Le Deal du moment : -38%
Ecran PC gaming 23,8″ – ACER KG241Y P3bip ...
Voir le deal
99.99 €

Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

 (Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture

Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34326 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptySam 18 Avr 2020 - 16:27

(spring hill → galerie d'art)


Cause I've been up all night looking at the big picture
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 873483867

Intriguée, c’est le mot parfait pour décrire l’état d’esprit dans lequel j’étais depuis qu’Amos m’avait parlé de cette soirée. Intriguée parce qu’elle ne lui ressemble pas. ou peu, du peu d’informations que j’ai réussi à grappiller. J’ai senti l’autre soir qu’il voulait me proposer quelque chose, une soirée, et qu’il avait un peu de mal à venir avec. Alors j’ai été patiente, je n’ai fait aucune remarque jusqu’il ce qu’il ne finisse par cracher le morceau, il voulait effectivement m’inviter à sortir - il a utilisé le terme proposer plutôt qu’inviter mais le résultat est le même, même s’il le mot semble moins effrayant - et il m’a proposé donc de l’accompagner à une exposition. J’ai restée perplexe, je n’avais jamais imaginé mon amant dans une galerie d’art, elles me semblent à des kilomètre de son univers, mais je n’avais rien dit, au risque de le vexer. Je ne voulais pas qu’il comprenne que je le pense rustre ou incapable de s’intéresser à l’art et ses différente forme, ce n’est pas le cas, je l’imagine simplement loin de ces univers guindés qui sont à l’opposé de cette authenticité que j’aime profondément chez lui. J’ai accepté : je ne suis pas une amatrice d’art mais je saisis souvent chaque occasion de m’habiller et j’aime passer du temps avec lui, je suis également persuadée qu’un peu de temps tous les deux en dehors de Club, loin de Mitchell et de ses basses manoeuvres vouées à nous éloigner peuvent nous faire du bien. Nous avons tendance à nous enfermer parce que nous aimons trop le temps que nous passons l’un avec l’autre et à l’abris des regards, mais j’ai tendance à penser que cela nous rend aussi prompt à réagir trop vivement, à étouffer parfois, pas de la présence de l’autre mais de nos angoisses respectives. « Je passe te chercher à dix huit heures. » C’est ce qu’il m’avait envoyé en début d’après midi aujourd’hui, et j’avais muselé ma curiosité, j’avais résisté à l’envie de tenter de lui soutirer plus d’informations, préférant le laisser me les apporter quand il en ressentait l’envie, quand il jugerait que c’est le bon moment.

Notre relation avait changé de façon quasi imperceptible depuis que nous avions passé cinq jours sans presque nous adresse la parole. Moi de mon côté j’avais pris conscience d’à quel point ce que nous partagions était précieux pour moi, à quel point je n’avais aucune envie qu’il me lâche la main et me laisse là, seule avec mes sentiments et mes angoisses. J’appréhende mieux les secondes que les premiers, mais je sais ce que nous sommes, je ne l’ai pas admis à voix haute par crainte que cela ne tombe comme un cheveux sur la soupe, qu’il pense que je l’admets à contre coeur parce qu’il me l’a demandé, mais nous avons tout d’un couple, de plus en plus jour après jour alors à quoi bon continuer à en refuser l’appellation ? Qu’est-ce qu’une étiquette, et pourquoi cela me fait si peur ? J’ai l’impression qu’à présent il n’est plus question que d’un pansement à arracher finalement, qu’après je me sentirai soulagée que cela soit fait et idiote de m’être refusée à le faire plus tôt. Devant l’aspect incongrue de la soirée qu’il m’a proposée, j’en viens même à me demander si ce n’est pas ça qu’il attend de moi ce soir.

En sortant de la douche, je déambule un instant devant mon dressing. Je suis certainement plus rompue que mon amant à ce genre d’exercice, j’aime m’habiller pour plaire ou impressionner, j’aime les belles choses et ce type d’ambiance et d’environnement ne me fait pas peur. C’est dans un sourire et avec une pensée pour le brun qui doit être en train de se demander ce qu’il convient de mettre que je passe une courte robe noire en velours et à fine bretelle, je relève mes cheveux platine en un chignon sophistiqué, et rajoute un rouge à lèvre d'un rouge profond. Je n’ai rien d'une ingénue et j’aurais je pense été bien incapable d'en jouer le rôle. Le dress code je n’ai pas eu à le lui demander, il sait que je connais les code de ces mondes là et navigue en eaux connue et moi de mon côté je m’amuse à deviner s’il aura passé une chemise, une veste de costume et même s’il aura enfilé une cravate, je ne suis pas certaine d’en avoir déjà aperçue une dans ses affaires. La vérité c’est que je n’ai jamais été du genre à accorder de l’attention à l’allure des hommes que j’accroche à mon bras, et que le concernant je me fiche bien ce ce qu’il portera ce soir : il se fait certainement bien plus de soucis que moi à ce sujet. Je suis dénuée de la superficialité que l’on me prête parfois, même si j’aime faire attention à mon allure et mon apparence à moi.

Evidemment j’ai commencé à me préparer une heure à l’avance mais évidemment je ne suis pas tout à fait prête lorsque mon téléphone vibre sur ma coiffeuse et qu’un message de mon amant m’annonce qu’il est en bas. J’enfile à la hâte mes bijoux, vaporise quelques touches de parfum sur mes poignets, dans mon cou et à l’arrière de mes genoux, et attrapant une veste noire ainsi qu’un petit sac je finis par le rejoindre, une dizaine de minute plus tard. Il est chez moi comme chez lui, mais j’aime assez l’aspect vieux jeu de ce que je vois : le brun appuyé contre sa voiture qui m’a attendu patiemment pendant que je terminais de me préparer. C’est plus sûr aussi, si j’en crois notre tendance à trop souvent ne pas savoir résister à l’appel du corps de l’autre. Je l’ai quitté ce matin mais ne résiste pas à l’envie de poser ma main sur son torse pour lui dérober un fugace baiser, avant d’ouvrir ma portière et de me glisser à l’intérieur de la voiture. « Alors il est dix huit heures... » Presque, dix huit heure douze, mais inutile de revenir sur le temps qu’il m’a fallu pour me préparer. « … Si j’en crois mes connaissances assez faibles de ce genre d’événement cela ne devrait pas commencer avant vingt heures, vingt et une heure peut-être. » Le fait que je n’ai pas cherché à lui soutirer plus d’informations ne veut pas dire que je n’ai pas réfléchi à la question de mon côté. « Donc on n’y va pas directement. Je me trompe ? » Je suppose qu’il m’emmène manger avant, et je me fiche bien de la destination tant qu’elle nous éloigne du Club et de son envahissant boss.








:gniark: :


Dernière édition par Raelyn Blackwell le Mer 2 Aoû 2023 - 11:09, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptySam 18 Avr 2020 - 18:42




CAUSE I'VE BEEN UP ALL NIGHT LOOKING AT THE BIG PICTURE
S’il m’avait été demandé par un curieux de décrire en un mot cette soirée à venir, j’aurais choisi, sans hésiter : inédit. Elle l’était, par bien des aspects. Je n’avais, jusqu’à présent, mis les pieds dans une galerie d’art qu’une seule fois, pour y récupérer Lola et lui offrir un cadeau. De plus, jamais je n’ai emmené Raelyn au restaurant. Pourtant, ce n’est pas la source de ma nervosité. Notre dernière dispute fut livrée avec des bonus : je ne suis plus inquiet à l’idée de l’étouffer alors que nous passons la majeure partie de notre temps ensemble, dans son appartement, sur le bateau ou au Club, je ne crains plus non plus ses habitudes qui nous conduisent vers la notion du couple selon l’imaginaire collectif et je ne ressens plus réellement ce besoin qu’elle concède l’appellation à la fatalité. Ce qui me tend est juste là, sous mes yeux, dans ma garde-robe et sur la table de chevet. Je ne sais ni quoi porter ni de quel manière il convient de se comporter à ce “vernissage“ selon le carton d’invitation. Est-ce aussi guindé que le bal annuel de l’armée australienne ? Est-ce plutôt à l’image d’une grande fête pour célébrer les artistes exposés ? Est-ce au contraire aussi décontracté qu’une Garden Party chez des amis ? Non ! Je connaîtrais peu de monde et, ça aussi, ça me crispe. Je ne suis pas un grand sociable. Saluer mon prochain et lui sourire pour feindre d’être enchanté de rencontrer un inconnu est semblable à l’épreuve d’un bivouac de militaire. Autant dire que je n’ai pas hâte d’être confronté à toutes ces nouvelles têtes, d’autant que je présume que Lola aura fort à faire, bien plus fort que de s’occuper de mes états d’âme. Certes, la connaissant, je jure dès à présent qu’elle frôlera l’allégresse de rencontrer Raelyn. Elle n’a pas dissimulé sa joie, lorsqu’elle m’a invité et que j’ai suggéré de me présenter accompagner. Mais, ça se limitera certainement à quelques échanges. Au terme, je serai livré à moi-même, quoiqu’en excellente compagnie, et en pâtures aux interrogations de Raelyn par rapport au peintre à l’honneur. En réalité, celles-là ne me tracassent pas réellement. Je ne vois en Lola qu’une douce enfant versant tantôt dans l’insouciance tantôt dans la gravité. De mon point de vue, elle n’est ni tout à fait femme mais plus entièrement une enfant. Elle n’est qu’une jeune adulte pour laquelle je nourris une affection particulière, qui n’a de malsain son appartenance à la vie de Sofia. Je ne suis ni dupe ni ignorant de ce qui me pousse à la fréquenter, à partager avec elle des petits-déjeuners et à veiller à être aussi sobre possible lors de nos rendez-vous. A travers elle, Sofia est plus vivante que jamais. Elle ne respire pas, je ne peux pas la toucher, me ravir de son rire ou recueillir quelques unes de ses confidences, mais elle est là, entre nous deux, à nous couver du regard, à s’enorgueillir de nous avoir mené jusqu’à la croisée des chemins, d’avoir l’un l’autre quelqu’un prêt à veiller sur nous, nous qui comptions tant pour elle. Sans doute contribue-t-elle, cette sensation, à ma crispation.

Je ressens ce besoin presque irrépressible que ces deux femmes, à l’opposée l’une de l’autre, s’apprécient assez pour cohabiter dans mon quotidien. Evidemment, je prends des risques. Introduire ma maîtresse dans ce pan de ma vie parallèle enverra peut-être le mauvais message, mais j’y tiens et je ne recule pas. Je ne renonce pas alors que j’opte pour des vêtements d’une grande simplicité. Il me ressemble cependant et, si mon choix n’est pas le bon, si je constate en arrivant que la cravate et le costume étaient de rigueur, je m’accrocherai fermement à mon authenticité. Ne vaut-elle pas mieux que la duperie ? N’est-ce pas mieux que d’enfiler un déguisement qui accentuera mon malaise ? Quoique je fasse, je ne serai pas à ma place au milieu des photos et des tableaux. Je le serai bien davantage durant les trois heures précédentes au cœur d’une salle de restaurant à mon image. La devanture ne paie pas de mine, mais la décoration est moderne, soignée, épurée, comme la cuisine. Dans mes souvenirs, on y mange bien. Quant à l’ambiance, elle n’a rien de familial. Nul ne fait semblant que le client est un ami de longue tête. Les serveurs nous fichent une paix royale, si bien que j’ai jugé l’endroit idoine. Durant ce tête à tête, je pourrai expliquer à Raelyn d’où m’est venu l’idée de nous confronter à l’abstrait de l’art pictural et, surtout, pourquoi sa présence est importante au point d’avoir envie de la remercier d’être là, à mes côtés, avant de soumettre à son bon-vouloir la possibilité de se dérober. Nous pointer sur les lieux et déposer Lola sous son nez sans, au préalable, la prévenir de mes intentions équivaudrait à lui tendre un piège. Je n’ai, à ce jour, aucune certitude que ce qui comble mes heures sans elle soulève le poids de sa curiosité. Cette rencontre, je ne suis personne pour la lui imposer. Dès lors, en grimpant dans ma voiture, je me suis promis que, si d’aventures, elle se rétractait ou hésitait, je ne m’en vexerai pas. J’écouterai son opinion, j’entendrai ses peurs éventuelles et j’accepterai, avec une pointe de déception, mais sans m’emporter, sans l’entourer d’un froid polaire, sans me braquer et sans décider pour nous deux que, dans ces conditions, je ne prendrai plus aucune autre initiative. Et pour m’aider à m’y tenir, j’ai pris soin, tout au long du trajet, à tisser en fil d’or mes explications à venir. J’ai cessé d’y penser lorsqu’elle est apparue sur le seuil de la porte principal de son immeuble. Je l’ai trouvé splendide, comme d’habitude. Et, je l’ai dit à peine s’est-elle approchée pour un baiser au goût de trop peu. Parfois, j’aimerais qu’elle soit moins attirante. Je n’aurais pas à me féliciter, en écrasant ma cigarette et en quittant la carrosserie de mon véhicule, d’avoir patienté à l’extérieur plutôt qu’à quelques mètres de sa chambre à coucher. J’aurais eu tôt fait de faire l’impasse sur la case restaurant au profit d’un corps à corps qui aurait ruiné ses efforts – si tant est qu’elle ait à en faire – à se rendre aussi délicieusement parfaite et parfaitement délicieuse. « Je crois que c’est vingt-et-une heure en effet. L'invitation est dans la boîte à gant si tu veux vérifier. » ai-je confirmé en jetant un coup d’œil dans mon rétroviseur.

J’ai déboîté la voiture et c’est vers elle qui s’est ensuite tourné. « Je voulais t’emmener manger un morceau, mais je me demande si je devrais pas rentrer pour me changer. J’ai l’air d’un clochard à côté de toi. » Je ne l’aurais pas fait, pas même si elle m’y avait encouragé d’ailleurs. Je maintiens que j’ai besoin d’être confortablement assis sur ma chaise dans ma zone de confort. « C’est un endroit sympa. J'y suis allé, une fois, avec mon frère. Croise les doigts pour que ça soit resté à l'identique. » Malgré les années, malgré cette époque révolue où Kelly était toujours son épouse, où ma fille croquait à pleines dents dans la pomme de l’indépendance et où ma femme ne me regardait pas comme si j’étais un monstre d’égoïsme ou un assassin. « Alors, dis-moi que tu n'as rien avalé ou pas grand chose aujourd'hui… » Pour ma part, je savais que je n’aurais ni le temps ni l’appétit. Mon anxiété tend néanmoins à s’éloigner parce qu’auprès d’elle, je suis chez moi, qu’importe où nous allons. « En revanche, pour le vernissage, je ne sais pas du tout où on met les pieds, mais c’est important pour moi. » ai-je remarqué alors que nous approchions déjà de la rue recelant le troquet sans prétention. « L’art n’a absolument aucun effet sur moi. Je ne comprends pas et j’ai longtemps eu du mal à saisir comment on peut s'y intéresser, mais… » Sofia aimait ça. Sofia était douée. Sofia respirait couleur et acrylique. Sofia racontait des histoires et les dessinait. Sofia me manque terriblement et, me pencher sur les travaux de Lola, c’est comblé le vide qu’elle a laissé en moi. « Je suppose que les choses changent. » J’ai haussé les épaules. « Et toi non plus, ce n’est pas trop truc, je me trompe ? »


Revenir en haut Aller en bas
Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34326 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptyDim 19 Avr 2020 - 15:11


Cause I've been up all night looking at the big picture
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 873483867

Petit à petit mes angoisses s’atténuent, pas au profit d’une sérénité, mais d’une certitude. Ce serait mentir que d’affirmer que je le suis sereine à l’idée de m’engager avec quelqu’un comme je suis en train de m’engager avec Amos, parce que je n’ai pas beau n’avoir fait aucune promesse depuis la première nous faisons celle silencieuse d’être là l’un pour l’autre à chaque fois que nous nous prenons dans les bras ou que nous nous étendons l’un à côté de l’autre, mais la certitude, celle que je suis exactement où j’ai envie d’être balaye peu à peu le reste sur son passage, depuis notre discussion et avant ça, depuis ces cinq jours où j’ai dû apprendre à faire sans lui. Je n’ai pas envie de le faire, j’ai détesté me poser des questions, ne pas savoir s’il me prendrait à nouveau dans ses bras, si nos corps s’épouseraient à nouveau ou si nos lèvres s’étaient frôlé pour la dernière fois ce matin là puis ce soir sur son bateau ou j’étais partie une fois notre liaison consommée. Je change, je sens que peu à peu je change, si ce n’est avec le reste du monde je change à ses côtés. Je me surprends à être amusée par des choses qui m’auraient poussée à prendre mes jambes à mon cou, à rêvasser quand à l’endroit où il compte m’emmener ce soir et surtout pourquoi il en a eu l’envie : je ne suis pas dupe, il y a quelque chose sous ce vernissage, quelque chose de plus que l’envie de faire quelque qui pourrait me plaire, de se plier à ce qu’il croit être mon univers. Non, ce soir, il est question du sien. De quelle façon je l’ignore encore, mais c’est aussi la raison qui m’a poussée à ne pas tenter de lui arracher les vers du nez, je n’ai envie ni qu’il se braque ni qu’il ne change d’avis.

