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 Life always promises to give the world a person to take away everything bad. ¤ Gabriel

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Message(#)Life always promises to give the world a person to take away everything bad. ¤ Gabriel - Page 2 EmptySam 28 Nov 2020 - 15:08

Life always promises to give the world a person to take away everything bad
Wreniel

Gaby était si sensible. Il aimait le calme, certes, la solitude lui convenait, lorsqu’il la choisissait. Mais qu’elle lui soit imposée était une toute autre paire de manches. Parce qu’il s’attachait si aisément, tombait sous le charme des uns et des autres, trouvait du beau chez la plupart des gens, dans leur allure, dans leur démarche, un regard, un sourire, dans leur façon d’être, un accent, un trait de caractère. La beauté trouvait tant de moyen de s’exprimer, il suffisait juste de savoir la déceler, de regarder, d’écouter. L’irlandais devait tenir cela de son naturel de rêveur contemplatif, d’artiste réservé, il avait passé plus de temps à observer les autres qu’à essayer d’attirer leur attention ou leur regard. Un fait qui lui avait souvent été bien utile pour dessiner, écrire ou photographier, toujours pour tenter de capter l’essence d’une personne, d’un lieu, ou de toute autre chose en ce monde. Il était peut-être complexe en cela, le petit brun, dans cet équilibre entre son besoin d’instants de tranquillité et celui de côtoyer d’autres personnes, surtout celles qui étaient chères à son cœur. Car oui, s’il était d’un naturel discret, d’aucuns diraient timide ou réservé, Gaby appréciait les gens, s’intéressait sincèrement à chaque personne qui effleurait sa bulle, aimait échanger, plaisanter, écouter, partager et passer du temps avec les autres. La solitude au quotidien finissait par lui peser, il fallait le reconnaître, aussi l’arrivée de Wren dans cet appartement, qui avait bien souvent paru alternativement trop petit ou trop grand au libraire, était une véritable bouffée d’oxygène dans son existence. « C’est toi qui le dis. Je me suis contenté de dire que tu hantais probablement les rêves de certaines, je n’ai pas dit comment. » Il jouait à l’innocent l’irlandais, trahi malgré tout par son ton teinté d’espièglerie et son sourire sincèrement amusé. Une bonne dose de légèreté s’immisçait lentement en lui aux cotés du suédois, et c’était une belle chose en fin de compte. « Je te remercie, même si je doute que quelques tours suffisent tu sais. J’ai bien peur que ce soit plus compliqué que ça. » Compliqué ça l’était oui. Certes Gabriel n’avait jamais été un séducteur né, pimpant et sûr de lui. Il était plutôt ce garçon tout en douceur et en attentions délicates, parfois un peu empêtré dans sa maladresse, souvent aisément troublé. Du moins l’était-il avant, avant la mort de Moïra. Tout était différent à présent, l’irlandais s’était perdu quelque part en chemin, et depuis il n’était pas parvenu à renouer avec celui qu’il était autrefois. Peut-être n’y arriverait-il pas, Gaby n’en avait honnêtement pas la moindre idée, comme il ne savait pas comment s’y prendre pour retrouver un tant soit peu le fil de la vie. Il préférait ne pas trop y songer, revenant à la conversation en posant ses prunelles bleutées sur son ami. « Qui sait, toutes les règles ont au moins une exception. Ce sera peut-être toi. Et puis tu sais, au fond le mariage ce n’est rien de plus qu’un détail, pas une fin en soi. Ce n’est vraiment pas cela le plus important. » L’essentiel était ailleurs, et de loin. Sinon il y aurait bien moins de mariages malheureux à travers le monde. Ca n’avait, en tous cas, jamais été une étape absolument incontournable pour Gabriel, et ce même s’il avait lui-même était marié. Il ne le regrettait pas le moins du monde, évidemment, il estimait simplement que ceux qui pensaient que le mariage était un indispensable au bonheur se trompaient. Ce dernier tenait à bien d’autres choses autrement plus importantes. « Va savoir. » Le rire de Wren vint tirer un sourire à Gaby qui s’afférait déjà à remettre de l’ordre dans le petit capharnaüm laissé par Aodh. Ce n’était évidemment pas son genre de bomber les