| (Amelyn #10) ► RESTLESS HEART SYNDROME |
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RESTLESS HEART SYNDROME
Un mail. Quelques lignes pré-écrites qu’ils adressent en un clic aux pauvres gens qui espèrent encore que les flics ont fait leur maximum pour que le cor de la justice claironne enfin. C’était probablement ce qui me différenciait de ces âmes meurtries par la perte d’un être cher. Je le suis autant qu’eux, oui, mais je ne croyais plus en leur compétence depuis longtemps. Je menais mon enquête parallèle. Je me substituais aux autorités. J’avais une alliée de taille pour ce faire. Olivia avait été un soutien sans faille. Elle m’avait encouragé, soutenu et fourni les dossiers dont j’avais eu besoin pour ficeler mon plan. Nous n’étions pas seulement amis, elle et moi. Elle était mineure quand je la pris sous mon aile dès lors qu’elle embrassait une carrière de militaire. Aurais-je pu, je l’en aurais dissuadée. Mais, elle était déterminée. Elle l’était toujours. Ainsi a-t-elle revêtu, avec le temps, les apparats de la petite sœur qui manqua à mon existence. C’était la raison pour laquelle je regrettais souvent cette dispute qui altéra notre relation. Face à Raelyn, elle avait perdu son sang-froid. J’avais été forcé d’intervenir, révélant au passage, et en appréhendant les conséquences, que la jolie blonde et moi entretenions une relation qui sortait du cadre de ma vengeance. Le choc assomma Olivia. Elle m’accabla de reproches lorsqu’elle parvint à me mettre la main dessus. Moi, je ne fus pas en reste et, dès lors que j’hésite à ouvrir le mail émanant des lieutenants en charge du dossier Sofia Taylor, je déplore également que cette dispute sans précédent nous ait ébranlés. Je l’aurais appelée, mon soutien. Je lui aurais téléphoné pour qu’elle vienne picoler en ma compagnie un verre ou deux, qu’elle m’empêche de sombrer si, d’aventures, la pièce jointe nommée “rapport d’autopsie“, m’était tout bonnement intolérable. Jusqu’ici, je n’y avais pas eu accès. Je me souviens parfaitement de notre étonnement d’ailleurs. Mais, à présent que je l’ai sous les yeux trouverais-je la force et surtout le courage de lever le voile sur les questions qui me perforent le crâne depuis des années, celles qui me déchirent le cœur lorsque les réponses ne sont formulées qu’en hypothèses désagréables ? J’en doutais, franchement. Pourtant, quoiqu’il se déchirât dès lors que ma présomption se confirmait – l’enquête était close – je cliquai sur le document, le cœur battant, la colère au vendre et l’angoisse au creux de l’estomac. Elle grossit à chaque nouvelle atrocité révélée sur les supplices de Sofia. Une fois de plus, j’ai eu envie de hurler. Mon poing cogna contre le bois du bureau de ma cabine. J’étais furieux, chagriné. Le pansement qu’avait posé Raelyn depuis quelques mois sur mon cœur céda lâchement. Quant à la douleur, elle périclita à travers tout mon corps, mais j’ai lu encore, attentivement. Je me torturais et, de rage, je lançai le premier objet – un cendrier. Ils ne survivent pas sur ce bateau – à travers toute la pièce. Je n’y trouvai aucun soulagement, mais en le suivant du regard, mes yeux ont croisé l’enveloppe Kraft confiée par Lola. Ne serait-ce pas le moment idéal pour l’ouvrir ?
Elle contient un pan entier de l’histoire de mon bébé. C’est le récit de sa modeste vie. Je le sais, la jeune artiste me l’a expliqué et, naïvement, j’arrive à me convaincre que découvrir le talent de Sofia sera une thérapie efficace pour oublier toutes les horreurs qui m’agressèrent la rétine et ressuscitèrent ma douleur. Elle est plus cuisante que jamais. Pour l’éteindre, j’ai avalé tout de go trois verres de whisky plein. Au diable la vodka. J’ai besoin de quelque chose de tout aussi fort mais d’apprécié, quelque chose qui m’aidera à affronter la version romancée et dessinée de ce que fut l’enfance de mon enfant. Mes mains tremblantes sortirent de son contenant les planches de la bande dessinée retravaillée par Lola et, devant le premier phylactère, je fus happé par la violence du souvenir, par la fougue véhémente de la nostalgie. Au fur et à mesure de ma lecture, ma carcasse a glissé le long du sofa. Je me suis retrouvé, le cul par terre, perclus d’émotions, affligé, détruit, tout simplement. Dans mon cœur, c’est l’hémorragie. Si je n’avais été tari de larmes, je les aurais épuisées de suite, soumis à la seule volonté de cette souffrance incoercible qui noircit ma vie depuis l’annonce du décès et qui m’écrase de tout son poids depuis. Le bonheur traduit par les bulles, ces dessins de ses proches si ressemblants, ses ambitions et son admiration pour ce père lâche qui l’aura abandonné, ça me fout en l’air. Instinctivement, j’ai rapproché ma bouteille contre ma cuisse. Normalement, elle aurait dû m’aider à rendre floues ces images insupportables, mais rien ne semblait me laver de cette émotion infernale et aussi incontrôlable que ma culpabilité. Elle est trop intense et je ne suis plus qu’un trou béant. J’ai beau ingurgiter son contenu au goulot et le supplier d’agir, Johnnie Walker ne m’apaise pas. Il ne me soigne pas comme il a l’habitude de le faire. L’alcool n’est qu’un pis-aller pour chasser l’évidence. Vendetta accomplie ou non, je ne parviendrai jamais à me débarrasser de ma honte. Elle ne fera pas machine arrière et surpris par cette cruelle vérité, je songe sérieusement à lâcher prise, à me saouler jusqu’à ce que je sois incapable de marcher, de réfléchir, d’endurer, de me réveiller demain matin ou le suivant. Je songe à me foutre en l’air tout simplement. Attrapant mon portable dans le fond de ma poche, j’ai pianoté un message à l’adresse de Raelyn, mais je ne l’ai pas envoyé. Elle ne viendrait pas. Si elle s’imaginait que j’essaie de l’éviter, elle sera folle de rage – je ne saurais en douter – mais elle ne viendrait pas. Non. Elle se renfrognera et tentera de me le faire payer et sur l’heure, ça n’a plus la moindre importance. Je songe que je ne reparaîtrai plus de toute façon. Que je ne pourrai m’afficher tant que je n’aurais pas endormi ses regrets qui tiraillent mes tripes. Et, tout à coup, je perds en sobriété. Les affres de l’ivresse se manifestent, enfin, lentement, mais sûrement et je m’organise pour accélérer le rythme.
Je bois jusqu’à plus soif, si tant est que ça soit possible. Je bois sans réfléchir. J’enchaîne les gorgées coup sur coup jusqu’à oublier toute notion d’identité, de raison et de temps. Je ne me souviens plus à quel moment – ni même comment, tant je titube – j’ai décidé de grimper sur le pont pour héler les passants et leur cracher ma colère au visage. Je ne me rappelle pas non plus lequel des pauvres hères que j’ai pris pour cible a pris la peine de se battre avec moi, moi qui suis à peine capable de me défendre et qui n’essaie pas vraiment. J’ignore lequel m’a abandonné hilare et pitoyable, parce que son coup de poing a contribué à m’assommer. Allongé au sol, mon rire n’est plus qu’un grognement. Je me remplis l’estomac de ce qu’il reste dans ma bouteille. Je me sens partir. J’ai le sentiment de m’éteindre peu à peu. Je sue à grosses gouttes. Je n’ai plus la force de serrer les doigts et, peut-être est-ce le fracas de ma bouteille qui heurta la carcasse de mon bateau qui a alerté l’un de ces matelots que je n’eus pas le loisir d’insulter ou de provoquer. Je ne saurais dire. Mon corps ne répond plus aux appels à l’aide de ma tête qui en formule de bien faibles. Mon cerveau est engourdi. Mon cœur bat faiblement. Je renoue avec une forme de quiétude fallacieuse qui me convient parfaitement. Dans cette grotte, rien ne peut m’atteindre. Je n’entends pas la voix de l’homme. Je ne perçois pas ses traits non plus. Je jette mes bras en l’air non pour le repousser, mais parce que j’ai envie de vomir et qu’il me secoue malgré tout, accentuant mon mal de mer et ma nausée. S’il m’a questionné, il n’a reçu pour toute réponse qu’un gémissement guttural. Je crois – mais je ne pourrais jurer de rien – qu’il a tenté de me redresser afin d’appuyer mon dos contre la rambarde. Au bruit sourd qui suivit ma chute, à la façon dont mon cerveau ricocha à plusieurs reprises contre ma boîte crânienne, j’ai conclus que j’étais incapable de tenir droit. En revanche, je pourrais attester qu’il a fouillé les poches de mon jeans en quête de mon téléphone. En toute franchise, j’aurais préféré qu’il comprenne que mes doigts, se resserrant par réflexe dans le vide, était une supplique informulable qui n’attendait qu’à être honorée. Je rêve de me brûler l’œsophage. J’ai soif. Encore. Toujours. Je demeure hermétique à l’initiative de ce gars trop gentil pour être honnête. Qui, de nos jours, se soucient du sort de son prochain ? Qui ? Et pourquoi avait-il fallu qu’il s’intéresse à moi alors que je n’ai nulle envie qu’on me vienne en aide ? La suite n’est plus que brouillard finalement. Le néant. Le vide intersidéral. Il m’a parlé, il m’a giflé, mais je sombre doucement dans l’inconscience et je ne lutte pas. Je ne me débats pas pour revenir. Je me laisse glisser lentement, au mépris de ma propre vie, à la faveur de mon soulagement.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34324 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Dim 8 Mar - 12:55 | |
| (bayside →manly boat harbour) Restless heart syndrome Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
tw alcoolisme, coma éthylique
La première sonnerie ne suffit qu’à me faire remuer et grogner dans mon lit. Je me retourne, abattu par la fatigue pour poser ma joue sur mon oreiller en satin et l’entourer de mes bras, grappillant inconsciemment quelques minutes de sommeil, ne réalisant pas tout de suite que c’est mon téléphone qui sonne. La seconde me fait ouvrir les yeux mais, encore à moitié endormie, je me les frotte et ce n’est qu’à la troisième que je tourne la tête en direction de mon téléphone. Le réveil à côté indique qu’il est 4 :35, soit le beau milieu de la nuit, et je fronce les sourcils lorsque je jette un coup d’œil à mon téléphone pour y voir la photo d’Amos s’afficher. J’ai quitté le Club il y a moins de deux heures, et je suis arrivée chez moi il y a une heure et demie tout au plus. Je n’ai pas pris la direction de la marina puisqu’il était tard, que je tombais de fatigue et que, n’ayant pas aperçu Amos autour des tables de jeux d’argent j’ai supposé qu’il était parti tôt. Ma discussion avec Mitchell à son sujet m’avait tendue, plus d’une semaine après je le ressentais encore, mais en aucun cas ne m’avait déterminée à appuyer sur la pédale de frein concernant ma liaison. Non, nous étions plus complices Amos et moi que jamais depuis notre virée en bateau et si nous n’étions pas du genre à étaler publiquement notre histoire, je ne retenais plus quelques gestes d’affections. Qu’il m’appelle au beau milieu de la nuit par contre était inédit. Il devait se douter que si je n’étais pas venue c’est parce que j’avais terminé tard, trop tard pour avoir la force de faire autre chose que m’écrouler dans mon lit après quelques joints. Je décroche à la quatrième sonnerie, et le salut d’abord d’un grognement et d’une voix éraillée. « Amos ? » J’ai envie de rajouter un « tu sais quelle heure il est ? » mais quelque chose m’en dissuade. Une certitude qu’il ne m’appellerait pas au beau milieu de la nuit simplement pour entendre le son de ma voix ou me demander de le rejoindre.
La voix au bout du fil, ce n’est pas la sienne, et je comprends à peine l’homme qui parle. Il parle d’Amos, du bateau, d’alcool et je devine rapidement qu’il a trouvé le brun ivre et en piteux état. C’est quand il me parle d’hôpital que je réagis vivement, définitivement réveillée. « Non, pas d’hôpital. Restez avec lui, j’arrive, je suis là dans une vingtaine de minutes. » Quand le type raccroche, je frotte mes yeux et masse mon cou une dernière fois avant de me lever. Je peine à imaginer l’état de mon amant : il boit et je le sais, il boit beaucoup trop pour qu’un individu lambda ne s’en inquiète pas mais finalement, sa consommation n’égale-t-elle pas la mienne ? Je fouille ma mémoire alors que j’enfile à la hâte un jean simple et un t-shirt blanc, en commandant en parallèle un taxi. Lorsque je m’y engouffre, je pose la tête contre la vitre et pour lutter contre l’endormissement, j’envoie un message sur le téléphone d’Amos, priant l’homme de m’attendre, l’informant que je suis en route et que je ne devrais plus tarder.
Oui Amos boit, beaucoup. Ces dernières semaines, ces deux derniers mois j’ai eu le loisir de constater qu’il avalait les verres de whisky comme des verres d’eau, mais je ne l’ai jamais jugé. Je suis d’une part habituée à ce genre de comportement, entourée de gros consommateurs tous les jours et je ne suis moi-même pas en reste. S’agit-il d’un accident ? Un verre de trop ? J’ai du mal à imaginer qu’il ne puisse s’agir que de ça, un sombre inconnu ne l’aurait pas rejoint sur son catamaran, le brun ne l’aurait pas laissé tirer le téléphone de sa poche pour me contacter. Je refoule mes questions, supposant que j’aurais de toute façon les réponses en arrivée. Lorsque le taxi me dépose devant la marina j’accélère le pas pour rejoindre le voilier de mon amant, et lorsque je me hisse sur le pont, l’inconnu qui m’appela s’adresse à moi, mais je lui prête à peine d’attention. Non, elle est focalisée sur Amos, il l’aspira dès que mes yeux se posèrent sur lui, assis contre la cabine du bateau, la tête pendante, en sueur, et un regard vide, il a bu, beaucoup, beaucoup plus que ce que j’imaginais et je me demande s’il est simplement conscient de ma présence. « Je l’ai trouvé comme ça. Il criait sur les passants, il hurlait à la mort. » Je l’écoute à peine et je m’approche du brun, je m’accroupis à son niveau et je prends doucement sa tête entre mes doigts. Mon cœur rate un battement alors que mes yeux croisent les siens qui eux, ne renvoient plus rien du tout. Il tente de les accrocher à mon visage mais ne semble même pas y parvenir. Dans un geste d’une douceur exceptionnelle, je dégage son front de ses mèches trempées de sueur, je les rabats en arrière et je caresse sa joue meurtrie, par un coup surement, de mon autre main. « Il est à peine conscient depuis tout à l’heure. Faut pas le laisser s’endormir. » Je daigne enfin tourner mes yeux en direction du pauvre bougre, et lui adresser la parole. « Je sais. » Je sais la conduite à adopter dans ce genre de situation, je sais comment réagir face aux dommages causés par l’alcool.
Je me radoucis alors que la main d’Amos se referme faiblement sur mon avant-bras. Il me crève le cœur, et je rajoute. « Merci d’être resté avec lui. Je m’en occupe maintenant, vous pouvez y aller. » Il semble hésiter, mais déjà j’ai reconcentré mon attention sur le brun. Déjà j’ai enveloppé son visage de mes mains et je tente de l’aider à me trouver de son regard hagard. « Vous êtes sure mademoiselle ? Il va falloir le ramener à l’intérieur, je peux vous aider » Je secoue la tête, et ne lui adresse qu’un regard. « C’est bon, je vais me débrouiller. » Un peu plus sèche, je le congédie d’un dernier regard noir et lorsqu’il est assez loin, je me retourne vers le brun, les mains toujours posées sur ces joues. « Amos, Amos, tu m’entends ? » Un faible gémissement m’indique que m’entendre est une chose, mais qu’il n’y a que peu de chance qu’il soit réellement conscient de ma présence. Je fais taire mon cœur qui s’agite dans ma poitrine, et je maintiens fermement sa tête qui tombe dès que la pression de mes doigts s’amenuise. « Amos c’est Raelyn. Je vais te ramener à l’intérieur, mais va falloir m’aider. » Je n’ai pas la force physique nécessaire pour soulever son poids mort de terre comme il le fit pour moi dans cette boite de nuit. Je tente d’enrouler mes bras autour de de ses épaules pour le soulever, mais même en bandant mes muscles je n’arrive à le faire décoller que de quelques centimètres que son corps parcourt en sens inverse dès que je faiblis. Je change de stratégie, je me dirige vers la porte de la cabine que j’ouvre en grand, avant de revenir m’agenouiller auprès Amos dont les doigts s’accrochent à tâtons sur mes bras, sur mon visage et mes épaules. « Je te laisse pas. » Je souffle cette promesse avant de l’attirer à moi et d’enfouir ma tête dans son cou. Je reste ainsi quelques secondes avant de le repousser doucement pour tenter à nouveau d’attraper son regard absent. « Il va falloir que tu m’aides cow-boy. » Je le décolle du mur pour passer derrière lui et enrouler mes bras autour de ses épaules et tenter de le tirer en arrière. Je parviens à force d’efforts à l’amener jusqu’à la porte. Comment j’arrive à lui faire descendre les escaliers sans nous rompre le cou je l’ignore mais arrivés en bas Je lâche ses épaules pour reprendre mon souffle. La respiration saccadée et en sueur je me redresse, les mains sur mes côtés à bout de force. Lui, il laisse tomber son dos contre le sol et alors qu’il ferme les yeux je m’accroupis à nouveau pour le redresser. « Hey, ferme pas les yeux, reste avec moi. » Je le perds, je sens que je le perds si bien qu’épuisée je puise dans mes réserve pour à nouveau enrouler mes bras autour de ses épaules et le trainer jusqu’à la salle de bain. Je peste, je renâcle, je grogne alors que je frappe sans tête contre un angle sans le vouloir, alors que mon dos heurte un obstacle, et quand j’y parviens enfin, j’appuie son dos contre le carrelage avant de m’agenouiller et d’à nouveau attraper son visage entre mes mains. Je frappe doucement sa joue pour qu’il ouvre les yeux, je répète son nom, et finalement sans prendre le temps de me déshabiller ou de lui ôter son t-shirt, j’ouvre le robinet de l’arrivée d’eau. L’eau qui détrempe mes cheveux a au moins le mérite de lui soutirer un grognement et un battement de cils. Moi je déglutis, épuisée physiquement et mentalement, le cœur pris en étau devant le triste spectacle auquel j’assiste. « Amos reste avec moi, fait un effort, dis-moi n’importe quoi, ce que tu veux. » Mes doigts caressent sa joue et je dépose mon front contre le sien. L’eau chaude qui coule dans mon dos, sur mon visage et qui trempe mes vêtements, je ne la sens presque pas tant mes pensées sont concentrées sur mon amant, sur sa détresse, sur son visage meurtri et ses doigts qui s’accrochent faiblement à mes mains, à mes poignets sans réussir à les saisir, sur ce grognement qui se muent parfois en gémissement, sur ce regard résolument vide qui me fait froid dans le dos.
