Raelyn & Jess'

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« On aurait dû prendre à droite à la dernière intersection… » tu soupires en tournant et retournant ta carte froissée sans faire attention à la route devant. Kalden trotte joyeusement à tes côtés et a l’air plutôt calme, ce qui est généralement bon signe. Ça veut dire personne dans les parages, pas même un zombie. De quoi se permettre de détourner ton attention du chemin quoi. Mais pas trop quand même, faut pas déconner. « Non sérieusement, on devrait faire demi-tour. » tu continues en stoppant ta marche. Le quartier où vous êtes actuellement est calme. Tellement calme que ça en devient carrément angoissant. T'es presque au point de non-retour ici. Encore une heure et tu pourras pas rentrer à temps à ta planque. Peut-être que ce soir va falloir prendre le risque, t'as trouvé à peu près zéro réserve et t'as rien bouffé depuis trois jours. A moins que ça ne soit plus ? Tu sais pas vraiment. Ton regard se porte sur l'enseigne délabrée d'un fast-food depuis longtemps abandonné. Qu'est-ce que tu rêves d'un bon burger là, tout de suite... C'est quand tu entends Kalden grogner que tu te rends vite compte que rester là n'est pas spécialement une bonne idée, il a senti quelque chose et t'as pas super envie de rester plantée à cet endroit n'est pas forcément une très bonne idée. Tu sifflotes brièvement et tu t'éloignes au petit trot dans la ruelle derrière l'ancien restaurant, l'animal sur tes talons.

N'écoutant que ton courage, tu décides de faire demi-tour pour retourner vers ta planque. Quitte à faire ça, tu vas passer par un quartier où t'as pas trop foutu les pieds, mais dans lequel tu sais qu'un groupe tourne souvent. T'as fait assez de repérages pour savoir quelles zones sont à éviter et quels endroits sont un peu plus susceptibles d'être sûr. De toute façon, tu comptes pas traîner là-bas. T'as pas envie de rencontrer des gens, et encore moins de te faire croquer par des Z.

Avec Kalden, vous marchez une bonne heure, prenant bien soin de contourner les zones que tu sais à risque. La rue où tu te trouves est majoritairement composée de maisons individuelles. Tu jauges un peu l'endroit. Tout a probablement été pillé depuis des lustres, mais qui sait. Sur un malentendu, tu peux peut-être trouver un truc. Des conserves, ça serait tellement le feu. Tu cracherais pas non plus sur quelques médocs mais... C'est probablement beaucoup demander.  

Après t'être assurée qu'il n'y a ni Z, ni personne, tu te faufiles dans une baraque qui a l'air en moins piteux état que les autres. La porte arrière, donnant sur la cuisine, est entrouverte, du sang séché sur la poignée et le bois. Ca a l'air ancien. Kalden passe devant toi, signe que ça doit être bon. Un des avantages d'avoir un chien dans ces moments, c'est clairement leur flair. Tu le vois disparaître à l'étage, comme attiré par quelque chose. Batte à la main, tu te glisses dans la première pièce. Comme prévu, l'endroit a été retourné. Ca ne t'empêche pas de commencer à fouiller les différents placards. Allez, y a bien une petite conserve oubliée qui traine... ?

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Tu prends le temps de fouiller comme il faut les moindres recoins de placard, tout ça avec le très mince espoir de trouver de quoi vous nourrir, Kalden et toi. Tu marmonnes ta frustration à mesure que tu te rends compte que l'endroit a déjà été vidé. Plutôt bien, qui plus est. Forcément. Tu t'arrêtes un instant, persuadée d'avoir entendu quelque chose à l'étage. Probablement ton chien. Tu secoues la tête en continuant d'entreprendre tes recherches jusqu'à lors infructueuses au possible. T'as mal au bide, l'estomac tiraillé par la faim et par l'angoisse de te faire surprendre par un Z. Ou par quelqu'un.

Un frisson parcoure ton corps à la simple pensée de ne pas être seule ici. La solitude te pèse chaque jour un peu plus, mais elle te permet également de rester en vie. Au début, t'as essayé de rester avec des groupes... Ca s'est jamais bien passé. Tantôt c'étaient des connards qui voulaient dévaliser le premier passant, sans jamais faire la distinction entre hommes, femmes ou enfants... Après c'était des enfoirés qui voulaient bouffer tout et n'importe qui... Et t'as entendu les rumeurs les plus folles sur d'autres groupes disséminés ici et là.  Tant que t'as Kalden, tout va bien. Vous veillez l'un sur l'autre et vous vous en sortez bien comme ça.