pectoraux et l’un comme l’autre en avait parfaitement conscience et s’amusait volontiers de cette improbable image. « Je te rassure, il en faut plus que ça pour me choquer. Et puis, tu ne serais pas le premier que je vois se balader de la sorte va. » Contrairement à ce que certains semblaient croire de par son allure discrète et posée, le libraire n’était pas du genre prude et facile à choquer. Alors ce ne serait certainement pas de voir son comparse errer en sous-vêtement, voire sans vêtements, dans l’appartement qui le traumatiserait. Gaby en avait vu d’autres, il avait une vie derrière lui et il n’était après tout pas un moine non plus. « On dirait que ça lui fait un point commun avec Aodh, je l’ai récupéré dans la rue lui aussi, en piteux état. » A croire que cette colocation était en fait un refuge pour les cassés et abîmés de la vie, et l’idée laissa un sourire éclairer le visage de l’irlandais alors qu’il observait le fameux Croustibat venu s’installer tout près du grand nordique, comme à l’écoute de tout ce qu’il pouvait bien raconter à son sujet. « Une sacrée place même. » L’espace d’un instant son ton s’était empreint d’une pointe de malice, rappelant que quelque part au fond de lui demeurait un gamin espiègle pris au piège dans cette âme brisée. « Je le sais, et merci pour ça, vraiment. Je… Ca compte beaucoup pour moi. » L’irlandais avait levé le nez pour croiser les prunelles vert d’eau de son ami, et lui adresser un sourire reconnaissant. Il le savait oui, et pourtant l’entendre de sa bouche le touchait plus qu’il n’aurait su le dire. « Tu sais que c’est entièrement réciproque, pour quoi que ce soit, sincèrement. » Wren le savait lui aussi, assurément, mais Gabriel tenait à le réaffirmer une fois de plus. Il serait là pour lui, chaque fois qu’il le faudrait, chaque fois que le grand suédois aurait besoin d’une main tendue, il pourrait compter sur lui n’importe quand, n’importe où, et ce quoi qu’il puisse en coûter au bouclé. Certes, il était dans la nature de Gabriel de faire passer les autres avant lui, de leur venir en aide. Il était cependant quelques personnes pour lesquelles sa capacité de sacrifice allait bien au-delà encore, pour lesquelles il était prêt à retourner la terre entière s’il le fallait et Wren en faisait partie, indubitablement. Il l’avait sûrement déjà prouvé, que pour le nordique il affronterait vents et marées, les pires tempêtes comme les phases les plus sombres. Au fond Gaby n’avait pas besoin d’y réfléchir à deux fois. Il ne l’avait pas fait lorsqu’il avait trouvé son camarade au plus bas, étendu à même le bitume, il n’avait pas davantage reculé devant les mises en garde du suédois au sujet de ce qu’ils allaient devoir traverser les heures et jours suivants, n’avait pas même bronché face à ses propos acerbes qu’il savait uniquement dû à la douleur et l’horrible sensation de manque qui lacérait Wren de l’intérieur. Gabriel s’était contenté de faire ce qu’il avait à faire, tout ce qui était en son pouvoir pour sortir le nordique des tréfonds dans lesquels il s’était perdu, il avait juste tenu bon pour deux, parce qu’il avait promis de ne pas laisser tomber celui qu’il considérait probablement plus qu’un ami. Et il n’était pas dans une habitude de l’irlandais de faire des promesses en l’air. Bien au contraire. Alors oui, Wren pouvait compter sur lui, et ce jusqu’à ce qu’il n’en éprouve plus le besoin. C’était tout autant une évidence que l’était le lien qui s’était noué naturellement entre eux. Gaby termina finalement de ranger le contenu du carton que son chat avait étalé au sol avant de se redresser. « Au fait, puisqu’on parlait de la place que tu prends, tu seras sûrement heureux d’apprendre que j’ai vendu le canapé convertible que j’avais pour te trouver un vrai lit bien plus adapté à ta carrure, ça devrait être plus confortable pour toi. » Un grand lit pour un suédois géant. C’était la moindre des choses aux yeux du petit brun. Après tout leur cohabitation prenait désormais une allure bien plus durable, autant que le nordique soit entièrement à son aise dans ce nouveau chez-lui. Gabriel, en tous cas, ferait tout ce qu’il faut pour que ce soit parfaitement le cas.
