| Feels like summer - McGrath sisters#10 |
| | (#)Lun 23 Mar 2020 - 21:39 | |
| Après une éternité d'attente. Oui parce que Auden avait certainement décidé de séquestrer Ginny dans la chambre et Jill ne veut même pas imaginer ce qu'ils pouvaient bien faire. Elle a pas encore vomi ce matin et elle préférerait que ça reste comme ça. Elle a un peu arrêté de hurler après avoir vu le message d'Auden. Mais elle a laissé Noah frapper et hurler. Il avait l'air en forme pendant cette matinée. C'est certainement parce qu'il a eu le droit à 20 minutes de sommeil de plus que prévu.
Elle sort enfin Ginny, Noah l'engueule parce qu'elle est arrivée en retard et Jill hoche la tête parce qu'elle ne va pas contredire son neveu. Mais elle a un sourire au coin des lèvres qui traduit son amusement. Mais tout le monde fini par entrer dans la voiture. Et là, Ginny ne peut plus s'échapper. Jill démarre la voiture, ils ont 11h de route.
« Ok, maintenant que tu peux plus dire non, je vais te donner quelques informations. » Elle sourit, et elle attend d'être sur la route pour continuer de parler. « Non tu ne connaitras pas l'adresse, ça restera secret. » Parce qu'elle sait qu'elle ne prendra pas le risque qu'elle puisse dire à Auden où elle se trouve. Il pourrait débarquer en trombe et c'est pas du tout ce qu'elle veut. « C'est à 11h de route. Y'a la glacière derrière et assez de choses à manger pour à peu près 15 personnes. » Et elle sait qu'il ne restera plus rien quand ils arriveront ce soir. « Y'a pas de réseau là-bas. On est au milieu de la forêt, et non t'as pas le droit de regarder des photos t'auras la surprise » ça aussi elle l'a volontairement caché à Gin. « Et on nous enlève nos tel à la réception. » J'espère que t'es contente. Le sourire de Jill qui s'agrandit parce qu'elle est fière de son cadeau. « Bon anniversaire ! » Un clin d’œil et elle se retrouve déjà sur l'autoroute.
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| | | | (#)Lun 23 Mar 2020 - 22:37 | |
| Noah en voiture, c'est l'enfer sur Terre.
Il change la radio à toutes les deux minutes, il chante les paroles dans le désordre et spoile le refrain avant qu'on y arrive. Il a piqué tous les M&M's jaunes et je rage, même s'ils goûtent exactement la même chose que tous les autres dans l'immense sac que Jill a mis dans nos rations de survie de voyage qui devraient nous permettre de survivre pour une heure encore (on a neuf heures de route de faites sur onze, le drame et la famine arrivent sous peu). Mais le paysage est incroyable. La route est belle, l'océan est immense, ma fenêtre est baissée depuis la seconde où ma soeur m'a affirmé qu'on allait se perdre en forêt pour le week-end, qu'on se coupait de toute vie extérieure pour prendre l'air, pour aller mieux.
Elle en a besoin autant que moi, et on ne parle pas de ces choses-là. On l'a fait une fois déjà, et j'ai l'impression que notre discussion blotties au beau milieu de la nuit dans mon lit à Logan City date d'il y a une vie et une autre.
La main potelée de Noah vient se coller à ma joue pour la tapoter une fois d'abord, 40 000 ensuite, parce qu'il a vu un truc cool sur la route. « On arrête, on arrête, on arrête, on arrête. On arrête? » mon coup d'oeil trouve celui de Jill, je me retiens de pouffer parce qu'à le voir, elle autant que moi sait très bien qu'à la seconde où son rush de sucre descendra il ronflera comme un moteur de camion sur le siège arrière de la voiture jusqu'à ce qu'on arrive à la destination dont l'adresse m'est toujours inconnue. « On arrête juste si tu ne me crèves pas un oeil. » mes paupières battent la cadence, j'attrape ses iris au vol dans le rétroviseur alors que mes doigts s'enlacent aux siens, presque aussi collés de sucre que les miens.
Et la voiture ralentit parce qu'évidemment que mon aînée est aussi faible que moi, et qu'on ne résiste pas aux beaux yeux d'un démon aux joues potelées de 10 ans.
« Il a bien fait d'insister, le morveux. » je pouffe de rire, Noah me tire la langue, avant de dévaler la dune de sable menant à une baie en retrait de la route qui longe l'océan. L'horizon a pris des dizaines de teintes de bleu et l'eau se confond avec le ciel. J'entends les pas de ma soeur derrière moi, me détourne seulement quand elle est à mes côtés avant de m'installer sur la plage en sachant très bien qu'on y restera pour une poignée de minutes encore. « Merci. » pour le cadeau, pour le week-end, pour être arrêtée ici, pour ne pas insister sur la dernière fois, à l'hôpital. Merci de ne pas me forcer à mentir encore et à dire que tout va bien. Merci pour tout. |
| | | | (#)Lun 23 Mar 2020 - 23:16 | |
| Ils ont roulé longtemps, et ils ne se sont pas beaucoup arrêté. Elles n'ont pas parlé des choses importantes pendant le trajet les deux sœurs. Elles en parleront, bientôt, mais pas maintenant. Pas alors qu'ils ont déjà mangé des kilos de sucre et que Jill a dû manger au moins deux paquets de chips à elle toute seule. Pas alors que Noah chante à tue-tête et que Jill et Ginny essaient de le suivre. Que Ginny a sa tête penchée pour regarder à l'extérieur. Non, le trajet se fait sans encombre, sans pleurs, sans cris. C'est le début d'un beau week-end, d'un beau voyage et Jill le sait.
