Il jouait de malice alors que ce n'était clairement pas écrit dans son patrimoine génétique à la base. Zeke était bien trop discret pour s'amuser à rire des autres, sa cible principale restant par conséquent lui-même. Il montrait fréquemment à quel point il pouvait manquer de confiance en lui, une circonstance logique quand on n'avait jamais réussi à répondre aux attentes de la société. Blythe n'était jamais entré dans la moindre case, toujours trop créatif et rêveur pour se sentir utile à quoique ce fut. L'école avait envenimé ce principe dans les grande largeurs parce qu'il n'avait jamais pu être à sa place dans les confins du système alors que c'était la seule chose qu'on attendait réellement de lui. Au moins, il y avait un Blythe qui s'y plaisait dans les valeurs étranges que ce monde véhiculait et Ezechiel, lui, restait dans son coin à chouchouter ses meubles sans que cette mission n'ait le moindre but. Il ne pouvait que prier qu'un jour, les choses changeraient, qu'il se sentirait bien à côté des autres plutôt que d'être le grand bonhomme de trop. Au moins, à ce moment là, Ginny lui laissait une petite place dans son univers et c'était plus que ce qu'il n'avait jamais eu jusqu'ici. "Jusqu'à ce que t'apprennes à manier des outils dangereux." Autant dire qu'elle était punie à vie en vue de sa maladresse mais Zeke allait la rejoindre sous peu comme il s'avérait peu doué en peinture. Il avait de la minutie avec l'ébénisterie parce que c'était un art brut, qui nécessitait autre chose qu'une finesse infinie et une concentration de tous les instants mais il laissa néanmoins la brune le guider jusqu'à la fin de son oiseau. Il put donc relâcher le pinceau et essayer d'observer le rendu, rien que quelques ajouts avaient fini par donner de l'harmonie à l'ensemble, un miracle aux yeux du fermier. "Oui, c'est pas mal. Mais je tiens à ce que ce soit toi qui finisse le décor. Trop précis pour moi." Lui n'y arriverait pas. Trop brut. Trop lourd. Pas assez tout. "Tu vends tes toiles?" Car il devait être le seul artiste de ce monde à les entasser au fond d'une grange, un comble qu'il n'avait pas l'air de vouloir changer tout de suite.

La punition est levée et avec elle mon sourire s'est dramatiquement envolé. Une seconde une seule, avant de revenir encore plus espiègle couronner mes lèvres de gamine. "Jusqu'à ce que t'apprennes à manier des outils dangereux." « Tu me brises le coeur Zeke. » il ne brise absolument rien sauf peut-être les quelques bribes d'ego que j'aurais jamais pensé pouvoir avoir, et c'est assuré qu'il n'aura pas peur que je sois honnête tant la lueur de malice dans mon regard s'amuse presque autant que moi.

Il se prête au jeu, beaucoup moins dangereux que celui consistant à ce que je me lacère la peau avec un de ses impressionnants outils. Le pinceau semble petit, si minuscule entre ses doigts qui ont tant vu, tant travaillé ; et je me surprends à détailler ses mouvements pour tenter d'y trouver de la douceur, de la délicatesse quand il se braque déjà, l'agriculteur. "Oui, c'est pas mal. Mais je tiens à ce que ce soit toi qui finisse le décor. Trop précis pour moi." il se braque et le coup d'oeil que je laisse dériver sur son profil est plus doux encore, plus rassurant que tous ceux que j'ai bien pu lui dédier pendant l'exercice. « C'est okay quand c'est imparfait. Je trouve ça mieux encore, plus beau. » mes mots ne serviront à rien maintenant qu'il part déjà, maintenant qu'il s'éloigne du canevas et de moi aussi. « Le parfait me rend triste. » et probablement même qu'il ne l'entendra pas, ça.

