, avant de poser mon front contre le sien. « Reste près de moi, ok ? » Je n’aime pas le nœud dans mon estomac, il me rappelle que des années après, je suis toujours en proie aux peurs nées de la mort d’Aaron. C’est ça que je tente de communiquer à Amos, ce besoin de me rassurer. Ce n’est pas un ordre que je lui donne, je n’enfile pas ma tenue de boss impitoyable qui aime mener son monde à la baguette. Ma question, c’est une requête, une qui nait de ces images du passé, que je chasse d’un roulement d’épaules, avant de me détacher du brun. Je descends de la voiture quelques secondes avant lui et rapidement, une silhouette se détache dans l’obscurité. Elle parle, elle parle et elle m’irrite déjà. « Vous avez choisi l’endroit. J’ai demandé à ce que l’on soit seules. » Un sourire étire mes lèvres, et je jette un regard complice à Amos derrière moi, avant de me reconcentrer sur la brune. « Les termes du contrat auraient-ils déjà dû être simplifiés ? » Je lève un sourcil et me pare de mon plus bel air insolent. « Parce que vous avez signé un contrat vous ? » Qu’elle s’estime heureuse d’avoir assez piqué pour attirer notre attention. Son affaire, elle ne la résoudra pas sans nous. « Sa présence est pas négociable. » Et le ton de ma voix prouve que je serais intransigeante à ce niveau-là. « Il est discret, il vous mettra pas mal à l’aise. » Que je rajoute sans me démordre de mon sourire arrogant. Celui que je pose sur Amos alors que je jette un second coup d’œil dans sa direction, il est plus espiègle que narquois mais je me reconcentre rapidement sur la flicette qui pense sérieusement que sa fausse austérité lui donne l’air impressionnante. Je les méprise, je les méprise tous. Finalement je croise mes bras sous ma poitrine et je l’observe. « Si tu veux rentrer chez toi en courant et en pleurnichant tu peux encore, promis, j’irais pas le crier sur tous les toits. » J’ai abandonné le vouvoiement dont je ne m’encombre jamais longtemps. Il faudrait pour ça qu’elle m’inspire une quelconque forme de respect. « Alors, ce sera quoi ? »Tu tiens à faire respecter ta pseudo autorité plus qu’à glaner des informations sur ton affaire ma mignonne ? Ou tu vas me laisser gagner ce combat là ?
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Dernière édition par Raelyn Blackwell le Mer 2 Aoû 2023 - 9:08, édité 2 fois
Je n’aime pas ce qui se prépare. Accompagner Raelyn pour lui servir de garde du corps pendant ses activités concernant la drogue, c’est une chose. Ça l’est d’autant plus qu’aujourd’hui, la nature de notre relation s’est répandue dans les rangs et en dehors de ceux-ci. En revanche, l’idée d’entendre le récit d’un flic au sujet de la prostitution et d’une mort suspecte d’une gamine liée au Club m’enchante autant que celle de marcher pieds nus sur des braises. J’appréhende ma réaction. Je crains que le policier chargé de l’enquête ne soit le même que celui qui a retrouvé Sofia. Je redoute qu’il me reconnaisse et qu’il me jette l’un de ses regards suspicieux qui grilleront ma couverture et qui, par la même occasion, éloigneront de moi ma sirène. Je ne suis pas prêt à la sortir de ma vie. J’ai par ailleurs commencé à la protéger de ma vengeance, même s’il est vrai qu’à la regarder s'habiller, je ne peux m’empêcher de me demander si quelqu’un l’a informée pour Sofia, si elle s’est préparée avec le même détachement. La connaissait-elle d’ailleurs ? L’avait-elle rencontrée ? Plus je fonctionnais avec cette femme, moins je l’imaginais responsable de la chute de mon bébé. Pour ce faire, il aurait fallu que je considère ce dernier comme une junkie, une vraie. Or, ma théorie n’abondait pas dans ce sens-là et, peut-être suis-je trop crédule, trop aveuglé par l’image trop parfaite qu’on lisse pour nos enfants, phénomène accentué par la mort. Peut-être oui. Peut-être est-ce la raison pour laquelle je justifie si aisément son absence d’empathie. J’avais depuis longtemps statué sur ce qu’elle n’était qu’une carapace. Certes, elle ne s’émeut pas comme toutes les autres femmes devant des futilités, mais n’aurais-je pas été agacé par l’inverse ? Elle ne prête que peu d’importance aux prostituées du Club, parce que malgré son passé, elle ne s’est jamais bradée. Elle a su déjouer les pièges des hommes – jusqu’à cette malheureuse foi où mon intervention s’est avérée nécessaire – en se comportant comme eux et non pas comme une proie. Ne serais-je pas hypocrite, tandis que nous nous apprêtons à partir, de ne plus voir en elle que l’insensible quand elle ne l’est pas hermétique à mes propres émotions ? Ma nervosité, elle la ressent. Elle remarque que je suis crispé et mal dans mes pompes. Et n’est-ce pas tout ce qui compte ? N’est-ce pas ce que j’attends d’elle ? Qu’elle demeure sourde aux appels à l’aide de son prochain pour ne s’inquiéter que de moi ? Pour poser sur mes seules plaies un bandage efficace ? Je n’ai pas envie de tout remettre en question parce qu’elle est méthodique et probablement concentrée sur la tâche à venir. Je ne peux le faire parce que je ne vaux pas mieux qu’elle. Je n’ourdis pas de plan machiavélique destiné à la chute de Mitchell pour libérer ses proies. J’agis pour moi, pour ma rédemption, pour respirer librement, pour Sofia. Ses congénères sont le cadet de mes soucis. Raelyn aurait-elle été dépêchée pour une histoire moins sordide que le meurtre d’une gosse vendue par le Club – si tant est que cette pauvre fille appartienne à ce dernier – mon détachement aurait ressemblé au sien. Aussi, me suis-je recomposé un semblant de contenance en lui souriant. « Je sais. Je me dis juste que Mitchell aurait pu envoyer quelqu’un d’autre. Ce n’est pas ton job de nettoyer les merdes de tes collègues qui chient sans s’arrêter, comme les poneys. Mais, je comprends pourquoi tu le fais.» Il lui avait donné sa chance, cet enfoiré incapable d’assumer lui-même les erreurs de son équipe. « J’espère aussi qu’elle ne sera pas trop coriace, qu’on en finisse rapidement. » conclus-je rassuré.
Ce « elle » signifiait que nous rencontrerions une femme. Or, l’affaire Taylor était menée par des lieutenants porteurs de testicules écrasés par leur couardise. Les chances pour qu’Olivia soit la policière à rencontrer ce jour étaient minces et le poids dans ma poitrine s’est allégé aussitôt. Ce n’est pas ce soir que la vérité me rattrapera et, dans la voiture, je finis par me détendre complètement. Je suis habitué à ignorer les réminiscences de mon passé. Pour m’aider, j’avais picolé juste assez pour maîtriser mes souvenirs sans perdre en réflexe. Dieu seul sait quel genre de teigne nous allions rencontrer cette nuit. Les femmes sont souvent des représentantes de l’ordre redoutable de conneries et de hargne. Elles souffrent du complexe du yorkshire croisé avec un pit-bull. Elles ne lâchent pas quand elles mordent et elles aboient très fort pour être entendues par les bergers allemands mâles qui occupent le terrain des autorités. « Reste près de moi, ok ? » De nous deux, c’est Raelyn qui, avant de descendre, a cherché, si pas du courage, de quoi s’assurer que j’étais bel et bien avec elle. Je le reconnus parce qu’elle s’est pas embarrassée d’un ordre, mais bien d’une garantie. « Aussi près que ton ombre. » ai-je chuchoté tout contre ses lèvres. J’ai promis d’un baiser sur sa bouche, sur son nez et sur ses paupières avant qu’elle ne sorte du véhicule. Je l’ai suivie de près, mais pas assez pour entendre le premier échange entre les deux femmes, mais suffisamment pour deviner que ma présence dérangeait son rendez-vous. « Parce que vous avez signé un contrat vous ? Sa présence est pas négociable. Il est discret, il vous mettra pas mal à l’aise. » a-t-elle signifié d’un timbre univoque, presque péremptoire. Pas de temps pour tergiverser sur les termes d’un arrangement inexistant. Pas de place pour le mensonge qui dénierait son jugement. Discret, je savais l’être. Je n’avais pas besoin de coller au train de mon amante pour la protéger. Pourtant, j’avançai d’un pas supplémentaire que l’ombre ne me cache plus le visage de celle dont j’avais reconnu la voix et la posture. Liv. C’est elle que j’avais sous le nez. C’est elle qui ne posa sur moi qu’un regard détaché comme si nous étions deux étrangers. C’est elle qui enquête sur le Club alors que je lui ai pertinemment demandé de m’aider, oui, mais en restant aussi loin que possible. C’était à moi qu’elle devait sa loyauté, pas à celles qui sont mortes dans un caniveau. Pourquoi ne m’avait-elle pas appelé au préalable d’ailleurs ? Pourquoi suis-je pris d’une vague de nausée ? Celle qui suppose que je me sens pris au piège dans cette ruelle ? Les odeurs me surprennent. Elles accentuent mon mal-être. Si l’échange qui s’annonce s’envenime, et tout porte à croire qu’elles ne se feront aucune politesse, je serai forcé de faire un choix entre l’amitié et l’affection et ça me dégoûte rien que d’y penser. Oserais-je que je mettrais un terme sur-le-champ à cette mascarade, mais je ne peux pas, pour différentes raisons. La première, c’est que je ne suis pas encore prêt à renoncer à mon projet pour les belles courbes de Raelyn. Je l’en préserverai, mais le Club ne survivra pas à mon infiltration. La seconde, c’est que cette dernière m’en voudra si j’interviens avant qu’elle n’ait mené à bien ce rendez-vous. Pour elle, il convenait d’apprendre dans à quel point l’organisation est impliquée et mesurer le danger. Ouvrir la bouche, maintenant, sans lui laisser le temps de prendre la température, c’était signé pour la méfiance et une dispute sans nom. Réagir trop tôt, c’est mettre à mal son autorité, la traiter comme une gamine sans raison apparente, c’est outrepasser les termes de nos promesses bien ficelées et qui, contre toute attente, fonctionnent plutôt bien. Chacun de nous deux reste à sa place et grappille du terrain à son rythme en respectant celui de l’autre. On se construit lentement, mais sûrement. Alors, je me tais et j’observe, tapi dans un coin, une main dans la poche, l’autre tenant une cigarette allumée après avoir refermé la portière. Je demeure là, au milieu de cette ruelle, en sentinelle, conscient que mon choix est déjà fait si j’étais amené à intervenir. J’agirai pour l’une au détriment de l’autre, à la défaveur d’années d’amitié.
@Raelyn Blackwell & @Amos Taylor ✻✻✻ Les manœuvres de mes interlocuteurs manquaient de sophistication, de subtilité. Ils le prouvaient encore une fois alors que la silhouette de la jeune femme se dessinait à présent distinctement sous mes yeux. Elle était jeune, menue. Délicate presque, aurait-on pu penser, avant que les traits saillants de son visage ne se chargent d’apporter du caractère à l’ensemble. Je pouvais deviner ce qui fonctionnait, avec les autres. Ce qui déstabilisait les moins aguerris, ou les hommes, tout simplement. La facilité de se laisser adoucir, manipuler par son gabarit que l’on n’osait imaginer redoutable, qui finissait de leur faire baisser la garder, sous-estimant sa dangerosité. Je voyais clair dans leur jeu et je ne marchais pas. Sans doute même la tactique eut atteint l’effet inverse alors que mon regard s’assombrissait. Le choix me paraissait mauvais, me prouvait qu’ils ne s’étaient guère intéressés à mon profil comme je l’avais fait avec les leurs. Je n’étais ni candide, ni cordiale, encore moins apprivoisable. Mais si la pensée que l’on puisse me considérer comme telle avait la capacité de réveiller l’hostilité que j’éprouvais à leur encontre, je parvenais à la faire taire, sur l’instant. Je n’étais pas dupe, néanmoins, sur mes propres aptitudes. Mes instincts ne s’éloignaient jamais bien loin, se contentant de planer, un temps indéfini, dans l’air ambiant avant de fondre finalement sur moi et ceux qui m’entouraient, tel un corbeau annonçant un sombre présage, ses ailes de jais luisant d’un mauvais augure. D’autant plus à présent. D’autant plus à présent que le visage d’Amos se dévoilait, ne laissant plus de place au doute. Ce dernier avait été inexistant, dans le fond, à la seconde où sa silhouette avait emboité celle de Blackwell. Mais, je le distinguais clairement maintenant et la réalité qui s’écrasait de nouveau sur mes épaules ne m’avait jamais paru aussi lourde. Et maintenant quoi ? Pourquoi ne l’avais-je pas prévenu ? Les raisons se seraient enchaînées dans mon esprit avec une clarté indéniable, quelques heures auparavant encore. Mais je ne pouvais le nier : prise au piège, les instants d’erreur semblaient à présent s’accumuler et je les laissais déferler sur moi avec résignation. Il était trop tard, désormais, pour revenir en arrière, réparer le mal. Milles interrogations traversaient mon esprit embrumé, aucune réponse satisfaisante ne semblait percer l’obscurité. Que faisait-il là ? « Parce que vous avez signé un contrat vous ? » Sa voix détachée se para de désinvolture, résonnant dans les hauteurs du vide environnant, troublant le fil de mes réflexions, son sourire narquois achevant de parfaire le tout. Je pouvais la rejoindre, au sein du jeu qu’elle mettait déjà en place, comme une scène de théâtre, l’une de celle dont nous connaissions toutes deux les répliques par cœur sans même les avoir lues au préalable. Je pouvais accepter de rentrer dans l’arène, à mon tour, et sans doute le devrais-je, sans tarder. Pour ne pas attirer l’attention. Sur lui. Pour ne pas mettre à mal ses intentions, quelles qu’elles soient, elles devaient être justifiées, légitimes. De cela, je n’en doutais pas.