Règle n°1 : Eviter les groupes et faire profil bas.

Pas plus compliqué que ça. Oh, y a un truc là dans le fond, sous l'évier. Ca a l'aspect d'une conserve, ça a la texture d'une conserve, ça- « Tu te retournes doucement bonhomme. » ça parle pas une conserve... Merde. T'es figée, complètement immobile. Prise sur le fait, piégée par quelqu'un. Et faut être honnête, après tout ce que t'as vu et entendu... Les personnes vivantes sont bien plus terrifiantes et dangereuses que leurs versions cadavériques. Doucement, tu lèves tes bras vers le haut, ta batte toujours en main, avant de te redresser. « Et tu tentes rien d’idiot. » Jure ? Tu déglutis difficilement, il est où ce putain de clébard quand y a besoin de lui ? Pour éviter d'énerver ton agresseuse, tu ne tardes pas trop à obéir. Quitte à te faire exécuter, t'aimes autant regarder droit dans les yeux la personne qui va prendre ta vie.

Tu lui fais face. Elle est pas beaucoup plus grande que toi, certainement moins agile aussi. Tu la détailles de haut en bas, brièvement, ton regard s'attardant sur le flingue qu'elle pointe dans ta direction. Putain de merde. Pourquoi toi tu trouves jamais des jouets comme ça, sérieux ? T'es là, comme une clocharde avec ta vieille batte réparée au gros scotch et ton couteau de chasse rouillé et émoussé glissé à ta ceinture. « Pas la peine de s'énerver, d'accord ? » tu glisses, la voix à moitié étranglée par la peur. « Ecoutez, j'ai rien à vous filer, et j'suis clairement pas une menace pour vous... » tu énonces des évidences comme si ça allait pouvoir la raisonner. Dans ton for intérieur, t'espères qu'elle considère pas une petite maigrichonne de ton genre comme étant une menace, sinon... Sinon t'es bien dans la merde.

@Raelyn Blackwell

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Fallait que ça arrive. Et fallait forcément que ça tombe sur toi en plus de ça. A croire qu'il y a pas assez de survivants en ce bas monde pour que ça soit quelqu'un d'autre qui en prenne plein la gueule.

Tu fais comme tu peux pour rester calme et essayer d'évaluer ta situation. Elle est armée, lourdement. Son flingue est-il seulement chargé ? Si ça se trouve elle a plus de munitions -ou n'en a même jamais vu- et du coup... C'est du pur bluff tout ça. Disons que t'as 50% de probabilité que ça soit le cas. Et vu ton capital chance jusqu'à maintenant... T'as pas super envie d'essayer, faut être honnête. Du coup, tu pèses le pour et le contre, gardant bien tes mains levées. « T’es seule ? Ils sont où tes potes ? T’avise pas de me mentir gamine. » Ouais, elle a pas l'air d'être le genre de personne à avoir envie de rigoler. Tu plisses le nez dans une grimace avant de secouer doucement la tête. « 'fait des s'maines qu'y a plus qu'moi. » tu grommelles en regardant le sol. Tu repenses brièvement aux quelques personnes que t'as fréquenté depuis le début de toute cette merde, et t'as envie de pleurer. Mais tu l'fais pas, c'est pas le moment. Tu la fixes droit dans les yeux et à cet instant, t'espères juste être assez convaincante. A tous les coups elle te croira pas. Cette femme a le regard d'une folle et tu doutes pas un seul instant qu'elle hésitera pas à t'abattre d'un simple battement de cils. Réfléchis, Oxton. Tu veux pas crever, putain. Pas maintenant, pas comme ça. Alors que tu réfléchis visiblement trop, ton estomac se met à gronder. Tu grimaces.

Alors que tu penses qu'elle te croit (peut-être), c'est à cet exact moment qu'un bruit sourd se fait entendre dans une pièce annexe. Il est sérieux ce chien, vraiment ? C'est maintenant qu'il se manifeste ? C'est genre le pire moment pour le faire ! Tu lances un regard paniqué vers la cinglée. « C'est pas une personne, j'le jure ! » tu t'empresses de te justifier, te décalant leeeentement sur le côté pour essayer de te rapprocher de la porte de sortie. En plus si ça se trouve, c'est même pas Kalden. Peut-être juste un connard de chat qui a fait tomber tu ne sais quoi, ou alors un pote à elle, auquel cas t'es encore plus dans la merde et va vite falloir courir. « Pas quelqu'un avec moi en tout cas ! » ton regard fait la navette entre le couloir sombre et ton agresseuse.

