| wrizzie • it's the beat that my heart skips when i'm with you |
| | (#)Mar 31 Mar 2020 - 21:20 | |
| Elle aimait trop ce métier pour échouer. Si Lizzie était devenue une coqueluche du public alors qu'elle n'était qu'une enfant, ce n'était pas pour rien, Wren en avait parfaitement conscience. Certes, il n'avait pas fait partie de son lot de fans parce qu'il n'était pas un adepte de la télévision de manière plus générale mais il savait parfaitement qu'elle avait du talent dans son métier. Elle avait juste manqué de confiance durant bon nombre d'années à cause du scandale qui avait ébranlé sa carrière et sa mère qui ne la lâchait pas d'une semelle à l'époque. Alors, Potter avait perdu du temps et peut être son objectif de vue mais elle était de nouveau sur les rails donc Wren n'allait pas lui donner la satisfaction de lui apprendre qu'elle allait absolument tout rater, qu'elle était une vrai catastrophe et que la production allait la mettre à la porte après une scène seulement. "Tu racontes vraiment n'importe quoi, parfois." Il avait un petit sourire en disant cela car même elle ne devait pas croire à ce scénario tragique: la brune avait travaillé bien trop dur pour rater l'occasion de sa vie et rien ni personne ne viendrait se mettre sur le chemin de sa réussite. Doherty s'y refusait en tout cas, même si leur situation était complexe, que leur relation n'allait pas dans le bon sens s'il commençait déjà à sortir mille menaces à la minute dès qu'on parlait du mot show business. Être avec un Doherty, c'était sûrement le choix le plus masochiste qu'on pouvait faire et Lizzie l'avait fait plutôt deux fois qu'une, elle aurait dû gagner une médaille rien que pour cela d'ailleurs. "Ah non, vraiment, cette perspective m'effraie au plus haut point, autant rester en ville, non?" Il osa lui faire un clin d'oeil d'un air joueur, menteur qu'il était. Wren serait certainement le plus heureux des hommes si on lui demandait de s'éloigner un jour ou deux de la société. Bon, au bout d'un moment, il s'emmerderait aussi et serait vite de retour pour mettre la ville à feu à sang. "Je réitère: tu dis vraiment n'importe quoi, parfois." Personne n'allait rendre les armes ici, certainement pas la petite Potter qui débutait tout juste son nouveau parcours vers la gloire. Tant pis, Wren rongerait son frein, il l'avait fait pendant treize ans, il pouvait encore le faire quelques mois ou années de plus, non? "On me donnera le tablier du meilleur employé, j'espère. Toi, cuisiner? Non?! On part quand? Je veux voir ça!" Il n'allait pas se moquer, promis, retirant son tablier de service pour le balancer plus loin, esquivant finalement le comptoir du bar pour venir soulever Lizzie de terre et la porter dans ses bras vaillants, non, sans lui offrir un baiser sur les lèvres. "Pas de temps à perdre, moussaillon, je rappelle que j'ai la patience d'une cuillère à café." Il finit par la libérer de son étreinte pour fermer le café derrière lui, y laissant avec une bonne partie de ses incertitudes. Pour le moment. |
| | | | (#)Mar 31 Mar 2020 - 23:09 | |
| Dans l’idée, Lizzie aime croire que tout vient à point à qui sait attendre. Et dieu seul sait à quel point elle a attendu pour en arriver là où elle en est. Le nombre de fois qu’elle a eu les pieds qui se sont pris dans des cailloux, les cascades en rafale qu’elle s’est prises en dix années d’essais. Wren part d’un bon sentiment mais il ne sait pas tout ce qu’elle a subi, toutes les claques qu’elle s’est prises, tous les faux espoirs qu’elle a déjà dû surmonter. Ce monde est impitoyable, il est impardonnable et elle a eu vite la pression sur les épaules parce que les années s’enchaînaient et le blanc sur son ses expériences se faisait de plus en plus visible. Les échecs ont été durs à encaisser, malgré le fait qu’elle l’a fait avec le sourire. Mais ça, c’est un talent en soi, quelque chose d’inné, enseigné par sa mère dès ses premières auditions. Garder le menton fier et le sourire en toute circonstance, qu’importe ce qu’il se passe dans la tête. Elle a failli à tout ça dernièrement, quand elle s’est perdue en cours de route, où elle n’arrivait même plus à savoir comment faire. Son habilité à camoufler ses états d’âme dans un doux sourire, tout en déviant la conversation sur un sujet plus optimiste est aussi un art dans lequel elle excelle. Lizzie n’aime pas le conflit, elle préfère enterrer la tête dans le sable et attendre que l’orage passe. Certains diront qu’elle est lâche, elle dira seulement qu’elle veut se préserver. Il n’y a qu’à voir ses réactions, les états qui se sont cumulés lors de ses disputes avec Wren. L’angoisse qu’elle a ressentie, la sensation de vouloir mourir de l’intérieur, et cette foutue agression qui l’avait faite vriller plus que de raison. Lizzie n’est pas forte, elle n’est pas solide, tout n’est qu’apparence. Comme l’a dit le suédois, rien n’est réel. Elle-même peut être en plastique quand elle le veut, faire croire ce qu’elle ne pense pas. Mais visiblement, pas face à Wren. Il l’a vu au plus bas, au plus mal et au final, il n’a pas fui. C’est elle, encore une fois, qui a fait preuve de lâcheté.