« Sa présence est pas négociable. » Je me l’autorisai, finalement, tournant légèrement la tête, plissant des yeux pour transcender la pénombre dans la direction d’Amos puisqu’elle l’évoquait, me gardant de retrouver une familiarité quelconque à son égard alors que mes yeux s’accrochèrent finalement aux siens, une seconde, deux tout au plus. Ses yeux si sombres sur l’instant qu’ils semblaient refléter l’extérieur. Une ébauche de concentration et l’impression fut donnée de pouvoir m’y apercevoir dans ces miroirs, même furtivement, même par défaut. Mais pas de la manière dont j'avais l'habitude de m'y retrouver. Rien de fraternel. Rien de sécurisant. Rien auquel se raccrocher. Tant mieux. Son attitude était la mienne. Sa couverture ne sauterait pas ce soir, par ma faute. « Il est discret, il vous mettra pas mal à l’aise. » Qu’elle ne parle pas de ce dont elle ignorait tout. Elle n’avait pas idée d’à quel point elle se fourvoyait, d’à quel point elle visait à côté. Mais je lui accordais de nouveau mon attention, d’un air désintéressé, juste à temps pour surprendre la sienne, à l’égard d’Amos, furtive, mais présente. Assez pour me faire penser à ces énergumènes que je ne pouvais m’empêcher de juger, à l'affut de la phrase qui ferait mouche, cherchant du regard la complicité des autres. Celle d’Amos, en l’occurrence. Je restai silencieuse, immobile, acceptant en mon fort intérieur de ne pas m’attarder plus que de raison. Pour notre bien à tous. Celui de la jeune blonde également, pensais-je avec ironie. Mes problèmes comportementaux n’étaient jamais en marge. Ma colère avait cette fâcheuse tendance à n’être jamais bien loin, grouillant dans mes entrailles comme une drogue dont je ne parvenais plus à me détacher. Et Raelyn semblait désireuse de la réveiller bien trop tôt au cours de notre entrevue pour que j’accepte de lui faire cette offrande. « Si tu veux rentrer chez toi en courant et en pleurnichant tu peux encore, promis, j’irais pas le crier sur tous les toits. » J’arquai un sourcil, faussement surpris quant à la manière singulière qu'elle avait d'oser la familiarité, la facilité de la trivialité. C’était donc ça ? La grande prêtresse censée m’inquiéter dans mon enquête ? Supposée percer à jour mes avancées, mes intentions ? Une subversive osant le tutoiement et les plaisanteries enfantines comme s’il s’agissait là d’éloquentes attaques ? Elle pensait sûrement renfermer une cage quelconque autour de moi en attaquant ma fierté. Mais cela ne fonctionnait pas sur la fumée. Et je l’étais, actuellement. La même qui la ferait sans doute tousser si je venais à l'exhaler en travers de ce visage, bien trop satisfait de lui-même. « Si c’est une promesse … » me laissai-je tout de même aller à souffler, caustique. L’hypocrisie, le flegme ; et l’ironie pour transpercer les deux à la fois. « Alors, ce sera quoi ? » J’inclinai la tête, la sondant sans gêne pour répondre en un écho quasi immédiat. « À toi de me le dire. » Je l’observai une seconde, concentrée, avant de m’avancer d'un pas au centre de l’espace entre nous, laissé tacitement libre. Un espace de sécurité, sans doute, que je n’avais aucunement l’intention de lui octroyer.
« Amélia Lindberg, dix-neuf ans, retrouvée assassinée dans une chambre d’hôtel, strangulée plus exactement. Ce sera ça. » Mes yeux ombrageux retrouvèrent l’étincelle impudence, déterminée, presque révoltée, même, dont ils avaient l’habitude d’être habités. Je réalisais, sur l’instant, que la présence d’Amos ne me ferait pas abandonner cette bataille, édulcorer mes modes de fonctionnement, les détails qui iraient avec. Mon âme policière et ma dévotion pour les victimes devenues les miennes m’interdisaient de tels échecs. « Elle travaillait pour vous. » La surprise passée laissait place à l’adaptation. J’avais été compréhensive avec les filles que j’avais été amenées à interroger, subtile, adroite avec nombre des leurs avant que ma patience ne commence à s’effriter. Blackwell ne bénéficierait pas de cette dernière, aussi enchaînais-je pour couper court à tout faux-semblant : « Inutile de faire durer le suspens, cette partie-là de l’enquête est déjà bouclée. La bonne nouvelle pour vous, c’est que mettre un terme à l’exploitation de jeunes femmes n’est pas de mon ressort, pour cette fois. » Et l’expression grave de mon visage excluait toute trace d’ironie de ma remarque, cette fois-ci. Il s’agissait d’une bonne chose pour eux, en effet, d’une très mauvaise pour moi tant tout semblait bouillonner, froidement, en moi à la simple évocation de cette partie de leurs affaires. « Mais coincer le responsable de son meurtre l’est. Et je n’ai pas attendu cette rencontre pour m’y employer, obtenir les informations désirées jusqu’à présent. » Je devinais ce qui avait manqué à mes manières : la courtoisie. Mais la recherche de la vérité n’en avait pas besoin. Je savais me travestir en ceux que je sondais pour entrer dans leur cercle, y soustraire ce dont j’avais besoin. Peu importe les moyens employés désormais. Cela avait suscité leur attention. Assez pour que nous nous retrouvions ici, ce soir. Je laissai passer une seconde avant de poursuivre, presque distante. « Un témoin ne devrait jamais s’informer des preuves retenues à son encontre. C’est qu’il ne conteste plus les conclusions, qu’il cherche simplement à limiter les dégâts, se mettre à l’abri. » Voyait-elle où je voulais en venir ? Lui dévoilant des astuces de flics pour mener les interrogatoires, flairer l’os à ronger, l’élément déterminant. Je doutais de sa subtilité, plissais alors mon regard, laissant mes prunelles rencontrer les siennes. « Alors, quand on s’intéresse à ce que je remue, que l’on m’envoie l’artillerie lourde, » Je la désignai d’une paume ouverte, d’un geste vague, mes lèvres se courbant pour la première fois en un faible sourire, incisif, et j’y passai discrètement ma langue par pur réflexe, lavant le terrain pour les prochains mots que j’allais prononcer. « Ça soulève ma curiosité. Je ne peux pas m’empêcher de me demander ce que l’on cherche à mettre à l’abri, exactement. » conclus-je finalement, haussant un sourcil, faussement interrogateur, me gardant d’être ironique cette fois-ci car le sérieux de l’affaire reprenait ses droits. Alors, ce sera quoi ?
solosands
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34324 POINTS : 3130
TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
Mon esprit compartimente et si ce soir je suis capable d’aborder cette entrevue avec autant de détachement, c’est parce qu’une fois le rendez-vous passé cette histoire ne trottera pas dans un coin de ma tête des jours durant. C’est un boulot, mon boulot et bien que parler de la mort d’une jeune femme n’ait rien de réjouissant, cela ne m’atteint pas, pas assez pour que je n’ai pas été capable de plaisanter en dînant avec Alec il y a quelques heures, pas assez non plus pour que mes mains tremblent et ma respiration s’accélère alors que je tire mes cheveux en arrière et maquille mes paupières et ma bouche, pas non plus assez pour m’ôter l’envie de déposer un baiser sur les lèvres d’Amos en me préparant, juste avant de sortir la voiture et, j’en suis persuadée, cela ne m’empêchera pas d’en avoir envie après, de ressentir le besoin de me blottir contre lui et de m’endormir entre ses bras, paisible et sans que cet échange de vienne troubler mes pensées. Mais cela pourrait l’en empêcher lui, si j’en crois la nervosité que je détecte dans ses gestes, dans les quelques réponses laconique qu’il a prononcées à haute voix au loft, dans ses mains serrées sur le volant. Il n’est pas que concentré, il est nerveux et je ne suis pas assez idiote et égocentrique pour penser qu’il se fait simplement du souci pour moi à l’idée de cette rencontre. Non, il s’agit d’autre chose et je n’écarte pas de mon esprit l’hypothèse que la nature de l’affaire dont nous allons traiter le trouble et le dégoute, tout le monde n’est pas fait dans le même bois d’insensibilité que moi, je le sais et ne lui en tiendrai pas rigueur si toutefois j’ai raison. « Je sais. Je me dis juste que Mitchell aurait pu envoyer quelqu’un d’autre. Ce n’est pas ton job de nettoyer les merdes de tes collègues qui chient sans s’arrêter, comme les poneys. Mais, je comprends pourquoi tu le fais. » Ma main glisse sur sa joue, elle s’y attarde quelques secondes et je fronce les sourcils, à la recherche d’une réponse que je ne trouve pas. Non, il n’est pas simplement agacé que ce soit moi qui me charge de tout ça, il y a autre chose. « Ça a toujours été mon job ce genre de connerie. Les gros bras dont s’entourent Mitch on pas assez de finesse pour gérer ce genre de situation. » Je hausse les épaules avant d’ôter ma main de sa joue, un sourire mince sur les lèvres. « J’espère aussi qu’elle ne sera pas trop coriace, qu’on en finisse rapidement. » Je hoche la tête, mais au fond je sais qu’il n’y a rien qui m’amuse plus qu’une joute verbale avec un adversaire à ma taille. Que si l’entrevue dure et que la tension monte, moi j’exalterais. « Aussi près que ton ombre. » Je profite un instant de son souffle contre le mien avant de détacher mes mains de sa nuque, ferme les yeux alors qu’il pose ses lèvres sur mes paupières et lui adresse finalement un sourire complice avant de sortir de la voiture. J’y laisse la tendresse, j’y laisse la douceur dont je suis capable de faire preuve avec lui et renoue avec un plaisir inavoué avec ma froideur habituelle.