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Dernière édition par Raelyn Blackwell le Mer 2 Aoû - 11:05, édité 2 fois |
| | | | (#)Dim 8 Mar - 16:37 | |
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RESTLESS HEART SYNDROME
J’ai senti ses doigts grossiers palper mes poches. J’ai également entendu cette voix, inconnue, s’exprimer dans cette langue qui est la mienne, mais qui m’est bizarrement étrangère. Mon discernement se fait la malle vers une voie où la solitude est reine et ça me convient. Là-bas, l’oiseau des souvenirs ne picorera plus les plaies béantes de mon cœur. Je serai serein, tranquille, ni malade, ni souffreteux, ni grotesque, ni burlesque, exactement ce que je fus quand je criai après les passants pour les injurier, les railler, leur renvoyer ma rage au visage, comme s’ils étaient les seuls responsables de mon malheur, comme si le fait d’être heureux et de sourire était un crime, un que j’aurais pu laver si j’en avais trouvé la force. Mes réflexes étaient morts cependant. Je ne marchais déjà plus droit, je titubais, ma bouteille à la main, à l’instar du capitaine Haddock dans les bandes dessinées qu'aimaient tant Sofia. Mon équilibre, précaire, m’envoya valser au milieu du pont au premier coup de poing d’un inconnu – l’unique ? – et m’empêcha de plonger dans l’eau, pas tant pour me noyer, mais parce que l’inconséquence est propre aux alcooliques en état d’ivresse avancé. L’inconséquence, oui, et plus tard, l’inconscience. C’était là l’objectif de l’itinéraire que j’ai emprunté durant des heures. Aussi, l’ai-je détestée la bonne âme qui s’est penchée sur moi. J’ai maudit sa bonhomie et ses initiatives. Aurais-je trouvé en moi assez de vigueur pour me lever que je l’aurais poussé par-dessus bord pour m’en débarrasser. Avoir besoin d’aide ne signifie pas que l’on souhaite être secouru. Ça fait des lustres que je m’empoisonne, que je me suicide lentement, mais sûrement. Ce coma, contre lequel je pose ma tête, était inévitable. Jusqu’ici, je m’en étais gardé grâce à la bienveillance des tenanciers de café de Kilcoy ou à celle de mon père qui s’arrangeait toujours pour me secouer au bon moment. Ce soir, qu’importe qui le pauvre hère appellera à la rescousse, il sera trop tard. Tout du moins, aurait-il dû l’être s’il n’avait pas pris sa tâche un rien trop au sérieux. Il me chahute dès que je ferme les yeux sur ce monde de plus en plus moche, celui qui n’a plus rien à m’offrir si ce n’est plus de douleur encore. Il me jette un peu d’eau au visage – d’où provient-elle, d’ailleurs ? – et je mentirais si je prétendais que je n’ai pas tenté de me relever pour le dégager. J’ai esquissé un mouvement qui, en possession de mes moyens, aurait pris l’allure d’un coup de pied, mais il est lamentable. J’ai été jusqu’à ouvrir ma bouche pâteuse pour que s’en échappe quelques horreurs de mon cru, qu’il égare tout besoin de redorer son karma, mais je suis une loque, une lavette, une serviette qui aura trop servi, un déchet, un rebut de la société, un livre brûlé, une photo déchirée. Je suis tout ce qui se jette à la poubelle ou à la décharge. Je ne suis plus bon à rien. Alors, je me laisse emporter par le courant. J'autorise Dieu sait qui prendre le contrôle puisque je suis privé du droit de choisir entre mal vivre ou mourir lâchement.
Et puis, soudain, je reconnais ce timbre consacré au rang du rassurant. Il prononce mon prénom, à plusieurs reprises, et autant me concentrer est pénible, autant j’ai le sentiment qu'il me ramène un peu. Quand mon orgueil se ranimera, nul doute qu’il souffrira que ma maîtresse ait été témoin d’un spectacle aussi pitoyable. Mon cœur, qui pour l’instant bat faiblement, s’inquiétera qu’elle me voie, à l’avenir, comme un pauvre type qui n’en vaut pas la peine. Sur l’heure, j’essaie de faire machine arrière, de rebrousser chemin au milieu du labyrinthe broussailleux des nimbes dans lesquelles j’avançais en quête d’un apaisement pérenne. Pourquoi ? Je ne suis pas en état d’y réfléchir et de me l’expliquer. Mais, je crois avoir songé qu’elle était une bonne raison de me battre, au moins pour son aveu. Elle tient à moi. Elle l’avait confessé, spontanément et, appesantie par la sincérité de son audace, elle avait cherché à dérober son regard du mien, brûlant, ardent, flatté, heureux peut-être. Si je ne reviens pas pour moi, je le lui dois, au nom de ses efforts pour s’ouvrir, pour me faire confiance en partie, parce qu’elle s’est laissée entraîner dans la danse, car avec elle, je me sens bien et plus vivant que jamais. Elle n’est pas un bandage ou un médicament. Elle est mon espoir de renouveau. Durant ses derniers mois, elle m’a rappelé que rire n’est pas proscrit. Elle m’a ressuscité et, cette nuit, elle est venue, pressentant l’urgence et le danger. Elle s’est fiée à sa douceur et à ses propres émotions. Je ne saurais dire si c’est l’alcool qui me fait délirer, mais je jurerais l’avoir reconnue à travers ce geste qui caresse ma joue, qui dégage mon front fiévreux d’une mèche de cheveux certainement crasse de sueur. Jusqu’alors, j’avais froid et c’était bon signe finalement. À présent, je tente d’agripper sa main ou son bras. Je tends mes doigts fébriles devant moi pour effleurer son visage, mais les contours de ce dernier sont dissous, lointains, presque vaporeux. Je m’accroche à ses mots que je ne distingue pas. Ils sont abstraits. Tout l’est. Je suis plongé dans le tableau d’un impressionniste ou dans l'univers de Picasso. Plus rien n’est à sa place, pas même moi, certainement pas moi qui n’ait plus la robustesse utile à maintenir ma tête, à l’aider à me soulever pour je ne sais où. Je suis juste bon à paniquer quand elle s’éloigne, redoutant que cette fois, mes craintes se matérialisaient sous mes yeux hagards et mornes. Lasse, elle partirait, jugeant qu’un raté ne mérite pas qu’elle dépense autant d’énergie pour le protéger de sa propre folie. Affolé, je respire de plus en plus mal et, l’alcool aidant, je pousse un gémissement plaintif. Rae, elle prend le temps d’enfouir sa tête au creux de mon cou et j’ai à nouveau clos mes paupières, puisant dans son attitude réconfortante un peu d’élan pour l’aider à me soulever. C’est vain. Je suis la mollesse incarnée.
J’ignore comment elle s’y est prise pour me conduire jusqu’à la salle de bain. Je n’avais par ailleurs aucune conscience que j’y étais jusqu’à ce que l’eau s’écoule sur mon visage. Elle m’agresse, mais c’est plus ou moins probant. Je cligne des yeux. Je peux tourner la tête, bien qu’elle me tourne toujours. Je peux la pencher sur les traits tirés et soucieux de mon amante. Je ne l’aperçois que faiblement, mais je ne l’ai pas rêvée. C’est bien son front qui repose sur le mien tandis qu’elle me demande de lui parler, de prononcer quelque chose. J’aimerais, sincèrement. J’aimerais lui promettre que je vais bien, que j’irai mieux, que c’est juste un accident, mais ce serait trop long et, quand bien même, elle n’y croirait pas. Ses pupilles cherchent les miennes qui, visiblement, l’horrifient. Sont-elles vides de toutes émotions ? Ai-je toujours l’air dévoyé de la voie de la survie ? Ai-je l’air plus mort que vivant ? Le tissu, collé à ma peau, est une sensation désagréable. La chaleur du jet m’incommode également. Je tombe de fatigue, mais je ne veux plus m’assoupir. J’appréhende mal l’idée qu’elle s’en aille malgré sa promesse. Je voudrais tant pouvoir l’entourer de mes bras et la serrer contre moi jusqu’à ce que la vapeur nous embarrasse. À défaut, je bafouille un truc du genre : « ça fait mal.» Je doute que ça soit réellement intelligible. J’ai psalmodié son surnom. Une syllabe, c’était faisable, mais tout s’apparente à un grognement, un geignement audible. J’ai cru deviner le poids de sa tête sur mon torse et ses doigts glisser sur mon visage, mais je ne sais participer à un quelconque échange. Une fois encore, j’ai perdu tout contrôle. Je lui ai confié les rênes de ma vie avant que ne s’effacent la peine, la honte, la souffrance, les regrets, les remords et la reconnaissance. Tout, sauf les battements faiblards de mon cœur en pleine hémorragie et dont Raelyn a visiblement pansé les blessures.
*** Lorsque j’ai ouvert les yeux, ma tête me faisait mal, je n’avais pas pleinement renoué avec les élémentaires. Je ne me rappelle plus mon prénom ni où je suis. Je reconnais simplement le parfum – trop entêtant pour mon estomac intoxiqué d’alcool – de ma sauveuse. Je me frotte les paupières, mais mes gestes sont lents et mal coordonnés. Mes mains tremblent dangereusement, j’ai chaud, j’ai soif, j’ai de la température et mes muscles me paraissent si lourds que l’idée même de les bouger m’est insurmontable. Je jette tout de même autour de moi un coup d’œil. Mes doigts s’entremêlent à ceux de Raelyn. Elle les a posés juste là, sur mon cœur. Combien de temps sommes-nous restés sous cette douche ? Aucune idée. À quel moment j’ai essayé d’arracher mon T-shirt ? Même constat. Est-ce le signal qui la força à agir ? Sans doute, quoique je ne me souvienne pas de la façon dont elle parvenue à me conduire dans mon lit et à me déshabiller. Plus tard peut-être. Quand toutes les connexions se feront à nouveau. Sur l’heure, j’ai juste envie de sortir un pied de la couverture et de le poser au sol pour m’ancrer à la terre plus ou moins ferme de ce bateau. Je n’ai pas envie d’ajouter à ce que je suppose avoir été déplorable et pitoyable un moi qui quitte la pièce, me persuadant que je cours, pour mieux être arrêté à un mur, et régurgiter mon trop-plein de whisky au milieu du couloir qui mène aux toilettes. S’il me reste un soupçon de force, je le rassemble pour m’appuyer sur mes coudes et me redresser, sans réveiller Raelyn, pour préférer une position entre l’assis et le coucher. Je me dis que ça m’aidera à me contrôler les relents acides qui me brûlent la gorge. Je ne peux pas tousser ou ce serait la catastrophe. Alors, je me concentre, autant que mon cerveau ne me l’autorise. Je maîtrise ma respiration. J’essaie de ne pas me soucier des frissons qui me parcourent, des frémissements de mon corps qui grelottent comme s’il gelait sur le bateau alors que je crève de chaud. Je suis envahi de sueur froide et j’ai peur, peur de m’endormir, peur de ne pas me réveiller, ce qui contraste avec mes désirs de la veille. En proie à l’effroi, je récupère la main de Raelyn et je la serre entre mes doigts, péniblement, mais bien moins que la veille. Puis, j’ai déplacé son bras et, comme un gosse, même si je sais que je regretterai d’avoir été aussi fragile au cœur de ses bras, je m’y suis créé une petite place, qu’ils m’enveloppent de sa douceur. Je me suis blotti contre elle et, si elle s’est éveillée, je n’en eus pas réellement conscience. Réconforté, j’ai sombré à nouveau.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34324 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Dim 8 Mar - 19:54 | |
| Restless heart syndrome Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Alors que je le fait glisser le long des marches, il n’y en a que peu mais leur descente me semble être un calvaire, je tente d’ignorer les bruit que fait son corps, semblable à un poids mort, à chaque fois qu’il en heurte une. Il n’aura j’espère rien de cassé demain, mais il ne coupera pas à un nombre important d’ecchymose c’est certains. Moi non plus cela dit, mais pour l’heure la détresse que j’ai aperçue dans ses yeux quand j’ai posé mes mains sur son visage, quand je suis sortie de son champ de vision et qu’il a peut-être pensé que je le laissais derrière, quand je l’ai attiré vers moi pour enfouir ma tête dans son cou, cette détresse et ce regard vides ils sont trop présents pour que je ne me formalise des meubles que je heurte, et des fois où je bascule en arrière durant le trajet jusqu’à la salle de bain. Il me semble m’écorcher le coude mais je range la douleur dans un coin de mon esprit, le coin j’y penserais demain. Je reprends mon souffle, je ne m’autorise jamais plus d’une minute au risque de ne plus arriver à insuffler la moindre force dans les muscles meurtris de mes bras, et quand j’arrive dans la salle de bain je n’ai qu’une envie, me laisser tomber par terre moi aussi. Il m’est déjà difficile d’avoir le moindre ascendant physique sur lui en temps normal, je suis un poids plume et Amos est un grand gabarit, si bien que transporter son corps inerte à travers le bateau a puisé dans mes réserves et qu’à présent, j’ai l’impression d’avoir couru un marathon. Un marathon où tous les coups sont permis et où j’aurais au passage récolté quelques bleus.
Quand je pose à nouveau mes yeux sur lui, ça n’a plus la moindre importance. J’allume l’eau chaude parce que j’ai l’impression que c’est la seule chose qui pourra m’aider à gagner son intention, l’aider à ne pas sombrer. Je réalise qu’au-delà de la peine que je ressens à le voir tenter de s’accrocher à ma voix, tenter d’attraper à nouveau mon bras et mon visage mais poser sa main à plusieurs centimètres de là où il se trouve, j’ai eu peur. Mes nerfs solides m’aident à ne pas perdre pied, à ne pas le laisser paraître et céder à la panique comme une idiote, mais alors que je pose mon front contre le sien je prends la pleine mesure de ma déclaration de l’autre soir. Je tiens à lui. Vraiment, entièrement, et ce soir si mon cœur a raté un battement en l’apercevant en sueur, s’il s’est déchiré en entendant ses plaintes, c’est parce que j’ai eu peur. Une peur incontrôlable, une qui trahit plus qu’un simple attachement. « Ça fait mal. » Les yeux fermés, mon front contre le sien, je tente de museler mon cœur alors qu’il tente à plusieurs reprises de prononcer mon prénom. Je l’attire à moi, et je sens tout son poids se reposer contre mon torse. Mes doigts se nouent dans ses cheveux et je le maintiens ferment contre moi, le cœur qui bat la chamade. « Je sais… Je sais… » Je suis projetée des années en arrières. Quand, vivant dans un studio minable et accro à la cocaïne j’usais trop certains soirs. Assez pour être en surdose. Assez pour recroqueviller habillée sous la douche et pleurer, crier, et supplier je ne sais quelle puissance divine en lui demandant que ça s’arrête, en promettant que si je survivais à cette nuit jamais plus je ne retoucherais la moindre trace de poudre blanche. C’était faux évidement. Je survivais et dès que j’arrivais à remettre les mains sur un gramme je m’empressais d’aligner un rail, sur ma table, sur le bar de l’établissement dans lequel je bossais, sur le rebord d’un lavabo de toilettes publiques, n’importe où. Je sais la douleur et la peur qu’il doit traverser et si le poison n’est pas le même, je suppose que ce sentiment d’être minable, d’être une loque, de n’être plus bon à rien doit être le même.
Réalisant qu’il file entre mes doigts et que je n’arriverais plus à le maintenir éveillé, je coupe l’eau. Je glisse en tentant de le tirer une première fois vers la sortie, et alors que mon crâne tape contre les carreaux de la douche je laisse un grognement s’échapper de mes lèvres. Je lâche un long soupire, me masse l’arrière du crâne et finalement je redresse à nouveau et le tire avec précaution cette fois ci. Le hisser sur son lit est une autre paire de manche. Je dois m’y reprendre à plusieurs fois et finalement je me place face à lui, enroule mes bras autour de ses épaules et j’y parviens, malgré le poids de son corps qui m’écrase et manque de me faire vaciller. En quelques mouvement, quelques grognements de fatigue, je parviens à le débarrasser de son t-shirt trempé et il me faut également plusieurs minutes pour venir à bout de son jean qui, détrempé, colle à sa peau. Je le fais basculer dans une position de sécurité sommaire, avant de m’asseoir à mon tour au bout du lit pour souffler. Sans notre douche forcée je serais en nage et à présent que le calme semble revenir, excepté quelques grognements et plaintes qui me font déglutir et fermer les yeux à chaque fois Amos semble avoir sombré, et a fatigue que j’avais chassée pour mener à bien mon entreprise me retombe dessus de façon soudaine. Je m’extirpe à mon tour de mon jean et de mon t-shirt, j’enfile un des siens, sec et propre, avant de me glisser à ses coté et de passer un bras autour de son corps et de me coller contre son dos. Je tente à peine de rester éveillée en cas d’urgence, mais épuisée je ne résiste que quelques minutes avant de me sentir partir à mon tour.
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Quand mes yeux s’ouvrent je suis aveuglée par le soleil qui filtre à travers les hublots non fermés. Je ne sais quelle heure il est, j’ai laissé les téléphones au salon afin d’éviter de les noyer. Amos entre mes bras je respire lentement. Plongée dans un sommeil superficiel je l’ai senti se blottir contre moi pendant la nuit et j’ai entouré son cou de mes bras alors qu’il enfouissait sa tête dans contre moi. L’odeur de whisky m’a empli les narines, elle a complètement masqué la sienne, mais elle ne me dérange plus depuis longtemps. Je tente de fermer à nouveau les yeux, sentant déjà que mon corps sera ankylosé des efforts que j’ai dû produire la veille pour le trainer jusqu’à son lit, et j’entends profiter au maximum de cette tranquillité retrouvée. A plusieurs reprises je me suis réveillée dans la nuit. A chaque fois j’ai vérifié que son cœur battait bien contre ma paume et ce n’est qu’une fois ce constat fait que j’ai réussi à me rendormir. Cette fois ci, c’est son souffle dans ma nuque qui me rassure, il est plus posé que la veille. Quand je sens qu’il s’agite, qu’il tressaille et qu’il est pris de frisson entre mes bras, je desserre ma prise autour de sa nuque pour descendre dans le lit, placer mes yeux au niveau du sien et enserrer son corps juste en dessous de ses épaules. Là, je dépose un baiser dans son cou, avant de reculer le visage et de lui adresser une grimace. « Comment tu te sens ? » Mal, fatalement. Je connais la douleur et elle n’est rien comparée à la honte et la culpabilité. Je l’attire un peu plus près de moi pour qu’il ne m’échappe pas sous leur poids et je niche ma tête dans son cou. « C’est n’est pas comme ça que je nous imaginais prendre une douche ensemble, mais soit. » Un sourire amusé sur les lèvres, je tente ce que je peux pour essayer de détendre l’atmosphère. « Tu veux un café ? Un verre d’eau ? » Je doute que son estomac puisse supporter autre chose et tant mieux, contrairement à lui je suis incapable de lui cuisiner quoi que ce soit, il devra se contenter de mon affection et de la chaleur de mon étreinte. Finalement je recule mon visage pour poser mon front contre le sien, pour retrouver son regard qui m’avait manqué hier, tant il était vitreux, tant le brun était absent. « Je suis contente que tu sois de retour. » Hier il n’était pas vraiment là. Je baisse d’un ton, et je murmure contre ses lèvres. « On est pas obligés d’en reparler. Jamais. » Je ne souhaite pas qu’il s’encombre d’une honte qui n’as pas lieu d’être puisque, jeune junkie, j’ai eu mon lot de soirée où je ressemblais plus à un déchet qu’à une représentant de l’espèce humaine.
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| | | | (#)Lun 9 Mar - 0:53 | |
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RESTLESS HEART SYNDROME
Tremblant toujours, caché entre ses bras de la honte et de la lumière du soleil qui envahit la chambre à travers les fenêtres rondes, je n’ose pas ouvrir les yeux. La migraine me rend photo phobique. Si elle n’était pas accompagnée d’autres maux, tout aussi cuisants, voire plus, j’aurais pu la gérer. La gueule de bois, ça me connait. C’est une part de mon quotidien. Une aspirine et quelques verres d’eau me remettent d’aplomb en général. C’est plus compliqué aujourd’hui. Je suis déphasé par rapport à la réalité et j’ai la désagréable impression d’avoir servi de piste de danse à des professionnels de la salsa toute la nuit. Mon cœur bat dans mes tempes. Je me sens sale et pas à ma place dans mon propre corps. Mon odorat, à cause de la nausée, est décuplé et ma propre odeur m’incommode. Je me dégoûte, à tout point de vue. Je me suis couvert de ridicule et, en plus des relents de whisky, je pue la transpiration. Pourtant, elle est toujours près de moi, Raelyn. Elle me réconforte de ses bras et vient chercher mon regard. Je ne dors pas vraiment. Elle le sait. Ma respiration n’a plus de secret pour elle. Nous ne comptons plus depuis longtemps le nombre de nuits où nous nous endormons l’un contre l’autre. Elle le sait et elle s’inquiète de ma forme. Que suis-je supposé lui répondre exactement ? Que je la tiens bien ? Dois-je faire fi de mon visage qui me brûle ? De mon dos qui ne semble plus pouvoir me porter ? Qu’est-ce qui est avouable finalement si mon désir est de la rassurer un peu ? Sa moue m’aide à statuer : la vérité. Seule la vérité compte. « Bof. » initiais-je tandis que le reste se coince dans ma jugulaire. Je me racle la gorge pour une nouvelle tentative. J’esquisse un sourire terne, sans panache et je reprends : « J’ai un semi-remoque qui m’est passé sur tout le corps. Et toi ? » m’enquis-je, las, éreinté, effrayé par ma propre voix. Elle est rocailleuse, chargée d’alcool, mais je suis en vie et n’est-ce pas le plus important ? ça devrait l’être, mais l’opprobre est si violente que je ne parviens pas à l’affronter les yeux de mon amante plus longtemps.
