ça doit faire maintenant une bonne semaine que Daniel est sorti de l'hôpital. Pendant ces trois semaine où il était dans cette chambre, je suis venu tous les jours. Et même cette semaine je suis venu tous les jours sauf hier. J'ai très très bien accroché avec ses parents. Je pense qu'ils m'apprécient plutôt bien. Moi, en tout cas, je les adore. Vraiment beaucoup. Ça se voit qu'ils aiment leur fils et c'est ce qui est génial. Quand je suis avec lui, je lui change les idées, le soutient quand ça ne va pas, mais surtout, surtout je lui fait remarquer chaque petit progré. Ils ne sont pas énormes, certes, mais au moins ils sont là. Il arrive maintenant sans problème à faire lui-même les transfers sur son fauteuil roulant. Et je suis totalement confiant qu'il arrivera à remarcher un jour. Son kiné aussi, d'ailleurs. Et bizarrement, je ne suis aucunement jaloux. Bien au contraire, je suis super content pour lui. De plus, Daniel est toujours de bonne humeur. Il ne se laisse pas abattre et c'est une excellente chose. J'espère que ça va rester comme ça.
Malheureusement, Mes espoirs sont mis à mal lorsque j'arrive ce jour chez lui. C'est sa mère qui m'ouvre « Salut Nathan» sourit-elle en se penchant en avant pour me prendre dans ses bras « Salut Anni» répondais-je en répondant à l'étreinte avant de se la relâcher. En posant mon regard sur elle je découvre, pourtant cet air inquiet qu'elle arbore. Un air « Un souci?» voulais-je savoir. Elle m'explique rapidement son inquiétude pour son fils, aujourd'hui, qu'il n'a plus manger depuis deux jours et qu'il a passé toute la journée de hier et aujourd'hui dans son lit à ne rien faire. Et en plus elle ne peut pas l'approcher car ses chiens montent la garde plus féroce que jamais. « Ok, je vois » soufflais-je avant de désigner la porte de sa chambre «Je peux tenter ma chance? » demandais-je
Anni hoche la tête, esquissant un sourire triste et se met sur le côté. Je pousse sur mes roues et m'immobilise devant la porte. Après avoir lancer un dernier coup d’œil à la mère, je frappe un coup puis entre. Et referme la porte derrière moi. En voyant Daniel allongé dans son lit, je grimace légèrement. Jason m'observe, se lève et s'approche de moi. « Salut mon joli » soufflais-je en tendant ma main pour qu'il la renifle. Il vient ensuite fourrer sa truffe dans ma main, jugeant sans doute que je ne suis pas un danger et me laisse passer. Adorable ces chiens, vraiment. Je ne me rappellerais que trop bien le premier jour de Daniel à la maison après être sorti de l'hôpital. Ces chiens ne l'ont, depuis, plus lâcher d'une semelle. Enfin. Je m'avance donc vers le lit de mon ami et croise son regard « Salut » souriais-je en me garant à ses côtés «Désolé de pas avoir pu venir hier, j'avais une séance de kiné et j'étais crevé à la fin » je me redresse « mais bref. Quand tu auras fini de faire ta larve là, dans ce lit beaucoup trop confortable, tu te bougeras le cul et tu viendras avec moi. Y a la fête de Brisbane qui commence aujourd'hui et je ne veux pas la rater. Je veux y aller » je le regarde « Mais pas seul » je me penche vers lui « Et c'est un ordre mon chou»
Un mois. Un mois entier qu’il se sentait comme un moins que rien, incapable de se débrouiller seul et d’avoir ne serait-ce qu’un peu d’optimisme. Il était une loque ambulante, qui faisait bonne impression devant tout le monde, mais brisait sa coquille une fois seule. Depuis son premier jour à l’hôpital, il n’a plus montrer aucun signe de faiblesse et a toujours fait croire qu’il était déterminé, courageux et indestructible. Seulement, plus les jours passaient et moins il réussissait à se voiler la face de cette façon. Il n’avait plus envie de faire semblant, mais il ne voulait pas avoir à donner des explications à son entourage. Alors depuis deux jours, il refusait de parler à qui que ce soit, restait enfermé dans sa chambre et laissait Jason, son Doberman, devant la porte. Il allait et venait entre son fils et son fauteuil, se plaçait devant la fenêtre et fumait cigarette sur cigarette en silence. Sa mère n’avait pas essayé d’insister ne serait-ce qu’une fois, et son père, après plusieurs tentatives, avait préféré laisser tomber et espérer que son fils daignerait un jour sortir de là. Il regardait la rue au bas de sa fenêtre, les gens qui allaient et venaient, les voitures dont il ne se souviendrait plus ensuite… Il observait le monde tourner autour de lui, sans que lui ne daigne avancer. Il n’avait pas dormi ces cinq dernières nuits, et la fatigue se lisait maintenant sur les traits de son visage. Malgré le fait qu’il mangeait bien en général, il avait perdu un peu de poids, son teint était pâle, ses yeux cernés de rouge et ses lèvres gercées. Nathan venait le voir tous les jours, sauf la veille, probablement un imprévu. Tant mieux, il n’avait pas eu à faire semblant une fois de plus comme ça. Et ce matin, lorsque les premiers rayons du soleil filtrèrent à travers les rideaux, Daniel ne se leva pas. Il n’avait pas envie aujourd’hui, il resterait allongé là en attendant que le temps passe. Il voyait de la poussière danser dans le filet de lumière qui passait entre les deux rideaux. Freddy, le Rottweiler, était allongé sur le lit, la tête posée sur le ventre de son maître. Mike était par terre dans un coin, affalé sur un drap. Ils ne voulaient pas quitter la pièce tant que Danny ne faisait pas de même.