Le fait que mon interlocutrice soit une femme complique la tâche, mais ce n’est qu’un obstacle de plus que je contournerai. Dès les premières secondes elle me fait remarquer ma duplicité en pointant la présence d’Amos du doigt. Je ne sais pourquoi la promesse que je viendrai seule lui a été faite, il n’en a jamais été question mais je suppose que c’était sa condition à elle. Oups. Je lui laisse le choix de partir, en y mettant assez d’ironie pour qu’elle ne puisse pas garder la face si elle le fait mais, je lui laisse le choix, c’est ce qui compte non ? « Si c’est une promesse … » Impassible je garde mon sourire et mon air provocateur. Je n’ai qu’une envie, qu’elle me rejoigne sur mon terrain, et j’y parviens rapidement si je me fie au tutoiement qu’elle adopte et à la familiarité qu’elle embrasse. « À toi de me le dire. » Je l’invite à continuer d’un silence et d’un regard. Je suis là, elle a mon attention pour l’instant, qu’elle en profite. « Amélia Lindberg, dix-neuf ans, retrouvée assassinée dans une chambre d’hôtel, strangulée plus exactement. Ce sera ça. » Que cherche-t-elle à faire en me délivrant des détails que je connais déjà, à distiller un peu d’horreur et de sensibilité dans mon esprit ? Elle fait fausse route. Je n’ai de sensible et délicate que l’apparence. « Elle travaillait pour vous. Inutile de faire durer le suspens, cette partie-là de l’enquête est déjà bouclée. La bonne nouvelle pour vous, c’est que mettre un terme à l’exploitation de jeunes femmes n’est pas de mon ressort, pour cette fois. » Je l’observe sans me démordre de mon visage fermé. Elle ne m’impressionne pas si c’est ce qu’elle pense faire. « Mais coincer le responsable de son meurtre l’est. Et je n’ai pas attendu cette rencontre pour m’y employer, obtenir les informations désirées jusqu’à présent. » Mon regard insolent clame « alors tu n’as pas besoin de moi non ? » mais je me tais, j’attends de voir où elle veut en venir.« Un témoin ne devrait jamais s’informer des preuves retenues à son encontre. C’est qu’il ne conteste plus les conclusions, qu’il cherche simplement à limiter les dégâts, se mettre à l’abri. Alors, quand on s’intéresse à ce que je remue, que l’on m’envoie l’artillerie lourde, ça soulève ma curiosité. Je ne peux pas m’empêcher de me demander ce que l’on cherche à mettre à l’abri, exactement. »
Mon sourire toujours posé au coin de ma lèvre gauche, je peins mon visage d’un faux air impressionné. « Jolie tirade. Tu devrais écrire des romans de gare, vraiment, avec une imagination comme la tienne ça ferait un tabac. » En parlant de tabac… Je tire une cigarette du paquet dans ma poche, avant de la coincer entre mes lèvres, de me retourner, faire quelques pas vers Amos. Je m’approche assez pour qu’il allume la tige de nicotine et, un sourire sur les lèvres, je me retourne vers la brune alors que j’expire ma première bouffée d’air toxique. Je parcours à nouveau la distance qui nous sépare, et croise un bras sous ma poitrine, l’autre tenant la cigarette en l’air alors que je l’observe, faisant mine d’être en pleine réflexion. « Laisse-moi récapituler. Dans ton scénario je suis l’artillerie lourde d’une organisation quelconque, la jeune Amélia, travaille pour nous, elle fait quoi exactement ? » Si elle est équipée d’un micro, aucune affirmation ne franchira la barrière de mes lèvres. Je la hais, alors que je pose mes yeux sur elle, sa plaque, son flingue qu’elle cache forcément quelque part puisque les flics en ont besoin pour se sentir puissants, je ressens une vague de mépris, de haine me renverser. « Admettons, admettons. Amélia travaille pour nous, qui que nous soyons. Elle est retrouvée morte dans un hôtel, c’est horrible d’ailleurs, vraiment horrible… » Mon détachement tranche avec l’air horrifié qui traverse brièvement mon visage. « … Ça je ne dirais pas le contraire. Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est à quel titre toi, tu as quel rôle d’ailleurs dans ton histoire ? Le souci du personnage du flic obsédé par l’affaire, qui n’en dors plus, qui n’en mange plus et qui en fait son unique raison de vivre, c’est qu’il est vu et revu. » Je balaye ma phrase d’un geste de la main et profite de l’occasion pour tirer une nouvel latte sur ma cigarette. « Passons. Donc j’ai du mal à comprendre à quel titre ton personnage, investi de la mission de comprendre la mort de la pauvre Amélia, s’autorise à venir fouiner dans les affaires de mon employeur, hypothétique toujours bien sûr, à venir secouer et chahuter les jeunes femmes qui côtoyaient la demoiselle. » Une nouvelle latte m’offre une pause dans mon monologue que je veux agaçant, que je veux surjoué, assez pour la mettre hors d’elle. « Qu’est-ce que tu cherches à prouver ? Qu’est-ce que tu cherches à faire en traumatisant ces jeunes femmes ? Tu ferais mieux de t’intéresser au type qui a fait ça à Amélia non ? » Le bras toujours fermement coincé sous ma poitrine, je la défie encore une fois d’un sourire insolent. « Comment ça avance ça d’ailleurs ? » Pas, je sais que ça n’avance pas, sans ça je ne serais pas là, si elle avait une piste, même minime, quant à l’assassin de la jeune femme c’est celle-là qu’elle creuserait. Allez interroger les prostitués qui connurent la jeune femme de son vivant, c’est bien là le signe que c’est la seule piste qu’elle a à se mettre sous la dent pour l’instant.
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Dernière édition par Raelyn Blackwell le Mer 4 Mar 2020 - 17:35, édité 1 fois
Un baiser, une caresse sur ma joue, un sourire et, dès lors qu’elle ouvre enfin la portière, je me sens dans la peau d’un toréador qui ignore le poids, la taille et la coriacité du taureau. Pas du flic. Non. Je les méprise et ne m’effraie pas vraiment. Comment craindre des incompétents qui se la joue cowboy, mais qui ne savent pas garder en cage les coupables des pires atrocités ? Les atrocités. C’est elle l’animal à abattre. Je redoute déjà ce que je vais entendre et, en cheminant dans la ruelle, j’appréhendais davantage les faits rapportés que la rencontre en elle-même. La donne changea dès que je reconnus la voix d’Olivia. Olivia et sa posture de femme fière malgré l’abattement. Olivia et sa ténacité qui font d’elle un nid à emmerdes dans le cadre de son boulot. Olivia, mon amie, qui s’est cachée derrière les non-dits, Olivia qui a fait le choix de me cacher l’objet de son enquête et sa rencontre avec Raelyn. Des heures durant nous avons étudié son cas ensemble. Je m’étais débattu avec ses mises en garde lorsque mon inclination prit le dessus sur la stratégie et sur le dégoût. Elle n’ignorait pas que j’avais infiltré le Club et que cette blonde piquante et attirante était une pièce centrale de mon projet. Moi, je n’ai dissimulé que mon désir de la protéger. J’ai gardé pour moi la nature de ma relation pour que mon amie ne l’abîme pas en jugement sans la connaître réellement. J’apprivoise Rae. Je n’avancerais que je la connais par cœur, mais je la devine assez justement, assez pour qu’elle ait quitté le statut de coupable au profit de celui de victime consentante. Sa reconnaissance à l’égard des Strange a biaisé son discernement. Elle est comme endoctrinée par ces sales types. Je m’étais presque fait un devoir de la sortir de cette merde avec moi. Quand ? Je l’ignorais encore. Pourquoi ? J’évitais de nommer les raisons. Mais, elle anoblit mes desseins et jalonne mon quotidien d’éclats de rire et déleste mes épaules d’un peu du poids de ma culpabilité. Toutes ces nouveautés émotionnelles, elles ne regardaient que moi. Je n’avais pas rendre de compte à Olivia, mais le sort d’Amelia, lui, il me concernait à cause des similitudes entre sa fin et celle de ma gamine. Pourquoi n’avait-elle rien dit ? Dans quel but m’en informait-elle maintenant, quand il est quasiment trop tard, puisqu’il est clair qu’elle récite les circonstances à mon attention, même si elle ne me regarde pas, même si elle m’ignore royalement et à juste titre. Comme elle, je reste impavide. Je ne cille pas sous les remarques cinglantes de Raelyn. Elle a les armes, l’ancienne militaire. Elle a toujours su se défendre des attaques, quelles qu’elles soient. Sur l’heure, je n’ai pas à intervenir. Appuyé contre le mur froid, je ne me suis animé que pour allumer la cigarette de ma maîtresse, pour l’arrêter du bras, et récupérer dans la poche de son blouson le paquet. J’y ai pioché de quoi encrasser mes poumons et j’ai observé l’échange se poursuivre sans broncher. Ni l’une ni l’autre ne semblaient en danger. Je l’aurais même qualifié de courtois jusque là.
J’ai pensé : pourvu que ça dure. Sauf que je ne suis bête ni crédule. Ça ne durera pas. L’air faussement épouvanté de Raelyn face à cette tragédie qui nous ramène, Olivia et moi, vers la mort dramatique de Sofia, va la heurter. C’est couru d’avance. Peut-être même que, sous le joug de l’émotion, elle me jettera un regard accusateur, un qui me demandera comment je ne peux la laisser être aussi cynique, voire caustique. Moi, je l’éviterai parce que mon cœur se déchirera en trois morceaux. Un pour Sofia, celui qui lui appartiendra toujours. Un autre pour Olivia, que je ne tarderai pas à blesser. Le dernier pour ma maîtresse parce que je sais qu’elle n’est pas aussi froide qu’elle ne cherche à le montrer. Le sort d’Amelia lui coule le long des reins, mais elle est sensible à ce que je suis, à ce qu’elle ressent en douleur en moi. Elle ne balaie pas mes émotions parce qu’elles l’encombrent. Je compte et elle s’en inquiète et c’est l’important pour l’instant. Ça l’est plus que les conséquences de cette rencontre. Ça l’est bien davantage que le regard complice qu’elle m’a lancé et auxquels j’ai répondu par un sourire parce que c’est un réflexe. Ça l’est plus encore les conclusions que tirera fatalement Olivia d’avoir été témoin de ce que j’ai dansé comme son ennemie à chanter. Qu'elle en pense ce qu'elle souhaite. Je m'expliquerai au nom de l'amitié. Je prierai pour qu'elle comprenne. Et si elle ne veut m'entendre, alors… advienne que pourra.
@Raelyn Blackwell & @Amos Taylor ✻✻✻ M’en voulait-il réellement ? J’avais accepté le rôle que nous étions forcés de jouer à l’instant même où je l’avais aperçu. Mais je le connaissais suffisamment pour distinguer l’avéré du factice. Je sentais les pointes des sentiments contradictoires piqueter mes tempes et je renonçai, pour l’instant, à les démêler. J’aurais voulu penser qu’il s’agissait de paresse, de concentration sur celle qu’il accompagnait mais c’était autre chose. Il m’en voulait, certainement. Et je préférais balayer ses raisons d’un cillement impassible car ce n’était pas le moment pour moi de m’en inquiéter. Je connaissais mes travers et me refusais à mesurer ma réelle irritation, à calculer le temps durant lequel je serais capable de rester, ainsi, entre des voitures abandonnées, supportant à la fois les sarcasmes faciles de la blonde, les reproches inaudibles d’Amos avant de craquer et de laisser s’exprimer mes tempêtes et mon impatience. « Jolie tirade. Tu devrais écrire des romans de gare, vraiment, avec une imagination comme la tienne ça ferait un tabac. » Je l’écoutais à peine, l’observais, plutôt, se tourner naturellement vers Amos, s’approcher de lui de la même façon. Les non-dits hurlaient par-dessus nos manières et nous étions trois à les percevoir, d’une manière différente cela dit. Je demeurai immobile, infranchissable, observant Amos accéder à ses demandes silencieuses, s’octroyant même le droit de se saisir de son bras sans qu’elle ne frémisse, sans l'un de ces regards suffisants dont elle avait l’air pourtant coutumière, sans quoique ce soit supposé m’indiquer le rôle qu’il jouait réellement à ses côtés, le rôle qui aurait pu me rassurer. Sans quoique ce soit ne pouvant empêcher de m’arracher ce nouveau sourire, froid et réprobateur. Quelque chose clochait. Quelque chose qui brisait en moi la certitude de la familiarité alors qu’Amos refusait tacitement de me guider et je relevai le menton, me gardant d’être impatiente car il valait mieux être compréhensive, dans ces cas-là. Moi aussi, je mourrais d’envie d’une cigarette. « Laisse-moi récapituler. Dans ton scénario je suis l’artillerie lourde d’une organisation quelconque, la jeune Amélia, travaille pour nous, elle fait quoi exactement ? Admettons, admettons. Amélia travaille pour nous, qui que nous soyons. Elle est retrouvée morte dans un hôtel, c’est horrible d’ailleurs, vraiment horrible… » Elle tirait sur la corde sensible. Ne parvenait pas, encore, à me départir de mon expression impassible, laissant mes pensées s’écraser contre les parois de ma poitrine comme des épines tranchantes. Je redoutais ce moment où la piqûre deviendrait douloureuse. Pour elle, pas pour moi. Moi, je ne risquais rien. Elle l'ignorait mais elle aurait préféré que je vienne accompagnée, également, brimée dans mes envies de la faire taire par la perspective de devoir ensuite supporter l’effarement de mes collègues, les rapports incriminants. Mon regard croisa, une fraction de seconde, celui d’Amos, mais je n’y vis aucune lueur de vie dans son regard étonnamment bleu, celui-là même que j’avais déjà vu se teindre de noir pour moins que cela, les jours où les feux de la révolte avait brûlé si fort. Il ne me l’accordait pas, de toute façon, son attention tout entière tournée vers celle que je me retenais de faire taire, en son nom, en celui de Sofia.