Mais la demoiselle secoue la tête parce que Wren a l’air quand même de croire en elle malgré tout. Et ça, c’est exactement tout ce dont elle a besoin, surtout après les dix dernières minutes qui viennent de s’écrouler. Lizzie lui pince la hanche alors qu’il évoque à quel point l’île perdu l’effraierai, sa langue entre ses dents. « Je te permets pas d’être aussi vilain, Doherty. Est-ce que tu aimerais la civilisation plus que tu le laisses croire ? » Même si ladite civilisation lui manquerait à elle aussi pour sûr. « Je dis juste que ça peut être envisageable. Je me suis prise assez de faux espoirs à la figure pour ne pas rêver trop haut trop vite. Mais ta confiance en moi me va droit au cœur, Wrenouille. » Lizzie a un léger sourire en tapotant son nez, le pensant sincèrement. Si au moins un des deux peut y croire pour eux, c’est déjà ça. Elle, elle préfère rester dans la réalité et juste profiter de l’instant qu’on lui offre. Et là, l’instant est centré sur son copain qui a l’air de prendre vie soudainement en ôtant son tablier et l’attrapant au passage en l’embrassant, une brune riant dans un cri de surprise dans ses bras. « Une nouvelle fois, ta confiance me va droit au cœur mais pas de la même façon, étrangement. Je sais pas pourquoi mais je n’aime pas ce ton impatient. On pourrait croire que t’es prêt à te moquer. » Mais il faut dire qu’elle a l’habitude. Caleb ne cesse de lui faire comprendre à quel point elle est un cas désespéré. « Aye aye, cap’tain ! Je suis prête quand vous l’êtes. » Lizzie retrouve la terre ferme et une fois le café fermé, elle enroule son bras autour de celui de Wren pendant quelques pas, avant de s’arrêter net en posant ses yeux sur sa voiture. Oh. Oh. Elle se mord la lèvre tout en regardant le suédois - en le regardant vraiment, de la tête aux pieds, puis sa voiture et de nouveau Wren, l’air mi-contrarié mi-amusé planté au visage. « Je crois que… » Elle passe sa main dans sa nuque avec un léger sourire. « Je crois qu’il faudra qu’on pense à prendre ta voiture, la prochaine fois. Parce que la mienne, c’est celle-là, elle pointe du doigt sa goggomobi jaune qu’elle adore mais, et j’ai la sensation que t’es plus grande qu’elle si tu t’allonges à côté. » Une si petite voiture pour un géant des glaces, Elizabeth culpabiliserait presque si la situation ne fut pas aussi drôle. Elle a la décence de mettre ses doigts sur sa bouche pour étouffer un rire qui s’échappe malgré elle.
|
| | | | (#)Mer 1 Avr 2020 - 0:40 | |
| Pas sûr qu'il se remette sur ses pattes aussi aisément, le suédois. Il paraissait à l'aise quand on le regardait mais il avait tout de même tiré un trait sur pas mal de choses importantes à son existence récemment. Après avoir dû changer de carrière contre toute attente, il avait aussi dit adieu ou presque à sa génitrice et s'il voulait bien dire à qui l'interrogeait que cela ne lui faisait ni chaud ni froid, c'était bien parce qu'il s'était spécialisé dans l'art du mensonge. Bien évidemment, Wren était sûr de ce qu'il avançait, comme il dirait à Lizzie que sa carrière ne l'atteignait pas, que les articles dans les magazines à sensations non plus mais en réalité, ce n'était pas le genre de vie qu'il enviait. Il voulait juste être peinard, profiter du présent sans avoir à regarder constamment par dessus son épaule pour s'assurer que personne ne le suivait. Il avait quand même des tendances à la violence, ce cher Doherty, et on ne donnait pas cher d'un misérable journaliste qui passait par là au moment le plus inopportun en termes d'humeur pour le grand dadais. Non, il n'en dirait rien de tout cela en quittant le café parce qu'il n'y avait que le bonheur de Lizzie qui comptait, c'était ce qu'il avait toujours mis en avant après tout, non? Wren s'était laissé de côté à multiples reprises parce qu'elle avait eu besoin qu'il le fasse d'une manière ou d'une autre et son renouveau dans sa vie professionnelle était une nouvelle mission pour le nordique, une qu'il acceptait à demi mot, non sans lui avoir fait un doigt d'honneur juste avant parce qu'elle l'avait appelé Wrenouille en le taquinant, une sale habitude à laquelle il allait devoir trouver une réponse. Et vite. "Non, c'est que des cons mais bon, c'est mieux que ta mauvaise humeur. Wwrenouille, il se met en pause encouragement, je voudrais pas que Lizzouille rougisse." Il avait le droit de lui rendre la pareille, c'était ainsi qu'ils fonctionnaient, du moins qu'ils étaient censés le faire en se rendant on ne savait où dans une voiture qui n'allait pas du tout avec la stature du suédois. Vu la tronche qu'il tirait, Potter avait bien le droit de rire deux minutes, mais pas une seconde de plus sinon, il allait perdre patience et il avait déjà eu une journée suffisamment longue avec sa ribambelle de clients pour supporter un poil trop de moqueries. "Du coup, je vais sur le toit ou je la pousse? Non, parce que, au delà du côté minuscule de l'affaire, ce qui te correspond parfaitement d'ailleurs, elle roule au moins?" Pas sûr qu'ils arrivent en vie à destination dans un tacot pareil mais Wren devait apprendre à faire confiance, il paraissait alors il fit le souple de base quand il n'était pas gymnaste pour un sou, terminant en position très inconfortable, priant à Lizzie du regard de se grouiller avant qu'il retourne dans son café pour essuyer ses verres. "J'espère que c'est à moins de cinq kilomètres ton dîner ou je vais me faire un burger à côté du café. Si mon dos est cassé et que je suis en arrêt de travail, ce sera ta faute, hein?" Elle allait lui devoir au moins cela, vu le ridicule de la situation. |
| | | | (#)Mer 1 Avr 2020 - 12:43 | |
| Chasser le naturel et il revient au galop. Sûrement que les pensées fonctionnent pareils. On a beau les mettre dans un coin, les mettre sous cadenas et se dire que c’est sans importance, il n’empêche qu’il y a bien un moment ou un autre où ça ressort pour venir hanter comme une sale peste qui n’attendait que ça. Le pire est que ça arrive souvent au moment le plus faible, où l’esprit est le plus vulnérable et sans défense. Un bercement de fausses idées mélangées à de vrais doutes, un écran de fumée. Wren ne dit rien mais il n’en pensera pas moins. Si ce n’est plus maintenant, ça sera plus tard. Lizzie aimerait pouvoir plaquer ses mains sur sa tête et lui ôter toutes ces mauvaises ondes, tous ces tracas qu’il s’y fourre sans qu’elle en ait eue vraiment conscience jusqu’à maintenant. Enfin, il y a eu des signes, évidemment. Il lui a littéralement confié qu’il l’aime mais qu’il a peur. Qu’il a besoin de se préserver. La brune veut l’aider à se préserver mais elle n’est pas prête encore à songer au pire entre eux. Peut-être que c’est égoïste mais ce sont les berceaux de leur relation. Ils sont doucement balancés et elle veut se laisser prendre par la mélodie. Elle espère qu’elle trouvera les arguments et surtout que ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre suffira à ce qu’il veuille se battre. Ne serait-ce qu’un peu, ne serait-ce que pour la rassurer. Lizzie ne songera pas au pire parce que pour l’instant, le pire parait inexistant même s’ils viennent de frôler les premières tensions.