Un peu plus tard dans la journée, quelqu’un frappa à la porte. Ce n’était pas son père, il avait les clés et était sortit faire quelques courses. Non, Daniel savait pertinemment de qu’il s’agissait, mais il ne bougea pas pour autant. Il entendit des bruits de voix, mais rien de distinct, jusqu’à ce que la porte de la chambre ne s’ouvre. Jason n’avait rien fait, et Nathan avait pu entrer sans difficulté contrairement à Annie qui n’avait pas eu cette même chance. L’américain ne chercha pas le regard de son ami, mais ce dernier oui. Alors, il le regarda un instant, neutre au possible, et tourna la tête en silence. Il n’avait pas envie de sortir d’ici, pas tant qu’il ne serait pas capable de laisser ce fauteuil de côté. Dieu merci, les blessures superficielles avaient disparu. Il avait meilleure mine que son premier jour à l’hôpital, si on oublie la pâleur de son visage et les cernes. Mais il savait que rester là à ne rien dire n’arrangerait pas son sac et que ça pourrait engendrer une dispute. Pas maintenant, il était beaucoup trop fatigué pour ça. Daniel se redressa alors et retira la couette. Freddy sauta du lit et resta à côté de son maître, son regard planté sur lui. Maintenant il avait l’habitude, ce n’était plus très compliqué pour lui. Il prit le jean posé au bord du lit et parvint à l’enfiler sans trop de difficulté. Puis, il attrapa le bras du fauteuil, le tira vers lui, et se hissa à l’intérieur. Une bonne chose de faite, et il y arrivait de mieux en mieux maintenant. Il refusait qu’on l’aide, ses propres parents n’osaient plus le toucher dans ces situations. Daniel se dirigea vers son placard, l’ouvrit, et prit un tee-shirt au hasard pour l’enfiler. Une fois chose faite, il ouvrit un tiroir de sa table de chevet et attrapa son paquet de cigarettes. « Ok. » Il se dirigea vers la porte de la chambre, suivit de près par les trois monstres, et roula jusqu’au salon. Sa mère faisait mine de nettoyer la cuisine, déjà impeccable. Evidemment, elle venait d’écouter à la porte, elle avait déjà enfilé ses chaussures et son sac à main était posé sur le comptoir. Au fond, l’américain était attendri de voir sa mère aussi préventive, mais il ne dit rien. A ce moment-là, la porte d’entrée s’ouvrit et Bruce fit son apparition, un sac en plastique dans chaque main. Il haussa les sourcils en regardant son fils et vint poser ses achats sur le comptoir. « Eh bah si c’est pas merveilleux ça. Mon gothique de fils en pleine crise d’adolescence quitte enfin sa caverne. » Il sourit et donna une légère tape dans le dos de l’intéressé, puis alla embrasser sa femme . Cette dernière désigna Nathan d’un geste de la main. « Nathan a parlé d’une fête à Brisbane, il pense que ce serait une bonne idée si nous y allions. » « Excellente même. » répondit le père en hochant la tête, « Qu’est-ce qu’on attend ? Ah… Danny ? » Ce dernier avait déjà ouvert la porte d’entrée sans prononcer un mot, ses chiens au talon. Annie soupira et croisa les bras sur son ventre. « On ne va pas emmener les… » « Laisse le faire. » répliqua la femme en attrapant son sac à main.
Daniel avait prit un peu d’avance, et était déjà devant la voiture que ses parents avaient loué en arrivant ici. Ils avaient largement les moyens pour une location sur une longue durée, c’est sûr. Quand tout le petit monde arriva sur le parking, Bruce deverrouilla les portières et alla ouvrir le coffre. Les chiens attendaient, assis sur le bitume, tandis que Daniel ouvrait la portière. « Jason. » Le plus fin des trois chiens sauta sur la banquette arrière, au milieu, et attendit. Le blessé s’installa à son tour, et sa mère vint plier le fauteuil pour le mettre dans le coffre. Elle fit de même avec Nathan. Les pauvres bêtes allaient être un peu à l’étroit, bien que la voiture n’ai pas été choisi au hasard, elle était grande, mais deux énormes bêtes dans le coffre plus deux fauteuils… Ils y grimpèrent pourtant sans hésitation. Le couple alla s’installer à l’avant. « Bon, on y va alors ! » lança le père avec entrain en démarrant la voiture. Daniel, quant à lui, regardait par la vitre sans un mot, la tête de son chien posé sur ses cuisses. Il caressait machinalement l’animal, la tempe collée contre la vitre, le regard aussi vide que celui d’un cadavre.
Malaise, voilà ce qui s'est installé entre Daniel et moi dès lors que j'ai franchis le pas de sa porte. Je le trouve froid, distant. Peut-être m'en veut-il que je ne sois pas venu hier? Je n'en sais rien. Tout ce que je sais c'est qu'il se redresse sans broncher. Sans un mot, aucune résistance, rien. Je pourrais m'en réjouir mais en fait … non. Je trouve ça presque glauque si vous voulez mon avis. Mais peu importe. Je l'observe mettre son jeans puis se hisser dans son fauteuil avant d'aller mettre un t-shirt. M'ignorant totalement il passe à côté de moi et se dirige sort de la chambre. Je le suis du regard puis vais le rejoindre dans le couloir. Il ne répond pas aux piques de son père et se dirige, sans un mot, vers la porte d'entrée, suivit de ses chiens. Sa mère tente un commentaire, mais Bruce l'empêche d'exprimer le fond de sa pensée et préfère ne rien dire.
Après quelques minutes, nous sommes tous les quatres installés dans la voiture et en route pour la fête forraine. Je regarde Jason couché entre Daniel et moi, tête reposant sur les jambes de Daniel et hésite un instant avant de prendre la parole. « T'es sûr que c'était une bonne idée de ... » je me tais directement lorsque Danny me lance un regard assassin et lève légèrement les mains en signe d'innocence « Désolé, c'est bon, je ne dit plus rien » soupirais en me tournant vers l'extérieur. Le silence pesant retombe entre nous et ne fait qu'agrandir le malaise déjà existant.
Arrivé sur les lieux de la fête, je descends de la voiture et la contourne pour rejoindre Daniel. «T'es prèt? » demandais-je. Je ne me récolte qu'un gromellement et, encore une fois, mon ami prends les devants suivi par ses chiens. «Alors, vous voulez faire quoi? » demande Anni en marchant à côté de son fils. A l'air qu'arbore Daniel, je sens que ce dernier va encore incendier sa mère et préfère donc intervenir directement « On se fait une partie de tire à la carabine? J'ai toujours voulut te défier à ce jeu » m'excalamais-je joyeusement « et en plus je vais te ratatiné, évidement » reprenais-je en lui collant gentiment mon poing dans l'épaule.
Danny ? Ne sois pas trop dur avec lui… Est-ce que tu te rends compte de tous les efforts qu’il fait pour toi ? Il est venu te voir tous les jours sans hésitation, il t’a soutenu et aidé pendant tout ce temps parce qu’il t’apprécie. Tu es son ami, alors pourquoi faire tomber le masque ? Il ne mérite pas que tu sois aussi froid, tes parents non plus. Ils ont fait tout ce déplacement pour toi, pour être à tes côtés. Nathan s’est démené pour que tu ailles mieux, il ne perd pas son sang-froid et essaye toujours de te mettre de bonne humeur… Tu devrais avoir honte de toi.
Bruce démarra la voiture sans hésitation, et quitta le parking pour se rendre à la fête foraine. Daniel, silencieux, regardait à travers la vitre en caressant la tête de son Doberman. C’est là que Nathan brisa le silence. En seule réponse, l’américain le toisa méchamment du regard puis reporta son attention sur l’extérieur. Il n’aurait pas du le regarder comme ça… Danny se sentait dans l’obligation de se déplacer avec ses animaux, ils étaient comme une sorte de bulle protectrice, il se sentait à l’aise en leur compagnie et ne voulait pas être séparé d’eux ne serait-ce qu’une minute. Ses parents n’avaient pas cherché à l’en empêcher, ils savaient que la partie était perdue d’avance s’ils tentaient de convaincre leur fils du contraire. La météo était clémente aujourd’hui, idéale pour sortir, mais depuis sa sortie de l’hôpital, Daniel n’avait pas mit le nez dehors. Il ne voulait plus voir le monde pour le moment, supporter les regards des autres, tous ces hypocrites qui se disent compatissants alors qu’ils pensent surtout qu’ils sont des chanceux. Certes, le problème de Daniel n’était que temporaire à l’instar de Nathan, mais il ne savait pas combien de temps il allait rester cloué dans ce fauteuil.