« … Ça je ne dirais pas le contraire. Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est à quel titre toi, tu as quel rôle d’ailleurs dans ton histoire ? Le souci du personnage du flic obsédé par l’affaire, qui n’en dors plus, qui n’en mange plus et qui en fait son unique raison de vivre, c’est qu’il est vu et revu. » Les mailles de la provocation se tendirent à nouveau et je renchéris, sarcastique, prête à participer à ce nouveau défi, celui de voir lequel d’entre nous les briserait en premier. « Tu serais ma première lectrice, à ce que je vois. » J’inclinai la tête, haussant finalement les épaules, balayant son hypothèse avec la nonchalance que celle-ci m’inspirait. « Ce rôle n’est pas le mien. Crois-moi, tu n’as pas envie que ça le devienne. » Elle pouvait tout mettre sur le compte de mon esprit de flic obsessionnel si elle le désirait tellement. La vérité était que je faisais simplement mon travail et qu’elle se trompait lourdement sur celui qui avait fait de l’objectif de les faire tomber, elle et tous les enfoirés qui l’entouraient, la vocation de toute une vie. Il se trouvait derrière elle, celui-ci. Et elle semblait l’avoir laissé pénétrer son cercle bien plus que je n’étais en mesure de me l’expliquer pour l’instant. « Qu’est-ce que tu cherches à prouver ? Qu’est-ce que tu cherches à faire en traumatisant ces jeunes femmes ? Tu ferais mieux de t’intéresser au type qui a fait ça à Amélia non ? Comment ça avance ça d’ailleurs ? » Oh, elle s’amusait. Elle plaisantait, elle proférait des accusations grossières dans l’espoir de me faire réagir, de me provoquer, d’éveiller en moi les soupçons d’une culpabilité que je leur rejetais entièrement. Elle voulait m’agacer, oui, cependant elle stimulait ma mésestime comme l’on caressait un chat dans le sens du poil. Elle ressemblait à l’un de ces magiciens de pacotilles, s’approchant trop près des runes, prétendant ainsi les comprendre. Tout cela ressemblait à une répétition burlesque supposée amuser le public pourtant inexistant et j’avais cessé d’être bon public il y a longtemps déjà. « Tu penses que je suis la raison de leur traumatisme ? » relevai-je néanmoins, le sourcil arqué. Une ébauche de rire silencieux, caustique, m’échappa et je décidais de m’en contenter pour expliciter ce que sa fausseté éveillait en moi. Ce que j’avais vu, c’était des jeunes femmes trop effrayées de répondre à mes questions par peur des répercussions. Des jeunes femmes conscientes que leur vie était en danger à chaque nouvelle vulgaire passe qu’ils leur imposaient, conscientes qu’elles avaient tout à gagner à coopérer, incapables de le faire à cause de la pression qu’ils leur infligeaient. Il ne fallait pas qu’elle me donne le rôle qu’elle et ses sbires occupaient, je sentais mes phalanges blanchirent au fond de mes poches à force d’être malmenées.
Je m’approchai de nouveau et écartai les mains sans les en sortir. « Tu peux arrêter les conneries. Pas de micro, pas de renforts. Rien que toi et moi - et lui apparemment - c’était mon deal pour une raison. Aucun de nous n’a de temps à perdre. » Et si elle voulait faire preuve de prudence voire de sagacité en prenant garde de ne pas trop en dire, il fallait y penser avant de vouloir me rencontrer. Elle pouvait nier, dans l’espoir de prouver être capable de se démêler de n’importe quel filet, mais l’intelligence ne se manifestait réellement que lorsque l’on évitait l’écueil en premier lieu. « Je ne savais pas qui j’allais rencontrer. » Et mon regard restait fixé sur elle mais je m’adressais à lui, réellement, il saurait le deviner. Peu importe à quel point je restais attentive, n’arrivant pas à assimiler ce qui les liait, il se devait de le savoir. « Mais maintenant que je te vois, Blackwell, j’ose espérer qu’il s’agit du signe que le Club prend ça au sérieux. » L’accent sur son nom, en revanche, était pour elle et uniquement pour elle. Si elle pensait jouer si bien ses cartes, passer entre les mailles du filet, elle se trompait. Son nom était connu des services de police, son visage aussi. Dans ses veines semblait couler la hargne que je lui insufflais, moi et tous ceux de mon rang. Je la voyais ramper sous sa peau malgré toute l’ironie dont elle pouvait se parer pour me faire face. J’avais prononcé son nom après m’être rapprochée, jouant d’une complicité que ni l’une ni l’autre ne daignait réellement s’accorder. « Tu sais ce que je sais déjà. » Pas réellement, à vrai dire. Mais elle n’avait qu’à me le dire, ce qui les avait dérangés à ce point. Le nom du mac d’Amélia, des jeunes femmes qu’elle côtoyait et qui étaient donc sous leur joug également, de leur fonctionnement, peu importe, je n’étais pas là pour lui rendre des comptes. « Coopérez sur le reste. Je veux des noms, de ses clients, des habitués, à quelle fréquence, … Tout ce que vous avez la concernant et j’irai pas chercher plus loin. » Les concernant. Je me montrais claire, le Club n’était pas celui qui m’intéressait. Et j’invoquais mes demandes, coupant court aux minauderies. « Ou je peux continuer de faire à ma façon, mais ça n’a pas eu l’air de vous plaire. Ça veut aussi dire mandats, arrestations, et tout ce que je déterre en chemin qui sera transmis aux services que vous n’avez pas envie d’avoir sur le dos. » Et moi non plus. Tous ces protocoles et ces échanges entre les mœurs et les homicides étaient une perte de temps dont je me passerai bien. Blackwell aussi. Elle pouvait toujours tenter d’étouffer cette version derrière son regard excessivement. charbonneux, il s’agissait là d’un fait que sa seule présence prouvait.
solosands
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34324 POINTS : 3130
TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
Bien sur que, en plus de mon paquet de cigarette, un briquet repose tranquillement au fond de la poche de ma veste. Evidement que mon choix de l’ignorer pour me tourner vers Amos, faire quelques pas dans sa direction et qu’il soit celui à allumer la tige de nicotine que je tiens entre mes lèvres n’est pas innocent. J’ignore tout de ce qui se joue en silence, du lien qui unit mon interlocutrice et mon amant – à défaut d’un terme qui conviendrait mieux, je me refuse à employer celui de petit ami – mais c’est sa présence que je souhaite rappeler à cette flic qui m’agace déjà. La protection qu’il m’offre et la supériorité numérique. Elle a dit pas d’armes, je suis sure qu’elle en a une, comme celle que j’ai faite glisser derrière sa ceinture à Amos. Il n’y a pas de place pour l’intégrité et l’honnêteté dans ce type de rencontre, ceux qui s’en encombrent ont toutes les chances de se faire avoir. Il allume ma cigarette en silence et lorsque ses doigts se referment autour de mon avant-bras, lorsque sa main glisse dans ma poche pour en tirer une de mon paquet je ne bouge pas, je me contente juste de suivre ses mouvements avec un sourire au coin des lèvres. Sans d’autres circonstances j’aurais déposé un baiser sur les siennes, mais là je me contente d’un sourire complice avant de me retourner vers la brune.
Mon discours je le déroule de façon à l’agacer, ma désinvolture n’est là que dans l’espoir de la faire sortir de ses gonds, parce que ça m’amuse, parce que je ne m’encombre jamais de respect lorsqu’il s’agit des forces de l’ordre et de leurs détestables représentants. La haine que je nourris à leur égard, Amos la connait. Nous n’avons jamais reparlé de la façon dont elle naquit depuis l’anniversaire de la mort d’Aaron il y a presque un mois mais il le sait que derrière mon indifférence je masque tant bien que mal un profond dégout, un profond mépris. « Tu serais ma première lectrice, à ce que je vois. »Plutôt crever. Je lève un sourcil et coince ma cigarette entre mes lèvres, un air insolent sur le visage alors que j’expire ma fumée. « Ce rôle n’est pas le mien. Crois-moi, tu n’as pas envie que ça le devienne. »« Je suis terrifiée. »Ou pas. Je n’arrive même pas à faire semblant ce coup-ci. Moi, j’observe ses mains qu’elle garde dans ses poches, certainement pour dissimuler la tension dans ses muscles, et un sourire fugace sur pose sur mes lèvres. Elle joue l’indifférente mais je suis persuadée que la moutarde est en train de lui monter au nez, que son agacement se transformera bien assez vite en colère et qu’à ce moment-là elle sera vulnérable. « Tu penses que je suis la raison de leur traumatisme ? » Elle s’approche de quelques pas, et je sens Amos en faire le double dans mon dos. Je ne tourne ma mon visage dans sa direction, je n’ai pas besoin de le faire pour savoir qu’il s’est approché en même temps qu’elle, qu’il a parcouru la moitié de la distance que j’avais laissée entre lui et moi. Aussi près que ton ombre. Il a promis.
Elle, je sais qu’elle se sent certainement insultée, outrée même de m’entendre l’accuser du mal être de ces jeunes femmes qui se bradent pour le Club. La vérité reste que ces filles étaient consentantes à l’origine, que ce sont elles qui se sont réduites à l’état d’objet et moi, je ne vois pas pourquoi j’aurais des remords, pourquoi leur idiotie et leur faiblesse provoquerait un cas de conscience chez moi. Elle tend ses mains dans ma direction sans les sortir de ses poches, comme si ça prouvait quelque chose. « Tu peux arrêter les conneries. Pas de micro, pas de renforts. Rien que toi et moi - et lui apparemment - c’était mon deal pour une raison. Aucun de nous n’a de temps à perdre. » Ma cigarette se consume au bout de ma main, tendue en l’air, et je lève un sourcil. « Tu m’excuseras de ne pas te croire sur parole. Et crois-moi, je n’ai aucune envie de procéder à une fouille corporelle alors… » Alors rien de directement incriminant ne sortira la barrière de mes lèvres, elle le sait, je le sais, pas besoin de le dire à voix haute. L’air passablement dégouté que j’affiche sur mon visage à l’idée de devoir la toucher, il est aussi sincère qu’il est surjoué. « Je ne savais pas qui j’allais rencontrer. Mais maintenant que je te vois, Blackwell, j’ose espérer qu’il s’agit du signe que le Club prend ça au sérieux. » Elle fait encore quelques pas de plus dans ma direction et cette fois-ci je crois sentir l’air que soulève Amos en s’approchant de moi. Elle fait un pas qu’il en fait le double ou le triple, et je sais qu’à présent je n’aurais qu’à tendre le bras derrière moi pour le toucher. Je n’ai pas besoin de tourner la tête, je le connais, je sais la façon dont bouge son corps, je sais lire derrière sa respiration qu’il retient, et je puise dans cette présence rassurante pour conserver mon insolence, pour envisager de déjà monter d’un cran. « Tu veux un autographe ? » Un air amusé étire mes lèvres alors que mon pouce la caresse d’un geste lent. Mon ironie ne me rend pas moins sérieuse, et mortellement concentrée. « Tu sais ce que je sais déjà. » Rien, elle ne sait rien qui l’aiderait à avancer, sinon nous ne serions pas là. « Coopérez sur le reste. Je veux des noms, de ses clients, des habitués, à quelle fréquence, … Tout ce que vous avez la concernant et j’irai pas chercher plus loin. » Elle dévoile ses cartes, elle formule sa demande et je me sens dans la position d’une reine, à choisir si j’y accède ou pas. Dans les faits il me faudra de toute façon rendre des comptes à Mitchell, mais là, face à elle, c’est à moi de décider comment cette rencontre va se terminer.
Et je n’ai aucunement l’intention de lui mâcher le travail.
Elle, elle menace, mais je ne suis pas surprise. C’est prévisible qu’après avoir trop vite dévoilé la récompense qu’elle espère retirer de ce rendez-vous elle verse là-dedans. Impressionnant non, mais prévisible. « Ou je peux continuer de faire à ma façon, mais ça n’a pas eu l’air de vous plaire. Ça veut aussi dire mandats, arrestations, et tout ce que je déterre en chemin qui sera transmis aux services que vous n’avez pas envie d’avoir sur le dos. » A mon tour de laisser échapper un rire. Elle m’amuse, elle pense qu’elle peut jouer la dure et que moi, je tomberais dans le panneau. « Si tu sais qui je suis, alors j’espère que tu ne me penses pas réellement naïve et impressionnable au point d’accepter un marché dans lequel je n’ai rien à gagner. Dans lequel mon organisation – hypothétique organisation – n’a rien à gagner. » Si elle avait de quoi demander un mandat elle l’aurait déjà fait. Si elle avait les armes nécessaires pour creuser la tombe du Club et l’y pousser elle l’aurait déjà fait. La vérité c’est que Mitchell a à sa botte un certain nombre de ses collègues et quelques procureurs et juges, assez pour sauver ses fesses et faire renvoyer la brune dans ses buts. « Pourquoi on serait pas honnêtes l’une envers l’autre ? Toi, tu n’as rien. Aucun moyen de mettre tes menaces à exécution. » Cela se saurait si les forces de l’ordre étaient en train de gagner la bataille contre le Club. La vérité c’est que tant que l’avidité de certains hommes de lois et de pouvoir l’emportera toujours sur leur volonté de faire le bien, nous nous serons à l’abri des individus dans son genre. « Toi, tu m’agaces. Et au-delà de moi tu irrites et tu déranges. Rien de plus, te donne pas plus d’importance que ce que t’en as. » Elle me connait ? Parfait. « Moi aussi j’ai fait mes devoirs Marshall. » Je n’ai pas trouvé grand-chose à vrai dire, rien qui ne me permette de lui tisser un costume d’héroïne. « Si ce n’est quelques faits divers, je n’ai pas trouvé grand-chose d’impressionnant à ton sujet. » Des journaux relatant en petits caractère l’accident qui lui couta sa fille. J’aurais volontiers appuyé sur cette corde si Amos n’était pas présent, si la chaleur de son corps que j’arrive presque à percevoir dans mon dos ne me rappelait pas qu’en m’aventurant sur ce terrain-là, je ne blesserais pas que la brune. « Alors formule une demande plus raisonnable. Tu sais bien que tu n’auras pas l’identité de l’ensemble de ses clients. » Ce serait un désastre pour le Club s’il venait à se dire que nous avons exposé sans raison tous les porcs prêts à grassement s’offrir la compagnie des demoiselles du Club.