Mais Noah a décidé qu'il voulait s'arrêter, et elles ne peuvent pas résister. Parce qu'il fait ses yeux de chat potté à l'arrière et qu'il dit qu'il a envie de courir. Vu la tonne de sucre qu'il a dans le sang ça n'a rien d'étonnant. Ils marchent et Noah dévale la dune alors que Jill et Ginny reste un peu plus haut. Et Jill s'assoie à côté de Ginny, juste quelques minutes de pause avant d'arriver dans leur maison pour les prochains jours. « C'est vrai que c'est beau. » Et il a eu raison Noah, bien sûr qu'il a eu raison. Et il court dans tous les sens alors que Jill entend le merci de sa sœur. Un merci qui a beaucoup de sens, qui dit merci pour un nombre incalculable de choses. « On a besoin de s'échapper un peu. » Parce qu'elles ont pas eu le temps de parler depuis que Ginny est rentrée de son voyage avec Auden, de craquer alors qu'elles vivent toutes les deux des choses difficiles à gérer. « Si t'as besoin de craquer, d'exploser pendant ce week-end, tu peux, parce que je suis là et que je te lâche pas. » Elle ne capte pas le regard de sa sœur, elle continue de regarder l'horizon Jill. Elle ne dira rien de plus sur ce sujet, elles ne parleront pas là. Mais au moins, Ginny sait, parce qu'elle a besoin de savoir qu'elle est entourée. Que beaucoup de personnes sont là pour elle, dans les bons comme dans les mauvais moments.
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| | | | (#)Mer 25 Mar 2020 - 9:43 | |
| « On a besoin de s'échapper un peu. » c'était typique ça, et on l'avait appris à nos dépends y'a des années déjà. L'air salin ne le confirme que trop bien, chaque membre de notre famille avait besoin de respirer, avait besoin d'espace, avait besoin, instinctivement et cruellement, de fuir parfois. Jill l'a aussi bien compris que moi, et maintenant qu'on l'a chacune accepté, la vie semble un peu plus simple. Un peu. « Si t'as besoin de craquer, d'exploser pendant ce week-end, tu peux, parce que je suis là et que je te lâche pas. » « Ça vaut pour toi aussi. » mes yeux trouvent les siens. Je les compte sur les doigts d'une main les moments où Jill et moi on se parle comme ça, où Jill et moi on s'écoute comme ça. Et mêmes s'ils sont rares comme instants, je les chéris bien plus qu'elle ne le réalisera jamais.
Noah a fini de brûler ses réserves d'énergie en faisant 40 000 zig zag sur la plage, il a les cheveux plein de sable ; ses fringues sentiront l'océan pour le reste du trajet. Mais il ronfle sur le siège arrière maintenant, et j'ai presque envie de dire que c'est mission accomplie. « Il a pas eu l'air aussi paisible depuis longtemps. » mes prunelles se perdent sur son visage assoupi dans le rétroviseur, les derniers jours et les dernières semaines, et les derniers mois et la vie entière qui n'ont pas été faciles on dirait. Un peu de répit lui fera du bien à lui aussi.
Un peu de répit, mais pas maintenant, quand on voit en bordure de la route l'affiche annonçant l'arrivée en bordure de la forêt menant au spa, et que mes doigts activent la radio à plein volume pour le réveiller, la terreur au bois dormant. « Ben quoi? On a un week-end entier dans un spa, il continuera la détente là. » je pouffe de rire devant son air outré à Noah, et celui de ma soeur que j'anticipe déjà. Mes paupières battent la cadence, mon sourire est un peu plus soulagé, un peu plus amusé déjà. On est là.
« Y'a des TONNES d'arbres que je connais pas c'est trooooop cool! » et lui, il a oublié sa rage inopinée la seconde d'après, quand il grimpe sur la porte pour sortir la tête par la fenêtre et admirer la nature qui doucement nous enveloppe. |
| | | | (#)Mer 25 Mar 2020 - 11:32 | |
| L'océan est magnifique, et déjà, Jill respire un peu mieux. Loin de la ville, loin du bruit, et avec sa famille, elle est bien. Elle regarde l'horizon, elle ne capte pas encore le regard de sa sœur, parce qu'elles ont pas l'habitude de se confier. De discuter, de montrer leurs failles quand elles sont en présence l'une de l'autre. Beaucoup de choses changent pour Jill depuis qu'elle est revenue à Brisbane, et la relation qu'elle a avec sa sœur prend une tournure qu'elle n'aurait jamais pu imaginer. Mais elles évoluent ensemble, elles apprennent à se comprendre, à parler, et ce week-end va leur être bénéfique. Et elle lui dit qu'elle est là, toujours. Et Ginny aussi sera là, et les yeux de Jill la remercie, comme les yeux de Gin le font en retour. Elles n'ont pas besoin de mots, elles savent, et c'est comme ça depuis toujours malgré tout ce que Jill a pu dire.
Elles retournent dans la voiture, et Noah ne tient pas plus de 5 minutes avant de s'endormir. Et Jill sourit, tout le monde a l'air si apaisé dans cette voiture. Jill s'autorise un coup d’œil à Ginny qui est en train de profiter de l'air à travers la fenêtre. « Il en avait autant besoin que nous je crois. » Et quelle bonne idée de le faire venir avec elles. Il dort à point fermé et elles sont proches du spa. Jill le sait, elle a étudié la route pendant leur petite pause. Et Ginny met la musique à fons, Jill se met à rire en voyant le regard offusqué de Noah et les yeux de Gin qui papillonnent. « Ce soir c'est lui qui va t'empêcher de dormir ! » Et là, elle rigolera encore plus Jill.
Des arbres, la forêt, les montagnes. Tout ce dont ils ont besoin pour se couper du monde pendant quelques temps. « Ton défi est d'être capable de reconnaître tous les arbres d'ici à ce qu'on parte ! » Jill hoche la tête de manière très sérieuse.