Ils arrivèrent quelques minutes. Une fois installé sur une place de parking, le couple sortit de la voiture pour aller chercher les deux fauteuils. Ni une ni deux, l’américain s’installa dans le sien, et ses chiens restèrent près de lui par automatisme. Avancer entre les stands et les diverses attractions le rendaient déjà malade. Il sentait les regards sur lui, et sur Nathan. Les dents serrées, il resta silencieux et se contenta de regarder droit devant lui. Sa mère marchait à sa vitesse, et demanda alors ce qu’ils voulaient faire maintenant qu’ils étaient tous là. A la proposition de Nathan, Daniel hocha la tête, et tous se dirigèrent vers le stand de tir. Son ami tenta une touche d’humour, et vient doucement cogner son poing contre l’épaule de l’américain. Ce dernier ne réagit pas, mais lança un bref regard au brun. Bruce sortit un paquet de cigarettes de sa poche et en alluma une. « Chéri, tu ne peux pas éviter de fumer pendant quelques heures ? » Il haussa les épaules, l’air décontenancé, et ne répondit qu’en tirant sur sa cigarette. Sa femme leva les yeux au ciel lorsqu’il en tendit une à son fils. Il le remercia d’une petite voix, et l’alluma. Il en avait bien besoin, bien qu’il fumait beaucoup trop ces derniers temps.
Ils arrivèrent enfin au stand. Alors que Bruce parlait avec le gérant, Daniel s’autorisa à regarder brièvement autour de lui. Derrière Nathan, deux jeunes filles, probablement à peine adultes, observaient l’anglais en souriant et chuchotaient à l’oreille l’une de l’autre. C’en était déjà trop. Le châtain balança brutalement sa cigarette sur le sol et se tourna vers elles. « Vous avez un problème ? » Bruce et Annie se retournèrent en même temps vers leur fils, tandis que les deux inconnues se lancèrent un regard scandalisé, et à la fois hautain. « Euh, non. Toi t’en as un ? » demanda l’une d’entre elles, en posant une main sur sa hanche. « Ouais, c’est toi mon problème, pétasse. » « Daniel… » Son père posa une main sur son épaule, mais Danny la repoussa aussi sec avant de s’avancer vers les deux filles. Il les fusilla du regard, et se mit à grogner. « Foutez le camp, et ne le regardez plus jamais comme ça sinon je vous défonce la gueule, pigé ? » Elles ricanèrent bêtement, tournèrent les talons et commencèrent à partir. La blonde lui adressa un beau doigt d’honneur en se retournant. « Salope. » Daniel commença à avancer mais son père se posta devant lui. « Non, laisse. Ça n’en vaut pas la peine. » L’américain les regarda partir sans rien dire, puis lâcha un juron à voix basse avant de revenir près de Nathan. Oui, parce que malgré sa froideur, le fait qu’il soit à fleur de peau le rendait aussi peut-être un peu trop protecteur…
Alors que Daniel se montre extrèmement froid à mon égard, je ne cesse de me remettre en question en ce moment même. Pourquoi agit-il de la sorte? Ais-je fait quelque chose de mal? Si, oui, quoi? Qu'est-ce qui lui prend d'un coup? Il y a deux jours il était encore de bonne humeur et tout. Et là? En deux jours, il a totalement changé. Pourquoi? Mauvaise nouvelle? Est-ce que ça concerne son état actuel? Je n'en sais trop rien. Tout ce que je sais c'est qu'il est excécrable en ce moment même et que je me retiens fortement de lui dire ce que je pense. Ça n'arrangera pas grand chose.
Daniel accepte mon défie à la carabine mais décide d'abord de fumer un cigarette. Sa mère tente bien de l'en dissuadé mais il est tellement borné qu'il l'envoie presque chier. Je ne dit rien et me dirige vers le stand de tir. Là, en attendant notre tour, se déroule une scène que je ne connais que trop bien. Deux jeunes femmes qui m'observent et qui se parlent en chuchottant tout en me désignant du doigts. J'ai l'habitude de ça et ne réagit donc même plus. Mais il n'en est pas de même pour Daniel. Celui-ci, les appercevant entrain de se moquer de moi, se retourne vivement et commence à les insulters. Je l'observe impuissant et finit tout de même par réagir lorsqu'il s'apprète à les suivres.
«DANIEL » m'exclamais-je vivement «mais ça va pas? Putain, qu'est-ce qui te prends? » je me place devant lui et le fixe durement «ça va pas de t'en prendre à elles? Elles ne t'ont rien fait putain! Tu les ignores ces gens là, tout simplement! » je soupire lourdement et secoue la tête « C'est quoi ton problème à la fin, hein? T'avais cas pas accepter ma proposition ! Tu … non Daniel ta gueule, c'est moi qui parle! » je le fixe durement «J'en ai rien à battre que tu perde espoir ou je sais pas, mais t'agresse pas les gens comme ça alors qu'ils ont rien fait » je le fixe «que tu m'en veuilles pour une raison qui m'échappe totalement,ouais ok, ça pourrait encore passer mais dans ce cas là t'aurais du rester à la maison » je soupire « Si tu supporte pas ces deux gamines qui t'observe d'un peu trop près, alors tu vas pas aller loin mon vieux, tu sais ...» je soupire lourdement et sert les poings.
Du coin de l'oeil je vois Jason qui me fixe, les oreilles légèrements plaqué en arrière comme s'il attendait que je lève la main sur Daniel pour avoir une raison de m'attaquer. « Donc maintenant ou bien tu te calmes, tu met ta putain de mauvaise humeur de côté et on passe un bon moment ou tu te casses de nouveau. Je trouverais bien un moyen de m'amuser sans toi »
Est-ce que Daniel se serait attendu à une réaction pareille de la part de Nathan ? Pas du tout. Il restait immobile, en écoutant attentivement tout ce que son ami pouvait lui dire. C’était un choc énorme, un gros coup de poing. Il était pétrifié par tout ce qu’il entendait, et lorsqu’il essaya d’ouvrir la bouche, il se fit insulter. Son cœur cessa de battre alors qu’il voyait la haine dans les yeux de l’anglais. Ses parents ne disaient rien, plus personne ne parlait autour d’eux. Daniel sentit la colère monter en lui à son tour. Il savait qu’il avait tort sur toute la ligne, mais il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir mal, décontenancé par la situation. Lorsque Nathan eu terminé de l’enfoncer, Daniel resta immobile un moment, avant de sentir sa gorge se nouer et ses mains trembler. Il commença à s’éloigner, prêt à faire demi-tour, mais il s’arrêta pour se retourner face à son ami. « Tu sais quoi ? T’as raison. J’aurais dû continuer à faire semblant comme toutes les semaines précédentes parce qu’apparemment, tout le monde était persuadé que j’allais à ravir ! Tant mieux pour vous, ça vous faisait du bien de vous dire que je n’étais pas une tare ?! Ok je vais continuer à faire semblant dans ce cas et vous pourrez faire comme si de rien n’était ! » Il regarda ses parents et Nathan à tour de rôle, avant de s’attarder sur ce dernier. « Et toi… va te faire foutre ! Toi et tes réflexions à la con ! J’ai jamais demandé à ce qu’on m’accepte pour ce que je ne suis pas, j’ai envie d’être un salopard alors je le suis, et c’est pas toi et ta petite gueule qui vont y changer quoi que ce soit ! » Les larmes embuèrent ses yeux, et ses lèvres se mirent à trembler. « Tu sais ce qui me fait le plus chier dans l’histoire ? C’est que je pensais pouvoir être plus proche de toi, même avec ça, et pourtant j’ai l’impression qu’on s’éloigne. Je ne fais rien de bien et j’arrête pas de faire du mal autour de moi, j’ai bien saisis l’idée ! »
Il marqua une pause durant laquelle il pensait qu’il allait exploser. Sa mère avait les larmes aux yeux, son père regardait ses chaussures. Daniel reposa son regard sur Nathan. « Ce qui me fait mal, c’est que moi, j’arrête pas de repenser à la dernière fois quand t’es venus chez moi, cette soirée qu’on a passé ensemble. Tout était parfait, notre relation était parfaite. Et même ce baiser… ouais, parce que j’ai adoré t’embrasser ! » Il essuya une larme au coin de son œil, et vit sa mère se figer en entendant ces paroles. « La vérité Nathan, c’est que je me suis attaché à toi, beaucoup plus que je ne le devrais, tu piges ? Je... je ne pense pas à toi comme je pense à un pote. Et aujourd’hui, je m’en fous que tu ne ressentes pas la même chose, j’ai assez morflé comme ça, alors un peu plus ne va pas me tuer pas vrai ? » Il regarda ses parents et son ami à tour de rôle. « Je suis désolé d’être comme ça. » Et il tourna dans l’allée pour s’éloigner. Ses chiens le suivirent sans attendre. Ses parents ne bougeaient pas, et n’osaient pas le rejoindre. De toute manière, il ne pourrait pas aller bien loin. « Nathan… qu’est-ce qu’il a voulu dire ? » Bruce se tourna vers l’anglais, perdu.