Puisqu’il critique sa mauvaise humeur et elle lui fourre son poing dans l’épaule avec un sourire rieur avant de secouer la tête. « Ma mauvaise humeur t’emmerde royalement, Doherty. Ça se voit que ce n’est pas toi qui dois supporter la tienne. » Elizabeth ne peut s’empêcher de lâcher un rire silencieux parce que clairement, des deux, elle ne se considère pas comme la pire niveau mauvaise humeur. Mais ce n’est pas grave, ils seront sinon de mauvaise humeur à deux. « Au pire, on finira par s’assommer à coup de casseroles et on règlera les problèmes à la courte paille. Je suis sûre qu’on peut trouver des arrangements. » Elle paierait cher pour voir ça en tout cas. Lizzie penche la tête en lui tirant la langue. « Comme si ça te dérange que je rougisse. Surtout de plaisir. » Qu’elle glisse plus discrètement, avec innocence, en se tournant vers lui, le visage taquin.
La tête de Wren lui fait avoir presque des scrupules de ne pas avoir un carrosse plus grand, scrupules vite effacés face à ses mots qui la font éclater d’un rire franc et sincère. « T’as jamais entendu parler du chêne et du roseau ? C’est pas parce que c’est grand que c’est plus costaud. T’es bien placé pour savoir que même si c’est petit, ça tient la distance, non ? » Lizzie est bien obligée de tenir le cap avec Wren, après tout. Elle arque un sourcil tout en souriant et le tirant de la main vers la voiture. La prochaine fois, ils prendront la sienne parce qu’elle a quand même pitié de lui en le voyant faire preuve de sa plus grande souplesse pour réussir à se maintenir. « Je me rattraperai avec tous les massages du monde, promis. Par contre, on est au sud et il faut qu’on aille au nord donc, tu penses pouvoir survivre un peu ? T’inquiètes pas, j’ai le pied lourd sur l’accélérateur. » Qu’elle dit presque avec fierté. Pas de là à être une professionnelle de la course automobile mais elle montre ses faits en démarrant en trombe.
Minutes après, Lizzie se gare au parking dans un grincement de pneus strident. « Aussi rapide que Flash, t’as rien vu, j’en suis sûre ! » Dit-elle fièrement avant d’enlever sa ceinture. Elle attrape la petite glacière sur la banquette arrière avant de sortir à son tour. Elle fait le tour de la voiture et vient lui prendre la main pour l’entraîner ensuite vers un endroit calme, surtout à cette heure-ci, près du fleuve et sous un épais arbre pour les isoler un peu. Bien moins efficace qu’une île déserte mais c’est bien ce qu’on peut faire de mieux en ville. « T’auras mieux que des burgers pour te rassasier, va. J’imagine que les journées sont intenses en plus. C’est le genre de café qui doit avoir du succès. Tu t’y en sors ? » Lizzie demande tout en posant ses fesses sur l’herbe et ouvrant le sac. Caleb n’a pas rigolé, il a voulu qu’elle soit originale alors bye bye les sandwichs rudimentaires et voilà plein de tartelettes salées et sucrées, des wraps, et des morceaux de cake qu’il lui a généreusement donné (pas de gaspillage, jamais) qui s’étalent. « Tada ! »
|
| | | | (#)Jeu 2 Avr 2020 - 18:19 | |
| Il était un des pires grognons que cette planète avait à accueillir, c'était même à se demander si Wren savait réellement sourire. On ne le voyait pas souvent ce rictus familier, sauf quand il était d'humeur enjôleuse mais il fallait vraiment le chercher pour obtenir une réponse correcte. Doherty avait au moins conscience de ce défaut, même s'il devait assurément avoir en tête plus ou moins tous les autres aussi puisqu'il se considérait lui-même comme le garçon difficile à vivre du coin. D'ailleurs, le suédois se demandait déjà comment Lizzie avait pu le supporter autant de mois alors qu'ils n'étaient que des adolescents et voilà qu'après uniquement douze années de disette, elle se relançait dans une affaire des plus complexes. On devait le dire, Wren ne s'était pas franchement amélioré avec l'âge, ayant encore et toujours cette tendance à s'énerver pour un rien et user de cynisme quand quelque chose le travaillait. Là, justement, leur situation le faisait plus ou moins tourner en bourrique et s'ils n'allaient pas remettre sur le tapis ce sujet durant un moment, cela n'allait pas empêcher ses neurones de bosser à sa place. Doherty allait sûrement péter un ou deux boulons discrètement durant ce laps de temps, mettre à mal leur relation parce qu'il était l'homme le plus idiot de la planète en plus de tous les autres défauts qu'il avait à montrer. Potter aurait clairement mérité le titre de déesse pour supporter les délires maniaques du nordique mais elle restait fièrement ancrée sur ses deux jambes pour le supporter, un miracle à n'en pas douter. "Ah si, t'inquiète pas, je la supporte aussi et depuis plus longtemps que toi, donc... Je fais pas dans les arrangements, Potter, faudra me payer pour que je me calme, c'est tout. Mais tu peux bien sûr payer en nature, ça te fait bien rougir ça, c'est très agréable." Lui n'était tellement pas gêné qu'il aurait pu crier sur tous les toits ce qu'ils étaient en train de se dire. Wren devrait clairement apprendre à utiliser les filtres mais son éducation faisait qu'il n'était pas un poil pudique, en espérant que Lizzie le vivrait aussi bien que lui, ce qui n'était que peu certain. En plus de le supporter chiant au possible, il fallait qu'elle vive avec cet air ronchon dès qu'il vit le véhicule qu'ils devaient utiliser pour se rendre jusqu'au lieu du rendez-vous. Cela dit, Wren avait fait un effort d'envergure pour ne pas hurler à la mort et se contenter d'une petite remarque acerbe avant de suivre le mouvement et observer Lizzie appuyer sur le champignon pour se débarrasser de cette partie embarrassante du voyage. "Tout dépend du contexte. J'espère bien, madame." Heureusement pour le suédois, l'aventure ne dura que quelques longues minutes, le grand homme s'extirpant vite de l'habitacle en s'étirant parce que, mine de rien, la moindre de ses articulations avaient été mises à mal durant ce micro laps de temps. Cela dit, la brune avait mentionné de la nourriture et elle le dirigea bien vite sous un grand arbre qui le cachait plus ou moins de la vue des quelques indiscrets qui se promenaient encore à cette heure-ci. "Au moins, ça reste un métier sportif, je devrais pas perdre de ma superbe niveau athlétique avant un moment." Il s'assit en face de l'actrice, observant le nombre d'aliments concoctés différents. "Effectivement, t'as pas fait ça toute seule. Me mens pas, Potter, qui est le chef? Parce que d'habitude, c'est moi qui te nourris, quand c'est pas ta coloc..." Bon, il exagérait un peu, elle arrivait à se dérouiller, elle avait survécu une bonne décennie sans lui tout de même. "Et depuis quand tu me prépares un festin et surtout, en quelle occasion?" En espérant que ce n'était pas pour concentrer son attention sur autre chose que les paparazzis. |
| | | | (#)Ven 3 Avr 2020 - 10:23 | |
| Elizabeth n’aime pas la confrontation, c’est un fait. Elle n’aime pas les voix plus hautes que les autres, les arguments qui dépassent souvent la pensée ni même la sensation que le sol se dérobe sous ses pieds parce qu’en général, il n’y a pas d’avertissement, pas de panneau en néon pour prévenir que ça va arriver. Est-ce qu’elle a eu un moment de doute et de peur quand Wren l’a accueilli avec une douche ? Totalement. Est-ce que ça s’est effacé au bout de dix minutes à essayer de le rassurer ? Rien n’est moins sûr. La situation est peut-être plus compliquée qu’elle n’a voulu le laisser voir mais son optimiste veut croire qu’ils arriveront bien à surmonter tout ça ; il suffit juste d’un peu de temps, sûrement de la discussion et surtout, for god sake, pas de mensonge. A naviguer entre deux mondes peut être dangereux et compliqué mais Lizzie n’a pas envie de lâcher le morceau aussi rapidement. Elle s’est confiée, elle s’est mise à table, elle s’est dénudée (dans tous les sens du terme) pour lui. Lâcher priser lui a demandé plus de courage et d’aplomb qu’elle n’en a montré durant ces dix dernières années.