La voiture est garée, les affaires sorties. Jill se dirige vers l'accueil, elle arrive un peu avant sa sœur. Elle glisse un billet sur la table. « La petite brune là-bas, interdiction de lui donner son téléphone même si elle vient le demander, c'est moi qui gère tout ce week-end. On a réservé au nom de Fitzgerald. » Elle hoche la tête, envoie un dernier message à Bailey et dépose son téléphone à la réception. « Prêt pour un week-end tous les trois ? »
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| | | | (#)Jeu 26 Mar 2020 - 16:16 | |
| « Ton défi est d'être capable de reconnaître tous les arbres d'ici à ce qu'on parte ! » il fabule, il jubile, il rigole, il hurle, et il leur donne des noms maintenant, aux arbres qu'il ne connaît pas. Ceux qu'il connaît, il s'en lasse, il ne les nomme même plus, beaucoup plus intrigué par le gros avec les feuilles qu'on dirait des céréales et le petit avec du orange mais pas du orangé c'était plus jaune que rouge j'te dis regarde.
J'avoue, j'avais préparé un SMS pour faire râler Auden, mais il m'en a envoyé un avant. Et j'avoue, j'ai répondu aussi vite. On a l'air de deux adolescents à faire du ping pong, alors que mon fils a transposé sa curiosité sur les arbres maintenant sur toutes les plantes qui décorent le hall du bâtiment principal, et que Jill s'occupe de me gronder à distance, dans des mots que j'entends très bien même si elle les camoufle presque. « La petite brune là-bas, interdiction de lui donner son téléphone même si elle vient le demander, c'est moi qui gère tout ce week-end. On a réservé au nom de Fitzgerald. » « J'ai presque fini. » oui, oui, ça va, j'ai compris Jill. « Prêt pour un week-end tous les trois ? » « Maman! » « Juste... 2... secondes. » je te jure que j'ai compris, faut juste que je lui dise si je ramène du vinaigre ou pas et si je veux qu'on - « MA-MAN! » « C'est bon - non, non attends, Noah! » et il l'arrache de mes mains mon téléphone, le garnement, alors que j'entends ma soeur qui rage dans toutes les langues inventées inimaginables, si c'est possible. Je reprends mon portable, renvoie mille messages et cède, bien sûr que je cède, à le leur donner les paumes maintenant en l'air, le « Ok. Désolée. » que j'additionne à la mine la plus coupable que j'ai en banque.
Mais ma soeur avait mon téléphone dans ses mains. Et ma soeur m'a pas laissé le temps de le fermer. Et ma soeur a très bien pu lire ce qui s'est dit, ce qu'il m'a dit, ce que je lui ai dit en échange.
Pourtant, c'est en silence qu'on file à la maison qui nous est réservée, en lisière de la forêt. Ils nous ont attribué une mini-villa cachée sous des dizaines d'arbres centenaires, la montagne à perte de vue et le soleil qui commence doucement sa course vers l'horizon. Noah a une chambre à part, Jill et moi partageons la même avec deux lits séparés par un foyer intérieur qui crépite déjà. Les murs sont absents, il n'y a que des rideaux qui partent du plafond et volent au fil de la brise australienne d'été qui remonte doucement jusqu'à nous. Et le silence, juste le silence. Y'a une véranda sur laquelle je vais évidemment me poser, pendant que bonhomme de 10 ans en phase terminale de fatigue s'est écroulé sur le canapé à 4 pas de son lit, le lâche. Jill erre dans la chambre, j'ai sorti un livre que je n'ai pas ouvert, il traîne sur mes cuisses alors que je joue distraitement avec les coins du bout des doigts.
Mais ma soeur avait mon téléphone dans ses mains. Et ma soeur m'a pas laissé le temps de le fermer. Et ma soeur a très bien pu lire ce qui s'est dit, ce qu'il m'a dit, ce que je lui ai dit en échange.
« T'as vu? » que je lui demande, sachant très bien qu'elle sait de quoi je parle, lorsqu'elle vient finalement me rejoindre dehors. |
| | | | (#)Jeu 26 Mar 2020 - 18:12 | |
| Jill arrive, et elle était de bonne humeur. Vraiment de bonne humeur jusqu'à ce qu'ils arrivent à la réception et que Ginny doivent donner son portable. Ginny qui ne veut pas le lâcher, qui pianote sans arrêt sur son téléphone. Et elle ne dit rien Jill contrairement à Noah qui s'agite dans tous les sens pour récupérer le téléphone de sa mère. Il y arrive une fois, mais elle le récupère, et elle recommence. Excuses nous Ginny si on te dérange. Mais elle retient tout Jill. Elle bouillonne, elle fulmine à l'intérieur mais elle ne va pas faire une scène devant Noah. Heureusement que Noah est là sinon Ginny n'aurait certainement jamais récupéré son téléphone en un seul morceau. Et son regard est noir, elle a vraiment envie de détruire le téléphone « Ginny si tu lâches pas ce téléphone tu le récupères en morceau. ». Oups, elle a parlé, elle s'occupe de Noah jusqu'à ce que ce soit le bon moment pour récupérer le téléphone de la cadette.
Le téléphone est déverrouillé. Oh quelle connerie Ginny. Elle le savait que Jill ne se gênerait pas pour regarder, pour lire les messages qui sont apparemment plus important que son cadeau. Et elle a vu Jill, bien sûr qu'elle a vu. Je voudrais qu'on réessaye d'avoir un enfant ensemble. Elle regarde dans le vide Jill. Parce que rien ne va dans ce message, premièrement il vient d'Auden. Deuxièmement il y a le mot enfant dedans, et troisièmement il y a réessaye. Comment ça réessayer ? Elle respire trop vite, trop fort. Mais pour la survie de tout le monde dans ce foutu spa il vaut mieux qu'elle ne commence pas à parler tout de suite Jill.
