| | | | | | | (#)Dim 26 Avr 2020 - 23:35 | |
| Il avait passé des heures entières à lire des rapports concernant la barrière de corail, qu’il considérait comme étant le joyau de l’Australie. Si elle était la garante de la richesse de la faune et la flore du territoire, elle était aussi un argument indéniable pour les touristes. Nombreux étaient ceux qui s’adonnaient au snorkeling pour observer les fonds marins du continent. Malheureusement, les constats des scientifiques étaient alarmants : les coraux mouraient de plus en plus, et de plus en plus vite. Les raisons étaient aussi diverses que variées : pollution trop importante, tourisme de masse, et incapacité à protéger cet écosystème pourtant fragile. Comment pouvait-on être encourager la production et l’exportation de charbon et, en parallèle, se lamenter de la destruction des trésors naturels du pays ? Cette attitude agaçait profondément Camil, qui trouvait que cette posture reflétait un manque d’honnêteté et de courage. Pour sa part, il ne voulait pas continuer dans cette voie, et comptait bien défendre ses idées. L’Australien soupira légèrement, parfaitement conscient que sa position écologique sur ce sujet ne serait pas simple à faire avaler à ses collègues du parti, et encore moins à son potentiel électorat — habituellement plutôt conservateur. Mais parfois, une rupture nette pouvait engendrer une prise de conscience de la part du plus grand nombre. En tout cas, il l’espérait. Il décala son ordinateur d’un bon mètre, puis s’empara de son bloc-note et du crayon de papier qui traînait sur la table. Il y jeta quelques mots bien pensés, qu’il répéterait plus tard à sa responsable de communication pour lui donner du grain à moudre. Elle pourrait s’en servir pour le faire valoir dans des éléments destinés au grand public, ou lors de la rédaction d’un discours. Il se perdit dans ses réflexions, et lorsqu’il releva la tête, il réalisa que le crépuscule avait laissé place à la nuit. Il fit la moue en réalisant qu’il n’avait pas mis un pied dehors de la journée, et se décida à y remédier. Un verre au Canvas, voilà qui l’aiderait à se changer les idées. Il laissa un mot pour Sixtine, qui lui indiquait simplement de l’appeler lorsqu’elle rentrerait. Il savait qu’elle le ferait ; les deux Smith étaient fusionnels, et la présence de l’autre était presque nécessaire à leur équilibre.
Comme toujours, le Canvas était bondé. Camil, loin d’être rebuté par la foule, se fraya un chemin entre les clients du bar. Il s’installa au bar, et commanda un gin tonic au serveur. Il profita du temps de préparation pour s’emparer de son téléphone. Il entreprit de faire défiler les dernières actualités qui, comme trop souvent à son goût, n’étaient pas bonnes. Il consulta ensuite la dizaine de mails qu’il n’avait encore pas pris le temps de lire, et fit la moue en constatant que la plupart n’avait guère d’intérêt. Quelques newsletters, deux mails de Nolan, et un article transféré par sa soeur. Le serveur le sortit de ses pensées en déposant son cocktail face à lui, et il porta le breuvage rafraichissant à ses lèvres. Et puis, contre toute attente, il fut à nouveau interrompu. « Je l’étais. » Répondit Camil, alors que l’amie de Skylar se hissait sur le tabouret qui se trouvait sur sa droite. Sa solitude venait de prendre fin, et à vrai dire, il n’en était pas mécontent : depuis qu’il avait quitté son travail à la mairie, il voyait nettement moins de monde. Ses relations se résumaient désormais à ses fidèles alliées — le couple Whitaker en tête. Deborah aussi, qui jouait un rôle pour le moment secondaire dans sa vie, mais qui était une agréable compagnie. Et puis il y avait sa soeur, Sixtine, qui avait pris l’habitude de venir s’installer face à son frère pour faire ses devoirs. « Boire un verre. » Commenta simplement le politicien en désignant d’un léger signe de tête son verre, qui reposait sagement sur le comptoir. Il était légèrement surpris par sa question ; s’était-elle attendue ou imaginée autre chose ? « Et toi ? » Demanda-t-il, avant d’ajouter : « Tu ne me semblais pas être un loup solitaire. » Bien au contraire, d’ailleurs : la blonde avait l’air d’avoir une vie sociale débordante. Il se souvenait d’elle, riant à gorge déployée, sirotant du champagne, charmant d’un clin d’oeil quelques uns de ses alliés et autres adversaires. « Tu attends du monde, peut-être ? » Suggéra-t-il en jetant un coup d’oeil par-dessus son épaule. |
| | | | (#)Lun 27 Avr 2020 - 13:20 | |
| J'avais pas prévu de passer ma soirée seule, même si je me retrouve dans un bar un peu miteux à mon goût. J'aurais fini par rejoindre le coin VIP et traîner avec une armée de gens qui ne veulent que ça aussi. Mais personne ne m'a encore reconnu, très peu de gens me reconnaissent à Brisbane. C'est pratique quand je veux flâner dans les rues, c'est bien moins pratique quand je veux rentrer gratuitement dans une boîte ou faire les boutiques. Personne ne m'a encore rien offert dans les magasins, et je trouve ça terrifiant que même les gérant des magasins de luxe de Brisbane ne soient pas capable de tirer partie du fait que je viens m'habiller dans leurs magasins.