Je n’ai pas le rôle le plus enviable au milieu de ce scenario digne d’une série policière. Je suis la duplicité. Je suis celui que les spectateurs détesteraient à cause de ses mensonges envers RAELYN. Elle est l’antihéros attachant de par son audace, de par son minois de poupée et de par ce qu’elle est la véritable victime ce soir. Certes, Olivia récolterait quelques suffrages positifs grâce à son histoire personnelle et son statut de flic dévoué à la justice, aux prostituées malmenées par des pourceaux violents, la crème de la crème parmi les ordures que peuvent être les hommes. Mais moi, d’aucuns ne s’apitoieront sur mes motivations à mentir, à jouer et à blesser la première, plus tard, au fil de l’histoire, et la seconde, d’emblée, à mépriser notre amitié. Rien ne m’obligeait à saisir la petite blonde par le bras pour récupérer dans sa poche un paquet de cigarettes après avoir allumé la sienne. Prévenant, j’aurais volontairement omis de répondre à la complicité d’un sourire par un autre qui atteste que je suis bel et bien de son côté. Du sien seulement. Pas celui du Club. Cette grimace, finalement, s’adressait aux deux protagonistes et si je ne doute pas que Rae comprendra qu’il appuie ma promesse précédente, celle soufflée dans la voiture, je priais pour que Liv entende le message en filigrane. Il disait : “n’exagère pas. Ne réponds pas à ces joutes verbales. Ne perds pas ton sang-froid. Ne me mets pas dans cette position où je vais devoir opérer un choix qui te déplaira.“ Il est vain...
Au-delà de ce que ma maîtresse agite en moi, je déplore que mon amie ait tu le fruit de ses recherches. Nous aurions pu y travailler ensemble. J’aurais pu l’aider sans qu’elle se mette en danger et se dévoile à visage découvert. J’aurais pu éviter qu’elle ne devienne l’ennemi public n°1 de cette organisation criminelle puisque je les aurais obtenues ces informations qu’elle réclame. Elle m’aurait passablement aidé puisque je tâtonne et que, je dois bien l’admettre, j’ai de plus en plus de difficultés à échanger mes casquettes. Elle détenait un espoir de me sortir de cette merde que je brasse au quotidien. J’aurais pu accélérer la machine et entraîner Raelyn avec moi loin de ce terrain miné par Mitchell et son incompétence. Sauf qu’elle jugea bon de mener sa barque sans moi. Elle cracha sur son serment puisque nous étions supposés avancer ensemble professionnellement parlant. Ma relation avec son interlocutrice du jour, elle ne la regardait pas ou pas encore. A choisir, j’aurais préféré qu’elle l’apprenne de ma bouche plutôt que d’en être le témoin hypothétique. Que se passe-t-il dans sa tête dès lors qu’elle se lance dans sa diatribe ? Est-elle en colère d’avoir été piquée au vif par l’insensibilité de Raelyn ou est-elle excédée par ses éventuelles suppositions à propos du duo sous ses yeux ? Bon sang ! Que ne donnerais-je pas pour mettre un terme à cette mascarade, à ce bal des faux-culs, à ce carnaval où chacun porte un masque évocateur et déplaisant ? J’en suis empêché pour le moment, mais mon instinct me souffle que, bientôt, à force de se lancer des couteaux, l’une des deux prendra un risque inconsidéré qui m’autorisera à intervenir et à couper court à l’échauffourée.
L’impatience de Liv se lit dans sa posture. Ses mains dans ses poches ne trompent personne parce qu’elle avance d’un pas et je l’imite pour le double. Elle parle, mais je ne l’écoute pas. Je ne peux pas. Je ne veux pas savoir ce qui a mené ses investigations jusqu’à Raelyn : je le sais déjà et ça m’est insupportable. Strangulation. Overdose. Viol. Tabassage en règle. Les faits me sont familiers. Alors, je demeure hermétique aux mots. J’ai simplement les yeux littérairement grands ouverts si bien qu’à l’instant où elle s’approcha encore, je glissai ma carcasse dans le dos de mon amante. D’où je suis, elle ne peut distinguer le dodelinement de ma tête. Elle formule un « non » ferme et tranchant. C’est un avertissement, mais Olivia souffre de cécité. Elle refuse de renouer avec la raison. Elle s’obstine à babiller et moi, je tire nerveusement sur ma cigarette. Ça va tourner mal. D’ici quelques minutes, les insultes fuseront et si je connais la maîtrise de Raelyn, je sais aussi qu’Olivia est dangereuse. Elle n’a plus rien à perdre. Elle ne croit plus en son mariage. Elle a perdu son enfant. Il ne lui reste plus rien, si ce n’est peut-être notre amitié que je brade pour ce qu’elle considère sûrement comme une histoire de fesses. C’est bien plus compliqué et j’aurais aimé le lui avoir confié avant qu’il ne soit trop tard. Je m’étais défilé parce qu’elle m’aurait mis en garde et que je n’avais pas envie qu’elle crache du fiel sur la dernière chose, en ce bas monde, qui me soigne. Elle ne me guérit pas, l’envoyée de Mitch. Ma pathologie est incurable, mais elle me fait du bien. Je suis un homme nouveau en sa compagnie, ce qui fait de moi une véritable menace pour Olivia. J’ose donc espérer qu’elle lèvera enfin sur moi des pupilles prompts à discerner, à distinguer qu’elle perd son temps, que son adversaire est aussi fière et coriace qu’elle ne l’est, mais que c’est à elle que je demande le service de calmer le jeu, pour moi et pour elle également.
@Raelyn Blackwell & @Amos Taylor ✻✻✻ Le silence n’existait plus lorsque je décidais de prêter attention à chacun des sons qui s’exprimait à nos places, aux leurs. À celui de leurs cigarettes qui s’embrasèrent, trahies par le bruit du tabac soudainement fiévreux, étouffé comme le froissement d’une feuille de papier à plusieurs mètres de là. Au sifflement de leurs joues qui se creusèrent, à l’unisson, pour tirer la fumée. De ses yeux à elle méprisants et méprisables qui s’enfonçaient dans son visage lorsqu’elle le tournait vers lui et que son sourire, son simple sourire, pouvait tout aussi bien résonner dans l’espace comme un rire rauque et fort qu’il n’éveillerait pas plus de soupçons en moi que ce n’était déjà le cas. Je retenais mon impatience. Je retenais mes sourcils, également, de se froncer lorsqu’Amos imitait mes mouvements, se rapprochant d’elle à mesure que j’amenuisais la distance de mon côté. Ils étaient ces contraires identiques que je n’arrivais pas à dissocier, complexes, absurdes. Je percevais ses regards, au-dessus de l’épaule de Raelyn, mais ces derniers ne m’atteignaient pas comme il semblait le vouloir. Ils changeaient dans la pénombre, perdaient de leurs lumières, tout à coup. « Tu m’excuseras de ne pas te croire sur parole. Et crois-moi, je n’ai aucune envie de procéder à une fouille corporelle alors… » Elle avait le mérite de m’amuser encore, un peu, par l’incohérence de ses propos que je ne manquais pas de souligner. « Étrange qu’il ne s’en soit pas chargé, c’est pas pour ça que tu viens accompagnée ? » demandai-je, feignant la crédulité comme elle se moquait de la convenance. « Ou c’est juste par peur de défaillir si les choses venaient à devenir un peu trop sérieuses ? » Si son sourire arrogant ne suffisait plus à faire le poids face à plus déterminé plus qu’elle, plus apte à agir qu’elle ne l’était sûrement du haut de sa passivité infructueuse ? Improductive, elle l’était, à régler quoi que ce soit, trop occupée à gaspiller le temps, d’abord en émiettant le goudron de ces cigarettes autour de mon buste de brume, ensuite par ses réparties supposément sardoniques, décidément dérisoires auxquelles elle se risquait encore. « Tu veux un autographe ? » Je réprimais une inspiration profonde car elle ne déviait pas de sa ligne de conduite et que celle-ci me lassait, déjà, sortant une main de ma poche pour venir effleurer mon menton, stable, le regard ailleurs pour ne plus perdre mon temps. Pour accéder aux demandes silencieuses d’Amos, également, désormais à moins de trois mètres. Les plis de sa chevelure noire comme les jais dans l’obscurité vacillaient au gré des courants d’air alors qu’il me faisait signe de ne pas renchérir. Je profitais de l’autosatisfaction de la blonde pour discerner dans les prunelles de mon ami le fond de son discours, peinant à y voir quoique ce soit de rassurant sur ses intentions, peinant à y trouver les traces de sérénité qu’il savait pourtant m’insuffler d’ordinaire. Une communion qui ne venait pas, empalée sur le sol aride de l’affrontement qui gouvernait dans nos esprits sur l’instant. Cela restait inexplicable à défaut d’être inconcevable puisque, manifestement, les instincts qui le liaient à Blackwell étaient réels et la scène qui se jouait devant mes yeux semblait avoir été répétée avec tout le naturel du monde, me faisant douter du paraître au profit de l’être, sombre, malsain.
Je ne répliquais pas, acceptais de l’écouter, de me tenir encore aux chaînes qui me retenaient, ignorant le fait que ces dernières crissaient un peu plus, pour exposer mes demandes, les seules que j’acceptais de révéler au Club pour l’instant. « Si tu sais qui je suis, alors j’espère que tu ne me penses pas réellement naïve et impressionnable au point d’accepter un marché dans lequel je n’ai rien à gagner. Dans lequel mon organisation – hypothétique organisation – n’a rien à gagner. » Je demeurai immobile, cillant à peine face à l’inexactitude de ses affirmations. « Pourquoi on serait pas honnêtes l’une envers l’autre ? Toi, tu n’as rien. Aucun moyen de mettre tes menaces à exécution. » Pensaient-ils réellement que j’étais là pour leur rendre des comptes sur ce que j’avais en ma possession ? Sur les avancées de mon affaire ? Mieux, pensait-elle réellement que le Club était à ce point inattaquable qu’il n’était pas possible de convaincre un juge de nous accorder un droit d’entrée au sein de leurs quartiers ? Que cela parvienne jusqu’au tribunal sans être étouffé au préalable était un autre sujet mais il n’était pas celui que j’évoquais. Encore une fois, ce n’était pas le Club que je visais, je ne les pensais pas responsables du meurtre de l’enfant et ce dernier était le seul que je désirais éclaircir, je me tenais à ma promesse. En la voyant arriver, je ne pouvais pas nier m’être attendue à une joute verbale cinglante et relevée, l’une de celles qui montraient que l’on pouvait toujours descendre plus bas mais elle réduisait la conversation à ça, se pensant trop infaillible pour écouter, se rendre compte sagement que le Club avait à perdre, aussi, qu’elle ne serait pas là sinon. « Naïve, peut-être pas. Stupide apparemment. De penser que je ne suis pas du genre à obtenir ce que je veux, à avoir les contacts qu’il faut moi aussi pour venir ralentir vos affaires, ou à passer au-dessus si, vraiment, je décide d’en faire ma priorité. » Si, aux termes de cette rencontre, les passages que nous ouvrions entre les limbes de nos pensées se révélaient inaptes à clore ce chapitre sur lequel je ne désirais pourtant pas m’attarder, je pensais avoir été claire. Stupide, oui, décidément. De ne pas s’apercevoir qu’il s’agirait là, en outre, de la meilleure manière de les protéger, leurs clients. De me permettre de faire un premier tri, de ne mettre en porte-à-faux que ceux qui m’intéresseraient, d’écarter les autres sans jamais leur laisser savoir que leur nom avait été divulgué. Cela valait mieux que de laisser la police exposer les travers de tous, venir les cueillir sur leur lieu de travail ou au milieu d’un dîner familial, leur montrant que le Club ne pouvait rien pour protéger leur anonymat.