Dans mon cerveau, il n’y a plus grand chose. Je me concentre pour rassembler mes idées. Je me rappelle d’avoir lu le mail signifiant la clôture du dossier de Sofia et d’avoir ouvert le rapport d’autopsie. Ce souvenir-là, je l’envoie valdinguer aux fond des oubliettes avant que l’affliction m’assaille, mais c’est déjà trop tard. Mon cœur se serre à nouveau. J’en grimace, mais je choisis de poursuivre ma course inversée sur le fil du temps. Je me revois ouvrir une bouteille, la boire sans parcimonie. Je me retrouve sur le pont du bateau, pitoyable à chercher des noises à qui croisaient mon regard, à qui se désolaient de mes hurlements. D’instinct, je relève la couverture sur ma tête et je me recroqueville au cœur des bras de Raelyn. Je dissimule mes traits sans doute tirés dans son cou devant le constat ignominieux de ma bassesse et de la suite qui m’échappe complètement. J’ai la vague sensation d’avoir reçu un coup de poing en plein milieu du visage, mais rien de plus. Si elle m’a fait prendre une douche, c’est balayé. « J’aurais jamais cru que j’oublierais une seule de nos douches ensemble. » ai-je ponctué terriblement mal à l’aise « Je veux bien que tu fermes les volets. Et un verre d’eau, s’il te plait. » Pour ce faire, j’étais obligé de me dégager de son étreinte et l’idée même m’effraie. Pourtant, je m’exécute et, cavalier, j’essaie de m’extirper des draps en même temps qu’elle. Sur ses jambes nues, je crois reconnaître la teinte violacée d’une ecchymose, mais je ne suis pas assez clairvoyant pour y consacrer toute mon attention. J’y songerai plus tard, après m’être attardé dans la salle de bain pour me laver les dents et pour me rincer le visage. C’est une entreprise laborieuse qui dût la chagriner assez pour qu’elle m’aide.
Dans la pièce d’eau, j’évite soigneusement mon reflet dans le miroir. Imaginer l’étendue des dégâts de mes frasques de la veille me suffit amplement. Nul besoin de lester la mule de mon indignité de plus de laideur. Rae est restée dans l’encadrement de la porte, mais je n’ose pas tourner les yeux dans sa direction. Je ressens le besoin de lui présenter des excuses, mais valent-elles encore quelque chose si je ne peux m’expliquer ? Que voulait-elle dire en prétendant que nous n’étions pas obligés de discuter de la veille ? Que ce n’est pas nécessaire parce que ça ne l’intéresse pas ? Impossible. Quelques fois, au milieu de mon sommeil agité, tandis que je retrouvais mon chemin vers la conscience, j’ai senti sa paume sur mon cœur. Elle s’était souciée de mon sort et, accessoirement, qu’elle soit heureuse que j’aie survécu en disait tout aussi long sur son soulagement. Si seulement le mien avait pu égaler le sien. Je trouverais la force de la remercier et de lui demander pardon. Au lieu de ça, j’appuie mes mains sur le rebord de l’évier. Ma tête est attirée par le sol. Je renonce à prendre une douche pour le moment. Mes jambes me supportent à peine. Elles sollicitent un peu de soutien et ça, ne pas être en mesure de me mouvoir sans que ma maîtresse me serve de béquille, je le vis comme un nouvel échec. Pour la première fois, Je définis mes travers et ma pathologie mentale. Sarah, Kelly, ma mère, Lola, elles ont raison depuis le premier jour, depuis ma première crise d’ivresse : je suis un alcoolique. Je ne suis pas un buveur occasionnel ou régulier qui s’adonne à une vie de dandy, qui déambule de fêtes en soirées arrosées. Je bois seul, avec de mauvaises intentions, jusqu’à la déraison. Jamais je ne pourrais lui promettre – si tant est qu’elle y songe – que mon coma de la veille n’arrivera plus. Si mon projet échouait, je recommencerai. Je le sais et, dans l’éventualité où je réussissais l’exploit de la garder auprès de moi, je ne pourrais pas non plus lui jurer que je trouverai systématiquement le courage de lui revenir. Ne vaudrait-il pas mieux que je la libère de mes tourments ? Que je la débarrasse de moi qui, hier comme aujourd’hui, ressemble à un boulet autour de sa cheville ?
Alors qu'elle m’aide à me rallonger et qu’elle file à la cuisine pour me ramener un verre d’eau – aurais-je eu les tripes assez solides, j’aurais réclamé une cigarette, mais elles n'assumeraient pas de la nicotine - je dérobe ma grimace entre mes paumes. Je me fais pitié et, plus les secondes avancent, plus je me souviens que j’ai toujours mal, que je suis et que je resterai un malade, que rien ne pourra me guérir et que l’enchaîner à moi à cause des sentiments que nous nourrissons l’un pour l’autre de jour en jour, résultera sur sa chute. Je l’entraînerai avec moi. Je la détruirai. Elle s’érodera à se battre contre des moulins a vent puisque je suis une cause perdue. Au milieu de mes mensonges, ces révélations sont un point noir, une certitude qui grandit en moi de façon exponentielle si bien que, lorsqu’elle a reparu et qu’elle m’a tendu une bouteille d’eau décapuchonnée – elle dut juger qu’il me faudrait au moins ça pour me retaper un minimum – j’ai avalé de larges gorgées avant d'ouvrir ma couette et de la tirer vers moi. Je retrouve par ailleurs ma position initiale. Je ne la maintiens pas contre mon flanc pour qu’elle pose sa tête sur mon torse. Je ramasse mon corps sur lui-même, je noue mes jambes aux siennes, je me love tout contre sa peau douce et parfumée, et je me laisse bercer par sa respiration. Je me laisse envahir par l’illusion d’être à ma place au creux de ses bras qui me serrent. « Merci. » ai-je finalement chuchoté après avoir décollé mon front du sien. « Tu n’étais pas obligée de rester et… » Je me suis interrompu parce que ma culpabilité appuie cruellement sur mes bleus à l’âme. La douleur irradie tout mon être. Je la sens qui s’empare de moi et qui noircit mon cœur.
Je ne la désire pas cette désagréable conversation. J’en crève d’imaginer que c’est peut-être la dernière fois que je pourrai profiter de son affection débordante et je me bénis d’avoir accepté que j’avais davantage besoin du moelleux de mon lit plutôt que du confort sommaire, en comparaison, de mon canapé. Le salon m'aurait privé d'elle trop tôt, beaucoup trop tôt. « Et… je comprendrais si tu avais envie d’être ailleurs. Je ne t’en voudrais pas. » Je manque d’énergie pour entrer dans les détails de mes réflexions, mais je m’y efforce, même s’il m’est difficile de contenir ma détresse. « Je suis cassé de partout, Rae. » Elle l’avait deviné. Elle avait elle-même avoué qu’elle ne pouvait saisir l’ampleur de ce qui m’était arrivé. Hier, elle en avait été la spectatrice des conséquences, à mon grand désarroi. « Je veux pas être…une source de… peur pour toi. Je suis désolé pour ça, tu sais.» Je n’avais pas besoin qu’elle affirme ou infirme. Je compte pour elle. L’inverse est vrai. Des tracas en découlent fatalement. C’est inévitable. On ne peut mettre la main devant. «J’ai mal tout le temps ou presque. Tu n’as pas idée de comment c’est douloureux là dedans. » Mes doigts ont agrippés mon cœur. « Et… ça devrait passer. C’est ce qui arrivait, au début, grâce à l’alcool. Mais, c’est toujours là et je suis devenu un nid à emmerdes maintenant…» Et, tu mérites mieux que moi ? Je préserve ce qu’il me reste en décence en préférant une autre formule, moins éloquente, mais qui n’en suggère pas moins. « Parce que je suis un putain d’alcoolique, Rae. Personne ne voudrait s’attacher à un putain d’alcoolique.» Le confesser, lui ouvrir la porte pour qu’elle me fuie, c’est un véritable crève-cœur. Je n’envisage pas une seule seconde qu’elle choisira de demeurer à mes côtés et j’appréhende qu’elle me manque un peu trop déjà, terriblement même.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34324 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Lun 9 Mar - 14:50 | |
| Restless heart syndrome Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Quand mes yeux s’ouvrent c’est sa présence à lui que je vérifie en premier lieu. Je réalise que je n’ai pas rêvé mon souvenir de cette nuit, que c’est bien autour de sa nuque que j’ai refermé mes bras et que c’est bien son souffle, un peu plus régulier, que je sens dans mon cou. Il revient. Il revient progressivement mais il revient. Je ne suis pas assez naïve et innocente pour dire que le pire est derrière lui, je sais que ce n’est pas le cas et si je le connais assez bien, beaucoup mieux que la plupart des autres membres du Club, je ne suis pas capable d’anticiper la réaction qu’il aura à mon égard en ouvrant les yeux. La honte je la pense universelle, après ce genre de mésaventure il est difficile d’y échapper. La poussera-t-elle à me repousser ? A me mettre à la porte sans cérémonial ? Ce n’est pas lui qui m’a contactée pour que je vienne après tout. Hier soir ses mains cherchaient mon visage, il ne voulait pas que je le laisse et il s’agrippait comme il pouvait à mon avant-bras à chaque fois qu’il arrivait à le trouver, mais rien ne peut me garantir qu’aujourd’hui sous le poids de la culpabilité il ne ressentira pas le contraire. Moi j’appréhende, parce que je n’ai pas envie d’être traitée comme une malpropre et blessée parce que son égo ne supporterait pas que je l’ai trouvé dans un tel état. Pour l’heure, alors que je descends dans le lit pour entourer son corps de mes bras et nicher ma tête dans son cou, il ne semble pas me repousser et au contraire, je sens ses bras à lui se resserrer autour de ma taille. « Bof. » Un faible sourire étire mes lèvres alors que je recule ma tête pour poser mon front contre le sien. Bof. J’aurais formulé une réponse du même acabit pour masquer mon mal être physique et moral moi aussi, si j’avais été à sa place. « J’ai un semi-remorque qui m’est passé sur tout le corps. Et toi ? » Qu’il me retourne la question alors que hier soir je n’ai rien traversé comme épreuve semblable à la sienne me fait sourire et me conforte dans le constat que je fis sur le bateau : tous mes doutes, tout ce que je ressens, rien de tout ça n’est unilatéral. « A peu près pareil. Un semi-remorque de quatre-vingt kilos, quatre-vingt-cinq peut-être. » Un sourire sur les lèvres et un ton amusé, je tente faiblement de détendre l’atmosphère et de tout faire pour qu’il pense à autre chose. Qu’il ne s’encombre pas d’émotions désagréables qui n’apporteront rien de bien.
Il remonte le drap sur son visage et je le soulève pour m’y glisser avec lui. Ses mains appuient dans mon dos, ses bras qui se resserrent autour de ma taille j’en apprécie habituellement le contact, mais là j’ai la sensation d’avoir à côté de moi un enfant qui aurait fait un cauchemar. De la part d’un autre la scène m’aurait semblée risible, là, il n’y a rien qui me donne envie de m’esclaffer. Au contraire, je ressens un pincement au cœur. « J’aurais jamais cru que j’oublierais une seule de nos douches ensemble. » Sous le drap, je lui réponds en chuchotant, comme deux enfants qui s’avouent un secret. « J’aurais jamais cru que tu t’endormirais pendant l’une de nos douches à deux. » L’un de mes bras quitte son dos pour s’enfouir dans ses cheveux, et je colle à nouveau mon front contre le sien. « Je veux bien que tu fermes les volets. Et un verre d’eau, s’il te plait. » J’attends quelques secondes avant de me détacher de lui, et finalement je hoche la tête. « Ok. » Je me tire doucement de sous le drap pour m’asseoir sur le rebord du lit. Avant de me redresser j’étire mes muscles ankylosés doucement, et je jette un œil à mon coude. Il me fait mal et a légèrement gonflé et rougi, preuve qu’un vilain hématome pointera rapidement le bout de son nez. Mais je ne souffre de rien de plus que de contractures et de quelques ecchymoses dont je n’ai que faire. Je tire rapidement sur les caches hublots, avant de me retourner vers le lit. Amos est assis sur le rebord à son tour et tente de se relever, et devant se spectacle je le rejoins pour lui offrir une épaule sur laquelle s’appuyer. Je l’aide à clopiner jusqu’à la salle de bain, et alors qu’il se lave les dents et passe de l’eau sur son visage, je reste appuyée contre l’encadrement et ne l’observe que d’un air distrait, pour ne pas lui imposer ma présence ou mon regard brulant dans son dos. Le silence qui s’installe, je n’ose pas le briser. J’ai peur de ce qu’il est en train de réaliser, peur des pensées qui traversent certainement son esprit alors que la nuit d’hier s’impose certainement à lui. Le sol de la salle d’eau est encore mouillé, j’ai dû le trainer pour en sortir et l’amener jusqu’à son lit alors que nos vêtements respectifs étaient gorgés d’eau. Le salon ne doit pas être en meilleur état et nos vêtements trempés sont jetés en boule dans un coin de sa chambre. Sur son visage se dévoile la marque d’un coup et surtout ses traits tirés lui donnent l’air d’avoir pris cinq ans de plus dans la nuit. Je m’en fous, tout ce que je me demande, c’est comme il se sent. Je l’aide à nouveau sur le chemin du retour et alors qu’il se laisse tomber dans le lit, je rejoins à mon tour sa salle de bain pour lui voler sa brosse à dent et me rafraîchir moi aussi. Je vais à l’essentiel, et il me faut que quelques minutes pour revenir dans la chambre auprès du brun une grande bouteille d’eau à la main, dans laquelle je bois quelques gorgées avant de la lui tendre. Cherchant à nouveau à ne pas faire peser un regard inquisiteur sur lui, je m’assois sur le rebord du lit, de son côté, alors qu’il se désaltère en silence. Moi, je suis bouffée par la peur que sa mauvaise expérience et sa honte porte un coup à notre complicité. Qu’il m’échappe, qu’il se dérobe et me referme la porte et je crois qu’à me laisser aller et m’ouvrir, j’ai oublié de me protéger de ce genre de revers. Quand il passe son bras autour de ma taille pour m’attirer à lui, je me retourne et m’allonge dans ses bras sans me faire prier. Je passe un bras autour de lui et accroche l’autre à sa nuque, et je pose à nouveau mon front contre le sien, désireuse de me maximiser le contact entre nos deux corps. « Merci. Tu n’étais pas obligée de rester et… » Il se recule, et moi je fiche mes yeux dans les siens, en l’observant sans que mon regard ne se teinte de la moindre émotion. Pas de pitié, pas de peine apparente, je l’observe, pendue à ses lèvres. « Je sais. » Je ne suis pas restée pas sentiment d’obligation. Je suis restée parce que j’ai eu le sentiment que ma place était ici. Parce que c’est dans ce lit que j’avais envie d’être.
Je dépose doucement ma tête sous l’oreiller et je fronce les sourcils, alors qu’il continue. « Et… je comprendrais si tu avais envie d’être ailleurs. Je ne t’en voudrais pas. » Je secoue la tête doucement en fermant les yeux en en poussant un soupir. J’ai envie de lui dire que je n’ai pas envie d’être ailleurs. Que j’ai vu et vécu pire. Qu’il ne m’a rien montré hier que je ne suis pas capable d’encaisser. « Je suis cassé de partout, Rae. » Et moi, je suis lisse et parfaite ? Foutaise, je me fous bien qu’il ait des failles, je lui ait dit que les types parfaits ne m’intéressaient pas. « Je veux pas être…une source de… peur pour toi. Je suis désolé pour ça, tu sais. » J’ai envie de dire que je n’ai pas eu peur, mais c’est faux. Bien sûr qu’hier soir en posant mes yeux sur lui mon cœur s’est serré, et évidement que j’ai pensé brièvement qu’elle était là la raison pour laquelle je m’étais refusée à m’attacher pendant toutes ces années, mais je n’ai pas pensé une seule seconde à faire marche arrière. « J’ai mal tout le temps ou presque. Tu n’as pas idée de comment c’est douloureux là-dedans. » Ses doigts se posent sur sa poitrine, et ma main posée dans son cou s’en détache pour venir se poser sur la sienne. J’entrelace mes doigts aux siens en silence, et je bois ses paroles sans le quitter des yeux. « Et… ça devrait passer. C’est ce qui arrivait, au début, grâce à l’alcool. Mais, c’est toujours là et je suis devenu un nid à emmerdes maintenant… » Je sens les battements de mon cœur accélérer, parce qu’une part de moi se demande réellement s’il n’est pas en train de gentiment me pousser vers la sortie. De me demander de partir, de quitter son côté. S’il n’est pas en train de me dire que nous étions une jolie parenthèse mais qu’aujourd’hui cela prend fin, parce qu’il n’a pas besoin de ça en plus de ses problèmes. « Parce que je suis un putain d’alcoolique, Rae. Personne ne voudrait s’attacher à un putain d’alcoolique. » Je pousse un léger soupir avant d’esquisser un sourire un peu trop forcé. « Et moi je suis une garce. Tu me promets de ne le dire à personne hein ? » Finalement, je viens déposer un baiser contre son front avant de plonger mes yeux dans les siens. « Je sais Amos. » Que tu es un alcoolique. « Et alors ? » Qu’est-ce que ça change ? A-t-il l’impression d’avoir en face de lui un modèle de vertu ? A-t-il l’impression de s’être fait passer pour un autre en ma présence ? Je sais qu’il boit trop. Je sais qu’il souffre de blessures que je ne comprends pas, je ne me suis pas engagée sans connaître les conditions en police d’écriture taille 8 en bas du contrat. « Je suis une grande fille tu sais. Assez pour savoir ce dont j’ai envie. Je suis pas là parce que je me sens prisonnière d’une promesse ou parce que j’ose pas dire non. Si j’en avais pas envie, je ne resterais pas. » J’esquisse un faible sourire en refermant plus fort encore mes doigts autour des siens. « Pour l’heure j’estime seulement que les muscles de mon dos méritent un massage, quand tu te sentiras mieux. » Finalement, mue par l’envie de le rassurer, j’attrape son visage entre mes mains et je dépose un baiser langoureux sur ses lèvres. Quand je me recule, mes mains elles restent sur ses joues. « Je le sais, ok ? Ça n’a pas d’importance. » Je ne dis pas ça pour le rassurer, je le dis parce que je le pense, parce que si j’ai eu mal pour lui hier soir, rien de ce que j’ai vu ne m’a donné envie de me détacher de lui. « Fais-moi un peu confiance. J’ai rien vu que je sois pas capable de gérer hier soir. » Mais, inquiète et craignant d’avoir mal interprété ses paroles et d’être passée à côté d’une éventuelle volonté de sa part de me congédier, je fronce les sourcils et je rajoute. « Tu veux que je parte ? » Ma gorge s’est serrée, plus que je ne l’aurait voulu, alors qu’en prononçant ces mots j’ai craint qu’il me réponde par l’affirmatif.
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| | | | (#)Lun 9 Mar - 22:13 | |
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RESTLESS HEART SYNDROME
J’aurais bien joué les types que rien ne peut atteindre. Feindre la pleine forme alors que mon corps tout entier braille avec autant de vigueur que mon cœur. De deux, je n’aurais su dire lequel gueule le plus fort. Toutefois, je saisis assez rapidement qu’en plus d’être une loque humaine, je ne suis pas entièrement reprogrammé. Sa blague, je ne la comprends pas de suite. Je me dis au contraire qu’un semi-remorque, c’est un poids lourd. Ça pèse bien d’une tonne. Puis, après cet instant d’égarement où je plissai les yeux devant mon effort de concentration, je réalisai que c’était moi, le camion. C’est avec ma masse qu’elle dû se débattre pour me déplacer. Je n’en suis pas certain, mais je ne peux nier que les souvenirs affluent par vague et que je ne les aime pas beaucoup. Il m’oblige à me cache d’elle, elle qui me rejoint malgré tout, offusquée de rien, pas même de mon état lamentable et de ma débauche de la veille. Je ne m’exprime plus qu’en murmure. Je n’ai pas de quoi être fier, d’autant que je me comporte comme un môme qui aurait rejoint ses parents en pleine nuit, persuadé que sa chambre d’enfant est hantée par les fantômes. Dans l’absolu, je n’étais pas très loin de la réalité. Hier, le spectre de Sofia, de ma lâcheté et de ma culpabilité m’avaient poussé vers les abîmes d’un océan de regrets. Je m’étais aventuré sur des voies peu empruntées puisque rares sont ceux qui en reviennent. Je n’en avais pas envie avant que le son de sa voix, l’odeur de sa peau, unique, reconnaissable entre mille, ne me rattrape au vol. J’avais renoncé à mes couards desseins pour elle, pour ses beaux yeux de jades, pour ces airs de femme fatale, pour cette douceur inouïe dont je suis l’instigateur et, surtout, dont je suis le seul à profiter. Je l’observe assez souvent pour m’en persuader. Elle est rude avec ses abeilles. Cette reine, parmi les femmes, ne s’encombre pas des faibles. Elle les jette s’il la gêne dans son ascension et, dès lors que ma gratitude est infinie, je m’inquiète des conséquences de mon comportement. Lui en serais-je reconnaissant au point que survienne trop tôt l’heure où l’amour fera palpiter ardemment mon cœur ? N’est-ce pas déjà trop tard de toute façon ? N’ai-je pas, au fil du temps, oublié de la regarder comme une amante parce que nous comptons l’un pour l’autre ? Qu’il s’agisse d’une évidence ou d’une hypothèse créé par mon cerveau malade d’opprobre, l’idée même d’aimer à sens unique entrave à nouveau ma respiration. Elle manque toujours de fluidité pour qu’elle s’en rende compte, Raelyn. Entre ses bras, je tremble toujours, malgré moi parce que j’ai la fièvre au sens propre et non au figuré. Néanmoins, au milieu des soubresauts de mes mains, de mes bras contre son dos, de mes jambes nouées aux siennes, je jurerais que certains frémissements naissent de l’effroi qu’elle m’abandonne dès que j’aurai recouvré mes moyens.