@Wren Doherty & Gabriel
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Dernière édition par Gabriel Carnahan le Sam 28 Nov 2020 - 16:05, édité 1 fois
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Message(#)Life always promises to give the world a person to take away everything bad. ¤ Gabriel - Page 2 EmptySam 28 Nov 2020 - 15:56

Wren n'avait probablement jamais entretenu une relation aussi saine avec qui que ce fut, Gabriel constituait l'exception dans cette longue liste d'individus que le grand suédois avait essayé de détruire. Il y était parvenu dans la majorité des cas parce qu'il était suffisamment fourbe pour user d'artifices fort diaboliques pour parvenir à ses fins. Clairement, le grand Doherty n'avait aucune idée de ce qu'il essayait d'accomplir en agissant de la sorte: c'était juste une manière comme une autre d'exister et peut être, par extension, de prouver à un géniteur absent, qu'il pouvait le vaincre dans n'importe quel contexte. Evidemment, on était sur une idée malsaine de ce que devrait être une relation père-fils mais c'était la seule que Wren avait eu avec son père, même si celle-ci était au point mort, voire définitivement enterrée. En tout cas, le grand fiston n'essayait même plus d'obtenir un contact avec son géniteur, se trouvant fort heureux de la savoir moisir dans le coin d'une prison: c'était la seule chose qu'il méritait après avoir failli tuer la mère de ses enfants. Wren le méprisait tant pour cela mais ce n'était clairement pas l'unique raison puisque la cicatrice sur sa joue pouvait constituer une autre preuve parmi tant d'autres. En tout cas, le nordique ne désirait pas y penser à ce moment-là, lui qui se trouvait être plutôt heureux pour un homme qui n'avait jamais partagé son appartement avec personne d'autre en dehors d'un membre de sa famille. De bien des manières, Wren était resté persuadé qu'il passerait ses vieux jours tout seul dans son appartement bas de gamme et c'était un fait qui l'avait rendu si triste. Il n'avait plus à l'être puisque le petit bouclé l'avait invité dans cette colocation qui n'avait l'air de rien vu de l'extérieur. Pourtant, les deux hommes en avaient besoin à l'heure actuelle: ils se sentaient tous les deux si seuls, même s'ils en étaient à des degrés différents puisque leurs expériences de la vie n'étaient pas les mêmes du tout. Doherty se sentait utile pour une fois, ne commentant pas les propos de Gabriel, hors de question de lui donner raison sur sa propension à le prendre pour une bête avec les femmes. Il avait sûrement raison néanmoins, Wren aimait avoir ce rôle, c'était quelque chose qui le faisait se sentir bien, même si cela paraissait être le pire des choix qu'il pouvait faire. Tant pis, il n'était pas prêt de changer son fusil d'épaule tant agrandir son tableau de chasse l'aidait à se sentir mieux dans sa peau, pire qu'un adolescent. "Compliqué comment?" Il valait mieux, en effet, retourner la situation à son avantage et parler de Carnahan parce que sa situation était tout aussi dure à supporter que la sienne, dans un autre registre. Wren savait en effet que Gaby était seul depuis de nombreuses années et qu'il avait désormais du mal à se lancer, rien de plus normal sûrement lorsqu'on perdait la femme de sa vie. De son côté, Doherty n'avait aucune idée de ce que c'était, absolument convaincu qu'il était d'être le pire époux de l'univers alors, autant ne jamais tenter l'expérience. "Je sais pas ce qui est le plus important." Clairement pas, c'était évident. Wren n'avait jamais vécu de relation stable en couple: il avait toujours fallu que l'affaire parte en vrille, à cause de raisons qui étaient souvent de son fait. Comme s'il n'était jamais prêt pour cela, en somme. Il ne l'était toujours pas, le suédois, et c'était ce qui ressortait de son discours alors qu'il s'amusait avec les mots de Gabriel, n'ayant pas honte pour un sou d'être un exhibitionniste notoire, semblait-il. "Pas le premier? C'est quoi l'histoire, alors?" Il voulait tout savoir, pire commère de l'année alors qu'il vissait son regard sur son vieux chat qui venait se faire une place à ses côtés, un fait habituel lorsqu'il perdait ses repères: les deux âmes brisées ensemble, un classique, même si le nombre augmentait au sein de la même pièce maintenant. "On fera du mieux qu'on peut. Avec nos chats pour nous aider, va." Leur lien comptait énormément pour le Doherty, c'était en tout cas ce qu'il souhaitait exprimer dans la force d'un sourire, s'asseyant de manière plus relaxée au fond du divan, son regard quittant Croustibat pour partir vers le vide, peut être n'avait-il plus rien à partager, peut être n'était-il plus que fatigue après l'année qu'il venait de passer... Wren n'avait aucun réel moyen de le savoir, au bout du compte. "Ah, tu m'as carrément acheté un pieu? Je te mérite pas. Tu sais qu'un canapé, ça m'aurait allé sans souci, je dormais dans la rue à une époque. Quand j'étais... Tu sais." Défoncé et qu'il s'endormait sur les pavés? Oui, c'était l'idée et il était gêné de le mentionner bien malgré lui devant son ami. Wren avait encore honte, pire, il se méprisait d'avoir mis le tout sur les épaules de Carnahan. Alors, il baissa la tête, prêt à se replier jusqu'à la fameuse chambre maintenant qu'il s'enfonçait six pieds sous terre car il savait pertinemment qu'il n'aurait pas été là sans l'intervention de Gaby quelques mois auparavant. Son sauveur, son héros.