Et ce soir, au lieu d'aller directement repérer le carré VIP, je repère un mec que j'ai déjà vu récemment. Je fronce les sourcils en réfléchissant à son prénom. Camille je crois bien. Il avait l'air proche de Skylar, et la jeune femme n'est jamais proche des gens par charité. Un peu comme moi. "Déçu que je vienne te déranger ?" Question pas très utile puisque, même si il voulait rester seul, maintenant que je l'ai trouvé c'est trop tard. "Je connais pas bien Brisbane alors je suis rentrée dans le premier bar que j'ai trouvé." Pas vraiment le premier, mais le premier qui ressemblait vraiment à un bar potable. "Si j'avais pas l'air d'un loup solitaire j'avais l'air de quoi ? D'un chef de meute ?" je hausse un sourcil. Je préfère largement avoir l'air du chef de meute. "J'attends personne. Et toi tu as un rendez-vous ?" ce serait dommage que je sois obligée de la partager pendant la soirée. "T'avais plutôt l'air d'être bien entouré la dernière fois que je t'ai vu." la dernière, mais aussi la première fois. Et on ne peut pas vraiment dire qu'on a dû l'occasion de beaucoup parler. C'est certainement l'occasion de remédier à ça.
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| | | | (#)Sam 2 Mai 2020 - 0:15 | |
| « Aucunement. » Confia le politicien, qui ne se sentait pas importuné par la présence d’une tierce personne. Il avait été seul toute la journée ; un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal. Par chance, Ivy n’avait pas connaissance de ses ambitions futures ; il échapperait donc peut-être aux questions indiscrètes, qui concernaient sa carrière. « Tu n’es pas mal tombée. » Fit-il remarquer, alors que l’Australienne lui faisait savoir que c’était la première fois qu’elle mettait les pieds au Canvas. Il s’agissait pourtant d’un endroit réputé, qui rassemblaient quotidiennement de nombreux clients. Et, en fin de semaine, le lieu était pris d’assaut. Les étudiants et travailleurs acharnés aimaient particulièrement s’y retrouver, et célébrer leur fin de semaine harassante. Ou le début d’un week-end endiablé. « Tu es arrivée quand à Brisbane ? » Demanda-t-il, cherchant à en savoir davantage sur la vie de son interlocutrice. Puisqu’elle avait décidé de s’installer à ses côtés, autant faire la conversation et rendre ce moment le plus agréable possible, non ? « Tu t’acclimates bien ? » Brisbane était une ville agréable, et offrait un cadre de vie idéal. En tout cas, selon Camil. S’il avait aimé vivre et grandir aux Etats-Unis, il ne pouvait pas franchement dire que Houston lui manquait. « Qu’est-ce qui t’amène ici, d’ailleurs ? » Conscient que cette multiplication de questions pouvait passer pour de la curiosité maladive, l’Américain ajouta : « Si ce n’est pas indiscret, bien sûr. » Au détour d’une conversation avec Skylar, il avait compris qu’Ivy était une bonne amie à elle et que son arrivée à Brisbane avait été une surprise. « Peut-être, j’en sais rien… Tu me semblais juste être quelqu’un de très entourée, très sociable. » Déclara-t-il en souriant. Ivy avait l’air d’être un caractère fort, quelqu’un qui savait ce qu’elle voulait. Comme Skylar, d’ailleurs ; les relations entre les deux femmes devaient être parfois houleuses. « Pas ce soir. » Répondit l’Américain en haussant les épaules. Ça ne lui ressemblait pas beaucoup, de sortir seul ; cependant, son nouveau rythme de vie faisait qu’il croisait moins de monde. Il eut un léger sourire lorsqu’il entendit l’amie de Skylar faire remarquer que, la dernière fois qu’ils s’étaient vus, il était en bonne compagnie. « C’est vrai. » Confirma-t-il, sans quitter son petit sourire narquois. Et elle n’était loin de la vérité : l’Américain avait une vie sociale importante et fournie, habituellement. « Mais ça n’a rien d’un défaut d’aimer la bonne compagnie, n’est-ce pas ? » Demanda-t-il, cherchant faussement son approbation. Il se fichait royalement de son avis, à vrai dire ; il voulait simplement la tester, chercher à savoir où se trouvaient ses limites. |
| | | | (#)Dim 3 Mai 2020 - 0:22 | |
| Je souris un peu quand je vois que ma présence ne le fait pas fuir. Ca m’intéresse, je vais peut-être pas chercher plusieurs personnes pour me faire la cour et gonfler un peu plus mon ego. Pour l’instant je m’intéresse et je me concentre uniquement sur Camil. Si c’est un proche de Skylar c’est qu’elle doit forcément y trouver son compte, alors peut-être que moi aussi j’y trouverai le mien. Donc pour le moment on discute, et j’enregistre les quelques informations qu’il me donne. Lui aussi a l’air intéressé, et je joue de mon regard en buvant une partie de mon verre qui est quasiment vide. “Très bien alors.” Je ne suis pas mal tombée, et je souris un peu plus. Assez amusée par la situation. “Je pensais pas que tu fréquentais ce genre d’endroits.” Le genre de bar qui n’est pas vraiment up.
“Je suis là depuis quelques semaines, j’habitais à Sydney avant.” Il ne connait pas ma vie, je ne connais pas la sienne. Et je ne risque pas d’étaler tous les détails devant un inconnu. Est ce que je m’acclimate bien ? Je ris légèrement en captant son regard. “Je m’acclimaterais n’importe où !” N’importe où, c’est certainement faux. Il faudrait que je dise dans n’importe quelle grande ville. Ca c’est bien plus vrai, parce que j’ai besoin de mon luxe et de mon confort, où que j’aille. “La mer, la ville, mes amis que je n’ai pas vu depuis longtemps…” J’en ai des tas d’excuses du genre pour ne pas parler de la vraie raison qui m’a fait quitter Sydney. “Tu peux poser toutes les questions que tu veux.” et elle commande un autre verre en faisant signe à Camil de commander lui aussi si il en a besoin. “Et toi ? T’es à Brisbane depuis longtemps ?” Elle ne connait rien de lui, et ce soir ça allait changer.