“Evidemment qu’elle le fera“ me chuchote la raison pessimiste. Elle a le timbre de Sarah et je la maudis aussitôt. Outre la perte de Sofia, mon épouse contribua à m’ôter les dernières traces de confiance en moi. Je tente donc de n’y prêter qu’une faible attention, répondant presque machinalement à ma maîtresse qui s’évertue à me détendre de quelques traits d’esprit. « CQFD. » feignis-je d’être amusé à mon tour. Je ne le suis pas du tout. Je suis affligé et n’avoir d’autres options que de m’appuyer sur elle pour atteindre la salle de bain accroît mes craintes, mes doutes et surtout ma douleur résiduelle et celle à venir. Pourquoi resterait-elle, Raelyn ? Qu’avons-nous construit tous les deux qui pourraient l’empêcher de fuguer dans les deux heures à venir ? Pourquoi ne me jetterait-elle pas au bord de la route si mon épouse, celle devant laquelle j’ai posé le genou à terre, se débarrassa du serment, de ses promesses devant Dieu et de ses scrupules ? Qu’ai-je de plus que Tobias, jeune insolent diablement amusant et dans la fleur de l’âge ? Appuyé contre le lavabo, je cherche de toutes mes faibles forces. Je puise dans celle du désespoir, mais je ne me trouve pas grand-chose à aimer en moi. Mon cœur est mal rafistolé. Il s’accroche à un fétu d’espoir malsain de destruction des autres alors qu’au fond, je sais que la chute de Mitchell et du Club n’est pas la panacée. Elle l’est d’autant moins que le dommage collatéral sera cette forme abstraite de couple que nous formons, mon amante et moi. Si bien que, la mort dans l’âme, soucieux de ne pas affronter mon propre regard dans le miroir de peur de croiser le sien et de changer d’avis, je décide de la protéger, de ne pas lui offrir le loisir d’opter pour une solution ou pour autre, d’anticiper sur ce que je tiens pour acquis : elle partira, si pas demain, plus tard. Alors, je lui rends sa liberté parce que ce sera plus facile à digérer. Je me dois de l’évincer de mon quotidien, pas pour moi, mais bien pour elle, même si j’en crève par avance. Comment pourrait-il en être autrement ? Je ne suis même pas fichu de retrouver mon lit sans son aide. Pour peu, tandis que je galérais à déposer un peu de dentifrice sur ma brosse à dents, il aurait fallu qu’elle tienne mon bras pour que je vise juste. Maîtriser mes muscles dépensa plus du trois quart de ma batterie en fin de vie, mais en m’allongeant entre mes draps, il me restait au moins ça : je me suis rincé le visage, brosser les dents et le tout, sans exiger de sa pitié qu’elle s’occupe de moi comme une mère avec son gamin. Existe¬-t-il comparaison plus dégradante que celle-là ?
Conforté dans mes résolutions, je lutte contre une nouvelle vague de sommeil durant sa courte absence. Je suis épuisé. Ces quelques pas et, précédemment, notre échange, m’a vidé de toute substance. Mais, s’il m’en demeure, je la conserve précieusement pour mener à bien cette inévitable conversation. J’espère ne pas la blesser, songeais-je en avalant tout de go près du quart de la bouteille. Je suis assoiffé. J’ai la gorge sèche et nouée de surcroît. Je n’aime pas ce que je m’apprête à lui avouer. Je déteste cette présomption qui prétend que c’est la dernière fois que je vais la serrer dans mes bras. J’entends en profiter, égoïstement et je me lance, sans peser mes mots. Ce n’est pas utile. Elle est intelligente. Elle comprendra et les chances pour qu’elle négocie sont faibles finalement. Nul doute qu’il faudrait qu’elle ne se contente pas de tenir à moi pour qu’elle argumente. Et, quand bien même, elle est trop orgueilleuse pour se l’infliger et, plus largement, pour subir les addictions d’un alcoolique. Elle n’a pas signé pour ça. Elle s’est débarrassée des siennes, en est ressortie la tête haute. A ses yeux, je ne suis rien de plus qu’un minable désormais. Est-ce ce que révèle son soupir ? Qu’elle le sait parfaitement ? Que, pour le moment, elle me ménage parce que je ne suis pas en état d’assumer son départ ? A moins que je n’extrapole ? Que je provoque ce que me soufflent mes craintes, mais qui n’a tout simplement pas lieu d’être ? Elle me sourit, se présente comme une garce, ajoute que mon alcoolisme n’a trompé que moi jusqu’ici. Elle déclare qu’elle s’en fout et mes yeux s’agrandissent. « Et alors… c’est pas à toi à gérer ça ? » avançais-je sur le ton de la question alors que, la pousser dehors, est tout de suite moins séduisant. Mes certitudes s’étiolent, sauf une seule : je suis amoureux d’elle. Je me mens depuis des jours, voire des semaines. Ce n’est pas le moment où ça arriverait que j’ai tant redouté, c’est de m’être laissé prendre au piège d’une émotion que je pensais destinée à Sarah, à jamais. C’est à cause de ce sentiment que j’ai fini par signer les papiers du divorce, que j’ai pardonné Raelyn d’avoir enfoncé un coup de poignard, non pas dans mon dos, mais dans le mile de la pierre angulaire de cette maladie du cœur. Car, ç’en est une. L’amour, c’est fourbe. C’est prendre des risques. C’est quitter sa zone de confort et se battre avec l’inconnu. C’est avoir peur de perdre l’être adoré. C’est s’en inquiéter au mépris de soi-même. Peut-être en existe-t-il d’autres formes, mais c’est la seule que je connaisse, la seule que j’ai apprise, celle qu’elle réveille de ce baiser auquel je prends part tandis que je la rapproche plus encore, la jugeant trop loin – elle l’était toujours – , exactement celle qui ferait paniquer à cette femme qui en pince pour moi, sérieusement, bien plus qu’elle n’accepte de se l’admettre.
L’affection ne prive personne de son discernement. Rester à mes côtés, c’est en manquer. Le réalise-t-elle ? Non ! Bien sûr que non, mais un jour ou l’autre, ça la surprendra. Ça la giflera si j’arrête de me comporter comme le roi des imbéciles. Et, à ce moment-là, elle aura besoin de moi pour ne pas flipper. Elle aura besoin de l’homme qu’elle réveiller, pas celui qui gisait sur le pont de son bateau, à demi-conscient, la gueule en vrac, les yeux ailleurs qu’en face des trous, dans un état d’ivresse avancé. Bien sûr, je ne suis pas requinqué. Pour son massage, elle devra attendre. En attendant, je laisse ma joue reposé contre sa paume. Je susurre un « Ok » convaincu étant donné que, devant mon récent aveu à mon cœur lui-même soulagé – quoique inquiet pour l’avenir – je ne peux plus me permettre la méfiance. Je ne peux pas non plus persister à m’envisager sans elle par ma faute. « J’aimerais autant que tu n’aies plus à le gérer du tout. » avouais-je, penaud et grimaçant. Comme elle, je fronce les sourcils, mais par exactement pour les mêmes raisons. Moi, je m’en veux d’avoir trop parlant au risque de la braquer. Je la détaille de mes pupilles ranimées. Je n’avais rien vu en pitié. Je n’avais rien aperçu de décourageant. En revanche, sa voix est teintée d’une couleur que je ne lui connaissais pas.
Ce n’est pas la première fois qu’elle me demandait si je la désirais ailleurs qu’auprès de moi. Je ne l’avais pas sous-entendu auparavant. Jamais elle ne manifesta je ne sais quelle appréhension. Elle avait saisi l’ampleur de cette discussion. Serait-il hardi et naïf de penser que la vanité n’a plus sa place entre nous et qu’elle est terrifiée que je ne puisse changer d’avis ? « Non. Non, je veux pas que tu partes. » Je ne l’ai jamais voulu, j’y ai cru, mais je me suis planté, me défendis-je d’expliquer. Par réflexe, j’embrasse son nez et ses paupières. Je termine par ses lèvres. Je l’embrasse avec tout ce qu’il me reste en robustesse. J’ai puisé dans mon second souffle pour que ce baiser s’habille de promesses, qu’il fasse honneur à tout ce que je ressens pour elle, que je n’oserais avouer. Y mettre un terme est un véritable supplice, mais je suis en bout de course. Si je remonte l’ourlet de son T-shirt à peine plus haut qu’au-dessus son nombril, je ne nourris aucun désir que je ne pourrais honorer. C’est sa peau contre mon torse que je cherche, encore, parce que je ne m’en lasse pas. « Rae. » osais-je sans perdre son regard du mien étonnamment. Je me suis essayé à un sourire. Il était crispé. « C’était un sourire au cas où... » Je pris une profonde bouffée d’oxygène. La nausée me reprend. Je bois un peu d’eau et je la lui tends, au cas où. « En général, les gens comprennent pas. Le premier réflexe, c’est de parler des AA. » J’en avais eu mon lot. « Toi, c’est pas ce que tu fais. Qu’est-ce qui t’est arrivé avant… » Avant celui dont on ne pouvait pas prononcer le nom. Je ne l’avais pas entendu de sa bouche. Je ne lui fis pas l’affront de prononcer. Je sais combien un patronyme peut devenir sacré. « Avant d’arriver ici ou avant ce soir de mars. » Celui-là, je l’avais partagé avec elle. Ce n’était pas proscrit. Dans le fond, j'espérais qu'elle comprendrait que la question c'était : qu'est-ce qui t'a entraîné dans la spirale de l'addiction. « Pourquoi j’ai l’impression que tu comprends… que tu pourrais tout comprendre.» Ce qui suggère que oui, je peux lui faire confiance et oui, dès demain, je relancerai la machine de mon divorce. Je tournerai la manivelle Olivia, pas tant pour accélérer la manœuvre de notre bateau, mais pour rôder le plan qui protégera Raelyn. Du reste, il ne me reste plus qu’à prier pour qu’elle me pardonne le jour où elle se sentira trahie.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34324 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mar 10 Mar - 23:26 | |
| Restless heart syndrome Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
J’aimerais être certaine que c’est sa honte et sa culpabilité qui parlent, que ce sont elles qui le poussent à me pousser doucement vers la sortie, et que ce n’est pas ce qu’il veut. Je me déteste pour cette crainte de le perde que je ressens d’un coup, me prouvant violement que je tiens à lui plus que je n’ai tenu à un homme depuis des années. Plus que je n’ai jamais tenu à un homme, à l’exception de mon ancien compagnon. Les comparer serait risqué, je ne veux pas m’engager dans cette voie puisqu’il serait admettre que doucement mes sentiments pour Amos évoluent et qu’un jour, ils seront tous deux sur un pied d’égalité. Si je m’y refuse ce n’est pas à cause de brun, pas à cause de la relation que nous avons, pas parce que j’ai des doutes justement après avoir été témoin d’un peu plus de failles cette nuit. Non, c’est à cause de la douleur que j’ai ressentie en perdant Aaron il y a douze ans, parce que je me suis promis de ne jamais la revivre. Pourtant, j’ai beau me faire toutes les promesses du monde lorsque je suis seule et dans l’enceinte de mon appartement, je ne me protège plus face à Amos. Je l’ai fait un temps, avant de me trouver toutes les bonnes excuses du monde pour faire lui entrouvrir les portes, et j’ai le sentiment qu’il s’est faufilé à travers chaque fissure qu’il a entrevue dans ce mur que je dresse entre le reste du monde et moi. Alec avait derrière cette muraille une place privilégiée, puisqu’il était là avant que je la dresse, mais depuis elle semblait hermétique au monde extérieur et si j’ai déjà éprouvé une sorte étrange de tendresse pour les hommes qui partageaient mes nuits, jamais elle ne fut de l’acabit de ce que je ressens pour Amos. Ce n’est plus que de la tendresse, ça a dépassé ce stade depuis longtemps. Sans quoi j’aurais accepté l’aide de ce type, je n’aurais pas peiné à transporter le brun hier simplement pour protéger un peu son égo, sans quoi je serais peut-être restée pour vérifier qu’il passe la nuit mais je serais partie dès son réveil. Je ne me serais pas lovée dans ses bras malgré son haleine qui puait l’alcool et sa peau collante et moite. Je n’aurais pas tenté de le rassurer. J’aurais estimé avoir mieux à faire, et nous ne nous serions effectivement plus jamais revus. Les mots et la façon de les mettre les uns derrière les autres pour convaincre et construire un argumentaire convaincant, ça n’a pas de secret pour moi. Lorsqu’il s’agit de mots pour décrire ce que je ressens sur un plan plus intime, je manque d’éloquence, et j’aime qu’il ne me presse pas.
J’aimerais donc être certaine qu’il s’agit de ça, mais je crois entrevoir une autre possibilité. Celle qu’il ne s’agisse pas d’égo ou de fierté. Celle qu’il s’agisse finalement d’un moyen comme un autre de me dire qu’il ne peut plus s’encombrer de moi, de nous. En a-t-il le droit après les promesses et confessions qu’il m’a arrachées ? Après m’avoir observée m’ouvrir et m’avoir laissé faire, sachant que je quittais ma zone de confiance ? « Et alors… c’est pas à toi à gérer ça ? » Il semble me poser la question, et en même temps profondément surpris – touché ? – par mes paroles. « C’était pas à toi non plus de me suivre en boite ce soir-là, et de me sauver de ma propre imprudence. » Et de sauver mon intégrité physique. De me préserver d’une expérience qui aurait laissé des traces, qui m’aurait marquée que je veuille ou non, que je tente de jouer les indifférentes ou pas. « C’est pas à moi de le gérer. Mais rien ne m’empêche de t’aider quand tu en as besoin, non ? » Et hier soir il n’était pas question que je réagisse autrement, pas quand mon cœur souffrait de le voir dans cet état. « Ok. J’aimerais autant que tu n’aies plus à le gérer du tout. » Un faible sourire étire mes lèvres. Comprend-il que je ne suis pas tout le monde ? Quand jamais il ne pourra me choquer et jamais je ne m’offusquerais de le voir ivre, défoncé jusqu’à la moelle et le cerveau retourné ? Que j’ai cherché à m’infliger ça pendant des années et qu’il m’arrive encore parfois de le faire, parce que boire et consommer de la drogue au point d’oublier jusqu’à mon prénom me parait parfois plus facile que de faire face à mes fêlures ? Je ne dis rien, mais mes yeux lui répondent que je serais néanmoins là si cela devait se reproduire.
La question qui empoisonne mon esprit et m’empêcher d’aborder cette conversation avec sérénité, il y répond sans laisser de place au doute. « Non. Non, je veux pas que tu partes. » Instinctivement et en entendant ces mots, mes muscles se détendent et je laisse glisser mes bras autour de son cou pour l’attirer à moi alors qu’il dépose quelques baisers sur mon visage, puis retrouve mes lèvres. Ce baiser, il a le goût du soulagement, il a quelque chose de rassurant et le nœud que faisait mon estomac disparaît. Le souffle court il y met faim mais cette fois ci, je ne crains plus que ce soit le dernier, et alors qu’il soulève juste assez mon t-shirt pour que nos peaux entrent en contact, je viens enfouir ma tête dans son cou, dissimuler mon visage contre son épaule et y puiser un peu de tranquillité, maintenant que je sais que j’en ai le droit et que j’ai le droit d’y demeurer. « Rae. » Je relève mes yeux vers lui alors qu’il esquisse une grimace. « C’était un sourire au cas où... » Un sourire plus réussi que le sien étire mes lèvres, et je dénoue mes bras pour venir caresser sa joue. « En général, les gens comprennent pas. Le premier réflexe, c’est de parler des AA. » Face à sa confession, je prends la mesure de ce que ce sujet remue chez lui. Il n’a pas juste du mal à vivre ce qu’il s’est passé hier. En général. C’est un sujet qui le ronge depuis plus longtemps que ça, j’en prends conscience à présent. Mes yeux le dévorent, se nourrissent de sa fragilité et de ce pan de sa personnalité qu’il me montre-moi. Qu’il ne m’a pratiquement jamais montré en fait. « Toi, c’est pas ce que tu fais. Qu’est-ce qui t’est arrivé avant… » Je déglutis, pressentant ce à quoi il est en train de penser. « Avant d’arriver ici ou avant ce soir de mars. » C’est tourné de la façon la plus délicate possible, je suis obligée de l’admettre, si bien qu’aucune douleur vive de s’empare de moi. Une certaine amertume oui, mais une que je suis capable d’appréhender. « Pourquoi j’ai l’impression que tu comprends… que tu pourrais tout comprendre. » Ma main caresse sa nuque alors qu’un air pensif s’installe sur mon visage.
Parler de mes addictions et de mon passé, l’avant Aaron j’entends, ne me dérange pas. C’est quelque chose que je ne fais rarement, je ne suis pas assez proche d’assez d’individus pour qu’ils s’aventurent sur cette pente-là, mais je n’ai pas honte de cette partie-là de ma vie, certainement parce qu’à mes yeux je ne suis plus cette fille. Aujourd’hui encore je flirte souvent avec les limites en terme de consommation de substances et si je n’ai jamais renoué avec le pire de mes démons, si je me targue de ne pas être accroc aux merdes que j’avale, je me voile en partie la face. J’ai moins besoin d’elles lorsque je suis avec Amos cependant, je l’ai déjà remarqué et s’il m’arrive d’en consommer avec lui dans l’enceinte de mon appartement, parce que j’aime les sensations qu’elles procurent, parce qu’il n’y a pas plus extatique justement qu’un corps à corps sous ecstasy, elles ne me sont pas nécessaires avec lui. Je sais que j’ai remplacé une addiction par une autre et que, petit à petit, je suis devenue aussi accroc à lui que je ne le suis à ces petites pilules. « Je suis pas comme les gens. » Je ne sais pas de qui il parle et je réalise à nouveau qu’il y a tout un pan de sa vie que je ne connais pas mais dans mon monde on ne s’offusque pas de failles comme les siennes. On se fiche de savoir si quelqu’un est alcoolique ou non. « Personne au Club ne l’est. » Nous avons tous une conception de la société particulière. « Je me fiche que tu sois alcoolique parce que ça ne change rien à qui tu es avec moi. » Je me fais violence pour me dévoiler de la sorte. « Je te l’ai déjà dit, les gens parfaits ne m’intéressent pas. » Un sourire étire mes lèvres alors que je dépose mes lèvres dans son cou, avant de reposer ma tête sur l’oreiller. « Et j’ai vu pire, j’ai vécu pire. » Sans le lui reprocher j’ai soulevé l’autre jour que s’il ignorait tant de chose à mon sujet c’est qu’il ne posait pas de question. Refuser d’y répondre aujourd’hui serait hypocrite, et je n’en ai pas envie de tout façon. Je cherche simplement à trouve les mots justes, factuels, ceux qui n’auront pas pour vocation de le pousser à s’apitoyer sur mon sort. « Y’a rien de bien original là-dessous j’en ai peur. Je suis arrivée à Brisbane à peine majeure et avec à peine de quoi me loger une semaine en poche. J’étais une idiote qui penserait qu’une fois à la grande ville le monde serait à mes pieds et je suis tombée de haut. » C’est sans trahir la moindre émotions que je lui fais le récit de mes début à Brisbane. Au contraire, l’air pensif, je laisse mes doigts caresser distraitement son bras. « J’ai rencontré les mauvaises personnes et avant que je ne m’en rende compte, m’enfiler un rail de cocaïne au réveil ne me choquait plus. » J’aurais fini morte sur un trottoir ou sous un point si Aaron ne m’avait pas ramassée dans la rue. Je faisais de la peine, flottant dans mes t-shirts bien trop grands et chaque os de mon corps saillant, j’ai du mal à comprendre ce qui l’y poussa. « J’ai arrêté quand j’ai rejoint le Club. Complètement, et le sevrage a pas dû être beau à voir. J’ai recommencé à prendre des trucs après, parce qu’oublier jusqu’à mon prénom me faisait du bien. » Et je n’ai jamais arrêté, même si je ne mène plus la même vie qu’à vingt-trois ans. Mais il le sait, je ne me suis jamais cacher de brûler la chandelle par les deux bouts. J’ai envie d’une cigarette, mais je repousse cette pulsion en venant glisser ma main sous le t-shirt d’Amos pour la poser sagement sur son flanc et l’attirer un peu plus à moi. « Tu te serais pas retourné sur moi, à l’époque. » Je faisais peine à voir. « C’est gens dont tu parles. Ceux qui pensent savoir mieux que toi ce dont t’as besoin. C’est qui ? » Mine de rien et alors que j’ai nourri la sienne, ma curiosité pointe à nouveau le bout de son nez.
