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 I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17

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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptyVen 3 Avr - 19:27



I'm not givin' up, givin' up
No not yet
Even when I'm down to my last breath
Even when they say there's nothin' left
So don't give up on...

« Caleb, CALEB. » Un appel de désespoir en constatant que du sang coule le long de mes jambes et tache l’eau de la douche. En petite quantité mais suffisamment pour que je comprenne que ce n’est pas normal. Pas normal ce sang comme ces douleurs que je ressens depuis la veille au soir. Des douleurs d’abord comme des picotements dans le bas ventre, qui sont devenues de véritables crampes. Douloureuses et inquiétantes. J’éteins l’eau et je m’assois nue dans la douche pour constater que du sang continue de couler. Les yeux qui fixe le sang qui se voit que trop bien sur le carrelage blanc de la douche. Je sais qu’il est arrivé mais je n’ose pas le regarder. Je ne peux pas le regarder. « Je saigne. Je sais pas ce qu’il se passe. » Oh que si je sais. J’en suis même persuadée mais je suis incapable de le dire. Je ne serais pas celle qui prononce ces mots à Caleb. Il en est hors de question. Alors je me contente de me tenir assise sur le sol de ma douche les genoux repliés contre mon ventre dans une tentative vaine de soulager ces douleurs que je ressens par vague. Incessantes, pas insupportables physiquement mais qui viennent renforcer encore un peu plus la crainte que je ressens en moi. Je vais perdre ce bébé, je suis en train de perdre ce bébé, j'ai perdu ce bébé. Peu importe, l'issue me semble déjà écrite. Et si les douleurs sont supportables, cette pensée elle, en revanche ne l’est pas. « Je suis désolée Caleb, je suis tellement désolée. » Il n’a pas mérité ça. Il n’a pas à subir tout ça. Je voudrais disparaître, pour ne pas avoir à lui faire vivre ça. Pour ne pas avoir à supporter sa tristesse et sa déception. Il était si heureux. « Je suis désolée, je suis désolée, je suis tellement désolée. » Ces mots en boucle dans ma bouche, je suis incapable de savoir vraiment ce que je dois faire ou pas, de toute façon dans ma tête il n’y a plus rien à faire. Tout est fini, tout se fini dans ces taches de sang et cette douleur ici dans ma douche. Ma tête cogne la paroi de la douche dans un excès de colère alors que je serre mes poings pour retenir l’envie de tout frapper qui monte en moi. La colère ou plutôt la fureur, l’injustice, la haine. Je suis envahie de tout en tas de sentiments et je ne peux rien faire. Je ne peux pas crier, je ne peux pas pleurer, je ne peux rien faire parce que Caleb est là et qu’il ne doit pas me voir abandonner. Et pourtant c’est ce que je fais. J'abandonne parce que j'ai déjà perdu. « Je suis désolée. » Encore ces mêmes mots que je répète en boucle alors que je suis perdue la tête posée sur mes genoux observant sans pouvoir détacher mes yeux, les taches de sang qui me confirment que tout est en train de se finir avant même d’avoir vraiment commencé finalement. De nouvelles crampes, de nouvelles douleurs, et ma main qui se pose sur mon ventre alors que des larmes commencent à couler sur mes joues.

...


Allongée sur un lit d’hôpital, au milieu de la nuit, le draps remonté jusqu’au cou comme pour cacher le reste de ce corps que je suis en train de haïr. Les genoux repliés contre moi, je ne dis plus rien, je ne parle plus, je ne bouge même plus. Je me laisse guider par Caleb, par le personnel soignant, je suis là, sans l'être réellement. Les yeux fermés on pourrait presque croire que je dors. Mais je ne dors pas, pourtant j’en meurs d’envie. Dormir et finalement me réveiller dans mon lit pour constater que tout ceci n’était qu’un cauchemars, un putain de cauchemars. Je ne veux pas ouvrir les yeux, je ne veux pas regarder cette réalité en face, et pourtant l’odeur de l’hôpital est partout autour de moi pour me rappeler que je ne suis pas chez moi et pire que je suis ici. Que tout est réel. Mais je ne suis pas prête à ouvrir les yeux, à faire face au regard de Caleb. Parce que je m’en veux tellement. Parce que j’ai échoué. Parce que tout ceci est de ma faute, c'était à moi de le protéger et j'ai échoué. J'ai échoué et on est là par ma faute. Et j'en viens à chercher une raison, une explication pour me permettre de comprendre ce que je ne peux pas comprendre. Et j'en viens à penser que cette épreuve c’est peut-être une punition pour tout ce que j’ai fais. Oui voilà une putain de punition. Quelqu’un ou quelque chose veut me rappeler que je n’ai pas le droit d’être heureuse, pas le droit d’être mère pas après ce que j’ai fais. On me punit pour tout ce que j’ai fais dans ma vie. On me punit d’avoir été égoïste. On me punit pour toutes les pensées horribles que j’ai pu avoir. On me punit pour avoir eu l'audace de croire que je pouvais être heureuse. Et si je peux l'accepter, parce que je le mérite, Caleb lui ne le mérite pas. Il ne mérite pas ça, pas après tout ce que je lui ai déjà fait vivre. C’est mon corps, ma responsabilité, ma faute et je ne peux pas le regarder dans les yeux, je n’y arrive pas. Et j'ai peur de n'être plus capable de le regarder encore sans me sentir coupable. Le verdict n’est pourtant pas encore tombé, mais au fond de moi, j’en suis pourtant certaine. Je l’ai perdu et avec lui, j’ai perdu tout nos espoirs de famille. J'ai encore tout gâché, moi et moi seule. La porte de la chambre s'ouvre, je l'entends mais je n'ouvre pas les yeux, je ne regarde pas l'infirmière qui s'approche et qui me parle m'expliquant ce qu'elle vient faire. Et, je la laisse faire, je lui donne mon bras pour la prise de sang, et je ne réponds pas à ses questions, laissant Caleb s'en charger. J'en suis incapable. Je ne peux pas accepter d'être ici, pas comme ça, pas pour ça.

Et elle repart, elle repart et c'est encore ce silence dans la chambre, ce silence et cet odeur que je déteste. Ce silence et cette attente insupportable. Pourquoi me faire attendre pour me confirmer ce que je sais déjà ? Pourquoi nous laisser aussi longtemps dans cet état d’attente. Et si je peux comprendre que d'autres situations soient plus urgentes qu'une fausse couche, moi je ne supporte plus cette attente. Parce que je ne sais pas comment gérer mes émotions. Je ne veux plus y croire c’est trop douloureux mais pourtant une partie de moi n’arrive pas encore totalement à renoncer. Je sais que je l’ai perdu mais cette pensée est impossible à accepter. Je sais que tout est fini et pourtant, au fond de moi, j'ai une infime partie qui me dit de continuer à y croire, comme si la vie s'accrochait. Je ne sais pas comment gérer, je ne sais pas comment je dois faire avec cette information. J'ai mis du temps à me faire à l'idée que j'étais enceinte. J'ai mis du temps à gérer mes émotions et à contrôler tout ça. J'ai pris du temps pour réussir à accepter que j'allais revivre une grossesse et voilà qu'on me l'enlève. Non, c'est injuste, trop dur. Pourquoi m'avoir fait subir un début de grossesse si c'est pour se terminer comme ça ? C'est trop cruel. Et je réalise que si j'ai si mal aujourd'hui, c'est parce que je crois que j’étais prête à l’aimer ce bébé. J’étais prête à l’accueillir. Je le voulais. Je pense déjà au passé, et ça me fait mal, tellement mal. Et, c’est dans ce lit d’hôpital que tout mes doutes sur ma capacité à aimer un enfant s’envole. Parce que oui, j’aime cet enfant que je pense avoir perdu. Et c’est injuste. J’ai envie de crier, de pleurer mais je n’y arrive pas, je reste immobile dans ce lit. Il n’y a que ma main qui bouge qui cherche la main de Caleb, sans ouvrir les yeux, je cherche sa présence parce que j’ai besoin de lui. J’ai besoin de nous dans ce moment. J'ai plus que jamais besoin de lui. Je serre sa main dans la mienne, silencieusement. J’ai rarement été aussi silencieuse. Mais il n’y a rien à dire. Rien à faire. Juste attendre et je déteste ça. Cette attente, cette incertitude, cet état entre deux, entre l’espoir et le désespoir. Entre l’envie d’y croire et la peur de voir ses espoirs être balayés. Je suis de nature pessimiste, me préparant généralement au pire mais cette fois le pire me semble insupportable. « Je veux pas le perdre. » Et comme si c’était juste une question de volonté, comme si ce que je voulais avait le pouvoir de changer quelque chose. Comme si j’avais mon mot à dire sur ce qu’il était en train de se passer. Sauf que je n'ai rien à dire, rien à faire, juste à subir. Mais je ne veux pas le perdre, je ne veux pas renoncer à cet enfant, même si j’étais terrifiée en apprenant qu’il était là, je réalise à l’instant que je le veux. Que j’ai envie de cet enfant avec Caleb plus que tout. Et on dit souvent qu'on se rends compte de l'importance des choses qu'après les avoir perdu, et c'est ce que je ressens là à l'instant. Mais je ne veux pas le perdre. Je me décale un peu dans le lit et sans le regarder je lui parle. Doucement. « Allonges toi avec moi s'il te plaît. J'ai peur. » J'ai besoin qu'il soit là avec moi, à deux on est plus fort et ce qu'il se passe, on est en train de le vivre ensemble. Je sais que cette attente est longue pour moi, mais elle l'est aussi pour lui. Je sais que la douleur que je ressens, il l'a ressent lui aussi. Il était tellement heureux, pleins d'espoirs et je suis en train de lui briser tout ses rêves, encore. J'ai besoin de le sentir contre moi, j'ai besoin qu'il s'allonge à mes côtés et qu'il me serre contre lui comme il le fait tout les soirs. J'en ai besoin.


@Caleb Anderson     I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051  I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051  

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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptySam 4 Avr - 17:20

Alex & Caleb
“I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath”
Désespérément en train de fouiller dans ses placards pour nous trouver à manger, je commence à me dire que je vais devoir sortir faire quelques courses si je veux nous nourrir comme il se doit ce soir. Dans ses placards je trouve essentiellement des boîtes de conserves de légumes, des pâtes, du riz et…c’est à peu près tout. J’ai déjà épuisé mon stock de nourriture saine que j’avais acheté il y a quelques jours et alors que je m’apprête à me chausser pour quitter l’appartement le temps de faire quelques achats je l’entends m’appeler de la salle de bain. « Caleb, CALEB. » Au ton de sa voix je comprends tout de suite qu’elle est inquiète, voire même terrifiée. Les sourcils froncés je me dirige vers la salle de bain dans laquelle j’entre, sans toquer et je la retrouve assise sous la douche. Je ne tarde pas à remarquer que des tâches de sang commencent à colorer l’eau de la douche qui coule encore. Je ne bouge pas et je reste à l’entrée de la salle de bain à fixer la couleur rouge qui commence à se faire un peu trop présente pour que ce ne soit pas inquiétant. « Je saigne. Je sais pas ce qu’il se passe. » Incapable de parler et de bouger je reste encore planté à la porte mais cette fois je ne regarde plus l’eau, je ne regarde même plus Alex, je me sens complètement perdu. Une légère perte de sang ne veut pas forcément dire…ça, non ? Ça ne veut pas forcément dire qu’elle est en train de perdre le bébé ? Sauf qu’au final je me rends compte qu’il s’agit plus que d’une petite perte de sang et c’est le déclic qu’il m’a fallu pour enfin réussir à bouger. « Je suis désolée Caleb, je suis tellement désolée. » Ça ne sert à rien de s’excuser. On ne sait même pas ce qu’il se passe. Peut-être que ça n’a rien avoir, peut-être qu’elle ne l’a pas perdu. Ce sont les mots qui passent en boucle dans ma tête et au même moment j’éteins l’eau, elle continue à s’excuser encore et encore sans s’arrêter et moi je ne dis rien. Je ne lui réponds pas, parce que je ne sais pas ce que je peux lui dire alors comme dans bien des moments je préfère garder l’option silence. Je prends une serviette et je la pose sur son dos tout en lui offrant ma main pour l’aider à se lever. « Habille-toi, je t’emmène à l’hôpital. » Sont les seuls mots que je prononce parce que de toute façon il n’y a rien à dire d’autre. Elle saigne, elle est sûrement en train de perdre le bébé. C’était trop beau pour être vrai.

[…]

Alex a très vite été prise en charge, quelques tests ont tout de suite étaient faits et nous sommes toujours dans l’attente des résultats bien qu’il n’y ait au final pas vraiment de doute possible. Je me suis encore trop emballé. Ce bébé je ne le verrai pas parce qu’elle l’a perdu, c’est sûr. Aucun d'entre nous ne parle, ce qui est surtout assez étonnant de son côté. Alex qui reste silencieuse, qui ne dit rien. Ça n’arrive jamais, ça. Elle est allongée sur le lit d’hôpital, les yeux fermés, elle dort sûrement. Moi je suis assis sur le fauteuil à côté de son lit, je pourrais allumer la télé pour m’occuper mais je ne le fais pas. Je pourrais pianoter sur mon portable mais je ne le fais pas. Je me contente de faire trembler ma jambe, nerveusement, sûrement. Et quand j’entends quelqu’un toquer et puis entrer, je me redresse pensant voir un médecin passer la porte mais c’est une infirmière qui fait son apparition dans la pièce expliquant à Alex qu’elle s’apprête à lui faire une prise de sang. « Vous en êtes à combien de semaines ? » L’infirmière s’adresse à Alex, elle lui pose cette question d’une voix douce et hésitante. Mais Alex ne lui répond pas, elle n’ouvre pas la bouche alors je me charge d’y répondre. « Neuf semaines. » Je regarde l’infirmière fait la prise de sang et la remercie avant qu’elle ne quitte la chambre nous assurant que les résultats devraient arriver assez rapidement. Je soupire. Je suis désespéré et en colère contre moi-même. Parce que j’avais déjà fait des dizaines de plans pour nous, notre famille, ce bébé, je me suis emballé comme toujours. J’ai voulu aller trop vite. Je m’en veux. J’aurais dû faire plus attention. Une deuxième fois en seulement quelques secondes d’intervalle je soupire, cette fois en laissant ma tête retomber dans mes mains. Tout ça, c’était trop beau pour être vrai. Alex qui tombe enceinte, moi qui deviendra père dans plusieurs mois. Bien sûr que ça n’allait pas arriver, parce que les choses ne se passent jamais comme prévu avec moi. Ma main vient retrouver celle qu’Alex, toujours sans un mot et c’est elle qui brise enfin le silence. « Je veux pas le perdre. » Moi non plus. Mais à quoi bon lui répondre ça ? « Allonges toi avec moi s'il te plaît. J'ai peur. » Elle l’exprime clairement, elle a peur. Cette fois c’est à moi de ne pas exprimer ce que je ressens. Moi au fond je n’ai pas peur parce que je sais très bien que tout vient de se terminer. Plus de famille, plus de bébé. Hier encore nous étions trois et maintenant nous ne sommes plus que deux. Je le sens. Et c’est toujours en silence que je m’allonge, mon torse collé à son dos, je la serre contre moi et embrasse doucement sa joue. « Je t’aime. » Quoiqu’il arrive. Quoiqu’il se passe, je l’aime. Je lui murmure ces mots, je la serre contre moi mais nous ne restons pas seuls très longtemps puisqu’après avoir frappé deux fois contre la porte, c’est au tour d’un médecin d’entrer dans la chambre. Je me redresse et je quitte bien trop vite le lit à mon goût alors qu’il s’avance vers nous pour se présenter. « Bonsoir, je suis le Docteur Johnson, gynécologue. » Il s’arrête au pied du lit et semble concentrer presque toute son attention sur Alex, qui reste allongée sur le lit. « Je vais devoir vous faire un examen gynécologique si ça ne vous dérange pas, pour m’aider à comprendre ce qu’il s’est passé tout à l’heure. » Il n’y a pourtant pas grand-chose à comprendre. Mais moi je ne dis rien, je reste silencieux l’observant s’installer et commencer son examen. « Neuf semaines d’aménorrhée c’est bien ça ? Vous sauriez me dire si vous avez perdue beaucoup de sang ? Est-ce que ça vous ait déjà arrivé avant aujourd’hui ? » Toutes ces questions je ne peux pas y répondre pour elle alors je fais la seule chose que je peux ; je lui prends une nouvelle fois la main, entremêlant nos doigts lui montrant que même si je ne peux pas y répondre à sa place je suis là, pour elle.
© nightgaunt


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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptyDim 5 Avr - 18:52