Lizzie éclate de rire néanmoins parce qu’évidemment, évidemment que Doherty va suggérer ça. « J’avais bien compris comment te mener à la baguette. Il faut littéralement la tenir, c’est noté. S’il faut que je sacrifie ma personne alors je le ferai. » Dit-elle dans un soupir exagéré, comme si cela est le pire sacrifice que le monde n’est jamais porté. Devoir faire taire un tel morceau, encore plus quand il est grognon, ça demande de l’habilité et de la patience. Deux choses que Lizzie a bien développé avec le temps, il faut bien l’avouer.
La brune se pince les lèvres d’un air songeur alors qu’elle s’assoit, le regard visé sur Wren en face d’elle, avant de sourire brillamment. « Compte sur moi pour faire attention si jamais tu t’empâtes avec le temps. » Elle a un léger rire tout en songeant quand même qu’égoïstement, elle le préfère serveur dans un café plutôt que pompier. Niveau risques, le danger n’est certainement pas le même. Lizzie a un voile soudain qui la prend, en songeant que le danger n’est peut-être pas moindre mais qu’il y a toujours un risque. De nature différente, ceci dit. Mais elle revient à la réalité quand Wren perce à jour son secret et elle sourit, un poil gêné, son nez se retroussant adorablement dans l’équation. « D’accord, d’accord, j’ai un aveu à faire. J’ai peut-être plus aidé et observé que fait. Mais c’est moi qui ai tout choisi ! Et j’ai même aidé, tu noteras. » L’important, c’est de participer, non ? « J’ai un ami qui tient son propre restaurant. C’est un super chef, comme tu vas pouvoir le constater, et il prend pitié de moi à chaque fois. Pourtant, il a essayé, moi aussi, mais rien à faire. » Lizzie passe la main dans les cheveux de Wren pour y mettre le bazar. « Mais t’inquiètes pas, tu restes mon cuisto préféré quoiqu’il arrive. La tenue ‘à poil sous le tablier’ te scie à merveille. » Elle se mord la lèvre avant de se pencher pour l’embrasser rapidement avant de commencer à grignoter sous la question du suédois. Elizabeth hausse les épaules. « Parce que j’avais envie. Vois ça comme une célébration de ton nouveau job ? Ou que j’avais envie d’une excuse pour qu’on soit en tête-à-tête. Pourquoi, il y a besoin d’une occasion pour emmener son copain en pique-nique après une journée de travail ? » Elle lève la tête vers le ciel où le soleil commence à décliner pour laisser place à la vie nocturne. « J’avais aussi envie de parler de… Des photos dans un cadre plus agréable. Amener le sujet tout en douceur mais t’as été plus rapide que moi. » Lizzie lui fait un léger sourire tout en finissant sa tartelette, le regard de nouveau porté sur Wren.
|
| | | | (#)Ven 3 Avr 2020 - 14:05 | |
| Un jour, peut être, on arriverait à obtenir de lui la sérénité et ce, même si le tout ne semblait pas être écrit dans son patrimoine génétique. Wren avait bien essayé de se calmer les nerfs, de faire des sports de combat pour passer sa mauvaise humeur persistante sur quelque chose mais rien n'y faisait, il avait un besoin perpétuel de blesser autrui. Plus ou moins gratuitement. A croire que les Doherty étaient dotés d'une capacité hors norme à provoquer l'apocalypse et même lorsqu'ils avaient les meilleures intentions du monde, tout finissait par leur exploser à la fac. L'aîné n'était pas étranger à ce fait et il y avait même fort à parier qu'il était le pire en la matière parce que c'était lui qui paraissait le plus normal, lui qui avait un métier plus ou moins respectable mais c'était aussi celui qui pouvait provoquer le plus d'orages lorsqu'on le perdait au bénéfice de sa rage. La dernière en date avait tout de même vu la maison familiale réduite en cendres après des années à tenir parfaitement en place sur ses fondations. C'était quelque chose qu'il ne pouvait que regretter mais l'issue était déjà écrite depuis un moment car, au fond, Wren était le plus faible de tous les Doherty, celui qui foutrait tout en l'air pour des causes qu'il ne comprenait même pas. Il avait beau dire qu'il tâchait de s'améliorer, rien ne semblait vraiment fonctionner, on pouvait aisément le voir dans ses réactions face à Lizzie, cette incertitude qui l'amenait jusqu'à ce pique nique en mentant plus ou moins sur son état d'esprit. Il avait souri, oui, en entendant la remarque lubrique de Lizzie, il avait même joué les grands gentlemans en l'entraînant jusqu'à l'extérieur et il avait évité d'éclater un pneu de son véhicule pour s'éviter la honte de se plier en douze pour entrer à l'intérieur. Il avait atterri sous le grand arbre avec un sourire qui ne semblait pas feint car le suédois était un sacré comédien après autant d'années de pratique, c'était peut être lui qui aurait dû tenter sa chose à Hollywood si seulement il n'avait pas le passé le plus sombre de l'univers. Qui voudrait avoir affaire à lui en plein coeur du show business alors qu'il était une véritable bombe à retardement? Lizzie allait en payer le prix un jour ou l'autre étant donné