« Toi, tu m’agaces. Et au-delà de moi tu irrites et tu déranges. Rien de plus, te donne pas plus d’importance que ce que t’en as. » Oh, je le faisais pour lui et il ne s’en rendait même pas compte. Je ne lui en laissais pas l’occasion, à dire vrai, j’en étais consciente, lorsque mes paupières se plissaient et que mes prunelles brillaient sans doute d’un éclat froid. Cela ne ressemblait pas à une approbation mais les dissuasions taciturnes d'Amos se muaient en conseils fertiles dès lors que j’acceptais de les laisser franchir la barrière de mon esprit. Je devinais qu’il n’aimait pas cela, qu’il sondait mes mots comme les silences dont j’usais pour les ponctuer, qu’il savait y reconnaître mon impulsivité comme ma maîtrise, regrettait peut-être de me connaître aussi bien sur l’instant. De lire en moi comme dans un livre, de sentir le vent se lever bien avant moi, de sentir quand j’étais sur le point de me laisser aller, d’accepter de laisser mon courroux prendre le contrôle. Ce n’était pas le cas, ici, et oh, que je le faisais pour lui. « Si ce n’est quelques faits divers, je n’ai pas trouvé grand-chose d’impressionnant à ton sujet. » Je répliquai instantanément, comme un murmure. Moins qu’un avertissement, une injonction. « Ne va pas par-là. » Elle ne devrait pas. M’envoyer des flèches assassines que je ne tentais plus d’éviter en me parant du moindre bouclier depuis des mois déjà. Sa voix avait grincé à mes oreilles. Un fait divers ? Se permettait-elle d’évoquer ma fille ? Se croyait-elle à ce point toute puissante pour la réduire à ces termes ? Pour s’avancer sur ce terrain glissant et faire ensuite marche arrière, sereine, inconsciente du fait que je la suivrais à perte d’haleine, ignorant les appels de ma conscience ? « Alors formule une demande plus raisonnable. Tu sais bien que tu n’auras pas l’identité de l’ensemble de ses clients. » Je n’accordai plus à ces mots le temps de résonner à mes oreilles, ses précédents résonnant encore plus fort, trop vite pour que je puisse les rattraper. Trop vite également pour qu’Amos ne se saisisse de mes iris sombres, glacés en un instant, tranchant les siens qu’elle voulait intimidants de détachement. Elle pouvait l’être, détachée, persuadée de m’avoir touchée sans qu’elle ne puisse l’être à son tour. Elle devrait se méfier car, si j’étais blessée à jamais, je n’étais pas encore morte. Il ne me fallut pas plus d’un pas pour l’empoigner, mes doigts enserrant cruellement ses bras alors que je la fis reculer, militairement, expéditivement, brutalement, ne m’arrêtant qu’en entendant le bruit sourd de son corps se heurter avec violence sur la carrosserie de la voiture la plus proche de nous. « Tu te crois intouchable, toi aussi ? » Je ne laissais pas le temps à sa carrure fluette de rebondir sous le choc. Mon avant-bras vint appuyer juste sur sa gorge pour y faire pression, mon souffle brûlant sur son visage que j’aurais volontiers enfoncé également, lui faisant ravaler ses insinuations insultantes, écœurantes d’insignifiance face à la tragédie qu’elle osait pourtant aborder, me retenant pourtant car je n’étais pas dupe, je venais de profiter d’une seconde d’inattention de son ombre protectrice. Je m’étais retenue pour lui jusqu'à maintenant, oui. Mais ça, comprimer son souffle sous ma prise, je le faisais pour moi.
Quel plaisir prend-elle à remonter la manivelle, Liv ? Pourquoi ne se contente-t-elle pas de se taire, de faire profil bas, d’accepter qu’elle n’a pas grand-chose pour exiger ? Pourquoi ne négocie-t-elle pas vraiment, histoire d’attaquer le problème sous un angle nouveau ? Pourquoi n’était-elle pas venue avec un cadeau plutôt qu’avec des injonctions ? Ma situation en aurait été moins compliquée. Je n’aurais pas été forcé d’affronter son regard assombri parce que je lui signifie, sans mot dire, qu’un geste déplacé à l’égard de Raelyn s’achèvera par une rixe de laquelle elle sortira perdante, une de laquelle notre amitié y laissera des plumes. Était-ce trop lui demander d’être raisonnable quand Rae ne peut l’être ? Ce n’est pas son rôle, à la petite blonde. Le sien, c’est de noyer le poisson, c’est de s’amuser tel un chat avec une souris. Elle n’est ni proie ni prédateur. Elle est là pour apprendre ce que sait Olivia pour ensuite la renvoyer dans ses buts, bredouille. Et pour moi qui, sur l’heure, ne me vanterai pas de bien connaître l’interlocutrice de mon amante, je sais que ce n’est pas le terrain à emprunter. Collaborer aurait été plus profitable. Si l’on me sortait de l’équation, Olivia aurait pu être une alliée si on l’autorisait à rassurer la famille endeuillée à laquelle elle avait certainement promis de rendre justice, de faire la lumière sur cette sombre affaire.
Depuis la perte de sa fille, être davantage à la hauteur que ses collègues était devenu un sacerdoce. Sa propre enquête piétinait. C’est compliqué de retrouver un chauffard en délit de fuite. En général, ça laisse peu d’indices. J’étais mieux nanti qu’elle, si ce n’est que je m’étais empêtré dans une histoire inextricable à mi-chemin entre noble sentiment et affection. Le dénominateur commun à ces deux émotions, c’était le choix qu’il m’obligerait à faire si mon amie se bornait à ne plus me faire confiance. Et comment aurait-elle pu ? Je sais ce qu’elle entend se cacher derrière le « fait divers » évoqué par Raelyn. Je sais qu’elle devine qu’il s’agit d’une allusion à la perte de son bébé. Elle s’en outrage évidemment. C’est logique et prévisible. Je ne suis pas dans sa tête. Je ne prétends pas être medium, mais tandis que je ne cille pas ou à peine sous le poids de son avertissement, je sais à quel point elle s’outrage de mon absence de réaction. Sans doute s’imagine-t-elle que les courbes de Raelyn m’ont endormi. Elle n’est pas dupe. Elle a bien compris qu’il se passait quelque chose entre cette dernière et moi. La réalité, même si je lui accorde qu’il est logique et facile de se laisser aller à ce constat et de s’en vexer, c’est que je sais qu’elle s’est retenue d’être cinglante. Elle s’est empêchée d’appuyer sur le bouton de la culpabilité qui se cache dans le cœur de tous les parents en deuil. Elle a réprimé une envie d’être plus virulente parce que j’ai perdu un enfant et que je ne lui ai pas dissimulé. Elle a veillé à ne pas me blesser à travers des mots qu’elle ne destinerait qu’à Olivia, mais qui m’ébranlerait moi aussi. Elle le fait pour me protéger, me préserver, quoiqu’elle ne sache rien des circonstances du décès de Sofia. Evidemment, je peux saisir la douleur de l’ancienne militaire. Je n'aurais certainement pas réagi différemment de cette dernière. Toutefois, je ne peux que m'opposer à ses actes et à ses choix, un rien trop tard cependant.
La scène se joua dans un souffle, celui suffisant à cracher la nicotine de mes poumons. Elle attrapa la menue représentante du Club par la gorge, non sans l’avoir acculée contre la carrosserie de la voiture, me méprisant au passage, mésestimant mes avertissements qu’elle avait contemplés, détaillés, mesurés et choisis d’ignorer, sciemment. Est-ce que je lui en veux davantage ? Pas exactement. En réalité, je n’y pense pas. Je jette mon mégot qui m’aurait gêné, j’appuie mon pied contre l’arrière du genou de la représentante des forces de l’ordre et je l’ai aussitôt fait vaciller. Profitant du relâchement des muscles bandés de ses doigts, je l’ai obligée à lâcher prise, et d’une clé de bras, c’est le sien que j’immobilise dans son dos. Je le tords et je sais que je lui fais mal. Ça me répugne, mais je n’ai pas le choix. « On ne touche pas. » ai-je persiflé en scrutant Raelyn du coin de l’œil. « Si tu sais pourquoi je suis là, pourquoi tu te jettes dans la gueule du loup ? » ai-je demandé alors qu’à présent, c’est moi qui presse son corps contre la carrosserie, mon genou entre ses jambes écartées. Ça limitait l’amplitude de ses mouvements, autant que ce poignet qui, sous prétexte du frémissement de trop, se briserait tout net.
Une autre, à sa place, se serait certainement agitée dans l’espoir de se dégager. Sauf que j’avais entraîné Olivia dans ses jeunes années. Elle se distinguait dans la plupart des matières. Elle était une future militaire hors pair. Dans ce monde d’homme, elle se démarquait brillamment, mais dans la discipline du combat au corps à corps, elle était plus faible, faute à son manque de force physique comparé à ses adversaires. Je lui avais appris moi-même des combinaisons pour se défaire de ce genre d’emprise. Elle connaissait mes trucs et mes réflexes. Pourtant, peut-être naïvement, j’espérais qu’elle ne risquerait pas à se retourner contre moi. Au contraire, je n’aurais d’autres choix que de la traiter sans le moindre égard, pour le bien de ma couverture. Mais, sa fierté ? Qu’en était-il de son orgueil ? N’était-il pas bon que j’y pense alors que je lui souffle : « Quoiqu’il puisse te traverser l’esprit, n’essaie même pas. » Je m’adresse autant à l’amie qu’à la femme blessée et à la policière sur le ton de la menace. Il m’a semblé qu’elle s’apprêtait à répliquer. Si elle sait mes ruses, je connais les siennes. Elle m’a contraint à resserrer la pression sur son poignet. « Nous deux, on va s’en aller maintenant et toi, tu ne vas pas bouger, tu vas nous laisser partir et tu vas retrouver ta place. C’est clair ? » Je n’ai pas haussé le ton. À quoi bon ? Nul doute qu’elle pressentait ô combien j’étais sérieux, ô combien j’étais empêtré dans une histoire de cœur dont je ne prends pas la mesure ou pas encore. Sournois, et dans l’unique but d’éviter que nous nous battions au mépris de notre lien indicible et, jusqu’ici, indéfectible, j’ai frappé dans son talon d’Achille assez fort pour que le cuir de sa bottine de service n’entrave pas la douleur, mais pas assez pour réellement pour le briser. Ce n’était pas mon but que de l’abîmer physiquement. Elle chuta et, sans attendre qu’elle se relève, j’ai attrapé Raelyn par la main. Je l’ai tiré vers moi. Par réflexe, sans plus me soucier d’Olivia et de son regard que je pouvais sentir dans mon dos, j’ai entouré son épaule de mon bras. Nous marchions vers la voiture, mais je pris la peine de soulever son menton pour saisir si, malgré l’obscurité, j’étais capable de distinguer les marques dans son cou. « Tout va bien ? » Elle ne toussait plus. C’était bon signe. « Je vois que dalle. » ai-je finalement conclu, reportant à plus tard cette entreprise et embrassant sa tempe, machinalement, encore.
