| one time, claire punched me in the face. it was awesome. (mira&jordan&grace) |
| | (#)Jeu 23 Avr 2020, 21:50 | |
| « Moi non plus. » Bien. Vous serez au moins deux. « Ouais, moi aussi je pense. » Ok elle continue à aller complètement dans ton sens et tu commences à l’apprécier la Mira. Mira Mira. Oui son prénom te fait rire. “Non, mais sinon, on retape un code foireux, et on fait une petite soirée confessions ici, moi je m’amusais bien” Grace est clairement pas dans le même mood que vous. “Non mais faites pas les cons. Personne ne part.” Clairement pas. Elle vous empêche de sortir. Elle commence un speech pour vous convaincre de rester. Elle sait. “Mira, elle a pourri ta réputation et t’a éloignée de pleins de potes à toi…” Oui. Elle sait que vous êtes réellement capable de partir. Tu sais pas totalement pour Mira mais elle a pas l’air d’être une meuf qui aime perdre son temps. “Et Jor, je sais pas exactement ce qu’elle a dit à Rosa, mais je suis sûre qu’une bouteille de 7-Up pleine lancée en plein visage, ça peut péter quelques dents.” Hmmm… C’est vrai que l’image est belle. “De toute façon, je m’en fous. Si vous venez pas, je…” Elle est tellement investit Grace. Tu sais que c’est elle qui en a le plus sur le coeur vis à vis de l’autre pute. « Pfffff… »
« Pareil. » Parce que tu sais ce que ça veut dire ce soupire là. T’as le même qui était au bord de tes lèvres. Ton tour de suivre Mira. Mira Mira. « Ouaaaais, ok. C’est bon t’as gagné, je t’accompagne là-haut. » Ouais. T’es obligé aussi. Genre c’est requis par la loi à ce niveau là. « Mais j’prends les escaliers moi. Tant pis si j’arrive en nage, j’fais pas confiance à cet ascenseur. » Elle a bien vu. En même temps… Mira. « Et toi, euh Jor, c’est ça ? » Tu hoches la tête.
« Jordan. » Qu’elle sache ton nom entier, tu sais pas ce qu’elle pourrait t’affubler avec ce Jor tout court. Mira Mira. Elle a de la chance que tu sois pas en mode relou insupportable à dire ça à voix haute à tout bout de champ. Bientôt. Ouais. Ca va arriver. « Tu fais quoi ? Tu viens avec nous pour niquer des mères ou quoi ? Au pire on se bourrera la gueule et on baptisera les chiottes de Claire, c’est toujours mieux que rien. » Tu hoches la tête.
« Ouais je viens. »Tes yeux qui vont se poser sur Grace. « Allons niquer des mères. » Et là. Courageux. Victorieux. Tu sors de l’ascenseur, passant devant Grace. Tu lui pinces gentiment la taille au passage dans un geste que tu veux très affectueux. Tu te retournes vers elles une fois quelques pas plus loin. Genre tu vas pas aller trop loin tout seul non plus. Faut pas pousser.
« Après vous. »
Genre tu fais le gars galant. Oui je suis galant.
@Mira Brown @Grace Coughlin
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| | | | (#)Lun 27 Avr 2020, 11:25 | |
| Jamais Grace n’aurait pensé avoir suffisamment de talents d’oratrice pour convaincre qui que ce soit de l’accompagner dans ses conneries ; deux personnes encore moins, mais force est de constater que Jordan comme Mira sont en train de céder face à ses arguments et elle ne pourrait en être plus fière. « Ouaaaais, ok. C’est bon t’as gagné, je t’accompagne là-haut. Mais j’prends les escaliers moi. Tant pis si j’arrive en nage, j’fais pas confiance à cet ascenseur. » Petit signe de victoire avec son poing fermé : tant pis s’ils doivent se taper les cinq étages à pieds, maintenant, elle est sûre qu’ils vont l’accompagner. Regard suppliant vis-à-vis de Jordan : elle le met dans une position difficile, elle en est consciente, mais elle n’a pas envie de s’en excuser. Ni de s’en justifier : dix ans après tout ça, après sa toute première peine de coeur, Grace a la rage d’en découdre. Surtout, elle veut une résolution à tout ce qui a pu la foutre en l’air à l’époque. Ce qu’elle a vécu n’était qu’un traumatisme mineur, elle s’en est remise avec le temps, mais elle ne s’en est jamais vraiment pardonnée. Jamais elle n’a su si Claire s’était servie d’elle, si elle avait vraiment ressenti quelque chose pour elle ou si, à l’inverse, elle s’était sentie forcée à quelque chose face à la force des sentiments de la jeune femme à son égard. La belle blonde avait fait en sorte de garder ses secrets enfouis jusqu’à aujourd’hui, et c’était la seule opportunité qu’elle leur donnerait d’y venir à bout : ça, Grace en était convaincue.
« Ouais je viens. » “YES.”
Regard de gratitude envers Mira, qui a fini par l’aider à convaincre le plus réticent des trois : piège ou pas, ils y iraient, et ils repartiraient la tête haute, quelle que soit l’issue. Elle se promit à elle-même, mentalement, discrètement, qu’après cette entrevue, et quelles que soient les réponses qu’elle pourrait y obtenir, elle cesserait de se poser des questions. L’affaire serait définitivement classée. Après dix ans, ça lui paraît un très bon compromis. Le trio sort de l’ascenseur, Grace fermant le cortège après que Jordan lui pince la taille au passage : un allez, courage silencieux, bien à lui, qu’elle décrypte immédiatement. Elle ramasse le sac de victuailles déjà entamé au sol et les trois se mettent en route jusqu’à l’étage cinq, la petite brune claudiquant et retardant leur progression sans que personne ne s’en plaigne. Sans surprise, c’est quand même la plus handicapée qui se retrouve devant la porte en premier. C. Cavanaugh, indique l’étiquette, et Grace n’arrive pas à réprimer la blague : “Comme dans PLL. La boucle est bouclée.” Elle se dépêche quand même d’ajouter, pour éviter de faire fuir les deux plus effrayés : “MAIS ON NE S’EN VA PAS.” Clairement, rien n’est sûr ; même plus la vie, mais elle n’a pas monté cinq étages pour rien.
Trois coups sur la porte. Le premier timide, les deux derniers plus assurés, prêts à en découdre.
Quand Claire leur ouvre, elle n’est plus blonde, mais brune tirant presque au noir. Grace est quasi sûre de reconnaître le ton précis du rouge à lèvres qu’elle portait déjà à l’époque. La jeune femme s’est bien hissée jusqu’à l’âge adulte, propre sur elle, traits du visage apaisés sur un port élégant, et face à son sourire, Grace se sent se figer. “Ah, vous êtes venus. Je...je suis contente de vous voir.” C’est précisément le moment où il faut être prudent, veiller à ne pas trop y croire pour l’instant. C’est trop tôt, et la mise en situation n’est pas propice à des excuses - pas encore. Mais la photographe sent sa détermination flancher et, pour toute réaction, s’invite à l’intérieur sans aucune gêne, poussant presque Claire sur le passage : “C’est de la merde, ton ascenseur, t’es au courant ?” A l’intérieur, une demi-douzaine de personnes sont déjà assemblées, petit gobelet blanc à la main rempli de divers liquides. Sur une grande table, bouteilles et en-cas sont déjà posés. “On a entamé la bouteille de 7-Up, vu qu’on est restés coincés, tu seras pas surprise”, lance-t-elle pour l’hôtesse, osant à peine faire un tour visuel de la pièce. Elle en est presque sûre : le grand bouclé, là-bas, c’est Mark.