Elles retrouvent la chambre, elle est belle, c'est grand. Noah va directement dans sa chambre pour sauter sur le lit. Il joue, il a besoin de son moment seul maintenant qu'ils sont arrivés. Alors Jill le laisse fermer la porte. Elle est toute seule avec Ginny et elle continue de se taire. Elle le sait sa sœur qu'une Jill silencieuse à ce point là c'est jamais bon signe. Elle brise le silence Ginny, elle tend une perche à Jill. Et son regard l'évite quand elle commence à vider son sac. « J'ai vu quoi ? Que t'aurais préféré passer ton week-end avec Auden qu'avec moi ? » Son ton est calme, un peu trop. Elle essaie d'être détaché mais elle n'y arrive pas, elle rage beaucoup trop pour ça. « T'avais qu'à le verrouiller Ginny. » Parce qu'elle sait très bien de quoi elle parle. « T'avais qu'à le lâcher avant. » Parce que c'est de sa faute si elle a dû le récupérer de force. « T'avais qu'à faire autre chose que pianoter tes textos devant mon nez pendant 20 minutes alors qu'on t'attendait. » Respires Jill, respires, c'est pas le moment de s'engueuler. « Mais j'ai les clé de voiture dans mon sac si tu veux faire demi-tour. Tu pourras tenir 11 heures sans sa tête de con encore ? » Elle grogne, sa voix siffle et elle s'assoie, dos à sa sœur en pliant au moins dix fois le même tee-shirt.
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| | | | (#)Jeu 26 Mar 2020 - 21:23 | |
| « J'ai vu quoi ? Que t'aurais préféré passer ton week-end avec Auden qu'avec moi ? » elle attaque de suite Jill, elle attaque et elle mordrait presque si elle ne s'appliquait pas à faire mille tâches autre que de me dévisager à chaque nouvelle phrase qu'elle me lance. « T'avais qu'à le verrouiller Ginny. » elle a vu, et elle y pense autant que moi. « T'avais qu'à le lâcher avant. » elle a vu et je me replace sur la grande chaise longue, dépose mon livre que je ne prévoyais pas lire de toute façon sur la table basse entre nous deux, ramène mes jambes sous moi pour me surélever et être à sa hauteur. « T'avais qu'à faire autre chose que pianoter tes textos devant mon nez pendant 20 minutes alors qu'on t'attendait. » en toute franchise, j'aurais pas cru qu'elle réagisse autrement qu'en roulant des yeux et en m'ignorant à foison. Mais ça, c'était l'ancienne Jill. Devant moi ce soir, j'ai droit à la Jill avec qui j'avais parlé une nuit entière, celle qui s'était tellement ouverte. Ce n'était plus la Jill qui se protégeait autant de moi que jadis je me protégeais d'elle. « Mais j'ai les clé de voiture dans mon sac si tu veux faire demi-tour. Tu pourras tenir 11 heures sans sa tête de con encore ? »
« Est-ce que t'es jalouse? » ma voix est calme, j'accuse en rien, je souligne seulement. « Est-ce que t'es jalouse de l'attention que je donnais à Auden? » avant, je n'aurais jamais osé lui demander une telle chose, encore moins le concernant lui sachant comment on avait passé une vie à cacher et contrôler ce qui pouvait bien se tramer entre nous. Sans qu'on en ait le contrôle, sans que ce soit possible à cacher des autres de toute façon. Aujourd'hui par contre, je le sens, le sourire en coin, loin d'être moqueur, beaucoup plus attendri que je dédie à ma soeur. Elle se braque parce qu'elle a organisé un week-end entier rien que pour nous, elle se braque parce qu'elle voulait que j'en profite dès la première seconde. Et pour ça, je ne pourrai jamais lui en vouloir.
Alors je calme tout, du mieux que je peux. « Jill j'ai plus mon téléphone, je suis toute là. Je suis désolée. » ma silhouette quitte les coussins et les couvertures, je me lève pour passer devant, venir me poser au sol en tailleur devant elle, attraper son regard au vol. « Je suis contente d'être ici. Toi, tu l'es toujours? » une seconde, c'est tout ce dont elle a besoin pour appuyer sur le bouton reset et que tout redevienne doux à nouveau, ou qu'on tente au mieux d'y arriver. « Et c'est bon, ton t-shirt est plié. » je pouffe de rire doucement, retirant le vêtement d'entre ses mains pour avoir son attention toute entière sur moi. |
| | | | (#)Jeu 26 Mar 2020 - 22:35 | |
| Elle est énervée Jill. Elle fait des allers-retour entre un placard et sa valise, elle plie toutes ses affaires au moins 10 fois avant de le refaire 10 fois encore. Parce qu'elle ne sait pas quoi faire, parce qu'elle ne brisera pas le silence mais c'est Ginny qui finit par le faire. C'est la cadette qui finit par parler la première et qui lance Jill. Après, elle n'arrive plus à s'arrêter, parce qu'elle a vu un message qu'elle n'aurait pas dû voir. Elle a vu des messages qu'elle n'aurait pas dû lire. Elle aurait juste voulu recréer leur bulle dès le moment où elles sont entrées dans la voiture, mais c'était trop tôt pour Ginny apparemment.
« non. » Elle répond bien trop vite, parce qu'elle ne va pas avouer qu'elle peut être jalouse, surtout du Williams. Mais bien sûr qu'elle est jalouse, bien évidemment et ça se voit certainement sur son visage boudeur. « Peut-être. » Elle soupire bien trop fort, peut-être que comme ça Ginny arrêtera de poser des questions dont la réponse est évidente vu sa réaction. Elle se tourne, elle l'ignore, elle a plus envie de parler. Elle veut juste plier correctement ses tee-shirt avant de les ranger dans le placard. Elle regarde un peu l'extérieur, cet endroit est magnifique. Mais elle se concentre sur ses mains qu'elle pourrait poser sur ses genoux si elle ne s'acharnait pas sur ce vêtement. Il n'y a pas de jugement dans la voix de sa sœur, elle le sait, il y a juste de l'étonnement. Parce qu'elles n'ont jamais fonctionné comme ça, parce que Jill n'a jamais été comme ça avec elle et que leur relation évolue depuis quelques mois.