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Message(#)Life always promises to give the world a person to take away everything bad. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyJeu 21 Jan 2021 - 21:40

Life always promises to give the world a person to take away everything bad
Wreniel

Qu’est-ce qui rendait les choses si faciles avec Wren ? Gabriel n’aurait su le dire. Un déclic, une évidence, peut-être un écho entre leurs deux âmes. La seule certitude était qu’ils avaient établi un lien unique, spécial, assurément indéfectible, probablement sans même qu’ils ne s’en aperçoivent. Et le résultat n’était autre qu’une belle amitié, née entre eux, doucement, naturellement, presque sans efforts. C’était toujours aisé avec le suédois pour Gaby, comme s’ils parvenaient à se comprendre et s’entendre sans en faire des tonnes, et ce malgré leurs évidentes différences et leur vécu qui avait sans doute peu en commun. Ils se retrouvaient pourtant sans mal, se parlaient et s’écoutaient sans difficultés. Et le bouclé en allait même à se confier sur des affres bien plus profondes, bien plus personnelles. « Compliqué comme… » Gaby marqua une pause, le temps d’une réflexion, se demandant quels mots il pourrait bien poser sur ce qu’il ressentait, ce qui le déchirait de l’intérieur et laissait un gouffre quelque part en lui. Le pouvait-il seulement ? Des mots suffiraient-ils à exprimer ce que lui-même avait parfois du mal à cerner. Il semblait pourtant décidé à s’y essayer, sûrement parce que l’interrogation venait de Wren. A n’en pas douter. « Tu sais, je ne suis plus celui que j’étais. C’est comme si j’avais perdu une part de moi-même, comme si un vide s’était creusé quelque part. Un vide que rien ne semble en mesure de combler. Je me sens las, fatigué, tu vois. J’ignore si ça fait sens, mais j’ai l’impression de perdre peu à peu le goût des choses. » C’était tout cela qui tiraillait le petit brun, qui l’écorchait si vivement. Il lui semblait ne plus vivre depuis trop longtemps, comme s’il se contentait seulement d’exister, tout au plus. Longtemps il avait pensé que cette sensation était intimement liée au poids du deuil qu’il portait. Pourtant, les années passant, lui-même avançant dans l’acceptation du décès de Moïra, Gabriel s’était aperçu que, si la douleur s’était estompée, le vide, lui, persistait toujours avec la même force. Il en tira un sombre constat, il s’était égaré en chemin. Ne restait qu’une lassitude poisseuse, latente, et un néant trop profond. Le libraire n’avait pas la moindre idée de comment apaiser ce qui le grignotait lentement mais sûrement de l’intérieur, il ignorait même si la chose était possible. Le problème ne venait donc pas des autres, ni de quelconques tours qu’il aurait pu apprendre, mais bien de quelque chose de plus profond, de plus intrinsèque, quelque chose qui lui était propre, et qui maintenait vivace le voile de mélancolie qui tapissait encore fréquemment le fond de ses prunelles claires. Un voile qu’il repoussa d’un léger mouvement de tête. Gabriel refusait de se morfondre, pas aujourd’hui, pas alors que quelqu’un d’aussi cher que Wren se tenait face à lui. Ce dernier qui débarquait dans cet appartement pour y prendre ses marques et s’y sentir comme chez lui, et cela était forcément une bonne chose. Pas vrai ? « Le plus important… J’imagine que chacun a sa propre définition de ce qui est important. Mais personnellement je pense que c’est de se sentir bien avec la personne en question. D’être en accord avec elle et soi-même, que chacun se respecte et prenne en compte l’autre, et ce quelle que soit la relation en question ou sa durée, que ce soit, ou non, pour du long terme. Tu sais, je crois que les gens pensent à tort que le mariage est une preuve ultime d’engagement, beaucoup espèrent même sauver leur couple de la sorte, ça ne marche pas comme ça. » Gaby en était convaincu. Après tout il en était qui ne se mariait jamais et était les plus heureux du monde, quand d’autres se trouvaient empêtrés dans des mariages malheureux. L’important était ailleurs, dans