“Bien vu.” Ce n’était pas vraiment difficile de voir que je suis quelqu’un de toujours bien entourée. “Pas ce soir…” Je répète ses mots un peu plus doucement comme pour les analyser. “Donc personne n’est censé venir nous déranger.” Et mon sourcil se hausse alors que je récupère mon nouveau verre rempli. “Oh non c’est bien loin d’être un défaut.” Je suis exactement pareil, et j’ai tendance à dire que je n’ai aucun défaut. “Les personnes bien entourées sont les plus influentes, tu es quelqu’un d’influent ?” Je sens qu’il ne connait pas mon ancienne vie, je n’ai pas parlé de mes parents ou de mon nom de famille, donc, pour le moment, je peux passer incognito.
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| | | | (#)Mer 6 Mai 2020 - 17:40 | |
| « Ah oui ? Tu pensais que je fréquentais quel genre d’endroit ? » Demanda-t-il, un sourcil arqué de surprise. Sa réflexion le rendait curieux : quelle image pouvait-elle bien avoir de lui ? Après leur première rencontre, avait-elle fait des recherches le concernant ? Il en doutait ; cependant, les propos d’Ivy jetaient un flou. « Je ne voudrais pas que tu te méprennes sur mon compte. » Plaisanta l’Australien en souriant. Véritable caméléon, le politicien savait s’adapter aux lieux et aux personnes qu’il fréquentait. « Je m’adapte facilement. » Reconnut-il, sous-entendant clairement que s’ils s’étaient croisés dans ce bar ce soir-là, ils pourraient tout à fait se recroiser ailleurs à un autre moment. Et une petite voix lui susurrait que ce serait probablement le cas, puisque tous les deux connaissaient très bien Skylar.
« N’importe où tant qu’il y a de jolies plages et des boutiques luxueuses, non ? » Corrigea Camil, amusé. Il pensait avoir cerné la personnalité de la femme qui lui faisait face, et il ne fût donc pas surpris de l’entendre évoquer sa vie sociale. Sydney était une ville cosmopolite, très active et dynamique. Tous les ingrédients semblaient donc réunis pour contenter Ivy. « Toutes ? Je te pensais plutôt du genre à entretenir le mystère. » Plaisanta l’Australien. Il suivit le mouvement, et commanda lui aussi un autre verre. S’il savait déjà qu’il n’irait pas jusqu’au bout de la nuit ce soir, rien ne l’empêchait de faire un peu durer cette conversation. Il se laissa d’ailleurs aller à quelques confidences concernant sa présence à Brisbane. « Une vingtaine d’années. » Répondit-il, réalisant soudainement qu’il avait maintenant passé autant de temps dans son pays natal que dans son pays d’adoption. Il avait arpenté la ville en long, en large et en travers. Il en connaissait les moindres recoins, et pouvait conseiller n’importe quel nouveau venu. « D'ailleurs, si tu veux connaître quelques bonnes adresses… » Commença-t-il, avant de poursuivre : « Je pourrais te donner quelques noms de bars huppés, histoire que tu puisses rencontrer un peu de monde. » S’amusa-t-il. Ils étaient nombreux, les étudiants ou jeunes diplômés qui sortaient dans les bars et boîtes réputés de Brisbane. Mais Skylar avait déjà dû l’aiguiller, dans ce domaine. La femme de Nolan connaissait, elle aussi, la ville comme sa poche.
« Ça se pourrait bien. » Répondit-il en haussant les épaules. Ancien directeur du cabinet du maire de Brisbane, il avait l’habitude d’oeuvrer dans l’ombre. Il avait géré des dossiers complexes, avait préparé des plans et des stratégies tarabiscotés, et avait résolu ce que d’autres avaient pensé insolvable : petit à petit, il s’était rendu indispensable. Il s’était fait une place, il s’était fait un nom : progressivement, il avait tissé sa toile. Il s’était construit une carrière. « Et toi ? Qui es-tu, exactement ? » Demanda-t-il, avant de porter son verre à ses lèvres. « Les filles de ton âge ne s’intéressent pas à l’influence des personnes qu’elles rencontrent, normalement. Si ? »
@Ivy Waterhouse
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| | | | (#)Ven 8 Mai 2020 - 22:32 | |
| Il m’amuse ce Camil, il attire un peu mon attention en posant des questions. Il n’a pas tout de suite rejeté ma présence, m’a même fait comprendre que j’étais la bienvenue. Alors je continue de sourire en buvant mon verre lentement. “Des bars bien plus up que ça.” Et je me tourne pour poser mon dos contre le bar et faire face à la piste de danse. “Oh donc toi tu t’adaptes vraiment n’importe où ?” Ca c’est un peu difficile à croire. Quand quelqu’un vit dans mon monde, c’est difficile de ne pas vivre avec son petit confort et ses petites habitudes. “Je voudrais pas me méprendre.” Je lève la main droite en reprenant ses mots qui me font un peu rire. Je ne suis pas en train de le juger, je me pose des questions. Je me demande si il est comme moi ou comme Skylar. Alors je pose des questions ciblées et je lui fais part de mes observations.