Arrivé sur le parking, Daniel sortit son paquet de cigarettes et en alluma une, les mains tremblantes. Au moins, il avait été honnête, dit tout ce qu’il avait voulu et ça faisait un bien fou.
Avais-je exagéré? Etais-je aller trop loin? Avais-je été trop dur avec Daniel en lui disant ça? Sans doute que oui, mais je n'ai pas put me retenir là. Porté par la colère, je lui fait durement comprendre que je n'approuve aucunement son comportement avec ces jeunes filles. Je lui dit qu'il faut les ignorer, mais je pense que ce n'est pas ça le problème, non. Le problème chez mon ami est enfouit bien plus profondément et le fait que ces filles nous ait regardé deux secondes trop longtemps n'était qu'un prétexte pour faire sortir ce problème. Ce que je n'accepte pas du tout étant donné qu'on ne s'attaque pas à des inconnu comme ça.
Bien évidement, Daniel me répond avec véhémence. Alors qu'il s'apprêtait à partir, il finit par revenir vers moi, me fait face, et déverse maintenant sa colère sur mon. Mon regard s'assombrit au fur et à mesure qu'il me parle, me traite de tous les noms d'oiseaux qui lui passent par la tête. J'arque un sourcil. Il est entrain de se lamenter, là? A moi? Ok. Je suis celui qui peut le comprendre le mieu, je suis aussi celui qui le soutient, mais c'est en mon devoir de le remettre à sa place quand ça dégénère. Et pourtant je le laisse parler, curieux de connaître les conneries qu'il va encore me sortir en plus. Il dit que ces dernières semaines il ne faisait que semblant. Je ne le crois pas une seule seconde. Dans le fond, Daniel a simplement un coup bas, c'est tout. Je pense bien que son moral va revenir, mais pas tout de suite. Il aura besoin de temps. Je soutiens son regard et relève un peu le menton quand il me dit d'aller me faire foutre puis roule théâtralement des yeux lorsqu'il recommence à se plaindre, disant qu'il n'a jamais voulut qu'on l'accepte pour ce qu'il n'est pas avant qu'il ne dise qu'il arrête car il ne fait rien de bien.
« Foutaises tout ça » crachais-je en soutenant durement le regard de Daniel « Et tu sais très bien toi-même que rien de tout cela n'est vrai » je m'approche de lui « Tu as le droit de perdre espoir, d'avoir des coup bas. J'accepte beaucoup de chose venant de ta part car je suis moi-même passé par ces phases de remise en questions, mais y a des limite à tout !» je m'emporte à nouveau « Depuis ce matin tu es froid et carrément imbuvable! Est-ce que tu te rends comptes de ce ça me fait? De ce que ça NOUS fait? » reprenais-je en désignant ses parents en plus « Je ne veux pas que tu te mettent à notre place, juste que tu retienne bien quel enfoiré tu es aujourd'hui »
J'espère qu'il a comprit, qu'il va se calmer un peu. Bien qu'avec sa tête de mule j'ai bien peur que non. Enfin, peu importe. Les prochaines paroles qu'il prononce sont autrement plus choquante. Il m'avoue bien clairement qu'il ne veut plus de moi comme simple ami mais qu'i veut plus, que lui pense et repense à notre baiser et qu'il l'a apprécié, plus que de raisons. Il se détourne pour partir et moi je m'avance un peu.
«Tu dis que tu m'aimes alors prouve le et arrête d'agir en connard, putain ! » lui criais-je après « Car là j'ai beaucoup, BEAUCOUP de mal à te croire» je me laisse à nouveau aller contre mon dossier en soupirant et secoue la tête. C'est alors que la voix de Bruce me tire de mes pensées. Il souhaite savoir ce qui se passe. Je lève mon regard vers lui et l'observe. En temps normal j'aurais évité d'expliquer la chose mais pas là. « On s'est embrassé lors d'une soirée. Je n'ai pas voulu donner suite à ce baiser pour des raisons personnelles et voilà. Ça lui plait pas.» je lance un coup d'oeil vers Daniel qui est encore entrain d'avancer vers le parking « S'il n'accepte pas ça, alors tant pis pour lui.» je bloque la roue gauche et tourne la droite « En tout cas désolé que vous ayez dut voir ça, mais je ne pouvais pas laisser passer ça. A ma place il aurait fait la même chose, je le sais.»
Il n’avait pas pu garder sans sang-froid et en avait subit les conséquences. La situation s’était vite envenimée et Nathan ne s’était pas laissé faire, ce qui est tout à fait honorable de sa part. Cependant, Daniel se sentait minable, impuissant et dépourvu d’un quelconque espoir quant à l’amélioration de sa relation avec l’anglais. C’est vrai, Danny était un enfoiré, un connard de bas étage, et il le savait au fond de lui. Ces dernières semaines avaient été si éprouvantes qu’il n’avait plus la force de partager la moindre bonne humeur. Il n’avait pas voulu que ses parents soient témoins de cette dispute, et pourtant ils avaient été là, incapables de dire quoi que ce soit. L’américain finit par retourner sur le parking, suivit de ses chiens. Il ne voulait plus rester dehors, en tout cas pas aujourd’hui. Une fois près de la voiture, le blessé alluma une cigarette. Les trois animaux étaient assis sur le bitume, sage comme jamais, et observaient leur maître. L’intéressé leva légèrement les yeux vers eux, et cru sentir comme une pointe de désespoir dans leurs pupilles. Un soupir lui échappa.