Pendant qu’elle caresse la douce idée de se trancher la carotide avec un dorito, Jordan et Mira sont encore face à Claire, dans l’entrée, et sa curiosité lui requiert à moitié de s’en rapprocher pour entendre si des esclandres sont à craindre. @Mira Brown @Jordan Fisher |
| | | | (#)Mar 28 Avr 2020, 19:46 | |
| « Allons niquer des mères. » Aussi surprenant que cela puisse paraître, Grace a réussi à me convaincre, et j’ai réussi à convaincre Jordan. Au final on débarquera bien tous les trois chez Claire, et je me sens plus aussi stressée qu’au début : je suis pas seule. Parce que clairement, je pense pas que j’aurais vraiment réussi à lui tenir tête à la Cavanaugh, j’ai toujours eu tendance à m’écraser devant elle. J’ai plus le choix, va falloir que j’aille jusqu’au bout. Jordan sort de l’ascenseur en premier et je le suis avec motivation : allez go, c’est parti. « Après vous. » Il est vaillant mais pas trop ouais. Je me dirige du coup vers les escaliers, huit étages à monter avant qu’on arrive en suant comme des porcs chez Claire. Mais est-ce qu’on est à ça près ? Je m’essouffle déjà au bout de l’étage trois mais je fais mine que tout va bien, va vraiment falloir que je me remette au sport cette année. Grace doit certainement être en train de crever vu toutes les boissons qu’elle a apporté, c’est elle qui doit avoir le sac le plus lourd, mais c’est aussi elle qui avance le plus vite. Wah c’est de l’abus là par contre va vraaaimnet que je me remette à la course. On arrive enfin au huitième étage et je fais genre que je respire tranquillement, calmement, alors que je sens mes aisselles perler de sueur et que j’ai l’impression de ne plus savoir faire rentrer de l’oxygène dans mes poumons sans suffoquer.
“Comme dans PLL. La boucle est bouclée.” Un rire nerveux réussit à sortir de ma gorge, cette série pourrie va certainement faire office de référence quand on reparlera de cette soirée. Si on se revoit un jour. Grace reprend les devants puisque ni Jordan ni moi ne semblons vouloir frapper à la porte, et Claire vient nous ouvrir. A ce moment-là, je sais pas si c’est encore le fait d’avoir monté les étages à pied ou le fait de me retrouver devant chez Claire sans savoir ce que je vais bien pouvoir lui dire, mais mon cœur bat vraiment très fort contre ma poitrine. “ Ah, vous êtes venus. Je...je suis contente de vous voir. ” Je sais pas trop si elle est sincère ou si elle est juste sceptique de nous voir débarquer tous les trois. Elle est même pas étonnée que je fasse partie du lot Grace/Jordan. Est-ce qu’elle m’a remarquée au moins ? Grace prend aucune pincette, elle rentre sans même y être invitée pendant que j’attends comme une conne sur le palier, Jordan à mes côtés. Qu’est-ce que j’attends au fait ? Mes yeux n’expriment aucune colère, j’ai vraiment l’impression qu’elle a changé. En même temps elle a pris de l’âge, c’est peut-être ce qui biaise ma façon de la voir, puis elle est devenue brune, on dirait moins la pétasse qu’elle était à l’époque. Enfin, je dis pas que les blondes sont des pétasses, juste elle. Ouais, vraiment elle. « Salut. On peut rentrer ou on s'fait une contre-soirée dans le couloir ? A moins que tu te sois trompée en m'envoyant la lettre ? Vu que c'est la même que t'as envoyé à tout le monde, peut-être que j'étais pas invitée ? » Ca y est, la colère ressort sans aucun signe avant-coureur. Elle dit rien à mon grand étonnement, ne roule même pas des yeux, et elle se déplace juste sur le côté. Grace nous attend à l’intérieur, moi j’ose à peine lever la tête pour voir qui est dans la pièce et je me réfugie auprès de celle qui m’a convaincue de pas me barrer quand les portes de l’ascenseur se sont ouvertes. « P’tain elle a invité tout le quartier ou quoi. » que je souffle tout bas en attendant que Jordan nous rejoigne. S’il nous rejoint. S’il lui fout pas un coup de boule avant de passer.
@Grace Coughlin @Jordan Fisher |
| | | | (#)Dim 03 Mai 2020, 19:19 | |
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Vous vous tapez tous les étages à pied comme convenu. T’es pas le plus sportif de la planète mais ça va, tu tiens bon. T’es en bonne santé globalement. Tu fumes qu’occasionnellement et pour ce qui est de la boisson, on va pas le mentionner pour rester crédible. Tu vas choper le sac de bouffe des mains de Grace pour que ce soit un effort de moins pour elle. Une fois en haut, Grace n’est pas encore là mais ça te dérange pas de reculer l’échéance d’entrer dans ce putain d’appartement. Tu observes le hall à la recherche d’une quelconque info supplémentaire sur la pute et son plan qu’elle a mis en place pour vous tuez ce soir. “Comme dans PLL. La boucle est bouclée.” La vérité c’est que tu te souviens pas des noms dans la série donc tu comprends pas tout mais tu saisis l’idée générale. “MAIS ON NE S’EN VA PAS.” Tu restes silencieux alors que tu redonnes le sac à Grace parce que tu risques de t’en servir comme de munitions assez rapidement sinon. T’es pas pressé du tout qu’elle frappe à la porte. T’es même en retrait. C’est Grace qui connait la pute le plus intimement.
« Sainte marie pleine de grâce ou whatever ce que la religion dit. Priez pour nous. » La grosse blague parce que la religion et Dieu et tout ça, t’y crois pas le moins du monde. Mais sur un malentendu peut être que y’a bien un Dieu et peut être qu’il pourra vous être en aide là maintenant.
“Ah, vous êtes venus. Je...je suis contente de vous voir.” T’as le poil qui se hérisse d’entendre sa voix. “C’est de la merde, ton ascenseur, t’es au courant ?” Grace qui est déjà dedans. Hmmm. Grace qui se tape la conversation si facilement en apparence mais t’es sûr qu’elle est en train de crever à l’intérieur d’une certaine façon. « Salut. On peut rentrer ou on s'fait une contre-soirée dans le couloir ? A moins que tu te sois trompée en m'envoyant la lettre ? Vu que c'est la même que t'as envoyé à tout le monde, peut-être que j'étais pas invitée ? » Un large sourire se forme sur tes lèvres. Mira tu l’aimes ça y est. She takes no shit. Et elle entre. Tu suis. Sans un mot ni un regard pour Claire. Y’a du monde. Ca te rassure. Peut être que c’est qu’une simple fête. Peut être que tu as over reacted. Possible. Grace qui parle encore contrairement à toi qui est en train d’observer les alentour. Tu vois Mark dans le lot. Oh fuck. Tes yeux qui cherchent ceux de Grace aussitôt. Elle l’a vu c’est sûr. « P’tain elle a invité tout le quartier ou quoi. » Tu hoches la tête, restant auprès de Mira plutôt que de Claire. Y’a du monde. Y’a de la place. T’es pas obligé de collé son cul de pute non plus.
« Elle en a niqué un paquet la pute. » Au sens propre comme au figuré. Y’a de la bouffe et des trucs à boire mais t’as vraiment pas envie de prendre quoi que ce soit qui vient d’ici. Parano Jor n’est pas si loin et Claire est toujours une grosse pute, qui sait combien de laxatif elle a mis dans son punch. Tu penses au 7up de Grace et c’est certainement le seul truc que tu autoriseras à entrer dans ton organisme ce soir. Tu retournes tes yeux jusqu’à Grace, cherchant à créer le contact, te mettant dans son champ de vision. All good? Tu restes pas loin, tu veux pouvoir venir à son secours si besoin est. Si elle montre un infime signe de détresse. Tu sais pas pourquoi t’es presque sûr qu’elle pourrait aller la baiser dans une chambre et mettre ça sur le compte d’un au revoir en bon et due forme. Tu ne lui en tiendrais pas du tout rigueur de vouloir prendre son pied une dernière fois avec elle. Qu’elle se tire avant que Claire jouisse ce serait parfait. « Tu connais quelqu’un dans le tas? » Que tu demandes à Mira alors que tes yeux sont toujours sur Grace.