“Et des bars avec des coins VIP.” Je ne me cache pas, j’assume totalement mon mode de vie et si ça ne plaît pas c’est pas mon problème. J’aime ma vie, et je ne changerais pour rien au monde. Et il a apparemment compris certaines parties de mon fonctionnement puisqu’il ne tombe pas dans le panneau. Je m’adapte dans les lieux qui sont faits pour moi, et je ne vais pas dans les endroits qui ne sont pas assez bien pour m’accueillir. “Tu peux poser toutes les questions que tu veux.” Mais il y a un mais. “Mais j’ai jamais dit que j’allais répondre sincèrement à chacune.” Mon regard croise le sien parce que je joue et que j’adore ça. Et il n’a pas l’air excédé par mon comportement alors je continue. Mais si il avait été excédé j’aurais continué de toute manière, alors tant mieux pour lui. “Ouais j’aurais bien besoin d’un guide pour trouver les meilleurs endroits de cette ville.” Et Camil pourrait être parfait pour ça. Même si je n’ai pas besoin d’aller bien loin pour rencontrer du monde, parce que, quand je cherche, je trouve toujours des gens qui me reconnaissent dans le coin d’un bar et qui me demandent des photos.
Personne ne nous dérangera. Et je ne peux cacher un sourire alors que je bois une gorgée dans mon nouveau verre. “Ce serait trop facile si je te le disais comme ça.” Il ne m’a certainement pas reconnu, ou si il l’a fait il le cache très bien. Et ça m’arrive d’apprécier être dans l'anonymat quelques minutes. Surtout quand je cherche autant à savoir qui il est que lui cherche qui je suis. “Si je te demandais directement qui tu es tu répondrais ?” Moi je pourrais toujours lui donner une réponse bien loin de la réalité. “Les filles de mon âge ne s’intéressent peut-être pas aux même choses que moi.” Et je lui lance un clin d’oeil amusé. Il ne sait pas que je connais une grande partie du monde des riches, et qu’on m’a toujours enseigné qu’avoir de l’influence était une des chose les plus importante.
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| | | | (#)Mer 13 Mai 2020 - 16:30 | |
| « Chaque chose en son temps. » Commenta l’Australien en haussant les sourcils, un petit sourire s’étant glissé sur ses lèvres. Ce n’était qu’un jour de semaine lambda, où il n’y avait aucun enjeu. « N’importe où. » Confirma-t-il en hochant légèrement la tête. En tant que politicien, il n’avait guère le choix : il devait impérativement être en mesure de s’adapter — que ce soit à l’environnement, ou aux personnes qu’il était amené à rencontrer. Il avait un (futur) électorat à séduire, et il ne comptait pas faire les choses à moitié. Il faudrait que l’on parle de lui, qu’il fasse les gros titres. Il faudrait que son nom raisonne dans les média, qu’il soit imprimé sur tous les journaux : en d’autres mots, il faudrait qu’il devienne incontournable. Que le Queensland, et à plus large échelle l’Australie, entende parler de cet homme. Jeune, dynamique, motivé : voilà trois qualités qui lui seraient utiles, dans quelques semaines. Skylar oeuvrait déjà sur une stratégie de communication bien rodée, qui servirait à le présenter sous son meilleur jour. « Si jamais tu as un doute, tu pourras toujours demander à notre amie commune. » Suggéra l’Australien en souriant. Il ne savait pas exactement quel était le lien qui liait ces deux femmes, mais une petite voix lui disait qu’il serait bientôt mis au parfum.
« Il y en a un, ici. » Déclara Camil, avant de pointer du doigt le fond du bar. Il n’était pas encore très animé ; la soirée n’avait pas réellement démarré. Camil savait que, d’ici une heure, il y aurait un renouvellement de clientèle : les travailleurs rentreraient chez eux, et laisseraient la place aux noctambules. « Mais je pense que tu trouverais ton bonheur dans les bars qui sont sur la plage : très animés, très jeunes, très branchés. » Il aimait s’y rendre, lui aussi : le cadre était particulièrement agréable. Cependant, les lieux étaient parfois victimes de leur succès : souvent plein à craquer, on ne se rendait pas là-bas pour être discret. Au contraire, d’ailleurs. Il projetait d’ailleurs d’y mettre les pieds avec Deborah, tôt ou tard. Il fallait qu’ils soient vus ensemble, régulièrement et dans une vie de couple qui soit la plus normale possible aux yeux de tous. Il ne doutait pas de leur succès : tous deux s’entendaient bien, et étaient prêts à mener leur mission à bien. « Tu devrais demander à Skylar : elle connait bien la ville. » Il tournait autour du pot, cherchant à percer le mystère de cette relation. Camil se demandait dans quelle mesure ces deux femmes, vraisemblablement fortes en caractère, pouvaient s’entendre. N’y avait-il pas un peu de jalousie ou de compétition entre elles ? L’Américain avait du mal à croire qu’Ivy et Skylar aient toujours une relation paisible et saine.
Il fit la moue lorsqu’il comprit qu’Ivy ne lui en révélerait pas davantage sur elle, malgré sa demande. Il ne fit pas le timide lorsqu’elle lui retourna, indirectement, la question. « Je te répondrais la chose suivante : que je suis un jeune politicien, qui est ici ce soir pour boire un verre et se changer les idées. » Volontairement, il choisissait de ne pas s’étendre. Il acceptait d’en dévoiler un peu sur son compte, mais rien qui n’était particulièrement incriminant ou indiscret. Il gardait pour lui ses projets, ses secrets. « Ah oui ? Et tu t’intéresses à quoi, alors ? » @Ivy Waterhouse |
| | | | (#)Mar 19 Mai 2020 - 16:28 | |
| Il s’adapte apparemment n’importe où, et j’ai bien envie de le croire quand je vois à quel point son style est différent par rapport à la première fois où je l’ai vu. Je hoche la tête et je ne rajoute rien en buvant la fin de mon verre. Ce genre de cocktail se finit bien trop vite c’est terrible. Je hausse un sourcil quand Skylar revient dans la conversation, étrange. Soit il veut savoir ce qu’il y a entre nous deux, soit il est complètement obsédée par mon “amie”. La deuxième est tout aussi possible que la première option. “Elle te connait bien donc ?” Elle connait beaucoup de monde Skylar, mais ce n’est pas pour ça qu’elle va tous me les présenter.