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C'est bien ta veine, sur tous les genres de survivants possibles et imaginables tu tombes sur le pire. Le genre un peu lunatique qui se croit tout puissant et qui se sent pousser des ailes sous couvert d'un arsenal bien trop important. « Jolies chaussures. » Mais va chier putain. Va chercher d'la colle et répare les tiennes là. « Elles viennent d’où ? » Sérieux, elle veut discuter boutique maintenant ? « Un cadavre. » Stricte vérité. Mais tu doutes pas qu'elle s'en cogne royalement au fond d'elle même. « Tu fais quelle pointure ? » « J'en sais rien. » Et puis quoi encore ? Elle s'attend quand même pas à ce que tu coopères docilement ? Bon ok, c'est un peu ce que t'as fait jusqu'à maintenant, mais c'est juste le temps d’échafauder un plan. Plan toujours très flou, au passage.

Tes options sont sacrément limitées, là. Soit t'as de la chance et c'est Kalden, soit c'est un rôdeur qui va pas hésiter à te croquer dès qu'il sera en vue, soit c'est un autre pillard perdu dans cette maison. Mais putain y avait personne dans ce quartier juste avant, pourquoi là soudainement c'est devenu le rendez-vous des connards ? Elle te pousse et te menace toujours de son arme. « Tu tentes rien d’idiots. » Ca reste à voir. « Et tu passes la première. Qu’on aille voir tes potes qui sont pas des personnes ou qui sont pas avec toi. » tu peux pas t'empêcher de rouler des yeux. D'un côté, tu comprends qu'elle se méfie. Mais en connaissant la vérité, ça t'agace plus qu'autre chose.

A peine dans le couloir, tu fais face à Kalden, les oreilles couchées sur le crâne, un grognement sourd qui s'élève de sa gorge à la vue de l'inconnue. « Dis à ton clebs te se calmer. » t'aimerai bien, mais dans une situation comme ça, tu doutes que ça soit possible. C'est le moment de tenter un truc, sinon... Elle va vous abattre tous les deux, c'est une certitude. « Kalden... Dehors. » tu le préviens, d'une voix grave. Il ne bouge pas, toujours en position d'attaque. Au moment où elle bouge le bras pour viser l'animal, c'est là que tu décides d'agir. Tes anciens cours de judo vont finalement s'avérer utiles.

Les dés a écrit:

Action réussie : Jess empoigne le bras de Raelyn et réussi tant bien que mal à lui arracher l'arme des mains pour tenter de retourner la situation à son avantage.
Action mitigée : Jess se jette littéralement sur Raelyn, un coup de feu part dans un mur, nul doute que le bruit va attirer l'attention. L'arme glisse un peu plus loin pendant que les deux autres font du roulis-roulas par terre.
Action manquée : Raelyn voit le coup d’esbroufe arriver et a le temps d'anticiper. (Elle peut tirer, foutre un coup de crosse dans la gueule de Jess, autre chose, au choix )

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Cette folle représente clairement toute l'aversion que tu voues aux autres survivants. Tous autant qu'ils sont. L'apocalypse ça a le don de dévoiler la vraie nature de personnes que tu pensais connaître. Chacun pour sa gueule et toute forme de morale abandonnée. La dignité ? Enterrée bien profondément. Les règles et la loi ? C'est à celui qui est le plus fort. Et toi t'es pas forte. T'es petite, malingre même. Mais t'as toujours fait en sorte de t'en sortir en utilisant ta tête. Et ça se passait pas trop mal, jusque là en tout cas. « Tu connais pas ta pointure ? » tu retiens un ricanement amer. « Ouais c'est pas de chance hein ? » Tu sais que la provocation n'est pas une bonne idée mais c'est plus fort que toi. Quand les gens sont énervés, ils font des erreurs. Et tu comptes clairement dessus. De toute façon, c'est ça ou attendre bien docilement qu'elle te colle une balle derrière le crâne. « Il est chargé hein, au cas où c’était pas clair. » tu ravales une nouvelle pique cinglante, retardant ainsi ton exécution de plusieurs minutes. Jouer avec le feu c'est amusant, se brûler avec un peu moins.