- Spoiler:
@Mira Brown @Grace Coughlin vos nouveaux avatars sont grave beaux je suis Bonjour c'est Ezra, je m'incruste dans ce spoiler (abus de pouvoir) mais je suis tellement d'accord avec Jordy, c'est de toute beauté
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| | | | (#)Mer 06 Mai 2020, 19:11 | |
| Frapper à la porte et voir celle-ci s’ouvrir la plonge dans un état d’angoisse presque dissociatif. Et il faut qu’enfin, elle aperçoive les cheveux tout bruns, presque noirs de Claire pour qu’elle se mette à se poser les bonnes questions : que vient-elle chercher ici, exactement ? Une résolution ? une réassurance quelconque ? une revanche voilée ? Que veut-elle obtenir de cette personne qui l’a tant faite souffrir et à qui elle l’a si bien rendu il y avait de cela dix ans ? Pour toute réponse à ses questions, Grace pousse limite Claire hors du cadre pour pénétrer dans l’appartement sans lui laisser le temps de parler. L’abrupt l’empêche de réfléchir et de se demander si elle ne vient pas juste de plonger dans son plus grand cauchemar.
Ses deux compagnons pour la soirée rentrent après elle, manifestement encore moins enchantés qu’elle ne l’est. C’est dur de rester optimiste, parce qu’il y a bien évidemment Mark dans le lot. L’ex que Claire a trompé avec elle. Celui pour lequel elle a menacé Claire de tout révéler, si elle ne le faisait pas d’elle-même. Grace avait été une autre personne à l’époque, une horrible personne qui la faisait frissonner, lorsqu’elle regardait en arrière. Elle en était effroyablement consciente : Claire avait réveillé le pire chez elle mais elle ne l’avait pas créé. Et venir obtenir des excuses ou des explications ici ne changerait rien à ce fait-là. « Elle en a niqué un paquet la pute. » Elle ignore si c’est la définition qu’a Jordan de la discrétion mais à ce compte, toute la salle l’a sûrement entendu. Et toute la salle doit être d’accord avec lui, parce que personne ne réagit. Il n’a pas tort : tout le monde est là. De leur groupe d’amis précédent, il n’y a que Mark en plus de Jordan et elle. Elle se demande si les autres ont refusé de venir, ou si Claire n’a pas estimé que le tort fait était suffisamment grand pour les inviter. Subrepticement, elle se demande si elle a tenté d’envoyer une lettre à Rosa sans savoir qu’elle les avait quittés. Sa gorge se serre. “Abort, abort, abort”, qu’elle chuchote avec violence alors qu’elle fait un demi-tour complet et se rabat sur ses deux compagnons du soir. Elle n’a aucune envie de parler ni à Mark, ni à Claire, pas plus qu’elle n’a envie de se trouver là, en réalité. Si seulement elle avait le temps de se barrer…
“Ah, bon, on est au complet.”
Claire a haussé le ton et Grace se rend compte qu’elle a toujours un peu son accent de bourge distraite, façon négligé chic. “Merci encore, à tous, d’être venus. Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous convie à cette intervention.” Elle a le culot d’appeler ça une intervention, en plus. Une intervention avec des chips, de l’alcool, et des gens qui fumaient des joints à la fenêtre pour oublier le vide de leur existence qui les avait amenés ici. Effectivement, personne ne sait ce qu’il fait ici, d’une façon ou d’une autre. “J’ai bien évolué, depuis la période où vous me connaissiez. J’ai été une peste, je vous ai méprisés, j’ai rendu votre vie minable.” Silence circonspect dans l’assistance : elle en était consciente, en plus. “Aujourd’hui je suis fiancée à l’homme le plus attentionné d’Australie, je suis une femme accomplie dans ma carrière et ma vie sexuelle, et en lumière de ces événements, dans l’attente d’un enfant…” Elle fait une pause dramatique comme elle sait si bien les faire. La formulation laisse Grace se demander si elle a déjà cherché l’homme attentionné ailleurs qu’en Australie. “...J’ai décidé qu’il fallait faire amende honorable afin de devenir une bonne mère. Je voudrais réparer mes torts du passé, auprès de vous tous.”
Silence encore plus ébahi : personne ne sait comment réagir à l’avalanche d’informations. Grace ignore si c’est parce qu’elle est un peu conne ou juste ralentie par le sport des huit étages, mais elle bloque un peu sur le épanouie sexuellement. Un regard en arrière à Jordan et Mira suffit à lui confirmer qu’elle n’est pas la seule. Beaucoup à déballer : Claire est fiancée, enceinte, hétérosexuelle, fait preuve d’un manque flagrant de tact, et met un point d’honneur tout particulier à préciser qu’elle s’éclate au lit. Rien ne va plus. “Il est pas trop tard pour partir”, glisse Grace à ses camarades. “C’est pourquoi vous trouverez chacun un numéro au dos de votre lettre, qui indiquera votre ordre de passage. Je tiens à parler à chacun de vous personnellement.” Les yeux de la photographe roulent vers le ciel au point où ils retourneraient se cacher dans leurs orbites : “Dieu merci, elle envoie pas un attaché de presse répondre à nos questions.” Tout tourne autour d’elle, et d’un coup elle ne sait absolument plus ce qu’elle fait ici. Mais bon, elle passe troisième, d’après sa lettre, c’est-à-dire très bientôt.
“Vous passez quand, vous ?”
Si elle n’a plus le temps de partir, autant boire d’ici son passage. “Moi je suis troisième. Je lui dis quoi, putain ? Faut que je remplisse un feuillet avec mes réclamations et que je le fasse signer par son avocat aussi ?” Son ton dépasse les décibels socialement acceptables mais d’un autre côté, Claire est déjà partie et elle ne l’entend certainement pas depuis sa chambre. Balayage rapide de la pièce : elle rencontre le regard de Mark, qui soutient le sien avec un air de défi. Ce n’est pas lui, le premier. Reste à savoir en combientième il passe dans sa vie par rapport à elle. “Oh, y a de la tequila. Bon, autant s’abrutir avec de l’alcool en attendant de passer au piloris. On a qu’à refaire un je n’ai jamais mais avec tout ce que cette pouf nous a fait de pire.” Tout pour ne pas qu'ils désertent et l'abandonnent avec Mark. @Mira Brown @Jordan Fisher |
| | | | (#)Ven 08 Mai 2020, 17:20 | |
| La première étape est passée : on est tous les trois chez elle et personne ne lui a encore enfoncé une fourchette dans l’œil. Reste plus qu’à voir ce qu’elle veut vraiment. « Elle en a niqué un paquet la pute. » Alors que je faisais la remarque tout bas pour éviter qu’on se fasse remarquer davantage en plus de notre retard, Jordan lui se contrefout de savoir que toute la pièce l’entend. Au fond, il a raison, je vois pas pourquoi tout le monde devrait se cacher de la rancœur éprouvée pour la fausse brune. « Tu connais quelqu’un dans le tas? » Je finis quand même par balayer la salle du regard pour chercher un visage familier. « Non. » Apparemment, elle a pas fait suffisamment de mal à Emily pour l’inviter. Ca compte pas toutes ces fois où elle nous a balancé pour sauver son cul auprès de Margaret. Ou alors Emily a choisi de pas revoir sa sale tête et je la comprends. Elle a même pas invité Irina non plus alors qu’elle l’a bullied pendant tout le collège. Putain, même dans tes excuses t’es sélective Claire. Elle doit toujours avoir peur que la russe la tue avec son pouce, ou qu’elle fasse une scène parce qu’elle est pas foutue de garder ses ressentis pour elle et qu’elle se sent obligée de les partager avec tout le monde. J’aurais bien aimé qu’elle soit là Irina. “Abort, abort, abort” Celle qui nous a pourtant motivés à monter au huitième commence à se dégonfler, mais elle a tout juste le temps de se retourner vers nous que la Cavanaugh ouvre sa gueule. “Ah, bon, on est au complet.” Elle prend la parole, ça y est elle commence. “Merci encore, à tous, d’être venus. Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous convie à cette intervention.” Je souffle par le nez en me foutant de sa gueule. Une intervention. C’est pas censé être les autres qui kidnappent la personne en question pour lui balancer ses quatre vérités à la tronche normalement ? Remarque, je pense qu’on est tous aussi surpris d’être aussi nombreux aujourd’hui et de voir que quasiment personne ne se connait en fait. Ca aurait été difficile de se concerter pour lui faire une intervention. T’as vraiment été une biatch, hein Claire, avec toux ceux que t’as côtoyés. “J’ai bien évolué, depuis la période où vous me connaissiez. J’ai été une peste, je vous ai méprisés, j’ai rendu votre vie minable. ” Au moins elle le sait. Le début commençait presque bien pourtant, mais il a fallu que Madame se projette à nouveau sur le devant de la scène, qu’elle crache à la gueule de tous qu’elle est aujourd’hui la plus heureuse, qu’elle kiffe le cul avec son mec et qu’elle attend un gosse. Parce qu’au fond, cette intervention est pour elle, hein ? Au fond, elle veut juste nous montrer à quel point elle est bien dans sa vie aujourd’hui ? Que peu importe le tort qu’elle a fait à ses amis et/ou ses ex, elle s’en sort toujours ? A quel moment elle s’est dit qu’on en avait quelque chose à foutre ? A quel moment elle s’est dit que c’était une façon de s’excuser ? “...J’ai décidé qu’il fallait faire amende honorable afin de devenir une bonne mère. Je voudrais réparer mes torts du passé, auprès de vous tous.” Souffler de l’air par le nez ça me suffit plus, cette fois c’est un rire ironique qui sort de ma gorge. Ca part peut-être d’une bonne intention, mais il faut toujours que le monde tourne autour d’elle. C’est même pas juste qu’elle veut s’excuser auprès de nous tous parce qu’elle a pris conscience qu’elle est qu’une conne finie, c’est juste qu’elle a peur de finir en enfer si elle le fait pas. “Il est pas trop tard pour partir” Mes yeux se détachent pour la première fois du visage illuminé de Claire pour se tourner vers celui de Grace, et je comprends qu’elle est dans le même état d’esprit que moi. Un coup d’œil en direction de Jordan, on est trois. Un autre coup d’œil sur les gens qui écoutent la pute, on semble tous dans le même mood en fait. “C’est pourquoi vous trouverez chacun un numéro au dos de votre lettre, qui indiquera votre ordre de passage. Je tiens à parler à chacun de vous personnellement.” Ah. Grace lâche une autre vanne, certainement parce qu’elle est aussi mal à l’aise que nous, et nous demande quand on passe. Je ressors ma lettre de mon sac et la retourne pour voir le chiffre. 1. Attends – que quoi ? PUTAIN JE SUIS PREMIERE. JE VAIS LUI DIRE QUOI. Grace est repartie dans son délire, je saisis pas tout ce qu’elle dit, tout ce que je sais c’est que je suis la première à passer et que je sais pas quoi lui dire. Je crois que Claire est partie, elle est dans une autre pièce bordel de merde, c’est à moi de la rejoindre, putain, putain, putain, putain. « Je… suis première. » que j’arrive quand même à lâcher. C'est mon cœur qui va lâcher plutôt je crois. Je chope la bouteille de tequila des mains de Grace et me verse un shot sans me soucier des autres. Claire va m’attendre mais clairement j’ai besoin de boire là. Puis un deuxième shot. Un troisième. C’est bon, j’y vais. Je sais même pas si Jordan ou Grace essaie de me parler, j’arrive à me concentrer sur rien d’autre que sur le fait que je passe sur le billard en premier. PUTAIN. En premier. « Si dans cinq minutes je suis toujours pas ressortie, promettez-moi de fracasser la porte et de venir me sauver s’il vous plait les gars. » que je finis par leur dire en posant ma main sur l’épaule du blond en la lui tapotant. « Je compte quand même particulièrement sur toi. » Allez Mira c'est bon, tu gères.
@Grace Coughlin @Jordan Fisher |
| | | | (#)Dim 10 Mai 2020, 01:29 | |
| « Non. » Elle connait personne. Toi et Grace avez notion du Mark. “Abort, abort, abort” Tu sais pas ce qu’il vient de se passer pour que Grace flippe d’un coup comme ça. Tu fronces les sourcils observant autour au cas où t’as loupé un truc important. “Ah, bon, on est au complet.” Mais c’est trop tard. La bitch commence à parler.“Merci encore, à tous, d’être venus. Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous convie à cette intervention.” Tu fronces le nez, c’est même carrément une grimace sur ta tronche là. T’as le poils qui se hérisse à chacun de ses mots. Elle est si fake. Tu crois rien de ce qu’elle raconte. “Aujourd’hui je suis fiancée à l’homme le plus attentionné d’Australie, je suis une femme accomplie dans ma carrière et ma vie sexuelle…” GROS YEUX. T’es choqué qu’elle balance ça comme ça au calme. “ et en lumière de ces événements, dans l’attente d’un enfant…” Pauvre gosse omg. T’es trop choqué par ces révélations. Tu cherches Grace des yeux pour lui faire passer un message. WHAT THE ACTUAL FUCK ?? Et l’autre pute qui s’arrête pas dans son discours.
“Il est pas trop tard pour partir” « Ne le dis pas deux fois. » “C’est pourquoi vous trouverez chacun un numéro au dos de votre lettre, qui indiquera votre ordre de passage. Je tiens à parler à chacun de vous personnellement.” C’est une blague. T’as pas du tout envie de te retrouver avec elle en tête à tête.
“Moi je suis troisième.” « Je… suis première. » « T’es pas obligé d’y aller. »
« Si dans cinq minutes je suis toujours pas ressortie, promettez-moi de fracasser la porte et de venir me sauver s’il vous plait les gars. » Tu hoches la tête. Bien sûr que tu le ferais. Elle est des votre maintenant, y'a plus du tout de place aux doutes que tu avais plus tôt. Vous êtes une team à 3.« Je compte quand même particulièrement sur toi. » Ca te touche et ça te met aussi des responsabilités sur les épaules. T’aimes pas trop ça. On ira pas jusque là. Claire va pas vraiment la séquéstrer. « Premier c’est le meilleur spot. C’est le dernier qui devrait flipper et ce sera sûrement moi parce que j’ai pas ma lettre. » Tu te dis qu'elle pourra laisser toute les traces de sang possible dans sa pièce pour le dernier. Elle aura rien à cacher. T'as pas de numéro. Tu te demandes s'ils ont tous leur lettre effectivement. Tu peux pas être le seul quand même. Toujours à te pointer en touriste Jordan. Ca va c’est pas un examen. C’était l’invitation pour entrer. Apparemment je suis rentré quand même. Elle se rappelle de ma gueule cette pute. Tu lances un regard qui se veut encourageant à Mira et tu te retournes vers Grace après qu’elle ait disparu de ton champ de vision. Vous êtes de votre côté, vu la suite de tes paroles, tu vas faire en sorte que seul ton amie puisse t’entendre.