“Pourquoi t’es pas déjà dans ces bars si ils sont si bien que ça ?” Des bars au bord de l’eau c’est exactement le genre d’endroit qui me plairait je le sais. Et je pense que Camil peut y être régulièrement, il s’adapte partout mais il a sûrement des préférences non ? Alors je cherche, je pose des questions en essayant de le cerner pendant qu’il fait la même chose que moi. Je suis évasive, il l’est aussi. Il ne connait pas mon nom de famille, il ne sait pas encore qui je suis mais ça ne saurait tarder, c’est pas le genre d’informations que je garde secrète longtemps. J’attends juste de voir si ça peut m’être utile, ou si ça l’intéresse vraiment. Il parle encore de Skylar et je fronce le nez. “Tu peux toujours l’appeler pour qu’elle vienne me babysitter si tu n’apprécies pas ma compagnie.” Et je bois une partie de mon nouveau verre en plantant mon regard dans le sien. “Ou alors c’est que tu ne connais pas la ville si bien que ça et tu délègues la visite.” Ca pourrait me plaire de visiter les bars les plus branchés de cette ville, et il a l’air de s’y connaître un peu.
Il est politicien et mes yeux s’arrondissent un peu. C’est logique, je me souviens de la soirée pendant laquelle je l’ai rencontré. Je n’ai pas fait attention à qui était qui, je n’ai jamais vraiment aimé la politique. Mais je hoche la tête. “Donc t’as besoin de te changer les idées.” Ca ne doit pas être facile mais il n’est pas le premier politicien que je rencontre. “Skylar te sert à quoi dans tout ça ?” Parce que; si elle trainait autour de lui c’est qu’elle y trouvait son compte la jeune femme. Elle a toujours aimé attirer l’attention, un peu comme moi. A quoi je m’intéresse, la question me fait sourire et je réfléchis une seconde. “Beaucoup de choses certainement.” Mais je vais essayer de lui donner une réponse un peu plus claire. “Je m’intéressais beaucoup à la danse quand j’étais jeune, maintenant je m’intéresse à l’argent et la fête surtout.” Je pourrais avoir beaucoup de centres d’intérêts mais qui seraient tous bien moins amusants. Parce qu’en réalité je m’intéresse un peu à tout, j’ai des connaissances dans beaucoup de domaines différents même si je ne m’en suis que très rarement servi. Merci papa ambassadeur qui voulait que sa fille puisse argumenter sur n’importe quel sujet.
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| | | | (#)Sam 23 Mai 2020 - 22:44 | |
| Il était curieux de savoir quel était le lien qui unissait Ivy et Skylar. À vrai dire, plus il parlait avec son interlocutrice, plus il était perplexe : à première vue, les deux femmes n’étaient pas faites pour s’entendre. Elles avaient deux fortes personnalités, et voulaient toutes les deux être remarquées. Elles se propulsaient, volontairement, toutes les deux dans la lumière, prêtes à éblouir le monde qui s’ouvrait devant elles. Là où d’autres auraient eu peur d’y laisser des plumes, les deux Australiennes préféraient foncer. Une qualité que l’Américain appréciait, même si pour sa part, il aurait sans doute pris plus de pincette. Il n’aimait pas l’imprévu, et anticipait tout — ou, plus exactement, tout ce qui pouvait l’être. « Oui, on se connaît plutôt bien. » Admit Camil en hochant légèrement la tête, après avoir pris quelques instants de réflexion pour répondre. La relation qu’il partageait avec Skylar était bien singulière : elle avait d’abord été la femme de son collègue, puis la femme qui s’était proposée et imposée comme étant sa meilleure alternative pour gérer la communication relative à sa future campagne pour les élections auxquelles il comptait se présenter. « Je travaille avec son mari, Nolan. » Il était d’ailleurs son plus fidèle allié, celui sur qui il pouvait compter depuis de longues années. Dans quelques semaines tout au plus, quand Camil ferait part de ses projets d’avenir, il serait d’ailleurs promu. Ce ne serait pas une surprise pour le fils Whitaker ; ils en avaient longuement parlé, et s’étaient mis d’accord sur les termes du contrat. « Tu le connais ? » Demanda-t-il, toujours dans l’idée de mieux cerner la relation qui liait Ivy aux Whitaker.
« Parce que je vis à proximité. » Déclara l’Australien en haussant les épaules. Ce soir, il avait décidé de sortir pour prendre l’air, se changer les idées — pas pour faire la fête jusqu’au bout de la nuit. Il avait opté pour un bar sympa, qui se trouvait dans les coins de Spring Hill. Pas de prise de tête : voilà quel était le mot d’ordre de Camil pour ce soir. « Ouh, madame sort les griffes. » Ricana le politicien. Avait-elle du mal à gérer la présence de Skylar dans sa vie ? Sa réaction, surprenante, attisa encore davantage la curiosité de l’Australien. « Détends-toi : c’est juste que, ce soir, je ne serai pas un bon guide. » Confia-t-il en haussant les épaules. Par pur flemme, il devait bien l’admettre. « J’ai des dossiers importants sur le feu, et j’ai besoin d’avoir les idées claires demain. » Expliqua-t-il, songeant à la pile de papiers qu’il avait laissé en plan sur son bureau.