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| | | | (#)Mer 11 Mar - 18:56 | |
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RESTLESS HEART SYNDROME
C’était compliqué, pour moi, d’envisager que Raelyn, plus régulièrement dénuée d’empathie que pourvue d’intentions altruistes, puisse se sentir concernée par mes emmerdes avec l’alcool. Elle n’aime pas que je la pense opportuniste. Mais, ne se remplit-elle pas les poches sur le dos des plus faibles, de ceux qui, comme moi, ont tenté d’oublier leur douleur dans un produit addictif ? Vendrait-elle du whisky frelaté que j’aurais été son client favori. Ceci étant, je ne la mésestime pas pour autant. Du peu que je sache de son histoire, elle agit en se fiant à l’adage de machiavel. La fin justifie les moyens, surtout lorsque l’on veut éviter la sienne, mais aucune de ces circonstances atténuantes dont je l’entoure n’explique cette soudaine abnégation envers mes problèmes. Au départ, en raison de son parallèle avec cette nuit dans les toilettes d'une discothèque, je crus qu’elle me renvoyait la pareille, qu’elle avait saisi l’occasion de laver son honneur d’un prêté pour un rendu au profit de son amour-propre. Je ne peux décemment lui jeter la première pierre. À sa place, je n’aurais pas fait mieux et, sans mentir, observer la situation à travers ce prisme aurait facilité la tâche ingrate d’amorcer une pseudo-rupture. Sauf que je n’ai rien à rétorquer dès lors qu’elle prétend être capable de choisir seule ses combats. Je ne l’avais pas invitée dans le mien, mais je serais malhonnête de considérer que son intervention, la veille, ne m’avait pas sauvé la vie. J’étais convaincu de n’avoir aucune excuse, sous le coude et en ce bas monde, qui vaille la peine que je me batte. Sa présence à mes côtés me détrompa. Ne serais-je pas fou de renoncer et, au passage, de la blesser si elle s’estime assez forte pour me subir et, non négligeable, à sa place auprès de moi ? Ne serais-je pas un doux dingue de persister à détruire de mes mains ce que bâtissons au jour le jour sous prétexte que c’est mal défini ? Est-il réellement nécessaire qu’elle me répète qu’elle tient à moi quand son comportement me prouve sa sincérité et la réciprocité de mes sentiments ?
Je manque cruellement de confiance de moi. J’aurai beau le nier de toutes mes forces devant un juré d’Hommes qui me pointeraient du doigt, c’est un fait indéniable et incontestable. Pourtant, tandis que j’adjure que je ne la désire pas ailleurs que dans mes bras, qu’ils lui font comme une ceinture dont elle ne saurait se dégager, que je l’enlace et que je cale mon corps contre le sien, je ne doute plus. Certes, je ne présage pas que, de nous deux, elle soit celle qui aime noblement, mais elle n’en est pas loin. Je le pressens. Je le devine dans chacune de ses respirations. Moi, de moins en moins tremblant, mais baigné de sueur, et puant l’alcool, je me dégoûte. Je regrette de ne pas avoir trouvé la force de tenir sur mes jambes pour me requinquer sous le jet d’eau chaude. Elle, je ne l’écœure pas et ça vaut son pesant d’or. Ça mérite que je prenne le risque de m’épancher en question malgré l’habitude qui en découle fatalement et qui, coutumièrement, m’agace profondément. Qu’elle en pose à son tour si ça lui chante. Je ne me refermerai pas comme une huître. Je ne me retrancherai pas derrière les plus mornes traits de mon caractère. Je ne serai pas taciturne. Je laisserai au vent mauvais mes craintes d’être désaimé. Je me prélasserai au contraire sous le rayon de soleil faiblard de l’espoir qu’une suite s’écrira bel et bien à deux. Aurais-je hésité à l’interroger que sa peau contre la mienne me transféra un peu de son courage. Sur l’instant, j’en manquais encore. Si j’avais fermé les paupières, je serais retombé endormi paisiblement cette fois. Je n’avais plus à redouter qu’elle ait disparu quand j’aurai quitté Morphée. Je lutte pourtant vaillamment contre le sommeil pour l’écouter et méditer sur ses confessions. C’est vrai qu’elle est différente, ma maîtresse. Il faut l’être pour réussir l’exploit de me détourner du chemin de la fidélité.
Qu'importe que mon mariage ne soit plus qu’un simulacre depuis des années, jusqu’il y a peu, je postulais toujours à retrouver mon rôle. D’après moi, la séparation était provisoire. Elle constituait une pause certes plus longue que la norme, mais qui s’expliquait par notre l'intensité de nos plaies, de par ce qu’il faut du temps pour recoller les brisures d’une famille détruite par un drame. Aujourd’hui, je désirais moins nous rabibocher que d’en finir définitivement. Sarah et moi avions vécu des jours heureux. Notre couple avait joui de l’avantage d’exulter de plus de bons que de mauvais moments, mais c’est terminé depuis ce jour où une étreinte avec une autre ne fit naître en moi aucune forme de culpabilité. Au contraire, je n’aurais pas recommencé. Je n’aurais pas exigé une promesse d’exclusivité. Je n’aurais pas frappé à la porte de Raelyn à l’improviste avec, au cœur, le besoin irrépressible de rétablir la vérité. Je ne jetterais pas autour d’elle des pétales de douceur non plus. « Je ne fais pas semblant, tu sais. » lui affirmais-je en recueillant avec plaisir son baiser dans mon cou. Tout est clair à présent. Ça l’est autant que ces points communs que je détecte entre l’histoire de Sofia et de Raelyn. Bien sûr, concernant la première, je présume. Elle n’est plus là pour rendre compte de son expérience. Mais, est-ce bien idiot d’imaginer que ma fille aussi rencontra quelques sales types qui, petit à petit, dédramatisèrent leur néfaste influence ? « Je sais ce que c’est oui. De vouloir oublier qui on est. Et, à chaque fois, je me sens lâche. » Ce que mon éducation et ma formation ne m’avaient jamais autorisé. Dois-je dès lors lui confesser ma honte ? Des quelques détails de sa vie d’antan, je retiens surtout qu’elle a vécu pire, qu’elle s’est elle-même mise dans des états lamentables, au même titre que moi, pour des causes différentes sur la forme, mais dans le fond similaire. C'est pour ça qu'elle comprend et qu'elle brille d'indulgence.
Autant en ai-je cherché, des raisons pour conserver jalousement mes secrets, autant il s’agissait d’une véritable perte de temps. Et, quand bien même, aujourd’hui, je n’ai pas l’énergie pour réfléchir, pour peser, pour tricoter à l’avance mon écharpe de non-dits. « Tout le monde ? » hasardais-je néanmoins conscient que j’exagère. « Sauf à l’armée. Ce n’est pas à cause de ça que j’ai été poussé vers la sortie. » Ce licenciement involontaire et forcé en avait été l’une des causes. « Sarah a été la première. » La citer en utilisant son prénom était moins rare lorsque j’humanisais sa réaction. Je lui en avais voulu. Avec le recul, et surtout maintenant que c’est Raeyn qui fut contrainte de m’endurer, je réalise que l'éreintement de ma femme, quoique je n’aie souvenir qu’elle ait assisté à un spectacle aussi dégradant, n’avait rien de surprenant. « C’est l’un des arguments qu’elle a évoqués pour me dégager. » Je ne grimaçai pas à cause des restes fumants sur les ruines de nos longues années d’union. Je soupire simplement sur mon passé et sur le souvenir de son abandon. Ils sont colorés d'amertume. « Ce qui est risible quand on sait qu’elle a dédié sa vie aux autres. » À ses paroissiens qui pleurent dans ses jupes et pour lesquelles elles déterrent des solutions. « Je présume qu’elle a fini par être fatiguée et par se dire que j’étais une cause perdue. Je l'ignore. C’est plus très grave, dans le fond. Ça l’a été, mais plus maintenant.» Au contraire, ce qui m’inquiète, c’est qu’elle ne m’a toujours pas renvoyé signer les papiers qu’elle fit rédiger par son avocat : je n’en avais pas pris. « Ma mère aussi, mais ça fait longtemps que j’ai investi dans un filtre la concernant. » Mon doigt pointa mon oreille. « Ma belle-sœur ou mon ex-belle-sœur, j’ai un peu de mal à les suivre. Ils sont séparés, mais elle est toujours là. » Pour plus de précision, j’aurais pu citer les noms, mais je parlais autant pour moi que pour elle finalement. « Après, j’y étais habitué. Ça m’irritait, mais sans plus. » Lola m’avait ébranlé, bien plus que de raison quand on sait qu’elle est ma cadette et que je venais tout juste de la rencontrer. Le problème, c’était sa complémentarité avec Sofia, cette espèce de transfert dont elle était victime, faute à sa complicité avec la disparue, à ce qu’elle en savait long sur la famille que nous avions été. Elle n’a pas l’âge de ma gamine, pourtant. Elle est bien plus vieille. À une époque, je me serais probablement méfié d’elle. Aujourd’hui, je tends vers une forme d’affection presque paternelle que je n’ai aucune envie d’accepter pour l’instant. Je l’ai donc éludée, sans ambages. Elle n’avait rien à faire au milieu de cette conversation. « J’avais trouvé la parade. » Les ignorer, réduire nos rencontres, me refermer fictivement les écoutilles devant mes tympans. « Mais, là, je me sens un peu hypocrite. » Peut-être aurais-je dû davantage prêter l’oreille à leur bienveillance ou à leur mise en garde.
Finalement, ce n’est qu’un peu de lest en plus à la croix qui pèse sur mon épaule. Elle est lourde néanmoins et j’en ferme les yeux. Je suis KO. « Je me demande si quelque chose justifie vraiment qu’on se mette dans des états pareils. » pensais-je à voix haute, en référence à Sofia, à mes armes que j’ai déposées au pied de ma souffrance et de mon affliction. « Tu vas devoir aller bosser bientôt. » finis-je par ajouter pris par un sentiment désagréable de déjà-vu, de redondance : Raelyn et ses obligations et moi, répugné à l'idée de la regarder partir, qui la rapproche, qui l'entrave un peu, qui coince ses jambes dans les miennes, qui embrasse la peau de son cou et de son visage. J'ai ramené sa main vers ma bouche et j'ai embrassé le dos. C’est toujours le même scénario, sauf que cette fois, je fus incapable de lui dissimuler ma déception. « Moi, je ne vais pas pouvoir décoller d’ici. Rien que l’odeur de la clope me donnerait envie de vomir, je crois. » Et pourtant, je sens poindre la migraine qui accompagne l’absence de nicotine. « Et il faut que je dorme de toute façon. » Pas de quoi se soucier de ce qu’elle trouvera si, d’aventures, elle choisissait de me retrouver plus tard. Je ne lui proposerai pas, bien que ça me brûle les lèvres. Je n’ai pas à lui forcer la main. En revanche, je me dois de lui offrir l’espace pour reculer dans l’éventualité où elle se sera fourvoyée. « Et je suppose que vu comme c’est tendu entre toi et Mitch, tu ne vas pas pouvoir faire l’impasse. » Qu’il se repaisse entre les cuisses d’une pute ou qu’il reprenne ses droits sur son organisation, il était un véritable frein à mon bien-être. « Je vous ai entendu. Je n’ai pas tout compris à l’objet de votre dispute. Je ne suis pas resté. Je me suis dit que tu m’en parlerais si ça me concernait. Je me trompe ? » Quel intérêt aurait-elle eu à me le cacher ? Je n’ai pas encore tari la source de laquelle coule mon besoin de l’éloigner de lui. J’ai à peine commencé.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34324 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mer 11 Mar - 23:21 | |
| Restless heart syndrome Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Si je doute de ce que je ressens, ou plutôt refuse de me l’admettre, il n’y a pas de place pour l’hésitation lorsque je lui assure que je me fiche de l’état dans lequel je l’ai trouvé. J’ai eu mal au cœur, et j’ai eu peur, une émotion de plus à ajouter au cocktail difficile à expliquer qu’il fait naître en moi, mais à aucun moment je n’ai envisagé de l’abandonner. A aucun moment je me suis fait la réflexion que c’était trop, qu’il me répugnait ou me dégoutait et qu’il était temps d’arrêter les frais. Même à présent que je suis collée contre lui, que sa peau est fiévreuse contre la mienne et encore moite de sa transpiration, je ne pourrais pas plus m’en foutre que c’est déjà le cas. Je profite simplement du léger contact entre dos corps, celui qu’il a permis en soulevant à peine mon t-shirt, et de ses bras qui me ceinture comme pour me retenir : je n’ai l’intention d’aller nulle part, de toute façon. « Je ne fais pas semblant, tu sais. » Je caresse doucement ses cheveux, un sourire sur les lèvres. « Bien sûr que je le sais. » Pauvre idiote. J’ai cessé de me méfier il y a bien longtemps quand, habituellement, je suis du genre à ne pas baisser ma garde, pour personne. Lui a déjoué un à un mes mécanismes de défenses sans même le vouloir, sans avoir l’air d’y toucher. « Je sais ce que c’est oui. De vouloir oublier qui on est. Et, à chaque fois, je me sens lâche. » Mes lèvres se pincent en une grimace. Cette façon de voir les choses je la comprends, à plusieurs reprises je me posai aussi la question, lorsque à l’occasion d’une soirée je buvais et me droguais jusqu’à l’oubli. Mais j’en ai tiré les conclusions qui m’arrangent, celles avec lesquelles j’arrive à dormir. « Ça n’a rien de lâche. C’est plutôt humain et on peut le faire, alors pourquoi s’en priver ? » Aujourd’hui la cause de mes abus n’est plus la même. Elles tiennent de l’habitude et au-delà de l’accoutumance. Mais dans ses bras, alors que pendant la journée je sais que je retrouverai leur étreinte le soir même, je n’ai plus envie d’oublier jusqu’à ma propre identité.
Moi, après mes révélations dont il se contente sans insister quand, à sa place, elles auraient entrainé d’autres questions, j’en profite pour revenir sur celle qu’il me fit plus tôt. Et cette envie de cerner son entourage, je suis bien obligée d’admettre, même si c’est désagréable, qu’elle ne vient pas juste de ma curiosité. Non, c’est ma possessivité dévorant qui s’insurge, qui se demande qui est ce tout le monde qu’il m’offre comme réponse, qui souffre de réaliser que si je n’ai plus grand secret pour lui, il y a peut-être tout un pan de sa vie que j’ignore. « Sauf à l’armée. Ce n’est pas à cause de ça que j’ai été poussé vers la sortie. Sarah a été la première. » Je reste impassible, mais le prénom d’une autre femme entre ses lèvres me heurte, même si je devine rapidement de qui il s’agit. « C’est l’un des arguments qu’elle a évoqués pour me dégager. Ce qui est risible quand on sait qu’elle a dédié sa vie aux autres. Je présume qu’elle a fini par être fatiguée et par se dire que j’étais une cause perdue. Je l'ignore. C’est plus très grave, dans le fond. Ça l’a été, mais plus maintenant. » Il confirme que c’est bien là le prénom de celle qui fut son épouse, et à travers ces quelques confessions qu’il me fait je ressens une vague de mépris pour celle que je ne connais même pas. « Ma mère aussi, mais ça fait longtemps que j’ai investi dans un filtre la concernant. Ma belle-sœur ou mon ex-belle-sœur, j’ai un peu de mal à les suivre. Ils sont séparés, mais elle est toujours là. » C’est la première fois qu’il me parle de sa famille, au-delà de sa fille, et je le réalise à peine à l’instant. Peut-être est-ce parce qu’à mes yeux, la mienne n’a plus la moindre importance dans mon esprit depuis longtemps que je ne l’avais jusqu’ici pas questionné à ce sujet. Je lui devine au moins un frère, comme moi, et me surprends à tenter d’imaginer le cadre dans lequel le brun passa ses jeunes années. « Après, j’y étais habitué. Ça m’irritait, mais sans plus. J’avais trouvé la parade. Mais, là, je me sens un peu hypocrite. » Mes bras s’enroulent à nouveau dans son cou, ils se veulent tendre et rassurant, et mon front se pose contre le sien alors que je souffle, tout contre ses lèvres. « Arrête, t’es pas hypocrite. » Ce sont eux que j’imagine moralisateur et idiots. « Et moi je te l’ai dit. Je me fous bien de ta consommation, je me fous que tu sois un alcoolique et je le répèterai autour de fois que tu le désires. » Je ne suis pas animée par ce complexe qui pousse certain à s’imaginer capable de sauver tous ceux qui croisent sa route, et je trouve qu’envisager qu’Amos en ait besoin est profondément insultant. Les choses sont plus simples quand, comme moi, on se moque bien des conséquences de nos actes sur autrui – ce n’est plus tout à fait vrai cependant – et qu’on se contente de vivre sa vie comme on l’entend. « Jamais je ne prendrai la fuite ou te pousserai à la sortie pour ça ou parce que tu ne correspond pas à un putain d’idéal. Compris ? » Un sourire se dessine sur mes lèvres et je dépose un baiser au coin des siennes, et de me reculer et de me retourner, par pas désir d’échapper au poids de son regard, mais pour sentir la chaleur de son corps qui épouse le mien. Je colle d’ailleurs mon dos contre son torse alors qu’il m’enserre de son bras, et repose ma tête sur son bras qu’il m’offre en oreiller. « Je me demande si quelque chose justifie vraiment qu’on se mette dans des états pareils. » Je laisse échapper un rire bref, et je hausse légèrement les épaules. Je n’ai pas besoin d’avoir la réponse à cette question je crois.
Installée au creux de ses bras et alors que je suis toujours rassurée qu’il soit de retour, je pourrais m’endormir pour cinq heures supplémentaires. Je profitai d’à peine une heure de sommeil avant l’appel qui me tira de mes draps pour monter dans un taxi et cette nuit je n’arrivai pas à m’endormir d’un sommeil profond et réparateur. « Tu vas devoir aller bosser bientôt. » Je pousse un léger grognement, avant d’entrelacé mes doigts dans les siens qui reposent sur mon abdomen. « Moi, je ne vais pas pouvoir décoller d’ici. Rien que l’odeur de la clope me donnerait envie de vomir, je crois. Et il faut que je dorme de toute façon. » Sans compter qu’il n’est pas capable de se déplacer seul. Je ne le rajoute pas, peu désireuse de l’enfoncer. « Et je suppose que vu comme c’est tendu entre toi et Mitch, tu ne vas pas pouvoir faire l’impasse. » Je fronce les sourcils, et tourne la tête dans sa direction, un regard interrogateur sur le visage. « Je vous ai entendu. Je n’ai pas tout compris à l’objet de votre dispute. Je ne suis pas resté. Je me suis dit que tu m’en parlerais si ça me concernait. Je me trompe ? » Je balaye le sujet d’un soupire. Je n’ai pas envie que Mitchell s’invite entre nous, il s’est déjà permis de tenter de s’interposer et je ne le tolère pas, mais je n’ai pas de raison de ne pas répondre honnêtement. « Si, ça te concerne en partie. En fait, ça nous concerne. » Je ne retiens pas un soupir supplémentaire. « Mais je lui ai fait comprendre ce que je pensais de ses remarques hypocrites. » Mes doigts enserrent un peu plus ceux du brun. « Et je me fiche de ce qu’il pense, je ne lui ai jamais octroyé le moindre droit de regard sur ma vie privée. Ce ne sont pas mes choix qui ont déjà failli coûter sa survie au Club. » Je m’extirpe de son étreinte pour m’asseoir sur le rebord du lit, et je tourne mon buste dans sa direction. « Tu as raison, je dois aller bosser. Mais pas parce que j’ai quoi que ce soit à foutre de son opinion à notre sujet. » Je dépose un baiser tendre et passionné sur ses lèvres, laissant mes doigts se perdre dans ses cheveux, avant de me séparer à regret de lui. « Mais je reviens dans la soirée. » De toute façon il va dormir et mon absence passera pour lui en un souffle. Je me redresse, enfile en grimaçant mon jean encore trempé de la veille mais conserve son t-shirt, je repasserai de toute façon par le loft avant de me rendre au Club, hors de question de tendre le bâton pour me faire battre.