« Pas une bonne idée de te mettre la mine avant de passer. Tu comptes vraiment ne pas être maître de tes actes devant elle ? Enfin… Si c’est pour lui mettre quelques droites je dis let’s go mais… » MAIS, tu sais bien que y’a un gros MAIS. « Mais j’ai peur que toi tu sois plutôt en mode essayons de l’allumer si ça fonctionne sur un malentendu. Juste pour voir… » Tu grimaces parce que tu viens de penser qu’elle est enceinte. « Est-ce que ça compterait comme un threesome? Putain c’est dégueulasse j’ai envie de vomir où est la tequila ? »
@Mira Brown @Grace Coughlin
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| | | | (#)Dim 24 Mai 2020, 17:02 | |
| Au moins, Claire a l’air en forme. Ou, pour reprendre ses termes, elle est accomplie dans sa relation, dans sa carrière et dans son plumard ; bref, tout ce qu’elle n’était pas à l’époque, mais Grace se demande si ça suffit vraiment à changer une personne que d’avoir du sexe convenable. Parce qu’au-delà de la misogynie dans l’expression mal baisée, il n’y aucune réalité tangible à l’idée que prendre son pied rende plus aimable (du moins, pas plus que les carottes), et ce serait insultant de rejeter la faute sur les possibles déficiences de Mark de l’époque. Grace a envie de tourner sa tête vers lui, jauger sa réaction, mais elle s’en abstient : c’est un coup à se faire sauter à la gueule façon Mean Girls, et elle est venue dans l’objectif de n’instiguer aucune esclandre. Peut-être laisser traîner une ou deux remarques mi-sarcastiques mi-insultantes, pour se défendre et aider les siens, mais pas en venir aux poings non plus. Qu’importe : l’ancienne blonde affirme être repartie de zéro et vouloir reprendre sur de bonnes bases en redressant ses torts. Sera-t-elle une bonne mère ? Le passé est trop lointain pour que la jeune femme puisse en juger, mais elle doute fortement que la femme qui a un jour trompé son petit-ami avec une femme, insulté une amie par jalousie et fait le coming out d’une autre à sa place puisse fondamentalement devenir une meilleure personne, même dix ans après. Et si son absolution dépendait de leur jugement à tout un chacun, à en jauger par les réactions de Jordan et Mira, elle n’était pas près de l’obtenir.
« Je… suis première. »
C’est Mira, la première à reprendre la parole après toute la tension que Grace s’efforce de dissiper, et les efforts mêlés à l’anxiété ne suffisent pas à dissiper le pincement très net qu’elle sent poindre dans son thorax : de la jalousie. Une émotion qu’elle aurait volontiers oubliée, reléguée à une partie lointaine et enfouie de son cerveau, autant par manque d’envie de la gérer que par culpabilité : c’est injuste envers Mira, qui n’a rien demandé, qui a certainement autant voire plus souffert qu’elle, et peut-être que le numéro n’a rien à voir avec l’importance des torts causés ou le nombre de minutes par mois auxquelles Claire avait pensé à ses victimes. La jalousie n’a aucune raison d’être là, et pourtant elle reste. Elle marmonne un “bonne chance” avec son sourire le plus convaincant et en levant son verre en l’honneur de la jeune femme, mais l’ordre de passage la tracasse toujours. Si elle avait su qu’autant de temps après, elle aurait toujours dix-huit ans sur ce plan-là, elle ne serait probablement pas venue. On se passe volontiers de rappels dégradants comme celui-ci.
« Pas une bonne idée de te mettre la mine avant de passer. Tu comptes vraiment ne pas être maître de tes actes devant elle ? Enfin… Si c’est pour lui mettre quelques droites je dis let’s go mais… »
Elle remarque à peine qu’elle relève des yeux assassins en direction du jeune homme : sa question, en tout bien tout honneur, n’aurait été déplacée que si elle n’y avait pas pensé et malheureusement pour elle, c’est le cas. Il poursuit dans la même direction, et la jeune femme s’empresse de le couper, levant son verre à hauteur de sa tête. “N’y pense même pas”, souffle-t-elle, le ton dur. Ca ne l’arrête pas, parce qu’il a raison, le bougre : elle en est parfaitement capable, et l’idée ne la réconforte absolument pas. Elle a horreur d’être mise face à ses démons, encore plus d’avoir à les reconnaître tant ils sont transparents aux yeux des autres. Elle qui puise une telle fierté dans sa droiture sentimentale et sa liberté toujours annoncée et consentie ne veut plus concevoir la gamine irresponsable qu’elle a été ; celle-là même qui ne cillait pas à l’idée de rendre un ami cocu et de lui mentir pendant des mois entiers. A y réfléchir, pourtant, Jordan a raison, et ça lui déplaît beaucoup plus qu’elle n’aurait aimé le montrer. “J’ai plus dix-huit ans, Jor. Je me permettrais pas de foutre sa vie en l’air.” Ca déborde d'une hypocrisie qu'elle refuse de s'avouer à elle-même. “Et surtout, j’ai plus aucune affection pour elle ou ce qu’elle est devenue.” Ses sourcils ostensiblement froncés laissent paraître son malaise, et sous l’agressivité de son ton, l’insécurité est nette : elle n’a aucune idée de son rapport à Claire aujourd’hui, ni d’où se situent ses failles… Une chose est sûre, il y en a plusieurs et tomber dedans est loin d’être exclu. Jordan la lit, encore ; veut la rassurer, toujours : « Est-ce que ça compterait comme un threesome? Putain c’est dégueulasse j’ai envie de vomir où est la tequila ? » Il lui tire un rire surpris sans aucune difficulté.
“Putain, t’es horrible. Mon vagin vient de faire le son de fermeture de Windows en Dolby.”
Sourire incrédule au coin des lèvres, nez toujours plissé, la jeune femme parcourt la salle des yeux. Un air de détermination s’est installé sur ses traits : elle ne laissera pas Jordan avoir raison. Et qu’importe ce qu’elle avait été par le passé et ce qui restait de cette personne-là en elle, ça ne la définissait plus. Plus maintenant qu’elle avait quelqu’un de merveilleux avec qui recommencer quelque chose. “A ton avis”, relance-t-elle, se tournant vers la table pour verser d’office un verre de tequila à Jordan et reremplir le sien, “il est là, son mec ? Tu penses qu’il a quel âge, la soixantaine ? Moi je dirais la soixantaine.” Coup bas, mais de toutes les choses dont Claire était capable, celle-ci aurait été la moins surprenante. “Je vois bien le sugar daddy typique, mais avec une tronche de Karl Lagerfeld. La queue de cheval et tout.” Regard rapide en direction de Mark : le garçon sec aux pommettes saillantes d’alors a pris quelques kilos, tout à son avantage. Il ressemble à un nounours adorable, avec sa barbe et ses bouclettes, et Grace ne s’en sent qu’encore plus coupable. Il se demande à quel point il lui en veut toujours. Oeil morne et intimidé qui retombe sur son verre de tequila. “Jor, elle a dit quoi à Rosa ?” Elle ne relève pas la tête, c’est inutile et inconfortable. Après tout, elle n’aurait pas eu besoin de poser la question si elle n’avait pas lâché tout et tout le monde pour son propre confort à l’époque. “Parce que si je passe avant toi, je peux la pendre dans son armoire avec une ceinture, personne remarquera rien.” @Mira Brown @Jordan Fisher |
| | | | (#)Mar 26 Mai 2020, 20:29 | |
| Elle aime pas que tu dises tout haut ce qu’elle essaie de nier au plus loin de sa tête. “N’y pense même pas” Elle veut que tu nies aussi dans ta propre tête mais nope. Tu sais déjà qu’elle y a pensé et elle vient juste de confirmer le tout avec ces mots. “J’ai plus dix-huit ans, Jor. Je me permettrais pas de foutre sa vie en l’air.” Tu tournes la tête de l’autre côté pour pas qu’elle voit le grand sourire sur tes lèvres. Tu retiens ton rire. Elle est vraiment très drôle à essayer de se persuader. “Et surtout, j’ai plus aucune affection pour elle ou ce qu’elle est devenue.” Comme si ça l’arrêterait. Mais tu ne vas pas commenter là dessus. Tu sors juste une pensée qui t’es venu et qui par chance ne résulte pas en une droite dans ta gueule. Nope. Ca l’a fait marrer. Win. “Putain, t’es horrible. Mon vagin vient de faire le son de fermeture de Windows en Dolby.” Ton tour de rire de sa connerie.