qu'elle avait un travail qui nécessitait un contact perpétuel avec un public, des caméras voire des journalistes insistants. Wren n'était pas préparé à ce genre de tornades, il voulait juste la paix de son côté. "Mon instinct m'avait pas trompé dans ce cas. Faire tout ça seule, ça aurait été prendre le risque de faire exploser ton appartement. Ton ami s'est arraché les cheveux en t'expliquant, c'est ça? Il faut que je le rencontre, tiens." Wren attrapa une des tartes pour la goûter avec un sourire réel sur le visage: effectivement, l'ami en question savait ce qu'il faisait en cuisine et avant même que Lizzie lui dise les ingrédients, Doherty les avait tous devinés parce que c'était son domaine mine de rien, même s'il jouait les nudistes souvent lorsqu'il mettait un tablier. "Je sais que c'est ma meilleure tenue, je devrais la mettre plus souvent." Comme si c'était possible puisque le nordique se refusait à s'habiller la plupart du temps lorsqu'il était seul chez lui, un fait que peu de personnes arrivaient à saisir d'ailleurs. Cela dit, Doherty mangea en silence, écoutant Lizzie lui expliquer les raisons de ce pique-nique: si le tout paraissait désintéressé de prime abord et incroyablement adorable, les nerfs de Wren furent piqués à vif à peine eut-elle mentionné l'histoire des photos, erreur stratégique de grande envergure. "Donc t'avais une raison de faire ça. Tu voulais m'amadouer comme si j'étais un chien qui allait se taire quand il a un os dans la gueule? Lizzie, sérieusement... Si à chaque fois que t'as un truc fâcheux à m'annoncer, tu prévois un pique-nique, quand est-ce qu'on aura des vrais moments agréables? Je veux pas de ça, putain. Je veux pas de ce merdier là. Quand est-ce que tu vas comprendre que les disputes, ça fait partie de la vie? J'en veux pas de ta putain de douceur et ces paparazzis de merde, ça m'intéresse pas!" La colère le faisait parler trop vite et tous ses muscles étaient contractés, sa mauvaise humeur se lisant dans ses yeux. La prochaine étape, soit il partait soit il donnait un coup de poing à ce pauvre arbre qui n'avait rien demandé, un désastre assuré dans tous les cas. |
| | | | (#)Ven 3 Avr 2020 - 18:41 | |
| « Tout de suite les grands drames. Au pire, j’aurai déclenché l’alarme à incendie. Mais ça, ça veut dire que jamais tu ne me laisseras approcher de la cuisine et ma foi, je le vis parfaitement bien, chef Doherty. » Ne pas avoir besoin de faire la cuisine ne la chagrine pas plus que ça. Si Lizzie a déjà essayé plusieurs fois, ce n’est pas forcément par passion mais juste parce qu’il faut bien se remplir l’estomac de temps en temps. Elle a de la chance que les repas pré-faits et autres dangers surgelés n’ont aucun impact sur sa taille. Qu’on le veuille ou non, le poids est un critère non négligeable dans le milieu dans lequel elle veut évoluer.
Il y aura bien eu quinze minutes de calme avant que le visage de Wren se renfrogne de nouveau. Lizzie se maudit d’avoir rajouté sa dernière phrase dès l’instant où elle lui a traversé les lèvres. Mais il lui a posé une question, elle a été honnête, est-ce qu’il va vraiment la blâmer pour cela ? Apparemment oui, parce que le suédois tempête, il est de nouveau en train de s’énerver et elle le voit sur son visage, dans ses yeux, à sa mâchoire qui se contracte et tout le reste se raidir de nouveau. Elizabeth soupire tout en balançant la serviette qu’elle avait dans les mains pour s’essuyer d’un geste sec sur le côté. Quand elle pensait bien faire les choses, il faut toujours que ça lui éclate à la figure un moment ou un autre. « Bien sûr, Wren, tu n’es qu’un chien autant que moi je suis qu’un foutu jouet, visiblement. » Elle avait réussi à se calmer en le voyant. Elle avait mis sa propre mauvaise humeur de côté dès qu’elle a vu que Wren n’était pas tranquille. Quand elle a réalisé qu’il a peut-être besoin d’être rassuré - elle n’en sait trop rien, d’ailleurs. Ils avaient encore beaucoup à apprendre l’un de l’autre et si Wren ne veut pas de douceur, alors au diable les pincettes et les angles arrondis. « Parce que c’est ça que je dois être, non ? T'as attendu des semaines à ce que j'assume ce que je ressens pour toi et depuis que je l'ai fait, j’ai l’impression d’avoir à faire à la technique du capricieux. Quand il n’a pas quelque chose, il le désire et quand il l’a, il le balance sur le côté parce que ce n’est pas aussi fun. » Lizzie a perdu son sourire ; c’est un visage contrarié qui évite à son tour le regard de Wren. « J’ai bien compris que les disputes sont intégrantes du système. Désolée de pas être entrée dans le vif du sujet tout de suite. C’est vrai que ça nous a toujours bien réussi. » Si ce n’était pas pour rompre, c’était pour chercher à qui aura le dernier mot, qui aura été le plus fort des deux. Ils sont pitoyables quand ils se disputent mais c’est sûrement le grand drame quand on aime, n’est-ce pas ? Passionnés en amour comme en détresse.