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Je crois que je serais bien incapable de parler de ces minutes qui viennent de s’écouler. Je crois que mon esprit est resté dans ma douche, mes yeux ne voient que le sang qui coule encore et encore, emportant avec lui ce que j’étais en train de construire avec Caleb. Je ne me souviens plus de grand chose, entre le moment où j’ai appelé Caleb, enfin hurlé son prénom, et le moment où je suis arrivée à l’hôpital. Comme si ces moments n’avaient pas été réellement vécu par moi même, je crois que c’est Caleb qui m’a sorti de la douche ou peut être que je l’ai faite seule, je sais vraiment plus. Je ne me souviens même pas m’être habillée et pourtant je ne suis pas nue preuve que je l’ai fais. Je ne me souviens pas non plus de l’arrivée à l’hôpital, ni du temps passé en salle d’attente. Je crois que j’ai fais ce que je sais faire de mieux j’ai fuis. Pas physiquement mais psychiquement, parce que j’étais pas en mesure de le gérer. Répéter encore et encore mes symptômes, redire encore et encore que j’avais saigné, beaucoup trop. Dire que j’avais eu les douleurs aussi. Dire encore et encore que j’étais en train de perdre mon bébé, j’en étais pas capable alors je crois que j’ai laissé Caleb gérer, cette situation et me gérer moi. Sans penser réellement à ce que lui était en train de vivre, j’en étais incapable parce que me concentrer sur lui c’était potentiellement m’ouvrir à d’autres émotions et j’étais déjà incapable de gérer les miennes alors voir la tristesse, le désespoir, ou pire les reproches dans les yeux de Caleb je ne voulais pas prendre le risque. Et pourtant on était tout les deux à vivre ça. Mais j’étais beaucoup trop perdue pour être d’une quelconque aide pour lui. J’ai commencé à revenir un peu sur terre au moment où le calme est revenu. Au moment où installée dans une chambre dans un lit, je me suis retrouvée confrontée au silence et à l’attente. Refusant toujours d’interagir avec le monde extérieur, je sens pourtant que Caleb s’agite, j’entends son pied qui cogne contre le sol et je sens même sa jambe qui bouge contre mon lit. Et j’aimerais le regarder, lui dire à quel point je suis désolée, à quel point je regrette de lui faire vivre ça. Je voudrais être à la hauteur pour lui, être un soutien mais j’en suis pas capable. Et lui il continue de gérer. Il gère l’infirmière et ses questions. Enfin sa question. Combien de semaines ? Pour noter sur sa feuille l’arrêt de la grossesse ? Je sens l’aiguille qui s’enfonce dans ma peau et ça ne me fait même pas réagir. J’ai tellement mal au fond qu’une aiguille ne suffit pas à me faire hausser un quelconque sourcil. L’infirmière repart sans même que je daigne lui lâcher un regard, je ne veux pas être là, je ne veux pas de tout ça. Je veux mon lit, je veux Caleb, je veux mes inquiétudes de futur mère paniquée, je veux tout ça. Et je ne veux pas le perdre, je ne veux pas qu’on me l’enlève ou qu’on m’annonce qu’il est parti, et pourtant je le sais. Le sang ne s’est pas arrêté comme par miracle, et après le liquide, ce sont les petits caillots de sang qui ont fait leur apparition et je sais. Je le sais mais je ne veux pas encore l’accepter. Alors je lui dis que je ne veux pas le perdre, alors que je le sais. Alors que tout concorde. Les douleurs, le sang, je le sais mais je ne veux pas le perdre. Et je le veux encore en moi, je veux les nausées en trop grande quantité et la fatigue que je ressentais de plus en plus ces derniers jours. Je veux tout ça et je veux Caleb à mes côtés. Et si je n’ai aucun pouvoir sur le futur de ma grossesse, je peux demander, supplier, Caleb d’être prêt de moi. Lui, il est là et j’ai besoin de lui. Il est silencieux mais il est là toujours, et c’est sans aucun doute grâce à lui que je ne me suis pas écroulée encore. Il me rejoins dans ce lit, comme il le fait tout les soirs dans notre lit, il me serre contre lui, déposant un baiser sur ma joue. Sauf qu’il ne pose pas ses mains sur mon ventre. Lui aussi il le sait ? Finalement j’ose pas lui demander me contentant de prendre ce qu’il m’offre. Ses bras, son torse, sa présence et son amour. Malgré tout. Et c’est silencieusement que quelques larmes se mettent à couler sur mon visage quand il me dit qu’il m’aime. Je suis en train de briser ses rêves, nos rêves et il me dit qu’il m’aime. Et alors que moi je me déteste, et me culpabilise, lui il m’aime. « Je t’aime. » Bougeant doucement mon corps pour me rapprocher encore un peu plus de lui, pour coller mon dos à son torse, et le sentir auprès de moi, parce qu’il est le seul qui puisse me faire me sentir un peu moins seule, qui puisse combler un peu le vide que je ressens. Et alors qu’enfin je me sens un peu en sécurité avec Caleb dans le lit à mes côtés, c’est à ce moment qu’un médecin entre dans la chambre. Après nous avoir fait patienter dans une attente beaucoup trop longue et trop cruelle à mes yeux, c’est à ce moment qu’il décide de venir. Je sens Caleb qui se lève, son corps qui se sépare du mien et ça m’énerve. Mais ça m’oblige à relever la tête et à comprendre ce que veux celui qui vient de rentrer dans la chambre. Encore des examens. D’accord sauf que cette fois, je suis vraiment là et que je vais subir les choses, les sentir, les vivre, tout ça pour arriver à la conclusion que je redoute tant mais qui semble pourtant irrémédiable. Alors à ses premiers mots je me remets sur le dos, soupirant légèrement. Je sais très bien ce qu’il va faire et bien sûr que ça me dérange mais je sais que mon corps n’est plus réellement le mien, de toute façon je le déteste. Je déteste ce ventre a peine visible pour le monde mais que moi je vois. Je le déteste alors je lui laisse, donnant mon consentement au soin en lui laissant accès à mon corps.
 
Il me parle encore et c’est la main de Caleb qui se resserre sur la mienne qui m’oblige à réagir. Je regarde le médecin peut être pour la première fois et il me parle. Peut être pour la deuxième ou troisième fois, je sais pas mais cette fois je l’entends maintenant je dois lui répondre. Ma main resserre la pression sur celle de Caleb alors que je cherche mes mots. Est-ce que j’ai perdu beaucoup, à mes yeux beaucoup trop oui mais à ses yeux à lui c’est quoi beaucoup ? « Je sais pas. » Et si au fond je sais. Ce qu’il veut savoir c’est si c’est un saignement ponctuel ou continu. Si c’est de quoi tacher le fond d’une culotte ou si c’est plutôt de quoi tacher plusieurs serviettes en quelques minutes. Voilà ce qu’il veut savoir. Il veut savoir si c’est des saignements habituels dont ma gynécologue m’avait déjà parlé et si je suis de ces femmes qui paniquent pour rien. Et si je suis clairement ce genre de femme, cette fois je sais que ma panique est légitime. « Beaucoup trop oui. J’ai commencé par avoir des douleurs comme en période de règle mais depuis quelques jours je me sens plus fatiguée alors ça m’a pas inquiétée et ce soir j’ai perdu beaucoup de sang, beaucoup trop. » Je parle au médecin pour la première fois depuis que je suis là, j’évoque la réalité de la situation. « Je suis en train de le perdre ? » Cette phrase me semble presque horrible à prononcer, et je me sens si vulnérable à ce moment précis surtout qu’il est en train de commencer son examen gynécologique et que je n’ai qu’une envie qu’il s’arrête et qu’il me dise. « Les signes que vous décrivez sont préoccupants en effet mais je ne ferai aucune conclusion avant d’avoir fait tout les examens. Les saignements peuvent avoir différentes causes, il n’y a qu’avec l’échographie que je pourrais affirmer s’il y a un maintien de la grossesse ou si vous avez fait une fausse couche. » Je ferme les yeux avant de regarder Caleb, j’en ai déjà marre de cet examen. De sentir qu’il me touche encore sans me donner les seules réponses que je veux. Il ne s’avance pas et ça m’énerve. Il doit savoir lui, c’est pour ça qu’il est là non ? Et s’il n’y a que l’échographie qu’est-ce qu’il attends pour la faire ? Et pendant l’espace de quelques minutes je crois que je fuis encore. Fermant les yeux pour ne pas sentir ce qu’il fait. Fermant les yeux et laissant mon corps se détendre un peu pour ne pas vivre ça ou du moins pour ne pas avoir l’impression de le vivre. Il n’y a que ma main dans celle de Caleb qui semble me maintenir ici avec eux. Que ma main qui serre la sienne et mon cœur qui bat un peu plus vite à mesure que le temps passe et que je reste là sans savoir. Et j’ouvre les yeux surprise par la sensation de froid sur mon ventre. Je ne sais pas à quel moment il a fini son examen ni même à quel moment il s’est enfin décidé à faire l’échographie mais le gel sur mon ventre m’a ramené avec eux pour le moment fatidique et je ne sais pas si je veux voir ça. Alors je détourne mon regard de l’écran, je ne peux pas regarder. Et comme un coup du sort je me souviens avoir eu la même réaction lors de ma première grossesse et d’avoir espéré l’inverse. Avoir espéré qu’il n’y ait rien dans ce ventre. Et c’est horrible. Je ferme les yeux à nouveau, je souffle un peu, je sens qu’une larme coule sur mon visage alors que j’ai la désagréable sensation d’être sur le point de vomir tant je suis stressée. J’ouvre les yeux à nouveau, en sentant l’appareil se poser sur mon ventre et faire pression. Je tourne ma tête vers Caleb sur ma gauche, évitant l’écran de contrôle sur la droite. J’ai déjà vécu ça, les échographies et je réalise en le regardant que c’est la première fois pour Caleb et il aurait tellement mérité pouvoir entendre le bruit si caractéristique du battement de cœur rapide. « Ça ne devait pas se passer comme ça. Je suis désolée. » Je ne sais même pas pourquoi je lui dis ça, parce qu’on fond ça me fait mal de le dire. Et ça risque de lui faire mal aussi. Je ne peux pas regarder l’écran, pas le médecin non plus sinon je vais devenir folle à essayer de déchiffrer ses réactions pour rien. Alors je continue à fixer Caleb parce qu’il est la seule source de réconfort en ce moment. « On va surmonter ça. Quoiqu’il arrive on est ensemble ? » Je chuchote ces mots à Caleb. égoïstement, j’ai besoin qu’il me confirme qu’il ne part pas. Qu’il sera là. Quoiqu’il arrive qu’il reste avec moi. Parce qu’on va savoir et je suis terrifiée du verdict. Alors que je l’attends depuis un moment. J’ai besoin qu’il me dise qu’il sera là, parce que je ne peux pas perdre un bébé et Caleb en même temps. Mais avec mes mots je lui dis Que je veux qu’il soit là pour moi mais que je suis là pour lui aussi. Ensemble, c’est ça que je veux. Même si ça se voit pas trop pour le moment. Même si c’est ma faute, et qu’encore une fois je lui demande de subir les choses avec moi, je vais le faire avec lui. Je ne sais pas comment, je ne sais pas avec quelle force mais je ne l’abandonne pas. Pas maintenant. J’ai abandonné l’espoir d’une issue positive pour cette grossesse mais je n’ai pas abandonné pour nous. Et j’ai besoin de l’entendre me le dire avant d’entendre le médecin venir détruire nos espoirs et notre bonheur définitivement. J’ai besoin qu’il m’annonce quelque chose de positif, qu’il me dise que même si ce soir on perd ce petit bébé, on reste ensemble. J’en ai cruellement besoin alors que mon corps entier semble supporter de moins en moins bien l’attente. Et le médecin appuie sur mon ventre à gauche, à droite, il tourne son appareil, change l’angle d’approche et moi j’attends sans pouvoir le regarder. Sans oser regarder l’écran. Et ça dure longtemps, beaucoup trop longtemps. Plus longtemps que dans mes souvenirs et je sais que c’est pas bon signe. Je l’imagine en train de s’assurer qu’il n’y a plus rien, s’assurer que tout est fini pour affiner son diagnostic sans laisser de place aux doutes. Oui je l’imagine prendre toute les précautions pour pouvoir répondre à ma détresse à venir avec le plus de certitudes possibles. Et d’un coup le médecin se stabilise, il maintient son engin en place, avec une pression désagréable et alors que tout était totalement silencieux dans la pièce, je l’entends. Ce bruit que je ne pensais plus entendre. Je l’entends qui brise le silence, et ma main se resserre un peu plus dans celle de Caleb. Un cœur bat et le mien semble avoir clairement du mal à gérer la surprise. Et j’écoute ce bruit fort, rapide, tout en osant regarder l’écran et le médecin sans réussir à prononcer la moindre parole. Je regarde l’écran et j’attends. Les yeux trop humides pour réellement voir quoique ce soit sur son écran. Je ne veux pourtant pas briser le silence de la pièce qui me permet d’entendre encore ces battements de cœur et ma main écrase désormais celle de Caleb. Je ne parle pas, je n’écoute plus rien juste ce bruit si caractéristique que je n’ai jamais été aussi heureuse d’entendre. Le médecin parle mais je suis incapable de l’écouter ou de l’entendre. Il y a un rythme cardiaque, il y a un bébé vivant en moi et c’est presque tout ce que je peux retenir à cet instant. Je regarde Caleb, je fixe son regard, et je crois que je pleure ou que lui pleure ?


@Caleb Anderson     I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051   I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 4014933344 :l:

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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptyDim 5 Avr - 22:30

Alex & Caleb
“I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath”
J’y ai cru. Je vous assure que j’y ai vraiment cru. Je pensais vraiment que la vie avait enfin décidée de me laisser tranquille, me laisser être heureux pour de bon sans aucun doute. Et je l’ai réellement été, mais ça n’a pas duré bien longtemps. Elle a perdu du sang, beaucoup de sang. J’ai lu que saigner un peu pendant la grossesse n’était pas grave sauf que là c’était beaucoup. Beaucoup trop pour que ce soit normal. Alors dans ma tête tout est clair, elle l’a perdu, elle a fait une fausse couche, il n’y aura pas de bébé et nous sommes ici simplement pour que des médecins nous le confirment. On attend patiemment et en silence dans cette chambre d’hôpital. Je déteste cet endroit. Les dernières fois que je suis venu ici ne sont pas de très bons souvenirs. L’accident, la mort de LV, mon hospitalisation en psychiatrie après mon mental breakdown. Tout ça, tous ces souvenirs je veux les laisser de côté et il semble qu’un nouveau est en train de s’ajouter à la liste ; la fausse couche. Ça commence à faire beaucoup, non ? Je me sens mal et con. Con d’y avoir cru. J’aurais dû m’en douter, avec moi les choses ne se passent pas comme prévu, c’est logique. Pas de bébé, pas de famille. Rien. Je commence à avoir du mal à tenir en place, c’est difficile et quand elle me demande de m’allonger avec elle je ne me fais pas prier pour la rejoindre, l’embrasser et la serrer contre moi parce que j’en ai besoin. Mais cette fois contrairement aux dernières semaines mes mains ne se posent pas sur son ventre parce que je sais très bien qu’il n’y a plus rien, et ça me fait tellement mal de le penser. Mais en même temps c’est la vérité, non ? Une nouvelle épreuve à surmonter pour nous, ça commence à faire beaucoup. Beaucoup trop si vous voulez mon avis. J’aimerais pouvoir rester comme ça encore longtemps mais l’arrivée dans la chambre du médecin me pousse à quitter le lit bien que je n’en ai absolument pas envie. Il pose des questions à Alex et intérieurement je prie pour qu’elle lui réponde, qu’elle se réveille et qu’elle prenne enfin la parole parce que pour moi non plus ce n’est pas facile. Moi non plus je n’ai pas envie de raconter encore et encore ce qu’il s’est passé et pourtant c’est ce que je suis obligé de faire depuis tout à l’heure puisqu’elle ne répond jamais aux questions. Je prends sa main dans la mienne, pour lui donner un peu de courage parce que je sais qu’elle doit en avoir besoin et cette fois je ne dis rien, espérant vraiment sincèrement qu’elle va y répondre. « Je sais pas. » Si elle le sait. Je sais qu’elle le sait. Elle a trop saigné, sinon elle n’aurait pas paniqué comme ça. Ce n’est pas sa première grossesse alors elle connait tout ça même si pour la première elle n’a pas vécu les premiers mois. Et elle reprend la parole pour parler un peu plus, elle mentionne des douleurs qu’elle aurait eu depuis quelques jours et je me demande très sincèrement pourquoi elle ne m’en a pas parlé. Elle aurait dû. Mais je ne dis rien parce que je ne veux pas qu’elle se mette à croire que je pense que tout est de sa faute. « Je suis en train de le perdre ? » Cette phrase me brise le cœur et instinctivement avant même que le médecin ne puisse lui répondre, je ressers sa main dans la mienne. Elle connait la réponse, je connais la réponse on attend juste tous les deux la confirmation du médecin qui viendra briser à tout jamais nos rêves et nos plans. « Les signes que vous décrivez sont préoccupants en effet mais je ne ferai aucune conclusion avant d’avoir fait tout les examens. Les saignements peuvent avoir différentes causes, il n’y a qu’avec l’échographie que je pourrais affirmer s’il y a un maintien de la grossesse ou si vous avez fait une fausse couche. » En l’entendant mentionner une fausse couche, mon cœur se resserre. Et là maintenant tout de suite, j’ai envie de pleurer. Je sais que c’est ridicule parce que ce n’était que le tout début, je le sais depuis encore si peu de temps mais je m’étais imaginé toute une vie pour nous. Cette maison qu’on a visitée dans laquelle nous allons emménagés tous les deux. Seulement tous les deux. Tous mes rêves s’écroulent en une fraction de secondes et je commence à avoir d’autant plus peur quand il commence l’échographie. Je sens qu’Alex sers encore plus ma main, je sens son regard se tourner vers moi alors que le mien fixe l’écran, essayant désespérément d’y voir quelque chose, de comprendre ce que je vois. Mais c’est peine perdue parce que je n’y comprends absolument rien. Je plisse les yeux toujours en fixant l’écran et sans que ma main ne puisse quitter cette d’Alex. « Ça ne devait pas se passer comme ça. Je suis désolée. » C’est cette prise de parole qui me fait redescendre sur terre, mon regard quitte l’écran et se baisse sur Alex. Elle se sent coupable alors qu’elle n’y est absolument pour rien et je ne peux pas la laisser penser ça. « Arrête de t’excuser, c’est pas de ta faute. » Je lui assure, et c’est vrai il faut qu’elle s’enlève ça de la tête tout de suite. « On va surmonter ça. Quoiqu’il arrive on est ensemble ? » Jamais de ma vie je ne la quitterai et j’ai l’impression qu’elle n’en a pas conscience alors je me penche vers elle pour lui murmurer ma réponse. « Pour toujours. » Et je lui vole un baiser avant de me redresse, ma main toujours dans la sienne et je regarde à nouveau l’écran, le médecin et ce truc posé sur le ventre d’Alex qu’il n’arrête pas de bouger dans tous les sens. Je ne sais pas combien de temps ça dure mais ça me semble comme étant une éternité. Mais au bout d’un moment le silence dans la pièce se brise non pas par une parole mais par un bruit. Un bruit qui, ressemble à des battements de cœur. J’ai l’impression que le mien s’est arrêté pendant quelques secondes alors que cette fois c’est avec attention que je regarde l’écran et je n’ose pas parler. Je sens des larmes qui commencent à me monter aux yeux, je regarde Alex quelques secondes avant de reporter toute mon attention sur le moniteur. « C’est son cœur qu’on entend ? » Je demande, hésitant et le médecin me répond d’un signe de tête positif, un sourire aux lèvres. Et sans que je ne m’en rende compte il y a certainement quelques larmes qui coulent le long de mes joues. Je ferme les yeux et lâche un long soupir qui prouve mon soulagement. Le médecin se redresse et tourne l’écran vers nous. « Ici…c’est votre bébé. » Il commence par nous dire tout en pointant quelque chose qui ressemble à une petite tâche. « Ce que vous entendez c’est bien son cœur oui. » Je me penche vers l’écran pour m’en rapprocher et pouvoir en avoir une meilleure vision. Je me concentre sur ce que je vois et ce que j’entends et un sourire s’étire sur mes lèvres. Ému, soulagé mes yeux ne quittent pas l’écran et ma main garde celle d’Alex. Le médecin bouge un peu et pointe une autre zone de l’écran du doigt. « Cette petite tâche que vous voyez ici, c’est un hématome. Vous aviez plusieurs fœtus et vous venez d’en perdre un. » Je regarde immédiatement Alex. C’était donc des jumeaux et elle vient d’en perdre un des deux ? Une nouvelle fois, il bouge pour nous montrer autre chose du doigt. « Et ici...c’est l’autre bébé. » Comment ça l’autre bébé ? Il y en a combien encore là ? Je fronce légèrement les sourcils alors que ma main desserre un peu la pression de celle d’Alex sans pour autant la lâcher. « L’autre bébé ? » Je répète pour être sûr d’avoir bien compris. Des jumeaux ? J’ai presque peur de regarder Alex pour voir sa réaction. « Vous aviez des triplés mais l’un des trois fœtus a été rejeté par le corps de votre femme. Mais il y a encore deux bébés, en parfaite santé. » Des triplés. Des jumeaux. Deux bébés. C’est normal que cette information me fasse paniquer ? Et cette fois j’ose regarder Alex pour m’assurer que tout ça est bien réel et que ce n’est pas un rêve.
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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptyLun 6 Avr - 2:32



I'm not givin' up, givin' up
No not yet
Even when I'm down to my last breath
Even when they say there's nothin' left
So don't give up on...