J’ai souvent pensé que lorsque je me prépare, lorsque j’enfile une robe révélatrice et séduisante et lorsque je passe des heures dans mon dressing pour être désirable je le fais pour moi et non pour un homme, mais ce soir je sais pertinemment que je le fais pour lui. J’aime ce que je vois dans ses yeux lorsqu’il les pose sur moi, j’aime cette fièvre dans son regard lorsqu’il me déshabille et j’aime qu’il ait autant de mal que moi à se retenir de me toucher lorsque je suis près de lui. Ce baiser je l’aurais voulu plus appuyé, plus tendre au moins mais je sais qu’ensuite je ne résisterai pas à l’envie d’accrocher mes mains dans sa nuque et d’y enfouir son visage et, si j’ai bien compris, nous sommes attendus. Où ? Il est tôt pour un vernissage, alors je me laisse aller à quelques suppositions. « Je crois que c’est vingt-et-une heure en effet. L'invitation est dans la boîte à gant si tu veux vérifier. » Ma curiosité piquée à vif, j’hésite une seconde. « J’en saurai plus sur ce mystérieux vernissage à la lecture de l’invitation ? » La thématique, l’artiste, je ne sais pas, je ne peux que deviner et je me garde bien d’émettre des suppositions. Je n’attends pas sa réponse pour ouvrir la boite à gant et me saisir du carton en papier glacé, il m’en a déjà donné l’autorisation, et je me découvre avec un intérêt que j’ai bien du mal à dissimuler. « Je voulais t’emmener manger un morceau, mais je me demande si je devrais pas rentrer pour me changer. J’ai l’air d’un clochard à côté de toi. » Il glisse un regard vers moi, et je secoue la tête en déposant ma main sur son avant bras. « T’as vraiment besoin que je dise à voix haute que t’es séduisant ? » Je penche légèrement mon corps dans sa direction, et je baisse d’un ton comme prétendant de lui offrir un immense secret. « T’es séduisant. T’as pas besoin de te changer. A moins que ce ne soit pas moi que tu cherche à impressionner ? » Je lève un sourcil, plus moqueuse et amusée que réellement inquiète. Curieuse en revanche, je lui suis réellement. Il dégage une tension - un stress ? - communicatif malgré ses efforts pour le dissimuler. Est-ce moi qu’il a peur de décevoir ? Quelqu’un d’autre ? Pourquoi ? Il ne m’a jamais semblé tendu à l’idée d’une soirée en tête à tête. « C’est un endroit sympa. J'y suis allé, une fois, avec mon frère. Croise les doigts pour que ça soit resté à l'identique. Alors, dis-moi que tu n'as rien avalé ou pas grand chose aujourd'hui… » Je le rassure d’un sourire : je fréquente des établissement guindés, mais il n’y a rien qui me ravisse plus qu’un plat de lasagne au Club. Il n’a pas de soucis à se faire à ce niveau là. « J’ai faim et je suis certaine que ce sera parfait. Qu’est ce qu’on y mange ? »

Mes doigts ne quittent plus son avant bras. Au contraire, ne le libérant que pour le laisser manoeuvrer lorsqu’il en a besoin, je le retrouve rapidement pour caresser sa peau avec le pouce, d’un air distrait, mais dans le but bien précis d’atténuer la nervosité qui émane de lui. Quand il ralentit et commence à chercher une place du coin de l’oeil, je comprends que son anxiété viens de la suite, et non du restaurant. « En revanche, pour le vernissage, je ne sais pas du tout où on met les pieds, mais c’est important pour moi. » Attentive, je l’écoute sans l’interrompre. Mes doigts s’immobilisent, mais restent posé doucement sur sa peau. « L’art n’a absolument aucun effet sur moi. Je ne comprends pas et j’ai longtemps eu du mal à saisir comment on peut s'y intéresser, mais… Je suppose que les choses changent. » Il hésite, il tâtonne, et je sens qu’il y a des choses qu’il ne me dit pas. Comment expliquer qu’il ne comprenne pas ce qui peut intéresser les autres dans l’art et aujourd’hui affirmer que ce soir a de l’importance pour lui ? Qu’est ce qui a changé ? Qu’est-ce qui fait que, malgré son malaise à l’idée de se jeter dans ce type de soirée, elle compte tant pour lui ? « Qu’est ce qui a changé ? » Je me risque, sans trop savoir si je mets les pieds sur un champ de mine ou si au contraire je peux parler librement. Je n’ai jamais retenu l’hypothèse et à présent j’en suis certaine : il ne s’agit pas de m’impressionner, il y a autre chose, quelque chose qui revêt de beaucoup plus d’importance à ses yeux et je ne sais encore s’il s’agit d’une bonne ou d’une mauvaise chose. « Et toi non plus, ce n’est pas trop truc, je me trompe ?  » J’esquisse un sourire avant de confirmer d’un hochement de tête. « Tu te trompes pas. Je n’y connais pas grand chose et j’ai toujours eu du mal à y trouver de l’intérêt. C’est le manque de décoration de mon appartement qui t’a mis la puce à l’oreille ? » Ou me devines-tu de mieux en mieux de jour en jour ? « Mais si c’est important pour toi je suis contente que tu m’aies proposé de t’accompagner. » A quelle sauce vais-je être mangée ce soir ? « Tu veux me dire pourquoi ça l’est tant que ça ? » Maintenant que nous sommes garés, je désigne la porte d’entrée du restaurant du bout du menton. « Ou tu préfère attendre d’être à l’intérieur et installés pour m’en parler ? » Ma main quitte son bras pour glisser sur sa joue. « En tout cas pour avoir déjà été à ce type d’événement... » Ce n’est pas parce que je suis perméable à l’art que je n’ai jamais assisté à ce genre d’exposition. « Ta tenue est très bien. C’est moi qui suis trop habillée pour un restaurant. » Elle est authentique, elle est lui, mais s’il a peur de jurer dans la foule ce ne sera pas le cas. Moi évidemment, je ne me formalise pas d’en avoir trop fait. Je n’ai jamais eu peur d’être remarquée.









:gniark: :
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptyLun 20 Avr 2020 - 21:08




CAUSE I'VE BEEN UP ALL NIGHT LOOKING AT THE BIG PICTURE
Elle est intriguée. Je ne le déchiffre pas seulement dans ses yeux brillants de curiosité, elle le déclame à mots cachés tandis que je distille des glanures d’informations. Je commence par l’inviter à découvrir le carton d’invitation du vernissage de Lola. Elle y découvrira les nom et prénom des artistes, l’adresse, l’heure et le thème. De mon point de vue, il est évasif et j’en hausse les épaules en réponse à sa question. Elle ne trouvera pas grand indice dans les détails calligraphiés du faire-part. Moi-même, je suis incapable de me projeter, mais ça n’a pas grand importance. Je ne me rends pas dans cette galerie par amour de l’art, mais bien par affection envers l’amie de ma fille. C’est une façon de me sentir plus proche de mon enfant également et, quoi qu’il en advienne, proposer à Raelyn de m’accompagner dans cette espèce de pèlerinage inédit signifie énormément. Je sais qu’il me sera impossible d’aborder la question de ma considération pour l’artiste sans évoquer mon bébé. Mais, qu’à cela ne tienne, je me prête à l’exercice puisque la présence de ma maîtresse me rassure. Où que nous soyons, je me sens à ma place à ses côtés. Elle est ce nouveau chez moi où il fait bon vivre. Je me complais dans cet appariement et cette harmonie chèrement payée en discussions et en mises au point. Je ne m’impose ni retenue ni réserve : je m’ouvre, peu à peu, au fur et à mesure des jours s’écoulant. Je ne m’interdis plus de sourire lorsque je pense à elle – souvent – et je ne fie plus derechef à mes intuitions que mes blessures ont fourvoyées. Je suis soulagé d’un poids et, quand je la regarde, je ne me demande plus à quel moment tout s’arrêtera. Je me contente de la trouver ravissante et, dès lors qu’elle pose les mains sur mon avant-bras, de quitter des yeux la route pour lui sourire. « Alors ? Tu as trouvé quelque chose qui t’a mis sur une piste ? » l’ai-je houspillée, goguenard, mais néanmoins nerveux. Je ne parviens pas à le cacher. J’essaie, mais ça n’a rien de probant vu qu’elle caresse de sa main légère juste au-dessus du poignet changeant les vitesses. « Non ! Tu me trouverais séduisant dans un sac poubelle. » Et l’inverse n’en est pas moins vrai, quoique je l’ai toujours préférée nue. Les paupières closes, je peux la redessiner. Sur l’heure, je m’efforce de ne pas y penser, juste de la détailler sans imprudence. Ne l’aurais-je pas déjà complimentée que je l’aurais fait de suite. A la lumière du soleil couchant, elle est plus désirable que jamais. « Je n’ai pas beaucoup d’efforts à faire, mais… » J’ai laissé la phrase en suspens pour profiter d’un baiser le temps d’un feu rouge. Pour le bien de son rouge à lèvres, il est délicat. Il a pour vocation première de me décrisper, pas de nous échauffer. « Du poisson, des grillades, c’est un petit grec, agréable, tranquille surtout. » Condition sine qua non pour ma tolérance relative aux bruits. « Dans mes souvenirs, il n’a pas beaucoup de tables, ce qui permet de ne pas avoir l’impression de manger avec les voisins et de discuter. » Et c’était tout l’objet de la démarche.

Je ne suis pas inquiet parce que je l’emmène au restaurant, je le suis à cause de l’initiative de cette soirée et de ce qu’elle compte pour moi autant que sa présence. Raelyn s’opposerait-elle d’avancer plus allant dans cette dernière que, malgré mes promesses, je saurai décoder le message dissimulé derrière le refus. J’en prends cependant mon parti. Dès lors, en route, je me suis permis d’ébaucher les raisons de mon anxiété palpable, presque contagieuse. Elle ne m’a pas lâché, Rae, et je soupçonne qu’il s’agit autant de bienveillance que de méfiance. Avec le temps – aussi court soit-il – elle devine sans mal que toute angoisse découle généralement sur des réactions excessives et sur la rupture nette de dialogue. Pas ce soir. J’estime ne plus avoir grand-chose à lui cacher désormais. Mes desseins dévastateurs et mon divorce non prononcé sont les ultimes pommes de discordes et, si elles tomberont tôt ou tard de l l'arbre, le plus émotionnellement pénible à gérer est derrière nous. J’ai déclaré au mépris de ma pudeur et de mon orgueil à ses oreilles de religieuse – elle n’a pas ni jugé ni commenté – toutes mes faiblesses. Depuis, elle les referme avec le doigté d’une infirmière. Que peuvent bien représenter quelques mots au sujet des passions de Lola et de Sofia. « En résumé, ma fille aimait bien ça. » Le mot est faible. La phrase est détachée, comme jetée entre le plat et le dessert. D’après son mentor, elle respirait graphite, encre de chine, planche et phylactère. « Et je ne le savais pas. » Là encore, j’arrange un peu la réalité. Ce qu’elle recèle, c’était mon choix inconscient de ne pas en faire grand cas à cause de mes propres ambitions pour elle. Il paraît que c’est le travers de bien des parents, que ce n’est ni grave ni punissable, mais est-ce toujours vrai quand le bébé a définitivement quitté le nid et, le cas échéant, sa vie ? « Par contre, je sais que tu n’es pas une amatrice parce que tu l’as sous-entendu en montant dans la voiture. Et, je pense toujours qu’on n’est pas bien différents. » Référence à cette nuit où, la comparant à une capricieuse, j’ai rongé mon frein, hésitant entre partir et rester, pour finalement lui creuser une place entre mes bras. C’est étrange comme ce qui est étonnant hier ne l’est plus des mois plus tard. L’évocation, à elle seule, m’a d’ailleurs arraché un sourire doucement affecté. « Tu es trop pragmatique pour t’exclamer devant trois tâches de couleur sur une toile qui semble arrivées là par hasard. » Et non du fait d’un génie. « Mais, elle a du talent, la gamine. » J’ai pointé du menton le carton d’invitation. « Lola Wright. Je l’ai vue faire et c’est assez impressionnant en fait. » Durant notre escapade jusqu’à Kilcoy, elle avait tout croqué des yeux et reproduis dans ses carnets. Je me rappelle que cette manie m’a chahuté. Cette volonté de tout retenir de ce que fut la vie de Sofia amplifia mes sentiments presque fraternels ou - paternels ? – que je nourris pour cette femme mi-accomplie. « Et je suis content que tu sois là… » Pour l’instant, je n’attèlerai aucun bœuf à la charrue : ce serait risqué d’être déçu.  

J’ai fait entrer la voiture dans un trou de souris à l’aide d’un créneau et, l’écoutant toujours, j’ai récupéré mon portefeuille dans la boîte à gants. Elle brûle de comprendre et j’en déduis que c’est plutôt bon signe. J’aurais mis mes doigts à couper que, si j’avais été autre, si nous n’avions pas avoué par des moyens détournés qu’envisager un avenir l’un sans l’autre soit douloureux, elle n’y trouverait aucun intérêt. En attendant, j’affirme que : « Je te raconterai tout à l’intérieur », comme elle le présuma, alors que je récupère sa main traînant sur ma joue pour embrasser sa paume. Elle sent bon, Raelyn. Elle embaume ce parfum réconfortant qui lui vaut un sourire. J’ai ouvert la portière pour m’empêcher de trop en dire. Ses regards sont plus efficaces que n’importe quel sérum de vérité. Sauf qu’il n’est pas question de trancher le vif, ici, dans l’habitacle d’une voiture. Je nous préférais l’intimité de ce rendez-vous aux allures de rencards. Ce n’en était pas tout à fait un, mais ce n’est pour autant pas comparable à mes petits-déjeuners avec la petite Wright ou ses dîners avec Alec. Depuis combien temps n’a-t-elle plus mangé avec lui d’ailleurs ? L’attitude du boss nous tenait de plus en souvent éloigné du Club et ce n’était pas pour me déplaire. Je n’ose imaginer le nombre de fois où nous aurions été interrompus au restaurant du cadet Strange. Et, quand bien même, nul besoin d’ajouter de l’huile sur le feu. « Moi, je te trouve parfaite… un peu trop pour ma jalousie, mais je vais la museler pour ce soir. » ai-je ponctué d’un clin d’œil avant de la remercier. Je crois que j’avais besoin d’entendre que je ne ferais pas figure d’OVNI au milieu des invités de la galerie. « Elle pense quoi, Rachel-Lynn de ta tenue ? » De ma taquinerie s’échappe un grand rire alors que je m’apprête à récolter une œillade noire ou une tape sur le bras. « Allez viens. J’ai fait les choses bien, j’ai réservé et j’ai pleins de choses à te dire. » Et déjà je l’entraîne à ma suite, la main tendue derrière moi, qu’elle s’y accroche. D’instinct, j’ai sondé la pièce. Ça n’avait pas changé d’un iota et il y avait peu de monde. C’était en tout point ce qu’il me fallait.  


Revenir en haut Aller en bas
Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34326 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptyMar 21 Avr 2020 - 14:58


Cause I've been up all night looking at the big picture
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 873483867

Mes doigts glissent sur l’invitation et je l’observe une seconde. Elle est de bon goût, assez simple mais ne m’apprend pas grand chose, si ce n’est le nom des deux artistes qui ne me disent rien. Les connaît-il, ces deux femmes ? En connait-il une des deux ? C’est la première question que je me pose, mais je la garde pour moi, consciente qu’il finira bien par m’en parler, je l’imagine mal rester muet au sujet de ce qui l’a motivé à me proposer de l’accompagner. Il a fait le plus dur à présent non ? Je suis là, dans cette voiture, j’ai accepté de passer la soirée avec lui, même si je ne me l’explique pas. Non, ce qu’il se passe entre nous, ce que je ressens pour lui, je ne me l’explique pas puisque c’est à des années lumières de celle que je pensais être. Que je pense toujours être, lorsqu’il s’agit du reste du monde, mais pas avec lui. Est-ce ça ? Ai-je toujours nourri l’envie d’être comprise et d’être aimée, comme toutes celles que j’ai raillées et traitées d’idiote ? Non, cette idée je m’y refuse. Il s’agit d’autre chose, de quelque chose de particulier chez lui, de quelque chose de particulier dans notre histoire, dans laquelle je me suis laissée prendre sans m’en rendre compte comme si tout ça c’était installé progressivement sans que je ne m’en rende compte. « Alors ? Tu as trouvé quelque chose qui t’a mis sur une piste ? » Je plisse le nez et repose l’invitation sur le tableau de bord. « Je ne sais pas, j’attends de voir. » Toiles et photographie. Qu’est-ce que tu ne me dis pas Amos ? « Non ! Tu me trouverais séduisant dans un sac poubelle. » Je lève un sourcil en l’observant alors qu’il se risque à d’odieuses accusations. « Non, le sac poubelle je te l’enlèverais. » Je lui adresse un sourire en coin teinté d’une touche d’espièglerie. Je le lui enlèverais pour ne rien mettre à la place, pour que mes mains puisse caresser sa peau plus facilement, pour que mes lèvres aussi y ait un meilleur accès elles aussi. Si je me targue d’être mieux capable de contrôler mes ardeurs que lui, il n’y a rien de moins sûr en réalité. « Je n’ai pas beaucoup d’efforts à faire, mais… » Il profite d’un feu rouge pour me voler un baiser, un baiser au goût de trop peu qui trahit le mal que nous éprouvons à nous tenir éloignés l’un de l’autre, à ne pas poser nos doigts sur la peau de l’autre sans même y penser.


Mes doigts qui effleurent son avant bras en sont la preuve, mais ils sont aussi une façon de tenter de l’apaiser. Sa nervosité est palpable, elle serait contagieuse si j’étais de nature à m’en faire moi aussi pour des choses que je ne contrôle pas. Je choisis de le faire parler du restaurant, de l’endroit des deux où il m'emmène qui semble moins le préoccuper que l’autre. « Du poisson, des grillades, c’est un petit grec, agréable, tranquille surtout. Dans mes souvenirs, il n’a pas beaucoup de tables, ce qui permet de ne pas avoir l’impression de manger avec les voisins et de discuter. » Si l’on pourrait croire que mes goûts de luxe s’étendent à la cuisine et aux établissement de bouche il n’en est rien. Je ne suis pas de celles qui s’offusquent de ne pas être emmenée dans un restaurant guindé et où le dîner serait servi en plusieurs service, et je sais aussi qu’Amos s’y sentirait mal et que cela rejaillirait sur l’ambiance de la soirée. Je suis contente au contraire qu’il ne se soit pas posé plus de question, qu’il m’invite sans hésiter dans un endroit qu’il aime.

