| I see how everything is torn in the river deep - McGrath sisters#11 |
| | (#)Sam 23 Mai 2020 - 0:07 | |
| La relation entre Jill et Sebastian n'est absolument pas de mes affaires. J'ai pas à dire quoi que ce soit, j'ai pas à juger quoi que ce soit ; et même si je suis toujours et éternellement sur mes gardes avec lui, elle semble avoir décidé qu'un tout autre comportement été okay entre eux deux. “Je prends pas sa défense… Je sais pas… Je veux pas que tu lui en veuilles alors que c’est pas de sa faute. Il s’en voulait vraiment d’avoir dit ça, il veut pas me blesser.” et elle y croit, ma soeur. Elle y croit et elle insiste, elle déballe tout et elle se justifie. À mon tour d'inspirer alors, à mon tour d'hocher doucement de la tête pour lui montrer que j'ai bel et bien entendu, que je vais bel et bien considérer son opinion dans la balance. « Il a dit quoi quand il a su pour les jumeaux? » d'une question on passe à une autre. Elle aura toute la latitude de choisir si elle répond ou non.
"On pourra faire le tour de toutes les pâtisseries de Brisbane quand t’auras accouché” « Je te mérite pas. » “J’aurais tellement mangé de salé pendant 9 mois que je pense que je vais être en manque de sucre.” toujours dans l'excès, autant l'une que l'autre. Toujours dans l'excès pour la bouffe, mais toujours dans l'excès pour le reste aussi. Rien ne tient jamais en équilibre bien longtemps, entre nos vies reliées et nos vies rien qu'à nous. “Pourquoi faut toujours que le chaos revienne ?” ça, c'est le genre de questions auxquelles j'ai consacré de nombreuses années à ressasser. Et ça, c'est aussi le genre de questions auxquelles j'ai fini par trouver un semblant de réponse. « Parce qu'on est pas capables d'être heureux sans avoir peur de tout perdre la seconde d'après. » ce serait mentir de dire que je ne suis pas terrifiée un peu plus chaque jour que Noah rechute et soit à nouveau malade. Que tout se termine encore et bien plus fort que les autres fois, avec Auden. Que je perde le bébé comme j'ai perdu le précédent. La roue tourne et blesse, tellement. « Quand on casse tout, au moins on le contrôle. Personne ne nous l'enlève notre bonheur, c'est notre faute à nous. » et c'est malsain, et ça fait mal de le réaliser. C'est pourtant la seule justification à laquelle je suis arrivée.
La seconde glisse, amène avec elle un peu de réconfort bien plus que juste mérité. “De vrais futurs papa poule” ils se valent l'un l'autre au final, et ils seront parfaits dans toutes leurs imperfections. Ils le sont déjà. « Je suis contente de vivre ça avec Auden. » est-ce que t'es contente de vivre ça avec Bailey, Jill? “Quand je pense que j’en ai encore pour 4 mois je pense que je vais exploser.” là par contre, je ne peux pas retenir un rire. Il sort et il fait du bien, il empli la pièce à l'ambiance qui s'adoucit au fur et à mesure qu'on retire chacune nos carapaces. « Et je devrais pas te le dire, mais les derniers mois sont ceux qui paraissent être les plus longs. »
Et elle retire la sienne, de carapace. Au complet. Mon coeur se serre, se brise presque.
“Je sais juste pas ce que je ressens pour eux. Je pensais pas que ce serait si difficile, j’ai l’impression d’avoir un problème. Quelle mère n’est même pas sûre de pouvoir aimer ses enfants ?”
Mes lèvres se pincent, mon regard s'accroche au sien que déjà elle dévie, diffuse. “Tu vas être parfaite Ginny, tout va bien se passer j’en suis certaine.” on s'en fout, de moi. On s'en fout, personne veut savoir si “Tu sais que c’est un garçon et une fille ?” et pourtant je ravale, sourire en coin presque triste, éternellement nostalgique. « Pas encore. Tu as une hypothèse? » on s'en fout, mais on se fout pas de ça : “Tu veux être la marraine du garçon ?” « Ça dépend qui sera le parrain ; j'ai des standards. » que je tiens avec sérieux, une seconde et une seule, avant d'hocher de la tête de la positive, le plus grand et le plus rassurant des sourires que j'ai en stock rien que pour elle.