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Il est presque dix heures et la nuit est tombée depuis longtemps lorsque j’escalade à nouveau le pont du bateau. J’ai géré les affaires que j’avais à gérer sans m’attarder, et j’ai sauté dans un taxi. Je lui ai demandé de me déposer à trois cent mètres de la marina, pour faire un stop dans cette pizzeria qu’Amos honore régulièrement de sa présence, il vante souvent les mérites de leur sauce tomate maison, et c’est les mains chargées de deux cartons que je pouce doucement la porte de la cabine. Je le trouve sur le canapé, visiblement plus frais que ce matin. Il a rangé également, je le constate en posant un regard circulaire sur les lieux. Je m’arrache cependant bien vite à la contemplation du salon et dépose les deux pizzas sur la table basse, avant d’attraper sa nuque pour déposer un baiser sur ses lèvres. « Tu sens le propre, la douche t’a requinqué ? » Je me laisse tomber sur ses genoux d’une façon nonchalante, avant de me pencher pour ouvrir l’un après l’après l’autre les deux cartons de pizza. « Voyons ce qu’on a là. Chèvre miel pour moi… » Je passe un bras derrière sa nuque et plante un regard fier dans le sien. « Et pour monsieur, jambon, mozzarella, double ration de poivrons mais uniquement rouge et jaunes, olives, que les noires évidement. » Je récite, trop habituée à le voir trier sur le côté ce qu’il n’aime pas, pareil à un enfant. « Heureusement que j’ai un joli sourire, j’ai cru que le serveur allait perdre patience. » Un sourire espiègle étire alors mes lèvres, et je prends je temps de le dévisager. Son hématome au visage commence déjà à prendre une tête bleutée, et je grimace alors que je me penche pour observer son dos. Mes doigts y glissent sans la moindre pression et je grimace. « Je crois que je t’ai bien abimé, alors il fallait au moins ça. » Sans attendre une autorisation particulière de sa part j’attrape une part de ma propre pizza pour la mordre à pleine dent, je n’ai rien mangé depuis la veille et mon ventre crie famine. « Tu avais raison d’ailleurs, Mitch était d’une humeur massacrante. Avec tout le monde cela dit. » J’ai pris mon mal en patience parce que je ne suis pas du genre à sortir de mes gonds, surtout pas avec le boss que je sais comment prendre et ne pas prendre, mais il a mis mes nerfs à rude épreuve.
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| | | | (#)Jeu 12 Mar - 23:08 | |
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RESTLESS HEART SYNDROME
J’entends son raisonnement. Je lui accorde également que cette vision de la vie a le mérite de la simplifier. Ne se soucier de rien mis à part de ses besoins, de ses désirs et de ses envies, sans regarder derrière soi, sans s’inquiéter de l’impact de notre comportement sur les autres… c’est tentant évidemment. L’Homme est égoïste par nature et je ne fais pas l’exception. Moi aussi, je l’ai été. Je le fus à chaque fois que j’ai abandonné le foyer familial pour me retourner le cerveau dans un bar, pour rentrer en titubant, le visage et les mains écorchées, tantôt chutant dans l’escalier tantôt hurlant dans le hall d’entrée et sans jamais m’inquiéter du sommeil ou du bien-être de Sarah. J’attendais d’elle qu’elle panse mes bleus au corps, au cœur et à l’âme, la destituant du droit d’avoir mal pour Sofia, comme si le deuil m’était uniquement réservé. Elle a été la première à me qualifier d’alcoolique et j’avais ri. Je m’étais défendu de ses accusations en la raillant. Ce phénomène, je le reproduis avec quiconque, aujourd’hui encore, qui se risqua à prononcer cette injure. Nombreux furent ceux que j’éjectai de mon quotidien d’avoir dénombré les verres que j’étais capable d’ingurgiter sur moins d’une heure. Penser comme Rae, c’était ignorer mon hypocrisie. C’était refuser ma mauvaise foi en l’étant encore, mais je refuse d’entrer dans ce débat avec elle. Qui suis-je pour la priver de ses excuses déguisées en leitmotiv ? Ce n’est pas le rôle que j’entends investir dans sa vie. Si j’y ai gagné une place, c’est d’avoir respecté son mode de pensée, son caractère en acier trempé et son indépendance. Je ne me suis pas écrasé. J’ai discuté ce qui m’interpelait, négocié ce qui me dérangeait. Cette nuit, mon cœur est passé près de la catastrophe amoureuse. Je crois que, comme elle, j’ai juste envie de ne pas me prendre la tête avec ces autres dont la bienveillance n’est pas toujours pavée de bonnes intentions, ceux dont l’aménité est surtout dictée par leur conscience et non par l’affection. Je me fous de savoir si l’attitude de Raelyn, à mon égard, relève du bien ou du mal. Elle connait mes abus en matière d’alcool. Beaucoup critiquerait son absence de morale ou accuserait son inaction, la comparant à l’absence d’implication ou de sentiments. Moi, je constate simplement qu’elle n’emprunte pas la voie de la déréliction. Elle ne s’oppose pas à mes mauvaises habitudes, elle ne m’encourage pas à arrêter en invoquant ma santé qui, par ailleurs, n’appartient qu’à moi, mais elle est toujours là, ne me rejette pas, m’entoure de ses bras et veille à me rassurer même si ma jauge de virilité a chuté en dessous de zéro. J’ai l’air d’un môme, j’en suis conscient. Ça contribuera à ma honte, mais je n’y pense pas encore. Je l’interroge, je garde pour moi les questions suscitées par son histoire sous couvert de la discrétion, j’annote le calepin qu’est mon cerveau et je m’épanche.
Je parle de ma famille. Je nomme certains de ses membres qui ont à mes yeux de l’importance, mais qui m’horripile depuis des années. « Je les ai envoyés chier en prétendant qu’il se trompait. Je dois pourtant me rendre à l’évidence. » Si je m’étais montré clairvoyant, je nous aurais à tous deux évités cette crise lourde : sa peur présumée et mon avilissement évident. « Et ça, c’est hypocrite. » Pourtant, je hausse les épaules. Que puis-je y faire ? Je puise plutôt dans le regard criant de sincérité de Rae et je puise dans le tableau qu’elle dresse de la situation de quoi me débarrasser des quelques émotions qui m’ont longtemps freinées. Je la sers dans mes bras, je distribue mon affection et je reçois la sienne en cadeau et je participe à nos baisers. « C’est compris, chef. » l’ai-je taquinée alors que je me demande sérieusement qu’elle aura été – ou qu’elle était – qu’elle est – son idéal justement. Était-ce une question à poser quand j’accepte doucement la nature de mes sentiments ? Quand ma possessivité était déjà difficile à gérer et que je sais qu’elle pourrait me prendre au collet ? C’est une curiosité supplémentaire que j’amorcerai un jour ou l’autre, lorsque je me sentirai moins vulnérable, assez pour appréhender l’heure de son départ. Etre seul ne m’enchante pas. J’ai sommeil, mais je suis ensuqué. Je l’aurais bien gardé près de moi, usant et abusant d’une panoplie d’arguments en espérant que vibre sa corde sensible. Malheureusement, je n’ai pas en stock les calories pour me lancer dans un éventuel débat. Je l’imaginerais volontiers sensible à l’idée de rester à mes côtés. Elle grogne et j’ajoute : « Je sais. Je n’ai pas envie moi non plus. » Son dos contre mon torse, je peux entendre sa respiration qui s’alourdit autant que la mienne. J’avais écourté sa nuit. Elle n’avait certainement pu dormir que d’un œil. C’est difficile de ne pas céder à mes envies et de ne pas insister davantage. Toutefois, je l’ai interceptée sa querelle avec Mitchell. Certes, je n’ai pas joué les voyeurs. J’ai confiance en elle. J’estime également que cultiver mon animosité envers le boss ne servirait pas mes projets. Mais, Dieu que ce fut compliqué de ne pas me laisser traîner une oreille au carrefour de la porte ouverte du bureau de son “ami“ et le couloir qui le sépare du bar. J’aurais juré avoir perçu l’accent tonique de l’irritation, dans la bouche du pleutre, sur mon prénom. « Je l’aurais parié. » ai-je à mon tour soupiré alors que ce “nous“, qu’elle emploie et qui était particulièrement rare, me flatte démesurément.
Elle n’a pas dit “toi et moi“. Elle ne nous a pas non plus réduits à notre geste pour justifier l’ingérence de Strange dans sa vie. Son discours ne se ponctue d’aucun remord et ça me galvanise le cœur. C’est plus évocateur que sa promesse d’être là malgré mon addiction. C’est plus réconfortant que ses doigts qui s’entrelacent aux miens délicatement posés sur son ventre. C’est plus motivant que tout le reste, aussi anodin ce pronom puisse-t-il paraître au commun des mortels. Raelyn est trop indépendante pour s’associer aussi ouvertement, à mon niveau et à celui du patron surtout. « Et ? Il nous reproche ? » Que nous nous soyons affichés aux yeux de tous ? Qu’il aurait préféré pour elle quelqu’un qu’il apprécie ? « Je ne corresponds pas à son idéal ? » Je ne plaisante qu’à moitié et, malgré ma fatigue et ma jalousie, je barre l’une des questions stockées dans mon esprit. « C’est quoi, d’ailleurs ? » Le tien, pas celui de Mitch, cela va de soi. « Et tu as dit ? » me suis-je enquis, mon visage enfoui dans ses cheveux. Je profite des derniers instants avant les prochains. « Ce ne sont pas tes choix qui impacte le Club, en effet. Il est culotté quand même. » Difficile de dissimuler mon mépris devant son tempérament. Il s’absente durant des mois, elle se substitue à lui et il faudrait qu’elle lui rende des comptes sur sa vie privée ? Pauvre type. Mes yeux roulèrent dans mes orbites avant qu’elle ne clôture le sujet d’un nouveau baiser, parfaite signature pour sa promesse. « Je t’attends de pieds fermes » Le cynisme timbre ma voix. Je tenais à peine debout un peu plus tôt et mes jambes sont toujours de coton. En attendant d’avoir récupéré un peu plus de vigueur, je me suis redressai sur mes coudes et je l’observai se débattre avec son jeans trempé. « Tu devrais en laisser un ou deux ici. » lançais-je sans avoir l’air d’y toucher. Il n’était pas question de l’alarmer. Aussi, ai-je rapidement dédramatisé. « J’ai toujours de quoi me changer dans le coffre de ma voiture. On ne sait jamais ce qui peut arriver.» Mon pseudo clin d’œil était aussi tordu que mon sourire précédent. Mon visage me brûle, mais que se tiennent à l’écart les miroirs. « A tout à l’heure. »
***
J’aurais aimé dormi d’un sommeil sans rêve. L’alcool a cependant des limites en matière d’anesthésie. Ces quelques heures s’habillèrent de cauchemars représentant les épisodes les plus tristes de mon existence. Je me suis réveillé anxieux et j’ai tenté de fonctionner au bord de la crise d’angoisse. Je connaissais les symptômes : le cœur qui bat la chamade, la tête qui bourdonne et la respiration qui saccade. Ils étaient monnaie courante quand, au retour de ma dernière mission, les médecins militaires me décelèrent une espèce de choc post-traumatique. Je n’y avais jamais prêté beaucoup d’attention. J’avais par ailleurs refusé de suivre une thérapie, jugeant que le whisky était la meilleure des thérapies. M’isoler et m’occuper contribuaient à me garder en équilibre entre trouble anxieux et sérénité. Aujourd’hui, alors qu’assis sur le rebord de mon lit, je teste la robustesse de mes jambes, je profite que mon corps ne tonne plus pour tuer le temps utilement jusqu’au retour de ma jolie blonde. Je me suis lavé – quoique j’évite toujours de me mirer dans une quelconque surface réfléchissante – j’ai rangé la cabine dans un état lamentable. Cumuler à mon mal de dos, tomber sur les feuillets de la bande dessinée de Sofia m’a arrêté sur ma lancée. Hypnotisé par la première de couverture, je me suis laissé tomber dans le sofa, l’enveloppe dans une main, le tas de feuilles de l’autre. Mille réminiscences de la veille me rattrapèrent aussitôt. J’ai grimacé et, lâchement, j’ai glissé la bande dessinée dans son contenant. J’ai pensé : une autre fois, d’autant que Raelyn m’honore. J’eus à peine le temps de la saluer qu’elle m’embrassa, sa main dans ma nuque et la mienne à sa taille. L’odeur de la pizza a réveillé mon estomac, mais plus agréablement que je ne l’aurais imaginé. Quant à mon sourire, il a retrouvé de son panache. « Oui. Plus ou moins. » Je n’étais pas prêt à courir un marathon dans l’heure. « J’ai un peu moins mal au crâne déjà. » Ce qui signifiait que, bientôt, je pourrai renouer avec toutes mes habitudes et me retrouver complètement. En attendant, je ceins sa taille et découvre avec envie le contenu des cartons. Je suis conquis évidemment. La pizza qui m’était destinée correspondait à mes goûts et, ça non plus, ce n’est pas futile. L’attention confirmait qu’elle m’apprenait par cœur. Pas seulement mon corps, mais bel et bien moi, dans tout ce que je suis. « Tu es un ange. Merci. » D’instinct, vraisemblablement conquis, j’ai ramené son visage vers le mien, mon index sous son menton, pour fondre sur ses lèvres. Je fonds, c’est le mot, et je suis profondément jaloux également. « Quel connard. S’il ne faisait pas sa sauce lui-même, je n’irais plus. Il n’a pas voulu me la faire quand je lui ai demandé, moi.» J’aurais bien surenchéris en lui conseillant de ne plus s’y rendre sans moi, mais je soupçonnais qu’elle le vivrait mal et que son esprit de contradiction la pousserait au cœur du restaurant, que je mousse un peu. « ça a été ? Pas trop KO ? » finis-je tout de même par m’inquiéter. Elle était belle dans ses vêtements. Maquillée, elle paraissait en bonne forme, mais je devinais sous ses yeux les cernes liés à cette folle nuit. Moi, j’y suis encore sensible, à commencer par cet endroit où précis où ses doigts glissèrent avec délicatesse pourtant. J’ai tressailli : « La fin justifie les moyens. Et, je crois que tu n’es pas en reste. J’ai repéré un truc pas net sur ta cuisse tout à l’heure. » Ou hier ? J’ai perdu toute notion du temps. « Je m’en occuperai après. » Car déjà je l’imite. Je me redresse pour piocher dans le carton de pizza, la maintenant d’une main sur mes genoux. J’hésite à croquer tout de go. Je mords, du bout des lèvres. Mon estomac a l’air de me remercier et je me détends jusqu’à ce qu’elle invite Mitch à notre table. « Parce que je n’étais pas là ? » Je ne suis pas indispensable au Club, mais j’y ai creusé mon trou. Je lui rapporte de l’argent et, qui plus est, il ne m’a pas toujours à la bonne, ou seulement quand ça l’arrange. « Tu as justifié mon absence comment ? »me suis-je dès lors inquiété quoique je la sais prévenante me concernant.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34324 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Ven 13 Mar - 18:22 | |
| Restless heart syndrome Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Ma vision des choses peut paraître réductrice, elle est sans aucun doute égoïste puisque centré sur mes propres intérêts, mon bien être, ma quête de satisfaction personnelle. Oui, égoïste il serait facile de dire que je le suis, c’est là le premier de mes défauts et celui qui m’est le plus souvent reproché, ma froideur ou plutôt mon détachement occupant une seconde place honorable. Je ne peux dire que ce sont les circonstances, les événements qui ont pavé mon histoire qui m’ont rendue comme ça, qui m’ont centrée sur moi même et fait de moi une personne peu scrupuleuse, prête à sacrifier quasi tout ceux qui m’entourent si ma propre sécurité ou survie venait à être menacée. Je ne peux l’affirmer sans être hypocrite puisqu’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été le centre de mon propre univers. Avant Brisbane, avant la drogue et la déchéance, j’ai quitté mon domicile sans une pensée pour Liam ou pour ma mère, sans envisager de les prévenir, de leur laisser un moyen de prendre contact avec moi lorsque je serai partie. Je ne l’ai pas fait parce que je les imaginais capable de tenter de me retenir, de me supplier de rester et parce que je pensais que ma volonté chancellerait. Le fait est qu’ils n’auraient rien pu dire pour me toucher ou m’émouvoir, et que j’ai agi de la sorte simplement parce que j’avais pris ma décision, et qu’à mes yeux seule elle comptait. Je sais que nos points de vue se heurtent parfois, je pressens même que c’est plus souvent le cas que je ne le pense et je sens qu’aujourd’hui c’est le cas, mais il ne relève pas, il ne me reprends pas, parce qu’il a compris, je pense, que tenter de me faire changer c’est se battre contre des moulins à vent, et ce n’est pas en me confrontant à mes nos différences qu’il a gagné mon respect et mon affection, c’est en les acceptant. « Je les ai envoyés chier en prétendant qu’ils se trompaient. Je dois pourtant me rendre à l’évidence. Et ça, c’est hypocrite. » Je hausse les épaules et je réponds simplement, d’un ton neutre, peu désireuse de débattre sur ce point. « Peut-être que ce n’était simplement pas leurs oignons. » Je ne peux comprendre l'ingérence dans la vie et les habitudes d’autrui parce que je refuse à quiconque le droit de me dicter ma conduite. A partir de là je sais que face à des accusations semblables j’aurais réagi bien plus vivement que lui. Ses bras qui se resserrent me disent qu’il se fiche bien de notre divergence d’opinion et il me semble même voir de la reconnaissance à travers ces baisers qu’il me rend, cette tendresse dont il tente de m’entourer malgré son piteux état. « C’est compris, chef. » Un sourire se pose sur mes lèvres alors que finalement je me retourne pour me coller contre lui. Je sais que mes obligations nous sépareront bien vite et que s’il peut se permettre ou plutôt s’il n’a pas d’autre choix que de rester au lit toute la soirée, moi je me dois de me montrer au Club. Je tiens à mon rôle, je tiens à mes nouvelles responsabilités et je tiens, malgré sa rudesse de caractère, à ma relation professionnelle avec Mitchell. « Je sais. Je n’ai pas envie moi non plus. » Je me doute qu’il aurait préféré me retenir près de lui, et je le connais assez bien pour savoir que dans d’autre circonstance il aurait tenté de me convaincre de rester un peu plus encore.
Ma dispute avec Mitchell je l’ai encore en tête, bien évidemment. Mais ce n’est pas pour ça que je ne veux me soustraire à mes obligations au profit d’une soirée seule avec lui et dans ses bras. Le Club c’est l’oeuvre de ma vie, à défaut de le qualifier de famille parce que je trouve le concept niais et ridicule. Quand j’y évolue je me sens bien, et si Amos a pris de l’importance dans mon quotidien je m’attache à le faire cohabiter avec mes occupations professionnelles. « Je l’aurais parié. Et ? Il nous reproche ? » Je soupire, déjà lassée que le boss s’invite dans notre tendre étreinte. « Je ne corresponds pas à son idéal ? » Un rire sardonique me secoue, bref et las. « C’est quoi, d’ailleurs ? » Je lève un sourcil et tourne mon visage dans sa direction. « L’idéal de Mitch ? Il les aime blondes, avec des jambes interminables et si elles paraissent en détresse c’est encore mieux. Et si ce ne sont pas des nids à emmerde, il passe son tour. » Je suppose facilement que c’est le mien d’idéal sur lequel il s'interrogeait, mais je n’ai pas envie d’y penser. « Moi je ne sais pas. Je n’en ai peut-être pas. » Et pourtant si, et une part de moi en est consciente. Lui aussi certainement, il me sait déjà attirée par la violence et les interdits. Il sait à quel point j’aime les esprits sans limites et qui ne s’offusquent ni ne rougissent. Ce que moi je tente d’ignorer, ce sont les points communs entre la plupart de mes amants : des yeux bleus à l’image de ceux d’Aaron, une carrure musclée et du charisme. A l’exception de Tobias, ils sont tous plus proche de la quarantaine que de mon âge à moi, et encore une fois je tente d’ignorer qu’Amos a à un an près l’âge que mon ex compagnon aurait eu aujourd’hui. « Et tu as dit ? Ce ne sont pas tes choix qui impacte le Club, en effet. Il est culotté quand même. » Je ne couperai pas à un bref résumé de mon échange avec le boss, et je n’ai de toute façon rien à cacher au brun à ce sujet, alors je formule une réponse succincte mais fidèle de cet échange que j’ai déjà envie d’oublier. « Il nous reproche d’enfreindre des règles tacites qu’il n’a lui même jamais respectées. Il me reproche certainement de t’accorder ma confiance, parce qu’il n’a confiance en personne, mais je m’en fous. » J’espère avoir suffisamment mis les choses au clair pour que ce soit la dernière fois que j’ai cette discussion avec Mitch. « Je lui ai rappelé que si notre duo fonctionnait bien c’est parce qu’il ne se mêlait pas de ma vie privée et que je restais en dehors de la sienne tant que les intérêt du Club n’étaient pas menacés. On verra bien, mais je te dit, je me fiche bien de ce qu’il pense. » Et je ne compte pas lui octroyer de droit de regard sur qui froisse mes draps et à qui j’ouvre l’enceinte de mon appartement et, sans le vouloir, mon coeur. Pour clore le sujet je dépose un baiser sur ses lèvres avant de quitter ses bras. « Je t’attends de pieds fermes. » Je réponds par un sourire et alors que je tente de me glisser dans mon jean trempé, il me surprends d’une remarque lancée l’air de ne pas y toucher. « Tu devrais en laisser un ou deux ici. » Je lui jette un regard surpris et lève un sourcil, sans répondre, alors que je boutonne mon jean et en remonte la fermeture éclair. « J’ai toujours de quoi me changer dans le coffre de ma voiture. On ne sait jamais ce qui peut arriver. » C’est une conversation plus sérieuse qu’il amorce, je ne suis pas dupe, une qu’il n’est pas en état d’avoir là maintenant tout de suite et alors que je m’apprête à quitter la cabine. D’un sourire et d’un baiser au coin de ses lèvres, je la remets à plus tard avant de quitter le bateau.