l’entente, la communication et l’écoute, entre autres choses. Du moins était-ce l’avis du libraire, lui qui n’avait même jamais réellement songé au mariage avant que Moïra ne l’en convainque. Le regard bleuté du bouclé revint finalement se poser sur le nordique alors que ce dernier jouait les curieux, visiblement bien décidé à en apprendre plus sur sa vie et ses fréquentations passées. Un fait qui tira un sourire en coin à Gaby. « Je te trouve bien curieux. » Il s’en amusait évidemment, de voir son grand camarade jouer les commères, alors qu’il laissait mijoter encore un peu son grand camarade, préférant savourer un peu de bière plutôt que de lui répondre dans la seconde. Il y consentit toutefois, après quelques gorgées d’alcool ambré. « Disons que j’ai déjà eu d’autres colocataires auparavant, pas tous particulièrement pudiques par ailleurs, et des compagnons avec qui j’ai été plus ou moins longtemps. Alors tu vois, je devrais réussir à m’en remettre. » Wren était donc loin d’être le premier avec qui il partageait son lieu de vie, et il l’avait fait de manière autrement plus intime avec certains. Un aspect de la vie de Gabriel qu’ils n’avaient encore jamais eu l’occasion d’aborder ensemble, jusqu’à ce jour. Il fallait dire que l’irlandais était plutôt du genre discret, d’autant plus sur tout ce qui concernait sa vie privée et intime. Voilà qui était pourtant désormais chose faite, sans plus de difficultés que cela. Il lui était toujours bien plus aisé de parler et se confier à quelqu’un de proche, et c’était justement ainsi qu’il considérait le suédois. Comme l’une des personnes qui importaient le plus dans son existence. « Faisons comme ça oui. » De leur mieux, avec leurs chats en guise de fidèles compagnons d’infortune. Mais au fond, peut-être qu’ensemble ils seraient plus à même de s’en sortir, d’avancer et d’espérer de meilleurs lendemains. Après tout, l’union faisait la force. « Je t’ai carrément acheté un pieu oui, parce que c’est aussi chez toi maintenant et que tant que tu vivras ici il est hors de question que tu dormes dans un canapé. » Le petit brun était on ne peut plus sérieux, et son ton le contait fort bien pour lui. Leur cohabitation était vouée à s’étendre dans le temps, et tant qu’elle durerait il lui était parfaitement inconcevable de voir Wren évoluer dans un mobilier qui était parfaitement pratique en guise d’appoint mais bien trop éloigné d’un confort optimal pour du long terme. Son suédois d’ami ne méritait rien de mieux qu’un véritable lit, et un des plus grands encore, en adéquation avec sa carrure de géant. Gaby se redressa finalement, alors qu’il captait la gêne dans la voix de Wren, qu’il en devinait les raisons. Il les connaissait bien désormais, après tout, ils avaient eu à traverser quelques moments bien désagréables ensemble pour que le nordique puisse se tenir là, en vie et en apparente santé, en ce jour. « Eh, je sais. Ca arrive, de se perdre en chemin. Le principal c’est que tu sois là maintenant. Je ne te dirais pas que ce sera toujours facile, mais c’est un nouveau départ. Le début d’autre chose. » Gabriel l’affirmait d’un ton doux, aussi bienveillant que rassurant, alors qu’il revenait s’asseoir aux cotés de Wren, posant une main sur l’épaule du trentenaire, dans un geste de réconfort. « On devrait trinquer à ça. » Et ce fut en silence, dans un regard, un sourire, que Gaby l’assura à cet ami si cher, qu’il ne lui tenait rigueur de rien de ce qu’ils avaient eu à affronter ensemble pour que le suédois puisse enfin envisager l’amorce d’un changement. Le libraire ne lui en voudrait jamais pour cela, il estimait avoir fait ce qu’il avait à faire, en étant simplement là pour Wren, en lui venant en aide, tout comme ce dernier avait pu le faire bien avant lui. Ils pouvaient au moins se raccrocher à cela, à la certitude qu’ils seraient là, l’un pour l’autre, quoi qu’il puisse arriver. Une promesse solide, qui n’avait jamais eu besoin d’être formulée pour exister. Et tant qu’elle demeurerait vivace, ils ne seraient plus jamais vraiment seuls dans ce monde, ni l’un, ni l’autre.