Puis, je la lui pose la question. Celle qu'on ne m'a jamais posée à l'époque, celle pour laquelle j'étais terrifiée de la réponse. « Est-ce que tu as peur? De l'après? » |
| | | | (#)Lun 1 Juin 2020 - 4:47 | |
| Elles parlent de Sébastian, pourquoi ? Comment ? Jill n’en a aucune idée mais elle n’est pas à l’aise. Elle veut juste que Ginny comprenne qu’il n’a pas voulu lui faire de mal, que cette fois c’était pas calculé. Il a juste essayé d’aider Jill, et il a fait une erreur. Erreur qui n’en est pas une finalement, maintenant Jill sait pour Ginny, et elle pourra stresser en attendant que le troisième mois soit passé. “Il m’a félicité.” Il a accepté la nouvelle pour les bébés, le mariage n’est pas bien passé par contre. Mais elle pince les lèvres Jill, le regard fuyant, pourquoi est ce qu’elle se met dans un état pareil. Les félicitations de Sébastian ne sonnait pas vraiment bien, elles étaient un peu amère mais Jill n’a pas voulu s’étendre sur le sujet. “C’est des Fitzgerald il les blessera pas.” Et Jill non plus, mais ça, il n’y a qu’elle qui le sait.
Elles font des plans pour la suite des grossesses, et ça fait tellement de bien. C’est tellement mieux comme ça que quand elles s’ignorent pendant des semaines. C’est mieux comme ça, c’est rassurant de voir que ça finit par s’arranger, c’est encore un peu compliqué, Jill y va à tâton, mais elles ne crient pas cette fois. Elles parlent de tout et de rien, comme elles devraient toujours le faire, comme elles auraient dû le faire depuis des années déjà. Pourquoi les chaos revient toujours ? Pourquoi il faut que Jill arrive à tout gâcher à chaque fois ? Et elle a une vraie explication Ginny, la preuve qu’elle a réfléchi à tout ça, que tous les McGrath ont le même problème. Elle a tellement raison, et c’est terrifiant de voir à quel point leur fonctionnement est détraqué. “Tu pourrais faire une bonne psy.” Juste pour dire qu’elle a raison, elle le sait Jill, et pourtant, elle n’est pas prête à fonctionner autrement que comme ça pour l’instant.
Elles parlent des papas aussi, les deux qui sont toujours là, bien présents pour elles et pour les bébés. Ginny est contente de vivre ça avec Auden, et elle sourit Jill. Sans rien répondre, Auden restera un sujet compliqué pendant un bout de temps encore. Elle est contente de vivre ça avec Bailey aussi, même si elle a l’air bien plus perdu que toutes les personnes qui ont déjà pu avoir des enfants. Son ventre prend un peu plus de place chaque jour, et Jill a déjà l’impression de ne pas pouvoir tenir des semaines, des mois de plus. Elle grogne Jill quand elle écoute sa soeur. “Je sens que ça va être de la torture et que je vais tourner en rond dans la maison.” Parce qu’elle ne va pas pouvoir travailler plus longtemps, et elle va devoir se reposer, elle le sait.
Elle est honnête Jill, elle se dévoile parce que c’est sa soeur et parce qu’elle a besoin d’en parler à quelqu’un. Mais elle préfère dévier la conversation, parler de Ginny et de son bébé à elle. C’est bien plus simple, et ça lui change les idées. “Une fille, Noah serait un grand-frère protecteur parfait.” Il sera parfait dans tous les cas, que ce soit pour les jumeaux ou pour l’autre bébé qui arrivera un peu plus tard dans l’année. Elle accepte d’être la marraine du garçon et elle sourit Jill, elle ne pouvait pas lui faire plus plaisir et elle se sent soulagée. Mais elle parle de parrain et de nouveau l’expression du visage de Jill change. “Sébastian veut être le parrain d’un des bébé.” Est ce qu’elle accepterait même si le parrain était Sébastian ?
La question de Ginny lui coupe le souffle. C’est tout ce qui lui fait peur, l’après. Elle est terrifiée, depuis la seconde où elle a vu ce test positif dans la salle de bain de la maison. Elle doit le voir Ginny, le voile de panique qui passe dans les yeux de Jill quand elle croise une seconde son regard. Elle n’a pas besoin de répondre, elle n’a pas besoin de parler, elles se sont toujours mieux comprise quand elle n’utilisaient pas un seul mot de toute manière. Elle ne fait que plonger dans ses yeux pour essayer d’exprimer tout un tas d’émotions que sa petite soeur ne connait que trop bien.
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| | | | (#)Mar 9 Juin 2020 - 23:02 | |
| “Tu pourrais faire une bonne psy.” si elle rigole, je rigole aussi. « J'y ai pensé - mais je passerais tout mon temps à regarder les tests de Roarchack. » et à me perdre dans les taches d'encre et dans leurs significations. À tenter de trouver un sens à la vie à travers mes livres de psychologie. Si j'étais pas née avec un carnet à dessins entre les doigts, si j'étais pas toujours recouverte de peinture d'aussi loin que je me souvienne, peut-être que ça aurait été une option, oui. On saura jamais.