"Tu vends tes toiles?" qu'il finira par demander distraitement Zeke, une fois mon pinceau ayant donné ce qui me semble être le tout dernier coup, la dernière teinte s'étant étalée sur la toile. « Oui, parfois. » je fronce des sourcils, mon visage passe à l'expression qu'il arbore à la seconde où je scrute mes ombres, mes lumières, mes traits, mes esquisses. Je corrige moins qu'avant, prends plus d'aise dans mes mouvements, mais reste bien trop humble pour le réaliser d'emblée. « Pourquoi, tu connais des gens qui seraient intéressés? » je pouffe, fronce du nez, lève mes prunelles scintillantes vers lui aussi, prête à insister mille fois et mille autres pour lui dire que ça, tout ça, ça sera gratuit pour lui et pour qui que ce soit il peut bien connaître. Le troc de moments plutôt que d'argent me va amplement.

« Où est-ce que tu avais prévu l'accrocher? » je finis par m'entendre demander, curieuse, trop. Il aurait tous les droits de me refuser cette info, je ne lui en tiendrai jamais rigueur.

Il n'était pas taillé pour la grâce ou la délicatesse, Zeke, plus rustre et mécanique qu'autre chose. Il avait enregistré des milliards de combinaisons dans sa tête lorsqu'il était question de travailler le bois mais avec un pinceau à la main, le grand brun était perdu. Aussi incroyable que cela pouvait paraître, il n'aimait pas cette sensation, comme si Zeke cherchait le réconfort de ce qu'il connaissait parfaitement. Le chêne, le peuplier, tout cela, il connaissait par coeur mais la douceur d'une toile qu'on graciait d'une touche ça et là, il n'arrivait pas à s'y faire. Alors, il s'était éloigné, laissant le loisir à Ginny de clore le chapitre de son tableau dont un oiseau était le principal protagoniste. "Pourtant, le parfait, c'est ce qui fait tenir debout pas mal de chose." Des meubles par exemple mais il aurait pu citer les bâtiments ou diverses inventions qu'on utilisait au quotidien. Les artistes manquaient de ce terre à terre dont Blythe raffolait parce qu'il était rassurant et tangible. Cela dit, l'idée ne l'empêcha pas d'observer Ginny travailler sur les dernières esquisses avec un air concentré, comme si bouger de son côté le ferait rater du sien. Elle eut l'air d'en terminer avec les ombres et autres détails que Zeke n'aurait pas pu mettre en oeuvre sans aide, peu à l'aise avec ce tout nouveau type de minutie. "Pas vraiment. Mes moutons sont trop pauvres pour être tes clients." Un peu d'humour parce qu'il n'avait plus beaucoup de voisins. Les gens avaient couru vers la ville quelques années auparavant et il ne restait que les quelques fermes du coin. Ezechiel n'en était pas gêné, pourtant. "Dans ma chambre. Ce sera top pour se réveiller." Ou regarder le tableau lors de ses longues nuits d'insomnie, plutôt. "Et toi, t'as mis où ma chaise?" Comme s'il voulait vérifier que la brune l'avait utilisée, il en était déjà convaincu avant même d'avoir posé la question.

"Pourtant, le parfait, c'est ce qui fait tenir debout pas mal de chose." « Alors je suis tout sauf parfaite. » un rire de plus, à travers la grande grange ou le grand atelier, à ce point, je n'en suis plus si sûre. Il la remarquée déjà, ma fameuse maladresse, ce n'est que partie remise pour qu'il réalise à quel point je titube pour tout, tout le temps. Le danger public de ne pas tenir debout me rend donc totalement imparfaite, et ce serait mentir de dire que ça ne me rassure pas amplement. Mes parents ont passé ma vie à me vouloir lisse et impeccable ; être tout l'inverse me conforte totalement.

Les traits s'affinent et mon regard dérive sur la toile pour m'assurer que chaque parcelle est à mon goût, ou du moins, sera au sien. "Pas vraiment. Mes moutons sont trop pauvres pour être tes clients." c'est qu'il fait dans l'humour encore et toujours Zeke. Mes yeux n'en finissent plus de se redresser pour attraper les siens au vol, y admirer la lueur espiègle qu'il s'autorise, lui qui a des traits si pensifs parfois, un voile sur son propre regard. Je ne suis pas imbue au point de penser qu'il se sent à l'aise avec moi, qu'il s'ouvre véritablement. Mais ça fait du bien de voir son visage se décontracter au fil de la conversation qui a tout, mais surtout rien de sérieux. « C'est dommage, je suis certaine qu'ils ont tous d'excellents goûts en matière de pastel. » je pouffe de l'idiotie, fronce du nez aussi. Au moins, je ne les ai pas associés au fusain - leur laine m'en remerciera c'est certain.