Elle l'entend bouger derrière elle, mais elle ne tourne pas la tête. Oui elle boude. Oui elle ressemble certainement à une enfant mais elle s'en fiche. Elle soupire. « Il est là-bas si jamais tu t'ennuies trop, je peux leur dire que t'as besoin de le récupérer. » Arrête de réagir comme une enfant Jill. Elle hausse les épaules mais Ginny vient s'asseoir devant elle et capte son regard. Elle est vraiment désolée et elle le sait, elle le voit, elle l'entend. Mais Jill reste Jill, et elle garde son caractère de merde. Elle respire alors que Ginny lui pose une question dont la réponse est évidente de nouveau. Mais elle est soulagée que Ginny apprécie quand même le cadeau, ce n'était pas le plus impressionnant qu'elle avait eu le jour de son anniversaire. « Non y'a trop d'arbre ça m'angoisse on devrait rentrer. » Elle secoue la tête en souriant légèrement avant de jouer avec la manche du tee-shirt qui est toujours dans ses mains. Elle fronce les sourcils quand Ginny récupère le tee-shirt. « Bravo tu l'as déplié maintenant. » Elle essaie de le récupérer mais la cadette l'a trop éloigné. « Je voulais pas qu'on s'engueule, je sais juste qu'on a besoin de ça autant l'une que l'autre. » Parce qu'elle lit bien derrière son sourire, derrière tout ce qu'elle essaie d'utiliser pour cacher son mal être depuis qu'elle a appris pour sa fausse couche. « Je veux pas que tu restes là par dépit, c'est loin d'être mon but. » Et après tout, si elle veut rentrer pour continuer de se cacher et parler d'un futur bébé avec Auden elle ne l'obligera pas à rester.
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| | | | (#)Ven 27 Mar 2020 - 8:53 | |
| La vie était beaucoup plus facile quand je la passais à m'occuper des autres. Moi, ça venait après, moi, je venais toujours après, et au final, ça m'avait éternellement arrangée de me le répéter si fort que j'avais fini par le croire. Bien sûr que ses messages tournent en boucle dans ma tête, bien sûr que je leur donne des dizaines de sens tout sauf sérieux alors que je sais pertinemment qu'il l'était, justement. Mais Jill ne va pas et Jill rage et si Jill occupe toute la place et la prend sans que je n'en gratte la moindre parcelle, et ça m'arrange de la plus lâche des façons. Elle a vu, elle voudra en parler. J'en parlerai avec elle, quand je serai prête. Je crois.
D'un non elle passe à un peut-être, et elle ne me voit pas, mais mon sourire ne fait que s'agrandir un peu plus à force de ses pseudos confidences. Elle n'a besoin de ne rien ajouter pour que je sache exactement ce qu'elle veut me dire même dans ses silences, même dans ses gestes brusques, répétés. M'assurer de plonger mon regard dans le sien devient la priorité, la rassurer de quelques mots et d'un coup d'oeil soutenu une nécessité.
« Il est là-bas si jamais tu t'ennuies trop, je peux leur dire que t'as besoin de le récupérer. » « C'est que deux jours, tout le monde devrait arriver à survivre sans trop s'ennuyer je pense bien. » elle s'immisce, la pensée que depuis le début il n'y a pas eu une seule journée ou presque où on ne s'était pas parlé, ou au moins fait râler/rager/souffler/soupirer Auden et moi. J'avais jamais vraiment capté, j'imagine que le naturel du truc n'a pas aidé à le réaliser. « Non y'a trop d'arbre ça m'angoisse on devrait rentrer. » et Jill fait dans le sarcasme, et Jill m'arrache un rire, bien plus franc que tout le reste. « Et c'est tellement calme que j'arrive plus à penser. On pourrait pas aller se perdre dans le centre-ville de Sydney à la place, non? On laisse Noah ici, il dort de toute façon. » mon sourire en coin fait écho au sien, le t-shirt est déjà oublié comme tous les autres. « Je voulais pas qu'on s'engueule, je sais juste qu'on a besoin de ça autant l'une que l'autre. Je veux pas que tu restes là par dépit, c'est loin d'être mon but. » « Je sais. On en a besoin toutes les deux, tous les trois même. » j'inspire, mes doigts trouvent les siens, pincent son index plus par espièglerie qu'autre chose. « Par contre, le fait qu'on n'a pas de télé dans la chambre, on en parle? Là, c'est du vrai dépit, je suis désolée de te l'apprendre. » un rire de plus, un baiser sur son front supplémentaire, et tout va bien. Ce soir, au moins.
*** « Jilllllllllll! » « JILL! » « Jillian! » « JIiIiIiIiIlLLlLll! » « ON A DES CHIPS! » « Hen on a des chips pour de vrai?! »
Elle traîne ma soeur, elle traîne et on l'attend dehors, et c'est à son tour de ralentir le groupe ou du moins c'est ce que je crois, quand Noah et moi on use de toutes nos ruses en banque pour l'attirer hors de la villa par tous les moyens. Je me suis tendue un piège par contre, en parlant des chips, parce que maintenant j'ai un gamin mi-enfant mi-singe qui me grimpe dessus à la recherche de la moindre provision salée sur moi, comme si j'avais caché quoi que ce soit dans les poches - immenses soit dit en passant - de mon peignoir.