@Wren Doherty & Gabriel
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Message(#)Life always promises to give the world a person to take away everything bad. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyJeu 21 Jan 2021 - 23:27

Il en avait d'ores et déjà mal au coeur de le voir ainsi, son ami, torturé comme s'il n'avait plus aucune raison de vivre. En un sens, bien sûr, Wren le comprenait: il ne saisissait que plus amplement la déroute qui tiraillait Gabriel parce qu'il avait vécu la même et peut être qu'elle était même encore vivace au fond de lui. La différence entre les deux hommes résidait simplement dans la facilité qu'avait le suédois à la faire taire, trouvant des substituts parfaitement mauvais pour la faire partir. Lorsqu'il se sentait partir vers le malheur le plus abyssal, Doherty courait vers des stratagèmes plus douloureux encore et Carnahan l'avait déjà vu faire, il avait été présent, oui, pour la rattraper in extremis alors qu'il voyageait sur la corde raide. Wren l'avait regretté mais il savait également que ce ne serait pas la dernière fois qu'il finirait sa route dans ce genre de circonstances parce qu'il était né ainsi, dans la discorde et le chaos, qu'il avait toujours eu besoin de se sentir existé dans une bulle plus confortable que celle qu'on on lui avait donné. Wren était le cas désespéré de base, qui hochait la tête face aux mots tortueux du petit brun, se doutant qu'il lui confiait un pan de sa vie essentiel, celui qui était le plus sombre, le plus douloureux, celui qu'il ne devait pas partager avec mille autres âmes. Doherty se sentait ainsi privilégié et il savait que c'était exactement le lien qui s'était tissé entre l'irlandais et lui: ils étaient tout bonnement faits pour compléter l'autre, qu'il ait mal ou qu'il soit heureux, il était toujours question de compréhension mutuelle, d'une entente implicite qui ne nécessitait pas des discours de milliers de mots. Alors, Wren se contenta de le regarder un long moment, il aurait pu le rassurer, lui dire que tout irait bien à la longue, que tout rentrerait dans l'ordre mais il n'avait pas tellement envie de lui mentir. Le brun ne savait que très bien que la douleur resterait sourde, qu'elle se terrerait peut être parfois et qu'il en sourirait d'autres fois mais jamais elle ne s'effacerait, pas d'elle-même, en tout cas. La question, c'est... Qu'est-ce que tu comptes en faire de ta détresse? Parce que tu peux accomplir de grandes choses, Gany, si tu t'en sers bien. T'es un artiste. Nourris ta créativité de ce que tu ressens ou en l'occurrence, ne ressent plus." Il l'encourageait à cela parce qu'il avait un moyen d'expression tout trouvé pour se sortir de sa torpeur quand Wren n'était même pas en mesure de tenir un crayon correctement entre ses doigts. Certaines personnes étaient juste faites pour hurler, taper et se damner, d'autres pouvaient espérer faire naître de la beauté dans les pires tourments. Le nordique était convaincu que Gabriel faisait partie de cette seconde catégorie, en tout cas, il avait tant à lui montrer, c'était la certitude qu'il avait conservé avec le temps. "T'as l'air de savoir comment ça marche. Je te demanderais conseil si un jour j'envisage ce genre de délires mais j'en doute, toutefois." Wren n'était pas un homme bâti pour une vie à deux: il était solitaire, souvent dangereux pour lui-même alors il valait mieux ne pas mentionner ce qu'il était capable de faire endurer à autrui. Il était beau en dehors mais si sombre à l'intérieur et le grand Doherty n'était juste pas capable de partager toute cette noirceur avec quiconque. Pas pour plus d'une nuit, quelques heures, jamais rien de plus. "Peut être mais... Je suis pas vraiment comme tes anciens colocataires, si?" Il était plus vil de bien des manières, souvent mal avisé et il ne faisait jamais dans la dentelle. Il en fallait beaucoup pour supporter un Doherty, surtout lorsqu'il était en phase de crise comme il avait pu l'être l'an passé mais s'il y avait bien un individu qui était en mesure de tenir le choc, c'était Gabriel. "Un canapé aurait été suffisamment confortable pour moi. Et puis, je dors pas des masses." Il était un véritable oiseau de nuit, on le trouvait par ailleurs rarement chez lui lorsque le crépuscule arrivait. Wren avait besoin de voir du monde, de se perdre avec d'autres âmes, sans se douter qu'il n'arriverait jamais à soigner la sienne ainsi. Il faisait cet erreur-là, oui, d'être naïf après tout ce qu'il avait vécu l'an passé. "Oui, on pourrait trinquer à ça... Et aussi au fait que tu es voué à de grandes choses. Pas la peine de me contredire, j'accepterais aucune excuse de ta part." Il lui fit un clin d'oeil en levant sa bière, pour appuyer ses dires amusés. Qu'est-ce qu'il pouvait être pénible lorsqu'il avait réponse à tout mais Gabriel devait l'apprécier aussi pour cela, entre autres.