"Dans ma chambre. Ce sera top pour se réveiller." drôle de réponse, ça. Parce qu'il veut penser au boulot dès le réveil? Parce qu'il se sent isolé dans sa chambre, et que la vue lui donne l'impression de mieux respirer? Parce qu'il aime sa vie et qu'il s'amuse à la regarder avant de la vivre? "Et toi, t'as mis où ma chaise?" mes dizaines de questions impolies restent en suspens, quand un sourire en coin vient éternellement trôner sur mes lèvres. Trop de curiosité tue la curiosité qu'on dit. « Dans ma chambre, aussi. »  je me redresse, la toile est désormais terminée, sèche ou relativement. Mes mains la transportent vers Zeke comme si elle était précieuse, comme s'il s'agissait du plus beau cadeau que je pouvais lui faire, comme si c'était une petite parcelle de cristal qui allait exploser à la moindre mauvaise manoeuvre. « Elle est parfaite pendant les nuits d'insomnie. » j'attends qu'il attrape le canevas pour sourire de plus belle, aussi fière que possible. Sa chaise qui me donnerait presque l'impression d'avoir été créée que pour moi ; et l'espoir naïf, candide, enfantin presque, qu'il retrouve cette même impression avec la toile qui est maintenant la sienne.

Il n'aspirait pas à la perfection, Zeke, juste au travail bien fait. Il n'aimait pas rater quelque chose qui était censé être facile pour un bricoleur comme lui et pourtant, parfois, cela arrivait parce qu'il avait la tête ailleurs ou qu'il y avait un concours de circonstances qui l'empêchait de briller dans sa mission. Il constatait que Ginny ne pouvait pas avoir le même point de vue que lui: elle était une véritable artiste et jamais un tableau ou une sculpture n'avaient été déclaré des chefs d'oeuvre parce qu'ils étaient absolument parfaits. Bien au contraire, les petits défauts procuraient le bonheur aux spectateurs et Ezechiel en faisait clairement partie. Alors, il respectait son point de vue, lui qui ne pouvait pas totalement le partager puisque la construction de meubles en bois nécessitait une certaine maîtrise d'un idéal, ne serait-ce que pour faire tenir les planches debout. La symétrie était importante, la finition bien plus encore mais le brun aurait aimé pouvoir se laisser un peu plus aller, comme il voyait Ginny le faire en terminant sa production. Bien vite, elle la tendit à un Blythe qui souriait à pleines dents car c'était son cadeau, c'était ce qu'il avait voulu, une représentation d'un petit oiseau au milieu d'une grange bien trop grande pour lui. C'était certainement la meilleure représentation qu'on pouvait faire de lui par ailleurs, lui, le petit oiseau, au milieu d'un monde qu'il n'arrivait pas à comprendre et qui ne l'acceptait jamais vraiment, en conséquence. "Comme le tableau sera idéal pour mes nuits d'insomnie, aussi." Autant dire qu'il allait passer tous les soirs de nombreuses heures à attendre le sommeil en se posant devant les diverses couleurs sur la toile. Il n'y avait rien qu'il allait préférait à cette contemplation, il le savait déjà, Zeke, et il ne s'arrêtait pas de sourire pour cette raison. "Tu crois qu'un jour, tu pourras peindre sur un de mes meubles? Peut être que ce serait l'oeuvre parfaite dans son imperfection du coup." Il ne savait pas le moins du monde d'où lui venait cette idée mais Ezechiel sentait qu'elle était bonne, lui qui ne lâchait pas le regard de la jolie toile entre ses mains. C'était son monde désormais.