Elizabeth se lève tout en prenant une poignée de tomates cerises, plus pour avoir quelque chose à faire alors qu’elle fait les cents pas les plus nerveux qui soient devant Wren dont elle évite toujours le contact. « Oui j'ai un rôle et oui, ça chamboule un peu tout. Mais ce n'est pas comme si je te l’avais caché. Est-ce que c'est vraiment cette histoire de photo à la con qui te fais réagir comme ça ? Parce que ça me semble un peu disproportionnée comme réaction. » Elle tape du pied dans un caillou qui traîne et elle le regarde partir dans le fleuve sans plus de cérémonie. « Ma mère m'appelle déjà 15 fois par heure pour ça. Je n’ai même peut-être pas eu mon rôle juste grâce à mes talents d’actrice mais aussi parce que j’ai su jouer la comédie avec ma costar parce que les gens croient ces torchons. Je te rappelle que ma carrière a déjà été une fois ruinée à cause d’eux. Tu crois que ça m’amuse de savoir que je risque d’être épiée en sortant les poubelles ? » Elle a toujours des doutes qui persistent sur sa légitimé dans ce rôle et sur les raisons de son obtention. Elle n’avait pas prévu de lui en parler parce que c’est futile mais ça la ronge, la Potter, elle qui n’a jamais été si confiante envers elle-même que ça. « Alors moi aussi je m'en passerai bien, des paparazzis, Wren. Tout ce que je veux, c’est jouer des rôles et être avec l'homme que j'aime, est-ce que c'est si inconcevable ? » Elle n’a pas demandé tout ce qu’il y a autour. Elle s’en fiche des à-côtés, elle veut juste vivre de sa passion. Lizzie se retrouve sans plus rien dans les mains, ayant mangée ses tomates sans même sans rendre compte alors elle se baisse et attrape des cailloux avant de se tourner vers Wren pour (enfin) lui montrer son propre regard furibond. « Après tout ce qu'on a vécu, je n'aurai pas pensé que ce genre de choses aurait été si problématique à surmonter si tôt dans notre relation. Je comprends pas ce que tu veux, Wren, et ça me fait déjà peur que t'essaie de tout foutre en l'air alors qu'on vient enfin de se retrouver. » Et elle se détourne pour faire des ricochets dans le fleuve, même si elle n’est pas forcément douée. Lizzie a un besoin d’évacuer parce que les mauvaises ondes, elle ne sait pas les gérer. Elle n’a jamais su et la dernière fois qu’ils se sont disputés, ça n’avait pas été le moment le plus brillant de leur relation. Elle pourrait aller se réfugier dans ses bras, elle pourrait aller l’embrasser, tenter de le rassurer encore et encore mais ça lui semble vain alors qu’elle-même est envahie par l’angoisse. Celle de le perdre. Parce que ça, ce n’est pas envisageable. Est-ce que Wren peut le comprendre, qu’elle essaie de faire tout pour les préserver ? Même si inévitablement, la technique de la tête dans le sable ne peut continuer indéfiniment. Peut-être mieux vaut crever l’abcès tout de suite. Même si cela fait mal et qu’elle a déjà des perles de rage qui sortent de ses yeux alors qu’elle s’active à vouloir essayer de faire au moins deux rebondissements. Mais ça aussi, Lizzie n’y arrive pas. Alors elle s'énerve subitement et balance le reste de ses cailloux dans l'eau dans un geste désespéré. |
| | | | (#)Ven 3 Avr 2020 - 19:06 | |
| Il avait sûrement cherché cela, à ce qu'elle réagisse, qu'elle sorte de ses gonds et n'arrive plus à les gérer ensuite. Rien que ce fait apportait une once de satisfaction au grand Doherty, toujours assis face à ces tartelettes, sans avoir l'ombre d'une appétit. Tout cela n'avait l'air d'avoir aucun sens mais la réalité était beaucoup plus sombre pour le suédois, beaucoup plus qu'il le pensait en tout cas parce que son cerveau le forçait à agir de la mauvaise manière et il se doutait que ce n'était que la première fois d'une longue série qui ne s'arrêterait probablement jamais. De l'eau avait coulé sous les ponts en douze ans, tant de faits avaient été modifiés, tant de pertes avaient été consommés d'un côté comme de l'autre et pourtant, Wren n'avait absolument rien à dire. Il restait juste là, par terre, à écouter les propos cinglants de Potter avec ses yeux toujours aussi dévastateurs. Il créait l'apocalypse mais semblait s'en délecter comme au premier jour parce qu'il était comme cela, le Doherty, égoïste à souhait et qu'il ne changerait jamais, même pas pour elle. Surtout pas pour elle. Il avait cette part d'ombre et il était plutôt question de l'accepter désormais, au lieu de tout le temps la reléguer au second plan en espérant qu'elle s'en aille d'elle même alors que c'était parfaitement impossible. Wren ne pouvait rien faire contre ce qu'il était au fond de lui et peut être qu c'était là la clé de tous leurs soucis parce qu'il avait voulu faire croire à Potter qu'il pouvait faire mieux, qu'il n'était pas qu'un monstre assoiffé de drames, qu'il y avait une jolie part de beauté derrière ce visage ravagé par la haine... Mensonge ultime. Un mensonge de plus parmi un tissu déjà allongé a l'extrême jusque là. Elle parlait encore, mentionnait ce qu'elle pensait être aux yeux de tout le monde, un jouet présent pour satisfaire les besoins des autres et Wren ne pouvait pas lui faire croire l'inverse, c'était devenu sa réalité. Une avec laquelle elle allait devoir vivre, elle et seulement elle. Lui n'avait rien à voir là-dedans car il n'était pas acteur, il n'évoluerait d'ailleurs jamais et n'essaierait même pas de s'en approcher d'un iota parce qu'il ne supportait pas la manière dont tout cela transformait les gens. Il voulait s'en protéger, s'éviter l'enfer de voir la situation lui échapper, le seul instinct de survie qu'il conservait encore à peu près. "Si tu penses ça, c'est pas la peine qu'on ait cette discussion, si? C'est pas moi qui te considère comme un foutu jouet, c'est ton job et me dis pas que tu le sais pas. Tu veux que je te dise comment ça va se passer? C'est très simple, tu vois. Tu vas faire ce rôle et on va te demander de t'afficher avec ta copine pour assurer le succès parce que les chiffres, c'est important. Les chiffres, il y a que ça qui compte et toi, tu vas le faire, pas parce que tu le veux mais parce que t'as signé le putain de contrat et c'était écrit dedans alors, viens pas me faire chier avec mes soi disant caprices. C'est toi qui es revenue me chercher, non? T'étais pas obligée si ça te crée autant d'emmerdements." Il était aussi méchant qu'elle parce qu'on parlait de Wren, qu'il l'avait toujours mauvaise quand on osait lui mettre ses tragédies en pleine face alors qu'il le savait très bien. Il avait conscience d'être une girouette de première catégorie parce qu'il n'avait jamais été sûr de quoique ce soit et il ne le serait potentiellement jamais, pas dans cet état là en tout cas. Et elle continuait, la brune, elle assénait des mots vibrants d'une rare intensité, mangeant des tomates et jetant des cailloux à la pelle, sûrement