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Je ne m’étais pas attardée comme j’ai l’habitude de le faire, à boire un verre ou deux - ou plus - à manger avec Alec à la fin de son service, à observer la salle en buvant et en repérant les visages inconnus jusqu’à pas d’heure. J’avais fait mon boulot, écouté les remontés de mes équipes, inquiètes depuis qu’une nouvelle merde venant concurrencer la marchandise du Club avait fait son apparition sur le marché, et quand j’avais fini de gérer mes affaires courantes j’avais quitté les lieux sans un regard pour Mitchell. J’étais passée voir son frère pour m’excuser de lui faire faux bond, un soir supplémentaire, et je m’étais éclipsée directement pour rejoindre Amos les bras chargés de quoi, je l’espère, le remettre d’aplomb. Je suis une femme assez simple et pour me combler nul besoin de plat élaborés et travaillés pendant des heures. En entrant dans la cabine, je suis surprise de la constater rangée, sommairement certes, mais je n’aurais pas parié dessus étant donné l’état dans lequel je l’ai laissé. « Oui. Plus ou moins. J’ai un peu moins mal au crâne déjà. » Cela a beau faire presque trois mois qu’il m’a cédé mais l’attraction est toujours aussi forte de mon côté, si bien que je cherche sans m’en rendre compte et assez naturellement un contact en m’installant sur ses genoux et en posant ma main sur son épaule. « Tu es un ange. Merci. » Je lève un sourcil, j’ai de répondre « je ne suis rien de tel » mais je m’abstiens. « Quel connard. S’il ne faisait pas sa sauce lui-même, je n’irais plus. Il n’a pas voulu me la faire quand je lui ai demandé, moi. » Je me redresse finalement m’appuyant contre son torse et je lui réponds d’un air narquois. « T’as pas les bons arguments. » Ce n’est pas par bonté d’âme que le serveur accéda à ma requête. « Ça a été ? Pas trop KO ? » Je hausse les épaules : j’ai l’impression d’avoir été passée sous un rouleau compresseur, mais je suis peu désireuse de le faire culpabiliser. Au contraire, c’est sur lui que je reporte la conversation. Lui et l’énorme bleu en relief qui lui barre le dos : si je devais me risquer à faire des paris sur son origine, je dirais qu’il s’agit là du résultat d’un choc contre une des marches. « La fin justifie les moyens. Et, je crois que tu n’es pas en reste. J’ai repéré un truc pas net sur ta cuisse tout à l’heure. » Naturellement, ses mains glissent sur mon pantalon. « Je m’en occuperai après. » Un sourire mutin étire mes lèvres alors que je l’imagine déjà à la tache. « Ne t’en fais pas pour moi, c’est pas grave, c’est pas important. » Il ne s’agit pas là d’abnégation : j’ai récolté quelques bleus, les choses s’arrêtent là, ils disparaîtront bien assez vite. « Parce que je n’étais pas là ? » Je secoue la tête en mordant dans ma pizza, mais déjà il poursuit. « Tu as justifié mon absence comment ? » Je termine la part que j’ai entre les doigts, avant de secoue à nouveau la tête et de lui répondre en m’essuyant le coin de la lèvre. « Je l’ai pas justifiée. Je suis pas ta mère ou ton chaperon. » Ce soir personne ne s’est risqué à m’interroger sur son absence. Cette réponse, c’est celle que je ferais si d’aventure quelqu’un s’y risquait, et d’un ton qui laisserait entendre qu’il vaut mieux s’arrêter là. « Il est irascible dès qu’il en a l’occasion en ce moment et moi il me fatigue, alors je n’ai pas cherché plus loin. Quelque chose lié à l’inventaire des armes il me semble. » Je balaye le sujet d’un geste de la main parce qu’il n’a que peu d’importance à mes yeux. « C’est pas mon problème. A lui non plus je suis pas sa mère. » Je me rappelle brièvement qu’il me parla de la sienne tout à l’heure avant que je ne le quitte. C’est étrange que de lui imaginer une vie en dehors de celle du Club, en dehors de ce que nous vivons, et je ne sais pas si j’apprécie cette fenêtre élargie sur le brun ou non. Je ne suis pas en terrain familier en tout cas, c’est la seule chose dont je sois sure.
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| | | | (#)Ven 13 Mar - 23:19 | |
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RESTLESS HEART SYNDROME
Et celle-là, je la lui accorde volontiers. Ce n’était pas le rôle de mes proches de me pointer du doigt, de tracer sous mes pieds un chemin dans leur pas, de m’accabler de leur jugement. La façon dont je mène ma vie, ce que je fais de ma santé, c’est mon problème. Il n’appartient à personne. Dès lors, au-delà de mon respect pour le mode de pensée de Raelyn, je ne discute pas. Je lui rappelle simplement que l’heure de nous séparer approche et que je ne me fierai pas à la coutume aujourd’hui. Je ne me déploierai pas en ingéniosité afin qu’elle oublie ses responsabilités professionnelles. Je me contente de la serrer davantage, de profiter d’elle encore un peu, jusqu’à ce que je sombre et qu’elle me revienne puisqu’il en est question. J’aime l’idée. Je ne suis pas certain d’avoir envie de m’isoler du reste de la soirée. En revanche, j’ai besoin de sommeil et d’assouvir ma curiosité à propos de sa dispute avec Mitchell. Elle me confirma son culot et il y gagna en mépris. Ne s’était-il pas affiché avec Lubya ? Aurait-elle été la seule que j’aurais pu faire mine de ne pas être vexé, d’évaluer l’ordonnance et de la prendre de qui elle venait. On est jamais autant sali que par plus sale que soi. C’est bien connu et vérifié. La rumeur lui prétend d’autres relations du genre conflictuel. C’était rassurant d’ailleurs. Si les informations que je rassemblais pour le coincer dans ma souricière ne suffisaient pas, il me suffirait d’attendre qu’il jette son dévolu sur une moins difficile que la petite Russe. Elle n’en savait pas assez sur lui pour en faire mon alliée. Mais, cette Lou, la précédente, celle qui valut à son amant un détour par la case prison, celle qui jouit de la protection des témoins ce qui, sur l’instant, la rend insaisissable. Je finirais bien par mettre la main dessus. Dieu seul sait ce qu’elle m’apprendrait sur l’organisation, les travers impalpables de Mitch – les femmes étaient le plus tangibles – et sur la longue liste d’erreurs qu’il aura vraisemblablement commises. Elles devaient être pléthores puisqu’il est indéniable que l’ours est surtout mal léché et qu’il gère mal ses émotions. « La princesse en détresse, donc.» résumais-je en statuant qu’elle élude ma pertinente question pour s’éviter les sujets brûlants. Le gars du cadre. C’est lui, son idéal. A contrario, elle aurai rangé le cadre avec le reste de ses photos. Pourquoi fallait-il donc qu’il soit tabou, cet ex qui a tant compté pour elle ? Une allusion aurait rendu mes aveux plus équitables et j’en avais tristement besoin ce soir. Quant à Strange sans Raelyn, le Club n’aurait pas survécu bien longtemps. « Oui. Enfin, j’ai surtout l’impression que c’est un bon choriste. » Que la danse, c’est mon amante qui la mène. Elle donne le tempo et bat la mesure. Son abnégation m’a fait aussitôt grimacer. Sa cécité est agaçante, compréhensible, mais irritante quand j’aspire à ce qu’elle change sa paire de lunettes. Si elle n’ouvre pas les yeux, je vais lui causer plus de tort que de bien. Elle regrettera d’avoir avoué, avec désinvolture, qu’elle a confiance en moi. Elle s’en voudra et elle réveillera mes remords.
C’est un réel combat que de me défaire de cette impression d’être au mauvais endroit ou, au bon, mais pour des raisons insidieuses. Je devine aisément les dégâts sur notre relation. Puis, je me rappelle qu’elle débute à peine, que nous écrivons seulement les premiers chapitres du livre de sa genèse. L’histoire est idyllique. Nos ajustements et nos promesses tacites y ont contribués. Que nous arrivera-t-il une fois les trois de lune de miel révolu ? Aurais-je encore des scrupules si elle s’obstine à ignorer mes perches ? Je n’ai pas envie de la brusquer. Je n’ai pas envie de jouer la chanson sans avoir en main la bonne partition. Sauf qu’il n’est rien d’idiot ou de précipité que de lui proposer de stocker sur place de quoi se changer. Je ne l’ai pas demandée en mariage. Je n’ai pas exigé d’elle une dévotion sans borne et, en aucun cas, je n’ai approché ses ailes avec une pince tenaille. Son silence me frustre. Son regard, effaré, me froisse. Pourtant, parce que je manque de force, je n’intercepte pas son départ pour nous préserver d’un malentendu. Il n’y en a pas réellement. La proposition, plus anodine que ces quelques révélations, lui a déplu et, en m’endormant, malgré son baiser, je m’égarai en suppositions désagréables ou atténuantes. J’envisageai autant que les circonstances de sa visite de la veille engendrent ma mauvaise humeur ou son appréhension à s’engager autrement que charnellement et exclusivement. Avant de sombrer, je choisis de fixer mon attention sur ce qui m’arrange, ce qui me fait du bien, ce qui ressemble à ce qu’elle me répéta à maintes reprises : elle est et restera là, quoiqu’il advienne de mon addiction pour l’alcool. Je m’y accroche et je finis par fermer les yeux le temps d’une soirée teintée de son, d’odeur et d’images d’un autre temps, des souvenirs qui m’arrachent quelques gémissements plaintifs. Je m’éveille ensuqué, mal à l’aise, en sueur et angoissé. Physiquement, je me sens un peu mieux, assez pour prendre soin de moi et de la cabine de mon bateau. J’ai également réussi à désencombrer mon esprit d’une éventuelle inconstance de Raelyn. Elle ne lui ressemble pas vraiment. Elle n’est ni plus ni moins le fruit de mon anxiété. Seul le temps la tarira. En attendant, je savoure mon plaisir à humer son parfum qui embaume le séjour. Du moins l’ai-je fait jusqu’à ce qu’elle hausse à nouveau un sourcil pour un compliment. C’était quoi le problème, exactement ? Ai-je perdu le droit de lui en souffler à cause de l’ivresse ? De mes aveux ? D’avoir osé lui soumettre l’idée de déposer un peu d’elle chez moi ? Me suis-je trop répandu en vulnérabilité au point de perdre en attrait ? Non ! J’exagère. Elle s’est machinalement assise sur mes genoux. Elle a commandé ma pizza préférée et s’est assurée qu’elle soit en parfaite adéquation avec mes goûts. Je suis en train d’extrapoler, à cause de mon estomac serré entre les mâchoires d’acier de l’étau de mes peurs.
Si les relents de la sauce tomate et des poivrons n’avaient pas été aussi alléchants, j’aurais sauté un repas de plus. Au lieu de ça, je teste ma capacité à ingurgiter de la nourriture solide quand j’ai vidé près d’un litre et demi d’eau sur quelques heures. J’interdis ma jalousie de s’exprimer autrement qu’à travers une insulte à destination du restaurateur et je réprime tout commentaire désagréable sur la nature de ses arguments à elle. Au vu du climat actuel, ce serait scier la branche sur laquelle je suis maladroitement assis. Elle est déjà trop fragile, parce que je suis têtu et borné, parce que je me déteste de lui avoir offert en spectacle ma vulnérabilité et que ce n’était pas la première fois que mon amour-propre se fissurait sous ses yeux. Dans le fond, je crois que j’avais besoin qu’elle me répète que renouer avec son job n’avait pas changé la donne de ses décisions, que si c’était à refaire, elle reproduit les mêmes gestes et énoncerait les mêmes déclarations. Mais, je ne peux pas l’exiger à nouveau. Mon orgueil ne me le pardonnerait jamais. Le mieux était de nous protéger de la dispute qui naîtrait de mes doutes et je ne connaissais pas mille façon d’atteindre cet objectif : la garder auprès de moi, embrasser sa tempe et ne pas trancher dans le vif des discussions qui fâchent quand mon cœur est à nu. J’aurais préféré ne pas réaliser que j’en pince sérieusement pour elle. Je serais moins envahi par des interrogations auxquelles je détiens déjà les réponses, mais que ma raison embrumée néglige. Je n’aurais pas froncé les sourcils qu’elle me rappelle qu’elle n’est ni ma mère ni mon chaperon. « Ce n’est pas ce que j’ai dit. » Loin de moi, par ailleurs, l’envie de lui confier ce rôle ingrat. « J’étais surtout curieux de savoir si on t’avait posé la question. » m’expliquais-je sans la lâcher et en embrassant à nouveau sa tempe. Je pourrais me braquer. J’étais à deux doigts de le faire. Or, je lui avais promis que je cesserais d’interpréter ses propos sous couvert de ma vanité. C’est pour elle que j’essaie de savoir si mon absence découla sur la vérité. C’est également à cause d’elle que je n’assimile pas que ma crise d’alcool est réellement sans importance pour Raelyn. La preuve étant, elle démontre d’un geste de la main que Mitch n’a pas sa place entre nous, moins encore s’il se permet de toiser notre relation de sa bassesse. « ça t’emmerde qu’il nous ait pris en grippe.» Mon expression plus maussade tire vers l’amusement et je dépose mon morceau de pizza dans le carton, que mes deux mains soient libres. Elles entourent sa taille, mes yeux plongent dans les siens et mes traits se fendent d’un large sourire. « Tu peux le dire, tu sais. Moi aussi, ça me gonfle, surtout qu’il s’en tape, il a juste du mal à digérer son chagrin d’amour. Tu l’as d’ailleurs aidé comme une mère à surmonter cette épreuve. Tu lui as servi d’excuses et d’alibis… » ai-je avancé non pour enfoncer le clou, mais dans l’espoir de l’entendre admettre qu’elle était blasée par son inaction. « Je veux pas faire l’avocat du diable, mais à force d’assumer ses responsabilités, comme une mère, tu finis par lui envoyer les mauvais messages, mais….» J’ai haussé les épaules, sous entendant « qu’il aille se faire foutre », j’ai volé un baiser à ma partenaire et j’ai récupéré mon quartier de pizza.
Je picore, mais ça me fait du bien. Chaque bouchée recharge un peu mes batteries. Avec un peu de chance, elle le gagnera le massage qu’elle me réclama plus tôt, dès qu’elle aura satisfait son appétit de moineau. Si j’en crois le carton, c’est l’histoire d’un morceau ou deux, voire trois selon l’heure de son dernier repas. Ça me laissait assez de temps pour rassasier mon indiscrétion. « Tout à l’heure, tu m’as dit que prendre un rail dès le matin avait fini par te sembler normal. » initiais-je en caressant son dos de ma main libre, l’estimant trop habillée à mon goût. « Pourquoi tu n’as jamais appelé à l’aide ? Tu n'as pas de la famille qui aurait pu ? » Etait-ce pour les mêmes raisons qui m’empêchèrent de lui adresser un message pourtant pianoté au préalable ? Se sentait-elle seule au point d’être convaincue de l’être ? « A aucun moment tu ne t’es dit que ce n’était pas normal ? Est-ce que quelqu’un t’a forcé la main ? » Un dealer par exemple. Un vendeur de came qui aurait vu en elle une proie facile à fidéliser ? « Est-ce que…est-ce que t’as jamais eu l’impression que quelqu’un avait abusé de toi dans cette histoire ? » m’autorisais-je quoique je l’aborde avec des pincettes. « Abusé de ta confiance en tout cas. » La question qui brûle les lèvres était : est-ce possible ? Est-ce fou que moi, ce père en deuil, évoque ce genre d’excuses pour adoucir sa peine ? Ce n’est pas avouable malheureusement et j’en suis désolé. Elle m’aurait, sans le vouloir, éclairer d’un peu de lumière l’obscurité qui entoure la mort de Sofia. Bien qu’elle ne soit pas obligée de me répondre, je sus, à sa réaction, que mes pupilles la sondaient avec une telle intensité qu’elles traduisaient la nécessité. « On est pas obligés d’en parler. » Ce n’était qu’évidence, mais j’eus l’impression d’être un rien trop oppressant. « Si tu préfères, tu peux m’expliquer comment ça se fait que tu es venue hier soir. » Car, ça aussi, ça m’inquiète terriblement.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34324 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Sam 14 Mar - 19:01 | |
| Restless heart syndrome Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Je suis perspicace, mais je suis aussi fatiguée, épuisée aussi bien mentalement que physiquement, la douleur dans les muscles de mes bras et de mon dos est même plus vive que ce matin, j’ai le sentiment d’avoir passé trois heures à la salle de sport à pousser et porter des poids hier, si bien que je ne prends que peu de pincettes qui serait destinée à épargner Amos, à ne pas le vexer ou augmenter son sentiment de mal être. Ce matin, tendre et attentionnée, plus que je ne le suis normalement, je lui ai répété que me fichais de l’état dans lequel je l’avais trouvé, que je me fichais que sa consommation d’alcool soit excessive, et que je me fichais qu’aux yeux des autres il ait un problème. Je lui ai répété que je ne chercherai pas à le faire changer, j’en attends de même de sa part et je pense qu’il le sait, et j’estime avoir été assez rassurante pour ne plus avoir à faire mes preuves, pour ne plus avoir à réfléchir à ce que mes réactions peuvent faire naitre en doute chez lui, parce qu’à mes yeux je lui donne assez tous les jours pour qu’il ne doute pas de ma sincérité. Que je n’ai même pas envisagé de m’attarder avec Alec ce soir est une preuve de plus. Je le taquine sans la moindre arrière-pensée lorsqu’il grogne dans sa barbe à propose du restaurateur, je crois déceler une pointe de possessivité dans sa réaction et si elle me ravit je n’en pipe pas un mot, parce qu’ici rien ne nécessite que je me justifie. J’ai souri à un pauvre type qui n’attendait que ça, qui a fait quelques blague lourdes mais qui ne m’a pas réellement importuné. J’ai toujours profité de mes atouts, je n’ai jamais rougi d’obtenir quelques avantages à coup de sourires aguicheurs, mais dans ce cas de figure c’est parfaitement innocent. Amos le sait ou s’en rend compte puisqu’il ne répond finalement pas et se contente d’embrasser à tempe en décrochant un morceau de sa pizza.