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Message(#)Life always promises to give the world a person to take away everything bad. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyJeu 18 Mar 2021 - 18:25

Life always promises to give the world a person to take away everything bad
Wreniel

La conversation se faisait toute seule entre eux, comme toujours, avec simplicité, sans artifices. Il en allait de même pour les confidences en cet instant, comme chacun se laissait tour à tour aller à confier un peu de ce qu’il avait sur le cœur. Ce n’était pourtant pas quelque chose de spontané de prime abord, ni pour l’un ni pour l’autre. Mais lorsqu’ils étaient ensemble les mots venaient avec autant d’aisance que de naturel. Nul besoin de trop longs discours, ils se comprenaient instantanément. Comme s’ils s’étaient toujours connus, comme si ils n’avaient nul secret pour l’autre. L’évidence s’était simplement posée sur eux, les connectant dès les premiers instants sans le moindre effort. Et voilà où cela les avait mené, dans cet appartement qu’ils partageraient désormais, après tant d’éprouvantes épreuves traversées. Ils avaient tous deux des blessures et fêlures, s’étaient tous deux perdus en chemin, chacun à sa manière. Pourtant ils étaient parvenus à se trouver, deux âmes errantes au milieu du chaos. Mieux encore, ils avaient réussi à s’éclairer, au cœur des plus profondes ténèbres, quand plus aucune lueur ne semblait pouvoir les atteindre. Ces obscurs moments, qu’ils avaient traversés côte à côte, les avaient inéluctablement rapprochés, nouant et soudant d’indéfectibles liens entre eux. A présent ils étaient là, ensemble, chacun veillant sur l’autre à sa manière. Une main tendue, une oreille attentive, un sourire réconfortant, des paroles sincères, c’était autant de choses qu’ils savaient être et donner à cet instant. Et c’était tout sauf insignifiant. « Je l’étais, avant. Ca fait si longtemps. Je ne saurais même pas par où commencer. » La tâche lui semblait si vaste, alors qu’autrefois il se contentait de se fier à son instinct, à son inspiration, à ce qui guidait sa main et son cœur. Comment retrouver cela ? Le pouvait-il seulement ? Tant de questions qu’il se posait et qui demeuraient en suspend. « Mais tu as sans doute raison en un sens. » Gabriel devait bien le lui concéder. Cette créativité, cette âme d’artiste, avaient toujours fait partie de lui. Elles étaient parfaitement indissociables de ce qu’il était. Et si là n’étaient assurément pas toutes les réponses, c’était peut-être au moins un début, une voie à suivre, à retrouver, des chemins de traverse à tracer et explorer. Alors oui, Wren avait sûrement raison, le bouclé devait renouer avec cet aspect de sa personnalité qui lui manquait sans doute bien plus qu’il n’y songeait. Certes, les livres avaient toujours constitué un refuge pour lui, une bulle sûre et une zone de confort, mais c’était bien l’art qui l’animait au plus profond de son être, qui demeurait son meilleur moyen d’expression, ce qui lui permettait d’extérioriser ce qui l’habitait, de donner corps et vie à son imagination comme à ses rêves. Et cette conversation, à cet instant de sa vie, le lui ferait peut-être réaliser à nouveau, l’aiderait à ouvrir les yeux sur tout un pan de lui-même qu’il avait trop longtemps oublié et laissé de côté. Pour l’heure Gaby opinait doucement du chef aux mots de son ami, les assimilant un à un alors que ses prunelles claires se perdaient un instant dans le vague. Au moins les avait-il entendus, attrapés au vol. Certes, il faudrait encore du temps pour qu’ils fassent leur chemin à présent, qu’ils s’infusent dans son esprit. Un soupçon d’espoir à venir, peut-être. « Je ne sais pas si je sais vraiment comment ça marche. J’ai plutôt toujours suivi mon instinct, pas de recette magique. Mais peut-être qu’à nous deux on trouvera de bons conseils. » Ils avaient sans doute encore bien des choses à apprendre l’un de l’autre, ensemble aussi, sur ce point, et assurément tant d’autres. Un duo hors normes, pour sûr, étrange, peut-être, inattendu, sans doute. Pourtant les deux hommes demeuraient parfaitement soudés, liés comme par une évidence, depuis le début de cette étonnante amitié. Leur complémentarité ne semblait plus à prouver, pas plus que ce qu’ils