Le médecin commence l'examen, le seul qui compte finalement, le seul qui pourra me confirmer si c'est bien la fin de tout ça. Je ne peux pas regarder l'écran, j'en suis incapable. Je me refuse à regarder le médecin, ne pouvant pas non plus supporter les mouvements de sourcils ou n'importe quel rictus sur un visage dont je n'attends qu'une chose, une parole claire et précise. Alors je me concentre sur Caleb, et lui ne quitte pas l'écran, il veut voir et je me demande comment il fait pour supporter ça. Cette attente, fixé sur un écran dont il ne doit pourtant plus rien attendre. Parce qu'il n'y a plus rien. Et je m'excuse, je m'excuse pour cette journée, pour tout ça et aussi pour lui gâcher ce premier moment. Il attendait la première échographie avec tellement d'impatience, et j'ai tout gâché. Parce qu'il ne va rien voir, rien entendre, et je vais voir sa déception et sa peine immense dans quelques minutes et je ne veux pas lui faire ça. « Arrête de t’excuser, c’est pas de ta faute. » Je me ronge les ongles à défaut d'avoir quelque chose à lui répondre qui ne l'énerve pas. Bien sur que si c'est ma faute, c'est mon corps, c'est moi qui était censée prendre soin de ce bébé, et j'ai échoué. Alors si c'est ma faute, et il ne pourra pas enlever cette culpabilité que je ressens mais lui dire tout ça ne me semble pas utile. Pas maintenant, alors à la place je quémande un peu son soutien, sa présence, en lui demandant de m'assurer qu'on est ensemble. « Pour toujours. »  Il m'embrasse bien trop rapidement, me laissant à peine le temps de sentir ses lèvres sur les miennes, mais je reste figée sur lui, alors qu'il reporte son regard sur l'écran. Et je pense à sa réponse, on est ensemble pour toujours, quoiqu'il arrive, il vient de me le dire. Always and forever. Et Caleb regarde l'écran toujours. Et tout me semble long, beaucoup trop long pour que ce soit normal. Et d'un coup, le choc, l'espoir, la surprise, ce bruit de cœur, que je connais, que j'ai déjà entendu par le passé. Et je crois que je perds un peu conscience de ce qu'il se passe autour de moi. J'entends ce bruit et je ne suis plus capable d'entendre autre chose. J'entends bien les voix de Caleb et du medecin, je les entends mais je suis incapable de les comprendre. Et pourtant, je vois Caleb qui semble pleurer, mais qui sourit aussi. Je le vois qui regarde attentivement l'écran, je vois le médecin qui montre quelque chose sur l'écran et je regarde aussi mais tout est flou, trouble, je pleure beaucoup trop pour voir quelque ce soit, surtout que je ne suis pas certaine de ce que je dois voir parce que je n'arrive pas à saisir les mots du médecin. Ou peut-être que je les entends mais que je ne les comprends pas parce que je suis sous le choc ? Je crois que je suis tout simplement pas encore en état de réaliser ce que le médecin vient de nous annoncer. J’étais persuadée d’avoir perdu mon bébé et finalement il y a eu ce battement de cœur, fort, audible et l’espoir qui renaît en moi. Et puis maintenant cette phrase du médecin qui semble annoncer qu'ils étaient deux et que j'en ai perdu un. Cette phrase bizarrement je l'entends vraiment, plusieurs fœtus et je viens d'en perdre un. Et je ne sais pas comment gérer cette annonce. Caleb me regarde, je le vois mais je ne réagis pas, j'en suis pas encore capable, j'ai pas encore saisis toutes les informations. L'espoir, puis juste après l'annonce de la fin d'une vie, encore précoce mais il était là. Je ne l'ai pas senti en moi mais j'ai senti que je le perdais. Je repense à tout ça, et au moment du médecin. Et d'un coup, le bruit du rythme cardiaque semble encore plus fort. Plus lourd de sens. Et cette fois, je suis concentrée sur les paroles du médecin, parce que j'attends qu'il explique, qu'il me dise ce qu'il se passe avec cette situation. Un rythme cardiaque, un fœtus que j'ai perdu, j'ai besoin qu'il m'éclaire parce que je suis perdue. Complètement perdue au milieu de cette situation, de mes émotions contradictoires, perdue et incapable de savoir ce que je dois comprendre. Il bouge encore, je sens sur mon ventre les pressions qui se déplacent, et je le regarde sans comprendre, ce qu'il fait. « Et ici...c’est l’autre bébé. » Et puis ce deuxième, cette deuxième forme sur l'écran qu'il nous montre, je me frotte les yeux pour être sûre de ce que je vois, mais je crois qu’à ce moment je viens de perdre définitivement ma capacité de réflexion. Je pensais réellement ne plus être enceinte, je pensais avoir perdu ce bébé avoir détruit les espoirs de Caleb à nouveau. Je pensais vraiment que tout s’était fini dans ma salle de bain, et tout recommence à nouveau dans cet hôpital avec ces deux rythmes cardiaques, distincts et ces deux formes que le médecin nous présente. Et je devrais être soulagée, je devrais être heureuse voir un peu paniquée de les savoir à deux. Mais pour le moment je suis incapable de réfléchir normalement parce qu’au fond j’ai peur. Je suis enceinte de deux bébés, mais ma sensation était réelle, j’ai perdu un bébé. Je ne sais pas si on peut parler de bébé à ce moment de la grossesse mais c’est ce que j’ai ressenti, et ce que je ressens encore. « L’autre bébé ? » J'entends les mots de Caleb, j'entends sa question et je me concentre vraiment sur la réponse du médecin parce que j'ai besoin de comprendre, j'ai besoin de savoir ce qu'il se passe parce que tout me semble si irréel. « Vous aviez des triplés mais l’un des trois fœtus a été rejeté par le corps de votre femme. Mais il y a encore deux bébés, en parfaite santé. » Et au fond de moi, je sens arriver une nouvelle crainte, celle de les perdre tous et ça me serre le ventre et les tripes. Si il y en a un qui s’est décroché précocement pourquoi pas les autres ? Les autres ? C’est étrange comme pensée. Un, puis zéro, puis de nouveau un, puis deux, puis un, puis trois, puis deux. Et après quoi ? Je me dis que n'importe qui à notre place serait totalement perdus non ? Moi je le suis vraiment. Et je ne panique pas, je regarde l'écran et j'essaye de réfléchir à tout ce que le médecin vient de dire. De donner un sens à tout ça. Il y a deux bébés, deux rythmes cardiaques et mon corps en a rejeté un, ils étaient donc trois et j'en viens à me demander pourquoi mon corps me fait ça ? Pourquoi il a rejeté un bébé et surtout pourquoi il ne serait pas capable de le faire aussi avec les autres ? Caleb me regarde et je vois qu'il pleure ou qu'il a pleuré, j'en sais rien mais je vois ses yeux rougis et je crois que cette vision suffit à me faire pleurer à nouveau. Des larmes coulent sans s'arrêter, sans savoir si c'est de joie, de soulagement, de tristesse ou de peur. Et mes yeux dans ceux de Caleb, je cherche une réponse à tout un tas de questions que je ne suis pas encore en mesure de formuler. Je me plonge dans ses yeux, serrant sa main avec force et je vois qu'il n'est pas serein. Pourquoi il semble paniqué ? Et d'un coup le bruit du rythme cardiaque qui me permettait de rester calme et concentrée sur une chose concrète, s'arrête et je me mets à respirer un peu plus vite. J'ai besoin d'entendre encore, j'ai besoin d'être sur qu'il est là, qu'ils sont là, j'ai besoin de ce bruit. Je ne sens plus la pression pourtant désagréable sur mon ventre et je veux encore. J'en ai besoin. Tout a été trop vite. « Non s'il vous plaît, restez là encore, je veux être sûre, je veux entendre le cœur encore, je veux être sur qu'ils sont là, je veux les voir, s'il vous plaît. » Je supplie le médecin de rallumer son appareil, pas méchamment comme j'aurais pu le faire parfois, mais plutôt avec une réelle détresse dans la voix. « J'ai besoin de les voir s'il vous plaît. Vous êtes surs qu'ils vont bien ? Vous êtes surs que mon corps va pas les rejeter aussi ? Vous êtes sur qu'il y en a deux ? Vous êtes surs ? » Et la voilà la panique, je la sens arriver mais c'est trop, tout est trop d'un coup et je veux juste être sûre qu'ils vont bien ? Je croyais avoir tout perdu, je croyais que j'allais rentrer chez moi avec un ventre vide et totalement vide moi aussi. Mais il parle de deux bébés, de deux rythmes cardiaques, de deux vies et si je ne panique pas sur le nombre, je panique sur l'idée de leur perdre aussi eux. De nouveau la pression sur mon ventre, et de nouveau ce bruit et je me calme. Je regarde l'écran, essuyant mes larmes, et je regarde cette petite forme, juste une petite tâche blanche, qu'il nous remontre. Calmement, il me remontre les deux bébés, et moi je regarde réellement, je regarde cette première rencontre avec ces deux bébés. Et je détourne quelques secondes le regard de l'écran pour me tourner vers Caleb et avec ma main je rapproche son visage vers le mien pour l'embrasser. « Tu vas être papa. » Et je serre toujours sa main, maintenant ce lien entre nous, tout en regardant encore un peu l'écran. Ils sont là et je dois garder ça à l'esprit. « Je vais éteindre, vous n'entendrez plus le bruit des battements de cœur, mais ils sont bien là d'accord ? » Il me prévient sans doute pour éviter un autre moment de panique et je lui réponds par un signe de tête. Et le bruit s'arrête. « Ça fait beaucoup à digérer, mais il y a deux rythmes cardiaques forts, deux bébés qui se développent et qui sont bien accrochés. On va vous garder en observation cette nuit et demain, pour voir comment évolue ce saignement et l'hématome, et pour prendre toutes les précautions en attendant les résultats de tout les examens, mais je n’ai détecté aucune anomalie sur l’un des deux bébés. Prenez soin de vous et éviter les moments de panique ou je vais devoir vous garder un peu plus. Je dois y aller maintenant mais je repasserais vous voir demain. » Et sur ces paroles, il quitte la chambre. Et là le silence. Après l’agitation, le silence et je ne sais même pas comment réagir. Est-ce que j’ai le droit d’être heureuse ? Est-ce que je dois être triste ? Est-ce que je peux y croire ? Est-ce que je dois me protéger, être prudente et rester négatif pour me préparer à toutes les possibilités ? Déjà qu'habituellement c'est le bordel dans ma tête, mais là j'atteins le summum en terme d'émotions contradictoires associées à un même moment. Et là je regarde Caleb, on est seul désormais dans la pièce, c'est juste nous et cette nouvelle à assimiler. Ces deux bébés en vie et cette perte que l'on a quand même vécu aujourd'hui. La fin des espoirs de famille, la désillusion et de nouveau l'espoir. Je soupire bruyamment pour évacuer la tension. Et éviter de me laisser perturber par des pensées parasites. Je dois me concentrer sur le rythme cardiaque que j’ai entendu, sur les rythmes cardiaques parce que c’est tout ce que je peux faire, mais j’ai si peur. Peur de les perdre eux aussi parce que maintenant qu’ils sont là, maintenant que je viens de vivre ces dernières heures, je suis sure d’une chose. Je suis prête à aimer un enfant, deux enfants. J'aurais même pu en aimer trois. Trois c'est fou. Je suis prête et je ne veux pas que l’on me les enlève. Parce que je sais aussi que je ne pourrais pas surmonter une telle épreuve. Et instinctivement je viens déposer ma main sur mon ventre comme pour redonner vie à ces bébés et à ce projet. Je regarde Caleb. Je le regarde cherchant à comprendre ce qu’il ressent, comment il vit ce moment et à défaut de pouvoir savoir comment je vais, comment je gère, je me concentre sur lui, me laissant un peu de répit. « Caleb comment tu vas ? » Ma question risque sans doute de l’étonner mais j’ai besoin qu’il me parle, qu’il occupe l’espace pour n’avoir pas à faire face à mes propres pensées. J’ai besoin que pour une fois ce soit lui qui parle beaucoup parce que si je devais lui dire tout ce que je ressentais, j’ai bien peur de ne pas réussir à rester calme. « Parle moi stp, Caleb parles moi j’ai besoin que tu me parles et que tu me dises comment tu vis tout ça. » Ces derniers heures, ces craintes, cette attente, puis le rythme cardiaque, puis le deuxième, et cette annonce d’une troisième vie qui s’est arrêtée plus tôt. J’ai besoin qu’il m’aide à y voir plus clair parce que je ne sais pas ce que je dois ressentir, ce que je peux ressentir. Je ne sais pas si je peux m’attacher à eux malgré la crainte d’une nouvelle fausse couche. Je ne sais pas comment gérer cette double annonce, des bébés en vie, un bébé mort, c’est perturbant beaucoup trop pour que je puisse le gérer convenablement. C’est beaucoup trop de sensations et sentiments contradictoires pour que je puisse les gérer avec calme, ajouté à tout ça les hormones et la fatigue je crains que mes capacités émotionnelles n’aient rendu l’âme depuis quelques temps maintenant. Alors je m’en réfère à lui. Comme souvent. Trop souvent. « On va avoir deux bébés. C'est dingue, mais j'ai pas peur Caleb, j'ai pas peur d'avoir des jumeaux, mais j'ai terriblement peur de les perdre eux aussi. » Et à ce moment, c'est réellement cette peur qui prends le dessus sur tout le reste. La peur des les perdre, la peur de revivre ces moments. Peut-être que plus tard je réaliserais qu'ils sont deux, et ce que ça implique mais là, je veux juste qu'ils s'accrochent tout les deux jusqu'au bout. « Je t'aime tellement Caleb, même si rien n'est simple, je t'aime et je les aimes déjà. » Et pour la première fois depuis que j'ai appris ma grossesse, je suis en mesure d'évoquer les sentiments que je ressens pour ce bébé, enfin ces bébés maintenant. Oui pour la première fois, je n'ai plus de doute sur ma capacité à aimer nos enfants. Ça ne fera pas de moi une bonne mère, mais je vais les aimer en tout cas, parce que je les aimes déjà tellement que ça me fait peur.


@Caleb Anderson     I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051  I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051   I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 1949770018

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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptyLun 6 Avr - 23:18