Du côté de ses parents, ils écoutèrent attentivement les explications de Nathan, avant de se regarder avec inquiétude. Bruce posa sa main sur l’épaule de sa femme. « Je vais aller lui parler, pourquoi n’iriez-vous pas acheter des glaces tous les deux ? » « Excellente idée ! » lança Annie en souriant avant d’aller vers l’anglais. De son côté, le père de famille se précipita sur le parking afin d’y retrouver son fils. Pas bien compliqué de le chercher, il était resté à côté de la voiture et fumait sa cigarette les yeux perdus dans le vide. Bruce s’approcha lentement, les mains dans les poches de sa veste, et vint s’appuyer sur le capot de la voiture en silence. Daniel ne le regarda pas, il se sentait honteux vis-à-vis de ses parents. Après quelques secondes, l’aîné intervint. « Je te reconnais bien là. Vulgaire, impulsif, franc… le portrait craché de ton père. » Le blessé ne dit rien, et tapota sur sa cigarette pour en faire tomber les cendres. Bruce s’avança vers son fils et s’agenouilla pour être à sa hauteur. « Ne me demande pas d’aller m’excuser, s’il te plaît. » gémit Danny en regardant son père dans les yeux. « Non, tu n’es plus un gosse alors je ne te demanderais rien. Si tu estimes que tu étais dans ton droit, soit. Ca fait du bien de se défouler de temps en temps, et même si je ne sais pas ce que ça peut faire de se retrouver cloué sur une chaise, tu es mon fils, et ta souffrance est aussi la mienne. Je me doute que tu n’as pas vécu le mois le plus heureux de ta vie, et dis toi qu’il y en aura d’autres. Seulement, sache que ta mère et moi sommes là pour toi parce que nous t’aimons. On ne veut pas que tu te crois dépendant de nous, ou incapable de te débrouiller tout seul parce que c’est faux. Tu n’as jamais été comme ça Danny. » Il posa une main sur la cuisse de son fils, et sourit. « Mais réfléchis juste : est-ce que tu crois franchement que tu vas pouvoir garder Nathan à tes côtés en agissant ainsi ? » « Et ? Je dois faire comme si tout allait bien ? » répliqua l’américain, « Garder Nathan ? Il ne m’appartient pas, il a ses propres choix, ses propres envies, et je ne pense pas être l’une de ses priorités. » Bruce se frotta les yeux et se racla la gorge. « Et donc, tu vas baisser les bras ? » Le châtain détourna le regard, sentant les larmes lui monter aux yeux. « Ouais. » Un silence s’en suivit, durant lequel le père n’arrivait pas à détacher les yeux de son enfant. Il passa une main dans ses mèches châtain, puis se redressa pour pousser le fauteuil. Les trois chiens se levèrent et suivirent les deux hommes. « Qu’est-ce que tu fais ? » « On y retourne. » Daniel ne chercha pas à répliquer, son père était bien plus têtu que lui.
Ils parvinrent à retrouver Annie et Nathan assez rapidement. En apercevant son ami, Danny sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Il détourna aussitôt le regard, tandis que sa mère se retournait et souriait. « Ah, vous êtes là ! On était prêt à passer notre journée que tous les deux ! » « Ne comptez pas là-dessus. » lança Bruce en souriant à son tour en continuant de pousser son fils. Ils se remirent à marcher, et la femme déposa un baiser sur le front de son fils au passage. Ce simple contact détendit légèrement l’américain, qui n’arrivait cependant pas à prononcer un seul mot. Sa gorge était atrocement nouée, il était fatigué, moralement et physiquement. Cette simple explosion de tout à l’heure l’avait exténué. Et alors qu’ils continuaient d’avancer dans les allées aux animations diverses, Bruce s’arrêta et regarda sa femme. « Chéri, si on allait faire un tour ? J’ai bien envie d’aller faire un tour dans la maison hantée. » Elle comprit tout de suite, et hocha la tête en s’accrochant au bras de son mari. « On y va, en attendant, soyez sages tous les deux, on se rejoint plus tard ! » Et ils s’éloignèrent, laissant Nathan et Daniel. Ce dernier regardait devant lui et alluma une énième cigarette. Ils étaient postés devant une attraction, et l’américain regardait les wagons aller et venir devant ses yeux, sans aucune expression. Mais alors que le silence devenait lourd, et atrocement gênant, il baissa les yeux sur ses mains, et murmura. « Je suis désolé. »
Je déteste la violence gratuite. J'ai horreur qu'on s'en prenne à des gens innocents qui n'ont rien fait. Certes, ces filles là n'étaient pas totalement innocentes, je sais bien qu'elles se sont presque ouvertement foutues de ma gueule, mais ce n'est pas une raison suffisante pour que Daniel ait le droit de les agresser comme il l'a fait. Et c'est donc à ce moment là, lorsque les filles sont parties, que j'engueule, à mon tour, mon ami. Il le mérite. Oh oui qu'il le mérite. Tellement que j'ai du mal à me calmer. Même lorsqu'il s'en va, je ne peux m'empêcher de lui cracher mon venin. J'explique ensuite furtivement ce qui s'est passé entre nous. Bruce décide de nous laisser, Annie et moi, seul pour aller parler à son fils. Dans le fond j'espère qu'il arrivera à le raisonner quand même. Je l'observe partir en direction du parking avant que la jeune femme et moi n'allons nous perdre dans les méandre de la fête à la recherche d'une glace.
Une fois celle-ci achetée -et offerte par Annie- nous installons près d'une petite fontaine et entamons une conversation sympathique et légère, presque marrante. Mais au moment où je réussi presque à oublié l'accès de colère de Daniel, je les vois revenir, lui et son père. Instantanément, je me renfrogne et fini ma glace en silence tandis que Danny fuit mon regard. Il a bien raison de ce faire, sérieusement. Mais je ne vais pas faire d'histoire. Je ne vais plus en faire. Du moins, plus ici, devant ses parents.
Nous reprenons notre chemin, en silence, jusqu'à ce Bruce ne décide de nous laisser seul, Daniel et moi, voulant à tout prix faire ce train fantôme. Je soupire discrètement, me dit que ce n'est vraiment pas une bonne idée, mais il est déjà trop tard. Je me retrouve donc seul, là, avec Daniel, aucun de nous ne voulant briser la glace. Je juge que c'est à lui de faire le premier pas. Et j'ai raison. Il le fait en s'excusant. Juste ça. C'est déjà un bon début, au moins il reconnaît ses torts. Mais je ne veux pas que ça recommence, donc je n'abandonne pas aussi rapidement.