Mais elle arrive finalement ma soeur, et elle ne sort pas en trombe de la villa, elle était dans les bois Jill. Elle apparaît hors de la clairière et elle sourit et elle est belle, elle rayonne et elle a une feuille de papier recto verso dans les mains et ça augure comme le plan du jour. Plan pour lequel je panique déjà d'office sans en dire le moindre mot. Je viens de réaliser qu'elle n'a vu aucun des tatouages qui se sont multipliés durant les derniers jours sur ma peau, je viens de réaliser qu'elle aura ça à ajouter à la longue liste des questions auxquelles j'ai passé une vie à ne pas répondre, je viens de le réaliser et le mieux que je puisse faire, c'est d'agencer un immense sourire le plus convaincant possible à mes yeux écarquillés. |
| | | | (#)Ven 27 Mar 2020 - 13:32 | |
| Elle s'est assise devant Jill Ginny. C'est elle qui est venue la première parce qu'elle sait très bien que Jill aurait pu rester dos à elle à plier son tee-shirt sans rien dire pendant des heures. Parce qu'elle essaie encore de comprendre ce qu'elle a vu, ce qu'elle a lu. Est ce que c'est vraiment ce que sa sœur veut malgré tout ce qui c'est passé récemment ? Elle lève les yeux au ciel quand Ginny dit qu'elles ne vont pas s'ennuyer, Jill le sait très bien, elle connait le programme. Mais malheureusement pour la cadette, le programme n'inclue pas une seule fois la présence des téléphones dans leurs mains. « Allez remballes tes affaires on s'en va. Par contre, même si on va au centre ville de Sydney t'as interdiction d'approcher ton téléphone. » On est là Gin, toutes les deux, tous les trois, et on en a besoin. On a besoin de cette bulle loin de Brisbane. Elle hoche la tête en écoutant sa sœur, peut-être qu'elle a compris cette fois. Il n'y a pas de télé et Jill grogne. Elle regarde tout autour d'elle et c'est vrai, aucune télé. « J'ai pensé à prendre une radio, on se fera des soirées à trois dans la chambre. »
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Elle s'est levée plus tôt que tout le monde Jill. Elle est sortie de son lit quand le soleil pointait tout juste le bout de son nez. Elle a marché un peu, dans la forêt. L'endroit est si paisible, si dépaysant. Et quelques heures après son réveil elle se rapproche de la maison. Elle aurait presque pu se rendormir assise contre un arbre. Et elle reconnaît les voix de Noah et Ginny qui hurlent son prénom et elle pouffe de rire avant même de montrer qu'elle est là. Elle a récupéré son programme, et elle va devoir demander à Ginny ce qu'elle veut faire, et à Noah aussi. Il y a même un groupe spécial pour les enfants, avec des activités adaptées. « DES CHIPS? » Bien sûr que c'est à ce moment là qu'elle sort sa tête et qu'elle se rapproche du duo infernal. Elle attrape son papier et détaille les activités heure par heure. Noah court un peu partout et Jill rit en le voyant se rouler dans l'herbe. « Y'a des activités pour les enfants, Noah trouvera certainement plusieurs copains. » C'était en partie pour ça qu'elle avait choisi cet endroit, parce qu'elle avait prévu d'emmener le petit garçon avec elles depuis le début.
« La seule activité obligatoire aujourd'hui, c'est le spa, parce que je l'ai privatisé pour 2 heures. Et on a aussi un massage aujourd'hui et le jacuzzi privatisé demain. » Autant utiliser l'argent qu'elle a pour qu'elles passent vraiment leur week-end tranquille. « Y'a une piscine, un lac pas loin apparemment. » ça c'est surtout pour Noah, en tout cas, c'est ce que Jill utilisera certainement comme excuse quand elle voudra aller s'amuser avec son neveu. « Gin... » Parce qu'il y a aussi des choses bien plus sérieuses, bien plus utiles à faire ici. « Y'a une psy aussi » Elle serre les dents Jill, parce qu'elle déteste les psychologues. « Une activité de parole et discussion dans le calme pour les familles. » Et elles pourraient vraiment en avoir besoin. « Et Noah aussi peut avoir accès aux deux, on peut le faire tous les trois, tu peux y aller toute seule, c'est libre. » Parce que c'est son cadeau d'anniversaire et qu'elle a le choix. « On a le temps de se décider, aujourd'hui on peut juste profiter des massages et du spa ! » Un clin d’œil et un sourire en coin, parce qu'elles sont là pour se détendre.
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| | | | (#)Dim 29 Mar 2020 - 17:48 | |
| « Y'a des activités pour les enfants, Noah trouvera certainement plusieurs copains. » elle explique Jill, elle est bien plus organisée que jamais dans nos vies et ce serait mentir de dire que je ne suis pas attendrie de la voir tenir le plan du jour entre ses mains avec presque autant d'amour qu'un de ses précieux sacs de chips. « J'en ai déjà des copains ; moi, je veux des concombres. » il ne parle que de ça depuis qu'il est réveillé Noah - des fameux masques avec les fameuses tranches de concombres sur ses pauvres yeux de gamin de 10 ans siiii fatigué mais qui dort minimum 13 heures par nuit. Il me fera pas pleurer.
Je laisse mes mains jouer avec le cordons gardant mon peignoir en place, Jill jette un coup d'oeil à l'horaire avec qu'on surveille toutes les deux Noah qui décide d'aller errer dans les jardins à quelques pas de nous. « La seule activité obligatoire aujourd'hui, c'est le spa, parce que je l'ai privatisé pour 2 heures. Et on a aussi un massage aujourd'hui et le jacuzzi privatisé demain. » elle est incroyable. Elle regrettera la case massage parce que je serai une horreur sur la table à gesticuler et à rire à chaque fois qu'on touchera un de mes milliers de points de pression, mais autrement, elle est géniale ma soeur, elle a pensé à tout. « Y'a une piscine, un lac pas loin apparemment. » « YESSSS. » ça, c'est un Noah qui s'exclame, la tête perdue entre le lilas et le muguet, lui qui nous fait part de son bonheur la seconde d'après.