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34324 POINTS : 3130
TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
Les flics sont ma hantise. Je les déteste sous toutes les formes, sous chacun de leurs anglais depuis l’accident qui couta la vie de mon compagnon il y a douze ans. Je déteste qu’ils aient besoin de porter une arme chargée pour se sentir puissants, qu’ils soient si prompts à s’en servir et à le justifier à l’aide de justifications fumeuses, et je déteste ce sentiment de supériorité dont il sont tous animés, persuadée d’œuvrer pour le bien commun quand, j’en suis persuadée, ils sont comme chaque individu qui foule cette terre à la recherche de pouvoir et de reconnaissance. La moitié a un prix, sans ça les affaires du Club ne seraient pas si florissantes. Elle, elle ne fait pas exception. Je l’imagine déjà enorgueillie d’avoir le sentiment d’être dans le bon, dans le juste, d’être persuadée de m’être supérieure. Persuadée d’avoir les cartes de cet échange en main et de pouvoir exiger et imposer. Moi je ne suis là que pour récolter des informations sur son enquête, apprendre ce qu’elle sait et éventuellement lui donner un os à ronge pour qu’elle le ronge loin, loin du Club. Certainement pas pour accéder à tous ses rêves les plus fous. « Étrange qu’il ne s’en soit pas chargé, c’est pas pour ça que tu viens accompagnée ? Ou c’est juste par peur de défaillir si les choses venaient à devenir un peu trop sérieuses ? » Un sourire carnassier et provocateur étire mes lèvres. Mes limites elle aura du mal à les trouver et les éprouver. Elle peut menacer, elle peut s’en prendre à moi qu’elle ne réussira pas à m’atteindre, et animée d’un sentiment de supériorité certain j’ai déjà à mes yeux toutes les clés de la rencontre en main. « Il faut plus qu’une minette dans ton genre pour me faire défaillir. » Je la déteste peut-être, mais je ne la crains pas. « Naïve, peut-être pas. Stupide apparemment. De penser que je ne suis pas du genre à obtenir ce que je veux, à avoir les contacts qu’il faut moi aussi pour venir ralentir vos affaires, ou à passer au-dessus si, vraiment, je décide d’en faire ma priorité. » Je ne me départis pas de mon sourire, mais le regard que je pose sur elle est assez méprisant pour qu’elle me perce à jour. Pour qu’elle réalise qu’elle s’y prend mal, et que si elle a vraiment à cœur de résoudre son affaire, et pas de jouer à qui a la plus grosse, elle doit mettre de l’eau dans son vin. « Je tremble. »
Elle n’a rien. Si les stupéfiants avaient un moyen de nous pourrir la vie, un vrai, ils auraient agi. Au contraire, je suis persuadée qu’arrêter des petits malfrats et petites frappes de dealeurs ne les intéresse pas, que c’est Mitch qu’ils veulent, son commandement et pour l’instant, ils n’ont pas réussi à l’obtenir. Alors barbie peut agiter ses menaces sous mon nez tant qu’elle veut, elle n’a pas à elle seule le pouvoir de changer la donne. Moi, je pousse le vice un peu plus loin, appuyant l’air de rien sur des failles, prenant soin de ne pas enfoncer le couteau dans la plaie de mon amant. S’il n’avait pas été là, j’aurais conseillé à la brune de s’occuper de sa propre famille avant toute chose, j’aurais rajouté que si l’on n’est pas capable de protéger son enfant, on a rien à faire à enquêter sur la mort de ceux des autres. « Ne va pas par-là. » Son ton assassin m’indique que j’ai gagné. Elle bouge rapidement, trop pour que je n’ai le temps de réagir, et agrippe ma veste pour me pousser en arrière et coller violement mon dos contre la voiture. Je serre les dents avant l’impact pour ne pas lui faire le plaisir de gémir sous le coup de la douleur, et tente sans succès de la repousser alors qu’elle appuie son avant-bras contre ma jugulaire, assez pour comprimer mon souffle, assez pour entraver ma respiration. « Tu te crois intouchable, toi aussi ? » Je suffoque, l’espace de quelques secondes peut-être, mais la pression se lève rapidement alors qu’Amos fond sur la brune pour coincer son bras dans son dos et la plaquer contre la voiture. « On ne touche pas. Si tu sais pourquoi je suis là, pourquoi tu te jettes dans la gueule du loup ? » Moi, je tousse et alors que l’air circuler à nouveau dans mes poumons, ma respiration me brûle. Les mains sur les cuisses, je tente de retrouver mon souffle. « Quoiqu’il puisse te traverser l’esprit, n’essaie même pas. » Malgré ma douleur, même si je suis toujours pliée en deux, un sourire étire mes lèvres alors qu’à son tour elle ne peut plus vraiment faire la maligne. Je suis prise d’une nouvelle quinte de toux, qui ne s’achève que lorsque le brun donne un coup violent dans le talons de la policière, et qu’il s’approche de moi sans un dernier regard pour elle, glissant sa main dans la mienne pour m’attirer plus loin, puis entourant mes épaules de son bras. Je tremble encore légèrement suite au trop plein d’adrénaline dans mon corps, mais ne me démord pas de mon sourire, ni de mon assurance. Plutôt crever que de donner à cette garce ce qu’elle veut. Le corps d’Amos contre le mien m’ancre à la réalisé, et à quelques mètres de la policière il m’arrête finalement pour poser ses doigts sur menton et le soulever doucement. « Tout va bien ? » J’y porte ma main pour masser la zone douloureuse. « Ouais ça va. » Ou peut-être pas, peut-être que j’en garderais une trace mais quoi qu’il en soit, je ne compte pas faire le plaisir de le constater à la brune. « Je vois que dalle. » Il embrasse ma tempe et je ferme instinctivement les yeux, avant de refermer mes doigts autour de son poignet. « C’est bon t’en fait pas. » Un sourire encourageant au coin des lèvres, je me retourne vers la brune sans lâche le poignet de mon amant. « Je suis pas intouchable. Mais t’as besoin de moi pour avancer dans ton enquête, si tu ne le réalise pas alors c’est toi qui est stupide ma jolie. » J’ai eu l’impression de jouer franc jeu. Je lui ai laissé l’occasion de formuler une requête, une requête plus raisonnable. « Ta laissé filé ta chance de profiter de ma générosité. Tant pis pour toi. » Je jette un coup d’œil à Amos, un qui signifie clairement « on s’en va. », avant de détailler à nouveau la brune alors qu’elle se redresse une lueur condescendante au fond de l’œil. « N’approche plus les filles, n'approche plus personne et t’auras le nom du type qu’elle était censée rencontrer. C’est mon marché, t’en auras pas d’autre. » Un seul, celui qu'elle était censée rencontrer à ce moment là. J’ai le cœur sur la main, finalement. Le souffle toujours court, je masse à nouveau ma nuque et ma main qui était restée autour du poignet d’Amos remonte se poser sur son épaule pour s’y accrocher.
@Raelyn Blackwell & @Amos Taylor ✻✻✻ J’étais consciente des limites franchies mais celles-ci avaient été définies par Amos, pas par moi. J’étais consciente que j’aurais sans doute pu ignorer la charge de la blonde, la lâcheté de son insinuation plutôt qu’une offensive claire et nette, que j’aurais pu décider de me plier à la négociation, à l’argumentation. J’étais consciente, oui, qu’en me jetant dans la gueule du loup qui avait décidé de sourire de mon drame, un autre n’aurait d’autre choix que de me mordre. Amos, dans le rôle de ce dernier, s’y plia sans attendre, s’élançant vers moi et me saisissant fermement le bras. Un autre que lui et j’aurais pu croire, un instant, qu’il briserait mes os de cristal. Un autre que lui et je n’aurais pas baissé ma garde de la sorte, laissant mon corps valser, entraîné par sa paume puissante et ses doigts désagréablement plantés jusqu’à ma chair. « On ne touche pas. » Le choc de mon buste sur la carrosserie fut sec et effaça brutalement mes illusions de dissidence. Avais-je d’autres choix que celui de serrer les dents, lui permettre d’affirmer sa détermination que mon agression justifiait en tous points ? J’aurais grogné, avec un autre, usé des techniques à ma disposition pour me dégager mais nous ne savions que trop bien les attaques qui s’en seraient ensuite suivies, physiquement corrosives, et je n’étais pas prête à un pareil combat car je n’avais pas envie de le mener. Pas ce soir. Pas contre lui. Et je le sentis, dans son genou venant écraser l’arrière du mien, qu’il me limitait, qu’il voulait me le faire comprendre, me retenir dans cette position de fortune comme si un geste déplacé de ma part pouvait encore briser quelque chose chez moi, chez nous. « Si tu sais pourquoi je suis là, pourquoi tu te jettes dans la gueule du loup ? » Je fermai les yeux férocement, pour oublier simplement. Oublier sa voix froide et avilissante au creux de mon oreille. Oublier cette prise froide qui insistait sur mon poignet, qui vibrait de plus en plus sous les tremblements de mon corps, fulminant de ne pas pouvoir renchérir, de ne pas pouvoir s’exprimer avec toute la hargne que la situation lui imposait. Il hurlait ce corps, d’être réduit au silence. Il me hurlait que les savoir-faire d’Amos étaient les miens, que ses combines étaient les miennes. Qu’il était plus fort. Et que j’étais plus rapide. Qu’il ne comprenait pas que je me laisse faire sans broncher, sans opposer la moindre résistance.
« Quoiqu’il puisse te traverser l’esprit, n’essaie même pas. » Je ne retins pas la grimace, cette fois-ci, alors que mon poignet se tordit davantage sous sa prise. Était-ce absurde de redouter une nouvelle attaque de sa part ? Sans doute, me forçais-je à rationaliser, car celle-ci ne vint pas. À la place, des mots fébrilement acides et déterminés. « Nous deux, on va s’en aller maintenant et toi, tu ne vas pas bouger, tu vas nous laisser partir et tu vas retrouver ta place. C’est clair ? » Je sentis le poids de ma rancœur déferler sur ma poitrine, tempétueuse et s’écrasant avec force sur le récif de mon mutisme. Clair. Aussi claire que la douleur qui prit sa source à l’arrière de ma cheville, brusquement, me forçant à ployer ma jambe pour ne pas la briser. Je me mordis la langue pour étouffer un râle, au sang presque pour ne pas lui donner satisfaction. À elle ? À lui ? Je n’en savais plus rien. Il m’ôtait toute certitude. Je n’étais pas dupe, ce ne fut pas la violence de son attaque qui atteignit mon cœur. Il l’avait maitrisée, je connaissais sa force. Ce dont je souffrais était la hargne qui l’accompagna, rendant le choc plus difficile à soutenir, plus surprenant, plus véhément qu’il ne l’aurait peut-être voulu au départ. Vraiment, Liv ? À quel point en étais-je certaine actuellement ? N’était-il pas prêt à cela pour elle ? Pour celle qui avait retrouvé sa place près de lui, aussitôt, et à qui il souffla quelques mots que je ne compris pas. Je n’entendis pas grand-chose, de toute façon, n’écoutais pas grand-chose, m’y refusant pour pouvoir ravaler mon animosité, restreindre ma rage, de nouveau. « C’est bon t’en fait pas. » Ça, je l’entendis. Et je le vis, cet attardement sur sa tempe, ce contentement sur son visage. Elle ne put pas le voir, ce sourire terne qui apparut sur mes lèvres l’espace d’une seconde puisque je doutais moi-même de son existence éphémère, mais il s’était manifesté. Il avait brûlé du feu d’un monde qu’elle ne pouvait pas connaître. Tu vas bien parce qu’il est là. Tu vas bien parce que je l’ai respecté, lui et nos promesses, même s’il vient de cracher dessus. Même s’il crachait dessus depuis un temps remontant apparemment bien plus loin que cette sombre soirée, un temps encore indéfini. Je me redressai alors qu’elle se tourna de nouveau vers moi. « Je suis pas intouchable. Mais t’as besoin de moi pour avancer dans ton enquête, si tu ne le réalise pas alors c’est toi qui est stupide ma jolie. » Ma jolie. Ma minette. Les allusions phallocentriques s’enchaînaient d’entre ses lèvres pourtant féminines et ne m’atteignaient pas. Elles ne l’avaient jamais fait, ayant toujours su les leur faire ravaler. Ne venais-je pas de lui faire comprendre ? « Ta laissé filé ta chance de profiter de ma générosité. Tant pis pour toi. » Je fronçai les sourcils dans sa direction. Non, Raelyn, ça, ce serait bien trop facile. Elle ne pouvait pas jouer à l’impassible pour oser ensuite sortir ce genre de maximes stupidement définitives. « N’approche plus les filles, n'approche plus personne et t’auras le nom du type qu’elle était censée rencontrer. C’est mon marché, t’en auras pas d’autre. »
La naïveté ne convenait pas à son visage figé. Elle glaçait dès la lisière de la forêt hostile qui naissait dans mon regard et j’eus l’impression de la glisser jusqu’au sol comme elle avait cendré plus tôt la cigarette de son arrogance. « Qu’est-ce qui t’a fait penser que j’allais réellement vous rendre des comptes ? » Je sourcillai à peine, laissant un silence ponctuer mes mots avant de conclure, comme si je m’étais laissé le temps de la réflexion. « Le nom du type, je l’aurais d’une manière ou d’une autre. Plus de deal, tant pis pour moi. » repris-je ses termes en insistant avec ironie tant l’expression ne me paraissait pas appropriée. Tant pis pour qui ? Le Club si je continuais à creuser où ça semblait les démanger. Ou elle lorsqu’elle retournerait vers son boss lui annoncer qu’aucun compromis n’avait été trouvé. Je n’avais jamais demandé de compromis, contrairement à eux. J’avais demandé des réponses. Et au-delà de mon enquête, peut-être Amos pourrait-il me les apporter désormais. « Encore une question. » Mes doigts avaient retrouvé la crosse de mon arme et se chargèrent de la tirer, lestement, ignorant les suppliques de mon poignet endolori, pour la pointer dans leur direction. Celle d’Amos, précisément. « Qu’est-ce qui t’a fait penser que ton gorille pouvait s’en prendre à un flic sans que ça finisse comme ça ? » C’était lui que je fixai à présent, lui qui devait réaliser que mon regard opalin ne perpétuait pas l’insurrection qui l’avait pourtant caractérisé jusqu’à présent, lui qui devait y lire, à son tour, un ordre intime de rester à sa place. Que pouvait-il faire ? Sans doute répliquer. Je n’avais pas envie qu’il tente quoique ce soit. Je ravalai l’âpreté de mes sentiments, le mépris de moi-même de le braquer ainsi. Les extrêmes auxquels je cédais me décevraient une fois le soleil levé, et pour les jours qui suivraient. Ils le faisaient toujours. Mais en attendant, c’était elle que je visais au travers de mon ami, de celui qui ne m’avait pas fait confiance, de celui qui devait réaliser qu’il le fallait, à présent. L’inverse finirait de mettre à mal celle que je lui portais, celle qu’il venait d’entacher. « Ça ferait deux, Blackwell. À partir de combien de bavures en ta présence, on arrête de les considérer comme telles ? » Une négation sourde envahit ma poitrine alors que je ne cillai pas, chargeant mon arme. « Les mains, en évidence. » enjoignis-je Amos. Un autre que lui et je l’aurais embarqué, au mieux. Nos liens m’en empêchaient, sa couverture le nécessiterait pourtant. Le nom, je le voulais maintenant. Un désir de la faire ployer également, d’effacer ses certitudes, son assurance. Oh, les raisons étaient multiples, s’emmêlaient dans mon esprit, s’affrontaient derrière ma placidité retrouvée. Elles pouvaient bien le rester, impénétrables, le résultat était le même.