« Ce n'est pas ça qui va arranger quoique ce soit, tu le sais bien » disais-je en plantant mon regard dans le sien «Je ne suis pas rancunier en temps normal, mais là s'en est vraiment trop. Ce genre de chose, tu me laisses gérer à ma façon. En plus elles ne s'en sont pas prise à toi. Elles ne s'en sont prise à personne. Donc la prochaine fois tu ignores et tu laisses couler. Car c'est à cause de gens comme toi, le genre à réagir au quart de tour, le genre à ne pas vouloir accepter de l'aide, qui veut se croire indépendant et mobil comme une personne normale, qui n'arrangent pas l'image des handicapés » je fronce les sourcils «Le truc c'est que TOI tu as TOUTES Les chances du monde de pouvoir remarcher. Ce n'est pas facile, ce n'est jamais facile, mais tu as un BUT qui peut être atteint avec un chemin pierreux et semé d'embûches mais que tu VAS l'atteindre. Alors si tu cessais de te morfondre et de ne voir QUE le côté NÉGATIF tu t'en sortirais bien mieux » j'hausse les épaules, l'air détaché « Après, si tu veux absolument te lamenter et te plaindre du verre à moitié vide, tu te trouves une autre personne que moi. Okay? Je ne supporte pas les gens de ton genre qui se plaignent pour ce genre de broutilles.» Dur et cinglant. Voilà comment est mon ton. Mais je veux absolument faire comprendre à Daniel que s'il recommence encore une fois il me perdra définitivement en tant qu'ami.
Daniel ne savait pas comment formuler ses phrases, par où commencer ni quoi dire en réalité. Il avait peur de chaque mot sortit de sa bouche. Nathan était énervé au possible et il le sentait bien, voilà pourquoi il ne voulait plus rien dire. Les yeux rivés sur ses mains, il observait sa cigarette se consumer lentement à mesure que les secondes s’écoulaient. Pourquoi avait-il fallu que tout bascule aussi brusquement ? L’américain savait que son caractère n’était jamais à son avantage, et qu’il avait des défauts bien que détestables. On le lui avait souvent reproché dans le passé, et il n’avait jamais réussit à le corriger. Certaines personnes lui disaient de le faire, d’autres de rester comme il avait toujours été. Il ne savait plus sur quel pied danser, et son accident le rendait plus sensible que d’habitude. Depuis le départ, il s’était demandé s’il n’aurait pas du demander à rester complètement seul, à passer sa colère en solitaire et à haïr le monde jusqu’à ce que ça passe, mais les choses ne s’étaient pas déroulées ainsi. Comment pouvait-il nier que l’arrivée de Nathan à son chevet fut une bénédiction ? Quand il avait ouvert les yeux sur son lit d’hôpital ce soir-là, il était plus qu’heureux de voir l’anglais à ses côtés, de sentir sa main dans la sienne. Et il avait tout gâché en un claquement de doigts. Il ne put que prononcer trois mots, distinctifs, mais carrément insuffisants. Nathan lui fit tout de suite savoir. Il sentit le regard de ce dernier sur lui, et la froideur de sa voix lui glaça le sang. Daniel n’osait plus le regarder, il avait tellement honte, si bien qu’il aurait voulu disparaître, ne pas avoir à supporter cette situation. Certaines paroles de Nathan le touchèrent en plein cœur, et le ratatinaient petit à petit. Des personnes dans ton genre… je ne supporte pas… Tu te trouves une autre personne que moi… Les dents de Danny se serrèrent derrière ses lèvres, il vit sa cigarette trembler entre ses doigts. Muet, complètement démuni de toutes ses forces, il avait peur de chaque syllabe qu’il prononcerait. Etait-ce donc ainsi que son amitié allait se terminer ?
Il prit une longue et lente inspiration pour ne pas craquer. Ne passe plus pour un pleurnichard Danny… Retiens toi, respire. En soi, ce n’était pas ce discours qui le blessait, mais le fait qu’il soit de Nathan, qu’il soit aussi cinglant. L’américain se gratta la nuque et jeta sa cigarette sur le sol. Il regarda le filtre se consumer doucement, jusqu’à s’éteindre. Il se dit alors que peu importe ce qu’il dirait, il savait que c’était perdu d’avance. Après de longues secondes de silence, Daniel se mit à jouer avec l’un des pans de son tee-shirt, le tordait entre ses doigts. « J’aurais pas dû faire ça. » dit-il enfin. Il fallait qu’il trouve le courage de continuer. Si son amitié avec Nathan devait devenir aussi plate et distante, il ne voulait pas que ça se termine ainsi. Autant parler, dire quelques mots avant que l’anglais ne devienne un fantôme et ne parte de son côté. « Je n’ai pas réfléchi, je suis à cran ces derniers jours alors que je ne devrais pas. J’ai des gens pour me soutenir et m’aider à avancer. Je n’ai pas été reconnaissant envers mes parents, et envers toi. » Il ne s’insulterait pas, parce qu’il ne voulait pas attirer les foudres de Nathan, encore une fois. « Je n’ai jamais vécu une situation pareille et je me suis sentis faible, je ne réfléchis pas à mes paroles ou à mes actes, et maintenant ça me retombe dessus. Je sais que c’est légitime. » Il tourna la tête vers l’anglais, et daigna enfin le regarder. Afin de dissimuler l’amertume et le désespoir, Danny lui adressa un faible sourire triste. « Je t’ai beaucoup blessé, et j’en suis sincèrement désolé. Sois sûr que ça ne se reproduira plus. J’ai assez fait de mal autour de moi, je ne veux pas que ça s’empire. Je comprends que tu sois en colère contre moi. Après tout, des gens comme moi… » Il se pinça les lèvres et rebaissa les yeux vers ses mains. « Sans déconner, je suis sincèrement désolé de t’avoir fait subir tout ça Nathan. » Il releva une nouvelle fois son regard sur le brun. « Je ne demande pas spécialement à ce que tu acceptes mes excuses, tu m’as écouté et c’est déjà bien. Merci, d’ailleurs. » Un nœud se forma dans sa gorge, une nouvelle fois. La douleur était trop forte, le poids sur ses épaules beaucoup trop lourd. « Merci pour tout d’ailleurs, depuis le début. Tu es quelqu’un de bien, tu mérites le respect et bien plus. On sait qu’on peut compter sur toi en toutes circonstances, ça devient rare ce genre de choses. » Il hocha timidement la tête et se mit à regarder la montagne russe devant eux. « Tu es vraiment quelqu’un de bien, tu mérites qu’on te respecte sincèrement. » répéta-t-il machinalement. Alors c’était ça, se sentir seul ? L’américain serra lentement ses doigts sur le pan de son tee-shirt, priant pour que tout ceci ne soit qu’un mauvais rêve, qu’il se réveillerait, et que tout irait bien dans le meilleur des mondes…
Je me trouve bien dur dans mes paroles. Mais au moins s'est dit, voilà. Et je crois bien que cette fois-ci il a conscience qu'il a a mal agit. Tant mieux, au moins ça va le réveiller peut-être. Et effectivement, lorsqu'il me répond c'est sur le ton de la rédemption. Il s'en veut réellement, et il est sincèrement désolé de ce qu'il a put dire ou faire aujourd'hui. Je l'écoute donc attentivement s'excuser encore, sans pour autant se plaindre. J'affiche un léger sourire en coin et hoche doucement la tête. Il dit être a cran, qu'il n'a pas été reconnaissant envers ses parents ou moi-même mais qu'il n'en pense pas moins. J'incline légèrement la tête sur le côté. Il dit n'avoir jamais vécu une pareille situation. En fait, dans le fond, il est juste totalement paumé et sans doute aussi quelque part traumatisé par la chose. Normal. Ces types lui on prit une bonne partie de la vie en moins de 5 minutes. Et c'est juste horrible.