Tout s’enchaîne vite. Kalden, ton acte inconsidéré et désespéré. T'es au moins aussi étonnée qu'elle que ça fonctionne. De ta main libre, tu te masses la mâchoire et l'endroit où elle t'a foutu un coup. Tu craches du sang et tu assures ta prise sur l'arme à feu que tu braques sur la folle. A tes côtés, Kalden continue de grogner, se montrant toujours hostile à l'égard de celle qui vous menace. Tu l'as rarement vu être méchant, ce chien. Mais lui aussi s'est retrouvé affecté par la situation Zombiesque actuelle. « T’es sûre que tu sais te servir de ça gamine ? » Tu souffles du nez en la fixant. Oui. T'as déjà fait du tir sur un stand, une ou deux fois. La mâchoire serrée, tu retires la sécurité de l'arme sans jamais quitter ton adversaire du regard, histoire de prouver ton point. Doucement, tu recules vers la porte d'entrée, agrippant le collier de Kalden pour l'attirer avec toi. « Parce que t’auras pas de seconde chance si tu me rates. Je te promets qu’il est bien aiguisé. Et que ça serait rapide, moins rapide qu’avec le flingue, mais rapide quand même. » Tu continues de la braquer tout en t'éloignant. Elle a raison, clairement. T'as encore jamais tué de personne vivante et visiblement, c'est quelque chose qu'elle sait repérer. Un super pouvoir de fou, probablement. Ils se repèrent entre eux faut croire. « J'hésiterai pas. » tu déglutis, adoptant néanmoins l'air le plus sérieux du monde. Ca veut pas dire pour autant que tu vas réussir à la toucher, mais c'est sûrement ce qu'elle espère. Kalden aboie de plus belle, il va finir par attirer du mort-vivant à force. Mais tu comptes pas rester là pour les croiser. « On s'en va, chacun d'notre côté. Y a bien assez d'morts partout sans qu'on s'entretue pour une paire de pompes. » Pourquoi t'essaies de discuter avec elle ? C'est pas comme si elle allait soudainement retrouver un semblant de conscience...

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Plus le temps passe et moins tu sais comment tu vas t'en sortir. Ca va vite dégénérer, cette histoire. « Dommage j’aurais préféré que tu les enlèves de ton plein gré. Ça aurait évité les tâches de sang. » Pas vraiment désolée de décevoir pour le coup. Au moins après ça, t'as réussi à gagner du temps. Un petit peu.

« T’as déjà tué quelqu’un ma mignonne ? Quelqu’un d’encore vivant, je veux dire. » Bien évidemment que non. Le pire c'est que c'est carrément inscrit sur ton visage. C'est ancré dans tes gestes. Cette petite hésitation, c'est elle qui va t'être fatale. Tu le sais, tu le sens. Tu resserres ta prise sur la crosse de l'arme. « Faut bien un début à tout nan ? » t'essaies d'avoir l'air confidente. Vraiment, mais... C'est bien moins simple que prévu. Cette femme là, elle a un truc dans le regard et ça te terrifie au plus haut point. Mais si tu lui montre, ça lui fera bien trop plaisir. « Tu me tueras pas. Tu me tueras pas et après tu feras quoi ? Tu t’enfuieras en aéronef ? » tu retrousses ton nez instant. Elle a raison. Tu vas faire quoi après ? T'as toujours rien à bouffer et t'as même réussi l'exploit de te mettre une tarée à dos, super journée productive, Oxton. Non vraiment, bien joué. Là tu mangera rien avant... Avant longtemps. Tu réponds rien. Tu peux dire quoi face à ça, de toute façon ? « Parce qu’à moins que tu saches voler, y’a rien qui m’empêchera de te retrouver. » tu la crois sur parole. T'as aucun doute là-dessus. « Ah ouais... T'es c'genre de meuf qui va perdre des ressources et du temps pour chasser une clocharde dans mon genre. Tout ça pour quoi ? Une paire de grolles usée et même pas à ta taille ? » Oui, c'est totalement ce genre de meuf. Pourquoi tu poses seulement la question ? Tu le vois très bien, tu le sens dans tes tripes. « Si tu t'emmerdes tant que ça, va troncher un zombie j'en sais rien. T'as qu'à te pencher pour en ramasser, des pompes. » Qu'elle te laisse les tiennes là ! C'est quand même fou d'en arriver là. L'Humain est décidément la pire saloperie qui ai jamais foulé cette Terre. Et elle là, juste en face de toi, c'est la parfaite représentation de tout ce qui gangrène la planète. « Et moi je l’ai déjà fait. » encore une fois, t'as aucun doute là-dessus. Ca se voit dans ses yeux. Tu serres la mâchoire, atteignant finalement la porte d'entrée. « D'accord. » tu fais au mieux pour paraître indifférente à cette annonce bien peu rassurante. Tu sais pas bien si ça marche, mais t'as au moins le mérite de tenter le coup. « Et ça va t'avancer à quoi en fait ? Au final j'ai moins à perdre que toi à gagner. » A part tes pompes. Et ton chien qui aboie de plus en plus fort. C'est sûr maintenant, vous allez recevoir de la visite dans pas longtemps.