Alex & Caleb
“I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath”
Il y a un cœur qui bat. J’entends son cœur. Il est bien là et je n’y croyais plus du tout. Pourtant Alex a saigné. Beaucoup. Alors je ne comprends pas, je suis complètement perdu mais tout ce que je retiens, tout ce qui m’importe c’est que j’entends son cœur. Et je souris alors que ma main serre toujours celle d’Alex. Mais je pleure aussi parce que je ne m’étais pas préparé à ça et ces petits battements de cœur que l’on entend rendent cette grossesse encore plus réelle. C’est compliqué pour moi de vraiment me rendre compte que dans quelques mois j’aurai un bébé parce que je n’ai aucun contact avec lui. Alex elle, elle le porte donc pour elle tout est bien plus concret. Sauf que pour moi ces battements de cœur que j’entends, ce sont le premier vrai contact que j’ai avec lui et j’ai envie de l’entendre encore et encore mais pourtant, ils s’arrêtent, le médecin bouge un peu son appareil pour nous montrer un hématome et nous confirme que oui, cette perte de sang était bien le signe d’une fausse couche. Et la surprise ne s’arrête pas là puisqu’il nous montre un deuxième fœtus sur l’écran. Un second fœtus. Ou bien un troisième ? Parce qu’apparemment il y en avait un autre il y a encore quelques heures. Je suis perdu, confus, surpris et je ne sais pas comment prendre cette information. Je regarde Alex et je la vois pleurer. De joie ? De tristesse ? De soulagement ? Je n’en sais rien mais tout ce que je sais c’est que je déteste toujours autant la voir pleurer. Je me penche vers elle pour déposer un baiser sur son front, geste qui se veut réconfortant bien que je ne sois pas réellement sûr que ça lui fasse quoique ce soit.  Le médecin finit par tout nous confirmer, tout est plus clair ; nous avions des triplés et Alex en a perdu un sur les trois. Pourquoi un seul a été rejeté ? Comment est-ce qu’il peut être sûr que les deux autres sont en bonne santé ? Comment est-ce qu’il peut savoir que l’on ne va pas perdre à leur tour les deux autres fœtus ? J’ai encore des dizaines de questions comme ça mais pourtant je suis maintenant incapable de parler. Je ne sais pas comment réagir alors que le médecin vent de nous annoncer que nous avons perdu un bébé mais qu’il y en a toujours deux autres. Je baisse les yeux, perdu dans mes pensées et je commence un peu à réaliser ce qu’il se passe. Il en reste deux. Des jumeaux. On va avoir des jumeaux. Le souvenir de la naissance de mes sœurs me revient très vite et je me souviens que c’était très compliqué. Quand Candlynn ne pleurait pas c’est Bailee qui s’y mettait, mes parents ne dormaient que très peu – pour ne pas dire pas du tout – alors moi je les aidais comme je le pouvais. En repensant à tout ça je commence à paniquer intérieurement parce que des jumeaux je sais ce que c’est vraiment très fatigant et j’ai vraiment peur de ne pas être à la hauteur. Moi je panique, même si j’essaie de ne pas le montrer, j’ai vraiment peur alors je regarde Alex mais par contre elle ne semble pas paniquer du tout. Ce qui est assez étonnant quand on la connait. Elle me regard et elle pleure à nouveau mais je ne sais pas si ce sont les hormones qui la font pleurer ou si elle pleure simplement parce qu’elle a peur ? Je suis complètement perdu. Je la regarde, j’essuie quelques-unes de ses larmes avec mon pouce mais je ne dis toujours rien, j’essaie simplement d’enregistrer toutes ces nouvelles informations. Le médecin semble avoir terminé l’échographie mais Alex n’a pas l’air d’accord avec ça. « Non s'il vous plaît, restez là encore, je veux être sûre, je veux entendre le cœur encore, je veux être sur qu'ils sont là, je veux les voir, s'il vous plaît. J'ai besoin de les voir s'il vous plaît. Vous êtes surs qu'ils vont bien ? Vous êtes surs que mon corps va pas les rejeter aussi ? Vous êtes sur qu'il y en a deux ? Vous êtes surs ? » Ses questions sont légitimes et elles font parties de la longue liste que j’ai en tête. Il ne bronche pas il recommence l’examen et de nouveau, on peut entendre les cœurs des bébés. Je lâche un léger soupir, soulagé de les entendre à nouveau et encore une fois je sens des larmes couler le long de mes joues. Je me déteste alors que je pleure comme ça, mais je n’arrive clairement pas à retenir ces larmes. Je reste assez étonné de voir Alex comme ça, elle ne semble pas vraiment paniquer, elle m’embrasse même et je prolonge un peu ce baiser. « Tu vas être papa. » Je souris à ses mots mais je ne dis toujours rien mais je ne suis clairement pas obligé de dire quoique ce soit parce que mon sourire en dit long. Je suis heureux. Paniqué mais vraiment heureux et cette fois avant de terminer le médecin nous prévient en nous annonçant qu’Alex restera en observation cette nuit et demain toute la journée et il s’en va. Le silence, encore une fois. Elle ne parle pas, je ne dis toujours rien je reste complètement perdu dans mes pensées pour essayer d’y mettre un peu d’ordre. Trois bébés. Dont un que nous avons perdu aujourd’hui. Donc deux bébés qui vont naître dans quelques mois. Je regarde son ventre quelques secondes et je regarde un point imaginaire tout en me rongeant les ongles. Choses que je ne fais normalement jamais, ce qui montre bien mon état de stress assez important. « Caleb comment tu vas ? » Ce sont ses mots qui me sortent de mes pensées. Je lève les yeux vers elle et je la regarde un instant sans ouvrir la bouche parce que je ne sais pas quoi lui répondre. Je suis heureux, vraiment heureux je vous assure mais en même temps j’ai tellement peur pour ce qui nous attend. Peur de ne pas être à la hauteur. ET il y a aussi cette partie de moi qui ne peut s’empêcher de se sentir triste de cette perte de nous avons quand même vécu aujourd’hui. C’est tout en lâchant un long soupir que je lui réponds enfin. « Je ne sais pas. » Nulle. Réponse nulle mais en même temps c’est la vérité. « Parle moi stp, Caleb parles moi j’ai besoin que tu me parles et que tu me dises comment tu vis tout ça. » Elle a vraiment besoin que je lui parle sauf que je ne sais vraiment pas quoi lui dire. Je la regarde et je me redresse pour lui répondre. « Je suis heureux je t’assure que je le suis mais…j’ai peur. Des jumeaux c’est compliqué. Je me souviens qu’avec Candlynn et Bailee ça avait été dur. J’ai peur de ne pas réussir à être à la hauteur. Et en même temps je me sens triste parce qu’on en a quand même perdu un. » Je ne suis pas sûr qu’elle y comprenne quelque chose mais elle voulait que je lui parler pour lui expliquer mon ressenti alors j’ai essayé de le faire bien que ça ne soit pas très compréhensible. « On va avoir deux bébés. C'est dingue, mais j'ai pas peur Caleb, j'ai pas peur d'avoir des jumeaux, mais j'ai terriblement peur de les perdre eux aussi. » Avoir des jumeaux ne lui fait pas peur alors je me sens presque con parce que moi j’ai peur. Mes yeux se posent sur son ventre qui abrite donc deux bébés, deux fœtus. Normalement il y en avait trois et je n’arrive vraiment pas à m’enlever ça de la tête. « Moi aussi ça me fait peur. » J’ai peur de tout ce soir et je me sens terriblement nul et déjà pas à la hauteur. Vraiment pas à la hauteur. « Je t'aime tellement Caleb, même si rien n'est simple, je t'aime et je les aimes déjà. » Je souris en entendant cette phrase. Un grand sourire qui pendant un instant aide mes craintes à s’envoler. Je me penche vers elle pour l’embrasser avec tendresse alors que ma main vient se poser sur son ventre. « Je t’aime aussi…si tu savais à quel point. Et je les aime aussi. » Je lui murmure ces mots, mon visage encore à quelques centimètres du sien, ma main caressant son ventre. Je suis comblé et fou amoureux. « Tu veux que je passe chez toi pour te ramener des affaires ? » Même si je n’ai pas envie de la quitter et que j’ai simplement envie de rester avec elle et la prendre dans mes bras.
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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptyMar 7 Avr - 7:21



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Even when they say there's nothin' left
So don't give up on...

Cette journée ou plutôt cette nuit, ne semble pas en finir en terme d'émotions et franchement je crains de n'être pas loin de totalement craquer mentalement. Je ne suis déjà pas réputée pour gérer mes émotions avec calme et sérénité, mais là, tout semble fait pour me pousser à bout. Pour me pousser à mes limites, et avec les hormones qui s'ajoutent à tout ça, je suis clairement incapable de retenir les larmes plus de trois minutes. Je pleure encore et encore, malgré le réconfort que m'offre Caleb, je pleure parce que c'est ainsi que mes émotions s'expriment ce soir. Le sang qui coule le long de mes cuisses, je pleure. L'attente et le stress à l’hôpital je pleure. Caleb qui me dit qu'il m'aime, je pleure. Le choc d'entendre ce petit cœur, je pleure. Les larmes de Caleb, je pleure. La détresse d'apprendre qu'un bébé s'en est allé, je pleure. Ce deuxième rythme cardiaque, bien fort, bien présent et je pleure encore. Je suis épuisée par cette journée, par ces émotions, par toutes ces larmes qui traduisent toute la palette d'émotion que je ressens avec intensité. Parce que tout est vécu avec trop d'excès. Parce qu'à aucun moment, lorsque sur le test de grossesse j'ai découvert que j'étais enceinte, je ne pouvais m'attendre à ça. A des jumeaux, des triplés, une fausse couche, avec un rythme cardiaque, deux cœurs qui battent encore malgré tout le sang qui a coulé laissant peu d'espoir. Jamais, je n'avais pu envisager un tel scénario, y'a rien qui aurait pu me préparer à ça. Alors je fais comme je peux, et j'encaisse chaque nouvelle les unes après les autres, sans vraiment être en capacité de prendre la mesure de chaque information. Je retiens d'abord ce bruit, cette grossesse qui continue, sans réellement réaliser que ce n'est plus un mais deux bébés que je vais devoir porter et mettre au monde. Je suis incapable de gérer toutes ces émotions tellement contradictoires, alors je me concentre sur les vies en moi, celles dont je peux entendre le cœur battre et qui semble faire battre le mien avec un peu plus de force. Je pleure toujours, et Caleb essuie mes larmes avec son pouce, alors que je peux déceler aussi sur son visage les traces de ses larmes. J'aimerais être en mesure de comprendre le sens de ses larmes, lui qui ne pleurent jamais, du moins pas devant moi. Mais le bruit si apaisant du petit cœur qui bat s'arrête et c'est à ce moment que je panique, suppliant pour entendre encore, pour que je puisse réaliser que tout ceci est réel. Et je l'entends à nouveau, ce bruit réel, qui m'apaise. Ce bruit qui vient redonner un espoir au milieu de toute cette journée beaucoup trop compliquée. Je me calme et je me laisse bercer par le bruit d'un cœur qui bat en moi. Laissant toujours les larmes couler à leur guise, ça fait longtemps que j'ai arrêté de m'en préoccuper. Et si les miennes semblent habituelles, celle de Caleb le sont beaucoup moins et après m'être assurée de la présence des bébés grâce à l'écran de contrôle et des paroles du médecin, je me tourne vers Caleb et je l'embrasse, parce qu'il me touche beaucoup trop. Si lui est habitué à ma sensibilité, je suis un peu démunie devant ses larmes surtout que je ne comprends pas ce qu'elles signifient. Alors je l'embrasse, parce que je crois que c'est la seule chose que je suis en mesure de faire à ce moment. Il pleure, et la seule chose que je trouve à lui dire, c'est qu'il va être papa. Et il me sourit, un sourire qui me rassure sur ce qu'il ressent alors que médecin range le matériel et me prive de ce bruit que j'aurais encore besoin d'entendre. Mais je ne dis rien, je le laisse quitter la chambre après quelques mots. Et il s'en va, il repart après avoir passé ces dernières minutes avec nous. Il repart et c'est de nouveau le calme dans la chambre. Plus de médecin, plus de bruit de cœur qui bat, il n'y a plus que nous, face à nos émotions. Et tout se bouscule en moi. Beaucoup, beaucoup, beaucoup trop d'émotions et de pensées m’envahissent et à défaut de réussir à y mettre de l'ordre, parce que je sais que je risque d'avoir du mal à avoir des pensées cohérentes et réfléchies cette nuit, je me concentre sur lui. Je le vois se ronger les ongles, encore quelques choses qu'il ne fait jamais. Il pleure, il se ronge les ongles, et je ne sais vraiment pas si c'est positif ou négatif, mais je dois savoir. Je dois comprendre ce qu'il ressent, peut-être que ça pourra m'aider à mettre un peu d'ordre dans mes propres émotions ? « Je ne sais pas. » Je ne sais pas si ça doit me rassurer ou m'inquiéter, pour une fois qu'il semble aussi perdu que moi, ça me soulage presque un peu de voir que même lui est dépassé par tout ça, même si j'ai quand même besoin de réponse alors j'insiste. « Je suis heureux je t’assure que je le suis mais…j’ai peur. Des jumeaux c’est compliqué. Je me souviens qu’avec Candlynn et Bailee ça avait été dur. J’ai peur de ne pas réussir à être à la hauteur. Et en même temps je me sens triste parce qu’on en a quand même perdu un. »  Il est heureux, mais il y a un mais, j'aime pas les mais. Et il le dit, il a peur. Peur de ne pas être à la hauteur lui ? Peur des jumeaux ? Mais je crois que je suis pas en mesure de comprendre sa peur, parce que je ne réalise pas encore entièrement qu'on aura deux bébés, deux nouveaux-nés. Je ne réalise pas encore tout ce que ça implique, parce qu'à ce moment précis, je suis focalisée sur le fait qu'il y a deux cœurs et que ça doit absolument rester comme ça. Je ne peux pas avoir peur d'avoir deux bébés alors que ma seule crainte c'est d'en perdre un, ou les deux. Je serre la main de Caleb, quand il m'avoue qu'il est triste, parce que Caleb qui donne ses sentiments ainsi, c'est rare. Et s'il savait comme je me sens mal à ce propos. Comme la vision de ce sang me serre le cœur parce que je sais désormais avec certitude ce que ça signifie. Mais mon cerveau ne peut pas gérer toutes ces informations, je ne peux pas pleurer pour ce bébé perdu, je ne peux pas m'inquiéter pour la grossesse gémellaire, je ne peux pas être comblée de bonheur de ne pas avoir tout perdu, je ne peux pas ressentir tout ça en même temps, c'est humainement impossible. Alors je me concentre sur eux, essayant de laisser de côté les choses sur lesquelles je n'ai plus de contrôle. J'ai perdu un bébé, j'ai fais une fausse couche, mais à ce moment précis, je suis bien incapable de gérer tout ça, alors mes années à pratiquer le déni, semblent enfin trouver une utilité et je me concentre sur les deux bébés encore là, accrochés et en vies. Qui continuent de se développer malgré tout, comme si de rien était. Ils sont là et désormais ma seule et unique crainte c'est de les perdre eux aussi. Je n'ai pas peur du reste, pas pour le moment, peut-être plus tard quand l'émotion retombera mais pas maintenant. Et étonnamment, cette peur est si forte que je me sens presque capable de rassurer Caleb, pas sur la peur de les perdre qu'il m'avoue, mais sur sa peur de ne pas être à la hauteur. Je pose ma main sur sa joue dans un geste tendre, pour capter son attention alors que je vois ses yeux fixer mon ventre, et avec mon pouce je caresse sa barbe. « Chéri, tu seras toujours à la hauteur, tu peux pas en douter, pas toi. Je t'assure que là tout de suite, j'ai aucune certitude, mais pourtant je sais que tu vas t'en sortir. Parce que tu t'en sors toujours. Tu trouves toujours un moyen quand ça compte vraiment et je sais que tout ça, ça compte pour toi. Alors ne doute pas de toi, parce que moi je ne doute pas et pourtant je doute de tout. Pour une fois fais moi confiance quand je te dis que tu seras à la hauteur. » Il est à la hauteur, quoiqu'il se passe, quoique l'on ait à surmonter, il est à la hauteur, pas par choix mais parce qu'il n'a pas d'autres options. Il est toujours à la hauteur, parce que je suis celle qui s'effondre, qui craque, qui panique alors il a pas le choix, mais il est toujours à la hauteur et il doit pas douter, pas lui. Parce que s'il doute, qui va être capable de me rassurer quand je vais douter ? Qui va me relever quand je vais m'écrouler ? Je ne peux pas le laisser douter, alors je tente de le rassurer. A défaut de réussir à me rassurer moi, je me concentre toujours sur lui, parce que c'est plus simple pour le moment. Et puis ça m'évite d'avoir à traiter cette perte qu'il a évoqué. Et je retrouve son sourire, alors que je lui dis à quel point je l'aime, parce que ça c'est une certitude, une autre et finalement j'en ai quelques unes. Il sourit, il m'embrasse et je sens sa main se poser sur mon ventre. « Je t’aime aussi…si tu savais à quel point. Et je les aime aussi. »  Est-ce que ça m'étonne de sentir encore des larmes envahir mes yeux alors que je sens sa main caresser mon ventre alors qu'il me dit ces mots ? Je souris tandis que les larmes coulent le long de mes joues. Sa main sur mon ventre, un geste devenu anodin mais que je ne pensais plus revivre, pas après cette soirée cauchemardesque. Alors, même si mon ventre va devenir l'attraction préférée de ses mains pour les mois à venir, je suis ravie de pouvoir lui offrir tout ça, de lui offrir mon ventre ou se trouve nos enfants. « J'en ai marre de pleurer Caleb. » Je crois que pour la première fois depuis plusieurs heures, je lâche un petit rire, réalisant à quel point je suis une vraie chialeuse enceinte. Et alors que je commence à rire doucement, je pleure et je rie en même temps, je crois que les nerfs sont en train de lâcher et que j'ai besoin d'évacuer le trop plein d'émotions que j'ai accumulé au fil de la soirée. Je laisse les larmes couler encore et je me demande comment on peut pleurer autant en une soirée, alors que je souris toujours en regardant Caleb et en sentant sa main sur mon ventre. Ma main se dépose à côté de la sienne, sur mon ventre, ils sont là, deux. Et ils ont intérêt de rester là maintenant. « Tu veux que je passe chez toi pour te ramener des affaires ? » Je le regarde et instinctivement, ma main se lie à la sienne, comme pour lui signifier qu'il est hors de question qu'il me laisse ici toute seule. Parce que l’hôpital, l'odeur, le calme, la solitude, non hors de question. « Je veux pas que tu partes sans moi. » Je le regarde sérieusement, pour lui faire comprendre qu'il a pas intérêt de quitter la chambre sinon je serais capable de le suivre et pourtant je sais qu'il me faudrait des affaires de rechanges, et à défaut de le laisser partir, je lui propose autre chose. « Tu veux bien t'allonger avec moi le temps que je m'endorme ? Et me promettre d'être là avec moi quand je vais me réveiller ? » Oui, c'est con, mais j'ai besoin qu'il me promette que je me réveillerais dans ses bras, à l’hôpital mais dans ses bras. Parce que clairement, j'ai encore pas digéré toutes les émotions, j'ai encore pas intégré tout ce qu'il vient de se passer et que sans lui, j'ai peur de perdre complètement pied si je me retrouve confrontée à des émotions que je refoule encore. Désormais un peu plus calme, comme si la fatigue commençait à prendre le dessus. Je me décale un peu dans le lit pour lui faire de la place, parce que clairement, il ne partira pas d'ici avant que je ne me sois endormie dans ses bras. « Je suis désolée pour ce soir Caleb. Je suis désolée pour tout ça, et je suis désolée d'avoir abandonnée, j'aurais du y croire plus, je suis vraiment désolée de ne pas avoir pu gérer les choses avec toi. J'aurais du me battre pour eux. » Les yeux fermés, je serre sa main et sans larmes, sans même une once de panique, je m'excuse d'avoir été aussi impuissante et inutile pour lui, pour eux. Je m'en veux, mais étonnamment la culpabilité c'est un sentiment avec lequel je suis tellement familière que j'arrive à gérer. Au moins, je commence à prendre conscience des événements de la journée, je commence à réaliser que j'ai vraiment pas été à la hauteur le laissant tout gérer, mon esprit commence à réaliser certaines choses, les unes après les autres. Émotions après émotions, je refais le fil de cette soirée bien calée dans ses bras.  