Lorsqu’il s’ouvre un peu plus, qu’il m’explique qu’il n’a jamais compris ce qui peut à ce point plaire dans l’art et ce qui anime les artistes mais que cela a changé, j’hésite avant de lui demander des précisions. Mais me poserait-il des questions si c’était pour ne pas me répondre ? Pour me renvoyer dans mes buts parce que je creuse ce qu’il me dévoile, parce que cela m’intéresse ? Dois-je m’excuser que tout ça, que tout le mystère autour de cette soirée m’intrigue ? « En résumé, ma fille aimait bien ça. Et je ne le savais pas. » Mes doigts s’immobilisent sur son bras mais ne le quittent pas pour autant. Mon regard reste braqué dans sa direction et je tente d’envoyer le bon message : je ne le prends pas en pitié, je n’ai pas envie de prendre mes jambes à mon cou parce que la révélation qu’il me fait est pleine de sens, parce qu’il s’agit d’une fenêtre sur ce qu’il ressent, mais je suis surprise et surtout démunie : je ne sais pas réagir face à ce genre de confession, je n’ai jamais appris à le faire. Qu’attends-t-il de moi ? Que je confirme que je vais le suivre ? J’ai déjà accepté de le faire, la raison qui le pousse à vouloir se rendre à cette exposition ne change pas grand chose à ce sujet, pourquoi le ferait-elle ? Et qu’il me veuille moi à ses côté pour un événement de cette importance, qu’est ce que cela veut dire ? Qu’est ce que cela trahit ? « Par contre, je sais que tu n’es pas une amatrice parce que tu l’as sous-entendu en montant dans la voiture. Et, je pense toujours qu’on n’est pas bien différents. » Un sourire mince étire mes lèvres. J’ai choisi de ne pas répondre quant à sa révélation, celle qui concerne sa fille : que pourrais-je dire de toute façon ? Il n’attendait pas de moi une réaction, j’en suis persuadée. « Tu es trop pragmatique pour t’exclamer devant trois tâches de couleur sur une toile qui semble arrivées là par hasard. » Il me prouve à nouveau qu’au delà de connaitre mon coeur par coeur et d’être capable de dessiner le contour de mes tatouages les yeux fermés, il me connaît, petit à petit et jour après jour il me cerne. Pragmatique je le suis, un peu moins lorsqu’il s’agit de lui mais c’est vrai, l’art sous toutes ses formes ne m’a jamais émue parce que je ne vois pas ce qu’il y a d’émouvant, parce que les tableaux et les sculptures ne s’animent pas dans mon coeur et parce que les musiques mélancoliques ont du mal à trouver écho à ma peine et à mes angoisses. Je n’ai pas cette fibre là, pas plus que lui. « Mais, elle a du talent, la gamine. Lola Wright. Je l’ai vue faire et c’est assez impressionnant en fait. » Je baisse les yeux sur l’invitation un instant. « Alors tu la connais. » Difficile de dire ce que j’en pense. Pour l’instant, elle est un nom féminin sur un papier, un qu’il connaît et prononce à voix haute, un assez important pour qu’il se rende à ce vernissage plutôt qu’un autre en mémoire de sa fille. Je ne dis rien de plus, mais ma possessivité aura vite fait de se réveiller si je ne trouve pas les réponses aux questions qui naissent déjà dans mon esprit. Qui est-elle ? Pourquoi tient-il à y aller, au vernissage de cette femme ? « Et je suis content que tu sois là… » C’est éloquent de tendresse et, je le jurerais, de reconnaissance, et cela brosse ma jalousie dans le sens du poil pour l’instant. Il récupère ma main dans la sienne avant d’y déposer un baiser. J’ouvre à mon tour ma portière pour faire le tour de la voiture et m’approcher de lui. « Je te raconterai tout à l’intérieur. » Ce tout qu’est ce que c’est ? « Moi, je te trouve parfaite… un peu trop pour ma jalousie, mais je vais la museler pour ce soir. » J’aime qu’il soit possessif, j’aime qu’il brûle de jalousie à l’idée que d’autres puissent poser les yeux sur moi, mais il sait aussi que je suis trop attachée à mon indépendance pour accepter de récolter des réactions excessives. Ma robe de remonte pas trop haut sur ma cuisse et ne révèle pas trop de mon décolleté, pas assez pour la qualifier de vulgaire plutôt que d’élégante. « Elle pense quoi, Rachel-Lynn de ta tenue ? » En réponse à cette remarque, il récolte un regard outré, une grimace mi amusée mi joueuse, ainsi qu’une tape sur le flanc. « Rachel-Lynn aurait vendu son âme pour porter ce genre de vêtements. » Et c’est vrai, les belles choses faisaient briller les yeux de la petite campagnarde que j’étais, celle qui partageait une chambre avec son frère dans une maison ou des bibelots de mauvais goût s’entassaient. « Elle se serait damnée aussi, pour qu’un homme comme toi la regarde comme ça. » Parce qu’à cette époque j’étais naïve, et j’avais besoin de l’attention des hommes plus qu’aujourd’hui. A l’époque il aurait été normal que je fonde sous son regard, maintenant, c’est surprenant que ce soit le cas, parce que je pensais être à des kilomètres de là. « Mais laisse Rachel-Lynn où elle est... » Il n’a pas gagné le droit de m’appeler comme ça et rester impunis après tout, il a céder ce soir à la boîte de nuit, il a cédé et il a passé une très bonne soirée sans être capable de le nier. « Allez viens. J’ai fait les choses bien, j’ai réservé et j’ai pleins de choses à te dire. » Il me tend la main et j’y place la mienne. J’ai pleins de choses à te dire. Mon coeur s’emballe dans ma poitrine, pas à cause de l’émotion mais de l’angoisse. Si je suis prête à reconnaître qu’il ne s’agit plus uniquement d’une relation mais d’une liaison, que nous formons un couple - seigneur que je déteste ce mot - je suis prise d’un coup de la crainte qu’il m’en demande plus. Plus que ce que je ne serais capable de donner, plus que ce que je peux donner sans renier celle que je suis.

La table sur laquelle nous entraîne le serveur est au fond du restaurant et alors que j’observe les environs je rejoins son avis : l’endroit est agréable et ne donne pas l’impression de se marcher dessus. Je dépose ma veste sur le dossier de ma chaise, avant de m’installer face à lui. Dieu qu’il est loin, trop pour que je puisse caresser son bras jusqu’à son épaule, trop pour que je puisse poser mes lèvres dans son cou dès que m’en prend l’envie. « Pleins de choses à me dire ? » J’ai gardé ma gardé sur le bord de mes lèvres le temps du trajet jusqu’à la table mais à présent, elle me brûle. Je retiens le est-ce que je dois m’inquiéter ? qui suivrait naturellement si je n’avais pas peur qu’il interprète mal. « Tu m’invite à une exposition dont tu connais l’artiste, tu m’invite dans un restaurant charmant, et maintenant tu as pleins de choses à me dire ? » Pourtant ce n’est pas mon anniversaire, nous sommes bien loin du nôtre - et je ne suis pas le genre de personne à fêter ces choses là - et encore loin du sien aussi, si j’en crois sa carte d’identitée que j’ai aperçue dans la voiture quand il a déposé son portefeuille dans le vide poche. « Si tu voulais piquer ma curiosité en tout cas, c’est chose faite. » Et si tu voulais que je commence à me poser des questions sur la suite de la soirée aussi.







:gniark: :
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptyMar 21 Avr 2020 - 22:07




CAUSE I'VE BEEN UP ALL NIGHT LOOKING AT THE BIG PICTURE
Et dans sa tête pullulent des hypothèses tandis qu’elle parcourt des yeux et du bout des doigts le carton d’invitation. Dans la mienne s’agglutinent en revanche des questions : qu’en pensent-elles ? À quoi s’attend-elle ? Pas un instant je ne songe à ce qu’elle regrette d’avoir dit oui. Je suis parfois long à la détente, parce que je suis têtu comme une bête de somme, mais lorsque j’assimile une idée, je m’y tiens et ne la remets plus systématiquement en question. Or, n’a-t-elle pas argué qu’elle ne demeure jamais que là où ses envies la portent, plus encore lorsque je fais partie du décor ? Certes, elle ne l’a pas exprimé en ces termes, mais je trouve le résumé aussi convaincant que ses propres révélations. Je m’emploie donc à me détendre. Je profite de ce que ses mains se posent sur mes avant-bras et de ce que son regard coule dans ma direction régulièrement. Il attire le mien évidemment. Me concentrer sur la route n’aura jamais été aussi compliqué. Quoique si, ça l’a été, une fois, en sa compagnie, alors que ses vêtements en montrant trop, frôlant la vulgarité. Ce soir, elle est tout simplement élégante. Sa classe et son charme naturels s’en voient décupler. A-t-elle songé à moi en se préparant ? A-t-elle choisi sa tenue dans le but de se plaire, mais également de me séduire ? Serait-ce cependant réellement utile ? Je suis conquis quoi qu’elle porte. Je l’accuse de manquer d’objectivité me concernant, mais je la trouverais magnifique dans une toile de jute et, pourtant, j’aime ce postulat qu’elle essaie encore de m’éblouir. J’aime parce que la réciproque est habituellement vraie et que si j’ai opté pour une tenue qui me correspond, j’ai pris soin de l’associer correctement et de tailler ma barbe pour moins ressembler à un repris de justice. « Dis pas des trucs comme ça quand on est attendu. » ai-je déclaré, l’air horrifié, bien que souriant. L’avertissement vaut son pesant d’or. Tandis que je scelle nos lèvres pour un baiser, je maudis la rapidité avec laquelle le feu de circulation est passé au vert. Je le maudis autant que l’inverse, car si j’ai en travers de la gorge un goût de trop peu, j’aurais eu tôt fait de la décoiffer par réflexe. Au lieu de ça, je bavarde autour de ses interrogations. Je lui décris le restaurant, j’invite Sofia au cœur de l’échange et je glisse que Lola n’a rien d’une inconnue.

Parmi mes babillages, deux d’entre eux ont récolté une réaction : ma fille et son amie. Pour la première, elle s’est immobilisée sans piper mot. C’est la norme à présent. Lorsque j’aborde ma vie d’antan, Raelyn se défait de son costume d’inspectrice. Elle entend, je le sais. Je le sens à sa façon de me regarder ou à la faible pression de ses doigts sur mon bras. Elle écoute et moi, je me demande à quel point. Est-ce qu’à chaque allusion, je la mets mal à l’aise ? Pourquoi ? Parce qu’elle ignore quoi dire, au point que se retrancher derrière le silence lui semble la meilleure solution ? S’en moque-t-elle ? Ne s’intéresse-t-elle seulement qu’à l’homme d’aujourd’hui sans se soucier de celui de jadis ou saisit-elle que le dernier découle du premier ? J’en doute. Tout comme je n’attends d’elle aucune autre réaction. Je maintiens que son mutisme est le reflet de son affection : il n’est que délicatesse. Sauf que rien ne m’attristerait plus que de la troubler jusqu’à ce qu’elle redoute mes confidences. Le cas échéant, ma démarche s’avortera, elle mourra de sa belle mort : peu de chance pour qu’elle se pende à mon bras. Elle se sentira prise au piège et qui, mieux que moi, pour la comprendre. Je hais avoir l’impression de tomber dans un traquenard sans issue. Autant dire qu’il m’a semblé naturel de lui ouvrir une qu’elle pourra franchir au besoin, mais pas ici, dans cette voiture. Alors, j’ai préféré à tout commentaire un dodelinement de la tête et une promesse, prononcée sur un bout de trottoir. Je n’ai nulle envie de nous tendre avant d’être attablé quand la taquiner m’aide déjà à me décrisper. Rachel-Lynn. Elle a ce prénom en horreur et, si je lui concède que celui choisit lui colle à peau, je trouve tout de même au précédent quelque chose de tendre, d’énigmatique, comme si l’association présumait qu’elle aurait à se débattre avec deux personnalités, aussi similaires que différentes. Leur point commun ? Quels sont-ils puisque je peux avancer sans me tromper que les rêves de l’une se sont écartés des ambitions de la suivante ? Outre cette gifle sur mon flanc, ses yeux rieurs et son expression mi-figue mi-raisin, j’en apprends plus sur la jeune adulte que sur la femme. Elle, je la devine à force de l’observer. L’autre est toujours un mystère qu’elle lève en partie. Ainsi a-t-elle rêvé au Prince Charmant et aux toilettes griffées. Peut-être même s’est-elle dessinée en songe dans une robe de mariée en taffetas blanc recouvrant une crinoline ronde comme une meringue. Quant à son époux, il la détaillerait comme moi… mais, comment ? Qu’est-ce qui pourrait se cacher derrière "un homme comme moi" ? J’ai tiqué, scrutée d’un œil intrigué et je l’ai répétée : « Comme moi ? Comme ça ? Comme quoi ? » C’est moi qu'elle titille désormais. J’attends d’en savoir plus, tout de suite, avant que je ne l’entraîne jusqu’à la salle de ce restaurant, ses doigts entrelacés aux miens.

D’emblée rassuré par l’ambiance, j’ai cédé les rênes au serveur. La table, que j’avais réclamée légèrement à l’écart, était joliment décorée d'un montage de fleurs dans un panier - elles sont frâiches, il est en osier - et, Dieu merci, dénanti de bougies. La nappe, blanche, était bandée d’un pan de tissu d’un bleu océan, en référence à la Grèce et les relents de grillades allèchent déjà mes papilles. J’ai ma commande en tête. Les brochettes d’agneau sont de loin le plat simple que j’affectionne le plus. Je n’aurai pas besoin de consulter la carte que le serveur nous déposera d’ici quelques secondes. Je ferai simplement illusion, car mon choix n’est plus à peser. Mes mots, en revanche, auront une incidence sur le bon déroulement de l’instant. « Oui. Pleins. » ai-je renchéri en secouant négativement de la tête. « Et, j’ai proposé, oui. » Pas invitée et, d’après moi, la différence est notoire. La proposition supporte aisément le refus et l’espoir d’un assentiment quand l’invitation évoque le contraire. L’éconduite est alors synonyme de déception, de frustration, voire de honte. Derrière, il est peu probable que j’aurais réitéré l’expérience : la précision mérite ainsi d’être posée là, entre nos deux corps séparés par ce meuble, ce corps qui me hèle. « Mais, avant… est-ce que ça t’embarrasse ? Quand je te parle d’elle. » Je prononce rarement le prénom de Sofia, plus encore lorsqu’il n’est pas nécessaire de m’imposer de l’entendre de ma bouche. « Ou de ce que j’ai été. » Ou de ce que j’ai “vécu“ ? « Parce que je peux arrêter. » Et je tirerai seul la conclusion que son intérêt se limite à ce que nous sommes sur le présent. Je lutterai afin de ne pas me braquer et ne pas interpréter le message à décoder. « Je considère que c’est plus sain de répondre à ta curiosité par de la sincérité, mais à l’avenir, je peux éviter. Tu te doutes que ce n’est pas mon sujet de prédilection. » Moins j’y pense en sa compagnie, mieux je m’en porte. Je m’y consacre suffisamment lorsque je me complais et m’égare dans la solitude. « Mais, aujourd’hui, je ne vais pas pouvoir l’éviter. Quand je te dis que je suis contente que tu sois là, ce n’est pas seulement parce que j’adore passer du temps avec toi. » Nous n’avons pas besoin d’assister à un vernissage dans l’espoir de tuer dans l’œuf l’embryon de la routine : elle ne nous a pas encore sapé. « C’est aussi parce que tu vas rendre le tout plus facile. » C’est l’effet secondaire de sa présence à mes côtés. J’avais parfois la sensation que chacune de ses œillades, de ses caresses ou de ses attentions me simplifiait la vie jusqu’à combler mes défauts relationnels. « Mais, ça ne t’engage à rien. » Parce que nous ne sommes pas un couple.

Étonnamment, j’ai apprécié l’intervention du serveur. L’interlude permettra à Raelyn d’ordonner ses présomptions, de réfléchir sur l’impact de mes aveux et de ne pas se lancer tête la première dans une aventure pour laquelle elle n’est pas préparée au risque d’avaler la tasse. « Je suppose que tu as déjà fait le lien entre elle et Lola. » Ce qu’elle ignorait toujours, c’est le rôle que l’une a joué dans la vie de l’autre, mon degré d’attachement envers l’artiste, mon envie presque étonnante de la lui présenter et ma peur dissidente qui me pousse à envisager de ce que l’idée n’a rien de brillant. « Elles étaient amies. C’est en tout cas comme ça qu’elle le décrit. Moi, quand je l’écoute, j’ai plutôt le sentiment qu’elle a été comme une sorte de mentor, comme une grande sœur. » Celle qui avait tant manqué à mon bébé alors que sa mère s’y opposait fermement. « Je ne l’avais jamais rencontrée. Elle n’était pas là non plus à…. » L’enterrement ? Mon cœur s’est pincé, j’ai plissé les paupières et joué avec le couteau jusqu’alors abandonné sur la serviette. « Quoiqu’il en soit, c’est d’elle que j’ai appris que l’art avait une place importante dans sa vie. Elle l’aimait beaucoup. Je ne crois qu’elle n’est pas bien remise. » J’aurais pu enchérir d’un “elle non plus“. Les évidences n’exigent d’aucun mot inutile. Parfois, elles ont uniquement besoin d’un peu de temps pour qu’elles se révèlent. « Et, que je ne vais pas te cacher que je lui ai un peu parlé de toi et que j’ai cru comprendre que ça lui plairait de te rencontrer. » ai-je conclus, feignant l’hésitation qui, en réalité, est plus enjouée que raidie.



Revenir en haut Aller en bas
Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34326 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptyJeu 23 Avr 2020 - 11:20


Cause I've been up all night looking at the big picture
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 873483867

Amos, il n’y a pas beaucoup d’instant où je ne le désire pas. L’attraction purement physique a très rapidement été là, y céder ne l’a rendue que plus forte et m’y abandonner n’a pas eu l’effet escompté, je ne m’en suis pas lassée et au contraire, elle a laissé place à autre chose. Lorsque nous sommes à l’abris des regards et que la situation s’y prête, j’ai bien du mal à résister à l’appel de son corps, à ne pas glisser mes mains sous son t-shirt pour sentir la chaleur de sa peau sous mes doigts. « Dis pas des trucs comme ça quand on est attendu. » Il a raison, mais je ne peux m’empêcher de faire semblant de faire la moue. « Ce n’est pas drôle quand c’est toi qui te montre raisonnable. » Je me contenterai donc de mes doigts qui glissent sur son avant bras. Je ne le fais pas par avidité d’un contact peau à peau cependant mais bien parce que je sens sa nervosité, bien dans une volonté de l’apaiser parce que je sens qu’il en a besoin, mon amant. La cause ? Je ne la connais pas. Est-ce ce vernissage ? Est-ce un événement assez important pour qu’il s’inquiète de son bon déroulement ? Est-ce lié à moi, à nous ? Je tente de ne formuler aucune hypothèse, parce qu’elles n’apporteraient rien de bon, mais je peux m’empêcher de remarquer que lorsque je lui demander s’il connaît l’artiste, il se contente de hocher la tête. Moi ma possessivité gronde, et sans que je n’arrive à la contrôler ce simple prénom sur une invitation en papier glacé devient une adversaire, une concurrente dans la lutte pour son affection. Je ne la laisse pas rejaillir sur mon comportement, sur mes attitudes, pas tant qu’il s’agit de plan sur la comète, mais instinctivement ma méfiance se réveille.