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Tu veux sortir de là. Tu veux que ce foutu cauchemar s'arrête et que la situation redevienne normale. Comment ça a pu arriver toute cette merde ? A quelle moment les gens sont devenus fous au point d'abandonner leur humanité pour une paire de chaussures ou une boite de pâté pour chat ? C'est de la folie pure et simple. L'individu en face de toi l'incarne à la perfection. « Je crois que je vais tenter ma chance. » Ouais. T'as envie de lui dire quelque chose du genre 'Allez déconne pas, on s'est bien marrées maintenant on repart chacune de notre côté et les Zombies seront bien gardés.' Mais c'est pas comme ça que ça marche dans ce bas monde. Le nouvel ordre mondial, c'est la sauvagerie. Et toi t'es pas taillée pour ça. Faut dire que tu dois pas trop l'impressionner du haut de ton mètre soixante tout tremblant. La seule réelle menace émanant de ton côté, c'est ton chien qui aboie toujours plus. « Ouais je suis ce genre de meuf. » Oh bah tiens quelle surprise. Vraiment étonnant. Elle fait la maligne un peu. Peut-être que tu devrais essayer à l'occasion, ça pourrait te filer de la crédibilité dans ce genre de situation. Enfin, encore faut-il que tu réussisse à t'en sortir en vie. Tu grommelles. L'autre en face a l'air de plus en plus folle, c'est possible ? « Sauf qu’il est pas juste question de pompes. Le zombie, il pourra pas me dire où il planque sa réserve de bouffe, même si je demande gentiment. » Mais tu- Elle- Enfin... « Mais j'dois le dire en quelle langue ?! J'ai rien à bouffer putain ! » tu t'emportes un peu, la panique gagnant du terrain à mesure qu'elle agit comme le prédateur qu'elle pense être. T'as pas envie de lui tirer dessus, c'est un fait. Mais t'as encore moins envie de crever pour une connerie pareille. « C’est amusant. » Okay, tu lui attribues le rôle du Joker sans sourciller. Pas besoin de casting et de texte à apprendre, elle se débrouille bien en roue libre.

Elle attaque. Ca y est c'est là fin. Ton poing se crispe sur ton arme volée, ton autre main tient toujours fermement le chien qui s'apprête lui aussi à bondir pour te venir en aide. Tu recules d'un pas, ton dos heurte la porte. L'impact de face n'arrive pas. Et c'est là que tu les entends. Les râles et les piétinements. L'écho d'outre-tombe de l'armée des morts qui déambule sans autre but que l'appât de la chair fraîche. Chair fraîche que Joker, Kalden et toi allez gracieusement fournir si vous vous bougez pas le cul. La folle les a entendus aussi. Votre regard se croise brièvement. Ton corps semble se débloquer, tu t'écartes sur la droite pour rejoindre une fenêtre calfeutrée par d'épais rideaux. Tu risques un œil dans la rue et ton visage blêmis à vue d'oeil. T'oublierais presque la furieuse. La menace est désormais dehors, en nombre conséquent. Tu fermes la porte à l'aide du glissoir (comme si ça allait retenir les Z) et tu passes à côté de l'autre, prenant garde de bien garder tes distances pour rejoindre la cuisine et regarder la porte arrière. Là, ils sont beaucoup à s'approcher de la maison. « J'sais pas toi mais j'ai pas envie d'me faire croquer l'cul. » La porte de la cuisine ne ferme pas, le verrou a été forcé pour entrer. La table branlante pourra aider à barricader ce passage. D'un mot, tu intimes à Kalden de se calmer. Il continue de grogner, mais cesse ses aboiements. Ignorant à moitié Joker, tu traînes la table jusqu'à la porte de la cuisine pour tenter au mieux de bloquer le passage. A l'occasion, tu surveilles tout de même l'autre, t'as pas envie de te prendre un coup dans le dos parce que t'as relâché ton attention. T'espères qu'elle va être assez maligne pour voir qu'elle s'en sortira pas seule.