« Je confirme. » Déclara-t-il en hochant légèrement la tête. Il aurait pu opter pour un footing le long de la plage, pour une séance de boxe, ou pour un massage dans un spa — mais finalement, c’est vers un bar qu’il s’était dirigé. La solution facile, rapide, et efficace, puisqu’elle se trouvait à deux pas de chez lui et qu’elle ne lui demandait guère d’effort. « Pour le moment, à rien. » Répondit l’Australien, en sous-entendant que bientôt, cette affirmation ne serait plus vraie. Et pour cause : elle serait bientôt aux commandes de la communication, dans sa campagne électorale. C’était un rôle majeur, que Camil ne comptait pas négliger : il savait l’importance des réseaux sociaux, des bonnes actions à accomplir, des endroits et lieux où il fallait être vu. Le temps de la politique des idées et des réseaux sous-marins était révolu. « L’argent et la fête, vraiment ? À quoi ça va te servir, tout ça ? » Demanda-t-il en arquant un sourcil, surpris par les propos de son interlocutrice. « Tu comptes épouser un vieux riche ? » Ça l’amusait, de le croire. Mais une petite voix lui soufflait qu'elle ne se contenterait pas d'un ancêtre.
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| | | | (#)Lun 1 Juin 2020 - 2:01 | |
| Il connait Skylar et ça j’aurais pu le deviner toute seule quand j’étais à cette soirée mondaine. Je me suis imposée pour me présenter, Skylar ne l’a pas fait certainement parce que cet homme lui est utile et qu’elle ne voulait pas que je m’amuse à aller voler sa place. Mais elle le sait la brune que je m’impose, même si elle n’est pas d’accord. Elle devrait être habituée depuis le temps. Nolan, elle a déjà entendu ce prénom, elle a déjà plus ou moins vu cet homme mais elle n’a pas eu l’occasion de discuter. “Je l’ai déjà vu de loin, je n’ai jamais eu l’occasion de discuter. Je viens tout juste d’arriver dans les parages.” Et je compte bien me faire ma place dans cette ville tant que je le peux. J’ai déjà beaucoup de contacts, et je sais que je peux me débrouiller pour garder mon train de vie assez facilement. “Tu connais bien le couple toi ?” Il travaille avec un, connais l’autre, mais je ne sais toujours pas quel genre de relation les lie tous.
Je lui demande pourquoi il est là, et sa réponse me fait rire un peu. “Rien de palpitant effectivement.” Mais j’apprends quelque chose, il vit dans les environs. Et ça ça fait naître un sourire en coin sur mes lèvres. Je ramasse quelques informations au fur et à mesure, et je remplis le puzzle Camil petit à petit. Ca m’intéresse de savoir qui est cette personne, ça m’amuse aussi. Alors je continue de poser des questions quand lui aussi m’en pose. Je ne sais pas si je peux lui faire confiance, alors je donne le minimum de réponse possible. “Madame a du caractère, ça t’étonne ?” Mon ton change souvent quand il s’agit de parler de Skylar. Mais là mon regard capte celui de Camil alors que je reste un peu tournée vers lui. “Qui a dit que je voulais visiter la ville ce soir ?” Je bois dans mon verre en gardant une mine innocente. Je ne compte pas demander à Skylar de me faire visiter la ville, et je ne le laisserai pas tranquille aussi facilement. “Et tu sais pas gérer tes dossiers si t’as pas minimum 8h de sommeil c’est ça ?” Je fais la moue, je me moque un peu en attendant sa réaction.
“Qu’est ce que c’est vague comme réponse.” Mon menton se pose sur ma main alors que je lève de nouveau les yeux au ciel. Skylar ne me donnera jamais la réponse, mais peut-être que lui finira par cracher le morceau. “Pour l’instant ça me sert à occuper mes soirées.” Et j’aime ça, j’aime les photos, l’alcool et m’éclater quasiment toutes les nuits. J’ai repris la vie que je vivais à Sydney et ça me va comme ça. “Pourquoi vieux ?” Ma voix est un peu plus suave, j’ai toujours été une séductrice dans l’âme. “Je trouve le mariage terriblement ennuyeux.” J’ai évité des tas de mariages que mon père voulait arranger, et j’aurais continué comme ça pendant des années.
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| | | | (#)Lun 15 Juin 2020 - 11:35 | |
| « Je pense que tu le rencontreras vite. » Confia l’Américain. Surtout si elle traînait régulièrement avec Skylar : le couple Whitaker était plutôt fusionnel, et il n’était pas rare de les voir ensemble. « Plutôt bien. » Concéda l’Australien en hochant légèrement la tête. « À vrai dire, je connais surtout Nolan, qui est l’un de mes plus proches collaborateurs depuis quelques années. » Et puis, petit à petit, les deux hommes s’étaient rapprochés. Leur relation professionnelle était aussi devenue une relation personnelle, et Camil considérait désormais Nolan comme un ami. Quelqu’un de proche, avec qui il aimait passer du temps, avec qui il aimait échanger.