Il s'excuse, encore et encore, disant être sincèrement désolé de m'avoir fait subir tous ça, de m'avoir blessé et me promet de ne plus rien faire qui pourrait se retourner contre lui. Il me dit ensuite qu'il ne s'attend pas à ce que j'accepte ses excuses car le simple fait de l'avoir écouter lui a fait du bien. Je lui offre un sourire doux et sincère et hoche doucement la tête lorsqu'il me remercie à nouveau. Je pense même que je rougis un peu en l'entendant me dire que je mérite qu'on me respecte etc. Je soupire discrètement et m'avance vers lui. Je me place en face de lui, dos aux montagnes russes et le regarde dans les yeux.
« tu as droit à tes faiblesses et tes coups bas. Tu as le droit de ne pas être au meilleure de ta forme et t'as même le droit d'en vouloir au monde entier.» je me penche en avant et pose une main sur sa jambe «Mais tu n'as pas le droit de perdre confiance en toi. Tu n'as pas le droit de douter de toi et de tes capacités. Car même si tu penses, en ce moment même, être quelqu'un de totalement minable, tu ne l'es pas. Et tu le sais plus que très bien » je lève ma main et la fait glisser sur sa cuisse «Et tu n'as pas le droit de douter de moi et du soutient de tes parents, ok? Je veux vraiment que tu te rendes comptes qu'on est là pour toi, dans tes moments de bonheur et tes moments de faiblesses. Surtout tes moments de faiblesses, tu sais? C'est à ça que servent les amis » je baisse le regard et prends une profonde inspiration « Ne doute pas de moi et de ma fidélité envers toi, s'il te plait. Tu sais que je suis un de ceux qui ne peut que trop bien te comprendre. Tout ce que tu vis là, toutes ces étapes que tu traverse, je les ait traversé moi-même. Pendant bien plus longtemps » je relève le regard vers lui « Je sais que beaucoup ont à un très appriori mais … tu devrais voir un psychologue. » je le regarde «Dans tous les cas, je pense que deux ou trois séances te feront le plus grand bien » je lui souris doucement « J'ai été suivi psychologiquement pendant plus d'un an, moi et ça m'a fait le plus grand bien »
Etrangement, Daniel ne ressentait aucun soulagement de s’être excusé et d’avoir dit tout ça. Il se sentait toujours aussi vide et incapable de trouver une solution à cette mauvaise passe. Il espérait qu’en disant toutes ces paroles à voix haute, il arriverait à se persuader qu’il se faisait du mouron pour rien, mais ce n’était pas le cas. La seule chose qui le soulageait à l’heure actuelle était d’avoir Nathan à ses côtés. C’était le positif de toute cette histoire, et il s’était excusé parce qu’il ne voulait pas le perdre. Que ferait-il si l’anglais disparaissait de sa vie ? Accidenté ou pas, Danny avait beaucoup misé sur ce garçon et sur le bonheur qu’il pouvait lui apporter. Manifestement il ne s’était pas trompé, et il voulait conserver tout ce qu’il avait pu construire. Son père avait eu raison tout à l’heure de lui poser cette fameuse question : avait-il l’intention de baisser les bras ? Il ne savait pas trop en réalité, parce qu’il ne voulait pas mettre leur amitié en danger à cause de caprices. Alors c’était terminé, il n’en parlerait plus afin de ne plus installer le moindre malaise entre eux, et c’était sûrement mieux ainsi. L’idée ne lui plaisait pas plus que ça, mais si Nathan venait de nouveau à s’éloigner, l’américain savait qu’il n’aurait pas la force de le supplier une nouvelle fois.
Le brun vint se poster en face de lui, et Daniel l’écouta avec attention, ses yeux clairs plantés dans les siens. Après tout ce qu’il avait dit tout à l’heure, il était étonné de voir son ami retrouver cette douceur et cette gentillesse. C’était sûrement pour ça qu’il l’aimait autant… Il était exceptionnel, comment le détester ? La main du brun se posa sur sa jambe. Il n’osait pas la prendre, et pourtant en mourrait d’envie. Il hochait la tête à chacune de ses phrases sans détourner le regard, pour bien lui faire comprendre qu’il l’écoutait avec attention et ne prenait pas ses paroles à la légère. Il n’avait jamais eu de préjugés sur les psy, mais n’avait surtout jamais songé à en consulter un. Peut-être était-ce une solution à son malaise, qu’il se sentirait mieux une fois qu’il aurait vidé son sac. « Tu as sans doute raison. » Il se pinça les lèvres, et afficha un très léger sourire, timide. Il baissa légèrement la tête et regarda longuement la main de Nathan. Il se souvenait du contact délicieux qu’avait été l’étreinte de ses doigts avec les siens à l’hôpital, le simple fait de pouvoir le sentir près de lui. Dans un pincement de lèvres, Daniel effleura la main de son ami du bout des doigts, hésitant, puis releva les yeux vers lui pour détourner l’attention de ce geste. « Merci Nate… » Il sourit doucement. C’était si bon de savoir qu’il ne l’avait pas perdu, plus qu’autre chose d’ailleurs. Et maintenant, une seule chose l’importait : le bonheur de son ami. Il se racla la gorge et regarda brièvement autour de lui. Il ne se sentait toujours pas à l’aise à l’extérieur, mais il ne pouvait nier qu’il se sentait tout de même en sécurité près de Nathan. Il reporta son attention sur ce dernier, et comme un enfant, baissa les yeux et marmonna d’autres excuses. « Et au fait, pardonne moi de t’avoir dit d’aller te faire foutre… je ne le pensais pas… » Il ne repasserait pas sur sa déclaration enflammée qui avait suivie. Il s'était promit de ne plus jamais mentionner ce détail, il y avait eu assez de dégâts comme ça, il ne voulait pas en rajouter.
Daniel est plus que sincère dans ses excuses et c'est ce que je voulais. Pourquoi devrais-je continuer à lui vouloir maintenant? Ça ne servirait à rien sinon à nous frustrer tous les deux d'avantage encore. Ainsi donc, j'accepte ses excuses mais lui explique à nouveau que je n'ai pas apprécié ce qui s'est passé. J'ai été assez direct avant, maintenant je préfère être à nouveau naturel et gentil, comme j'ai l'habitude de le faire. Je réussi ainsi à faire entendre raison à mon ami. Pour la première fois, aujourd'hui, il me regarde tout au long de mon discours. Il est totalement attentif et ça plus que plaisir je dois avouer.
Je fini par lui dire qu'il devrait faire deux ou trois séances chez un psychologue. Je suis sûr que se confier à un quelqu'un qui apporte un point de vu externe lui ferait le plus grand bien. Et, après que je m'attendais à ce que Daniel m'envoie paître, il répond par l'affirmative, disant que j'ai sans doute raison. Je lui souris doucement et baisse mon regard sur ma main qu'il effleure timidement. Je déglutis et bouge légèrement les doigts, m'apprêtant à refermer ma main dans la sienne, mais il la retire assez rapidement. Je déglutis légèrement puis relève mon regard sur le jeune homme. Il s'excuse, encore, de m'avoir dit avant d'aller me faire foutre, qu'il ne le pensais pas, en vrai. Je souris doucement et hoche la tête.