“A ton avis” T’as capté que le sujet a changé alors que tu bois une gorgé du verre qu’elle vient de te servir. Cette tequila n’est pas aussi bonne que celle que t’as chez toi. “il est là, son mec ? Tu penses qu’il a quel âge, la soixantaine ? Moi je dirais la soixantaine.” Tu lèves un sourcils en l’entendant.
« Ah parce que c’est pas Mark ? » “Je vois bien le sugar daddy typique, mais avec une tronche de Karl Lagerfeld. La queue de cheval et tout.”
Tu hoches la tête. « La queue de cheval dans tous les sens du terme ouais. » Vu qu’elle est aussi épanoui sexuellement. T’es en train de partir dans tes pensées, tu te demandes la tronche qu’elle doit tirer Claire quand elle fait semblant de prendre son pied avec son sugar daddy. “Jor, elle a dit quoi à Rosa ?” Tu fronces le nez en l’entendant poser cette question. “Parce que si je passe avant toi, je peux la pendre dans son armoire avec une ceinture, personne remarquera rien.” Sourire sur tes lèvres. C’est un argument de taille qu’elle vient d’ajouter.
« C’est juste moi qui prenait mal… Rosa ça la faisait rire. » Parce que Rosa était parfaite. Mais là toi, tu secoues la tête. « Mais c’est pas le fait qu’elle traitait Rosa de chienne devant elle qui m’a le plus donné envie de la tuer. C’est qu’elle continuait alors qu’elle était dans le coma. » Et qu'elle savait. T’as plus de sourire sur tes lèvres du tout là. Tu te souviens trop bien de cette décharge que t’as ressenti au creux de tes entrailles quand elle a dit ça. Le bond que tu as fait pour la choper à la gorge et tout vos potes communs qui se sont jetés sur toi pour ne pas que tu la tues sous leurs yeux. Parce que tu sais vraiment pas s t’aurais su t’arrêter de lui mettre des droites en plein visage si tu avais pu l’atteindre. Ca faisait même pas un an que Rosa était hospitalisé et tes potes essayaient tant bien que mal de te changer les idées avec ces soirées sur la plage.
« Enfin bref… » Tu finis cul sec ton verre avant de le mettre sous le nez de Grace pour qu’elle te le remplisse de nouveau. « Elle mérite d’être en cloque d’un vieux con qui la fera jamais jouir. » Tu veux pas croire que quelqu’un qui précise si fort devant une assemblé qu’elle est comblée sexuelle, qu’elle le soit un tant soit peu. Le pire c'est qu'elle doit penser qu'elle a réussi sa vie en étant marié à un gars avec un gosse sur le feu. Elle sait pas ce que c'est le bonheur, c'est triste. Mais elle entre dans les standards de la société donc ça lui convient. Tu soupires. « J'ai vraiment pas envie de lui parler. Je crois que je vais rentrer. »
@Grace Coughlin @Mira Brown
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| | | | (#)Sam 06 Juin 2020, 02:05 | |
| Peut-être est-ce sa faute, à être bonne poire et à penser que personne n’est fondamentalement mauvais, que le temps et l’expérience peut arranger même les plus récalcitrants et que certaines peines expliquent les comportements les plus acerbes. Et en soi, il est sûrement naïf de sa part de toujours penser qu’une petite part de Claire, même toute petite, s’est améliorée avec les années. Que sa douleur s’est adoucie et avec elle, son tempérament. « C’est juste moi qui prenait mal… Rosa ça la faisait rire. Mais c’est pas le fait qu’elle traitait Rosa de chienne devant elle qui m’a le plus donné envie de la tuer. C’est qu’elle continuait alors qu’elle était dans le coma. » Sûrement, même. Mais voilà, quand Jordan lui avoue ça, elle a l’impression de tomber de dix étages plus hauts encore, comme si l’aveu de Mira et sa propre expérience n’avaient pas suffi à baisser Claire davantage dans son estime.
“C’est… Je…”
Elle passe une main sur son front, interdite, l’impression d’avoir joué l’avocat du diable pendant des années sans être capable de voir venir ça. “Merde. Je sais pas quoi dire, Jor.” Pas de défense interne, cette fois ; aucun bon mot pour Claire, ni plus aucune hâte de la revoir après aussi longtemps. Rosa a été son amie, aussi. C’était par-dessus tout Jordan qui les reliait, mais elle appréciait la jeune femme, du minuscule temps où elle l’avait connue ; et elle voyait malgré tout l’affront contre elle comme une attaque contre les siens. Profaner un mort ou un malade, c’était la dernière des offenses. Et autoriser ce genre de comportements n’était pas loin dans la liste. “Je savais pas du tout.” Sinon, elle n’aurait pas donné le bénéfice du doute à la jeune femme, ni même n’aurait-elle traîné le duo jusqu’à sa porte pour en découdre - leurs traumatismes étaient plus profonds que le sien, lequel elle avait aidé à perpétrer elle-même. Son égoïsme ne justifiait absolument pas ça. Elle relève des yeux désemparés, remplis de honte vers son meilleur ami, lui transmet un je suis désolée implicite en remplissant son verre à nouveau, puis en vidant le sien. “Je comprends, si t’as besoin de rentrer.” La tequila aide un peu à délier sa langue. Soupir lourd :
“Moi, j’ai besoin de lui parler. Mais je peux te rejoindre après. On peut se mettre une murge avec Mira, elle doit plus en avoir pour longtemps.” Elle hésite, puis ajoute : “A moins qu’elle ait décidé de la chauffer juste pour voir.”
Une pique, l’air de rien, retournée à Jordan trois minutes après que celui-ci l’ait lancée en premier. Ils finissent leur verre en silence, regards évitant absolument le reste du monde, de peur de tomber sur Mark, ou sur un rappel qu’ils n’avaient rien à foutre ici. Quand Mira revient, exultant, Grace a repris son aplomb et l’accueille en claquant ses mains l’une contre l’autre : “T’as survécu, championne ? On t’a gardé un peu d’alcool.”