Évidemment qu’elles allaient surenchérir : ce sont deux femmes, deux êtres humains blessés, l’une dans sa chair – quoique Raelyn devrait survivre à son agression physique – l’autre dans son âme. Et c’est à moi que revient le rôle de mettre un terme à ce bal des faux-culs duquel je suis l’invité d’honneur. Elles tiennent toutes deux une place particulière dans ma vie. Elles appartiennent à un univers différent, certes, mais qui fonctionnent en parallèle. Seule la nature même de mes relations avec les deux protagonistes a déterminé lequel j’allais soutenir et, si je ne peux ignorer la colère dans les pupilles de Liv, je ne me suis autant fié au choix du cœur que du cerveau. J’ai remisé l’amitié dans la grange au fond de ma tête, parce que ma couverture l’exigeait, mais ce serait mentir que de justifier mon attitude par cet unique argument. Ma maîtresse n’en est plus tout à fait une et j’avais beau espéré que ma tocade passe inaperçue, la lueur brillant au fond du regard d’Olivia ne laisse plus planer le moindre doute sur sa perspicacité. Il reflétait un mélange savant et coloré de déception et d'amertume. Rien de surprenant finalement. Elle m’avait demandé d’être prudent. Elle m’avait averti sur son ennemie du jour au terme d’un malentendu. J’avais promis que je resterais sur mes gardes, que je ne me mettrais pas en danger inutilement et Dieu seul sait ô combien j’ai essayé de ne pas succomber aux formes délicieuses de son assaillante. J’ai lutté de toutes mes forces, nourrissant ma rancœur de ses défauts qui, aujourd’hui, ont l’apparence de qualité. Je ne suis plus tout à fait objectif concernant Raelyn et je ne cherche plus à l’être depuis l’épisode de la boîte de nuit. Elle est moins responsable à mes yeux de la chute de Sofia que le système en lui-même. Ainsi, je ne regrette rien. Je ne culpabilise pas d’avoir coincé l’ancienne militaire contre la carrosserie. Je ne m’en veux pas pour ce coup de Jarnac qui l’a fait chuter. Et je ne ressens aucune honte à m’assurer, avec cette douceur à peine dissimulée, que Rae n’ait rien de grave.
Si elle était choquée, elle n’en montra rien alors que moi, concentré sur l’échange et sur la silhouette de ma partenaire, j’oublie de surveiller Olivia. Je ne tourne la tête dans sa direction qu’à l’instant où le son de sa voix ricocha contre les murs de cette ruelle malfamée et vide de passants jusqu’à mon cerveau. Il éveilla tous les signaux d’alarme, car son timbre se démarquait par ce sang-froid qui présageait qu’elle allait faire une connerie, qu’elle allait dépasser les limites de l’acceptable, qu’elle était sur le point d’enfoncer un pieu au cœur de notre amitié. Je peux entendre qu’elle m’ait caché le meurtre de la gosse sur laquelle elle enquête. Je peux comprendre qu’elle ait essayé de me préserver de la ressemblance entre son sort et celui de notre bien-aimée Sofia. J’étais prêt à lui pardonner qu’elle me dissimule son entretien avec un membre du Club puisqu’il était au cœur de sa nouvelle quête. Mais comment l’excuser alors que l’idée, qui lui trottait jusqu’alors dans la tête, est de sortir son arme ? D’instinct, j’ai avancé d’un pas. Si la folie l’étreignait, il me suffirait d’un geste pour faire basculer Raelyn derrière moi, là où rien ni personne ne pourra l’atteindre. Inutile. Elle a bien dégainer son pistolet, la policière, mais c’est moi qu’elle vise. C’est vers mon corps qu’elle pointe le canon de son Glock. C’est moi qu’elle menace et je tombe des nues. Comment a-t-elle pu arriver à cette bassesse ? Sous quel prétexte ? Pour ne pas griller ma couverture ? Elle n’était pas obligée d’atteindre de tels extrêmes. Est-ce donc par la faute de son orgueil que j’ai malmené ? Je nous aurais crus au-dessus de ça, au-dessus des combats contre des moulins à vent alors que je pourrais obtenir tout ce qu’elle attend. Sa fierté compte-t-elle plus que notre amitié ? Je lui jette un regard sombre, une œillade noire qui traduit l’horreur et ma désillusion. Je lui reconnais la sienne évidemment. Elle vient de supporter une déconvenue, mais fort de notre histoire commune et de notre complicité, je statue sur ce qu’il s’agit d’un coup de bluff. Elle ne tirera pas. Elle ne peut pas appuyer sur la gâchette. Elle ne pressera pas, j’en suis convaincu. Au contrairement, elle l’aurait déjà fait. Elle aurait agi, mue par la force du désespoir, et aurait provoqué après, dans l’éventualité où mon exécution aurait agité Raelyn de la peur indicible de me perdre.
Elle devine notre association. Cette fois, c’est indéniable. Elle ne la présume plus vraiment notre alliance charnelle. Elle n’en a pas la moindre preuve factuelle, pas une seule à estimer utile ou suffisante pour risquer ma vie, moi qui suis son ami imparfait, mais qui ait toujours été à ses côtés dans la douleur et l’adversité. Pourtant, dans le doute, je tente un mouvement vers mon propre révolver. Il est lent, délicat, presque imperceptible à l’œil nu, mais il n’arriva jamais vers son but. L’injonction est claire : ne joue pas au héros, Amos. Très bien. Qu’elle le garde, ce point. Moi, j’ai fini de jouer justement. Je jette un regard vers Raelyn. Elle s’ébranle à peine. Si elle ressent de la colère vis-à-vis de cette allusion à son ex-compagnon, je la perçois mal, peu ou pas du tout. Je n'aurais su dire. C’est donc un coup dans l’eau de la part de notre assaillante – Dieu qu’il m’est pénible de qualifier en ce nom cette amie précieuse – et moi, je me demande ce que je dois penser de l'indifférence de ma maîtresse. Ce que je n’ignore pas, par contre, c’est que je suis fatigué de cette confrontation qui ne mènera plus nulle part désormais. Elles sont braquées. Ni l'une ni l'autre ne cèdera un bout de son terrain. Dès lors, je sonde les pupilles de Livi, un moment durant et, tandis que les jauges du réel danger approchent du zéro, je me suis retourné sur Raelyn. « On se casse. J’en ai ma claque. » lui ai-je soufflé alors que mes doigts s'enroulent autour de son poignet. Je la voulais juste devant moi. Pas d’un côté ou de l’autre. Devant, pour lui servir de rempart si j’avais commis une erreur de jugement.
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34324 POINTS : 3130
TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
La rage, la colère, c’est le sentiment qui prédomine chez moi après que la main de cette conne ne se soit attardée à compresser ma trachée. Mon infériorité physique j’ai appris à faire avec, j’ai appris à en faire la plupart du temps l’un de mes meilleurs atouts – un homme ne lève pratiquement jamais la main sur une femme, surtout si elle est petite et menue comme je le suis – mais dans les rares moments où elle me fait défaut, je la déteste. Aaron tenta autrefois de m’enseigner les rudiments du self defense mais rapidement je dû me rendre à l’évidence que lorsque l’on pèse moins de cinquante kilos, même avec les bons réflexes il est difficile d’avoir l’ascendant sur qui que ce soit. Cette rage je la contient cependant, je la ravale et elle me fait l’effet d’une douce chaleur alors qu’elle se diffuse dans tout me corps. J’ai appris à me contrôler il y a bien longtemps et je connais assez les flics dans son genre pour savoir que la brune n’attend qu’une chose : que je n’explose. A partir de là elle l’aura son excuse pour m’embarquer ou pire, pour me faire du mal. Les images du corps sans vie de mon ex compagnon son encore trop parfaitement imprimée dans mon esprit pour que je me laisse aller et que je perde mon calme. « Qu’est-ce qui t’a fait penser que j’allais réellement vous rendre des comptes ? » Je calque mon ton sur le sien : froid et hostile. « Qu’est-ce qui t’a fait penser que tu étais en position de force ? » Elle ne l’est pas. Son affaire piétine, sans quoi nous ne serions pas en train de discuter. Elle tente de me convaincre que seul le Club a son épingle à tirer de cette conversation, mais je ne suis pas née de la dernière pluie. Si elle avait pu se passer de cette rencontre elle l’aurait fait, je le sais d’autant plus que je lis la haine dans ses yeux. « Le nom du type, je l’aurais d’une manière ou d’une autre. Plus de deal, tant pis pour moi. » Je hausse les épaules et me permet même de lever les mains, insolente jusqu’au bout des ongles. Finalement, je fais claquer mes talons et je me retourne, et mes doigts se referment à nouveau sur l’avant-bras d’Amos sur lequel je m’appuie, la gorge encore serrée de mon étranglement. « Encore une question. » Je me retourne sans sentiment d’urgence. Je me retourne, et Amos est plus rapide que moi. Il aperçoit l’arme dans le poing de la policière avant que je la vois, et il avance d’un pas pour se placer entre elle est moi. « Qu’est-ce qui t’a fait penser que ton gorille pouvait s’en prendre à un flic sans que ça finisse comme ça ? » Sa voix vient à nouveau chatouiller ma rage. Sa voix, et son arme qu’elle ne pointe pas sur moi, mais sur Amos. Qu’il me serve de rempart est inutile, ce n’est pas moi que la brune a mis en joue.
La peur me prend au ventre violement, elle vient s’ajouter à la colère alors que déjà je me demande si elle est capable de tirer ou non, et que je réalise que l’idée qu’elle puisse cribler le corps du brun de balle me noue la gorge, me sert le ventre et le cœur. « Ça ferait deux, Blackwell. À partir de combien de bavures en ta présence, on arrête de les considérer comme telles ? » La douleur vient s’ajouter au cocktail d’émotions qui bouillonnent en moi mais auxquelles j’interdis toute apparition. Il est hors de question que, comme elle face à ma provocation concernant son enfant, je perde la maîtrise de mes gestes. Je ne peux rien faire pour protéger Amos, me taire et ne pas entrer dans son jeu me semble même être la solution qui m’assure le plus de chance qu’il s’en tire sans la moindre éraflure. Mon visage reste fermé, mais je ne peux empêcher ma mâchoire de se contracter face à la menace qu’elle fait planer sur mon compagnon, et le peu de considération qu’elle accorder à la mort de mon compagnon. « Les mains, en évidence. » Je m’approche d’un pas pour me coller à mon tour dans le dos d’Amos, et sans envisager d’obéir à la brune, j’enroule mon bras autour du sien. Je lui communique mon affection autant que ma peur qu’il lui arrive quelque chose, et j’affronte le regard de la brune. « Ferme là. » Sont les seuls mots que j’arrive à articuler sans me trahir. Sans que mon combat intérieur ne devienne trop évident alors que, pour protéger celui dont je m’amourache aujourd’hui, je dois ignorer cette provocation et le peu de respect qu’elle accorde à celui qui faisait violemment battre mon cœur autrefois et qu’un de ses semblables m’enleva. La vérité c’est que s’il ne s’était agi que d’elle et de moi, si le brun n’avait pas été présent dans l’équation, je lui aurais sauté à la gorge à cette petite conne. Je lui aurais lacéré le visage de mes ongles manucurés et je lui aurais crevé les yeux. Elle ne peut pas tirer, je me répète qu’elle ne peut pas tirer, qu’elle n’en a pas le droit et qu’elle aurait plus de problème que la satisfaction qu’elle retirerait d’avoir gagné l’échange en me brisant le cœur.
Amos lui se retourne vers moi, il ignore la menace et les battements de mon cœur s’accélèrent. « On se casse. J’en ai ma claque. » Il attrape mon poignet et m’attire devant lui pour que la folie de l’inspecteur ne puisse pas m’atteindre, pour qu’elle ne puisse pas changer de cible et décider de m’abattre de sang-froid. Moi, je tente de garder le mien que je ne le retrouve qu’une fois que nous arrivons au niveau de la voiture. Mon poing s’abat sur le tableau de bord une fois que je referme ma portière, et je tente de calmer le rythme de ma respiration, d’ignorer le sang qui pulse contre mes temps alors qu’Amos fait le tour de la voiture et s’installer du côté conducteur. « Démarre. » C’est un ordre, mais c’est un résidu de crainte qui le provoque, pas mon besoin de jouer au petit chef. Sa main attrape le frein à main et mes doigts se referme sur son poignet. « Je vais la tuer. Je vais la tuer ou la faire tuer cette garce. » Et je le pense, en cet instant, je le pense de tout mon cœur.