«Si, sur le coup, tu le pensais bien » reprenais-je avant d'hausser les épaules « Mais ce n'est pas grave, je comprends que tu ais pu réagir de cette manière. Je … je n'ai pas été très tendre non plus je dois dire » je me redresse et me passe une main dans les cheveux avant d'hausse les épaules « Mais bon, l'important est que tu te rendes comptes de tes erreurs et a vrai dire je ne peux pas t'en vouloir.» je lui souris «Je suis trop gentil, c'est plus fort que moi. Je suis obligé d'accepter tes excuses, tu sais » je rigole doucement avant de me redresser à nouveau et regarder autour de moi « Je ne sais pas si c'était une si bonne idée que ça que de t'obliger à sortir ici aujourd'hui» je reporte mon attention sur mon ami « Pour une première sorti je t'ai peut-être surestimé ...» je soupire doucement et hausse les épaules « Si tu veux rentrer, je peux le comprendre. Ou alors on va autre part, dans un endroit un peu plus calme où y a pas de trop de monde » j'incline légèrement la tête sur le côté « T'en penses quoi?»
La sensibilité de Daniel finissait toujours par montrer le bout de son nez, surtout dans des situations aussi extrêmes que celle-ci. Il n’avait pu maîtriser ses émotions et les refouler plus longtemps, voilà pourquoi il mourrait d’envie de hurler et de pleurer, là, tout de suite. Mais il fallait se retenir encore un peu, tant qu’il serait entouré, et surtout d’une foule, il garderait son calme et sourirait à chaque fois qu’il serait nécessaire de le faire. Nathan avait beaucoup mieux à faire que de s’occuper d’un gosse comme lui, et il lui avait assez donné de fil à retordre comme ça. Maintenant, Danny se fixait un objectif : tout laisser couler. Il n’avait plus rien à perdre de toute façon, il était déjà en train de couler, et il ne pouvait pas faire autre chose que tenter de remonter, bien que ce fut l’épreuve la plus difficile qu’il ai à supporter. Cependant, ses parents avaient sué sang et eau pour l’aider à se sentir mieux, et il ne voulait pas qu’ils se sentent impuissants et qu’ils aient l’impression que leurs efforts étaient inutiles. Nathan avait retrouvé sa gentillesse et sa douceur, Danny la savourait pleinement après ce qui s’était passé. Il le regardait en silence, se perdait dans les sourires de son ami et se permit à rêvasser, tristement peut-être. Il ne voulait pas le décevoir, surtout pas, il avait déjà fait assez de mal comme ça. Alors quoi de mieux que de prendre sur soi et d’affronter les difficultés en faisant bonne figure ? Daniel se disait que ça pouvait marcher, parce qu’il voulait garder une bonne image auprès de son ami, qu’il ne voit pas comme un crétin arrogant et égoïste. Non, il voulait retrouver cette complicité de la dernière fois, de cette dernière soirée qu’ils avaient passée ensemble. Il avait toujours aimé sa présence, rire, discuter, s’amuser… c’était tout ce qu’il demandait, et il ne voulait pas tout gâcher. Maintenant qu’il avait une occasion de repartir du bon pied, l’américain ferait tout pour ne pas briser cette amitié.
Nathan proposa d’aller autre part, que la foule n’était peut-être pas une bonne idée pour cette première sortie après tant de semaines passées enfermer dans un appartement. Mais Nate avait voulut venir ici, et Daniel était prêt à l’accepter pour lui faire plaisir. Il secoua légèrement la tête en arborant un petit sourire. « Non, on va s’amuser ok ? On est là pour ça, et puis c’est sympa ici, autant en profiter le temps que ça dure. » Il recula légèrement, et ses chiens réagirent dans la seconde. Il commença à avancer en compagnie de son ami et de ses trois animaux, observant tout ce qu’il y avait autour d’eux. Certes, il ne savait pas tellement ce qu’ils pourraient bien faire, mais profiter de la compagnie de l’anglais lui suffisait largement. Ses parents s’étaient éclipsés, ils finiraient par revenir mais sûrement pas tout de suite. Et puis Danny était capable de se débrouiller seul pour le moment, il ne voulait pas que ses parents se sentent obligés d’être présents en permanence. « Est-ce qu’il y a quelque chose qui te ferait plaisir ? » demanda-t-il en continuant d’observer les stands, puis, il ajouta sur le ton de la plaisanterie, « Je me serais bien tapé un putain de manège à sensations, mais… j’ai pas la taille minimum requise je crois. » Il sourit de plus belle en tournant la tête vers Nathan et lui adressa un clin d’œil.
Avant de le voir, je ne pensais vraiment pas que Daniel pouvait pleurer. Pour moi, il a toujours été l'homme fort, innébranlable au sang froid inégalable qui préfère imploser plutôt que de pleurer. Encore plus devant quelqu'un qu'il connait. Jamais je n'aurais pensé le voir dans cet état de détresse et j'avoue très franchement que je m'en serais très bien passer. C'est pour cette raison, pour essayer de le rassurer et réellement réussir à lui faire comprendre que ses parents et moi somme là pour lui, peu importe ce qui arrivera, que je reprends un ton doux et calme après qu'il se soit excuser. Je me rends compte, en même temps, que je ne veux en aucun cas briser cette amitié avec Daniel. Il faut que je trouve un moyen de l'entretenir. Et vite ! Si ce n'est pas en acceptant son amour, ce doit être un autre moyen. Je vais peut-être essayer dans parler avec Noah ce soir, en rentrant. On verra bien, peut-être que lui aura une solution pour moi. Mais pour l'instant je suis là, avec Daniel et il faut que je trouve une solution temporaire.
Alors je lui propose de partir, tout simplement. Ne pas être là, entourer de tous ces gens, peut-être que ce sera mieux pour lui? Je n'en sais rien. Dans tous les cas, il me dit que non, il ne veut pas rentrer, qu'il préfère rester là pour qu'on puisse s'amuser. J'hésite un instant, me demandant s'il va réellement s'amuser mais fini par hocher la tête « Okay, alors vient nous commençons à nous avancer tranquillement à travers les différents stand. Je sens qu'il est bien tendu, Daniel, à mes côtés. Mais je ne dit rien. Il va bien devoir s'y habituer un jour. Enfin, peu importe. J'hausse les épaules lorsqu'il me demande ce qui me ferait plaisir à moi avant de rigole de bon cœur quand il ajoute qu'il n'a pas la taille requise pour une attraction à sensation forte. « Faut t'acheter un réhausseur alors » souriais-je, amusé avant de regarder vers les différents stand « Tir à la carabien, ça te dire? Ou alors chamboule tout? »
Je l'observe puis cherche un de ces stand du regard « Mais tu peux marcher, non? Pourquoi tu restes dans ce fauteuil alors?» demandais-je finalement. C'est bien ce que je me demande. Peut-être est-ce pour un simple confort? Que les béquilles l'aurait trop fatiguées sinon? Ce n'est pas à exclure complètement je dois dire. Mais c'est une question que je me pose depuis ce matin, en fait. Je l'ai déjà vu marcher vite fait avec le kiné la semaine dernière.
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