@Mira Brown @Jordan Fisher |
| | | | (#)Ven 12 Juin 2020, 18:15 | |
| Je crois que trois shoot de tequila vont pas suffire, mais c’est mieux que rien. Les jambes légèrement tremblotantes, je me dirige vers le lieu ultime grâce aux pancartes qui sont accrochées sur les murs et qui indiquent par des flèches la direction de sa chambre. Toujours plus celle-là. C’est bon, c’est pas non plus une villa ton appart, on va pas s’y perdre hein. Je sais pas vraiment ce que je vais lui dire, si c’est à moi de commencer ou si je dois la laisser parler, mais je fais mine d’avoir une démarche assurée. Je vais pas me laisser écraser. Dans mon crâne, il y a tout un stade de supporters qui gueulent que je vais m’en sortir sans me faire bouffer par la Cavanaugh, mais au fond je sais même pas si je vais réussir à sortir ne serait-ce qu’un mot. J’ai pas le temps de toquer à la porte, elle m’ouvre. A croire qu’elle a installé un judas sur la porte de sa chambre juste pour l’occasion. « Mira, je t’attendais. » Elle m’accueille avec ses dents blanches en se caressant le ventre alors qu’elle est enceinte depuis deux jours et qu’on voit rien du tout. Un rictus ironique s’échappe de ma gorge alors que je rentre dans la pièce décorée avec goût, je le conçois, mais too much pour moi. Il y a des bougies partout, une baignoire en plein milieu de la pièce (mais qu’est-ce qu’elle fout avec ça, que quelqu’un m’explique), des photos grand format d’elle et de son mec, d’elle toute seule, et encore d’elle toute seule. Je crois qu’elle s’aime beaucoup, ça n’a décidément pas changé. J’observe sa chambre en silence (surtout en jugeant mais bon) et elle vient finalement ouvrir sa bouche pour parler. « Tu dois te demander pourquoi tu es première ? » Sa voix est douce, chaleureuse et accueillante. Tu ne m’auras pas Claire. « Je t’ai convoqué en premier parce que tu es la première que j’ai blessée. » Convoquée, ah ouais comme chez le dirlo quand on collait des chewing-gum sous la table. « Même si ce n’était pas volontaire » Ca commence bien ça. « … je sais que je t’ai fait du mal, et je souhaiterais m’excuser. » Je me retourne alors, bras croisés pour lui faire face. « Hm, ok. » OK ? C’est tout ce que t’as à lui dire Mira ? T’es sûre ? « C’est bon ? Je peux partir ? » Mais Mira tu lui as encore rien dit, tu vas pas la laisser s’en tirer comme ça ? « Seulement si tu acceptes mes excuses ma belle. On est là pour ça, non ? » Elle bat des cils en se caressant le ventre et en se rapprochant un peu plus vers moi. « S’il te plait, si tu ne le fais pas pour moi, fais le pour Moonie. » qu’elle finit par me dire en regardant son ventre. « Il est joli ce prénom tu trouves pas ? C’est parce que David et moi on l’a conçu sous une pleine lune à la belle étoile. » J’explose de rire. Son mec est juif, c’est sûr. Elle a un fétichisme chelou sur les juifs. Ils auraient au moins pu l’appeler star-moonie, en mode étoile juive sous la pleine lune. J’ai du mal à reprendre mon souffle, je crois que l’alcool est un peu monté en fait. Quand j’essuie mes larmes, je la vois beaucoup plus fermée, limite énervée. « Si c’est pour venir me rire au nez, je retire mes excuses. Je pense que je peux me passer des tiennes, tu n’es pas la plus mal lotie parmi toutes les personnes présentes ici. » Je me rapproche alors d’elle pour venir lui tapoter l’épaule. « Tu sais quoi Claire ? Je vais les accepter tes excuses, parce que tu me fais pitié à toujours vouloir étaler tes succès sous le nez des autres. Inviter tous ceux que t’as blessé juste pour ta conscience, tu crois que c’est ça qui va faire de toi quelqu’un de bien ? Une bonne mère ? Il va falloir que tu te remettes en question. Je voulais vraiment te croire quand tu as annoncé avoir changé, mais au fond tu restes la petite pétasse de l’époque. Je plains David, je plains Moonie, je plains tous ceux qui te côtoient en fait. » Je la regarde droit dans les yeux pendant que je lui parle, j’ai pas dévié une seule fois mon regard. Je m’étonne carrément. « Waouh, c’que ça fait du bien dis donc. J’aurais dû le faire plus tôt. » que je dis pour conclure avant de me retourner pour sortir de là. « J’espère que tes autres convocations seront plus fructueuses. T’inquiète pas, je vais pas tarder à partir. Je profite juste de l’alcool gratuit, ça te dérange pas, hein ? » que j’affirme en ouvrant la porte. Je sais qu’elle va rien dire, je lui laisse pas le temps de toute façon. Un petit clin d’œil qui vient enfoncer encore plus le couteau, et je sors. Ca fait réellement du bien bordel. Le sourire aux lèvres, je me dirige vers les deux autres. J’ai l’impression d’être beaucoup plus enthousiaste qu’eux. "T’as survécu, championne ? On t’a gardé un peu d’alcool.” « J’ai niqué des mères. » que j’annonce leur faisant un clin d’œil avant de choper de la bouteille de tequila, un hochement de tête pour les remercier de pas avoir tout bu. Je sers trois verres, et lève le mien. « Après l’effort, le réconfort. » Un autre cul sec qui a un peu du mal à passer, mais c’est pas grave. J’ai dis ce que j’avais à dire à Claire, et ça fait un bien fou. « Elle a pas changé la Cavanaugh, moi je vous le dis. Grace, j’espère que tu vas te faire plaisir aussi. » que je dis en riant à moitié, avant de me tourner vers Jordan. « Tu sais quand tu passes du coup ou pas ? »
@Grace Coughlin @Jordan Fisher |
| | | | (#)Lun 15 Juin 2020, 17:31 | |
| “C’est… Je…” Yup… C’est pour ça que tu voulais pas lui dire. “Merde. Je sais pas quoi dire, Jor.” Tu hausses une épaule. Y’a rien à dire. C’est fait. C’est même pas elle qui est responsable de quoi que ce soit. Life is a bitch. C’est tout. “Je comprends, si t’as besoin de rentrer.” Ouais tu vas carrément rentrer. C’est sûr maintenant. T’as pas envie de voir sa sale gueule de près à l’autre. T’as pas envie de devoir l’écouter dire sa merde. T’as pas plus de temps à perdre pour elle. “Moi, j’ai besoin de lui parler. Mais je peux te rejoindre après. On peut se mettre une murge avec Mira, elle doit plus en avoir pour longtemps.” Comme si Grace avait lu tes pensées. Tu comprends tout à fait qu’elle ait besoin. Claire a été une grande partie de sa situation émotionnelle quand elles étaient plus jeune.
« Ouais, on va faire ça. » T’as aussi envie de boire là. Boire et faire des conneries, espérant faire un blackout au passage comme ça tu te souviens même pas de tes merdes. “A moins qu’elle ait décidé de la chauffer juste pour voir.” Un sourire se forme sur tes lèvres de l’entendre dire. Tu vas pour ajouter une belle boutade de merde mais Mira est de retour. « J’ai niqué des mères. » Tu sais très bien qu’elle ne parle pas au premier sens du terme mais ça te fait beaucoup rire et tu peux pas retenir ces quelques mots à l’adresse de Grace.
« T’as vu juste. » Ca sert de l’alcool et tu prends ce verre que tu n’avais pas demandé mais que tu accueilles avec plaisir. « Elle a pas changé la Cavanaugh, moi je vous le dis. Grace, j’espère que tu vas te faire plaisir aussi. » Nouveau petit rire de l’entendre dire ça. Tout le sous entendu qui est dans ta tête est hilarant. « Tu sais quand tu passes du coup ou pas ? » Tu fais signe vers la porte d’entrée.
« Je vais passer par là bas. Je veux pas l’écouter faire son show. » Tu bois ton verre de tequila cul sec et allant le poser vide sur la table, tu chopes un sac plastique qui traine - celui de Grace en fait - pour y fourrer les deux bouteilles d’alcool les plus pleine qui sont les plus proches. « After party chez moi. » T’es sur le départ après avoir pris une bouteille de plus parce que why not. Tu sais pas si Mira va te suivre ou si elle va attendre Grace. Tu sais pas non plus si tu rentres direct ou si t’attends en bas de l’immeuble. Une de tes voix intérieurs qui te hurle de filer le plus loin d’ici dès que possible.
@Grace Coughlin @Mira Brown
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| | | | (#)Ven 07 Aoû 2020, 01:08 | |
| Est-ce qu’elle a seulement le droit de faire demi-tour, maintenant qu’elle est dans l’appartement de Claire et qu’elles se sont véritablement parlées ? Sûrement, et personne (à part peut-être l’hôtesse bien occupée avec sa dose journalière d’attention) ne lui en tiendrait rigueur. Est-ce qu’elle se le pardonnerait, ceci dit ? Rien n’est moins sûr et c’est un coin de son esprit dans lequel elle n’aime pas trop aller fouiller, cette période de sa vie, parce que ça la renvoie aux traits de sa personnalité qu’elle déteste le plus : sa lâcheté, son manque étonnant de scrupules, et sa capacité à entendre dix fois la même leçon sans pour autant la retenir ensuite. Pour sûr, Claire appartient à une période sombre de sa vie qu’elle aimerait particulièrement effacer, par-delà même les autres tout aussi difficiles, et l’impulsion de fuir est grande. Or elle ne peut s’empêcher de penser que le seul moyen d’effacer Claire, c’est de ne plus lui donner l’opportunité de l’importuner aujourd’hui et donc, d’aller bravement dans cette pièce, lui balancer un bon poing ou une vérité blessante, et repartir tête haute, enfin. « Elle a pas changé la Cavanaugh, moi je vous le dis. Grace, j’espère que tu vas te faire plaisir aussi. » Mira, elle, a en tout cas l’air ravie de l’expérience, et rappelle par la même occasion qu’elle est attendue. C’est tremblante que Grace se hisse sur ses deux jambes et qu’elle leur lance : “Ouais, bon, allez. Ce sera fait, au moins.” Toujours foncer et réfléchir après, c’est comme ça qu’il vous arrive des choses, dans la vie. “Abyssinia”, qu’elle déclare avec un geste solennel de capitaine de la main. Et rien qu’avec cet adieu, elle fait bravement son chemin jusqu’à l’antre du démon.