Mes encouragements en sont qui restent le plus réalistes possible : on s'est promis de ne plus jamais se mentir, de toute façon. “Je sens que ça va être de la torture et que je vais tourner en rond dans la maison.” « On tournera ensemble si tu veux. » on ira prendre l'air. On trouvera un parc entre chez elle et chez moi. On s'improvisera des trajets sur la plage en changeant d'angle et en éparpillant des coquillages dans notre sillage. À l'instant, elles sont loin, très loin mes rancunes envers ma soeur. Elles sont rangées sagement derrière son coup d'oeil angoissé et sa respiration décalée. Les priorités sont actées, les disputes et les drames auront tôt fait de revenir sous d'autres formes une autre fois. Aujourd'hui, l'essentiel n'est pas là.
Il faudra attendre encore une bonne poignée de semaines avant de savoir le sexe du bébé. Si les jumeaux sont déjà qualifiés, le mien ou la mienne ne l'est pas du tout. “Une fille, Noah serait un grand-frère protecteur parfait.” Saül aussi, pense que ce sera une fille. Auden et moi pourtant, on revient toujours au "il" comme si c'était la chose la plus naturelle à faire. On verra bien, un pas à la fois, et pour ça aussi. « Tant qu'ils ont pas la même saveur de glace préférée on devrait bien s'en sortir, fille ou garçon. » un nouveau rire qui remonte, encore plus assuré que les précédents. Ça fait du bien, de respirer normalement aussi - mes épaules à moi sont presque aussi détendues que celles de Jill.
Elles se détendent, et s'ajoute au tableau un sourire qui vient d'instinct lorsqu'elle me demande si j'ai envie d'être marraine. Bien sûr que oui. Bien sûr que nos disputes me semblent minuscules, lorsqu'on y ajoute une troisième variable, un petit humain qui n'a rien demandé d'autre que d'être aimé. Qu'on lui montre à quel point il était désiré. “Sébastian veut être le parrain d’un des bébé.” j'hoche de la tête, pas nécessairement surprise qu'elle l'aborde vu ses paroles précédentes - ni qu'elle ne confirme pas qu'il ait obtenu un quelconque rôle non plus. Il veut - mais est-ce qu'il peut? « Qu'est-ce que Bailey en pense? »
La question remonte autant pour Sebastian que pour elle. Et la suite, Bailey sait? Il sait ce que je sais en un seul coup d'oeil? Il sait ce que je remarque sans même qu'elle n'ajoute de voile ou de masque, de filtre ou de barricade? Il sait, qu'elle est terrifiée? |
| | | | (#)Jeu 9 Juil 2020 - 0:40 | |
| Elles sont assises dans la réserve du DBD. Elle ne remerciera pas Matt, jamais de la vie. Elle lui donnera une tape derrière la tête en lui disant que c’est qu’un con et qu’elles ont tellement mangé de trucs qu’il va devoir refaire des courses. Mais elle est contente que ce soit plus simple avec Ginny, qu’il n’y ait plus cette tension palpable entre les deux jeunes femmes. Elles parlent de tout, de grossesse et d’enfants surtout. Parce qu’elles sont enceintes en même temps. Qui aurait cru que c’était possible ça ? Certainement pas Jill. Et pourtant, elle adore l’idée. Et elle aime le sourire sur les lèvres de sa soeur quand elle lui annonce qu’elle va être la marraine du petit garçon. Garçon qui n’a pas encore de prénom d’ailleurs, mais ils ont le temps. Quelques mois, c’est beaucoup non ?
Elle ne sait pas si le bébé de sa soeur sera une fille ou un garçon, alors Jill donne ses pronostics en pensant à Noah. Noah qui sera parfait dans tous les cas, elle en est certaine. Il va être gaga avec tous ces bébés autour de lui. Il ne sera pas mis de côté, jamais. Jill et Bailey en ont parlé pendant des heures, et il aura toujours sa place dans cette grande famille qu’ils sont en train de créer. Elle sourit Jill en continuant de grapiller dans le paquet de chips qu’elle a entre les mains. Et elle lutte de toutes ses forces pour ne pas se retrouver derrière le bar à se servir un café. Ce bar sent toujours le café, c’est une torture. “Tout sera parfait.” C’est faux, la perfection n’existe pas. Mais elle essaie de rassurer sa soeur, elle essaie de se rassurer elle même.
Encore un sujet compliqué, encore Sébastian. Et Jill évite un peu plus le regard de sa soeur. Sébastian veut être le parrain, Bailey ne sait rien. Bailey ne sait même pas qu’elle l’a vu, elle aime pas lui cacher des choses, et pourtant, elle a l’impression qu’elle n’a pas le choix quand il s’agit de son frère. “Il sait pas.” Et elle saura Ginny, que ce n’est pas utile de continuer cette conversation. C’est pour ça qu’elles ont discuté de tout et de rien. De nourriture, de balades sur la plage, de choses qui changent les idées de Jill. Elle en a bien besoin.
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