A l’intérieur. J’aurais mes réponses à l’intérieur. Alors je ne m’attarde pas dans la voiture dès lors qu’il se gare, je me glisse hors du véhicule et je le rejoins sur le trottoir pour m’indigner faussement du prénom dont il m’affuble. « Comme moi ? Comme ça ? Comme quoi ? » J’esquisse un mince sourire en coin en le dévorant des yeux. « Un homme avec tes qualités. » Je ne verserai pas dans la flatterie, je n’ai pas le sentiment qu’il faille en user entre nous. Pas le sentiment qu’elle soit nécessaire non plus pour qu’il sache que je l’estime et que je lui trouve tout un tas de qualités. « Et avec ces yeux là. » Avec ce désir et cette affection dans le regard. « Allez, on est attendus. » Je résiste à l’envie de claquer doucement sa fesse pour le mettre en route, je me contente de glisser ma main dans la sienne et de me laisser entraîner à l’intérieur.

Je détaille le restaurant tandis que le serveur nous entraîne au fond de la salle, mais il m’intéresse moins que ces révélations qu’Amos a à me faire. J’ai pleins de choses à te dire. De quoi parle-t-il ? Il est trop tôt pour que je sois capable de recevoir de grandes déclaration sans être prise de vertige, j’en ai conscience et alors que je m’assois à table, je n’arrive pas à me concentrer sur autre chose que sur cette phrase et, au contraire, je ramène rapidement le sujet. « Oui. Pleins. Et, j’ai proposé, oui. » A nouveau sa nervosité est contagieuse, et j’ai besoin d’occuper mes mains pour ne pas qu’elle me contamine. J’attrape ma serviette que je déplie sur mes genoux, sans le quitter des yeux. « Mais, avant… est-ce que ça t’embarrasse ? Quand je te parle d’elle. » Je fronce les sourcils sous le coup de la  surprise. Cette elle je sais qui elle est. Je ne connais pas son prénom, comme moi lorsqu’il s’agit d’Aaron il a du mal à le prononcer à voix haute, à le faire avec moi en tout cas, mais l’inflexion de sa voix ne laisse pas de place au doute, je ne me méprends pas en pensant qu’il parle de son ex-femme ou d’une autre, c’est de sa fille qu’il est question. Mais alors pourquoi pense-t-il m'embarrasser en parlant d’elle ? Imagine-t-il que cela me met mal à l’aise, comme tout ces gens qui ne sont pas à l’aise avec le deuil ? J’en ai eu ma part et il le sait, alors quoi, pense-t-il que cela ne m’intéresse que peu et que je préfèrerais qu’il se taise ? « Ou de ce que j’ai été. Parce que je peux arrêter. » Je secoue doucement la tête et pose ma main sur la table, paume ouverte vers le plafond, pour qu’il y place la sienne s’il le souhaite. J’enroulerais alors mes doigts autour des siens pour le rassurer, pour tenter de l’apaiser. « Je considère que c’est plus sain de répondre à ta curiosité par de la sincérité, mais à l’avenir, je peux éviter. Tu te doutes que ce n’est pas mon sujet de prédilection. Mais, aujourd’hui, je ne vais pas pouvoir l’éviter. Quand je te dis que je suis contente que tu sois là, ce n’est pas seulement parce que j’adore passer du temps avec toi. » Sa sincérité je l’apprécie, j’aime au contraire qu’il se sente assez à l’aise avec moi pour s’ouvrir, pour me parler d’elle lorsqu’il en ressent le besoin comme j’ai besoin de pouvoir parfois inviter Aaron dans la conversation pour expliquer certaines de mes angoisses et réactions. Si je ne supportais pas qu’il évoque son passé, qu’est ce que cela voudrait dire à propos de notre relation ? Que nous nous contentons de passer du bon temps ensemble sans parler de nos états d’âmes et nos blessures ? Ce n’est pas ce que je veux. « C’est aussi parce que tu vas rendre le tout plus facile. Mais, ça ne t’engage à rien. » J’accroche son regard, et d’une pression sur ses doigts je lui communique ce que je pense de tout ça : je ne me sens pas piégée dans une situation dont je ne veux pas. Je ne me sens pas tenue à faire quoi que ce soit, et si cette soirée a un rapport avec elle j’ai envie d’être là à ses côtés. « Hey, mais pourquoi tu dis ça ? » Je m’exprime d’une voix aussi douce que je sais l’être. « Pourquoi ça m’embarrasserait ? Je me sens pas piégée ou engagée à quoi que ce soit, et je suis heureuse que tu me fasse assez confiance pour m’en parler. » J’observe son visage, y cherchant un quelconque émoi. « J’ai pas besoin que tu arrêtes. Toi et moi on sait pas grand chose sur ce qu’on était avant. En tout cas moi je sais pas grand chose sur ce que tu étais avant le Club. Et je suis curieuse. » Je suis plus que curieuse à vrai dire, je ressens une avidité difficile à contrôler.

Le serveur nous offre une distraction et de mon côté, je suis Amos dans ses choix sans trop réfléchir. « Je suppose que tu as déjà fait le lien entre elle et Lola. » Non à vrai dire. C’est le lien que lui entretient avec elle qui jusque m’a interloquée, et je n’ai pas eu la clairvoyance de réfléchir plus loin. Il l’appelle par son prénom, et je ne peux m’empêcher de le relever. « Elles étaient amies. C’est en tout cas comme ça qu’elle le décrit. Moi, quand je l’écoute, j’ai plutôt le sentiment qu’elle a été comme une sorte de mentor, comme une grande sœur. Je ne l’avais jamais rencontrée. Elle n’était pas là non plus à… » Quand il l’écoute. J’aimerais être capable de ne pas me tendre à l’idée de l’imaginer passer du temps avec une autre femme, parce que je lui fais confiance, mais ce n’est pas dans ma nature profonde de ne pas me montrer méfiante lorsqu’une femme s’approche de trop près d’un homme que je fréquente. « Quoiqu’il en soit, c’est d’elle que j’ai appris que l’art avait une place importante dans sa vie. Elle l’aimait beaucoup. Je ne crois qu’elle n’est pas bien remise. » « Elle elle a l’air d’avoir une place importante dans la tienne. » Combien de temps passe-t-il avec elle lorsqu’il n’est pas avec moi ? A quoi ressemble-t-elle cette jeune femme que j’identifie déjà à tort comme une rivale ? Elle a l’air de tenir une place importante dans la vie de mon amant et je crois que cela me déplait, je ne suis pas capable de me raisonner à ce sujet. Mes doigts glissent de sa main et, déposant mes coudes sur le rebord de la table je nouer mes mains pour poser mon menton dessus, sans jamais séparer mon regard du sien. « Et, que je ne vais pas te cacher que je lui ai un peu parlé de toi et que j’ai cru comprendre que ça lui plairait de te rencontrer. » Quitte à avoir une rivale, autant savoir ce qu’il en est. Je ne suis pas capable d’affirmer que moi aussi, cela me ferait plaisir de la rencontrer. Je suis le genre de femme qui, en relation, s’enfermer dans un duo rassurant, et redoute tous ceux qui gravitent autour. Aaron et moi étions fusionnels, mais Mitch et Alec étaient les deux seules personnes que nous fréquentions réellement. Je suis exclusive, possessive et exclusive, mais je tente de calmer les battements de mon coeur et de ne rien laisser paraître. « Qu’est ce que tu lui as dit, sur moi ? » Sur nous ? Au delà de mon besoin de cerner sa relation avec cette inconnue, il soulève d’autres questions. Comment me présente-t-il ? Comme parle-t-il de ce lien particulier qui nous unit ? Il s’agit de choses que je garde pour moi, à cause de cette peur irrépressible que les autres abîment ce que nous partageons, comme a tenté de le faire Mitchell dès lors qu’il a eu vent de notre histoire.









:gniark: :
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptyJeu 23 Avr 2020 - 18:12




CAUSE I'VE BEEN UP ALL NIGHT LOOKING AT THE BIG PICTURE
Raisonnable ! Le mot résonne et rebondit dans mon esprit comme une balle magique. Le suis-je encore ? L’ai-je seulement été une seule et unique fois depuis la mort de Sofia ? J’ai bu jusqu’à la déraison, j’ai fui, j’ai disparu des jours durant, je me suis laissé choir du nuage peu solide de mon bonheur et j’ai repoussé les miens jusqu’à ce qu’il n’en reste que quelques-uns. Je me suis comporté comme un fieffé égoïste. L’excessivité s’est emparée de mes comportements. Elle est devenu un facteur intrinsèque à ma personnalité et explique certainement l’énormité de ma vengeance et, bien plus agréable, mon désir incontrôlable pour cette femme. C’est compliqué de me contenter de la toucher et de la déshabiller du bout des yeux. Ça l’est d’autant plus qu’elle suggère qu’un intermède charnel ne la dérangerait outre mesure. Moi non plus. « Pour une fois. » ai-je ponctué l’œil brillant d’amusement et de malice. Elle n’aurait pas besoin de ruser pour que je nous dégote un coin tranquille et elle en est parfaitement consciente. Elle en joue d’ailleurs. Elle s’en amuse, un instant seulement, puisque je la presse vers les sujets essentiels : le vernissage, Lola et le lien qui l’unit à ma vie. De mon point de vue, lui seul prévaut. Mon attachement envers cet enfant à peine adulte en est juste la conséquence. Je n’envisage pas de ce que mon hochement de tête puisse altérer la bonne humeur de Raelyn. Je n’y songe que par empathie. Elle soulève en moi un doute infime à cause de ma propre jalousie. Je tolère l’amitié de mon amante avec Alec plus que je ne la cautionne. Je maintiens, malgré les certitudes de Raelyn, qu’il en pince pour elle et que sans le fantôme d’Alec, il l’aurait enchaînée à son cœur battant de nobles sentiments. Alors, je bâillonne ma possessivité vu que, d’une part, j’ai confiance en mon amante et, d’autre part, ces quinze ans les auraient déjà rapprochés amoureusement si elle l’avait souhaité. Sans doute suis-je arrivé trop tôt dans son existence, trop tôt pour que la solitude la pèse au point qu’elle se rabatte sur la facilité ou qu’elle ouvre enfin les yeux sur la nature exacte de la tendresse de Strange à son égard. La différence avec Lola, c’est que nous n’avons pas construit cette relation durant de longues années. C’est la peine découlant d’un deuil inachevé qui nous relie. C’est également cette impression que ses réussites sont un peu celles de Sofia qui alimente pour l’artiste tellement de tendresse. Elles auraient pu être siennes. Elles l’auraient assurément été si la mort ne l’avait pas fauchée.

J’aurais pu décrire l’essence de cette étrange amitié basée sur le transfert ici même, dans cette voiture, mais je m’en suis abstenu. Concentré sur la route, je ne pourrai ni observer ses réactions ni déchiffrer la lueur qui brillera dans son regard. Je n’aurai à disposition que les inflexions de sa voix pour me faire une idée de l’impact et ce serait peu. Son métier lui apprit rapidement qu’en tant que femme, elle doit maîtriser sa voix afin qu’elle ne traduise que la fermeté et non l’émotion. Ses yeux, en revanche, pour qui s’y penche, en révèle bien davantage selon l’interlocuteur et je suis l’un des rares privilégiés, peut-être même le seul, exception faite des Strange. Dès lors, j’accueille ses compliments avec un plaisir non dissimulé. Certes, je suis toujours intrigué lorsqu’elle s’exprime sur mes qualités. Je ne porte pas sur moi le même jugement. S’ils sont trop éloquents, je les refuse : il me mette mal à l’aise. Toutefois, je ne m’arme pas de la pelle de ma curiosité pour déterrer la face immergée de ses louanges. J’y puise au contraire de quoi lui présenter Lola à travers ce que j’en sais et ce qu’elle m’inspire. Il conviendra d’être bienveillant et, par-dessus-tout, sincère. Ainsi installés à table, je m’assure qu’elle ne me cache rien, qu’elle n’est pas trop inquiète à l’idée d’être détentrice de nouvelles confidences, angoissée à l’idée d’être introduite dans mon quotidien sans elle. Bien sûr, il ne s’agit pas de la lancer dans le grand bain d’une poussée dans le dos. Je ne veux pas qu’elle boive la tasse, ma maîtresse. Mais je n’ai plus envie de tout segmenter au point de nous imposer des secrets desquels naîtrait de la suspicion et, par extension, ruiner ce que nous avons eu tant de mal à construire en matière de confiance. Ma besace est bien assez remplie de non-dits susceptibles de nous abîmer puisqu’ils n’accorderont aucune place aux quiproquos. Les faits seront là. Ils se répandront entre nous telle une traînée de poudre, un de celle qui n’exigera qu’une étincelle pour prendre feu. Et, malgré tout, j’ai l’espoir que tout ne s’envolera pas en fumées, qu’elle me pardonnera, grâce à mon honnêteté sans égale. « Parce que tu n’as pas signé pour ça. » ai-je rétorqué en glissant ma main dans celle qu’elle me tend, preuve que l’amertume est à des kilomètres de moi. Elle ne veut pas nous qualifier de couple ? Qu’à cela ne tienne, je n’en fais pas une maladie ou un frein à mon implication. Je chemine dans sa direction en suivant les diktats de mon cœur, sans encombre, dénanti du trop-plein de pudeur orgueilleuse. « Et parce qu’en général, c’est l’effet que ça fait. On ne sait pas quoi dire et on s’y perd. Je préfère tes silences, mais je n’ai pas envie que tu aies le sentiment que je t’embarque dans un truc dont tu ne veux pas. » Quelque chose qui dépasserait le cadre qu’elle nous impose et qui me convient. « Et si tu es curieuse, dans ce cas… » Je ne me refermerai pas sur moi-même. Je distribuerai les informations, non pas pour la satisfaire, mais en respectant mon rythme et sans pression. Elle peut entendre un « non », tout comme j’encaisse sans rancœur ses refus, et c’est parfait en l’état.  

L’intervention du serveur m’a offert une parenthèse appréciable. Outre la commande à passer et les salamalecs obséquieux – Tu veux du vin ? Un apéritif ? Tu as déjà choisi ? – je l’ai mise à profit pour réviser le discours répétés maintes et maintes fois depuis ses derniers jours. Je l’ai ficelé moi-même, sans l’aide de personne et, si je me suis épargné une rédaction par écrit, mes nuits d’insomnie m’ont aidé à le parachever, à l’éloigner du brouillon vers une version finale. Je l’ai amorcé à travers Sofia et cette histoire particulière qu’elle a écrit avec Lola. Pas la bande-dessinée. Pas tout de suite. Elle n’entrera en ligne de compte que si Raelyn a besoin de détail. Sur l’heure, je rapporte que l’une a inspiré l’autre et qu’elles ont peut-être, l’une l’autre, et ensemble, comblé un manque. Lequel ? La reconnaissance peut-être. J’étais hermétique aux envies et au talent de ma fille. Sans doute en avait-elle souffert, mais je chassai l’hypothèse au loin de peur que les miroirs de mon âme ne reflètent ma désolation. Comme à l’habitude, j’aborde avec ce détachement presque froid. Il n’est pas dirigé vers Raelyn dont je caresse les paumes des miennes dans un réflexe presque machinal. Mon indifférence est un message dont je suis le seul destinataire. Jamais les plaies ne se refermeront, mais j’ai le droit de choisir entre être une épave ou un homme digne et fier. Après des années d’hésitation, j’ai préféré la seconde option. « C’est vrai. Elle compte beaucoup. » ai-je avoué en redessinant toujours de la pointe de mon couteau les reliefs de la nappe blanche. « J’ai longtemps essayé de trouver un sens à tout ça. Elle était encore une inconnue il y a quoi ? » J’ai tenu un compte rapide et j’ai statué. « Deux mois à peine ? Pas beaucoup plus en tout cas. » J’ai soupiré et, tandis que ma partenaire libère mes doigts, je suis pris d’une immense frustration. D’instinct, j’ai tiqué et j’ai réfléchi à ce qui m’a valu ce brusque virage. Serait-elle fâchée ? Ça n’aurait aucun sens. Curieuse alors ? Peut-être. J’admets qu’elle s’est retrouvée au cœur d’une de nos conversations, n’est-il pas légitime qu’elle se renseigne sur sa teneur ? « Pas grand-chose, rassure-toi. » En tout cas, rien qui suggérait que nous sommes engagés dans une aventure où les promesses sont pléthore. «  Elle a un raisonnement assez juste sur les relations humaines, même si elle prétend le contraire. » J’ai esquissé un sourire amusé en rappel de notre discussion dans le train nous menant vers Kilcoy. « Je lui ai un peu parlé de notre récent désaccord. Je voulais un avis féminin et, je peux te dire qu’elle avait vu juste. » Sans elle, jamais je n’aurais présenté à Raelyn des excuses si humbles qu’elles ne m’ont pas écorché la langue. « Même si j’ai détesté l’entendre sur le moment et que j’ai préféré me dire qu’elle avait tort… » Elle ignore tout de Rae. Elles sont aussi différentes que la lune et le soleil. « Du reste, elle ne sait pas grand-chose. » Le type de relation inqualifiable que nous partageons n’a jamais été évoqué. Lola s’y est risquée, mais je l’ai contredite. « Qu’est-ce qui t’ennuie ? » Elle masque, mais ce n’est pas assez opaque pour que je ne remarque pas qu’elle est soit contrariée soit ennuyée. « Que je parle de toi ? » Dans ce cas, je considèrerais m’être lourdement trompé en lui proposant de m’accompagner à ce vernissage. Je le fais parce que je ne l’ai pas accueillie dans ma vie à moitié. Elle y est intégralement, parce que j’ai eu le sentiment qu’elle le désirait, tout comme moi. Je n’ai pas réfléchi, mais devrais-je le faire ? « Ou c’est autre chose ? » Qu’une autre femme que Raelyn ait pu gagner mon affection ? Car, le cas échéant, elles n’ont rien de comparable. Entretenir une autre forme de liaison avec Lola que celle que nous partageons ne m’a jamais traversé l’esprit. Et, s’il me faut y songer, alors je la qualifierai d’incestueuse.