dans l'espoir que cela aide à gérer la situation. "On s'est voilé la face, toi et moi. C'est tout ce qu'on a su faire parce qu'on peut pas revenir treize ans en arrière, si? J'ai foutu en l'air notre relation à ce moment là et comme un con, j'ai voulu la faire revivre mais peut être qu'on est plus ce qu'on était à ce moment là. Si j'étais resté, on aurait été autre chose maintenant, c'est évident mais je suis parti alors peut être qu'on vit sur un truc fantôme parce que je sais pas quoi te dire, Lizzie, là. Je sais juste que je veux pas de cette vie, c'est pas pour moi, tu peux le comprendre, non? Et je veux pas que t'arrêtes la scène pour ça, au contraire, ça t'épanouit et c'est ce que t'aimes. Alors, fais le. Deviens la star que tu mérites mais je serai juste pas à tes côtés. Je suis pas un homme patient qui va t'attendre patiemment que tu sortes de ta roulotte de tournage, je tiendrai pas le coup, je ferai une connerie et tu me mépriseras. Je serai pas non plus celui qui sera en mesure d'ignorer les rumeurs et les gens qui te courent après dans la rue et tu sais très bien que la moindre réaction sera étudiée au microscope et que ça te jouera des tours. Préserve toi de ça." Est-ce qu'il était vraiment en train de dire tout cela? Est-ce qu'il savait au moins ce qu'il avait dans la tête? Wren espérait que oui, mais rien n'avait jamais été aussi flou. "Ce que tu veux, c'est pas possible, Lizzie. Pas avec un mec comme moi mais tu trouveras ce qu'il te faut, j'en suis sûr... Je suis désolé de t'avoir fait croire en nous. Vraiment." Il n'était même pas enragé en disant cela, Doherty statuait des faits qu'il aurait aimé être différents mais peut être qu'il préférait agir avant d'avoir vraiment mal. Agir pour qu'un mal devienne un bon, pour toutes les parties. |
| | | | (#)Sam 4 Avr 2020 - 9:55 | |
| Elle reste bouchée bée. Dos à Wren, face au fleuve, le menton levé vers le paysage de buildings sans pour autant y prendre attention. Lizzie n’arrive pas à croire qu’ils retournent plusieurs années en arrière. Que Wren lui refait le même coup. Qu’il est littéralement en train de… De quoi, exactement ? Rompre ? Son ventre se serre, tout comme sa mâchoire. Non, elle ne va pas craquer. Elle ne va pas pleurer. Elle a assez pleuré pour lui. Elle se sent trahie. Complètement manipulée. Il lui dit que ce n’est pas lui qui la considère comme un jouet et pourtant, il a joué avec elle. Il a abusé de sa faiblesse, il lui a fait croire monts et merveilles tout pour la descendre de nouveau une fois qu’ils touchaient quelque chose. Lizzie est paumée, elle ne comprend pas trop ce qui arrive et pourtant, elle a le courage d’enfin se tourner vers lui. « T’as conscience que je ne vais pas jouer dans un blockbuster chez Marvel ? Ils vont s’en fichent de moi. Et encore plus de mon compagnon non célèbre. Je t’interdis de me dire que je fais des caprices. Tu m’as fait croire en nous pendant des mois et t’es en train de tout foutre en l’air juste parce que… Parce que tu te fais des films. T’as la frousse. Moi aussi. »
Elizabeth finit par baisser la tête, sentant ses muscles se détendre d’un seul coup alors qu’elle s’avance vers lui et s’installe à califourchon sur ses cuisses. Elle scrute son visage, une main levée vers sa joue pour la caresser gentiment, les yeux bourrés de mélancolie. « J’espère que tu sais que tout ça, c’est dans ta tête. J’ai une vie tellement plate et sans intérêt que même s’ils s’intéressent à moi, ils finiront par se lasser. Mais je n’aurai pas dû t’imposer ça. Tout comme t’aurais dû me stopper avant. Tu m’as fait croire à quelque chose de magnifique et au final, tout s’écroule de nouveau. Je n'aime pas ça, Wren. Mais si le timing est mauvais, si ce n'est pas encore le bon moment pour nous, alors je ne peux pas te forcer à quoique ce soit. Je t'aime et je peux attendre s'il le faut. » Lizzie a un léger sourire, sa réaction calme et posée la surprenant presque. Mais elle n’est pas Wren, elle ne tempête pas, elle essaie de trouver quelque chose pour apaiser. Elle se penche pour l’embrasser tendrement avant de se détacher pour s’asseoir à ses côtés. « Tu vois quoi pour la suite ? Pour nous, je veux dire. On ne va pas s’infliger encore treize ans de séparation. Pas après tout ce qu’on a vécu. » Demande-t-elle avec un léger sourire. La brune espère au moins qu’ils pourront rester amis.
Peut-être que le futur leur sera plus favorable. Jamais deux sans trois dit le dicton, n’est-ce pas ? |
| | | | (#)Sam 4 Avr 2020 - 14:29 | |
| Mettre des mots sur quelque chose de cet acabit, ce n'était pas commun pour Doherty, lui qui n'arrivait jamais réellement à exprimer ses émotions. Il était impulsif, arrogant et parfois très mauvais mais là, ses mots résonnaient comme des pensées profondes, comme s'il le savait depuis des semaines sans réussir à le dire à haute voix. Le constat était difficile, même pour lui, même si c'était ses cordes vocales qui vibraient pour tâcher d'expliquer l'inexplicable: sa volonté était celle de préserver ce passé qu'ils avaient eu, ces joyeux moments où ils avaient été insouciants, des adolescents qui découvraient tout ensemble. Aujourd'hui, ici et maintenant, ils n'étaient plus ces personnes, ils avaient eu le temps de mûrir, de vivre de multiples aventures avant de se retrouver et Wren, lui, avait vraiment voulu tout effacer. Faire croire que ces treize années n'avaient pas existé, qu'elle était encore la Lizzie du lycée qui ne savait pas trop comment s'y prendre avec les gens et lui, le Doherty, sûr de lui et qui arrivait à tout assumer... Ils auraient pu rester ainsi mais c'aurait été une tragédie immense de l'univers parce qu'une décennie s'était écoulée, que personne ne restait tout à fait le même sur un laps de temps aussi long et ils avaient vu tant de choses, chacun de leur côté. Le suédois savait. Enfin, il comprenait et bien sûr, il s'en voulait d'avoir autant tardé à cela parce que le temps était précieux, qu'il la blessait encore et toujours, qu'il se blessait également dans l'entreprise. Il n'était même pas sournois, pas vilain pour un sou non, il essayait juste de comprendre et faire comprendre que ses émotions étaient ainsi et qu'il n'y pouvait franchement rien. "C'est pas le problème. Même ce qu'il y a dans ma tête, c'est pas le problème." Pour un fois, effectivement, cela ne l'était pas. Il n'était pas fou, il n'était pas le pyromane et il savait que tout cela était un problème plus ancré que sa piètre estime de lui-même, son manque d'assurance vis à vis des actes qu'il pouvait faire et qui résultaient en destruction massive de tout ce qu'il y avait autour de lui. "Tu vas rien attendre du tout, Lizzie, parce que c'est ça justement le problème, tu vois pas? On a passé douze ans à pas vivre parce que j'ai foiré notre relation, qu'on a pas pu en