@Caleb Anderson     I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051  I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051   I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 1949770018

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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptyMer 8 Avr - 21:24

Alex & Caleb
“I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath”
En partant le médecin nous oblige à réellement faire face à nos émotions, nos sentiments. On doit se débrouiller avec toutes les informations qu’il vient de nous donner. Les triplés, la fausse couche, et maintenant des jumeaux. Ça fait beaucoup d’informations à digérer et je ne suis pas sûr d’être prêt à ça. Je n’y étais clairement pas préparé. Une grossesse multiple. J’ai des sœurs jumelles alors oui, cette possibilité aurait dû me traverser l’esprit et pourtant, pas du tout. Il nous laisse seuls face à nos craintes, appréhensions et interrogations. Je sais que des jumeaux ce n’est vraiment pas évident, je me souviens très bien des mois qui ont suivi la naissance de mes sœurs ; l’enfer. Elles pleuraient toujours et mes parents n’avaient pas une minute à eux alors non, je n’ai pas franchement gardé un très bon souvenir des jumelles quand elles étaient petites et bien sûr c’est la première chose à laquelle je pense alors que je commence à réaliser ce que le médecin nous a annoncé quelques minutes plus tôt. J’ai peur et je n’hésite pas à faire part de mon appréhension à Alex qui me semble bien trop détendue pour quelqu’un qui vient d’apprendre qu’elle vient de faire une fausse couche, qu’elle attendait initialement des triplés et qu’elle a encore deux fœtus en vie et apparemment en bonne santé. Elle ne semble ni stressée, ni avoir peur, ni rien du tout. Elle est détendue et je l’envie énormément. Sûrement parce qu’elle ne réalise pas tout de suite tout ce que avoir des jumeaux implique ; deux fois plus de travail, deux fois plus de dépenses, deux fois moins de sommeil, deux fois moins d’intimité. Après lui avoir avoué ma joie ma tristesse et ma peur de ne pas être à la hauteur, je sens sa main se poser sur ma joue. Je relève le regard vers elle pour la regarder dans les yeux. « Chéri, tu seras toujours à la hauteur, tu peux pas en douter, pas toi. Je t'assure que là tout de suite, j'ai aucune certitude, mais pourtant je sais que tu vas t'en sortir. Parce que tu t'en sors toujours. Tu trouves toujours un moyen quand ça compte vraiment et je sais que tout ça, ça compte pour toi. Alors ne doute pas de toi, parce que moi je ne doute pas et pourtant je doute de tout. Pour une fois fais moi confiance quand je te dis que tu seras à la hauteur. » Je crois surtout qu’elle me met sur un piédestal en me disant que je suis toujours à la hauteur parce que ce n’est pas forcément vrai. Rectification : ce n’est absolument pas vrai. Moi aussi je fais des erreurs, moi aussi je galère et je ne suis pas toujours à la hauteur de toutes les tâches que j’entreprends. Pour une fois et sûrement la toute première fois dans notre couple, c’est moi qui panique et c’est elle qui est calme et qui peut donc essayer de me rassurer. Mais ça ne fonctionne pas vraiment alors je ne lui réponds pas et je me contente de lever les épaules dans un geste rapide. Je préfère me concentrer sur ses paroles d’après, sur ce baiser que je lui donne et sur mes mains qui caressent son ventre. Quand je lui dis que je l’aime et que j’aime déjà nos enfants alors qu’ils ne sont pas encore nés, je la vois pleurer. Encore. Et même si voir Alex verser des larmes n’est pas rare je crois que je ne l’ai jamais vu autant pleurer en si peu de temps. « J'en ai marre de pleurer Caleb. » Je ne peux pas faire autrement que rire à sa remarque, au moins elle s’en rend compte c’est déjà ça. Je ne la quitte pas des yeux alors qu’un sourire amusé se dessine sur mes lèvres et de ma main libre je replace quelques mèches de ses cheveux. « Ça ne change pas beaucoup de d’habitude. » Je la taquine, bien qu’elle sache très bien que je ne pense pas ce que je dis. Bien sûr que non elle n’est pas toujours comme ça et heureusement. Je suppose que c’est ça le fameux effet des hormones sur le corps d’une femme enceinte ? La voir pleurer pour un rien peut être assez drôle bien qu’un peu étrange et alors que je lui propose de la laisser seule dans cette chambre le temps d’aller chez elle pour lui prendre quelques affaires au lieu de pleurer sa main vient prendre la mienne et elle me répond. « Je veux pas que tu partes sans moi. » Je vois tout de suite au regard qu’elle me lance qu’elle ne rigole absolument pas et qu’elle ne veut vraiment pas que je la laisse ne serait-ce qu’une petite heure alors je n’insiste pas. « Tu veux bien t'allonger avec moi le temps que je m'endorme ? Et me promettre d'être là avec moi quand je vais me réveiller ? » J’enlève mes chaussures et je la rejoins sur le lit, reprenant la position que j’ai dû quittée au moment où le médecin est arrivé dans la chambre. Toujours une main sur son ventre, mes lèvres s’approchent de sa nuque pour y déposer un baiser. « Bien sûr que je serai ici, tu veux que j’aille où ? » Clairement, je ne compte pas bouger et je n’ai jamais eu l’intention de partir. Que ce soit ce soir où les jours précédents. J’aime cette femme, et j’ai l’impression de l’aimer encore plus depuis qu’elle m’a appris que nous allons avoir un enfant tous les deux. Enfin des enfants. « Je suis désolée pour ce soir Caleb. Je suis désolée pour tout ça, et je suis désolée d'avoir abandonnée, j'aurais du y croire plus, je suis vraiment désolée de ne pas avoir pu gérer les choses avec toi. J'aurais du me battre pour eux. » Encore des excuses inutiles et il faut absolument qu’elle arrête de toujours s’excuser parce qu’elle n’a clairement pas à le faire. « Arrête de t’excuser bébé, tu ne pouvais rien faire. C’est pas de ta faute, d’accord ? » Elle a perdu le troisième bébé, peut-être que c’était écrit et que quoiqu’elle fasse le résultat aurait été le même. C’est comme ça que je pense. Je crois qu’elle ne pouvait rien y faire et que ces triplés n’étaient pas fait pour venir au monde tous les trois même si penser ça me fait du mal. « Ça faisait vraiment bizarre entendre les cœurs battre sur l’échographie. » Je lui dis alors qu’un sourire s’étire sur mes lèvres, une main toujours sur son ventre, un baiser déposé sur son épaule, j’ai toujours peur mais j’essaie de mettre mes appréhensions pour me contrer sur le principal : je vais devenir papa et elle m’offre le plus beau cadeau du monde.
© nightgaunt


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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptyJeu 9 Avr - 2:38



I'm not givin' up, givin' up
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So don't give up on...

Caleb est là, inquiet. Il me parle de ses peurs, de ses inquiétudes et étonnamment l'entendre me parler me rassure un peu. Ou du moins me permet de ne pas me laisser déborder par mes émotions. Je me concentre sur lui, et sur ce qu'il partage avec moi. Et pour une fois, c'est moi qui le rassure, ou du moins qui essaye, mais je suis clairement pas douée puisqu'il ne semble pas convaincu par mes propos, et pourtant je pense tout ce que je lui dis. Je le pense vraiment. Il est à la hauteur Caleb, toujours. Même quand tout va mal, même quand les choses sont dramatiques, même quand moi je dérape, il reste droit, présent et il ne flanche pas, pas quand les choses sont importantes. Et c'est sans doute parce qu'il m'a tenu toute cette soirée, que je suis encore face à lui, en capacité de parler. S'il n'avait pas été là avec moi, je me demande comment j'aurais fini cette soirée. Je balaye cette pensée, et bien d'autres. A ce moment précis, la seule chose que je peux faire, c'est me concentrer sur une pensée, et une seule tout en repoussant les autres, parce que je ne peux définitivement pas faire face à tout ça d'un coup. Alors je trie, je laisse de côté des éléments face auxquels je ne sais pas comment réagir, et je sais que chaque pensée enfuie, reviendra à un moment et que je devrais y faire face, mais pour le moment, je vais juste me concentrer sur le principal. Ces deux bébés, présents en moi et Caleb, présent avec moi. Sa main sur mon ventre, il caresse doucement cette partie de mon anatomie. Un geste simple, mais qui me permet de réaliser que je suis encore enceinte, réellement et qu'il l'a intégré aussi. Quelques minutes plus tôt, il avait évité de toucher mon ventre, cette fois, sa main est posée dessus alors qu'il avoue son amour pour moi et pour ces deux bébés. Voilà, tout ce dont j'ai besoin pour le moment. Ça. Cette vision de Caleb vivant la grossesse par le biais de mon ventre. Je suis encore enceinte, on est encore tout les deux et on va avoir notre famille. Et le reste alors ? Je compartimente, pour me laisser du répit, pour souffler aussi. Et alors que les larmes coulent encore sur mes joues sans que je ne puisse les contrôler, je me permets de rire de moi même. Je ris de ma capacité à pleurer autant, et si la soirée a été particulièrement horrible, et que les larmes sont légitimes, je me fatigue à pleurer encore et encore. Ma remarque a le don de faire rire Caleb et ça me fait un bien fou d'entendre son rire. « Ça ne change pas beaucoup de d’habitude. »  Il me taquine je le sais, et je ris encore en essuyant les larmes qui coulent encore de mes yeux. Et après tout ce que l'on vient de vivre, on est tout les deux en capacité de sourire et de rire, peut-être que c'est les nerfs qui nous font réagir ainsi, j'en sais rien. Mais ça me permet de me détendre un peu et je vous assure que j'en ai besoin, parce que mes muscles ont été beaucoup trop tendu toutes la soirée. Je sens que les muscles de mes épaules se tendent à nouveaux au moment ou il émets l'idée d'aller me chercher des affaires. Hors de question qu'il parte, c'est tout bonnement impossible. Parce que sa présence me permet de rester calme, je sais pas s'il réalise que sans lui j'aurais sans doute déjà fuis depuis longtemps devant le trop pleins d'informations de cette trop longue nuit. Alors pour le garder avec moi, je lui demande de s'allonger à mes côtés. Je n'ai pas à la supplier, il le fait, mais s'il avait fallu que je le supplie, je l'aurais fais vraiment. Parce que il est hors de question qu'il s'éloigne de moi plus de 2 minutes, pas pour les prochaines 24h, ou 48h. Jusqu'à ce que je sois sûre de ne pas craquer face aux émotions qui vont remonter petites à petites. Je le sais, je ne sais juste pas sous quelle forme, et à quel moment. Alors, j'ai besoin qu'il soit là. Quand je le sens s'allonger à mes côtés, une main toujours sur mon ventre, comme avant, comme si ces dernières heures ne nous avaient pas fait subir cette perte, je me sens presque apaisée. Et c'est horrible de se sentir apaisée alors que je viens de perdre un bébé, c'est horrible, enfin je crois j'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que le sortir prêt de moi, ses lèvres qui déposent un baiser sur ma nuque, me donne l'impression d'être ailleurs. Pas ici. Et ça me soulage. « Bien sûr que je serai ici, tu veux que j’aille où ? » Et l'entendre me dire qu'il sera là à mon réveil, avec moi, ça m'apaise vraiment. « Je sais pas, nul part, je t'interdis de sortir de ce lit. » Et ma voix ne laisse aucune place aux doutes, cet interdiction est clair et je ne rigole pas. Je ne veux pas qu'il s'éloigne de moi, alors que dans ses bras mon corps se fait un peu moins lourd et que je le déteste un peu moins. Parce que je sens que lui il aime toujours mon corps, qu'il le touche toujours comme avant, sa main sur mon ventre comme avant. Et les yeux fermés, je me laisse aller un peu. Acceptant de profiter de sa présence avec moi pour lâcher un peu le contrôle, sur mes émotions et sur mon corps. Je me sens en sécurité dans ses bras, assez pour accepter certaines émotions, assez pour accepter de laisser les souvenirs de cette soirée remonter. Je serre sa main dans la mienne, m'excusant pour ce soir. Pour ce que je nous ai fait subir. « Arrête de t’excuser bébé, tu ne pouvais rien faire. C’est pas de ta faute, d’accord ? » Et les paroles du médecin me reviennent en mémoire, claire. Mon corps a rejeté l'un des fœtus, mon corps, ma responsabilité, ma faute. «C'est mon corps Caleb, c'est mon corps qui l'a rejeté. » Et heureusement que je le sens contre moi, que je sens son souffle dans ma nuque, parce que je me prends de plein fouet cette réalité. Je resserre ma main sur la sienne, les yeux toujours fermés, et encore une fois je revois le sang, l'eau rouge qui s'écoule dans la douche, et cette terreur que je ressens au moment ou je réalise d’où provient tout ce sang. L'une de mes mains se pose sur mon ventre à côté de celle de Caleb, et je me contracte légèrement. Je me colle encore un peu plus à Caleb ne laissant plus un centimètre d'espace entre son corps et le mien. « Ça faisait vraiment bizarre entendre les cœurs battre sur l’échographie. » J'ouvre les yeux et je souffle alors que je me concentre sur les paroles de Caleb. Je ne vois plus le sang, je ne ressens plus cette peur intense, je ne suis plus ma salle de bain, je suis de nouveau là avec lui, à repenser aux bruits des cœurs sur l’échographie. Et encore une fois mon cerveau a du mal à gérer le passage à deux émotions aussi opposées, aussi contradictoires. La mort d'un côté, la vie de l'autre, et je sais pas vraiment si je vais être capable de gérer tout ça. Je sens ses lèvres se déposer sur mon épaule, et de nouveau je me détends un peu, pas très longtemps. « Et si on les avait tous perdu ce soir ? S'il n'y a eu rien à entendre ou voir ? » Je ne sais même pas pourquoi je prononce cette phrase, parce qu'on ne les a pas tous perdu. « J'ai eu peur, vraiment peur, mais ils sont là. On va l'avoir notre famille chéri. Ils sont là et ils ont intérêt de s'accrocher. » J'essaye de m'en convaincre, de convaincre la terre entière aussi. Ma main sur mon ventre je bouge mes doigts sur toute la surface de mon ventre, comme pour créer un lien avec les deux mini-bébés en moi. « Vous entendez, c'est fini les frayeurs, vous restez là tout les deux. C'est un ordre, je ne rigole pas. » Pour la première fois, je m'adresse à eux en regardant mon ventre, comme si c'était la chose la plus normale du monde. Alors que ça ne l'est pas. Je ne l'avais pas encore fais, mais de les avoir vu, d'avoir entendu le cœur de chacun d'eux battre, et d'en avoir perdu un, ça a rendu tout ça encore plus réel d'un coup. Ils sont là, mais tout me semble si précaire finalement. A quoi ça tient tout ça ? Et si je ressaigne demain ? Et si j'en perds un autre ? Si mon corps en rejette un, et puis deux ?  « Caleb, j'ai peur de m'attacher à eux et de les perdre aussi. Je ne pourrais pas supporter une autre épreuve. J'ai peur qu'à la prochaine echo, on ne puisse plus entendre ce bruit, j'ai peur que leur coeur s'arrête comme ça sans qu'on ne puisse rien faire. » Et je sais que je me suis déjà attachée à eux, ce qui me rends encore plus vulnérable finalement. Il y a quelques minutes je le rassurais sur sa peur d'avoir des jumeaux, et au fond, je n'ai toujours pas peur d'avoir des jumeaux moi. Je suis incapable de penser à l'après, de me voir avec deux bébés, parce que pour le moment, je ne vois que la grossesse et rien d'autres. Parce que je suis terrifiée. Parce que si ça se trouve, l'un d'eux est en train de se détacher aussi, que son cœur est en train de s'arrêter. Alors je ne peux pas penser à deux bébés, réels et vivants alors que la grossesse me semble encore beaucoup trop incertaine. J'ai juste peur de ne pas les avoir. Je me sens de plus en plus fatiguée, peut-être de moins en moins capable de gérer mes craintes aussi. J'étais calme et je le suis toujours, sauf que j'ai cette boule dans l'estomac, celle que j'ai depuis le moment ou j'ai compris qu'il se passait quelque chose de pas normal. Cette boule qui ne semble pas vouloir me quitter, j'ai peur. Peur pour eux, réellement peur comme je n'ai jamais eu peur. Ils ne sont encore pas réels pour le commun des mortels, mais ils le sont pour moi et je ne peux pas les perdre. Je n'arrive déjà pas à gérer la perte d'un alors, non, définitivement je ne peux pas perdre mes bébés. Je ne suis pas encore capable de faire le deuil de ce bébé perdu, en revanche, je suis capable de m'inquiéter pour les deux restants et c'est ce que je fais. « Caleb, je suis épuisée mais j'ai peur de dormir, s'il se passe quelque chose pendant que je me repose ?» Pensée totalement conne, sans doute. Mais j'ai peur de me réveiller et de voir du sang encore, et encore. J'ai peur de relâcher la pression et lâcher prise et que tout se termine sans que je m'en rende compte. Et je commence à réaliser, que si avant aujourd'hui, j'avais déjà une certaine appréhension au niveau de la grossesse, raison pour laquelle j'avais demandé à Caleb de ne pas le dire à tout le monde. A partir d'aujourd'hui, je vais sans doute devoir vivre avec cette crainte jusqu'au bout, et je suis pas sûr de pouvoir le gérer vraiment. Pourquoi tout est toujours compliqué ?


@Caleb Anderson     I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051  I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051   I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 1949770018

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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptyJeu 9 Avr - 22:18