« Hmmmm… Pas vraiment. » Admit-il en faisant la moue, alors qu’Ivy lui demandait s’il était surpris de découvrir qu’elle avait du caractère. La blonde avait l’air d’être sûre d’elle, d’assumer ses pensées et ses actes. Qu’elle s’affirme n’avait donc rien d’étonnant. « Ton attitude. T’as l’air plutôt partante et volontaire. » Déclara simplement Camil. Enjouée et dynamique, la jeune Australienne semblait être prête à aller jusqu’au bout de la nuit. Une fille de la jet-set comme le politicien avait l’habitude d’en rencontrer, en fin de semaine et dans des lieux un peu plus sélects que le Canvas. « Tu es bien loin du compte. » S’amusa le politicien en secouant négativement la tête. Camil était un bourreau de travail, aux ambitions débordantes. Il n’arrêtait jamais. Le sommeil n’était donc pas sa priorité, bien au contraire : s’il y avait bien un domaine dans sa vie sur lequel il n’hésitait pas à rogner, c’était celui-là. L’avenir appartient à celui qui se lève tôt, lui avait-on dit et répété ; alors, naturellement, il appliquait cet adage à la lettre. « Je n’affectionne pas particulièrement les grasses matinées. » Confessa-t-il, sans préciser qu’il était nettement plus enclin à traîner au lit s’il était en bonne compagnie. Son goût prononcé pour les femmes le perdrait peut-être un jour, d’ailleurs. Mais qu’importe : en attendant, il profitait de la vie dans ses grandes largesses.
« Tu ne croyais quand même pas que j’allais te dévoiler ma vie et mes intentions futures dès le premier soir ? » Répliqua l’Américain en souriant, alors que son interlocutrice se plaignait de son manque de transparence. C’était évidemment volontaire : pour le moment, il n’avait pas rendu ses ambitions politiques publiques. Le temps n’était pas venu ; pour le moment, il oeuvrait et travaillait dans l’ombre. « Vraiment ? » Demanda-t-il en arquant un sourcil, alors qu’elle lui expliquait que l’argent et la fête occupaient ses soirées. D’une certaine façon, il trouvait ça triste. Ne méritait-elle pas mieux ? Il ne fit pourtant aucun commentaire : chacun vivait sa vie tel qu’il l’entendait. Camil éclata de rire, alors que Skylar s’offusquait de ses idées. « Parce qu’un vieux, tu ne l’auras pas sur le dos très longtemps. » Fit-il remarquer. Peu d’investissement, pour une récompense maximale. « Et que si tu es suffisamment… Douée, il pourrait mentionner ton nom sur son testament. » L’Australien s’amusait de la situation, et souhaitait voir jusqu’où elle était prête à aller pour obtenir ce qu’elle souhaitait. « Tu crois quoi ? Que tu vas obtenir le beurre, l’argent du beurre et la crémière qui va avec ? » Demanda-t-il, avec de vider son verre. « Ça me paraît un peu… Ambitieux, si je puis me permettre. » Voire même carrément optimiste, quoiqu’elle en pense. Si sa jeunesse et son bagout jouaient en sa faveur, ce ne serait probablement pas le cas éternellement. |
| | | | (#)Lun 13 Juil 2020 - 17:11 | |
| On parle de Skylar, et de son cher mari. Mais je balais le sujet d’un revers de main, elle n’a pas à être le centre de l’attention quand je suis là. Je suis bien mieux qu’elle, et Camil aurait déjà dû le voir. Alors je veux passer à un autre sujet, et je me concentre sur le reste de la conversation. Je souris en trempant mes lèvres dans mon verre, bien sûr que ça ne l’étonne pas que j’ai du caractère, qui ça étonnerait ? “Je ne visiterais pas cette ville avec n’importe qui.” Même si je suis apparemment volontaire et partante. Je ne connais pas la ville et je m’en porte très bien pour le moment. J’ai juste fait attention aux bars et aux boites de nuit, c’est tout ce qui m’intéresse vraiment pour le moment. Je fronce les sourcils, pourquoi il veut rentrer aussi tôt s’il n’a pas besoin de beaucoup de sommeil ? Je réfléchis une seconde et ne pose pas la question tout de suite, attendant qu’il reprenne la parole. Mais ses derniers mots me font poser la question à voix haute. “Alors pourquoi ne pas passer la nuit dehors si tu n’as même pas besoin de dormir beaucoup ?” Parce qu’il a certainement un travail, une vie de jour, quelque chose que je ne connais pas vraiment.
“Qui ne tente rien n’a rien.” Je hausse un sourcil, bien sûr que j’ai pensé pendant un temps qu’il était naïf et qu’il allait me donner toutes les informations dont j’avais besoin tout de suite. Mais il parle de premier soir. “Ca veut dire qu’il y aura d’autres soirs ?” Mon sourire s’agrandit, j’aime détourner tout ce que les gens disent à mon avantage. S’il dit oui, il y aura une autre soirée, s’il dit non, je serais vexée. Et mieux vaut ne pas me vexer. “T’as mieux comme occupation ?” Moi j’aime m’amuser et profiter de la vie de cette manière. Et je compte le faire tant que j’aime ça. “Douée ?” Je pouffe de rire, je ne m’abaisserais pas à me marier avec un vieux pour son argent, j’ai bien trop de respect pour moi même pour faire un truc pareil. “Je mérite bien mieux que ça.” Il ne sait toujours pas qui je suis Camil, et en tant que politicien, je suis sûre qu’au moment où il connaîtra mon nom de famille il fera le rapprochement. “Bien sûr !” Et je ne suis même pas ironique. Je mérite absolument tout, sans faire aucun effort. Ca a toujours fonctionné comme ça non ? “Il faut l’être ambitieux non ? Je suis sûre qu’un tas de gens ont dû te dire que t’étais trop ambitieux.” Même si je ne sais pas tout de lui, ça se sent ce genre de choses. Mon verre est vide et je fais signe au serveur de nous ramener une nouvelle tournée. Cette soirée est bien plus intéressante que je n’aurais pu le prévoir. |
| | | | (#)Mar 21 Juil 2020 - 23:20 | |
| « Arrête, c’est trop d’honneur ! » S’exclama-t-il en posant une main sur son coeur, dans un geste purement théâtral. Elle lui avait déjà dit, précédemment, qu’il pouvait être son guide. S’il avait eu un peu plus de temps pour lui, il aurait probablement accepté ; après tout, il connaissait Brisbane comme sa poche. Il y vivait depuis presque vingt ans, et avait eu le temps de découvrir des coins intéressants. « Mais si c’est faire la fête qui t’intéresse, je te conseille les bars près de la plage : tu ne seras pas déçue. » Ils étaient particulièrement fréquentés, par tout type de personne : de l’entrepreneur au surfeur, en passant par les étudiants. Se rendre là-bas était toujours synonyme de fête et, pour les plus téméraires, de débauche. Camil y avait eu des soirées mémorables. « Parce que j’ai un travail. » Confia-t-il en haussant les épaules. S’il avait encore été directeur du cabinet du maire de Brisbane, il aurait sans doute été moins strict avec lui-même. Seulement, maintenant qu’il avait des projets plus ambitieux à concrétiser, il se forçait à avoir une certaine discipline — et il ne comptait pas y déroger, même pour les beaux yeux d’une fille.