pouvaient mutuellement s’apporter. Un soutien infaillible, une compréhension commune, un partage et une écoute sincères. Rien n’était forcé ou feint entre eux, tout ce faisait avec ce naturel déconcertant, comme si leurs âmes avaient toujours été vouées à se rencontrer, leurs chemins à se croiser, irrémédiablement. Dans cet univers, comme dans tout autre. « C’est vrai, tu es plutôt unique en ton genre. Je n’en connais pas d’autres comme toi. » Gaby s’en amusa. Bien sûr, tout le monde était unique. Cependant le grand suédois faisait assurément parti de ses êtres qui sortaient encore davantage du lot. Tout au moins du point de vue du libraire. Lui qui avait voyagé, qui avait rencontré bien des personnes, de près comme de loin, n’en connaissait pourtant aucune approchant du nordique. C’était peut-être aussi pour cette raison qu’il occupait une place toute particulière dans la vie du bouclé. Ce dernier n’aurait su le dire, il n’aurait su décrire à quoi ce ressenti tenait exactement. Comme toujours il se contentait de suivre son ressenti et son cœur, il ne savait fonctionner que de cette manière de toute façon. Et il était heureux que cela l’ait mené sur la route de Wren. Voilà bien une chose qu’il ne regrettait nullement, et qu’il ne regretterait certainement jamais, quoi qu’en pût penser le suédois. « C’est pour ça que je ne t’ai pas demandé ton avis avant de l’acheter. » Le ton était entendu. Il savait bien, le bouclé, qu’à écouter Wren une couverture et un vieil oreiller pourraient tout aussi bien lui aller après ce qu’il avait traversé. Mais c’était mal connaître le libraire que de croire qu’il ne veillerait désormais pas à son bien-être et son confort, aussi longtemps qu’il le pourrait. « Et maintenant qu’il est là tu as plutôt intérêt à l’utiliser, que je ne te vois pas traîner sur le canapé. » Et si ses menaces n’en étaient pas réellement, Gabriel ne plaisantait pourtant qu’à moitié. « On est deux alors. » Le petit brun n’avait jamais été un grand dormeur, moins encore depuis l’accident. Et si les cauchemars et autres angoisses nocturnes s’étaient apaisés avec les années, son sommeil, lui, ne s’était en revanche pas fait plus généreux. Un fait qui ne le dérangeait pas en réalité comme cela avait toujours fait partie de sa vie. Une habitude dont il ne se plaignait guère, lui qui aimait tant le spectacle des étoiles et de la lune illuminant le ciel nocturne de leurs lueurs opales, qui ne se lassait jamais d’admirer tout le panel de lumières et couleurs qui s’étendaient du coucher au lever du jour. La nuit avait ses secrets qui continuaient de l’émerveiller, quand tant de choses ne semblaient désormais plus en mesure de l’atteindre. Véritable petit miracle. « D’accord, trinquons à ça. Si on trinque aussi au fait que, toi aussi, tu as de belles choses à accomplir. Et ne nie pas, tu ne le sais pas encore voilà tout. Moi si. » Il y croyait, Gabriel, du plus profond de son cœur, de toute sa sincérité et cette déconcertante espérance qu’il conservait toujours pour les autres aussi assurément qu’il la perdait pour lui-même. Et pour Wren il y croyait d’autant plus, il y croirait même pour deux s’il le fallait, comme il savait pertinemment quelle opinion le grand suédois avait de lui-même. Ce n’était pourtant pas un espoir de fou, qu’avait l’irlandais, il se fiait à son instinct, celui qui lui soufflait à quel point son ami était capable, lui qui avait survécu à tant de drames, qui avait maintenu la barre d’un navire prenant l’eau de toutes parts, à travers les pires tempêtes que la vie avait dressé sur son chemin. Malgré tout il était là, après tant de luttes et de tourments, toujours vivant, encore debout. Alors l’espoir était permis, indéniablement. Certes, l’avenir serait encore assurément semé d’embûche, la partie n’était pas gagnée d’avance. Néanmoins elle était tout aussi loin d’être perdue. Et surtout, à présent ils la jouaient ensemble, unis pour affronter la suite. Drôle d’équipe ? Peut-être. Mais qui avait pourtant toutes ses chances. A son tour Gabriel leva sa bière, un sourire chaleureux, plus franc, aux lèvres. Oui, ils avaient bien toutes leurs chances, aussi longtemps qu'ils pourraient compter et veiller l'un sur l'autre.
@Wren Doherty & Gabriel
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