A sa question concernant le Club et les éventuelles questions qui aurait pu m’être posées, je réponds en restant fidèle à moi-même. « Ce n’est pas ce que j’ai dit. » Il fronce les sourcils et concentrée sur la dégustation de ma pizza que j’abandonnerai avant d’en avoir avalé la moitié, je ne le note pas. Il n’y avait pas de sous-entendu désagréable dans ma remarque à moi, seulement une preuve de mon franc parlé, et encore une fois même si je suis plutôt perspicace en temps normal ce soir mon cerveau semble passé en pilote automatique. « J’étais surtout curieux de savoir si on t’avait posé la question. » Je secoue la tête et me lèche les doigts avant de répondre d’un air détaché. « Non, personne ne l’a fait. » Il embrasse ma tempe, et avant de fondre sur le carton pour récupérer une nouvelle part, je tourne tout de même la tête dans sa direction, et croit comprendre où il voulait en venir. « Et si quelqu’un l’avait fait je lui aurait dit à peu près la même chose. Je ne me serais pas épanchée sur ta mésaventure. C’est ça qui te préoccupe ? » De savoir si je ne suis qu’une bavarde, une femme à la langue trop pendue pour respecter son intimité et surtout son amour propre ? Me croit-il capable de m’être attablée avec Alec pour rire de la scène à laquelle j’ai assisté hier ? Est-ce pour ça que lui ne m’a pas appelée et que c’est un inconnu qui le fit, certainement en voyant mon numéro revenir régulièrement dans la liste des derniers contacts ? Après avoir surpris ma dispute avec Mitchell, ou en tout cas nous avoir surpris hausser le ton pense-t-il que je suis revenue à moi et que je lui aie tout dit le concernant, nous concernant ? Je fais l’effort de me reconcentrer sur la conversation et sur lui pour tenter de comprendre un peu mieux. Je serais déçue je crois qu’il me pense capable d’avoir étalé ainsi un moment dont il n’est pas fier, d’avoir porté ce type de coup volontairement à son égo. « Ça t’emmerde qu’il nous ait pris en grippe. » Il dépose son morceau de pizza et finalement vient enrouler ma taille de ses bras et nouer ses mains dans mon dos. Alors qu’il plonge ses yeux dans les miens en souriant, moi je penche la tête sur le côté et je lève un sourcil. « Tu peux le dire, tu sais. Moi aussi, ça me gonfle, surtout qu’il s’en tape, il a juste du mal à digérer son chagrin d’amour. Tu l’as d’ailleurs aidé comme une mère à surmonter cette épreuve. Tu lui as servi d’excuses et d’alibis… » La respiration lente et posée, je l’observe en réfléchissant à ses mots. Je devine ce qu’il pense de Mitchell, et surtout ce qu’il pense de la façon dont je l’ai laissé s’appuyer sur mois pendant des mois. Je ne suis pas sûre d’apprécier à vrai dire, pas tant qu’il ose le dire à voix haute, mais parce que je me demande s’il est le seul à voir les choses ainsi. S’il est le seul à se dire que je sur une bonne poire prête à me plier aux caprices et à la volonté du boss. « Je veux pas faire l’avocat du diable, mais à force d’assumer ses responsabilités, comme une mère, tu finis par lui envoyer les mauvais messages, mais… » Je pince mes lèvres et fronce mes sourcils alors que lui hausse les épaules et me vole un baiser. Je n’y serais pas restée insensible en temps normal, mais là je m’interroge. « Je me fiche de ce qu’il pense de ce qu’il se passe entre nous. » Je le répète, à défaut de l’avoir déjà dit ce matin. « Ce qui m’agace, c’est qu’il estime qu’il a le droit de l’exprimer à voix haute, de me le reprocher alors qu’il a sauté toutes les filles qui ont battu des cils dans sa direction et qu’à chaque fois j’ai payé les pots cassé. » Que tout le monde a payé les pots cassé pour ses conneries. Mais je ne prétendrais pas avoir le bien commun en tête : ce sont mes intérêts bafoués qui me préoccupent. Je poursuis, sans amertume ni agressivité, mais préoccupée parce que je crois qu’il sous-entend. « C’est comme ça que tu me vois ? C’est ce que tout le monde pense que je lui sers d’excuse, que je suis sa boniche ? » Ce n’est pas exactement comme ça qu’il l’a formulé, mais moi c’est ce que j’ai compris. Que croit-il, que je fais le travail ingrat de Mitchell en espérant un sourire ou une tape dans la main ? Le Club est toute ma vie, et ce n’est pas pour ses beaux yeux que je me suis substituée à lui pendant des mois, mais parce que je refuse de voir le travail de toute une vie réduit en cendre à cause des peines de cœur du boss.
Je me saisis d’une seconde part l’esprit préoccupé et déjà je la dévore de façon plus distraite, presque rassasiée. Amos finira ma pizza plus tard ou je la picorerai demain ou après-demain, il a l’habitude de me voir rassasiée de pas grand-chose. Sa main glisse dans mon dos, le caresse doucement, et la part coincée entre mes doigts, je pose la tête sur son épaule l’air distrait. « Tout à l’heure, tu m’as dit que prendre un rail dès le matin avait fini par te sembler normal. » Je relève la tête, et plonge mes yeux dans les siens. Je me contente de hocher la tête, me doutant qu’il y a une suite à cette question. « Pourquoi tu n’as jamais appelé à l’aide ? Tu n'as pas de la famille qui aurait pu ? » Je penche ma tête et pince à nouveau mes lèvres en un air interrogateur. Je me penche vers la table pour y déposer ma part de pizza, et finalement je me tourne à nouveau vers lui. Je passe même une jambe de chaque côté de sa taille et m’installer à califourchon pour lui face face, mes mains posées sagement sur ses cuisses. « A aucun moment tu ne t’es dit que ce n’était pas normal ? Est-ce que quelqu’un t’a forcé la main ? » J’ai du mal à voir où il veut en venir, alors je l’observe en silence, je ne le coupe pas dans son élan. « Est-ce que…est-ce que t’as jamais eu l’impression que quelqu’un avait abusé de toi dans cette histoire ? » Il ne m’a jamais semblé comprendre que mon passé le préoccupait, et à nouveau je fronce les sourcils. « Abusé de ta confiance en tout cas. » D’un air distrait, j’essuie le coin de ma bouche de mon pouce, parce que le geste m’octroie quelques secondes de réflexion supplémentaires. « On est pas obligés d’en parler. Si tu préfères, tu peux m’expliquer comment ça se fait que tu es venue hier soir. » Ça aussi je n’avais pas compris que cela le préoccupait à ce point. « J’ai pas de problème à t’en parler. » Autant lui raconter l’histoire dans sa globalité après l’avoir évoquée non ? Je n’ai plus rien à perdre, les pires aspects il les connait déjà. « J’ai une famille. J’en avais une en tout cas, ma mère et un frère je suppose que c’est toujours le cas. » C’est étrange de parler d’eux en ces termes, parce qu’à mes yeux nous n’avons plus rien d’une famille depuis longtemps. « Je suis partie parce que je préférais crever que passer ma vie dans le trou paumé dans lequel je suis née. Faire demi-tour ou les appeler à l'aide a jamais été une option. » Et je crois que même au pire de mon addiction, je n’ai pas envisagé une seule seconde de décrocher mon téléphone et d’appeler ma mère en pleurs. « La cocaïne a abusé de ma confiance. » Un léger sourire étire mes lèvres et je pousse un bref soupir. « Parce qu’elle me donnait l’impression que mes soucis n’en était pas. » J’avais échangé un trou paumé pour un taudis, et à Brisbane j’étais une pauvre gamine paumée parmi tant d’autre. « J’avais plus l’impression d’être transparente quand j’étais défoncée. » Mais c’était une impression, rien de plus. « Personne m’a forcé à commencer. Personne m’a forcé à continuer. J’étais idiote mais consentante quand Carter m’a offert mon premier fix. » Mais je l’ai entrainé dans le monde du Club, alors je suppose qu’on est quittes. A nouveau je pousse un soupir, et je secoue la tête avant de poser mes bras sur ses épaules. « Je suis devenue la parfaite junkie des communication de prévention sans qu’on m’y oblige. Cette merde là quand ça te rentre dans le cerveau, ça a besoin de personne pour prendre le contrôle. » Et sans Aaron je n’aurais pas arrêté, je n’avais pas la volonté pour. « Pourquoi ? » Sans lui laisser le temps de répondre je penche la tête sur le côté et je réponds à sa seconde question par une autre. « Et pourquoi c’est important, pourquoi je suis venue ? » Je m’avance un peu plus sur ses cuisse pour pouvoir plier mes coudes et m’ancrer à son dos en y laissant tomber mes avant-bras. Cette réponse-là m’intéresse plus que la première, je crois. Je sais pourquoi je suis venue, parce qu'il avait de toute évidence besoin de moi.
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| | | | (#)Sam 14 Mar - 22:59 | |
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RESTLESS HEART SYNDROME
Personne ne l’avait questionnée sur mon absence et ça m’arrangeait autant que ça me décevait. Je me moquais bien de ne pas être un indispensable au sein de cette organisation criminelle. Ma vie n’y est pas. Seules Raelyn et ma vengeance m’y conduisent jour après jour et qui l’eût cru finalement. Quiconque, qui ne m’aurait pas conseillé de me méfier, aurait présumé que j’en serais là, assis sur mon sofa, Raelyn installée sur mes genoux, à manger de la pizza qu’elle aura fait confectionné conformément à mes goûts pour mon seul plaisir, j’aurais répondu d’un rire moqueur. Moi, j’étais à l’abri de ce genre de considérations affectueuses. Mon cœur n’avait jamais appartenu qu’à une femme, imparfaite, mais belle et altruiste. J’ai souffert mille morts quand je pliai bagage pour la grange de mes parents. J’en supportai mille autres en embarquant dans ma voiture pour Brisbane. Aujourd’hui, elle ne partage même plus la vedette avec celle que je tiens entre mes bras. La facilité mis à part, rien ne me pousse plus à sauver mon mariage. Dommage, penseront certains. Moi, je n’y pense plus vraiment, si ce n’est avec empressement quand j'imagine Sarah y mettre définitivement u n terme. Je ne songe plus à mon divorce avec amertume ou avec cette impression que c’est du gâchis. Je me dis que la fin est une évidence désormais, qu’elle l’était avec ou sans ma maîtresse. Si elle avait été l’élément déclencheur, je n’apposai pas ma signature en bas de page de la missive estampillée d’un impressionnant bureau d’avocat pour elle ou à cause d’elle. J’y serais arrivé avec ou sans le concours de Raelyn. Admettons simplement qu’elle avait accéléré la machine quoique je n’attende rien de plus de sa part que la veille. Mon comportement à l’égard de notre liaison n’a pas réellement changé. Je suis simplement débarrassé de la mesure d’un poids pesant sur mes épaules - l’autre appartient à mon épouse – ce qui me permet d’avancer à mon rythme vers cette relation qui promet de devenir plus sérieuse. D’une certaine manière, elle l’est déjà. Au contraire, je me serais braqué, faute à la violence de sa comparaison.
Je n’aspire pas à ce que cette beauté d’un mètre soixante prenne soin de moi. Je n’entends pas à ce qu’elle serve pour moi des excuses lorsque je suis rattrapé par mes travers et que je m’abonne aux numéros absents du Club. En revanche, j’aime l’idée que les autres aient pu nous associer. Ce serait comme un baume sur ma possessivité. Nul ne la regarderait plus en proie facile ou en célibataire endurcie. Je ferais autour de Raelyn comme une ombre menaçante puisque ma discrétion suggère que je suis plus dangereux qu’il n’y paraît. Je peux l’être si, tel un animal, je sens mon territoire menacé par l’hypocrisie d’un autre mâle alpha. En soi, Mitchell n’en est pas un à mes yeux. Je lui prête davantage l’attitude du fumiste que du redoutable prédateur, mais Raelyn se borne à l’encenser et à le protéger de mes accusations. Elle est sur la défensive et déjà j’entends le mistral de la dispute se lever à l’horizon de cette soirée que je souhaite délicate et rassurante. Mes angoisses sont tenaces. Je les muselle petit à petit, mais sur l’instant, je n’aurai pas les reins pour une querelle. Je tente donc d’ouvrir des parasols pour nous préserver du vent mauvais. « Pas exactement. » commençais-je précautionneusement, comme un gosse qui apprendrait à marcher. Ce n’est pas le moment de trébucher pour une erreur de vocabulaire. « Je dirais plutôt que ça m’aurait plu qu’on te pose la question, pas parce que je me sens attendu. » Je ne suis ni prétentieux ni présomptueux. Je n’ai pas soif de reconnaissance non plus. Je ne trouverais aucun remède à mes maux dans leur inquiétude. « Je suis simplement surpris qu’il dégaine plus facilement des rumeurs ridicules sans jamais poser de questions qui, pour une fois, aurait pu être pertinentes. » Bien plus que de me demander, après l’épisode malheureux signé Tobias, si la blonde influente du Club et moi nous étions battus. « Et je ne vais pas te cacher qu’elle m’aurait arrangé que tu sois la première personne qu’ils interrogent. Au moins, j’aurais été certain que le message était bien passé, un peu comme toi, avec Tessa. » admis-je les traits rehaussés d’un sourire plus narquois. Je ne la défie pas. Je me souviens et ça m’amuse. « Du reste, je sais que tu n’aurais rien dit. Si tu l’avais fait, ça voudrait dire que je me suis trompé sur toi et je trouverais ça insultant pour nous deux. » conclus-je le timbre grave et mon regard planté dans le sien. J’avais confiance en elle, moi aussi. Je ne l’exprime pas aussi clairement, mais ça n’échapperait pas à sa perspicacité. Ne lui restera plus qu’à deviner que c’est certes moins éloquent qu’un « Je tiens à toi », « Tu comptes pour moi » ou « Je tombe amoureux, tu sais. », mais bien plus percutant et moins effrayant pour nous deux quand je soupçonne qu’entre elle et moi, je suis le plus tétanisé. J’ai empoigné l’idée à pleines mains quelques heures plus tôt. Et, elle ? Où en est-elle lorsqu’elle ignore une invitation pour son confort ?
Je la présume à des kilomètres de cette réalité. Je ne trempe pas dans un bain d’assurance à toute épreuve. J’ai des failles et des plaies béantes. Mais, je les dévisage ses sentiments. Elle les a semés tout au long de nos aventures et j’en déduis, aujourd’hui, qu’outre son besoin d’indépendance et son sentiment d’injustice face au manque d’authenticité de Mitchell, elle l’appréhende aussi comme un péril en la demeure. Qu’importe que je me trompe, je suis séduit et je la taquine, ignorant qu’elle n’ait pas envie de rire et méprisant la mienne. « Je n’ai pas dit ça. Je ne te parle même pas de moi ou des autres. Je te parle de lui. » Et de ce qui me dérange dans ce que je définis comme un cruel manque de respect envers son associée. « Et de ce droit qu’il s’accorde parce que tu lui en as donné la possibilité. Quant tu prends sa place, pour pas que les autres se rendent compte qu’ils ne tournent pas rond, ce que tu lui dis, indirectement, c’est que tu cautionnes ce qu’il fait. Sauter n’importe qui, disparaître ou autre. Ce qui sous-entend qu’il est en droit de donner son avis sur ce que toi tu fais. » lui expliquais-je avec douceur, la gardant près de moi malgré l’appel de la pizza. Plus elle mange avec cœur, plus s’ouvre mon appétit. « Ce que les autres pensent, on s’en tape. Et moi, si tu crois vraiment que je te vois comme la bonniche, alors c’est toi qui t’es trompé sur moi. Et ce n’est pas moins insultant. Tu m'expliques pourquoi ça a l'air d'être un sujet sensible ? » ponctuais-je en m’essayant à un trait d’humour trahi par un nouveau sourire. Je la sens pensive entre mes bras, presque tendue. D’un geste machinal, mu par ce besoin incontrôlable de contact physique et par cette volonté latente que ma compagnie soit source de sécurité, je lui caresse le dos d’une main, une part de pizza dans l’autre, et un regard discret surveillant son minois en quête d’une grimace quelconque, mais je n’ai rien vu, rien de particulier, rien pour réprimer toutes ces questions sur son histoire qui m’assaillent depuis tout à l’heure et que j’avais jusqu’ici bercé dans un silence prévenant. A sa place, je n’aurais pas apprécié de subir un tel interrogatoire. Elle m’aurait oppressé et elle n’aurait gagné que des aphorismes brillants de concision. J’aurais eu l’impression d’être attaqué dans de faux tabous qui, pour elle, n’en sont pas. Pourquoi ? Parce qu’elle remercie le sort pour cette épreuve qui a construit ce jour la femme qu’elle est devenue ? Ce serait cohérent et elle aurait raison. Elle est remarquable, Raelyn et pas seulement parce que son physique m’enivre de désir. Elle l’est parce qu’elle s’assume sans son statut de femme, qu’elle en a fait un atout et sans crier au loup ou à l’iniquité. Toute indiscrétion est de trop en ce qui me concerne puisque que le recul ne m’a pas ouvert les portes vers le mieux, mais bien l’inverse. Je suis envahi par la reconnaissance tant sa sincérité me bouscule.
Bien sûr, ce qu’elle sous-entend est douloureux. Le tableau qu’elle dresse dessert ma fille, mais ça me heurte peu finalement. Ce que j’ai cru utile pour me dessiner une idée par rapport à Sofia n’est qu’un leurre. Elle fut un prétexte pour me déculpabiliser de brûler de tout savoir au sujet de cette maîtresse qui s’installe à califourchon, qui réduit la distance entre nous, qui m’entoure de ses bras avec un naturel désarmant, celle qui se pince les lèvres à plusieurs reprises, qui ne cherche pas les mots justes, mais les mots vrais. « Je comprends que tu l’aies pas fait. » Revenir en arrière, pleurer dans les jupes de ceux que l’on a quittés, et ce qu’importe la manière. Avec ou sans l’assentiment de nos proches, nous avons tous besoin de voler de nos propres ailes. Ma mère me supposait militaire raté. Aurais-je échoué que jamais, jamais, je ne l’aurais appelé à l’aide pour assumer ma famille à ma place. Etait-ce ce qu’avait ressenti, Sofia ? Est-ce par fierté qu’elle s’est enfoncée dans la débauche ou, comme Rae, a-t-elle perdu le contrôle de sa raison ? Les trouverais-je un jour, ces réponses ? Ne suis-je pas en train de perdre mon temps ? Etait-ce Carter qui les détenait ? Avait-il poussé une première latte à mon enfant quand je sais qu’il l’a fréquentée de près ? Devrais-je seulement creuser ? Il tombera, comme tous, même s’il ne finit pas en prison, cette famille qui, d’après lui, est le Club, mourra et il s’épuisera dans un deuil profond et sans retour. « Pourquoi quoi ? Pourquoi je te pose ces questions-là ? » répétais-je pour gagner du temps. Que dire ? La version tronquée n’est pas plus avouable que la plus honnête. « Peut-être parce que tu t’en es tirée et que c’est assez rare. Je me suis demandé si ça a toujours été un combat avec toi-même ou à quel moment ça l’est devenu. » Ce n’est pas formulé sous la forme interrogative, mais c’était bien ce dont il s’agissait. Elle est juste moins rectiligne que les précédentes ou que la sienne. « En réalité, je cherchais surtout à savoir comment tu avais su. » Etait-ce le type qui m’a dérangé ? Je n’en avais qu’un vague souvenir. Je ne reconnaîtrais pas ses traits si je les croisais en rue.
Alors que j’aurais pu me contenter de la ramener un peu plus encore contre moi – ce que je fis – dès lors qu’embrasser son cou offert m’est plus facile que d’affronter la réponse qui se dessine dans mon esprit, je dois faire honneur à son authenticité. « Parce que tu es pas ma mère, Rae. » avançais-je à tâtons, non pas parce que sa remarque m’ait vexé, mais parce qu’elle justifiait à elle seule tout ce pourquoi elle aurait pu demeurer dans son lit bien douillet, au fond de sa couette, malgré ma détresse. « J’ai pas le souvenir de t’avoir appelé. Je me rappelle y avoir pensé, mais… » Les chances pour qu’elle contrecarre mon plan initial m’avait arrêté. Je n’ai pas pu en espérant adresser à quiconque s’y serait intéressé un appel à l’aide. Ce n’était pas le geste désespéré de celui qui croit encore en l’avenir. Je me suis écroulé comme un cheval à bout de force qui aura marché jusqu’à l’épuisement, jusqu’à ce que marcher, se battre, lutter contre la lassitude, ne soit plus une option viable. J’étais le taureau matraqué par un torero qui pose sa tête sur le sable de l’arène et qui attend impatiemment de soupirer son dernier souffle. Mais ça, je ne peux pas le confesser. Ce n’est pas une question de honte ou de fierté. Je me refuse d’être aussi intègre parce que je ne veux prendre le risque de la blesser ou de l’inquiéter : c'est passé. « Je crois que je me suis dit que ça faisait pas partie des règles, quoique je maintiens qu’il n’y en a pas vraiment. Je crois aussi que c’est pour ça que c’est important. Parce que finalement, il y en a peut-être quelques-unes qui s’imposent d’elle-mêmes et que je ne sais pas quoi en penser. » Déséquilibré par le poids de mes mots, craignant également qu’elle n’y entende pas la gravité et qu’elle les envoie au loin faute à cette peur indicible que nous partageons, je suis venu chercher ses lèvres. Mes mains ont remonté le long de ses flancs pour accrocher ses joues et, tandis que j’interromps cette sucrerie, je dédramatise aussitôt : « Si c’est ce gars et qu’il a remonté le fil de la conversation de nos messages, je me demande comment il a fait pour te regarder droit dans les yeux. » ai-je plaisanté, un rien jaloux d’avoir partagé malgré moi nos échanges salaces avec un parfait inconnu et grisé à la simple évocation de ses derniers.
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