« Gin... Y'a une psy aussi » ma tête se détourne tout de suite vers elle, mon regard trouve instinctivement le sien. « Une activité de parole et discussion dans le calme pour les familles. » « J'y vais si tu y vas. » elle déteste presqu'autant les psychologues que moi. Elle déteste presqu'autant s'ouvrir et parler de ses sentiments, parler de ce qui se trame à l'intérieur, parler de la rage et de la tristesse et des blocages et de tout ce qu'on vit mal, que moi. Elle déteste ça autant, au final, à le voir dans ses yeux, à y répondre des miens. « Et Noah aussi peut avoir accès aux deux, on peut le faire tous les trois, tu peux y aller toute seule, c'est libre. » elle tente de calmer la lueur de stress dans mes iris de ses mots, je tente de faire pareil en trouvant sa main, en y enlaçant la mienne. « On a le temps de se décider, aujourd'hui on peut juste profiter des massages et du spa ! » d'un hochement de tête de la positive, j'accepte le laps de plus qu'on se donne, initiant le pas commun vers le spa, l'option de prendre le temps avant de décider m'allant aussi bien qu'à elle dans l'instant.
Ma robe de chambre que je pose docilement sur le crochet prévu, le premier bain, bouillant, dans lequel ma silhouette entre en une seconde à peine en espérant que le brouillant que l'eau dégage me garde de justifier quoi que ce soit à qui que ce soit et je - « T'as encore plein de peinture sur toi et t'étais même pas à l'atelier aujourd'hui. » oh, Noah. « C'est pas de la peinture. » il a vu les tatouages se dégager de mon maillot de bain, et il les a soulignés avec sa voix cristalline. Pas que j'ai honte de quoi que ce soit, encore moins que je veuille les cacher, n'en reste qu'ils sont étroitement associés à mon intimité et à celle d'Auden, et que comme des dizaines d'autres volets de notre relation je m'assure, par habitude, de tout garder le plus possible pour moi. Au fil des années c'était ainsi qu'on avait toujours fonctionné, de toute façon.
« Il est cool lui. » Noah pose son index sur ma nuque, presse jusqu'à ce que mon coup d'oeil attrape le sien maintenant qu'il nage dans le spa comme un poisson dans l'eau. « C'est mon préféré aussi. » il est le premier signé d'Auden aussi, ça compte sûrement pour beaucoup dans la balance. Je m'approche doucement de ma soeur, elle qui entre à son tour dans le bain, elle qui trouve son siège dans un spa sentant bon l'eucalyptus et la lavande. « Il m'a monté comment me servir de sa machine, si un jour tu veux un - » que je tente comme approche, presque conciliante, une silhouette qui arrive à travers le brouillard, sans qu'on voit de qui il s'agit, sans que je n'arrive à dire quoi que ce soit d'autre qu'un « On était pas censés être seuls? » à l'oreille de Jill. |
| | | | (#)Dim 29 Mar 2020 - 20:09 | |
| Elle lui fait tout le détail de ce qu'elles peuvent faire ces deux prochains jours. Le spa, les massages, tout peut n'être que détente si Gin le décide. Mais Jill n'a pas choisit ce spa juste pour la détente, elle a choisit cet endroit pour tout ce qu'ils avaient en plus. Dont la psy, les groupes de parole. Elle a besoin de parler Gin, et Jill le sait. « On ira ensemble alors. » Elle ne l'imaginait pas autrement. Elle savait qu'elle aussi elle devrait se livrer pendant ce week-end. Elles ont besoin de ça, vraiment. « On peut même faire une séance avec Noah et une toutes les deux, on peut faire tout ce qu'on veut. » Et elle presse les mains de Gin après qu'elle les ai glissé dans les siennes. Et elles se concentrent régulièrement sur le petit garçon qui court absolument partout. « On en discute ce soir... » T'as le temps de réfléchir Gin.
Le jacuzzi c'est tellement parfait. Jill s'étale dans le bain gigantesque en fermant un peu les yeux. Mais Noah parle, et Jill continue d'écouter malgré la détente. « De la peinture ? » C'est pas de la peinture. Jill se rassoit et s'approche de sa sœur qui rentre tout juste dans le bain. Il se rapproche aussi de sa mère Noah. Et Jill aperçoit des tatouages, Ginny a des tatouages. Et Jill rit un peu. « J'aurais pas cru. » Même Jill n'en a pas, elle n'a jamais eu l'occasion de passer le cap. Elle va devoir tout lui raconter, elle le sait déjà. Elle regarde celui que montre Noah. « C'est toi qui les fais ? Tu les as choisi ? » Pourquoi des tatouages Ginny, d'où est venue cette idée. Elle en a des tonnes de questions Ginny. « t'en as combien ? » Elle en voit quelques une des tâches d'encre à travers l'eau. « Un tatouage commun ? » Elle hausse un sourcil, une lueur de malice dans les yeux. Mais son regard est attiré par une ombre, quelqu'un est avec elles alors que Jill avait précisé qu'elle voulait le privatiser. Elle fronce les sourcils. « Si » Elles devaient. « Oh pourquoi t'es là toi ? » Noah se rapproche de l'inconnu. Un homme qui semble étonné de nous voir là aussi. « Vous êtes seules ? » Jill se rapproche un peu, restes gentille Jill. « Oui on a privatisé. » Il se rapproche d'elle, et Jill n'arrive pas à voir si il est désolé ou amusé. Elle croise les bras sur sa poitrine. « C'est pour ça que y'avait que la fenêtre d'ouverte ! » Jill pouffe de rire. « T'es passé par la fenêtre ? » Elle se tourne vers sa sœur. « On peut lui demander de sortir hein ! »
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| | | | (#)Lun 30 Mar 2020 - 7:54 | |
| « De la peinture ? J'aurais pas cru. » je sens les yeux de Jill qui s'égarent sur ma peau ou du moins qui tentent de voir à travers la brume. L'eau cache un peu, l'ombre des murs qui cèdent à la lumière qui entre par la fenêtre. « Ça fait pas si mal que je croyais. » elle s'étonne quand au final l'image de la fragile de la famille réside sûrement au fait qu'on doit s'imaginer que ma silhouette de porcelaine craque à la moindre blessure. Ils en oublient presque que j'ai vécu bien pire qu'une aiguille gravant ma peau. « C'est toi qui les fais ? Tu les as choisi ? t'en as combien ? » de toutes ses questions, j'en choisis une seule à laquelle répondre, laissant mes jambes flotter à travers les flots, mon dos prenant appui sur le mur de carrelage où ma tête finit par se déposer, se reposer. « Trois. » elle sait qui les a faits de toute façon, elle sait qui les a choisis, elle sait que j'ai en lui une confiance infinie.