« Sois patiente. D’ici quelques semaines, tu en sauras plus. » Comme le reste de la ville,. Il comptait se déclarer candidat pour les élections de la chambre des représentants en Septembre. Dès lors, il serait omniprésent dans les médias. Son nom devrait être sur toutes les lèvres — c’était l’objectif qu’il s’était fixé. Il savait pertinemment qu’il ne pourrait pas plaire à tout le monde, mais qu’importe : la séduction faisait partie intégrante du jeu. « Peut-être bien. » Répondit-il en plongeant son regard dans le sien. « J’ai l’impression qu’on va être amené à pas mal se croiser. » Ce n’était qu’une impression, mais Camil était persuadé qu’elle se révélerait vraie. Son ambitieuse interlocutrice avait l’air de fréquenter les mêmes lieux que lui, et d’avoir les mêmes centres d’intérêts ; il ne serait pas surpris de la recroiser lors d’un gala quelconque organisé par une oeuvre de charité quelconque, ou dans un bar branché de la ville. « Beaucoup, beaucoup mieux. » Confirma-t-il, sans se départir de son petit sourire narquois et sans la quitter des yeux. Ivy comprendrait ce qu’elle voudrait bien comprendre — et d’une certaine façon, l’Américain était quasiment certain qu’elle serait dans le vrai. Sa réputation le précédait, et il n’avait jamais caché son goût prononcé pour la gent féminine. « Quelle est ta vie rêvée ? » Demanda-t-il en souriant, amusé, après qu’elle lui ait rétorqué qu’elle méritait mieux que d’épouser un vieux. Venant d’elle, il s’attendait à tout — et ce n’était pas pour lui déplaire. « En politique, si tu n’es pas ambitieux, tu es mort d’emblée. » Reconnut-il. Il tendit son verre vide à la serveuse, qu’il gratifia d’un large sourire. « Mais je ne pense pas que l’ambition soit une tare. Je pense juste qu’il faut aussi savoir être patient. » Ambitieux et patient. Deux termes qui étaient, pour la plupart, opposés. Pas pour l’Américain : il savait que parfois, attendre un peu permettait d’atteindre des sommets encore plus hauts que ceux que l’on avait initialement envisagé de gravir.
@Ivy Waterhouse |
| | | | (#)Jeu 10 Sep 2020 - 18:31 | |
| Je pouffe de rire en buvant encore une fois dans mon verre. Je ne compte plus les verres ni les gorgées. Je lève les yeux au ciel et je repose le verre presque vide à sa place. Finalement, cette soirée dans ce bar inconnu se passe bien. J’ai encore beaucoup à apprendre et à visiter dans cette ville, et peut-être que Camil sera la personne qui me permettra de connaître la ville un peu mieux si je décide d’y rester pour de vrai. “Et donc à cause du travail tu ne peux pas faire ce que tu veux ?” A moins que passer le reste de sa soirée avec moi ne soit pas ce dont il ait vraiment envie.
“Que de mystères.” Et ce serait mentir que dire que ça ne me frustre pas qu’il ne crache pas le morceau plus facilement. Je souffle un peu mais garde toutes ces informations pour moi, je pourrais peut-être m’en resservir un jour, j’ai une très bonne mémoire pour ce genre de choses. Alors je laisse tomber pour le moment, ce n’est que partie remise. “Tu aimerais bien !” Je suis sûre aussi qu’on se reverra s’il devient une personne vraiment importante dans cette ville. Et je pense que je vais devoir rester en bon rapport avec ce jeune homme, alors je reste souriante et amusée le temps de cette soirée. Mon sourire s’agrandit quand il me dit que je mérite bien mieux qu’un vieux riche. “Tu as l’air très sûr de toi.” Et ça lui va plutôt bien au brun.
Quelle est ma vie rêvée ? Pendant un moment je ne sais pas quoi répondre à cette question. “Ma vie est déjà une vie dont beaucoup de personnes rêvent.” Je ne sais absolument pas quels sont mes rêves, je n’y ai jamais réfléchi et je sens que ça va hanter mes pensées pendant une grande partie de la nuit. “Tu as l’air d’avoir toutes les qualités pour arriver où tu veux.” Et j’en ai vu des tas des politiciens, mon père en étant un, je connais bien ce monde. Et Camil a l’air d’avoir toutes ses chances pour atteindre sa vie rêvée.
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