Alex & Caleb
“I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath”
Alex qui pleure au fond ce n’est pas vraiment rare. Contrairement à moi elle n’a aucun mal à montrer ce genre d’émotion face aux autres ou du moins, face à moi. Sauf que cette fois je ne sais pas s’il s’agit de larmes de joie, de tristesse ou si c’est un mélange des deux et de ses hormones qui la poussent à vider son corps de larmes et j’ai l’impression que quoique je dise dans tous les cas, elle pleura. Mais si en la rejoignant dans ce lit d’hôpital je peux la rassurer un peu c’est sans hésiter une seule seconde que je le fais et sûrement aussi parce que j’en ai également besoin. « Je sais pas, nul part, je t'interdis de sortir de ce lit. » Si d’ordinaire j’aurais pu faire une remarque comme quoi ce ton autoritaire qu’elle vient de prendre me fait un certain effet, ce soir je ne dis rien parce que ça ne collerait pas vraiment à l’ambiance du jour et je ne veux pas que ce soit mal pris. Alors je ne dis rien, je me tais et je laisse Alex l’exprimer sur son sentiment de culpabilité et encore une fois je sais que je vais pouvoir lui dire tout et n’importe quoi elle restera butée sur son idée. «C'est mon corps Caleb, c'est mon corps qui l'a rejeté. » Oui mais non, je ne suis pas d’accord avec elle et je lui fais bien comprendre. « C’est pas ton choix, c’est ton corps qui te l’a imposé. Je te le redis, arrête de t’excuser quand tu n’as rien à te reprocher. » Mon timbre de voix reste doux et calme alors que ma main caresse toujours son ventre essayant de maintenir un semblant de contact avec le bébé. Enfin, les bébés. Mes nombreuses tentatives de lui remonter un peu le moral sont un véritable échec, je la sens tendue et elle se rapproche encore plus de moi collant définitivement nos deux corps. « Et si on les avait tous perdu ce soir ? S'il n'y a eu rien à entendre ou voir ? » Et si. On peut réellement devenir compétemment fou si on commence à ne fonctionner qu’avec des « et si ». Sauf que moi contrairement à elle je n’ai pas envie d’imaginer ce scénario qui aurait sûrement été bien trop difficile à encaisser. « Ça sert à rien de penser à ça, Alex. » Par contre je pense bien à la possibilité qui existe toujours, celle d’une autre fausse couche parce que qui dit grossesse multiple dit grossesse à risque, non ? « J'ai eu peur, vraiment peur, mais ils sont là. On va l'avoir notre famille chéri. Ils sont là et ils ont intérêt de s'accrocher. » Ils vont s’accrocher. Du moins je l’espère. Parce que même si avoir des jumeaux me fait réellement peur je vais bien devoir m’habituer à cette idée et je sais qu’au fond elle finira par devenir plaisante à mes yeux. « Vous entendez, c'est fini les frayeurs, vous restez là tout les deux. C'est un ordre, je ne rigole pas. » Cette fois ce n’est pas à moi qu’elle s’adresse mais bien aux jumeaux et cette vision me fait sourire. C’est beau, Alex qui parle à nos enfants comme ça je ne sais pas pourquoi mais je trouve cette scène extrêmement touchante et attendrissante et j’en ai certainement les yeux qui brillent. « T’es adorable. » Je lui réponds simplement encore vraiment attendri par cette image que je viens d’avoir et qui risque de me rester en tête pendant encore un bon moment. « Caleb, j'ai peur de m'attacher à eux et de les perdre aussi. Je ne pourrais pas supporter une autre épreuve. J'ai peur qu'à la prochaine echo, on ne puisse plus entendre ce bruit, j'ai peur que leur coeur s'arrête comme ça sans qu'on ne puisse rien faire. » J’écoute ses craintes, je les encaisse, je les enregistre mais je ne sais pas quoi lui répondre. Je ne sais pas comment je peux essayer de calmer ses appréhensions alors que je suis moi-même terrifié d’une autre mauvaise nouvelle comme celle de ce soir. Tout en fermant les yeux je lâche un léger soupir. Je ne suis déjà pas à la hauteur, on ne peut pas dire que ça commence très bien pour moi. « Caleb, je suis épuisée mais j'ai peur de dormir, s'il se passe quelque chose pendant que je me repose ?» Encore une fois je ne sais vraiment pas quoi lui répondre. Elle arrive à me faire part de ses peurs sans même paniquer beaucoup trop et moi je suis incapable d’ouvrir la bouche pour lui dire quoique ce soit. « Endors-toi. Moi je vais rester éveillé au cas-où. » Je ne la rassure pas vraiment pourtant j’aimerais mais je n’y arrive pas parce que cette fois je suis à court d’arguments et d’ondes positives et je n’arrive pas à m’enlever de la tête que le risque de fausse couche est toujours très présent et qu’elle pourrait donc les perdre à tout moment. Je dépose un nouveau baiser sur sa joue alors que ma main caresse toujours son ventre, des gestes doux aussi un peu pour l’encourager à s’endormir et je ne sais pas en combien de temps elle finit par tomber dans les bras de morphée mais pourtant maintenant, elle dort. Je vois les heures passer doucement mais sûrement. Une heure, deux heures, trois heures. Je n’arrête pas de bouger dans le lit mais je ne dors pas comme je lui ai promis, bien que je sois extrêmement fatigué par toutes ces émotions vécues en une soirée. Doucement pour éviter de la réveiller je m’assois au bord du lit je finis par me lever et avant de quitter la chambre je la regarde. Elle semble bien dormir alors c’est sans culpabilité que je sors de cette chambre qui commence à m’étouffer. Je regrette de ne pas toujours avoir un paquet de cigarettes sur moi parce que cette nuit je sais qu’une cigarette m’aurait fait le plus grand bien. Je me contente d’un café moyennement bon, adossé au mur d’un couloir et je repense à tout ce que nous avons vécu ces dernières heures. Plus de bébé, et puis trois bébés pour au final se retrouver avec deux bébés. Beaucoup trop d’informations à digérer et je reste bloqué sur ce troisième enfant que nous aurions pu avoir. Des triplés, c’est fou. C’est vraiment dingue. C’est beaucoup, trois enfants et pourtant nous ne le savions pas et c’était ce qui nous attendait à la base. Deux, c’est beaucoup aussi. C’est flippant et j’ai réellement peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être un bon père pour ces enfants que j’ai pourtant déjà l’impression d’aimer énormément. Je ne sais pas combien de temps je reste debout à côté de ce distributeur ni même combien de cafés je bois mais après un long moment hors de la chambre je finis par rejoindre Alex qui semble encore dormir sauf que cette fois je préfère rester assis dans le fauteuil juste à côté de son lit. Sans m’en rendre compte je m’endors peut-être une ou deux heures et quand je me réveille, Alex dort toujours et je l’envie tellement. Parce que même si je le voulais je n’arrive pas à bien trouver le sommeil alors je pianote sur mon portable, je m’occupe comme je le peux jusqu’à ce que le soleil commence à se lever et j’entends Alex bouger, je lève les yeux vers elle pour constater qu’elle commence à se réveiller. « Bien dormi mon amour ? » Je lui demande tout en me penchant vers elle pour déposer un léger baiser sur le coin de ses lèvres. « Tu veux que j’aille te chercher quelque chose à boire ou à manger ? » Bien que le petit-déjeuner ne devrait pas trop tarder à arriver, mais ça pourrait me permettre de sortir et  me dégourdir un peu les jambes pour me réveiller un peu parce qu’après cette nuit blanche ; je suis beaucoup trop fatigué.
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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptyVen 10 Avr - 5:56



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Even when they say there's nothin' left
So don't give up on...

Je crois que je voudrais mettre fin à cette journée, oublier tout ce qu'il vient de se passer, oublier les dernières heures. Oublier le sang, les paroles du médecin, oublier toutes les émotions et retourner au moment ou mes craintes consistaient à me demander si je pourrais aimer un bébé, si je pourrais être une mère. Parce qu'à ce moment précis, ces craintes me semblent si futiles d'un coup, alors que la vie vient de me rappeler comme elle pouvait être fragile. La vie et mon corps se sont ligués contre moi, encore une fois. Caleb tente de me rassurer, il est doux et calme, et il ne me reproche rien, et je sais qu'il est sincère, qu'il ne le dit pas juste pour me faire plaisir, mais pourtant ça ne m'apaise pas. J'ai toutes ces peurs en moi, la crainte de les perdre qui reste présente et qui semble être la seule chose à laquelle je puisse penser à ce moment. Je me colle contre lui, j'ai terriblement besoin de lui alors que je laisse mes pensées s'exprimer sans vraiment être capable de réfléchir au sens de mes mots.  « Ça sert à rien de penser à ça, Alex. » Je sais qu'il a raison, je le sais mais je ne peux pas m'en empêcher. Et je continues à laisser s'exprimer les craintes que je ressens, parce que je ne peux plus les garder pour moi. Je laisse les mots sortir, avec un calme assez incroyable. Je lui parle de mes peurs, et je parle à mon ventre aussi, je pense que j'ai définitivement perdu toute ma raison. J'ordonne à ces bébés de s'accrocher et j'entends Caleb me dire que je suis adorable. Mais c'est pas censé être adorable, et pourtant à l'entendre me dire ça, je souris, réalisant peut-être à ce moment la portée de ce que je viens de faire. Ils sont réels, ils sont vraiment là et je leur parle. Je m'attache à eux, et ça rends mes craintes encore plus fortes finalement. Je ne veux pas les lâcher, je ne veux pas les laisser et prendre le risque qu'il se passe quelque chose. C'est insensé, incohérent, mais c'est ce que je ressens, et j'ai depuis bien longtemps arrêté de chercher un sens à tout ça. « Endors-toi. Moi je vais rester éveillé au cas-où. »  Je me tourne vers lui, je colle mon front contre son torse et je ferme les yeux, tout en sentant toujours sa main caresser mon ventre. Ma main serre son tee-shirt. Il va prendre soin de nous, je le sais et je me laisse aller dans ses bras, épuisée tout simplement par toute cette journée. « Je t'aime. » Un murmure, alors que mes muscles se détendent enfin réellement et que je sombre peu à peu dans un sommeil plus que nécessaire. Mes doigts relâchent leur pression sur son haut et je m'endors, contre lui, sous son regard protecteur et rassurant, dans la chaleur de ses bras.

Les yeux fermés, je le cherche, je ne sens pas sa présence contre moi, ni dans ce lit, je me retourne et je le vois endormi sur la chaise, les traits tirés et je me sens mal parce que c'est à cause de moi s'il semble si peu serein dans son sommeil. J'hésite à le réveiller pour lui dire de me rejoindre à nouveau, mais après l'avoir observé quelques minutes, je ferme les yeux à nouveau emporter par le sommeil encore, parce que j'en ai réellement besoin et que je ne suis pas encore prête à faire face à tout ça. Dormir semble encore la meilleure option pour le moment.

Je bouge à nouveau, clignant des yeux alors que la lumière me dérange. « Bien dormi mon amour ? » Je me tourne vers lui, et pendant quelques secondes, j'ai l'impression d'être chez nous, alors qu'il me réveille avec un baiser. « Hun hun. » C'est la seule chose que je suis en mesure de lui dire, alors que le réveil semble délicat. Ma main caresse son visage tandis que je peine à garder les yeux ouverts. « Bonjour chéri. » Je chuchote, j'ai un mal de crâne affreux, et mes yeux qui me brûlent comme si j'avais pleuré toute la nuit. « Tu veux que j’aille te chercher quelque chose à boire ou à manger ? » J'ouvre les yeux enfin et je le vois, et il a une toute petite mine et peu à peu je réalise que je ne suis pas dans notre lit, que l'on est pas chez nous et que si j'ai si mal à la tête, c'est effectivement que j'ai pleuré toute la nuit. Les événements me reviennent en mémoire, petit à petit, et la première chose que je fais, c'est de poser une main sur mon ventre et je me relève dans le lit. « Je veux bien du chocolat, n'importe quel chocolat fera l'affaire. » Au fond, je n'ai même pas envie de chocolat, mais lui a l'air d'avoir réellement besoin de café en revanche, alors je lui donne une excuse pour sortir. «  Et profite s'en pour te prendre un café, je pense que tu en as besoin. Prends ton temps, souffle un peu, je vais bien. » Je l'embrasse sur la joue tout en passant un doigt sous ses yeux cernés par la fatigue. « Je suis désolée, tu as l'air vraiment fatigué. Va prendre un peu l'air, avant que le médecin ne revienne. » Je le regarde sortir avant de me diriger avec une appréhension énorme vers la salle de bain. Je me souviens parfaitement du bruit des cœurs qui battent, je me souviens parfaitement de leur tout petit corps sur l'écran, et je ne pense qu'à ça au moment ou je vérifie l'apparition de nouveaux saignements abondants. Je souffle légèrement, alors que je constate que j'ai encore saigné légèrement mais rien comparé à ce que j'avais connu la veille. Et on m'avait prévenu que je risquais de saigner encore un peu pendant quelques heures, voir quelques jours alors même si ce rouge me rappelle les événements de la veille et cette perte, je me sens quand même soulagée de constater que le scénario ne s'est pas répété pendant mon sommeil. Constatation bête, mais tellement importante. Et après quelques minutes dans cette salle de bain, je retrouve le lit dans lequel je suis passée par tout un tas d'émotions. Allongée, je prends mon téléphone, pour m'occuper l'esprit avant qu'il ne revienne, et je tape dans le moteur de recherche 'grossesse jumeaux'. Je fais défiler les articles, ne lisant que les titres. Et je crois que c'est à ce moment précis, que je réalise véritablement ce qu'il m'attends, ce qu'il nous attends avec Caleb. Je crois que c'est en voyant tout ça, que je prends conscience ce que ça représente des jumeaux, de la grossesse, jusqu'au retour à la maison en passant par l'accouchement. Je fais défiler les articles, puis les images, et ces femmes enceintes au ventre énorme, c'est comme ça que je vais être ? Vraiment ? La porte s'ouvre et je pose mon téléphone, l'image de cette femme au ventre démesurément gros en tête. « Je vais être énorme Caleb. Mais genre vraiment énorme. » Je souffle tout en levant la tête vers lui, les sourcils froncés, l’air réellement perturbé par ce que je suis en train de réaliser tout en continuant de parler encore. « Je vais être énorme et c’est ta faute ça. » Je tape sur son épaule quand il s'approche de moi alors que je l'engueule à moitié. Et même si c'est pas sa faute totalement, je l’ai déjà prévenu, les désagréments de la grossesse seraient toujours sa faute à lui, il doit s'y faire et accepter ça. « Et puis je vais devoir sortir deux bébés, deux bébés en même temps. » Bon encore une fois pas en même temps, j’ai conscience que les choses se feront l’une après l’autre mais deux bébés, alors que j’ai tellement souffert pour un déjà et que je commence à comprendre ce qu'il m'attends. Deux bébés, un accouchement à risque... Et je continue de parler encore, parce que clairement j'en ai besoin et de toute façon, il en a l'habitude maintenant. « Caleb deux bébés !» Je souffle bruyamment en prononçant cette phrase. Et je me tais quelques secondes. Je commence de plus en plus à réaliser. Et, j’ai toujours aussi peur de les perdre, et je crois que cette pensée ne me quittera plus à partir de maintenant, mais je réalise toute la dimension derrière cette annonce. Ils sont deux, là en moi, deux que je vais devoir porter. Que je vais devoir protéger. Deux que je vais devoir mettre au monde. Deux dont on va devoir s’occuper. Et un bébé c’était déjà une source d’angoisse pour moi, mais deux ! Et je comprends sa peur désormais, celle que je n’étais pas en mesure de comprendre plutôt dans la soirée, encore trop prise par tout un tas d’émotions fortes que je ne pouvais pas gérer. Mais là je comprends. Je suis en mesure de saisir toute la portée de cette annonce. Des jumeaux. Deux fois plus de travail, deux fois plus d’investissement, deux fois plus de responsabilités, deux fois plus d’inquiétudes. « Deux bébés. T'es obligé de faire les choses en grand hein ?Je panique pas je te jure que je panique pas mais deux bébés. » Je le regarde avec un air un peu perdu. J'étais prête (presque) pour un bébé, simple, une grossesse simple, un accouchement simple et un retour à la maison simple. Oui je voulais une grossesse simple, sans complication, sans difficulté majeure, juste une grossesse que j’aurai pu vivre simplement tout en me préparant à l’arrivée de notre bébé. Mais ça c'est d'or et déjà raté. Et si enfaîte je panique un peu même si je prétends le contraire. Des jumeaux ! Des jumeaux, j’aime l’idée qu’ils soient là tout les deux vraiment, j’aime le bruit de leur cœur qui bat, je les aimes déjà et j’ai terriblement peur de les perdre, mais ils sont deux putain ! C’est fou, totalement fou. Je ne sais déjà pas faire avec un bébé alors deux ? Et au cas où il ne l’ait pas encore comprit, je viens à l’instant de réellement prendre conscience qu’ils seraient deux. Deux bébés, deux vies qui vont dépendre de moi, de nous. Et j'ai toujours cette même pensée en tête. « Je te jure que tu es pas prêt de m’engrosser à nouveau. » Je lâche un rire nerveux alors que je parle de façon un peu cru. Mais j’attends des jumeaux, il y a quelques heures c’était des triples, alors non c’est sur que cette grossesse est sa dernière chance de me voir enceinte. Parce que d'autres comme ça, non merci. « Et je vais être énorme. » Oh oui je vais être énorme et je suis pas prête à devoir rouler pour me déplacer. Et à nouveau je tape sur son épaule, alors que je regarde mon ventre et mon corps. « Des années à faire du sport pour qu’un coup dans un placard à balai me transforme en baleine. » Et je crois qu’au fond si je fais une fixation sur les formes de mon corps, c’est avant tout pour éviter d’avoir à me projeter dans d’autres craintes qui elles pourraient réellement me faire perdre pied. Grossesse gémellaire, grossesse à risques tout le monde sait ça, même moi et c'est écris sur la plupart des sites que j'ai survolé à l'instant. Et à l'heure actuelle, les risques je suis pas prête à les entendre, pas encore et surtout pas aujourd’hui. Alors je garde en tête, le fait que je vais être énorme, et le fait qu'ils seront deux et qu'on devra trouver comment être des parents, pas de un bébé mais de deux. Le reste je n'y pense pas. Je ne pense pas au risque de prématurité, je ne pense pas aux complications pour eux, pour moi, pour la suite de la grossesse, je n'y pense pas alors qu'au fond, je le sais. Et je reste à regarder Caleb, le regard plein de questionnements, alors que je lui laisse si peu de place pour s'exprimer. J'ai mis du temps avant de réaliser, avant de prendre conscience, mais maintenant je comprends ses peurs, et j'ai les même. Mais au fond, je crois que je préfère cette peur là, que celle de les perdre. Alors je regarde Caleb, en levant les bras, finissant enfin par me taire, ou presque.« Ils sont deux. » Et comme une conne je lâche un rire nerveux, en regardant Caleb. « On va être quatre. » Quelle sens de la déduction ! Est-ce des larmes que je sens couler encore ? Non impossible, j'ai déjà épuiser le stock, je regarde Caleb et je crois que j'hésite véritablement entre le taper à nouveau ou l'embrasser.  