Revenir en haut Aller en bas
Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34326 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptyVen 24 Avr 2020 - 15:54


Cause I've been up all night looking at the big picture
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 873483867

Attendre d’être à l’intérieur du restaurant c’est frustrant, j’ai du mal à ne pas le prier ici et maintenant de m’en dire plus, mais j’ai peur que rien de bon ne ressorte d’une discussion tenue à la va vite sur un bout de trottoir. Au delà de ça, si la discussion est importante, si elle concerne sa fille puisque c’était elle qui aimait l’art, pas Amos, je considère qu’elle mérite simplement mieux. Elle mérité que je lui laisse dérouler son plan : il a vraisemblablement imaginé ce dîner pour pouvoir s’ouvrir à moi sur ce qui l’a poussé à me demander l’accompagner, pour m’expliquer pourquoi ce vernissage lui tient tant à coeur et ce que nous allons faire là bas alors que ni lui ni moi ne sommes férus d’art. Alors je lui fais confiance, je glisse ma main dans la sienne et je resserre mes doigts autour des siens avant de le suivre à l'intérieur. L’endroit qu’il a choisi lui ressemble, et cela me fait sourire alors que mes yeux se posent sur la décoration épurée de l’endroit et les tables dressées. Je me souviens avoir pensé que nous n’avions jamais eu autant l’air d’un couple, alors que nous traversons la salle main dans la main à la suite du serveur. Je me souviens également avoir été surprise de constater que cela ne me dérangeait pas. C’est en le constatant que je réalise que mettre un mot sur notre relation au final, cela ne me dérange plus. Cela ne me fait plus peur comme c’était le cas avant et au contraire, je me retourne mon propre mantra : une étiquette ce n’est qu’un mot.

Pourquoi pense-t-il que je suis mal à l’aise dès qu’il parle de sa défunte fille ? Pourquoi pense-t-il que je préfèrerait qu’il s’abstienne ? Notre relation a dépassé le stade du charnel, nous aimons passer du temps l’un avec l’autre et apprenons à nous découvrir sans, c’est vrai, parler de nos passés respectifs. A partir de là s’est il imaginé que c’était une voie sur laquelle je ne voulais pas m’engager ? Pouvais-je lui en vouloir ou même être surprise que ce soit le cas ? Pourtant je suis persuadée de ne jamais avoir envoyé ce type de signal quand lui prend l’envie de s’ouvrir. Mes silences sont plus une marque de respect qu’autre chose : je n’ai pas envie de lui servir de pitié en dessert d’une conversation déjà éprouvante. « Parce que tu n’as pas signé pour ça. » Un sourire discret étire mes lèvres. « J’avais signé pour rien de tout ça. » D’un geste de ma main libre, je montre les alentours. Le restaurant, l’accompagner à un vernissage, m’attacher à lui au point que je me demande si je n’en tombe pas amoureuse, me lancer dans l’aventure d’une relation exclusive et ne plus aimer me réveiller si je ne l’ai pas à mes côtés. Non, je n’ai signé pour rien de tout ça. « Et toi non plus. » Dès que les choses sont devenues compliquées, quand il a surpris Tobias nu comme un ver dans mon lit et lors de notre dernière dispute aussi, il aurait pu décider d’arrêter les frais. « Mais c’est pas pour autant que j’en ai pas envie. » Je l’ignorais simplement, c’est tout. « Et parce qu’en général, c’est l’effet que ça fait. On ne sait pas quoi dire et on s’y perd. Je préfère tes silences, mais je n’ai pas envie que tu aies le sentiment que je t’embarque dans un truc dont tu ne veux pas. » J’augmente légèrement la pression de mes doigts sur les siens. « Et si tu es curieuse, dans ce cas… » Toujours cette impression de m’embarquer dans quelque chose qui me déplait ou que, peut-être, je ne saurais supporter. Je lui ai déjà dit pourtant, que je ne suis pas une femme qui se laisse porter par la vague et ne dit mot par peur de froisser les susceptibilités. « Je me tais parce qu’il n’y a pas grand chose à répondre à ça, si ce n’est de la pitié, et c’est pas ce que je ressens pour toi. » Non, c’est la gratitude qui me cueille à chaque fois qu’il me témoigne ce genre de confiance et d’attachement. Ce n’est pas juste qu’il ne craint pas que je sois à ses côtés ce soir, c’est qu’il m’y veut. Comme je me suis rendue compte ce soir de mars que je voulais qu’il reste.

Je m’étais promise de rester impassible, de ne rien laisser paraître à la mention de l’artiste que j’imagine sans réussir à deviner à quoi elle peut ressembler, mais j’ai du mal à contrôler ma jalousie, parce qu’elle ne repose sur aucun fondement, parce que je ne sais pas me raisonner dans ces cas là, parce que je la sens juste qui me tord le ventre. « C’est vrai. Elle compte beaucoup. » Et elle le fait un peu plus alors qu’il confirme. Elle compte beaucoup. Ces mots me déplaisent et si je me retiens de froncer les sourcils, je n’arrive pas à palier au réflexe de retirer mes doigts des siens. Bien sûr si je réfléchissais je réaliserai que ma jalousie ne repose pas sur grand chose, qu’on n’emmène pas son amante au vernissage de sa maîtresse en le lui annonçant tout sourire, à moins que ce soit moi, la maîtresse depuis tout ce temps. Que s’il avait voulu convoler avec elle rien ne l’aurait obligé à me s’excuser et à arranger les choses lors de notre dispute, que rien ne l’oblige à s’enchaîner à moi. Mais qu’elle compte me dérange, et je ne réfléchis pas plus loin. « J’ai longtemps essayé de trouver un sens à tout ça. Elle était encore une inconnue il y a quoi ? Deux mois à peine ? Pas beaucoup plus en tout cas. » Je fronce les sourcils cette fois ci. J’ai longtemps essayé de trouver un sens à tout ça. Est-ce le moment où il m’explique qu’il n’a rien vu venir mais que cette demoiselle qu’il a rencontrée alors que nous nous fréquentions déjà a pris une importance qu’il n’a pas vue venir, qu’il ne veut pas me faire de mal mais qu’elle m’a supplantée dans son coeur et ses désirs ? J’aurais du mal à y croire. J’aurais du mal à croire que ses soupirs et ses gémissements de plaisirs alors que nous sommes ensembles dissimulent un désir pour une autre. Mais ai-je réellement été méfiante ? Me suis-je réellement posé les questions qui m’aurait permis de le détecter ? « Pas grand-chose, rassure-toi. » Ce n’est pas ce qu’il a dit qui m’inquiète au fond. J’aime l’idée que notre histoire n’appartiennent qu’à nous, j’aime l’idée de ne pas donner à d’autres, des dont nous ne connaissons pas les intentions, les clés pour nous abîmer. « Elle a un raisonnement assez juste sur les relations humaines, même si elle prétend le contraire. Je lui ai un peu parlé de notre récent désaccord. Je voulais un avis féminin et, je peux te dire qu’elle avait vu juste. » Qu’elle a vu juste sur quoi ? Lui a-t-elle planté dans la tête ces doutes qu’il nourrissait déjà à mon sujet ? « Même si j’ai détesté l’entendre sur le moment et que j’ai préféré me dire qu’elle avait tort… »


Ma possessivité m’a déjà envahie et renversée lorsqu’il s’en rend compte, ou en tout cas qu’il soulève mon trouble. Je me suis exprimée sans qu’aucune inflexion de ma voix ne puisse me trahir, j’ai appris il y a longtemps à ne rien laisser transparaître pour ne pas être accusée d’une sensibilité qui n’est pas mienne, pointée du doigt en tant que femme dans un milieu auquel je n’appartiens pas pour les plus macho du lot. Mais Amos me connaît, il me connait certainement mieux que quiconque, sauf peut-être Alec. « Qu’est-ce qui t’ennuie ? Que je parle de toi ? » Oui. Ou plutôt non, ce ne serait pas le cas s’il ne s’agissait pas d’un symptôme de ma méfiance vis à vis de cette femme, cette potentielle rivale dont j’ignore tout. « Ou c’est autre chose ? » Que lui dire ? Lui avouer cette jalousie à laquelle je suis en proie ? N’est-ce pas là une façon de lui donner un accès gratuit à mes failles et mes défauts ? Et si je me trompe ? Si c’est la raison qu’il faut que j’écoute, et pas mes instinct biaisés par mes inquiétudes et ma possessivité ? « Je suis assise en face de toi à t’écouter m’expliquer à quel point tu tiens à une femme, à quel point tu n’avais pas vu ça venir... » Je me connais je connais la rage qui peut parfois monter en moi. Alors je pèse mes mots, je ne laisse pas la colère ou le sarcasme se montrer, au contraire, je respire doucement, un peu plus bruyamment mais je m’applique à prendre de grandes inspirations et à ne pas le condamner avant qu’il n’ait le temps de m’expliquer qu’il s’agit d’une méprise, parce qu’il s’agit d’une méprise non ? « A ton avis, qu’est ce qui m’ennuie ? » Je suis plus tendue et stressée qu’ennuyée, je suis bien plus perturbée également. Je ne veux pas qu’il se méprenne, je n’ai aucune envie qu’il m’imagine dans le rôle de l’hystérique : évincée je ne hausserais pas le ton pour lui hurler dessus, je ne me mettrais à à pleurer et crier en plein restaurant. J’attraperais mon sac à main, digne et la tête haute pour quitter le restaurant sans me donner en spectacle et je ne laisserais libre cours à mes émotions qu’une fois à l’abris des regards, dans l’enceinte de mon appartement.









:gniark: :
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptySam 25 Avr 2020 - 19:43




CAUSE I'VE BEEN UP ALL NIGHT LOOKING AT THE BIG PICTURE
C’est vrai et je dodeline doublement de la tête : je n’ai pas signé non plus, mais je le désire autant qu’elle. Tout ce qu’englobe notre quotidien sort du cadre de la relation telle que nous l’avions envisagée au départ. Pas de restaurant ou de petits-déjeuners au lit, de nuits successives et de matins à répétition durant lesquels je m’endors et me réveille à ses côtés. Dans mon esprit, c’était acté, au même titre que cette seconde étreinte qui n’aurait jamais dû exister et qui déroula les suivantes. Non ! Je ne me suis pas engagé à ce que nous ressemblions trait pour trait à un couple agité par la passion. Toutefois, contrairement à elle, je cracherais dans la soupe à prétendre que ça m’est tombé sur le coin du râble. N’aurais-je pas surpris le fis d’Hadès nu dans son lit que je l’aurais éveillée à cette évidence, histoire qu’elle puisse corriger le tir ou que nous avancions en toute connaissance de cause. Vigilant, j’aurais pris la température pour me laver de cette sensation de l’avoir piégée. À défaut, je me suis rabattu sur une promesse d’exclusivité et j’apprends à transiger avec mes travers. Une discussion n’a jamais suffi à dépoussiérer les vieux mécanismes. Il faut les huiler afin que les engrenages s’emboîtent aisément. Certes, je compose avec les accords mélodieux de nos habitudes rassurantes et sulfureuses, nos cœurs battant souvent à l’unisson et la cadence syncopée de notre rythme de croisière. Il est à deux vitesses : je m’ouvre, dénué de honte et sans trop en souffrir, mais elle ne me demande rien. Elle écoute, entend, interroge si l’aveu est sans gravité, mais ça ne va jamais plus loin. Ce n’est pas bien grave évidemment. Je préfère le silence à la pitié ou les expressions figées qui ont perdu leur sens avec le temps. Pour celles-là, je me braquerais et elle le sait, Raelyn. Elle est loi l’époque où elle me cernait mal ou peu. Aujourd’hui, elle perçoit bien lorsque mon visage s’étire avec morosité. Probablement est-ce la principale cause de ses silences, mais le doute lié à un éventuel désintérêt, lui, il subsiste et, quelquefois, mon estomac se sert dans les mâchoires de l’étau qu’est l’angoisse. D’autres, je choisis de surfer sur la vague, de ne pas trop réfléchir et je l’aurais fait si je n’avais pas été invité à ce vernissage. Or, ce soir, j’ai envie que Raelyn participe à ce qui est essentiel dans mon existence. Qu’importe que ça soit vieux comme Mathusalem ou à peine sorti de l’œuf. Je la désire à mon bras alors que je naviguerais en mer inconnue. Elle sera ma boussole pour ne pas perdre le nord.  M'égarer dans l’immensité de ces œuvres d’art équivaudrait à m’enfuir et je ne veux pas peiner Lola. Je le refuse, car je me baste sans fard : je tiens beaucoup à cette enfant.

Mû par la sincérité, je n’en ai pas fait un secret entre ma maîtresse et moi. Mais, ai-je bien amené la question ? Alors que je décris la petite brune qui a débarqué dans ma vie sans crier gare, je suis témoin de réactions, de la part de mon interlocutrice, qui présume que ma révélation l’importune. OK ! Je peux l’entendre. Mais, comment ? À quel niveau ? S’imagine-t-elle que mon affection pour Lola est comparable à celle que je partage avec elle ? Est-elle surprise par la peur d’être éconduite ? Non ! C’est impossible. Je suis entièrement concentré sur Rae puisque je ne vois qu’elle et dans tous les sens du terme. Exclusivité est synonyme de fidélité et mon besoin d'équité la prévient de tout regard envieux pour une autre. À sa place, je détesterais : elle n’aura dès lors à souffrir de ce type d’œillade humiliante. Elle convient également que, de ses absences, je manque d’air. Personne ne l’évincera ce soir. Et, elle le sait, non ? Soucieux, je la scrute, sourcils froncés. Sa main n’est plus dans la mienne et force est de constater que son minois n’évoque rien d’éloquent. Elle est embêtée, mais je peine à déterminer quel propos l’a chatouillée et je m’enfonce dans les hypothèses. Est-elle froissée que j’aie fait l’étalage de notre histoire parce que ça lui donne de la substance aux yeux du monde ? Est-ce de lui dont elle se méfie ou est-ce au contraire de l’image que mon récit renverrait, cette image dont elle ne veut pas, celle du couple qui se plaint de sa compagne auprès de ses potes ? Ce n’est pas mon genre, mais elle l’ignore. Je n’ai pas cherché à l’accabler lorsque j’ai requéri un conseil près de la femme enfant. Ce n’était qu’un appel à l’aide afin de mieux comprendre quels malentendus nous séparaient. Je n’ai pas non plus tenté de survendre nos acoquinements en l’ornant de couleurs chatoyantes. J’ai déposé sur la table des faits précis et concis qui ne concernait qu’un événement. Est-ce un crime pour son indépendance ? En sommes-nous là ? À nous cacher en dehors des membres du Club ? C’est ridicule. Le penser, c’est grotesque et, pour ne pas changer – à croire que c’est une pathologie chez moi – je suis dans le flou. Tout du moins l’étais-je, jusqu’à ce que l’ombre s’éclaire d’une phrase, une seule : tu m’expliques à quel point tu tiens à une femme – à comprendre une autre que moi – et à quel point tu n’avais pas vu ça – autrement soi dit : c’est quoi, ça ? – venir.

À partir de là, je ne dois pas réfléchir plus allant pour jeter à la poubelle mes précédentes hypothèses. Je ne suis pas le problème. Bien sûr, je ne dirais pas qu’elle se fiche éperdument que j’ai transcrit à l’artiste notre conflit, d’autant qu’elle ne nous a pas réellement servi d’arbitre. Je crois à l’inverse que ça pourrait l’irriter si sa jalousie lui souffle à l’oreille que j’ai trouvé auprès de cette enfant un refuge où lécher mes blessures puisque c’est bien ce dont il s’agit : la possessivité. D’instinct, ma bouche s’étira d’un sourire mi-satisfait mi-reconnaissance. Là où ses congénères se seraient données en spectacle dans une scène de Vaudeville, et quand moi, je me serais certainement rembruni pour une période indéterminée, Raelyn en appelle à mon bon sens, à ma bienveillance et à cette empathie éteinte pour la plèbe, mais qui brille pour elle. « Je vois. » ai-je donc ajouté en posant mon couteau. Je me suis redressé sur ma chaise, j’ai avancé mon corps dans sa direction et, cette fois, c’est moi qui lui ai tendu la main, paume ouverte vers le luminaire. En guise d’invitation, j’ai agité les doigts, mais non sans mot dire. « Présentez comme ça, c’est déplaisant. » Et, par-dessus tout, très peu clair, si peu que ça pue le quiproquo à plein nez. Qu’à cela ne tienne, je n’aime pas ce que je m’apprête à confesser, mais s’il le faut, je fais le choix de plonger au cœur de mes émotions pour notre bien à tous les deux. « Elle ne compte pas comme toi tu comptes. Ça n’a rien à voir. Ça n’a même rien de comparable. » Étonnamment, il réside entre mon interlocutrice et moi quelque chose de plus sain, quelque chose qui fait la part belle à la relation que j’entretiens avec Lola.