“Ah, Grace, te voilà enfin.”
Claire s’exprime comme une cheffe de secte et la concernée sent une vague de dégoût lui rouler le long de l’échine, mais elle n’en dit rien, s’asseoit d’office sur le lit pour marquer son territoire et décroise les bras, en position de dominante façon Petit Livre du Parfait Tyran. “On abrège, s’il te plaît ? J’ai des choses à faire.” Pas envie de lui dire quoi, ni de donner des détails sur sa vie privée qui pourraient lui servir : ce qui compte, c’est bien de lui faire comprendre qu’elle n’a absolument aucune envie d’être là et que rester le moins possible serait parfait. Pourtant, Claire pose une main sur sa jambe, yeux baissés sur ses pieds et pendant un long moment, elle ne dit rien. Grace ne sait absolument pas quoi faire quand elle l’entend sangloter, alors elle ne fait rien. “Mon Dieu, Gracie, je…” Gracie. Le surnom la fait presque grincer des dents maintenant. Prendre son mal en patience s’avère extrêmement compliqué. “Je vous ai tant fait souffrir à l’époque. Je devrais peut-être commencer par là. J’étais perdue, et en souffrance, et avec mon père, je…” Son père qui trompait sa femme avec son ex, la vraie mère de Claire, et si Grace avait avalé ses paroles à l’époque, aujourd’hui elle se demande davantage combien de tout ça est vrai. Claire essuie ses larmes avec le revers du pouce, façon princesse bien maquillée, et souffle un bon coup pour poser ses mains sur son ventre, comme si lâcher trois larmichettes allaient provoquer une fausse-couche. “Tu avais raison de me donner cet ultimatum, Grace, et j’aurais dû l’écouter. Mais j’étais amoureuse, et très jeune, et les gens jeunes et amoureux sont très bêtes.” Jusque-là, Claire ne lui apprend rien. Grace a appris à ne pas considérer les désolée, mais… comme des excuses sincères, et elle serre les dents, parce qu’elle veut que Claire lui prouve qu’elle n’est pas si mauvaise, qu’elle ne peut pas tout gâcher comme ça, qu’elle a enfin conscience de ses erreurs et veut sincèrement les rattraper. “J’ai beaucoup prié, à l’époque, pour comprendre mes actions, arriver à me pardonner. J’ai alors compris que j’étais très seule, Grace, et tu m’écoutais, et j’étais aveuglée par ta bonté et j’ai pris ça pour quelque chose de plus.” Nouveau mouvement du pouce sous ses yeux et les larmes se pressent aussi dans sa gorge et ce vieux réflexe presque reptilien veut que Grace lève la main et la réconforte, mais elle s’en empêche, s’enfonce plus profondément dans sa torpeur, butée dans son mutisme. Rien de tout ça n’est juste. Et rien de tout ça ne devrait ressortir aujourd’hui, après si longtemps, mais ce n’est pas à elle de porter ce fardeau et de laisser Claire se dédouaner en prévision de sa maternité. “J’ai retrouvé Dieu depuis. J’ai compris mes errances et Il m’a pardonnée.” Next up, dans le judaïsme contre le lesbianisme… C’en est trop pour Grace, qui a fermé les yeux et dont les maxillaires sont si comprimées qu’elle pourrait en attraper une crampe. Claire ne semble pas le remarquer, tout absorbée qu’elle est par sa propre absolution qu’elle réalise devant des personnes non consentantes qui voulaient juste s’éloigner de son poison, et elle continue à parler de sa sexualité déviante et du lien avec son père dont elle souhaitait l’attention et du pauvre Mark qui était une victime collatérale, mais nécessaire sur le chemin de la rédemption, et c’est trop d’un coup.
“Bon sang, Claire, mais arrête de parler.”
Ca la prend de court, apparemment, parce que Claire sursaute et s’arrête net. Elle n’a pas besoin de relever les yeux pour savoir que la jeune femme la dévisage d’un air qui signifie : mais enfin, Grace, tu pètes un plomb dans la maison de Dieu. Mais c’est son tour de parler, de s’exprimer, parce que c’est elle qui a été bafouée et à qui on présente des excuses mais que Claire est trop occupée à réécrire l’histoire pour se soucier de la véritable trame. “J’aurais pas dû m’immiscer entre vous, pas en toute connaissance de cause, mais je m’excuse seulement pour ça. Mark, il méritait mieux, il méritait de l’honnêteté, et je sais même pas comment il fait pour se lancer dans une relation, ou même une amitié, sans se demander à quel moment tout le monde décidera qu’ils sont mieux sans lui.” Et elle en porte le fardeau, toujours aujourd’hui, elle qui place l’amitié si haut et qui s’en est trop souvent montrée indigne. Elle aussi, a souffert, mais elle n’a écouté que son coeur. Mark n’a eu aucun choix, à aucun moment, si ce n’est de subir leur égoïsme. C’était à elle de refuser et elle ne l’avait pas fait. Mais ce n’était pas à elle de retenir Claire, qui l’avait lynchée pendant trois mois avant de s’écrouler dans ses bras sans logique ni explications aucunes, et elle ne pouvait continuer d’en prendre responsabilité. La narrative de la lesbienne prédatrice sur une hétéro en questionnement était usée jusqu’à la corde et Grace avait assez grandi pour savoir qu’elle n’était que leurre. “Alors écoute, je suis très contente que tu aies trouvé Jésus et qu’il ait soigné ton homosexualité rampante, mais je refuse d’alléger ta conscience en pardonnant tes conneries. T’as blessé deux personnes, Claire, et tu savais ce que tu faisais, et si dix ans après t’arrives à me ressortir que des justifications flinguées, c’est que t’as rien appris du tout : tu fais juste semblant.” Elle se relève, Grace, parce que le lit doit être si baigné d’eau bénite et de sexe marital obligatoire qu’il la brûle presque, et elle regarde une dernière fois Claire pour lui lâcher sa sentence, façon Satan qui s’abat sur Sodome : “Et un jour, ça reviendra te pourrir, et j’espère qu’à ce moment-là, tu lanceras pas une nouvelle pity party pour que tout Brisbane vienne pleurer sur la gamine délaissée par son daron qui a trompé tout le monde sans aucun scrupule.” Parce qu’elle aussi, avait été délaissée, et qu’elle n’avait pas pris ça pour excuse à sa connerie. Elle parcourt la petite distance jusqu’à la porte avec sa jambe boiteuse et la claque très fort derrière elle avant d’annoncer : “Au revoir, Claire, et mets-toi ta Gracie dans le cul avec des jalapeños.” Elle aurait sûrement dû faire l’inverse, parce qu’il n’y a pas moyen que Claire l’ait entendue et que personne n’a l’air de comprendre pourquoi elle parle toute seule, mais dans le feu de l’action, cette stupidité relève du détail.
“On se tire ? J’ai envie de boire, j’ai le feu au cul et je détruirais bien 2-3 bâtiments sur le passage.”
Elle reprend ses boissons, les fourre dans son sac avec deux-trois joints qui traînent par là et des bouteilles d’alcool qu’elle vole impunément, et elle boitille jusqu’à la porte d’entrée avec l’impression d’avoir fait un malheur.
@Jordan Fisher @Mira Brown la longueur est proportionnelle à mon retard ptdr je suis désolée :'( |
| | | | | | | | one time, claire punched me in the face. it was awesome. (mira&jordan&grace) |
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