@Caleb Anderson     I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051  I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051   I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 1949770018

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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptySam 11 Avr - 12:12

Alex & Caleb
“I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath”
Rester éveillé toute la nuit n’a franchement pas été facile et d’ailleurs je n’ai pas réellement tenu parole parce qu’au final je me suis quand même endormi une heure avant de me réveiller à nouveau. Alex elle, semble toujours profondément endormie ce qui me rassure. Peut-être que demain elle sera moins angoissée à l’idée de faire une deuxième fausse couche du moins c’est ce que j’espère. En tout cas elle finit quand même par se réveiller et c’est avec un baiser sur le coin des lèvres que je lui dis bonjour, elle peine à ouvrir les yeux mais quand elle y arrive je lui souris doucement. « Je veux bien du chocolat, n'importe quel chocolat fera l'affaire. » J’acquiesce d’un signe de tête et tout en me levant je cherche du regard mon porte-monnaie avant de me rendre compte que je l’avais simplement rangé dans la poche arrière de mon pantalon. Je pense que c’est ce genre de détail qui prouve bien que je suis beaucoup trop fatigué. « Et profite s'en pour te prendre un café, je pense que tu en as besoin. Prends ton temps, souffle un peu, je vais bien. » Si elle savait le nombre de cafés que j’ai déjà bu cette nuit pour me tenir éveillé, en vain. « Je suis désolée, tu as l'air vraiment fatigué. Va prendre un peu l'air, avant que le médecin ne revienne. » Je suis fatigué et apparemment si j’en crois ses dires ça se voit. « T’inquiète pas pour moi je vais bien. Je me dépêche je te ramène du chocolat. » Je vais bien oui mais par contre niveau fatigue je suis effectivement au bout du rouleau. J’en viens même à me demander comment je vais prendre le volant tout à l’heure, il est hors de question que je ne conduise en étant aussi fatigué la dernière fois que je le l’ai fait, ça s’est très mal passé. Mais je préfère ne pas y penser et j’ai à présent quitté la chambre pour aller lui chercher ce qu’elle m’a demandé : du chocolat. Au passage je bois à nouveau deux cafés pour m’aider à tenir le coup et à paraître moins ralenti mais je ne sors pas pour prendre l’air comme elle me l’a conseillé. Parce que sur le coup c’est ce qu’elle m’a dit mais au final je suis sûr que si je ne reviens pas au plus vite elle serait capable de m’engueuler en me disant que j’ai été trop long et que je l’ai laissée seule. Donc je prends mes précautions et je reviens dans la chambre une dizaine de minutes plus tard. « Je vais être énorme Caleb. Mais genre vraiment énorme. » Je me pince les lèvres tout en fronçant les sourcils en entendant cette phrase. Ne sachant pas si elle voulait du chocolat chaud ou du chocolat à manger je lui ai acheté les deux et je pose tout ça sur son adaptable tout en reprenant ma place sur le fauteuil, un café à la main. « Je vais être énorme et c’est ta faute ça. » Cette fois elle ne se contente pas de m’accuser mais elle me frappe l’épaule en même temps, je râle parce qu’en me frappant l’épaule elle vient de renverser un peu de café sur mon pantalon. « Je te rappelle que tu étais là aussi quand on les a fait, c’est pas que de ma faute. » Et le pire c’est que je vois qu’elle est sérieuse et qu’elle m’engueule vraiment. Je prends une serviette posée sur son adaptable pour essuyer le café tombé sur mon pantalon et je pose mon café avec son chocolat. « Et puis je vais devoir sortir deux bébés, deux bébés en même temps. » Techniquement en même temps non, mais je ne dis rien parce que je pense qu’elle est seulement en train de réaliser que deux bébés sont en train de grandir en elle alors je lui laisse le temps nécessaire pour comprendre tout ce que ça signifie. Même si j’ai peur que mon silence puisse l’énerver encore plus.  « Caleb deux bébés ! » Je l’observe, je la regarde. Oui deux bébés, et encore hier encore à cette même heure il y en avait trois. « Je sais, c’est ce que j’essayais de te faire comprendre hier. » Elle continue à parler, à me dire sous différentes formes que nous allons avoir deux bébés et moi je me tais parce que je ne sais pas quoi lui répondre. Moi je le sais, moi j’avais déjà compris hier et je lui avais même fait part de mes craintes et quand je pensais qu’elle n’arrivait pas à réaliser ce qui nous attendait je pense que j’avais raison. Elle ne réalisait absolument pas ce qu’avoir des jumeaux voulait dire et là en dix minutes de temps elle semble avoir eu une révélation. « Je te jure que tu es pas prêt de m’engrosser à nouveau. » Hésitant, je relève les yeux vers elle et regarde à tour de rôle son visage et puis son ventre. « Du coup je suppose que c’est pas le moment de te dire que j’ai toujours voulu quatre enfants ? » Je lui dis sur le ton de l’humour bien que je sois réellement sérieux. Mais au moins qu’elle voit le côté positif des choses, je veux quatre enfants et on va déjà en avoir deux ce qui veut dire qu’elle n’aura plus qu’à être enceinte deux fois. Sauf que cette réflexion je la garde pour moi parce que je sais très bien qu’elle ne va pas lui plaire du tout.  « Et je vais être énorme. » Elle se concentre sur soin poids comme si elle refusait de se rendre compte que ça sera surtout l’après-grossesse le plus compliqué pour nous mais je ne vais pas lui dire ça non plus je suis sûr qu’elle le sait. Du moins j’espère. Elle me frappe sur l’épaule, encore. Et je râle, encore, passant une main sur cette pauvre épaule qui n’arrête pas de se faire taper. « Mais je m’en fous moi de ça. Tu seras toujours la plus belle et la plus sexy à mes yeux. Et tu sais quoi ? Il y a rien de plus beau qu’une femme enceinte. » Et je suis réellement sincère. C’est pas un gros ventre qu’elle portera quelques mois qui la rendra moins belle et moins désirable à mes yeux. Et puis elle porte la vie en elle, c’est beau. « Des années à faire du sport pour qu’un coup dans un placard à balai me transforme en baleine. » Sans que je ne puisse le contrôler je lâche un petit rire amusé en l’entendant mentionner ’’un coup dans un placard à balai’’ J’ai même presque envie de lui dire qu’au final ça valait la peine parce que déjà 1) on avait bien pris notre pied et 2) elle me permet de vivre mon rêve, de le réaliser : avoir des enfants, une famille. Et ça, ça vaut tous les coups dans un placard à balai de toute une vie. « Ils sont deux. On va être quatre. » Je pose ma main sur son ventre et tout en m’approchant de son visage je lui murmure. « On va être quatre. » Mes lèvres viennent se poser sur les siennes pour l’embrasser doucement. J’ai toujours peur, je pense toujours que je ne serai pas à la hauteur mais maintenant qu’elle a commencé à réaliser cette annonce d’hier je pense qu’il est temps que je garde mes craintes pour moi pour ne pas la stresser encore plus. « On ne sera pas tous seuls, mes parents pourront nous aider un peu. Et puis je te rappelle que j’ai trois petites sœurs et je suis sûr qu’elles seraient toutes ravies de nous aider aussi. » Bien qu’avec Prim nos relations sont de nouveau un peu compliquées je sais qu’elle sera heureuse pour moi et que je vais pouvoir lui faire confiance.
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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptyDim 12 Avr - 19:04



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Le réveil est un peu compliqué, mais moins que le moment ou je me suis endormie. La nuit m'a au moins aidé à retrouver un peu de sang-froid et de calme. Ou au moins une capacité à gérer un peu mes crises de larmes. Je me sens moins à fleur de peau, moins anxieuse sûrement plus reposée. Lui en revanche semble réellement fatigué, et je me souviens ses mots avant que je m'endorme, sa promesse de veiller sur moi pendant que je m'endors. Et c'est donc à cause de cette promesse qu'il est si fatigué, donc ma faute. « T’inquiète pas pour moi je vais bien. Je me dépêche je te ramène du chocolat. »  Et si je m'inquiète pour lui, sûrement pas assez parfois. Mais je m'inquiète pour lui, pas autant que lui s'inquiète pour moi, mais il passe tout son temps et son énergie à s'occuper des autres et de moi en ce moment, et il en oublie de s'occuper de lui. Je le sais, mais pas lui parce qu'il est comme ça, altruiste au possible et inquiet pour ses proches et j'ai beau lui dire de prendre son temps et de souffler un coup, il ne semble pas de cet avis. Et il revient dans la chambre au bout de dix minutes tout au plus, et il m'aura donc fallu que dix minutes, seule, sans lui, pour me laisser gagner par la peur. Pourquoi j'ai été regardé ces sites moi aussi ? Alors quand il revient dans la chambre, c'est sur lui que je déverse mes émotions, comme trop souvent. Parce qu'au fond c'est le seul à pouvoir comprendre, ou en tout cas pouvoir me gérer quand je suis comme ça. Je m'en prends à lui, tout en évoquant mes nouvelles craintes. Celles de devenir énorme, mais qui cache surtout la peur de devoir porter deux bébés en même temps. Et si je suis dans cette situation, je lui dis que c'est sa faute. Et c'est vrai, mais pas uniquement la sienne. « Je te rappelle que tu étais là aussi quand on les a fait, c’est pas que de ma faute. » Je sais que j’étais là, je me souviens particulièrement bien de ce moment. Et oui, on était deux pour les faire, mais à cet instant précis, c’est sur lui que je fais porter la responsabilité. Parce que moi je vais avoir la responsabilité de les protéger, et de les mettre au monde, et c’est beaucoup trop alors c’est lui qui est responsable du reste, de tout ce qui me tracasse. Je crois que j'ai besoin de parler, de lui dire tout ce qui me passe par la tête, évacuer mes craintes et il me laisse faire.  « Je sais, c’est ce que j’essayais de te faire comprendre hier. » Je lève les épaules, consciente qu'il a vraiment essayé de m'en parler hier, mais je n'étais clairement pas en état de réaliser tout ça. « J’avais pas compris je crois. » Non tu crois Alex ? L'air légèrement bête ou perdue, un mélange de tout ça. Mais pourquoi j’ai été voir ces sites aussi ? Comme si je n’avais pas assez de craintes déjà. Sérieusement, pourquoi les choses ne peuvent pas être simples ? Ça allait très bien hier à cette heure là, ma seule crainte c'était de savoir si je pouvais être la mère d'un bébé, et c'était déjà pas mal. La j'ai l'impression que tout a changé d'un coup et je réalise peu à peu, que rien ne sera simple à partir d'aujourd'hui. Ni la grossesse, ni l'accouchement, ni la suite. Et c'est sur qu'il n'est pas prêt de me revoir enceinte après cette grossesse.  « Du coup je suppose que c’est pas le moment de te dire que j’ai toujours voulu quatre enfants ? » A non c'est clairement pas le moment. De nouveau ma main vient cogner son corps, et je fronce les sourcils en le regardant, alors qu’il me dit vouloir quatre enfants. Mais qui veut quatre enfants ? « Dans tes rêves Anderson. » Et si lui semble le dire avec une pointe d’humour, moi je ne suis on ne peut plus sérieuse. Quatre enfants, déjà un c’était un pari qui semblait osé pour moi, cette fois deux. Il va devoir se calmer, en tout cas tant que je n’aurais pas été au bout de cette grossesse. Parce que je ne suis même pas certaine de m’en sortir. Je revois les photos de ventres de certaines femmes, et mon dieu c’est humainement impossible d’avoir le ventre qui s’étende autant non ? Et après comment je vais être ? Et lui s'en fout ! Mais pas moi. « Mais moi je m’en fous pas. » Je ne suis pas une femme superficielle, enfin je ne pense pas l’être mais mon corps c’est à peu près la seule chose dont je ne doute pas vraiment et avec laquelle je suis à l’aise. Alors non je m’en moque pas moi. « Tu veux voir certaines images de femmes enceintes de jumeaux que je viens de voir et on verra s’il n’y a rien de plus beau qu’une femme enceinte. » Et le pire c’est que je sais qu’il pense sincèrement ce qu’il dit, quand il me dit que je serais toujours belle et sexy à ses yeux, je sais qu'il le pense et qu’il ne le dit pas juste pour me rassurer ou me faire plaisir mais ça reste dur à encaisser. Ce changement physique, ce changement de situation aussi, cette grossesse a décidément pas fini de m’en faire voir de toutes les couleurs. Et moi j’ai pas fini de malmener Caleb. Sauf que lui ça semble le faire rire que je me transforme en baleine. Ou c’est ma façon de parler qui le fait rire ? Tout ce que je sais c’est qu’il lâche un petit rire alors que moi je suis en train de paniquer. Légèrement. Un tout petit peu. Mais j’ai peur. Parce que deux d’un coup c’est deux fois plus d’inquiétude. Deux fois plus de risques. Deux fois plus de responsabilités. Deux fois plus de risques d’échouer aussi, de ne pas être à la hauteur. Il rit et ne semble pas s’inquiéter de tout ce que je lui dis. Il me laisse exprimer mes craintes et il reste la, juste là présent à essayer de contenir ma panique sans m’obliger à me taire. Et finalement je l’en remercie du regard en me calmant quelques secondes et en le fixant. Il est là, relativement calme, sans doute trop fatigué pour réagir, enfin je crois mais ça me suffit pour me calmer un peu. Il dépose une main sur mon ventre avant de déposer ses lèvres sur les miennes tendrement, et je crois que cette fois c’est le signal pour me dire qu’il est grand temps que je me calme et que je me taise. Que je me recentre sur l'essentiel. Je me rallonge sur le lit, posant ma main sur la sienne, et pendant quelques secondes je reste concentrée sur ses mots. « On va être quatre. » Et finalement le plus important c’est que l’on soit ensemble. Lui et moi. Et que ces deux là, soient la aussi parce qu'il est hors de question qu'on ne soit que trois, ou pire que deux. Et je me focalise sur sa main qui est posée sur mon ventre, sur sa présence à côté de moi et sur son calme. Mes doigts caressent le dos de sa main doucement, tout en soufflant légèrement pour évacuer la tension du moment. « Je suis pas sur que ta sœur soit très heureuse d’apprendre la nouvelle. Je sais pas si tu es au courant mais elle est pas ma plus grande fan. » Je lève les épaules. Consciente que ça ne soit pas réellement le moment de rappeler tout ça. Mais elle s'attendait tellement à ce que je sorte de la vie de son frère, avec un bébé -deux bébés- elle va devoir se faire une raison et accepter que je ne suis pas prête de partir. « Mais on va avoir besoin des conseils de ta mère ça c’est sur. » Je rebondis sur ses propos, pour éviter de réellement avoir à concentrer la discussion sur les tensions encore présentes entre sa sœur et moi. Et puis, il a raison, on aura besoin d'aide et même si j'aime pas cette idée, c'est une réalité. Des conseils et de l’aide de tout le monde, parce qu’ils seront deux, nous on est deux aussi mais au fond je pense que je croyais tout bêtement avoir le temps d’apprendre. Avoir le temps de me reposer sur Caleb et découvrir avec lui ce nouveau rôle. A notre rythme puisque je sais que je peux réussir avec lui. Sauf que là ils sont deux. Et que je vais devoir assumer ce rôle et être à la hauteur sans me reposer sur Caleb et ça, c’est terrifiant enfaîte. Alors même si je ne suis pas à l'aise avec sa mère, je sais en tout cas qu’elle a élevé quatre enfants et qu’elle a surtout élevé Caleb alors je peux avoir besoin d’elle. De toute façon je n’ai qu’elle. Pas ma mère. Pas de figure maternelle de substitution. Je ne sais pas ce qu’est le rôle de mère finalement, je n'ai pas eu un modèle sur lequel me reposer, alors oui je pense que sa mère peut être utile pour moi même si l’idée de demander de l’aide à sa mère peut avoir quelque chose d’intimidant pour moi parce que mon histoire fait que je ne suis pas vraiment à l’aise avec elle. Pas du tout même. « D'ailleurs tu pourras leur en parler si tu veux la prochaine fois que tu iras les voir. Peut-être qu'ils pourront te rassurer. » Et si, lui est calme, je sais qu'il peut me rassurer, alors s'ils peuvent rassurer les doutes de Caleb, je sais que ça peut être important pour nous. Ou alors ils feront empirer nos peurs peut-être mais je garde cette réflexion pour moi. Je lui donne l'accord pour leur en parler, contredisant ma demande initiale, mais de toute façon je sais que je vais avoir du mal à le cacher encore longtemps, entre les nausées, le fait que je ne boive plus d'alcool, et les formes de mon corps, je crois que c'est peine perdue pour garder le secret encore très longtemps. Et je sais que Caleb n'aimerait pas que ses parents l'apprennent ou le découvrent autrement que par lui. Alors, même si ma peur de les perdre et de faire -refaire- une fausse couche est encore plus forte qu'avant, cette fois, ils sont réels, ils existent vraiment, et je suis prête à ce que Caleb partage tout ça avec ses proches, parce que je sais qu'il en a besoin. Je le regarde, je suis un peu plus calme que quand il est entré dans la chambre, et je vois qu'il semble vraiment fatigué, mais même si j'ai l'habitude de le voir fatiguer le soir quand il rentre après des longues journées, cette fois il me semble peut-être encore plus fatigué que d'habitude. Et je me sens mal de l'accabler de mes angoisses alors que lui reste calme et pourtant je le ménage pas. « Je suis désolée pour ton épaule, interdis moi de regarder les sites de grossesse pour le moment, on a encore le temps de paniquer plus tard. Je veux juste ne plus jamais revivre une soirée comme celle d'hier. » Je le regarde sincèrement désolée de l’avoir 'légèrement' malmenée et je me redresse pour déposer un tendre baiser ses lèvres tout en passant une main sur sa joue. « Merci pour le chocolat, t'es parfait avec moi. » Je bois quelques gorgées du chocolat chaud, qui ne l'est plus vraiment, et je l'observe toujours. « Allez viens t'allonger un peu et te reposer, tu as l'air vraiment crevé, c'est à moi de te surveiller cette fois. Je te réveille quand le médecin revient. » Je suis même prête à lui laisser tout le lit, mais je doute qu'il soit d'accord avec cette idée. Alors je ne dis rien, et je lui laisse une place à côté de moi, de toute façon on a jamais eu besoin d'un très grand lit, puisque je finis toujours par me coller à lui, alors un lit d’hôpital c'est bien assez pour nous deux. Je ne sais pas pour combien de temps je vais encore être ici, mais clairement il a besoin de se reposer un peu.


@Caleb Anderson     I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051  I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051   I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 1949770018

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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptyLun 13 Avr - 11:45