La différence, c’est que la première est dicible. Elle est effrayante, mais elle porterait volontiers un nom si nous nous l’accordions. La dernière, en revanche, s’explique à travers le souvenir d’une âme disparue, une âme qui nous a meurtris. C’est Sofia qui nous relie et c’est elle que j’entrevois dans les traits de son insouciante amie. « Elle lui ressemble et elle a comblé les trous. Elle sait énormément de choses, des choses que je ne savais même pas ou que je n’ai pas voulu voir. Elle lui a confié des tas de trucs et si je ne l’interroge pas par respect pour elles au pluriel, je le sais et puis… je la retrouve en elle. Elle me dit les choses comme personne n’a osé le faire avant. Personne qui la connaissait en tout cas. » En matière de franchise, Rae n’avait strictement rien à lui envier, mais il ne m’était jamais venu à l’esprit de verser dans l’analogie. « Quand je l’ai rencontrée, elle m’a remis une BD, dessinée et imaginée par ma fille. C’est elle qui l’a terminée, à l’aide de leurs confidences. Ce vernissage, ça aurait pu être celui d’une autre. » Je m’étends en détail et, si je pousse un soupir, ce n’est pas douloureux pour autant. C’est presque salvateur que d’avouer cette faille. « Dans ces conditions, c’est difficile de voir en Lola une femme plus qu’une enfant. Elle est plus vieille. Je crois que je me serais opposé à ce qu’elle soit amie d’ailleurs. » Une grimace un peu triste a rehaussé mes lèvres. Elle était entre le sourire et la mine déçue. « Tu sais, tu es con parfois, quand tu es parent. Je n’ai pas beaucoup encouragé ma fille par rapport à ses passions. Personne ne gagne sa vie en jetant des coups de pinceau. Du moins, c’était comme ça pour moi. Allez à ce vernissage, c’est dire merci deux fois : à Lola d’avoir dépensé de l’énergie pour terminer ce qu’elle n’a pas commencé et d’avoir remué ciel et terre pour me retrouver. » J’ai tout cadenassé autour de moi. Ça relevait presque de l’exploit. « Et lui dire merci à elle, d’avoir laissé à quelqu’un de quoi… » La garder près de moi ? La ressusciter ? De quoi m’éclairer sur ses passions ? De quoi m’ouvrir sur un univers à des kilomètres de moi ? De m’élever malgré ma souffrance ? « Enfin, tu as compris, je suppose. » ai-je conclu, incapable de renchérir. Dans ma poitrine, j’entends mon cœur se fissurer. Dans le processus, j’ai oublié de me détacher des mots. Alors, je me reprends, avant d’être ému. Je me reprends avant de laisser paraître ô combien Sofia me manque. Je me suis repris juste à temps pour ne pas pourrir ce que nous construisons de beau, trop convaincu que nul ne peut désirer un faible et un père imparfait, un père incapable d’aimer son bébé correctement, un père qui n’aura su la protéger. Alors, pour faire illusion, j’ai levé mon index et j’ai laissé tomber quelques mots sans queue ni tête du genre : « Ça sent l’agneau. J’adore l’agneau. »



Revenir en haut Aller en bas
Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34326 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptyLun 27 Avr 2020 - 12:27


Cause I've been up all night looking at the big picture
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 873483867

Dès que j’imagine possible qu’il existe plus que ce que je suis capable d’accepter entre mon amant et la jeune femme dont il me parle, dont il me révèle l’existence, je ne peux m’empêcher d’être assaillie d’image désagréables. Je suis une femme de caractère, ma ténacité et ma trempe ne s'inclinent que face à peu de choses, mais je reste faible face aux fabulation que mon esprit rendu malade de jalousie m’impose. Plus je m’attache à Amos, plus nous passons de temps ensemble plus je vis mal l’idée que d’autres femmes puissent graviter autour de lui. Est-ce parce que je ne sais rien d’elles ? Est-ce cet inconnu qui me fait peur ? J’ai confiance en lui, je sais qu’il n’y a rien de feint dans ses regards, ses caresses et ses baisers, je sais qu’il n’y a aucun mensonge dans ces étreintes, des plus douces et chastes au plus ardentes, mais si je me trompais ? Si ces sentiments que je découvre, qui sont nouveaux ou en tout cas oubliés pour moi, s’ils m’aveuglaient ? Après tout je ne suis pas infaillible, et il est questions de choses à propos desquelles je ne maîtrise rien. Je ne sais plus rien des choses de l’affection et de l’amour, je ne sais plus rien de la façon dont les sentiments peuvent parfois prendre le dessus sur la raison, et si mon ignorance me rendait incapable d’ouvrir les yeux sur des choses pourtant évidente pour d’autres ? Si je me berçais d’illusion en pensant avoir une place spéciale dans son coeur, comme il a gagné la sienne dans le mien ? Il a été marié Amos, il a aussi une dizaine d’année de plus que moi et certainement plus d’expérience en ce qui concerne les relations qui dépassent le charnel. Rirait-il de savoir que je nous place déjà sur un piédestal ? Je qualifierait-il de jeune femme naïve ?

Je n’ai pas le temps d’y pense que je déjà, je me confie sur ce qui me gène ou en tout cas je le pousse sur la piste d’un léger appui dans le dos. Plutôt que de cracher ma verve au visage, je le ramène à ce qu’il m’a dit, à la double lecture qu’il est possible de faire de ses confessions. Peut-être est-elle voulue, je dois retenir mes doigts de trembler à cette idée, mais j’espère encore que c’est à mettre sur le compte de sa maladresse relationnelle. « Je vois. » Je retiens ma respiration tandis qu’il cesse de jouer avec son couteau. Je retiens ma respiration alors qu’il pose à son tour sa main paume ouvert vers le plafond sur la table, et qu’en pliant et dépliant ses doigts il m’enjoint à y placer le mienne. Je l’observe un instant, sans trop savoir comment réagir. S’il ce qu’il a à dire est dégradant, je préfèrerais qu’il arrache le pansement d’un coup net, et je préfèrerais qu’il me dégrade sans serrer ma main dans la sienne. « Présenté comme ça, c’est déplaisant. » Déplaisant. Le mot n’est pas à la hauteur de ce qui m’agite. Prudemment, parce que je sais que refuser d’attraper sa main tendue revient à me braquer, revient à cracher sur sa tendresse et sa délicatesse à mon égard, je viens doucement placer mes doigts dans les siens. « Elle ne compte pas comme toi tu comptes. Ça n’a rien à voir. Ça n’a même rien de comparable. » Est-ce pour autant que la nature de son attachement envers cette femme est différente ? Rien de comparable, est-ce ça que cela veut dire, ou simplement moins forte et moins profonde ? Je l’observe, je cherche une réponse dans ses pupilles et dans le regard dont il me couve.

Je n’y trouve rien qui pourrait m’effrayer et abonder dans le sens de ma jalousie. S’il fut une époque où je devinais mal ses états d’âme, où je n’arrivais pas à le lire à mon plus grand désarroi, ce n’est plus le cas depuis plusieurs semaines déjà. J’y lis de l’affection, j’y lis un attachement qu’un fait écho au mien, j’y lis de la reconnaissance et de la tendresse. Et elle, comment la regarde-t-il ? C’est mon démon, ma possessivité malsaine qui me souffle à l’oreille cette question supplémentaire. Et quand bien même il serait droit et exempt de la moindre ambiguïté, qu’en est-il d’elle ? Quel type d’affection nourrit-elle pour lui ? « Elle lui ressemble et elle a comblé les trous. Elle sait énormément de choses, des choses que je ne savais même pas ou que je n’ai pas voulu voir. Elle lui a confié des tas de trucs et si je ne l’interroge pas par respect pour elles au pluriel, je le sais et puis… je la retrouve en elle. Elle me dit les choses comme personne n’a osé le faire avant. Personne qui la connaissait en tout cas. » Ce elle tend les muscles de mon corps et je me fais violence pour ne pas contracter ma mâchoire. Elle me dit les choses comme personne n’a osé le faire avant. Qu’est ce que cela veut dire ? Apporte-t-il des précisions puisqu’il me sens tiquer en entendant ces mots ? Ou bien le pense-t-il réellement, que c’est elle la personne la plus honnête avec lui qu’il ait rencontrée, toutes catégories confondues ? Cela me vexerait, je me targue d’être franche et direct, je le suis souvent trop plus que pas assez. « C’est à dire ? » Ce sont quoi ces choses qu’elle lui dit et que personne d’autre n’ose dire à sa place ?

« Quand je l’ai rencontrée, elle m’a remis une BD, dessinée et imaginée par ma fille. C’est elle qui l’a terminée, à l’aide de leurs confidences. Ce vernissage, ça aurait pu être celui d’une autre. » Celui de sa fille. Je chasse ma possessivité le temps de l’écouter mais je trouve presque cela injuste : il me place dans une position où je serais un monstre si je continuais à laisser mes doutes s’exprimer au mépris de ce qu’il me confie et des blessures que cela sous entend. Sauf qu’il me laisse sur ma faim, qu’il ne pas assez droit au but à mon goût en ce qui concerne le lien qui l’unit à l’artiste en question. « Dans ces conditions, c’est difficile de voir en Lola une femme plus qu’une enfant. Elle est plus vieille. Je crois que je me serais opposé à ce qu’elle soit amie d’ailleurs. » Et elle, comment le voit-elle ? Il la voit comme une enfant très bien, mais quel âge a-t-elle ce femme avec laquelle j’ai l’impression qu’il passe beaucoup de temps, à travers ce qu’il me dit en tout cas. « Tu sais, tu es con parfois, quand tu es parent. Je n’ai pas beaucoup encouragé ma fille par rapport à ses passions. Personne ne gagne sa vie en jetant des coups de pinceau. Du moins, c’était comme ça pour moi. Allez à ce vernissage, c’est dire merci deux fois : à Lola d’avoir dépensé de l’énergie pour terminer ce qu’elle n’a pas commencé et d’avoir remué ciel et terre pour me retrouver. Et lui dire merci à elle, d’avoir laissé à quelqu’un de quoi… » L’émotion palpable à travers ses paroles, elle me renverse. J’ai envie de me lever, d’attraper son visage entre mes doigts fin et de déposer un baiser sur ses lèvres avant de le prendre dans mes bras. Sauf que pour répondre à mes inquiétude il s’y prend mal : au contraire, il donne un peu plus de noblesse à sa relation avec la jeune-femme, il la pare des plus beaux sentiments et je ne sens d’une façon inexplicable laissée sur le carreau. J’ai presque l’impression que le message derrière tout ça c’est : regarde comme notre lien est beau, comme il est profond, ne te sens-tu pas coupable de douter de ma sincérité ? Je sais cependant que c’est le fruit de ma jalousie, je le sais parce que son regard et la pression de ses doigts autour des miens me transmettent ses sentiments pour moi, mais dieu qu’il est maladroit lorsqu’il s’agit des affaires du coeur. « Enfin, tu as compris, je suppose. » Je tente de me raccrocher aux éléments les plus parlants qu’il m’a offert, au delà de la touchante histoire de sa fille et de l’artiste : il ne la voit que comme une enfant, et elle ne compte pas comme moi je compte. Je le fais parce que son émotion est palpable et que si je ne suis pas forcément de nature délicate, mon affection pour lui me pousse à l’être à son égard de plus en plus jour après jour. « Ça sent l’agneau. J’adore l’agneau. »

Mes doigts répondent à la pression des siens, et ne les relâchent que lorsque les plats arrivent sur la table. Que dire, que répondre à tout ça ? Je m’étais mis en tête de poser le mot qu’il attends sur notre relation, de notre coller sur le front une étiquette qui ne me dérange plus, est-ce toujours le moment ? J’ai besoin de détail, j’ai besoin de tangible et après avoir jeté un oeil à mon plat qui me semble des plus appétissant et goûté une gorgée de mon vin, je les demande. « Tu la vois souvent ? Régulièrement ? » Me focaliser sur la découpe de ma viande m’aide à donner le change, à donner l’impression que je pose mes questions sur le ton de l’insouciance et du détachement. « Quel âge a t’elle ? » Je crois que j’ai surtout besoin de la sortir de ce rôle de rivale dans lequel ma jalousie l’a propulsée. J’ai besoin de trouver toutes les caractéristiques qui font qu’elle ne colle pas au personnage. « Elle, comment elle te voit ? » Parce que je pense que toutes mes précédentes question n’ont aucune importance par rapport à celle là. Qu’elle ait quinze, vingt, trente ou quarante ans, qu’il la voit toutes les semaines ou tous les mois, tout ça n’a pas d’importance si elle nourrit pour lui une ambiguïté qu’il n’éprouve pas à son sujet. Je pose ma fourchette alors que mes doigt caressent mon verre de vin. « Qu'est ce qu'elle en dit de nous ? » Mon ton est dénué du moindre reproche, il ne se fait pas inquisiteur non plus, mais j’ai besoin qu’il continue sur sa lancée d'honnêteté, et qu’il le fasse de façon plus factuelle, parce que seule celle là saura faire taire mes doutes pour de bon.








:gniark: :
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptyLun 27 Avr 2020 - 15:32




CAUSE I'VE BEEN UP ALL NIGHT LOOKING AT THE BIG PICTURE
Je ne saurais dire avec exactitude ce à quoi que j’ai aspiré quand je lui ai tendu la main qu’elle s’en saisisse. Instinctivement, je concède avoir cherché dans ce contact du cœur pour amorcer la suite. J’ai espéré que les mots viendraient aisément, clairement, assez pour qu’il ne plane entre nous aucun malentendu et j’ai aussi souhaité la rassurer, éteindre sa jalousie à travers ce geste symbolique. “Ne me lâche. Pas maintenant. Ce n’est pas ce que tu crois“ résumerait le message dissimulé derrière mon besoin de garder sa menotte au creux de la mienne. Raelyn, elle a hésité et j’ai deviné sans grand mal que la suite ne se déroulerait pas tel que je l’avais préalablement prévu. Elle ne quittera pas sa chaise pour entourer ma nuque de ses bras. Elle ne posera pas non plus ses lèvres sur ma joue, sur mon front ou sur ma bouche le temps d’un furtif baiser afin de me remercier de ma franchise somme toute normale. Elle ne poussera pas ce soupir de soulagement quand cessent les doutes et les incertitudes qui torturent l’esprit. Et, de fait… elle n’a rien fait de tout cela. Certes, elle ne m’a pas ignoré. Je dirais même sans me tromper qu’elle a bu mes paroles avec une attention particulière. Malheureusement, rien de ce que j’ai confessé n’a rempli son rôle : elle est toujours aussi tendue qu’un fil à linge et moi, je me retrouve à court de mots pour atteindre mon objectif. J’ai au contraire le sentiment qu’il s’éloigne parce qu’elle réagit à peine. Quelle conclusion dois-je en tirer ? Que mon handicap communicationnel me rattrape ? J’étais convaincu d’avoir trouvé le verbe juste pour décrire ma relation avec Lola. Or, c’est faux et, qui plus est, vérifiable. Mais, qu’aurais-je dû dire dans ce cas ? Que je suis victime d’une sorte de transfert un peu malsain qui m’effraie puisque je suis incapable de lutter contre cette envie de protéger l’artiste comme j’aurais dû le faire avec ma fille ? Pour quel risque ? Une rupture de lien digne d’une fuite pour libérer la gamine de ma cause perdue ? Je suis persuadé qu’elle s’est donné pour mission de me sauver de moi-même. Or, c’est du gaspillage de temps. J’aime la compagnie de ma culpabilité et je ne fais pas grand effort pour qu’aboutisse mon deuil.

Ce jumelage, il me permet de ne pas oublier mes projets, à ne pas négliger ce pourquoi je me bats et rends légitime ma vengeance envers quiconque s’en est pris directement ou le contraire à mon enfant.  Cette association, c’est la pierre angulaire du sens donné à mon existence. Or, je n’ai pas envie de fuguer loin de l’artiste. Elle est le pont jusqu’à mon défunt bébé. Le traverser adoucit ma peine. Elle ne la gomme pas, elle la rend plus supportable. Mais, mon amante, elle est bien plus que ça, tellement plus que je regrette que sa possessivité la presse d’omettre ô combien je lui suis reconnaissant d’être là, avec moi, d’avoir posé sur moi un regard différent de tout autre, un regard dénué de pitié, de compassion et de jugement. Elle n’a jamais vu en moi un père endeuillé, mais un homme pétri de qualités à aimer. Quant à mon alcoolisme, elle ne le tolère pas comme s’il s’agissait d’une fatalité qui, tôt ou tard, deviendra un frein. Elle ne l’envisage pas comme un problème réel à soigner de toute urgence. Elle me prend, dans ma globalité, si bien qu’elle revêt, au jour le jour, les apparats luxueux de l’inéluctable, de l’immanquable pour mon bien-être. Avec elle, je souris à l’avenir sans remords, sans m’inquiéter que ce bonheur puisse insulter la mémoire de Sofia. Ma gratitude est infinie et quoique, à aucun moment je n’ai considéré qu’elle ait altéré mes sentiments, j'estime plus tôt que la première fut au service des secondes. C’est, en quelque sorte, une cohabitation équilibrée et saine. « C’est-à-dire qu’elle n’a pas approché le même personnage que toi. » Pour Lola, je suis un papa meurtri par la douleur de l’absence, celle qui fait écho à la sienne. « Elle savait et elle n’a pas fait semblant que ça n’existait pas. » À l’image de mes maigres relations amicales, vestige de ma vie d'antan. Gregory ne parle jamais de Sofia. Olivia et moi avions veillé à ne jamais l’évoquer. Elle se l’était autorisée pour m’attaquer, mais ma perte, tout comme la sienne, étaient des sujets brûlants jusqu’à cette dispute. « La majorité de mon entourage… en tout cas, celle que j’ai continué à fréquenter après les faits, a décidé d’en faire un tabou et de ne pas voir le lien entre ce que je fais, ce que je dis et ce qui s’est passé. » Ma morosité, ma consommation excessive de whisky, mon manque d’empathie envers leur faux-problèmes existentiels qui me semblent dérisoires. « Ce qui fait de moi un type triste, un égoïste et un alcoolique. » Des injures à mon sens, car quiconque s’adresse à moi avec respect en récolte en retour. « Elle, elle a fait le lien, ce qui la tient éloignée du jugement et des reproches. Elle dit tout haut ce que les autres refusent de voir parce que ça les renverrait à leur propre échec. » Au même titre que mon interlocutrice, à ceci près qu’elle découvre au fur et à mesure du temps que nous passons ensemble.