J'ouvre les yeux, une longue poignée de minutes plus tard, mes doigts jouant avec les vagues minuscules qui se cassent sur mon épiderme au fil des remous. « Un tatouage commun ? » je l'entends à sa voix qu'elle s'amuse, je l'entends à sa voix qu'elle se calme aussi. Tant mieux. « J'ai déjà des idées. » je finis par répondre, aussi honnête que possible, mes iris qui commencent à chercher le meilleur endroit où barbouiller sa peau en miroir à la mienne.
« Oh pourquoi t'es là toi ? » Noah se la joue garde du corps, je pouffe avant d'entrer ma tête dans l'eau jusqu'au nez, laissant simplement mes yeux surveiller la silhouette qui vient d'entrer. « Vous êtes seules ? » « Oui on a privatisé. » « C'est pour ça que y'avait que la fenêtre d'ouverte ! » « T'es passé par la fenêtre ? » ma soeur éclate de rire alors qu'il retire ses sandales, qu'il teste l'eau en souriant comme s'il s'attendait à ce que le bain ne soit pas déjà à la meilleure température qui soit.
« On peut lui demander de sortir hein ! » elle chuchote à mon oreille Jill, alors que je me distance d'eux le plus possible rien que pour garder ma bulle un temps. « De toute façon, je dérange pas. C'est écrit "Silence" sur les murs. » il le comprend, le gars, il reste dans un jacuzzi à part, pointant la dite affichette de l'index en riant de plus belle. « Si les murs le disent. » j'hausse des épaules, le laisse vivre de son côté tant qu'il nous laisse vivre du nôtre.
Et c'est le silence. C'est le silence le plus salvateur que j'ai entendu depuis longtemps quand je me laisse flotter sur le dos, les oreilles submergées. Jill profite de son côté, Noah pareil, j'ai oublié de compter le temps en minutes ou en heures, je le compte seulement en inspirations et en expirations.
Et c'est plus le silence, plus du tout.
« Okay je dérange deux secondes ; les jets, ils fonctionnent comment? » « Comme ça. »
J'éclate de rire, tentant un « Noah! » tout sauf autoritaire quand il lui répond en actionnant les jets de façon à ce qu'ils éclaboussent le visage de l'inconnu. Il rigole lui aussi, au moins, mais certainement pas autant que Noah. |
| | | | (#)Lun 30 Mar 2020 - 11:52 | |
| [color=#000000]Elle est étonnée Jill, et un peu déçue de ne pas les avoir vu avant. Il y a tant de choses sur sa sœur qu'elle ignore, est ce qu'elle la connait vraiment finalement ? Est ce qu'elle connait la vraie Ginny ? Celle qu'elle n'a jamais cherché à connaître pendant toutes ces années de vie commune dans la maison familiale. Elle ne sait pas Jill, et elle se retrouve à jouer avec ses mains sous l'eau. « Bailey dit la même chose. » Il en a aussi des tatouages, et même avec ça, elle n'a jamais passé le cap. Elle n'a jamais eu la bonne idée, ou la bonne raison de le faire. « Montre. » Jill se tourne vers sa sœur qui se détendait dans l'eau pour capter son regard. Elle ne fera pas de remarques, elle s'intéresse juste. Elles s'apprivoisent depuis des mois et leur relation évolue, elle n'a pas envie de tout gâcher pour un simple tatouage dessiné par Auden. « Je dois avoir peur ? » Elle hausse un sourcil, elle a hâte de voir ce que sa sœur peut bien lui réserver. Mais elle lui fait confiance, et l'idée d'avoir un tatouage commun avec elle la fait sourire.
Quelqu'un entre, et Jill comptait le virer, elle comptait aller gueuler à la réception et faire virer ce mec du spa. Mais Ginny n'a pas l'air gêné, Noah non plus, et le mec sait se faire discret. Il ne s'approche pas trop, et promet de ne pas parler après avoir fait rire Jill en lui disant qu'il était passé par la fenêtre. « T'as plutôt intérêt à suivre les ordres des murs ! » Et Jill sourit avant de s'allonger non loin de sa sœur. Et le temps passe, bien trop rapidement. Jill se laisse flotter sur le dos en posant ses mains sur son ventre qui sort de l'eau. Elle ferme les yeux, elle se détend avant de passer à quoi que ce soit d'autre. Mais elle relève la tête quand elle entend Noah rire aux éclats et qu'elle reçoit des gouttes d'eau au visage. « Qu'est ce que vous foutez ? » Elle fronce les sourcils avant d'ouvrir les yeux et de se mettre à rire avec tout le monde. « Merci Noah pour la douche ! » Il ne crie pas le gars, il rit avec eux. « Comment tu t'appelles ? » Noah est toujours trop curieux. « Adam. » « Tu vas rester avec nous ? » Jill pouffe de rire en regardant Ginny qui est un peu plus loin. « Je pense qu'il a mieux à faire que rester avec nous non ? » /color] |
| | | | | | | | Feels like summer - McGrath sisters#10 |
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