Alex & Caleb
“I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath”
Je fais tout ce qu’elle me demande, je lui amène son chocolat chaud et je lui ai même acheté une barre chocolatée qu’elle ne m’a pourtant pas demandée et malgré tout ça j’ai quand même l’impression de ne pas gérer ou du moins d’avoir fait une connerie parce que la première chose qu’elle fait quand je m’approche d’elle c’est me donner un coup dans l’épaule. Si c’était mérité je ne dirais rien mais ce n’est pas franchement pas le cas. Je finis par comprendre qu’elle vient enfin de réaliser tout ce qu’il s’est passé hier ou en tout cas par réaliser que dans quelques mois nous n’allons pas avoir un seul bébé mais deux. Elle me le confirme en me disant qu’elle ne l’avait pas vraiment compris et cet aveu ne m’étonne pas réellement. Au vu de sa réaction hier je m’en doutais un peu. Et quand je lui dis que de toute manière je voudrais avoir quatre enfants je vois tout de suite son visage se crisper et elle s’approche de nouveau de moi pour me frapper l’épaule, encore. Et je peux vous assurer que si elle fait ça encore une fois je pourrais commencer à m’énerver parce que merde alors, elle va finir par me faire mal si elle continue.  « Dans tes rêves Anderson » Outch. Pour aujourd’hui je laisse la conversation couler mais je note dans un coin de ma tête qu’il va sérieusement falloir que l’on en reparle. Parce que quand je dis quatre enfants, je suis sérieux et c’est réellement très important pour moi. Mais je sais que c’est une discussion que l’on pourra avoir plus tard alors je ne dis rien de plus. « Mais moi je m’en fous pas. Tu veux voir certaines images de femmes enceintes de jumeaux que je viens de voir et on verra s’il n’y a rien de plus beau qu’une femme enceinte. » Est-ce qu’elle pense que je lui dis ça juste pour lui faire plaisir ? Juste pour la rassurer ? Ce serait réellement mal me connaître. Jamais je ne lui mentirai et je suis très sincère et sérieux en lui disant tout ça. « T’es magnifique. Et tu le seras aussi dans sept mois, tu t’inquiètes pour rien je t’assure. Tu arriveras à retrouver ton corps quelques mois après l’accouchement, et même si tu gardes tes kilos en trop de la grossesse ça ne changera rien à ta beauté. » Je ne sais pas ce que je peux lui dire de plus. Je vais éviter de lui rappeler que j’avais douze ans quand ma mère était enceinte des jumelles et que je me souviens parfaitement qu’elle était effectivement vraiment énorme, bien plus qu’une grossesse normale. J’essaie de la rassurer comme je le peux même si je vois bien qu’elle ne me croit pas et qu’elle semble penser que si je lui dis tout ça sans le penser. Ce n’est que quand je pose une main sur son ventre et mes lèvres contre les siennes que j’ai l’impression qu’elle commence seulement à se calmer un peu. Juste un peu. Je sais qu’elle panique toujours et si seulement elle savait à quel point je ne suis pas non plus serein. Moi aussi j’ai peur, moi aussi je pense que je ne serai pas à la hauteur, que je vais être incapable de gérer deux enfants en plus de devoir gérer mes craintes et celles d’Alex. Parce qu’elle fait toujours ça elle déverse ses craintes sur moi et je dois me débrouiller pour tout encaisser, habituellement ce n’est pas très compliqué mais là je sais que les choses seront plus compliquées parce que moi aussi j’ai peur. « Je suis pas sur que ta sœur soit très heureuse d’apprendre la nouvelle. Je sais pas si tu es au courant mais elle est pas ma plus grande fan. » Si habituellement j’essaie toujours de me montrer à l’écoute et compréhensif là je ne peux pas. Je soupire et passe mes mains dans mes cheveux tout en fermant les yeux quelques secondes. « Putain vous commencez vraiment à me faire chier toutes les deux. Je m’en bats les couilles de vos histoires grandissez un peu, merde. » Là je suis énervé, agacé et vraiment blasé. Parce qu’elles ne font aucun effort toutes les deux et je commence réellement à en avoir marre de leurs engueulades et leurs gamineries. Et si je parle rarement de cette manière ça devrait l’aider à réaliser que je commence à être fatigué de toutes leurs histoires. J’ai essayé de les réconcilier ce fut un échec mais j’osais espérer que cette matinée aurait pu les aider à comprendre que je voulais vraiment qu’elles apprennent au moins à se tolérer sauf qu’elles sont toutes les deux bien trop égoïstes pour le comprendre et se mettre deux secondes à ma place. « Mais on va avoir besoin des conseils de ta mère ça c’est sur. » J’acquiesce sans lui répondre, sûrement encore un peu trop agacé par sa réflexion sur Primrose. Mais oui je sais très bien que l’on aura besoin des conseils de mes parents parce que se préparer à la naissance d’un bébé je sais que j’aurais pu le gérer sans aucun problème mais par contre, deux bébés c’est une autre histoire. « D'ailleurs tu pourras leur en parler si tu veux la prochaine fois que tu iras les voir. Peut-être qu'ils pourront te rassurer. » Il y a quelques semaines elle me demandait de n’en parler à personne m’autorisant finalement de l’annoncer à une ou deux personnes et aujourd’hui elle me dit que je peux en parler à mes parents ? Sauf que j’ai presque peur de leur dire et qu’après elle s’énerve contre moi pour ça. De base Alex est une femme assez imprévisible mais si j’ai bien appris quelque chose avec ces premières semaines de grossesse : c’est encore pire. « Je préfère attendre le troisième mois, au cas où. » Pour l’instant seule Romy est au courant et je ne pense pas le dire à qui que ce soit d’autre avant le début de deuxième trimestre. Pas seulement par peur de la réaction d’Alex mais aussi parce que même si je ne lui dis pas la possibilité d’une autre fausse couche me fait réellement peur. « Je suis désolée pour ton épaule, interdis moi de regarder les sites de grossesse pour le moment, on a encore le temps de paniquer plus tard. Je veux juste ne plus jamais revivre une soirée comme celle d'hier. » Les coups sur mon épaule, je devrais m’en remettre. Je finis d’une traite le fond de café qu’il me restait. « Moi non plus. » Moi non plus je ne veux pas revivre la même soirée qu’hier mais ce n’est pas pour cette raison qu’elle s’est mise à paniquer quand je me suis absenté pendant dix minutes. C’est parce qu’elle a enfin réalisé que l’on allait avoir des jumeaux. Et dire qu’à la base c’étaient des triplés… Je la sens qui m’observe mais moi je me frotte les yeux parce que je sens que la fatigue commence sérieusement à être de plus en plus importante. « Allez viens t'allonger un peu et te reposer, tu as l'air vraiment crevé, c'est à moi de te surveiller cette fois. Je te réveille quand le médecin revient. » L’idée de dormir est vraiment tentante et pourtant je suis à deux doigts de refuser. Mais l’appel du sommeil est trop fort et je finis par me lever pour la rejoindre dans le lit.  « Je suis désolé. » Je m’excuse, je ne sais même pas pourquoi je le fais mais pourtant. « Je t’aime, ne l’oublie pas. » Je dépose un léger baiser sur sa joue et m’autorise enfin à fermer les yeux et je ne lutte pas pour m’endormir parce que j’en ai réellement besoin. Je n’ai pas dormi de la nuit et apparemment ça se voit, elle me l’a dit assez de fois pour que je le comprenne et que je le retienne.  Tout ce que j’espère c’est que le médecin m’autorise à la ramener chez elle dans la journée.
© nightgaunt


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Message(#)I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 EmptyLun 13 Avr - 23:54



I'm not givin' up, givin' up
No not yet
Even when I'm down to my last breath
Even when they say there's nothin' left
So don't give up on...

Caleb continue à subir, c'est lui qui est en première ligne pour subir ma décharge émotionnelle, parce que c'est exactement ce que je suis en train de faire. Je me décharge de mes peurs, de mes craintes sur lui, comme je le fais trop souvent. J'ai pourtant appris des techniques pour gérer mon stress et mes émotions, mais là clairement c'est beaucoup trop pour que je sois capable de l'épargner de mon espèce de moment de panique que je lui fais subir. Il m'écoute, il me réponds, tente de me rassurer, mais surtout il me laisse parler parce que j'en ai besoin. Évacuer mes pensées pour éviter de garder tout en moi. Je le fais parce que j'en ai besoin mais je ne pense pas à lui qui doit recevoir mes craintes et me rassurer là ou il a lui aussi ses craintes. Mais, malgré tout, il continue d'être présent, malgré sa fatigue visible, malgré mes mots qui ne sont pas toujours agréables, il est là et me rassure. Toujours fidèle à lui même, toujours à tenter de calmer mon instabilité émotionnelle dont il est trop souvent témoin. « T’es magnifique. Et tu le seras aussi dans sept mois, tu t’inquiètes pour rien je t’assure. Tu arriveras à retrouver ton corps quelques mois après l’accouchement, et même si tu gardes tes kilos en trop de la grossesse ça ne changera rien à ta beauté. » Et je sais que son avis est le seul qui devrait compter, je sais que je lui plais, et qu'il est plus que sincère en me disant tout ça. Je le sais, mais pourtant j'ai peur que mon corps change, peur que je n'accepte pas ce nouveau corps, peur aussi que les choses changent entre nous, à cause de ce corps, mais aussi à cause de la grossesse. J'ai peur d'un tas de choses, mais je finis par me calmer au moment ou il m'embrasse et ou il pose sa main sur mon ventre. Il n'en faut pas beaucoup plus pour que je me recentre sur nous, si moi j'ai tendance à partir dans tout les sens, lui reste calme et finalement c'est son attitude qui me permet de me calmer aussi. Sa présence, sa tendresse, et son calme alors qu'il pourrait me hurler dessus pour que je me calme, il ne le fait pas. De toute façon, il sait que ça ne m'aiderait pas, alors il fait ce qu'il fait toujours, il est patient et attentionné. Et ça marche, parce que je me calme. Je me rallonge dans ce lit, et je souffle un peu avant de l'entendre me parler de sa famille qui pourra nous aider. De ses parents et de ses sœurs. Et sans même réellement réfléchir à ce que je lui dis, ça m'arrive beaucoup trop souvent, je vois à sa réaction que j'ai encore dis un truc qu'il ne fallait pas. Il enlève sa main qui était posé sur mon ventre pour se passer les mains dans les cheveux et soupirer. Ok, je l'ai énervé, je le sais. « Putain vous commencez vraiment à me faire chier toutes les deux. Je m’en bats les couilles de vos histoires grandissez un peu, merde. » J'encaisse ses mots, et je crois que je suis tellement surprise de l'entendre me parler comme ça que je suis incapable de vraiment réagir. Jamais il ne parle comme ça, et pourtant parfois je mériterais qu'il soit sec et froid avec moi, mais non. Il ne le fait pas, alors là je sens que je l'ai vraiment énervé. Et je suis tellement étonnée que même m'excuser, je n'y arrive pas. Je le regarde, les épaules en arrière et la tête baissée, choquée et un peu blessée par ses mots. « Laisse tomber. » Je murmure ces mots, autant pour lui que pour moi au fond. Je me dis à moi-même de laisser tomber, je ne peux pas entrer dans un conflit avec Caleb, pas aujourd'hui, surtout pas aujourd'hui. Je souffle un peu, pour me remettre de la surprise de la froideur et de la vulgarité de ses mots. Et je sais comme cette situation est compliquée pour lui, comme il vit mal le conflit entre sa sœur et moi, et comme une conne, je ramène ça sur le tapis aujourd'hui, alors que nous sommes tout les deux à cran. Alors plutôt, pour lui montrer que je fais des efforts, je parle de sa mère, et de son aide dont on aura besoin, acceptant par la même, l'idée d'avoir à accueillir sa mère dans notre vie. Mais il ne réagit pas, je l'ai vraiment blessé je crois. Même quand elle n'est pas là, elle réussit à mettre un froid entre nous. Je lui en veux, alors que je suis la seule fautive aujourd'hui, pourquoi j'ai parlé de sa sœur moi aussi ? « Excuse moi j'aurais pas du dire ça. C'était injuste, et totalement puéril de ma part. Regarde moi stp. » Je ne veux pas qu'il m'en veuille, pas aujourd'hui parce que j'ai vraiment besoin de lui aujourd'hui, cette journée est déjà assez dur sans que je laisse ma capacité à parler sans réfléchir, venir nous éloigner. «Je voulais pas te blesser. Oublie ce que j'ai dis stp, c'était con, en plus je suis sûre qu'elle sera heureuse pour toi. » Et je continue à essayer de faire un effort pour rattraper ma connerie, j'essaye vraiment. Et je sais au fond qu'elle sera heureuse pour Caleb, parce qu'elle tient à lui, je le sais. Et je regrette mes mots, et ce froid que ça jette entre nous. Je dois vraiment apprendre à me taire parfois. Et je parle de ses parents, j'essaye de faire un effort, mais même quand je lui dis qu'il peut en parler avec ses parents, il ne réagit pas plus que ça. Je pensais bêtement qu'il serait heureux, lui qui voulait le crier à tout le monde, lui qui voulait partager son bonheur avec tout le monde, il ne semble pas du tout enthousiaste à l'idée de pouvoir leur dire. Et je me demande ce qui a changé. « Je préfère attendre le troisième mois, au cas où. » Et en entendant ces mots, je comprends. Je comprends son 'au cas où'. Je le comprends et je grimace, cherchant à évacuer cette idée, et je me rends compte que lui qui était si heureux de cette grossesse, ne semble plus l'être totalement, parce que tout ça c'est trop même pour lui. Et je m'en veux tellement de lui gâcher tout son plaisir. Et je ne sais même pas quoi lui dire, parce qu'il n'y a rien que je pourrais lui dire non ? « Je crois que tu devrais en parler quand même. Au moins à tes parents, de tout ça. Des jumeaux, de ce qu'il s'est passé cette nuit. » Je suis incapable de dire avec des mots clairs ce qu'il s'est passé, mais il sait à quoi je fais référence. « Si tu as envie d'en parler, tu peux. J'ai vu comme tu étais heureux quand je te l'ai annoncé et je veux pas que ça change. J'ai peur aussi, de ce qu'il peut arriver, mais ils sont là, tu les as entendu, tu les as vu, et tu as le droit d'être heureux et d'avoir envie d'en parler. » C'était son rêve et je me sens mal qu'il se sente d'un coup, incapable d'en parler par crainte de tout perdre. Ça me rends vraiment triste de voir que les doutes semblent avoir prit le dessus sur tout le reste. Chez moi c'est normal, mais pas chez lui. Je ne veux pas gâcher son rêve, ça devait être un moment joyeux. Je finis par m'excuser pour mon comportement, notamment pour les coups sur son épaule, je dois vraiment apprendre à mieux gérer tout ça, parce que je vais devenir mère, et merde ça fait peur. Comme tout ce qui vient de se passer. La crainte d'avoir perdu mon bébé, l'attente, longue trop longue, les examens et les mêmes questions encore auxquelles Caleb devaient répondre à ma place, puis ce bruit à l'echo, puis cette confirmation d'avoir vraiment perdu un bébé, bien que pas considéré comme tel par le reste du monde, puis ce deuxième cœur qui bat. Ce mélange d'émotions, cet amour énorme pour eux, cette peur immense qu'ils soient deux, mais une autre peur encore plus forte qu'ils finissent par disparaître dans une autre marre de sang. Cette joie d'entendre le cœur, et cette tristesse de savoir qu'une vie s'est arrêtée aussi. Et clairement je ne veux plus jamais revivre une nuit comme ça. « Moi non plus. » Et j'ai encore tendance à oublier, qu'il a vécu cette nuit avec moi, des émotions pour lui aussi, des craintes, qu'il a du garder pour lui, et lui aussi a du gérer toutes ces annonces. La perte, les jumeaux, les craintes qui vont avec. Et la nuit blanche que je lui ai en quelque sorte forcée à faire juste pour que je puisse dormir. Je le regarde qui se frotte les yeux et je me sens si mal pour lui. Je l'invite à profiter du lit pour dormir un peu et si ça ressemble à une invitation c'est plutôt un ordre déguisé que je lui fais. Je n'ai pas à insister, puisqu'il finit par me rejoindre, s'excusant même au passage. Sans réellement que je sache pourquoi il s'excuse, je le laisse s'installer avant de m'allonger la tête sur son épaule. « Je t'aime. Merci pour cette nuit. » Je l'observe, il ferme les yeux et je dépose un baiser sur ses lèvres, avant de reposer ma tête contre lui et je le sens qu'il se détends et qu'il s’endort. Je l'observe quelques minutes, et fermant à mon tour les yeux, je me laisse bercer par sa respiration lente. Je ne sais pas combien de temps je reste là, silencieuse, calme, à l'écouter respirer, mais ce silence dans la chambre est finalement coupée une première fois par l'arrivée du personnel hospitalier qui m'apporte mon petit déjeuner. « Dur nuit pour monsieur. » Qu'elle me dit en chuchotant avec un sourire bienveillant sur le visage. « Il a veillé sur moi toute la nuit, il mérite un peu de repos. » Je chuchote à mon tour, la remerciant pour le petit déjeuner, avant qu'elle ne parte et que je me rallonge auprès de Caleb tout en évitant de bouger trop pour ne pas le réveiller. Je ne sais pas vraiment combien de temps il s'est passé entre le moment ou Caleb s'est endormi et le moment ou le médecin a fait irruption dans la chambre, ayant refusé de m'approcher de mon téléphone. Mais quand je le vois arriver dans la chambre, je réveille doucement Caleb, tout en sentant une certaine tension en le voyant débarquer. Et après quelques minutes, à me poser des questions générales, il avait fini par aborder le sujet qui m’intéressait réellement. « Vous avez fait ce que l'on appelle une fausse-couche partielle, c'est des choses qui arrivent dans le cas des grossesses multiples, sans que l'on puisse donner une explication précise. Pour le moment, il n'y a pas d'inquiétude particulière pour la suite de votre grossesse. Mais je dois vous informer d'un potentiel risque d'une autre fausse-couche. Ce n'est pas impossible dans une telle situation, bien que la plupart du temps, la grossesse se poursuive normalement. Dans votre cas, les résultats sont bons, l'échographie est bonne, il faudra refaire une prise de sang et une nouvelle échographie dans 48h pour s'assurer qu'ils continuent à se développer normalement, mais vous allez pouvoir rentrer chez vous. Par contre, il faut désormais prendre en compte que vous êtes enceintes de jumeaux, et indépendamment de ce qu'il s'est passé hier, votre grossesse est désormais considérée à risque. Une infirmière fera le point avec vous sur les prochains examens que vous allez devoir faire et sur les risques. Pour les prochains jours, pensez à vous ménager et à vous reposer, vous risquez de saigner pendant quelques jours encore, mais si vous ressentez des douleurs ou si vous avez de la fièvre dans les prochaines 72 heures, vous revenez directement aux urgences. Vous avez des questions ? » Ma main dans celle de Caleb, j'écoute attentivement le médecin. Et, des questions j'en ai des tonnes et en même aucune ne me vient là. J'écoute ce qu'il me dit, et je prends en compte chacun de ses mots. Si les résultats des analyses et l'échographie s'avèrent rassurants, il n'a pas pu mettre fin à mes angoisses sur le risque d'une autre fausse-couche, pour l'un ou les deux autres fœtus. Il ne peut pas, comme il ne peut pas donner de raisons sûres pour expliquer cette fausse-couche partielle. C'est des choses qui arrivent selon lui, et le tout sans en pouvoir trouver une explication. Et finalement, il s'avère qu'il y a très peu de choses qu'il peut me certifier et l'inconnu qui laisse planer n'est pas réellement positive pour moi. Mais il faut faire avec. C'est le mot d'ordre, suivre l'évolution de la grossesse, surveiller attentivement tout signes et se reposer en attendant de voir comment les deux autres fœtus vont réagir à cette complication. Voilà, il faut attendre, et avancer avec cette incertitude. Et je déteste ça, attendre sans savoir. Ils sont là, bien accrochés, les résultats sont bons, le rythme cardiaque est fort et je dois me concentrer sur ça et uniquement ça. Que je me concentre sur l'essentiel, ils sont là, vivants et je dois tout faire pour favoriser la poursuite de cette grossesse. La plupart du temps, la grossesse se poursuit normalement, alors pour une fois, je dois penser avec optimisme, parce que j'ai que ça à faire. Espérer et y croire. Sinon je vais pas tenir, je pense. « Je vous ai fais sortir les clichés de l'échographie si vous voulez. » Je regarde Caleb avant de me saisir de ce que le médecin nous tends. Toujours silencieuse, au fond, j'aimerais lui demander plus de détails, mais j'ai peur des réponses qu'il pourrait me donner. Alors je me contente des informations qu'il nous a donné. Et il y en a déjà bien assez qu'il faut gérer. « Je veux juste sortir d'ici. » Et je m'adresse bien plus à Caleb qu'au médecin là. Je veux juste quitter l’hôpital et oublier cette nuit. Retrouver ma vie avec Caleb, sans tout ces doutes et ces craintes. Je repense à mon appartement, à cette soirée et ce sang perdu dans ma douche et dans la salle de bain. « On peut aller chez toi pour quelques jours ? » Je ne peux pas rentrer chez moi, pas tout de suite. Je veux quitter l’hôpital, je veux pouvoir avoir des pensées positives et mon appartement est pour le moment le lieu ou j'ai perdu un bébé et je ne veux pas y retourner, pas maintenant.


@Caleb Anderson     I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051  I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 2396639051   I'm not givin' up. Even when I'm down to my last breath • Calex 17 1949770018

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