Et cette fois, suis-je juste ou suis-je en train d’alimenter d’eau le moulin de ses inquiétudes ? Je la détaille en quête d’un indice. Je sonde jusqu’au plus infime mouvement sur son visage délicat. Sauf que c’est vain : je ne suis plus objectif. J’ai l’impression que chaque mot m’enfonce un peu plus la tête dans la fange de l’émotion et de la dispute à venir. Dieu que j’adorerais avoir les talents d’orateur de Chad. Lui, il est précis, net et concis. Il n’y a pas de bavures d’encre à éponger aux buvards. Il n’y a pas de traces indélébiles qui ternissent le blanc de la page. Tout est propre, soigné, raffiné et, tandis que le serveur dépose les plats sous nos yeux, je me demande ce qu’il aurait fait à ma place. Aurait-il balayé la conversation d’un : " Tu sais, je suis amoureux de toi, Raelyn,et aucune autre ne t’arrive à la cheville " ? Se serait-il a contrario évité les questions pièces – bien qu’elles n’en soient pas tout à fait – en désamorçant la bombe d’un ton méprisant pour teinter un : " C’est une gosse. Elle est gentille, maligne, mais elle n’a ni ta classe ni ta créativité " ? Dieu que ce serait réducteur pour ces deux femmes. Ma maladresse s’arrête là où commencent la connerie machiste à outrance et le mensonge qui endort. Dans le but de gagner quelques précieuses secondes, je lui ai souhaité un « bon appétit », mais le mien n’y est plus vraiment. L’agneau est mon péché mignon. Sauf que les brochettes et les quelques pâtes grecques dans mon assiette ne me tenteront pas tant que ce problème ne sera pas réglé. C’est dommage cependant. Ça l’est d’autant plus que je ne sais par quelle manœuvre renchérir pour toucher ma cible dans le mile. Je bénirais presque la curiosité de ma maîtresse. « Je ne sais pas. Ça dépend de ce que tu appelles souvent. Deux fois sur le mois si je fais une moyenne. » Dans l’absolu, nos rencontres ne s’espaçaient pas avec une telle régularité, mais je me fie au factuel plutôt qu’au compte-rendu. Entre mes doigts, je tiens ma brochette par le bâtonnet de métal sans la porter à mes lèvres. Je détaille et j’attends la question suivante la peur au ventre, une peur savamment masquée la nonchalance.

Raelyn, elle s’apprête à mener un interrogatoire prévisible et réglementaire : je n’ai pas fait mieux au sujet d’Alec et de Mitchell. Sauf que ce n’est pas lui qui me tend à ce point. Je suis tétanisé par ce qui sortira de malhabile de la barrière de mes lèvres. « Je ne sais pas. Je ne lui ai pas posé la question. Je dirais qu’elle a entre vingt-cinq ou vingt-sept ans, à la grosse louche, parce qu’elle en paraît beaucoup moins. Je te dis, je ne la vois pas vraiment comme une femme. Je table sur la vingtaine parce qu’elle a fait des études et qu’elle a une situation plutôt stable. Elle bosse, elle a son appartement, mais je n'y ai jamais mis les pieds. » Elle travaille à la galerie. Elle est plus jeune adulte qu’adolescente contrairement à ce que j’aperçois lorsque je la regarde. « Je ne sais pas exactement comment elle me voit. Comme je te l’ai dit, elle n’est pas tout à fait remise, et je crois qu’elle trouve en moi quelqu’un qui comprend ce qu’elle ressent par rapport à ma fille. Même si c’est différent, ce n’est pas moi qui vais la juger. Mais, elle ne me voit pas comme un amant potentiel si c’est qui t’inquiète. Grâce. La fille qui signe avec elle le vernissage. » Peut-être ma maîtresse a-t-elle lu et retenu l’identité du second artiste. « C’est sa petite amie ou en tout cas, c’est ce vers quoi elles vont. » À condition que Lola ait trouvé le courage de déposer aux pieds de sa dulcinée les modalités de son cœur. « Elle ne le dit pas, mais je crois qu’elle en est très amoureuse. » Attendri, j’ai souri devant cette révélation. Où en étaient-elles, toutes les deux, depuis mon voyage en train ? « Quant à nous… elle dit ta copine quand elle parle de toi. Elle est enthousiasmée à l’idée que je fréquente quelqu’un, selon ses propos encore une fois. Mais, c’est moi qui ai envie de te la présenter, parce que je n’ai pas envie de te la cacher, comme si c’était un sale petit secret honteux. Ça n’en est pas un et ce ne serait pas juste vis-à-vis d’elle et vis-à-vis de toi, parce que je n’envisage pas Lola autrement que comme une enfant qui était amie avec ma fille. Et qu’il n’y a pas une seule fibre en moi qui te voudrait toi, ailleurs que là où tu es.» ai-je conclu, en ouvrant les bras et m’accordant, enfin, de mordre dans un morceau de viande. Elle est froide. C’est moins bon. Mais qu’à cela ne tienne…




Revenir en haut Aller en bas
Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34326 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptyMar 28 Avr 2020 - 14:26


Cause I've been up all night looking at the big picture
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 873483867

Est-ce qu’il attend de moi que je me contente de bribes d’explications, que je lui fasse confiance les yeux fermés sans qu’il ne m’ait donné d’informations réellement concrètes auxquelles me raccrocher. Difficile de la voir autrement qu’une enfant ? Ok, mais quel âge a-t-elle ? Il est attaché à elle, ok, mais comment, de quelle façon ? Il a l’air de la voir souvent, mais qu’est-ce que ce souvent ? A quelles occasions ? Autour d’un repas ? Le midi, le soir ? Autour d’un verre ? Quand, durant les rares soirées qu’il ne passe pas avoir moi ? Fait-elle partie d’un pan plus avouable de son existence, le genre de femme à laquelle il parle de son passé sans que la conversation ne revête le ton de la confidence, le genre qu’il invite dans son quotidien, qui en sait plus sur ses fréquentations en dehors des membres du Club - qui ne connaît d’ailleurs certainement rien du Club - qui connaît sa famille, ses parents et qui appréhende mieux mon amant et son histoire que je ne le fais moi même ? Je n’aspire pas à être présentée à ses parents, je n’aspire pas à être présentée comme sa petite-amie à l’ensemble de ses connaissances ou à être introduite dans son cercle d’amis de longue date. J’ai tendance à me laisser enfermer dans un duo, à être exclusive à bien des égards, et je n’ai généralement besoin que d’un nous pour être bien dans une relation. Pas parce que j’ai honte de quoi que ce soit mais parce que je sais d’expérience que s’exposer aux regards des autres peut être aussi moteur que destructeur. « C’est-à-dire qu’elle n’a pas approché le même personnage que toi. » Pas le même personnage que moi ? Pourquoi, parce qu’avec moi il joue un rôle, il porte un masque qu’il n’enfile pas dans toutes les circonstances ? Il se cache de ce qu’il est réellement ? Il le fait encore ? Cette jeune femme, pourrait-elle m’apprendre des choses sur mon amant que j’ignore ?

Ma jalousie ne s’efface pas mais peu à peu elle laisse place à un sentiment qui n’est qu’un peu moins désagréable, celui de m’être trompée en pensant le connaître et le cerner complètement. Comment le pourrais-je après tout ? Je ne le connais que dans quelques contextes et deux principaux : au Club et dans l’intimité. Qui est-il lorsqu’il est en famille ? Lorsqu’il s’entoure de ses amis ? Et cultive-t-il beaucoup des amitiés profondes et fortes ou, comme moi, est-il un solitaire ? Pour chasser cette idée je me raccroche à ce que je sais, ce qu’il me montre ou m’apprend à chaque fois que nous sommes ensemble. « Elle savait et elle n’a pas fait semblant que ça n’existait pas. La majorité de mon entourage… en tout cas, celle que j’ai continué à fréquenter après les faits, a décidé d’en faire un tabou et de ne pas voir le lien entre ce que je fais, ce que je dis et ce qui s’est passé. Ce qui fait de moi un type triste, un égoïste et un alcoolique. Elle, elle a fait le lien, ce qui la tient éloignée du jugement et des reproches. Elle dit tout haut ce que les autres refusent de voir parce que ça les renverrait à leur propre échec. » Je l’observe en silence mais au fond de moi, je me demande s’il n’est pas biaisé. S’il ne s’imagine pas affublé de ces qualificatif simplement parce que ce sont ceux que son manque de confiance en lui lui souffle. « Je ne savais rien de tout ça. » Avant qu’il ne parle de sa fille, il n’était qu’il inconnu pour moi, je l’ai abordé sans bagage et c’est sans à priori que je me suis fait mon idée sur lui. « Et j’ai jamais pensé que t’étais un type triste, égoïste ou alcoolique. » Autrement dit : n’est-ce pas toi qui te vois de cet oeil, plutôt que les autres ?

Les plats arrivent mais il n’y a pas assez de coeur dans son bon appétit pour que je ne le devine pas perturbé. Sauf que je le suis aussi, et que ses déclarations ont eu l'effet contraire de celui escompté. A travers ses mots il a donné des lettres de noblesse à la relation qu’il entretient avec elle. Je n’ai pas besoin qu’il chante des louanges de la notre, mais je déteste l’entendre ajouter raison après raison pour expliquer pourquoi il en est proche, pourquoi il se sent reconnaissant envers elle et pourquoi il y est attaché. Je n’ai pas la position dans laquelle il me met d’être inquisitrice alors qu’il dévoile des choses qui le blessent certainement, mais il est question de nous et de notre relation, pas de son deuil, et au delà de son ressenti envers cette femme j’ai besoin de pouvoir m’appuyer sur des choses tangibles. Quel âge, à quel fréquence la voit-il, ça ce sont des choses qui pourraient m’aider à y voir plus clair et, je l’espère, à faire descendre mon angoisse d’un cran. « Je ne sais pas. Ça dépend de ce que tu appelles souvent. Deux fois sur le mois si je fais une moyenne. » Je hoche la tête en caressant mon verre de vin, un air concentré sur le visage. Deux fois par mois alors qu’il la connait depuis quelques semaines ? Combien de fois l’a-t-il réellement vue pour s’en sentir déjà si proche ? « Je ne sais pas. Je ne lui ai pas posé la question. Je dirais qu’elle a entre vingt-cinq ou vingt-sept ans, à la grosse louche, parce qu’elle en paraît beaucoup moins. Je te dis, je ne la vois pas vraiment comme une femme. Je table sur la vingtaine parce qu’elle a fait des études et qu’elle a une situation plutôt stable. Elle bosse, elle a son appartement, mais je n'y ai jamais mis les pieds. » Je note l’information dans un hochement de tête. Il ne la voit pas comme une femme mais comme une enfant parce qu’elle a à peine quitté l’âge où l’on peut encore être considéré comme telle, pas parce qu’elle lui rappelle sa fille, pas uniquement en tout cas, et je ne peux cacher que cela me soulage. « Je ne sais pas exactement comment elle me voit. Comme je te l’ai dit, elle n’est pas tout à fait remise, et je crois qu’elle trouve en moi quelqu’un qui comprend ce qu’elle ressent par rapport à ma fille. Même si c’est différent, ce n’est pas moi qui vais la juger. Mais, elle ne me voit pas comme un amant potentiel si c’est qui t’inquiète. Grace. La fille qui signe avec elle le vernissage. C’est sa petite amie ou en tout cas, c’est ce vers quoi elles vont. Elle ne le dit pas, mais je crois qu’elle en est très amoureuse. » C’est une jeune fille. Une jeune fille en couple ou en passe de l’être avec une autre femme. Pourquoi n’a-t-il pas commencé par là ? Pourquoi n’arrive-t-il à me rassurer avec des mots simples avant que je ne me fasse des idées et que ma jalousie me pousse à m’emballer ? Il me connaît assez pour savoir que je suis d’une possessivité maladive, il me connaît pour pouvoir deviner qu’il faut lever ce genre de doute en premier lieu, avant de me vanter les mérites de la demoiselle. Mes réactions, l’agacent-elles ? Estime-t-il que notre promesse implique de la confiance et qu’à partir de là mes réactions n’ont pas lieu d’être ? « Quant à nous… elle dit ta copine quand elle parle de toi. Elle est enthousiasmée à l’idée que je fréquente quelqu’un, selon ses propos encore une fois. Mais, c’est moi qui ai envie de te la présenter, parce que je n’ai pas envie de te la cacher, comme si c’était un sale petit secret honteux. Ça n’en est pas un et ce ne serait pas juste vis-à-vis d’elle et is-à-vis de toi, parce que je n’envisage pas Lola autrement que comme une enfant qui était amie avec ma fille. Et qu’il n’y a pas une seule fibre en moi qui te voudrait toi, ailleurs que là où tu es. » Il écarte les bras en signe de reddition en attaquant son plat et je reste immobile quelques secondes de plus avant de finir mon verre de vin d’un trait. « Merci. » De m’avoir répondu, d’avoir - je le crois - été honnête avec moi et de ne pas avoir tenté de me mettre dans les pantoufle de la méchante de la situation parce que ses mots ont réussi à s’infiltrer dans mon esprit et à y planter du doute. Sa copine. Le terme résonne d’une façon étrange et trop innocente et enfantine à mon esprit pour que ne pas me faire sourire. J’ai l’impression qu’à lui tout seul il ne décrit absolument pas la relation particulière que nous vivons. Parce que je suis accro à Amos, je suis accro à sa présence, à ses caresses, et son souffle sur ma peau et ses bras autour de ma taille. Je suis accro à son odeur qu’il dépose partout dans mon appartement, et j’aime des choses que je ne pensais jamais aimer, qu’il sorte le bateau du port pour s’évader avec moi, qu’il me jette à l’eau encore habillée, qu’il prenne un malin plaisir à me prendre en photo lorsque je ne m’y attends pas.

Avant d'attaquer à mon tour mon plat je me sens obligée de m’assurer d’une chose. « Elles t’ont dérangé, mes questions ? » S’est-il senti insulté par les choses que j’ai pu imaginer ? N’en-t-il pas souvent de même pour lui lorsqu'il est question d’Alec et de l’amitié que je partage avec ce dernier ? Dès lors que ce dernier doute est levé j’attaque moi aussi mon repas, heureuse de retrouver des sujets de conversations qui ne sont pas sources de tension. La cuisson de la viande, l’établissement et les souvenirs qu’il en avait, j’arrive même à m’intéresser à l’exposition que nous verrons ce soir : sait il quel type d’oeuvres seront exposées ? Et finalement « Je ne peux plus avaler de dessert. Et toi ? » De l’extérieur nous pourrions presque avoir l’air d’un couple normal, et activités illégales mises à part, pourquoi continuer de nier que c’est ce que nous sommes ?









:gniark: :
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptyMar 28 Avr 2020 - 23:05




CAUSE I'VE BEEN UP ALL NIGHT LOOKING AT THE BIG PICTURE
L’homme que je suis ne diffère pas selon son entourage. Face à l’inconnu ou à l’ennemi, je demeure le taiseux, voire l’inapprochable, faute à mes remparts hautement dressés. Devant les miens, ceux au fait de mes blessures, je suis le susceptible, triste et malheureux, le faible qui tient sa bouteille par le goulot en étendard, l’égoïste qui n’écoute plus alors que c’est eux qui, d’instinct, ont modifié leur comportement à mon égard. Certains portent des gants jusqu’aux coudes lorsqu’il s’adresse à moi et Dieu que ça m’énerve. La mort de ma fille a excavé un fossé entre mes proches met moi et, dans l’aventure, ils ont oublié que je suis fiable et même bavard pour qui se donne la peine de gratter le vernis de ma rutilante carapace. Ceux qui s’en souviennent sont malheureusement de plus en plus rares. Ils tiennent pour acquis qu’une part de moi a été enterrée avec Sofia. C’est vrai !  Je ne pourrais le cacher, mais leur fuite n’aura rien arrangé à nos relations. Au contraire, ils ont persisté à creuser à mains nues tout ce qui nous sépare désormais.  Et, à côté, il y a les exceptions. Lola en est une à sa manière, mais jamais elle ne coiffera Raelyn sur le poteau, et ce, à aucun niveau. La belle enfant voit bel et bien en moi un alcoolique profondément maussade bien que courageux d’avoir survécu et, par conséquent, je ne la range pas dans la case des déserteurs. Elle ne m’évite pas, elle sollicite ma présence. Elle ne juge pas non plus : elle constate et se retranche derrière la normalité. Parfois, elle s’arme de candeur pour proposer des solutions et, pétrie dans la pâte de la bienveillance, elle ne s’offusque ni ne se braque de mes refus perpétuels. Certes, ça lui confère un statut affectif particulier que ses ressemblances avec ma fille amplifient. Mais, c’est à mille lieues de celui de mon amante.

Outre mes sentiments, Raelyn est la seule à appréhender ma personnalité au plus juste et elle le confirme d’ailleurs. Elle regarde par de ça les murailles et elle sait. Elle sait pour mes drames et mes problèmes d’alcool. Elle sait ces défauts parfois à l’origine de nos conflits de communication. Elle sait et elle reste là. Elle m’apprivoise jour après jour sans jamais abandonner les armes. Elle ignore sa fatigue quand je suis épuisant de maladresse. Elle m’accueille à bras ouverts dans sa vie avec l’abnégation d’un soldat pour ses désirs. Elle ne m’impose rien, elle m’accepte et ne pose jamais sur moi des œillades qui attesteraient le ressenti des autres. Elle ne me détaille jamais de ses yeux dans lesquels se reflètent de la confiance, de la tendresse et un portrait proche de la réalité. Je suis lucide sur mes travers, mais l’image renvoyée par ma famille ou mes quelques anciens compagnons de route, il est réducteur et insultant. Et ça aussi, elle le sait, ma maîtresse. « Je ne pense pas non plus que je ne suis que ça ou même que je le suis de la manière dont ils l’entendent. » ai-je admis avec une pointe d’amertume à la faveur de mes détracteurs. Je ris encore et en culpabilisant pour beaucoup moins d’y avoir droit. Je suis toujours capable de me livrer à ceux que j’estime dignes de recevoir mes confidences et, depuis – ou grâce – à Raelyn, je ne me rue plus systématiquement sur le whisky à la première occasion ou sans raison. Ce n’est pas négligeable, mais qui pour me concéder ces progrès ? Qui, si ce n’est celle qui tient ma main et qui, comble de l’ironie, ne s’en tracasse pas outre mesure ? Lola ? Je ne m’entretiens pas avec elle de ces soucis-là. Nous sommes davantage, à travers ce deuil que nous partageons, comme deux béquilles l’un pour l’autre. Nous sommes l’invitation à passer à l’étape suivante et douloureuse qu’est l’acceptation. La femme que je mange d’une œillade tantôt reconnaissante tantôt avide, c’est un pan entier de ma reconstruction qu’elle favorise, mais c’est ineffable : elle prendrait peur. Elle réfute l’étiquette ! Je n’ose imaginer la panique si elle se soupçonnait lestée d’un tel fardeau alors que, dans l’absolu, je me charge bien seul de le porter. Bien entendu, j’ai espoir que nous marcherons ensemble un moment encore. Je souhaite par ailleurs que la route soit aussi longue que possible évidemment. Mais, je ne suis pas crédule au point de nous projeter dans vingt ans à couler des jours heureux. L’instant présent me convient amplement et quoique ma vie serait pénible sans elle, elle n’est pas planche de salut. Je n’en ai jamais eu besoin. Alors, jetais toutes explications qui déboucheraient sur ce nouveau malentendu et j’observe le serveur, discret, s’éloigne de notre bulle.