Il est aussi enfantin qu'il est beau, son sourire, alors qu'il laisse ses prunelles dériver sur la toile qui passe le plus naturellement du monde de mes mains aux siennes. J'aurais jamais pensé qu'il puisse autant l'admirer alors qu'il semble connaître par coeur la vue qu'il m'a demandée de représenter ; pourtant, je ne me lasse pas de le voir se ravir de chaque détail, de l'oiseau sur lequel il revient toujours même s'il observe tout le canevas d'un sens comme de l'autre.

Ses insomnies qu'il nargue avec la peinture qui lui servira envers et contre tout, mes iris attendent qu'il redresse la tête pour se plonger dans les siens, éternellement rieurs. "Tu crois qu'un jour, tu pourras peindre sur un de mes meubles? Peut être que ce serait l'oeuvre parfaite dans son imperfection du coup." l'offre vient si naturellement que je me demande d'office pourquoi ce n'est pas déjà le cas, pourquoi on ne travaille pas déjà ensemble, ses meubles et ma peinture. Puis j'éclate de rire, redressant ma main blessée sous son nez comme un rappel aussi naïf que marrant à mes yeux du moins. « J'ai presque peint sur un de tes meubles, déjà. » mes quelques petites gouttes de sang et ma maladresse de jeune première qui ont quasiment tout gâché, y'a une longue heure déjà. « J'aimerais beaucoup. » que je reprends pourtant, l'air un peu plus sérieux, le sourire en coin toujours bien logé sur mes lèvres. Beaucoup.

Lentement, je commence à ramasser mes effets personnels, mon bordel éternellement éparpillé et éparse au sol comme s'il s'agissait de la plus simple des scènes qu'à chacun de mes passages chez qui que ce soit j'amène avec moi sans la moindre gêne mon chaos et mes dix milliers d'objets qui traînent. « Tu m'enverras une photo? » de la toile sur son mur, de la vue qu'il aura, quand il dormira pas, quand je ne dormirai pas non plus.

On ne lui avait jamais offert de plus beaux cadeaux, peut être parce que Zeke ne laissait jamais ce droit à autrui d'être proche de lui. Le brun ne se laissait jamais franchement approcher et même lors des fêtes, il décrétait qu'il ne méritait rien de la part de son entourage. Alors, ce tableau, cette perle d'imperfection était sûrement l'exception qui confirmait la règle, lui faisant penser qu'il avait peut être tort de croire qu'il ne valait pas assez pour avoir ce genre d'objets en sa possession. Il croyait encore, de toute évidence, que c'était trop pour un seul homme une si jolie toile mais Blythe avait les yeux qui pétillaient en perdant son regard sur chaque détail de couleur, chaque jeu d'ombres qu'il avait l'air d'embrasser de son regard innocent. Il ne serait certainement jamais assez reconnaissant envers Ginny d'avoir osé venir jusqu'ici, à plus d'une heure de la ville, avec une toile et ses pastels entre les mains, car il ne savait pas bien où se mettre maintenant qu'elle était en train de ranger toutes ses affaires. Elle avait l'air heureuse de son côté, peut être parce que le jeune homme s'osait à lui faire une proposition plus commerciale et elle avait assez de sens de l'humour pour penser au sang qui avait failli repeindre les tiroirs de son meuble quelques minutes auparavant. "Avec tes pinceaux, la prochaine fois. On pourra les vendre, si tu veux." Des meubles aux mille couleurs, lui qui n'avait jamais franchement apprécié l'idée de faire du commerce avec ses créations. Zeke était beaucoup trop généreux pour en faire un véritable métier mais il se disait que s'il pouvait aider la jeune femme à travailler des matières qu'elle ne côtoyait peu, c'était assurément une bien belle victoire. Alors, il hocha la tête le plus simplement du monde quand elle lui demanda une photographie future du tableau de son environnement. Il n'y manquerait pas, souriant à Ginny en l'aidant à porter quelques tubes de peinture parce qu'elle menaçait de se tuer au moindre pas effectué et c'était sûrement cette maladresse légendaire qui créait des chef d'oeuvre, Zeke aimait cela chez elle.

"Avec tes pinceaux, la prochaine fois. On pourra les vendre, si tu veux." il s'amuse, il rigole presque, il laisse échapper sa joie des détails, des toutes petites choses que je partage tout autant. Et je crois sincèrement ne jamais être capable de ne pas m'attendrir devant les fossettes que son visage creusent lorsqu'il sourit. Zeke a tout de l'innocence même, il avance à tâtons et pourtant son rythme me va parfaitement, moi qui ait tenu le même depuis des années. Moi qui le tient autant que lui en l'instant. J'hoche de la tête, accepte le tout sans que personne n'en soit surpris.

Et je suis sur le départ, je jure que je l'étais, que j'allais le laisser vivre, arrêter de monopoliser son attention et sa journée de mes propres envolées. Mon sac sur l'épaule, la poignée de main officielle que j'ai transformée à la dernière seconde en tapotement incertain sur son bras, presque je lui offrais un highfive en échange. Gamine de bac à sable dirons-nous. Ce n'est qu'à quelques pas de la voiture toujours stationnée dans l'entrée que je finis par faire volte-face, une idée et un eureka plus tard qui justifient le reste. Mes prunelles remontent et s'accrochent instinctivement à celles de l'agriculteur. « L'atelier à Toowong, dont je t'ai parlé, tu t'en souviens? » je lui en donnerai tous les moindres détails s'il a oublié, jamais je ne lui en tiendrai rigueur même.

Attendant qu'il confirme, je poursuis, mon sourire à moi trouvant parfaitement écho en son sourire à lui. « Si t'as envie de venir y travailler, ou juste si tu veux venir tester mes pinceaux en zone sécurisée... » un rire de plus, un espoir aussi. Il a autant sa place chez moi qu'il m'a laissée créer de toutes pièces la mienne chez lui. C'est comme ça que ça fonctionne, quand on entre dans ma famille. « ... t'es toujours le bienvenu. »

Elle allait partir, l'instant était fini, qu'importe à quel point il avait été magique aux yeux de Zeke. N'en resterait que cette toile, mais ce n'était pas quelque chose de futile, pas pour le grand brun, quand il savait qu'elle aurait une part majeure dans son avenir. Il savait que cette rencontre avec Ginny allait changer beaucoup de choses car, pour la première fois, il comprenait que son travail du bois pouvait être considéré comme un art véritable, quelque chose d'essentiel pour les férus du genre. Zeke ne pourrait plus jamais se cacher dans sa grange avec ses vieux meubles, pas quand tout un monde s'ouvrait à lui, quand tout ce qu'il pouvait faire avait une importance aux yeux de quelques curieux du coin. Alors, le Blythe souriait à la brune au moment de la raccompagner jusqu'à son véhicule, sentant sa maladresse dans le moindre de ses mouvements et sur bien des points, Ezechiel partageait cela avec elle. Il n'avait, de toute évidence, jamais été très doué dans les interactions sociales, ce qui avait été longtemps un frein à son développement avant qu'il ne s'en empare pour créer quelque chose de bien plus beau encore. C'était d'ailleurs ce que lui proposait la jeune femme à ce moment là: d'inventer, de se renouveler, de ne pas abandonner cette passion qui l'étreignait et il souriait comme un môme, Zeke. "Je me rappelle, oui. Je viendrai, promis. Quand je serai prêt à déménager quelques outils en ayant moins peur pour ta sécurité..." Il riait parce qu'elle avait montré à quel point son manque d'agilité pouvait attenter à sa vie, Zeke n'avait rien à juger de son côté vu son peu d'aisance avec un pinceau entre les doigts. "Tu m'aideras avec le pinceau, ça me paraît être un super compromis." Il ne savait pas tellement dans quoi il s'embarquait mais il n'était plus question pour Ezechiel d'avoir peur de l'inconnu sinon, il passerait à côté de toute sa vie. Il n'en était plus question quand le temps s'écoulait aussi vite.