faire le deuil, sûrement parce qu'on pensait qu'on en avait pas vu le bout justement... Mais, on a changé, toi et moi. Il est peut être temps qu'on accepte que courir après des fantômes, ça n'est bon pour personne. C'est ce qu'on a fait pendant douze putain d'années, se refuser à toutes les personnes qui voulaient peut être vivre quelque chose à nos côtés parce qu'on en avait peur, qu'on vivait dans le passé, qu'on attendait ça... Nous, à nouveau. Mais regarde, on va pas au même endroit, on prend pas le même chemin et c'est pas grave. C'est la vie, c'est comme ça." Il tâcha de rester aussi stoïque que possible, difficile à obtenir de lui quand il entrait autant en contact avec le flot réel de ses pensées. Il était tellement perdu dedans qu'il reprit contact avec la réalité lorsque Lizzie l'avait relâché, comme s'il se refusait à laisser autant de tendresse prendre le pas sur cette décision qu'il essayait de prendre, aussi dure fut-elle. "Non. Je sais pas, Lizzie. J'ai pas toutes les réponses. Je suppose qu'on verra. Je suis désolé, j'aimerais tout savoir, tout comprendre et tout expliquer mais j'ai jamais su être à la hauteur pour ce genre de choses. Entre autres. Je devrais peut être te laisser, je sais pas..." Il avait rompu avec Lizzie Potter, sans se chercher d'excuses concernant le feu, sa famille, ses gènes ou n'importe quoi d'autre et peut être qu'enfin, Wren prouvait qu'il était en train de grandir. |
| | | | (#)Sam 4 Avr 2020 - 15:44 | |
| « Tu rompes mais tu ne sais pas. Tu ne me demandes pas mon avis, tu imposes le tien. Tu penses que c’est noble et peut-être que ça l’est. Mais j’aurai pensé que ça aurait duré plus longtemps. Je connais toutes tes failles et tes faiblesses. Je t’ai vu frôler la mort plusieurs fois. Le problème n’est pas qu’on a changé, parce que ça, ça s’apprend. Le problème est que tu es parti déjà défaitiste dans cette relation. Tu n’as pas voulu lui donner le temps nécessaire, ni même une chance. Je ne courais pas derrière un fantôme, moi. Alors oui, peut-être après ce qu’il s’est passé il y a des années, on a jamais su clôturer ce chapitre. On a peut-être été trop vite, trop intense, trop rapidement. On a connu des mois compliqués et le moment n’a peut-être pas été le meilleur. » Elizabeth ne savait plus trop quoi rajouter. Elle tient admirablement la barre, sa voix posée et calme, quoiqu’un peu tremblante. Elle ignore combien de temps elle va tenir la face de la sorte parce que c’est soudain, ce n’est pas prémédité et qu’elle est atteinte jusqu’à son fort intérieur. Elle ne peut pas s’empêcher de penser à quel point elle se sent trahie et manipulée. Une pointe d’elle-même doit le détester pour ça mais elle doit se montrer forte. Si ce n’est pas forcément pour lui mais surtout pour elle. « On peut repartir sur de nouvelles bases. Prendre le temps de se connaitre de nouveau. En toute amitié. Après tout, on l’a déjà fait une fois, ça aussi. » Dans le passé. Ils avaient été amis avant d’être amants. « Je n’attendrai rien de toi, pas plus que toi de moi. On laissera le temps faire son œuvre et on verra jusqu’où ça nous mènera. Et peut-être qu’un jour, les étoiles seront de nouveau en notre faveur. » Lizzie soupire comme pour reprendre une contenance avant de remballer tout ce qu’elle avait sorti. « Être à la hauteur est une chose. Croire en quelque chose et se battre pour est une autre. » Elle se lève et le regarde. « Je te ramène si tu veux. »
|
| | | | (#)Sam 4 Avr 2020 - 16:47 | |
| Est-ce que cette conversation avait encore un sens? Wren en arrivait à en douter fortement, convaincu que tout cela arrivait trop tôt, trop vite, sans avoir été réellement préparé en amont. La réalité les avait tout simplement frappés et il n'y avait pas grand chose à faire ou dire pour contrer quelque chose de cette envergure. Doherty, en tout cas, ne savait pas comment s'y prendre de son côté. Il acceptait non sans mal les critiques de Lizzie: il savait qu'elles viendraient parce qu'elle était meurtrie, qu'elle avait préparé un joli moment entre eux et qu'il venait tout gâcher comme à son habitude, l'essence même du suédois. Cela dit, est-ce qu'il pouvait lui répondre avec le même flegme, la même conviction? Probablement pas. Wren voulait juste que les événements se passent au mieux, que personne ne sorte de cette journée avec le coeur en miettes même si c'était vraisemblablement beaucoup trop tard pour tout cela. Le mal avait été fait, il avait prononcé les mots les plus redoutables et en retour, il devait écouter ceux que Lizzie avait à prononcer à son encontre. Ils étaient tout aussi légitimes pour sûr, même si leur sens échappait très franchement au nordique. "Parce que tu voudrais pas rompre maintenant que je t'ai dit tout ce que je ressentais? Voyons, Lizzie, ça a pas de sens ce que tu dis." C'était tout ce qu'il pouvait dire et encore, c'était sûrement trop. Il ne voulait pas lui faire encore plus mal, ce n'était d'ailleurs pas nécessaire. Il voulait juste s'évader, Wren, avant que le monde ne s'effondre sur son crâne, si c'était encore possible étant donné qu'il était sonné. Il n'avait rien vu venir, pas anticipé cette fameuse lame au fond du coeur qui lui implorait d'en finir avec son passé, d'aller de l'avant, d'arrêter d'avancer d'un pas pour en reculer de dix et peut être que pour une fois, l'ancien pompier avait envie d'écouter cette petite voix clairement plus sage que toutes les autres. "Il nous faut déjà le temps de guérir. Est-ce que se précipiter dans une amitié alors que les sentiments sont pas digérés, ce serait bien? Hors de question qu'on se fasse plus de mal qu'on s'est déjà fait, t'es pas d'accord? L'avenir nous le dira pour sûr mais il faut pas que tu crois ça, ok? Tu t'empêches pas de vivre des choses pour un peut être que les étoiles feront quelque chose ou je sais pas, peut être que ça arrivera, peut être pas mais laisse ton coeur te dicter ta meilleure route, pas ton esprit." Le sien lui communiquait au moins ce type de pensées alors qu'il se relevait, sentant le coup de poignard arriver dans les derniers mots de la brune. "Je me suis battu douze ans. A un moment, se battre pour quelque chose, c'est aussi savoir dire stop." Point final au problème parce qu'il le pensait vraiment: douze années à errer, la chercher partout sans se douter qu'il n'attendait plus rien de ce qu'ils étaient autrefois. "Non je vais rentrer à pied, t'en fais pas. Prends soin de toi, Lizzie." Il vint déposer un baiser fugace sur sa joue, comme un adieu qu'il n'avait pas franchement voulu mais qu'il savait nécessaire après tout ce qu'ils avaient vécu et qu'ils ne pourraient plus jamais rattraper, ses pas le dirigeant vers le lointain sans plus penser à rien. Pour le moment. |
| | | | | | | | wrizzie • it's the beat that my heart skips when i'm with you |
|
| |