Elle est intime au même titre que notre conversation autour de l’artiste. Moi, j’oscille entre déduction et postulat valable et avéré. Je décris la relation, je confie ses impressions sur notre “couple“ et j’évoque Lola avec, au cœur, un grand bol de sincérité et d’honnêteté. Tout du moins m’y suis-je efforcé alors que je n’ai jamais tenté d'ouvrir une quelconque porte sur l’esprit de Lola. Il m’a l’air si compliqué. Pour moi, c’est une extraterrestre. Or, cette fois, j’argue de m’en être tiré avec les honneurs puisque je récole de la part de mon attentive interlocutrice des remerciements inattendus desquels découlent un soupir de soulagement suivi d’une constatation : « Merci ? Mais, il n’y a pas de quoi, tu sais !» Ses questions sont pertinentes et, parce qu’il me faut l’admettre, plaisantes, rassurantes et séduisantes. J’aime quand ma jalousie trouve sa pendante dans les réactions de Raelyn. J'apprécie qu’elle s’inquiète de ce sur quoi s’érige mon quotidien sans elle et loin du Club. J’adore, vu que ça n’a plus rien de comparable avec la possessivité dont elle fit la démonstration devant une serveuse et une joueuse. Elle ne se manifeste plus seulement sous prétexte qu’elle abhorre qu’on effleure du doigt ses affaires. Non ! Elle l’exprime à cause d’un attachement si profond – et je suis certain de ne pas l’exagérer – qu’il nous conduit immanquablement vers les sentiers du couple, qu’importe qu’elle veuille l’emprunter, qu’elle hésite ou qu’elle y songe ou que l’obscurité la tétanise. Dès lors, autant avouer que son interrogatoire ne m’a aucunement dérangé. Il m’a déstabilisé par essence parce qu’il s’en suit toujours des monologues interminables et crispants dont je suis l’unique responsable cependant. Et pour cause, j’attaque chaque mise au point par le mauvais angle. « Du tout ! » ai-je rétorqué en appréciant seulement mon repas. « J’aurais réagi comme toi. Je pense même que j’aurais été agacé si tu ne les avais pas posées en fait. » Je lui ai adressé un sourire dans le seul but d’appuyer mon propos. « Si je le suis, c’est parce que j’ai encore une fois l’impression que j’ai commencé par la fin et pas par le début. » J’ai haussé les épaules en jouant du bout de ma fourchette avec les oignons essaimés dans la salade, mais je ne l’ai pas perdue du regard un seul instant pour autant. « Je n’ai pas pensé que tu aurais pu t’inquiéter. » J’aurais pu pointer du doigt sa jalousie, mais n’aurais-je pas manqué d’élégance ? « Parce que Lola est… » J’ai réfléchi au terme adéquat, rien ne m’est venu et j’ai opté pour l’exemple. « Parce qu’elle dit ta copine. » Mon sourire précédent s’étira et, s’il n’est pas moqueur, il traduit de l’attendrissement puisqu'il allègue, à lui seul, que le point de vue de Lola, aussi fragile et blessée fut-elle par l’amour quel qu’il soit, est la contraction de l’adolescente et de l’adulte : une adulescente. « Et que ça en dit long sur elle en fait. » Elle a un côté fleur bleue, comme l’a été Sofia avant elle. « Du reste, je voulais vraiment que tu saches où tu mettais les pieds. » ai-je conclu, déchargé d’un poids et prompt à m’épancher sur des sujets plus badins, en passant par les saveurs de mon plat, du sien, du restaurant en lui-même et de mon ignorance la plus totale au sujet de l’exposition. Tout comme elle, j’ai choisi de faire l’impasse sur le dessert par manque d’appétit et parce que l’heure du départ s’approche doucement. « En tout cas, pas de ce genre-là. » ai-je finalement ponctué, l’air goguenard.

***

Au terme des banalités d’usage – réclamer l’addition, la payer, saluer l’équipe – nous nous sommes éclipsés, main dans la main, et le cœur léger. Sur le trottoir, j’ai dessiné l’ébauche d’un baiser que j’ai achevé dans la voiture et à chaque feu rouge. J’ai roulé, sans me presser jusqu’à ce que le cardinal de l’horloge digitale du tableau de bord agresse ma rétine. « Personne n’arrive à l’heure à ce genre d’événement, nous sommes bien d’accord ? Et, je présume aussi qu’il faut rester plus d’une demi-heure. » Sous-entendu, ferais-je de la peine à l’artiste si nous désertions trop tôt ? La norme, quelle est-elle ? Car, bine que la présence de Rae anoblisse l’épreuve de la foule, je doute de réussir à m’accommoder de leur complaisance pour l’incompréhensible. « Ah et, je crois qu’il faut que je te dise encore un truc. Je ne sais pas si c’est important ou non, mais sans savoir… » C’était véridique malheureusement. Je n’ai pas la moindre idée de ce que pensera ma passagère de mon escapade vers Kilcoy avec l’amie de ma fille. De mon point de vue, je n’apprécierais que moyennement, mais parce que le seul être susceptible de l’accompagner s’appelle Strange et qu’Alec me semble de plus en plus agacé par les acoquinements de Raelyn. Je lui prête d’autres intentions que celles qu’il chante, mais qu’à cela ne tienne, je me contente de me réjouir de leur dissension sans interférer. Avec de la chance, mon amante aura bien saisi qu’il n’est de menace en la personne du peintre. « Elle m’a demandé de faire une sorte de pèlerinage sur Kilcoy. Je l’ai fait. Elle en avait besoin. Plus que moi. » À mon niveau, c’est toujours une épreuve et, si je suis avare de détails, par précaution, je les distribuerai , le cas échéant, avec la générosité de rigueur.


Revenir en haut Aller en bas
Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34326 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture EmptyJeu 30 Avr 2020 - 18:36


Cause I've been up all night looking at the big picture
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture 873483867

« Je ne pense pas non plus que je ne suis que ça ou même que je le suis de la manière dont ils l’entendent. » Tu n’es pas ça. Les failles d’Amos sont faciles à identifier, celle ci en tout cas il la porte en étendard devant lui. Elle m’est restée un temps invisible, mais je sais à présent qu’à cause d’une confiance en lui certainement réduite à la base et la dévalorisation de ses proches il n’a plus beaucoup d’estime pour l’homme qu’il est. Tous ces doutes qu’il a projeté sur moi, toutes ces fois où il m’a donné l’impression de ne pas avoir confiance en moi ou en nous et de s’attendre au pire, il l’a fait parce qu’il n’arrive pas à envisager que quelque chose chez lui puisse me plaire et me garder accrochée. Il n’arrive pas à concevoir que je puisse lui être attachée puisqu’à ses yeux, il n’y a plus grand chose à aimer en lui. Seulement si j’ai beaucoup de défauts, je ne vois pas le monde à travers le même scope que la plupart des individus. Il n’est à mes yeux ni faible, ni triste, ni égoïste et si j’ai constaté sa consommation d’alcool importante, je suis trop habituée aux excès en tout genre pour le qualifier d’alcoolique et que cela me dérange. Est-ce que cela fait de moi une femme mauvaise pour lui ? Est-ce que les bien pensant ne lui préfèrerait pas une fille bien sous tous rapports à son bras pour l’aider à s’en sortir ? Une qui l’aide à renouer avec son passé de militaire, de père de famille et donc à leurs yeux de chic type plutôt qu’avec ses plus bas instinct et qui l’invite dans un univers peu vertueux ? Certainement, mais je n’ai que faire des on dit et ses proches, si j’étais amenée à les rencontrer un jour, je me ficherais bien qu’ils m’apprécient ou non, qu’ils s’apprécient ma présence aux côtés du brun ou non, tant que lui m’y voudra j’y demeurerai. S’en lassera-t-il ? Finira-t-il pas réaliser qu’il ne veut plus de ce que je représente, de ce monde de bassesses dans lequel j’évolue ? N’est-ce pas ça au fond qui me pousse à être constamment inquiète qu’il cherche à me pousser vers la sortie ?

Pourtant je ne le remercie pas parce qu’il demeure à mes côté malgré ma jalousie, parce que ma possessivité ne l’a pas encore fait fuir. Je n’ai jamais remercié un homme parce qu’il m’accordait le privilège d’être à ses côté, je suis bien trop fière et trop prétentieuse pour ne pas voir les choses dans l’autre sens et bien qu’il occupe un statut particulier à mes yeux il ne s’agit pas de ça. Je le remercie parce qu’il aborde la chose calmement, qu’il ne me provoque pas, et je le remercie pour cette honnêteté que je ressens dans ses mots. « Merci ? Mais, il n’y a pas de quoi, tu sais ! » Je voudrais profiter de l'accalmie apparente pour profiter moi aussi des saveurs de la nourriture, mais je le sens tendu et j’ai le sentiment que la conversation n’est pas terminé, qu’il y a quelque chose qu’il ne me dit pas. Alors je bois quelque gorgées de vin, espérant chasser ce sentiment, mais voyant qu’il persiste je me jette à l’eau. « Du tout ! J’aurais réagi comme toi. Je pense même que j’aurais été agacé si tu ne les avais pas posées en fait. » Mes lèvres se tordent en un sourire amusé face à son aveux. Il m’aime jalouse, c’est ce qu’il confesse à mi mots et ça me plaît. « Si je le suis, c’est parce que j’ai encore une fois l’impression que j’ai commencé par la fin et pas par le début. » Je ne peux qu’acquiescer : je ne sais pas s’il a commencé par le fin, à mes yeux il s’est simplement débattu avec le torrent de ses idées et le résultat a été peu concluant : il n’a fait que me montrer à quel point il tenait à la demoiselle - l’idée me déplait toujours, quel que soit son âge et quelle que soit la nature de cette affection - et à quel point l’affection qu’il ressent à son sujet est profonde puisque liée à sa fille. Moi, cela n’a fait que faire grandir mes inquiétudes et si je veux être tout à fait honnête j’ai beau lui être reconnaissante de son honnêteté, j’ai beau avoir calmé ma jalousie et réussi à la contenir, je suis toujours contrariée par la présence d’un lien féminin aussi fort dans sa vie, je ne suis pas capable de me raisonner. « Je n’ai pas pensé que tu aurais pu t’inquiéter. Parce que Lola est… » Alors ça ne repose sur rien de tangible et je suis assez douée socialement pour ne pas montrer que seule l’évocation du prénom de celle que j’ai imaginée quelques minutes comme une rivale me tend, mais c’est c’est le cas. « Parce qu’elle dit ta copine. Et que ça en dit long sur elle en fait. Du reste, je voulais vraiment que tu saches où tu mettais les pieds. » Son sourire lui m’attendrit, et je sais qu’il me dit la vérité. Me lance-t-il une perche ? Attend-il le moment où je céderai enfin à son besoin de mettre le nom de couple sur ce que nous sommes depuis notre dispute et notre réconciliation ? Ce soir là je ne l’ai pas fait parce que je n’étais pas certaine d’y être prête d’une part, et d’autre part parce qu’il était hors de question que je ne le fasse que parce qu’il m’y pressait. Cela n’aurait eu aucune valeur à mes yeux et, je le sais pour le connaître, aux siens également. Il aurait été soulagée sur le moment, les quelques heures suivant sa victoire et cette étiquette arrachée, mais il aurait bien vite été rattrapé par cette crainte de m’avoir prise au piège et que je demeure à ses côté par peur de sa réaction si je décidais du contraire. Je sais que j’ai envie de rendre les choses plus officielles et plus tangibles, j’avais même avant tout ça décidé de le faire ce soir mais je décide de m’abstenir parce que j’estime que le moment mérite des lettres de noblesses, il mérite de ne pas passer après une pseudo crise de jalousie et d’être provoquée par la peur que l’ombre d’une autre ne pèse sur notre relation.

Est-ce que je sais exactement où je mets les pieds avec lui ? Ne me suis-je pas plutôt jetée à bras le corps dans une relation avec un homme sur lequel je ne sais au final que peu de choses ? Si je commence à cerner les contours de sa personnalité et de ses principes, je ne sais rien de son histoire. Vais-je en découvrir d’autres des Lola ? A-t-il des squelettes cachés dans les placard qui jouxtent sa route ? Je chasse ces interrogations au profit de discussions plus légères sur la nourriture, sur notre quotidien, sur le Club et sur l’exposition à laquelle nous allons assister. Je me rassure en badinerie, gestes tendres et mains qui se cherchent pour se frôler et parfois s’étreindre et je retrouve même finalement plutôt rapidement la bonne humeur qui m’habitait en poussant la porte de l’établissement. Son « En tout cas, pas de ce genre-là. » récolte un rire, un regard de biche et une caresse du dos de mon pied contre son tibia, et finalement nous quittons le restaurant.

Le baiser qu’il m’offre sur le trottoir est suivi d’autres dans la voiture, entre deux éclats de rires provoqués par mes tentatives de le déconcentrer de sa conduite et d’attraper ma main dans la sienne. La galerie n’est pas loin finalement et rapidement nous arrivons dans le quartier. Il choisit le moment où nous sommes arrivés et où il vient de me demander d’ouvrir les yeux pour une place pour remettre de l’huile sur le feu. « Personne n’arrive à l’heure à ce genre d’événement, nous sommes bien d’accord ? Et, je présume aussi qu’il faut rester plus d’une demi-heure. » Je lui adresse un sourire, attendrie par le fait qu’il soit si peu à l’aise dans les foules et en public, là où moi j’excelle. « On restera le temps que tu veux. Je suis sûre que personne n’aura la tête à nous chronométrer. » Son artiste doit bien avoir de la famille et des amis non ? Mon amant ne peut être la seule personne sur laquelle elle a jeté son affection. « L’astuce c’est de faire en sorte que tout le monde t’aperçoive. Comme ça même si tu ne reste que dix minutes les témoignages donneront l’impression que tu as été là plus d’une heure. » La conversation reste légère, jusqu’à ce qu’il m’assène une nouvelle information, comme si elle lui brûlait la langue. « Ah et, je crois qu’il faut que je te dise encore un truc. Je ne sais pas si c’est important ou non, mais sans savoir… » Je fronce les sourcils et m’interromps. Je tourne mon corps dans sa direction pour ne rien manquer de ce qui semble le travailler. « Elle m’a demandé de faire une sorte de pèlerinage sur Kilcoy. Je l’ai fait. Elle en avait besoin. Plus que moi. » Je fronce les sourcil et réagis cette fois ci bien trop vite, sur le coup des nerfs alors que je m’étais promis de ne pas le faire. « Tu te fous de ma gueule ? » J’attends qu’il se gare dans une place pour poursuivre, cherchant à m’empêcher d’exploser, à contenir ma colère et cet inédit - inédit avant lui - sentiment d’insécurité.

Qu’a-t-elle cette révélation qui me chamboule plus que les précédentes ? Finalement pas grand chose dans sa nature et si elle était arrivée sur le tapis en même temps, avant le repas, je l’aurais encaissé sans qu’elle ne soulève d’émotion plus forte que le reste. Sauf qu’en la taisant à ce moment là il lui a donné l’air d’un problème. En ne me le disant qu’au dernier moment, certainement par peur que la demoiselle ne fasse une gaffe en public, il me laisse penser qu’il y a anguille sous roche et qu’il a quelque chose à cacher. « Tu as eu l’occasion de me le dire dans le restaurant tout à l’heure et tu l’as pas fait. » Qu’est-ce que cela cache ? « Qu’est ce que je dois en penser ? » On ne dissimule pas ce genre d’information sans raison valable lorsqu’on se met à nue et que l’on a une conversation à coeur ouvert. Encore une fois je n’aspire pas à être présentée à ses parents, à ses amis d’enfances et à son entourage, je ne suis pas ce genre de femme et s’il me proposait cela me mettrait terriblement mal à l’aise d’une part, et dans la difficile position de devoir lui dire non de l’autre. Mais comment suis-je censée prendre le fait qu’il invite quelqu’un à partager son histoire quand il ne le fait pas avec moi ? « Que tu me dis ça au dernier moment par peur qu’elle te trahisse ? » Il aurait pu attendre que nous soyons arrivés devant la porte d’entrée et me le dire avant de s’engouffrer dans la galerie, l’effet aurait été plus parfait encore. « Et que ça trahisse quoi exactement ? » Si je ne fais pas de scène, je suis consciente de ne pas parvenir à garder mon calme autant qu’au restaurant. Mais tant pis. Il voulait que je sache où je mettais les pieds, il voulait m’éviter ce sentiment d’être prise au piège et en lâchant ce type d’information au dernier moment c’est exactement ce qu’il a fait. Parce qu’il l’aurait dit plus tôt, il l'aurait dit plutôt s’il n’avait pas pressenti ce que cela pouvait faire naître chez moi en émotions, j’en suis persuadées.









:gniark: :
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty
Message(#)(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

(Amelyn #14) ► Cause I've been up all night looking at the big picture

Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant